l'exemplaire

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, , VOLUME XX NUMÉRO 2 LE MERCREDI 5 OCTOBRE 2011 UNIVERSITÉ Droits de scolarité La CADEUL consulte Page 3 Triche à l’UL Avis divergents Page 3 MONDE Manifestation à Wall Street Les indignés résistent Page 5 QUÉBEC Pompiers Fin de la discorde Page 6 CULTURE humour Les Sodas Mousse s’éclatent Page 7 L’hebdomadaire des étudiants en journalisme Droit à l’avortement, équité salariale, droit des lesbiennes, émancipation sexuelle et abolition des stéréotypes: autant de sujets qui ont suscité l’intérêt de la quin- zaine de participants à la première assemblée générale qui se tenait la semaine dernière au Pavillon Charles-De Koninck. Les partisanes et partisans du mouvement féministe n’ont pas mâché leurs mots. Ils craignent que le statut de la femme ne se dégrade avec un gouvernement conserva- teur en position majoritaire sur la scène fédérale.«On est la voix des femmes sur le campus. On parle au nom de celles qui n’ont pas la chance de s’exprimer», a pour sa part affirmé Milène Lokrou, insti- gatrice de l’association universi- taire, la première de ce genre dans la région de Québec. Comme elle l’explique, la FE- MUL entend faire des probléma- tiques de justice sociale et d’équité son principal cheval de bataille. «La réussite des femmes sur le campus et la promotion des causes féministes font partie des objectifs à court terme», a-t-elle souligné. À ses yeux, une association fé- ministe prend tout son sens même au sein d’une institution comme l’Université Laval. «Il y a toujours des balancements dans le proces- sus d’accès à l’éducation. On peut penser par exemple aux départe- ments qui sont très majoritaire- ment masculins, comme la Faculté des sciences et de génie», a-t-elle déploré. Mais le rôle de la FEMUL ne se limite pas à cela. «Il s’agit vrai- ment de prendre position sur tous les sujets d’un point de vue fémi- niste», a-t-elle résumé. Vers le statut officiel La FEMUL se finance d’elle-même avec les dons de ses membres, car elle n’est pas encore considérée comme une association officielle par le Bureau de la vie étudiante de l’Université Laval. Toutefois, pour Milène Lo- krou, l’objectif est de créer un groupe crédible pour ensuite aller chercher le financement adéquat et ainsi participer plus largement aux combats. Des encouragements Mme Hélène Lee-Gosselin, présidente de la Chaire de re- cherche féministe Claire-Bonen- fant de l’UL, vient quant à elle de créer un partenariat avec la FE- MUL pour «faciliter le réseautage et l’ aider à se développer.» De son côté, Céline Duval, présidente provinciale de l’Asso- ciation féminine d’éducation et d’action sociale qui regroupe près de 10 000 membres sur tout le Québec, pense que la création de la FEMUL est une bonne initiative dans la mesure où la conscientisa- tion est nécessaire chez les jeunes femmes d’aujourd’hui. «Pas seulement sur le campus, partout, les jeunes femmes ne sont pas conscientes que ce que nous avons maintenant est si récent. Il y a 45 ans, on pouvait à peine voter», a-t-elle expliqué. En ce sens, le féminisme à l’université est, pour elle, forma- teur. «L’université, c’est la prépara- tion à la vraie vie. C’est quand elles arrivent pour prendre leur place sur le marché du travail que les jeunes femmes vont rencontrer des em- bûches qu’elles ne voyaient pas avant.» Un regroupement qui ne fait pas l’unanimité Certains étudiants rencontrés par L’EXEMPLAIRE ne trouvent pas utile la création de l’association. C’est notamment le cas de Cathe- rine Sergerie, étudiante en science politique. «Je pense qu’une asso- ciation pour les hommes aurait bien plus sa place. La femme est surre- présentée par rapport aux hommes dans la société. Les femmes ont vraiment pris le dessus dans bien des domaines», a-t-elle affirmé. Même son de cloche du côté de François Paquette, étudiant en économie. «Ça n’a aucun intérêt pour moi. Je trouve que c’est plus ou moins important», a-t-il déclaré. Nicolas Lachance [email protected] Le combat pour l’égalité entre les hommes et les femmes est toujours d’actualité, d’après l’association «Féministes en mouvement» de l’Université Laval (FEMUL) qui vient de voir le jour. Première association féministe à l’UL Lavalloises en mouvement Photo Guillaume Bergeron Deux étudiantes de l’Université, non-présentes au rassemblement mais favorables au nouveau mouvement.

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L'EXEMPLAIRE est produit par les étudiants en journalisme de l'Université Laval, à Québec. Il s'agit du journal-école du Département d'information et de communication de l'Université Laval.

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Page 1: L'Exemplaire

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VOLUME XX NUMÉRO 2 LE MERCREDI 5 OCTOBRE 2011

UNIVERSITÉ

Droits de scolarité

La CADEUL consulte

Page 3

Triche à l’UL

Avis divergents

Page 3

MONDE

Manifestationà Wall Street

Les indignés résistent

Page 5

QUÉBEC

Pompiers

Fin de la discorde

Page 6

CULTURE

humour

Les Sodas Mousse

s’éclatentPage 7

L’hebdomadaire des étudiants en journalisme

Droit à l’avortement, équité salariale, droit des lesbiennes, émancipation sexuelle et abolition des stéréotypes: autant de sujets qui ont suscité l’intérêt de la quin-zaine de participants à la première assemblée générale qui se tenait la semaine dernière au Pavillon Charles-De Koninck.

Les partisanes et partisans du mouvement féministe n’ont pas mâché leurs mots. Ils craignent que le statut de la femme ne se dégrade avec un gouvernement conserva-teur en position majoritaire sur la scène fédérale.«On est la voix des femmes sur le campus. On parle au nom de celles qui n’ont pas la chance de s’exprimer», a pour sa part affirmé Milène Lokrou, insti-gatrice de l’association universi-taire, la première de ce genre dans la région de Québec.

Comme elle l’explique, la FE-MUL entend faire des probléma-

tiques de justice sociale et d’équité son principal cheval de bataille. «La réussite des femmes sur le campus et la promotion des causes féministes font partie des objectifs à court terme», a-t-elle souligné.

À ses yeux, une association fé-ministe prend tout son sens même au sein d’une institution comme l’Université Laval. «Il y a toujours des balancements dans le proces-sus d’accès à l’éducation. On peut penser par exemple aux départe-ments qui sont très majoritaire-ment masculins, comme la Faculté des sciences et de génie», a-t-elle déploré.

Mais le rôle de la FEMUL ne se limite pas à cela. «Il s’agit vrai-ment de prendre position sur tous les sujets d’un point de vue fémi-niste», a-t-elle résumé.

Vers le statut officielLa FEMUL se finance

d’elle-même avec les dons de ses membres, car elle n’est pas encore considérée comme une association officielle par le Bureau de la vie étudiante de l’Université Laval.

Toutefois, pour Milène Lo-krou, l’objectif est de créer un groupe crédible pour ensuite aller chercher le financement adéquat et ainsi participer plus largement aux combats.

Des encouragementsMme Hélène Lee-Gosselin,

présidente de la Chaire de re-cherche féministe Claire-Bonen-fant de l’UL, vient quant à elle de créer un partenariat avec la FE-MUL pour «faciliter le réseautage et l’ aider à se développer.»

De son côté, Céline Duval, présidente provinciale de l’Asso-ciation féminine d’éducation et d’action sociale qui regroupe près de 10 000 membres sur tout le Québec, pense que la création de la FEMUL est une bonne initiative dans la mesure où la conscientisa-tion est nécessaire chez les jeunes femmes d’aujourd’hui.

«Pas seulement sur le campus, partout, les jeunes femmes ne sont

pas conscientes que ce que nous avons maintenant est si récent. Il y a 45 ans, on pouvait à peine voter», a-t-elle expliqué.

En ce sens, le féminisme à l’université est, pour elle, forma-teur. «L’université, c’est la prépara-tion à la vraie vie. C’est quand elles arrivent pour prendre leur place sur le marché du travail que les jeunes femmes vont rencontrer des em-bûches qu’elles ne voyaient pas avant.»

Un regroupement qui ne fait pas l’unanimité

Certains étudiants rencontrés par L’EXEMPLAIRE ne trouvent pas utile la création de l’association. C’est notamment le cas de Cathe-rine Sergerie, étudiante en science politique. «Je pense qu’une asso-ciation pour les hommes aurait bien plus sa place. La femme est surre-présentée par rapport aux hommes dans la société. Les femmes ont vraiment pris le dessus dans bien des domaines», a-t-elle affirmé.

Même son de cloche du côté de François Paquette, étudiant en économie. «Ça n’a aucun intérêt pour moi. Je trouve que c’est plus ou moins important», a-t-il déclaré.

Nicolas [email protected]

Le combat pour l’égalité entre les hommes et les femmes est toujours d’actualité, d’après l’association «Féministes en mouvement» de l’Université Laval (FEMUL) qui vient de voir le jour.

Première association féministe à l’UL

Lavalloises en mouvement

Photo Guillaume Bergeron

Deux étudiantes de l’Université, non-présentes au rassemblement mais favorables au nouveau mouvement.

Page 2: L'Exemplaire

UNIVERSITÉ2 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 5 OCTOBRE 2011

E N B R E F

Plus d’étudiants et budget équilibré

Grâce à une hausse de 1,5% des inscriptions cet au-

tomne, l’Université Laval ne connaîtra pas de déficit cette an-née et atteindra l’équilibre bud-gétaire. Par contre, l’Université ne dégagera pas de revenus. Le recteur de l’UL, Denis Brière, est toujours inquiet pour la si-tuation financière notamment à cause de l’impact des régimes de retraites des employés. (E.D)

OsthéopathiePorte fermée

Malgré un avis favorable de la Commission des

études, l’Université Laval a dé-cidé de renoncer à la création d’un baccalauréat-maîtrise en ostéopathie. C’est l’avis défa-vorable de la Faculté de méde-cine qui a empêché la création du programme. Si elle avait été mise en place, cette formation aurait été la première du genre dans les universités québé-coises. L’ostéopathie, une disci-pline non-reconnue au Québec, est une thérapie manuelle visant à soulager des déséquilibres de la colonne vertébrale. (E.D)

Sécurité routière

Levez le pied

À l’occasion de la semaine de la campagne «À l’Univer-

sité Laval, on partage la route intelligemment», des policiers de la Ville de Québec et des agents du Service de sécurité et de prévention de l’Université as-sureront une présence accrue sur le campus. Ceux-ci inciteront les automobilistes du campus à réduire leur vitesse ainsi qu’à respecter les passages piétons. (A-S.L-F)

Recherche universitaireLaval étoilée

Les travaux d’une équipe de chercheurs de l’Université

Laval permettront de perfection-ner le télescope Canada-France-Hawaii. L’entreprise de Québec, ABB, a obtenu un contrat de 2,3M$ afin de réaliser cette in-novation. Les développements dans la technologie utilisée, celle des interféromètres, per-mettra notamment aux astrophy-siciens d’obtenir des gradients de température, de densité et de composition chimique de ga-

«Je ne veux pas for-

cer la main des gens, il faut que le

changement vienne d’eux-

mêmes»

Nouvelle association

Les végés se regroupent Maxime Le Pluart

[email protected]

Québec – Alors que sa certification «Campus durable» vient d’être augmentée, l’UL n’est toujours pas un exemple en développement durable pour Univert Laval.

Certes le représentant de l’organisme environne-mental Univert Laval,

Jean-Sébastien Gauthier, recon-nait une certaine volonté écolo-gique de la part de l’Université. Toutefois, il remet en question les motifs de l’administration qui vient tout juste de se faire accré-diter une certification Campus durable de niveau 3 par la Coali-tion jeunesse Sierra.

M. Gauthier soupçonne que cette volonté de développement durable cache d’autres motifs, comme l’image et la publicité que peut apporter cette certifica-tion au campus.

«L’Université ne fait que le minimum, elle pourrait s’im-pliquer plus auprès de ses étu-diants», affirme-t-il. Aux dires du groupe environnemental, la gestion des matières résiduelles ainsi que l’élimination de l’eau embouteillée sur le campus, fer de lance d’Univert Laval, sont toujours déficientes.

Toutefois, comme le sou-ligne Jean-Sébastien Gauthier, la certification n’est pas seulement une reconnaissance d’un point de vue écologique. Il s’agit avant tout de souligner «un effort éga-lement sur le plan social et éco-nomique.»

Toujours plus verteCertifiée niveau 1 en 2009,

l’Université est maintenant passée au niveau 3. D’après M.Pierre Lemay, conseiller au développement durable à l’UL,

cette certification est justifiée compte tenu de la continuité des efforts déployés. «La progres-sion de l’université est due aux résultats obtenus suite à l’ap-plication du plan d’action du-rable. La formation offerte est d’ailleurs aussi prise en compte avec nos différents programmes de baccalauréats et le nouveau profil en développement du-rable», a-t-il expliqué.

La Coalition jeunesse Sier-ra, qui décerne les certifications, est la branche jeunesse du Sierra Club Canada depuis 1996. Il s’agit d’un organisme étudiant pancanadien s’impliquant au-près des jeunes de 14 à 30 ans dans le but d’encourager les pro-jets environnementaux.

L’initiative Campus durable a été mise en place en 1998, mais décerne les certifications depuis 2009. Les trois premières universités à obtenir une certi-fication campus durable ont été l’Université Laval, l’Université de Sherbrooke et l’Université du Québec à Trois-Rivières.

Selon une responsable de l’organisme, «l’amélioration qu’a démontrée Laval depuis 2009 en matière de développe-ment durable est la principale raison de l’attribution de la cer-tification niveau 3».

Du côté de l’UL, M. Lemay pense que les prochaines amélio-rations doivent concerner l’appro-visionnement durable et la promo-tion des saines habitudes de vie.

Photo Ali DostieLa Coop Roue-libre est un exemple

de réalisation pour le développement durable sur le campus.

Développement durable

Laval pas si verte

Créée jeudi denier, l’AVÉGÉ représentera les étudiants végéta-riens et végétaliens à l’Université Laval.

L’association veut proposer une piste de réflexion à la commu-nauté universitaire sur l’alimen-tation. Elle souhaite combler le manque de plats végétariens dans les menus des cafétérias du cam-pus.

Un statut important

«Le fait d’avoir le statut d’associa-tion permet d’avoir un meilleur pouvoir, d’être plus crédible et de concerter les actions», a soutenu l’instigatrice et la prési-dente de l’AVÉGÉ, Marie-Claude Plourde.

L’association ne se donne pas comme objectif de convertir tout le monde au végétarisme. « Je ne veux pas forcer la main des gens, il faut que le changement vienne d’eux-mêmes et de leur réflexion », a affirmé Mme Plourde.

«Cependant, je pense que je voudrais que ceux-ci connais-sent au moins les im-plications de leurs choix alimentaires sur l’environnement, leur santé et les ques-tions éthiques. Les sympathisants au vé-gétarisme sont les bienvenus à l’AVÉGÉ », a poursuivi Mme Plourde.

Une première francophone

Le fondateur de Vegan Qué-bec, Monsieur Stéphane Groleau, croit qu’il s’agit d’une très belle initiative. «Je suis fier de voir émerger l’AVÉGÉ, c’est la pre-mière association du genre dans une université francophone au Québec», a-t-il souligné.

«Les idées vont circuler da-vantage et c’est bien d’être plus présent à l’université», a-t-il avan-

cé. L’AVÉGÉ va aider la cause vé-gétarienne, selon M. Groleau.

Le végétarisme et de façon encore plus marquée le végéta-lisme demeurent le choix d’une minorité de gens.

C’est pourquoi tous les gens impliqués dans ce mouvement in-sistent sur l’importance de travailler ensemble. Le fondateur de Vegan Québec a déjà proposé de la documentation pour le groupe Face-book de l’AVÉGÉ. Il est prêt à les appuyer dans l’organisation de futures activités.

Une réponse satisfaisante

Une quarantaine d’étudiants sont impliqués dans l’initiative à présent. Plusieurs étudiants végé-tariens et végétaliens étaient pré-sents lors de la première assem-blée générale de l’association.

Certains, comme Myriam Le-bel, sont végétariens depuis tou-jours alors que d’autres ont fait la transition au cours des dernières

semaines.

Marc-Antoine Dion, étudiant en an-thropologie et végé-talien, a comme phi-losophie «si tu n’en as pas besoin, pour-quoi en manger?», en faisant référence aux produits dérivés des animaux.

En plus de per-mettre la discussion entre les membres du végétarisme et l’or-ganisation d’activités, l’associa-tion se veut une façon de partager des recettes.

C’est d’ailleurs une des prin-cipales raisons de l’adhésion des étudiants à l’AVÉGÉ. Selon l’en-semble des membres de l’asso-ciation, les «lundis sans viande» sont une belle façon de s’intéres-ser au végétarisme et d’explorer de nouvelles recettes sans trop de contraintes.

Stéphanie [email protected]

Cité universitaire – L’association des végétariens et des vé-gétaliens de l’Université Laval (AVÉGÉ) entend promouvoir le végétarisme sur le campus.

«Si tu n’en as pas

besoin, pourquoi en manger?»

Page 3: L'Exemplaire

UNIVERSITÉ 3L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 5 OCTOBRE 2011

Hausse des droits de scolarité

La CADEUL lance un référendum

Tricheries à l’Université Laval

Divergence de points de vue

Selon des Lavallois désirant garder l’anonymat, il est courant dans plusieurs facul-

tés de mettre la main sur d’anciens travaux et questionnaires d’exa-

mens pour faciliter la réussite des cours.

Pourtant, le règlement disci-plinaire de l’Université est bien

clair : «À l’occasion d’un examen ou d’une autre forme d’évaluation, il est notamment interdit d’obtenir toute aide non autorisée, que cette aide soit individuelle ou collective.»

Aux dires d’un étudiant, dans l’ancienne faculté où il étudiait, ses collègues collaboraient à l’éla-boration d’un recueil d’anciens questionnaires d’examens. «C’est tellement facile de mettre la main dessus. Tout le monde connaît ça!», a-t-il expliqué.

D’après lui, même les ensei-gnants sont au courant de l’exis-tence d’un tel ouvrage. «C’est comme un secret de polichinelle!», a-t-il estimé.

Même son de cloche pour un étudiant de la Faculté d’Adminis-tration. «Ça arrive souvent qu’on se passe des travaux», a-t-il admis.

Pas de problème pourl’Université Laval

Selon l’administration uni-versitaire, le problème n’est pas aussi important qu’avancé par les étudiants rencontrés par L’EXEM-PLAIRE.

«Dans l’année écoulée, le nombre de rencontres que j’ai

effectuées pour des cas de triche-rie est peu significatif», a affirmé l’Ombudsman de l’Université La-val, Nancy Chamberland.

Du côté du rectorat, la respon-sable de ce dossier, la secrétaire générale, Monique Richer, n’a pas souhaité commenter cette affaire.

Pour Jeanne Michaud-Bélan-ger, coordonnatrice au bureau des droits étudiants de la CADEUL, les enseignants n’ont pas tous la même attitude envers le règlement disciplinaire. D’après elle, «il peut y avoir des professeurs mal infor-més».

Processus lourdMme Michaud-Bélanger es-

time que «les professeurs font du cas par cas. Des ententes peuvent être prises sans porter officielle-ment plainte».

Elle croit que pour quelques enseignants, la lourdeur du proces-sus de certaines facultés pourrait les rebuter.

Selon un ancien ombudsman de l’Université Laval, Patrick Robar-det, le problème de tricherie com-mençait à être inquiétant lorsqu’il a quitté ses fonctions en 2005.

Il estime que certains profes-seurs préféraient s’occuper eux-mêmes des sanctions plutôt que de signaler les cas aux autorités de l’université. «Les enseignants avaient un manque de confiance envers le système disciplinaire», a-t-il rappelé.

Ce n’est plus le cas selon l’ac-tuelle ombudsman de l’Université,

Mme Chamberland. «Le pro-cessus est totalement indépendant et juste pour les étudiants et les professeurs», a-t-elle considéré.

Ententes coûteusesM. Robardet explique quant

à lui que lorsqu’il y a une entente à l’amiable et qu’il n’y a pas de sanction disciplinaire, les étudiants sont démunis de toute contestation ultérieure. S’il n’y a pas de plainte formulée officiellement, «il n’y a pas de recours pour l’étudiant», a-t-il soutenu.

Maintenant ombudsman à la Commission scolaire de Montréal, M. Robardet admet que la triche-rie est pratiquement inexistante au primaire et au secondaire. «Ça fait quatre ans que je travaille ici et je n’ai reçu qu’une seule plainte pour plagiat.»

Martin [email protected]

Cité universitaire – Tandis que l’Université Laval estime les cas de tricherie en baisse, certains étudiants contestent cette idée.

Photo Ali DostieSelon certains étudiants, il est chose commune de pouvoir mettre la main sur

d’anciens travaux et questionnaires d’examens.

Marc-Antoine [email protected]

Cité universitaire – Les étudiants du premier cycle seront consultés dans deux semaines par un référendum tenu par la CADEUL. Les résultats définiront la position officielle de la Confédération sur le dossier des droits de scolarité.

Plus de 28 000 étudiants pourront à cette occasion ré-pondre à la question: «Êtes-

vous en accord avec la décision du gouvernement du Québec de haus-ser annuellement les droits de sco-larité de 325 $, entre 2012 et 2017, les portant à un total de 3793 $, soit une augmentation de 1625 $?»

Cette consultation débutera le 17 octobre sur Internet et se termi-nera le 20 octobre, date du vote pa-pier. Maxime Vallée, vice-président aux communications de la CA-DEUL, indique que les prochaines semaines seront chargées. «On veut donner beaucoup d’information, a-t-il affirmé. On veut un grand taux de participation lors des votes.» Durant cette période, plusieurs dé-bats auront lieu dans les diverses associations étudiantes.

Merlin Trottier-Picard, prési-dent du recrutement des associa-tions de la Faculté des lettres, est particulièrement heureux de l’an-nonce de ce référendum, lui qui lutte contre l’augmentation annon-cée. «C’est une belle opportunité d’informer davantage les étudiants par rapport à la hausse des frais de scolarité, de les sensibiliser à ça. C’est aussi un moyen de donner à la CADEUL une position claire sur le sujet.»

Les étudiants partagésÉmilie Dickner-Duplin, étu-

diante au Baccalauréat en éduca-tion préscolaire et en enseignement primaire (BÉPEP) est également favorable au projet. «Je suis en ac-cord avec l’idée du référendum et je compte bien suivre la situation et les événements qui auront lieu

au cours des trois prochaines se-maines», a-t-elle expliqué.

Sans être en faveur de la hausse des droits de scolarité, Mme Brissette l’estime inévitable. «Je sais pas ce que ça ferait de faire un référendum, a exprimé Catherine Brissette, étudiante en enseigne-ment du français au secondaire. La loi est déjà passée. Le gouverne-ment ne reviendra sûrement pas sur sa décision parce que les étudiants sont mécontents.»

Myriam Chénard-Soucy, étu-diante en ergothérapie, ne voit pas non plus la nécessité de faire un référendum. «On le sait que beau-coup de gens sont contre», a-t-elle affirmé.

Elle considère nécessaire la hausse des frais de scolarité. «À notre pavillon, on est vraiment gâ-tés. On a de beaux locaux, de bons équipements. Je pense que l’éduca-tion a un prix», a-t-elle ajouté.

Pour Patrick Bélanger, étu-diant en administration, la hausse

des prix est nécessaire. «En com-paraison au reste du Canada et des États-Unis, on ne paie vraiment pas cher», a-t-il soutenu.

Des assos surprisesDes opinions qui surprennent

M. Vallée. «On est étonné parce qu’on a entendu le contraire sur le campus», s’est-il exclamé. La po-sition de la CADEUL est en effet unanime. L’association est contre la hausse de 1625 $ entre 2012 et 2017..

¨Photo Marc-Antoine PaquinLa CADEUL a discuté du prochain référendum lors

de sa dernière assemblée générale.

Page 4: L'Exemplaire

OPINION4 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 5 OCTOBRE 2011

Il est temps pour Vladimir Poutine, le tsar des temps modernes, de prendre sa retraite. Celui-ci a suffisamment contribué à la politique. Et pourtant, il ne semble pas avoir l’intention de quitter son poste au centre de la vie publique russe. Il ne l’a sans doute jamais eu non plus.

La semaine dernière, le président russe, Dimitri Medvedev, a désigné l’actuel Premier ministre, M. Poutine, comme candidat à la prochaine élection présidentielle de 2012. Cette nouvelle ne surprend personne. Un simple échange de rôles avec M. Medvedev pourrait lui permettre de prolonger ses fonctions au cœur du Kremlin jusqu’en 2024.

À la fin de ses deux mandats consécutifs, en 2008, Vladimir Poutine avait dû céder sa place afin de se conformer à la Constitution. Il a désigné Dimi-tri Medvedev comme président, qui l’a nommé Premier ministre à son tour. Ils échangeront donc leurs rôles pour la deu-xième fois au sein du parti majoritaire, Russie unie, en cas de victoire en 2012.

Cette situation est pour le moins préoccupante, car la politique de M. Poutine ne permet pas de stimuler la croissance économique. Celui-ci n’a pas mis en place des mesures suffisantes pour diversifier l’économie du pays, basée principalement sur l’exportation massive de pétrole et de gaz naturels. Si cela fait entrer de l’argent dans les coffres de l’État, il en résulte une économie peu diversifiée et potentiellement fragile.

Les emplois dans l’industrie du pétrole et des gaz naturels sont les mieux payés, tandis que le salaire mensuel moyen pour l’ensemble de la popu-lation se chiffre autour de 20 000 roubles, selon un article publié en avril 2010 dans le quotidien Kom-somolskaya Pravda. Cela ne représente qu’un maigre 650 $ canadiens. S’il est vrai qu’il est possible de gagner de meilleurs salaires dans les métropoles, à Moscou et à Saint-Pétersbourg, le coût de la vie est lui aussi plus élevé. D’ailleurs, la capitale moscovite se taille une place parmi les villes les plus chères au monde.

Employés par le gouvernement, les méde-cins sont les professionnels les moins bien payés. Certains gagnent un salaire inférieur à la moyenne mensuelle nationale. De plus, le gouvernement russe laisse des scientifiques hautement qualifiés quitter leur patrie pour s’installer à l’étranger en échange de meilleures conditions. M. Poutine doit valoriser les employés de l’État en les rémunérant adéquatement. Si un pays perd ses meilleurs éléments, il y a de quoi s’inquiéter.

L’État a pris le contrôle des chaînes de télévision ORT et NTV durant la présidence de M. Poutine, en plus d’affirmer son influence sur la chaîne RTR. Le gouvernement russe a accusé le milliardaire Boris Berezovski, principal actionnaire de ORT, de s’adon-ner à des activités illégales.

Berezovski, qui pourtant avait aidé Poutine à se faire connaître avant sa prési-dence, a fui à Londres. Il a tenté de créer un parti d’opposition, Russie libérale, en 2002. Un des piliers du parti, Sergueï Iouchenkov, s’est fait assassiner un an plus tard.

La couverture médiatique est elle aussi contrôlée. Les chaînes d’informa-tion diffusent surtout des informations positives à l’égard du parti au pouvoir et ignorent les autres partis politiques. La

presse est considérée comme le chien de garde de la démocratie et en constitue le quatrième pouvoir. Que penser alors de la démocratie en Russie?

L’homme fort de Moscou a fait son temps. Tel que l’a raconté le célèbre auteur russe Dostoïevski, le pouvoir rend fou. Et c’est pourquoi il y a une limite de deux mandats présidentiels.

De plus, Dimitri Medvedev a rallongé la durée des mandats présidentiels de deux ans. Imaginez, si M. Poutine est élu pour un troisième mandat, il pourrait rester au pouvoir encore douze ans. Ce sera la Russie qui deviendra folle.

Jonathan Alexandre Minville [email protected]

CommentairePas de caméra!Alors que le rapport Duchesneau continue cette semaine de

faire les choux gras des médias et d’alimenter les conversations de couloirs, de plus en plus d’intervenants se lèvent pour réclamer une commission d’enquête publique sur la construction. Ceux-ci font fausse route, selon moi.

Une enquête publique n’est pas la solution idéale dans la situa-tion actuelle. Cela ne signifie pas cependant qu’aucun geste ne doit être posé. Après tout, je ne suis ni un disciple de Jean Charest, ni un entrepreneur en manque de liquidités. Une commission d’enquête est souhaitable, et même nécessaire. Je crois cependant que celle-ci se doit d’être tenue à huis clos, du moins en partie, comme le suggère Jacques Duchesneau.

Ainsi, la publicisation continue d’une enquête nuirait aux résultats que l’on pourrait en tirer. Souvenez-vous de la commission Gomery. Bien qu’extrêmement médiatisée, elle n’a abouti finale-ment qu’à bien peu de mesures concrètes, si ce n’est que de fournir du matériel pour les émissions de satyres politiques. Les personnes interrogées semblaient toutes souffrir d’Alzheimer temporaire, et des sommes perdues dans le scandale des commandites, une fraction seulement fut récupérée.

Je crains que face à la caméra, certaines personnes appelées à témoigner sur des gestes ou des groupes mafieux (reliés au domaine de la construction) deviennent muettes comme des carpes, de peur de possibles représailles. Tous n’ont malheureusement pas le courage de la mairesse de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles, Mme Chan-tale Rouleau, qui, la semaine dernière, a osé parler publiquement de ce qui se passe dans sa municipalité.

Je crois qu’une enquête à huis clos aurait beaucoup plus de chance de délier des langues qui seraient autrement plus serrées de-vant les projecteurs. Présentement, j’ai l’impression d’assister à une séance de défoulement collectif. Une situation qui sera probablement exacerbée dans le cas d’une enquête publique fortement médiatisée. Souvenez-vous du cas de Guy Turcotte, il y a quelques mois. Chacun y allait de son propre jugement basé, non pas sur des faits, mais sur des émotions. Soudainement, chaque Québécois était devenu juré et bourreau.

Une enquête, tout comme un tribunal, ne doit pas avoir comme seul objectif d’assouvir quelques bas instincts de voyeurisme ou d’alimenter les ragots. La population doit se questionner sur ce qu’elle souhaite obtenir d’une commission d’enquête.

Veut-on vraiment d’une séance de psychanalyse collective par l’intermédiaire du petit écran, un «show» pour ainsi dire, ou alors des résultats concrets? Veut-on simplement voir quelques têtes rouler ou alors mettre un terme de façon définitive à cette gangrène qui ronge notre société?

Guillaume Bergeron [email protected]

Le retour de Poutine

L’homme fort de Moscou

a fait son temps

L’équipe de L’ExEmplairEJournal école des étudiants en journalisme. Son contenu n’engage en rien la respon-sabilité du Département d’information et de communication. Fondateur: Jacques Guay; Éditeur: Jean-Claude Picard (656-2131 poste 4683); Directeur de la production: Baptiste Barbe (8942); Adjoint à l’éditeur: Mathieu Dessureault (8942); Rédactrice en chef / Secrétaire de rédaction: Rabéa Kabbaj (4513); Éditorialiste en chef: Guillaume Bergeron (8954); Maquettiste / Directrice de la photographie: Ali Dostie (8959); Caricaturiste: Ali Dostie (8959); Université: Mélissa Gouge, Érick Deschênes et Jonathan-Alexandre Minville (5224); Municipal, régional et gouvernemental: Sarah Pomar-Chiquette et Bé-rengère Capdequi (4513); International: Étienne Bouche (8954); Culture: Alexandra Fiset (8956); Sports: Steven Lafortune (8957).

Conception de la maquette typographique: Marco Dubé et François Baron du Studio Graphiskor; Julie Verville et Mario Fraser; Dépôt légal: Bibliothèque Nationale du Québec, 1994; Imprimeur: Les Presses du Fleuve, 100, avenue de la Cour, Montmagny (Québec) G5V 2V9; Tirage: 1000 copies. Adresse: Département d’information et de communication, C.P. 4120, pavillon Louis-Jacques-Casault, local 3832, Cité universitaire (Québec) G1V 0A6; Télécopieur: (418) 656-3865; Couriel: [email protected]; Site Web: http://www.exemplaire.com.ulaval.ca; Facebook: L’Exemplaire Automne 2011; Fil Twitter: lexemplaire

Points de distribution du journal: Cité universitaire: pavillon Bonenfant, pavillon Ca-sault, pavillon De Koninck, pavillon Desjardins, pavillon des Sciences de l’éducation, pa-villon Pouliot, pavillon Vachon, pavillon Lemieux, pavillon Vandry, pavillon Palasis-Prince, Peps; Ville de Québec: Bibliothèque Gabrielle-Roy, Tribune de presse du parlement.

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INTERNATIONAL 5L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 5 OCTOBRE 2011

E N B R E FSurtitre brève

Titre brève

Texte Brève

E N B R E Fsyrie

L’opposition s’unit

L’opposition syrienne a an-noncé dimanche la consti-

tution d’un Conseil national réunissant tous les courants poli-tiques opposés au président Ba-char al-Assad. Le Conseil réunit toutes les tendances, dont les Co-mités locaux de coordination qui encadrent les manifestations, les libéraux, la Confrérie des Frères musulmans, interdite de longue date en Syrie, ainsi que des partis kurdes et assyriens. (E.B.)

serbieLa Gay Pride

annulée

Les autorités serbes ont déci-dé d’interdire la Gay Pride

qui devait se tenir dimanche dernier à Belgrade. Il y a un an, le défilé avait été perturbé par des militants ultranationalistes et des hooligans, venus expri-mer leur hostilité à la marche homosexuelle. Cette année, la Serbie a invoqué des raisons de sécurité pour justifier l’annula-tion de l’événement. Deux orga-nisations nationalistes, Obraz et Dveri, avaient annoncé leur in-tention d’organiser une contre-manifestation. (E.B.)

états-unisHommage à Troy Davis

Plusieurs centaines de per-sonnes favorables à l’aboli-

tion de la peine de mort ont assis-té samedi dans l’État de Géorgie aux funérailles de Troy Davis, exécuté le 20 septembre pour le meurtre d’un policier en 1989. Sa condamnation avait suscité une forte mobilisation aux États-Unis et dans le monde: l’accusé a toujours clamé son innocence, tandis que des doutes persistent sur sa culpabilité. (E.B.)

ROMSDéfilés à Paris

et Bucarest

Une marche pour la dignité des Roms était organisée sa-

medi dans les capitales française et roumaine, à l’initiative de plu-sieurs organisations non gouver-nementales. Ce rassemblement, visant à exprimer «la fierté d’être Rom», faisait écho au traitement controversé de la minorité rom par le gouvernement français. En Roumanie, où elle est fortement implantée, la population rom est largement marginalisée et stig-matisée par les autorités. (E.B.)

Le littoral sénégalais menacé

La mer destructriceGabrielle [email protected]

En moins de 30 ans, la mer a avancé de près de 50 mètres le long des 700 kilomètres de côte du Sénégal, faisant dis-paraître les plages, engloutissant les maisons et obligeant les gens à partir de chez eux.

Yene, Niangal, Bargny, Rufisque, Petit Mbao : partout, le constat est le

même. «Quand j’étais petit, je courais au moins 100 mètres sur la plage. Aujourd’hui, il n’y a plus rien». C’est devant les maisons disparues ou abandonnées de Yene que Issa Ousman Thiandoum ex-plique les conséquences de la mon-tée de la mer.

Les populations côtières se voient obligées de quitter leurs maisons, avec difficulté. Aller ailleurs implique de l’argent qu’ils n’ont souvent pas, un isolement social et commercial, et tout un patrimoine à laisser derrière. «On essaie toujours de trouver des solu-tions, mais ce n’est pas facile», dit M. Thiandoum.

À Niangal, les pêcheurs doi-vent nager jusqu’à leurs pirogues, faute d’avoir de l’espace pour les mettre sur les plages, qui rétré-cissent chaque année. Le port de pêche a lui aussi diminué de moi-tié.

Des colonnes de béton à perte de vue

À Rufisque, un long barrage en pierre a été construit il y a plusieurs années, mais il ne semble plus re-tenir la mer, qui passe maintenant par dessus pour atteindre les mai-sons en bordure de mer. La moitié du cimetière est dans l’eau ; l’autre, ensevelie sous les déchets».

Un vieillard du quartier est même capable de situer la tombe de son père dans les vagues. Les pierres ont depuis longtemps dis-parues.

Les images les plus fortes, les plus désastreuses des ravages de la montée de la mer sont certaine-ment à Petit Mbao. Anciennement des côtes de villégiatures, où des immenses villas se dressaient sur plage profonde, aujourd’hui, c’est l’apocalypse. On pourrait croire que c’est une guerre qui a ravagé toutes ces maisons, qui les a pliées en deux et complètement détruites. Laissés à l’abandon, des bouts de murs, de planchers, des colonnes de béton s’étendent à perte de vue sur la plage, ou plutôt, ce qu’il en reste.

Les travaux dans le port de Dakar mis en cause

Au milieu de ce désastre, une maison survit. En bas du balcon avant, un immense mur, fait de ci-ment et de gros pneus. «Ça nous a permis de tenir jusque là», explique le jeune homme de la maison. Mais même cette résidence cossue, habi-tée depuis 1986, n’en a plus pour très longtemps. «À mon avis, d’ici cinq ou dix ans, nous devrons par-tir», affirme le jeune homme. La nuit, quand la mer se lève, les murs de la maison tremblent, et les va-gues envahissent parfois le balcon.

Les résidents de tous ces petits villages modestes expliquent cette montée rapide de la mer par les tra-vaux dans le port de Dakar, effec-tués il y a dix ans. «Ils ont détourné des fonds marins vers les côtes», explique un riverain, lui aussi obli-gé de quitter sa maison.

Les changements climatiques semblent aussi une explication plausible pour ce phénomène plus que naturel, et contre lequel l’exode semble le seul moyen d’y remédier.

Photo Gabrielle Brassard-LecoursÀ Niangal, le port de pêche a diminué de moitié.

Manifestations anti-Wall Street

La contestation ne faiblit pas

Etienne [email protected]

Depuis plus de quinze jours, ils sont plusieurs centaines à s’être installés aux abords de Wall Street en signe de protestation contre le système financier. La contesta-tion gagne maintenant d’autres villes américaines.

Des centaines de pan-cartes, et autant de mes-sages d’indignation.

Depuis deux semaines, les «indi-gnés» de New York ont investi le quartier de la finance. Le nom du collectif: «Occupy Wall Street», comme pour défier le taureau de bronze du Bowling Green Park. Autrefois symbole d’une Amé-rique prospère et puissante, la bête est aujourd’hui sous haute surveillance: les manifestants ont bien l’intention d’en découdre. Mais pacifiquement.

«Notre nation, notre espèce et notre monde sont en crise. Les États-Unis ont un rôle important à jouer pour trouver une solution mais nous ne pouvons plus nous permettre de laisser la cupidité du capitalisme et des politiques corrompus définir la politique de notre pays», annonce le manifeste du mouvement.

Très suivi sur InternetAu départ suivie par

quelques personnes seulement, l’initiative a vu ses soutiens se multiplier en quelques jours. Une montée en puissance qui s’ex-plique par l’influence toujours croissante des réseaux sociaux. Le site Internet du collectif, très actif, informe en temps réel de l’évolution des différentes ma-nifestations, largement relayées par la suite sur Facebook et Twit-ter. Le mouvement s’inspire des révolutions citoyennes qui ont récemment agité la Tunisie et l’Égypte, mais aussi des «indi-gnados» madrilènes.

À l’origine, les manifes-tants entendaient protester pa-

cifiquement contre les excès de la finance et dénoncer la toute puissance des banques comme Goldman Sachs, banque d’in-vestissement new yorkaise mise en cause pour son rôle dans la crise économique de 2008. Au parc Zoccotti, dans le sud de Manhattan, ils ont décidé de faire entendre leur voix. «Nous sommes de toutes les races, tous les sexes, toutes les croyances. Nous sommes la majorité. Nous sommes les 99%. Et nous ne voulons plus être silencieux», expliquent les militants.

Pont de Brooklyn bloquéEntre temps, les motifs de

mécontentement se sont multi-pliés: au-delà de la grogne anti-capitaliste visant directement les marchés financiers, les indignés expriment également leur exas-pération face à l’augmentation du chômage et des inégalités entre les revenus.

Samedi, les activistes ont bloqué les voies de circulation du pont de Brooklyn pendant plus de deux heures. Conséquence: plus de 700 arrestations. Mais le mou-vement ne semble pas affecté par cette intervention policière. La dynamique est lancée: les organi-sateurs appellent tous les Améri-cains à sortir dans la rue.

Quelques villes du pays ont d’ores et déjà rejoint la contes-tation, comme Boston et Los Angeles. Le mouvement pour-rait gagner le continent: sur Facebook, un groupe «Occupy Toronto Market Exchange» an-nonce son intention d’investir la capitale financière canadienne.

Courtoisie Flickr/CC/WarmSleepyPlusieurs centaines d’activistes ont été arrêtés samedi sur le pont de Brooklyn.

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6 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 5 OCTOBRE 2011QUÉBEC

E N B R E FGouvernement

provincialBaisse de

800M$

Les compressions budgé-taires de 800M$ annoncées

par le gouvernement Charest sèment la colère et l’inquiétude parmi les centrales syndicales, les institutions publiques et même certaines institutions pri-vées. La qualité des services of-ferts à la population est au cœur du débat. (B.A.)

Grève des débardeursRetour à la

normale

Les débardeurs du Port de Québec ont accepté jeudi

l’une des trois offres soumises par la Société des arrimeurs de Québec (SAQ). Une entente de principe, négociée lundi entre la direction et les représentants syndicaux des 475 travailleurs, permet une reprise de la circula-tion maritime d’un des plus im-portants couloirs de navigation nord-américains. (B.C.)

Avions de chasse

Entraînement cette semaine

Des exercices de tirs du chasseur CF-18 se déroule-

ront cette semaine à la Garnison de Valcartier. Les entraînements ont commencé lundi et auront lieu jusqu’à vendredi, de 15h à 21H30. Des bruits de détonation et de déplacements risquent de créer des nuisances sonores. Cet exercice fait partie de l’entraî-nement régulier des pilotes de chasses de la Force aérienne du Canada. (B.C)

TabacContrebande

en baisse

La contrebande de cigarettes a connu une forte baisse ces

derniers temps. Parallèlement, le volume de vente légale de ci-garettes au Québec a augmenté de 30 % entre 2008 et 2010, se-lon des informations de Santé Canada. Au Québec et en On-tario, on retrouve plus de 300 commerces de cigarettes. Tout près de la moitié se trouvent à Kahnawake, soit 125. (J.C)

Andrée-Anne Lévesque Aubé[email protected]

Québec — L’Association des pompiers professionnels de la Ville de Québec (APPQ) a fait volte-face jeudi en don-nant son appui au Schéma de couverture de risques.

Courtoisie Site SPIQ - Jeff DaigleLes pomiers de la Ville de Québec ne se sentent pas soutenus par la population.

Le syndicat des pompiers n’entend pas poursuivre le combat qu’il mène de-

puis des années pour que la Ville respecte la version initiale de son Schéma de couverture de risques.

C’est le manque d’appui de la population qui a conduit le syndicat des pompiers à se ranger derrière la décision de l’admi-nistration Labeaume. Seulement 50 personnes ont assisté aux ren-contres de consultation publique. «La population ne s’est pas levée, les gens ne sont pas intéressés. Ils se satisfont de peu dans le dossier de la sécurité des incendies!», a déploré Éric Gosselin, président de l’APPQ.

En 2009, l’association avait fait campagne en distribuant des tracts dans 38 000 foyers. Le message: «Vous habitez dans un secteur mal protégé contre les in-cendies.»

Plus récemment, la poursuite pour dommages intentée contre la Ville de Québec par la compagnie d’assurance de la Coopérative Zone, avait ravivé la question de la mise en application du schéma de couverture de risque adopté par la Ville en 2005.

Le bilan de gestion rendu pu-blic en août révèle que non seule-ment, la Ville a embauché moins de pompiers et de prévention-nistes que le prévoyait le schéma, mais qu’elle a également renoncé à la construction de deux nou-velles casernes. Ainsi, alors que

le schéma initial assurait, pour les risques faibles, le déploiement de 4 pompiers en moins de 5 minutes pour 96% de la population, la ver-sion révisée cette année n’offre le même service qu’à 75% de la po-pulation.

Selon le porte-parole de la Ville, Jacques Perron, Québec n’est pas tenue de suivre son sché-ma à la lettre. «Ce n’est pas une question de respecter; le schéma de risque, c’est un plan. Les ex-perts ont fait des propositions. Le privilège des élus est d’accepter un projet, faire des choix.»

La réalisation du plan re-lève des décisions prises au mo-ment de l’adoption du budget par le comité exécutif et le conseil municipal. «Notre travail est de penser ce qui est raisonnable et juste pour assurer la sécurité du citoyen, mais pas à n’importe quel prix», explique la directrice générale adjointe à la sécurité publique, Chantal Giguère. Elle assure que le réseau de casernes et les effectifs de la Ville rencon-trent amplement les exigences du ministère, tout en faisant valoir que surprotéger les citoyens ne ferait qu’augmenter les taxes.

Certaines casernes sont loin d’être très sollicitées. En 2010, moins de 250 appels ont été enre-gistrés à la caserne de St-Augus-tin, tandis que celles de Lebour-gneuf et de Beauport n’ont quant à elles reçu que 435 appels incluant les fausses alertes qui représentent 56% des signalements.

Schéma de couverture de risques 2012-2017

Les pompiers acquiescent

Élèves en difficulté

L’intégration fait débat

Marie-Anne Dayé[email protected]

Québec — Les élèves handicapés ou en difficulté d’appren-tissage ou d’adaptation (HDAA), intégrés dans des classes régulières au niveau primaire et secondaire, peuvent main-tenant être évalués de manière différente et donc être ex-clus des moyennes de groupe

La mesure d’exclusion des moyennes existe depuis quelques années, mais elle

est désormais officialisée.

Confusion entre l’élève HDAA et l’élève «à risque»

Selon Anne-Christine Tar-dif, vice-présidente du Syndicat des ensei-gnants de la région de Québec (SERQ), «c’est une petite ouverture qui peut être dange-reuse».

Pour elle, il existe une confusion entre l’élève dit HDAA et l’élève «à risque» ; de fait, il est très difficile de déterminer si l’élève doit être pris en compte dans l’évaluation de la moyenne.

De plus, lorsque les notes faibles n’apparaissent pas dans la moyenne, le portrait réel de la classe est biaisé.

Pourtant, il est inutile de crier au scandale, selon Dave Leclerc, attaché de presse de Line Beau-champ, ministre de l’éducation.

«Ça serait voir le mal partout parce qu’on parle d’enfants qui doi-vent être évalués d’une façon différente.»

Indignation des syndicats de l’ensei-gnement

Du côté des membres du SERQ et la FSE (Fédération des syndicats de l’en-seignement), on s’indigne face à cette mesure.

Dans une position commune prise le 2 mai 2011, il est indiqué que les élèves en difficulté inté-grés dans le système scolaire de-vraient l’être pleinement.

«Si l’analyse des besoins et des capacités de l’élève conclut à son intégration en classe ordi-naire, celui-ci devrait aussi être assujetti aux mêmes programmes ainsi qu’aux mêmes outils d’éva-luation».

La réforme scolaire est mise en cause

Mme Tardif, vice-présidente du SERQ, estime qu’il y a de plus en plus d’élèves «à risque» dans les écoles primaires et secon-daires.

Dans certains cas, la moitié des élèves d’une classe peuvent présenter des troubles d’apprentissage, de comportement, ou bien ne pas être au bon niveau. Lorsqu’il y a plus de trois ou quatre élèves HDAA par classe, la charge-devient lourde pour les enseignants qui manquent de temps

pour s’occuper au mieux de cha-cun.

Tout le monde est pénaliséLa vice-présidente pense que

si ces élèves ont des troubles d’ap-prentissage, c’est qu’ils ne sont peut-être pas dans la bonne classe.

«En appliquant la politique d’intégration pour tous, on péna-lise les élèves réguliers, les élèves

en difficulté et les en-seignants».

D’après elle, de-puis la réforme sco-laire de 2001, le non-redoublement a fait en sorte que des élèves passent d’une année à l’autre sans avoir acquis les connais-sances ni les compé-tences nécessaires.

Mme Tardif considère que le Québec devrait revoir ses priorités en matière d’éducation ; sans reje-ter en bloc la réforme, elle pense qu’un retour aux bases de l’éduca-tion serait préférable.

Lyne Sergerie, directrice gé-nérale de l’Association des pa-rents handicapés, pointe du doigt le manque de personnel spécia-lisé pour encadrer les enfants en difficulté. «S’ils n’ont pas d’ac-compagnateurs, ils ne peuvent pas intégrer de façon satisfaisante une classe régulière».

«Le Qué-bec devrait revoir ses priorités

en matière d’éducation»

«Les élèves passent

sans avoir acquis les connais-

sances né-cessaires.»

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CULTURE 7L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 5 OCTOBRE 2011

E N B R E FLes TreizeOuverture de saison

remarquée

La saison éclatée de la troupe de théâtre Les Treize débute

avec Avenue Q, un spectacle ambitieux mélangeant marion-nettes et comédie musicale. Ce qui peut avoir des airs de Se-same Street aborde par contre des sujets crus et grinçants de vérité, destinés à un public de 13 ans et plus. Ce spectacle auda-cieux sera présenté à l’Amphi-théâtre Hydro Québec du 12 au 16 octobre. (L.D.)

Total CrapCinéastes insolites

Total Crap est de retour à Québec afin de présenter

une huitième soirée de vidéos insolites les 7 et 8 octobre pro-chain au Cercle sur la rue St-Joseph. Les créateurs, Pascal Pilote et Simon Lavoie, pré-senteront le fruit d’un travail de sélection qui aura nécessité près de six mois de travail et le vi-sionnement de plus de 1000 ex-traits vidéo.(X.S-F) (R.L.)

Art visuelLe beau du laidLouis-Pierre Boivin, artiste

peintre originaire de Qué-bec, présente ses dernières créa-tions à la galerie Morgan-Bridge jusqu’au 16 octobre. Réunies sous le nom de «Chroniques de l’étrange», il expose ses œuvres contemporaines et forme un univers où le beau et le laid se côtoient. Ses peintures s’inscri-vent dans la lignée du bad pain-ting qui laisse volontairement un impression d’incertitude au spectateur.(G.T-D.)

FestivalQuébec danse

le tango

Du 6 au 9 octobre Tango comme il faut, l’école de

danse du maître porteño Elias Navas, invite à découvrir la danse et la culture argentine au sein du Festival de tango de Québec. Une initiation gratuite, des ateliers et des représenta-tions des vedettes de Buenos Aires entourent les soirées de tango appelées Milongas. (S.E)

Les Sodas Mousse au Cercle

À la conquête de Québec

Marie-Claude [email protected]

Québec – Les Sodas Mousse, présentement en spectacle au Cercle tentent cet automne de révolutionner l’humour à leur façon.

Composé de Manuel P. Le-mieux, Simon Trottier et Mathieu Lévesque, ce trio

d’humoristes de la relève est «un groupe qui réinvente le burlesque à grands coups d’absurdité», a expliqué Manuel P. Lemieux.

Leur mission avant tout: di-vertir leur public. «On veut ame-ner les gens dans notre univers et leur faire oublier leurs tracas.» a résumé M. Lemieux. C’est chose faite chaque fois par l’entremise de sketchs et de chansons tantôt décousues, tantôt trashs. «On passe par plusieurs bulles», a as-suré Mathieu Lévesque.

L’essence même de leur concept provient des trois per-sonnalités qu’ils ont créées : le petit, le gros et l’autochtone. Le premier aime beaucoup ses amis, le gros est le meneur et l’autoch-tone personnifie un être «colé-rique et réfractaire», comme l’a décrit Manuel P. Lemieux. Simon Trottier continue en confiant que s’il en avait le choix, il quitterait sûrement le groupe! «Dans le fond, on ne sait pas pourquoi il reste», a-t-il fait remarquer sur le ton de la plaisanterie.

Leur matériel, assez anecdo-tique, est basé sur la vie de tous les jours. Manuel P. Lemieux explique que ce qui rend le tout humoristique c’est l’exagération qu’ils apportent aux moments qui les inspirent. Le tout, livré de ma-nière assez théâtrale, provient de leur formation sur les planches.« On suivait des cours d’été, et petit

à petit, on s’est dirigé vers l’hu-mour», a-t-il raconté, mention-nant l’importance de sitcoms tels que Radio Enfer et La P’tite Vie qui leur ont donné le goût du jeu.

Mousser l’expérienceDepuis leurs débuts modestes

au Saguenay-Lac-Saint-Jean, où ils s’autoproduisaient, Les Sodas Mousse ont gagné en expérience. C’est en arrivant à Québec que tout s’est enchainé. «Avec le temps, on a eu des contrats, fait des festivals, des écoles, Secon-daire en spectacle à Lévis, des corporatifs, des anniversaires», s’est souvenu Simon Trottier. Cela les a menés à En route vers mon premier gala Juste pour Rire, où ils ont atteint la finale.

Ils ont aussi participé au Co-médie Club du Grand rire de Qué-bec. Les trois jeunes humoristes travaillent même à une collabo-ration avec le Grand rire, auquel ils souhaitent annexer leur propre festival, le Black Blague, orienté sur l’humour plus marginal. La première édition de juin 2011 ayant attiré plusieurs amateurs du genre, une seconde édition est pressentie. Cependant, aucune date n’est fixée pour le moment.

Les mardis 4 octobre, 1er et 22 novembre, au Cercle (quartier St-Roch), ils animent la soirée où ils invitent quelques amis humo-ristes de la relève. Il faudra aussi les surveiller à la prochaine édi-tion d’UL en spectacle, car Les Sodas Mousse sont en pourparlers pour d’animer la soirée.

Courtoisie Mathieu LévesqueSimon Trottier, Manuel P. Lemieux et Mathieu Lévesque sont

les Sodas Mousse, un groupe d’humoriste de la relève.

Envol et Macadam

Défi relevéRaphaël [email protected]

Québec – Malgré la pluie et un mercure automnal, la 16e édition du festival Envol et Macadam s’est terminée samedi sur une bonne note, avec de nombreux amateurs de mu-sique entassés au parc de l’Îlot Fleurie.

C’est avec fierté que le res-ponsable des communica-tions du festival, François

Valenti, a tracé un bilan positif de l’édition qui tirait à sa fin. «Je n’ai que de bons mots. Il n’y a pas eu d’incidents, on a même eu le pre-mier show sold-out de l’année à l’Agora avec Rise Against», a-t-il décrit, visiblement satisfait.

Bien que nombreux à l’Agora vendredi soir, le public n’a pas pour autant négligé les spectacles majeurs présentés au parc de l’Îlot Fleurie. Autant vendredi pour Jean Leloup et les Last Assassins que samedi pour As I Lay Dying et IAM, les festivaliers ont répondu à l’appel en grand nombre.

Les commerces à proximité du site ont d’ailleurs confirmé le suc-cès de l’évènement, profitant d’une affluence accrue. «Est-ce qu’il y avait plus de monde pendant le fes-tival ? Regarde-moi la face. Oui, c’était exceptionnel», a claironné Mélissa Morin, assistante à la di-rection du restaurant Ashton, situé en bordure du boulevard Charest.

Dense, festive, mais paisible.Heureusement, la foule consi-

dérable a adopté un comportement respectueux durant l’ensemble des festivités contrairement à l’édition de 2010. M. Valenti a indiqué que la situation est demeurée constam-ment sous contrôle, malgré un pu-blic varié qui ne semblait pas tou-jours compatible.

«Ce soir [samedi], il y avait des punks et des gens qui venaient

voir du rap côte à côte et tout est resté calme», a-t-il noté. «C’est sûr, pendant un show de punk, il y a des mosh pits et compagnie, mais je dois dire que l’on a eu des punks gentlemen», a illustré le respon-sable des communications.

Programmation variéeLe festival avait en effet adop-

té une programmation hétérogène pour la journée de samedi, où des groupes de punk, de métal et de rap se sont partagés les différentes scènes du site. Parmi les têtes d’af-fiche ce jour-là, on proposait des artistes diamétralement opposés tels que As I Lay Dying, un groupe de metalcore californien et IAM, un collectif de rap français.

Ceci étant dit, peu de parti-cipants semblaient dérangés par ce mariage des genres. «Je suis quelqu’un qui écoute de tous les styles de musique, ça ne m’a pas énormément choqué», a commenté Frédérik Paré, venu voir As I Lay Dying.

Vendredi soir, l’offre mu-sicale à l’Îlot Fleurie était plus uniforme. Parmi eux, on trouvait plusieurs groupes de la relève, dont de belles surprises, telles que Noughts and Exes, originaires de Hong Kong et proposant une power pop bien ciselée.

Le public a par la suite ac-cueilli chaleureusement Band of Skulls, un groupe de rock britan-nique et Men Without Hats, icônes québécois du new wave durant les années 80.

Photo Raphaël LavoieL’excitation des quelques centaines de personnes présentes a atteint

un sommet avec l’apparition de Jean Leloup sur scène..

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SPORTS8 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 5 OCTOBRE 2011

E N B R E FFootball R&O

Lévesque s’impose

Le Rouge et Or football a rebondi à la suite du match

contre les Redmen de McGill la semaine dernière en savou-rant un gain plus convaincant de 37 à 4 face aux Stingers de Concordia, au PEPS. Sébastien Lévesque a été étincelant dans la victoire, amassant 192 verges en 26 courses, en plus d’un tou-ché. Laval reprendra l’action samedi, contre les Carabins de Montréal. (S.L.)

Rugby fémininRecord pour les

Lavalloises

L’équipe féminine de rugby du Rouge et Or a infligé une

cinglante défaite de 107 à 0 aux Gaiters de Bishop’s. Ce poin-tage constitue d’ailleurs un re-cord lavallois pour la troupe de Bill McNeil. En effet, les filles ont amélioré l’ancienne marque de 111 à 5 qu’elles ont établie en 2009 contre le Vert et Or de Sherbrooke. Dans la victoire, Geneviève Thibault a inscrit 25 points. (S.L.)

Basketball masculin

Fin de semaine difficile

En tournée dans les Mari-times, la troupe de basket-

ball masculin du Rouge et Or participait au tournoi Eric Gar-land au Nouveau-Brunswick. Les hommes de Jacques Pai-ment Jr ont connu une fin de semaine difficile, subissant trois revers en autant de sorties. Ils ont baissé pavillon contre Carleton, Saint Mary’s ainsi que l’Université du Nouveau-Brunswick par des pointages respectifs de 104-48, 88-83 et 76-71. (S.L.)

RempartsDéfaite crève-

cœur

Peter Sakaris a tranché le débat en tirs de barrage,

permettant aux Cataractes de Shawinigan de se sauver du Colisée Pepsi avec une victoire de 4 à 3 face aux Remparts de Québec, dimanche soir. Micheal McNamee, Mikhail Grigorenko et Frédérick Roy ont été les marqueurs dans la défaite. Louis Domingue a été toutefois so-lide devant la cage des Diables Rouges, repoussant 33 des 36 lancers dirigés contre lui. (S.L)

Début de saison du capitaine des Remparts

Un exemple à suivreJean-Baptiste [email protected]

Québec - Le capitaine des Remparts de Québec Mikaël Tam est en feu depuis le début de la saison. S’il n’a pas amassé de points lors de la victoire des siens au compte de 5-1 face aux Wildcats de Moncton, il a néanmoins fait sentir sa pré-sence sur la patinoire.

Cette quatrième victoire consécutive pour les Rem-parts de Québec vient pro-

longer un excellent début de sai-son, particulièrement marqué par la montée en puissance de leur capitaine. Tam s’est ainsi vu nom-mer meilleure étoile Telus de la semaine pour l’excellence de ses performances. Avec une récolte de cinq buts, il a réussi son premier tour du chapeau de la saison contre les Saguenéens de Chicoutimi. Le défenseur de 20 ans affiche main-tenant un dossier de neuf buts et quatre passes en huit matches cette saison.

Le capitaine montre la voieSes bons résultats offensifs

contrastent avec le poste de dé-fenseur droit qu’il occupe au sein des Remparts. Cette performance a ainsi donné une vigueur nouvelle à son équipe. «C’est un joueur très complet. Il a de bonnes qualités offensives que défensives ; il a monté son jeu d’un grade» a ainsi expliqué son coéquipier Martin Le-febvre, qui évolue à ses côtés sur la glace comme défenseur gauche avec le numéro 52. De son côté,

Tam a insisté sur les performances de son acolyte: «ça fonctionne très bien parce que j’ai un bon parte-naire qui me passe la rondelle.»

Avoir sa chanceLa polyvalence de Mikaël Tam

traduit son état de motivation alors qu’il entame sa dernière année au sein de la Ligue junior majeure du Québec. «Je sais que c’est ma dernière saison à 20 ans et je veux tout donner» a-t-il affirmé. Plus en-core, cette campagne représente la dernière chance du numéro 52 des Remparts de Québec de poursuivre dans le hockey professionnel.

Tam n’a pas été repêché l’an dernier. Sa seule chance serait qu’il soit repéré par des dépisteurs de la Ligue nationale de hockey et qu’il signe avec elle un contrat. Cependant, la chose est assez rare concernant des joueurs parvenus à leur dernière année dans le circuit Courteau.

S’il n’obtient pas cette chance, Tam devra chercher ailleurs. Tou-tefois, il n’envisage pas son avenir en dehors du hockey profession-

nel. «Ce que j’espère, dit-il, c’est que j’aie une chance de continuer dans une ligue de hockey. Un

contrat avec la ligue américaine, c’est une option que j’aimerais bien envisager.»

Courtoisie Remparts de QuébecLe capitaine des Remparts Mikaël Tam est un exemple

à suivre autant hors que sur glace.

François Duval-Pagé [email protected]

Québec – Dès mars 2012, plusieurs défis attendent l’Impact de Montréal en Major League Soccer (MLS) suite à une sai-son difficile dans le North American Soccer League (NASL).

«La marche est haute entre la NASL et la MLS. C’est comme si

on amenait les Bulldogs de Hamil-ton dans la LNH», a imagé Richard Legendre, vice-président exécutif de l’Impact et du Stade Saputo, domicile de la formation montréa-laise.

Malgré la récente signature de l’ancien défenseur colombien de l’Inter Milan Nelson Rivas, la construction de l’équipe sera dif-ficile selon certains experts. Pour Patrick Leduc, analyste sportif pour RDS et ancien milieu de ter-rain de l’Impact de 2000 à 2010, peu de joueurs de l’édition actuelle

feront le saut en MLS. Pour pallier à cette situation, le nouvel entraî-neur-chef de l’équipe, Jesse Mars-ch, a commencé lundi un camp d’évaluation avec les joueurs de l’édition 2010.

La bataille des gardiensM. Leduc prévoit également

un choix déchirant entre les gar-diens Bill Gaudette et Evan Bush. Arrivé à titre d’auxiliaire, Bush a pu prouver son talent suite à une blessure de Gaudette.

Il a ensuite remporté le Gant d’Or 2011 de la NASL remis au gardien ayant maintenu la meilleure moyenne de buts alloués dans le

circuit. Il n’a concédé que 0,76 but par match. «Après Price et Halak, Montréal va connaître une autre crise de gardien. Le choix de l’Im-pact risque de surprendre les parti-sans», a prédit M. Leduc.

D’importants repêchagesL’Impact aura un avantage sur

les autres formations puisqu’il sé-lectionnera au premier rang lors du repêchage amateur des meilleurs joueurs universitaires américains.

De plus, pour compléter sa formation, l’organisation aura droit au repêchage intraligue. «Avec la capacité de protéger seu-lement onze joueurs, on espère que certaines équipes seront obli-gées de sacrifier des joueurs d’ex-périence ou de jeunes espoirs», a dit M. Legendre.

Pascal Milano, chroniqueur sportif pour LA PRESSE, souligne

toutefois que le scénario est peu pro-bable : «Le repêchage intraligue sert surtout à aller chercher des joueurs de profondeur qu’on échange contre des choix de repêchage.»

Outre l’aspect sportif, M. Le-gendre a déclaré que le passage en Première division est aussi un défi de marketing. Il a admis que, selon un sondage interne commandé par l’Impact, «90% du monde ignore ce qu’est la MLS.»

«On espère passer de 4000 à 15 000 abonnements saisonniers en 2012. C’est gros, mais on a vu des augmentations similaires à To-ronto et Vancouver», a affirmé M. Legendre.

Le Stade Saputo passera de 13 000 à 21 000 places d’ici la mi-juin. Jusqu’à la fin des travaux, les parties seront présentées au Stade Olympique.

L’Impact en MLS

Des changements à prévoir