l’engagement environnemental des entreprises - une revue de littérature
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Lengagement environnemental des entreprises :
une revue de littrature.Elisabeth ALBERTINI
Doctorante, Gregor, IAE de Paris 1 Panthon Sorbonne
Rsum :
Les motivations des entreprises sengager dans la
protection de lenvironnement ont donn lieu de
nombreuses recherches acadmiques dont nous
proposons une revue de littrature autour de deux
axes majeurs. Premirement, les articles tudis
montrent que les entreprises satisfont la pression
des PP pour rendre des comptes, et que certaines
entreprises utilisent cette communication pour
augmenter leur lgitimit. Deuximement, la
recherche a tudi dans quelle mesure les stratgies
environnementales proactives permettent
damliorer les performances financires des
entreprises et pour certaines dobtenir un avantage
concurrentiel solide. Puis nous proposerons un
cadre de lecture de ces motivations en mobilisant
les thories des PP, de la lgitimit et des
ressources et comptences.
Mots Cls :
Revue de littrature, reporting et communication
environnementale, stratgie environnementale.
Abstract :
The organisations motivations to environmental
management practices have generated a lot of
academical researches. We propose a literature
review around two majors themes. First, studies
underlie that organisations respond to their
stakeholders processes. Firms report
environmental informations and some of them use
environmental disclosures as tools of legitimacy.
Then, empirical researches study the link between
the environmental proactives strategies and the
financial performance and how some companies
obtain competitive advantage based upon the firms
relationship to the natural environment. This paper
provide a framework of organisationsmotivation to
environmental practices with stakeholders and
legitimacy and resources based view theories.
Key Words :
Literature review, environmental reporting and
disclosure, environmental strategies.
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Nov2011
Manuscrit auteur, publi dans "Comptabilits, conomie et socit, Montpellier : France (2011)"
http://hal.archives-ouvertes.fr/http://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00645988/fr/ -
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Depuis une trentaine danne, le rchauffement climatique et la pollution mobilisent les
gouvernements, les entreprises et les organisations non gouvernementales soulevant la
question du risque dpuisement des ressources caus par une croissance conomique
exponentielle. Le domaine de la protection de lenvironnement sest institutionnalis comme
en tmoignent la signature de plusieurs traits internationaux, la mise en place dun droit
europen en matire de protection de lenvironnement, la cration en France dun ministre de
lcologie ds 1971, ou le vote de la loi sur lair aux Etats Unis en 1970 Des acteurs inter-
organisationnels comme les agences de notation et les organismes de certification ont investi
le domaine et des rglements europens ou nationaux imposent aux entreprises du secteurindustriel de communiquer des donnes relatives la pollution dont elles sont responsables.
Les bonnes pratiques environnementales des entreprises pionnires dans ce domaine sont
souvent imites par dautres et on constate alors un phnomne disomorphisme mimtique
(DiMaggio et Powell 1983).
Linstitutionnalisation de ce champ organisationnel a accompagn le dveloppement
important de recherches acadmiques autour de la problmatique environnementale des
organisations. Ces recherches couvrent un large spectre de questionnement : dterminants des
dmarches environnementales, qualit et quantit des informations divulgues, stratgies
ractives ou proactives et impacts sur la profitabilit, comptabilit ou contrle de gestion
environnemental, apprentissage organisationnel des outils de gestion environnementaux. Ces
travaux ont mobilis divers courants thoriques et mthodes de recherche ajoutant la
richesse et la diversit du champ acadmique autour des motivations des dmarches
environnementales. Il apparat donc ncessaire den faire ressortir les thmes majeurs pour en
proposer une grille de lecture synthtique.
La slection des articles tudis a t faite dans les bases informatises (EBSCO, DELPHES,
CAIRN) sur des mots cls proches du champ de lenvironnement : management,
communication, divulgation, performance, stratgie, pollution, co conception, certification.
Par la suite, lexamen manuel des citations dans les articles consacrs au sujet a permis de
complter la base en slectionnant des travaux de recherche dans des revues comit de
lecture ou douvrages reconnus sur le plan scientifique et aucune limitation de date na t
retenue a priori. A la lecture des articles parus depuis le milieu des annes 70, il apparat quela recherche acadmique sarticule autour de deux axes majeurs de lengagement
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environnemental des entreprises : celui de rendre compte aux parties prenantes (PP) et celui
de maintenir la rentabilit de lentreprise.
En effet, les entreprises satisfont lobligation de divulguer leurs donnes
environnementales sous la pression des diffrentes PP. Cette divulgation simpose le plus
souvent aux entreprises, mais certaines dentre elles lutilisent volontairement pour maintenir
leur lgitimit. Afin danalyser ces comportements managriaux et organisationnels, la
recherche acadmique mobilise principalement les courants des thories descriptives des PP et
de la lgitimit.
Paralllement, un autre volet des recherches a tudi les consquences des dmarches
environnementales sur la rentabilit financire des entreprises, et la possibilit den retirer un
avantage concurrentiel en tudiant les diffrentes stratgies environnementales. Ces travaux
ont soulign les comptences organisationnelles que les entreprises devaient dployer pour
tirer profit de ces dmarches, en mobilisant les thories instrumentales des PP et celle des
ressources et comptences.
Lobjectif de cette revue de littrature sera de fournir une synthse de ces travaux en
prsentant tout dabord une vue densemble de la littrature, puis successivement ces deux
axes majeurs pour finalement proposer une grille de lecture relative lengagement
environnemental des entreprises en articulant ces travaux les uns avec les autres.
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1. Les dterminants institutionnels de lengagement environnemental.
1.1.La divulgation dinformation en rponse la pression des PP.
Les premiers travaux de recherche montrent que les PP (gouvernements, socit civile,
association de riverains, organismes de certification) exercent des pressions sur les entreprisesindustrielles pour quelles dploient des dmarches environnementales (Tableau 1). Parmi ces
pressions, la rglementation gouvernementale impose aux entreprises industrielles de
divulguer de faon rgulire des informations relatives leur empreinte cologique. Certains
auteurs soulignent le renforcement de cette rgulation, contraignant les entreprises non
seulement communiquer des donnes relatives la pollution dont elles sont responsables,
mais aussi la contrler pour satisfaire aux nouveaux standards environnementaux. Par
ailleurs, les travaux tudis font tat de rglementations strictes dans les pays de lOuest, alors
que les entreprises des pays dAsie ne semblent pas trs impliques dans cette dmarche de
communication de donnes environnementales (Chan et Welford 2005 ; Stanwick et Stanwick
2006 ; Aerts et Cormier 2009 ; Baxi et Rupamanjari 2009).
La perception par les managers de la lgitimit et du pouvoir de certaines PP sur les
entreprises est dterminante dans le dploiement dune dmarche environnementale
(Henriques et Sadorsky 1999 ; Ransom et Lober 1999). Ainsi, la pression du public incite la
communication dinformations (Doonan et al 2005) et influence le dploiement de systmes
de mesure et de contrle de la performance environnementale (Jose et Lee 2007). Les
caractristiques organisationnelles exercent une pression normative selon Delmas et Toffel
(2004) et dterminent le type de management environnemental (Cormier et al 2004) partir
de lanalyse et de la hirarchisation des PP faite par le manager. La pression des PP influence
positivement la communication environnementale (Stanwick et Stanwick 2006), mais il est
ncessaire que les entreprises aient la capacit financire de satisfaire la pression des PP
(Dooley et Lerner 1994), car les dmarches environnementales sont onreuses dployer. Les
mdias jouent aussi un rle important dans la dmarche environnementale : ainsi un haut (bas)
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niveau dattention mdiatique est associ un haut (bas) niveau de communication (Brown et
Deegan 1998 ; Aerts et al 2008). Au contraire, Antheaume (2001) montre que la pression des
mdias peut tre un frein la communication environnementale dans le cas prcis de la
stratgie de communication de la Cogma de 1997 1999, de mme que, la nature des
informations demandes par les PP est parfois difficile satisfaire. La prise de conscience des
risques environnementaux et le nombre daccident comme celui de Bhopal1
en Inde, peuvent
dterminer le niveau de communication et le type dinformations diffuses (Gray et al 1995 ;
Patten et Trompetter 2003 ; Li et al 1997). Lactionnaire principal peut inciter au dploiement
dune dmarche environnementale au motif que la ngligence de lempreinte cologique peut
avoir des consquences financires graves (Sinclair-Desgagn et Gabel 1997).
A la lecture des travaux tudis, lentreprise se situe au cur dun ensemble de relations avecdes partenaires qui ne sont plus uniquement des actionnaires mais des acteurs intresss par
ses activits et ses dcisions (Capron et Quairel 2007). Les gouvernements, les mdias, les
consommateurs, la socit civile, les investisseurs sont autant de PP auxquelles lentreprise
doit rendre des comptes et en fonction desquelles elle oprationnalise ses rponses
stratgiques. Les auteurs mobilisent donc lgitimement la thorie des PP pour tudier les
comportements, le plus souvent mimtiques, des entreprises en rponse ces pressions. Les
articles tudis font spcifiquement rfrence des PP environnementales que Marquet-
Pondeville (2003) a classes en quatre groupes : les PP rglementaires qui imposent des lois et
des directives aux entreprises en matire denvironnement ; les PP dfenseurs de
lenvironnement qui prennent position pour une meilleure protection de lenvironnement
(communauts locales, associations de riverains, institutions scientifiques, etc) ; les PP de
march constitues des acteurs de march tels que les clients, les concurrents, les associations
professionnelles, et les PP organisationnelles qui ont un lien direct avec la gestion de
lorganisation (dirigeants, actionnaires, employs).
1
La catastrophe de Bhopal, survenue la nuit du 3 dcembre 1984, est la plus importante catastropheindustrielle ce jour. L'explosion d'une usine Union Carbide (Dow Chemical maintenant) a dgag 40 tonnes de
pesticides dans l'atmosphre de la ville, ce qui causa la mort denviron 20 000 personnes.
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Tableau 1 : Pressions des PP dterminant lengagement environnemental
Auteurs
Date
Pays et secteur dactivit
Mthode de recherche
Pressions exerces
Hunt et
Auster1990
Etats Unis, Europe, Japon
Secteur industrielAnalyse des programmes
environnementaux
Les entreprises doivent satisfaire la contrainte
rglementaire afin dviter les pnalits etrpondre la pression du public, des
consommateurs et des mdias.
Dechant
et
Altman
1994
Etats-Unis
Etude des meilleures
pratiques des entreprises
Les pressions lengagement environnemental
sont multiples : la rgulation en forte
augmentation, les consommateurs et les salaris
qui peuvent agir contre les entreprises juges
irresponsables. Ces pressions incitent les
entreprises imiter les best practices des
autres entreprises.
Henriques et
Sadorsky1999
Canada
400 entreprisesindustrielles
Questionnaire
Les entreprises sengagent dans une dmarche
environnementale sous la pression de quatrePP : rglementaires, communautaires,
organisationnelles, et les mdias. La perception
par les managers de linfluence des diffrentes
PP va dterminer le type dengagement : ractif,
dfensif, accommodant, et proactif.
Ransom
et
Lober
1999
Etats-Unis
118 entreprises
industrielles
Statistiques descriptives
Dans le cadre dun programme volontaire de
rduction de la pollution de 33% en 1993 et de
50% en 1995, les entreprises se fixent des
objectifs environnementaux en rponse aux
rglements et aux diffrentes PP.
Sharma
2000
Canada
99 entreprises du secteurptrolier et gaz
Questionnaire
Les trs fortes pressions rglementaires qui
psent sur les entreprises du secteur industrieldterminent leurs choix stratgiques de
sengager volontairement dans une dmarche
environnementale afin dtre en conformit avec
les rglements.
Christmann
2004
Etats-Unis
72 entreprises chimiquesQuestionnaire
La standardisation des politiques
environnementales des grandes entreprises estlie la pression de diffrentes PP extrieures.
La pression des gouvernements contribue
ladoption de standards levs de performanceenvironnementale.
Doonan et al
2005
Canada
101 entreprises de papierQuestionnaire
La pression des gouvernements est plus
importante que la pression financire (rentabilitattendue des investissements) et que celle des
consommateurs pour amliorer leurperformance environnementale.
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Diffrentes approches de la thorie des PP, normatives, instrumentales et descriptives,
cherchent expliquer la prise en compte des demandes des groupes externes autres que les
actionnaires (Donaldson et Preston 1995). Alors que la vise normative sintresse la nature
de la responsabilit de lentreprise, la vise instrumentale cherche mesurer lefficacit du
management des PP pour les entreprises, et la vise descriptive cherche comprendre et
rendre compte des pratiques des entreprises dans le domaine de la RSE. Les travaux tudis
dans cet axe de la communication ont mobilis la thorie descriptive des PP pour analyser la
divulgation, volontaire ou non, des informations environnementales, la nature des PP que les
entreprises devaient satisfaire et les stratgies, souvent ractives , quelles ont dployes en
rponse ces pressions.
Les travaux tudis font tat de pressions sur les entreprises pour quelles se conforment auxattentes des PP environnementales : rglementations nationales imposant aux entreprises
industrielles de divulguer des informations concernant leur mission de pollution, rgulation
du niveau des rejets dmissions toxiques, consumrisme vert, standardisation des politiques
environnementales des grandes entreprises, pression des mdias, des actionnaires, des
consommateurs et des managers (Tableau 2). La thorie no institutionnelle qualifie ces
pressions dinstitutionnelles entranant des isomorphismes : coercitifs dans le cas de
contraintes imposes par lEtat, normatifs dans le cas de normes professionnelles et
mimtiques dans le cas dimitation des comportements des entreprises modles (DiMaggio et
Powell 1983).
Tableau 2 : Les diffrentes PP environnementales et les sources de pressions (adapt de
Dohou-Renaud).
Sources de pression
Types de PPenvironnementales
Coercitive Normative Mimtique
PP Rglementaires Etat, Autorit dergulation
Programme 33/50 delAPE, ISO, GRI,
EMAS
PP dfenseurs de
lenvironnement
Organisation
environnementale,Groupes de pression
Institutions,
Universit, ONG
Presse, mdia
PP de march Client, concurrents,
fournisseurs.
Organisations
professionnelles
PP Organisationnelles Principal, Actionnaires Managers
intermdiaires
Salaris
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La littrature montre donc que les entreprises communiquent des informations
environnementales aux PP, au point quil peut sembler que cette diffusion fasse partie dun
processus de lgitimation des activits de lentreprise (Gray et al 1995).
1.2.La communication environnementale, outil de lgitimit.
Plusieurs auteurs ont relev que les grandes entreprises du secteur industriel ont une
communication plus importante que les autres (Cormier et Magnan 1999 ; Stanwick et
Stanwick 2006) pour rassurer les PP et leur faire approuver plus rapidement leurs activits
(Sinclair-Desgagn et Gozlan 2003) et certaines dentre elles lutilisent dans lobjectif de
lgitimer leur activit.
Ainsi, Cho et Patten (2007) montrent que les entreprises qui ont de mauvaises performances
environnementales communiquent davantage que les autres, de mme quen labsence dun
capital sympathie lev, lentreprise divulgue volontairement des informations
environnementales pour maintenir la confiance des PP (Antheaume 2001). Cette faon
dutiliser la communication pour amliorer la lgitimit est dautant plus vraie que les
entreprises ont tendance sauto-congratuler dans les rapports environnementaux (Deegan et
Gordon 1996) et certaines utilisent la presse comme principal moyen de communication
(Stanwick et Stanwick 1998). La recherche de lgitimit peut inciter les entreprises faire
certifier leur Systme de Management Environnemental (SME) par la norme ISO ou EMAS,
sans avoir rellement pour objectif de rduire leur empreinte cologique (Boiral 2007).
Dautres utilisent un langage optimiste pour biaiser leur message environnemental et ainsi
attirer lattention sur les bonnes nouvelles en masquant leurs mauvaises performances
cologiques (Cho et al 2010).
La littrature tudie montre que les entreprises adoptent diffrentes stratgies pour amliorer
leur lgitimit, dfinie comme ladquation entre les valeurs sociales et les actions des
organisations (Dowling et Pfeffer 1975) : augmentation de la quantit dinformations
environnementales positives pour les entreprises polluantes dans lobjectif de modifier la
perception que les PP ont de lactivit de lentreprise (Hackston et Milne 1996) ; processus de
greening des actions de lentreprise (Stanwick et Stanwick 1998) ; communication
destination des PP considres par lentreprise comme prioritaires (Neu et al 1998 ; Cormier
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et al 2004) ou pourvoyeuses de fonds (Bansal et Roth 2000 ; Milne et Patten 2002) ; pas de
diffusion dinformations alarmantes (Solomon et Lewis 2002) ; adaptation du niveau, de la
qualit et du contenu des informations environnementales en fonction des PP (Aerts et
Cormier 2009) ; divulgation dinformations davantage narratives que techniques (Damak-
Ayadi 2010).
Dune manire gnrale, les entreprises dploient diffrentes tactiques de communication des
informations environnementales, quil est possible de rapprocher des quatre types de
stratgies dcrites par Lindblom (1994) : les entreprises duquent les publics identifis et les
informent des progrs raliss ; elles tentent de faire changer les perceptions du public sans
pour autant changer leur comportement ; elles dtournent lattention du public en ayant
recours des symboles forts et enfin, elles changent les attentes du public. En effet, daprs larecherche acadmique, les entreprises communiquent volontairement sur des symboles forts
au point que certains auteurs soulignent le sentiment davoir faire avec un exercice externe
de communication dans lobjectif de manipuler les PP (Aggeri et al 2005).
Dans la mesure o la communication environnementale sert amliorer la lgitimit des
entreprises, il nest pas surprenant de considrer quelle puisse ne pas donner pas une image
fidle du management environnemental (Berthelot et al 2003), et au vu du nombre croissant
de rapports environnementaux, la qualit des actions rellement menes par les entreprisespeut tre questionne (Mikol, 2003). Cette rflexion est renforce par lanalyse de Baret et
Petit (2009) qui rvlent un cart entre les discours et les pratiques environnementales, ce qui
semble confirmer que la recherche de lgitimit est parfois plus importante que la recherche
exclusive defficacit et renforce leffet de dcouplage entre les pratiques nonces et les
pratiques effectives (Meyer et Rowan 1977).
Ainsi, les dmarches environnementales ont pour objectif de satisfaire aux exigences
rglementaires en matire de communication des donnes environnementales, et parfois les
entreprises utilisent cette divulgation pour apaiser la socit civile. De ce fait, la littrature a
plac ces analyses dans la ligne des thories descriptives des PP et de la lgitimit. Dans ce
cadre, les stratgies environnementales sont plutt ractives pour tre en conformit avec les
attentes des PP et des gouvernements en termes de diffusion dinformations.
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2. Les dterminants conomiques de lengagement environnemental.
2.1.Lengagement environnemental au service de la productivit.
Les travaux de recherche montrent que lengagement environnemental et le resserrement des
normes anti pollution entranent une amlioration des performances environnementales
(Foulon et al 2002) et une rduction de la pollution (Stanwick et Stanwick 1999). Daprs,
Srouffe (2003) les SME dploys par les entreprises amliorent les performances
environnementales, qui influencent leur tour les performances globales des entreprises. En
effet, les investissements de conformit aux normes anti pollution tant trs onreux, certaines
entreprises ont prfr intervenir en amont de la production (Aggeri et al 2005) pour limiter la
pollution, signe dun gaspillage de ressources (Porter et van der Linde 1995). Ainsi, lobjectif
de rduction de leur pollution va inciter les entreprises modifier les processus de production
pour utiliser les ressources nergtiques avec efficience et leur permettre de raliser des gains
de productivit. Nanmoins, certains travaux soulignent le surcot financier important des
investissements de conformit pnalisant court terme la profitabilit de lentreprise, sans
pouvoir en assurer une rentabilit long terme.
Ainsi, les consquences de lengagement environnemental sur les performances financires
des entreprises ont t trs tudies par la recherche acadmique et les rsultats ne sont pas
stabiliss (Tableau 3, 4 et 5).
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Tableau 3 : Relation positive entre les performances environnementales et les performances
financires.
AuteursDates
Pays et secteurMthode de recherche
Conclusion
Porter
etvan der
Linde1995
Dow Chemical, 3M,
entreprises du secteur dela chimie
Etude de cas, exempledentreprise
La pollution est une forme de gaspillage et traduit
linefficacit des procdures.
Lenvironnement peut servir la productivit, la
lutte contre la pollution (parfois obligatoire)
encourage les entreprises trouver de nouveaux
processus de production plus conomes.
Hart
etAhuja
1996
Etats-Unis
127 entreprisesRgression de 1989
1992
Les taxes pollution sont la fois un cot pour
les entreprises et une source de comptitivit. Lesefforts pour rduire la pollution travers une
politique de prvention portent leurs fruits aprsun ou deux ans.
Russo
et
Fouts
1997
Etats-Unis
243 entreprises
industrielles
Corrlation et rgression
Un haut niveau de performance environnemental
est associ un haut niveau de profitabilit, plus
le niveau de croissance de lentreprise est lev et
plus les performances environnementales
impacteront positivement la profitabilit de
lentreprise.
Sroufe2003 Etats-UnisSecteur industriel
Questionnaire
Etude de cas
Le SME impacte positivement les pratiquesenvironnementales, qui impactent positivement
les performances financires. Une meilleure
gestion environnementale diminue le gaspillage et
amliore la performance.
Montabon
et al2007
Etats-Unis
45 entreprisesindustrielles
Analyse de contenu
Relation positive et significative entre les
pratiques de management environnemental et lesperformances financires. Les diffrentes
techniques de management environnemental sontrentables mais onreuses dployer.
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Tableau 4 : Relation non prouve ou neutre entre les performances environnementales et
financires.
Auteurs
Dates
Pays et secteurs
Mthode de recherche
Conclusion
Christmann
2000
Etats-Unis
512 entreprises
Chimie
Questionnaire
Les meilleures pratiques environnementales
nentranent pas une meilleure comptitivit
pour toutes les entreprises car elles doivent
dployer des actifs complmentaires onreuxpour augmenter la productivit.
King
et
Lennox
2001
Etats-Unis
652 entreprises de 1987
1996
Rgression
Les entreprises industrielles propres ont un Q
de Tobin plus lev, mais on ne peut pas
prouver que les entreprises propres amliorent
leurs performances financires.
Persais,
2002
France
178 entreprises certifies
ISO 14001Questionnaire
Il est difficile de lier les comptences
dveloppes sur le plan cologique un
avantage concurrentiel dans le domainefinancier.
Darnall
2009
7 pays dvelopps
sondages
Corrlation
Les rglementations environnementales plus
strictes sont significativement corrles une
baisse des profits, car ils entranent des cots
supplmentaires. Mais ces surcots peuventtre limins par les entreprises qui gagnent
en productivit.
Tableau 5 : Relation ngative entre les performances environnementales et financires.
AuteursDates
Pays et secteurMthode de recherche
Conclusion
Jaggi
etFreedman
1992
Etats-Unis
13 entreprises de ptes papier
Rgression
La performance conomique et le price
earning ratio sont ngativement corrlsavec la performance environnementale court
terme. Il ny a pas de vision long terme de larelation.
Cordeiroet
Sarkis1997
Etats-Unis523 entreprises
Rgression
Le pro activisme est ngativement corrlavec la performance financire court terme,
et la relation nest pas prouve long terme.
Hassel etal
2005
Sude71 entreprises cotes
Rgression
La relation ngative entre la performanceenvironnementale et la valeur de laction
indique que les hautes performancesenvironnementales ne sont pas valorises par
les investisseurs.
Yu, Ting
et
Wu
2009
Europe : 15 pays,
51 entreprises de 14
industries diffrentes
Corrlation
Il ny a pas de relations positives prouves
entre les performances environnementales et
financires. Les bons lves europens ne
rcoltent pas les effets des efforts des
stratgies environnementales dployes.
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Ces tudes ont utilis une grande varit dindicateurs de performance financire et de
performance environnementale rendant difficile la comparaison des rsultats du fait de la non-
homognit des indicateurs. Par ailleurs, le manque de fondement thorique ne permet pas de
tester efficacement le lien entre les performances environnementales et financires (Wagner et
Schaltegger 2003) et rend les mesures des performances environnementales peu fiables
(Cormier al 2004).
La littrature acadmique, en tudiant la relation entre les performances environnementales et
financires a mobilis principalement la thorie instrumentale des PP qui repose sur lide que
les entreprises qui pratiquent le management des PP, toutes choses gales par ailleurs, seront
plus performantes en termes de profitabilit, de stabilit, et de croissance (Jones 1995) et la
prise en compte des intrts des PP est une condition de la performance conomique etfinancire de lentreprise (Capron et Quairel 2007). Cette approche instrumentale de la thorie
est prdictive car elle apprhende les PP en tant que leviers daccroissement de la
performance de lentreprise (Donaldson et Preston 1995), et il apparat que certains rsultats
peuvent tre obtenus par ladoption de certains comportements (Jones 1995).
Lapproche instrumentale de la thorie des PP conditionne latteinte dun niveau de profit
suprieur ladoption de certains comportements, capacits et comptences
organisationnelles par certains auteurs qui ont mobilis la thorie des ressources et descomptences.
2.2.Des stratgies environnementales et des capacits organisationnelles.La littrature fait tat dune progressivit des stratgies environnementales de trois six
tapes (Hunt et Auster 1990 ; Hart 1995 ; Nadler 1998 ; Sharma et al 1999 ; Christmann et
Taylor 2002 ; Raufflet 2006 ; Montabon et al 2007). Dune manire gnrale, la premire
tape est celle de dbutant , ractif ou de non-conformit o les entreprises
considrent que le management environnemental nest pas ncessaire. La deuxime tape
correspond une attitude de conformit , de pompier ou de dfensive o
lentreprise satisfait la rglementation en ne formant quun petit nombre de salaris. Par la
suite, lentreprise est dans une attitude de conformit plus , de citoyen concern ou
accommodante en formant davantage demploys au management environnemental qui
devient une fonction intermdiaire. La quatrime tape est proactive , ou excellence
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commerciale et environnementale ou position de leader o le management de
lenvironnement est considr comme une fonction aussi importante que les autres, supporte
par le top management, et relaye auprs des salaris par le biais dun SME. Wilmshurst et
Frost (2001) dfinissent le SME comme tant une partie du systme de management gnral
qui inclut une structure organisationnelle, des activits planifies, des responsables, des
pratiques, des procdures, des ressources pour dvelopper, implmenter, achever, rviser et
maintenir une politique environnementale.
Les travaux, mobilisant la thorie des ressources et des comptences, ont cherch identifier
les capacits organisationnelles dynamiques qui permettent lentreprise de tirer un avantage
concurrentiel solide dune stratgie environnementale pro active . Daprs Hart (1995) la
contrainte environnementale va tre de plus en plus forte, compte tenu de la raret progressivedes ressources, et les entreprises qui auront intgr cette problmatique bnficieront dun
avantage comptitif durable car la gestion pro active de lenvironnement peut donner lieu
une capacit organisationnelle inimitable. La vision de Hart a t reprise par Russo et Fouts
(1997) dont les travaux de recherche reconnaissent explicitement limportance de concepts
intangibles comme le savoir-faire dans le domaine de lenvironnement. Judge et Douglas
(1998) confirment que lavantage comptitif repose sur la capacit de lentreprise combiner
lensemble des ressources, humaines, financires et matrielles, en utilisant les savoirs et les
savoir-faire dans le cadre dune stratgie engage.
La recherche acadmique a soulign limportance de la capacit dinnovation des
organisations pour modifier les processus de production dans lobjectif de rduire les
gaspillages et les rejets, et donc la pollution (Porter et van der Linde 1995 ; Persais 2002).
Dans le domaine industriel, les technologies environnementales permettent de matriser les
cots, de modifier les processus de production et offrent des perspectives de nouveaux
produits et de nouveaux marchs verts (Shrivastava 1995). Un des moyens pour rduire
lempreinte cologique est de dvelopper lco-conception qui permet lintgration de
nouvelles expertises et le dveloppement de nouveaux critres de performance. Ceux-ci
ncessitent des processus dexploration des modes de production et dimportants
apprentissages croiss entre les responsables de la production et de lenvironnement
(Abbrassart et Aggeri 2002). La collaboration entre les autorits de rgulation et les
responsables Environnement a conduit des innovations russies dans le secteur
automobile comme la rduction de la pollution en amont du cycle de production et la gestion
anticipe de la fin de vie des voitures (Rothenberg 2007 ; Aggeri 1999). En 2005, Boiral
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confirme la logique damlioration continue des performances environnementales lie des
changements dans les pratiques de travail sattachant rduire la pollution la source. Ces
innovations dans les processus de production permettent damliorer les performances
conomiques des actions environnementales et renforcent ainsi la logique win-win de
Porter (1995). Sur le plan des ressources humaines, les comptences dployer sont
multiples, et vont ncessiter un important effort de formation des managers oprationnels aux
problmatiques environnementales et des managers environnementaux aux problmatiques
oprationnelles (Dechant et Altman 1994) afin de renforcer la ncessaire cohsion de ces
quipes (Bansal et Roth 2000). La formation est prpondrante pour permettre un meilleur
enactment des stratgies environnementales et amliorer la diffusion des SME dans
lentreprise en rduisant la complexit des informations environnementales pour les managers
oprationnels (Sweet, et al 2003).
Nanmoins, un certain nombre de limites doivent tre soulignes. Labsence de rgles
communment admises par les praticiens rend les mthodes utilises par les entreprises non
comparables (Janicot 2007 ; Lafontaine 2003). De ce fait, lengagement vert peut rester
superficiel, et faire lobjet dun apprentissage en boucle simple sans tre rellement
appropri par les acteurs de lentreprise (Baret et Petit 2009). Et pour finir, la libert du
management environnemental rend la mesure des performances environnementales complexe
(Ingram et Frazier 1980 ; Wiseman 1982 ; Wilmshurst et Frost 2000 ; Antheaume 2001 ;
Bebbington et Gray 2001).
Les travaux acadmiques en mobilisant la thorie instrumentale des PP et la thorie des
ressources et des comptences offrent une vision complte de lengagement environnemental
des entreprises en linscrivant dans un objectif commun de maximisation de la performance
de lentreprise. Quand la thorie descriptive et instrumentale des PP privilgie une dimension
externe de lentreprise en analysant la relation ou labsence de relation entre le management
des PP et la performance organisationnelle, la thorie des ressources et des comptences
ralise un diagnostic interne des capacits organisationnelles dployer dans le cadre dune
stratgie environnementale proactive pour gnrer un accroissement de la performance
(Gherra 2010).
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3. Proposition dune grille de lecture.
Les travaux de recherche se sont organiss de faon concomitante autour de deux axes
majeurs : celui de rendre compte et celui des consquences des dmarches
environnementales sur la profitabilit de lentreprise. Des travaux complmentaires ont largi
le questionnement de chacun de ces deux axes. Successivement, les thmes de reporting et de
qualit de la communication sont venus enrichir ltude de la problmatique de rendre
compte des PP dune attitude de conformit, et de lusage de la divulgation des
informations environnementales comme outil de lgitimit par certaines entreprises. Dans le
mme temps, les thmes de lenvironnement au service de la productivit et donc des
stratgies environnementales ncessitant certaines capacits et comptences
organisationnelles ont enrichi ltude des consquences des dmarches environnementales sur
la profitabilit de lentreprise.
Nanmoins, la lecture des travaux tudis, il apparat que les deux thmes majeurs ne sont
pas exclusifs lun de lautre. Une entreprise peut tre dans un objectif de conformit aux
pressions des PP gouvernementales ou civiles, tout en souhaitant tirer profit de cette pression
lamlioration des performances environnementales afin de satisfaire ses PP actionnaires,
sans ncessairement essayer de lgitimer son activit par le biais de son rapport annuel. Il est
possible dorganiser les travaux tudis non plus sous un angle chronologie ou thorique,
mais en fonction de lhorizon temporel des dmarches environnementales, des PP concernes,
de la vision plutt interne ou externe, ou des diffrentes stratgies dployes par les
entreprises (Figure 1).
Les entreprises se placent dans la situation de rendre des comptes aux PP rglementaires
et dfenseurs de lenvironnement en se conformant aux obligations de divulgation des
donnes concernant leur empreinte cologique. Dans ce cadre, elles dploient une stratgie
environnementale de conformit court terme, dont lobjectif est de mesurer la pollution la
fin du cycle de production. Le comportement des entreprises est analys par la thorie
descriptive des PP comme une entit tourne vers lextrieur, hirarchisant ses PP pour leur
rendre des comptes sans pour autant modifier ses processus de production.
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Figure 1 : Grille de lecture de l'engagement environnemental
Les entreprises cherchent rassurer les PP en communiquant de faon volontaire un grand
nombre dinformations environnementales par le biais des rapports environnementaux
annuels. Ce surcrot de communication peut tre interprt comme le reflet de la
proccupation des entreprises daugmenter ou de maintenir leur lgitimit. Pour cela, elles
sadresseront en priorit, aux PP dfenseurs de lenvironnement et aux PP de march
afin de continuer bnficier de leur soutien, en dpit dactivit industrielle souvent
polluante. Les entreprises sinscrivent dans un horizon temporel court-moyen terme et
Types de Parties Prenantes
PP rglementaires ou dfenseurs
de lenvironnementPP de march PP organisationnelles
Objectif : Rendre des comptes
Comment : Mesurer, reporter
Pourquoi : Se conformer, viter les
pnalits
Courant : Thorie descriptive des PP
Lenvironnement est une contrainte
Objectif : Rassurer les PP
Comment : Communication volontaire
Pourquoi : Maintenir la lgitimit
Courant : Thorie de la lgitimit
Lenvironnement est un moyen
Objectif : Satisfaire les PP et les actionnaires
Comment : Reproduire les best practices
Pourquoi : Amliorer les performances financires
Courant : Thorie instrumentale des PP
Lenvironnement est une opportunit
Courtterme
Longterme
Horizontemporel
V
isiondelentreprise
Externe
Interne
Types de StratgiesConformit Proactive
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dploient des stratgies accommodantes soit comme une tape complmentaire une
stratgie ractive , soit pour manipuler les PP dans la dure. Lentreprise reste encore
oriente vers lextrieur en voulant les rassurer, et les travaux acadmiques ont principalement
mobilis la thorie de la lgitimit pour tudier ce comportement.
Les entreprises cherchent rduire durablement les gaspillages de ressources nergtiques
pour obtenir un avantage concurrentiel durable. Dans ce cadre, elles internalisent leur
dmarche environnementale en ralisant des investissements long terme pour rduire la
pollution et modifient leurs processus de production. Le dveloppement de comptences et de
capacits organisationnelles spcifiques comme lco-conception, lanalyse du cycle de vie
des produits, le recyclage leur permet dobtenir un avantage comptitif. Ainsi, elles
sadressent principalement aux PP organisationnelles en intriorisant compltement cettedmarche dans un horizon temporel plus long terme. Pour tudier ces dmarches, les
travaux acadmiques ont mobilis la thorie des ressources et des comptences afin de mettre
en vidence les savoirs et les savoir-faire que les entreprises doivent acqurir pour obtenir
un avantage comptitif du dploiement dune stratgie environnementale proactive .
Conclusion
Ainsi, la recherche acadmique sest organise paralllement autour de deux axes principaux :
Le premier est celui de la divulgation volontaire ou contrainte des informations
environnementales, complt par les travaux concernant le reporting des donnes sous la
pression des PP gouvernementales ou civiles et lutilisation par les entreprises de cette
communication comme outil de lgitimit. Pour tudier ce thme de rendre compte , les
chercheurs ont mobilis principalement la thorie descriptive des PP et celle de la lgitimit.
Le deuxime est lanalyse des impacts des dmarches environnementales sur la profitabilit
des entreprises complt par les premiers travaux relatifs la stratgie environnementale et au
moyen den tirer un avantage comptitif certain en dployant certaines capacits
organisationnelles. Les thories instrumentales des PP et celle des ressources et des
comptences ont t souvent mobilises dans le cadre de ces travaux.
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Nanmoins, certaines limites doivent tre soulignes. Les tudes sur la communication
environnementale ne font pas ncessairement la diffrence entre la communication volontaire
ou obligatoire (Gray et al 2001), et rendent ainsi, les rsultats peu comparables. Certaines
mthodes quantitatives de recherche peuvent privilgier une vision court terme de la
dmarche environnementale alors quil semblerait que celle-ci se dploie plutt dans un
horizon temporel long terme. Par ailleurs, un certain dcalage entre les pratiques nonces et
les pratiques relles peut exister, car la sincrit du discours des entreprises peut tre difficile
vrifier, et il serait intressant de mesurer cet cart.
Pour finir, il faut constater que les motivations des entreprises sengager dans une dmarche
environnementale sont essentiellement conomiques, dans la mesure o elles cherchent, soit
viter les pnalits et les sanctions financires en se conformant aux rglements, soit maintenir leur lgitimit auprs des PP pourvoyeuses de ressources, comme les clients et les
actionnaires, ou encore tirer profit des contraintes imposes par les PP en cherchant
obtenir un avantage concurrentiel et un savoir faire inimitable.
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