les États-unis dans un tourbillon de crises: « backstories » george ross université de montréal
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Les États-Unis dans un tourbillon de crises: « backstories » George Ross Université de Montréal
Crises =? Tourbillon de crises = ?
Argument cru
Les Etats-Unis sont au milieu du gué
Proposition de base
Ce grand pays se trouve dans une période ou de vraies crises (de la politique démocratique, de l’économie, de l’environnement, et d’autres) se combinent avec des processus de changements profonds en route (problèmes sociaux, positionnement internationale, identités)
…Donc grandes incertitudes!
Ce n’est pas « business as usual ». Ces crises et changements de longue durée risquent d’interagir d’une façon imprévisible. Demain peut être bien différent d’aujourd’hui
Cours: Choix de méthode interdisciplinaire – un survol des tendances lourdes qui vont mobiliser divers approches disciplinaires
Nos résultats seront d’une grande importance pour comprendre les Américains, d’abord, et aussi pour juger l’avenir des autres, y compris nous
Introduction par l’histoireLes conférences de cette semaine vont surtout
focaliser sur aujourd’hui et les trajectoires vers un avenir proche
Nous allons introduire avec les « backstories » du contemporain pour établir des paramètres et signaler les questions critiques.
Comment les E-U ont-ils construit leurs situations contemporaines?
Backstory of a political problem
1. Crise Politique « made in USA? Visible tous les jours au Congrès, dans les médias, au
niveau des États, aux élections, à la Cour Suprême, dans les sondages…
Au centre de cette crise : guerre de tranchées partisane Républicain-Démocrate
Les partis politiques sont en désaccord profond sur leurs choix fondamentaux de société et les rôles de l’État
Ce désaccord rend les compromis, et souvent les décisions, parfois presqu’impossibles
La guerre partisane se manifeste aussi dans un blocage des institutions. Les « checks and balances » des fondateurs sont très utiles pour empêcher la marche de la machine fédérale
Cette guerre vient de loin! Après 1945, il existe des restes de lutte anti-New Deal = libéralisme
économique, anti-étatisme fédéral - mais très minoritaire. La société est à peu près unifiée par la croissance économique et la Guerre froide
1964 Élections Présidentielles: Goldwater vs Johnson – G. combine des thèmes économiquement libéraux avec agressivité dans la Guerre froide. Perte sèche, mais il y avait des annonces du nouveau!
Après 1965 – les États du Sud deviennent vite républicains (ayant été démocrates depuis la Guerre de Sécession) à cause du Civil Rights Act. La base électorale et les tendances idéologiques des républicains commencent à changer
1960s – mouvements de protestation sociales anti-guerre, féministe, pacifiste, et autres suscitent des réactions pro-républicaines qui devient plus parti de l’ordre socialement conservateur, en plus économiquement libéral. Durcissement des divisions sociales!
Tournant de 1970-1980: Offensive républicaine? Événement clé: 1970s Faillite du Keynésianisme dans
une spirale inflationniste et livraison du monétarisme (et néolibéralisme) par la Réserve Fédérale et les économistes convertis
1980 Reaganisme triomphant – conservatisme social (anti-syndical, anti-aides sociales, religiosité), économie néolibéral, bellicosité international, « strict constructionism » à la Cour Suprême
Derrière: Une nouvelle droite néolibérale cherche l’hégémonie idéologique en bâtissant ses propres institutions – think-tanks, associations professionnelles, medias, mouvements religieux tous dirigées contre les « liberals ». Du travail bien fait!
Lire: Robert Horwitz, America’s Right (Polity: 2013)
Pères Fondateurs
1990s-aujourd’hui L’argent coule à flots vers le GOP: pour élections, pour
acheter des politiques publiques favorables aux donateurs– vers « Winner Take All Politics » (Paul Pierson)
Sous Clinton: Éléments du Parti républicain se droîtise de plus en plus –populisme anti-élitiste, anti-immigration, économie néolibéral, ingérence impériale partout dans le monde – Newt Gingrich « Contract for America » 1994
Bush fils: Baisse impôts des riches; « trickle down » pour les autres; 9/11 Afghanistan et Iraq; dérègelemtnation; fondations de la crise économique
Leçon: droitisation des Républicains et la politique plus généralement c’est du sérieux.
Obama l’ennemi mortel? Stratégie: Refuser tout compromis avec les démocrates, marche en tirant les démocrates plus à droite
À Suivre…Un Congrès de tribus idéologiques incapables
de décider = 10% de taux de crédibilité
Un Président, tiré entre ennemis de droite et critiques de gauche, obligé de louvoyer
Et dans les États – rouge et bleu deviennent des bastions protégées qui nourrissent le durcissement au niveau fédéral
L’argent détermine-t-il les politiques?
Entre temps à New York city
2. Crise ÉconomiqueJe vais en parler en détail plus tard cette
semaine, donc schématique ici
La plus grande crise financière économique globale depuis 1929, qui commence à Wall St en 2007-8.
Ses débuts sont intimement liées aux politiques économiques et monétaires poursuivies aux États-Unis depuis 30 ans, et surtout depuis 2000 : néo-liberalisme, dérèglementation, mondialisation
Cette crise, qui dure toujours, a été hautement contagieuse partout dans le monde
Crise économique…La guerre des tranchées politiques a beaucoup
compliqué la prise des décisions d’urgence
La crise a laissé le pays surendetté. D’autres, à l’étranger, détiennent les obligations de dette américaines. L’avenir dépendra beaucoup de leur bon vouloir (…et on parle de la Chine)
Entre-temps, la dette s’est installée au centre de la guerre politique. Les démocrates veulent la gérer pour garder les programmes auxquels ils tiennent, les républicains veulent l’utiliser pour « starving the beast »
Zones de Guerre Partisanes
3. Politiques Sociales = grand champ de bataille
Backstory: Les politiques sociales illustrent un « exceptionnalisme américain»
Très bas niveau de couverture et de protection, comparativement
La règle, plus de privé, plus d’individuel, moins d’état
Cible de choix: La SantéAssurance Santé:
1. Backstory: Origines d’assurance dans le privé, consolidé par le « deal » patrons-syndicats d’après-guerre – assurance santé comme « fringe benefit » du contrat du travail, qui a fait que Une minorité de citoyens n’avait pas d’assurance (avec de
graves effets sur leur santé) Ce qui en avait étaient généralement bien soignés, mais c’était
variable et les coûts étaient très élèvés.
2. 1965: Début d’ assurance public:
Ajout de Medicare (assurance pour les « seniors », et Medicaid (pour les très pauvres, aux ressources, par états) (Assurance partielle des pharmaceutiques sous GW Bush)
Santé… Jusqu’à très récemment (Obamacare!) les USA ont
été le seul pays du monde riche (OCDE) à ne pas avoir d’assurance santé universelle
en même temps les USA ont le système sanitaire le plus cher au monde en % du PIB
Champs de Bataille: Obamacare et Medicare (via lutte contre la dette et réductions budgétaires) = cibles de choix des Républicains qui vise les démanteler et les privatiser Le Vieillissement de la population devient un facteur
d’urgence financière qui hausse la pression politique
Retraites….Un Système à deux niveaux
1. Public: Social Security: Retraite de base type assurance sociale (du New Deal). Bénéfices dépendent du salaire (max 2013 $2300/mois, moyen $1100), à partir de 67-682.
2. Privé, retraites complémentaires Collectives: Offertes souven (à contribution) par
les employeurs (encore une partie du grand « deal » syndicats- patrons d’après guerre)
Aussi, à contribution individuelle (comptes d’épargne avec régime spécial de taxation)
3. Champ de lutte, deuxième front après la santé? Sécurité sociale: Vieillissement de la population =
problème de financement. Depuis longtemps un cible des républicains qui veulent la privatiser (mais Obamacare loin devant)
Retraites complémentaires: Patrons de plus en plus lâchent les plans collectifs
(syndicats en déclin) L’individualisme ne marche pas bien pour les classes
moyennes Les pauvres exclus. Vu comme une vache à lait par le secteur
financier, qui pousse les républicains à l’attaque
Retraites…
…pauvretéC’est pas drôle d’être pauvre aux USA
Il y en a beaucoup: enfants et mères seules, minorités, ruraux
2 types: pauvres sans ressources et « working poor » L’idée de responsabilité individuelle a toujours été forte,
donc assurance chômage maigre et de courte et durée Sous Roosevelt, création du « welfare » = transferts en
argent selon ressources (contrôlé férocement)), un « entitlement ».
1994 « welfare reform » (sous Clinton, répondant aux pressions républicaines) : « activation » des transferts pour obliger les pauvres
au travail - les sans travail devrait devenir des « working poor »
À présent, l’aide aux pauvres américaine… …n’est pas généreuse et dépend beaucoup des États
Elle se divisent en deux catégories: Ceux qui se trouvent « activés » (poussaient à devenir des
« working poor » recoivent des (maigres) bénéfices en plus de leurs – bas – salaires, sont un peu favorisés par le système des impôts, et peuvent recevoir d’autres bénéfices « in kind » (food stamps et autres)
Ceux qui ne peuvent pas travailler, pour cause peuvent recevoir du « welfare » en plus bénéfices « in kind », mais le tout est minimaliste et fliqué
Mais la « welfare reform » de 1994 (au fait, modèle républicain) fait que les politiques de pauvreté sont moins controversées que la Santé
We are all middle class?
4. Entracte: Visite aux « Middle Classes » « Backstory » des « Middle Classes:
Les 30 ans après 1945 était un Age d’or du rêve américain Après crise et guerre, « trente glorieuses » de croissance
économique soutenue, plein emploi, transferts par politiques publiques (taxation, programmes sociales, éducation). Le résultat = une société américaine plus égalitaire avec vraie mobilité sociale
Derrière, il ya avait un grand dynamisme socio-économique: Production et consommation de masse; explosion d’études supérieures; Voitures-routes-banlieues-maisons-lave-vaisselles-centre d’achats-nouveaux médias (surtout télévision), etc.
L’Amérique prospère du « middle class » est née, ainsi que ses mythologies
Changements dans le changement Problèmes économiques des années ’70 mènent au
changements de cap: néolibéralisme et la droitisation politique Nouvelles politiques publiques: du (« trickle down » qui
est vraiment « trickle up ». Anti-inflation, dérèglementation, baisse d’impôts pour les plus riches
30 ans depuis = stagnation du revenu moyen: problèmes de pauvreté, inégalités montantes, mobilité sociale en déclin, multiplication de précarité. Le tout est porté par la mondialisation, nouvelles technologies, désindustrialisation du à la concurrence internationale, hypertrophie du secteur financier, etc.
La « middle class » se sent menacé…Ses réactions nous donnent quelques clés de la crise politique
Anxiétés chez la « Middle Class? »La « Middle Class » a toujours été un amalgame
de différents groupes uni par le rêve de prospérité, sécurité, et espoirs de vivre mieux pour soi-même et pour ses enfants. Mais c’était Des gens « à statut certifié » avec des compétences
rares (professions, etc.) Employés et cadres du secteur publique, santé,
éducation, et des services « protégées » (finances, assurance, immobilier, etc.)
Travailleurs dans l’industrie manufacturière (surtout mâles) protégés par syndicalisation – qui donnait de bonnes salaires, retraites, assurance santé
Entrepreneurs réussis des SME
Nouvelles anxiétés: Pourquoi?
Désindustrialisation, désyndicalisation (de +20% à 10%) = attaques au cœur des « travailleurs » middle class
Automatisation d’une partie des emplois « white collar » Entrée – nouvelle concurrence pour les mâles – des
femmes au travail Chez les ‘professionnels’ les places sont souvent
occupées(pensez l’Université), sauf dans la santé, nouvelles technologies
Stagnation des revenus sauf pour les couches les mieux placés (plus haut 10%). Comment tenir économiquement?
Déclin de la mobilité sociale (que faire pour aider nos enfants à réussir?)
D’énormes gains de richesse chez les plus riches, donc distance nouvelle avec le 1%
Anxiétés vont dans tous les sens…Sauve qui peut chez les « travailleurs », souvent
mâles, vers protectionnisme, opposition à l’immigration, Tea Party, fondamentalisme religieux: » Reagan democrats »
Squeezé entre « seniors » et enfants: maintenant il faut avantager les enfants et soigner les vieux, et cela coute cher (stratégies individualistes)
« Est-ce que nous ne sommes plus numéro uno dans le monde, à qui la faute? »
Nous nous n’aimons plus?
4. Les Guerres de Culture…Affolement dans certains groupes devant les changements
de société:
- La famille? Divorces, infidélités, cohabitation, mères seules et enfants, mariages en baisse
- Immigration, intégration raciale, les blancs se sentent un peu entourés
- Mouvements choquants – insubordination des jeunes; féminisme et marche en avant
des femmes au travail, avortement; Gais et mariage gai; Mœurs sexuels
Immigration clandestine, crime, pornographie, drogue, etc. À l’extérieur, on nous aime plus – Islam, concurrence
Chinoise, terrorisme
Culture Wars…Des réponses diverses et parfois déstabilisantes-À droite un fondamentalisme religieux avec un fort
volet politique. Il faut résister aux changements de société. Il ya aussi un anti-élitisme, souvent anti-intellectuel, anti-expert du style « Darwin a eu tort » où réchauffement climatique est une fraude, ou…
-À gauche, militantisme tous azimuts pour les bonnes causes - paix, justice sociale, égalité, droits civiques, etc.
- Intolérance montante de différences? Méfiance envers les institutions et personnel politique?
Beaucoup plus à dire!
5. Et dans le monde?
5. Crise de l’Environnement Une crise différente, car mondiale, mais qui demande une
réponse américaine à la hauteur
« Backstory » étrange
Ironie: Les USA ont tôt été à l’avant-garde mondial de l’environnementalisme pour lutter contre les externalités de leur propre société industrielle – contre la pollution, pour la conservation, voitures plus « vertes », contrôle des produits chimiques toxiques, et bien plus
Et, internationalement, quand il y avait un danger direct, les USA ont pu s’engager – Pluies acides, couche d’ozone…
Environnement…Mais quand il s’agit de s’engager internationalement contre des
grand dangers planétaires qui ne touchent pas les EU spécifiquement, il y a problèmes (i.e. hésitation à confronter collectivement des problèmes de patrimoine commune). Pourquoi?
Il ne faut pas compromettre notre souveraineté (Question en partie institutionnelle et partisane- le Sénat)
C’est trop compliqué de refaire les logiques d’une civilisation industrielle qui dépend de la croissance économique
Problèmes politiques un peu toxiques: Y faire face va obliger de trop changer le modèle américain: grappe d’intérêts économiques, citoyens qui tiennent à leur style de vie, isolationnistes qui veulent faire face seuls, et les autres devraient faire de même, ceux qui ne croient pas la science, etc.
Qui fait que… É-U ont failli couler Kyoto, a joué pour beaucoup dans l’échec
de Copenhague (Obama) Le président fait la bonne parole mais ses mains sont liés chez lui. En plus, il ya d’autres qui s’opposent aux actions internationales…
donc? Ligne de défense = Les Américains travaillent ses questions
chez eux – Innovation technologique, des solutions du marché décentralisé (l’environnement se vend bien avec un peu d’aide de l’état)
En même temps, cependant, recherches du profit, parfois énorme, dans la domaine énergétique: fracking, pétrole continentale, pour « résoudre le problème de l’énergie » et remettre à plus tard les grands changements du style de vie. Et aux autres de résoudre leurs problèmes
Questions pour un conférencier?
Perdu dans le monde?
6. Crise aussi? Ce monde nouveau et compliqué?« Backstory » - vite dite – des USA, leader du monde libre
Depuis l’entrée en guerre en 1941 les USA sont la plus grande puissance démocratique du monde, économiquement, politiquement, militairement – « Hard power » plus « soft power »
Après 1945 vient la Guerre Froide. Ensuite La politique du « containment » du communisme prime tout pendant 40 ans.
Il y a eu des pépins - guerres sanglantes, stratégies brutales, les Américains ont étés trop souvent sûr d’eux et dominateurs, et parfois militariste. Mais, on peut argumenter (grande discussion?)que toutes comptes faites, vue de Washington et parfois d’ailleurs, c’était réussi
Réussite…?Confrontation avec L’URSS, guerres
périphériques, mais pas de grande guerres
Reconstruction économique Ouest-Européenne, Japonaise, et autres, plutôt démocratique
Capitalisme international rétabli, et avec intelligence (Bretton Woods, etc.), croissance économique et transformations des styles de vie qui ouvrent éventuellement sur une nouvelle mondialisation
Longue histoire, très compliquée, avec se « ups and downs »
On a gagné, et ensuite?Après 1989, les EU reste la seule grande
puissance, longueurs d’avance sur tout le monde militairement
Que faire? L’« End of history » (Fukuyama) a été de courte durée
Le monde de la Guerre Froide avait été plus ou moins lisible, prévisible. Le Monde d’après l’est beaucoup moins
Un Grand chambardement?La Balance de pouvoir économique a changé
d’un façon dramatique. Les USA restent centrale, mais de nouveaux concurrents redoutables.
Les USA ne sont plus maître diplomatiquement
L’avantage militaire des USA n’est pas aussi utile qu’on avait cru – « failed states, » Islamisme, terrorisme, échecs en Iraq et Afghanistan, Moyen Orient instable, Chine montante, etc. etc.
Un nouveau monde?Si oui, quels sont ses structures et éléments
structurantes
Est-ce que cela constitue une crise de plus pour les USA? Comment cela rejoint la guerre partisane, la crise économique
Les EU se comporte comment, doivent se comporter comment?
Nous aurons des experts plus tard. Il faut les pousser à répondre
Nous avons beaucoup – trop? – à faire Il y aura aussi des thèmes importantes que
nous n ’aborderons pas, ou pas assez. Faites-en une liste pendant la semaine pour la fin du cours!
Mais nous avons quand même un cahier de charges impressionnant déjà
À nous de jouer!