les esclaves du soufre en indonésie

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Page 1: Les esclaves du soufre en indonésie
Page 2: Les esclaves du soufre en indonésie

Le Kawah Ijen, sur l’île de Java, est la principale zone d'extraction du soufre d'Indonésie.Le dépôt de cette substance jaunâtre se situe à l'intérieur même du cratère. Le bord ducratère a été somptueusement sculpté par l’érosion. Au fond, un immense lac d’eauturquoise s’est formé. Au bord du lac, un gigantesque panache de fumée jaune sort dusol. C’est à cet endroit exact que travaillent les mineurs.

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Ce volcan aux couleurs époustouflantes, veutnous faire comprendre que l'homme n'est pas lebienvenu au cœur de cette montagne. Leminerai est exploité par les travailleurs locauxqui travaillent souvent au plus près du soufreavec des équipements et protectionssommaires. Chaque matin, ces forçats dévalentau pas de course, les 3 km de descente jusqu’aulac diaboliquement bleu, au bouillonnementmortel et à la température constante de 50°.

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Petit à petit, les mineurs récupèrent ce soufregazeux sortant des entrailles de la terre. En fait, ilsrécupèrent les vapeurs de soufre à l’aide de grostuyaux qu’ils refroidissent en les arrosant d’eau. Lavapeur se condense à la sortie du tuyau et prendla forme d’un liquide rouge-orange.

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Vue sur le volcan Kawah Ijen et sa fumée de soufre

Puis, par refroidissement par l’air, le soufre sesolidifie peu à peu prenant alors sa couleurjaune si caractéristique. Ces blocs de soufresont ensuite récupérés par les mineurs puistransportes hors du cratère. Les plus bellespièces, sculptées par Dame Nature, sontvendues aux touristes contre des gâteaux, descigarettes ou de l’argent …

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Les porteurs de soufre effectuent chaque jour 2 ou 3 fois le trajet entre le parking, et le fond du cratère, où ils pèsent et vendent leur soufre. Il faut dire que leur travail est très pénible.

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Ils parcourent 6 km aller-retour, dans des pentesterreuses et glissantes ou dans un labyrinthe decailloux.

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Si à l’aller leurs paniers sont vides, au retour, ils portent plus de60 kg sur le dos. Ils ont des cicatrices sur les épaules, leur corpsest déformé. Ils sont tous plutôt petits et maigres et on sedemande bien comment ils peuvent y parvenir.

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Les hommes travaillent 7/7 jours et font 2allers retours par jour. Sachant qu'un aller-retour est égal à 6h de marche et que le poidsdes pierres varie entre 60 et 80kg, on sedemande vraiment comment ils peuvent yarriver ? c’est vraiment stupéfiant ! Sur lechemin, les porteurs demandent des bonbonset autres victuailles, aux touristes, de quoi leurdonner un peu de force pour continuer.

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Si vous vous rendez un jour àKawah Ijen, ne vous étonnezpas si un porteur de soufre vousaccompagne pendant tout letrajet. Ils ont pris l’habitude dele faire avec les touristes, et ilsattendent bien sûr un peud’argent à l’arrivée. Enrapportant deux fois 60 kg parjour, ils peuvent donc espérergagner 180 000 roupies : 15euros…

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Inutile de dire qu’ils ne vivrontsans doute pas vieux.Ce travail représente un salaireconsidérable pour leur famille,même s'il signifie pour eux definir les poumons brûlés à 40ans.

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C'est impressionnant de se dire qu'ils doiventrester sous cette fumée pendant plusieursminutes, de devoir tout remonter et deredescendre sans jamais tomber. De les voirtravailler dans ces conditions, ne portantqu'une simple paire de bottes, sans gants etsans protection.

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L’intérieur du volcan : un cratère gris, avec au milieu un lac cyan et des fuméesjaunes. Selon l’orientation du vent, on sent une odeur d’œuf pourri. Mieux vautavoir avec soi un masque ou un foulard, car lorsque vous vous prenez le nuage desoufre en plein visage, cela devient irrespirable. Pas seulement pour l’odeur, maisparce que cela vous brûle tout simplement la gorge, vous toussez.

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Une fois sorti du nuage defumée, vous respirez ànouveau beaucoup mieux.Mis à part cet aspectdésagréable, le spectacleest magnifique. Il estnormalement interdit auxtouristes de descendredans le cratère, mais tousle font, poussés etaccompagnés de leursporteurs. C’est aussi pourcette raison qu’ilsdemandent un petitquelque chose à l’arrivée.

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La descente est un peu périlleuse, mais il suffitde prendre son temps. D’autant plus que l’oncroise des porteurs de soufre aux panierschargés, et qu’il faut leur laisser le passagelibre. Çà et là, ils déposent leurs paniers surdes rochers le temps d’une pause.

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Partout, des traces jaunes demeurent sur les pierres. Tout en bas du cratère, prèsdu lac, de gigantesques tuyaux ont été installés pour acheminer le soufre.D’énormes nuages de fumée s’en dégagent non-stop. A terre, on peut voir dusoufre à l’état liquide, de couleur orange. Lorsqu’il refroidit, et durcit, le soufredevient jaune pâle.

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Si l’eau est d’un beau bleu, vous ne vous ybaignerez pas ! L’eau se mélange au soufre etla température y est très élevée, il s’agit de l’undes lacs les plus acides du monde…

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Les touristes ont déjà toutes les peines dumonde à monter puis à descendre le cratèreKawah Ijen, mais quand on observe tous ceshommes qui le font chaque jour, c’est là quel’on s’aperçoit qu’il faut beaucoup de courage !

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D’ailleurs, quand on regarde, estomaqués, les porteurs de soufre réaliser ce trajet chargés comme des mules et ce bien plus vite que vous, on se dit, c’est vraiment fou ! Si le spectacle du cratère est hallucinant, le va-et-vient de ces hommes l’est tout autant.

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Pour se rendre à Kawah Ijen, il faut d’abord s’y rendre en jeep car la « route », dans un état désastreux, est impraticable à tout autre véhicule. Ensuite il faut payer l’entrée, le droit de prendre des photos, les porteurs etc., mais le voyage en vaut vraiment la peine, croyez-moi !

Ces mineurs sont à mes yeuxde véritables héros. Et chaquefois que je mangerai du sucreen poudre je penserai à cesvisages souriants que la vie n'apas gâté, car parmi cesutilisations, le soufre sert àraffiner le sucre.

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Voici l'usine de traitement de soufre qui estrécolté dans le cratère de Kawah Ijen. Lesouvriers le font liquéfier à 240 degrés pour lefiltrer puis le font solidifier à nouveau pour lecasser en petits morceaux et le conditionnerdans des sacs.

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Dans ce diaporama j’ai voulu montrer cesmineurs dans leur travail harassant, en mettanten valeur leurs souffrances, leurs difficultés, etles dangers quotidiens de leur labeur, pour unsalaire de moins de 50 € par mois, une misère !

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Les couleurs sont surnaturelles. Une fumée dense et mystique qui,comme un écrin, cache la beauté de ses entrailles. Une terreinhospitalière où l'homme n'a pas sa place mais que les réalitéséconomiques poussent les plus nécessiteux à s'enrôler pour l'aventure.

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