les mines d’or de l’État indépendant du...
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Les mines d’or de l’État Indépendant du Congo
C’est la découverte de gisements aurifères en Rhodésie vers
1895-1896 qui attire l’attention des responsables de l’EIC, et le
Comité Spécial du Katanga qui avait confié la prospection du
territoire à la Tanganyika Concessions Ltd de M.R. Williams
demande à celle-ci d’avoir une attention particulière sur
d’éventuels gisements aurifères et sur la présence de diamant.
Le gisement aurifère de Ruwe découvert en 1903 est composé
d’un minerai auro-platinifère accompagné de vanadium. Une
exploitation par lavage fut immédiatement mise en route, mais vu
les difficultés de traitement du minerai et surtout l’éloignement
des voies de communication, l’exploitation cessa rapidement et le
gisement fut mis en réserve.
Il faut souligner également l’importance primordiale donnée à
l’époque à l’extraction du cuivre.
Comme Josué Henry avait signalé la présence probable d’or dans
la région du lac Albert, le géologue Dupont qui avait dirigé en
1887 les premières prospections au Congo, envoya les
prospecteurs australiens Hannam et O’Brien dans cette région, où
ils découvrirent en 1903 les mines de Kilo en Ituri et celles de
Moto en 1906 dans l’Uele.
Le prospecteur australien O’Brien
Des placers furent mis en exploitation dès 1904 et les
prospections des années suivantes décelèrent une vaste région
aurifère s’étendant dans le bassin de l’Ituri et de ses principaux
affluents.
Dans ces régions, le minerai se compose de graviers aurifères qui
doivent être lavé dans des tables de lavage suivant la méthode du
sluicing.
Dès le début des prospections, l’attention des prospecteurs avait
été attirée par des filons de quartz, gîtes primaires de filons d’or,
mais leur exploitation exigeait des techniques coûteuses hors de
portée des moyens du jeune état et les exploitations furent
reportées à plus tard.
La production d’or de l’EIC peut être estimée par les
exportations de ce métal (en Kg) entre 1903 et 1908.
Année Production Valeur Main d’œuvre
-----------------------------------------------------------------
1903 5 Kg 15.000 Fr
1904 73 218.700
1905 146 468.272 328 travailleurs
1906 275 851.483 520 travailleurs
1907 476 1.571.325 1015 travailleurs 1908 216 703.988 1058 travailleurs
Chantier forestier. Creusement du gisement et transport des alluvions
Déversement des graviers alluvionnaires dans le sluice de lavage
Dans le passé du Congo
Avant 1400, les navigateurs européens connaissaient peu et très
mal les côtes atlantiques de l’Afrique et le cap Bajador était le
point le plus méridional de leur connaissance. Mais c’est au
quinzième siècle que les navigateurs portugais vont
progressivement construire des bateaux pouvant affronter la
haute mer et que, en 1434, le capitaine Gil Eanes reconnaîtra les
côtes de l’Afrique de l’Ouest en direction de l’Équateur. L’actuel
Sénégal et les îles du Cap Vert seront atteints vers 1441, la
Guinée neuf années plus tard et la Sierra Leone vers 1460.
En 1481, avec Diego Cam, ils envisageront de contourner
l’Afrique à la recherche de la route des Indes et
emporteront avec eux les pradaô, pierres monolithiques portant n
otamment l’écusson du Portugal, pour marquerles territoires déco
uverts.
L’embouchure du fleuve Congo sera atteinte en 1483 et trois
années plus tard, les Portugais arriveront en Afrique du Sud.
Inscriptions de Diego Cam sur des affleurements rocheux de la rive
gauche du fleuve en amont de la ville de Matadi.
Tout au long de cette période, et ensuite, les Portugais établiront
des contacts avec les populations locales, créeront des comptoirs
et introduiront sur la côte ouest de l’Afrique toute une série de
plantes alimentaires provenant des territoires découverts dans les
régions chaudes du continent américain, Le commerce
triangulaire de la traite des Noirs débute également à cette
époque de même que l’introduction de la religion catholique.
Il est difficile de résumer l’histoire de ces quelques siècles en
quelques phrases, mais précisions que cette période portugaise
fut suivie au 17e siècle par une période hispano-hollandaise (les
19 provinces) avec l’introduction des compagnies à charte,
période suivie elle-même au siècle suivant par une période
anglaise avec une multiplication des compagnies à charte, avec
l’arrêt programmé de la traite des Noirs au début du 19e siècle
mais qui ne sera effective, sur la côte ouest, qu’au troisième quart
du siècle. La France, autre puissance maritime apparaît
sporadiquement durant ces périodes et plus particulièrement,
comme l’Allemagne, durant la seconde moitié du 19e siècle, avec
l’introduction du protestantisme. Enfin, les Belges déjà présents
avec quelques missionnaires durant la période hispano-
hollandaise réapparaîtront à nouveau en fin de 19e siècle.
On ne connaîtra donc les côtes de l’ouest africain, les populations
qui les habitent, l’organisation sociale et les mœurs de celles-ci
que par les écrits, les cartes et les commentaires des navigateurs,
des missionnaires et des rares voyageurs de l’époque. Il faut surtout citer parmi ces écrits, le livre du Dr. O. DAPPER,
écrit en néerlandais en 1667, qui est une compilation de
nombreux écrits antérieurs, et dont la traduction française a été
publiée vingt ans plus tard à Amsterdam chez l’éditeur Wolfgang
Waesberg, Boom & Van Sommeren sous le long titre suivant :
Descriptions de l’Afrique contenant les noms, la situation et les
confins de toutes les parties, leurs rivières, leurs villes et leurs
habitations, leurs plantes et leurs animaux, les meurs, les
coutumes, la langue, les richesses, la religion et le
gouvernement des peuples avec des cartes des états, des
provinces et des villes, avec des figures en taille-douce qui
représentent les habits et les principales cérémonies des
habitants, les plantes et les animaux les moins communs. À titre d’exemple, voici la description qu’il fait de trois
royaumes, dont les deux derniers constituant une partie du Bas-
Congo actuel.
Du royaume d’ANSICO et des JAGOS Le géographe Pigafetta donne pour bornes à ce royaume la
rivière d’Umbre qui se jette dans le fleuve Zaïre, avec le royaume
de Wangua, à l’ouest le pays des Amboës qui sont voisins de
Loango, au nord quelques déserts de la Nubie et au sud les
provinces de Songo et de Sunde qui font partie du royaume du
Congo. Jarrik étend ce pays de Cacongo jusqu’en Nubie sans parler de ses limites à l’est et à l’ouest.
On y trouve deux sortes de bois de santal, du rouge et du blanc ;
de ce dernier, qui est le plus estimé, les habitants se font un
onguent pour se frotter le corps et se conserver la santé ; après
l’avoir réduit en poudre et mélangé avec de l’huile de palme. On
y trouve également des mines de cuivre et, de là, on amène à
Congo des rhinocéros, des lions et d’autres bêtes féroces.
Les habitants sont les Ansicos et les Jagos, personnes
vigoureuses et lestes ; à les voir grimper les montagnes on les
prendrait pour des chèvres. Ces gens se soucient peu de la vie, ce
qui les rend intrépides dans leurs entreprises. Ils sont francs et ne
connaissent pas la fourberie, mais leur brutalité qui les rend
suspects aux Européens fait que ceux-ci n’osent pas entrer en
commerce avec eux. Ils se repaissent de chair humaine et
possèdent des boucheries publiques où, au lieu de bœuf et de
mouton, on voit pendre des membres de corps semblables aux
leurs. Ils croient que la qualité d’ennemi suffit pour autoriser
cette barbarie et qu’on a le droit de disposer de ses esclaves
comme de ses bêtes. Ainsi, quand ils ne peuvent pas vendre leurs
prisonniers de guerre, ils les engraissent, les tuent et les mangent.
Il se trouve même des esclaves qui s’offrent à leurs maîtres pour
être égorgés et leur servir de nourriture. Le père se repait sans
horreur de la chair de son fils, les frères et les sœurs se mangent
réciproquement. C’est la raison pour laquelle ils n’enterrent point
leurs morts, le ventre des vivants leur sert de sépulture et on les
mange dès qu’ils ont rendu le dernier soupir. Les gens du
commun, hommes et femmes, sont nus vers le haut, depuis la
ceinture et ne portent pas de chaussures; mais ceux qui
souhaitent se distinguer portent des bonnets rouges ou noirs en
velours du Portugal avec de longues robes de soie ou de drap. Ils
prennent autant de femmes qu’ils souhaitent mais ne se mettent
pas en peine de nourrir leurs enfants ; il existe des mères si
cruelles qu’elles les tuent et les mangent dès qu’ils sont nés. Ils
n’ont ni champs, ni héritages, ni demeures fixes et voyagent d’un
lieu à un autre comme les Arabes ; ils ne sèment rien ni ne
moissonnent et ne vivent que de vol et de carnage.
Leur langue, qui est barbare comme eux, ne peut être apprise par
les habitants du Congo, mais ils peuvent apprendre, quant à eux,
la langue du Congo. Leur monnaie (les simbos) consiste en une
espèce de coquillage qu’on pêche à Luando dans le royaume
d’Angola, d’où ils les importent avec du sel, de la soie, des
verres, des couteaux et d’autres marchandises qu’ils échangent
contre des esclaves de Nubie et de leur pays. Les armes sont des
arcs petits mais solides et, pour les renforcer et les tenir de
manière plus ferme, ils les couvrent de peaux de serpent. La
corde est un rejeton d’arbre, semblable au roseau, souple, mince
et qui ne rompt jamais. Leurs flèches sont courtes, légères et d’un
bois extrêmement dur ; ils les tiennent à la main en bandant leur
arc et les tirent avec tant de rapidité qu’ils peuvent en tirer 28
avant que la première ne tombe sur le sol, avec une adresse telle
qu’ils sont capables de ter un oiseau à la volée Ils ont des haches
de guerre qui servent à deux usages, l’un des bouts étant aigu et
tranchant comme une cognée et l’autre plat comme un marteau ;
le manche qui est enchâssé au milieu est moitié plus court que le
fer ; le bout est arrondi comme une pomme et est garni d’une
peau de serpent. Ils se protègent du plat de leur hache comme
d’un bouclier et remuent cet instrument avec tant d’agilité qu’ils
peuvent parer à toutes les flèches des ennemis. Ils portent
également des poignards, enfermés dans des fourreaux de peaux
de serpents, soutenus par des baudriers d’ivoire larges de trois
doigts et épais de deux. Leurs boucliers sont en bois couvert
d’une peau de Dant (?)
Le soleil est leur dieu souverain, ils le représentent sous la figure
d’un homme alors que la lune est représentée sous l’image d’une
femme. En plus de ces deux astres, ils adorent une infinité
d’autres idoles, chacun a la sienne ; ils leur font des sacrifices
lorsqu’ils partent en guerre, les consultent dans les entreprises
dangereuses et, on prétend que le démon leur répond et leur
enseigne ce qu’il faut faire.
Le souverain d’Ansico commande à treize royaume et passe pour
le plus puissant prince de toute l’Afrique ; on le nomme le grand
Asacoco. Les Jagos sont les plus cruels des anthropophages ; ils
ont eu trois généraux qui commandaient chacun une armée, le
premier s’appelait Singo, le second Cobak et le troisième
Cabango.
Actuellement (1667) on ne trouve presque plus d’anciens Jagos
et la plupart sont originaires du pays qu’ils habitent aujourd’hui.
La raison en est que lorsqu’ils ont gagné une bataille, ils
choisissent les plus jeunes et les mieux faits des prisonniers et les
mettent à l’épreuve en tirant contre eux comme contre une cible,
de sorte que les flèches entourent la tête. Ils tuent et mangent
ceux qui montrent de la peur, mais ceux qui font montre
d’intrépidité, ils leur percent le nez et les oreilles, leur arrachent
deux incisives de la mâchoire supérieure et les accoutument si
fort à la barbarie qu’ils surpassent bientôt leurs maîtres en
cruauté. On trouve de ces Jagos presque dans toute l’Afrique,
mais plus principalement dans cette contrée d’Ansico et dans le
sud-est de l’Angole. Si l’on en croit les vieillards de l’Angola, les
Jagos sont des étrangers qui se sont habitués dans ces régions. On
prétend qu’il y a très longtemps, ces peuplades sortirent de la
Sierra Leone et conquirent toute la côte jusqu’au royaume de
Bengualla. Mais leurs conquêtes les affaiblirent et, ne s’estimant
plus capables de retourner chez eux en forçant les passages, ils
prirent une autre route et, s’enfonçant davantage dans le pays
jusqu’aux confins du Monocopama, ils furent vaincus par les
habitants de ce pays et mis en fuite. C’est ainsi qu’ils furent
forcés de rester dans les provinces d’Ansico et autour d’Angole.
Malgré le témoignage de ces vieillards, il existe des personnes
incrédules mettant cette histoire en doute et disant qu’il n’existe
pas d’évidence que tant de personnes soient sorties ensembles de
Sierra Leone ni que celles-ci aient conquis en si peu de temps un
espace de six à sept cent lieues, peuplé de tant de nations
différentes, gouvernées par de puissants chefs comme ceux
d’Anler, du Benin et de Louango et entourés d’une infinité de
rivières et de montagnes.
Du royaume de Cacongo Ce royaume est bordé à l’Ouest par la mer et au Nord par la
rivière de Louango-Louise qui se trouve à quatre degrés et demi
de latitude Sud. Du côté du Sud et du Sud-Ouest, il touche au
royaume de Goi et à la rivière Sonho. Il s’étend vers l’Est aussi loin de la côte jusqu’à deux journées de marche
au-delà de la capitale qui se trouve à quelques milles de l’océan.
Cette capitale est une ville bien bâtie dont la situation est fort
agréable et où les provisions sont abondantes.
Carte de Jean-Baptiste Bourguignon d’Anville géographe français,
(1697-1782) copiée par C. Perron, indiquant les royaumes de Cacongo,
de Goi, les différentes provinces du Royaume du Congo et d’autres
royaumes limitrophes. On s’aperçoit aux détails de la carte que
certaines régions sont connues sans avoir été visitées, ainsi, sur cette
carte, le Kwango se jette dans le fleuve Congo alors qu’il se jette en
réalité dans le Kasaï et le lac Aquilunda (lac Yanga-cula) aujourd’hui)
présenté sur son cours est en réalité sur un affluent. La terminologie
utilisée dans la description est celle des pays européens de
l’époque (royaume, marquisat, comté, duché…).
La côte de Cacongo, du Sud au Nord, jusqu’à Loango-Louise est
basse et longue d’une vingtaine de lieues puis commence à
s’élever. Dans les terres de Cacongo, au-delà de cette élévation,
en un lieu appelé Grand Cascais par les habitants, la région est
très élevée. À une lieue de cet endroit, vers le Sud, se trouve une
petite rivière qui se jette directement dans la mer. Le fleuve de
Cacongo baigne tout le pays et après un trajet de 25 à 30 lieues, il
se jette dans l’océan vers le 5e degré de latitude Sud. À quatre
lieues de là, sur la côte, on trouve le village de Malemba où la
mer forme un golfe présentant une bonne rade pour les vaisseaux.
Le territoire se trouvant aux alentours est appelé petit Cacais, il
est peu élevé et s’étend jusqu’à la baie de Cabinda située à 5° 24’
de latitude Sud entre les rivières de Cacongo et de Zaïre environ
à mi-chemin de l’une et l’autre. La côte qui se trouve entre ces
deux fleuves est pleine d’écueils et fort dangereuse ; c’est le long
de cette côte que se trouve le royaume de Goy.
Le pays se trouvant entre la capitale de Cacongo et la rivière de
Sombo est montagneux et forestiers et rapporte peu car il n’est
pas cultivé partout. Les habitants y sont presqu’aussi nombreux
qu’à Loango. Ce sont des gens fourbes, traîtres, parjures,
inquiets, querelleurs et, en même temps, lâches et poltrons.
Aussi, ceux de Goy remportent presque toujours l’avantage et si
le roi de Louango ne s’en mêlait pas, ils feraient un méchant parti
à ceux de Cacongo.
Outre l’agriculture et le pêche, les Cacongos s’adonnent au
commerce. Ils vendent certaines petites pièces d’étoffe appelées
kuffen-bladen par les Hollandais, des bonnets noirs faits à
l’aiguille, des haches et autres instruments en fer, du tabac, de la
poudre de bois rouge, de la toile et d’autres marchandises qu’ils
vont vendre à Congo, Sonho et ailleurs, ou qu’ils échangent
contre des esclaves. Les Portugais et les Hollandais y trafiquent
les mêmes marchandises qu’à Louango ; mais on n’est pas obligé
d’y faire autant de présents pour obtenir la liberté de commerce.
C’est à Malemba que se fait le plus grand négoce.
Les mœurs, la religion et le gouvernement sont identiques à ceux
observés à Louango.
On observe, que le roi de Cacongo, en vertu d’une certaine loi,
n’ose toucher aucune marchandise européenne et que les deux
rois de Cacongo et de Louango ont postés des gardes sur la
rivière Sonho, chacun de leur côté, pour faire payer des droits de
passage et veiller à la sureté de leurs royaumes respectifs. La
province de SERRI est située sur la rive méridionale de cette
rivière et dépend de Cacongo, mais le roi la fit saccager et le
dépeupla à cause d’une rébellion des habitants. Aux confins du
royaume de Goy, se trouve la province de Lemba du nom de sa
principale localité. C’est un endroit près duquel se trouvent des
mines de cuivre, ce qui fait que les Européens viennent s’y
fournir en ce métal, comme également en ivoire et en esclaves, le
pays produisant des haricots pour les nourrir.
Du royaume de Goy. Ce pays est limité par la mer à l’Ouest, par le fleuve Zaïre au Sud
et par les terres de Cacongo à l’Est et au Nord. La capitale du
pays s’appelle également Goy, elle est située sur la côte, assez
bien peuplée et agréable. Sur le fleuve Zaïre se trouve un cap
nommé Punto de Palmarinho par les Portugais. Le golfe de
Cabinda où les navires portugais faisant route vers Luando S.
Paulo viennent se réfraîchir possède une bonne rade dans laquelle
on trouve assez de provisions à bon marché ; c’est un endroit
commode pour mettre pied à terre et se fournir en eau et en bois,
après avoir donné un présent au gouverneur de la place. Les
portugais y ont un magasin pour stocker certaines étoffes qu’ils
nomment pamos sambes et qu’ils transportant à Louango. En
échange de ces étoffes que seuls les habitants de goy fabriquent,
les portugais leur apportent les plus beaux bois rouges de
Majumba et des marchandises d’Europe.
En 1631, le chef de Sonho entra avec son armée dans le pays de
Goy, en chassa le chef et le remplaça par son propre fils. Ce
dernier, aussi vaillant que son père, aida celui-ci à remporter
plusieurs victoires sur le roi de Cacongo et à saccager la ville
capitale de ce dernier. Depuis cette époque, le chef de Sonho, les
rois de Goy, de Cacongo et de Louango vivent en bonne
intelligence.
Le roi du Congo s’attribue la souveraineté des royaumes de Goy
et de Cacongo, mais les chefs qui commandent ces régions ne
sont pas d’’accord et agissent en maîtres absolus dans leurs
propres royaumes. Le royaume de Goy est un assez bon pays où
les millets et les fèves poussent facilement, où les rivières sont
très poissonneuses. Mais les gens y sont très méchants, insultent
les étrangers et, bien que le pays soit petit, ils ne se lassent pas de
faire les fiers et de braver leurs voisins.
C’est à peu de choses près la situation que trouveront les
premiers explorateurs du 19e siècle sauf qu’on peut observer sur
le littoral des factoreries portugaises, anglaises, hollandaises et
françaises qui font du troc avec les populations locales en les
rétribuant principalement en mauvais alcools (genièvre, gin et
rhum), avec de la poudre et des armes à feu déclassées en
Europe. Les missions catholiques sont toujours présentes
également mais tout cela reste relativement groupé comme
l’explique le factorier Jeannest dans son livre. Ce ne sont pas les
factoriers qui se déplacent pour le commerce, mais des caravanes
qui viennent de l’intérieur du pays avec de l’ivoire, des produits
de leur travail et même des esclaves Les cartes restent
approximatives et la cartographie de l’Afrique centrale va
devenir un des travaux importants des officiers belges engagés
dans l’État Indépendant du Congo par Léopold II, après avoir fait
un stage au service cartographique de l’armée. Sinon le
géographe Elisée Reclus qui est assez élogieux, on parle peu du
travail exceptionnel qu’ils ont effectué dans des conditions
matérielles difficiles et bien souvent avec la boussole comme
seul instrument de travail. Les cartes suivantes sont des extraits
relatifs au Bas Congo des cartes générales du Congo réalisées fau
terme du 19e siècle.
Sur les cartes anciennes, les rivières étaient représentées de
manière assez rectiligne et souvent perpendiculaire au littoral ou
au fleuve ce qui est l’évidence d’une mauvaise connaissance du
terrain, il y avait peu de localités représentées et les distances
étaient évaluées en journées de marche. D’autre part les normes
de représentation géographique n’étaient pas encore bien établies
et les unités de mesure étaient différentes suivant les pays.
Le tracé correct des rivières était primordial car celles-ci
constituaient les seules et els plus sûres voies de pénétration à
l’intérieur. Ces relevés seront bien souvent accompagnés d’un
carnet de notes qui constitue le premier regard et la première
description de régions méconnues.
Cette première carte de l’État Indépendant du Congo représente les
principales localités et les missions ainsi que l’orographie dans un
cadre géographique précis, ainsi que les réalisations des hommes
(chemin de fer) réalisées et à réaliser.
Cette seconde carte topographique rudimentaire montre les courbes de
niveau (500 et 1000 mètres) ainsi que la répartition des zones
forestières.
Cette troisième carte indique le trajet, le nom du premier explorateur et
la date des premières explorations dans le Bas Congo et sur le Kwango.
Pour la partie du Congo Brazzaville rétrocédée à la France, les noms
des explorateurs ont été groupés près de la localité de Loudima sans
indiquer leurs trajets ni les postes créés. Évidemment, tout le Congo a
été étudié de cette manière pour aboutir à une connaissance
géographique inégalée jusqu’alors. La perfection du travail a été
confirmée un siècle plus tard par les photographies des satellites.
Beaucoup de tombes de ces pionniers jalonnent les trajets qu’ils ont
couverts.
On ne peut pas aborder, comme le font certains et la plupart,
l’histoire du Congo sans avoir, comme socle, la connaissance des
écrits allant de Pigafetta (1591) à .Monthaye, Thonner, Van
Goëtzen ou Tardieu (1899), avec leurs similitudes et leurs
contradictions et faire la part des choses, honnêtement, entre ce
qui a été vu et ce qui a été imaginé. La liste suivante d’ouvrages,
qui n’est peut-être pas exhaustive, semble néanmoins une base
indispensable à la connaissance du passé de cette région.
Bibliographie chronologique relative au Congo avant le
XXe siècle
*Relatione del reame di Congo et delle circonvicine contrade
tratta dalli scritti et regionamenti di Edouardo Lopez portoghese
per FILIPPO PIGAFETTA 1591 *Kerckelycke historie van de gheheele, naemelyck van de voor
gaende en de teghenwoordighe eeuwe … vervattende de
historien te weten van Abassien, Angola, Congo … HAZART
Cornelius 1668 *Viaggio del P. Michael Angelo de guattini et del P. Dioniggi de
Carlipredicttori & missionai apostollici del reguo del Congo.
Descritto per lettere del P. Guattini com una fedele narratinddelli
paesi del Congo del detto P. Dioniggi. GUATTINI MICHELANGELO, CARLI DIONIGGI,
VODRETTI PROSPERO 1672 *Relation curieuse et nouvelle d’un voyage de Congo fait les
années 1666 et 1667. R.P. MICHEL ANGE DE GATTINE et
DENIS DE CARLI DE PLAISANCE 1680 *Description de l’Afrique contenant les noms, la situation et les
confins de toutes les parties, leurs rivières, leurs villes et leurs
habitations, leurs plantes et leurs animaux, les moeurs, les
coutumes, la langue, les richesses, la religion et le gouvernement
des peuples. O. DAPPER 1686 *Istorica descrittione de tre regni Congo, Matamba et Angole
situati nell’Ethiopia inferiore occidentalee delle missioni
apostoliche esercitateul da religiosi Capuccini CAVAZZI DA
MONTECUCOLLE, GIOVANNI ANTONIO,
ALAMANDINI FORTUNATO 1687 *Aanmerkelijke en geheugenis scheeps-togt van Eduardo Lopez
portugees gedaan na ‘t vermaarde koningkrijk in Africa, anno
1578. Bevattende een curieuse beschrijving van ‘t secue , nevens
de landen van Angola, Loango, Batta, en meer andere. VAN
DER AA PIETER, LOPEZ DUARTE 1706 *Relazioni del Viaggio o mission di Congo nell’Etiopia inferior
occidentale. BARTOLOMEO GIOVANNA 1712 Breve e succinta relazione del viaggio del regno di Congo
nell’Africa meridionale, fatte del P Gironalo Morella de
Berrento. ZUCHELLI ANTONIO, GIOVARINA
BARTOLOMEO 1726 *Relations historiques de l’Ethiopie occidentale…des royaumes
du Congo, Angolle et Matamba. CAVAZZI DA
MONTECUCOLLE, GIOVANNI ANTONIO 1732 *L’Afrique dressée par les actions les plus récentes et rectifiée
sur les dernières observations. J-B. NOLIN 1775 *Anecdotes africaines depuis l’origine ou la découverte des
différents royaumes qui composent l’Afrique jusqu’à nos jours.
G. DUBOIS FONTANELLE 1775 *Histoire de Loango, Kakongo et autres royaumes d’Afrique.
PROYART, LIÉVIN-BONAVENRURE 1776 *Bibliothèque universelle des dames T 20. (Lettres XXXVI-
XLVI : Abyssinie, Monomotapa, Congo, Guinée, Nigritie)
XXX 1785 *Illustrations de voyage à la côte occidentale d’Afrique fait dans
les années 1786-1787. M. Le VILAIN, N. COURBE 1801 *Voyage à la côte occidentale d’Afrique dans les années 1786-
1787. De GRANDPRÉ, OHIER L.M.I. 1801 *Relation d’une expédition entreprise en 1816 sous les ordres du
capitaine J.M. Tuckey. A. J-B. DEFAUCONFRET 1818 *Abrégé de l’histoire générale des voyages Tome 4. J.F. LA
HARPE 1825
*Voyage au Congo et dans l’Afrique équinoxiale fait dans les
années 1828, 1829,1830. J-B. DOUVILLE 1832 *Ein Beauch in San Salvador, der Hauptstadt des Königreichs
Congo : ein beitrag zur mythologier und psychologie. BASTIAN
A. 1859 *Le complément de l’œuvre de 1830. LÉOPOLD II. 1861 *To the central Africa lakes and back. THOMSON J. E. R. C.
S. 1881 (2 volumes) *Voyage aux grands lacs d’Afrique centrale. BURTON R.
1865 The last journal of David Livingstone in Central Africa from
1865 to his death. LIVINGSTONE D 1874 Angola and the river Congo. MONTEIRO JOACHIM JOHN
1875 *Au Cœur de l’Afrique (1868-1873) Voyages et découvertes
dans les régions inexplorées de l’Afrique centrale.
SCHWEINFURTH C. 1875 *Across Africa. CAMERON V.L. 1877 (2 volumes) *Historia do Congo : obra posthuma. De PALVA MANSO
1877 *L’Afrique et la conférence géographique de Bruxelles
BANNING E. 1878 *The achievements of Stanley and other african explorers : ….
HEADLEY J. T. 1878 Skizzen aus Westafrika. LENZ O. 1878 (traduit en français
sous le titre Esquisse de l’Ouest africain, en 1886) *À travers le continent mystérieux : … STANLEY H. M. 1879 *Dictionnaire Français-Kiswahili. DUTRIEUX P. 1880 *Im reich des Mwata Yamvo. POGGE P. 1880 *Correspondance d’Afrique. WARLOMONT C. 1880
(Préface de Max Waller) *Garenganze or seven years pionneer mission work in Central
Africa ARNOT F.S. 1881 *Le royaume des éléphants WAUTERS A. J. 1881 *Grammar of the Congo language as spoken two hundred years
ago. De VATRELLA J. B., GUINNESS H. GRATTAN 1882 Quatre années au Congo. Ch. JEANNEST 1883 *De Bruxelles à Karema. WAUTERS A. J. 1883 *The rebus africanis. The claim of Portugal to the Congo and
adjacent littoral with remarks of the French annexion.
MAYO 1883 *Sir Travers TWISS et le Congo XXX 1884 *The concorde of the Congo language as spoken at Palabella,
being a contribution to the syntax of the Congo tong.
JOHNSTON H. H. 1884 *Le Congo devant l’Europe et le traité Anglo-Portugais. G.
WEYR 1884 *A visit to Stanley’s rear-guard: at major Bettelota camp of the
Aruhwimi with an account of the river-life on the Congo
WERNER J. R. 1884 *La question portugaise du Congo par devant le droit public de
l’Europe. MARTENS FERRAO J. B. 1884 *Les droits du Portugal au Congo XXX 1884 *Le Portugal et la France au Congo XXX 1884 *A walk across Africa. GRANT J. A. 1884 *The river Congo from its mouth to Bolobo, with a general
description of the natural history and anthropology of its basin.
JOHNSTON H. H. 1884 *The Congo and the founding of its free state : a story of work
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1899
Histoire oubliée qui nous apprend plein de
choses
Les textes qui suivent sont la traduction libre d’articles parus en
1875 dans le St. Helena Guardian et qui parlent tous deux de la
même expédition militaire de la marine anglaise à l’embouchure
du fleuve Congo. Le premier semble être un texte officiel alors
que le second semble être plutôt le récit d’un des participants.
Au début de l’année 1875, le bateau anglais Geraldine s’est
échoué sur un banc de sable dans l’estuaire du fleuve Congo et
fut complètement pillé par des autochtones. Au cours de
l’attaque, quatre membres d’équipage qui défendaient le navire
furent tués.
Une expédition punitive fut organisée suivant les instructions de
l’Angleterre au début de mois d’août et le bateau Spiteful fut
envoyé dans l’estuaire pour y cartographier les différentes
criques. Le 30 août, les bateaux suivants furent envoyés dans
l’estuaire du fleuve pour y procéder au remorquage : le Supply,
le Foam, l’ Ariel, l’ Encounter, le Spiteful et l’ Active. Le
lendemain matin vers 6 heures, les équipages de ces trois derniers
entrèrent dans la crique Chango pour y procéder au remorquage
et après 4 miles, le chemin conduisant à Chango fut atteint et
150 marins, sous le commandement du Capitaine Bradshaw
furent débarqués et conduits par des guides indigènes pour
attaquer le repaire des « pirates ». Trois villages furent détruits
bien qu’aucun ennemi ne fut rencontré, alors que leur présence
s’était manifestée par un feu nourri en provenance de la forêt
dense proche.
Le commodore Heiwett accompagné de son staff prit la direction
de la crique et le 2 septembre, les canons des plus gros bateaux
ouvrirent le feu sur plusieurs villages de la rive nord du fleuve.
Des marins débarqués y découvrirent, dans des huttes privées,
des restes de marchandises pillées. L’ennemi continua à tirer au
départ de la forêt mais personne ne fut touché. Tous les villages
de la rive nord furent détruits jusqu’à la crique Melilla. Le
lendemain, le Commodore fit ouvrir le feu sur d’autres villages et
à l’arrêt des tirs, des marins accostèrent et continuèrent leur
marche à travers une région couverte de cultures prospères, ils
brûlèrent tous les villages sur leur chemin jusqu’à leur arrivée à
une localité plus importante, Armanzanga qui fut complètement
détruite alors que les habitants réfugiés dans la forêt tiraient sur
les incendiaires. Le travail terminé, le capitaine Bradsaw et ses
hommes rejoignirent leur bateau.
Le 4 septembre au matin, le Spiceful et l’Encounter allèrent plus
avant dans l’estuaire alors que le Merlin et les autres bateaux se
dirigèrent vers Punta da Lena où Sir William Heiwett donna 48
heures au chef de la cité pour lui délivrer les assassins du
Geraldine. Cette demande n’ayant pas eu de suite, le 7
septembre, sous le feu nourri des indigènes, la place fut investie
et détruite par le feu avec ses environs. Le 8 septembre, tous les
bateaux retournèrent vers la rive nord vers la position supposée
de la cité Manuel Vacc où les marins accostèrent protégés par des
tirs des bateaux. La ville avait été désertée et elle fut totalement
détruite. Après un repos le 9 septembre, le 10, les bateaux
entrèrent dans la crique du nom de Sherwood où le chef local
vint à bord du Marlin comme le fit également un autre chef du
nom de Myanzia. Ayant été informé que les Anglais n’étaient pas
venus pour faire la guerre mais pour punir les mauvais, ceux-ci
retournèrent rassurés.
Le 11, les hostilités continuèrent avec des hommes du Spiceful
sous les ordres du Commander Medlycott contre une cité appelée
Polo Bolo qui fut détruite alors qu’un marin fut grièvement
bléssé. Le 12 septembre accompagné de 3 bateaux, le
Commodore Heiwett se dirigea vers un endroit appelé Emboma
situé à 73 miles de l’estuaire du fleuve où le 15, il organisa une
palabre avec sept chefs apparemment satisfaits du travail qui
avait été effectué et affirmant que le commerce sur le fleuve
prospérerait certainement quand on connaîtrait la nouvelle que
les marchands pacifiques peuvent à nouveau circuler sur le
fleuve sans risque pour leur vie et leurs biens.
Le 17 septembre, Sir Heiwett redescendit le fleuve. Ainsi se
termina ce qui pouvait être considéré comme une expédition
réussie.
Un autre correspondant décrit la fatigue des marches comme
étant « terrible ». Souvent sur de longues distances, dans la boue
atteignant parfois les genoux, souvent en marchand dans l’eau à
travers les criques. La navigation dans certaines criques était
tellement difficile que le Capitaine Bradshaw ne pouvait passer
qu’en élaguant les branches basses. L’ordre était alors donné de
sauter par-dessus bord et de marcher à travers tout, le capitaine
Bradshaw montrant lui-même le chemin, les hommes portant leur
arme et leurs munitions au-dessus de leur tête. Ils marchaient
alors un mile avant de trouver la terre ferme et alors, pour arriver
à la cité du chef Amanzanga, ils devaient traverser un marigot de
trois pieds de profondeur, rempli d’alligators. Cette espèce de
déplacement était la règle et un travail assez pénible. Néanmoins,
pas un seul homme ne rechigna. L’incendie d’Amanganza et plus
particulièrement de ses deux entrepôts ou palais, devait avoir un
effet bénéfique sur un grand nombre d’autochtones vu la distance
importante sur laquelle s’étendait son autorité et son influence.
Ceux-ci n’auraient jamais pu imaginer que nos hommes
risqueraient les fièvres et autres dangers en traversant les rivières
et les marécages, mais à présent ils réalisent qu’ils ne sont plus
protégés dans leurs criques impénétrables. Dans la crique du nom
de Melila, les indigènes firent un grand show de résistance. Ils
bordaient les berges, ouvrant le feu sur les bateaux et leur
lançaient des sortilèges. C’est ici que le mécanicien Dixon de
l’Ariel fut blessé, car leurs balles pénétraient les plaques de fer
avec lesquelles les grands bateaux étaient protégés. Le premier
jour le 31 août, à Chango, l’expédition comprenait la
canonnière et toutes les barques de l’escadre, 25 au total ; les
deux compagnies étaient sous le commandement de lieutenant
Crozier, un groupe de fantassins était sous les ordres du
lieutenant Neeham, un second groupe de fantassins sous les
ordres du lieutenant Rolfe et un autre groupe sous les ordres du
canonnier, tous officiers d’active de la marine royale
britannique. Le Capitaine Bradshaw de l’Encounter commandait
l’ensemble accompagné par l’énergique secrétaire payeur A.
Brown, qui fut volontaire à cause de la rareté des officiers
d’active pour accompagner l’expédition tout en accomplissant
également son travail habituel. Le Commandant Medlycott du
Spiteful commandait les barques en second. Le 6 septembre,
lorsqu’ils opéraient dans la crique appelée Luculla, sur l’autre
côté de la rivière, les bateaux de l’escadre procédaient au
débarquement en file indienne vu l’étroitesse de la crique et ne
pouvaient arriver à moins de 800 yards du fond de celle-ci où se
trouvait un village abandonné. De nouveau, obligés à une
progression à travers la boue et les eaux, le Capitaine Bradshaw
ouvrant la route comme d’habitude. Ils brulèrent ce village et
avancèrent jusqu’au suivant, d’une taille plus importante et
résidence d’un chef puissant, en suivant un sentier à travers une
forêt dense et de hautes herbes à éléphants. Le chef n’était pas
resté chez lui pour leur souhaiter la bienvenue. Ils y trouvèrent
deux coffres de marin les clefs toujours présentes dans les
serrures. Notre correspondant affirme que le trésor du chef était
resté derrière lui et d’autre part que tout le reste fut soumis aux
flammes. Les indigènes qui entouraient le village en nombre,
rentrèrent dans la forêt lorsque les marins retournèrent aux
embarcations. C’est durant cette marche que le pauvre guide
portugais fut tué. Les marins ouvrirent un feu nourri sur la forêt
et il n’y eut aucune autre perte de notre côté. Le samedi et le dimanche furent des jours de repos, mais pas
pour le Commodore qui, accompagné du Capitaine Bradshaw se
rendit à Puenta Da Lhina à bord du Merlin pour y organiser une
rencontre avec responsables des factoreries et pour leur
demander leur coopération pour supprimer la piraterie sur le
fleuve. Un seul nommé Shimbosh accepta de collaborer avec le
Commodore. Il lui fournit des guides locaux qui furent d’une
grande utilité et un marchand portugais délégua un de ses
employés qui, pauvre homme, fut tué un jour ou deux plus tard.
À la crique du nom de Macatalla où ils brulèrent sept villages il
faut noter qu’ils progressèrent durant 4 miles à travers de hautes
herbes à éléphants, parsemées de marécages et de rivières, alors
que le soleil de midi frappait comme seul le soleil tropical peut le
faire. . À Moncel Vacca, le chef qui avait été emprisonné à l’île
de l’Ascension dix ans plus tôt et qui était considéré comme le
chef des pirates, devait organiser une résistance sévère de son
lieu de commandement, au moyen d’une série importante de
fusils. Mais ce ne fut pas le cas. Les indigènes s’enfuirent et le
village fut brûlé. Mais de l’existence de canons et de fusils, il
n’en fut pas question.
Nos pertes furent minimes, seulement un tué et six blessés. Peut-
être que le plus infortuné fut Monsieur Dixon, le mécanicien du
Ariel. Il venait juste de terminer son travail dans la salle des
machines et était venu sur le pont pour respirer un peu d’air frais.
Il n’était pas là depuis plus d’une minute quand il fut atteint
d’une balle derrière le cou. Il est pour l’instant en convalescence.
La liste des pertes n’est pas représentative des dangers. Les
indigènes étaient partout dans la forêt et entouraient les chemins
et les criques. Ils étaient bien armés et c’est seulement à cause
d’une vigilance incessante et d’une stricte discipline que
l’ennemi embusqué fut découvert et dispersé.
Peut-être que l’absence totale de maladies fut un plus grand sujet
de satisfaction que la faible liste des pertes. On reporte qu‘après
toutes ces opérations sur le Congo, les différents équipages
étaient en meilleure santé qu’après une croisière normale et cela
doit être manifestement attribué à l’admirable planification
organisée de concert par le Commodore Heiwett et son médecin
de bord le Dr. Fagan et si bien appliquée par les officiers sous
leurs ordres.
Commentaires.
Ce récit se déroule dix ans avant la création de l’État
Indépendant du Congo et trois ans avant la Conférence
géographique de Bruxelles. On remarque que la marine
britannique, pour punir des pilleurs d’épave ayant tué 4 marins
peut, sur un ordre de l’Amirauté, déplacer une escadre de sept
bateaux armés, dont un canonnier, comportant plus de 500
hommes d’équipage. Les indigènes refusent le combat direct et
préfèrent harceler les marins sur leur terrain, la brousse, après
avoir mis leurs gens en sécurité dans la forêt. La punition
consiste donc en une démonstration de force (canons) et en
l’incendie d’une grosse vingtaine de villages. Les factoreries
présentes (les Hollandais sont là depuis 1854, les Français,
Anglais et Portugais ont suivi très vite) demeurent manifestement
neutres.
Comme dans l’État Indépendant du Congo plus tard, les
indigènes bien informés trouvent leur salut dans la brousse et
n’attaquent jamais de front. La pratique des villages incendiés
comme représailles utilisée à l’époque est nettement antérieure à
la présence des Belges dans ces régions, n’est donc pas une de
leurs inventions et les reproches faits par les Anglais aux Belges,
à ce propos, sont, de leur chef, particulièrement malvenus. Les
incendies volontaires mis à part, il semble y avoir peu de dégâts
et très peu de pertes humaines dans de telles opérations, d’un
côté comme de l’autre. L’objectif est surtout d’impressionner
pour convaincre. (Ni la version officielle ni le correspondant ne
détaillent les pertes indigènes).
L’argent dans l’EIC
C’est en 1887 que l’EIC fut doté d’un système monétaire
particulier, lorsque par décret, le roi définit le franc congolais
comme étant la 3100me partie d’un kilo d’or d’une pureté de
9/10. Seules les pièces d’or constituaient une monnaie de
payement. Les pièces de 5 Fr en argent, de même poids et de
même teneur que les pièces belges correspondantes devaient être
échangées à Bruxelles à leur valeur faciale contre des monnaies
d’or.
Normalement, seul l’argent congolais avait cours légal dans
l’EIC, mais les comptables de l’état pouvaient également
recevoir les livres sterling au taux de 25,50 Fr, en acquit des
droits de douane. Cette tolérance fut étendue plus tard à d’autres
monnaies sauf aux pièces d’argent de l’union latine. Plus tard
encore, les droits de douane purent être payés au moyen d’effets
à vue sur l’Europe, frappés d’un escompte de 3%.
On a vu dans le texte relatif à la poste, qu’en 1893, un service de
mandats postaux avait été mis en place ; mais les remises étaient
limitées à un petit nombre de localités et les montants ne
pouvaient pas dépasser 1.000 Fr par mandat.
Il n’a jamais existé de pièces d’or au Congo, mais un décret de
1896 a créé des billets d’état pour une somme qui ne dépassa
jamais 270.000 Fr. Bien qu’aucune couverture de ces billets
n’ait été stipulée, ceux-ci étaient échangés à Bruxelles à l’égal
des monnaies d’argent.
D’autre part, le régime commercial de l’EIC était fondé
uniquement sur le troc, comme il l’était déjà les années
antérieures à 1885 entre la population locale du Bas Congo et les
factoreries. L’état a donc continué cette façon de faire en
supprimant cependant les payements en alcools (gin et rhum de
piètre qualité) et en interdisant ceux-ci dans les régions situées
au-delà de la rivière Inkissi.
L’état se réservait le droit de payer les indigènes par diverses
marchandises dont les prix unitaires étaient fixés périodiquement
par lui. Bien que le décret de 1906 permette aux autochtones de
substituer des payements en argent en place des prestations
fiscales en nature ou en travail, la circulation de l’argent à la
reprise de l’EIC par la Belgique s’élevait tout au plus à 2.500.000
francs dont les 4/5 en monnaie métallique congolaise. Cette
monnaie métallique devait comporter des pièces d’or de 20 Fr (
qui ne seront jamais frappées), des monnaies divisionnaires en
argent de 5 Fr, 1 Fr et 50 centimes et des monnaies d’appoint en
cuivre pur, perforées, de 10, 5, 2 et 1 centimes. Le même décret
permettra la frappe de monnaies en un alliage de cuivre et de
nickel, percées également d’un trou et devant contenir 25% de ce
dernier métal et d’une valeur de 1, 2, 5, 10 et 20 centimes.
Il faudra attendre la reprise de l’EIC par la Belgique pour voir
les travailleurs rétribués au moyen d’argent.