le service de l’urbanisme: la qualité de vie. je · jeudi 16 fÉvrier 2012 | l’impact de...

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PAGE 24 | JEUDI 16 FÉVRIER 2012 | L’IMPACT DE DRUMMONDVILLE Maintenant Ouvert POULET, GRILLADES ET FRUITS DE MER, QUALITÉ MAXIME Samedi et dimanche déjeuner de 8 h à 15 h 444, Saint-Jean, Drummondville Réservation Tél.: 819 475-0000 0000-507 860-507 La fête des amoureux, mieux connue sous le nom de la Saint-Valentin, est apparue en Europe occidentale durant la Renaissance. Ses origi- nes sont encore floues , mais celle-ci a toutefois été exportée partout dans le monde à cause de la colonisation. Saviez-vous qu’en Écosse, la première personne que vous croiserez sur votre chemin deviendra votre Valentin? En Colombie, la Saint-Valentin a lieu en septembre et célèbre l’amour mais aussi l’amitié! Au Brésil, cette fête a lieu le 12 juin à la veille de la Saint-Antoine. Ce Saint aide les femmes célibataires à se trouver un mari. Au Japon, les femmes doivent offrir des chocolats à leur amoureux, mais aussi à tous les hommes qui les entourent au travail. Mais, deux mois plus tard, ces mêmes hommes devront offrir à leur tour un cadeau trois fois plus cher et de couleur blanche à toutes les femmes leur ayant offert des chocolats... La Saint-Valentin autour du monde! 8189-507 Le Service de l’urbanisme: favoriser un déveloement harmonieux au bénéfice de la qualité de v ie. Caroline Lepage Dora Sheny Canizales est née au Guatémala, a grandi au Salvator, a étudié en Russie et vit présen- tement au Canada. Pas étonnant que cette immigrante qui aime dé- couvrir de nouvelles cultures gère actuellement l’Agence de voyages Sans Frontière, qu’elle a démarrée à Drummondville en 2006. Un mé- tier qui la fait voyager aux quatre coins du globe. Pourtant, c’est en médecine que Mme Canizales aurait d’abord aimé tra- vailler. Vers 19 ans, elle a quitté le Sal- vator pour la Russie, où elle a obtenu, après huit ans d’études, son diplôme en médecine générale. Une bourse d’études lui a permis de vivre en pays commu- niste, en plus d’un montant d’argent que lui a versé son père, un journaliste qui enseignait à l’université. «En Russie, à l’époque, on ne pouvait pas circuler partout, mais généralement on était bien reçu. J’aimais la pédagogie avec laquelle ils enseignaient le Russe, par des chansons, des sorties au théâtre, etc. C’était très agréable! Les activités culturelles étaient très accessibles», se rappelle la nouvelle arrivante. Lorsque ses études ont été complétées, Mme Canizales devait quitter le pays. En compagnie de son garçon, auquel elle avait donné naissance en terres communistes, elle a pris la direction de la ville de Québec, où s’était entretemps installée sa famille réfugiée du Salva- tor. Son conjoint de l’époque était venu la rejoindre, mais après leur deuxième enfant, l’union a pris fin. Même si elle a aussitôt entrepris une maîtrise à l’Université Laval en chirur- gie expérimentale, cette dernière n’a ja- mais pu travailler en médecine au Qué- bec. «On reconnaissait mon diplôme, mais je n’avais pas le droit à la prati- que», explique-t-elle. Elle a alors démarré un organisme sans but lucratif voué à promouvoir des activités culturelles, elle a travaillé comme interprète, à Québec comme à Drummondville, où elle a élu domicile en 1999 après avoir épousé Denis Ge- nois. Son conjoint, qui travaillait com- me actuaire, avait obtenu un emploi dans la région, chez Union-Vie. ELLE A ÉLU DOMICILE À DRUMMOND- VILLE Son intégration ici s’est bien dérou- lée. «J’ai été bénévole pour le Regrou- pement Interculturel Drummond. J’ac- compagnais les hispanophones. Les Colombiens commençaient à arriver à Drummondville», se souvient-elle. Côté travail, les ouvertures étaient plus ra- res. Mme Canizales a fait une dernière tentative pour travailler en médecine après avoir approché l’hôpital Sainte- Croix. «C’était très compliqué et j’ai fi- nalement tourné la page», dit-elle, sans vouloir élaborer sur le sujet. En 2006, cette dame a plutôt démarré l’Agence de Voyages Sans Frontière, qui est une franchise du groupe Atrium. Son conjoint en est actuellement le co-pro- priétaire. Cette Guatémaltèque d’origi- ne est fière de l’expansion que connaît actuellement son entreprise. Elle prévoit ouvrir une succursale à Santa Marta, en Colombie, dans les Caraïbes. «On est en train de finaliser le tout, fait-elle savoir. On voudrait être spécialisé pour les voyages en Amérique latine». Son travail lui donne l’occasion de visiter le monde, mais son port d’atta- che est maintenant à Drummondville, une ville qui, selon elle, est accueillan- te. Elle estime que le fait d’être mariée à un Québécois pur laine a facilité son intégration et les nombreuses activités organisées par le RID lui ont égale- ment permis de renouer avec ses ori- gines. «Je suis toujours demeurée très proche des hispanophones», constate- t-elle. Entre le Québec et les pays du sud, elle remarque des différences de culture, notamment sur l’éducation des enfants et le traitement offert aux aînés, mais en général, les deux sont comparables. «Les familles latinos et les familles québécoises transmettent toutes les deux de belles valeurs», est- elle d’avis. Drummondvilloise Dora Sheny Canizales d’origine guatémaltèque Après combien de temps un résident permanent peut-il demander la citoyenneté canadienne? a) 2 ans b) 3 ans c) 5 ans d) 10 ans e) 3 ans (sur 4 ans) Pour devenir citoyen canadien, un adulte doit avoir vécu au Canada pendant au moins trois ans (1 095 jours) au cours des quatre dernières années avant de présenter sa demande. Les enfants mineurs n’ont pas à satisfaire cette exigence. suis je Dora Canizales pose ici avec son conjoint Denis Genois lors d’un voyage en Tunisie.

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Page 1: Le Service de l’urbanisme: la qualité de vie. je · JEUDI 16 FÉVRIER 2012 | L’IMPACT DE DRUMMONDVILLE Je suis Javier Traslavina de la Colombie. « Participant à Connexion compétences

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LE Maintenant Ouvert

POULET, GRILLADES ET FRUITS DE MER, QUALITÉ MAXIMESamedi et dimanche déjeuner de 8 h à 15 h

444, Saint-Jean, Drummondville Réservation Tél.: 819 475-0000 0000

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La fête des amoureux, mieux connue sous le nom de la Saint-Valentin, est apparue en Europe occidentale durant la Renaissance. Ses origi-nes sont encore floues , mais celle-ci a toutefois été exportée partout dans le monde à cause de la colonisation.

Saviez-vous qu’en Écosse, la première personne que vous croiserez sur votre chemin deviendra votre Valentin?

En Colombie, la Saint-Valentin a lieu en septembre et célèbre l’amour mais aussi l’amitié!

Au Brésil, cette fête a lieu le 12 juin à la veille de la Saint-Antoine. Ce Saint aide les femmes célibataires à se trouver un mari.

Au Japon, les femmes doivent offrir des chocolats à leur amoureux, mais aussi à tous les hommes qui les entourent au travail. Mais, deux mois plus tard, ces mêmes hommes devront offrir à leur tour un cadeau trois fois plus cher et de couleur blanche à toutes les femmes leur ayant offert des chocolats...

La Saint-Valentin autour du monde!

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Le Service de l’urbanisme: favoriser un développement harmonieux au bénéfice de la qualité de vie. harmonieux au bénéfice de harmonieux au bénéfice de harmonieux au bénéfice de harmonieux au bénéfice de

Caroline Lepage

Dora Sheny Canizales est née au Guatémala, a grandi au Salvator, a étudié en Russie et vit présen-tement au Canada. Pas étonnant que cette immigrante qui aime dé-couvrir de nouvelles cultures gère actuellement l’Agence de voyages Sans Frontière, qu’elle a démarrée à Drummondville en 2006. Un mé-tier qui la fait voyager aux quatre coins du globe.

Pourtant, c’est en médecine que Mme Canizales aurait d’abord aimé tra-vailler. Vers 19 ans, elle a quitté le Sal-vator pour la Russie, où elle a obtenu, après huit ans d’études, son diplôme en médecine générale. Une bourse d’études lui a permis de vivre en pays commu-niste, en plus d’un montant d’argent que lui a versé son père, un journaliste qui enseignait à l’université. «En Russie, à l’époque, on ne pouvait pas circuler partout, mais généralement on était bien reçu. J’aimais la pédagogie avec laquelle ils enseignaient le Russe, par des chansons, des sorties au théâtre, etc. C’était très agréable! Les activités culturelles étaient très accessibles», se rappelle la nouvelle arrivante.

Lorsque ses études ont été complétées,

Mme Canizales devait quitter le pays. En compagnie de son garçon, auquel elle avait donné naissance en terres communistes, elle a pris la direction de la ville de Québec, où s’était entretemps installée sa famille réfugiée du Salva-tor. Son conjoint de l’époque était venu la rejoindre, mais après leur deuxième enfant, l’union a pris fin.

Même si elle a aussitôt entrepris une maîtrise à l’Université Laval en chirur-gie expérimentale, cette dernière n’a ja-mais pu travailler en médecine au Qué-bec. «On reconnaissait mon diplôme, mais je n’avais pas le droit à la prati-que», explique-t-elle.

Elle a alors démarré un organisme sans but lucratif voué à promouvoir des activités culturelles, elle a travaillé comme interprète, à Québec comme à Drummondville, où elle a élu domicile en 1999 après avoir épousé Denis Ge-nois. Son conjoint, qui travaillait com-me actuaire, avait obtenu un emploi dans la région, chez Union-Vie.

ELLE A ÉLU DOMICILE À DRUMMOND-VILLE

Son intégration ici s’est bien dérou-lée. «J’ai été bénévole pour le Regrou-pement Interculturel Drummond. J’ac-compagnais les hispanophones. Les Colombiens commençaient à arriver à Drummondville», se souvient-elle. Côté

travail, les ouvertures étaient plus ra-res. Mme Canizales a fait une dernière tentative pour travailler en médecine après avoir approché l’hôpital Sainte-Croix. «C’était très compliqué et j’ai fi-nalement tourné la page», dit-elle, sans vouloir élaborer sur le sujet.

En 2006, cette dame a plutôt démarré l’Agence de Voyages Sans Frontière, qui est une franchise du groupe Atrium. Son conjoint en est actuellement le co-pro-priétaire. Cette Guatémaltèque d’origi-ne est fière de l’expansion que connaît actuellement son entreprise. Elle prévoit ouvrir une succursale à Santa Marta, en Colombie, dans les Caraïbes. «On est en train de finaliser le tout, fait-elle savoir. On voudrait être spécialisé pour les voyages en Amérique latine».

Son travail lui donne l’occasion de visiter le monde, mais son port d’atta-che est maintenant à Drummondville, une ville qui, selon elle, est accueillan-te. Elle estime que le fait d’être mariée à un Québécois pur laine a facilité son intégration et les nombreuses activités organisées par le RID lui ont égale-

ment permis de renouer avec ses ori-gines. «Je suis toujours demeurée très proche des hispanophones», constate-t-elle. Entre le Québec et les pays du sud, elle remarque des différences de culture, notamment sur l’éducation des enfants et le traitement offert aux aînés, mais en général, les deux sont comparables. «Les familles latinos et les familles québécoises transmettent toutes les deux de belles valeurs», est-elle d’avis.

DrummondvilloiseDora Sheny Canizales

d’origine guatémaltèque

Après combien de temps un résident permanent peut-il demander la citoyenneté canadienne?a) 2 ansb) 3 ansc) 5 ansd) 10 anse) 3 ans (sur 4 ans)

Pour devenir citoyen canadien, un adulte doit avoir vécu au Canada pendant au moins trois ans (1 095 jours) au cours des quatre dernières années avant de présenter sa demande. Les enfants mineurs n’ont pas à satisfaire cette exigence.

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Dora Canizales pose ici avec son conjoint Denis Genois lors d’un voyage en Tunisie.

Page 2: Le Service de l’urbanisme: la qualité de vie. je · JEUDI 16 FÉVRIER 2012 | L’IMPACT DE DRUMMONDVILLE Je suis Javier Traslavina de la Colombie. « Participant à Connexion compétences

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Je suis Javier Traslavina de la Colombie.

« Participant à Connexion compétences chez Accès Travail

en 2010, j’ai reçu leur aide jusqu’en août 2011.

De là, j’ai commencé un DEP en minerai au Centre de formation

de Val D’Or que je termine en février 2012»

Photo : Accès-travail

1-800-267-9474Appelez Sans Frais :

La Fondation Rêves d’enfants donne la possibilité aux enfants atteint d’une maladie qui menace leur vie de réaliser leur plus grand rêve.

Notre objectif est d’offrir aux enfants gravement malades une expérience emballante et de donner à leurs familles des souvenirs merveilleux. Tous les enfants que vous aidez en magasinant dans le catalogue de cadeaux de rêves subissent des traitements longs et difficiles. Pour ces enfants, imaginer qu’un rêve se réalisera peut avoir un effet positif remarquable sur leur santé.

La Fondation Rêves d’enfants ne reçoit aucune subvention gouvernementale. Seule la générosité des donateurs permet d’accorder à chaque enfant la possibilité de réaliser son rêve.

À chaque jour, à travers différents évé-nements, nous remarquons à quel point l’idée que le Québec est francophone n’est pas toujours évidente.

Pensons à l’utilisation répandue de l’an-glais comme exigence pour se trouver un travail, comme langue d’affichage, comme langue de création artistique, comme musique d’ambiance dans les ca-fés et restos (et ce, même dans une ville à 99 % francophone comme Drummond-ville), comme divertissement télé, radio, dans les revues ou sur le WEB … et nous comprendrons qu’il peut être difficile pour une personne immigrante, récemment ar-rivée au Québec, de saisir pourquoi nous souhaitons qu’elle apprenne le français.

Bien sûr, nous devons lui dire que depuis l’arrivée du Français Jacques Cartier à Gaspé en 1534, et jusqu’à aujourd’hui, les

PARLER FRANÇAIS AU QUÉBEC…Québécois parlent et protègent le français. Il faut prendre conscience que cela fait 480 ans que les Québécois se forgent une iden-tité, un territoire, un destin! Cette longé-vité n’est pas banale!

Nous devons aussi lui raconter que le ci-toyen francophone du Québec a traversé la Nouvelle-France, le Bas-Canada, le Ca-nada-Uni, le Dominion du Canada et fi-nalement le Canada. Que son droit d’exis-tence en français est souvent contesté tant au Québec où il est pourtant majoritaire que partout au Canada et qu’il faut lutter fièrement contre une assimilation encore menaçante. Cette résistance n’est pas ba-nale!

Il nous fera plaisir de lui confirmer que le Québec est une terre d’accueil déjà très présente à l’international tout en préci-sant certaines valeurs comme l’égalité de

droit, la démocratie ou la solidarité. Nous devons dire que nous saurons aussi être sans compromis sur l’utilisation fière et permanente d’une langue commune, pu-blique et d’expression française. Une lan-gue utilisée par plus de 280 millions de locuteurs dans le monde. Cette notoriété n’est pas banale!

Rappelons à cette personne immigrante récemment arrivée, combien il est impor-tant, pour nous tous, qu’elle se joigne à la communauté francophone et qu’elle déve-loppe, elle aussi, une vigilance de tous les instants pour assurer la pérennité de cette nation francophone d’Amérique avec qui elle a choisi de poursuivre ses rêves. Invi-tons-la à un défi d’intégration peu banal.

Danielle Dufresne Directrice arts, culture et immigra-tion Ville de Drummondville.

Par Romy Schlegel, agente de régionalisation au Re-groupement interculturel de Drummond

À chaque mois, cette chronique propose d’explorer une facette relative à la régio-nalisation de l’immigration. De façon simple et humaine, nous vous raconte-rons les défis, les objectifs et les enjeux re-latifs à l’arrivée de ces personnes venues des quatre coins du monde pour habi-ter, vivre et travailler à Drummondville. Aujourd’hui, l’envers du décor!

Parfois, je suis triste. Je sais, c’est un qualificatif rarement utilisé lorsqu’il est question de son em-ploi, mais n’en demeure, je ne peux m’empêcher, certains soirs comme ça, d’être triste. Travailler dans le domaine de l’immigration empêche toute personne dotée d’un cœur et d’une raison de terminer son travail à 17 h et de le reprendre le lendemain à 9 h. Ce n’est pas un travail en fait, c’est une montagne russe de bonheur, de surprises, de nouveautés, mais aussi, parfois, de tristesse.

Dernièrement, une belle petite famille a quitté Drummondville pour retourner dans son pays d’origine. Le rêve américain n’aura pas duré un an. De grands espoirs et du projet de vie, n’en restera qu’un compte en banque dégarni et des illusions désillusionnées. Elle était avocate, lui était dans la finance; ils avaient probablement

une carrière enviable dans leur pays, mais comme beaucoup d’immigrants, ils ont décidé de se sacrifier pour leurs enfants, –dans ce cas, 2 adolescentes qui s’étaient déjà merveilleusement intégrées à Drummond- afin de leur proposer la sécurité, l’égalité des chances et un avenir que seule l’Amérique avait la possibilité d’offrir.

Mais les sacrifices qu’une personne est prête à consentir a vraisemblablement ses limites. Dans ce cas-ci, cela signifiait de mettre une croix sur l’ensemble de leur parcours académique et pro-fessionnel. Il fallait recommencer à zéro, ou pres-que. Mais si ce n’était que de ces années perdues, il y a aussi le défi de l’humilité. L’humilité, voilà le mot d’ordre dans ce domaine. Nous tous ensem-ble, nous n’en aurons jamais autant qu’une seule de ces personnes. Quand un PhD en ingénierie me demande de modifier son C.V. pour pouvoir appliquer sur un poste de journalier, ça me tue un peu, à chaque fois. Quand un comptable avec 10 ans d’expérience doit retourner faire un DEP, j’ai un malaise. Quand une personne a tou-tes les qualifications pour un poste mais qu’on ne la rappelle jamais, je ne trouve pas les mots. C’est un état permanent de contradiction, de dissonance cognitive en continue. Pour moi, maintenant imaginez pour eux. On leur parle de pénurie de main-d’œuvre, de la dénatalité, des défis de nos régions, du vieillissement de la population. On leur dit «venez chez nous, nous avons besoins de vous».

Évidemment, entre le discours et la réalité, il y a une marge. Une fois arrivés, le propos change plutôt radicalement. On leur donne une équivalence de diplôme, tout en spéci-fiant que ce n’est pas une reconnaissance. On leur dit qu’ils sont compétents, mais que ces mêmes compétences ne sont pas toujours transférables au contexte québécois, aux variables locales. On leur rappelle que leur profession est ré-gie par un ordre, et qu’ils ne peuvent donc pas exercer avant d’y avoir ad-héré. On leur explique qu’ils parlent effectivement bien français, mais qu’ici, sur le plancher des vaches, on parle québécois. Et finalement, on s’impressionne devant leurs nom-breuses expériences professionnelles, mais on leur rappelle qu’il faut aussi de l’expérience québécoise.

Une chance que la plupart de ces im-migrants sont des combattants. Eux, ils n’ont pas le temps d’être tristes, car ils sont occupés à défier tous ces défis. Et ils y parviendront. Grâce à ces employeurs, de plus en plus nombreux, qui sont conscients de la plus-value de ces gens, grâce à des gens comme vous qui les accueillez chaleureuse-ment dans votre ville, et j’espère, grâce à des gens comme moi qui pensent à cela, même après 17h.

LA DÉSILLUSION

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Clément Ruel Martin Ruel

Partenaire pour une vie meilleurPartenaire pour une vie meilleur

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