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 Mais la plus vicieuse et au nal la plus ecace des polices, c’est celle qui ne porte pas d’uniforme. Du concierge qui leur raconte ce qu’il voit à l’indic rémunéré. Du citoyen qui se fait un devoir de lmer ou de les appeler dès qu’il est témoin d’une ssure dans sa p  etite normalité au commerçant qui installe des caméras dans son magasin, jusqu’à séquestrer lui-même les voleurs. De la télévision qui nous diuse en permanence sa propagande de paix sociale au psychiatre qui endort la rage à coups de médocs. Du travail qui nous garde en place et occupés à survivre plutôt qu’à vivre au professeur qui nous apprend à baiss  er les yeux face à l’autorité. De la politique qui nous fait croire que voter change quelque chose à cette merde au stade qui nous permet de hurler après un ballon pour se retenir de gueuler sur son patron. Du patrio  tisme qui nous maintient dans l’illusion d’un rang serré et uni par un intérêt commun derrière un drapeau aux militaires qui nous parlent de voyage, d’aventure et de camaraderie alors qu’il ne s’agit que d’être un assassin au nom de ce même drapeau ensanglanté. Du curé qui nous fait avaler ses hosties périmées et des vieilles prome sses de pa  radis après la mort, au dealer qui nous vend de la mort avant même d’avoir vécu. T ous n’ ont pa  s besoin du salaire du ic pour faire ce sale travail d’intégration sociale au prix de la désintégration de la liberté individuelle et de notre singularité. L’uniforme a beau ne pas être sur toutes les épaules, c’est la même uniformité que nous sommes tous sommés d’endosser. Tous citoyens, tous ics. Rien ne sert de se débarrasser des ics, de l a justice et des prisons si c’ est pour laisser la société intacte, c’est pourquoi il nous faut donc saper les fondements moraux comme les structures physiques de ce monde de domination, en commençant par exemple par apprendre à gérer nos conits nous-mêmes plutôt que d’appeler le 17, le syndicat, le patron ou le grand frère. Mais pour cela, il faudrait déjà faire péter tous les murs qui cloisonnent nos imaginaires et nos rêves, si tant est que nous soyons encore capables de rêver après tant de siècles de servitude, d’abrutissement et de rapports aliénés. Les ics s ont donc des merdes, tout comme cette société, et le b on sens indique à tous de ne pas aimer la merde. Ce sera eux ou notre liberté. Dont acte. Que s’est -il passé à Belleville le 1 er  mars   ? Pour un monde sans flics et sans autorité Pour l’insurrection Lucioles bulletin anarchiste de paris et sa région 1 6    n    u    m      é    r    o  Les luci oles on les voit parc e q u’el les vole nt   la nuit . Les insou mis font de la lumi ère aux  yeux de la norm alit é parce que la socié té est  grise   comme la pacif icati on. Le probl ème, ce  ne s ont pas les luci oles, mais bien la n uit. lu ciole s@ri se u p .ne t lu ciole sd a n sla n u it.bl o g sp o t.fr Mars 2014 T , , , , - . D , , . I , , , , . I , . S , , , , , . C’ , , - . T , , , , . L , . [Tract trouvé dans les rues de Paris, février 2014.] Non vraiment t’aimes les flics  ? S - B . A , « » , , . O P . A, , : CRS , , , , CFDT ( ), B , , RG, ( B ), . Juste avant le rassemblement, CRS et civils contrôlaient et fouillaient les sacs de tout ce qui ressemblait à un « anarcho- autonome » aux alentours du métro Belleville, décourageant ainsi les moins enthousiastes et autres touristes militants qui furent nombreux à rebrousser chemin ou à se terrer dans des bars du quartier. Un dispositif habituellement réservé aux contre-sommets qui a certainement réussi à en dissuader beaucoup, et qui répondait probablement à la  volont é d’empêcher à tout prix (en l’ occurrence, l ’addi tion du 1er mars doit être salée !) une nouvelle humiliation après la manifestation émeutière de Nantes une semaine plus tôt. Malgré tout cela, le rassemblement a bien eu lieu, avec entre 100 et 150 personnes (avec pas mal de gens du quartier). Plusieurs banderoles ont été posées : « Brisons leur paix (A) Guerre sociale », « Nous on aime pas la police, on veut  juste vivre libres (A) », « Le travail est la pire des polices, détruisons les deux ». Des aches sont collées, et des milliers de tracts (“Non vraiment, t’aimes les ics ?!!”) et de bulletins (Lucioles n°15) sont distribués avec pas mal de retours enthousiastes, une petite dizaine de fumigènes sont craqués sous les cris de « ics porcs assassins », « à bas l’Etat les ics et les patrons », « pierre par pierre, mur par mur, nous détruirons toutes les prisons », « ZSP, BST, tous les ics sont à jarter », « à Belleville comme ailleurs, police dégage » et « feu feu feu à toutes les prisons », « feu feu feu aux centres de rétention ». À notre connaissance, rien de plus que des contrôles d’identité, avant, pendant et après le rassemblement, et aucune arrestation ou garde à vue, contrairement aux prédictions et aux critiques de quelques frileux énergumènes, accusant ce ra ssemblement d’ envoye r les gens au casse-pipe. Ce rassemblement avait été annoncé depuis la mi-janvier, autour de 5000 aches (“Pour ne plus jamais baisser les  yeux cf Luciol es 15) avaient été collées un peu partout dans le Nord-Est de Paris et en banlieue, des milliers de tracts, de bulletins et d’aches anti ics-justice-prison diverses et  varié es ont mas sive ment to urné dan s les rues, à tel poin t qu’i l était impossible pour quiconque dans le quartier d’ignorer cette rage, des tags aussi appelaient à la manif, ainsi qu’une dizaine de banderoles posées un peu partout dans le quartier et ailleurs. Depuis plusieurs mois, on avait aussi pu constater de nombreuses attaques ciblées contre la police et la justice : commissariats, véhicules de la mairie, entreprises collabos de l’enfermement, de la justice et du contrôle. Cela montre combien la haine du trio police-justi ce-prison est répandue (et que pas mal de gens n’attendent pas, pour les attaquer). Mais cette journée et toute sa préparation ne sortent pas de nulle part, puisqu’ elles s’inscrivent dans un parcours engagé depuis plusieurs années de diusion des idées et pratiques anarchistes dans le Nord-Est parisien. Il ne s’agissait donc que d’un moment parmi d’autres dans une dynamique d’agitation anarchiste qui continue renforcée. Cette idée de rassemblement public avait commencé à être imaginée depuis que le harcèlement des ics contre les activités anarchistes dans la rue était devenu beaucoup plus oppressant depuis la n de l’été dernier, tentant (en vain) d’empêcher la di usion de nos idées. Cela s’est manifesté notamment par une forte surveillance de l’Etat sur les compagnon/nes participant à cette agitation, par une vingtaine de contrôles lors de di usions ou de collages d’aches, dont certains aboutissant à des garde-à-vues, mais aussi par toute une série de coups de pression de la part des Correspondants de Nuit (qui par ailleurs ont porté plainte pour di amation contre un tract, pour laquelle des convocations et des perquisitions ont eu lieu), rapidement épaulés par les bulldogs enragés de la BST, tentant d’instaurer une guerre privée entre eux et nous. Une guerre privée qui n’ est qu’une toute petite partie de la guerre aux pauvres et aux indésirables que ces merdes sont payés

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  • Mais la plus vicieuse et au final la plus efficace des polices, cest celle qui ne porte pas duniforme. Du concierge qui leur raconte ce quil voit lindic rmunr. Du citoyen qui se fait un devoir de filmer ou de les appeler ds quil est tmoin dune fissure dans sa petite normalit au commerant qui installe des camras dans son magasin, jusqu squestrer lui-mme les voleurs. De la tlvision qui nous diffuse en permanence sa propagande de paix sociale au psychiatre qui endort la rage coups de mdocs. Du travail qui nous garde en place et occups survivre plutt qu vivre au professeur qui nous apprend baisser les yeux face lautorit. De la politique qui nous fait croire que voter change quelque chose cette merde au stade qui nous permet de hurler aprs un ballon pour se retenir de gueuler sur son patron. Du patriotisme qui nous maintient dans lillusion dun rang serr et uni par un intrt commun derrire un drapeau aux militaires qui nous parlent de voyage, daventure et de camaraderie alors quil ne sagit que dtre un assassin au nom de ce mme drapeau ensanglant. Du cur qui nous fait avaler ses hosties primes et des vieilles promesses de paradis aprs la mort, au dealer qui nous vend de la mort avant mme davoir vcu. Tous nont pas besoin du salaire du flic pour faire ce sale travail dintgration sociale au prix de

    la dsintgration de la libert individuelle et de notre singularit. Luniforme a beau ne pas tre sur toutes les paules, cest la mme uniformit que nous sommes tous somms dendosser. Tous citoyens, tous flics.

    Rien ne sert de se dbarrasser des flics, de la justice et des prisons si cest pour laisser la socit intacte, cest pourquoi il nous faut donc saper les fondements moraux comme les structures physiques de ce monde de domination, en commenant par exemple par apprendre grer nos conflits nous-mmes plutt que dappeler le 17, le syndicat, le patron ou le grand frre. Mais pour cela, il faudrait dj faire pter tous les murs qui cloisonnent nos imaginaires et nos rves, si tant est que nous soyons encore capables de rver aprs tant de sicles de servitude, dabrutissement et de rapports alins.

    Les flics sont donc des merdes, tout comme cette socit, et le bon sens indique tous de ne pas aimer la merde. Ce sera eux ou notre libert. Dont acte.

    Que sest-il pass Belleville le 1er mars ?Pour un monde sans flics et sans autorit Pour linsurrection

    Lucioles bulletin anarchiste de paris et sa rgion 16numro

    Les lucioles on les voit parce quelles volent la nuit. Les insoumis font de la lumire aux yeux de la normalit parce que la socit est grise comme la pacification. Le problme, ce ne sont pas les lucioles, mais bien la [email protected] luciolesdanslanuit.blogspot.fr

    Mars 2014

    Tous les jours, on les voit, nichs en civil au coin dune rue, ou en force sur les boulevards, parfois planqus dans leur bagnole ou labri dans leurs commis-sariats. Des fois on les aperoit en train de courir aprs un vendeur la sauvette, un voleur de pains au chocolat, une prostitue ou un fraudeur. Ils sont fiers de nous montrer leur force, de nous insulter, de nous menacer, de nous harceler, de nous embarquer. Ils sont fiers de leur puissance corporatiste qui leur permet de toujours sen sortir, et de jouer avec les lois quils nous imposent coups de matraque. Si leur petit monde est part, avec leur propre langage, leurs poses de machos, leur dhanchement de kks, leur mentalit desclaves, leur travail est envahissant pour tous. Cest eux contre le reste du monde, hormis les riches quils sont l pour protger, et les citoyens-flics qui leur mchent une partie du travail. Toujours pauls par la justice, ils savent que sans eux elle ne serait rien, et les juges le savent bien aussi, au chaud dans leurs bureaux cossus, entre deux livraisons quotidiennes de btail humain par les gros bras. Les politiciens et la bourgeoisie quils reprsentent veulent nous civiliser coups de carottes, et cest

    la police qui tient le bton pour les rfractaires.

    [Tract trouv dans les rues de Paris, fvrier 2014.]

    Non vraiment taimes les flics ?

    Samedi 1er mars 2014 sest tenu un rassem-blement appel 15h au mtro Belleville contre loccupation policire de nos vies. Avant le rassemblement, des commerants avaient t mis en garde par la mairie que des casseurs seraient prsents dans le quartier, certains ont donc ferm leurs stores plus tt que prvu, dautres se sont pays des vigiles pour loccasion. On apprenait quelques jours plus tt dans la presse quun faux communiqu de la mairie de Paris annonait un tat de sige. Aussi, depuis plusieurs heures, le quartier tait quadrill comme jamais : des dizaines et des dizaines de cars et bus de CRS et gendarmes mobiles, des voitures de flics, une cit assige, des flics sur les toits, une camra boule installe pour loccasion sur le toit du sige de la CFDT (donc avec sa collaboration), la station de mtro Belleville ferme, plusieurs dizaines de civils, plusieurs dizaines de RG, des journalistes (prsents Belleville depuis jeudi pour certains), etc.

    Juste avant le rassemblement, CRS et civils contrlaient et fouillaient les sacs de tout ce qui ressemblait un anarcho-autonome aux alentours du mtro Belleville, dcourageant ainsi les moins enthousiastes et autres touristes militants qui furent nombreux rebrousser chemin ou se terrer dans des bars du quartier. Un dispositif habituellement rserv aux contre-sommets qui a certainement russi en dissuader beaucoup, et qui rpondait probablement la volont dempcher tout prix (en loccurrence, laddition du 1er mars doit tre sale!) une nouvelle humiliation aprs la manifestation meutire de Nantes une semaine plus tt.

    Malgr tout cela, le rassemblement a bien eu lieu, avec entre 100 et 150 personnes (avec pas mal de gens du quartier). Plusieurs banderoles ont t poses : Brisons leur paix (A) Guerre sociale, Nous on aime pas la police, on veut

    juste vivre libres (A) , Le travail est la pire des polices, dtruisons les deux. Des affiches sont colles, et des milliers de tracts (Non vraiment, taimes les flics?!!) et de bulletins (Lucioles n15) sont distribus avec pas mal de retours enthousiastes, une petite dizaine de fumignes sont craqus sous les cris de flics porcs assassins, bas lEtat les flics et les patrons, pierre par pierre, mur par mur, nous dtruirons toutes les prisons, ZSP, BST, tous les flics sont jarter, Belleville comme ailleurs, police dgage et feu feu feu toutes les prisons, feu feu feu aux centres de rtention. notre connaissance, rien de plus que des contrles didentit, avant, pendant et aprs le rassemblement, et aucune arrestation ou garde vue, contrairement aux prdictions et aux critiques de quelques frileux nergumnes, accusant ce rassemblement denvoyer les gens au casse-pipe.

    Ce rassemblement avait t annonc depuis la mi-janvier, autour de 5000 affiches (Pour ne plus jamais baisser les yeux cf Lucioles 15) avaient t colles un peu partout dans le Nord-Est de Paris et en banlieue, des milliers de tracts, de bulletins et daffiches anti flics-justice-prison diverses et varies ont massivement tourn dans les rues, tel point quil tait impossible pour quiconque dans le quartier dignorer cette rage, des tags aussi appelaient la manif, ainsi quune dizaine de banderoles poses un peu partout dans le quartier et ailleurs. Depuis plusieurs mois, on avait aussi pu constater

    de nombreuses attaques cibles contre la police et la justice : commissariats, vhicules de la mairie, entreprises collabos de lenfermement, de la justice et du contrle. Cela montre combien la haine du trio police-justice-prison est rpandue (et que pas mal de gens nattendent pas, pour les attaquer). Mais cette journe et toute sa prparation ne sortent pas de nulle part, puisquelles sinscrivent dans un parcours engag depuis plusieurs annes de diffusion des ides et pratiques anarchistes dans le Nord-Est parisien. Il ne sagissait donc que dun moment parmi dautres dans une dynamique dagitation anarchiste qui continue renforce.Cette ide de rassemblement public avait commenc tre imagine depuis que le harclement des flics contre les activits anarchistes dans la rue tait devenu beaucoup plus oppressant depuis la fin de lt dernier, tentant (en vain) dempcher la diffusion de nos ides. Cela sest manifest notamment par une forte surveillance de lEtat sur les compagnon/nes participant cette agitation, par une vingtaine de contrles lors de diffusions ou de collages daffiches, dont certains aboutissant des garde--vues, mais aussi par toute une srie de coups de pression de la part des Correspondants de Nuit (qui par ailleurs ont port plainte pour diffamation contre un tract, pour laquelle des convocations et des perquisitions ont eu lieu), rapidement pauls par les bulldogs enrags de la BST, tentant dinstaurer une guerre prive entre eux et nous. Une guerre prive qui nest quune toute petite partie de la guerre aux pauvres et aux indsirables que ces merdes sont pays

  • Le Velib... une juteuse opration conomique teinte en vert colo. Trop de pollution? Trop de circulation? Le gant de la publicit JCDecaux, en collaboration avec la Mairie de Paris, nous sert le vlo-libert ! Libert qui signifie argent pour son richissime patron (le onzime homme le plus nanti de France). Libert, pour les bobos cologistes, daller consommer leurs produits culturels tout en faisant une bonne action anti-CO2. Libert dtre fich dans ses dplacements. Libert, encore, toujours, dtre un rouage de la machine domination-production-consommation.Un jouet bobos, bien sr. Pour emprunter les vlos en libre service il faut payer et quand tu mets ta carte bleue dans la borne, en plus du ticket... ils te bloquent 150 comme dpt de garantie. Autant dire que si tas pas de carte bleue ou de thune dessus (parce que pauvre, interdit bancaire et/ou sans papiers), laisse tomber... ou vole le vlo! Et amuse-toi avec!Mais pas besoin dinciter ici voler ou dgrader les Velib. Les patrons eux-mmes se plaignent du fait que les pauvres napprcient gure leurs attentions colos. En effet, le Nord-Est parisien (notamment les 18e, 19e, et 20e ardt., Pantin, Aubervilliers et Bagnolet) voit de nombreuses et constantes dgradations de vlos et de stations.Le rseau Velib, mis en service en 2007, compte un parc de 24 000 vlos. En 2012, 9000 avaient dj t dgrads ou vols (un journal a mme publi la photo dun Velib arriv Bamako !). Au total,

    entre 2007 et dbut 2014, ce sont 15 millions deuros de dgts. Et la Mairie de Paris en bave aussi: selon le contrat du service, elle participe aux frais. Do lattention accrue des flics: les deux dernires annes

    les interpellations (pour vol, recel ou vandalisme) se sont multiplies, aussi avec lemploi des camras de surveillance de la Prfecture. Pour prvenir le vandalisme, quils disent tre d surtout aux jeunes, JCDecaux et les bureaucrates de la Mairie ont aussi fait pas mal de pub (eh, cest leur spcialit aux deux!) dans des coles. Tiens, a ne marche pas ! Alors on passe au bagne. JCDecaux, la Mairie, la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) et les Procureurs de la Rpublique de Paris et de Bobigny ont sign en 2013 deux conventions pour mettre sur pied un systme de rparation pnale. Les mineurs qui se font chopper avec un Velib chour, sils veulent viter le tribunal (et sils nont pas de casier) doivent travailler pour JCDecaux. Pendant deux jours, ils sont sous la surveillance dun responsable datelier, tuteur volontaire (collabo!) ayant reu une formation pour cela et sous le contrle de la PJJ. Ces travaux forcs ont lieu dans les atelier de rparation de rue des Reculettes (13e) ou rue du Sergent-Bauchat (12e). 38 jeunes gens ont dj subi cette punition pendant les vacances scolaires de 2013. Encore de la pub pour JCDecaux et son plan Responsabilit Socitale et Environnementale. Un peu de fard social-dmocratique et beaucoup de travail en moins pour les tribunaux...

    Mais on espre bien que les jeunes bagnards ne seront pas trop prts revenir sur la bonne voie!

    Lucioles est un bulletin mensuel, on peut y lire des textes danalyse et dagitation autour de Paris (et sa rgion) et de son quotidien dans une perspective anarchiste. Nous y parlons des diffrentes manifestations dinsoumission et dattaques dans lesquelles nous pouvons nous reconnatre et dceler des potentialits de rupture vis--vis de lEtat,

    du capitalisme et de la domination sous toutes ses formes en essayant de les relier entre elles et au quotidien de chacun. Nous navons pas la volont de reprsenter qui que ce soit, ni de dfendre un quelconque bout de territoire en particulier qui nest quun modle rduit de ce monde de merde.

    Brves pour raliser : chasse aux prostitues et aux vendeurs la sauvette, rafles de sans-papiers, guerre aux marchs sauvages, expulsions de logements, et laccompagnement coup de matraques, de taule et dartistes de la bobosation des quartiers sous la houlette de la mairie. Quelques semaines avant le 1er mars, avait lieu une rvolte au CRA de Vincennes pour laquelle taient incarcrs deux retenus, et deux compagnons venus exprimer leur solidarit lors dun parloir sauvage avec feu dartifice. Et mme si les deux compagnons sont sortis quelques jours avant la manif, ces nimes arrestations nont fait que donner plus de dtermination tous.

    Nous savons bien que ce que craignent les flics, bien plus que quelques anarchistes, cest la rencontre entre ces anarchistes, leurs

    ides et leurs pratiques, et une rage diffuse et sociale contre le pouvoir et sa domination.

    Aujourdhui, nous avons russi sortir de la lassitude de cette guguerre prive en relevant la tte et les yeux pour parler sans peur de la guerre sociale. Et nous sommes satisfaits de voir quils ont peur, car cest de leur inscurit que pourra se btir notre libert.

    Pour un monde sans flics, sans fric et sans autorit. Pour la rvolution.

    (ACAB)2 mars 2014,

    Des anarchistes de Belleville.

    Rvolte Vincennes - dedans et dehors

    Capitalisme vert et bagne...

    14 fvrier 2014. Au centre de rtention de Vincennes une rvolte a clat dans la nuit de jeudi vendredi. Ces enfoirs de flics ont dbarqu 4 heures du mat pour expulser lun des enferms. Les accs aux chambres ont t barricads, les camras obstrues et des extincteurs, des portes, des meubles ont t balancs sur les flics. La rponse de ces derniers ne sest pas faite attendre et 23 camions dbarquent pour mater la mutinerie. Pas de flics blesss mais 13800 euros de dgts TTC. Du coup, 48h de GAV pour deux rvolts prsents qui se reconnaissent sur la vido dune camra mal obstrue. Au poste, les flics sont agressifs et les montent lun contre lautre pour quils saccusent mutuellement dans leur dclaration. Dferrs Paris, ils prennent deux mois de taule pour avoir jet une porte et lun dentre eux prend deux mois de sursis supplmentaires pour refus ADNLe soir mme un feu dartifice a salu la rage des dtenus de la prison pour trangers. Les flics staient prpars et les renseignements gnraux avaient demand la brigade cynophile de faire des rondes et quelques effectifs de se disposer diffrents endroits autour du centre. Cinq personnes sont interpell-e-s peu aprs dans le bois de Vincennes en voiture. Sen suit une comparution devant le juge et deux mandats de dpt ! Les trois autres sont sous contrle judiciaire avec interdiction dentrer en contact et de quitter lle de France.Les chefs dinculpation sont attroupement arm et masqu, refus empreintes, photos et ADN. Le juge a report le procs au 24 mars au motif de doutes sur lidentit des accus-e-s qui avaient refus de donner leurs empreintes. Durant la garde vue, rien dclarer. Des noms fantaisistes sont donns aux flics, mais certain-e-s ont des papiers qui tranent dans leurs affaires. Deux dentre elleux, qui ont chang de nom au moment de laudience en plus de dclarer plusieurs domiciles, sont incarcer-e-s Fleury Merogis au prtexte de manque de garanties de reprsentation. Ils sont sortis mardi 25 fvrier, aprs dix jours denfermement suite une audience de remise en libert.Au lendemain de lincarcration, un rassemblement de solidarit sest tenu Barbs, des tracts racontant lhistoire et appelant la solidarit ont t distribus et deux banderoles accroches :

    Sabotons la machine expulser. Libert pour toutes et tous et Feu aux centres de rtention. Dtruisons toutes les prisons . Plus tt dans la journe, les flics avaient une nouvelle fois rafl des sans papiers dans ce mme quartier, arrtant plus de 60 personnes.Ils enferment pour faire peur tou-te-s les rvolt-e-s, faire taire la solidarit et isoler les un-e-s des autres. Ils fichent pour optimiser leur pouvoir sur nos vies, et condamnent parce que lon se rebelle contre lautorit et que lon ne se soumet pas sans broncher leurs sbires.Les frontires sont partout, au centre de rtention, dans la rue, dans les transports, dans les murs des prisons comme derrire les murs du tribunal, jusque dans les ttes. Des dispositifs concrets de contrle et de rpression existent, des institutions, des entreprises, des larbins, font fonctionner la machine expulser. Sy attaquer, mettre un grain de sable dans les rouages cest arracher des espaces de libert et infliger quelques dgts ces collabos. Entraver laction des flics lors dune expulsion, comme refuser de donner ses empreintes et son ADN, participe saboter la bonne marche de la rpression.

    Solidarit complice avec les rvolt-e-s,chacun-e selon ses envies, contre toute autorit !

    Pour la libert vive la rvolte des deux cts du mur !Libert pour tou-te-s avec ou sans papiers!

    [Dans les brves de ce numro, quelques actions en solidarit]

    Feu aux collabosLa nuit du 6 fvrier, une camionnette dinstallation de la fibre optique remplie de matriel lectrique a t entirement calcine rue des Alouettes (XIXe). Elle appartenait Orange, cette entreprise qui exploite les prisonniers. Le 11 fvrier rue Carducci (XIXe), cest au tour dun utilitaire de lentreprise SPIE (Socit Parisienne pour lIndustrie lectrique). Cette entreprise est engage la fois dans lindustrie nuclaire, dans linstallation de la vidosurveillance Paris, et galement dans le domaine de la fibre optique. Et de deux !Dailleurs, lObservatoire national de la dlinquance et des rponses pnales a rcemment rendu public le nombre de voitures brles en France en 2013, qui est de 34 441. Et il faut en plus prendre en compte que ce chiffre ne recense que le nombre de procdures ouvertes par la police et la gendarmerie, les pompiers comptabilisant eux toujours plus dinterventions.

    sabotons la machine expulser La Croix Rouge participe activement lenfermement et lexpulsion des sans-papiers, en France et dans dautres pays, par exemple par sa prsence dans les Centres de rtention. Cest pour cela, et au passage pour saluer les rvolts du CRA de Vincennes et les personnes venues leur apporter de la solidarit [cf. article ci-contre], que les vitres de la Croix Rouge, rue Elisa Lemonnier (12e ardt.), se sont fait pter la nuit du 18 mars. Toujours en solidarit, dans la nuit du 19 au 20 janvier, trois Maisons de la Justice et du Droit ont eu leurs vitres dfonces: celle de la rue des Boucheries Saint-Denis (93), celle rue du Buisson Saint-Louis (Paris Xe) et celle rue Bernard et Mazoye Aubervilliers (93). Un tag nique la justice a t laiss sur celle de Paris. Sabotons la justice et sa machine expulser, encore et toujours ! Que brlent les glises, Que vive la Commune ! La Basilique du Sacre Cur est le symbole de la rpression froce des insurgs de 1871, mise en uvre par la toute nouvelle 3me Rpublique. Pour lanniversaire de la Commune, le 18 mars, quelques anonymes ont eu la bonne ide de rappeler cela, avec des tags sur lentre de la basilique, aujourdhui machine sous attrape-touristes. Mais une glise est toujours une glise et la seule bonne glise est celle qui brle, comme a a t crit : Feu aux chapelles et Ni Dieu, ni Matre, Ni Etat . Et cest si drle de voir toute la classe politique sen indigner !

    tous pied! Fin fvrier, les deux candidats UDI et PS la mairie de Viry-Chtillon (91) taient ex-quo... pied. Un ou plusieurs inconnus ont eu la bonne ide de crever les pneus de leurs bagnoles. Comme dire quon aime pas les politicards...

    acab partir du lundi 24 fvrier, des meutes ont clat trois nuits durant au Clos Saint-Lazare Stains (93). Trois nuits de flics gazs, cibls par des jets de bouteilles et autres projectiles, des feux de poubelles; puis trois nuits de provocations policires, doccupation massive du quartier par les bleus, de tirs de flashball. Le bilan serait dau moins trois personnes interpelles, un homme g tabass par les keufs, et deux flics blesss.Le 13 fvrier, le commissariat des Ulis, connu et reconnu depuis des annes comme une cible de choix par les enrags du coin, a t attaqu coups de pierres par une dizaine de personnes qui ont ensuite tir des feux dartifice. Le 10 mars au soir, il sest mang une nouvelle salve de feux dartifice au cours dune attaque clair, qui na malheureusement caus aucun dgt sur lodieuse structure du pouvoir. Ce nest que partie remiseDans la nuit du 18 au 29 fvrier lancourt (78), un individu a jet un cocktail molotov sur une voiture de police gare devant le comico. Malheureusement, les dgts sont rests minimes car les flics ont vite dboul pour teindre le feu. Un homme a t arrt 1h du matin sur la base des images des camras de surveillance. Le 15 mars Grigny, cest une voiture de la BAC de Juvisy (91) qui se prend un cocktail et des pierres, et cette fois-ci personne na t interpell malgr le dploiement immdiat de CRS dans le quartier.

    ravages chez les Fachos La nuit du 27 au 28 fvrier, le local (appel la Cambuse) du groupe no-fasciste Mouvement Action Sociale et de la radio Mridien Zro est entirement parti en fume. Du matriel de la radio a probablement t vol. Dans un communiqu, ces fachos dnoncent un climat hostile envers eux, avec de nombreuses dgradations de leurs locaux... esprons que a continue pour faire taire une bonne fois pour toute ces idiots utiles de lordre et du pouvoir!