le tocsin leucatois 4
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Plurielle
Leucate Bulletin d’alerte et d’information
ou le vrai visage de la gestion municipale à Leucate
N°4 - Novembre 2013 Notre site : http://leucate.plurielle.pagesperso-orange.fr
Edito
Zéro pointé
Quelle frénésie a donc
saisi nos édiles pour qu’ils
s’agitent ainsi dans tous
les sens ?
Depuis la rentrée on les voit partout, naviguant d’un
chantier à l’autre. Tout cela comme si, sous l’effet de
quelque génération spontanée, des dégradations étaient
subitement apparues ici et là aux quatre coins de la ville et
appelaient une réponse immédiate. La vérité est que,
derrière l’écran de fumée de quelques chantiers
pharaoniques aussi inutiles que coûteux et qui ont englouti
les finances communales, se dévoile de jour en jour et de
manière de plus en plus criante la réalité d’une ville qui
vieillit mal faute d’entretien. Tout ici donne le sentiment
d’un grand abandon, que ce soit la chaussée, les trottoirs,
les équipements structurants et la plupart des édifices
communaux.
Réveillés de leur torpeur après une longue hibernation de
près de six années, voilà nos édiles réalisant tout à coup
que des échéances approchent et qu’ils vont devoir rendre
des comptes.
Cela n’est pas sans nous faire penser à ces mauvais élèves
qui ont rêvassé tout au long de l’année au fond de la classe
et qui, sentant venir la période des conseils de classe,
s’agitent tout à coup dans tous les sens pour tenter de faire
illusion. Mais nous savons bien que le temps perdu jamais
ne se rattrape. Nous savons aussi que les Leucatois
sauront, le moment venu, en tirer toutes les conséquences
en gratifiant ces mauvais élèves d’un zéro pointé.
Au pays du vent la tramontane balaiera les faiseurs
d’illusion.
Augustin NASI
Président de Leucate Plurielle
Un beau joujou tout neuf
Un grand article paru dans un
quotidien régional en date du 7
Octobre nous montre notre Premier
Magistrat tout fier de faire joujou avec
le dernier jouet qu’il s’est offert aux
frais des contribuables leucatois : une
« appli pour smartphones » dédiée aux
travaux sur la commune ! Il en est
tellement fier qu’il l’a même montrée
sur France 3.
Il faut bien reconnaître qu’on se demande comment la
commune de Leucate a pu vivre jusqu’ici sans ce coûteux
gadget ? Et au fait, combien ça coûte ?
Rappelons de quoi il s’agit, à l’usage des rares personnes
âgées de la commune qui ne jongleraient pas en
permanence avec leurs smartphones : cette « appli » vous
permet de vous informer à volonté sur les travaux en cours
dans la commune (pas sur les travaux indispensables qui
ne sont pas faits et ceux qui attendront la prochaine
campagne électorale).
Cerise sur le gâteau, cette « appli » vous permet aussi
d’alerter les Services Techniques lorsque des travaux vous
paraissent nécessaires : il suffit de prendre une photo avec
votre smartphone et de l’envoyer immédiatement par
WIFI d’où vous la prenez pour que la géolocalisation
indique où se situe le problème !
On n’arrête pas le progrès ! Il parait quand même
souhaitable que le problème à signaler se situe à proximité
immédiate d’une des rares bornes WIFI...qui ne couvrent
qu’une faible partie de la commune (au Village par
exemple, hors de la Place de la République, pas de WIFI
communale).
De toute façon chaque Leucatois sait bien que ce n’est pas
le signalement d’un problème qui ralentit l’intervention,
mais la mauvaise organisation des services techniques :
toute information reçue par la base doit remonter la chaine
jusqu’au grand chef dont la décision (s’il est là et pas trop
occupé aux grands problèmes politiques nationaux, s’il en
prend une, et quand il l’aura prise) doit redescendre la
chaine jusqu’à la base qui agira dès qu’elle le pourra.
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le tocsin leucatois - N°4 Novembre 2013
Directeur de la publication
Augustin NASI
Composition et impression :
PIXARTPRINTING Dépôt légal à parution - N° ISSN : en cours
Ne pas jeter sur la voie publique
Envie de réagir… de témoigner…?
Par mail : [email protected] Par courrier :
LEUCATE PLURIELLE
16, Résidence « Les Villas du Mail »
11370 - PORT LEUCATE
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2 « Réhabilitation d ’ un bâtiment communal »
En pleine zone littorale naturelle protégée
(NATURA 2000, ZICO, ZNIEFFF, ZPPAUP), au
bord de la falaise de Leucate, site unique s’il en
est,« sur le seul promontoire rocheux du littoral au-
dois, point de mire des oiseaux migrateurs » (sic) les
Leucatois atterrés et les nombreux visiteurs gogue-
nards peuvent admirer cette inscription :
« Réhabilitation d ’ u n bâtiment communal ».
Elle figure encore à ce jour sur la pancarte réglemen-
taire accompagnant les travaux réalisés sur le site de
l’ancien relais de télécommunications, désaffecté
depuis quelques années et communal depuis 2002.
Sur ce vaste terrain, jouissant d’une vue exception-
nelle du Cap Créus au Mont Saint-Clair, étaient bâtis
une tour, couronnée d’une « boule » caractéristique,
et un petit local technique sans étage, à peine deux
fois plus grand qu’une cabane de chantier.
La « réhabilitation » en question, réalisée à grand
frais par la Mairie de Leucate (avec vos impôts et les
nôtres donc) a consisté en fait à remplacer le petit
local technique par un vaste bâtiment à deux ni-
veaux, aussi discret et intégré dans le magnifique
paysage qu’une verrue sur le nez d’un enfant !
Comment donc Mr le Maire de Leucate a-t-il pu jus-
tifier une si criante atteinte aux principes les plus
élémentaires de protection de la nature ? Tout sim-
plement en promettant selon son programme électo
ral 2008, au paragraphe « Espaces naturels » :
« Création d’une Maison de la Nature à l’entrée de
la falaise, dans les anciens locaux TDF
(information, vente de produits locaux, petite restau-
ration), et aménagement de parkings. »
Près de deux ans après l’achèvement des travaux on
attend encore la première trace de réalisation de cette
promesse! Le rez-de-chaussée du bâtiment, consacré
en principe à cette « Maison de la Nature », est
toujours désespérément et totalement vide. Par
contre tout l’étage disposant d’une vue imprenable
sur 120 kms de côte Méditerranéenne a été concédé
pour l’installation d’un restaurant gastronomi-
que (c’est ça la « petite restauration » ?) qui a ou-
vert, lui, sans plus tarder. Sous quelles conditions ?
Encore un mystère Leucatois.
Des parcmètres ont même été installés, c’est
quand même une originalité pour un site naturel
classé !
Pour protéger la nature, si fragile en ce lieu, la route
a été subtilement bordée de ganivelles : après un an à
peine la moitié en est déjà effondrée. On se demande
pourquoi des piquets de châtaignier refusent de se
planter dans le rocher compact de Leucate!
Contribuables Leucatois, vous avez payé ces locaux
(la presse a parlé de 600 000 Euros ?) ainsi que les
travaux pharamineux de voierie nécessaires à
l’accès, aux parkings et aux branchements
(combien ?).
Contribuables Leucatois, ces travaux ayant complè-
tement ruiné la voie d’accès (Avenue de Saint Pierre
et Montée du Phare) il faut bien s’attendre à ce que
vous ayez encore à financer d’ici peu de coûteux
travaux de réfection de chaussée!
Leçon de langue de bois Leucatoise
La Boule et son aménagement
La Maison de la Nature et sa « Petite Restauration »
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3 Un patrimoine historique totalement négligé
Si l’histoire de Leucate est longue, puisqu’elle remonte à
l’âge du Fer en passant par les marins Grecs, qui ont
nommé le lieu, et par de rares vestiges Gallo-Romains,
elle est peu documentée. Le village lui-même n’apparait
pas dans l’histoire avant l’an mille.
Longtemps isolé sur sa presqu’ile aride, rocailleuse et
manquant d’eau, Leucate a toujours été un village très
pauvre, ravagé de plus à maintes reprises jusqu’au XVIIè-
me siècle lors de multiples conflits. On n’y rencontre guè-
re de riches maisons anciennes ; si le patrimoine architec-
tural est très pauvre, le patrimoine historique, lui, aurait
mérité une mise en valeur, totalement négligée jusqu’ici.
Le Trou aux Fées En un site enchanteur au bord de l’étang, quelques petits
gouffres de faible profondeur ont abrité des sépultures et
lieux de culte de l’âge du fer à l’époque gallo-romaine.
Ce site classé, vaguement abrité par un grillage en ruine,
ne fait l’objet d’aucune protection : on laisse même cons-
truire des cabanons à coté ! Aucune signalétique, aucun
panneau d’information sur site, …un désert culturel !
Le Château Dominant le Village, et visible de très loin, ce Château à
une origine très ancienne (XIème siècle au moins) ; forte-
resse située à la frontière entre domaines d’influences
français et espagnols il a joué un rôle militaire majeur
pendant des siècles et fut donc transformé à de multiples
reprises. De Philippe le Bel - qui l’érigea en forteresse - à
Louis XIV - qui ordonna sa destruction – de multiples
rois de France y passèrent.
Démantelé en 1665 il a ensuite servi de carrière aux Leu-
catois et ses espaces libres ont été mis en culture. Les
fouilles très partielles réalisées avec de faibles moyens il
y a quelques années, arrêtées depuis, ont permis de remet-
tre à jour quelques vestiges spectaculaires, mais pour la
plus grande part ce superbe site classé qui offre un pano-
rama immense est à l’abandon. Aucune signalétique di-
gne de ce nom n’en organise la visite ; le visiteur doit
deviner où laisser son véhicule et quelle voie d’accès em-
prunter !
Aucun panneau d’information sur site, aucune table d’o-
rientation,…un désert culturel !
Le Fort de la Haute Franqui Au bord de la falaise, offrant une vue splendide sur la
plage de La Franqui qu’elle domine, subsistent les vesti-
ges d’une redoute. C’est la seule survivante d’un ensem-
ble de fortifications construites au XVIIème siècle pour
abriter des batteries destinées à protéger la baie de La
Franqui (mouillage protégé) des incursions des pirates
Barbaresques. Réhabilité par un propriétaire privé ce fort
est inaccessible. Aucune signalétique, aucun panneau
d’information sur site, aucune table d’orientation,…un
désert culturel !
La Fontaine de Loin A proximité du Village, blottie au creux du Rec de la
Fontaine, se trouve, en bien piteux état, un petit bâtiment
du XVII : la Fontaine de Loin, qui fut pendant des siècles
la seule source significative d’eau du Village, quoiqu’elle
fût loin du centre. Le site est enchanteur, une oasis de
verdure en ces terres arides. La municipalité avait prévu
de la raser pour faire passer une route ; une association de
défense a sauvé ce vestige cher au cœur des vieux Leuca-
tois, ce n’est pas pour autant qu’elle a fait l’objet de la
moindre remise en état ou valorisation. Aucune signaléti-
que, aucun panneau d’information sur site, …un désert
culturel !
Les vestiges de la guerre 39-45 De 1942 à 1944 Leucate fut un important site de la défen-
se côtière Allemande : bunkers, blockhaus, nids de DCA,
extraordinaires sites de radars y abondent dans un délais-
sement absolument total. Aucune signalétique, aucun
panneau d’information sur site, …un désert culturel !
Bastion de la Madeleine
Fort de la Haute Franqui
Fontaine de Loin
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A La Franqui, il existait sur la presqu’île des
Coussoules un camping municipal créé il y a quel-
ques décennies pour mettre fin au camping sauvage.
Ce camping, situé à proximité de la plage, dans une
zone protégée, était très apprécié par l’ensemble de
ses utilisateurs.
Bien entretenu, disposant des équipements suffisants
pour la pratique du camping, il avait l’intérêt majeur
d’offrir des tarifs très abordables y compris pour les
personnes aux revenus les plus modestes.
Hors, dans sa volonté de faire de Leucate une station
d’exception, notre premier édile a décidé de confier
ce camping à un opérateur privé à charge pour lui
d’en faire une structure haut de gamme.
Comme à chaque fois, la décision a été prise sans le
moindre dialogue, sans la moindre concertation.
Cet exemple est révélateur du mode de gouvernance
qui prévaut à LEUCATE. On prend des décisions
importantes
pour l’avenir sans réellement informer la population,
sans la moindre écoute, sans le moindre dialogue.
Et les exemples abondent qu’il s’agisse de la place
des Arènes à Port Leucate, du restaurant gastronomi-
que sur la falaise, du plan de circulation au village,
de la mise en place du stationnement payant sur tou-
tes les entités, de l’organisation des méditerranéen-
nes etc… etc…
Il est grand temps que cela change !
Village de vacances des Carrats : quel avenir ?
Au bord de la plage de Port Leucate, les pieds dans
l’eau, à deux pas du port de plaisance et proche du centre,
se trouve le Village de Vacances Les Carrats. Une si-
tuation idéale qu’il doit au fait qu’il a été bâti dès l’origi-
ne de Port Leucate, dans les « années 70 ».
Ce village de vacances qui a
toujours été destiné au tourisme
familial appartient à la Caisse
d’Allocations familiales (CAF)
de l’Aude qui le loue à la Fédé-
ration Audoise des Œuvres Laï-
ques (FAOL) depuis une dizai-
ne d’années. La FAOL y ac-
cueille de Juin à Septembre
jusqu’à 900 estivants à la fois,
en employant six permanents et
une cinquantaine de saison-
niers. Y séjournent également,
hors saison, des classes de mer,
des étudiants en séjour d’inté-
gration, etc…
Or, les bâtiments, de construction légère, ont plus de qua-
rante ans et nécessitent de très gros travaux de remise en
état. De plus une coûteuse remise aux normes est indis-
pensable.
Son propriétaire, la CAF, ne peut envisager de supporter
ces travaux de réfection (6 à 8 millions d’euros sont an-
noncés) et devant le refus de la FAOL de les prendre en
charge, car elle n’en a pas le moyens, est décidée à mettre
en vente le Village dès la fin du bail, le 1er Décembre
2013. Le prix avoisinerait les 7,5 millions d’euros.
Faute de trouver un repreneur décidé à investir plusieurs
millions d’euros pour réhabiliter ces logements à caractè-
re social, la CAF vendra au plus
offrant. Sachant que la superficie
du site est de 3,5 à 5 ha (selon
les sources), on peut imaginer
quelques gros appétits immobi-
liers affutant leurs dents !
Force est de constater que l’on
n’a pas beaucoup entendu la Mu-
nicipalité de Leucate dans ce
dossier. Et pour cause ! L’état
des finances communales, avec
un niveau d’endettement record,
lui interdit toute marge de man-
œuvre.
Brouillard et langue de bois
Lors de la dernière réunion du Conseil Municipal, notre
Premier Magistrat avait mis à l’ordre du jour une énigma-
tique « révision simplifiée N°2 du PLU ». En séance, il a
renoncé à cette procédure et annoncé la promulgation
d’un arrêté destiné « à renforcer le caractère hôtelier et
para-hôtelier de ce terrain ». Il est difficile de croire que
la Municipalité se lave les mains à ce point du devenir de
ce superbe emplacement.
Et si on parlait du camping des Coussoules !
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