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République Démocratique du Congo
Conseil National des Organisations Non Gouvernementale de Développement
« CNONGD »
3ème assises de la coopération Belge au Développement :
Les Objectifs du Millénaires pour le Développement
Comment faire mieux ?
Table ronde n°1 :
Les OMD comme levier politique et de gouvernance
Présentateur : Mr. Robert MABALA KASONGO
Secrétaire Général du CNONGD
I. Introduction
I.1. Note de remerciements
Avant mon exposé, je veux, au nom de la Société civile, à celui du Conseil National
des Organisations Non gouvernementales de Développement de la République
Démocratique du Congo, en sigle, CNONGD et au mien propre, saisir cette grande
opportunité pour adresser nos vifs remerciements en même temps que toutes nos
félicitations, à travers la direction générale au Développement, du Royaume de
Belgique, au peuple et aux ONG belges pour l’honneur qu’ils nous ont fait non
seulement de participer à ces grandes assises de portée supra nationale, mais aussi
nous avoir donné l’occasion de faire entendre la voix de la Société civile congolaise
au-delà des frontières nationales.
I.2. Présentation du CNONGD
Le CNONGD, un réseau apolitique par excellence tire sa raison d’être de la situation
de destruction quasi-totale du tissu socio-économique de la RDC d’une part et de la
difficulté du gouvernement à assurer l’encadrement et la prise en charge des
populations d’autre part. Ainsi, des organisations non gouvernementales de
développement se sont réunies, en 1990, dans la province du Bas Congo, pour
créer une dynamique communautaire capable de générer des mécanismes et
structures d’auto-prise en charge, de soutien et d’encadrement des populations
congolaises en détresse.
Actuellement, le réseau réunit un vaste mouvement qui compte près de 1000
ONGD membres répartis en 11 CRONGD correspondant aux 11 provinces de la RDC
et encadrent les populations dans la plupart des secteurs d’activités socio-
économiques du pays.
Le CNONGD articule toute son activité autour d’une vision ; d’une mission des
valeurs et principes que nous pouvons ainsi résumer :
a)concernant sa vision, le CNONGD rêve notamment d’une société congolaise au
sein de laquelle les populations sont en mesure de satisfaire leurs besoins
fondamentaux ; d’influencer le processus décisionnel des dirigeants et de participer
réellement à la gestion des affaires publiques ;
b)quant à la mission qu’il s’est assigné, le CNONGD tient à promouvoir la bonne
gouvernance au sein du réseau. A ce titre, il exalte l’éthique et la transparence, le
respect des règles, des tâches et des fonctions ;
c)s’agissant des valeurs et principes, le CNONGD prône les valeurs morales
d’intégrité, de solidarité et de loyauté d’une part et d’autre part les valeurs
démocratiques d’équité, de transparence, de tolérance, de participation et
d’alternance.
Relativement aux principes, il défend :
� l a capacité de se mettre en cause ;
� la culture de l’excellence.
2. Regard sur les concepts
Pour une question de méthode et de pédagogie, nous donnerons au préalable et de façon
succincte le descriptif des concepts clés qui seront en usage tout au long de nos discussions
de manière à partager tous le même entendement des choses ; ce qui facilitera certes les
débats et rendra la compréhension aisée.
2.1. Note sur la gouvernance
Celle-ci est définie de plusieurs manières. Pour Moreau Défarges qui déclare que la
gouvernance désigne le processus d’organisation et d’administration des sociétés humaines
dans le respect et l’épanouissement des diversités. Dans ce cas, la gouvernance n’est pas
synonyme de gouvernement. Mais, les deux concepts gouvernement et gouvernance
(illustrent) font référence à des comportements exprimant une volonté, à des activités
guidées par un but, à des systèmes des règles, etc.…
.
Autres définitions du concept
L’Union Européenne, la Banque Mondiale et l’Organisation des Nations Unies ont,
de leur côté, définit la gouvernance de la manière suivante : Pour les Nations unies,
la gouvernance « est l’ensemble des règles ; procédures et comportement par
lesquels les intérêts sont articulés, les ressources gérées, le pouvoir exercé et les
gouvernants tenus responsables. Ainsi, la gouvernance implique le renforcement de
la démocratie, la participation et l’accès des citoyens à la justice équitable, la
promotion des droits humains, du genre et de l’équité ; le renforcement de la
transparence ; de la responsabilité et de l’efficacité des institutions publiques et
ainsi que l’amélioration de la capacité de la société civile à participer dans le
processus de prise de décision politique et dans les débats publics ».
2.2. Le concept politique qui correspond à nos débats de ce jour
La notion de politique est, elle aussi extensive et polysémique. Meny et Thoeniy dans le livre
intitulé « politique publique » et Muller dans le cours de politique agricole, schématisé par
M. Basle considèrent que la politique est un programme d’action gouvernementale,
présentant cinq caractéristiques suivantes :
�un ensemble de mesures et un contenu qui définissent la politique et se traduisent par des
résultats concrets et une substance qui lui est proposées ;
�des éléments de décision ou d’allocation dont la nature est plus au moins autoritaire, c'est-
à-dire imposée par les acteurs gouvernementaux à leur environnement ;
�elle désigne un cadre assez général d’action au-delà d’une simple addition d’actes
ponctuels isolement considérés ;
�elle affecte par son contenu ou par son impact un certain nombre d’individus, de groupes
ou d’organisations dont l’intérêt, la situation ou le comportement vont être changés dans un
sens ou dans un autre ; ainsi toute politique a un public, des assujettis et des acteurs qui
ressortent d’elle.
�les actes qui la fondent (Politique) sont présumés renvoyer à des orientations explicites ou
implicites, manifestes ou latentes ; ainsi toute politique est menée en vue d’atteindre des
objectifs, de mettre en œuvre des valeurs ainsi que, de satisfactions des intérêts. D’où, sans
anticiper nos débats nous pouvons déjà relever à ce stade le lien qu’il y a entre OMD et
Politique.
2.3. Les Objectifs du Millénaire pour le Développement, OMD en sigle
Les OMD sont contenus dans la déclaration du Millénaire adoptée à New York en
septembre 2000 par les 147 Chefs d’Etats et de gouvernement. Ils résultent du
constat fait par les dirigeants du monde sur un ensemble de maux ou fléaux sociaux
qui, depuis des décennies, menacent la sécurité et la paix de la planète. Nous
citerons notamment la criminalité croissante, la pauvreté extrême dans laquelle
sont plongées plus de la moitié de la population du monde ; l’insécurité alimentaire
chronique ; l’incapacité d’assurer les soins de santé et l’éducation au grand
nombre, la discrimination fondé sur le sexe, etc.…
Ces fléaux sont principalement installés et se développent dans des parties
privilégiées de la planète soit dans les pays du Sud et les pays pauvres. Cependant,
le constat est qu’ils ont tendance à s’étendre pour menacer à terme la sécurité et
la paix mondiale du fait du phénomène de la mondialisation.
2.3. Les Objectifs du Millénaire pour le Développement, OMD en sigle (suite I)
D’où, la nécessité d’organiser le combat à l’échelle mondiale pour les réduire. Ce
qui a donné leur formulation en 8 objectifs, 18 cibles et 48 indicateurs de
vérification. Cette approche fut si pertinente que Koffi Annan, alors Secrétaire
Général de l’ONU, en a donné les points de différence avec tous les autres objectifs.
Ainsi, il en a indiqué 4 particularités ci-après :
a)les OMD sont axés sur l’homme ; ils ont des délais précis et sont quantifiables ;
b)ils supposent la formation d’un partenariat mondial et ne cachent pas que les
pays en développement doivent balayer devant leur propre porte et les pays
développés les y aider ;
c)ils jouissent d’un soutien politique inédit, ils sont acceptés au plus haut niveau
dans les pays développés ; les pays en développement, la Société civile et les
grands organismes de développement ;
d)enfin, ils sont réalisables (c'est-à-dire susceptibles de produire des résultats
quantifiables et vérifiables par des indicateurs précis, c’est nous qui soulignons).
2.3. Les Objectifs du Millénaire pour le Développement, OMD en sigle (suite II)
Pour la RDC qui sortait d’une très longue et tumultueuse transition émaillée des
conflits meurtriers qui ont achevé de l’ébranler dans tous ses fondements, les
OMD, avec les stratégies qu’ils suggéraient, sont venus s’ajouter aux fondamentaux
de toutes les chances de véritablement décoller et même de reprendre son
leadership naturel en Afrique et dans le monde.
II. Développement
Chapitre Ier : Etat de lieu des OMD en RDC
En tant qu’acteurs de la Société civile, nous pouvons affirmer que la RDC présente,
au stade actuel de l’état d’avancement des OMD, tous les risques de se retrouver
sans grands résultats à présenter d’ici 2015 lors du grand rendez-vous d’évaluation.
Motif : l’analyse quantitative que qualitative des OMD ne portent à croire qu’il y
aura un quelconque résultat d’ici 5 ans, quand on sait par ailleurs que le délai qui
reste à courir est trop court. Car, n’ayant pas réalisé grand chose en 10 ans on voit
mal ce qu’on peut faire en 5 ans.
Dans ce cas, nous viserons l’efficacité et l’efficience des moyens déployés pour
réaliser les objectifs, les 18 cibles et les 48 indicateurs de vérification y ont-t-ils eu
des impacts. C’est difficile à affirmer.
S’agissant de l’analyse qualitative, nous nous demandons qu’est-ce qui a été réalisé
et qu’est-ce qui n’a pas pu être réalisé par les pouvoirs publics en vue d’atteindre le
OMD. Ici nous considérons le processus de construction de l’action du
gouvernement autour des OMD jusqu’à leur aboutissement, c'est-à-dire aux
résultats et impact. Or, ce processus est resté en cours de route.
1.1. Appropriation du processus des OMD par la RDC
Dès le départ, le gouvernement congolais issu du dialogue inter congolais, a donné
tout l’air de s’approprier du processus des OMD, d’abord par la signature de la
déclaration du millénaire par le chef de l’Etat en septembre 2000 et ensuite, par
l’élaboration du DSCRP.
1.2. Les caractéristiques ou les principes fondateurs du DSCRP de la RDC
Découvrons les caractéristiques ou les principes fondateurs du DSCRP de la RDC
pour mieux nous situer par rapport à la problématique de nos assises et davantage
éclairer la distance qui sépare le discours et le fait dans la conduite du pays pour
projeter de façon éclairée et objective la probabilité des résultats que la RDC se
propose de présenter à New York d’ici 2015.
1.2. Les caractéristiques ou les principes fondateurs du DSCRP de la RDC (suite)
1ère : L’élaboration du DSCRP de la RDC intervient trois ans après l’adoption de la
version intérimaire (DSRP I). Elle s’est déroulée dans un environnement de sortie
d’un conflit dévastateur et d’une des plus longues transitions politiques d’Afrique.
La présente stratégie se place dans le prolongement des efforts de normalisation
de la vie politique en RDC dont les élections démocratiques prévues pour l’année
2006 constituent un tournant décisif.
2ème : A ce titre, le DSCRP fournira au nouveau gouvernement issu de ces élections,
non seulement un cadre pour la réconciliation nationale et la consolidation de la
paix, mais servira également d’un cadre de référence de la politique
gouvernementale et de convergence de la coopération avec les partenaires au
développement en matière de relance de l’économie et de la lutte contre la
pauvreté.
1.2. Les caractéristiques ou les principes fondateurs du DSCRP de la RDC (suite I)
3ème : Le présent DSCRP, en tant que cadre unique de planification du développement, se
veut modeste et s’inscrit dans les objectifs du court et du moyen terme (2007-2009) ainsi
que les OMD. Il permettra une remise à niveau des institutions et des structures de l’Etat, la
mise en place des politiques sectorielles appropriées qui cadrent avec les objectifs des
programmes définis par les populations, ainsi que le renforcement des capacités en vue
d’atteindre le point d’achèvement de l’Initiative en faveur des Pays Pauvres Très Endettés
(IPPTE).
4ème : Le gouvernement est fermement engagé à poursuivre les réformes amorcées depuis
2001 afin de mobiliser les ressources nécessaires aux programmes de réduction de la
pauvreté dans un environnement de démocratie, de justice et d’équité.
5ème : Le défi qui se présente aujourd’hui est de sortir la RDC de la longue période de crise
sociopolitique et de la remettre sur le sentier d’un développement durable.
6ème : L’élaboration du DSCRP final a connu la participation de toutes les parties prenantes y
compris la société civile dans un esprit consensuel.
1.3. La stratégie de mise en œuvre du DSCRP
Il ne serait pas inutile de rappeler à la mémoire de tous que le DSCRP est le vade-
mecum du gouvernement qui traduit d’abord sa stratégie de croissance
économique et de relance et ensuite de réduction de la pauvreté. Ainsi, croissance
et réduction de la pauvreté ont fait toute la trame de notre DSCRP exprimé en
vision ou but ultime et objectif exprimé en ces termes :
�En fait la vision : le DSCRP prévoyait après le bouclage du processus de
réconciliation nationale, de paix et sécurité et de restauration d’un Etat de droit, de
réunir les conditions pour la promotion de la bonne gouvernance et, de s’attaquer
aux facteurs de pauvreté, préalablement à la fin des cycles de violence etc.…
�Quant aux objectifs, ils sont de deux ordres :
a)global ou ultime : l’amélioration durable et effective des conditions de vie des
populations pour une période de 25 ans (vision 26/25) ;
b) principaux et quantitatifs.
1.3. La stratégie de mise en œuvre du DSCRP (suite)
Ils sont de plusieurs ordres pour y parvenir, il faut passer par la réalisation des 5 piliers
que voici :
Pilier 1 : Promouvoir la bonne gouvernance et consolider la paix (par le renforcement
des institutions) ;
Pilier 2 : Consolider la stabilité macroéconomique et la croissance ;
Pilier 3 : Améliorer l’accès aux services sociaux de base et réduire la vulnérabilité ;
Pilier 4 : Combattre le VIH/SIDA
Pilier 5 : Promouvoir la dynamique communautaire
Le dernier point qui clôt l’aspect descriptif du DSCRP est l’option du gouvernement de
prioriser la relance de l’activité économique et de croissance, condition sine qua none
de réduction de la pauvreté. Pour se faire, il appartient au gouvernement de renforcer
ses capacités humaine, financière et matérielle pour réaliser les autres OMD qui,
constituent des épiphénomènes qui ne peuvent trouver solution que dans la mise en
œuvre de la stratégie de la croissance économique inductrice de la pauvreté.
1.3. La stratégie de mise en œuvre du DSCRP (suite I)
A cet effet, le gouvernement a visé une croissance de 7,0% en 2006, 7,7% en 2007
et 8,4% en 2008. Lesquelles croissances mises en rapport avec le taux de croissance
démographique qui était projetée à 3% devrait toutes choses restant égales,
relever le revenu par tête à 3,4% en moyenne.
Dans cette perspective, le gouvernement a opté l’agriculture et le développement
rural comme étant la première priorité pour des raisons suivantes :
Le développement rural contribue à près de 63% au PIB et fait vivre plus de 70% de
la population. C’est pourquoi ce secteur occupe, à coté d’autres secteurs, une place
importante dans le programme national de relance de l’économie et de réduction
de la pauvreté. Les stratégies visant la redynamisation de la structure productive du
monde rural s’appuie principalement sur la relance du secteur agricole, de l’élevage
et de la pêche, etc.…
Relance du secteur agricole, de l’élevage et de la pêche comme impératif
d’atteinte des OMD en général et de l’OMD1 en particulier, c’est pourquoi :
Un programme de relance du secteur a été élaboré par le gouvernement avec la
participation de différents partenaires au développement. L’objectif est de rétablir
et de surpasser le niveau de la production d’avant la crise. Car de nos jours la
faiblesse de la production s’observe au niveau du secteur primaire avec pour
conséquence l’insécurité alimentaire, la malnutrition, la pénurie des semences de
qualité, la hausse des prix, le faible développement de la transformation et de la
conservation des produits agricoles et de pêche.
La stratégie du secteur agricole vise, à diversifier la production et améliorer les
rendements. Le résultat final escompté est le rétablissement de l’autosuffisance et
de la souveraineté alimentaire ; ce qui aura pour effets positifs la relance de
l’économie alimentaire, la réalisation d’un surplus commercialisable et la
monétarisation du monde rural. Le surplus pourra être investi dans d’autres
activités génératrices de revenu et contribuer in fine à l’accroissement de l’emploi
rural non agricole.
Promotion du micro crédit et de la micro-entrepise
Il s’agira ici de développer et d’appuyer le système de microcrédit en vue de
promouvoir les unités individuelles et collectives de production ou de mico-
entreprises. De même, le développement du crédit rural pourrait permettre aux
paysans d’acquérir les intrants agricoles. Il est à souligner qu’à l’heure actuelle les
instruments de financement du monde rural sont très faibles et rudimentaires.
Ce financement permettra aussi de promouvoir l’épargne rurale qui est
inexistante de nos jours. Pour mener à bien cette tâche, Il s’agira de promouvoir les
institutions de crédit et d’épargne ainsi que de favoriser leur implantation en
milieu rural. Pour ce faire, on fera appel aux ONG, aux Comités de Développement
Communautaires et aux confessions religieuses.
DSCRP page 66, 67, 70.
Chapitre II : Ecart flagrant entre le discours, l’écrit et les réalités du terrain
2.1. le discours et l’écrit
Au travers de tout ce qui précède, nous concluons que le gouvernement congolais
s’est d’abord approprié des OMD par la signature de la déclaration du millénaire
par le Chef de l’Etat. Ensuite, le gouvernement a adhéré au processus de
l’élaboration du DSCRP bras armé pour la réalisation des OMD.
Enfin, l’avènement de ce DSCRP a coïncidé avec l’installation des institutions issues
des élections, libres, démocratiques et transparentes et la prise de fonction d’un
gouvernement revêtu de toute la légitimité du peuple. Ce qui suppose la possession
de toute la puissance publique par le gouvernement et sa capacité de conduire une
action publique efficace et efficiente à impact certain. Mais qu’en fut-il ?
2.2. Constat
1°) Dès le départ, le DSCRP a donné les indices de sa propre inefficacité par manque
des moyens conséquents pour réaliser un programme ambitieux et absence
d’indication sur la mobilisation des moyens de sa politique.
En cela, le DSCRP revêt un caractère manifeste d’inachevé. On est dès lors buté au
problème de résultats d’une telle entreprise.
2°) les programmes économiques du gouvernement (PEG), c'est-à-dire le PEG 1 de
la période de 2002 à 2005 et le PEG 2 qui va de février 2007 et court jusqu’à 2011,
constituent une littérature muette par rapport aux affectations des ressources pour
la mise en œuvre effective du DSCRP comme programme strict minimum du
gouvernement. Ce baromètre permet de mesurer de la volonté politique du
gouvernement d’agir ou pas.
2.2. Constat (suite)
3°) le montant du budget affecté aux secteurs agricoles et rural de 2003 à 2007
nécessitent les commentaires ci-après :
a)Les donations budgétaires n’ont connue aucune logique ni cohérence en rapport
avec le caractère prioritaire du secteur et sa grande capacité de créer la croissance
et de réduire de la pauvreté soit l’OMD1 n°1 de la série. Et ces dotations ont varié
entre 0,6 % et 2 % tout au plus ;
b)Pour les décaissements effectifs, la même observation est valable ; mais plus
pessimiste encore, car ils n’ont jamais atteint ni dépassé 20 % dans la meilleure des
hypothèses ;
4°) les dépenses de lutte pro pauvre de 2003 à 2007.
Les pourcentages des dotations ont varié entre 3 et 7 % tandis que ceux par rapport
aux décaissements se situent entre 3 et 4 %. Quand on va plus en profondeur dans
l’analyse, on constate que les parts destinées directement aux pauvres en terme
d’appui à l’activité de production ne sont pas connues avec exactitude.
2.2. Constat (suite I)
5°) Evaluation des dépenses PPTE de 2000 à 2007
Il est relevé que par rapport aux dotations les % n’atteignent pas 10 % et par
rapport aux décaissements effectifs. Ils se situent entre 0 % à 4 % tout au plus et
cela quelque soit la qualité du chantier ou de l’activité concernée. (
http://www.ministeredubudget.cd)
Or, dépenses pro pauvres et dépenses PPTE sont avant tout et uniquement
destinées à la réalisation des OMD et plus particulièrement à l’OMD1 selon la
volonté des donateurs de l’APD. Alors, quel miracle peut-on attendre pour aboutir
à un résultat même au 1/100ème d’ici 2015.
6°) Focus sur les 5 chantiers du Gouvernement
Dans les 5 chantiers du Gouvernement identifiés dans le cadre de la reconstruction
du pays les OMD illustrés, nous citons les infrastructures, (repris de manière
indirecte) l’éducation, la santé, l’électricité l’eau potable. Cependant, la société
civile constate que l’OMD1 sur la réduction de la pauvreté et l’éradication de la
faim, n’a pas été reprise dans le 5 chantiers.
Chapitre III : La présomption résultats des OMD de 2010 à 5 ans de 2015
3.1. Le grand paradoxe de la RDC
La population vit en deçà du seuil de pauvreté et ne mange pas à sa faim. Alors
que :
�Seulement 10 % du potentiel agricole du pays est exploité ;
�Les données éco climatiques sont partout favorables à l’agriculture. En 1961, la
RDC exportait 380.000 Tonnes de produits Agricoles (huile de palme, caoutchouc,
café vert, huile de palmiste, son de blé, cacao, thé, bananes, etc.).
Actuellement, chaque année, la RDC importe via le port de Matadi, pour
nourrir Kinshasa (et sa périphérie) : 120.000 tonnes de poisson congelés ; 50.000
tonnes de poulet et abas congelés ; 400.000 tonnes de céréales (riz) ; 60.000 tonnes
d’huile de palme ; 10.000 tonnes de lait en poudre et les bateaux repartent à vide.
3.1. Le grand paradoxe de la RDC (suite)
Le Produit intérieur Brut par habitant et par an, a culminé à 430$ en 1973», à la veille de la
Zaïrianisation et a effectué une « plongée » continue jusqu’aux années 2000 ; Depuis 2002,
la remontée a commencé à raison de 5 % l’an. Pour « booster », ce taux de croissance, il faut
investir massivement dans l’agriculture. Mais hélas ! En réponse à la question orale des
députés, Son Excellence Monsieur le Premier Ministre signale que entre 2006 et 2010, le
PIB est passé de 146$ par habitant en 2006 contre près de 200$ en 2010. Ce qui est curieux
c’est la deuxième fois qu’il s’adresse aux représentants du peuple sur la situation générale
de son programme, mais il ne fait aucune allusion à l’agriculture et ne parle même pas des
OMD bien que cette fois-ci, il signale des efforts de son Gouvernement à mécaniser
progressivement les nouvelles unités notamment dans le secteur de l’enseignement et celui
de la santé. Pour ce dernier secteur, il signale que l’enveloppe du budget de l’Etat est passée
de 1,81 % à 5,29 % entre 2003 et 2009. Son Excellence Monsieur le Premier Ministre se
réjouit des efforts de son Gouvernement dans la mobilisation des recettes portées à 2,5
milliards en 2009.
Cependant le chef du gouvernement, reconnaît que malgré tous ces efforts, il est conscient
que beaucoup reste à faire pour l’amélioration des conditions de vie de la population. Il
affirme que pour bon nombre d’analystes, la situation sociale actuelle résulte
essentiellement de la mauvaise gouvernance politique et économique qui a caractérisé le
pays depuis plusieurs décennies.
3.2. les faits qui confortent la thèse d’une insuffisance politique et de gouvernance
(suite I)
Cet échantillon très représentatif reflète la situation dans l’ensemble du pays. Et ce qui est vrai pour la
nutrition l’est tout aussi par l’état de l’emploi et de la
pauvreté.
A ce stade de notre analyse, il y a lieu de noter que l’accès aux services de base n’est pas garanti. En
effet, environ 75 % de la population est mal nourrie, les
difficultés d’accès à l’eau, à l’éducation et à la santé ont
été aggravées par le conflit, mais touchent également les
régions moins directement frappées par les
affrontements. Cette défaillance des services publics est
aggravée par le poids colossal de la dette extérieure. La
réponse de la communauté internationale à ces besoins
est largement insuffisante ; en 2008, les pays de l’OCDE
consacraient 25 dollars d’aide au développement par
Congolais, alors qu’ils en versaient 61 pour chaque
Soudanais et 179 pour chaque Afghan.
Le gouvernement parle du DSCRP de deuxième génération ; et de nouvelles consultations sont en cours.
Le document final pourrait être prêt d’ici fin d’année et
sa mise en œuvre ne pourrait éventuellement intervenir
qu’en 2011, en supposant que toutes les erreurs du
passé seront évitées pour escompter un quelconque
résultat.
Approvisionnement difficile en eau potable
Une femme accouche à même le sol dans un centre de santé de la place
NPM: Une école sans infrastructures didactiques
Chapitre IV : les OMD levier politique et de gouvernance
Nous venons de parcourir le processus des OMD pour constater que, sauf miracle,
la RDC offre des chances très minimes de présenter des résultats probants sur ses
réalisations au programme des OMD alors que nous ne sommes qu’à quatre ans de
l’échéance de 2015. La RDC est considérée par plusieurs observateurs comme
l’exemple type de l’Etat fragile. La bonne gouvernance ou son absence, revient dans
presque toutes les analyses dont fait objet le Congo comme l’élément clé
permettant de comprendre les défis auxquels le pays est confronté en matière de
développement et de stabilité.
Le gouvernement Congolais lui-même fait de la restauration de la bonne
gouvernance comme condition à un développement à long terme, à la croissance
économique et à la lutte contre la pauvreté la pierre angulaire de son programme.
Dans son intervention de ce mercredi 28 Avril 2010, le Premier Ministre dit, je cite :
«tous les analystes s’accordent à dire que la gestion économique de notre pays a
été caractérisé pendant plusieurs décennies par la mal gouvernance et des mauvais
choix sans compter les différents événements qui ont détruit son tissus
économique ».
4.1. les OMD levier politique et de gouvernance
Comme on le sait, les OMD constituent en quelque sorte la feuille de route de la
communauté internationale en matière de progrès social. Ils ont suscité beaucoup
d’espoirs en ce qu’ils cherchent à prendre en compte différents aspects des besoins
humains. Cependant, leur réalisation varie d’un pays à l’autre, à ce jour un retard
manifeste est constaté. Déjà en 2005, le constat fait par les chefs d’Etat et de
gouvernement réunis à New York aux USA sous l’égide des Nations Unies, on
signale qu’au tiers de parcours, la plupart des pays connaissent un retard dans la
majorité des OMD.
Les prévisions à l’horizon de 2015 sont peu réjouissant surtout dans les pays fragiles
dont la RDC. D’ailleurs, l’étude réalisée conjointement par le PNUD et L’UNICEF
publiée le 26 JUIN 2002, montrait que 35 sur 45 pays africains ne sont pas en
mesure d’atteindre les OMD et le rapport signale que si la situation actuelle se
poursuit, l’Afrique sera le seul continent qui comptera plus de pauvres en 2015.
Cependant, il faut reconnaître que la réduction de la pauvreté et les OMD ne
pourra pas se réaliser sans progrès décisifs en matière de gouvernance dans ses
dimensions économiques, sociales et environnementales autant que politique.
4.1. les OMD levier politique et de gouvernance (suite)
En ce qui concerne le continent Africain, Gervais DOUBA de l’université de Rouen
déclare que les populations dans les pays de l’Afrique au Sud de Sahara sont
victimes de toutes formes de corruption, de trafics d’influence, de détournement et
abus de pouvoir, de la notion de bonne gouvernance, de transparence, de
redevabilité et de participation. Ainsi, placés dans ces positions, l’atteinte des OMD
devient quasi difficile pour ces pays.
Le Premier Ministre de la RDC a reconnu que «seules la bonne gouvernance et la
lutte contre les anti-valeurs contribueront à l’amélioration durable de la situation
sociale des populations». Pour lui, «malgré les diverses pesanteurs et l’étroitesse
des moyens, ces options restent fondamentales et doivent guider l’action de toute
la classe politique». En dépit des difficultés de tous ordres, le chef de l’Etat et le
gouvernement ont fait de 2010, l’année du social. Pour le Premier ministre
congolais, « cela ne veut pas dire pour autant que d’ici décembre 2010, tout sera
rose pour nos populations».
4.2. les OMD levier de gouvernance
En effet, au regard des caractéristiques des OMD telles épinglées par l’ancien
secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan et qui sont une affaire de tous, ceux-ci
avaient dû constituer le lieu par excellence d’application de la gouvernance en
terme de :
participation décisionnelle en amont, pendant et en aval de tous les partenaires
en présence soit : l’Etat dans toutes ses composants institutionnelles, la population
par le truchement de la société civile son représentant attitré et les partenaires
dans le cadre de la coopération au développement ;
gestion saine de la chose publique c'est-à-dire transparente exempte de fraude,
de corruption et de concussion avec un rejet dédaigneux de l’impunité ce virus
ravageur du corps sociétal ;
sens élevé de l’homme d’Etat, serviteur fidèle du peuple devant lequel il est
comptable de tous ses actes sans exception car c’est cette recevabilité qui est le
prix à payer de l’allégeance et de la légitimité reçues ;
démocratie qui veut dire écoute, tolérance et dialogue dans le processus de
construction du destin commun dont les OMD couvrent un aspect important.
4.3. les rôles et le degré de responsabilité des différents acteurs de
développement en RDC
A. Acteurs étatiques :
La constitution de la RDC en son article 68 reconnaît les institutions de la
République ci-dessus :
Le Président de la République
le Parlement
le gouvernement
les cours et tribunaux
1. Le Président de la République
L’article 69 stipuler que le Président de la République est le chef de l’Etat. Il
représente la Nation et il est le symbole de l’unité nationale, il veuille au
respect de la constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement
régulier des pouvoirs publics et des institutions ainsi que la continuité de
l’Etat. Il est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire,
de la souveraineté nationale et du respect des traités et accords
internationaux.
1. Le Président de la République
Eu égard à ce qui précède, il faut relever que c’est le chef de l‘Etat qui avait signé la
Déclaration du Millénaire pour le développement, engageant ainsi le pays dans ce
processus mondial de la recherche de progrès des populations.
Il revient donc au chef de l’Etat de rechercher le bien être de ses concitoyens.
Dans les faits, à l’occasion de son investiture le 6 décembre 2006, Le chef de l’Etat
avait déclaré solennellement que les portes des prisons seront grandement
ouvertes. Ensuite, a mi-parcours de son mandat, il a lancé l’opération «Tolérance
zéro» dans le cadre de la lutte contre la corruption enfin il a rejeté budget 2010
estimant que les acteurs politiques, notamment les parlementaires se sont
attribués des gros salaires au détriment de la majorité de la population congolaise
qui croupit dans la misère. Enfin, sa volonté de voir les changements s’opérait en
RDC, se trouve concrétisé dans les travaux des infrastructures qui sont réalisés dans
le cadre de 5 chantiers et dont la visibilité est incontestable.
1. Le Président de la République (suite)
Pour conclure avec cette institution, le Premier ministre a souligné que « la
conclusion aujourd’hui d’un programme formel avec les partenaires traditionnels
ainsi que la perspective de l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE,
avec l’annulation de près de 90 % de la dette extérieure, sont l’œuvre du chef de
l’Etat, Son Excellence Joseph Kabila Kabange, et de votre gouvernement ». Par
rapport aux déclarations de bonnes intentions de l’institution Président de la
République, la Société civile estime qu’il faudrait sanctionner au lieu de s’arrêter au
niveau de slogan. La population souhaite voir les détourneurs des deniers publics
communément appelés «Kuluna en cravate» en RDC être jetés réellement en
prison.
2. Le Parlement
Le Parlement de la RDC est bicaméral (Sénat et Assemblée nationale). L’article 100
de la Constitution lui confère la mission de voter les lois et de contrôler le
Gouvernement, les entreprises publiques ainsi que les établissements et les
services publics. Contrairement aux parlement qui ont fonctionné dans notre pays
avant l’avènement de la 3ème République, celui issu des élections de 2006, permet à
l’opposition de faire entendre sa voix et de servir de contrepoids au pouvoir en
place, même si lors des votes elles se voit doubler par la majorité. Lors de la
question orale adressée au Premier Ministre pour faire le point de la situation
générale du pays, certains députés ont déclaré à haute voix que les élus de peuple
ne remplissent pas leur mission. Pour l’Honorable Kiakwama, « de plus en plus, la
population reproche sa misère inchangée, grandissante, au parlement dans sa
globalité, aux politiciens, sans distinction d’appartenance ».
Abondant dans le même sens, le Professeur Yav Katsung de l’Université de
Lubumbashi affirme qu’au vu de l’état des relations entre les électeurs et les élus, il
y a lieu de conclure qu’après les élections en RDC, les acteurs politiques travaillent
pour leurs propres intérêts. Pour lui, les déclarations de genre « nous sommes des
élus et par conséquent nous avons le mandat du peuple de prendre n’importe
quelles décisions sont erronées et biaisées ».
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2. Le Parlement (suite)
Revenant également sur le rôle des parlementaires, l’ONG de défense de droits de
l’homme, La Voix des Sans Voix a, à l’issue d’une enquête menée sur le territoire
national, constaté que le fossé s’élargit chaque jour entre les électeurs et les élus.
Les premiers accusent les parlementaires de ne plus défendre leurs intérêts. Pour
l’ONG, plusieurs parlementaires actuels risquent de ne plus être réélus en 2011.
Institution de contrôle, de suivi et de sanction de l’action gouvernementale et
baromètre de la gouvernance politique participative, son action tarde à se
manifester et se concrétiser.
3. Le Gouvernement
La Constitution attribue au gouvernement le rôle de définir en concertation avec le
Président de la République, la politique de la Nation et en assume la responsabilité
(article 91). La responsabilité de mettre en œuvre les lois et programmes votés par
le Parlement incombe au gouvernement. Celui-ci a comme mission d’actionner
tous les mécanismes à sa disposition pour permettre au pays d’atteindre les OMD
en 2015. Cette mission risque de ne pas être accomplie eu égard aux indicateurs de
terrain cités ci haut.
4. Cours et Tribunaux :
Ils ont pour mission de rendre la justice sur l’ensemble du territoire national au
nom du peuple. A ce sujet, l’article 149 de la Constitution précise que le pouvoir
judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif. En dépit des
ces dispositions de la constitution, l’indépendance de la Magistrature reste
discutable en RDC. D’ailleurs, le chef de l’Etat n’a pas hésité à relever de leurs
fonctions certains magistrats accusés de monnayer leurs jugements.
.
B. Acteurs non étatiques
1. La Société civile
Nous rappelons que cette catégorie d’acteurs existe réellement au lendemain de discours de
maréchal Mobutu du 24 avril 1990 et a joué un rôle non moins important pour l’instauration
de la démocratie en RDC. En dépit de rôle moteur joué par les Acteurs non étatiques, l’Etat
considère la Société civile comme un simple prestataire et non un partenaire à part entière
dont il serait tenu d’accepter la concertation participative tant sur le processus décisionnel
qu’à celui de l’action. Il ne s’empêche pas à l’occasion de débaucher ses membres influents
pour la priver de son unicité dans la diversité et d’assumer son leadership agissant.
La Société civile elle-même tarde à se cristalliser comme force autonome, unie mais dans sa
large diversité orientée vers un idéal commun l’intérêt général des populations.
A ce titre, son action de plaidoyer et d’avocat de populations est diluée dans des querelles
intestines. Ceci renforce l’Etat qui alors use à profusion l’adage qui veut que pour mieux
régner, il faut diviser.
S’il est souvent déclaré que la Société civile est impliquée à telle ou telle activité du
gouvernement, cela se fait de façon sporadique et non systématique et pour des dossiers de
périphéries. Et les avis requis en pareil cas passent souvent inaperçu.
5. La communauté Internationale
Elle joue un rôle important afin d’aider le Gouvernement à réaliser son programme
conformément à la déclaration de Paris. Cependant, au vu des défis qui se dressent
sur le chemin, il nous paraît urgent qu’un véritable plan Marshall en faveur duquel
les populations civiles se mobilisent.
Conclusion générale
A cinq ans de la date butoir de 2015, la RDC se retrouve non seulement sans grand
résultat de ses réalisations au niveau des OMD, mais devant une situation
alimentaire des plus dramatiques et des plus alarmantes comme nous l’avons
analysé plus haut.
Le secteur agricole proclamé priorité des priorités est encore au niveau de note de
politique agricole. L’organisation du secteur de l’emploi en général a juste produit
une fois de plus des notes d’orientation quand on sait que plus de 80% de la
population active est au chômage et vit heureusement grâce à l’activité agricole
informelle.
L’OMD1 déclencheur de tout le processus OMD n’a pas encore connu un début de
mise en œuvre à part quelques interventions d’urgence qui d’ailleurs sont l’œuvre
de certains partenaires.
En dernière analyse, les développements qui précèdent nous ont conduits à la
conclusion que la stagnation de la RDC en matière de réalisation des OMD est
d’essence politique et de gouvernance.
Alors que faire ?
Pour le CNONGD, nous rappelons qu’il s’est approprié du processus des OMD dès le
départ par plusieurs actions dont le grand atelier de Kisangani qui a connu la
participation d’un grand nombre des membre des CRONGD, tous les chefs de
division provinciaux du ministère du Plan et des partenaires au développement. Au
cours de cet atelier, les lignes directrices pour l’action de vulgarisation et
d’appropriation des OMD ont été tracées
Dans la suite, le CNONGD a créé des comités provinciaux des OMD et le comité
national qui pilote les comités locaux.
Les comités provinciaux sont chargés de sensibiliser les populations. A ce titre, le
CNONGD suggère la mise sur pied d’un vaste programme sur les 4 prochaines
années qui consisterait au renforcement des capacités participatives des
populations à agir dans le sens de réalisation effective des OMD.
En ce qui concerne le déficit de la gouvernance interne des OSC, le CNONGD a mis
en place, avec le concours de la Coopération Belge, un programme d’appui au
renforcement des capacités des ONGD et des OSC.
Pour améliorer la production agricole, le CNONGD propose l’encadrement des
paysans regroupés en fédérations provinciales.
Afin de garantir la sécurisation foncière des petits exploitants agricoles ,d’améliorer
leur sécurité alimentaire et de réduire les conflits liés à la terre, il est essentiel
d’engager une réforme de la législation foncière privilégiant une gestion
décentralisée et prenant en compte les pratiques et dynamiques locales.
Par ailleurs afin de garantir une bonne gestion, il faudrait en permettre à la société
civile Congolaise de participer au suivi du budget de l’Etat et de l’aide extérieure à
travers les forums du contrôle citoyen de l’action publique.
Au niveau politique et de gouvernance, la RDC évolue sous un régime
démocratique, issu des urnes. Mais il faut que cette démocratie soit renforcée
notamment par la mise en œuvre effective du processus de décentralisation
politique, administrative et économique afin de favoriser la participation citoyenne,
la transparence et la culture de rendre compte aux mandats.
A cet égard, le CNONGD avait organisé en décembre 2008 un grand colloque
national sur la décentralisation et la participation citoyenne avec le thème central
« Refonder l’action publique locale » dont nous mettons quelques exemplaires à
votre disposition pour information utile.
Par ailleurs, le CNONGD estime urgent d’aider le Gouvernement à mettre en place
le système de gestion axée sur les résultats dans tous les secteurs et à mettre en
place une structure de Gouvernance concertée qui regrouperait tous les acteurs au
développement avec un point focal dans chaque ministère.
Pour une gestion efficace et efficiente des finances publiques et du patrimoine de
l’Etat, le CNONGD estime pour sa part que le parlement devrait élever la Cour des
comptes au niveau d’une instance judiciaire munie de tous les pouvoirs de
contrôle, de recherche et sanction des délits pour une bonne gouvernance.
A cet égard, le CNONGD avait organisé en décembre 2008 un grand colloque sur la
décentralisation et la participation citoyenne avec le thème central « Refonder
l’action publique locale » dont nous mettons quelques exemplaires à votre
disposition pour information
Fait à Kinshasa, le 26 avril 2010
Merci pour votre attention
Robert MABALA KASONGO
Secrétaire Général du CNONGD
Tél.: +(243) 998 140 239
E-mail : [email protected]