le tympan de conques, une véritable bible de pierrelesacdecours.weebly.com › uploads › 7 › 6...
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Le tympan de Conques est une réponse en
image aux interrogations des fidèles illettrés.
Il s’appuie sur l’Evangile de Saint Matthieu.
Large de 6, 73 mètres et haut de 3,63 mètres,
il compte 124 personnages.
« Quand le fils de l’homme viendra entouré de ses anges, il
siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront
rassemblées devant lui. Il séparera les hommes les uns des
autres, comme le berger sépare les brebis des chèvres.
Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : « Venez, les
bénis de mon Père, possédez le royaume préparé pour
vous ». Ensuite il dira à ceux qui seront à sa gauche : «
Eloignez-vous de moi, maudits, dans le feu éternel préparé
pour le diable et ses anges… » Evangile selon saint
Mathieu , XXV, 31
La pesée des âmes : l'archange Saint Michel fait
face à un démon. Au centre, on
distingue les deux plateaux de
la balance. Voulant récupérer
des âmes pour Satan, le démon
triche en appuyant sur un des
plateaux . Malgré tout, le
plateau de Saint Michel reste le
plus lourd
Sous le grand toit du Temple de la Jérusalem terrestre reposent les fondateurs
(patriarches et prophètes) dépositaires de la promesse du salut du peuple. Au centre,
on distingue Abraham et ses descendants (Isaac et Jacob)
Le cortège des élus
avance sous la
conduite de la Vierge,
suivie de Saint-Pierretenant les clefs du
paradis et un bâton
pointé directement sur
la serrure de l’entrée du
Paradis. Derrière eux,
l’ermite Dadon venu
s’installer dans le lieu
au VIII° siècle et
fondateur présumé de
l’abbaye
Les bienfaiteurs de
l’abbaye viennent ensuite :
parmi eux, l’abbé
Odolric, à l’origine de la
construction de l’édifice
(reconnaissable à sa crosse)
et Charlemagne portant
un sceptre fleuri. Ils sont
suivis par une cohorte de
Saints (Jérôme, Antoine)
ainsi que par Sainte Foy et
Marie Madeleine.
Sainte Foy se prosterne devant la main de Dieu.
La spécialité de Sainte Foy était la libération des
prisonniers. Le livre des miracles raconte : « Le genre de
prodiges le plus renommé entre tous, c'est la délivrance
des prisonniers ». Sous les voûtes de l'église, des fers
sont pendus à une poutre.
Satan en majesté mais dépité
(rire jaune) sans doute car il
sait que les âmes qui
l’entourent vont pouvoir à
terme accéder au Salut
Au moyen-âge, on pense que les pécheurs seront punis « par là où ils ont péché », c’est-à-dire que leur châtiment sera en en rapport avec la faute qu’ils ont commise.
Les sept péchés capitaux sont représentés ici : l’avarice, la paresse, le mensonge, la vanité, la luxure, l’orgueil et la colère… Sauriez-vous les reconnaître ?
L’orgueil (1) est représenté par un chevalier, désarçonné par deux démons munis d’une fourche. La paresse (2) est incarnée par l’homme couché aux pieds de Satan, surveillé par un crapaud. L’avarice (3) est pendue par un diable avec sa bourse autour du cou.
Enfin, la colère (4) est précipitée dans un chaudron bouillant.
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La vanité (5) est symbolisée par ce musicien auquel un démon arrache la langue avec un crochet, après s’être emparé de sa harpe. La luxure (6) est représentée par un couple
ligoté par le cou : un démon demande à Satan le supplice qui leur sera réservé… Quant au mensonge (7), il est incarné par cet homme assis dans les flammes, auquel un
démon s’apprête à couper la langue…
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Tous les pécheurs sont menacés par les tourments éternels, qu’ils appartiennent au peuple, au clergé ou à la noblesse. Par exemple, des mauvais moines sont capturés
dans un filet, et l’un d’entre eux est obligé de se prosterner devant un démon.
Un braconnierest rôti comme un lapin à la broche par deux diables…
Un démon s’agenouille par moquerie devant un roi déchu, nu, dont il arrache la couronne avec les dents : même les puissants seront punis et humiliés !
Un faux-monnayeur est obligé par un diable à boire du métal en fusion…
Tout en bas du tympan, un ultime avertissement en latin : O PECCATORES TRANSMVTETIS NISI MORES IVDICIVM DVRVM VOBIS SCITOTE FVTVRVM
« Ô pécheurs, à moins que vous ne réformiez vos mœurs, sachez que vous subirez un redoutable jugement ! »
Imaginez l’impression que devait produire une telle œuvre sur les pèlerins du moyen-âge qui venaient se recueillir devant l’église de Conques !