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LES ANESTHESIQUES COURS IFSI 2 e ANNEE Dr. Vanessa Lopez UF de Radiopharmacie Service de Médecine Nucléaire

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LES ANESTHESIQUES

COURS IFSI 2e ANNEE

Dr. Vanessa Lopez

UF de RadiopharmacieService de Médecine Nucléaire

ANESTHESIE GENERALE� OBJECTIFS : perte réversible et temporaire

� de la conscience

� sensation douloureuse

� dans un but thérapeutique, chirurgical ou diagnostique.

� NARCOSE + ANALGESIE

� Différentes classes :

o Anesthésiques généraux volatils

o Anesthésiques généraux IV

o Morphiniques

o Curares => si nécessaire, relaxation musculaire en chirurgie abdominale, intubation.

� EI liés à leur activité pharmacologique (SNC, système CV, système respiratoire)

� EI peuvent être maîtrisés par : consultation pré-anesthésique, respect des règles de surveillance strictes, prémédication adaptée et choix de médicaments à élimination rapide.

AG GENERALITES (1)1. DEFINITION : « PRIVATION DE SENSIBILITÉ »

• Absence de sensation douloureuse (analgésie) + perte de la conscience (narcose) + disparition des réflexes + relâchement musculaire

Narcose (médicaments anesthésiques généraux hypnotiques par voie IV ou inhalée)

Analgésie (agents morphiniques bloquant les stimuli nociceptifs au niveau du SNC)

Relâchement musculaire (myorelaxants = curares)

• Assistance ventilatoire +++ car dépression des centres de régulation de la ventilation

• Accès aux voies aériennes par un masque ou sonde d’intubation.

AG GENERALITES (2)2. Etapes : 3 étapes

o INDUCTION : obtenir un sommeil suffisant , obtenue par administration IV ou inhalée d’agents hypnotiques

o ENTRETIEN : intervention chirurgicaleo REVEIL : élimination progressive de l’agent hypnotique,

poursuite de l’analgésie par des analgésiques périphériques ou dérivés morphiniques

3. Accidents de l’anesthésie :o Rares +++ : complications de l’intubation et de la ventilation,

instabilité circulatoire et surdosage médicamenteux, inhalation du contenu gastrique, accidents allergiques (solutés de remplissage : gélatines, dextrans, les curares), l’hyperthermie maligne (++ gaz halogénés)

AG GENERALITES (3)4. Prémédication :

= réduction de l’anxiété du patient- Variable selon le terrain du patient et du

type d’anesthésie- Administration le veille de l’intervention ou

le matin avant l’induction� ANXIOLYTIQUES :

- BZD (Flunitrazepam = NARCOZEP®, Diazepam = VALIUM®)

- Dérivés pipérazinés ; Hydroxyzine = ATARAX®

� NEUROLEPTIQUES :

- Dropéridol = DROLEPTAN ®

- Chlorpromazine = LARGACTIL ®

� AUTRES MEDICAMENTS :

- HBPM : 2 à 4h ou 12 h avant l’intervention

- Antibioprophylaxie : à l’induction de l’anesthésie sur une courte période (24h)

AG VOIE PULMONAIRE

� ANESTHESIQUES GENERAUX PAR VOIE PULMONAIRE :

� Anesthésiques généraux gazeux non halogénés :

N2O (protoxyde d’azote)

� Anesthésiques généraux volatils halogénés (fluorés) :

HalothaneIsofluraneDesfluraneSévoflurane

� PROTOXYDE D’AZOTE : N2O :- Conditionné en bouteille

- Mélange équimolaire(50 %N2O + 50 %O2)

- Totalement gazeux à T°ambiante

- Ppts analgésiques

- Action immédiate, le moins puissant des gaz anesthésiques

- Mélange O2-N2O = support des autres agents de narcose (anesthésiques halogénés volatils)

- Effet Finck : à l’arrêt de l’administration, hypoxémie de rediffusion par diminution de la fraction d’O2 dans l’alvéole

- FR : hypoventilation, fraction d’O2 du mélange faible.

AG VOIE PULMONAIRE

�EI cardiovasculaires et respiratoires:

- Dépression myocardique directe

�EI :

- Accidents hypoxiques : effet Finck ou administration d’un mélange hypoxique.

AG VOIE PULMONAIRE

� ANESTHESIQUES VOLATILS HALOGENES :- En induction ou en entretien

- ++ chez enfants (car utilisation du masque)

- Chez l’adulte : ++ en entretien

- Administration grâce à des appareillages complexes

DCI PRINCEPS

Halothane FLUOTHANE®

Isoflurane FORENE®

Desflurane SUPRANE®

Sévoflurane SEVORANE®

- Principales molécules :

AG VOIE PULMONAIRE

- Effets CV, effets respiratoires (bronchodilatateur), effets musculaires (décontractant musculaire squelettique lisse et cardiaque

- Effets indésirables : • Toxicité hépatique (accumulation de métabolites, risque +++ si

administrations répétées) surtout avec Halothane

• Hyperthermie maligne : hypermétabolisme du muscle squelettique => forte demande en 02. TTT : arrêt de l’administration, ventilation sous 02 pur, alcalinisation, refroidissement du malade et administration de Dantrolène (DANTRIUM®).

- PE et CI :• Éviter l’utilisation d’Halothane chez sujets porteurs d’hépatopathies

• Éviter toute hypoxie

• Surveillance ++ des insuffisants respiratoires

• Pas de fluorés chez sujets avec ATCD d’ictères consécutifs à l’emploi de ces produits.

AG VOIE PULMONAIRE

- Critères de choix :o Enfant : ++ halothane => réveil rapide et peu d’EI sauf hépatotoxicité

o Adulte : Isoflurane (entretien de la narcose), Desflurane (pas en induction car irritant pour voies aériennes, élimination rapide =>chirurgies avec réveil peropératoire ou postopératoire rapide), Sévoflurane (induction et entretien de l’AG).

o Patient coronarien ou hypertendu : ++ desflurane et isoflurane (-tachycardisants, - vasodilatateurs)

o IH et IR : Isoflurane et Desflurane (- métabolisés)

- IM et Synergies :o BZD, barbituriques, NL, Ketamine : action synergique sur profondeur et

durée de l’anesthésie.

o N20 : diminution des doses d’anesthésiques fluorés

o Morphiniques : diminution des doses

o Curares : action myorelaxante des anesthésiques fluorés potentialise celle des curares => diminution de la dose de curares.

AG VOIE PULMONAIRE

� Anesthésiques généraux par voie IV : � Mode d’action :- Dépression du SN- Renforcement de l’action du GABA

(neurotransmetteur inhibiteur le + important du SNC)

� Classification :- Agents d’action rapide et courte : Thiopental,

Propofol, Etomidate, Kétamine.- Agents d’action plus lente et plus prolongée :

BZD (Flunitrazépam, Midazolam), NL (Dropéridol), Hydroxybutyrate de Na (GHB).

AG VOIE IV

AG VOIE IV� Indications et propriétés pharmacocinétiques :

ThiopentalNESDONAL®

PropofolDIPRIVAN®

EtomidateHYPNOMIDATE®

KétamineKETAMINE®

- Stimulati°°°°du Syst CV- Respi peu dépresseur

MidazolamHYPNOVEL®

Délai d’action

Action rapide :30s à 1 min

30 à 40 sec 30 sec 1 min 2min

Durée d’action

15 à 30 min 5 à 10 min 4 à 6 min 5 à 15 min 10 à 20 min1 à 2 h (sédation)

INDICATIONS

-Induction AG de longue durée- Induction AG « estomac plein ».

-Induction et entretien(prévue par propofol).- AG de courte et moyenne durée.-Sédation stable en réa (perfusion continue)

Seul agent hypnotique pour interventions peu douloureuses, de courte durée et avec réveil rapide.-AG des patients hypovolémique ou myocarde compromis.

-Induction chez enfant ( intra-rectale).- Induction en cas de choc, tamponnade, asthme aigue.-Voie IV,IM.- Anesthésique de choix si hypovolémie(dans l’urgence).

-Actions anxiolytique et sédative (voie IM chez adulte, voie rectale chez enfant) (prémédication).-Induction avec doses + élevées.-Sédation du patient de réa.

AG VOIE IV� EI, PE et CI :- Irritation veineuse : limitée par dilution des anesthésiques ou injection lente

- Posologies à adapter en fonction du terrain : âge, sujet cirrhotique et IR

ThiopentalNESDONAL®

PropofolDIPRIVAN®

EtomidateHYPNOMIDATE®

KétamineKETAMINE®

MidazolamHYPNOVEL®

EI - N,V- Depress° respi, apnée -↓ PA, tachycardie

- Douleur au point d’injection

-N,V ++-Douleur au point d’injection ++-Thrombophlébites (solvant)

- Hallucinations au réveil

- Amnésie rétrograde- Depress°respiratoire- Myasthénie

PE Voie IV stricteRisque d’accumul°

-I respiratoire, IR, IH, IC, et hypovolémie.-Epilepsie

-Epilepsie - HT intracrânienne, HTA, ATCD d’AVC, et IC sévère

- Si voie IV chez sujets fragiles ou I resp => assistance resppour corriger une éventuelle hypoventilation

CI Porphyrie, obstruction resp, état de mal asthmatique, HS aux barbituriques, myotonie atrophique

Enfant < 1 mois Enfant < 2ansInsuffisance surrénalienne non tttéé

HS Myasthénie, ATCD d’intolérance ou HS aux BZD

AG VOIE IV

� Les morphiniques :�Mécanisme d’action :

- Morphinomimétiques puissants

- Puissance d’action mesurée par rapport au Fentanyl : 100 fois plus puissant que la morphine.

- Ppt analgésiques (induction et entretien AG)

- Ventilation assistée obligatoire en raison de leur forte action dépressive

AG VOIE IV� Indications et propriétés pharmacocinétiques :

FentanylFENTANYL®

AlfentanylRAPIFEN®

SufentanilSUFENTA®

RémifenanylULTIVA®

Puissance +++ + +++++ ++

Délai d’action

1 min 30 sec 45 sec 30 sec

Durée d’action

20 à 30 min 7 à 10 min 30 à 40 min 5 à 10 min

Indications -Voie péridurale avec anesthésiques locaux (analgésie péridurale obstétricale)-Sédation de patients ventilés

- Anesthésie ambulatoire de courte durée (moins puissant)

-Voie péridurale avec anesthésiques locaux (analgésie péridurale obstétricale)-Sédation de patients ventilés

- Elimination rapide => perf en continue- Sédation de patients ventilés

AG VOIE IV

�EI et PE :- Dépression respiratoire et risque d’apnée

- Bradycardie => utilisation d’un anticholinergique (atropine)

- Rigidité musculaire (elle est constante) : +++ thoracique => prévention / BZD et curares

- Hypotension

- N, V postopératoires

- Mouvements myocloniques

�Contre-indications :- Dépression respiratoire non assistée

- Myasthénie

- Association aux agonistes-antagonistes morphiniques (nalbuphine, buprénorphine) => risque de syndrome de sevrage

AG VOIE IV� Les curares :

� Mode d’action :

• Action sur tous les muscles, +++ respiratoires de façon dose-dépendante => dépresseurs respiratoires

• Curares dépolarisants : agoniste, cholinomimétique : fixation aux récepteurs postsynaptiques de la plaque motrice (à la place de l’Ach) => dépolarisation (fasciculation) permanente, empêche la formation de nouveaux PA => libération d’Ach.

• Curares non dépolarisants : antagonistes compétitif des récepteurs postsynaptiques de l’Ach au niveau neuromusculaire, cardiaque et des ggions du SN autonome => empêche la dépolarisation. Effets sur la plaque motrice, cardiaques, histaminolibérateurs,….

• Curares les plus récents (Vécuronium, Atracurium et Rocuronium) : meilleure tolérance (retentissement moindre sur PA et rythme cardiaque et moins histaminolibérateur)

• Choix d’un curare : durée d’action, du type d’intervention et du terrain

AG VOIE IV

�Indications, ppt pharmacocinétiques et choix en fonction du terrain :

- Adjuvants de l’anesthésie pour :

• obtenir la relaxation des muscles squelettiques (++ ceux de la paroi abdominale)

• empêcher la contraction musculaire (liée aux morphiniques)

• faciliter l’intubation endo-trachéale

ANESTHESIE GENERALEVOIE IV

SPECIALITEMODE

D’ACTIONDELAI

D’ACTIONDUREE

D’ACTIONTYPE d’

INTERVENTIONTERRAIN

SuxaméthoniumCELOCURINE®

Dépolarisant 1 min 10 à 12 min

Intubations difficilesPas de relâchement musculaire souhaitéCI aux curares non dépolarisants

PancuroniumPAVULON® Non Dépolarisant 3 à 5 min 90 à 180 min

Chirurgie cardiaque (durée d’action longue)

VécuroniumNORCURON® Non Dépolarisant

3 min 40 à 60 minChirurgies abdo, thoracique et obstétricale

Sujet âgé +++ : bonne tolérance hémodynamique, durée d’action courte et absence d’effet vagalAdm possible chez IR car pas d’élimination rénale(Atracuruim et Rocuronium)

AtracuriumTACRIUM® Non Dépolarisant

3 min40 à 60 min

Chirurgies abdo, thoracique et obstétricale

RocuroniumESMERON® Non Dépolarisant

1,5 min40 à 60 min

MivacuriumMIVACRON® Non Dépolarisant

2,5 min 15 à 30 minInterventions courte durée (< 30 min)

CisatracuriumNIMBEX® Non Dépolarisant

3 à 5 min 50 à 75 min

Chir ophtalmo tous non dépolarisants (�P intra-oculaire)

CI enfant < 2 ans

AG VOIE IV�EI et PE :- Allergie à divers degrés : rash cutané , réaction allergique,

choc

- Curare dépolarisant : hyperK, tachycardie précoce, apparition de fasciculations (spasmes musculaires), troubles broncho-pulmonaires et digestifs.

- Curares non dépolarisants : histaminolibération (liée à la dose injectée, à la vitesse d’injection et à l’existence d’un terrain atopique), hyperK

�CI :- Allergie

- Suxaméthonium (celocurine®): rhabdomyolyse, déficit en

cholinestérases, myopathie et tétraplégie.

AG VOIE IV

�Les médicaments antagonistes :

� Néostigmine = PROSTIGMINE®

Obtenir une décurarisation en association avec l’atropine

� Naloxone = NARCAN®

Antagoniste pur, spécifique et compétitif des opiacés. Utilisée pour le traitement des dépressions respiratoires induites par les morphiniques. Action en 30 sec , durée de 25 à 45 min

� Flumazénil = ANEXATE®Antagoniste compétitif des BZD

AG ET ARRET DES MEDICAMENTS

� Quand le patient a un médicament dont l’arrêt brutal est déconseillé : tranquillisants, hypnotiques, NL, AD imipraminiques, barbituriques, antihypertenseurs, antiparkinsoniens, bêtaloquants, corticoïdes, AC.

� Moins de danger à poursuivre un traitement (en corrigeant les effets peropératoires prévisibles) qu’à l’arrêter brutalement.

� Attention particulière pour certains : tricycliques, le lithium, l’amiodarone, bêtabloquants et vérapamil, certains antimitotiques et isoniazide.

� Arrêt impératif pour certains d’entre eux :

- IMAO

- AC oraux (relais par héparine)

AG ET CONSEILS AU PATIENT� Toute anesthésie générale programmée nécessite une consultation pré-

anesthésique plusieurs jours à l’avance et une visite pré-anesthésique la veille ou le jour même de l’intervention

=> Évaluation type d’anesthésie, évaluation des risques potentiels et demande d’examens complémentaires si nécessaire. Patients doivent ramener leurs ordonnances avec les ttt en cours.

� Phase de surveillance intense au moment du réveil / MAR (salle de réveil)

� Conseils hygiéno-diététiques :

- Jeûne (6 heures)

- Tabac et alcool sont CI

- Douche préopératoire avec savon antiseptique (prévention apparition infection sur site opératoire)

- Maquillage, vernis à ongles, bijoux et perruques sont retirés

- Prothèses dentaires amovibles, lentilles de contact et prothèses auditives seront retirées avant entrée en salle d’opération.

ANESTHESIE LOCALE GENERALITES

� Anesthésiques locaux = médicaments capables d’abolir de façon temporaire et réversible le fonctionnement des terminaisons nerveuses au contact desquelles ils sont amenés.

� Blocage de la conduction axonale de l’influx nerveux en diminuant la perméabilité membranaire au Na.

� Action spécifique, temporaire et réversible sur toutes les fibres motrices, sensitives, sensorielles et autonomes à tout niveau du SN

� Objectifs : suppression de toutes sensation douloureuse, sans perte de conscience (application locale, infiltration locorégionale, injection à proximité de structures conductrices).

ANESTHESIE LOCALE MECANISME D’ACTION

� Action au niveau de la membrane neuronale

� Diminution de la perméabilité membranaire au Na => diminution de la vitesse de dépolarisation et de l’amplitude du potentiel d’action

� Le Ca++ potentialise l’action des anesthésiques locaux.

� 2 grands groupes : liaison amide (métabolisation hépatique lente => stabilité et durée d’action prolongée + métabolites actifs), liaison ester (hydrolyse rapide dans le plasma => faible toxicité systémique)

� Anesthésiques liposolubles et fixation protéique élevée => longue durée d’action

ANESTHESIE LOCALEPHARMACOCINETIQUE

PROCAÏNELIDOCAÏN

EBUPIVACAÏ

NEMEPIVACAÏN

EROPIVACAÏ

NELEVOBUPIVACAÏNE

PUISSANCE FAIBLEINTERMEDAIRE

FORTEINTERMEDI

AIREFORTE FORTE

DELAID’ACTION 1 à 2 min 2 à 5 min 10 à 30 min 10 à 30 min 10 à 30 min 10 à 15 min

DUREED’ACTION

2à à 40 min 45 à 90 min150 à 240

min60 à 180 min

150 à 210 min

150 à 210 min

ANESTHESIE LOCALEAUTRES EFFETS

� SNC : passage de la barrière hématoméningée => à fortes doses : crises convulsives (++ anesthésiques les plus puissants)

� Cardiaque et vasculaire : dépression de toutes les fonctions cardiaques => hypoT artérielle.

� Respiratoire : dépression pouvant aller jusqu’à arrêt respiratoire (fortes concentrations).

� Effets allergisants : rares, quelques manifestations cutanées (éruptions urticariennes, eczéma de contact) possibles mais rares.

TECHNIQUES D’ANESTHESIE LOCOREGIONALE (1)

� ANESTHESIE DE SURFACE :� Anesthésique topique, par contact :

- crème, gel, aérosol appliqué sur tissu à anesthésier (peau, conjonctive, muqueuse digestive, bronchique, gingivale, génito-urinaire, rectale)

- Lidocaïne +++ utilisée

- Lidocaïne + Prilocaïne (EMLA®)

- Pramocaïne (TRONATHANE®) : ttt des manifestations douloureuses et prurigineuses anales

- Tétracaïne : composition de nombreuses préparations à but antalgique des affections de la muqueuse buccale et de l’oropharynx

- Oxybuprocaïne (CEBESINE®) et Tétracaïne collyre : anesthésie locale de la conjonctive et de la cornée

- Doses à ne pas dépasser : 200 mg (Lidocaïne) et 30 mg (Tétracaïne)

TECHNIQUES D’ANESTHESIE LOCOREGIONALE (2)

SPECIALITES INDICATIONS

LIDOCAÏNE

XYLOCAÏNE 5 % à la naphtazoline Anesthésie de la peau et des muqueuses en RL, ondoto-stomatologie et bronchoscopie

XYLOCAÏNE gel urétral 2 % Anesthésies de l’urètres avant sondage

XYLOCAÏNE 5 % nébuliseur Anesthésies de la peau et des muqueuses avant petite chirurgie en ORL, avant examens endoscopiques en ORL, pneumologie, gastro-entérologie, et avant intubation

XYLOCAÏNE VISQUEUSE 2 % -ttt des syndrômes hyperalgiques oesophago-gastriques- Anesthésie des voies digestives > lors d’explorations instrumentales en radiologie, ORL et stomatologie

LIDOCAÏNE + PRILOCAÏNE

EMLA crème 5% Anesthésies de la peau saine (ponctions veineuses, chirurgies cutanées superficielles,..)

EMLAPATCH Avec ou sans pansement occlusif (muqueuses génitales)

�ANESTHESIE DE SURFACE� Anesthésie par infiltration

- 1 ou plusieurs injections sous-cutanées, intradermiques ou intramuqueuses.

- L’injection ne doit pas être intravasculaire.

- Durée d’action dépend ou non de l’adjonction d’adrénaline

- Inconvénient ; quantités importantes d’anesthésiques pour traiter une surface peu étendue.

- Indications : gestes chirurgicaux mineurs très localisés.

- Lidocaïne, procaïne, mépivacaïne, bupivacaïne, ropivacaïne, lévobupivacaïne

TECHNIQUES D’ANESTHESIE LOCOREGIONALE (3)

� BLOC CENTRAL OU ANESTHESIE PERIMEDULLAIRE� Anesthésie péridurale

- Injection péridurale (entre ligament jaune et la dure-mère) au contact des racines nerveuses.

- Injection unique ou répétées grâce à un cathéter introduit dans l’espace péridural et laissé en place

- Péridurale thoracique (chirurgie abdominale haute et thoracique)

- Péridurale lombaire chirurgie des membres <, du bas abdomen, périnéale et obstétrique)

- Péridurale caudale (chirurgie pelvienne, périnéale et obstétrique)

- Dose test (2 à 3 mL) => pas de traversée de la dure-mère

- Anesthésiques à longue durée d’action (bupivacaïne, ropivacaïne et lévobupivacaïne)

TECHNIQUES D’ANESTHESIE LOCOREGIONALE (4)

� BLOC CENTRAL OU ANESTHESIE PERIMEDULLAIRE� Anesthésie rachidienne : rachianesthésie- Injection dans le LCR, dans la région lombaire (L4-L5)

- Mêmes indications que l’anesthésie péridurale

- Bupivacaïne, ropivacaïne et lévobupivacaïne

� BLOC DES PLEXUS ET DES NERFS PERIPHERIQUES- Blocage de la conduction d’un nerf en injectant l’anesthésique à son contact

- Prémédication et emploi de matériels appropriés

- Indications : actes chirurgicaux sur des parties spécifiques et limitées du membre >, <, ou de la tête et du cou

- Lidocaïne et mépivacaïne (anesthésies de 1h30 à 2h) / ropivacaïne et lévobupivacaïne (> 3h)

- Adjonction d’adrénaline recommandée pour allongée le temps d’anesthésie

TECHNIQUES D’ANESTHESIE LOCOREGIONALE (5)

� EFFETS INDESIRABLES � Neurologiques : tremblements, , nausées, céphalées, nervosité

=> convulsions, dépression du SNC

� Respiratoires : tachypnée puis dyspnée

� Cardio-circulatoires : malaise vagal, hypoT aux doses élevées, bradycardie, bloc auriculo-ventriculaire voire arrêt cardiaque.

=> Ces manifestations aigües (surdosage ou passage de l’anesthésique local dans la circulation générale) peuvent être prises en charge par l’injection IV d’une émulsion lipidique (INTRALIPIDE®)

� Réactions allergiques (exceptionnelles) : prurit, toux , œdème laryngé, collapsus cardiovasculaire

ANESTHESIE LOCALEEI, PE ET CI (1)

ANESTHESIE LOCALEEI, PE ET CI (2)

� PRECAUTIONS D’EMPLOI � Anesthésie locale : interrogatoire (ATCD allergiques),

prudence en cas de lésions cutanées ou des muqueuses� Anesthésie locorégionale

- prémédication par BZD (dose modérée)

- Voie veineuse, prévoir matériel de réa, surveillance ECG continue

- Injection test de 3 à 4 mL pour formes adrénalinées

- Pas de formes adrénalinées pour anesthésie des extrémités

- Maintenir contact verbal avec le patient

- Diminution de la posologie si Icardiaque ou hépatique sévère, hypovolémie, hypoxie, hyperK ou acidose

ANESTHESIE LOCALEEI, PE ET CI (3)

� CONTRE-INDICATIONS� Formes injectables

- Malades sous AC (sauf par voie IV)

- Porphyries

- ATCD d’hyperthermie maligne

- Troubles de la conduction auriculo-ventriculaire

- Épilepiques non contrôlés par traitement

- Zones infectées ou inflammatoires

- Enfants < 30 mois

� Formes adrénalinées- TTT par IMAO et AD tricycliques

- Hyperthyroïdie

- Anesthésie des extrémités

- Injection par voie IV

ANESTHESIE LOCALEEI, PE ET CI (4)

�Formes non injectables- Allergie à la lidocaïne (très rare)

- Porphyries

- Infections ou traumatismes dans la zone d’application

- Nourrisson et petit enfant (< 6 ans) pour Lidocaïne 5%

- Nourrisson < 3 mois pour la crème EMLA

ANESTHESIE LOCALEPETITS CONSEILS

� ADMINISTRATION DE EMLA® CREMEo Application au niveau du point de ponction prévu, chez l’enfant plusieurs sites d’injection

peuvent être préparés

o Pansement occlusif d’une heure

o Après retrait du pansement : efficacité pendant 2 heures

o Ponction toujours précédée d’une désinfection de la peau

� ADMINISTRATION DE XYLOCAÏNE® GEL URETRALo Application locale au niveau de l’urètre avant sondages vésicaux, les cystoscopies, dilatations

urétrales et cathétérismes urétraux

o Homme : 1 goutte de gel sur le méat urinaire puis introduire la canule montée sur le tube et injecter lentement son contenu dans l’urètre sans forcer et en pinçant le méat sur la canule

o Femme : faire pénétrer quelques mL de gel dans l’urètre, puis imprégner un petit bâtonnet de gel et l’introduire dans l’orifice urétral pour éviter le reflux

� ADMINISTRATION DE XYLOCAÏNE® VISQUEUSE GELo Traitement antalgique des lésions de la muqueuse buccale

o Appliquer localement sur les lésions douloureuses avant les principaux repas ou au moment de symptômes hyperalgiques