les echelles - savoie.fr (les).pdf · paru et l'on ne dénombre ici outre les petites...

8
LES ECHELLES Appellations anciennes: Labisco (étape de la carte de Peut inger ? il y a en effet un lieu dit Labisco, - la Biscau- dière, Bisco -) Lavastrone, puis les Echelles (Ad Scalas :passage difficile). Population : 1493, 140 feux- 1561, 757 hab. - 1684: 800 communiants- 1729, environ 1 000 hab. - 1801, 1 245 hab. - 1848, 1 026 hab. - 1911, 937 hab. - 1936, 1 118 hab. - 1975, 1 197 hab. - 1982, 1 145 hab. Altitude : 386 m. Superficie : 375 ha. (dont 45 en forêt). A 23 km de Chambéry. Les Echelles ont formé un chef-lieu de canton (mandement) dès 1792 et le siège d'un archiprêtré dès 1801. Hameaux et lieux-dits : les Andrès, Badier, Bande, le Bois, la Croix de la Roche, les Echelles, le Crebet, la Grotte, le Maillet, Pont-Saint-Martin, le Villar. Les incertitudes du passé Etirée entre le plateau du Menuet et le Guiers, la commune a été certainement habitée dès l'époque romaine, on y a découvert quelques tombes gallo- romaines, des poteries, des monnaies, un fut de colonne, un chapiteau, une lampe funéraire. Les historiens se sont autrefois querellés pour déterminer l 'emplacement du bourg de Labisco signalé par la carte de Peutinger, les uns optant pour les Echelles, les autres pour Novalaise ou Lépin. De toutes les façons il y eut certainement ici un carre- four, un pont, une voie sur la berge et un bourg s les premiers siècles de l'ère chrétienne. Un haut-lieu de la Maison de Savoie Des chartes de 1042 signalent les droits du comte Humbert 1er sur l'église Les Echelles (Nice et Savoie 1861). 167

Upload: vudieu

Post on 08-Mar-2019

213 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

LES ECHELLES

Appellations anciennes: Labisco (étape de la carte de Peut inger ? il y a en effet un lieu dit Labisco, - la Biscau­dière, Bisco -) Lavastrone, puis les Echelles (Ad Scalas :passage difficile).

Population : 1493, 140 feux- 1561, 757 hab. - 1684: 800 communiants-1729, environ 1 000 hab. - 1801, 1 245 hab. - 1848, 1 026 hab. - 1911, 937 hab. - 1936, 1 118 hab. - 1975, 1 197 hab. - 1982, 1 145 hab.

Altitude : 386 m.

Superficie : 375 ha. (dont 45 en forêt).

A 23 km de Chambéry. Les Echelles ont formé un chef-lieu

de canton (mandement) dès 1792 et le siège d'un archiprêtré dès 1801.

Hameaux et lieux-dits : les Andrès, Badier, Bande, le Bois, la Croix de la Roche, les Echelles, le Crebet, la Grotte, le Maillet, Pont-Saint-Martin, le Villar.

Les incertitudes du passé

Etirée entre le plateau du Menuet et le Guiers, la commune a été certainement habitée dès l'époque romaine, on y a découvert quelques tombes gallo­romaines, des poteries, des monnaies, un fut de colonne, un chapiteau, une lampe funéraire. Les historiens se sont autrefois querellés pour déterminer l'emplacement du bourg de Labisco signalé par la carte de Peutinger, les uns optant pour les Echelles, les autres pour Novalaise ou Lépin. De toutes les façons il y eut certainement ici un carre­four, un pont, une voie sur la berge et un bourg dès les premiers siècles de l'ère chrétienne.

Un haut-lieu de la Maison de Savoie

Des chartes de 1042 signalent les droits du comte Humbert 1er sur l'église

Les Echelles (Nice et Savoie 1861).

167

Le tombeau de Béatrice de Savoie (selon Guichenon).

paroissiale détruite (par les Sarrasins) au siècle précédent. Le château du Menuet mentionné dans une bulle pontificale de 1107 remonte certainement au fonda­teur de la dynastie de Savoie soucieux de contrôler la route de Lyon-Turin et de garantir ses domaines locaux. C'est d'ailleurs sous le patronage d'Humbert­aux-Blanches-Mains que fut fondé le prieuré dépendant de celui de Saint­Laurent de Grenoble.

Vers le milieu du XIIIe siècle, c'est aux Echelles que s'établit Béatrice de Savoie, fille du comte Thomas, sœur des Comtes Amédée IV, Pierre II et Phi­lippe 1er, veuve de Raymond-Berenger IV de Provence, belle-mère de Louis IX de France, d'Henri III d'Angleterre, de Charles d'Anjou des Deux Si cil es et de Richard roi des Romains. Auréolée de tant d'alliances, mais aussi d'une remar­quable intelligence, connue et respectée dans toute 1 'Europe, Béatrice donna aux Echelles et au château du Menuet un éclat inégalé dans toute l'histoire. Elle mourut ici en 1266, ses filles lui firent construire un magnifique mauso­lée dans la ch.apelle du château. Le tout ayant été pillé par les troupes de Lesdi-

168

guières, on refit un tombeau à la com­tesse dans l'église paroissiale au xviie siècle, en réutilisant le gisant du premier monument ; hélas ! la Révolution détruisit le chef-d'œuvre, de pieuses personnes sauvèrent les derniers restes de la bienfaitrice, qui furent ensuite transférés à Hautecombe . Le château ayant disparu avec ses quatre tours d'angle, sa chapelle et son grand logis, il ne reste rien ici de la bonne comtesse Béatrice, sinon un agréable et bon sou­venir. L'ultime vestige de ses trésors et de ses collections est actuellement dans le trésor de la cathédrale de Chambéry, un magnifique dyptique bysantin du x e siècle miraculeusement sauvegardé et retrouvé au siècle dernier.

La commanderie

Béatrice avait d'abord pensé léguer sa seigneurie aux Chartreux, mais ces der­niers n 'ayant pu, du fait de leur règle, s'engager à recevoir chez eux sa sépul­ture, la comtesse traita avec l'ordre des Hospitaliers de Jérusalem. Ceux-ci éta­blirent ici un chapitre et un hôpital, pro­voquant la disparition de l'ancien

prieuré, et si la paroisse relevait de l'évê­ché de Grenoble, elle n'en était pas moins desservie par un des religieux.

Le repli de l'Ordre à Malte et en Europe occidentale, les nouvelles mœurs religieuses, tout contribua à faire décliner la communauté : il n'y eut bientôt plus qu'une dizaine de religieux au XVI• siècle (contre une quinzaine deux siècles auparavant), l'on tomba vite à sept, puis à quatre, tous de bonnes . et nobles familles très attachés à leurs domaines, à leurs dimes, à leurs fours et moulins banaux, et à leurs droits sei­gneuriaux (sur les grains, sur le bétail, la chasse et la pêche). Le commandeur ne réside plus régulièrement ici dès le XVII• siècle, grand personnage d'autant plus mal connu qu'il délègue ses pouvoirs et fonctions à des administrateurs laïcs ou religieux souvent impopulaires. Les habitants peuvent se lamenter sur la dis­parition de l'hôpital et des aumônes, les visiteurs généraux de l'Ordre inspectant le Grand Prieuré d'Auvergne dont dépend la commanderie, peuvent multi­plier les recommandations, cette der­nière ne cesse de perdre tout prestige, ce qui explique combien sa disparition en 1792 ne suscita aucun regret. Néan­moins il reste de cette antique institution la résidence que se fit constru.ire au début du XVII• siècle le commandeur Dandelot de Greslée, après le démantè­lement du château, belle et grande mai­son avec ses fenêtres à meneaux, qui sert actuellement de mairie, on y vivait assez bien pour que les religieux n'aient jamais décidé de remettre en état le châ­teau de Menuet en dépit de leurs engage­ments initiaux.

Ennuis et avantages· de la frontière

Dès le traité de Paris de 1355, les Echelles sont un bourg frontière d'autant plus difficile que les relations

170

entre la France et la Savoie étaient sou­vent mauvaises et que le territoire de l'Entre-deux-Guiers était contesté entre les deux puissances. La fin du Moyen­Age fut particulièrement agitée, tout comme le XVI• siècle : en 1591 le pro­testant Lesdiguière lieutenant-général en Dauphiné pour le roi He~ri IV arrive ici avec 1 200 hommes et deux canons, la ville tombe en deux jours, il en faut trois encore pour faire capituler Aubert de Corbeau de Saint-Franc qui tient le château, le tout ne sera repris que l'année suivante par les ligueurs du duc de Nemours. Trois ans plus tard, cepen­dant, le terrible Dauphinois revenait et s'emparaît à nouveau de la ville, bien décidé cette fois à faire disparaître le château, il n'en eut pas le temps, mais la revendication française demeura, le duc Charles-Emmanuel ne céda qu'en demandant en compensation le déman­tèlement du château voisin et ennemi de Miribel. La paix de Lyon marqua ainsi l'abandon et la· ruine de l'ancien châ­teau et laissait une ville pantelante et ruinée après tant de sièges et d'incen­dies.

Par la suite, la vie retrouva son calme sauf pour les contrebandiers qui fai­saient des Echelles leur centre de prépa­ration et de "travail" : les plus célèbres lieutenants de Mandrin étaient du bourg, et souvent de bonnes familles, ainsi François Dhuet fils d'un receveur des tabacs et du sel ou Joseph Riondet "négociant". En 1754, d'ailleurs sur soixante contrebandiers demandés par la France aux autorités savoyardes, seize sont domiciliés aux Echelles. La contre­bande compensait le faible commerce local, car le grand passage international était au Pont de Beauvoisin ne laissant ici que de simples relations locales, d'ailleurs le pont était de mauvaise qua­lité et tout était prétexte à la fermeture de la frontière au moins jusqu'à la grande alliance franco-sarde de 1775, mais les mauvaises habitudes du gouver­nement de Turin reprirent de plus belle après 1815.

Les Eche//es et la plaine d'Entre-Deux-Guiers (Cliché A. Palluel-Guillard).

Les industries

L'intense trafic routier en perpétuel accroissement depuis le XVII• siècle ne pouvait manquer de susciter ici bien des activités : en 1804, l'ensemble était encore modeste ; selon le curé : "com­merce fort actif en toiles de Voyron , beaucoup de boutiques de marchands, beaucoup trop de cabarets, les artisans de tous les états y sont nombreux, mais ne paraissent pas riches ... " . Quelques années plus tard le préfet Verneilh note cependant : "Depuis quelques temps, il s'est élevé aux Echelles une fabrique de toile de chanvre et de lin à l'instar de celle de Voiron ; l'établissement compte 60 métiers et on fait de plus travailler en dehors ... " ce qui donnait environ 400 pièces annuelles dans l'entreprise et plus de 1 500 pour toute la région. Le réta­blissement de la frontière en 1815 n'arrangea rien, en 1832 l'usine a dis­paru et l'on ne dénombre ici outre les

petites activités habituelles que 23 aubergistes, 7 boulangers, 10 cordon­niers, 15 tisserands et 12 tailleurs très répandu : "la commune n'est dotée d 'aucune fabrication et ne fait aucun commerce par suite des entraves appor­tées par les règlements douaniers. Les foires y sont peu fréquentées parce que rien ne peut ici les alimenter et le peu de personnes qui s'y rendent vont faire leurs emplettes sur la partie française de la localité où ils font par la même occa­sion les dépenses de leur consommation, en sorte que les quatre foires principales des Echelles sont fort peu avantageuses au pays ... les passagers, voyageurs et voituriers ne séjournent point dans le bourg, mais ils se rendent directement à Entre-Deux Guiers (France) ... les voya­geurs étrangers ne séjournent pas. Les routiers et voituriers qui en petit nom­bre fréquentaient cette route, y optent quelques fois une nuit seulement alors qu'ils . ne peuvent mieux faire ... en résumé, cette commune désavantagée de

171

toutes manières et dont la population va graduellement en diminuant ne présente rien qui puisse la faire prospérer, appor­ter du trafic et par là même de la con­sommation ... " l'Annexion de 1860 sauva la situation, le curé Trollier sou­cieux de tirer ses fidèles de la misère tout en garantissant le salut de leurs âmes s'entendit en 1867 avec des industriels lyonnais ravis de trouver ici un proléta­riat docile et peu exigeant d'où l'établis­sement de métiers à tisser les taffetas à bon marché et bientôt même d'un ate­lier pour vérifier et mesurer les pièces avant de les expédier à Lyon, l'entre­prise qui regroupa jusqu'à 150 person­nes s'éteignit seulement à la veille de la guerre. Elle avait été détrônée par une nouvelle spécialité :la gainerie, dès 1890 Celestin Michel s'était lancé dans la fabrication des écrins et des étuis, en 1930 la maison Siegel et Stickmann employait 150 ouvriers. Tout le début du siècle fut d'ailleurs une période de telle activité industrielle : utilisant les eaux du Guiers et le chanvre local la cor­derie des Echelles produisait des ficelles de luxe, mais aussi des fils de cellulose qui unis au jute servaient à la fabrica­tion de sacs et de tapis. Une fabrique d'articles de sports, une autre de poteaux (téléphoniques) "injectés" (de sulfate de cuivre pour en accroître la longévité), une tuberie, il n'en fallait pas plus pour oublier le marasme d'antan etcroire à un avenir industriel pour la petite cité. Les guerres, les cri­ses, les concentrations eurent raison de la plupart de ces établissements et de ces espoirs, tubes, meubles et pâtes à papier continuent les traditions d'antan non sans difficulté du fait de la conjoncture et des transports.

Stendhal

Les Echelles peuvent s'enorgueillir d'un certain rôle littéraire du fait de Romain-Félix Gagnon notable local et

172

oncle de Stendhal qui traça sur lui et sur le bourg de charmantes pages dans la vie "Henry Brulard" :

"Il faut parler de mon oncle, cet homme aimable qui portait la joie dans la famille quand des Echelles où il était marié, il venait à Grenoble. Mon oncle Romain Gagnon ne venait probable­ment à Grenoble vers 1795 ou 1796 que pour voir ses anciennes maîtresses et pour se délasser des Echelles où il régnait, car les Echelles sont un bourg composé alors de manants enrichis par la contrebande et l'agriculture et dont le seul plaisir était la chasse. Les élégances de la vie, les jolies femmes gaies, frivo­les et bien parées, mon oncle ne pouvait les trouver qu'à Grenoble. Je fis un voyage aux Echelles, ce fut comme un séjour dans le ciel, tout y fut ravissant. Le bruit du Guiers, torrent qui passait à deux cents pas devant les fenêtres de mon oncle, devint un son sacré pour moi et qui sur le champ me transportait dans le ciel... mon divin séjour aux Echelles est donc de 1790 ou 1791.

J'avais sept ou huit ans ... Ma tante, Camille Poncet, mariée à mon oncle Gagnon, grande et belle personne, était la bonté et la gaîté même ... elle avait une sœur de la beauté la plus fine, du teint le plus pur et avec laquelle il me semble que mon oncle faisait un peu l'amour. je ne voudrais pas jurer qu'il n'honorât aussi de son attention la Fan­chon, la femme de chambre factotum, la meilleure et la plus gaie des filles quoique point" jolie .. . '' .

Stendhal nous fait connaître ainsi le petit monde des notables locaux, sa tante qui avait préféré le brillant Romain Gagnon, jeune avocat de Gre­noble "revenant d'émigration à Turin" à un de Corbeau, appartenait à une veille famille de robe les Poncet, dont la maison (devenue ensuite la cure) enchanta le jeune garçon "elle était le quartier général de la gaieté. Cette mai­son délicieux avait une galerie de bois et un jardin du côté du torrent du

Guiers ... ", il y avait aussi les de Bonne de Savardin, autrefois simplement Bonne ou Bonnae ; grandis comme notaires, châtelains, receveur des doua­nes et fermiers des commandeurs : "Ils prétendaient fort à la noblesse, je ne sais même pas s'ils ne se disaient pas parents de Lesdiguières .. . Bonne l'aîné, qui cul­tivait le domaine de Berland à dix minu­tes des Echelles... était le meilleur des hommes, son frère, M. Blaise, le notaire en était le plus nigaud. On se moquait toute la journée de M. Blaise qui riait avec les autres. Leur frère Bonne­Savardin, négociant à Marseille, était fort élégant, mais le courtisan de la famille, le roué que tous regardaient avec respect était au service du roi à Turin .. . ".

Le bourg et ses habitants

Au Moyen-Age le bourg était fortifié d'une enceinte circulaire, qui disparut assez vite et qui ne paraît pas avoir été d ' une grande utilité lors des guerres. En 1493, l'évêque de Grenoble en visite

pastorale ici, déplore de voir le cimetière entourant l'église envahi par le bétail, le marché et par des femmes qui y tissent le chanvre en chantant des couplets pail­lards. En 1561 le grand dénombrement révèle 68 bœufs, 58 vaches, 46 vœux, 28 brebis et 33 chèvres pour 757 habitants, car les Echelles n'ont jamais cessé d'être aussi un centre agricole, avec une importante culture de chanvre le long du Guiers, d'ailleurs plus du tiers de la population réside alors dans les hameaux.

Les XV re-xv me siècles n'apportent en apparence que des incendies d'autant plus facilement dangereux que les toits sont en bois. En 1962 une bonne partie de l'église est ainsi ravagée, en 1772, 63 maisons sont détruites et six mois plus tard le bâtiment du tabellion et du cadastre. En 1729 Mgr de Caulet note que l'église Notre Dame d' Annoncia­tion est couverte de tuiles avec un clo­cher à la croisée du transept, ce qui avec la maison des commandeurs représen­tait les deux seuls monuments de la commune.

La rue principale au début du XX.e siècle (Cliché A. Palluel-Gui liard) .

173

J

Peu de célébrités : Grillet mentionne seulement dans son dictionnaire histori­que le père Balthazard Cavat de la Com­pagnie de Jésus qui s'illustra dans l'apo­logie du catholicisme tridentin en Bavière mais qui ne semble avoir guère laissé de trace dans son pays d'origine. Beaucoup plus intéressant est le déve­loppement aussi bien des aubergistes que des robins : juges, procureurs, curial, métral, notaires, fonctionnaires· et employés en tous genres. Une école est signalée dès 1692, le tabellion dès 1726.

On se rappelle moins ici la Révolution que le passage triomphal du pape sur la route du sacre de Napoléon en novem­bre 1804, mais ni la crise révolution­naire, ni le marasme des lendemains de 1848 et de l'Annexion ne favorisèrent la transformation du bâti traditionnel. En 1843 il avait fallu détruire le clocher pour éviter l'effondrement des voûtes de l'église, mais la ruine de celle-ci s'accentuant il fallut se résoudre à la démolir et à en construire une nouvelle sur l'ancien cimetière voisin (le nouveau étant installé à Menuet), l'inauguration du nquvel édifice eut lieu trois ans après en 1848 (architectes Fournier et Flan­din).

En juin 1940 on crut bien à l'anéantis­sement du bourg, car les troupes fran­çaises entendirent arrêter ici l'offensive

174

allemande pour mieux protéger Greno­ble et Chambéry, la bataille fit rage toute la journée du 24, ce ne fut que le soir que profitant de la nouvelle de l'armistice franco-italienne, les Français purent se retirer en ordre sur Saint­Laurent. La dernière génération accé­léra les mutations, les liens se sont ren­forcés avec Entre-Deux-Guiers, la sta­gnation de la population n'a pas empê­ché la ville de s'étendre aussi bien vers Saint-Christophe que vers Chailles la récente déviation routière a fait enfin disparaître l'embouteillage traditionnel du centre, il avait beau remonter au début du XIX< siècle, on n 'avait jamais pu s'y habituer, même si toute la seconde moitié du siècle fut fort tran­quille. L'agriculture n'a cessé de décli­ner : 23 exploitants, 30 hectares cultivés en 1980, mais en 25 ans le troupeau bovin augmentait de 50o/o (323 têtes en 1980). Depuis 1970 les Echelles ont découvert l'intérêt du tourisme en même temps que la qualité de la vie (Résidence du 3< âge, stade, gymnase, rénovation de l' habitat et du centre !).

L'histoire des Echelles n'a jamais été une évolution continue, bien au con­traire ! à l'image de la campagne alen­tour, 1 'aspect extérieur du bourg corres­pond mal à l'importance de son passé, il ne faut se fier ni aux apparences exté­rieures, ni à celles du temps présent.