les dossiers de la lettre du solaire - cythelia

28
Les dossiers de La Lettre du Solaire Janvier-Février 2013 / Vol 3 N°1-2 Publiés par CYTHELIA sas, La Maison ZEN, 350 route de la Traverse, F-73 000 Montagnole Tel+ 33(0)4 79 25 31 75 Fax+ 33(0)4 79 25 33 09 Editeur: Alain Ricaud, [email protected] , Rédaction : Mamadou Kane ________________________________________________________________________________________________________ CYTHELIA sas Editeur : Alain Ricaud Rédaction : Mamadou Kane 1 / 28 Sommaire Les tendances mondiales ............................. 2 Installations constatées 2007-11 et prévisions 2012-14........................................................... 2 Marchés émergents et surproduction…............... 3 …2011 année surprise, 2012 stable .................... 3 Hégémonie asiatique pour le PV ................... 4 Vers un contrôle chinois en 2015 ....................... 4 Raisons d’être pessimiste .............................. 4 Energies pour une société verte .................... 5 La parité réseau fatale au solaire ? ............... 6 Le renouvellement au secours du PV ............ 7 Léger rebond du prix du silicium ................. 8 Le CPV durablement non rentable ? ............ 8 Bilan thermique AIE 2011 ............................ 8 La réalité de la compétitivité solaire ............. 8 Réseaux solaires intelligents .......................... 9 Conflit Chine-USA en question ................... 11 La guerre sino-américaine continue ...................13 Condamnation officielle des taxes US ...............14 …Union sacrée des majors…............................14 …Faible impact des taxes sur le coût.................15 Riposte chinoise…............................................16 … et plainte européenne ...................................16 PV Chine-UE, guérilla et discussions ................17 Tensions persistantes Chine USA ...................18 La production mondiale d'électricité nucléaire en déclin .......................................18 Europe .........................................................18 La Commission Européenne s'interroge sur l'après 2020 .................................................................18 Transitions énergétiques en Europe ...................19 Marché des équipements dépressif ....................21 Problématique principale du PV .................21 Eolien chinois et petits projets PV au secours de la croissance ............................................22 Vers « moins cher que le réseau » ? ............23 Guerre solaire : vers une hausse des modules de basse qualité ? .........................................23 Quel avenir pour le CSP en 2013 ? .............24 Et qu’en dit le DOE ?........................................24 Bilan 2012 du solaire ...................................25 Le solaire, un bon investissement ? .............26 Dix prédictions pour 2013 ...........................27

Upload: others

Post on 16-Jun-2022

4 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Les dossiers de La Lettre du Solaire - Cythelia

Les dossiers de

La Lettre du Solaire Janvier-Février 2013 / Vol 3 N°1-2

Publiés par CYTHELIA sas,

La Maison ZEN, 350 route de la Traverse, F-73 000 Montagnole

Tel+ 33(0)4 79 25 31 75 Fax+ 33(0)4 79 25 33 09

Editeur: Alain Ricaud, [email protected], Rédaction : Mamadou Kane ________________________________________________________________________________________________________

CYTHELIA sas Editeur : Alain Ricaud Rédaction : Mamadou Kane 1 / 28

Sommaire

Les tendances mondiales ............................. 2

Installations constatées 2007-11 et prévisions

2012-14 ........................................................... 2 Marchés émergents et surproduction…............... 3 …2011 année surprise, 2012 stable .................... 3

Hégémonie asiatique pour le PV ................... 4 Vers un contrôle chinois en 2015 ....................... 4

Raisons d’être pessimiste .............................. 4

Energies pour une société verte .................... 5

La parité réseau fatale au solaire ? ............... 6

Le renouvellement au secours du PV ............ 7

Léger rebond du prix du silicium ................. 8

Le CPV durablement non rentable ? ............ 8

Bilan thermique AIE 2011 ............................ 8

La réalité de la compétitivité solaire ............. 8

Réseaux solaires intelligents .......................... 9

Conflit Chine-USA en question ................... 11 La guerre sino-américaine continue ...................13 Condamnation officielle des taxes US ...............14 …Union sacrée des majors… ............................14 …Faible impact des taxes sur le coût .................15 Riposte chinoise… ............................................16 … et plainte européenne ...................................16 PV Chine-UE, guérilla et discussions ................17 Tensions persistantes Chine – USA ...................18

La production mondiale d'électricité

nucléaire en déclin .......................................18

Europe .........................................................18 La Commission Européenne s'interroge sur l'après 2020 .................................................................18 Transitions énergétiques en Europe ...................19 Marché des équipements dépressif ....................21

Problématique principale du PV .................21

Eolien chinois et petits projets PV au secours

de la croissance ............................................22

Vers « moins cher que le réseau » ? ............23

Guerre solaire : vers une hausse des modules

de basse qualité ? .........................................23

Quel avenir pour le CSP en 2013 ? .............24 Et qu’en dit le DOE ? ........................................24

Bilan 2012 du solaire ...................................25

Le solaire, un bon investissement ? .............26

Dix prédictions pour 2013 ...........................27

Page 2: Les dossiers de La Lettre du Solaire - Cythelia

Les dossiers de

La Lettre du Solaire Janvier-Février 2013 / Vol 3 N°1-2

Publiés par CYTHELIA sas,

La Maison ZEN, 350 route de la Traverse, F-73 000 Montagnole

Tel+ 33(0)4 79 25 31 75 Fax+ 33(0)4 79 25 33 09

Editeur: Alain Ricaud, [email protected], Rédaction : Mamadou Kane ________________________________________________________________________________________________________

CYTHELIA sas Editeur : Alain Ricaud Rédaction : Mamadou Kane 2 / 28

Les tendances mondiales Installations constatées 2007-11 et

prévisions 2012-14

Table 1: Demande PV globale estimée à 30 GWc en

2012 et 50 GWc en 2014 (Source : Bundesnetzagentur. DECC.

GSE. SEIA. Japan Photovoltaic Energy Association. China National

Development and Reform Commission. Solar Business and the

Australian PV Association. Enerplan. Ontario Energy Board. Ofgem.

Hellenic Association of PV Companies. ERU. and Maxim Group

Estimates).

Page 3: Les dossiers de La Lettre du Solaire - Cythelia

_______Les dossiers de La Lettre du Solaire____________________Janvier-Février 2013 / Volume 3 N° 1-2______________

CYTHELIA sas Editeur : Alain Ricaud Rédaction : Mamadou Kane 3 / 28

Marchés émergents et surproduction…

Dans un récent rapport, l’analyste de Maxim, Aaron

Chew, prédit des chiffres « surprenants à la hausse »

de 30 GWc d’installations solaires PV en 2012, un prix

probable pour les modules solaires < 1 $/Wc, avec une

certaine élasticité sur les marchés subventionnés clés,

une parité réseau sur certains marchés et l’émergence

de nouveaux pôles en Asie, Afrique et Amérique

Latine. Il convient de noter que ses prévisions pour

2011, 20 à 23 GWc, restent inférieures aux 26 GWc

d’IMS Research (cf. article ci-dessous), ce qui signifie une plus forte croissance. On donne dans la suite les

tendances fortes.

L’Allemagne perd du terrain. La réduction des

subventions en Allemagne (26%) et Italie (50% ou

plus) en 2011 a été compensée par la chute des prix des

modules de 40% à 50%, ce qui a permis aux projets de conserver tout leur intérêt. A 1 $/Wc, les projets

allemands peuvent afficher des TRI de 7% pour un

tarif moyen de 12 c€/kWh (15 c$), sans subvention.

Toutefois, les perspectives de révision du mécanisme

de subventions pourraient provoquer un appel d’air

important de la demande durant le premier semestre

2012 ; ajouté à la menace de réduction du feed-in tarif

(FiT) de 40 à 50% et un plafond de 3 kWc qui pourrait

être réduit en juillet, les installations en Allemagne

pourraient chuter de 33% à 5 GWc en 2012.

La Chine continue sa poussée. Ce sera le nouveau

leader du marché en 2012 devant l’Allemagne, prédit

l’analyste, avec 5.5 GWc installé grâce à la mise en

place du nouveau FiT, des coûts de composants BOS

bas et une maturité des marchés financiers.

Les autres régions sont en repli. L’Italie est encore à

2.5 GWc (pour une prévision de dépense de 6 milliards

€ par an) du point à partir à partir duquel il pourrait

mettre un terme à son programme FiT. L’analyste

prédit une demande en baisse de 3 GWc par rapport à

l’an passé. Il prévoit aussi « de sévères réductions des

subventions » au Royaume-Uni et en Australie, qui

vont réduire la demande d’1 GW.

De nouveaux marchés émergent. Un des thèmes

majeurs de cette année va être l’émergence de

nouveaux marchés. Aaron Chew prévoit des

contributions de l’Inde et du Japon (5 GW), de la

Thaïlande et de la Malaisie avec la mise en place de

FiT (2.5 GW), en Amérique Latine du Pérou, Chili, Argentine, Caraïbes (quelques centaines de MW

chacun) ; l’Afrique fait son entrée avec le Maroc et

l’Afrique du Sud.

Le marché des Etats-Unis reste indécis. Les États-

Unis pourrait ajouter 2.5 GW à ce bilan, soit une

croissance de 35%. Cependant l’analyste pense que les facteurs de risque sont plus importants que les aspects

favorables pour trois raisons : la transformation des

subventions directes en crédit d’impôt, le différend

commercial avec la Chine qui devrait se terminer par

une taxe et des prix d’achat bas une fois que les

distributeurs ont repli les exigences de seuil.

Le blues des fabricants continue. Même avec une

demande à la hausse en 2012. Chew prévoit un

excédent de près de 40 GW pour les cellules et les wafers. Et à 1 $/W, il n’y aura pratiquement aucune

rentabilité pour les fabricants.

Source James Montgomery, ElectroQ. 17/01/2012

…2011 année surprise, 2012 stable

Si les prévisions d’IMS Research sont justes, les

capacités PV installées en 2011 ont atteint « un chiffre

incroyable de 26 GW », avec plus de 10 GW pour le

seul 4ème trimestre, plus que pour toute l’année 2009.

L’analyste table sur 26 à 28 GW en 2012. Qu’est-ce

qui a tiré vers le haut les installations en 2011 ?

D’abord le programme allemand, dont les 7.5 GW installés ont dépassé toutes les prévisions. L’Italie, le

Royaume-Uni et la Chine également ont vu leurs

installations dépasser légèrement les prévisions. Les

800 MW du Royaume-Uni, en particulier, sont le triple

de la quantité prévue par la plupart des analystes. Un

autre facteur, fut la douceur du climat en Europe, ce

qui fait ironiser Ash Sharma, analyste senior chez IMS

Research, « peut-être aurions-nous désormais besoin

d’analyser autant la météo que les décisions

politiques ». En réalité, les fournisseurs de modules et

d’onduleurs « n’ont pas vu venir le rallye de fin

d’année », selon Sharma. Ils avaient déjà anticipé la liquidation des stocks et comme « la plupart des

activités se sont passées en dehors de la chaîne

traditionnelle d’approvisionnement », la ruée de la fin

de l’année n’a pratiquement pas eu d’effets sur leurs

commandes. Sharma souligne la schizophrénie de

l’industrie PV qui, avec une multitude de critères

d’évaluation des capacités finales, brouille le message

(installations, réservations, connexions, expéditions,

etc.), sans parler des rapports « contradictoires et

confus » sur certains grands marchés ; par exemple en

Italie, GSE avance deux chiffres 2.3 et 5.8 GW pour 2010, alors que l’analyste l’évalue plutôt à 4.4 GW.

Pour 2012, il prédit « une probable année plate » avec

26 GW d’installations nouvelles mais avec une

incertitude aussi bien à la hausse (29 GW) qu’à la

baisse. Cela dépendra largement de l’action publique

en Allemagne et en Italie, les deux plus grands marchés de 2011 (7.5 GW en Allemagne, dont 3 GW

en décembre). Ces pays devront faire face à une

demande de capacité beaucoup plus élevée que celle

prévue au budget et à la réponse encore indécise des

fournisseurs et de la Chine.

Source James Montgomery, ElectroQ, 17/01/2012

Page 4: Les dossiers de La Lettre du Solaire - Cythelia

_______Les dossiers de La Lettre du Solaire____________________Janvier-Février 2013 / Volume 3 N° 1-2______________

CYTHELIA sas Editeur : Alain Ricaud Rédaction : Mamadou Kane 4 / 28

Hégémonie asiatique pour le PV

Table 2 : Top 10 fabricants au 3ème trimestre. Lux Research

L’Europe va rester un marché essentiel pour le PV (au

moins pour le moment) mais du point de vue des

fabricants, les sociétés asiatiques ont commencé une

domination qui risque de durer. Les dix premiers

fabricants de cellules, qui au 3ème trimestre de 2011 ont totalisé collectivement 44% de la production, ont une

forte coloration asiatique selon les chiffres annoncés

par Lux Research. First Solar reste en tête du peloton,

mais tout juste derrière arrive la trinité chinoise

Suntech, Yingli, et Trina (qui étaient en tête au 2ème

trimestre de 2011, selon IMS Research). Les autres

fournisseurs asiatiques de la liste sont les sociétés

taiwanaises Motech et Neo Solar, et en dépit de son

nom. Canadian Solar, qui a la plupart de ses opérations

et de sa production en Chine et donc affiche des coûts

et des tarifs typiques de ses pairs régionaux. Tant les producteurs de polysilicium que les producteurs de

modules tournent leur regard vers l’Asie à la recherche

des fabricants du haut de la liste qui éventuellement

vont dépasser 50% de la production globale malgré les

différends commerciaux et les possibles taxes à venir,

note l’analyste de Lux Research, Fatima Toor. La

Chine mène la danse, non seulement dans la fabrication

solaire, mais également maintenant comme probable

futur marché final leader. L’Allemagne, encore solide

premier marché, devrait voir sa capacité installée

réduite d’un tiers en 2012 (à 5.3 GW), laissant la

possibilité à la Chine de la dépasser en triplant presque ses nouvelles capacités à 5.5 GW. Ici se pose une autre

question : à quoi sert-il d’être leader dans la production

de cellules quand le marché connaît une surcapacité

aiguë ? Jusqu’à ce que le fossé soit comblé (il pourrait

atteindre 20 GW), les fournisseurs, en particulier ceux

de l’amont, continueront à subir la pression d’un

marché tendu. Les fabricants vendent leurs modules à

un prix record – et insoutenable – inférieur à 1 $/W

pour liquider les stocks, créant un marché concurrentiel

« coupe-gorge », note Lux.

Source PV World, le 20/01/2012

Vers un contrôle chinois en 2015 Le département national de l’énergie (NEA) envisage

de lancer la première phase de ses projets solaires de

2011-2015, avec une capacité globale de 3 GW en

2012, une approche similaire à celle adoptée pour

l’éolien avec une programmation centralisée. Selon le

China Securities Journal, la Chine a décidé de

contrôler au plus près le développement des projets

solaires, tirant les leçons du développement de l’éolien

pour éviter les doublons et faire face aux problèmes de

connexion au réseau. La stratégie chinoise de

développement des énergies renouvelables pour 2011-

2015 prévoit de porter la capacité d’énergie solaire

installée à 15 GW en 2015, pour une production prévue

de 19 500 GWh. Avec 14 GW de capacité de solaire

PV installée, la production solaire constituerait environ 1.92% de l’énergie consommée en 2015, près de 2

points de plus qu’en 2011. La capacité installée a

atteint 3 GW en 2011, un niveau relativement faible

comparé à d’autres sources renouvelables, mais qui

pose déjà beaucoup de problèmes de connexions et par

conséquent pour la rentabilité des projets. Les

observateurs ont noté que l’électricité générée par

l’énergie solaire est moins sûre et stable même que

l’énergie éolienne, ce qui pose un casse-tête pour son

injection dans le réseau. Entretemps, la plupart des

centrales solaires ont été construites dans des régions éloignées du réseau, posant de sérieux problèmes de

transmission pour leur production. Dans une

consultation destinée à résoudre les problèmes de

connexion au réseau, les experts de l’industrie

suggèrent que plus d’efforts et de moyens soient

consacrés au développement et à l’utilisation de

puissance distribuée, au contraire de ce qui s’est passé

pour l’éolien avec des capacités centralisées utilisées

en base. Le développement plus large de projets

solaires distribués comme les centrales sur bâtiments

pourrait être une bonne solution pour les problèmes de connexion au réseau posés par l’intégration massive

d’énergies renouvelables, selon Wang Jun, du NEA. Source Xinhua News Agency, le 17/01/2012

Raisons d’être pessimiste

L’année 2012 a commencé avec plusieurs rapports

plutôt déplaisants pour le PV. La discussion sur un

plafond de capacité en Allemagne, marché encore

majeur, ou la suspension provisoire des subventions en

Espagne, ne sont que deux des défis posés à l’industrie

solaire mondiale. En Allemagne, les ministres chargés

de l’Environnement et de l’Economie débattent sur l’avenir des subventions pour le PV. Depuis que

l’agence allemande du réseau fédéral a publié les

premiers résultats des installations de 2011, les

discussions politiques sont reparties de plus belle. En

particulier, le ministre de l’Economie, Philipp Rössler,

qui avait relancé le débat en suggérant un plafond

annuel de 1 GW, propose maintenant 3.5 GW. Ce

plafond pourrait être atteint par une réduction de 21%

du FiT. Le ministre de l’Environnement, Norbert

Röttgen suggère lui une réduction de 24%, à travers de

petites réductions successives étalées sur l’année ; deux propositions assez proches. La réunion entre les deux

ministères tenue en fin janvier n’a toutefois pas permis

Page 5: Les dossiers de La Lettre du Solaire - Cythelia

_______Les dossiers de La Lettre du Solaire____________________Janvier-Février 2013 / Volume 3 N° 1-2______________

CYTHELIA sas Editeur : Alain Ricaud Rédaction : Mamadou Kane 5 / 28

d’aboutir à un accord et les discussions se poursuivent.

Le cabinet EuPD Research a publié récemment un

article sur l’impact des données préliminaires de

l’agence fédérale du réseau.

L’Italie prévoit une réduction rétroactive des subventions pour l’agriculture. Actuellement, les

centrales solaires PV implantées sur des terrains

agricoles reçoivent un FiT jusqu’à la fin du mois de

mars, sous réserve d’être connectées au réseau d’ici là.

Mais le nouveau décret envisage de réduire les

subventions pour les zones agricoles, y compris

rétroactivement. Bien que non encore approuvée, la

nouvelle loi conduit à des incertitudes supplémentaires

pour le PV italien. Ce n’est que récemment que

l’agence italienne de l’énergie GSE (Gestore dei

Servizi Energetici) a annoncé que les subventions ne seront pas disponibles pour les centrales solaires PV en

toiture d’une capacité de plus de 1 MW ainsi que pour

les centrales au sol, non construites sur des bâtiments

publics à partir de la mi 2012. Cela est dû à un

dépassement du budget prévu pour 2011. Les experts

du cabinet prédisent que cette situation conduira à

d’importants changements dans tous les segments de

marché et renforcera la position des installateurs actifs

localement. Les derniers chiffres concernant les zones

agricoles confirment cette tendance ainsi que

l’importance des installateurs, déjà en début d’année.

Aux Etats-Unis, la fin du programme de subventions va avoir des effets directs sur le marché. Le Congrès a

décidé de ne pas prolonger le Programme Trésor 1603

qui avait été créé en 2009 dans le cadre du American

Recovery and Reinvestment Act. Selon le département

d’état du Trésor (DoT), entre septembre 2009 et la fin 2011, un financement 1 428 millions US$ a afflué pour

les projets d’électricité solaire. La fin du programme a

eu deux effets négatifs. D’une part, elle réduit très

fortement l’attrait pour les investissements solaires.

Comme les systèmes de plus de 50 kW ont été les

principaux bénéficiaires du programme, le nombre de

grandes centrales va notablement diminuer. D’autre

part, en raison du développement du marché mondial

de l’offre et de la demande d’équipements solaires, la

compétition entre fabricants se resserre en 2012. Le

ralentissement attendu en 2012en Allemagne et Italie,

d’importants marchés pour les fabricants américains, aura une incidence sur la demande de produits solaires

PV en provenance des Etats-Unis.

En Espagne, les subventions pour les énergies

renouvelables ont été temporairement suspendues par

un décret royal du nouveau gouvernement de Mariano

Rajoy depuis le 28 janvier 2012. La durée de cette suspension n’est pas encore connue. En sont toutefois

exclues les centrales dûment enregistrées qui peuvent

encore être construites. Mais les centrales déjà en

attente et qui ont déposé une caution de sécurité vont

pouvoir la récupérer. Ces mesures sont le résultat direct

de la crise économique et financière actuelle et des

efforts du nouveau gouvernement espagnol pour

consolider le budget public, y compris le réexamen des

investissements dans les énergies renouvelables.

La France a réduit le FiT. Comme annoncé par la

Commission de régulation de l’énergie, la CRE, les tarifs FiT du solaire PV vont être réduits de 4 à 10%

durant le premier trimestre 2012. Pour mieux soutenir

la filière, Enerplan a demandé un gel des tarifs en 2012

ainsi qu’une procédure différente pour les centrales de

plus de 100 kW, pour lesquelles aucune installation

supplémentaire n’a été effectuée depuis le changement.

Dans les pays comme l’Allemagne, les petites centrales

en toiture ont joué un rôle considérable dans le

développement du marché. Comme le montrent les

récents développements, les tendances sur les autres

marchés comme l’Italie confirment l’importance croissante des centrales petites ou décentralisées. Cela

renforce le rôle des installateurs locaux en tant

qu’intermédiaires de marché importants.

Source EuPD Research et RE Focus, le 06/02/2012

Energies pour une société verte

Les partenaires d’un projet de recherche financé par

l’UE, baptisé Energie pour une société verte (ERG)

viennent d’en révéler les détails. Il s’agit d’un

programme multinational et multidisciplinaire de trois

ans qui ambitionne de faire faire de substantiels

progrès à la chaîne d’approvisionnement de l’énergie

solaire, de la conversion durable à la distribution

intelligente. En particulier, ce projet vise un rendement

de 25% et un coefficient de performance de 80%.

L’objectif européen de 20% d’énergies renouvelables

en 2020 implique un défi technologique énorme que le programme ERG tente de relever par l’amélioration

des rendements des cellules, le développement de

techniques de conversion, la réduction des pertes de

conversion et le renforcement des stratégies de gestion

de l’énergie. Dans la première phase, les chercheurs

européens vont se concentrer sur la conception et le

développement de cellules solaires innovantes, et

explorer de nouveaux matériaux, architectures et

approches. Un des objectifs du programme est de

démontrer la viabilité commerciale des cellules à

colorant imprimables (printable dye sensitized cells)

qui représentent une alternative bon marché des cellules cristallines. A travers une activité simultanée,

les partenaires du projet vont chercher à optimiser

l’usage de l’énergie solaire produite par des systèmes

PV, en se concentrant sur l’électronique de gestion

d’énergie pour modules cristallins et sur les systèmes

micro-électro-mécaniques des cellules à concentration.

Ils vont explorer les techniques de suivi du MPP (point

de puissance maximale) pour augmenter la puissance

délivrée par les chaînes solaires et améliorer le

rendement de conversion tant au niveau du module

qu’à celui du segment. ERG va également générer des modèles de comportement des composants individuels

des réseaux intelligents favorisant le développement

Page 6: Les dossiers de La Lettre du Solaire - Cythelia

_______Les dossiers de La Lettre du Solaire____________________Janvier-Février 2013 / Volume 3 N° 1-2______________

CYTHELIA sas Editeur : Alain Ricaud Rédaction : Mamadou Kane 6 / 28

optimal de la distribution énergétique et aussi des

algorithmes de charge de batteries basés sur les donnés

des nœuds des capteurs sans fil répartis sur le réseau.

Font également parti des thèmes de recherche, la

conception de solutions innovantes pour optimiser les

réseaux intelligents locaux en termes de gestion de

l’alimentation et de cogénération, la consommation

d’énergie et l’efficacité globale, avec comptage de

l’énergie en temps réel et contrôle de facturation.

« L’initiative ERG va contribuer à l’établissement

d’une base solide de conception d’électroniques pour l’Europe et créer des standards technologiques pour le

secteur de l’énergie solaire », a déclaré Dr Francesco

Gennaro, également ingénieur en chef chez

STMicroelectronics, tête de file des partenaires du

projet. « Le but d’ERG est d’avoir des améliorations

significative des rendements sur toute la chaîne

d’approvisionnement, des panneaux solaires PV à la

connexion au réseau et de les mettre à la disposition de

tous les partenaires ». Le projet de 36 mois est

organisé en paquets d’activités, avec un budget de 25.7

millions €, partiellement financé à travers une combinaison de subventions communautaires et

nationales, dans le cadre de la règle dite ENIAC JU

2010. Les 27 participants proviennent de pays

suivants : Italie, Belgique, Allemagne, Espagne,

Irlande, Pays-Bas, Slovaquie et Royaume-Uni. Le

projet ENIAC Joint Undertaking (JU) est un partenariat

public-privé pour le développement de la

nanoélectronique, entre l’UE, les états membres

d’ENIAC et AENEAS (association européenne de

R&D). Il coordonne les activités de recherche à travers

des appels à proposition compétitifs pour renforcer l’intégration et la miniaturisation des dispositifs et

augmenter leur fonctionnalité. Il doit livrer nouveaux

matériaux, équipements et procédés, nouvelles

architectures, procédés de fabrication innovants,

méthodologies de conception disruptives, nouveaux

emballages et systémiser les méthodes. Il sera entraîner

et être entraînée par innovantes applications high-tech

en matière de communication et de l’informatique, le

transport des soins de santé, et bien-être, de l’énergie et

de la gestion de l’environnement, la sécurité et la

sécurité, et de divertissement. Démarré en février 2008,

l’octroi des subventions s’étale jusqu’en 2013 et les projets pourront être exécutés jusqu’au 31 décembre

2017. Le montant total des activités R&D générées

sous ce projet est estimé à 3 milliards €.

Les 27 partenaires du projet : STMicroelectronics

(coordonnateur), Applied Materials Italia, Boschman

Technologies, Chemnitz University of Technology, Compel Electronics, Elec-Con technology GmbH,

Enecsys, Fraunhofer Gesellschaft, Infineon

Technologies, Italian University NanoElectronics

Consortium (IUNET), LEITAT Technological Center,

National Research Council (CNR), NXP

Semiconductors, the Netherlands, ON Semiconductor

Belgium, Politecnico di Torino, POWERTEC, RWTH

Aachen University, Sincrotrone Trieste, Slovak

University of Technology Bratislava, SMA Solar

Technology, SolarPrint, Telefunken Semiconductors,

Tyndall National Institute, University College Cork,

University of Bologna, University of Calabria,

University of Catania, University of Sheffield

Source www.eniac-erg.org et News Wire, le 13/02/2012

La parité réseau fatale au solaire ?

Pour l’analyste de Navigant Consulting, Paula Mint,

l’obsession de la parité réseau est autodestructrice

pour l’industrie solaire. Reprenant certains arguments

de Mickaël Schmella (Photon), voici ce qu’elle en dit.

La parité réseau est en train de tuer l’industrie solaire. Le résultat en sera la fin de nombreuses nouvelles

carrières, le blocage de carrières matures et la perte

d’une précieuse expertise dont l’industrie a besoin pour

innover. La baisse des coûts de production et

l’augmentation des rendements est le résultat d’années,

voire de décennies de R&D. L’innovation ne vient pas

du néant – elle résulte de longues heures en laboratoire,

d’années de labeur entre phases pilote et commerciale et d’années de terrain pour prouver la fiabilité du

résultat. Le manque de soutien pour des améliorations

progressives, l’obsession des records, effets d’annonce

et utilisation incontrôlée des feuilles de route comme

données acquises ont placé l’industrie PV – et tout le

solaire – résolument sur la pente glissante des attentes

non satisfaites. Le profit, ou tout simplement le seuil de

rentabilité, est sacrifié sur l’autel de la parité réseau.

Chaque conférence est, semble-t-il, l’occasion d’une

ou deux présentations sur l’atteinte de la sacro-sainte

parité réseau, le point où le solaire PV se mesure sans subvention à l’énergie conventionnelle du réseau – qui

elle-même bénéficie de crédits d’impôt, de subventions

directes ou indirectes et bien cachées. Lors de récentes

conférences, les orateurs ont même tenté d’occulter les

échecs et pertes de fabricants pour vanter les prix des

systèmes comme une preuve que l’industrie a atteint la

parité réseau et va continuer à croître en dépit de ces

pertes et échecs. Les états financiers, même ceux de

fabricants en Chine, montrent des prix de technologie

bon marché non viables. Certains défendent l’idée que

le prix du système est la seule métrique importante lors

de la discussion sur la parité réseau et que le coût du module n’est que secondaire. Pourtant, sans module

pas de système, et sans prix de modules aujourd’hui

artificiellement bas, pas de parité réseau. Sans marges

raisonnables, les fabricants vont continuer à faillir et

sans fabricants, point d’industrie PV. Le module a subi

la pression à la baisse depuis bien trop longtemps –

amélioration des coûts et rendement sont également

disponibles au niveau du BOS, sans parler des

améliorations de l’efficacité qui restent à explorer au

niveau de l’installation. Et aux Etats-Unis et dans le

reste du monde, les coûts « permis et divers » gonflent artificiellement le coût du système et limitent les

marges pour les acteurs côté demande. Accepter des

Page 7: Les dossiers de La Lettre du Solaire - Cythelia

_______Les dossiers de La Lettre du Solaire____________________Janvier-Février 2013 / Volume 3 N° 1-2______________

CYTHELIA sas Editeur : Alain Ricaud Rédaction : Mamadou Kane 7 / 28

marges raisonnables pour tous les niveaux de la chaîne

de valeur du PV (et du solaire) nécessite d’accepter

qu’à tous les niveaux, il y a des coûts sur lesquels le

fabricant (y compris de matière première) et

l’installateur n’ont pas de contrôle. Ces coûts

concernent la matière première, les consommables,

l’équipement et le travail. Pour les centrales à

dimension d’utilité (multimégawatts), la performance

est un paramètre de mesure important et le coût des

évènements climatiques imprévisibles, comme les

tempêtes de sable, doit être pris en compte par les investisseurs et les propriétaires.

La pression à la baisse des prix a hanté l’industrie

solaire depuis le début. Pour combattre le

gouvernement et l’opinion publique au sujet du prix

supposé élevé (mais actuellement réaliste) des systèmes et du coût de l’électricité pour l’usager final,

l’industrie a promis d’être compétitive avec l’énergie

conventionnelle sans subventions. Ainsi depuis sa

création, l’industrie a été forcée de baisser les prix des

systèmes sans tenir compte de la réalité de la

production et avec aussi bien le côté demande que le

côté offre subissant des marges négatives à un moment

ou à un autre. Dans un passé récent, pour les

installations de l’ordre du MW et avec un fort soutien

des compagnies pétrolières (BP, Shell) et des filiales

d’autres conglomérats, les pertes en production sont

presque passées inaperçues. Au niveau des centrales multi-MW, ces pertes significatives en côté fabrication

ne peuvent être ignorées car des fabricants font faillite

pratiquement chaque semaine. Au milieu des années

2000, le modèle du FiT alors relativement nouveau à

l’époque, a attiré l’attention des investisseurs. Ces

derniers, réalisant que les subventions généreuses et (à

cette époque) stables pouvaient rapporter des profits

conséquents, ont poussé l’industrie vers une nouvelle

direction, vers les installations utilitaires de l’ordre du

multi-MW desquels des profits pourraient être tirés

pendant 20 ans. Cette période a coïncidé avec une pénurie sévère de poly silicium . Pendant ce temps, pas

seulement tirés par la pénurie de silicium, les prix de la

technologie (modules) ont augmenté notablement et les

fabricants ont profité de marges importantes pendant

quelques années, alors que la marge côté demande

(installateurs, intégrateurs de systèmes, etc.), en

particulier pour les petites et moyenne structures, était

fortement réduite. C’est à cette époque que le thème de

la parité réseau est devenu populaire, et que beaucoup

de nouveaux fabricants sont apparus. Nombre de ces

nouvelles créations ne sont plus là. Pendant ce temps, il

a été savamment fait fi du fait que les subventions pouvaient : (i) changer drastiquement et devenir moins

bénéfiques, comme prévu pour ces outils, (ii) souffrir

de modifications rétroactives qui pouvaient anéantir la

rentabilité des systèmes déjà en exploitation et (iii)

disparaître subitement (ces trois éléments peuvent être

illustrés par le cas espagnol). C’est encore durant cette

ère hautement rentable du FiT que la Chine a pris note

et commencé à investir massivement dans son industrie

PV, en particulier dans la filière cristalline – une action

qui est passée largement inaperçue en partie parce que

la technologie cristalline représentait le passé. Une fois

prêts, les fabricants chinois et taïwanais ont commencé

la guerre des prix agressivement bas, une stratégie pas

du tout nouvelle pour l’industrie solaire et couramment

pratiquée dans les autres industries. Un fait s’en

dégage : la région ou le groupe qui investit le plus

massivement pour soutenir son industrie gagne.

Malheureusement, un cliché est confirmé par la situation actuelle : tu as ce que tu payes. Porter plus

d’attention au comportement de l’industrie PV et aux

données sur les marges de fabrication aurait dû

conduire à l’adoption par tous les acteurs d’une

stratégie plus judicieuse, comme le voudrait la

compréhension que le risque est inhérent aux industries

tirées par les subventions et qui sont en compétition

avec de nombreuses alternatives.

Une révolution énergétique globale est actuellement en cours et il serait bénéfique de pousser au changement

sur les sources de production. Au final, un prix plus

élevé de l’électricité – et son coût – devra être accepté.

Ce ne sera ni facile ni plaisant. Le solaire et toutes ses

technologies n’iront beaucoup plus haut, mais à tous

les niveaux de la chaîne de valeur, des marges plus

saines sont nécessaires. De nouveaux modèles

d’affaires et financiers sont nécessaires, mais ne suffisent pas. Il faut un estomac solide pour survivre à

la période actuelle – période pour laquelle pour dire

faillite, il faut dire consolidation. A la fin, le solide ne

disparaîtra pas mais les promesses de parité réseau si.

Cela, ou alors une nouvelle définition de la parité

réseau, est nécessaire.

Source Paula Mint, Navigant Consulting et RE World, février 2012

Le renouvellement au secours du PV

Cet épisode salvateur devrait survenir entre 2013 et

2016. Après une année purgatoire en 2011 et des

prévisions d’une difficile année 2012, il y aura un

rebond de la demande grâce au renouvellement des

équipements de production pour les prochaines années,

selon IMS Research. Une réduction de plus de moitié

des ventes d’équipements PV est prévue e 2012, en

dessous de 6 milliards US$. Certains voient même se poursuivre cette chute en 2013. Mais l’analyste a une

autre lecture des données : un redressement qui

ramènerait la croissance des dépenses d’équipements à

20% en 2013 et 2014 et à près de 40% en 2015. Mais

avec la surcapacité qui gèle les nouveaux

investissements dans la production et avec des taux

d’utilisation historiquement bas, pour le moment les

fabricants se concentrent sur la mise à niveau et le

renouvellement des équipements – marché qu’IMS

Research estime à 25 milliards US$ pour chaque

tranche de 20 GW d’ici 2016 pour les fournisseurs. « Il y a entre 2.5 et 4 GW de capacité existante qui

nécessite une mise à niveau en 2012 et cette courbe est

Page 8: Les dossiers de La Lettre du Solaire - Cythelia

_______Les dossiers de La Lettre du Solaire____________________Janvier-Février 2013 / Volume 3 N° 1-2______________

CYTHELIA sas Editeur : Alain Ricaud Rédaction : Mamadou Kane 8 / 28

croissante pour les prochaines années », selon Tim

Dawson, le directeur de recherche. « Les compagnies

qui veulent rester compétitives et gagner des parts de

marché seront obligées d’investir dans de nouveaux

équipements. Celles qui vont le faire avec le moins de

perturbation vont renforcer leur position, et les

fournisseurs d’équipements qui peuvent proposer le

meilleur schéma de renouvellement vont garantir leurs

parts de marché à plus long terme », ajoute-t-il. Deux

autres points sont soulignés par le cabinet. Le marché

continue d’expulser les fabricants moyens, ce qui libère des capacités de production existantes. Cela

pourrait également être une occasion pour les

fabricants restants, de mettre à niveau des lignes

existantes ou de réserver des capacités supplémentaires

pour une future extension.

Source James Montgomery, PV World, le 14/02/2012

Léger rebond du prix du silicium

Le prix international du polysilicium connaît une

légère tendance à la hausse en ce mois de février,

passant de 31.75 $/kg à 32.75 $/kg, selon les chiffres

de BAIInfo, un service d’intelligence économique en

Chine, dédié spécialement aux matières premières. Le

China Securities Journal a révélé que le prix du

silicium a légèrement augmenté après que fabricants

chinois aient augmenté de 10% le prix du silicium et de

3% le prix des wafers, juste après les congés du nouvel an. Les observateurs attribuent cette augmentation à la

croissance des capacités installées en 2011, qui a

contribué à absorber une bonne partie du stock. On

note que les installations connectées au réseau ont

atteint une capacité de 27.7 GW en 2011, 11 GW de

plus que l’année précédente, selon les derniers chiffres

de l’EPIA. D’autre part, les appels d’air consécutifs

aux incertitudes sur les marchés européens ont dopé les

commandes. « Cet effet devrait se prolonger au moins

durant tout le premier trimestre 2012, ce qui va doper

les ventes et tirer vers le haut les prix du silicium, des wafers et des cellules », selon Zhang Hao, un analyste

de Haitong Securities. Toutefois, les experts suggèrent

que la tendance nécessite une observation plus longue

et croient que le secteur du polysilicium en Chine est

difficile pour sortir de la récession à court terme, sur la

base de l’analyse des fondamentaux de l’industrie.

« Les perspectives pour toute l’année sont encore

négatives, en raison des surcapacités et de l’impact de

la crise financière et des changements de politique

énergétique en Europe », ajoute Zhang Hao.

Source Xinhua News Agency, le 15/02/2012

Le CPV durablement non rentable ?

DEGERenergie arrête la production de son système de

suivi de solaire PV à concentration (CPV) en affirmant

que « le CPV est non rentable dans un avenir

prévisible ». « Le rendement amélioré qui peut être atteint avec la technologie à concentration n’a rien à

voir en proportion avec le coût additionnel et ne justifie

pas les efforts de R&D consentis », selon Michael

Heck, vice-président ventes et marketing chez

DEGERenergie. Il ajoute que les modules CPV n’ont

jamais vraiment dépassé le stade de prototype et

qu’une production de masse n’est pas justifiée. Une

affaire rentable avec ces systèmes est tout à fait

improbable dans un avenir prévisible. Nous allons

maintenir la concentration pour l’optimisation de nos

systèmes sur la base de la technologie conventionnelle.

Pour cela, DEGERenergie a alloué un budget de

recherche de 750 000 euros pour les prochains 18 mois. Alors, le CPV doit-il être traité comme une

technologie ou juste un modèle d’affaires ? « Les

points soulevés par Heck ne sont effectivement pas loin

de la vérité. Cependant, je pense que le problème vient

davantage de l’entrée initiale trop optimiste de la

société, que du CPV », selon un analyste interrogé par

le magazine RE Focus.

Source Kari Williamson, RE Focus, le 15/03/2012

Bilan thermique AIE 2011

Le programme chaleur et froid solaire de l’AIE (IEA

SHC) vient de publier des statistiques sur le froid et la

chaleur solaires, montrant que malgré la crise, le

marché a connu une croissance de 14% en 2010. Les

capacités installées de capteurs solaires ont atteint 196

GWth – fournissant 162 TWh d’énergie solaire

thermique et permettant d’économiser 53 millions de tonnes d’émissions de CO2. L’agence en conclut que

cette filière se classe en deuxième position après

l’éolien et que, malgré l’incontestable position

dominante en termes de capacités installée de la Chine,

l’Australie et Israël ont ajouté plus de capacités par

habitant que n’importe quel autre pays. Le rapport

annuel a analysé les marchés de 55 pays, représentant

plus de 60%de la population mondiale (et plus de 90%

du marché thermique mondial). Il montre que la plus

grande partie des capacités de 2010 a été installée en

Chine et en Europe – avec 117.6 GWth et 36 GWth, soit en tout 78.5% de la capacité totale. De plus 95%

des installations existantes produisent uniquement de

l’eau chaude. Dans certains pays, les systèmes

combinés (« combisystèmes ») qui produisent aussi du

chauffage sont les principales applications du marché

via des usages industriels, de chauffage municipal,

d’air conditionné, etc. Ensemble, ces systèmes

représentant 10% des nouvelles capacités en 2010. La

technologie du thermosiphon (flux naturel) reste la

première avec 89% des nouvelles capacités contre 11%

pour les systèmes à circulation forcée. Le rapport

illustre également la domination chinoise comme le montre l’analyse des types de capteurs utilisés, avec

78% pour les tubes à vide, 18% pour les capteurs plans

et 4% pour les capteurs sans vitre.

Source RE Focus, le 21/05/2012

La réalité de la compétitivité solaire

Un récent article publié par Bloomberg New Energy

Page 9: Les dossiers de La Lettre du Solaire - Cythelia

_______Les dossiers de La Lettre du Solaire____________________Janvier-Février 2013 / Volume 3 N° 1-2______________

CYTHELIA sas Editeur : Alain Ricaud Rédaction : Mamadou Kane 9 / 28

Finance affirme que les perceptions communes d’un

manque de compétitivité de l’énergie solaire sont aussi

trompeuses que redondantes. A cet égard, le papier

pointe que nombre de politiciens et de commentateurs

n’ont pas réussi à réaliser à quel point l’énergie solaire

PV était devenue compétitive ces dernières années

avec l’électricité conventionnelle. L’étude, intitulée

« Reconsidering the Economics of Photovoltaic

Power », analyse l’impact de la baisse récente des

coûts de l’énergie solaire. Les prix moyens de la

technologie ont chuté de 75% durant les trois dernières années, ce qui signifie que le solaire est désormais

compétitif avec l’électricité conventionnelle dans de

nombreux pays. Le document conclut également que

les paramètres utilisés pour mesurer l’économie de

l’énergie solaire PV sont souvent un parti pris contre le

déploiement de cette technologie PV et sont en général

peu précis. Le document fait en outre valoir que le

changement dans les prix a un impact important pour

les décideurs politiques et les investisseurs, en

particulier lorsqu’ils sont confrontés à des choix de

production d’énergie et des préoccupations relatives aux tarifs et aux autres mesures fiscales. Bon nombre

de décideurs et commentateurs ignorent les derniers

développements de l’économie de l’énergie solaire

issus du coût de la technologie et des réductions de

prix ; en outre, les chutes récentes des coûts et prix ont

entraîné la réduction des coûts de fabrication et ne sont

pas uniquement dues à la liquidation de stock ou

d’autres facteurs de court terme. Enfin, les estimations

fondées sur les concepts de « parité réseau » et d’autres

facteurs peuvent être trompeuses en raison de la

complexité du système électrique. Le but de cette étude est de renseigner brièvement les décideurs, les cadres

supérieurs du service public, les investisseurs et les

conseils, en particulier dans les pays en développement

à forte croissance qui sont engagés dans l’examen des

différentes options de production d’énergie.

Source RE Focus, le 20/05/2012

Réseaux solaires intelligents

Photo Shutterstock

Suite au développement important des réseaux

intelligents dans les pays industrialisés et à l’avenir

radieux qu’ils promettent, c’est assurément maintenant

dans les pays émergents, voire les PED que cette

avancée bouleverse les habitudes. Le point de vue d’un

expert indien.

Je doute que l’électricité soit fondamentalement un

service de réseau à grande échelle (de vaste zone). A première vue, cette déclaration semble absurde.

Comme la téléphonie ou l’Internet, l’électricité entre

dans nos maisons par des fils extérieurs. N’est-il donc

pas à ce titre un service de réseau ? L’expansion de la

production distribuée, cependant, met en question la

nature du métier d’électricien. Panneaux solaires en

toitures avec baisses accélérées des prix, options

d’installation sans paiement pour les ménages et prix

garantis en moyenne inférieurs à ceux des services

publics mis en place par les entreprises solaires,

augmentent « l’indépendance vis-à-vis du réseau ». L’apparition de réseaux communautaires et mini-

réseaux indique également un mouvement de repli de

la production centralisée isolée. La Californie est un

bon exemple de ce qui pourrait arriver dans le reste des

Etats-Unis ; la Commission de comptage d’énergie des

distributeurs publics a doublé le 24 mai dernier la

capacité générée par le solaire PV posé en toiture pour

cet état pionnier. Plus généralement, plus de 1.5

milliard de personne en Inde, sur le continent africain

et ailleurs sont littéralement « indépendants » du

réseau, n’ayant jamais eu accès au réseau. Aujourd’hui,

elles bénéficient d’éclairage solaire via des systèmes isolés hors réseau. L’histoire pittoresque d’une

communauté de Floride résistant à l’électricité de

réseau en faveur d’un choix de vie différent (tel que

relaté par le New York Times du 27/05/2012) pourrait

être un signe avant-coureur de ce qui pourrait arriver.

La tendance générale est que les ménages sont de plus

en plus nombreux à faire le choix de l’autosuffisance

énergétique.

Si l’électricité n’est pas un service de réseau étendu,

alors la poussée récente des réseaux intelligents, axée

sur l’amélioration du cadre légal, est mal orientée. La

plus grande opportunité – le réseau intelligent – peut

être un réseau tout à fait différent. Dans les quinze

prochaines années, l’importance du réseau existant –

rendu intelligent ou non – va décliner et un « nouveau

réseau intelligent » parallèle pourrait le supplanter. Ce

nouveau réseau intelligent va gérer des milliers de points de production distribuée et de consommation,

comprenant des installations solaires sur toiture et des

appareils électriques en réseaux. La gestion du réseau

pourrait ressembler à celle des TIC d’aujourd’hui et

être très facile à mettre en œuvre. Nous allons

simplement traiter les panneaux solaires, les onduleurs

et les appareils comme les ordinateurs et autres

appareils électroniques sur le réseau Ethernet. Alors

que les projets actuels de réseaux intelligents portent

principalement sur les préoccupations opérationnelles

des services d’électricité, les réseaux intelligents de demain vont viser l’usager final, et ne seront donc

Page 10: Les dossiers de La Lettre du Solaire - Cythelia

_______Les dossiers de La Lettre du Solaire____________________Janvier-Février 2013 / Volume 3 N° 1-2______________

CYTHELIA sas Editeur : Alain Ricaud Rédaction : Mamadou Kane 10 / 28

peut-être pas gérés par les compagnies d’électricité.

Bien sûr, partout où le réseau actuel est en place, soit

dans la plupart des parties du monde, nous devrions

faire mieux et mettre en œuvre les solutions de réseaux

intelligents. Mais nous devrons avoir à l’esprit que les

réseaux intelligents parallèles vont probablement

apparaître. La discussion sur le réseau intelligent porte

naturellement sur la technologie, mais elle devrait aussi

porter sur des questions commerciales – comment les

entreprises peuvent s’adapter à cette concurrence non

traditionnelle, aux changements structurels de l’industrie et aux innovations de rupture. Avec

l’expansion des installations solaires sur toiture, les

services publics électriques traditionnels sont menacés

dans leur croissance et pas dans leur survie immédiate.

Cette discussion relève donc plutôt pour l’heure de la

stratégie d’entreprise et des conseils stratégiques.

Pourquoi encore aujourd’hui, l’électricité est livrée aux

clients à travers des réseaux de transport et de

distribution sur de longues distances, pour deux

raisons : i) les économies d’échelle et ii) l’électricité

est produite à partir de sources centralisées comprenant

le charbon, le gaz, les centrales nucléaires et les

barrages. Les centrales au charbon et les barrages sont

tellement grands et centralisés que seuls les sociétés de

distribution peuvent fournir l’électricité aux clients à

moindre coût et supporter les dépenses et les pertes de

transmission. Les externalités de la production au charbon – les dangers des émissions de GES en

particulier –inconnus jusqu’à une date récente sont

aujourd’hui hors de prix. Tout comme Yahoo! et

Amazon sont des portails vers des référentiels de

contenu, les services d’électricité nous aident à puiser

dans des sources d’énergie concentrées, comme les

combustibles fossiles. De la même façon que le

contenu devient plus concentré sur les plates-formes

sur Internet, le paradigme distribuée et « périphérique »

semble être la tendance pour l’électricité. Avec la

production distribuée, l’économie de l’électricité change en raison d’une nouvelle topologie de réseau,

d’économies d’échelle dues aux installations « de

détails » sur toitures et à l’utilisation de sources

diffuses, en particulier le rayonnement solaire. La

« radiodiffusion » de l’électricité par le biais de vastes

réseaux complexes, sujets à des pertes, devient inutile.

Alors que l’économie n’était pas favorable à la

production d’énergie solaire en toiture jusqu’à une date

récente, la parité réseau est désormais à portée de main

dans le secteur des énergies renouvelables.

Même avec des milliers de maisons zéro-énergie

alimentées par des toits solaires, la plupart des clients

vont continuer d’utiliser le réseau existant comme

garantie et payer une prime fixe pour y accéder – une

redevance de maintenance en quelque sorte, connue

dans le secteur des télécoms comme « redevance

d’accès ». Quand la compétition est arrivée dans les télécoms, les nouveaux opérateurs ont dû payer une

redevance d’accès aux compagnies de téléphone

existantes pour l’utilisation de leur infrastructure. Les

concurrents ont finalement gagné le droit d’utiliser

l’infrastructure existante pour offrir leurs services.

Dans le même temps, les opérateurs cellulaires ont

précipité l’effondrement du réseau traditionnel de

téléphone fixe en éléments constitutifs ; les concurrents

payent désormais seulement pour les composants fixes

qu’ils utilisent. Une fragmentation similaire du réseau

électrique semble inévitable – il y aura un coût d’accès

aux éléments de réseau. Les producteurs d’électricité vendent aujourd’hui leur énergie au réseau à travers

des contrats d’achat (PPA). A l’avenir, ils pourront

vendre directement aux usagers finaux. De tels

fournisseurs de services non traditionnels, tels les

opérateurs de micro-réseaux ou de centrale électrique

communautaire, vont imposer la désintégration ou le

« dégroupage » du distributeur existant dont le réseau

sera vendu en éléments distincts. Les ménages et les

commerces avec des centrales solaires en toiture vont

se multiplier et devenir leurs propres micro-

distributeurs.

La substitution est cependant rarement soudaine.

Quand la téléphonie mobile est devenue prépondérante,

le réseau filaire n’a pas tout de suite disparu. Bien que

l’usage ait chuté, les connexions sont toujours là. De

même, le déploiement généralisé du PV se fera avec le

maintien du réseau classique. Nous avons besoin de la production centralisée à partir de sources concentrées

pour l’industrie et les chemins de fer, avec des câbles

de livraison aux points de consommation. La

substitution ne sera pas totale et l’architecture utilitaire

restera en place. Le plan de déploiement du réseau

intelligent du San Diego Gas & Electric (SDG&E) –

un beau document très détaillé – le décrit comme suit :

« SDG&E stocke l’électricité excédentaire générée par

le client auquel il le restitue quand il en a besoin ». Le

solaire à grande échelle pour les maisons est confronté

au défi supplémentaire de l’inertie : pourquoi remplacer quelque chose qui fonctionne ? Les

avantages de la tarification de la parité réseau, les coûts

du capital de déploiement plus faibles et les

subventions seront-elles suffisantes pour l’emporter sur

les défis du déploiement ? Néanmoins, à commencer

par les familles converties précoces, le déploiement

s’étendra – pour des raisons y compris d’altruisme,

conscience de l’environnement, facilité d’installation

pour le neuf et abordabilité croissante. Ceux qui

doutent de l’autosuffisance énergétique font valoir que,

sans stockage de qualité et abordable, les énergies

renouvelables comme l’éolien et le solaire resteront périphériques et peu fiables. Le soleil ne brille pas

toujours, ni le vent ne souffle-t-il de façon prévisible ;

les énergies renouvelables ne seront jamais grand

public. Mais ceci n’est pas un argumentaire crédible.

Quand il y en a besoin, les générateurs au diesel ou au

gaz et les batteries peuvent suppléer les renouvelables,

comme c’est le cas dans les pays avec des réseaux non

Page 11: Les dossiers de La Lettre du Solaire - Cythelia

_______Les dossiers de La Lettre du Solaire____________________Janvier-Février 2013 / Volume 3 N° 1-2______________

CYTHELIA sas Editeur : Alain Ricaud Rédaction : Mamadou Kane 11 / 28

fiables. Etant chère et polluante, l’électricité au diesel

ne serait alors utilisée que quelques heures par jour.

Pour décrire la transition vers l’utilisation massive des

énergies renouvelables, le mot « autosuffisant » est

plus approprié qu’« indépendance du réseau », utilisé communément dans l’industrie. Parce que cette

dernière expression suppose à la base l’existence d’un

réseau. Le point de départ devrait d’abord être

l’absence d’électricité ; pour ceux qui en sont privés ou

subissent de nombreuses ruptures, l’autosuffisance est

la seule option. Alors que cette expression indique un

déploiement progressif, « indépendance du réseau »

suggère une coupure brutale, peu probable. Les

ménages peuvent d’abord compenser leur charge par le

réseau à peut-être 25%, avant d’augmenter la part des

renouvelables au fil du temps. Dans ce contexte de changements, les services publics d’électricité font face

à un avenir terne. Ils vont perdre applications et clients

des solutions renouvelables déjà en œuvre. Mais ils

pourraient avoir une occasion importante dans un

domaine connexe – la gestion du réseau d’information

reliant des millions de points de production distribuée.

Les intelligences d’un tel réseau – contrôle, suivi,

facturation, optimisation du service à la clientèle,

personnalisation, fiabilité, gestion de la pointe et

stockage – peuvent être de la compétence de base des

services publics futurs. Un tel réseau d’information

pourrait être un volet indépendant du réseau actuel. Cela pourrait conduire à un réseau alternatif ou plus

intelligent assurant la gestion de millions de clients et

leur production solaire en toiture. La convergence de la

téléphonie mobile et de la production d’énergie solaire,

ou la possibilité de suivre la production sur l’Internet

via des onduleurs solaires connectés, sont à l’évidence

de nouvelles applications des réseaux intelligents. Dans

tous les cas, la société de distribution de l’avenir est

plus une société de l’information qu’une société de

production, de transmission et de distribution. En

revanche, le réseau intelligent développé aujourd’hui considère l’utilité électrique comme un client et met

l’accent sur des améliorations opérationnelles qui, si

elles sont nécessaires, sont une extension du modèle

d’affaires actuel – un paradigme en déclin.

Mahesh Bhave, Indian Institute of Management, le 14/06/2012

Conflit Chine-USA en question

Figure 1 : Programmes de subventions pour Trina and

Suntech (Source: Maxim Group, Department of Commerce)

Pourquoi les taxes étaient si basses, pourquoi seront-

elles plus élevées, quelle réponse est apportée par les

parties ? Ce sont les questions au centre du débat actuel

en la Chine et les Etats-Unis (en fait le reste du

monde…occidental en particulier). Comme attendu, le

département fédéral du Commerce (DOC) a tranché en

faveur des fabricants américains, qui accusent la Chine

de donner des subventions illégales à ses sociétés. De

façon inattendue, cependant, les droits de

compensations (CVD pour countervailing duties) sont

modestes – seulement 3 à 5%. Le magazine en ligne

REW.com a interrogé des experts à propos de leur lecture de la décision et des questions soulevées. Voici

un résumé de leurs réponses.

Pourquoi des taxes si basses ? Le DOC a fait un

calcul simple. Dans sa décision de 62 pages, il énonce

en détail comment il a déterminé le montant des

subventions « indues » reçues par les entreprises chinoises, et quel ajustement est nécessaire pour

équilibrer les importations US. Cette évaluation s’est

faite avec difficulté de l’aveu même du DOC, étant

donné le peu d’empressement mis par le gouvernement

chinois à fournir les informations requises. Ça paraît

simple dit comme ça. De même, l’identification de

trois niveaux de taxes est basée sur les mêmes

informations sur les subventions reçues de la partie

chinoise. Aaron Chew, analyste chez Maxim Group a

présenté sur un graphique les subventions chinoises

identifiées par le DOC et leur impact sur les tarifs proposés par Suntech et Trina Solar, qui ont été

sélectionnés comme « répondants obligatoires » parce

qu’étant les deux plus gros exportateurs vers les Etats-

Unis. On peut y voir qu’il y a des subventions à travers

les programmes officiels (« Golden Sun », « Two Free,

Three Half »), des avantages en matière de politique

des prêts, de tarifs ou de taxes sur la valeur ajoutée,

d’utilisation des terres, etc. (« LTAR » est un

acronyme pour « rémunération inadéquate »). A noter

que dans ce graphique, la barre pour le « polysilicium »

est la seconde subvention pour Trina, avec 0.72%.

Chew précise que c’est en référence au fournisseur chinois de polysilicium, GCL Poly, qu’il qualifie

« d’Intel de l’énergie solaire » en raison de sa grande

influence dans le secteur et qui, dit-il, a été interrogé

sur ses liens avec le gouvernement. La baisse des taxes

annonce-t-elle une décision contre le dumping ? Les

sceptiques et les théoriciens de la conspiration

continuent de penser qu’il s’agit de politique en

coulisse, que tout est négociable, qu’il ne faut faire

confiance à personne… Mais supposons que le DOC

est au-dessus de cette mêlée, ne s’occupe que de

chiffres objectivement vérifiables et ne voit pas cette baisse comme uniquement annonciatrice de mesures

antidumping à venir. Ce sont bien sûr deux affaires

liées mais à travers deux enquêtes officielles

différentes avec des règles et des principes différents.

Page 12: Les dossiers de La Lettre du Solaire - Cythelia

_______Les dossiers de La Lettre du Solaire____________________Janvier-Février 2013 / Volume 3 N° 1-2______________

CYTHELIA sas Editeur : Alain Ricaud Rédaction : Mamadou Kane 12 / 28

Cela dit, les pénalités antidumping appliquées pour les

autres industries ont tendance à être plus élevées ; de

ce fait, les 20 à 30% auxquels beaucoup d’observateurs

s’attendaient pourraient devenir une réalité, pour les

deux cas en cités en particulier.

Quelle victoire pour les fabricants US ? Il est clair, selon les chiffres du DOC, que les sociétés chinoises

ne sont pas aussi subventionnées qu’on veut bien le

dire et que cela n’a donc pas autant d’impact. C’est un

« résultat relativement positif » pour CASE et ses alliés

qui soutiennent que ce conflit affecte tout le secteur

solaire. D’autre part, la position officielle est que les

sociétés chinoises sont indûment soutenues par leur

gouvernement et que cela porte préjudice aux

entreprises américaines de façon quantifiable et qu’une

intervention de l’état est nécessaire ; ce double langage était peut-être une des intentions de l’attaque initiale.

« Cela montre essentiellement qu’ils essaient de

satisfaire tout le monde », suggère Fatima Toor de

Lux Research. « Tout le monde reconnaît que ce n’est

pas une bonne idée pour le DOC d’imposer des droits

de douane énormes sur les modules ». Un autre aspect

doit être pris en compte : le précédent ainsi créé. Une

décision favorable des Etats-Unis à sa plainte pourrait

pousser SolarWorld à ouvrir le même front en Europe.

« Le plus grand risque est que SolarWorld étende

l’action en Europe et / ou au polysilicium et qu’elle

attaque les entreprises américaines ou coréenne de polysilicium qui reçoivent des subventions publiques »,

souligne Jesse Pichel, analyste chez Jefferies. Ce qui

est également clair c’est que la tarification ne peut pas

masquer la grande inquiétude du marché solaire

global : une situation difficile avec des entreprises qui

perdent de l’argent. Les actions solaires chinoises ont

bondi après l’annonce du DOC pour retomber très bas

le jour suivant quand les acteurs majeurs se sont rendu

compte que la situation restait globalement inchangée.

« Il est prématuré de considérer cette décision comme

une victoire », ajoute l’analyste. En fin de compte, l’effet d’une obligation est le même, grand ou petit : les

entreprises chinoises vont voir leurs coûts augmenter

(et donc la tarification tout en bas de la chaîne), soit

par l’expédition des produits chinois directement aux

États-Unis avec un impact sur la taxation, soit

l’externalisation de certaines productions vers d’autres

nations pour contourner les taxes.

Que vont faire les fournisseurs chinois ? Les sociétés chinoises ont également vu venir cette décision.

Certaines d’entre elles ont même augmenté leurs

exportations vers les Etats-Unis jusqu’à la fin 2011

(d’où la demande en instance, avec distinction possible

entre les pénalités). Ils ont également préparé les

moyens de contourner le tarif en expédiant une partie

de la production vers d’autres pays avant de la

réexpédier vers les Etats-Unis, une pratique appelée

« péage (tolling) ». Il y a, enterré dans la décision du DOC, une clarification qui permet exactement de faire

cela. La décision inclut les importations de cellules

solaires fabriquées en Chine, de modules ou panneaux

fabriqués en Chine ou ailleurs à partir de cellules

fabriquées en Chine – mais exclut spécifiquement les

produits en provenance de Chine qui ont fabriqués à

partir de cellules produites ailleurs. Ainsi, les

entreprises chinoises pourraient externaliser la

production des cellules elles-mêmes, disons à Taiwan

juste à côté ou dans d’autres pays voisins comme la

Malaisie ou les Philippines – expédier les matériaux,

fabriquer les cellules, et ensuite, soit les réexpédier en Chine pour être transformées en modules, ou les

transformer en modules à l’extérieur et les exporter à

partir de là-bas. L’économie de péage – nécessitant

l’envoi supplémentaire, la fabrication, la

requalification des produits, et l’expédition vers la

Chine – n’est pas très attrayante si le tarif n’est que de

3 à 5%. Chew Maxim calcule que le péage ajoute

environ 6.5% aux coûts de production des modules

(environ 0.05 $/W). Mais si les entreprises chinoises

pensent que le DOC reviendra en mai avec un

ensemble plus rigide de sanctions antidumping – il est aujourd’hui fait mention de 10% à 100 pour cent –

alors la mise en place de péage aurait beaucoup plus de

sens.

Quelle sera la réponse de la Chine ? Le triumvirat

solaire chinois (Trina Solar, Suntech et Yingli Green

Energy) a vite reconnu et applaudi la décision et critiqué « les barrières commerciales unilatérales,

grandes ou petites, [qui] retarderont davantage notre

transition des combustibles fossiles à un moment où la

majorité des Américains demandent une énergie plus

propre et sûre comme l’énergie solaire ». Ils ont

également souligné que ce n’est qu’une première

décision, une autre décision antidumping étant prévue

pour la mi-mai. Le gouvernement chinois a également

réprimandé les Etats-Unis pour cette procédure et

averti qu’il ouvrirait sa propre instruction sur les

importations américaines. Le silicium importé pourrait être la première cible, élargie ensuite aux équipements

de production solaire. Cela pourrait mettre à mal un

marché solaire américain exportateur net en 2010.

(CASM annonce un déficit commercial pour les

produits solaires en 2011). Chew pense qu’une affaire

de silicium initiée par GCL pourrait très bien être

instruite en Chine mais que sa portée serait limitée

(Hemlock serait la principale cible) et qu’elle ne serait

probablement pas élargie aux équipements de

production PV. Cela dit, il convient d’avoir à l’esprit

que le gouvernement américain – en particulier le

Président Obama – a fortement souhaité régler de façon globale les questions commerciales avec la

Chine ces dernières semaines. Continuer de tirer sur la

corde – la Chine enquête sur les importations de

polysilicium solaire, les États-Unis envisagent

l’extension de leur action à d’autres secteurs que

l’énergie solaire – pourrait mener à un différend

commercial beaucoup plus important. Puis mener à

Page 13: Les dossiers de La Lettre du Solaire - Cythelia

_______Les dossiers de La Lettre du Solaire____________________Janvier-Février 2013 / Volume 3 N° 1-2______________

CYTHELIA sas Editeur : Alain Ricaud Rédaction : Mamadou Kane 13 / 28

nouveau les deux parties à la table dans un souci de

détente.

Quel impact sur le marché solaire américain ? Au

final, la demande solaire américaine pourrait être

supérieure à celle en cause. Les installations ont plus que doublé en 2011, à 1.8 GW, selon les chiffres

récents de l’association des industries solaire, SEIA et

le cabinet GTM Research. Même avec les taxes mises

en place, son potentiel reconnu rend le marché

américain intéressant pour les fournisseurs en Chine ou

ailleurs. « Trina Solar est engagé dans la fourniture de

modules et services de haute qualité sur le marché des

Etats-Unis à long terme, où nous valorisons notre

clientèle et nos partenaires sur toute la chaîne

logistique », a déclaré le PDG de Trina Solar, Jifan

Gao. « Indépendamment de l’issue de cette procédure, nous demeurons déterminés à rester sur ce marché », a

ajouté Robert Petrina, DG pour l’Amérique de Yingli

Green Energy. L’impact de la décision sur les

fabricants américains est plus flou. « Si nous

corrigeons les pratiques commerciales déloyales sur le

marché solaire américain, nous pouvons nous

concentrer sur l’expansion de notre production

américaine et créer des emplois dans le secteur des

énergies renouvelables ; nous sommes impatients de

revenir à la compétition juste et légale, plus utile pour

tout le monde », a déclaré Carlo Santoro, directeur du

développement commercial chez MX Solar, l’un des trois membres publics sur les sept membres du CASM.

Mais une autre réalité doit être connue : les Etats-Unis

ne représentent que 3% du marché mondial de

production de cellules et modules, rappelle Paula

Mints de Navigant Consulting. En comparaison, la

Chine et Taïwan ont capté 74% de la production de

cellules solaires en 2011, contre 63% en 2010, selon

des chiffres récents de Solarbuzz. Nul ne sait encore si

ces taxes – aussi bien l’actuelle CVD que la future taxe

antidumping – vont significativement changer ce

paradigme. En prenant un prix de vente moyen de panneau de 1.2 US$/W, cela signifie que les modules

fabriqués en Chine pourraient très facilement soutenir

la concurrence sur le marché US avec quelques

centimes en plus. Dans une certaine mesure, une

différence de 3 à 5% pourrait facilement être effacée

uniquement par des changements du cours des devises.

Il faut également noter que 3 à 5% de CVD ne font que

ramener les prix à leur niveau de début janvier – qui ne

va pas changer le paysage concurrentiel pour

SolarWorld et les plaignants.

Quelle est la prochaine étape légale ? Ce différend commercial solaire est loin d’être fini. Il s’agit d’une

décision préliminaire du DOC, qui doit encore décliner

ses spécificités, résultats et niveaux de taxes définitifs,

etc. On va, cependant, commencer à collecter des taxes

à partir de cette date préliminaire, qui seront placées en

dépôt fiduciaire en attendant la décision finale, qui est prévue pour le 4 juin. Si la commission internationale

du Commerce américaine (ITC) décide également

(décision attendue pour le 19 juillet) de taper sur les

entreprises chinoises solaires, le DOC publiera le CVD

le 26 juillet. L’autre étape légale sera la décision du

DOC attendue le 17 mai, qui dira si les fournisseurs

chinois ont inondé le marché américain de produits

solaires de dumping pour bénéficier d’un avantage

indu. L’ITC a donné une réponse préliminaire

affirmative sur la taxe antidumping en décembre. Il y a

deux aspects importants dans cette décision : ont-ils

fait du dumping et y a-t-il un impact suffisamment négatif sur les sociétés américaines pour justifier une

décision rétroactive. Certains pensent que le DOC va

probablement se prononcer en faveur de mesures

antidumping, et probablement avec une peine plus

sévère que la décision CVD (comme cela s’est produit

dans de tels cas pour d’autres industries). Mais la

rétroactivité ne sera probablement pas appliquée,

toutefois, étant donné une plus grande charge de la

preuve, et le fait que l’augmentation subite des

importations solaires confirmée pourrait être

raisonnablement expliquée comme une réaction anticipée à l’expiration des mesures d’incitation à la fin

2011. Les efforts se poursuivent, entretemps, entre les

promoteurs des énergies renouvelables aux États-Unis

pour relancer à la fois le programme 1603 Treasury de

subvention et le crédit d’impôt sur les investissements

solaires.

Source RenewableEnergyWorld.com, le 22/03/2012

La guerre sino-américaine continue La guerre commerciale du solaire entre la Chine et les

Etats-Unis est repartie de plus belle, celle-ci ayant

officiellement protesté et accusé son concurrent de

mettre en péril les accords commerciaux dans leur ensemble. Depuis plusieurs années maintenant, les

sociétés américaines se plaignent de ne pouvoir

compétir équitablement avec les flux de produits

solaires bon marché mis dans les circuits mondial et

américain par les fabricants chinois. Les entreprises

confrontées à des difficultés financières voire en

faillite, comme pour un Solyndra, ont trouvé un bouc

émissaire, dans les sociétés chinoises, pour expliquer

leur déconfiture. En réponse, le département fédéral du

Commerce (DOC), après avoir lancé une enquête

« anti-dumping » contre la Chine, a décidé d’appliquer

des taxes douanières sur les produits solaires chinois. Pour rappel, l’an passé, la Chine a vendu pour plus de

3.1 milliards US$ de cellules et panneaux aux Etats-

Unis ; il est donc aisé de voir pourquoi elle est accusé

de « dumping ». Alors que rien n’est encore définitif,

les entreprises chinoises sont folles de rage, certaines

entreprises américaines concernées au premier chef

gardent un silence assourdissant et les multinationales

plutôt soucieuses de leurs intérêts globaux appellent à

un accord. Ce n’est pas la première fois que le DOC

menace d’imposer ces taxes, voire qu’elle les applique.

Il y a eu le précédent des couvertures électriques

Page 14: Les dossiers de La Lettre du Solaire - Cythelia

_______Les dossiers de La Lettre du Solaire____________________Janvier-Février 2013 / Volume 3 N° 1-2______________

CYTHELIA sas Editeur : Alain Ricaud Rédaction : Mamadou Kane 14 / 28

chinoises, il n’y a pas si longtemps. Le problème est

que le protectionnisme est toujours controversé, et dans

l’économie globalisée d’aujourd’hui, il n’est pas facile

de savoir si les taxes appliquées par un pays ne nuiront

pas aux intérêts de ses propres entreprises. Certaines

sociétés solaires américaines qui se fournissent en

produits fabriqués en Chine pourraient perdre gros si

elles sont obligées de les acheter plus chères, par

exemple. Si les taxes augmentent, les entreprises

chinoises vont les répercuter, soit en augmenter leurs

prix dans l’espoir de maintenir les profits, ou encore délocaliser leurs productions hors de Chine pour

contourner les taxes. Certaines entreprises qui

pourraient être soumises à ces taxes seraient déjà prêtes

à le faire. Suntech Power Holdings, par exemple, qui

pourrait faire face à des taxes de 31.2%, a des sièges

régionaux en Suisse, aux États-Unis ainsi qu’en Chine,

et pourrait éventuellement déplacer des opérations vers

ces autres pays. Le Mexique et Taiwan pourraient être

un point de repli pour Suntech et pour d’autres sociétés

similaires. Suntech, de façon prévisible, s’oppose à

toute barrière au commerce, sur toute la chaîne d’approvisionnement de l’énergie solaire. Mais qu’en

disent les entreprises américaines ? A ce jour, elles

semblent sereines, voire satisfaites. Mais ces signes

sont peut-être trompeurs. En fait la réaction des

sociétés solaires américaines dépend grandement de

leur position dans la chaîne d’approvisionnement.

Celles qui sont dans l’acier et le silicium pour les

panneaux sont peut-être heureuses, à l’inverse de celles

qui installent les panneaux sur les toits, par exemple.

Nous ne devons pas oublier qu’il y a d’autres

entreprises dans d’autres pays qui voudraient faire des affaires en construisant des fermes solaires aux Etats-

Unis. Les sociétés basées en Allemagne, en Espagne et

ailleurs ont subi l’impact du resserrement de

l’entreprise de la Chine le marché américain ces

dernières années. Elles pourraient peut-être également

bénéficier de taxes ; en supposant qu’elles ciblent

exclusivement des entreprises chinoises. Les Etats-

Unis, pour leur part, prétendent juste vouloir « niveler

le terrain ». Mais peut-il vraiment avoir nivellement à

ce point ? Maintenant tout le monde comprend les

problèmes que la Chine, également connue comme

« l’usine du monde », peut causer au reste du monde avec sa main-d’œuvre massive et ses faibles coûts du

travail. Elle a le pouvoir et la volonté de produire des

produits et de les expédier sur le marché à des coûts

que peu d’autres pays peuvent se permettre.

Cependant, il y a la petite affaire de lois commerciales

internationales. On peut supposer que le DOC s’appuie

pour ses décisions sur une solide expertise. Donc, il

convient de surveiller ce sortira de leurs bureaux dans

les prochaines semaines, ce que feront sûrement les

Chinois. Cela devrait être intéressant.

Source Jeff Postelwailt, le 22/05/2012

Condamnation officielle des taxes US

Le gouvernement chinois proteste contre les taxes dites

anti-dumping sur les panneaux solaires, considérés

injustes et préjudiciables pour les producteurs et les

consommateurs. Une déclaration du ministère chinois du Commerce a pointé que la décision de Washington

a envoyé un « signal négatif » de protectionnisme

commercial au monde de la part des Etats-Unis. Dans

une décision préliminaire, Washington a pris le parti de

sociétés américaines d’énergie solaire qui soutiennent

qu’un flot de produits solaires à bas coûts expédiés de

la Chine sont sous-cotés et poussent les entreprises

américaines à la faillite. Les compagnies chinoises qui

vendent des équipements solaires aux Etats-Unis ont

également exprimé leur agacement contre ces taxes.

Trina Solar, Yingli Green Energy Americas et Suntech Power Holdings font partie de ces protestataires qui

promettent une action plus vigoureuse.

Source Electric Light & Power, 18/06/2012

…Union sacrée des majors… Une nouvelle alliance a germé en réponse aux

différends commerciaux américano-chinois en cours.

La première fut celle qui a initié la plainte, CASM pour

Coalition for American Solar Manufacturing. Ensuite

est arrivée CASE pour Coalition for Affordable Solar

Energy, qui comprend des fabricants, installateurs et

autres qui voyaient dans cette première action une

menace contre leur modèle d’affaires et leur objectif de

prix bas. Il y a maintenant SEPA pour Solar Energy Promotion Alliance, qui regroupe les chinois Suntech,

Trina, Yingli et Canadian Solar ; à ne surtout pas

confondre avec SEPA pour Solar Electric Power

Association, qui aide les utilités américaines à intégrer

l’énergie solaire dans leur portefeuille (un hasard ?).

L’objectif déclaré de cette nouvelle alliance est de

travailler ensemble pour faire appel des récentes

décisions tarifaires prises par le département américain

du Commerce. Ils vont le faire en s’opposant à la façon

dont ce dernier a fait le calcul à la base de la décision

antidumping. Depuis que les États-Unis considère que la Chine n’est pas une véritable économie de marché,

le département a décidé d’utiliser les coûts de

fabrication en Thaïlande comme référence. La décision

Page 15: Les dossiers de La Lettre du Solaire - Cythelia

_______Les dossiers de La Lettre du Solaire____________________Janvier-Février 2013 / Volume 3 N° 1-2______________

CYTHELIA sas Editeur : Alain Ricaud Rédaction : Mamadou Kane 15 / 28

finale sera annoncée cet automne. Pendant ce temps, la

Chine se prépare à une potentielle plainte commerciale

venue d’Europe. Selon Reuters, le vice-président de la

société SolarWorld, Milan Nitzsche, a déclaré que

« les entreprises européennes se préparent à une affaire

commerciale, anti-subvention et anti-dumping, contre

la Chine et les entreprises chinoises ». « Cela aurait un

impact létal pour l’industrie solaire chinoise », selon le

PDG de Suntech, Zhengrong Shi.

Source Renewable Energy World, le 29/05/2012

…Faible impact des taxes sur le coût Une palette batterie de droits de douane sur les cellules

solaires chinoises au silicium pourrait hausser les prix

de gros des panneaux solaires livrés aux États-Unis de

10 à 12%, mais cette taxe ne fera qu’augmenter très

légèrement le prix qu’un développeur va payer pour la

réalisation d’un projet d’énergie solaire, selon le

cabinet IHS. La croissance de 10-12% proviendra de

l’utilisation de cellules taiwanaises, qui semblent

devoir devenir une marchandise convoitée depuis que

le département américain du Commerce a annoncé le

17 mai dernier un ensemble de droits de douane

préliminaires sur les cellules solaires en silicium fabriqués en Chine. Malgré ce bond de 10% des prix

du panneau solaire, le coût de l’installation d’un

système au sol pour un développeur ne va cependant

pas augmenter d’autant, parce qu’il comprend d’autres

facteurs, tels que travail, les permis, le marketing et la

vente, etc. Certains détracteurs des droits de douane

ont mis en garde contre un bond des coûts de projet

pour les développeurs, installateurs et consommateurs.

Un développeur pourrait finir par vendre un système

monté au sol à des prix plus élevés pour les

investisseurs, de 2.56 à 2.65 $/W, soit environ +3.5%, si le prix du panneau solaire augmente de 10%, a

estimé Mike Sheppard, analyste chez IHS. Cela

signifie que le retour sur investissement pourrait

baisser de 1.5 à 2.5%, a-t-il ajouté. Au mois de mai

dernier, les entreprises solaires chinoises et taïwanaises

ont affirmé ne pas attendre des taxes une augmentation

de coût importante pour les projets solaires ou une

hausse des prix de l’électricité solaire. « Cette

réduction du TRI signifie que certains investisseurs

vont y réfléchir à deux fois avant d’investir », selon

Sheppard, même s’il pense que la plupart des

investisseurs ne seront pas dissuadés. Le département du Commerce impose des taxes d’environ 31% sur les

cellules de 61 fabricants, dont certains dans le top 10

mondial : Suntech Power, Trina Solar, Yingli Green

Energy, Canadian Solar, JinkoSolar et Hanwha

SolarOne. Les autres sociétés chinoises sont également

soumises à des taxes élevées. Certaines compagnies

comme Canadian Solar déplorent ces taxes qui leur

sont appliquées parce que le cœur de sa production se

trouvant en Chine, elle est considérée comme

compagnie chinoise. Mais les sociétés qui ont conduit

la bataille des taxes veulent voir dans ces dernières la

preuve qu’elles ont eu raison : les compagnies

chinoises vendent en-dessous du prix du marché pour

pousser à la faillite leurs concurrentes. Les taxes

s’appliquant uniquement sur les cellules, les fabricants

chinois peuvent toujours utiliser leurs unités

d’assemblage, qui restent une option plus rentable que

partout ailleurs pour fournir le marché américain.

Canadian Solar a acheté des cellules taiwanaises et

espère que ces relations établies avec les fournisseurs

lui permettront de contourner les droits de douanes

rapidement. La société ne prévoit pas d’augmentation des prix de panneaux solaires, même si les cellules des

sous-traitants ont tendance à hausser le coût de

production de l’entreprise, parce que la compagnie a

suffisamment utilisé de cellules taïwanaises par le

passé pour pouvoir absorber ces augmentations dans

ses modèles financiers. La société ne tient toutefois pas

à révéler combien lui coûtent les alternatives à cette

option. Des responsables de Trina Solar, pour leur part,

estiment l’augmentation de leur coût de production,

induite par le recours à des cellules taiwanaises entre

0.03 et 0.05 $/W, selon une note de recherche par la Deutsche Bank. Pour certaines entreprises, cette

augmentation se situerait entre 0.05 à 0.07 $/W. Le

prix de vente moyen des panneaux solaires expédiés

vers les Etats-Unis était d’environ 1 $/W en mars de

cette année, alors que celui pour l’Europe était

moindre, entre 0.75 et 0.85 $/W. Les grands fabricants

chinois ont enregistré des pertes l’an passé en raison de

la surabondance de panneaux solaires sur le marché

mondial – et des changements de politique d’incitation

dans les marchés clés tels que l’Allemagne – et ont fait

chuter les prix des panneaux solaires. Ainsi, comme ils ne s’attendent pas à voir une franche remontée des

coûts de production, cela peut prendre longtemps avant

de faire des profits à nouveau. Les plus grands

fabricants taiwanais sont Motech, Gintech et Neo

Solar. Le premier, bien qu’étant un des leaders

mondiaux de fabrication de cellules avec 1.5 GW de

production annuelle, dispose aussi de 200 MW de

capacité d’assemblage de panneaux solaires répartis

dans des usines en Chine, au Japon et aux États-Unis.

Elle a acheté une unité d’assemblage de 40 MW dans

le Delaware à General Electric et a commencé sa

propre production en 2010, a déclaré Derick Botha, vice-président des ventes et du marketing pour les

Etats-Unis. Il note que le prix des panneaux solaires

représente désormais environ un tiers de ce que paie un

développeur pour installer un projet à l’échelle du

mégawatt – et moins que si le développeur incluait les

coûts de permis et de commercialisation. Donc,

l’impact final des taxes sur l’électricité solaire sera

probablement minime. « Honnêtement, je ne crois pas

que les nouveaux droits de douane auront un impact

significatif sur le consommateurs » ajoute Botha.

Source Ucilia Wang, le 29/05/2012

Page 16: Les dossiers de La Lettre du Solaire - Cythelia

_______Les dossiers de La Lettre du Solaire____________________Janvier-Février 2013 / Volume 3 N° 1-2______________

CYTHELIA sas Editeur : Alain Ricaud Rédaction : Mamadou Kane 16 / 28

Riposte chinoise… La guerre commerciale solaire suivie par le reste du

monde a connu un nouvel épisode. Le ministère du

Commerce a, en effet, annoncé officiellement que la

Chine procède à une enquête antidumping contre les

importations de silicium polycristallin pour le secteur

de l’énergie solaire en provenance des États-Unis et la Corée du Sud. Cette initiative vient en réponse à celle

adoptée par les Etats-Unis contre la Chine dans le

même sens il y a quelques mois. L’enquête a débuté

après que plusieurs entreprises solaires chinoises

comme LDK Solar et Daqo New Energy, aient présenté

une demande d’enquête auprès du gouvernement

chinois au début du mois de Juillet. Ces sociétés ont

présenté des preuves supposées justifier une enquête

antidumping sur la dernière année et une enquête sur

les dommages causés à l’industrie chinoise sur les

quatre dernières années. Cette mesure de rétorsion était plutôt attendue, après l’instauration unilatérale de taxes

sur les produits solaires chinois il y a quelques mois, à

la suite d’une enquête sur une demande de SolarWorld

datant d’un an. La coalition des fabricants américains

de panneaux solaires (CASM) et de nombreuses

entreprises américaines du secteur solaire qui ont

applaudi la décision de leur propre gouvernement ont

déjà publié des déclarations de rejet de la mesure

chinoise. En particulier, le CASM souligne que cette

mesure « prouve une fois pour toutes que la Chine

tente, injustement et illégalement, de faire que ses

fabricants dominent l’industrie solaire globale ». L’organisation considère l’initiative comme « une

tentative cynique de la part du gouvernement chinois

pour intimider le gouvernement des Etats-Unis ».

Heureusement, selon lui, lorsque le gouvernement

chinois a essayé ces actes flagrants de représailles dans

le passé, l’Organisation mondiale du commerce les a

jugés illégaux. Pour sa part, l’organisation pour une

énergie solaire accessible (CASE), qui représente les

sociétés chinoises, a appelé le gouvernement américain

et la Chine à résoudre le différend commercial de toute

urgence. « Dans l’industrie solaire globale, il n’y a pas de place pour les entreprises qui utilisent les solutions

commerciales unilatérales au lieu de stratégies

commerciales compétitives. Les droits d’importation, à

tout point de la chaîne de valeur solaire, sont

contreproductifs et rendent l’énergie solaire moins

compétitive avec les combustibles fossiles. La

réduction et non pas l’augmentation artificielle des

prix devrait être un objectif mondial », ajoute CASE.

De ce fait, les sociétés chinoises refusent de continuer

d’être les boucs émissaires des entreprises américaines

en difficulté ou en faillite comme Solyndra, qui les accusent de tous leurs maux, ce que ne sont pas loin de

penser un certain nombres d’analystes américains,

comme Jeff Postelwait de REWorld.com. Il faut dire

que pour l’année dernière uniquement, la Chine a

vendu pour plus de 3.1 milliards US$ de cellules et

modules solaires aux Etats-Unis. Et les nombreuses

compagnies US qui écoulent des produits chinois

voient déjà pointer les difficultés que ces taxes vont

causer en réduisant leurs marges. Sans compter que les

majors chinois ont des unités hors du pays – comme

Suntech en Suisse et aux Etats-Unis – et pourraient

délocaliser leurs activités au Mexique ou à Taïwan.

Source Energias Renovables, le 24/07/2012

… et plainte européenne Après des mois de rumeurs et faux départs, il apparaît

que SolarWorld est sur le point d’introduire une plainte auprès de la commission de Commerce de l’UE contre

la concurrence déloyale des produits solaires de Chine.

Cela fait en effet plusieurs mois que les couloirs

bruissent de rumeurs d’une plainte de l’entreprise

allemande en Europe cette fois-ci. Son introduction

effective était attendue par les analystes lors de la foire

Intersolar à Munich, mais encore une fois rien ne s’y

est passé. Sans que ces retards soient clairement

expliqués, tout le monde semble penser que cette enfin

pour cette semaine. Il y a quelques jours, la coalition

des fabricants chinois, CASE, s’est insurgée contre

cette plainte en cours en Europe. « La compagnie allemande, est prête une nouvelle fois à un effort

désespéré pour éviter la concurrence dans le marché.

Pourtant l’industrie solaire dans son ensemble –

fabricants, fournisseurs, installateurs et

consommateurs – a bénéficié de la forte baisse du prix

des cellules solaires, et le succès futur de cette

industrie repose sur notre capacité à améliorer

continuellement l’économie de la production

d’électricité solaire. De fait, SolarWorld a

désespérément besoin de cette action pour rester

compétitive. Comme un agent provocateur en folie, SolarWorld alimente les luttes intestines pour son

intérêt égoïste. Au nom de dizaines de milliers de

travailleurs solaires américains, nous sommes très

découragés par ces actions inutiles et destructrices de

SolarWorld et exhortons l’UE à rejeter sa requête ».

CASE a, de fait, anticipé une action qui n’est pas

encore engagée. Jigar Shah, qui conseille le

consortium, avoue avoir agi sur la base d’informations

inexactes. Toutefois, sans doute pour couper court aux

nombreuses rumeurs qui brouillent son message,

SolarWorld a publié son propre communiqué

confirmant son intention de déposer plainte et donnant même pour la première fois un vague chronogramme

des actions envisagées. « Nous avons toujours dit que

nous demanderions à l’UE de prendre des mesures

urgentes contre la concurrence déloyale des fabricants

de produits solaires chinois. Nous pouvons confirmer

que nous travaillons en collaboration avec les acteurs

majeurs européens dans ce sens. Sans donner de date

précise, cette action sera concrétisée dans les

prochains jours », déclare le porte-parole de

SolarWorld. Pour sa part, l’industrie chinoise se

mobilise contre cette plainte annoncée. Selon

Page 17: Les dossiers de La Lettre du Solaire - Cythelia

_______Les dossiers de La Lettre du Solaire____________________Janvier-Février 2013 / Volume 3 N° 1-2______________

CYTHELIA sas Editeur : Alain Ricaud Rédaction : Mamadou Kane 17 / 28

Bloomberg, environ 40 sociétés chinoises vont publier

une déclaration sur leur position incessamment. Et

selon China Daily, le ministère du Commerce chinois a

déclaré qu’il allait « prendre de probables contre-

mesures ». Déjà, pour contrer l’action de SolarWorld

qui a conduit aux taxes américaines sur ses cellules

solaires, la Chine a ouvert une enquête antidumping sur

les produits polycristallins en provenance des États-

Unis et de la Corée du Sud. La plainte induite aux

Etats-Unis a toutefois provoqué une profonde

divergence des acteurs solaires américains, dépendant de leur position dans la chaîne de valeur. Cela pourrait

refroidir les ardeurs des compétiteurs européens.

Toutefois, les décisions commerciales européennes

sont en général moins sévères que celles des États-

Unis, et la commission de l’UE va très certainement

tenir compte de l’impact aussi bien économique

qu’environnemental d’un éventuel arrêt. SolarWorld

scrute également de près les suites de l’action intentée

aux Etats-Unis. Une compensation et des pénalités

antidumping d’environ 35% pour les grands fabricants

devraient être mis en place avant l’automne. La plupart des grands fabricants chinois ont des réseaux de

distribution qui leur permettent d’importer des cellules

d’ailleurs, notamment de Taïwan. Cela rendrait les

panneaux légèrement plus chers, mais ils seraient

conformes à la loi. La filiale américaine de

SolarWorld, toutefois, conteste déjà la portée de la

décision provisoire dans le but d’éviter cette solution

de rechange qui anéantirait presque autant d’efforts.

Source Steve Leone, REWorld.com, le 25/07/2012

PV Chine-UE, guérilla et discussions

Malgré les objections de la chancelière allemande

Angela Merkel et du ministère chinois du Commerce,

la Commission européenne a commencé son enquête

sur les allégations de pratiques déloyales chinoises relatives aux produits solaires. Dans la guérilla

commerciale lancée par le groupe de pression ProSun,

l’UE fait bloc derrière la chancelière allemande Angela

Merkel pour des discussions pour résoudre le

différend. La Commission européenne, l’autorité

commerciale de l’UE à Bruxelles, appuie les

propositions pour un « dialogue politique », a déclaré

Mme Merkel après avoir parlé avec le président de la

commission José Manuel Barroso. Aucun pays de

l’UE ne refuserait de telles négociations si elles sont

« substantielles » et « ouvertes », a- t-elle dit. Berlin presse pour une solution à l’amiable de la question, un

œil sur les investissements allemands colossaux dans

les entreprises chinoises totalisant actuellement 33

milliards US$, contre 1.5 milliards US$ de fonds

chinois dans les sociétés allemandes. Sans surprise, la

chancelière a donc appelé à des négociations et

discussions. Mme Merkel avait déjà déclaré en août

dernier qu’elle cherchait des pourparlers pour

empêcher l’ouverture de la procédure antidumping en

Europe. La Chine, à son tour, a appelé au dialogue

pour sauvegarder liens économiques et commerciaux, a

rapporté l’Agence Xinhua Nouvelles le 15 septembre.

Au début de ce mois le journal China Daily écrivait

que la China s’apprêtait à riposter si Bruxelles poursuivait son enquête. La Chine aurait exercé de

fortes pressions sur Bruxelles contre cette action.

L’UE menace en effet d’imposer des droits de douane

sur les panneaux chinois, considérant que les

concurrents européens pourraient être victimes de sous-cotation des produits solaires PV de la part de

leurs compétiteurs chinois qui bénéficieraient d’aides

publiques injustes. Des sociétés telles que SolarWorld

AG, enhardies par des mesures similaires des États-

Unis à l’encontre de la Chine cette année cherchent à

protéger leurs marges bénéficiaires que la croissance

de la concurrence asiatique comprime. Dans cette

bataille, au contraire des dirigeants politiques, le

commissaire au Commerce, Karel de Gucht et les

compagnies européennes ont décidé d’adopter la ligne

dure. Toutefois, aucune décision ne devrait intervenir

avant fin 2013. Cette action intervient en réponse à une plainte déposée le 24 Juillet par la coalition européenne

ProSun, un groupe de 25 fabricants européens de

panneaux solaires dirigés par la société allemande

SolarWorld, qui accuse la Chine de vendre des

panneaux solaires à perte. Il faut dire que les sociétés

chinoises d’énergie éolienne et solaire, notamment

Suntech Power Co. Holdings, ont rogné les parts du

marché de l’UE de leurs principaux rivaux qui

dominaient l’industrie. La concurrence accrue a ainsi

réduit les prix des panneaux de moitié l’an dernier,

provoquant la faillite d’au moins une douzaine de sociétés. Dans un récent communiqué, la commission a

détaillé la procédure d’enquête qui sera faite à travers

une série de questionnaires envoyée aux parties

concernées, et relatifs à l’exportation, à la production,

aux ventes et à l’importation de panneaux solaires et de

leurs composants principaux. L’information sera

ensuite vérifiée par la commission, précise le Centre

international pour le commerce et le développement

durable sur son site web. Les résultats de l’enquête

sont attendus pour juin 2013. Sur la base des preuves

ainsi recueillies, la commission va décider si elle

applique des pénalités sous forme de taxes anti-dumping, si elle approfondit d’abord l’enquête ou si

elle y met un terme sans suite. Un élément clé de cette

enquête est l’approche connue sous le nom de « test

d’intérêt de l’Union ». Au-delà des résultats de

l’enquête, la commission aura à décider si l’imposition

de taxes anti-dumping coûte plus à l’UE que les

bénéfices qu’elles rapporteraient à la coalition ProSun.

Page 18: Les dossiers de La Lettre du Solaire - Cythelia

_______Les dossiers de La Lettre du Solaire____________________Janvier-Février 2013 / Volume 3 N° 1-2______________

CYTHELIA sas Editeur : Alain Ricaud Rédaction : Mamadou Kane 18 / 28

Une décision définitive sur l’imposition de mesures de

rétorsion devrait être publiée au Journal officiel de

l’UE le 5 Décembre 2013. L’Europe représente

environ les trois quarts du marché photovoltaïque

mondial. Les États-Unis ont proposé des taxes

antidumping allant de 31% à 250% sur les fabricants

chinois de solaire PV, après que le département du

Commerce ait statué en mai que les produits étaient

effectivement vendus à perte.

Source Diarmaid Williams et Stephen Nicola, septembre 2012

Tensions persistantes Chine – USA

La Chine reste mobilisée contre la décision du

département fédéral américain du Commerce (DOC)

d’appliquer des taxes supplémentaires sur les panneaux

chinois. Elle dénonce un protectionnisme hors d’âge

qui aura comme conséquence d’exclure les produits

chinois du marché américain. « Les Etats-Unis

cherchent l’affrontement dans le secteur des énergies

nouvelles et envoient un signal négatif au mode entier

sur le protectionnisme et l’obstruction au

développement des ces énergies », a déclaré le porte-parole du ministre chinois du Commerce dans un

communiqué. Après cela, on peut s’attendre à une

riposte. « Nous espérons que la partie américaine va

corriger cette action erronée en mettant fin à ces

mesures de rétorsion », a-t-il ajouté. Le DOC a décidé

d’appliquer des taxes allant de 18 à 250 % aux

producteurs chinois de panneaux solaires, pour contrer

ce qu’il considère être des subventions industrielles

injustes de Beijing. Les autorités chinoises soutiennent

que les subventions pour la recherche et les

exonérations de taxes offertes aux producteurs solaires sont similaires aux engagements et pratiques des autres

gouvernements

Source Diarmaid Williams, REW.com, le 12/10/2012

La production mondiale d'électricité

nucléaire en déclin

Selon le dernier rapport sur l'état de l'industrie

nucléaire (The World Nuclear Industry Status Report 2012), au 1er juillet 2012, 31 pays exploitaient des

centrales nucléaires dans le monde pour un total de 429

réacteurs développant une capacité installée de 364

GWe. Ces chiffres prennent en compte l'arrêt définitif

des réacteurs de la centrale de Fukushima. A la date du

5 Juillet 2012, un seul (Ohi-3) des 44 autres réacteurs

japonais était en service, alors que "l'avenir du parc

nucléaire nippon semble très incertain" note le rapport.

La capacité installée nucléaire a atteint un sommet en 2010 (375 GWe), avant de décliner pour arriver au

même niveau qu'il y a 10 ans.

La production d'électricité nucléaire a atteint son

maximum en 2006 avec 2.660 TWh. Elle a baissé en

2011, à 2.518 TWh (-4,3% par rapport à 2010). La part

du nucléaire dans la production d'électricité dans le monde diminue de façon constante : -17% en 1993 à

environ -11% en 2011.

Il y a actuellement 59 réacteurs nucléaires en

construction qui représentent une capacité totale de 56

GW. Treize pays sont actuellement concernés par la

construction de centrales nucléaires, soit 2 de moins qu'il y a un an : En Iran avec le démarrage de son usine

et la Bulgarie qui a décidé d'abandonner la construction

de ses 2 unités de Belene dont le chantier avait

commencé en 1987. Par ailleurs, le Japon a stoppé la

construction de 2 sites (Ohma et de Shimane-3), alors

que le Pakistan a débuté le chantier de 2 unités

(CHASNUPP 3 et 4).

Enfin, près des trois quarts (43) des unités en cours de construction sont situées dans 3 pays : la Chine, l'Inde

et la Russie.

Europe

La Commission Européenne

s'interroge sur l'après 2020 Le 6 juin dernier, la Commission européenne a donné

sa position officielle sur le développement des énergies

renouvelables, car rappelons le, l'Union européenne

s'est engagée pleinement dans l'objectif d'atteindre une

part de 20 % d'énergies renouvelables d'ici à 2020.

Cependant selon l'instance européenne, cet objectif ne

pourra être atteint d'une manière efficace au regard des

coûts que "si l'ensemble des politiques actuellement en

place sont mises en œuvre dans tous les États membres

et que les régimes d'aide convergent."

La Commission Européenne appelle ainsi à mettre en

place et à réformer de manière plus coordonnée les

régimes d'aide et à recourir davantage aux échanges

d'énergies renouvelables entre les États membres. Par

ailleurs, comme les investisseurs ont besoin de sécurité

réglementaire, il devient crucial selon la commission

de lancer des discussions sur l'avenir et l'établissement

d'un cadre solide au-delà de 2020.

"Il nous faut continuer à développer les énergies

renouvelables et à promouvoir des solutions

innovantes. Nous devons y parvenir avec efficacité au

regard des coûts. Il faut pour ce faire produire de

l'énergie à partir des sources éolienne et solaire lorsque

c'est économiquement viable, et assurer des échanges

commerciaux intra-européens pour cette énergie, comme nous le faisons pour d'autres produits et

services" a déclaré Günther Oettinger, membre de la

Commission européenne chargé de l'énergie. A ce

stade, le texte présenté, le 6 juin par le Commissaire

européen à l'Energie, Günther Oettinger, n'a pas encore

Page 19: Les dossiers de La Lettre du Solaire - Cythelia

_______Les dossiers de La Lettre du Solaire____________________Janvier-Février 2013 / Volume 3 N° 1-2______________

CYTHELIA sas Editeur : Alain Ricaud Rédaction : Mamadou Kane 19 / 28

valeur législative.

Il apparait au final que des efforts devront être

intensifiés jusqu'en 2020 dans 4 principaux domaines

pour réaliser nos objectifs en matière d'énergies

renouvelables selon un bon rapport coût-efficacité :

Marché de l'énergie : "La Commission insiste sur

la nécessité d'achever le marché intérieur de

l'énergie et constate la nécessité de prévoir sur le

marché des incitations à l'investissement dans la

production énergétique afin d'assurer une intégration sans heurts des énergies

renouvelables."

Régimes d'aide : "La Commission donne la

préférence aux régimes qui encouragent les

réductions de coût et évitent les surcompensations.

Elle appelle à des régimes d'aide plus cohérents entre les États membres afin d'éviter les barrières

inutiles."

Mécanisme de coopération : "La Commission

encourage un recours accru aux mécanismes de

coopération prévus dans la directive sur les

énergies renouvelables. Les mécanismes de coopération permettent aux États membres de

réaliser leurs objectifs contraignants nationaux par

le commerce des énergies renouvelables. Ainsi, un

État membre pourra par exemple acheter de

l'énergie d'origine éolienne ou solaire auprès d'un

autre État membre ou d'un pays tiers, en dehors de

l'UE, cette énergie lui revenant moins cher que la

production solaire ou éolienne sur le territoire

national."

Coopération énergétique dans l'espace

méditerranéen : "La Commission suggère des

améliorations du cadre réglementaire et souligne

qu'un marché régional intégré au Maghreb

faciliterait des investissements à grande échelle

dans la région et permettrait à l'Europe d'importer

de l'électricité d'origine renouvelable."

En ce qui concerne l'après-2020, la commission estime

que sans cadre approprié, la croissance des énergies

renouvelables s'enrayera. Ce cadre doit permettre

davantage d'innovation et faire baisser les coûts afin

que les énergies renouvelables constituent un secteur

prometteur pour des investissements générateurs de croissance. La Commission propose donc d'entamer le

processus de préparation des options envisageables

pour la politique à mener et ses étapes à l'horizon 2030.

Elle énonce 3 options autres que le statu quo:

► Nouveaux objectifs pour les gaz à effet de serre

(GES) mais pas d'objectifs pour les énergies renouvelables : "Le système d'échange de quotas

d'émissions serait le principal instrument pour réduire

les émissions de C02."

► Trois objectifs nationaux : "énergies renouvelables,

efficacité énergétique et GES."

► Objectifs à l'échelon de l'UE : "énergies

renouvelables, efficacité énergétique et GES."

La Commission souligne également qu'il est crucial de

définir dès que possible des étapes à l'horizon 2030.

Elles devraient permettre aux producteurs d'énergie à partir de sources renouvelables d'améliorer leur

position concurrentielle sur le marché européen de

l'énergie.

La directive sur les énergies renouvelables adoptée en

2009 fixe des objectifs contraignants pour les énergies

renouvelables, celles-ci devant représenter 20 % du bouquet énergétique de l’UE en 2020. Chaque État

membre se voit assigner des objectifs individuels en ce

qui concerne la part totale d'énergies renouvelables

dans sa consommation d'énergie. "La croissance des

énergies renouvelables suscitée par cet encadrement est

encourageante" selon la Commission Européenne.

Afin d'atteindre les objectifs fixés pour 2020, les États

membres n'ont pas d'autres choix que de mettre en

œuvre leurs plans d'action nationaux et augmenter

substantiellement le financement des énergies

renouvelables. Les investissements annuels en capital

devraient rapidement doubler pour atteindre 70

milliards d’euros. C'est principalement du secteur privé

que devraient venir ces investissements. Enfin, les

incertitudes sur l'orientation des politiques futures au-

delà de 2020 semblent freiner ce processus.

http://ec.europa.eu/energy/renewables/doc/communication/2012/comm_fr.pdf

Transitions énergétiques en Europe

Faute d’un cadre unifié et transversal, l’Europe tâtonne

sur la voie de la transition énergétique. Les progrès

viennent des territoires, qui n’attendent pas des

objectifs contraignants « top down » pour expérimenter

et implanter des transformations. Sait-on que 30 000

moulins équipés en micro-hydraulique pourraient

fournir l’équivalent de la production énergétique de

deux EPR ? En France, le potentiel d’installation de ces moulins est de 60 000. Qui en décide ? Le

Ministère du développement durable, de l’écologie et

de l’énergie a annoncé un débat sur l’énergie en

octobre 2012. La voix des hérauts de la transition

énergétique sera-t-elle entendue ? D’autres pays, tels

que l’Autriche, ont des traditions de décentralisation

telles que dans le Vorarlberg, un Bureau des questions

du futur a été instauré. Depuis plus de dix ans, les

habitants s’y concertent et y fabriquent ensemble les

choix qui engagent la région pour l’avenir. Dans cette

province, les convecteurs électriques et le PVC ont

Page 20: Les dossiers de La Lettre du Solaire - Cythelia

_______Les dossiers de La Lettre du Solaire____________________Janvier-Février 2013 / Volume 3 N° 1-2______________

CYTHELIA sas Editeur : Alain Ricaud Rédaction : Mamadou Kane 20 / 28

ainsi été interdits sans que cette décision soit vécue

comme autoritaire. Tous les logements sociaux sont

construits en label « Passiv’haus ». Des bus ruraux

desservent toutes les parties du territoire. Des flottes de

véhicules sont mises à la disposition des entreprises.

40% des produits alimentaires consommés sont

produits dans la région. Une monnaie locale a même

été introduite afin de favoriser les circuits courts. Le

Vorlarlberg est sans doute un des lieux

d’expérimentation les plus avancés d’Europe en

matière de transition énergétique. Pour l’architecte et journaliste Dominique Gauzin-Müller, cet

accomplissement provient d’un mélange subtil entre

plusieurs ingrédients : un pragmatisme qui évite le

gaspillage, la recherche d’un équilibre entre tradition et

modernité, l’intelligence collective, et les initiatives

« bottom up », c’est-à-dire émergeant des territoires,

plutôt que « top down », imposées par en haut.

Dominique Gauzin-Müller note aussi l’importance de

réhabiliter la valeur du travail manuel. La transition

énergétique n’est pas qu’une affaire de technique, elle

passe aussi par l’humain, l’empathie collective vis-à-vis de la préservation des ressources, la sensibilisation

et l’implication de chacun dans un cadre décentralisé,

grâce à une approche « holistique », c’est-à-dire

transversale.

C’est bien cette vision intégrée qui manque à la

politique d’efficacité énergétique initiée par l’Union européenne, souligne Edouard Toulouse, qui décrit

les années 70, 80 et 90 comme une époque de grand

vide en la matière. Ce n’est qu’au début des années

2000 qu’une série de directives européennes sont

élaborées pour tenter d’orienter l’offre énergétique :

énergies renouvelables (2001), performance des

bâtiments (2002), éco-conception (2005), services

énergétiques (2006), sur fond de libéralisation des

marchés. « Dans les années 2010, on découvre enfin

l’efficacité énergétique. Mais le consensus entre Etats-

membres est rare. L’approche est économique et technique, par le biais des technologies propres. Mais

il n’y a aucune vision intégrée », observe cet expert en

efficacité énergétique. La transition réclame de l’action

sur l’ensemble des leviers, non seulement techniques,

mais aussi comportementaux, via la sobriété des

consommations et une prise de conscience collective.

Le 12 juillet dernier, la commission de l’industrie, de la

recherche et de l’énergie (ITRE) du Parlement

européen a approuvé un accord sur une nouvelle

législation européenne sur l’efficacité énergétique et

les économies d’énergie. Les États membres devront

présenter leur feuille de route pour la réalisation

d’économies d’énergie de 80% dans le secteur des

bâtiments d’ici à 2050. Le secteur de l’énergie sera

également contraint de réaliser 1.5% d’économies

annuelles dans tous les secteurs d’utilisation finale,

même si cette obligation a été édulcorée par les gouvernements de l’UE. Des instruments financiers

contraignants et une meilleure information au

consommateur via l’utilisation de compteurs

intelligents comptent parmi les mesures proposées dans

la directive, ainsi que des mesures de maîtrise de

demande en énergie qui vont réduire les coûts de

l’équilibrage de l’électricité et les factures

énergétiques. Reste à mettre la politique européenne de

quotas d’émissions en cohérence avec ces mesures

d’efficacité énergétique, afin de faire monter le prix du

carbone et de procurer des liquidités supplémentaires

aux pays de l’Union pour financer les économies d’énergie.

Quant à la directive européenne sur l’éco-conception,

qui fixe des normes d’efficacité énergétique sur les

produits, elle patine. Après les bons débuts de 2008 et

2009 (avec les veilles limitées à 1 W, la fin des ampoules incandescentes, etc.), le rythme des mesures

a considérablement ralenti : seulement deux produits

en 2010 (lave-linge et lave-vaisselle), un seul en 2011

(ventilateurs industriels) et pour l’instant deux en 2012

(climatiseurs et pompes). « On ne désespère pas

d’obtenir enfin une décision finale sur les chaudières

et chauffe-eau d’ici la fin de l’année. Egalement dans

les tuyaux pour la fin de l’année ou le début 2013 :

l’éclairage directionnel (spots), les aspirateurs, les

sèche-linge, les ordinateurs, les moniteurs », souligne

Edouard Toulouse.

Une coalition d’ONG, Coolproducts, a publié une

étude réalisée par Ecofys sur les bénéfices

économiques de ces réglementations, qui souligne que

le potentiel de réduction d’émissions de CO2 y est aussi

important que via le système de quotas. Les bénéfices

bruts sur la facture énergétique des Européens seraient de 120 milliards € par an d’ici 2020. Selon Ecofys, si

ces économies financières sur les factures énergétiques

étaient dépensées dans d’autres secteurs, jusqu’à un

million d’emplois pourraient être créés en Europe.

Contrairement à d’autres domaines de politique de

l’environnement, les ONG et entreprises du secteur

semblent d’accord pour aller de l’avant. Elles se sont

groupées au sein de la Coalition for Energy Savings,

qui rassemble aussi des architectes et des experts.

Plusieurs réseaux font valoir des amorces de transitions

énergétiques en Europe. La coalition européenne

Inforse dresse une banque de données sur les initiatives en cours. Elle présente des études de cas exemplaires, à

commencer par le Danemark lui-même, où Inforse est

basé. Cette ONG propose un scénario à 100%

d’énergies renouvelables pour le Danemark d’ici à

2030. De fait, Copenhague devrait être la première

ville zéro carbone en 2025. Déjà 36% des Danois se

rendent à leur travail en vélo. En 2025, un réseau

complet de pistes cyclables achèvera de rendre

obsolètes les automobiles dans la capitale danoise. En

amont, selon le porte-parole d’Inforse, le Danois

Günnar Olesen, seul un scénario de croissance zéro pourrait stabiliser la hausse des consommations

Page 21: Les dossiers de La Lettre du Solaire - Cythelia

_______Les dossiers de La Lettre du Solaire____________________Janvier-Février 2013 / Volume 3 N° 1-2______________

CYTHELIA sas Editeur : Alain Ricaud Rédaction : Mamadou Kane 21 / 28

d’énergie.

Source Agnès Sinaï, Actu-Environnement, le 18/07/2012

Marché des équipements dépressif

Le rapport du consultant californien SEMI qui vient

d’être publié sur les ventes et commandes fermes

d’équipements PV dans le monde ne prévoit aucune

amélioration et confirme la baisse continuelle observée

durant les six derniers trimestres. Après une chute à

son plus bas niveau au premier trimestre depuis la

collecte des données, une légère reprise de 2% est notée pour le second trimestre. Toutefois, la facturation

globale de 706 millions US$ enregistrée ne représente

que 35% de la facturation pour le même trimestre

l’année dernière. A l’exception d’une grosse

commande enregistrée au trimestre précédent, le

niveau global des commandes a chuté de 20% à 235

millions US$, atteignant son plus bas niveau depuis le

premier trimestre de 2010. Avec 0.33, le rapport

commande/facturation reste sous le seuil de parité pour

le cinquième trimestre consécutif. « Ce sont encore de

mauvaises nouvelles, un septième trimestre de

récession » souligne Aaron Chew, analyste chez Maxim Group de New York. Il partage l’avis de SEMI

que l’environnement extrêmement concurrentiel entre

les fournisseurs d’équipements semble devoir perdurer

en raison du faible niveau de commandes des

fabricants, couplée à de mauvaises perspectives de

reprise à court terme. Il ne prévoit aucune amélioration

d’ici mi-2013. En outre, explique l’analyste, la

dépression est accentuée par l’émergence d’un marché

secondaire pour les gros équipements. « Toutes les

entreprises qui ont échoué sont en cours de fermeture

et de liquidation. Environ 40 fabricants de cellules et wafers ont fermé en Chine. Leurs équipements sont

vendus aux enchères à moitié prix, ce qui permet à des

géants comme Yingli de vendre à moitié à prix. Les

mauvaises nouvelles pour les acteurs de ce marché

c’est qu’ils doivent rivaliser avec ça », a déclaré Chew.

Avec une grosse surcapacité jusqu’en mars 2011, les

prix des produits PV ont chuté de 65% l’an dernier,

réduisant drastiquement les marges des fabricants.

Mais cette situation pourrait être paradoxalement une

chance pour le marché, selon Chew. « Le temps est

lourd pour le solaire parce que personne ne gagne plus

d’argent, mais cela oblige les acteurs à être de plus en

plus compétitifs par rapport aux énergies fossiles et la

demande est bonne. Des marchés inespérés sont

maintenant majeurs comme le Japon, le Chili ou la

Chine. L’Allemagne et l’Italie vont être à la peine en

perdant les subventions qui soutenaient les marchés

mais le flambeau sera repris par la Chine, le Japon et

même les Etats-Unis », pense-t-il. Il prédit ainsi une

demande de 30 GW cette année, 50 GW dans 2 à 3 ans

et 100 GW à la fin de la décennie. Les besoins en

équipements de production seront donc importants. Cela semble irréaliste aujourd’hui en raison de la

surcapacité mais les investissements devraient repartir

à partir de mi-2013 selon ces prévisions ; et la

demande pourrait avoisiner les 40 MW en fin 2013.

L’enquête a été réalisée en collaboration avec le

consultant allemand VDMA auprès de 50 fabricants.

Source Marsha W. Johnston, REW.com, le 19/09/2012

Problématique principale du PV

Depuis plus d’un an, l’expansion continue du solaire

PV est couplée à une montée des défis pour l’industrie

globale. Le magazine RenewableEnergyWorld a posé

deux questions à un panel de décideurs et d’experts :

quel est le défi principal auquel fait face l’industrie et

quelles stratégies peuvent garantir une croissance de

long terme. Paula Mint, analyste spécialisée chez

Navigant Consulting s’est prononcée sur ces questions.

Malheureusement, l’expansion significative de

l’industrie durant les années passées constitue un des

défis principaux du solaire, et un facteur important

dans la chute historique des prix du cristallin. Les

prédictions de prix encore plus bas sont d’ailleurs des obstacles importants à l’indispensable augmentation

des prix. Pour contrer ces rumeurs, l’industrie solaire

doit revoir son histoire et se concentrer sur la qualité.

L’électricité solaire est une technologie de haute

qualité, fiable, générant à long terme une énergie aux

coûts d’opération et de maintenance (O&M) minimum.

Tous les systèmes solaires ont besoin d’entretien

(nettoyage) avec une probabilité de 100% de devoir

remplacer un onduleur. Toutefois, aucune technologie

ne peut se dispenser de maintenance et ceci constitue

un non-argument contre le solaire. La vraie valeur du

solaire réside dans son indépendance par rapport au taux de volatilité des utilités – et ceci est

particulièrement vrai pour la génération distribuée. Le

défi d’imposer cette vérité d’indépendance énergétique

est parfois intimidant mais s’avère crucial pour l’avenir

du solaire. Nous avons besoin de redéfinir le « retour

sur investissement » industriel en « retour vers

l’indépendance » (ces deux expressions ont le même

acronyme en anglais, ROI), parce que la valeur de

l’indépendance est trop élevée pour être quantifiée.

Source REW.com, le 25/10/2012

Page 22: Les dossiers de La Lettre du Solaire - Cythelia

_______Les dossiers de La Lettre du Solaire____________________Janvier-Février 2013 / Volume 3 N° 1-2______________

CYTHELIA sas Editeur : Alain Ricaud Rédaction : Mamadou Kane 22 / 28

Eolien chinois et petits projets PV au

secours de la croissance

Le Programme des Nations unies pour l’environnement

(PNUE) publie le bilan 2010 des énergies renouvelables et pointe la croissance de l’éolien

chinois et l’importance des petits projets

photovoltaïques en Europe. « La Chine, et les pays en

voie de développement sont actuellement les plus gros

investisseurs dans le secteur des énergies

renouvelables à grande échelle alors que l’Allemagne

continue d’avancer avec les toitures solaires ». Telle

est la principale conclusion du rapport « Tendances

mondiales de l’investissement dans les énergies

renouvelables 2011 » publié par mardi 5 juillet 2011

par le PNUE. Quant à l’avenir, il juge notamment que le gaz pourrait concurrencer les renouvelables…

L’agence estime qu’en 2010, les investissements

mondiaux dédiés aux énergies renouvelables se sont

élevés à 211 milliards US$, en hausse de 32% par

rapport à 2009. « Les fermes éoliennes en Chine et

l’installation de panneaux solaires sur les toits en Europe sont largement responsables de la hausse »,

avance le PNUE. Hors grands barrages hydrauliques,

l’énergie renouvelable a représenté 8.1% de la capacité

mondiale de production d’électricité dans le monde en

2010, contre 7.1% en 2009. Par ailleurs, ces énergies

ont représenté 34% des nouvelles capacités de

production d’électricité raccordées réseaux l’an

dernier. L’éolien, reste en tête avec près de 95 milliards

US$ investis en 2010, suivi par l’énergie solaire (86

milliards) et la biomasse et le recyclage des déchets (11

milliards).

Un autre constant est que le Sud progresse. S’agissant

des nouveaux investissements financiers, c’est à dire

les investissements pour les projets de grande échelle,

« pour la première fois, les économies en

développement ont dépassé les pays développés »,

explique le PNUE, précisant que 72 milliards US$ ont été investis dans les pays en voie de développement,

contre 70 milliards dans les économies développées.

La Chine devient ainsi le nouveau leader mondial avec

48.9 milliards US$ d’investissements publics, soit 28%

du total mondial. Bien que les sommes investies soient

bien en deçà des investissements chinois, de nombreux

pays en développement affichent des taux de

croissance élevés : l’Inde a augmenté ses

investissements de 25% (3.8 milliards US$), les pays

asiatiques, hors Chine et Inde, de 31% (4 milliards

US$), l’Amérique latine de 39% (13.1 milliards US$)

et l’Afrique et le Moyen Orient de 104% (5 milliards

US$). Les pays en développement ne sont cependant

pas les seuls à afficher d’importants taux de croissance

des investissements financiers. Parmi les pays

développés, « les Etats-Unis sont les grands

gagnants » souligne le rapport, précisant que ces

investissements ont dépassé les 25 milliards US$

contre un peu moins de 16 milliards en 2009. Les

investissements aux Etats-Unis ont bénéficié du plan

de relance et ont été dirigés principalement vers de

grands parcs éoliens. D’ailleurs, pour la première fois

aux Etats-Unis, la production électrique issue des renouvelables s’établit à 11.7% du total au premier

trimestre, contre 11.1% pour le nucléaire, selon le

service des statistiques du ministère de l’Energie. La

croissance des renouvelables est principalement due à

un bond de 52.2% de la production d’hydroélectricité.

L’éolien représente pour sa part 13% des renouvelables

(1.5 % de la production électrique totale). Quant au

gaz, il participe à hauteur de 32.9 % de la production,

en très légère hausse par rapport au 32.7 % affiché un

an auparavant. Enfin, le charbon décline légèrement et

participe pour 29% du total, contre 29.4% en 2010 et 31.1% en 2009.

Cependant, le rapport souligne que toutes les régions

n’ont pas connu une croissance des investissements

financiers en 2010. Les investissements européens ont

ainsi reculé de 22%, pour atteindre 35.2 milliards US$.

Le PNUE précise toutefois que cette chute « a été compensée par une hausse de la création de projets à

petite échelle, principalement dans le secteur des toits

solaires ». En l’occurrence, il explique que la forte

croissance des petits projets d’énergie solaire en

Europe est étroitement liée aux tarifs d’achat,

notamment en Allemagne, et à la forte baisse du coût

des installations photovoltaïques. S’agissant de ce

second point, le rapport évalue à 60% la chute du coût

de revient du mégawatt (MW) photovoltaïque depuis

mi-2008. En l’occurrence, le PNUE rappelle qu’en

2010, les investissements dans le petit photovoltaïque ont progressé de 132% en Allemagne (à 34 milliards

US$), de 59% en Italie (5.5 milliards), de 150% en

France (2.7 milliards) et de 163% en République

tchèque (2.3 milliards). Le PNUE anticipe un marché

« solide » en 2011, et cela, même si les baisses

rétroactives de tarif, annoncées en Espagne et en

République Tchèque « altèrent la confiance des

investisseurs ».

La croissance enregistrée en 2010 s’explique par trois

facteurs selon le PNUE : les aides financières pour

faire face à la crise financière de 2008, le niveau élevé

des prix des énergies fossiles et les tarifs d’achats

élevés accordés aux producteurs d’électricité verte.

Pour 2011, le PNUE considère que des surcapacités de

production dans l’industrie des renouvelables, la fin

des programmes de relance, la baisse des tarifs d’achat

et la compétition avec les centrales au gaz constituent les principales menaces sur les investissements. « Les

Page 23: Les dossiers de La Lettre du Solaire - Cythelia

_______Les dossiers de La Lettre du Solaire____________________Janvier-Février 2013 / Volume 3 N° 1-2______________

CYTHELIA sas Editeur : Alain Ricaud Rédaction : Mamadou Kane 23 / 28

centrales au gaz, plutôt que les énergies renouvelables,

pourraient être les principales bénéficiaires des

problèmes rencontrés par l’industrie nucléaire »,

prévient le rapport. Le document explique que, du fait

du « boom du gaz de schiste », les prix du gaz sont

restés entre 3 et 5 US$ par million de British Thermal

Unit (mbtu), contre 13 dollars en 2008. « Cette

situation incite les énergéticiens aux Etats-Unis, mais

aussi en Europe et ailleurs, à construire plus de

centrales thermiques au gaz aux dépens des contrats

d’achat d’électricité proposés aux projets d’énergies renouvelables », prévient l’agence.

Source Philippe Collet, Actu-Environnement, octobre 2012

Vers « moins cher que le réseau » ?

Cela a commencé par les endroits hors réseau où l’électricité était apportée ou produite sur site. La

production au diesel était battue. En 2010, l’électricité

solaire non subventionnée battait les prix de

l’électricité de réseau chez les principales "utilités" à

Hawaii. Durant la prochaine décennie, les résidents de

la métropole, soit 100 millions de personnes, vont voir

tomber la plus grande barrière de l’électricité solaire -

l’obstacle économique. Mais le coût n’est toutefois pas

la seule barrière et l’état fédéral devrait s’inspirer du

cas hawaïen où la parité réseau a été atteinte

discrètement par l’électricité solaire PV. D’une part,

les « utilités » se sont attaquées aux limites archaïques de la production locale qui compromettaient

l’expansion du solaire PV sur les toitures résidentielles

et commerciales. D’autre part, les autorités locales

détentrices des permis seraient probablement gênées

que plus de la moitié des permis soient délivrés pour

des installations solaires quand celles-ci deviendront

compétitives. De plus les mises à niveau et études

d’interconnexion coûteuses peuvent notablement

renchérir le coût de l’électricité solaire. Trois-quarts

des bâtiments résidentiels et commerciaux ne sont pas

adaptés au solaire en raison d’une mauvaise orientation ou d’ombrages, ou encore parce que les occupants sont

des locataires qui ne peuvent adhérer que dans le cadre

de programmes collectifs. Il y a bien évidemment un

contrecoup politique si les subventions pour le solaire

ne suivent pas la baisse des coûts, laissant le

contribuable en supporter l’essentiel des charges. Le

cas hawaïen n’est pas forcement intégralement

transposable mais recèle d’enseignements précieux

pour l’avenir de l’électricité solaire au niveau fédéral

américain.

Rapport : Hawaiian Sunblock: Solar Facing Unexpected Barriers Despite Low Cost from John Farrell

Source John Farrell, REW.com, le 20/11/2012

Guerre solaire : vers une hausse des

modules de basse qualité ?

La pression de la concurrence acharnée sur un marché

mondial en proie à une surabondance d’équipements et

à la chute des prix ces deux dernières années aurait-elle

conduit à une dégradation de la qualité des panneaux

solaires ? La réponse est « oui » selon certains

fournisseurs de matériaux, d’instruments de mesure de

site de fabrication ou d’assurance, réunis ces jours-ci

en Californie. Les experts ont constaté l’utilisation

accrue de matériels non standardisés pour les contacts

métalliques, pour les matériaux en face arrière des

modules et les encapsulants protégeant des rayons UV

et des autres agressions extérieures et pour l’isolation

des câbles métalliques. Les procédés de soudure ou de connexion des cellules à l’intérieur du panneau sont

aussi de plus en plus « artisanaux ». Bien sûr, il y avait

certainement des panneaux mal faits avant l’actuel

déséquilibre entre l’offre et la demande, survenu au

début de 2011. De nombreux fabricants, notamment

ceux qui sont devenus des acteurs majeurs, ont appris à

utiliser des équipements très sophistiqués et des

instruments de test dans leurs usines. Mais des données

récentes de test et de surveillance réalisées par des

cabinets indépendants montrent que « l’avarice » fait

école dans la lutte pour réduire les coûts et survivre. SolarBuyer, qui envoie des experts de la fabrication

solaire faire des vérifications en usine pour le compte

de promoteurs de projets et d’investisseurs, a constaté

un taux de défaut moyen de 8.8% pour les panneaux

solaires en sortie d’usine de fabrication, a déclaré Ian

Gregory, directeur général de la société de Boston.

L’intervalle des taux de défaut va de 5.5 à 22%.

« L’industrie dans son ensemble souffre de cette

mauvaise qualité. Quand vous pensez que vous pouvez

faire faillite dans les trois mois, votre priorité ira aux

flux de trésorerie et pas à la qualité », a déclaré Jenya

Meydbray, PDG de PV Labs Evolution, qui effectue

des tests de fiabilité des panneaux solaires. « Cela veut

dire couper les coins pour gagner quelques centimes

par watt sur votre coût de sorte à vous assurer un peu

de marge ». Il souligne que les principaux problèmes

rencontrés au cours des analyses sont la dégradation

des matériaux qui maintiennent les cellules entre elles

et le jaunissement des feuilles en face arrière et des

encapsulants. Certains fabricants utilisent moins de

silicone pour coller les boîtes de jonction à l’arrière des

panneaux, provoquant leur décollement et des risques

d’incendie. Les panneaux problématiques ne viennent pas seulement des fabricants chinois, qui ont une

longue histoire de lutte contre leur réputation de

produire du toc, mais également des producteurs

américains et européens. Bien que ces problèmes

soient surtout apparus chez les petits fabricants, on les

retrouve aussi chez des majors. La question du contrôle

de la qualité est apparue récemment dans le discours

public. Lors de la conférence solaire de Greentech

Media, près de San Francisco le mois dernier, les

intervenants des deux panels ont soulevé la question.

Brian Matthay, vice-président de la finance environnementale à Wells Fargo, a déclaré que les

panneaux solaires sont loin de gagner le label

Page 24: Les dossiers de La Lettre du Solaire - Cythelia

_______Les dossiers de La Lettre du Solaire____________________Janvier-Février 2013 / Volume 3 N° 1-2______________

CYTHELIA sas Editeur : Alain Ricaud Rédaction : Mamadou Kane 24 / 28

« commodities » car certains fabricants continuaient de

« rogner les coins ». Conrad Burke, directeur général

de DuPont Innovalight, a exprimé la même

préoccupation lors de la conférence. Dans une récente

interview, il a affirmé que DuPont, important

fournisseur de feuilles de Tedlar en face arrière et

d’autres matériaux, a testé les panneaux fabriqués avec

des matériaux de rivaux et a constaté l’utilisation de

matériaux de qualité inférieure qui dégradaient plus

rapidement la performance des panneaux PV. Il a dit

qu’il a parlé avec un fabricant de panneaux à la conférence et a été surpris d’entendre que ce dernier,

qu’il a refusé de nommer, offrait des panneaux de trois

niveaux. « Ce qui m’a choqué c’est que nous puissions

avoir une conversation de ce genre. Je crains que la

qualité soit sacrifiée au profit de la baisse des coûts »,

a ajouté Burke. Meydbray, Burke et Gregory n’ont

pas voulu nommer les fabricants qui ont des problèmes

de contrôle de qualité. Mais Burke a récemment fait la

une en relatant l’histoire de la désinstallation de

panneaux solaires de 24 campus de San Diego Unified

School District en Californie. Il était fabriqué par Solar Integrated Technologies qui a fait faillite depuis. C’est

General Electric qui a développé le projet et vend

l’électricité solaire au district scolaire via un contrat

d’achat de 20 ans. Peu d’entreprises acceptent de

divulguer les montants dépensés pour honorer les

garanties et le remplacement des panneaux défectueux.

Au moins une compagnie a remplacé les panneaux

solaires défectueux, mais en prenant la précaution de

faire signer une clause de confidentialité à ses clients.

Cette situation ne permet pas de vraiment mesurer

l’ampleur du problème de l’appel des cautions de garantie. La reconnaissance par First Solar de

paiements de grosses pénalités de garantie cette année

a donc surpris dans l’industrie. Quel impact cela a-t-il

pour les développeurs et les banquiers ? Lors de la

conférence, Matthay a parlé de négocier des garanties

très strictes parce que les investisseurs tablent sur un

projet d’énergie qui permet de produire de l’électricité

en continu pendant plus de 20 ans. Meydbray dit que

certains investisseurs n’ont pas mis beaucoup de

provision pour la garantie étant donné que des dizaines

d’entreprises sont tombées en faillite et que des

centaines d’autres devraient se retirer des affaires ou se faire racheter dans les années à venir. Les fabricants

ont bien senti qu’ils auraient à faire leurs preuves dans

ce contexte et sont à la recherche de contrôles fiables

auprès de PV Evolution Labs et d’autres fournisseurs

de services similaires. Celui-ci a d’ailleurs annoncé un

partenariat avec SolarBuyer pour préparer une liste de

fabricants de panneaux solaires à recommander aux

développeurs et investisseurs. Solar Insurance &

Finances, basée aux Pays-Bas, par exemple, n’octroie

les garanties ou bien n’assure des projets qu’après

avoir visité les usines d’où sortent les équipements solaires, selon René Moerman, fondateur de la société

et directeur de la stratégie, qui souligne avoir fait son

premier voyage en Corée en début du mois de

novembre. « Je ne fais confiance à personne. Pas

parce que je suis cynique, mais je ferai confiance

quand je verrai le rapport », déclare-t-il.

Source Ucilia Wang, REW.com, le 15/11/2012

Quel avenir pour le CSP en 2013 ?

A l’occasion de la 6ème édition du sommet CSP Today

Sevilla qui s’est réunie mi-novembre, la communauté

de cette filière a pu mesurer le chemin parcouru en

visitant les centrales de Palma del Rio II et Gemasolar.

Ce n’est pas un secret que cette filière se bat becs et

ongles pour avoir une place dans le mix énergétique.

L’industrie fait face actuellement à l’un de ses plus

grands défis, en raison du bas coût des autres sources

d’énergie et, plus important, de l’arrêt des subventions en Espagne. Mais, malgré en toile de fond un marché

européen du CSP en difficulté, les opportunités sont

encore nombreuses dans la mesure où l’industrie

conquiert de nouveaux marchés, technologies et

applications pour assurer sa pérennité et sa rentabilité.

Pour cette raison, la conférence a consacré beaucoup

de temps à la diversification industrielle et aux

nouvelles opportunités de marché et technologies. En

particulier, les experts se sont accordés sur la nécessité

de la baisse rapide des coûts et ont pris acte des progrès

substantiels effectués sur la seconde génération de sels

fondus, dans le domaine des composés hydrauliques et de l’hybridation, dont les effets seront visibles dès l’an

prochain. Cette rencontre a réuni de nombreuses

délégations internationales venant de Chine, Afrique

du Sud, Inde, Chili et Namibie. Elles ont pu partager

les avancées réalisées par les principaux développeurs

de la filière en Espagne comme Abengoa, Acciona,

ACS Cobra & Torresol Energy mais également

partager les préoccupations des nouveaux acteurs

mondiaux comme Eskom, l’indien Godawari Energy,

le namibien Control Electricity Borad, etc. Etaient

également présents les acteurs de la chaîne de valeur comme Aries, TSK, IDOM, Skyfuel, Areva, Novatec,

Hawe.

Source www.csptoday.com et REW.com, le 13/11/2012

Et qu’en dit le DOE ? Le département fédéral de l’énergie, DOE, a annoncé

le 17 décembre, un budget de 20 millions US$ pour

soutenir les projets de couplage de systèmes CSP à des

centrales fossiles. Ces systèmes hybrides constituent un

levier pour les infrastructures des centrales fossiles,

tels que les turbines ou les systèmes de transmission,

permettant de réduire le coût de production de

l’électricité solaire et d’accélérer la mise en réseau des

systèmes CSP. Actuellement, entre 11 et 21 GW de CSP pourraient être construits aux États-Unis – un des

marchés les plus porteurs – et intégrés à des centrales

fossiles existantes, soit assez pour alimenter entre 3 et

6 millions de foyers. Ce financement vise, à moyen

terme, à lever les barrières technologiques et

Page 25: Les dossiers de La Lettre du Solaire - Cythelia

_______Les dossiers de La Lettre du Solaire____________________Janvier-Février 2013 / Volume 3 N° 1-2______________

CYTHELIA sas Editeur : Alain Ricaud Rédaction : Mamadou Kane 25 / 28

commerciales pour l’implantation de systèmes CSP

rentables. De plus, la technologie CSP hybride peut

aider à plus réduire les coûts pour les projets isolés et

doper les innovations sur toute la chaîne

d’approvisionnement du CSP. Les projets sélectionnés

pour ce programme visent à concevoir, construire et

tester des systèmes compétitifs d’intégration CSP et

fossiles. Le DOE cible des applications dans les

industries, les universités et les laboratoires nationaux.

Les candidats doivent apporter 75% du coût total du

projet. L’Initiative SunShot est un effort national de coopération pour accélérer la compétitivité avec les

autres formes d’énergie d’ici la fin delà décennie.

Source DOE, décembre 2012

Bilan 2012 du solaire

2012 aura malgré tout, été une grande année pour le

solaire, avec d’improbables acteurs qui ont forcé sur la

surenchère au niveau des capacités de production

absorbables. Voici une synthèse de certains des

événements les plus marquants de l’année dans

l’industrie solaire, avec l’analyse d’experts dans le

domaine.

Innovation financière et coopération. Selon Tom

Kimbis, Vice-président du SEIA, l’événement le plus

décisif de l’année est à chercher du côté de l’aval, pas

sur le plan technique mais sur celui des innovations

financières – celles qui permettent de plus en plus aux

gens dans les pays développés d’être en mesure de se

payer du solaire sans avoir à prendre une deuxième

hypothèque sur leur maison. « L’innovation peut

intervenir sur toute la chaîne de valeur. Ainsi nous

pouvons constater une innovation phénoménale avec les différents modèles de leasing ou de tiers

propriétaire qui ont plus poussé le marché US que les

progrès sur les rendements des cellules », analyse

Kimbis. Selon le rapport annuel sur le solaire élaboré

par SEIA et GTM Research, il a été installé en 2012

aux Etats-Unis, 1 992 GW, contre 1 885 GW en 2011 –

et l’année n’est pas encore finie. En effet, au 3ème

trimestre, il a comptabilisé 684 MW de capacité solaire

dont plus de 118 MW pour le résidentiel. L’analyste

attribue ce record à l’émergence des modèles financiers

de tiers propriétaire pour les consommateurs, qu’il

compare aux options financières dans l’industrie automobile – dans lesquelles, au lieu de payer on fait

recours à du leasing ou d’autres options financières.

« Lever la barrière de l’investissement initial, voici la

vraie innovation portée par ce modèle », constate-t-il.

La collaboration financière en amont a aussi permis la

réalisation de nombreux projets cette année, par

exemple, les fermes solaires Letsatsi et Lesedi en

Afrique du Sud. Les deux ont été rendues possibles

grâce à des contributions du développeur américain

SolarReserve et de deux sociétés locales, Intikon

Energy et Kensani Capital. Au Pérou, OPIC s’est allié à la banque de développement d’Amérique latine,

CAF, et à un fonds d’investissement Conduit Capital

Partners, pour le financement de deux projets solaires

PV d’une capacité globale de 40 MW.

Surcapacité et baisse des coûts. Malgré le boom de la

demande aux Etats-Unis en 2012 et la croissance

estimée à 70% par SEIA (contre 14% pour le marché global), la surcapacité de production reste un problème

crucial pour l’industrie. Cette surcapacité a conduit à la

guerre de tranchée qu’on sait entre les producteurs

chinois et le département fédéral du Commerce – et

l’UE comme alliée de circonstance. Les fabricants

chinois sont en effet accusés de dumping pour écouler

leurs stocks excédentaires sur les marchés américains

et européens à des prix qui faussent la concurrence.

Cela a conduit les autorités américaines à appliquer des

taxes douanières sur tous les modules avec des cellules

fabriquées en Chine, soit entre 24% et 36% de taxes supplémentaires. Hélas, le vieil adage au sujet de

chaque nuage ayant une doublure argentée peut être

vrai, surtout si on regarde les choses d’un point de vue

global. En 2012, l’offre excédentaire conduit à de bas

coûts, qui à leur tour ont provoqué une expansion

mondiale dans les pays riches et les PED, tous désireux

de capitaliser ce faible coût du matériel. Marc

Norman, avocat chez Chadbourne & Parke LLP et

directeur d’Emirates Solar Industry Association (ESIA)

considère cette situation comme « une création

destructive » qui a donné aux PED une occasion

d’entrer dans le marché du solaire PV. L’analyste souligne que les bas coûts pourraient permettre aux

PED en particulier de bénéficier des technologies

solaires en zones hors réseau. « La technologie solaire

peut être appliquée hors réseau, par exemple pour les

zones rurales qui manquent d’infrastructures. C’est

une occasion en or pour une approche orientée

demande, par opposition à celle devenue maintenant

plus traditionnelle de top-down », ajoute-t-il. Un retour

aux sources en quelque sorte ! « La baisse des prix est

à double tranchant. C’est bon pour le déploiement, bon

pour le consommateur et a permis de décupler le nombre d’installations. D’autre part, cette baisse a

réduit drastiquement les marges des fabricants, ce qui

rend la survie plus difficile dans un contexte

concurrentiel exacerbé », approuve Tom Kimbis tout

en notant l’ironie de la situation.

Emplois industriels et faillites généralisées. Aux Etats-Unis, 2012 a été la preuve que la croissance de

l’industrie solaire survient plus rapidement que celle

des autres industries. Selon l’enquête sur le travail de

la Fondation solaire, les emplois industriels dans le

secteur ont augmenté de 13 %, soit 13 872 emplois en

plus en 2012 ; les statistiques du bureau fédéral du

Travail montrent qu’un emploi nouveau sur 230 est

créé dans le secteur solaire. Cette information peut

heurter dans le contexte global des nombreuses faillites

et consolidations de cette année, mais comme le dit

Kimbis, c’est une évolution normale pour une industrie naissante. « C’est exactement comme toute

Page 26: Les dossiers de La Lettre du Solaire - Cythelia

_______Les dossiers de La Lettre du Solaire____________________Janvier-Février 2013 / Volume 3 N° 1-2______________

CYTHELIA sas Editeur : Alain Ricaud Rédaction : Mamadou Kane 26 / 28

autre industrie. La compétition est farouche. C’est un

paramètre que l’industrie connaît depuis longtemps, en

particulier ces dernières années, dans l’informatique,

les télécoms, l’automobile, etc. ».

Source Vince Font, le 19/12/2012

Le solaire, un bon investissement ?

En plein débat sur le bouclier fiscal aux Etats-Unis –

c’est également le cas dans l’espace économique

européen – de nombreux investisseurs s’interrogent sur

les risques qui pèsent sur leurs portefeuilles. Dans ce

cadre, les analystes n’ont pas manqué de relever les

similitudes frappantes entre le taux de retour actuel sur

un investissement solaire et celui qu’il y aurait eu sur

un placement obligataire durant l’ère des hauts taux

d’intérêt de la fin des années 80. Beaucoup de gens sont farouchement opposés à des obligations en ce

moment et pour une bonne raison – le fait est que les

obligations ou autres outils similaires (en particulier

ceux qui sont garantis comme les bons du Trésor

américains, les obligations les plus sûres au monde), ne

payent tout simplement plus quoi que ce soit. Ce qui ne

fut certainement pas toujours le cas. A la fin des années

80, un investissement rapportait 8.5 à 9% (et même

plus pour les obligations à haut risque). Sans surprise,

de nombreux portefeuilles étaient constitués alors

d’obligations. Aujourd’hui, le taux d’intérêt se situant

autour de 1% tient les investisseurs à bonne distance, mais qu’en serait-il si ce taux était plus élevé ? On peut

raisonnablement estimer qu’avec des taux entre 8 et

10%, ils reviendraient en masse. Pourtant un secteur

pourrait offrir un tel rendement pour un investissement

à faible risque : le solaire. Voici comment.

Considérons un investissement de 15 mille US$ à un

taux hypothétique de 8%, une obligation à faible risque

de 5 ans, comparé au même montant investi dans

l’acquisition d’un système solaire résidentiel ou

commercial. L’obligation rapporterait 1 200 $/an (100

$/mois). Un système solaire moyen (5 kW) va coûter

15 000 $, compte tenu de 30% de crédit d’impôt

fédéral et des incitations des utilités) et va faire

économiser 125 $/mois à son propriétaire. Vu que

l’électricité produite est garantie, il est raisonnable de

considérer que l’investissement est à faible risque –

sauf à penser que le soleil ne brillerait plus ou que votre compagnie ferait faillite. L’argent économisé

peut être considéré comme un dividende. Maintenant,

après 5 ans de maturité de l’obligation, l’investisseur

revend et encaisse ses 15 000 US$. Pour comparer

cette idée d’encaissement de la vente d’une obligation

à l’échéance d’un placement solaire, disons que

l’investisseur souhaite vendre son domicile après cinq

ans. Une récente étude de Berkeley Lab. a examiné la

vente de 72000 logements en Californie de 2000 à

2009 et a conclu que les propriétaires solaires sont

presque toujours en mesure d’augmenter la valeur

de revente de leur maison au-delà du coût

d’installation du système. En d’autres termes, ils

récupèrent toujours leur argent. Avant cette étude, les

investissements solaires ont souvent été comparés à des

investissements de rénovation tout comme le

réaménagement d’une cuisine ou salle de bains, où les

propriétaires ne récupèrent pas leur argent (également

noter qu’en Californie, cette valeur ajoutée du solaire

n’est pas soumise à taxe). L’étude de Berkeley Lab. est

un argument très sérieux qui permet aux investisseurs

de voir les similitudes entre les gains issus de la

maturation d’une obligation mature et ceux issus de la

plus-value de l’ajout d’énergie solaire lors de la vente d’une maison. De plus, en ajoutant un système solaire,

un propriétaire peut se prémunir contre la baisse des

revenus de la vente d’électricité solaire comme effet

direct des augmentations de tarifs de l’électricité

conventionnelle. En Californie, le coût de l’électricité a

augmenté de 6.7% par an sur 30 ans (Source CPUC

Electric Rate Compendium, novembre 2011). Dans la

fédération, il est plutôt prévu une hausse moyenne de

12.64%. En revenant à l’exemple précédent, on fait une

hypothèse conservatrice d’une augmentation de 5% des

prix de l’électricité par an. Examinons l’argent économisé (considéré comme dividende) et le retour

sur investissement. Le propriétaire économise 1500 $

en année 1, 1575 $ en année 2 en raison de

l’augmentation du prix de l’électricité de 5% et ainsi de

suite. Donc un TRI de 10% en année 1 croît jusqu’à

24.2% en année 20. Le tableau suivant montre qu’un

propriétaire qui installe un système solaire aujourd’hui

aura économisé 49 597 US$ en 20 ans. Autrement dit,

celui qui n’aura pas fait ce choix, aura payé la même

somme en augmentation des tarifs d’électricité sur la

période considérée.

Année Economies (solaire)

US$ TRI

An 1

An 2

An 3

An 4

An 5

An 10

An 15

An 20

1 500

1 575

1 654

1 736

1 823

2 327

2 970

3 790

10%

10.5%

11%

11.6%

12.2%

15.5%

19/8%

25.3%

Total = 49 597 US$

Tableau 1 : Economies réalisées sur 20 ans grâce à l’installation

d’un système solaire de 5 kW aux USA

Les investisseurs avisés sont ceux qui gèrent très bien

leur portefeuille présent tout en exploitant toutes les

opportunités qu’offre l’avenir. Ceux-là verront que

l’investissement dans le solaire est non seulement

judicieux mais aussi extrêmement pratique. Comme le

coût de l’électricité augmente de façon prévisible, avec

un impact négatif sur le pouvoir d’achat futur, le

solaire devient un investissement financièrement attractif. De ceux dont les portefeuilles tablent sur la

longévité et la diversification, constituant un secteur de

Page 27: Les dossiers de La Lettre du Solaire - Cythelia

_______Les dossiers de La Lettre du Solaire____________________Janvier-Février 2013 / Volume 3 N° 1-2______________

CYTHELIA sas Editeur : Alain Ricaud Rédaction : Mamadou Kane 27 / 28

bon augure pour ses détenteurs. Il constitue ainsi un

choix intelligent et utile pour les personnes

économiquement prudentes et soucieuses de leur

croissance financière. L’analyse présentée ici, qui vaut

pour l’Europe et l’Amérique du Nord, est d’ores et déjà

applicable pour la plupart des pays émergents pour les

énergies renouvelables.

Source Mark Gusick, REW.com, le 18/12/2012

Dix prédictions pour 2013

Comme d’habitude, en cette fin d’année, les experts

s’attèlent à cerner les contours du secteur pour l’année

à venir. Voici les prédictions de Solar Freedom.

Selon l’analyste, les choses ne peuvent presque pas être

pires. Mais il prédit encore un petit moment de

dépression, jusqu’à ce que le secteur arrive à

rationnaliser la production et trouve de nouveau le moyen de faire des profits en aval ; cette capacité a, en

fait, été perdue en amont. Et considérant qu’il n’y a

plus lieu de craindre d’offenser les acteurs, bien

conscients de cette situation, il livre 10 prédictions où

la surcapacité tient une place importante.

1. Les prix des modules vont continuer de baisser de 5 à 10% en 2013. Cela signifie que le prix

moyen pour le premier client va être d’environ 60

c$/W – avec bon nombre de fabricants qui seront

même autour de 55 c$. Il n’y a aucune chance de

voir une remontée des prix en 2013. A la fin de

l’année, il sera donc possible d’avoir dans votre

magasin local deux modules solaires pour un

dollar.

2. Le jeu de dames chinois se poursuivra. En

effet, les grands producteurs chinois vont

continuer d’engloutir les petits et leurs capacités

de production. Les modules sont des produits qui

se distinguent par des bilans – et non pas par des

différences de performances mineures. Hélas, le

soutien public aux fabricants (dont se rendent

coupables tous les pays) déforme la réalité des

bilans. Les petits fabricants vont disparaître dans les poussières du canapé – et un demi milliard

US$ d’équipements de production solaire vont

jalonner les allées des marchés touristiques

asiatiques. Les plus faibles vont s’allier entre eux

ou juste disparaître. Il n’y aura aucune acquisition

significative d’entreprises (sauf par des

entreprises publiques) car personne n’acceptera

l’obligation de garantie sur la base actuelle. Les

technologies et équipements fiables vont être

vendus pour presque rien ou bradés par la faillite.

L’effet direct sur la capacité mondiale ne suffira

pas à augmenter les marges, juste à stabiliser le

niveau de la baisse. Ce regroupement éventuel

permettra le retour de profits entre 5 et 10% dans

la fabrication de modules à l’horizon 2015-16.

3. Les fabricants de modules vont poursuivre

leur diversification en aval. Principalement pour

trouver de nouveaux clients. Inévitablement, leurs

bilans vont être plombés par la nécessité de

financer des projets utilisant leurs propres

produits. Mais ces projets ne sont pas assez

rentables ou rapides pour permettre un flux

d’argent suffisant à soutenir la croissance rapide.

Donc celui qui aura la plus grande balance aura le

plus de chance de succès pour ces projets en aval.

4. Les prix des onduleurs vont continuer de

baisser de 5 à 10%. La Chine est un train de

marchandises de la fabrication et son prochain

arrêt s’appelle « onduleur ». Une fois encore, une

mauvaise nouvelle pour les profits des fabricants

allemands d’onduleurs, mais une bonne nouvelle

pour les consommateurs, et une nouvelle mitigée pour les installateurs et les constructeurs (voir ci-

dessous) ; et un vrai défi pour les leaders du

marché.

5. Les installateurs et constructeurs à grande et

moyenne échelle vont quitter le marché. Ou

changer de métier ou de modèles d’affaires. Ils sont évalués sur leur portefeuille et pas sur leur

chiffre d’affaires historique (parce que le revenu

historique est livré avec les engagements des

futures performances). Les profits de ces acteurs

ont été considérablement réduits avec les marges.

Avec des systèmes à 4 $/W, il reste juste 1 $ pour

couvrir les coûts de développement (soft) et du

travail – pas assez pour être rentable quand les

coûts de développement se montent à 1.5 $/W.

Sans une comptabilité créative, plus on est gros,

plus on perd d’argent.

6. La législation sera posée comme unique

recours contre le changement climatique au

niveau mondial. Mais rien ne se passera aux

Etats-Unis où la catastrophe est perçue comme

trop lointaine – malgré les récents désastres qui

sont des manifestations claires de ce phénomène. Au lieu de cela, le congrès américain va

approuver des politiques progressives bipartisanes

pour le financement de projets solaires.

7. Les utilities et autres fournisseurs de services

d’électricité vont intensifier leur guerre contre

le solaire. Bien sûr, nous savons tous que « le solaire est cher, sauf s’il est géré par notre

compagnie locale conviviale ». NON. Le net-

metering sera attaqué partout dans un effort

consolidé et coordonné. L’industrie solaire va

rester partagée sur la nécessité d’adopter une

position arrêtée sur le net-metering, parce que

Page 28: Les dossiers de La Lettre du Solaire - Cythelia

_______Les dossiers de La Lettre du Solaire____________________Janvier-Février 2013 / Volume 3 N° 1-2______________

CYTHELIA sas Editeur : Alain Ricaud Rédaction : Mamadou Kane 28 / 28

près de la moitié de l’industrie propose une

électricité bon marché à ses clients « distribués »

et l’autre moitié vend des produits et services aux

utilités. Le grand mensonge présentant le net-

metering comme un déplacement des coûts des

riches vers les pauvres va se poursuivre. Les

livres blancs et autres recherches estimables vont

être publiés et conforter les deux points de vue

opposés, tandis qu’Etats et commissions

d’énergie vont botter en touche et rester en retrait.

8. Les coûts « soft » vont continuer de croître en

pourcentage du coût total. Comme pour les trois

dernières années. Les coûts administratifs et la

bureaucratie ne sont pas faciles à réduire pour

deux raisons. D’abord, les fournisseurs d’énergie

vont redoubler d’efforts pour augmenter les coûts du solaire dans toutes les juridictions qu’elles

peuvent influencer ; paperasses et bureaucratie au

nom de la « sécurité » sont un bon moyen

d’atteindre ce but. Deuxièmement, il y a des

milliers de prestataires de services administratifs

– administratifs des organes de subvention,

développeurs de logiciels, gestionnaires des

interconnexions, etc. – uniquement employés

pour approuver ou rejeter la paperasse solaire.

Sans un effort à grande échelle, toute tentative de

réduction des coûts sera une goutte d’eau dans

l’océan.

9. Plus de sociétés et de produits financiers pour

les propriétaires. Sur la base des expériences

réussies de SolarCity, SunRun, Sungevity et

autres programmes. L’économie du solaire en

toiture va continuer à s’améliorer mais constructeurs et installateurs vont continuer de

lutter. Que ce soit dans le commercial ou le

résidentiel, la règle d’or va continuer de

s’appliquer sur le financement du solaire : celui

qui a l’argent dicte les règles.

10. Les expositions commerciales vont consolider. Il n’y aura plus assez de producteurs de modules,

onduleurs ou structures rentables pour remplir les

expositions. La manne chinoise des budgets de

communications va se tarir sauf pour les grandes

compagnies. Heureusement, les évènements à

venir seront rentables et bien fréquentés.

Source Barry Cinnamon, Solar Freedon Now, le 27/12/2012