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Lait s go Alimentation vaches laitières La revue des contrôles laitiers de la Fidocl Fidocl - Bld Vauban BP n° 121 26001 Valence cedex - tél. : 04 78 19 61 90 [email protected] Nutrition Système Une diversité régionale complémentaire Economie Des marges de manœuvre Service Un label Contrôle Laitier Tout un savoir-faire

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Lait s go’Alimentation

vaches laitières

La revue des contrôles laitiersde la FidoclF idoc l - B ld Vauban BP n° 12126001 Valence cedex - tél. : 04 78 19 61 90

f i d o c l @ c m r e . f r

’Nutrition

’SystèmeUne diversité régionalecomplémentaire

’EconomieDes margesde manœuvre

’ServiceUn labelContrôle Laitier

Tout un savoir-faire

letsgo_5_bovinv7:LaitsGo 5 22/09/09 19:30 Page1

Une alimentation soutenue permet aux 50montbéliardes du Gaec du Rampeau d’expri-mer des taux élevés. Le taux protéique annuelest supérieur à 35 g/kg depuis 2 ans. Cette an-née, il a même atteint 38 g/kg au mois de mars.Le taux butyreux se situe autour de 44 g/kg. Ilpeut cependant s’affoler et atteindre les50 g/kg.

Pour Robert CARRET, i l n’y a pas desecrets : « Nous voulons des vaches en état.D’ailleurs, notre dernière vache vendue a dé-passé les 500 kg en poids de carcasse. Pour cela,il faut de l’énergie. 30 kg d’ensilage de maïset 3 kg de céréales à paille sont au rendez-voustout au long de l’année. J’ai regardé le tableaudes alertes et je vois que les résultats sont laplupart du temps au vert.

Cependant, nous pouvons dériver car nous

avons des fois la main un peu lourde. Cesalertes me semblent importantes pour vite réa-gir et respecter le bon fonctionnement du ru-men. Il faut de l’énergie mais pas unique-ment.»

De l’énergie valoriséeet de la présence

L’un des autres objectifs de l’élevage est derépondre à la demande de leur laiterie (Danone)pour produire du lait d’été.

Au mois de juillet, trop de vaches avaient destaux protéiques faibles. Roland Marnas nousexplique les décisions prises. «Nous avonscoupé du foin pour qu’il soit mieux ingéré, ou-vert le silo d’herbe, augmenté un peu la com-plémentation azotée et surtout réduit l’ensi-lage de maïs et pesé la céréale distribuée.» Ro-

bert souligne enfin : « Nous sommes très pré-sents. Surveillance des vaches taries et rationadaptée , intervention sur les vaches à problèmesont les bases de notre métier d’éleveurs.»

Cournon 2009

Il existe 4 critères d’interprétation, 2 pour les vachesen début de lactation et 2 pour le troupeau.

Taux protéique et déficit énergétique Le premier est l’analyse des taux protéiques pour les

animaux à moins de 150 jours de lactation. Des taux pro-téiques faibles, inférieur à 28 g/kg en race Prim holsteinet inférieur à 29,5 g/kg pour les autres races, sont le plussouvent dus à un déficit énergétique trop prononcé endébut de lactation, avec pour conséquence des difficul-tés de reproduction.

Taux butyreux et acétonémieLe deuxième est la lecture des taux butyreux pour ces

mêmes animaux. Les extrêmes sont anormaux, c’est àdire des taux butyreux inférieurs à 30 g/kg ou supérieursà 45 g/kg. Des vaches qui mobilisent trop leurs réserves

en début de lactation vont enrichir fortement leurs laitsen matière grasse.

La maîtrise de l’alimentation post-partum demanded’observer moins de 20 % des animaux pour ces 2 cri-tères. A moins de 20 % se focaliser sur les individus etintervenir en fonction. A plus de 30 %, reprendre l’en-semble des pratiques pour diminuer le nombre d’ani-maux à risque.

Des taux trop rapprochés et acidoseL’un des signes de l’acidose est la diminution du taux

butyreux ou un écart taux butyreux et taux protéiquetrès faible. Cet écart à risque est estimé à moins de 3points. Suspecter l’acidose quand plus de 30 % des ani-maux sont dans cet état est une piste. Mais attention àcertains régimes équilibrés qui conduisent au même ré-sultat, par exemple le pâturage.

Des taux trop écartés et efficacitéréduite de la ration

Un ration équilibrée en énergie, azote et fibre conduitle plus souvent à un écart entre les taux autour de 8 points.Des rations peu efficaces se traduisent par un écart su-périeur à 12 points exprimé par plus de 30 % des ani-maux.

Moins de 20% des animaux sur ces 2 critères mois parmois est synonyme d’une ration saine dans le temps quirespecte les transitions avec différents régimes équilibrés.

Patrice Dubois, Contrôle Laitier du Rhône

Nutrition’Les résultats mensuelsdu contrôle laitier vache

par vache fournissentdes éléments pour

juger l’équilibre de laration. Se concentrer

sur ces taux individuelspermet d’alerter sur lesanimaux à risque mais

aussi sur lecomportement du

troupeau.

2

«

Taux protéique et taux butyreux

L’alimentation décortiquée par l’analyse des taux

Une ration performante au mois le mois, des débuts de lactationsplus délicats à partir de juillet.

Des Montbéliardes au vert.

Gaec du Rampeau, Saint André la côte (69)

En alimentation, les clignotants sont au vert

»Propos recueillispar Patrice Dubois

letsgo_5_bovinv7:LaitsGo 5 22/09/09 19:30 Page2

Le dosage de l’urée dulait reflète l’urémie

moyenne. Parcomparaison, l’urémie

(sang) n’apportequ’une information

ponctuelle, perturbéepar la proximité

des repas

L’aspect intéressant de l’analyse de l’urée du lait estson potentiel pour l’évaluation de la stratégie alimen-taire. L’utilisation efficace de la protéine alimentaire estl’un des plus grands défis de l’alimentation de la vachelaitière. En plus de contribuer à l’amélioration généralede l’efficacité métabolique de l’animal, ce dosage peutaider à réduire les coûts de concentrés engendrés parune suralimentation en protéines, tout en évitant un gas-pillage à la fois de protéines et d’énergie ingérées.

Des questions se posent quant à savoir qui influencele taux d’urée du lait. Est-ce la protéine alimentaire, l’éner-gie ou la fibre ?

Un taux d’urée élevé :des origines différentes

Un taux élevé d’urée dans le lait peut être causé parun excès de protéines en relation avec l’énergie dispo-nible pour les utiliser. Ce phénomène peut être attribua-ble à un taux excessif de protéines, à un manque d’éner-gie fermentescible ou à une mauvaise dégradation ru-minale. Dans ce cas, la première étape consiste à réduirela protéine de la ration.

Toutefois, il ne faut pas oublier qu’un manque de glu-cides fermentescibles, tels l’amidon, les pectines et lessucres, peut provoquer les mêmes effets. Il peut être re-commandable d’augmenter l’apport de glucides à la ra-tion (énergie) plutôt que d’abaisser la part de protéines(azote).

Une autre cause d’un taux élevé d’urée serait un en-vironnement ruminal défavorable. Un pH ruminal fai-ble, un taux anormal d’acides gras volatils et un apport

insuffisant de fibres efficaces peuvent, en effet, réduirela prolifération des micro-organismes.

Un faible taux d’urée du lait peut traduire un manqued’ammoniac au rumen, résultant d’un niveau trop fai-ble de protéines brutes. Cela aura pour conséquence delimiter la croissance des micro-organismes.

Le confort animal se situeentre 0,20 et 0,30 g/L

Un taux d’urée inférieur à 0,2 g/L exprime une dispo-nibilité limitée en azote dégradable, avec une activitéréduite de la microflore ruminale. Des résultats supérieursà 0,33 g/L (variable selon le niveau de production lai-tière) révèle une intoxication ammoniacale chronique sus-ceptible d’expliquer par exemple des troubles de la re-production. Il semble donc que la zone de confort pourla vache soit comprise entre 0,20 et 0,30 g/L.

Eric Bertrand,Contrôle Laitier de la Haute-Savoie

L’urée du lait

Un indicateur du rationnementNutrition’

3Cournon 2009

Pour quelles raisons avez-vousadhéré au service urée ?

La connaissance du taux d’urée dans le laitnous permet d’ajuster, mois après mois, l’ali-mentation de notre troupeau. Le contrôle lai-tier a développé un service urée avec des pré-lèvements vache/vache en même temps que lecontrôle. Les résultats sont ensuite éclatés parstade de lactation (< 90 jours, >200 jours…)sur un graphique et croisés avec les donnéesTB et TP du contrôle.

Comment réagissez-vous ?Lors de la mise en place du service, j’ai adhéré

immédiatement. J’utilisais les bandelettes azo-

test. Ces bandelettes étaient moins précises,mais permettaient déjà une bonne surveillancedes excès d’azote de la ration. Normalement,les taux d’urée sont compris entre 0,25 et 0,35g/L de lait. J’essaie de rester dans cette four-chette. Le mois où le taux d’urée est élevé, jeréajuste la quantité de concentré distribué auxdifférents stades de lactation en fonction desrésultats d’analyses. Cela m’a permis de réduiremon poste concentrés de 20 % car nous avonstendance à distribuer trop d’azote. Ces dosagesme permettent d’éviter les gaspillages.

Gaec Le Miribel, Villard (74)

Les analyses d’urée du lait permettent d’éviter les gaspillages

Les avantages du service urée :

- Facilité de prélèvement, de conditionnement, de transportet de conservation,

- Coût modique des prélèvements,- Valeur collective d’un lait de mélange permettant un

diagnostic de troupeau- Un historique révélant les pratiques au cours du temps

«

»L’adhésion au service m’a permis defaire des économies.

Propos recueillispar Eric Bertrand

letsgo_5_bovinv7:LaitsGo 5 22/09/09 19:30 Page3

Le tamisage de la ration et l’ observation desbouses sont deux outils qui m’aident à réagirrapidement et à caler mes rations.

Comment l’observation desbouses intervient dans l’alimenta-tion de votre troupeau ?

J’observe au quotidien l’aspect des bousesde mes vaches, à la traite ou en nettoyant leslogettes. Avec mon contrôleur, Vincent Bou-chut, régulièrement, nous tamisons plusieursbouses pour observer les fibres restantes, l’im-portance des grains de maïs et leurs digestions.Souvent cela confirme un diagnostic. Ce prin-temps, je n’avais plus d’herbe dans ma ration.Les bouses étaient plus liquides, plus jaunes qued’habitude avec du grain non digéré. En tami-sant les bouses, on a vite décelé une sub-aci-

dose sur le troupeau. Avant que la situationne s’aggrave, et n’ayant pas de bon foin à dis-position, j’ai passé commande de luzerne brinlong.

Le tamisage du maïs à la récolteest-il tout aussi important ?

Depuis plusieurs années, nous sommes trèsattentifs à la qualité de coupe du maïs. Lorsdu chantier, j’observe les premières remorquespour préciser la matière sèche et décider de lataille de coupe. Je surveille aussi régulière-ment l’éclatement du grain et la netteté de lacoupe. C’est la nourriture de l’année qui se jouelà ! On n’a pas le droit à l’erreur. Entre réali-ser un tas ou un ensilage de maïs, il faut choi-sir.

Après à l’ouverture des différents silos, on

tamise avec mon contrôleur laitier le maïs dis-tribué aux laitières pour visualiser la qualité dela coupe et prendre en compte l’existence d’uncritère à surveiller (grain peu éclaté ou maïs tropfin notamment). On anticipe sur les problèmesà venir. Après, les bouses confirmeront ou nonles ajustements de ration. »

Cournon 2009»

Les principaux éléments du savoir-faire vous sont pré-sentés.

La bousologie, une science mettant enavant la vue et le toucher

Elle consiste à observer la consistance des bousesmais aussi le non digéré, visible et palpables.

En principe, tous les éléments de la ration doivent êtredigérés. En rinçant la bouse dans une passoire, on éva-lue le degré de la digestion et de la rumination.

Il n’y a pas de normes chiffrables pour appréhendercette méthode. L’observation et le toucher sur la com-position et le volume des résidus peuvent établir unpremier diagnostic.

Une belle bouse s’étale très peu. Elle a un diamètrede 30 cm environ pour quelques centimètres de hau-teur. Elle est constituée de deux ou trois cercles concen-triques. En son centre, on observe un cratère. Elle esthomogène et plastique. Quant elle tombe, elle ne salitpas l’arrière de la vache.

Elle ne contient pas de fibres supérieures à 5 mm etde grains.

La bouse d’un transit bien ralenti., c’est zéro résidu.

Le tamisage du maïs ensilage objectivele côté sécuritaire du fourrage.

Un bon hachage, c’est un ensilage contenant :moins de 2 % de particules à 2 cm, particules indési-

rables favorisant l’échauffement d’un silo)- 15 à 20 % entre 1 et 2 cm, particules coupées nettes

permettant une activité masticatoire- 45 à 50 % entre 0,5 et 1 cm, particules contenant

notamment des grains éclatés - 30 à 35 % < à 0,5 cm , particules fines ayant une

énergie hautement dégradable Ce compromis, bonne proportion des particules, la

netteté de la coupe et grains éclatés contribuent à la va-lorisation du maïs ensilage.

Ces règles doivent être en lien avec le type de ration-nement.

On aura tendance à conseiller un hachage grossier pourune alimentation à base d’ensilage de mais. Ceci dansle but d’optimiser la structure de la ration et d’éviter toutproblème d’acidose.

La taille des particules dépend aussi du niveau dematière sèche de la plante.

Un fourrage à 35 % de MS doit être coupé fin etrégulier de façon à améliorer sa conservation (tassementfacilité et vitesse de fermentation rapide).

Au contraire, à 28 % de MS et une plante encore verte,le maïs peut être haché plus gros.

Sa forte teneur en sucres solubles assura la fermenta-tion rapide du silo.

Alexandre Batia, Contrôle Laitier du Rhône

Nutrition’La bouse est le refletde la digestion. Elle

renseigne surl’équilibre de la ration.

Le tamis secoueurITCF permet de vérifier

et d’observer lastructure et la

composition du maïsfourrage

4

«

Une passoire et un tamis

2 outils simples pour apprécier une ration

Gaec de la Visette, Ville-sous-Anjou (38)

En alimentation, pouvoir anticiper

L’évaluation du degré de sécurité de l’ensi-lage maïs est important.

La tranquilité passe par une rationsaine.

Propos recueillispar Vincent Bouchut

Contrôle Laitier de l’Isère

letsgo_5_bovinv7:LaitsGo 5 22/09/09 19:30 Page4

Les fibres de la rationstimulent l'activité

masticatoire(déclenchement de la

rumination) et lasalivation des animaux

Les substances tampons contenues dans la salive per-mettent de lutter contre la baisse du pH dans la panse.Un PH trop faible conduit à une diminution du rapportC2/C3 pouvant provoquer une acidose.

Des facteurs à ne pas négligerPour limiter ces risques, les critères physiques de la ra-

tion sont à surveiller : Les fourrages doivent être disponibles toute la jour-

née avec une structure suffisante. Cela permet d’obte-nir un indice de mastication supérieur à 40 min/kg deMS ingérée.

Des apports de concentrés fractionnés avec une pré-sentation physique grossière peuvent au maximum s’ap-

procher de 45 % de la matière sèche ingérée.

Le NDF un critère d’évaluation de lafibrosité

Le NDF (neutral detergent fiber), exprimé en pourcen-tage de la MSI, correspond à la teneur en parois végé-tales de la plante, (celluloses, hemicellulose et lignine).Il permet d’évaluer la fibrosité chimique d’un fourrageet donc, d’une ration.

Pour garantir aux animaux un apport suffisant en fi-bres, on recherchera un taux de NDF > 35%, ce qui setraduira par un temps de mastication d’au moins 40 mi-nutes par kg de MSI.

Des signes qui ne trompent pas Une chute de MG , et un écart TB-TP < 3 sont sou-

vent le premier signal d’alerte d’une mauvaise digestion.Le comportement animal se modifie. Les bouses devien-nent molles avec beaucoup de fibres et des grains nondigérés. Les phases de rumination sont plus réduites avecune activité masticatoire plus faible (souvent inférieur à40 coups de mâchoire par bol alimentaire). Animaux saleset agressifs, poil terne, robe déstructurée, seront les prin-cipaux signes observés. Des problèmes de boiterie pour-ront à terme apparaître.

Maîtriser la fibrosité de la ration est le premier facteurgarantissant la santé du troupeau.

Emilie Laydevant, Contrôle Laitier de la Savoie

Sécuriser la ration

La fibre, un critère essentielNutrition’

5Cournon 2009

Comment gérez vous la fibrositéde la ration?

L’été, nos vaches pâturent dans de la prairienaturelle. Nous leur apportons également del’herbe à l’auge le soir (mélange luzerne, dac-tyle, trèfle, ray grass) et du regain assez fibreuxle matin.

L’hiver, nous donnons du foin et du regainventilés, des céréales, du tourteau et de la VL.La moitié de notre récolte de fourrage est ren-trée en vrac et ventilée, l’autre moitié est sé-chée au sol. Le séchage nous permet de fairedu foin précoce et de qualité. Lors de la distri-bution, les fourrages n’étant pas triés dans lescellules, nous essayons donc de prendre à dif-férents endroits du tas pour obtenir un mélangecorrect. Les balles rondes, plus fibreuses, nouspermettent quelquefois d’ajuster la fibrosité dela ration. Nous avons aussi décidé d’implan-

ter de la luzerne en mélange car la luzerne enbouchons que nous utilisions auparavant nenous convenait pas.

Quelles sont pour vous lessignaux d’alerte et les réactions àavoir en cas de manque defibres ?

Nous travaillons d’abord en amont en obser-vant le fourrage qui va être distribué afind’ajuster le mélange ou changer de foin s’il n’estpas assez piquant. Ensuite, nous observons lesbouses des animaux, le nombre de masticationet les taux. Si avec un changement de foin leproblème persiste, nous levons le pied sur lesconcentrés et en parlons avec notre contrôleurlaitier.

Pour limiter les risques liés au manque de fi-bres, nous fractionnons les apports de concen-tré en 6 périodes, grâce au DAC. Nous avons

également essayé une nouvelle autochargeuse6 couteaux pour essayer d’améliorer le sé-chage et le piquant des fourrages.

GAEC du Thiers Peronnier, Belmont Tramonet (73)

La fibrosité, un critère à travailler de la récolte à la distribution«

»Une montbéliarde contente duséchage en grange

Ce foin agressif et appétant serale meilleur allié du rumen

Propos recueillispar Emilie Laydevant

letsgo_5_bovinv7:LaitsGo 5 22/09/09 19:30 Page5

Le jugement du bon équilibre de la ration passe avanttout par l’observation des animaux

Prenons le temps d’observer…Le meilleur moyen de savoir si tout va bien dans le

troupeau, c’est de regarder le comportement des ani-maux.

Tout d’abord, il faut avoir une vue globale : com-ment le troupeau est-il réparti dans la stabulation ?Quel pourcentage de vaches au repos ruminent ? Letroupeau est-il dynamique? Comment sont rempliesles panses ? Les vaches sont-elles grasses ou mai-gres ? Ces critères globaux donnent déjà une tendancede l’état général du troupeau. Il faut bien sûr inter-préter ces signes en fonction du moment de la jour-née.

Ensuite, une observation plus individuelle est néces-saire. Les choix se porteront sur des animaux à risquesen premier lieu : vaches venant de vêler, en début delactation, ayant des problèmes de reproduction ou bienencore à tarir. Un critère important est la note d’étatcorporel qui doit être interprétée en fonction du stadede lactation. La rumination, c’est à dire le nombre decoup de mâchoire par bol, le remplissage de la panseet la forme et la texture des bouses, permettront d’ap-précier le rationnement. La qualité des membres et despoils, l’expression des chaleurs, les déplacements sontles témoins de l’état de santé des animaux.

…Avant d’ajusterTous ces critères observés seront les garants d’un bon

équilibre de la ration. Ils mettront en évidence d’éven-tuels problèmes de transition alimentaire, de quanti-tés distribuées, de défaut dans le bâtiment des ani-maux : aire de couchage, accès à l’auge, aux pointsd’eau…

Quelques minutes consacrées à l’observation peu-vent être vite rentabilisées.

Vincent Moulin,Contrôle Laitier de l’Ardèche.

Une fois la rationcalculée, la moitié du

travail est fait. En effet,ce qui est prévu sur lepapier ne se retrouvepas forcément dans la

stabulation.

Signes de vaches

Quand les vaches nous parlent, écoutons-les

Gaec des Vents, Vaudevant (07)

La note d’état permet de viser l’inséminationà la bonne période

6

Christophe Betton, l’un des quatre associés duGaec des Vents, passe beaucoup de temps à ob-server ses animaux. Il nous livre quelques-unesde ses méthodes.

A quels moments de la journéeobservez-vous les animaux ?

« Tout d’abord, le matin avant la traite, je re-

garde le pourcentage de vaches qui ruminent,avant qu’elles ne se lèvent. Ensuite, j’observe lapropreté des arrière-trains et la consistance desbouses. Pendant la traite, je cible quelques vacheset je compte le nombre de coups de mâchoirepar bol. C’est le moment le plus propice pourobserver la rumination. Dans la journée, je re-garde le comportement général des animaux, eton voit vite une vache qui ne va pas bien. Au cor-nadis, je note quelques états corporels. De tempsen temps, je regarde si les vaches en début delactation font bien le pomme-poire, signe du bonremplissage de la panse. ».

Comment appréciez-vous ces cri-tères ?

« J’ai suivi une formation reproduction orga-nisée par Eliacoop et le Contrôle Laitier. Depuis,à chaque passage de mon contrôleur, Julie Len-

fant, nous notons les états, regardons l’évolu-tion et observons particulièrement les animauxà risques. De plus, nous corrélons ces observa-tions avec le lait, les taux et les chaleurs expri-mées. »

Pour vous, qu’a changé unemeilleure surveillance ?

« Avec deux races dans le même troupeau, ilest difficile de distribuer une ration complète. Unemeilleure observation des animaux a permis demettre en évidence de grosses différences entreles abondances et les prim’holsteins. Nous avonsainsi amélioré le rationnement et la reproduc-tion ».

»

Nutrition’

«

L’état corporel et le remplissage de lapanse sont des signes de l’état deforme.

Nous passons beaucoup detemps à observer les animaux.

Propos recueillispar Vincent Moulin

Cournon 2009

letsgo_5_bovinv7:LaitsGo 5 22/09/09 19:30 Page6

Les aliments distribués au DAC du robot doivent as-surer à la fois les besoins de production et la fréquen-tation du robot. Ceci à donc un impact non négligea-ble sur le coût du rationnement.

Les besoins en stocks fourragers sontimportants

L’arrêt ou la diminution du pâturage demande deprévoir des volumes de fourrages et des capacités destockage supplémentaires. Le coût alimentaire est doncplus élevé avec un robot.

Lorsque les structures d’exploitation permettent demaintenir une part de pâture, le coût de ration est beau-coup plus faible. Même avec une légère diminution de

la fréquentation du robot, le pâturage reste rentable.

La ration à l’auge doit être équilibrée Il faut distribuer à l’auge une ration équilibrée et cou-

vrant environ 4 à 5 kg de lait de moins que la produc-tion moyenne du troupeau. Il est ainsi plus facile d’ajus-ter les concentrés apportés au robot.

Cette ration doit être suffisamment fibreuse et d’unniveau correct en azote pour favoriser l’ingestion. Celadiminue les risques d’acidose surtout en début de lac-tation.

Pour augmenter la circulation des animaux, la rationdoit être distribuée au moins deux fois par jour.

La distribution de concentrés augmenteIl est préférable de mettre deux alimentateurs dans le

robot même si cela augmente le coût de l’investissement. Pour les vaches en début de lactation, un concentré

azoté est conseillé pour couvrir les besoins. Le concen-tré de production doit être ajusté au niveau de lait pro-duit. En fin de lactation, les aliments distribués n’influentpas sur le nombre de passage au robot. Attention augaspillage.

Les fabricants d’aliments proposent des concentrés avecdes arômes pour attirer les vaches.

Les observations montrent que les animaux s’habituentvite et que l’effet positif est passager.

Anne Blondel, Contrôle Laitierde l’Ain et de la Saône-et-Loire

La mise en place d’unrobot modifie les

stratégiesd’alimentation, les

choix de concentrés etles stocks fourragers.

Alimentation et Robot de traite

Des enjeux importants

Gaec du Tavel, Billiat (01)

Le rationnement avec le robot a été ajusté

Cournon 2009 7

« Lors de la mise en place du robot, nousavons augmenté le niveau de la ration distribuéeà l’auge à 30 kg de lait. L’objectif était d’avoirune alimentation qui favorise la production etdonc d’inciter les vaches à venir se faire traire.Au robot, elles recevaient au minimum 0,5 kgde VL20 et de la VL 24 pour les vaches fraîchesvêlées.

Cette ration était efficace pour un tiers desvaches, mais les autres faisaient du gras plus quedu lait. Les faibles productrices ne fréquentaientpas assez le robot et il fallait augmenter lesquantités de concentrés pour les attirer.

Des changements nécessairesDébut 2009, nous avons complètement changé

de méthode pour des raisons de trésorerie.La quantité de concentrés achetés était vrai-

ment trop importante. Le coût de la ration n’étaitpas compensé par une meilleure production delait. Les vaches étaient taries trop grasses doncavec des problèmes au vêlage. Il y avait de l’aci-dose. Le taux d’urée dans le lait était passé à 0,40g/L.

Aujourd’hui, le niveau de la ration à l’auge estéquilibré à 25 kg. Au robot, elles reçoivent toutes1 kg de drèche et de la VL 20 plafonnée à 6 kgpour les meilleures productrices.

Nous avons constaté que les vaches sont moinsgavées à l’auge, elles ont plus faim et sont plustoniques. Du coup elles fréquentent mieux le ro-bot. La production de lait a augmenté et le tauxd’urée est repassé à 0,25g/L.

En moyenne la quantité de concentré a dimi-nué de 4 kg par vache et par jour, sans baisse deproduction !

L’expérience semble être positive, nous cal-culerons l’impact sur le coût de concentré dansquelques mois. »

»

Système’

«La circulation des animaux ne doit pasdépendre que des concentrésdistribués.

Nous avons mis du temps àoptimiser le rationnement.

Propos recueillispar Anne Blondel

letsgo_5_bovinv7:LaitsGo 5 22/09/09 19:30 Page7

Les conditions édictéesimpliquent le plus

souvent une remise encause de la conduite

des surfaces et despratiques

d’alimentation.

La limitation des quantités de concentré et l’obliga-tion d’utiliser des fourrages produits sur la zone amè-nent à travailler la valorisation des fourrages.

Produire les fourrages sur la zone Cela passe en premier lieu par la maîtrise et la valori-

sation du pâturage, notamment au printemps, pour li-bérer éventuellement des surfaces de fauche et réduirela consommation de concentré.

Il est également impératif de réaliser une part des ré-coltes en fauche précoce, afin d’assurer l’autonomie four-ragère (impact sur la deuxième coupe). Les pratiques defertilisation doivent aussi être optimisées.

Valoriser les fourragesLa consommation de fourrages plus secs entraîne une

consommation d’eau supérieure, le débit des abreuvoirsest à vérifier.

L’objectif est de récolter des foins entre 9 et 12 % deMatières Azotés Totales (MAT), afin d’obtenir une bonnevaleur alimentaire et une bonne digestibilité et éviter ainsiles troubles digestifs dus aux excès de concentrés en dé-but de lactation.

Philippe Andraud,Contrôle Laitier du Puy-de-Dôme

Alimentation et Appellations d’origine protégée

L’exemple du saint–nectaire :un challenge pour les 10 prochaines années

Système’

8Cournon 2009

« Il y cinq ans, nous achetions une part im-portante du fourrage distribué aux vaches lai-tières (environ 50 t).

Afin de poursuivre la valorisation de notreproduction fermière AOC, notre objectif étaitde devenir autonome : nos achats se sont ré-duits d’année en année, pour arriver en 2009à produire suffisamment de fourrage.

Une utilisation différente des sur-faces pour assurer un meilleuréquilibre fauche/pâture

Seulement 37 % des 129 ha de prairies na-turelles étaient fauchés et les pâtures vaches(« montagnes ») étaient trop importantes.

« En cloisonnant davantage les pâtures (noussommes passés de 4 grandes parcelles à 9) eten tournant plus vite, nous avons amélioré laconduite du pâturage, ce qui nous permet dedégager des surfaces pour la fauche. Nousfauchons désormais des parcelles qui ne

l’avaient jamais été auparavant.

Une conduite adaptéedes surfaces

« Nous avons également modifié l’entretiende nos prairies. Nous réalisons un broyage despâtures à l’automne, ce qui favorise le démar-rage au printemps, et les apports de fumiersont mieux répartis. La fertilisation, notammentazotée, est apportée pour la première et la se-conde coupe à raison de 30 unités à chaquefois, ce qui nous permet de faucher plus tôt lapremière coupe et, au final, de récolter 20 %de regain supplémentaire.

Nos prochaines améliorations porteront surles sols avec le chaulage. »

Gaec du Pillet, Compains (63)

Une remise en question bien pensée«

»

Une alimentation maîtrisée, le débutde la réussite d’un bon saint-nectaire.

Des fourrages de qualité adaptésau cahier des charges.

Géraldine DUPIC ,Contrôle Laitier

du Puy-de-Dôme

Suite au décret du 30 mars 2007, le cahierdes charges établit les règles de production suivantes

en matière d’alimentation des vaches laitières:• 90 % de prairies permanentes• Pâturage minimum : 140 jours/an• La ration de base hivernale doit être composée unique-

ment d’herbe issue de la zone et doit comporter au moins5O % de fourrage sec, et, à échéance 2020, 100%

• La ration complémentaire, non OGM et sans urée, doitêtre inférieure à 30 % de la ration totale annuelle (en MS)

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Alimentation et Agriculture biologique

Les enjeux de la nutrition reposent sur les fourrages

Cournon 2009

Deux conditions doivent être respectées afin d’avoirde bons résultats, l’autonomie fourragère et la qualitédes fourrages.

Produire en quantité suffisanteEn agriculture biologique, les rendements fourragers

sont inférieurs aux systèmes traditionnels mais viserl’autonomie fourragère doit être un objectif. La mise enplace du système fourrager doit être en parfaite cohé-rence avec les exigences du cahier des charges, le po-tentiel des sols et les compétences de l’éleveur. Il n’y a

pas de système ou de culture « miracle », mais la miseen œuvre de rotations assez longues, associées à la cul-ture de légumineuses, est un gage de réussite.

Si la culture du maïs disparait très souvent des exploi-tations lors du passage en bio, sa culture n’est pas im-possible. Elle peut permettre de produire un fourrageénergétique très utile dans les rations, en complémentdes légumineuses.

Rechercher la complémentaritédes fourrages

Le prix et la valeur nutritive des aliments concentrésdisponibles sont dissuasifs pour une utilisation impor-tante dans les rations. Du coup, une alimentation per-formante dépend très étroitement de la qualité et de lacomplémentarité des fourrages produits sur l’exploita-tion.

L’utilisation d’une flore variée, l’exploitation au bonstade avec des techniques de récolte respectueuses dufourrage sont déterminant sur le niveau des rations.

Si l’utilisation du séchage en grange est intéressanteen agriculture biologique, des rations performantespeuvent être réalisées avec de bons ensilages d’herbeou de bons enrubannages.

Yves Alligier, Contrôle Laitier de la Loire

Les bases durationnement sont les

mêmes qu’enagriculture

conventionnelle.

9

Système’

Pour vous, quel est le facteur leplus important à maîtriser enagriculture biologique pour gar-der une bonne efficacité écono-mique ?

Sur mon exploitation, avec 4000 litres de lait/ ha, le plus dur est d’obtenir l’autonomie four-ragère. Avec des années de sécheresse, les res-sources fourragères s’en sont trouvées limitées.Depuis la mise en place de rotation sur les ¾ dela surface les rendements se sont améliorés. Jemets en place des prairies composées de mélangesSuisses très riches en légumineuses que je laisse3 à 4 ans et je sème ensuite deux années de cé-réales (triticale - blé et un peu de pois).

Comment alimentez-vousvotre troupeau?

En priorité je valorise le pâturage, je lâche tôtet je fais consommer de l’herbe jeune, au prin-temps les réalisables flirtent avec les 8000 litres.Je mise sur une période de pâture la plus longue

possible avec, si nécessaire, un complémentfourrager.

Pour des raisons de temps de travail je vaisremplacer cette année l’enrubannage par del’ensilage d’herbe récolté à l’auto chargeuse. Jedistribue le mélange enrubannage, foin et cé-réales, tous les deux jours avec une mélangeuseachetée en CUMA. Cela me prend peu de tempset combiné avec l’utilisation du maïs grain, lesproblèmes d’acidose sont résolus.

Vous réalisez des achatsà l’extérieur ?

Oui j’achète chaque année une douzaine detonnes de VL 28 et 6 tonnes de maïs grain queje mélange aux céréales qui sont distribuées auDAC, en plus des 2 kg de triticale que je mélangeà la ration. La distribution de maïs grains en dé-but de lactation m’a permis d’améliorer l’état sa-nitaire du troupeau et d’augmenter le TP.

« Gaec de l’Arbiche, Grammond (42)

Les fourrages : la clef de la réussite

»

Les fourrages bio doivent êtreappétents.

En bio, trouver un systèmecohérent.

Propos recueillispar Yves Alligier

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10Cournon 2009

Pour les frères MIRMAND la maîtrise des coûtsest une préoccupation permanente. Le suivi ducoût alimentaire est une méthode d’analyse sim-

ple et fiable du système de production.

Priorité au quota et au lait d’été« Cet hiver la qualité des fourrages était mé-

diocre, il a fallu forcer sur le concentré pour main-tenir le niveau de production. Nous étionsconscients de produire cher mais la livraison del’intégralité de la référence était notre objectif .»

«La grille de paiement du lait entre juin et aoûtest incitative, si la pluviométrie le permet nouspouvons miser sur l’herbe à cette période. Eco-nomiquement, le lait d’été est une opportunitéà saisir. »

Un enrubannage 2009 à 0,90UFL

« Tous les ans le chantier d’enrubannage sedéroule autour du 20 mai, à 1000 m d’altitudele stade de l’herbe est précoce, si les conditionsmétéo sont favorables les valeurs sont excel-

lentes. Cela nous permet également de revenirtôt sur des repousses et de valoriser au maximumle pâturage. »

Achat d’ensilage de maïs pour cethiver

« Depuis le mois de juillet les laitières sont ali-mentées avec du fourrage récolté, un achat demaïs ensilage est inévitable pour passer l’hiver.Avec du maïs et de l’enrubannage de qualité, laquantité de concentré sera limitée. Il faudra sui-vre le coût alimentaire cet hiver, malgré les achatsde fourrage il pourrait être inférieur à l’année der-nière. »

GAEC de l’Erosion, Le Monastier (43)

Savoir s’adapter techniquement et économiquement

Aujourd’hui lesfluctuations du prix du

lait imposent uneoptimisation

permanente descharges. Le calcul du

coût et de l’efficacité del’alimentation

permettent d’ajuster laration aux objectifs de

l’éleveur.

L’enregistrement des quantités et des coûts de l’en-semble des aliments est une étape fondamentale du cal-cul du coût alimentaire. Ce dernier, mis en parallèle aulait produit permet de calculer l’efficacité de la ration.

Rester en dessousde 80 euros / 1000 L

Le calcul du coût de la ration le jour du contrôle estun outil simple et rapide à mettre en place, il suffit àl’éleveur de noter les quantités d’aliments distribuées.Le module constat d’alimentation de SIEL assure une va-lorisation immédiate des résultats et permet d’établir unhistorique sur l’année.

Les variations de coût sont importantes, de 30 € / 1000 Lau pâturage jusqu’à 150 € avec des rations hivernaleschargées en concentré. Un bon compromis pour uneration à l’auge se situe autour de 80 € / 1000 L ( 40 €concentré + 40 € fourrages).

Si on veut raisonner un coût rendu à la gueule de l’ani-mal, il faut rajouter le coût de la distribution. En systèmemélangeuse il faut compter une moyenne de 20 € /1000 L .

Viser 10 à 20 litres de lait produitspar les fourrages

Le calcul du lait permis par les fourrages est simple, c’estle lait produit auquel il faut retrancher celui permis par leconcentré distribué ( 2, 3 L /UFL et 2,1 L / 100 PDI).

Le lait produit par les fourrages est l’indicateur numéroun de l’efficacité alimentaire :

- de 0 à 10 litres, faible efficacité- de 10 à 15 litres, bonne - plus de 15 litres, très bonne

Patrice MOUNIER, Contrôle Laitier Haute-Loire

Coût alimentaire

Un suivi pour éviter les dérapagesEconomie’

«

Un suivi régulier du coût alimen-taire permet d’alerter en casde dérapage

Meilleure est la valorisation des UF etPDI de la ration, plus le coût est bas.

»Propos recueillispar Alain Royer

et Patrice Mounier

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Pour ne pas dépendrede la fluctuation du prixdes matières premièreset des aléas climatiques,pour garantir soi-même

la qualité des aliments etrespecter certains

cahiers des charges(AOC, laiteries) … leséleveurs s’interrogent

sur les possibilitésd’améliorer l’autonomie

alimentaire.

Avant toute chose, la conduite du troupeau, le niveaulaitier et le volume produit doivent être adaptés aux po-tentialités du milieu et aux surfaces disponibles. En zonede plaine on pourra espérer jusqu’à 7 à 8000 litres delait produits à l’hectare avec de bon rendement en maïsensilage. En revanche en zone d’altitude, le potentiel desterrains limite la productivité à 3 – 4000 litres hectares.

D’abord produire ses fourrages etdévelopper le pâturage

La priorité doit rester l’autonomie en fourrage pourl’ensemble du troupeau. On privilégiera les fourrages lesplus productifs de la zone : maïs ensilage, stock herbe,pâture. La quantité doit aussi rimer avec qualité. Quelquespoints d’UFL ou MAT de perdus c’est autant de concen-trés à rajouter ou acheter.

Avec le pâturage, la ration de base retrouve pour unepartie de l’année une très bonne valeur qui permet dese passer ou de limiter le correcteur azoté et énergétique.C’est le fourrage le moins cher !

Utiliser ses céréales et chassez le gaspiSi cette pratique occasionne un peu de travail supplé-

mentaire et d’investissements (stockage, reprise, broyage),elle est techniquement facile à maîtriser, ne remet pas encause le système et est économiquement très rentable.

C’est une étape facile à mettre en place. La bonne

conservation des silos reste primordiale pour limiter lespertes. Les concentrés distribués aux vaches laitières, danstout système, ne doivent pas dépasser 200 à 250g/litre.

Autonomie et économieUne exploitation très autonome se doit d’être perfor-

mante économiquement. Il ne faut pas que l’autono-mie engendre une forte limitation des volumes produitset une surcharge de travail importante. Cependantlorsqu’on augmente son autonomie, il y a de fortechance pour que la marge s’améliore. Le tout est de com-parer combien coûte 1 UFL et 1 PDI produit ou acheté.

Jean-Philippe Goron,Contrôle Laitier de l’Isère

Vers plus d’autonomie alimentaire

Des pistes à approfondir

Les deux priorités du Gaec du Claret à Meau-dre sont de produire des fourrages de qualité etoptimiser le pâturage pour conjuguer simplicitéet efficacité.

Sortir tôt à la pâture« Malgré un climat rigoureux, depuis 10 ans

la mise à l’herbe a lieu autour de la fin avril, le25 cette année. Cette sortie précoce et une ro-tation rapide (3 semaines) permettent d’avoir en

permanence de l’herbe jeune, appétente et riche.Les surfaces en fauche précoce assurent debonnes repousses en début d’été. » Le correc-teur azoté est remplacé par 0,5 à 1 kg de luzerne23%. Seules les vaches fraîches disposent de cé-réales, plafonnées à 1,5 kg. Au final de mai àaoût pour 18 à 20 kg de lait/vache et par jour,les laitières consomment en moyenne 1 kg deconcentré/jour.

Des fourrages en quantité et dequalité sans engrais minéral oupresque !

1,5 tonnes d’engrais acheté en 2008 et tou-jours en stock ! « on épand tout le lisier en sor-tie d’hiver et en fin d’été en petite quantité surquasiment toute la surface de prairies hormis 20-25 ha éloignés ou trop pentus. La premièrecoupe en enrubannage est très précoce autourdu 20-25 mai sur les prairies temporaires. L’ob-jectif est d’avoir un fourrage de très bonne qua-lité pour limiter l’apport de correcteur azoté. »L’enrubannage permet des chantiers rapides et

efficaces. Mi-juin les autres parcelles sont récol-tées en foin, plutôt des prairies naturelles. Le mé-lange des deux fourrages sécurise la ration et per-met un bon niveau laitier l’hiver. Les repoussesderrière enrubannage et foin assurent en per-manence de l’herbe de qualité aux laitières.« Pour 2009, l’été sec nous a obligés à pâturerdes parcelles plus éloignées mais sans entamerles stocks du printemps. »

Moins de 1 tonned’aliment/vache/an

Par an 50 tonnes d’aliments sont achetés (2/3de céréales) pour produire 305 000 kg de laitsoit moins de 180 g/kg de lait. « on travaille avecce que l’on a sur l’exploitation surtout avec laconjoncture actuelle. Tous les aliments sont ache-tés, on veille à ne pas les gaspiller et faire en sorteque le lait soit produit au maximumpar les fourrages»

»11Cournon 2009

Economie’

Priorité à la pâture des laitières !

Des silos entretenus pour des perteslimitées.

Propos recueillispar Jean-Philippe Goron

GAEC du Claret Meaudre (38)

Des fourrages de qualité et un pâturage gagnant«

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Que vous apporte le service nutri-tion du contrôle laitier ?

Tout d’abord il nous a permis de réguler no-

tre niveau de production laitière sur l’année.Lors de l’achat de la mélangeuse puis du robotde traite, nous étions un peu déboussolés. Nousn’arrivions pas à utiliser au mieux ces nouveauxmatériels. Il nous a fourni des repères précis, adap-tés à notre exploitation. Grâce à lui nous tironsle meilleur parti de ces changements.

Qu’appréciez-vous tout particuliè-rement dans cette démarche nutri-tionniste ?

Sans hésitation j’apprécie l’ indépendance etl’ objectivité du contrôle laitier. Je suis sûr quemon contrôleur nous prodiguera les conseilsadaptés à notre contexte dans le seul but de nousfaire progresser.

Son expérience lui permet de mutualiser lesbonnes pratiques rencontrées dans les exploita-

tions afin de nous en faire bénéficier. Il suit toute l’actualité dans le domaine de la

nutrition et il est parfaitement formé. Malgré toutil n’a pas « la science infuse » . S’il bute sur unproblème, il recherchera l’information pour nousfournir une réponse fiable. Il n’hésite pas à re-mettre en cause son jugement si les préconisa-tions n’ont pas eu les effets escomptés.

Enfin, le tarif des prestations est particulière-ment compétitif, ce qui ne gâche rien !

Question alimentation, le contrôle laitier estvraiment notre interlocuteur privilégié !

Les contrôles laitiers sont fédérées dans un groupe ali-mentation régionale. Ce réseau innove tout en respec-tant l’identité de chacun. L’objectif est de vous appor-ter un service toujours plus performant.

Un groupe alimentation en marche Depuis déjà longtemps, les contrôles laitiers qui consti-

tuent la FIDOCL rapprochent leurs compétences en ma-tière d’alimentation . Ils utilisent un rationneur commun(NutriSiel). Ils mutualisent la formation des contrôleursprésents et futurs. Ils échangent des informations au seind’une base intranet. Au fil du temps les partenariats sesont accrus. Riche de cette expérience, la FIDOCL sou-haite apporter de nouvelles collaborations interdépar-tementales ( outils d’alerte par internet, formations auxinnovations alimentation, …). Ce numéro de Lait’s goillustre parfaitement notre savoir faire.

Des nutritionnistes aux valeurs incon-tournables

La FIDOCL innove mais reste fidèle aux principes fon-dateurs qui font la force du réseau contrôle laitier, à sa-voir, la neutralité du conseil, la vision globale et un gaged’économie.

Un seul but, la satisfaction de vos objectifs : nousn’avons rien d’autre à vous vendre !Le contexte de

chaque exploitation est particulier. Un changement d’ali-mentation n’induit pas seulement des conséquences zoo-techniques, votre technicien saura analyser les retom-bées techniques (reproduction, qualité du lait…) hu-maines ( organisation du travail ) et financières (calculde votre marge alimentaire). Qui d’autre que lui peutvous offrir cette vision d’ensemble ?

La recherche ( urée, nec+repro ) et les formations mu-tualisées permettent à votre contrôle laitier départemen-tal de vous offrir un service innovant au meilleur coût

Pierre Moretti, Contrôle Laitierde la Haute-Savoie

«

Le contrôle laitiers’inscrit comme un

intervenant historiquedans le domaine du

conseil enalimentation.

Le contrôle laitier

Votre nutritionniste

Grâce à notre contrôleur laitiernous avons optimisé l’utilisationde la mélangeuse.

Cournon 2009 12

Gaec les Charmassy, St Germain sur Rhône (74)

Contrôle laitier, des conseils adaptés à l’évolution de notre contexte

»

Service’La dynamique de la FIDOCL à votre ser-vice pour toujours mieux vous conseiller

Propos recueillispar Pierre Moretti

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