les barrages et la politique hydraulique en algérie
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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIREMINISTERE DE LENSEIGNEMENT SUPERIEUR
ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE MENTOURI CONSTANTINE
FACULTE DES SCIENCES DE LA TERRE, DE LA GEOGRAPHIEET DE LAMENAGEMENT DU TERRITOIRE
DEPARTEMENT DE LAMENAGEMENT DU TERRITOIRE
N dordre :Srie :
THESE
Prsente pour lobtention du diplme de Doctorat dEtaten Amnagement du Territoire
Les barrages et la politique hydraulique en Algrie :
tat, diagnostic et perspectivesdun amnagement durable.
Option Amnagement Rural
ParTOUATI Bouzid
Devant le jury :
Prsident : LAROUK Med El Hadi Professeur Universit Constantine
Rapporteur : CHERRAD Salah Eddine Professeur Universit Constantine
Examinateur : BENAZZOUZ Med Tahar Professeur Universit ConstantineExaminateur : BOUCHEMAL Salah Professeur Universit Oum El Bouaghi
Examinateur : FOURAR Ali Matre de Conf A Universit Batna
Anne 2010
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Les barrages et la politique hydraulique en Algrie :tat, diagnostic et perspectivesdun amnagement durable.
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Table des matires
Abrviations..11
Introduction ..............................15
Problmatique ..21
Mthodologie24
Premire partie
Milieu naturel : des formes de terrain divers et un climat capricieux et agressif.
Les caractristiques des milieux physiques : de grands ensembles bien ordonns....26
Le Tell......27Latlas tellien...27Les hauts plateaux....28Latlas saharien29Le Sahara.30
Le cadre gologique : deux domaines bien distincts.31
-LAlgrie alpine31-La plate forme saharienne......33
La litho stratigraphie du nord de lAlgrie : des formations trs diverses.34
Le palozoque..34Le msozoque..34Le Cnozoque..35Le Pliocne et le Quaternaire...36
Les sols : une mosaque de sols fragiles.37
Les sols rouges et bruns mditerranens sesquioxydes de fer dvelopps au Nord surles plateaux littoraux et les plaines telliennes37Les sols carbonats ou calci-magnsiques des hautes plaines intrieures et steppiques..38Les sols sals avec leur coloration blanchtre et leur vgtation halophile.38
Les sols minraux bruts sableux de lespace dsertique du sud38
La vgtation : une dgradation prjudiciable41
Erosion : forte pour cause de fragilit des sols..46
Le rseau hydrographique : des oueds coulement intermittent..50
Analyse des profils en long de certains cours deau..54
Profils en long des oueds du Tell..54Profils en long des oueds des Hauts Plateaux ..54
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Les coulements difficilement matrisables..57
Climat : les contraintes dun climat mditerranen...61
Irrgularit et disparit des prcipitations : fortes variations est-ouest et nord-sud..65
Diminution quantitative des prcipitations : une tendance perceptible.70
Lagressivit des prcipitations : lorigine de dommages importants....72
Lvaporation : importante en raison de la longueur de la priode sche.75
Les tempratures : de fortes amplitudes77
La scheresse : entrave pour lagriculture et contraignante pour lirrigation79
Deuxime partie
Etude socio conomique : une population majoritairement urbaine et ingalement
rpartie affectant ngativement lagriculture et la ressource en eau.
Une population et une urbanisation en croissance.84
Une population ingalement rpartie travers le pays..87
Un processus durbanisation acclr en Algrie : un pays de villes90
Les migrations rurales : un monde rural peu attractif94
La demande deau : linluctable augmentation96
La consommation : difficilement quantifiable...99
Les utilisateurs : trois secteurs concurrents et priorits changeantes103
La ville et leau : taux de raccordement important mais de grosses perturbations.107
Lagriculture : des terres agricoles dtournes.111
Les facteurs du dclin de lagriculture..114
Les facteurs naturels...114
Les facteurs socio-conomiques...114
Place de lagriculture dans lconomie nationale...118
Le dveloppement de lagriculture.120
Les politiques agricoles : nombreuses mais inefficaces.....120
La nature juridique des exploitations : une prdominance des exploitations
individuelles prives123
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Lirrigation : une opration planifie sans adhsion des irrigants.. 126
Une conomie mconnue : lconomie de leau..135
Le dficit alimentaire : une dpendance risque.140
Troisime partie
Etat quantitatif des barrages : un bilan hydrique moyen et une opposition marque
entre lEst et lOuest
Les potentialits en eau superficielle...146
Les potentialits en eau souterraine.148
Le bilan hydraulique des barrages : un svre dficit.151
Evolution du taux de remplissage des barrages de lOuest.158
Evolution du taux de remplissage des barrages du Cheliff.164
Evolution du taux de remplissage des barrages du centre170
Evolution du taux de remplissage des barrages de lEst.174
Les raisons pouvant expliquer le faible taux de remplissage181
1- Des valuations de volumes exagres.181
2- Un rseau hydromtrique peu toff.......182
3- Des relevs dapports assez lacunaires183
4- Les piquages illicites : des pratiques courantes184
5- Des sites parfois inadquats..185
6-Des pertes dans les rseaux importantes186
La pollution : une dgradation continue des ressources...187
La pollution par les rejets urbains et industriels..188
La pollution dorigine agricole....197
La pollution naturelle200Lenvasement des barrages : maladie des ouvrages et capacits de stockage amoindries...202
Quatrime partie
Situation hydrique actuelle : une gestion de leau hardie mais avec un manque de
rigueur
Radiographie de la politique de leau: de grands investissements et des rsultats mitigs212
Structures, textes et gestion en perptuel changement.212
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Des tudes trop longues215
Des infrastructures peu oprationnelles...217
Un entretien des infrastructures dlaiss..219
Un rseau de distribution dfectueux : de graves consquences..221
La tarification : un instrument conomique de rgulation224
Tarification de leau usage domestique.224
Tarification de leau usage agricole..231
Tarification de leau a usage industriel, touristique et de services .232
La gestion de leau et de ses tablissements : la Nouvelle Politique de lEau :
un espoir vite dissip234
Les solutions entreprises : coteuses et hasardeuses243
Le recours aux ressources en eau non conventionnelles : une solution incontournable.243
Le dessalement de leau de mer: une ressource en eau inpuisable,
onreuse et limite au littoral244
La rgnration des eaux uses : une technique trs peu dveloppe.250
Le transfert deau et linterconnexion : des projets structurants impact rgional.254
Le dvasement et la surlvation: des oprations coteuses259
Cinquime partie
Une politique hydraulique en veil : un accroissement notable du parc barrage
La politique hydraulique : une valse dhsitations...264
2002 : lanne de tous les maux hydrauliques ou le nouveau tremblement
hydraulique pour une prise de conscience relle.265
Leau : une source de scurit alimentaire267
Essor de la grande hydraulique : une prise de conscience tardive....271Le cot de ralisation des barrages et des transferts: des oprations budgtivores..273
Historique des barrages.278
La priode coloniale....278
1962-1980 : une priode dirigiste marque par labsence de politique hydraulique.....281
1980-1999 : le rveil hydraulique ..281
A partir de 2000 : laugmentation de la cadence des ralisations
et le recours aux nouvelles technologies.. 282Chronologie des barrages mis en eau de lAlgrie indpendante.. 283
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Les types de barrages..290
Les barrages en bton ou maonnerie290
Les barrages en remblai.. ..292
Etude de cas : lexemple du barrage de Fontaine des Gazelles et du primtre
irrigu dEl Outaya (Biskra)..293
Le barrage de Fontaine des Gazelles..294
Cration et gestion du primtre.296
Localisation du primtre298
Caractristiques climatiques.......300
Caractristiques gologiques..300
Projet agricole initial..300
Le systme dirrigation..303
La demande en eau agricole..305
La tarification.305
Infrastructures dassainissement et de desserte..306
Systme de culture et tat gnral et conomique du primtre306
Sixime partie
Vers de nouvelles solutions hydriques ralistes et parfois futuristes
Des actions renforcer, entreprendre ou envisager afin deffacer le spectre
de la crise de leau314
Les amnagements anti-rosifs : prservation de lcosystme et limitation
de lenvasement..316
La protection des aires de captage des eaux et la protection des ouvrages hydrauliques :
outils de prservation du capital hydraulique320
La protection des aires de captage.. 320
La protection des ouvrages hydrauliques.322
La multiplication des retenues collinaires : un impact conomique
et environnemental non ngligeable324
Ralimentation artificielle des nappes souterraines ou barrage infro-flux :
un gain substantiel pour les zones arides.. ..330
La rgnration des eaux uses et de drainage : un potentiel en eau valoriser
aprs traitement..333
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La rduction de lvaporation la surface des plans deau 336
Le recours aux eaux du Sahara : option retenir pour le moyen terme..338
Autres solutions : des gestes simples et trs peu coteux340
La collecte du brouillard et de la rose340
La rcupration des eaux de pluie341
Pour une meilleure gestion : Une gestion intgre, concerte et participative. ..342
Considrer leau comme un produit la fois conomique et social...343
Une tarification progressive, juste, concerte, explique et adquate344
Conclusion347
Recommandations finales354
Rfrences bibliographiques357
Liste des illustrations369
Liste des tableaux.371
Annexes373
Rsum en arabe..383
Rsum en anglais384
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Abrviations
AADL : Agence Nationale de lAmlioration et du Dveloppement du Logement
ABH : Agence de Bassin Hydrologique
ABHCSM : Agence du Bassin Hydrologique du Constantinois Seybouse Mellegue
ABHS : Agence de Bassin Hydrologique du Sahara
ADE : Algrienne Des Eaux
AEA : Alimentation en Eau Agricole
AEI : Alimentation en Eau Industrielle
AEP : Alimentation en Eau Potable
AGEP : Agence Nationale de Gestion de lEau Potable et industrielle et de lassainissement
AGID : Agence Nationale de ralisation et de Gestion des Infrastructures hydrauliques pour
lIrrigation et le Drainage
ANAT : Agence Nationale dAmnagement du Territoire
ANB : Agence Nationale des Barrages
ANBT : Agence Nationale des Barrages et des Transferts
ANRH : Agence Nationale des Ressources Hydrauliques
APC : Assemble Populaire Communale
APFA : Accession la Proprit Foncire Agricole
APS: Agence Presse Service
BEI: Banque Europenne dInvestissements
BIRD : Banque Internationale pour la Recherche et le Dveloppement
CAPRA : Cooprative Agricole de Production de la Rvolution Agraire
CIPD : Confrence Internationale sur la Population et le Dveloppement
CLE : Commission Locale de lEau
CNE : Conseil National de lEau
CNES : Conseil National Economique et SocialCNIS : Centre National dInformatique et des Statistiques
CNTS : Centre National des Techniques Spatiales
CSP : Catgorie Socio Professionnelle
DAS : Domaine Agricole Socialiste
DEMRH : Direction des Etudes de Milieu et de la Recherche Hydraulique
DGAIH : Direction des Grands Amnagements et des Infrastructures Hydrauliques
DHW : Direction Hydraulique de WilayaDRS : Dfense et Restauration des Sols
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EAC : Exploitation Agricole Collective
EAI : Exploitation Agricole Individuelle
ENAD : Entreprise Nationale des Dtergents
EPEAL: Entreprise Publique des Eaux dAlger
EPIC : Entreprise Publique caractre Industriel et Commercial
ERIAD : Entreprise Rgionale des Industries Alimentaires et drivs
FAO: Food and Agriculture Organization
FNE: Fonds National de lEau
GCA: Gnrale des Concessions Agricoles
GGA : Gouvernement Gnral de lAlgrie
JORA : Journal Officiel de la Rpublique Algrienne
LSP : Logement Socio - Participatif
MAO: Mostaganem Arzew Oran
MARA : Ministre de lAgriculture et de la Rforme Agraire
MATE : Ministre de lAmnagement du Territoire et de lEnvironnement
MEAT : Ministre de lEquipement et de lAmnagement du Territoire
MTH : Maladie Transmission Hydrique
OMS : Organisation Mondiale de la Sant
ONA : Office National dAssainissement
ONID : Office National dIrrigation et de Drainage
ONM : Office National de la Mtorologie
ONS : Office National des Statistiques
OPI : Office des Primtres Irrigus
OPIOR : Office du Primtre Irrigu de lOued Righ
ORSEC : Organisation des Secours
PMH : Petite et Moyenne HydrauliquePNDA : Plan National du Dveloppement Agricole
PNE : Plan National de lEau
PNMCD : Programme National de matrise de la Croissance Dmographique
PNUD : Programme des Nations Unis pour le Dveloppement
RGA : Recensement Gnral de lAgriculture
RGPH : Recensement Gnral de la Population et de lHabitat
SAGE : Schma dAmnagement et de Gestion des EauxSAT : Surface Agricole Totale
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SAU : Surface Agricole Utile
SDEM : Station de Dessalement de lEau de Mer
SEAAL : Socit des Eaux et de lAssainissement dAlger
SEACO : Socit des Eaux et de lAssainissement de Constantine
SEATA : Socit des Eaux et de lAssainissement dEl Tarf et dAnnaba
SEM : Socit des Eaux de Marseille
SEOR : Socit des Eaux et de lAssainissement dOran
SNAT : Schma National dAmnagement du Territoire
SNDRD : Stratgie Nationale de Dveloppement Rural Durable
SONADE : Socit Nationale de Distribution de lEau
SONATRACH : Socit Nationale pour la Recherche, la Production, le Transport, la
Transformation et la Commercialisation des hydrocarbures
SPA : Socit Par Actions
STEP : Station dEpuration
UNPA : Union Nationale des Paysans Algriens
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Sil est questiondune boisson insipide, comme,
par exemple, un verre deau, on na ni got, ni arrire-got ;
on prouve rien, on ne pense rien ; on a bu et voila tout.
Brillant-Savarin
Ne jette point leau sale avant davoir leau propre.
Anonyme
Introduction
Les ressources en eau, leur disponibilit et leur gestion, lassainissement et la pollution sont
des questions qui se posent en permanence, la fois aux administrations charges de la
planification nationale, mais aussi aux entreprises et aux collectivits locales, parfoisdmunies de moyens et qui doivent pourtant faire face aux dolances, de plus en plus
nombreuses, souvent de plus en plus justifies des citoyens.
Leau constitue la fois un lment essentiel et un facteur stratgique lamnagement du
territoire ; sa disponibilit conditionne de manire dterminante la rpartition des populations,
de lurbanisation et des activits conomiques.
Son utilisation a vari dans ses formes au cours des temps en Algrie. Aujourdhui, les
concurrences saiguisent entre les diffrents utilisateurs de leau (agriculture, industrie, villes)
et partout laccroissement de la demande en eau potable et industrielle est rsolu au dtriment
de lagriculture. Ces problmes de leau ne se sont imposs que durant ces dernires
dcennies en raison des besoins domestiques et publics, agricoles et industriels qui staient
accrus considrablement alors que le stock deau facilement prlevable tait gravement
dnatur par les phnomnes de raret et de pollution. Cette rarfaction menace les ressourcesalimentaires. De plus, lamplification de ce phnomne, ainsi que la concurrence et les
conflits pour leau modifient de manire spectaculaire la valeur que nous accordons aux
ressources en eau et notre faon de les utiliser, de les mobiliser et de les grer. Il importe de
trouver des moyens novateurs dutilisation de ce bien prcieux, afin de protger les
cosystmes et dassurer lalimentation actuelle et future de millions dalgriens. La grande
question est de savoir comment formuler, puis instituer des politiques efficaces pour faire face
cette situation, c'est--dire lexcdent imminent de la demande par rapport loffre. Si les
causes de la crise sont nombreuses, trois facteurs occupent le premier plan :
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- augmentation de la population ;
- accroissement de lactivit conomique ;
- urbanisation.
Dj en 1983, les conclusions dun colloque tenu luniversit de Constantine mettaient en
vidence lacuit du problme de leau long terme et lexigence dune gestion optimise des
ressources, compte tenu des contraintes conomiques et humaines.Il apparat indispensable
de mobiliser la totalit des ressources, mme les plus modestes, afin dviter une
centralisation de la ressource autour des grands barrages relativement vulnrables vis--vis
de lenvasement, et qui ne couvrent quune partie des ressources mobilisables. Aujourdhui,
prs de 30 ans aprs, et quelques nuances prs (lgre amlioration) le mme constat est
dactualit, cest dire que le secteur de lhydraulique accuse des retards en dpit des efforts
(matriels, humains, financiers et juridiques) consentis depuis et de la nouvelle politique de
leau qui a t labore en 1996. Celle ci prend en compte une approche nouvelle de gestion
des ressources en eau. Des outils ont t mis en place, les agences des bassins
hydrographiques (au nombre de 5), lAlgrienne Des Eaux (A.D.E.), lOffice Nationale
dAssainissement (O.N.A.) ainsi que des stations dpuration (STEP). Malheureusement,
certaines sont dj abandonnes et dautres sont rhabiliter. Cet effort sest traduit par un
taux de raccordement qui serait, selon les chiffres officiels, de 90 % pour leau potable et de
85 % pour lassainissement lchelle nationale.
Dans la littrature relative leau, lAlgrie se situe parmi les pays les plus pauvres en matire
de potentialits hydriques. C'est--dire, en dessous du seuil thorique de raret fix par la
Banque Mondiale 1000 m3 par habitant et par an.
Les normes internationales sont fixes comme suit (MUTIN, 2000) :
* le seuil de pnurie est fix 1.000 m3/an/habitant (seuil de tension ou water stress).
* au dessous de 1.000 m3/an/habitant on estime que le pays peut tre confront des
pnuries rgionales.
* 500 m3/an/habitant la situation est considre comme critique (pnurie absolue ou
water scarcity). Ce volume est bas, selon RAMADE (1998) sur la production dune
tonne de crales qui ncessite en moyenne 1.000 m3
deau. Comme la ration alimentairede lhomme implique au minimum une consommation de 300 kg de grains par an
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auxquels il faut ajouter la part autre que les crales dans le rgime, laquelle ncessite le
tiers de la consommation deau pour la production de ces grains, on arrive de la sorte un
minimum incompressible de 400 m3/an /habitant comme besoins totaux en eau lis la
production alimentaire. A cela doivent tre ajouts les besoins industriels et domestiques
estims un minimum incompressible de 125 m3/an /habitant. En dfinitive, les besoins
en eau ncessaires pour un dveloppement conomique peuvent tre estims un volume
total minimal de 525 m3/an /habitant.
* au dessous de 100 m3/an/habitant le recours massif de coteuses ressources non
conventionnelles est invitable.
Ainsi, on parle de pnurie lorsque les ressources en eau dun pays ou dune rgion sont
infrieures 1.000 m3par an et par habitant. Ce seuil est bas sur lensemble des besoins en
eau pour lagriculture, les villes et lindustrie ainsi que pour le maintien des cosystmes
deau douce (SCHIFFLER, 2002).
Il est admis, aujourdhui, que le niveau de consommation deau douce dun pays exprime un
critre de son niveau de dveloppement conomique, dailleurs lune des conclusions de la
confrence de la Haye sur leau (1994) abondait dans le mme sens pour souligner que leau
est un bien conomique, sa pnurie se prsente comme un facteur rducteur du niveau de vie
et aussi une source de conflits .
LEtat algrien devait, donc imprativement axer ses efforts sur :
- laccs leau, un droit qui doit tre exprim sans ambigut car cest un lment de la
dignit humaine ; comme le droit la sant, lducation, au logement. Son loignement ou
son absence empche le dveloppement conomique.
- les problmes de leau ne peuvent tre remis plus tard, car on peut se passer de tlphoneportable, mais pas de leau potable.
- la dcentralisation de la gestion de leau. Mme si les choses sont, ici, plus compliques ; il
faut que chacun simplique : lEtat, dabord, en tant quentit rgulatrice ; le citoyen ensuite
car plus on lui rapproche la comptence de leau au mieux elle est exerce.
Si en 1962, la disponibilit en eau thorique par habitant et par an tait de 1500 m 3, ce qui
plaait le pays dans une situation confortable, elle n'tait plus que de 720 m3en 1990, 680 m3
en 1995, 630 m3 en 1998. Elle est estime environ 500 m3 en 1999 (CNES 2000)
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Devant ce problme majeur de linsuffisance, nous mettrons en exergue les potentialits en
eau que recle le pays et chercherons sil existe des possibilits daccrotre la production. Car,
en dpit du fait que les ressources en eau superficielle sont rares, trs limites et les
prcipitations irrgulires dans le temps impliquant un stockage, la consommation ne cesse
daugmenter du fait du dveloppement conomique et de la demande croissante, en raison de
lexplosion dmographique, du taux lev durbanisation, de lamlioration du niveau de vie
et du dveloppement du tourisme, de lindustrie et, surtout de lagriculture. Lamlioration de
la ressource en eau rside essentiellement dans la solution des problmes de rpartition dans
lespace et dans le temps du stock que recle le pays, sans ngliger les aspects qualitatifs qui
sont souvent dterminants pour les utilisations par lhomme comme pour lquilibre
cologique. Cette amlioration relve dune approche socio-conomique dont les critres
peuvent varier au cours des temps, allant de la survie de lhomme la qualit de
lenvironnement et o les conditions naturelles ont plus souvent t subies que matrises.
Le manque deau est rarement d une insuffisance des ressources en eau libre. Dans les
villes, ce phnomne est souvent d linefficacit des services publics de distribution deau
qui connaissent des difficults financires en raison des faibles tarifs pratiqus pour leau.
Ainsi les travaux dentretien ncessaires ne sont pas effectus, ce qui entrane des problmes
de discontinuit de service et de lourdes pertes pour le rseau de distribution.
Aujourdhui, le pays paie cher les nombreuses dcennies dattentisme, et un redressement
nest pas pour demain. Sil est difficile dvaluer exactement limportance du rle jou par
leau dans la vie de lhomme et dans ses efforts pour amliorer ses conditions dexistence ; il
est, par contre, certain que sans eau, les progrs humains sont ralentis. De plus, il est vident,
que plus leau est abondante et meilleure est sa qualit, plus rapide et complte a t
lamlioration de la sant publique (MARTIN SAMOS, 1976) et le dveloppementconomique.
Conscients de cela, les pouvoirs publics se sont engags, depuis peu, dans une nouvelle
orientation pour amliorer la situation hydraulique du pays. Il est dsormais fait appel des
partenaires trangers spcialiss qui ont ouvert de grands chantiers dans certaines
agglomrations. Ainsi, le secteur sest ouvert sur le partenariat dans le cadre de la nouvelle
nouvelle gestion dlgue !
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La prsente rflexion universitaire a pour but dexpliciter le binme production /
consommation de leau en Algrie et de leur intgration dans lvolution gnrale de la
politique sociale et conomique du pays.
Pose de la sorte et sans prtendre lexhaustivit, cette dmarche se veut une analyse globale
des phnomnes de consommation hydrique, de sa dynamique dvolution et de sa prise en
considration dans les diffrentes politiques de dveloppement. La difficult dune telle
dmarche est vidente dautant plus quelle se veuille systmique.
Reprer les dterminants de lquilibre production / consommation hydrique et ses modes
darticulations avec les potentialits disponibilits nous parait ncessaires la
comprhension de la crise du secteur hydraulique et de son insertion dans les processus
dvolution globale.
Cest au travers dune telle analyse que les prmices et les fondements de cette crise seront
mis en vidence au fur et mesure de lapprofondissement de la question.
De politique dappoint une politique rsiduelle, voire daccompagnement de la politique de
dveloppement national, la problmatique de leau en Algrie ncessite, ipso facto,
llaboration dune politique nationale consquente et la mise en uvre de stratgies
permettant la sortie de crise et la matrise de lvolution des phnomnes hydriques dans le
pays.
Cette thse comprend enfin une problmatique gnrale dont certains lments ont t
noncs ici mme, une mthodologie et six parties.
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Les barrages en service sont-ils surdimensionns au point que les taux de remplissage de
chacun dentre eux ont rarement atteint les 100% ?
Nest- il pas temps de mettre en place une politique de leau qui mobiliserait tous les acteurs
concerns ?
Le pays ne dispose-t-il pas de ressources financires suffisantes pour adopter une relle
politique de leau ?
Lenvasement des barrages peut il tre attnu par des prcautions connues et utilises partout
dans le monde ?
La protection des ouvrages deviendra t elle une priorit ?
En partant de la situation actuelle o la production alimentaire est dj insuffisante pour la
satisfaction des besoins, on peut se demander quelles seront les tendances futures de la
relation entre population et besoins ?
Peut on esprer atteindre une scurit alimentaire minimale sans continuer recourir des
importations massives ? Question qui dpend de plusieurs facteurs endognes et exognes
difficilement prvisibles.
La fiabilit des donnes utilises (pluie, temprature, dbits,..) est-elle satisfaisante ?
Nous posons donc, ici, la problmatique de leau (les besoins humains, lamnagement de ces
ressources et ses impacts possibles sur lenvironnement, les problmes techniques et la
gestion de leau).
En raison de la pousse dmographique, de la surexploitation des nappes et des problmes de
la qualit de leau, assurer une alimentation suffisante en eau potable de bonne qualit une
population urbaine en croissance constante est un grand dfi. Il en est de mme pour
lindustrie et surtout lagriculture qui rclament de plus en plus deau en raison des
performances quon exige aujourdhui de ces secteurs. Il faut savoir que la grandehydraulique a accapar lessentiel des investissements consacrs lagriculture et pourtant la
scurit alimentaire est loin dtre assure. Il est donc impratif de poursuivre leffort.
Aujourdhui il existe bien une hydropolitique en Algrie car leau est dsormais un enjeu de
politique nationale. Mais Nest-ce pas une gageure que de vouloir analyser le problme de
leau dans toute sa dimension et de prsenter une somme exhaustive et dfinitive de la
situation. Il sagit plutt den cerner les lignes de force majeures.
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Nous voulions que notre tude porte uniquement sur lEst Algrien mais au fur et mesure
que nous progressions dans nos travaux il nous a paru indispensable, pour mieux montrer et
tayer lampleur et limportance de la question, de faire rfrence aux autres rgions du pays
afin de relever, les grandes nuances rgionales. Tant il est vrai que ces dernires sont
considrables rsultant du fait que le dossier hydraulique na pas occup la place qui aurait du
tre la sienne, c'est--dire unes des toutes premires, dans les projets tatiques. Il en dcoula
un retard important qui se traduit par des prjudices, tant au niveau de la vie courante (pnurie
et crise vcues au quotidien par les citoyens) quau niveau de la planification (goulot
dtranglement du dveloppement).
Enfin, le secteur de leau est depuis longtemps considr comme problmatique, avec une
disponibilit en eau capricieuse. Cette arithmtique de la malchance, les algriens la
connaissent bien et ont, peu ou prou, appris faire avec depuis dj quelques dcades avec
stocisme et espoir en des jours meilleurs. Mais, raisonnablement, sont ils aujourdhui plus
quhier fonds esprer une solution dfinitive leurs problmes de robinets secs et ce, dans
un avenir plus ou moins proche
La dlicate question du problme de leau en Algrie, dlicate, disons nous, par le mlange, la
complexit, la difficult quelle suscite, sont les quelques lucarnes do nous plongeons sur cemonde complexe par la prsente tude qui na pas la prtention datteindre lexhaustivit. Elle
a pour simple ambition d'offrir une vue d'ensemble des volets principaux du problme de
leau.
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1rePARTIE
Milieu naturel : des formes de terrain divers et un climat capricieux et agressif.
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Les caractristiques des milieux physiques : de grands ensembles bien ordonns
Les limites naturelles de lAlgrie sont la mer Mditerrane au nord (1.200 km de cte), le
Maroc louest, la Tunisie et la Libye lest, la Mauritanie et le Sahara Occidental au sud-
ouest et enfin le Mali et le Niger au sud. De par sa superficie de 2.381.741 km2, les distances
ne peuvent tre quassez grandes ; environ 2.000 km de la cte mditerranenne au massif du
Hoggar et 1.800 km dIn Amenas lest jusqu Tindouf louest. Cependant, lAlgrie du
Nord nest profonde que de 250 300 kilomtres.
Elle peut tre scinde en trois units physiques :
- au Nord, le Tell et lAtlas Tellien (montagnes, plaines et collines) avec seulement 95.240
km2 soit 4 % de la superficie totale, cet ensemble reoit une pluviomtrie importante qui
dpasse les 1.000 mm par endroits ;
- au Centre, les Hauts Plateaux (espaces steppiques) qui couvrent une superficie de 214.290
km2, soit 9 % du territoire national, ici les quantits de pluies tombent largement en dessous
des 500 mm ;
- au Sud, lAtlas Saharien et le Sahara (zones dsertiques) qui stend sur 2.072.211 km2, soit
87 % de la surface totale, laridit marque cet espace et les pluies atteignent rarement les 200
mm.
Figure N 1 : rpartition des superficies des units physiques (en km2)
214.29095.240
2.072.211
Tell H.Plateaux Sahara
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(ovin et caprin). Il en ressort que les montagnes algriennes ne sont pas trs leves
(maximum 2.300 mtres dans le Djurdjura et les Aurs). Mais elles sont nombreuses,
simbriquant avec les plaines, dessinant un gros bourrelet sur la faade littorale du pays, se
prolongeant par des massifs isols au sein de la bande mdiane des hautes plaines, se rptant
en un bourrelet mridional dans lAtlas saharien (COTE, 1993).
Le Sahara : est un dsert form de grandes tendues de dunes (Erg Oriental et Erg
Occidental), de plaines caillouteuses (reg) et parsem doasis, qui sont autant de centres
urbains. Le massif des Eglab louest et le massif du Hoggar lest forment la limite
mridionale du Sahara algrien. Cest un vaste paysage plat caractris par la nudit de ses
sols et par une aridit marque ; dans cet espace hostile, les lots de verdure (oasis
sahariennes) que lon rencontre ne doivent leur prsence et leur croissance qu lutilisation
de leau souterraine (irrigation). Laltitude moyenne ne dpasse pas les 100 m ; cest ici que
lon rencontre le point le plus bas de lAlgrie, le chott El Melrhir avec ses -34 m. Cet espace
saharien dont la morphologie gnrale relve directement du bti rigide du socle ancien
(bouclier africain), ne prsente que des dformations grand rayon de courbure dont les creux
correspondent de vastes bassins sdimentaires, alors que les affleurements en surface
gnrent directement les rares reliefs (le massif volcanique du Hoggar qui culmine 3.000 m)
qui parsment cette immensit dominante plane et monotone. Ici les prcipitations
nexcdent pas les 150 mm par an.
Les deux derniers ensembles (latlas saharien et le Sahara) eux seuls montrent bien la
dissymtrie et la complexit du relief et du climat de lEst algrien puisquen 110 ou 120 Km,
vol doiseau, on passe dun massif qui culmine 2.326 m (dj. Chelia aux sommets toujours
enneigs lhiver), une dpression de -34 m (chott El Melrhir qui reoit moins de 100
mm/an).
Cette revueorographique semble montrait un ordonnancement simple o de grands ensembles
stirent douest en est. Pourtant, lAlgrie sindividualise par des contraintes physiques trs
grandes. En effet, on est souvent en prsence de la juxtaposition montagnes / plaines et
rgions humides / rgions sches. LAlgrie tellienne, montagneuse dans son ensemble, est
protge des influences maritimes par des chanons ctiers. Les caractristiques continentales
sy combinent rapidement, ds que lon savance vers lintrieur, avec les traitsmditerranens.
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La carte gologique signale auprs dAlger (GAUTIER, 1911), sur le plateau dOuled Fayet,
des dpts alluvionnaires dont les cailloux crtacs viennent de lAtlas Bliden et reposent sur
du Pliocne rcent marin et littoral. Ici, plusieurs petits oueds de la Mitidja loued Nader,
loued Mazafran, loued Harrach , au lieu de couler en plaine en longeant lobstacle naturel
des collines pliocnes, les franchissent dans des gorges troites. Plus lOuest, le Pliocne et
le Miocne Continental reposent sur dimmenses tendues. Ces formations sont gnralement
charges de gypse et de sel.
A lest, la chane Numidique spare la plaine de Guelma de celle du lac de Fezzara ; ses
abrupts nocomiens rcifaux, restes danticlinaux ou portions de dmes effondrs, sennoient
sous le flysch grseux et font place une srie de chanons et de massifs dirigs sensiblement
est-ouest, en majeure partie constitus par des grs ocnes et couverts de forts de chnes-
liges. Dans la dpression de Guelma (250-300m) se sont dposs des sdiments miocnes et
pliocnes lagunaires, lacustres et fluvio-continentaux. De belles prairies existent sur des
limons qui occupent le fond de la valle de la Seybouse. Au sud de ce bassin, les chanes
forment la zone de transition entre les basses valles du Tell et la rgion des hauts plateaux.
- le Hodna est un bassin davant fosse dont la squence de remplissage dbute par des
dpts continentaux dge Eocne et Oligocne et se poursuit par un Miocne marin.
- les hauts plateaux, avant pays alpin, couverture sdimentaire rduite, o les processus
locaux de distension ont permis la formation de bassins intra montagneux comme ceux de
Telagh et de Tiaret. Les hauts plateaux constituent une zone peu plisse mais fracture,
surleve et caractrise par des masses de calcaires du crtac infrieur. Les sries nritiques
crtaces et ocnes stendent au sud des monts de Constantine. Au nord de ces derniers, les
sries telliennes sont masques par du moi - pliocne. La plaine de Stif est constitue par des
dpts continentaux dages divers, quaternaire ancien, pliocne, oligocne. Ces alluvionstapissent de grandes surfaces. Elles vont jusquau Guergour et un lambeau important
doligocne touche le djebel Megris.
- lAtlas Saharien, chane de montagne dorigine alpine, est n dun long sillon de subsidence
pinc entre les hauts plateaux et la Plate forme Saharienne. Au Msozoque, ce sillon fut
combl par la puissante srie sdimentaire. Durant le Tertiaire, une tectonique compressive
ractive les structures extensives antrieures en failles et structures inverses aboutissant laformation de cette chane montagneuse. LAtlas saharien correspond une vaste fosse de
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La litho stratigraphie du nord de lAlgrie : des formations trs diverses
Une grande diversit de facis caractrise le pays. Partant des formations msozoques
transgressives sur un socle primaire qui affleurent par endroits, la faveur daccidents
tectoniques, on aboutit aux formations quaternaires.
Le palozoque:
Il naffleure que dans la partie septentrionale (monts de Ghar-Rouban, Tiffrit, Traras,
Chenoua et Kabylie). Il est constitu de gneiss, de micaschistes, de grs et de quartzites.
Le carbonifrenest pas prsent partout. Dans le Djurdjura, il nest connu que sous des facis
essentiellement continentaux alors que dans la partie occidentale (Tlemcen par exemple) il est
reprsent par des schistes et des conglomrats.
Le msozoque
Le Trias : en grande Kabylie, il est reprsent par des grs rouges auxquels succdent les
calcaires en bancs pais ou en plaquettes. Plus au sud, dans la rgion des Babors, il est
surmont par les formations salifres et gypsifres. A lest, ce trias essentiellement argilo
dtritique, comprend des squences sommitales carbonates. Dans le Hodna et le
Constantinois, des argiles barioles sintercalent dans ces mmes squences.
Le Jurassique : dans la majeur partie de lAlgrie du nord, il dbute par un lias carbonat.
Dans les zones mridionales de la chane du Hodna et Boussada, les dpts essentiellement
carbonats comblent la fosse atlasique. Quant au dogger (partie moyenne du jurassique), il est
rparti, du nord au sud, en diffrents domaines palogographiques : le domaine kabyle
dpts carbonats rduits, suivi par la zone tellienne sdimentation argilo carbonaterelativement paisse, par les hauts plateaux et le mle constantinois dpts carbonats et
enfin par la fosse atlasique, facis argilo grseux dpassant souvent les 2.000 m
dpaisseur. Enfin, le malm o lextension des facis grseux vers le nord montre que la
rgression, amorce dans la fosse atlasique la fin du dogger, saccentue. Durant cette
priode, sopposent les domaines marins au nord et les domaines continentaux ou deltaques
au sud. Dans ces derniers, on relve cependant dans les hauts plateaux et la fosse atlasique,
des facis dinfluence marine sous forme de sables et grs, dargiles et de calcaires.
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Le Crtac affleure dans lAtlas saharien. Ses sdiments dtritiques et siliceux connaissent
leur plus grand dveloppement dans lAtlas saharien occidental avec des paisseurs de 1.200
m.
Aptien : dans le Hodna et les Aurs, cest un bref pisode marin transgressif carbonates et
rcifs. Vers le sud et louest, les facis grseux dominent et traduisent un rgime fluvio -
deltaque. Cependant, dans la fosse atlasique, rien ne permet de distinguer lAptien de
lAlbien, sauf dans la rgion de Laghouat o des dpts calcaires ont t retrouvs.
Albien : deux ensembles lithologiques se distinguent. Dans lAtlas saharien, lAlbien grseux
la base, volue vers des facis flysch vers le sud. Dans le Tell, il est reprsent par un facis
argilo grseux et enfin dans le sud est Constantinois, l o la transgression est dj
amorce, lAlbien est carbonat. Dans lalbien suprieur, des dpts de marnes et de calcaires
succdant aux facis grseux du Tell et de lHodna, annoncent la transgression majeure du
Crtac suprieur.
Cnomanien : aprs la transgression albienne, la mer se stabilise. Dans le sud, une diminution
de la tranche deau entrane une sdimentation vaporitique. Ailleurs, la tendance est
nettement marine. Dans lAtlas tellien, les dpts sont des marnes (1.000m). Le Cnomanien
est nritique dans les rgions du Tlagh et de Tiaret et carbonats dans les monts du Hodna.
Le Cnozoque
LEocne: les formations ocnes sont trs importantes tant par leurs surfaces que par leurs
paisseurs. Dans le Tell, lEocne comprend des marnes, des calcaires et des argiles. Au sud
du Hodna, lEocne infrieur est compos de marnes gypse, de calcaires phosphats et de
calcaire silex. Ces formations ocnes transgressives sont, galement, largement
reprsentes dans les Nememcha et dans les anticlinaux des Aurs.
LOligocne: il est caractris par des apports importants de matriel essentiellement grseux.Miocne infrieur : il est le sige dune vaste transgression prenant en charpe tout le domaine
algrien de la rgion de Tlemcen la dpression saharienne de Biskra. Il est constitu dune
paisse srie de marnes bleues passant latralement des grs argileux marins. Au sein de
cette immense zone immerge, sindividualisent des bassins : la Tafna, le bas et moyen
Cheliff, le Hodna, le Sbaou, etc.
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Les sols : une mosaque de sols fragiles
La rpartition des sols ne peut tre voque sans un certain schmatisme. En effet, les sols
constituent des mosaques compliques o se mlent palosols et sols rcents, o les
conditions locales roche-mre et topographie introduisent de nombreuses variantes.
Lvolution pdologique rsultant de laction conjugue de la lithologie, de la couverture
vgtale et des influences climatiques est ralentie, sinon annule par la scheresse ; il en
rsulte, dans les rgions o cette dernire est prolonge, des sols gris ou beiges, minces et peu
diversifis. Cette uniformit sestompe lorsque lhumidit saccrot et que les couvertures
vgtales sont plus denses ; apparaissent alors la srie des sols mditerranens, les vertisols
gris ou noirtres qui constituent un bon support agricole.
Les grandes formations de sols et les typologies de sols reprsentatives des units
physiographiques du relief, des bioclimats et de lensemble des conditions daphiques du
milieu que lon rencontre sont :
-Les sols rouges et bruns mditerranens sesquioxydes de fer dvelopps au Nord sur les
plateaux littoraux et les plaines telliennes.
Les sols rouges lessivs se localisent sur les parties littorales daltitude moyenne (600 mtres)
et sur les versants exposs au Sud (jusqu 800 1.000 mtres). Par contre, les sols bruns
mditerranens se localisent au niveau des versants nord daltitude variant aussi entre 800-
1000 mtres et dans les plaines telliennes. Les sols rouges et bruns mditerranens sont
profonds de 80 cm et plus, aux caractristiques physico-chimiques favorables une
agriculture intensive en irrigu. Les sols bruns des plaines telliennes (plaines de laMitidja auCentre, Khemis ; Cheliff ; Habra Sig et Maghnia lOuest, la plaine de Bounamoussa et
Annaba lEst) ont fait lobjet dtudes agro-pdologiques trs pousses pour dterminer
leurs aptitudes culturales. Des primtres dirrigation quips et classs ont t ainsi affect
aux grands types dutilisation agricoles (marachage intensive, cultures industrielles, fourrages
irrigus pour llevage bovin laitier en intensif et des cultures arboricoles essentiellement des
agrumes et arbres ppins).
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-Les sols carbonats ou calci-magnsiques des hautes plaines intrieures et steppiques.
Ces types de sols sont une volution caractristique de lvolution du climat et de la
vgtation vers laridit et la dsertification. Ils sont fragiles, trs peu profonds (10 30 cm),
squelettiques dans leur grande majorit (crote, encrotement et dalle calcaire en surface), et
leurs fertilits physico-chimiques sont faibles trs faibles.
-Les sols sals avec leur coloration blanchtre et leur vgtation halophile
Ils prdominent dans les zones de chott disposes autour des sebkhas et dans bien des
dpressions. Les sols accumulation calcaire sont plus rpandus dans la rgion steppique. Ils
sont pauvres en matire organique, gnralement trs dgrads et de faible profondeur ; ils se
prsentent soit sous forme dun encrotement homogne, horizon meuble et blanchtre, soit
en une crote durcifie ou carapace dont lpaisseur varie de plusieurs dcimtres plus dun
mtre. Cette dernire donne aux formes de terrain une rigidit remarquable mais ncessite un
dfonage avant toute mise en valeur. Dans les rgions les plus sches, le gypse, plus soluble,
concentr et emport sous forme de poussire, alimente galement des encrotements. Une
grande partie de ces sols nest plus actuelle mais hrite, dge quaternaire. Leur rpartition
gographique concidant cependant sensiblement avec les grandes divisions climatiques
actuelles, les conditions de leur gense ne devaient gure tre diffrentes de ce quelles sont
de nos jours. (TROIN, 1985)
-Lessols minraux bruts sableux de lespace dsertique du sud.
Ces types de sols, aux sens strict de par leur qualit physico-chimiques, ne sont pas favorables
lactivit agricole. Ce sont des formations htrognes, prsentant une texture le plussouvent sableuse, mais on peut rencontrer des textures limono-sableuses. Ils ont fait lobjet de
mise en valeur dans le cadre de lagriculture saharienne cause de leur proximit dune
grande source dirrigation (les nappes fossiles du Sahara).
La mise en valeur de ces types de sols a ncessit de grands moyens dinvestissements dans
les forages dirrigation, la fertilisation et la mcanisation des oprations agricoles. Cette
activit agricole sur des espaces trs contraignants et trs fragiles a eu des impacts ngatifs surles sols (salinit et hydromorphie) cause de labsence de drainage et sur les nappes et
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systmes de foggaras. Lagriculture saharienne et la mise en valeur des sols du sud concernent
essentiellement la craliculture et le marachage intensive en irrigu.
Ces diffrents types de sols se caractrisent donc, par une certaine fragilit qui est
particulirement gnante pour lagriculture algrienne et pour la ralisation douvrages
hydrauliques. Cette situation nest certes pas spcifique lAlgrie puisque tous les pays du
bassin mditerranen connaissent, des degrs diffrents, ce phnomne.
Fragiles et limits, les sols et les terres agricoles sont en constante dgradation. Lrosion
hydrique et olienne, mais aussi les facteurs lis lactivit humaine sont les principales
causes de cette dgradation. Ainsi, la dficience du drainage qui favorise les remontes des
sels et la mauvaise gestion de leau apparaissent comme tant les facteurs principaux de
dgradation des sols. Par ailleurs, la surexploitation des sols par une agriculture intensive au
niveau des plaines littorales et telliennes, particulirement au niveau des primtres
dirrigation a gnr des problmes de dgradation de salinisation et de strilisation.
Dans les plaines, lusure des sols est due la composition fortement argileuse des alluvions
provenant de lrosion intense et continue des bassins versants non protgs par des
banquettes et par des reboisements adquats. Cette rosion atteint mme les terrains plats qui
deviennent exposs au ravinement profond. De plus, le rgime des pluies torrentielles que
connaissent certaines rgions est catastrophique pour les sols situs sur les pentes, surtout
lorsque ces sols sont de faible paisseur. Le caractre marneux des sous-sols des plaines
telliennes, explique le ravinement profond quon y dcouvre, preuve dune fragilit non
moindre des sols en ces endroits.
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Photo N 1 : glissement et ravinement profond Photo N 2 : sol sal
Plus au Sud, la prsence et laccumulation des chlorures dans les zones sub-arides, arides et
autour des chotts limitent considrablement toute mise en valeur. Ici les sols sont peu volus
et dpourvus dhumus. En dehors des tranes dalluvions des oueds qui offrent une couche
meuble paisse, les plantes nont leur disposition quune pellicule de dbris grossiers et
dargile recouvrant imparfaitement la roche. Pour rsister ces conditions difficiles, elles
disposent dun systme de racines trs dvelopp en surface ou leurs graines sont susceptibles
de supporter plusieurs annes de scheresse avant de germer.
Il est certain que la situation des sols telle quelle se prsente nest gure satisfaisante, de plus,
elle fait lobjet dune dgradation quotidienne due, notamment, la rduction progressive des
surfaces forestires qui ont presque disparu suite au surpturage, au dfrichement abusif et
aux incendies. Cette absence de protection des sols par les forts, la disparition de la
couverture vgtale et la dclivit des terrains sont lorigine de la disparition de la couche de
terre arable.
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Les surfaces forestires stendaient sur une superficie de 3 millions dhectares la veille de
lindpendance (BENAMRANE, 1980). Elles sont localises sur les deux chanes de
montagnes lAtlas Tellien et lAtlas Saharien et plus particulirement l o les
prcipitations dpassent les 400 mm par an. Ces forts sont plus denses lEst qu lOuest
du pays. Elles se composent de chnes et chnes-liges dans les terrains siliceux et humides,
de pins et de thuyas dans les terrains calcaires des rgions plus sches.
Les surfaces alfatires, elles, couvrent prs de 4 millions dhectares (BENAMRANE, 1980),
des tendues, donc, plus importantes que celles des forts - 20 25 % de plus. Elles stalent
des versants Sud de lAtlas Tellien jusquaux confins du Sahara. Mais contrairement aux
forts, les nappes alfatires sont plus abondantes lOuest qu lEst du pays.
Quant aux cultures, le climat, mme contraignant parfois, permet une diversification
(craliculture, agrumes, primeurs, cultures industrielles) et lirrigation nintervient que
durant la priode estivale. Larboriculture est galement trs rpandue : lolivier notamment.
Cependant, partout, mme si le taux de couverture vgtale est relativement important (le
bassin des Zardezas, par exemple, compte 45 %), la dgradation est fortement avance en
raison, notamment de lala climatique et des nombreuses et graves actions anthropiques
comme la coupe, la surcharge pastorale, les incendies, lextension de lagriculture. Cette
situation entrane invitablement un processus de ruissellement et denvasement. Pour bien
tayer le phnomne de la dforestation - du fait uniquement des incendies - en Algrie nous
proposons ici, les surfaces forestires ayant disparues entre 1853 et 1945 (BOUDY, 1958 cit
par ARRUS, 1985).
Tab N 1 : moyenne annuelle en hectares des forts incendiesPriodes Surfaces Priodes Surfaces
1853 - 1876
1876 - 1885
1886 - 1895
1896 - 1905
50.000
37.274
48.656
38.037
1906 -1915
1916 - 1925
1926 - 1935
1936 - 1945
29.782
59.097
23.734
36.854
Source : BOUDY In ARRUS, 1985
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Un simple calcul fait ressortir que plus de 3 millions dhectares ont, ainsi, t incendis.
Durant la mme priode, seuls 10.300 ha ont t reboiss, soit un taux insignifiant de 0.32 %
des surfaces incendies. Ces incendies se sont poursuivis et se poursuivent encore. De 1956
1960, 650.000 ha de forts ont t incendis, selon la revue de Statistique agricole n 1.
Il en rsulte une nudit brutale des plaines et des massifs qui ne permet pas le contrle des
eaux de ruissellement. En effet, selon COTE (1981), les massifs des Hautes Plaines sont
dnuds au 4/5 et que lorsque lon vient du Tell, il faut aller jusquaux Aurs pour retrouver
de vritables forts compactes. Cette dnudation est dailleurs assez bien souligne par SARY
(1977) des 7 millions dhectares de leur aire climatique, les forts algriennes couvraient 5
millions dhectares vers 1830 et seulement 3,2 millions dhectares vers 1950 et finalement 2,4
millions dhectares dont 1,8 million de taillis et de matorrals en 1967.
Un autre facteur, non moins important, peut expliquer la dgradation du couvert forestier. Il
sagit du refoulement des populations autochtones vers les montagnes. Ainsi, les besoins en
bois de chauffage, le dfrichage ncessaire aux cultures lis une pression dmographique
croissante et le surpturage des troupeaux ont entrans une dgradation du couvert vgtal et
du sol sans prcdent. En se basant sur les chroniques des Eaux et Forts, COTE (1993) note
que les incendies sont multiples et quils se rptent avec une priodicit de lordre dune
dizaine danne. Cest la preuve quils ne sont pas accidentels, mais allums par les bergers
pour le pacage : avec les annes, le sous-bois devient ligneux et trop dense, interdisant
lentre des btes, le feu permet de lliminer et dassurer la rgnration de jeunes
pousses. En 1964, seuls 7 % de la surface total des bassins versants taient encore boiss
(ARRUS, 1985).
Les effets de cette dforestation sur le cycle de leau sont encore plus importants puisque unedes consquences majeures du dboisement tient en la perturbation du cycle de leau. La
coupe des forts, sitt que la pente est suprieure quelques pour cent, affecte les trois
composantes du cycle de leau, en particulier en augmentant, dans des proportions
considrables, le ruissellement et en diminuant de faon corrlative linfiltration. Il en rsulte
un moindre rapprovisionnement des nappes phratiques.
La vgtation, comme tudie prcdemment, sest limite son aspect de couverture du solqui se caractrise par la disparition de lherbe lors de la saison sche, herbe qui laisse la place
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Cest durant la priode humide de lanne, caractrise par une forte concentration
pluviomtrique, que les cours deau vacuent les plus grandes quantits de matires solides.
Quant aux crues de la saison chaude qui ont lieu la suite des pluies orageuses dautomne et
dt sur des sols secs, ont des dbits qui sont, en rgle gnrale, moins importants mais leurs
effets au niveau de lrosion et des transports en suspension sont indniables. Ltroite
relation entre les coulements de crues et les apports solides des cours deau est nettement
confirme. Ainsi, plus de 70 % des apports solides en suspension peuvent tre raliss en un
ou deux mois (BOUROUBA, 1993). De septembre dcembre, le cours de la Seybouse
charrie entre 70 et 86 % du tonnage annuel et les oueds du chott El Melrhir entre 34 et 40 %.
Pour illustrer cette importance nous signalons le taux drosion spcifique qui atteint les 2.000
t/km2/an sur la majorit des bassins de lAtlas tellien (Mazafran, Isser, Soummam), les 4.000
t/km2/an pour le ctier Dahra et les 5.000 t/km2/an sur le bassin de lOued Agrioun
(DEMMAK, 1982). Ou encore, le bassin de loued Djendjen, qui prsente des valeurs de
dgradation spcifique suprieures 5.000 t/km2/an pouvant atteindre les 10.375 t/km2/an
(1975/1976) (BOUROUBA, 1993).
Cette rosion hydrique touche essentiellement les sols de lAlgrie du Nord et menace 12
millions dhectares principalement dans la zone montagneuse. La rgion de lOuest est la plus
affecte. De plus, la sensibilit la dsertification de lespace steppique a t dmontre par
les rsultats des travaux raliss par le Centre National des Techniques Spatiales (CNTS) qui
ont port sur une zone de 13 421 175 ha.
En somme, ce sont plus de 25 millions dhectares qui sont touchs par le phnomne de
lrosion. Cette rosion importante qui affecte, particulirement, les plaines septentrionales
diminue la fois le potentiel agricole et les capacits de mobilisation des ressources en eau dupays. Une rgnration de la fort permettrait de rduire le ruissellement de surface au profit
de lcoulement hypodermique et de celui des nappes de mme quun tapis herbac brise
lnergie pluviale, bloque lrosion ruisselante et lempche de devenir ravinante.
Cette rosion, comme la dgradation du couvert vgtal, remonte loin dans le temps et peu
dactions ont t ralises pour freiner son intensit. Selon R. ARRUS, les forts algriennes
taient priodiquement ravages par les incendies et grce la rgnration naturelle les
peuplements se maintenaient tant bien que mal. Au 19 sicle, lintrusion de la colonisation
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aura des consquences dsastreuses au niveau de lquilibre naturel du couvert vgtal. D.
SARI (1977) dcrit bien le processus pour les forts du massif de lOuarsenis et quelques
dtails prs, cela reste vrai pour les autres massifs boiss des Aurs, de la Petite et Grande
Kabylie et des massifs Oranais. En effet, lintrt port aux travaux de DRS tait drisoire
puisquen 16 ans (1946 - 1961) seuls 4,5 % des 8 millions hectares traiter ont t reboiss
(ARRUS, 1985).
Cest dans les annes 1940 que le service de Dfense et de Restauration des Sols (DRS) est
cr avec comme mission la rgnration de la fort algrienne par des travaux de
reboisement, par limplantation despces particulirement adaptes et par la lutte contre les
incendies, seul moyen pour freiner efficacement lrosion. Autre mission assigne ce service
est la lutte contre linstabilit des versants par lamnagement de banquettes. Installessuivant les courbes de niveau, avec une lgre pente, elles ont pour but de retenir les eaux de
ruissellement et de faciliter leur vacuation aprs dcantation de leur charge, vers les ravins.
Cet amnagement est accompagn par des oprations complmentaires qui consistent garnir
ces banquettes darbres et traiter les exutoires en les stabilisant par la construction de petits
barrages et par des plantations despces qui senracinent rapidement.
Des moyens importants ont, pour cela, t consentis afin de revgtaliserlamont des bassins
versants, stabiliser les ravines, restaurer la productivit des terres et protger les barrages de
lenvasement. Force est de constater que ces objectifs nont, malheureusement, pas t atteint
puisque les terres continuent se dgrader et la production diminuer, lrosion se
dvelopper et les barrages senvaser.
Une enqute mene en Algrie (ROOSE, 2004) aboutit une conclusion grave : sur les
385.000 ha amnags, 80 % sont constitus de divers types de banquettes, dont 20 % ont t
volontairement dtruites par les labours, 30 % ont favoris les ravinements et les glissementsde terrains, 30 % sont en mauvais tat et nont jamais t entretenues, et seulement 20 % sont
en bon tat de marche. Par ailleurs, malgr les 800.000 ha de reforestation (ceinture verte) et
lamnagement des 385.000 ha de banquettes, la dgradation de la vgtation et des sols
continue, lenvasement des barrages et le manque de forts restent des problmes
proccupants en Algrie en raison des pressions dmographiques et socio-conomiques qui
ont contribu dvelopper une svre dgradation de la couverture vgtale, des sols et du
rseau hydrographique des montagnes septentrionales. Les processus en cause sont multiples :dfrichement des pentes pour tendre les cultures vivrires, surpturage et feux de forts.
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Lrosion est partout prsente : rosion en nappe, ravinement trs actif lors des averses,
glissements de terrains argileux, marneux ou schisteux, dstabilisation des berges par les
oueds et des versants par le rseau routier sans oublier une raison fondamentale qui semble
simple savoir que la majorit des paysans rejettent cette approche technocratique et refusent
dentretenir les banquettes car elles consomment une partie de leurs terres, 5 15 % (ROOSE,
2004) sans pour autant amliorer le rendement agricole. Elles constituent donc un obstacle
leurs activits.
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Le rseau hydrographique : des oueds coulement intermittent
Les gomorphologues ont observ depuis longtemps que la densit des cours deau tait
fonction, en particulier, de la nature des terrains. Le rseau hydrographique tant dautant plus
dvelopp et complexe que le sol et le sous sol sont moins permables, donc le ruissellement
de surface est plus intense. Divers hydrologues ont mme tent de caractriser, par des
paramtres, les bassins versants en fonction du dveloppement du rseau hydrographique. Les
deux principaux paramtres sont la densit du rseau et le coefficient de drainage.
La morphologie de lAlgrie faite de barrires montagneuses, organise un rseau
hydrographique constitu de cours deau courts qui se jettent dans la mer (dans la zone
septentrionale) ou dans les dpressions (dans la zone mridionale). Le Cheliff qui est un gant
parmi eux, a 700 Km de long; la Medjerda nen compte que 416 Km, tous les autres, moins de
300, et plusieurs ont moins de 200 Km de long, signaler quaucun des oueds algriens nest
navigable. Ils prennent leur source des altitudes oscillant autour de 1.200 m ; leur pente
moyenne est donc rapide. Ils roulent des quantits deau irrgulires et mdiocres
(GAUTIER, 1911). Cest la consquence, dune part, du caractre morcel du relief et
dautre part de ltroitesse de la bande tellienne, qui ne dpasse jamais les 150 200 km de
large. Cest pourquoi les cours deau sont brefs ; ils se nomment oued plutt que rivire,
rseau hirarchis, dont le dbit crot rgulirement de la source vers lembouchure. Un oued
se prsente avec un aspect, un dbit, un mode dalimentation et un nom qui varient tout au
long du trajet.
Le rgime des cours deau simple, de type pluvial mditerranen, est trs irrgulier ; en t,
loued est souvent sec, ou ne constitue quun petit filet deau, serpentant au milieu dun lit
trs large, hritage des crues prcdentes. En hiver, les crues sont brutales et les eauxcharrient de grandes quantits de matriaux solides.
Les bassins versants qui drainent lAtlas Tellien et les plaines ctires sont au nombre de onze
sur les 17 que compte le pays (tab N 2 et carte N 1) rpartis douest en est : la Tafna, la
Macta, les ctiers oranais, le Cheliff, les ctiers algrois, lIsser, la Soummam, les ctiers
constantinois, le Kebir Rhumel, la Seybouse et la Medjerda Mellegue.
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Tab N 2 : les zones hydrologiques ou bassins versants algriens
codeBassinversant
Superficie(en km2) code
bassinversant
Superficie(en km2) code
bassinversant
Superficie(en km2)
1 Cheliff 43.750 7
H.Plateauxconstantinois
9.578 13 Sahara 2.087.991
2Ctiersalgrois 11.972 8
H. Plateauxoranais
49.370 14 Seybouse 6.475
3Ctiersconstantinois 11.570 9 Isser 4.149 15 Soummam 9.125
4 Ctiers oranais 5.831 10KebirRhumel 8.815 16 Tafna 7.245
5 Chott Hodna 25.843 11 Macta 14.389 17 Zahrez 9.1026 Chott Melghir 68.751 12 Medjerda 7.785 Source : ANRH
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La superficie de ces onze bassins versants est de 131.106 Km2. Les potentialits hydriques de
surface susceptibles dtre mobilises sont reprsentes essentiellement par les apports
suivants :
- 2 oueds dont les apports sont suprieurs 1.000 Hm3: le Cheliff (1.360 Hm3) et le Kebir
- Rhumel (1.038 Hm3) totalisent un apport moyen de 2.398 Hm3/an,
- 5 oueds dont les apports sont compris entre 500 et 1.000 Hm3: Sebaou (891 Hm3),
Seybouse (761 Hm3), Soummam (636 Hm3), Kebir Est (595 Hm3) et Isser (527 Hm3)
totalisant un apport moyen est de 3.410 Hm3/an,
- 11 oueds dont les apports sont compris entre 100 et 500 Hm3: Djendjen (336 Hm3),
Tafna (317 Hm3), Sidi Khelifa, Kebir Ouest (310 Hm3), El Harrach (300 Hm3), Mazafran,
Agrioun, Macta, Guebli, Draas et Kissir pour un total moyen de 2.530 Hm3/an,
- 16 oueds dont les apports sont compris entre 30 et 100 Hm3: Damous, Safsaf, Oued El
Arab, Ksob, Hamiz, Kramis, Messelmoun, Boudouaou, Assif Ntaida, Oued El Hai, Oued
El Abid, Ibahrissene, Sikkak, Allalah, Chemoura et El Hai, totalisant un apport moyen de
718 Hm3/an,
- les apports des autres oueds sont de lordre de 2.134 Hm3/an.
Les bassins versants sont regroups en trois zones (ANRH, 1993):
- Les bassins tributaires de la Mditerrane situs au nord de l'Algrie ont un apport moyen
annuel estim 11 milliards de m3.
- Les bassins endoriques occupant les Hautes Plaines dont les eaux se perdent en grande
partie par vaporation dans les chotts. L'coulement annuel moyen est estim 700 hm3.
- Les bassins sahariens apportent en moyenne 650 hm3par an.
Il est signaler la forte disparit entre louest du pays, rgion riche en plaines mais peu
arrose et lest, rgion montagneuse o scoulent les principaux oueds, comme le Kebir-
Rhumel, la Soummam, les ctiers constantinois ou lIsser. Seul le Cheliff reprsente un
potentiel dimportance dans louest (JJ PERENNES).
En effet, de ces 17 bassins versants, 8 sont situs dans la rgion Nord Est, 5 en totalit (03,
07, 10, 12 et 14) et 3 en partie (05, 06 et 15). Ces bassins versants peuvent tre regroups en
trois catgories :
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- les bassins versants tributaires de la Mditerrane : la Soummam (15), les ctiers
Constantinois (03), le Kbir Rhumel (10), la Seybousse (14) et la Medjerda (12) ; ils ont une
superficie de 43.766 km2 et une pluviomtrie annuelle qui varie entre 400 et 500 mm ;
- les bassins versants endoriques : le chott Hodna (05) et les Hauts plateaux Constantinois
(07) ; leur superficie est denviron 35.000 km2 et la pluviomtrie annuelle moyenne est
denviron 400 mm.
- un basin versant saharien : le chott Melrhir (06), avec une superficie denviron 34.000 km2
et une pluviomtrie annuelle moyenne de 100 200 mm.
La trentaine de cours deau moyens et petits chancrent le Tell pour se prcipiter vers la
Mditerrane. Ils ont des dbits irrguliers et les gorges quils traversent constituent des sites
logiques et potentiels de barrages. Au plan thorique, 250 sites utilisables ont t rpertoris.
Le territoire national est actuellement subdivis en cinq rgions hydrographiques qui sont
grs, depuis 1996, par des agences dnommes Agence de Bassin Hydrologique (ABH).
Outre la rgion hydrographique Sud, les 4 bassins dlimits dans le Nord, sont, dOuest en Est
les suivants : lOranie - Chott Chergui, le Cheliff Zahrez, lAlgrois - Hodna - Soummam,
le Constantinois - Seybouse Mellegue.
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Analyse des profils en long de certains cours deau
Cette analyse semble tre importante car elle doit tre prise en compte dans ltude de
faisabilit des barrages. En effet, la possibilit de mobiliser les eaux superficielles dpend du
profil des oueds, de leur dynamique dcoulement et du niveau des techniques mises en
uvre. Nous verrons dabord, des profils en long de certains oueds du Tell, ensuite ceux
dautres oueds des Hauts Plateaux.
- profils en long des oueds du Tell :
LIsser : cest un petit cours deau de 230 km. La concavit de son profil est bien moins
accuse dans la dernire section de son cours. Il arrive la mer avec une pente d peine 1,5
avec un profil rgulier. Il aborde les obstacles de front. Entre la chane de Boghari et la
mer, il franchit successivement toutes les chanes du tell angle droit ou peu prs. Il
dbouche sur la cte par les clbres gorges de Palestro, o il sest encaiss de plus de
1.000m. Et cest travers les roches les plus dures quil sest ouvert son chemin : gneiss et
granite, roches ruptives, schistes, calcaires massifs, quartzites.
La Tafna : est un oued trs court, les plus court de tous les oueds telliens, il a seulement 172
km de long. Son profil offre une srie dirrgularits mdiocres en amont de Lalla Marnia.Cest le point prcis o la zone des grands plateaux jurassiques, la Meseta oranaise, vient se
raccorder celle des dpts tertiaires. Mais en aval de Lalla marnia, le profil est dune
rgularit remarquable, malgr la prsence dune chane ctire, travers laquelle la Tafna a
d se frayer un chemin.
- profils en long des oueds des Hauts Plateaux :
Le Sig : a une pente de 6 entre les cotes 50 et 100 m et de 4 entre les cotes 1.000 et1.050 m. Cest dans la plaine de Sidi Bel Abbs, que le profil tend se creuser et se
rgulariser, encore que la pente la plus douce y soit de 3 . Au dessus et au dessous, le profil
est nettement convexe.
Le Cheliff : le seul cours deau qui prend sa source dans lAtlas Saharien pour atteindre la
mer, accuse une rupture de pente extrmement nette Boghari. En amont, la pente est de 1,6
seulement. En aval, elle sacclre pour atteindre les 3,2 .
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Le Bou Sellam : avec une longueur de 270 km il prsente un profil nettement cass en deux
sections, aval et amont du Guergour ; tandis que, en amont, dans la plaine de Stif, loued
coule assez lentement, avec une pente de 3 , dans les gorges trs encaisses du Guergour, la
pente atteint les 12,5 .
La Seybouse : a 223 km de long entre son embouchure, qui est Annaba, et sa source, quelle
prend, sous le nom de Oued Cherf auprs de Ain Beda. Oued Cherf coule donc sur les hauts
plateaux et la Seybouse dans le Tell. Le profil suggre que les deux oueds (Cherf et Seybouse)
ont t longtemps distincts, et que le premier a t captur par le second. En amont de
Guelma, ils sont runis par des rapides o la pente atteint les 25 .
Photos N 3 et 4 : rencontre des oueds Bouhamdane et Cherf pour former la Seybouse
Oued Melah (oued Djelfa) : est caractris par une rupture de pente en aval de Djelfa ; en
amont, dans la cuvette, elle est de 3,5 ; en aval plaine de Zahrez , elle est de 2 . Dans
lintervalle elle sacclre jusqu 12 .
Cette analyse des profils en long est dautant plus importante que la combinaison de la pente,
de la nature du terrain et de lagressivit des prcipitations (que nous verrons ultrieurement)
peuvent dterminer limportance de lenvasement des ouvrages hydrauliques. Plus la pente est
forte et le terrain friable, plus le transport des matires solides est consquent.
Mais nous pouvons dores et dj dire que les pentes des versants, assez forte en gnral,
permettent aux eaux dacqurir des vitesses importantes quune couverture vgtale dficiente
ne peut freiner. Nous assistons, lors des pluies, un ruissellement intense, pour des
infiltrations relativement faibles ; do les intumescences trs rapides, avec une pointe
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stalant sur une heure ou deux, et une dcrue non moins rapide que la monte. On peut dire
que la crue dure ce que dure la pluie. A titre dexemple, nous indiquons lvolution de la crue
des 18 et 19 janvier 1948 sur lOued Isser Tablat.
Tab N 3: volution de la crue de lOued Isser
Heure 0 6 7 8 9 10 12 13 14 16 18 22 24 4 8 12
Q en
m3/sec15 52 135 250 900 925 1100 1300 1200 850 750 650 430 190 70 40
Source : GGA, 1948
Il arrive bien entendu, mais exceptionnellement, quune crue ait un dbit lev pendant
plusieurs jours ; nous citerons :
- la crue de dcembre 1946 de loued Kebir (Constantinois) : les averses se sont succd
sans interruption du 4 au 31, totalisant 770 mm deau sur un total moyen de 1.230 mm.
- la crue de loued Hammam (Mascara) en novembre 1927, o les prcipitations normes
ont t observes entre le 23 et 29 : 424 mm Mascara, 325 mm Sidi Ali et 349 mm aubarrage de Fergoug provoquant sa rupture.
Les prcipitations engendrant des crues se produisent quelques fois au maximum dans
lanne, chacune delles stale sur deux ou trois jours. Si bien quen parcourant les valles,
on ne verra le plus souvent, et mme pendant lhiver, que de maigres filets deau divaguant
dans des lits trs larges et encombrs de galets.
Pour des cours prsentant de telles caractristiques, on conoit quil nest pas trs facile de
suivre les dbits avec quelques chances dexactitude, dautant plus que les quantits normes
de transports solides, sous forme de boue et de galets, et lextrme mobilit des lits
compliquent davantage le problme de lvaluation du dbit des cours deau.
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Les coulements difficilement matrisables
Le climat mditerranen, sil est lorigine de la raret de leau, il lest aussi frquemment de
son excs. Excs et raret sont, en effet, les fruits de ce climat singulier, o durant la priode
estivale, labsence de prcipitations et la chaleur sont lorigine dune scheresse qui arrte le
cycle vgtatif et lcoulement. Ce dernier exprime la diffrence entre la hauteur deau des
prcipitations et celle qui correspond lvaporation et lvapotranspiration. On lappelle
parfois leau utile.
Le rgime des cours deau, donc lcoulement, est dtermin essentiellement par les
caractristiques des prcipitations et des facteurs secondaires ou facteurs conditionnels (les
caractristiques gographiques et morphologiques, la gologie et les caractristiques
hydrogologiques, la vgtation et le climat).
LAlgrie orientale reprsente la rgion la plus arrose du pays et dtient, de ce fait, la part la
plus importante des ressources en eau de surface. Avec un coulement annuel moyen pouvant
dpasser les 200-300 mm sur les bassins telliens (plus de 200 mm Jijel), elle soppose
lAlgrie occidentale o la semi - aridit dominante ne permet que des coulements
mdiocres, en majorit infrieur 50 mm par an (MEBARKI, 2005).
En effet, le Constantinois-Seybouse-Mellgue, bien arros et o les prcipitations sont les
moins alatoires, constitue la rgion la plus riche en eau; elle reoit prs de 39% des
coulements annuels en eau de surface du pays. En revanche, la rgion Oranie-Chott-Chergui,
bien que plus tendue en terme de superficie (35% environ de la superficie totale de lespace
tellien), ne reoit qu peine 8% des coulements de surface totaux.
Cela nocculte en rien qu lintrieur du mme espace (lEst) existe deux systmes
hydrographiques nettement opposs. Lun au nord de type exorique, o les montagne du Tell
et labondance des prcipitations facilitent aux cours deau un dbouch vers la mer
Mditerrane. Ici, favoris par des formations peu permables, les apports des cours deau
connaissent un accroissement rapide. Ceci se vrifie par les apports, par exemple, du Kebir
Rhumel qui passent de 0,36 m3/s (station dEl Khroub dans le semi aride) 5,52 m3/s (station
de Grarem dans le sub humide), ce qui donne un rapport de 1 15. Lautre, au sud, de type
endorique li la topographie en cuvettes et la semi aridit dominante. Les oueds prenant
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naissance dans lAtlas saharien se jettent dans les dpressions fermes (chotts, sebkhas et
garaet) qui parsment les Hautes Plaines et le pimont saharien. (MEBARKI, 2002) Les
apports sont moins importants car lvaporation intense soustrait une part non ngligeable aux
cours deau. Les modules sont de, seulement, 0,67 m3/s (station de Khangat Sidi Nadji) ou
encore 0,26 m3/s couls par loued Gueiss.
Comme pour la situation dans le nord o les coulements se jettent pour une grande part dans
la mditerrane, les coulements dans le sud vont dans les dpressions, comme cest le cas
des 320 Hm3 que drainent les oueds du bassin hodnen qui se perdent dans le chott. Seuls 9
% sont mobiliss par le barrage du Ksob.
Toutefois, les coulements de surface dans les bassins de lEst algrien, au-del de leur forte
variabilit temporelle, se caractrisent par dimportantes disparits spatiales, lies aussi bien
aux facteurs alatoires, climatiques essentiellement, quaux facteurs relativement stables ou
physiographiques (MEBARKI, 2002). Ces disparits jouent un rle dterminant dans la
rpartition spatiale des ouvrages hydrauliques et leur capacit.
Les conditions climatiques influent directement sur ces coulements. Cest dans ltroite
frange humide (Nord) que se forment des rseaux hydrographiques mais le relief morcel,
fractionn, montagnard nautorise pas la constitution de rseaux hydrographiques de grandes
ampleur et bien structurs. Ici, les montagnes mieux arross assurent des coulements
permanents mais les rgimes des cours deau sont trs irrguliers : de trs fortes crues,
extrmement brutales, soudaines, sopposent des tiages trs creuss en t. Les oueds
coulent environ les de leur dbit annuel au cours de 2 3 mois dhiver. En outre, les oueds
transportent une masse considrable de dbris solides. Ces eaux permanentes sont, on peut le
deviner, trs difficiles mobiliser en raison mme des modalits de leur coulement. MUTIN(2000) cite lexemple de loued Cheliff (le plus important) qui a roul 60 millions de m3en
1926 et seulement 1,3 millions m3 en 1927, soit un rapport de 1 46. A lEst, les oueds
principaux du bassin des Zardezas (Khemakem et Bouadjeb) qui coulent en moyenne 136
millions de m3annuellement ont enregistr des extrmes non moins importants passant de 5
millions de m3 (1968-1969) 195 millions de m3 (1978-1979), soit un rapport de 1 36
(KHERFOUCHI, 1997). Un constat important est souligner : les carts semblent tre moins
importants dans les rgions les plus arross ; il nen demeure pas moins quils restent trslevs.
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Lirrgularit inter - annuelle est aussi marque. Les extrmes observs au niveau de certains
ouvrages hydrauliques (voir tableau ci-dessous) montrent limportance des carts, et donnent
une ide de la difficult quil y a rgulariser les coulements en Algrie.
Tab N 4 : Variation interannuelle des apports au niveau de certains barrages (1943 1993)
Barrages
Apport en hm3/an
moyenne
inter - annuelle minimum Maximum Rapport
Beni Bahbel
Bouhnifia
CheurfasOued Fodda
Ghrib
Cheffia
Oued Arab
71
122
7699
152
154
31
19
17
1810
20
18
2
116
467
235234
500
338
64
6.1
27.5
13.123.4
25.0
18.8
32
Source : CNES (2000) et ANAT (2003)
Dans les rgions steppiques, les oueds intermittents se jettent dans les dpressions fermes.Mme ici, le volume coul connat des carts importants limage de lOued Ksob qui a
connu un coulement estim 84 millions de m3en 1964-1965 et seulement 17 millions de
m3 en 1961-1962 (KEBICHE, 1986). Plus au sud, lOued Arab enregistre des extrmes
beaucoup plus marqus : de prs de 64 millions de m3comme maximum et prs de 2 millions
de m3comme minimum.
Comme pour les autres caractres physiques, il y a une grande diffrence dcoulement entre
louest et lest. Le premier est riche en plaines et bassins mais faiblement arrose, seul le
Cheliff prsente un dbit notable (1.360 millions de m3) et le second est montagneux o
scoulent les principaux oueds du pays : le Rhumel (1.038 millions de m3), la Soummam
(636 millions de m3) et lIsser (527 millions de m3). (PERENNES, 1993).
Ainsi, en Algrie autant leau manque cruellement dans lOuest autant, elle est souvent perdue
pour toute lutilisation dans lEst. Lautre fait marquant de lhydraulique algrienne est la
relative faiblesse des prlvements par rapport aux volumes rgularisables : cest la traduction
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du retard pris par le pays dans la mobilisation de ses ressources. Pour mieux illustrer cette
situation nous nous baserons sur le bilan hydraulique du barrage du Zardezas qui a reu en 10
annes (1983-1993) 619 Hm3 mais na mobilis que 145 Hm3 soit 23 %. Le reste est, soit
dvers dans le lit de loued (442 Hm3) afin de prserver la digue du barrage, soit perdu par
vaporation (13 Hm3) ou par fuites (11 Hm3). Durant cette priode, la moyenne de
remplissage tait de 10,29 Hm3/an, soit 40 % du volume estim. Le maximum a t enregistr
en 1984-1985 avec plus de 18,36 Hm3(72,5 %) et un minimum de 3,34 Hm3en 1987-1988
soit peine 13 % (KHERFOUCHI, 1998).
En somme, le Tell qui ne reprsente que 7 % de la superficie du pays enregistre, lui seul, 90
% de lcoulement total, le reste du territoire est caractris par une aridit chronique. Il nen
demeure pas moins que les oueds de cette rgion coulent vers la Mditerrane des dbitsdont lindigence, en priode dtiage, soppose nettement limportance et la brutalit des
apports en priode de crue (MEBARKI, 2000). Ainsi, les eaux superficielles sont, pour leur
plus grande part, entranes, par ruissellement et par coulement torrentiels, vers la mer ou les
dpressions fermes. La violence des prcipitations, les fortes pentes et limportance des
terrains impermables sont les principaux facteurs responsables de cette dperdition. Il sy
ajoute, cependant, une trs forte vaporation nettement perceptible sur les nappes deau
stagnantes et les retenues artificielles des barrages. Les pnuries deau sont normales chaquet, saison des tiages ou des arrts de lcoulement ; elles sont plus graves encore par
scheresse prolonge puisque les reports interannuels ne se font plus.
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balancement entre air saharien en t et circulation polaire en hiver. Par cette singularit il
ne faut point stonner que des scheresses aigues ctoient des inondations importantes.
Celle-ci sexplique par :
La circulation atmosphrique: les fronts du nord dirigent les invasions arctiques et polaires
sur lAlgrie donnant des pluies importantes en hiver qui samenuisent en automne et au
printemps. Ce courant polaire perd de sa vigueur au fur et mesure que lon sloigne du
littoral. En effet, il est ralenti et affaibli au contact dune imposante barrire orographique et
dun courant dair chaud et sec venu du sud. Ce dernier ne permet gure la condensation,
do labsence quasi-totale de prcipitations. Cest lanticyclone des Aores qui traverse
lAtlantique et pntre par le Sud marocain pour rejoindre lAlgrie par le sud ouest.
La position gographique du pays : les vents, venus du nord ouest, chargs de pluies
dchargent leurs eaux sur lEspagne dabord, le Maroc ensuite et lAlgrie enfin. Ainsi,
louest du pays est trs peu arros. Cependant, ces vents se rechargent un peu lors de leur
traverse de la Mditerrane pour dverser cette recharge sur lAlgrie orientale. Cest juste
titre dailleurs que SELTZER (1946) affirmait qu avant de quitter lEspagne, les courants
sont dpouills de la plus grande partie de leur humidit par les cimes leves de la Sierra
Nevada et que le massif marocain agit comme un cran et soustrait linfluence de
lAtlantique, tout au moins, louest du dpartement dOran qui se trouve ainsi dans une
position dabri.
En somme, les courants venus du nord sont capts par les massifs ibriques et marocains et
narrivent qupuiss et faiblement chargs en pluies en Algrie. Ceci explique, en partie, la
faiblesse des prcipitations sur louest du pays. Globalement, sur un total de 842 milliards de
m3de flux moyens thoriques dans les pays riverains de la Mditerrane, 6,3 % reviennent auMaghreb et 81,6 % aux rivages septentrionaux (MORINAUX, 2001).
- la continentalit: explique, en grande partie la dcroissance de la pluviomtrie du nord au
sud, et aussi les tempratures dt qui augmentent rapidement du littoral vers le Sahara.
- lexposition : la disposition nord-est/ sud-ouest de