les statuts de la societe : un gage de paix · tout en soulignant l'existence d'autres...

Union Hennuyère des Professionnels de la

Comptabilité (U.H.P.C.) ASBL

LES STATUTS DE LA SOCIETE : UN GAGE DE PAIX

Par Monsieur Georges EVERAERT

Réviseur d’Entreprises – Expert Judiciaire

SEMINAIRE DU 19 mars 2009

Georges Everaert Georges Everaert Georges Everaert Georges Everaert Réviseur d’entreprises Expert judiciaire Page 2

Rue de Merbes, 35 à 7130 Binche � 064/334440 � 064/340183 � [email protected]

INTRODUCTION :

Cet exposé n’est pas une contribution scientifique… Il est le collationnement de cas vécus qui doivent faire réfléchir aux stipulations à reprendre dans les statuts. Il sera mis l’accent sur le fait que, préalablement à toute constitution de société, après avoir conclu à la faisabilité financière, il est indispensable de conclure à la faisabilité juridique et, surtout HUMAINE. Pour ce faire, il faut connaître très précisément l’environnement non seulement financier mais aussi ( et surtout) personnel et familial des constituants. L'objectif est de démontrer que de "bons statuts" sont un des éléments fondamentaux au fonctionnement harmonieux et durable de la société tandis que des statuts "négligés" peuvent être une importante source de conflit. Compte tenu de l’évolution de la législation, nous nous attacherons spécialement à la SPRL tout en soulignant l'existence d'autres formes de sociétés qui pourraient répondre très bien aux attentes des clients. Il ne sera pas question de chiffres ni de procédure de constitution. Ces matières sont banales et connues par tous les professionnels comptables. Nous découvrirons les informations essentielles que les statuts doivent comprendre en vue d'être une référence essentielle dans la vie courante de la société mais aussi lorsque des "turbulences" surviennent entre associés, entre conjoints, enfants, gérants, etc. ou lorsqu'il est question de restructuration, de succession ou de reprise d'entreprise. Nous nous rendrons compte que ces informations sont fondamentalement différentes de celles qui sont généralement considérées comme importantes par les associés eux-mêmes et leur notaire. Il a été demandé aux participants de se munir de la copie d’un acte de constitution de société pour qu’individuellement, ils confrontent les termes de l’exposé avec ceux qui figurent dans la copie qu’ils possèdent.



Compte de tenu du caractère participatif qui est donné à l’exposé et devant la multitude de cas différents il n’est pas possible de faire une liste exhaustive des possibilités ni de donner des « recettes » universelles. Dès lors, ce document ne peut être qu’une liste ( non exhaustive) de points qui doivent être abordés avec les clients préalablement à la constitution de leur société. Leur adéquation doit faire l’objet de discussions et après décision, devraient être insérés dans la proposition de statuts remise préalablement par le notaire qui pourra alors rédiger son acte définitif. Celui-ci devrait, légitimement être remis aux clients et à leur conseil, au moins 10 jours avant l’acte pour permettre une relecture à tête reposée et éventuellement y apporter des nouvelles corrections.

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Rappel des règles de base qui régissent les SA et les SPRL :

CARACTÉRISTIQUES ESSENTIELLES SOCIÉTÉ ANONYME

SOCIÉTÉ PRIVÉE À RESPONSABILITÉ LIMITÉE

ACTE CHEZ LE NOTAIRE CHEZ LE NOTAIRE

ASSOCIES MINIMUM DEUX UN SEUL SUFFIT RESPONSABILITE LIMITEE A L’INVESTISSEMENT LIMITEE A L’INVESTISSEMENT

CAPITAL MINIMUM 61.500€ 18.550€ LIBERATION MINIMALE 61.500€ ET 1/4 6.200€ ET 1/5

LIBERATION EN NATURE TOTALE + RAPPORT REVISEUR TOTALE + RAPPORT REVISEUR TITRES NOMINATIFS OU

DÉMATÉRIALISÉS NOMINATIFS

CESSIONS ET TRANSMISSIONS EN PRINCIPE : LIBRES TOUJOURS AVEC ACCORD MODULABLE SELON STATUTS

EMISSION D’OBLIGATIONS NOMINATIVES NOMINATIVES

GESTION CONSEIL D’ADMINISTARTION SOMPOSÉ DE 3 PERSONNES AU MOINS

(2 DANS CERTAINS CAS), PERSONNES PHYSIQUES OU

MORALES

MINIMUM 1 PERSONNE (PHYSIQUE OU MORALE)

ASSEMBLÉE GENERALE FIXEE PAR LES STATUTS (DATE, HEURE ET LIEU)

FIXEE PAR LES STATUTS (DATE, HEURE ET LIEU)

CONVOCATION PUBLICATION (TITRES AU PORTEUR) RECOMMANDÉ POSTAL

(SAUF SI TOUS PRESENTS ????)

RECOMMANDÉ POSTAL (SAUF SI TOUS PRESENTS ????)

DELIBERATIONS MAJORITE SIMPLE DES PRESENTS SAUF MODIFICATIONS DES STATUTS

MAJORITE SIMPLE DES PRESENTS SAUF MODIFICATIONS DES STATUTS

COMPTE ANNUELS ETABLLIS PAR LE CONSEIL D’ADMINISTRATION

ETABLIS PAR LA GERANCE



Le site des notaires :



Observation : Tendance à standardiser : voir ci dessus, le site des notaires « informations à transmettre ». La conscientisation des professionnels du conseil sur les effets de la constitution d’une société sur le patrimoine privé, professionnel et sur l’organisation familiale est une nécessité. Conflits :

• entre associés, • enfants d’associés, • Conjoints • Tiers :

o clients o fournisseurs, o fisc o Tribunal de commerce o …

Evènements sources de conflits :

• Internes : o divergence d’opinion entre associés ( politique générale, rémunérations, répartition

du travail, … o rentabilité o …

• Externes : o Divorce d’un associé ( peut-être que le conjoint est aussi associé) o Problème avec un enfant o …

Autres évènements qui nécessitent une réflexion : Les changements qui interviennent en cours de vie de la société :

• Externes : Mariage d’un associé, naissance chez un associé, décès du conjoint d’un associé, entrée d’un nouvel associé….

• Interne : société en grande croissance, liquidités importantes ou au contraire « mauvaises affaires »,...

Ces problèmes : probables mais non certains Problème qui surviendra avec certitude :

LA MORT D’UN ASSOCIÉ. SEULE INCERTITUDE : lequel en premier lieu ? Si on est conscient des problèmes possibles, on peut très souvent, non pas les éviter mais régler ou donner les bases d’un règlement.

Conclusion : Il faut rédiger les statuts en tenant compte de la situation actuelle des associés mais aussi des différents évènements qui surviendront certainement et de ceux qui peuvent survenir.



Liste ( non exhaustive) des points essentiels à examiner :

PREAMBULE : La liste qui suit est un « aide mémoire » qui n’est certainement pas exhaustif. Il reprend les points qui me semblent les plus importants. Il n’est donné aucune « SOLUTION » ni aucune « RECETTE UNIVERSELLE ». Tous les dossiers sont différents même si, sur certains points, il peut y avoir des similitudes. L’exposé a pour objectif de commenter les points et d’attirer l’attention sur les conséquences de la repris ou non de certaines mentions. En outre, le maintien de la « paix » dont question dans le titre, est également conditionné par le respect strict des dispositions légales qui régissent les actes « courants » de la société. Il en sera également ci-après. AIDE MEMOIRE : PRÉSENCES :

Qualité de fondateur : responsabilités Quid des enfants repris dans l’acte ? Importance du régime matrimonial des associés ( cas vécu 1 : médecin) (Cas vécu 2 : coiffeuse) Attention aux 50/50 ( cas vécu : infirmière et mari en séparation de biens)

DENOMINATION :

Anecdote : distinguer la dénomination de la forme juridique SIEGE SOCIAL :

Région linguistique OBJET :

Importance de la précision ; Action « hors objet » � irrecevabilité en justice ( cas vécu : peintre décorateur) Actuellement jurisprudence s’inverse : objet social ~ intérêt social ( cas vécu : prêt entre deux sociétés)

DUREE :

Anecdote : « elle pourra être dissoute anticipativement… » CAPITAL :

Pas de commentaire particulier. SOUSCRIPTION - LIBERATION :

Attention au nombre de parts. Règles de libération minimale ! Problème se pose moins en S.A. car capital minimum=libération minimale = capital minimum.

AUGMENTATION DE CAPITAL :

Attention au calcul des parts à émettre en contrepartie. (Cas vécu : ardoisier)



DROIT DE SOUSCRIPTION PREFERENTIEL : A ne pas confondre avec le droit de préemption dans le cadre d’une cession ou d’une transmission

REDUCTION DU CAPITAL :

Attention précompte mobilier sur dividende si réduction de « capital + réserves » Importance de préciser dans l’acte.

NATURE DES PARTS :

Nominatives avec numéro (art.232) Registre obligatoire, même en SA ! (Cas vécu : succession) Tout associé ET tout tiers intéressé peut en prendre connaissance. Tiers intéressé = ? Certificats ( utile !) Transferts : registre + signatures

INDIVISIBILITE DES PARTS :

Usufruit et NP Attention, le Code des Sociétés ne règle que le cas d’héritiers de société unipersonnelle (art 237) ( cas vécu : la maman mise sur le côté !) Débat : quid des modifications statutaires : usufruitier ou NP ?

DROITS ET OBLIGATIONS ATTACHES AUX PARTS :

A retenir : statuts = acte authentique � tout qui devient associé est lié par les statuts ( même s’il ne les a pas lus !!)

Partie clef des statuts de sprl !! CESSION ET TRANSMISSION DES PARTS :

Règle générale : voir schéma Cette règle est-elle judicieuse ( voir probabilités de survenance) (Cas vécu : Atelier mécanique) Réflexion : ( voir schéma) � cédant ne peut prendre part au vote. Importance d’indiquer dans les statuts et pas dans un pacte annexe ! Si pacte annexe : sanctions….

REFUS D'AGREMENT :

Quelle règle ? Importance de la précision Valeur de cession ? Valeur de transmission ? « A dire d’expert » ?



L'OPPOSITION D'INTERET Document annexe aux CA !

LE QUASI-APPORT :

Sanction : nullité (Cas vécu : dentiste 2002) GERANCE :

Statutaire ? Non statutaire ? Un seul ? plusieurs ? Qui de l’incapacité, du décès ? Rémunération : (Cas vécu : les médecins )

POUVOIR DE LA GERANCE :

Si plusieurs gérants : collège ? Individuellement tous les pouvoirs ? Suggestion : présence � renoncement à toute contestation quant au mode de convocation Respect des règles de collégialité ( convocations, …) Attention collège = pour tout ( qualitatif et quantitatif) :

Conséquences

1) si limitations ( par ex 2 signatures pour > 10.000 €): effet interne seulement ; pas opposable aux tiers.

2) - en sprl : implique automatiquement l’inopposabilité de toute la clause de collège� tous pouvoirs individuels ( vis-à-vis des tiers) - en SA : si administrateur avec fonction « limitée » � inopposabilité de cette limitation seulement.

CLAUSE DE NON CONCURRENCE :

Importance ? (Cas vécu : pièces automobiles) Si clause � prévoir sanction.

SURVEILLANCE :

Suggestion commissaire ASSEMBLEE GENERALE

CONVOCATIONS : Importance de la convocation. Respect des règles (Cas vécu en SA : contrôle par fisc)

ADMISSION - REPRESENTATION : Liste de présence : preuve de la détention des titres à cette date (confirmation du registre !) Suggestion : présence � renoncement à toute contestation quant au mode de convocation

PROROGATION : Code des sociétés : (art 285) seulement « décision relative à l’approbation des comptes annuels » Etendre à toutes les A.G. ? Objectif ? Annule toute décision prise seulement si prévu dans les statuts



DELIBERATIONS : Rappel des règles. Peuvent être plus strictes ( stabilité, maintient des règles de base, gérance, cessions, …)

PROCES-VERBAUX : Importance pour confirmation + signatures

PERTE DE CAPITAL :

Responsabilité personnelle des gérants. (Cas vécu très récent: comptables) DISPOSITIONS TRANSITOIRES :

Gérance : rémunération ? Gérant délégué ? Reprise des activités ~ effet rétroactif. ( Cas vécu : cabinet avocats)

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CONCLUSION :

Les statuts représentent l’acte de bas de toute société commerciale.

La paix au sein de cette société sera fonction des repères qui y figureront.

Si la société n’est jamais confrontée à des problèmes, les précautions prises seront « inutiles »

Mais qui peut prédire un tel avenir ?

Quoi qu’il en soit, il est un thème qu’il est impératif d’aborder clairement avec les fondateurs :

« un d’eux décèdera le premier ».

Les autres sont « dérivés ».

Trop de sociétés se trouvent face à des problèmes insurmontables parce que la solution ( ou les

moyens de parvenir à une solution) ne se trouvent pas dans l’acte de base.

De plus, espérer modifier ce document en « période de crise » est tout à fait utopique car le

consensus ne se fera jamais ( l’un cherchant toujours en quoi, la proposition de l’autre lui est

défavorable)

Il faut dès lors qu'un maximum de situations aient été envisagées dès le départ, étant entendu qu’il

sera toujours impossible de tout prévoir.

Mais ne rien prévoir sous ce prétexte est, à mon sens, une erreur dont les associés pourraient

supporter les conséquences.

On aura compris également que ce travail nécessite une confiance réciproque entre client et conseil

car, s’il ne possède pas toutes les données du problème, le conseil ne pourra remplir sa mission

correctement.

Conclusion de la conclusion :

Avant d’être des « spécialistes du chiffre » il nous faut souvent être des « spécialistes de la

communication » voire des « spécialistes de l’âme » !

C’est ce qui fait toute la richesse de notre métier !

les statuts de la societe : un gage de paix · tout en soulignant l'existence d'autres...

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