l'Économie de la culture - cap. 3

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  • (.rlaognge Electrc-BibliographicfrNt,\Nr('tJ, ranoise.'conr)Die de a cultrrrt. -- 5' d. I'aris: l,J l)couvertc,2(X).1.

    -

    (Repa,res; l9f)IStN 2-7071-.1.{tO-XRaneau : con()nie de la culture

    industic's culturersl)olitique eut0relle.J:8.,1 : flc()norie de a producti{)n. lrc()ror]ie dcs service5-Sectcur tertinire" et 2'c)'(les. lirblic nl()tiv

    I)ewe! :l\lbic (()oceilr

    l.c loI() qui l;gure u do\ de la ctuvrrture de ce l!rc mitc uc r'xpli.ili()r. s()D ol)icle\t d'aleter le lecteur sur a nenace quc repsente l)ou l'avenir de l'Lrit, t(ilrt [Lrrtru-ireeDt dans le domrine des sciencc\ hunr,nc.s et sociales, le d('\'eioppernont rrrssl dul)lr)to( opillaSe-

    l.e code dc lr poprit intellectLrelle du l" iuilet 1992 irtedt en effet e\pressi,rnrnt la)lotoc()pic usage collectif sars torisati(l dc's i)ants droit. ()r, cettc pratiqur r'c5l8rnli\e (lnrs lc\ tabli\5en)cnls Ll cnsei.qncmeDl supjr-Lrr, pr()\1)qrant ue ni\\el)rutale (les achats de li\,es, a( pont (lue la possibilit rnne pou les uteus dt r r rit r rlrs(r'Lrvrrs r)ou\:eles et cle lcs fairc diter correctcmert cst 0ujrur(l'hrti ntriarr.

    Nousrufl)el()rr((,nrq'era)pl(tiorde\nrlicesl..)21I)1..122'lJtrr(iotlt,rlLlrlro)ia'li intellectLrcllr, toute repodu(tion i usagc (ollectil pa ph(tocopie, ntglJlrnlc't()lr Pnrtirllrtlent, du l)a'5ent ()uvragr'e\t interdite san\ nut()ri\atioll (1l (lcntre farri\(l (.xp(ititior (iu dr(it dc (opic (lf{, :0, rre d(5 (.,rn(ls-ug!5lir)\, 75)b l}ari\). )Dlcrutr('f()rre dr reprodlrctiou, intgrle o fartielc, e5t gJlercnt irtcr(lite sar\ nLrtori-\.ltion (c l'diteur.

    Si vou, .lcsire, tre tenq rgrt-irerent inform dc r()\ l)rruti()\, i \'(rus srf1itrl'e1v()vL,r \1)s )orn e adcs\e aux Ildition\ .a l)couvertc,9 /ris, rLrt i\l)('l,llovelcquc,l5{1. l'rris. \)orrs rr(e\cz grrtuitcrn(t d(,tr( I)ullctir trime5tri(l la t){.rrrverle. l/{trr\lx)uvcz egtlenl(tt retrouver l'ensemble dc r()tr(' catalogue (t nr)us ( ()nta( trr \Llr r()trr' 5i l(www.editionsladecouvcrtc.f.

    O ditions l-a l)couverte & Syros, Paris, 1996, 2(XX), 2(X)1.O ditions La Dcouverte, t,aris, 200.J, 2(X)-1.

  • tll / Les marchs de l'art et le patrimoine

    Arlarrr Srnith cotttllarait ct s()r tenlps la nraitr invisible qui assurela ri'grrlatiott tlt l'i'totrotrtit par le ieu clu rrlarch au mateau dutrrrDrDissitil't'-;tList'trr. l'lttrt-il il[)utcr cette coparaison fondatrcetlt' l'i'tortrlttit' polrticltte clitssique lt' got des conotnistt's de lat rrlttrrt' lxlrr l'i'ttrtlt'tltt f)tcti())llenent du march de l'art ? Il semble('il l()il( (irs (Iil(' I'itJX)ttance'de mouvetnents spcuatifs, analogues ((.ux (lu(' l'ott tilrst'rte strr les marcl-ts inanciers, a contribu attiserl;r trrriosit rlt's chcrclrt'urs. l)es barrcluiers qui ont cnr la eltabilittlt'tt's;rtf ils ottt crc cles trntls de placement en (uvres tl'art datrs lesirrtrttt's tltrttrc-virlgt.

    l,oirt tlu bruit des tnatchs, muses et patrimoite arclitecturalsr.rrblt'rrt vous la quitucle de lettrs follctions, somme toute ter-rrt'llcs, cl lr'suscitent gure a pricrri le mnle engouement' 1'outetois,It' tlvclopltement de l'anayse conomique des sectetirs nottrrurrclrancis, tl'ttne grart, la volont de s'interroger sur les eftts induitstlu patrirttrtine culturel, cl'aute part, donnent lieu de nouvellesrctltrrches, stixules par la vogue des proiets de mise en valeut drtl)atrir()ine. Si les cots cle l't'ntretien des

  • 44 L'coNoMrr Dt L cuLuRt

    fotement dveopp rcemment, mais seules quelques dizaines degaleries assument un r

  • 46 L'coNNii 0t tA aLrLLrt

    de possdr:r'tifrentt's ctuvrt,s rl'urr lna'(, l)eitre ou cie clcux artistcsplocres. L'rtrogniti'

  • 4A L'coNoMr DE LA cULTUR

    Quelques valuations des taux de rendementdes placements en ceuvres d'art

    tude Donnes exploites Taux de rendement relAnderson11e741

    Stein [l977]

    Baumol[1e86]

    Frey etPommerehnelle8elde la Barre,Docclo etGinrburgh[19941

    Rougt et al.Lleell

    Peintures, entre 1 53 et 1 970(1 3 000 prix, sous-ensemble deRitlinge et de Meye.Ventes aux tts-Unis et enCrande-Brtagne ente 1 946et 1 968 d'artistes dcdsavanl 1946.

    40 tansactions spares d'aumoins vingt ans parmi le5doones Reitling entre 1 52et 19l.

    Reitlinqer et autres ; I 'l 98transactions entre I 635 t 1 949et ente I 950 et 1 987.Pertres europens ns aprs1 830, impressionnistes,mdernes et contemporains ;cuvres vendues en enchreentre 1 92 et 1 991 .

    volution d'un portefeuille detableaux ; comparaisons1 970-1 989 et 1 970-1 980.

    4,9 o/o compte non tenu des co0tsdes transactions, contre 6,5 o/o pourles actis inanciers.

    Taux nominaux :10,46 o/o(tats'Unis) et 1 0,18 o/o(Crande-Bretagne) ; 14,3 o/o pourles actif! financiers.

    Taux moyen, 0.55 o/o par an ; tauxmdian, 0,85 o/o. Trs fortedispersion : enlre

    - 20o/o et + 27 o/o.

    Titres financiers : 2,5 o/o.

    Taux moyen, 1,5 o/o par an ; titresinanciers : 3,3 o/o;1 ,6 o/o conlre 2,4 o/o.

    l'exception des plus grandsmaitres, forte comparabilit durendement de la peintur et desactifs bousiers ; l'tude compae lesprformances de Drouot,Sotheby's, Christie's.

    Rendement important sur un toutpetit nombe d'ceuvres; risque trslev ; pas de comparaison avec leendement d'un portefeuilleboursier.

    socit, les (Euvres ne sont ni substituables ni semblables; d ce fait,le vendeur est en postion de monopoleur pour les Guvres qu'ilpossde. Rarernent changes, leurs cours en sont l prioll ilconnus dupublic. Les acteurs sont peu nombreux :

    " Le march de l'art n'est

    pas comme les autres marchs culturels, ceLlx des livres ou des fims.ll faut que 1010000 pesonnes dpensent chacurle 2.1,95 dollars pourfaire un lrcst-seller

    -

    un petit plbiscite. Mais il strffit de deux colec-tionneurs dcids pour envoyer un tableau clans la stratosplre "\Time,76 mai 199it). I-es cuvtes poduisent enfin d'ventuelles plus-values, nrais pas de evenus. Malgr ces diffreces etre machboursier et march des ceuvres d'art, nornbre d'tudes ont tentd'exploiter les donnes recueilies par Gerard Reitlinger [19611 sur lespix des ceuvres des peintres

    " les plus connus du monde

    ' vendues

    en enchres publiques entre 1652 et 1960, dont les ventes sont

    LES MAficHis DE L'ARr r r rArRrMi)lNl 49

    espaces d'au moins vingt ans. Le tableau page suivante indiquc lcsrsultats de quelques-unes d'entre elles.

    L'importance reatve du risque, en ce domaine o l'

  • 50 L'coNOMtE DE la cuLuRE

    2. Les muses

    Les folies spculatives clui se sont empares du march de 'at ontun temps priv les muses d'une partie des moyens d'enrichir leurscollectini. Aux ltats-tJnis, les muses et les fondations ont plusvendu qu'achet entre l98U et 1990, sous la pression de kris fiscalespeu favorables aux donatiotts et d'une conioncture de dpression;es socits se s()rt clcifaites cle lettrs collections (lBM a vendu.100 tableaux). [.es nluscs ont d reche rcher activement de nouvellessources dc financenet'

    Le tnuse a pour foncti()n [a transnlission cl'un hritage, cle gn-ration en gnrati

  • 52 L'coNoMrE DE LA cuLuRE

    en acclre la dgradation physique; l'ouverture vers de nouveauxpublics requiert une poitique d'acquisitions, de communication quine coinciJe pas ncessairement avec les attentes du public pluscultv. L'accs du grand pubic, prconis de longue date (d'Angi-viller obtint de Louis XV que les collections royaes fussent ouvertes),est vcu avec une prvention ingale par le monde de la conserva-tion, patag ente une conception itaire de son mtier, dont lasanction passe pa l'approbation par les pairs, et le sentiment de lavaloisation de l'institution par la monte des taux de ftquentation.

    La coexistence de diffrents publics est parfois conflictuelle: "

    Poury faire face, les muses pourraient considrer qu'ils dveloppent deuxmuses, l'un destin servir le grand public, et l'autre les donateuset les adhrents aux attentes plus sophistiques

    " fFeldstein, 1991,p. 3341. John Montias 1197.l prconise de privlegier le public puttque le spcialiste, pour des raisons conomiques (le muse vit desimpts pays par le ptrblic) et sociologiques (le spcialiste touveatouiours un moyen d'avoir accs aux (ruvres des colections prives etaux rserves), par lc dveoppement d'espaces de conviviait, restau-rants, boutiques, librairies, etc.

    l,'volution cles projets esthtiques et des missions assignes aumuse dterrnine l'organisation du travail ; Vera Zolberg [19831distingue pour les muses amricains une succession de modesd'organisation qui va d'une priode pr-professionnelle, caractrisepar l'emprise d'amateus forluns, la prise du pouvoir par les conser-vateurs, puis cele pus rcente des gestionnaires au nom de larponse des dernandes de publics

    " multiformes

    ' aux rfrences

    esthtiques mal dfinies. Ce schma s'appique au modle franaisdont l'organisation reflte la gestion d'un rapport de force ncertainentre les conservateurs et les gestionnaires. L'insistance des conserva-teurs pour voir clsigner l'un des leurs la tte de la L)irection desmuses de France en 1993 en tmoigne.

    Des financements diversifis. -

    Trois sources de financement coexis-tent : financement public central ou loca, mcnat, recettes propres(entres payantes, produits drivs, diverses dpenses sur place,revenus des placements). En 2001, le budget clu Louvre est couvert 56,2\)h par des subventions [Rapport d'activit1, tandis qu'en 1988 lesgrands muses amricains ne font appel des fonds publcs que pour33,61)/o de leur budget, et comptent pour le este su leus recettespropres (18(Zr), e revenu de leurs placements (14,1 %, et des apponsprivs (34,3 (Zr) lRosett, 'l Fedstein, 19911. La part des ressourcespubliques a diminu depuis, et ne se monte plus qu' 14 %r du budgeten 7997 fsource : Assoc. of Art Museums Directors, 19981.

    Lrs MARcHs Dt I'An rr t pTRlMojNt 53

    Lorsque a part des apports privs, plus sensibles la conioncture,augmente, l'quilibre financie du muse devient fragile. Le Metropo-litan Museum de New York a d assumer simutanment la rductionde l'apport de la ville (qui a diminu de 50 % entre 1982 et 1992) etles effets de la crise : les entreprises, devenues mons gnreuses, setoument vers des progrannes sociaux ou caritatifs, et la direction durnuse a dcicl d'largir l'Europe sa recherche de mcnes.

    La mise en place de services chargs de commercialiser des produitsclrivs afin de trouver des recettes nouvelles n'est pas alle sansheurt. Ces poduits, lancs par les muses amricains (mais Louis XVrlj souhaita envoyer des reprodr.rctions aux grancles cours euo-pennes), constituent une source de recettes croissante. Les cata-iogues d'exposition sont devenus un lment trs durementconcurrentiel pour les diteurs d'art. Wasl-rington, la SmithsonianIstitution, qui regroupe les institutions cultureiles fdraes, tire unepartie de ses essources de l'dition d'une relrre et des enregistrementsraliss partir de ses archives musicales.

    Afin d'optimser la recherche de recettes propes, les muses natio-naux franais ont adopt un systme original, qui regroupe les fonc-{ions commerciales au sein de la Runion des muses nationaux,tablissement public caractre industriel et commercial charg clerccueillir et de redistibuer ces recettes, d'acqurir, d,organiser lescxpositions, de prparer l'accueil des publics, d'diter et de diffuser.l.'appot net des produits drivs sur le financement demeurernarginal (quelquesl/o du budget), d'autant que le dveloppement derr.cettes propes, dans des institutions dont l'quilibre financier est delait garanti a posteriori,

    " ne rpond pas une ncessit vitale , lBayart

    r't Benghozi, 1993]. Le chiffre d'affaires pr visiteu dans les musesrationaux n'est que de 5 euros en 1998 [source : RvN].

    l)es muses ont t amens se dfaire d'cuvres juges mineuresou marginales par rapport leurs centres d'intrt, afin de financer(lcs acquisitions nouvelles ou des oprations de rnovation; cettelratique (ou deaccessoning), courante mais controverse auxlitats-Unis, demeure exceptionnele en Europe. Lorsque le Metropo-litan Museum nlit en ',nte un I)ouanier Rousseau et un Van Gogh;rfin d'acqurir une toile de Caracci, un maniriste itaien durvl sicle, l'aftaire fit grand bruit. I-e muse de Pennsyvanie a dcidrfc vendre de mme une toile de Matisse, Ld Ctevefre rose, estime.l millions de dollars, afin de profiter des retombes de l,exposition!'atisse de New York. Si a logique conomique en est indeniablelMontias, 19731,|a plupart des conservateurs sont hosties au principerrrme de l'ainabiit du patrimoine. Les arguments ne manquentlas : le Met a sans doute regrett la vente de toiles de Mcissonnier rxrrie Detaille (Bedux-Arts, fvrier 1990), et la vente, lorstlue nul ne s,y

  • 5.4 ('t(orJoNrlt Dt LA , llluSr

    irteressait, res p()piers aurait apl)ilvr c( )lsi(lerablernent les futurcs(()lc(tions (u Dus(.c Ll'()rsaV. (.ette [ratiquc rst (le plus coltla(ic-t()irc avca e sotrci ce l'accroissenrcnt d(.s (l()l\ rt (L,s legs, (ue Ia l)crs-l)cctivr- (rurc revcnte Iis(rc tle tlcrltrragerr. -a tentlance i aecel)tc[rr('ccrtaile lLrclitc ces colecti()rs sellr't()rtrl()is gagner trrIrIriin : k's trtrtst's lrcllantlais rloivent rrcsser trr nvcltair coll)pietclt'rtrrs colectiorrs tltri stiprrle la ltstc tlcs (ruvrcs (ualitiees delieurcs rt (lui so1 sust'r:plibles rl'i'trr cornnrcrcialiscs sur lr:l:rc(1 te l'a11.

    La gestion des musees : le parodoxe de la valeur

    .e lnus(,c est l'(rle rles institr.rtions cultureles les plus richcs, parla valcur clcs ttuvrcs tlu'i posscle, et les plus peuvres, par e teca-lage cntrc cctte valeur et s(x l)uclgct. Lorsqu'l prte des (u\.es afinde dcorer les paais rati()aux, ii lc peroit aucun intrt. C'cst ufacteur

  • 56 L'rcoNoMrE DE LA cuLuRr

    La fixation du prix du billet d'entre. -

    En Grande-Bretagne, en1974, l'entre de certains muses publics devient payante. Auxtats-Uns, le vet ne demande qu'une contibution volontaire. L'ideque le muse doit rester gratuit demeue vivace; au-dessus de l'entredu St. I-ouis Art Museum on peut lire grav dans la perre :

    " Gratuit

    pour tous " [Rosett, ibid., p. 144]. In l-rance, ds la fin du sicle

    dernier, on a commenc s'interroger su le prix du billet. .es musespratiquent des politiques de discrirnlnation par les prix selon les cat-gories de visiteurs et l'heure de la visite; on a toutefois pu observerque la frquentation est faiblement corrle au prix [O'Hagan, 1995].Le rtabiissement de a gratuit un cimanche par mois au Louvre,ainsi que dans d'autres muses, n'a entrain qu'un faible accroisse-ment de la part des familles d'origine modeste.

    Les revenus des billets d'entre demeurent faibles : 5lXr du revenudes 150 plus grands nruses arnricains lFedstein, 1991] rnais 18(%pour le l.ouvre. L'absence de ( iuste prix o, du fait de la faiblesse ducot narginal du visiteur supplmentaire, conduit le muse procder des ajustements par les quantits plutt que par es prix,en rduisant es heures d'ouverture par exernple. I-a Bibliothquenationale Paris a longtemps utiis la fermeture de cotes en rponse la pnurie budgtaire. C'est l un comportement typique des insti-tutions non marchandes.

    Le dilemme acquisitions/exposition. -

    La fixation de la part desdpenses pour les acquisitions n'est pas lie 'espace disponible pourl'exposition permanerlte de la colection. Le rapport entre e nombredes truvres exposes et celui des rruvres en rserve est de l'ordre de5O(Xr aux ltats-Unis [(rarnpp, 1989], mais peut devenir tlrisoire :5(Xr I)aris au rnuse' national d'Art moderne qui pousse l'extrmecette distorsio ente rythme des acquisitions et possibilits d'e-xpo-sition. Une exposition temporairt', sous l'intitul

    " Manifeste

    ", a

    perrrris au trrublic, en 1992, de tlcouvrir un peu plus... du dixime desrnrvres rntres depuis 1977. Il est vrai que le cot d'opportunit dunainticn dcs

  • 58 L'coNoMrE Dt LA cuLuRr

    acquiert ou reoit sous formc de clons tles proprits dont ele assurea prservation : le propritaire qui fait clon de sa cemeure estexempt de droits de succession ct peut contintrer 'occuper titregratuit tout en en respectant le caractre et en assurant une ouver-tr.rre au public. la troisie\me gnration, la famile ne conserve plusqu'une partie des lerrx, rn()yenratt un loyel.

    Aux tats-Unis, cts lu51, Ann I'amela Cunningham cre une asso-ciation afin de racheter [a dcnreure

  • 6() L'cNoMrt ot LA cuLruBt

    donnant lieu production, la valeur d'un patrimoine pour sonpropritaire n'est pas celle des services qu'il rend mais celle des rentesqu'il procure

    " [Greffe, 1990, p. a2-431.

    Dix annes de "

    grands travaux "

    Btiment Archite(e(s) Cot' Date t

    Muse d'OrsayParc de la VilletteMuse des Scienceslnstitut du monde arabeOpra BastilleArche de la DenseMinistre des tinancesCit de la MusiqueMuseumCrand LouvreBibliothque de France

    200 1986200 1986820 198664,64 ') 1987426,86 198956,35 r 1989s0 1949170 19941 504 199491 0 19951 189,1 1995

    Cae AulentiBernard TshumiAdrien FainsilberJean NouvelCarlos OttPaul Andreu, tto von SpreckelsenPaul Chemev, Eorja HuidobroChristian de PortzamparcPaul Chemetov, Boria Huidobroleoh Ming PeiDominique Perrault

    l. En milions d'euros 2. ,l80 millions ont et pays Par des pays arabes 3' Dont513,57 millons

  • rinjectcs dans d'autres opratlons de resauration lBenhamou,199{i; Rizzo et'l'owse, 2(X)21. Mais il est l'inverse possible d'inter-prter a subvetion comnre une conpensation cle la capture tl'unepart des droits cle proprirt par la collectivit. La question de la justecompensation est cornplexe, car Ia valcur du Lrien crange ds orsqu'il est protg l[enhanrotr, 2{\04b1 : t's prjudces occasjonns(servtudes lies la protection, entraves 'exercice de la propritprve1 se voient

    " latrrrelcnent " compcrss par le march lorsque

    Ia vacr:r clu bien s'accroit a'ucc lc classernent.

    Une rgulation est-elle possible ? -

    tlne fois un difice inscrit ouclass, rien en principc- ne peut provoquer le clclassement. L'accrois-scment pcrnanent dr.r parc des monuments protgs n'est assortid'atrcurrc proci'dure de rgulation. l)ans la mesure or la protection vade pair avtc le versement d'aides, on aperoit que les cots Ia chargede la puissance publique sont appels augmenter sans cesse. Face la raret de ses ressources, I'Etat est amen cifferer sa dpense: ilaura fallu attendre que des risques sericux menacent le visiteur pourque la dcisiorr soit prise d'entreprendre cies travaux de restauratiortau Grand l)alais [)aris. En Espagne, e l.iceu, e trtrc lyrique clellarceone, a t ravag par un incendie, alors qu'un rapport en avaitsor,rlign e rnauvais tat ds 1991. Maints exemples peuvent airsitre avancs du comportemrnt d'un F,tt pus volontiers btsseur querestaurate[r.

    L'animation ou a rutilisation cles monlments pernettent degnrer des revenus (biletterie et comptoirs de vente, dpensesd'htel, de rcstaurant, etc.). La chaine des htes

    " Reais et chteaux

    "

    a t lancc en 1954 avec l'ide clue la rutilisation des nonunetshistoriques des fins htelres tait un moycn d'en prserver l'exis-tence. joinville, en Haute-Marne, a estauration du chteau pemretcl'abriter des mani-cstations musicales qui fortt vivre htels et estau-rants, dans unc cornrnune dsindr.rstrialise l(reffe, 19991. Mais lesretcrmbes conortriquc's peuvent i'tre assortes dt- cots pour la coec-tivit, enconrbrcnent, dgradatiOns. Iiventueene-t rnenaate pourl'authenticit des icux rt ar)igu rlans ses inciclences symboliques,'animation n'err tonstitue pas nroins, intelligenrrnent dcine, unevoie pour que l'entrt'ticrr dtr rnonument s'assortisse de sa misc' ladisposition, ne serait-cc qu'occasi