les hypostases féminins du maléfique sur le terrain de la culture traditionnelle roumaine

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Les hypostases féminins du maléfique sur le terrain de la culture traditionnelle roumaine Valeriu Bălteanu Université “Dunărea de Jos” Galaţi En ce qui concerne le terrain populaire, la peur du mal est une présence notable dans le profile comportementale de l`homme; il y a une série de syntagmes et expressions populaires à le prouver: ceas rău, semn rău, loc rău, ochi răi etc, a trage a rău, a meni a rău, a fi rău de ochi, a avea ochi răi, a pomeni de rău, a-i merge cuiva rău, e de rău, a face a rău etc Même quelques expressions formées avec la parole bine, (antonyme du rău) sont des équivalents sémantiques des expressions de la catégorie spécifiée ci-dessus: nu e de bine, nu face a bine etc. Les constructions présentées ont un degré élevé de généralité, elles ne font pas référence à des aspects concrets de manifestation du mal (il y en a des exceptions), il est dont nécessaire qu`on mentionne quelques hypostases du maléfique présentes de manière significative sur le terrain traditionnel: l`hypostase spatielle (locul rău) l`hypostase temporelle (ceasul rău) l`hypostase médicale (les maladies) l`hypostase magique (farmecele) etc. L`hypostase qu`on veut analyser largement est celle du maléfique du domaine des êtres mytho -folkloriques. On remarque dès du début que l`élément feminine est dominant dans ce domaine: Muma Pădurii, Avestita, Ielele, Brehnele, Samca, Baba Hârca, Hala, Ghionoaia,

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Page 1: Les hypostases féminins du maléfique sur le terrain de la culture traditionnelle roumaine

Les hypostases féminins du maléfique sur le terrain de la culture traditionnelle roumaine

Valeriu Bălteanu Université “Dunărea de Jos” Galaţi

En ce qui concerne le terrain populaire, la peur du mal est une présence notable dans le

profile comportementale de l`homme; il y a une série de syntagmes et expressions populaires à le

prouver:

ceas rău, semn rău, loc rău, ochi răi etc, a trage a rău, a meni a rău, a fi rău de ochi,

a avea ochi răi, a pomeni de rău, a-i merge cuiva rău, e de rău, a face a rău etc

Même quelques expressions formées avec la parole bine, (antonyme du rău) sont des

équivalents sémantiques des expressions de la catégorie spécifiée ci-dessus:

nu e de bine, nu face a bine etc.

Les constructions présentées ont un degré élevé de généralité, elles ne font pas

référence à des aspects concrets de manifestation du mal (il y en a des exceptions), il est dont

nécessaire qu`on mentionne quelques hypostases du maléfique présentes de manière significative

sur le terrain traditionnel:

l`hypostase spatielle (locul rău)

l`hypostase temporelle (ceasul rău)

l`hypostase médicale (les maladies)

l`hypostase magique (farmecele) etc.

L`hypostase qu`on veut analyser largement est celle du maléfique du domaine des êtres

mytho -folkloriques. On remarque dès du début que l`élément feminine est dominant dans ce

domaine: Muma Pădurii, Avestita, Ielele, Brehnele, Samca, Baba Hârca, Hala, Ghionoaia,

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Goga, Iazma, Irodeasa, Joimăriţa, Marţolea, Oaca, Pâca, Piaza rea, Striga, Stima Apei etc. Le

nombre des elements de ce type augmente considérablement si on fait appel à des matériels

mythofolcloriques et linguistiques à caractère regional.

Etant un domaine trop vaste, qui mérite une analyse d`ensemble, nous proposons

seulement la discussion d`une séquence onomasiologique spécifique de la féminité maléfique

dans le secteur de la démonologie populaire: les termes portant le sens “iele”: iele, vârtoase ,

rusalii, frumoasele, zânele, şoimanele, măiestrele, dânsele etc. L`analyse du type

ethnolinguistique vise les aspects d`ordre purement linguistique (dérivés, étymologie, variantes

etc.), aussi que des aspects d`ordre purement étymologique (croyances, superstitions etc.). Pour

le début on va discuter le terme iele qui dénomine le pivot lexical de la série ci-dessus. “Fiinţe

mitologice închipuite ca nişte zâne, femei sau fete mari, sfinţite, foarte frumoase, voinice la corp,

îmbrăcate in veşminte albe, zburătoare, cu aripi si invizibile, devenind vizibile numai in timpul

nopţii” (DA, tom II, partea I, p.451).

Les croyances populaires l’ont fait tout un ensemble de caractéristiques:

,,cutreieră lumea, însoţind de multe ori vânturile rele"; ,,umblă nevăzute prin văzduh în timpul

nopţii (sau în zori) jucând şi cântând foarte frumos"; ,,câteodată coboară cu cântecele şi jocurile

lor în câte un loc pustiu şi părăsit şi acolo nu mai creşte iarba"; ,,sunt fiinţe foarte răutăcioase,

care spurcă cu scuipatul lor locuri şi izvoare şi au puterea de a poci oamenii"; ,,se numesc şi

Dânsele, Şoimane, Rusalii, Vântoase" (Ibidem, p. 452).

Le mot iele représente ,,femininul plural al pronumelui personal de persoană a treia

(ele), poporul evitând astfel, prin eufemism, a numi aceste spirite răufăcătoare, cu numele lor,

spre a nu le invoca” (Idem).

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Le prince moldave D.Cantemir attire l'attention sur certaines significations mythiques

des ielelor (qui les présente sous le nom Frumoasele), depuis 1714:

« Frumoasele cred că sunt nişte nimfe ale văzduhului, îndrăgostite mai deseori de tineri mai

frumoşi. Din această pricină, dacă vreun tânăr este lovit dintr-o dată de paralizie sau dambla cred

că acest rău vine de la nimeni altul decât de la aceste frumoase. » (D. Cantemir, Descriptio

Moldaviae, p. 343).

Selon la croyance populaire un certain nombre de maladies ont été causées par les

ielele (comme l'a suggéré et Cantemir); c'est pourquoi la nomenclature médicale populaire

emploie un grand nombre de termes (simples ou composés) basés sur le mot en question:

iele ,,paralizie reumatism" (M. Sitaru, Terminologia medicală, p. 111) / rhumatismes

paralysie

întruiele ,,reumatism" (Idem);/ rhumatismes

lovitura din iele ,,congestie cerebrală", ,,epilepsie";/accident vasculaire cerebral,

épilepsie

poceala din iele ,,congestie cerebrală", ,,paralizie facială", ,,epilepsie";/accident

vasculaire cérébral, paralysie faciale, épilepsie

luatul ielelor ,,dambla" (DA, tom II, partea I, p. 452) / convulsions, paralysie

lepădătura de iele ,,buboaie mici care se fac pe pulpe" (Idem)./petites plaies qui se

faisent sur les jambs

Les auteurs du Dictionnaire Académique, différents chercheurs notent également

l'existence de phytonymes qui contiennent le terme que nous nous analysons:

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coarda ielelor(Al. Borza, Dicţionar etnobotanic, p. 223); iarba întruielelor, coada

ielelor, morcova ielelor (Ibidem, p. 261).

Pour l’analyse ethnolinguistique est importante aussi la capacité dérivative des

termes et leur irradiation idiomatique. Dans ces chapitres, le terme en question se révèle plus

«avare»: Il n'ya qu'un seul dérivé, ielit, qui n’est pas trop précisément défini dans les

dictionnaires (DA, tom II, partea I, p. 452) et une seule construction parémiologique en

contenant le terme mythiqueiele: Bărbatul fără muiere ca şi când ar fi luat de iele (Idem) ,,e ca

trup fără suflet". / Est comme le corps sans âme.

Le calendrier populaire est marque par la presence des ielelor:

,,Principalele sărbători de peste an consacrate ielelor sunt Rusaliile (a 50-a zi după Paşti),

Sânzienele sau Drăgaicele (23 iunie, ziua Sf. Ion Botezătorul), dar mai sunt ţinute prin nelucrare

cele 9 zile de joi de după Paşti, Marină, Sf. Foca, ş.a." (DMDMR, p. 181).

Personnages mythiques complexes, ielele, selon V. Kernbach « cumulează atributele Nimfelor,

Naiadelor, Dryadelor, întrucâtva şi ale Sirenelor » (V. Kernbach, Dicţionar de mitologie

generală, p. 181).Il est possible, à notre avis, que ielele et les créatures mythiques énumérées ont

son origine dans le conglomérat mythologique archaïque indo-européenne.

Les croyances populaires, comme nous l'avons vu au début de notre approche,

attirent l’attention sur la nocivité particulière de l’action des ielelor. Il semble que de tous les

êtres mitofolclorice roumaines de sexe féminin les ielele (et peut-être Joimăriţa) présentent la

plus grande menace pour les humains. Les chercheurs ont révélé l'existence d'actions avec

caractèreapotropaïque:

,,Pentru a preîntâmpina agresiunea ielelor se iau diferite măsuri de prevenire cu

caracter magic. Ca să-şi păzească gospodăriile de iele, oamenii pun un cap de cal într-un păr.

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Poartă în sân, la brâu sau la pălărie, usturoi sau pelin. Cel ,,bolnav de iele" este vindecat prin

descântece speciale sau prin jocul Calusarilor" (DMDMR, p. 181).

Certaines croyances attribuent les événements qui containent du vent violent avec

les ielelor (nommes et Vântoase) et retiennent une série de contre-mesures:

,,Oamenii le înconjoară, fac cruce şi scuipă spre dânsele"; ,,femeile nu lucrează ca

să nu fie luate pe sus" (A. Fochi, Datini, p. 362). Bien que basée sur les exemples ci-dessus, il se

peut voir la grande variété des processus avec caractère apotropaïque, dans la lutte contre ces

créatures mythologiques et les effets de leurs actions.

Nous avons mentionné à un certain moment quelques euphémismes utilisés pour

nommer les ielele: le nombre d'euphémismes de la catégorie mentionnée est beaucoup plus

élevé,plus que 200,ce qui nous indique que dans l'esprit populaire les ielele bénéficient d'un

statut spécial.En utilisant les substituts linguistiques énuméres,il se cherche d' éviter l'implication

des êtres mythologiques mauvaises dans les discussions de la vie de les communautés

traditionnelles; mais nous avons un fait à noter:les textes populaires ont enregistre également une

série d'euphémismes faux,des réels paroles blessantes pour iele:Nemilostivele, Relele, Zânaticele,

Scârboasele, Urâtele etc. (R. Vulcănescu, Mitologie română, p. 429). L'existence de ces termes

nous indique un changement dans les attitudes des communautés traditionnelles pour ces

créatures mythiques, autrefois si craintes.

Une recherche sérieuse du profil mythologique des ielelor devrait tenir compte

des informations sur les euphémismes mentionnées; comme l'espace nous ne permet pas une

analyse détaillée, nous renvoyons à quelques questions:

l’euphémisme Rusalii attire l'attention sur un phénomène de transfert

terminologique.Sur un fond mythologique ancien, ils'a greffé l'idée de le nocifité particuliére des

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ielelor autour de la célébration des Rusaliilor. Nous ne devons pas oublier que sur le terrain

romain Rosalia (dont est originaire le terme Rusalii) était une célébration liée aux les

cultes ancêtres, de le culte funéraire en général; c'est peut-être bien de se rappeler et le fait

que les bandes de Calusari se réunirait et agissaient autour de la célébration des Rusaliilor;

Zânele et Frumoasele sont deux autres euphémismes bien connues pour les iele.Dans leur cas

doit être considéré un seul aspect, jusqu'à présent l'existence des diminutifs: zânioarele,

frumuşelele, qui s'encadrent pareil dans la catégorie des euphémismes.Le fait que,sur le terrain

populaire,existent ces éléments euphémistiques nous permettent d'observer aussi que les mots

avec la valeur d'euphémismes se constituent sur des différents modèles linguistiques, et dans

cette manière, nous pouvons parler d'au moins deux catégories d'euphémismes:

-épithètes flatteuses

-diminutifs flatteuses

des autres euphémismes nous suggèrent la relation étroite entre la terminologie médicale et le

vocabulaire de les êtres mythologique; le terme iele peut désigner aussi bien les créatures

mauvaises dans la notre discussion que un terme etnobotanique, une plante utilisée pour guérir

une maladie, traumatisme qui, selon les croyances, serait causé par les iele.Nous trouvons une

situation similaire nous trouvons dans le cas de l’euphémismes dânsele et milostivele:

,,când un om e bolnav de reumatism la picioare se zice că suferă de dânsele" (A.

Fochi, Datini, p. 111); despre remediile utilizate contra acestei boli se

menţionează următoarele: ,,nu se vindecă decât cu buruieni de dânsele" (Ibidem,

p. 112).

En ce qui concerne le deuxième euphémisme nous pouvons dire que le terme

mentionné a été utilisé pour former un phytonyme qui désigne une herbe médicinale qui avait

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multiples usages dans la médecine traditionnelle, milostivă, dessus de laquelle on croyait ,,că

plâng zânele milostive" (V. Butura, Enciclopedie, p. 34), et, peut-être, d'où le nom de cette

plante;

il serait intéressant de remarquer qu'un autre euphémisme pour iele est sfintele que sur le

terrain de la culture populaire est arrivvé d'avoir aussi le sens de ,,ursitoare" ce qui prouve un

transfert terminologique de le lexigue de les êtres imaginaires mauvaises dans le lexique de la

prédestination;

l’euphémisme şoimanele se remarque par le fait qu'il a servi comme pivot lexicale pour

l'établissement d'aucunes expressions intéressants sur le terrain populaire: a fi luat de şoimane

,,a fi lovit de apoplexie", ,,a înnebuni"; a cânta ca şoimanele ,,a cânta frumos" (I. Ghinoiu,

Obiceiuri, p. 194)

Ces expressions sont enracinées dans les croyances populaires liées au monde des

êtres mythologiques.

Sans doute une recherche approfondie du problème en question, il faudrait prendre

en compte d'autres euphémismes, mais ce travail s'est proposé de représenter le début pour des

recherches plus approfondies.

L'étude de les hypostases du maléfique dans la culture populaire roumaine

doit mettre en évidence aussi les procédures pour lutter contre le mal. Nous mentionnons, sans

détails, quelques-unes des façons dont le paysan roumain a cherché de rétablir l'équilibre rompu

par l'intervention du mal:

les pratiques magiques (notamment incantations)

diverses formules magiques orales ou écrites

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le transfert du mal(En particulier le transfert de la maladie à un animal, un

objet,etc.)

les interdictions, en particulier ceux de type verbal.

l'utilisation des médicaments avec le même nom avec le nom de la maladie traitée

l'appelé a les éléments, les gestes avec valeur apotropaïque

L'étude de ces processus et d'autres qui n'étaient pas couverts par nous serait utile

aussi pour la connaissance des aucunes mécanismes mentaux populaires qui ont donné lieu à des

procédés de lutte contre le mal, ci-dessus nommées.

En ce qui concerne les êtres mythologiques de sexe féminin maléfiques, que nous

avons analysé nous pouvons constater que dans la lutte contre le mal représenté par les iele, le

peuple a appelé pres l'entier arsenal ci-dessus nommé(avec peu d'exceptions ), qui prouve encore

une fois le grand danger des ielelor dans les croyances des roumains;si nous devions faire une

comparaison, seulement le diable est le propriétaire pour le mentale traditionel d'une charge

malefique supérieure.

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Abréviations bibliographiques

Al. Borza, Dicţionar etnobotanic = Borza, Alexandru, Dicţionar etnobotanic,

Ed.Academiei, Bucureşti, 1968

V. Butura, Enciclopedie = Butura, Valer, Enciclopedie de etnobotanică

românească, Ed. Ştiinţifică, Bucureşti, 1979

D. Cantemir, Descriptio Moldaviae = Cantemir, Dimitrie, Descriptio Moldaviae,

Ed.Academiei, Bucureşti, 1973

DA = Dicţionarul limbii române, Ed. Academiei Romane, A-lojniţă, Bucureşti,

1913-1949

DMDMR = Evseev, Ivan, Dicţionar de magie, de mitologie şi de demonologie

românească, Ed. Amarcord, Timişoara, 1997

A. Fochi, Datini - Fochi, Adrian, Datini şi eresuri populare de la sfârşitul secolului al

XlX-lea, Minerva, Bucureşti, 1976 I. Ghinoiu, Obiceiuri = Ghinoiu, Ion, Obiceiuri de peste an, Ed. Fundaţiei Culturale Române, Bucureşti, 1997

V. Kernbach, Dicţionar - Kernbach, Victor, Dicţionar de mitologie generală.,

Ed. Ştiinţifică şi Enciclopedică, Bucureşti, 1989

M. Sitaru, Terminologia medicală = Sitaru, Maria, Terminologia medical populară

românească, Universitatea Timisoara, 1978

R. Vulcănescu, Mitologie = Vulcănescu, Romulus, Mitologie română, Ed. Academiei,

Bucureşti, 1985

La recherche ethnolinguistique des hypostases du maléfique sur le terrain populaire

roumain permet les déchiffrassions des quelques mécanismes du mental traditionnel; le lexique

des esprits imaginaires représenté dans ce sens une intéressante source d'étude.