magazine actu labo novembre 2009

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actulabo Le Magazine de la Pharmacie Industrielle N°1 Novembre 2009 Lilly, Octapharma la Biovalley alsacienne LA PRESCRIPTION DES BIG PHARMAS RECHERCHE, FISCALITÉ... CE QU’ELLES RÉCLAMENT

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Magazine Actu Labo, le mag de la pharmacie industrielle

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actulaboL e M a g a z i n e d e l a P h a r m a c i e I n d u s t r i e l l e

N°1Novembre 2009

Lilly, Octapharmala Biovalley alsacienne

LA PRESCRIPTIONDES BIG PHARMASRECHERCHE, FISCALITÉ... CE QU’ELLES RÉCLAMENT

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A nos lecteurs

Actu Labo, phase IIIix ans après le lancement de sa lettre bimensuelle, deux ans après la mise en lignedu site web actulabo.com, devenu l’un des médias professionnels les plus réactifs

et les plus consultés dans la sphère pharma, Actu Labo crée un magazine. Et boucle, enquelque sorte, la phase III de son développement.

C’est la suite logique d’un système qui permet à tous les acteurs d’accéder à trois ni-veaux d’information : un site en ligne pour se tenir au courant, quotidiennement, des der-nières nouvelles ; une lettre bimensuelle, avec des infos exclusives et une synthèse del’actualité du secteur ; un magazine pour prendre du recul.

Un magazine, c’est un peu comme un magasin, dont il tire d’ailleurs son nom. Une vi-trine, figurée par la Une, met en avant l’article le plus percutant, celui qui doit faire entrer leclient dans la boutique. Pour ce premier numéro, nous nous sommes interrogés sur l’attracti-vité du territoire. La France est-elle toujours une terre d’accueil pour la pharma ? Les indus-triels fournissent leur analyse et leurs recommandations.

L’actualité est venue opportunément soutenir cette réflexion avec la très attendue réu-nion du Comité stratégique des industries de santé (CSIS), tenue à l’Elysée sous le haut pa-tronage du président de la République lui-même. C’est dire si, en ces temps de difficultéséconomiques, l’industrie pharmaceutique française revêt un caractère essentiel !

Fortement exportatrice, génératrice d’un montant substantiel d’impôts, taxes et cotisa-tions sociales, créatrice d’emplois à très forte valeur ajoutée, elle méritait toute l’attentiondes pouvoirs publics. Renforcement du fonds d’investissement dédié à la bioproduction, ré-organisation de la recherche académique, transposition de l’amendement Bolar dans ledroit français : ces trois prières des pharmas françaises ont été – enfin – exaucées. Nous dé-taillons, dans les pages qui suivent, les avancées obtenues.

La loi du magazine est identique à celle du magasin, il faut retenir le chaland en lui of-frant un large choix d’articles au cœur de ses préoccupations. Dans ce premier numéro, nousl’accompagnerons dans des usines de pointe : deux grands de la bioproduction, un façon-nier qui achève la mutation de son modèle industriel et des unités en plein développement.Nous l’intéresserons aussi aux stratégies de deux laboratoires en vue : le porte drapeau de lapharma française, Sanofi-Aventis, et le leader européen du façonnage, Fareva. Enfin, ungrand témoin, le professeur Claude Le Pen, esquissera ce que sera, demain, l’économie dumédicament.

Bonne lecture.

François-Xavier Beuzon et Jean-Christophe Savattier

S

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Sommaire NOVEMBRE 2009

Les dernières nominations dans lapharma. page 42

Carnet

À Fontaine-lès-Dijon,Recipharm achèvesa mutationAprès avoir connu trois proprié-taires en quatre ans, l’usine dijon-naise s’adapte à la vie d’unfaçonnier. pages 32 à 34

Atlantic Bio, les vecteursviraux en version scale upLa nouvelle unité nantaise four-nira prochainement des premierslots cliniques. page 35

Octapharma, les projetsd’une usine leaderL’usine de fractionnement alsa-cienne va encore renforcer sescapacités de production.

pages 36 et 37

En directdes usines

GSK vole la vedetteà PfizerEn tête de notre premier classe-ment ActuLabo/LexisNexis, fondésur le volume d’articles dédiés,parus dans la presse anglophoneentre juin et septembre, GSK, quiprofite d’une actualité particuliè-rement riche. Il est talonné parPfizer. pages 24 à 27

Médiascope

Débuts biotechs pourl’IMT chez Sanofi à VitryLe groupe tourangeau élargit sonoffre de formation à la biopro-duction. pages 38 et 39

L’Institut de la Garonneforme des spécialistesde l’injectableL’Institut agenais part en guerrecontre la pénurie d’opérateursrompus aux formes injectables.

page 40

Métiers

FocusL’actualité pharma en brefLes principaux événements dutrimestre écoulé. pages 6 à 11

Ce numéro magazine est un hors série d’Actu Labo, la lettre bimensuelle de la pharmacie industrielle, publiée par les Editionsd’Asklépios, SARL au capital de 40 000 € - 450 613 951 RCS Tours. Adresse : 14, boulevard Heurteloup - BP 92031 - 37020 ToursCedex 1 - 02 47 70 60 00 - [email protected]édaction : François-Xavier Beuzon (rédacteur en chef) - Jean-Christophe Savattier (rédacteur en chef adjoint) - AurélieVouteau (assistante) - A participé à ce numéro : Capucine Becker - Secrétariat de rédaction : Odile Ménard - Maquette : Régis

Beaune - Diffusion : Annie Coupet. Crédits photographiques : DR (pages 6,7,8,9,10,13,26,38,42), François-Xavier Beuzon (page 34), Jean-Christophe Savattier (pages6,15,18,19,20,22,31,36), Polepharma (pages 14,21), Genzyme (page 6), Novartis (page 10), EOA (page 11), Frédéric Thomas (page 14), A.Arraou (page 16), Lilly (pages 29,30),Recipharm (page 33), Atlantic Bio (page 35), Octapharma (page 37), IMT (page 39), Institut de la Garonne (page 40).Impression : Imprimerie Vincent (Tours) - Informations légales : Abonnement annuel (22 numéros et les hors séries) : 450€ - Prix de ce numéro : 5 € - CPPAP : 1210 I 83960 -ISSN : 1764-1837 - Dépôt légal : novembre 2009 - Directeur de la publication : François-Xavier Beuzon.

Fegersheim, Lilly affichesa suprématie dansl’injectableL’usine Lilly est devenue le plusimportant site européen d’injec-tables stériles. pages 28 à 30

CDM Lavoisier va doublerà BloisLe laboratoire veut renforcer sespositions à l’hôpital et à l’export.

page 31

Sanofi-Aventis, un costumetaille patronChris Viehbacher mène le refor-matage du leader français au pasde charge. pages 20 et 21

Fareva se façonneun petit empireLe façonnier français tient à pré-server son indépendance.

pages 22 et 23

Stratégies

La prescriptiondes big pharmasLa production pharmaceuti-que française est-elle encorecompétitive ? Trop dépen-dante de produits matures ougénéricables, handicapée parun environnement réglemen-taire peu favorable, elle est surla sellette. Mais les choses sontpeut-être en train d’évoluer…

pages 12 à 16

Grand TémoinClaude Le Pen n’oppose pasrégulation publique et intérêtdes industriels. pages 18 et 19

A la Une

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Focus

Peptisyntha licencieen BelgiqueSpécialisée dans le dévelop-pement et la commercialisa-tion d’APIs, Peptisyntha, filialede Solvay, compte supprimer32 emplois dans son usine deBruxelles (Belgique). Lasociété avait déjà annoncé uneréduction d’effectif l’an passésur son site bruxellois, ce der-nier devant passer de 89 à 63salariés. La baisse de lacharge de travail constatéeces derniers mois expliquecette nouvelle restructuration.

Sanofi fermeKansas CityLa big pharma française vientd’annoncer la fermeture deson usine de Kansas City, unsite spécialisé dans les formessèches qui emploie 370 colla-borateurs. La direction a noti-fié que cette restructurationsera progressivement menéed’ici à la fin 2011. Notons quele groupe français avait déjàfermé en 2007 une plate-forme de distribution égale-ment implantée à Kansas City.

Nextpharma viseles USALa CMO européenne Next-Pharma (166 M€ de CA), quia obtenu l’agrément FDA pourson unité allemande deWaltrop, entend désormais sedévelopper dans deux direc-tions : les formes solides et lemarché américain. Une dou-ble ambition qui devrait don-ner lieu à des acquisitionsciblées. La seule unité fran-çaise du groupe est implan-tée à Limay, près de Paris.

Fareva patienteà AmillyBernard Fraisse, le pdg deFareva, reconnaît que son pro-jet d’unité de conditionne-ment… d’huile d’olive surl’ancien site Clintec d’Amilly,près de Montargis (45), a prisdu retard. En attendant,Fareva a installé sur ce site de8 000 m2 une activité de fabri-cation de produits pharma-ceutiques stériles qui emploieune vingtaine de salariés.

DOWNSIZINGPOUR APOTEX

Apotex Parachem, la filiale spé-cialisée dans les API du généri-queur canadien, vient d’engagerle licenciement de 15 % des effec-tifs de son site de Brantford, dansl’Ontario (Canada), soit 64 des 403salariés de cette usine de chimiepharmaceutique. Ce plan socialfait suite à la baisse des com-mandes de son plus gros client,qui n’est autre qu’Apotex. Le labo-ratoire espère cependant pouvoirrappeler ses employés d’ici audébut 2010.

AQUITAINE PHARMINVESTIT A PAULa filiale injectables à très forteactivité (produits propres et façon-nage) du groupe Pierre Fabre,Aquitaine Pharm International(API), étend ses capacités à Pau

où elle exploite deux sites API 1et API 2. La société, qui produitenviron 40millions d’unités, inves-tit dans la construction d’un ate-lier couvert de 2 000m² quiaccueillera un premier module de1 000 m² dédié à la fabricationd’injectables et de lyophilisés per-mettant d’accroître les capacitésd’environ 15 %. Les qualificationssont en cours pour une produc-tion programmée 2010.

PFIZER VEND TERRE HAUTELe laboratoire américain Pfizers’est résolu à vendre la quasi-totalité de son site de productionde Terre Haute, dans l’Indiana, àune agence locale de développe-ment pour 1,1 M$. Pfizer avait

annoncé l’an passé la fermetureet la vente de ce site dédié à lafabrication de l’Exubera, qui em-ployait à l’époque près de 800salariés. Pfizer continuera cepen-dant de produire des antibiotiquesavec 140 salariés jusqu’à mi-2010.

TEVA CÈDE UNE UNITÉ PLIVAAprès l’annonce de la fermeturede l’usine Pliva-Lachema de Brno(République tchèque), Teva pour-suit le nettoyage des actifs indus-triels du génériqueur croate.Dernière opération en date, lacession à l'américain Hospira del’unité de bioproduction croate dePliva ainsi que les droits mon-diaux pour le Filgrastim (traite-ment de neutropénies graves).

Les patrons des cinq grandslaboratoires pharmaceutiquesfrançais figurent côte à côte surce balcon et à notre Une.Ils représentent, à eux cinq, unchiffre d’affaires cumuléde 33,5 milliards d’euros.De gauche à droite :Chris Viehbacher (Sanofi-Aventis),Jean-Pierre Garnier (Pierre Fabre),Jean-Luc Belingard (Ipsen),Christian Brechon (LFB)et Emmanuel Canet (Servier).

La société Mabgène, filiale dédiée à la bioproduction à façon dugroupe LFB, annonce une première phase d’investissement de 5 M€

pour l’agrandissement de ses installations destinées à la fabricationde lots cliniques de phase III et de lots commerciaux de biomolé-cules. La première tranche est en cours de construction et devraitêtre opérationnelle au printemps 2010. Le nouveau bâtiment de1 600 m2, qui portera la surface du site à 2 600 m2, abritera une unité

de production dotée d’un bioréac-teur de 1 000 litres à usage unique,une zone de stockage de matièrespremières, une salle pour la pré-paration des tampons et milieux deculture, et des bureaux.

MABGÈNE AGRANDIT SES INSTALLATIONS D’ALÈS

33,5 MILLIARDS D’EUROS AU BALCON

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Actulabo - Novembre 2009 7

GENZYME RÉNOVENORTHBOROUGH…Outre ses projets à Geel et à Lyon(lire ci-dessus), Genzyme entamela rénovation de son unité de pro-duction et de distribution deNorthborough (20 000 m²), dansle Massachusetts. L’investisse-ment, d’un montant de 68 M$,comprend l’installation d’un sys-tème d’air conditionné qui rentre

dans le cadre du programmeEnergy and Environmental Design(LEED). Les travaux sont suscep-tibles d’être terminés fin 2010.

… ET ASTRAZENECARÉDUIT WESTBOROUGHLe laboratoire anglo-suédoisAstraZeneca vient d’annoncer lelicenciement de 113 salariés surson site de production de West-

borough (Massachusetts). Astra-Zeneca, qui possède deux sitesdans la région de Boston (West-borough et un site de R&D àWaltham), compte néanmoinsrenforcer les effectifs du second,suite à une récente extension deslocaux, pour employer une cen-taine de salariés.

VIRBAC CONSTRUITA CARROSLe 9e groupe mondial de santéanimale, le français Virbac(443,3 M€ de CA en 2008, 2 900salariés dont 1 000 employés enFrance), s’apprête à se doter denouvelles capacités de produc-tion en zone stérile à Carros (06)où sont implantés le siège socialet la plus importante unité deproduction du groupe. Un porte-parole de la direction nous con-firme que cette dernière va eneffet lancer le déploiement sur cesite de 900 collaborateurs d’uneunité de fabrication d’injectablesstériles qui comprendra environ1 000 m² de salles blanches si-tuées à proximité du bâtimentdédié aux vaccins.

IDD-TECH OUVREÀ ÉVREUXLa drug discovery IDD-Tech,basée à Dardilly (69), va ouvrirdébut 2010 une nouvelle unité surle site de l’ancien laboratoire deR&D de GSK France, à Evreux(27). IDD-Tech y développera pourGSK des médicaments en poudreet pour inhalateurs .

Lehning veut croîtreSelon le quotidien Les Echos,le spécialiste mosellan del’homéopathie et de la phyto-thérapie Lehning souhaiteraitconsacrer les quelque 20 M€

retirés l’an passé de la ventede sa participation dansDistriborg à l’acquisition d’ac-tivités complémentaires dansla pharmacie, les produitscosmétiques ou les complé-ments alimentaires. Différentsdossiers seraient à l’étude enEurope.

Abbott acquiertVisiogenL’américain Abbott vientd’acquérir pour 400 M$ soncompatriote Visiogen, spécia-lisé dans les produits ophtal-miques. Ce dernier a mis aupoint une nouvelle générationde lentilles intraoculairesadaptées aux patients pres-bytes ou atteints de cataracte.Visiogen, qui possède sonsiège à Irvine (Californie), aune base européenne àKarlsruhe, en Allemagne.

Les biotechs dansl’impasseSelon le cabinet-conseilAlcimed, près de 20 % des en-treprises de biotechnologieseuropéennes pourraient dépo-ser leur bilan d’ici à la fin2009, entraînant la disparitionde plus de 20 000 emplois. Eten 2010, cela pourrait êtrepire, la moitié étant menacéede disparition.

Oxigene acquiertVaxgenLa biopharm californienneOxigene, spécialisée dans lavascularisation des tumeurs,s’apprête à acquérir sa com-patriote VaxGen pour 22,5 M$.L’activité de celle-ci est dédiéeà la culture cellulaire.

GENZYME RENFORCE GEEL

Du CEO de Sanofi-Aventis Chris Viehbacher, répondant le 1er octobre aux questions des Echos :« L’acquisition de Fovea prouve que nous pouvons entrer sur le marché de l’ophtalmologie sans passer parAllergan ». Du même Chris Viehbacher, évoquant le marché des génériques : « Ratiopharm ne présente pasle même intérêt pour nous, car l’entreprise fabrique des produits substituables, pour lesquels les pharma-ciens se livrent une guerre des prix ». De Jean-Luc Belingard, président d’Ipsen, interrogé sur l’environ-nement réglementaire français : « L’Afssaps a beaucoup amélioré sa performance opérationnelle ».

textos

La biopharm américaine Genzyme a annoncé durant le printempsson intention d’investir 46 M€ dans la construction d'un troisièmebioréacteur sur son usine de Geel, une commune située à une qua-rantaine de kilomètres à l’est d’Anvers (Belgique). Elle y produitactuellement l’anticorps monoclonal Campath (alemtuzumab),destiné au traitement de la leucémie lymphoïde chronique, et leMyozyme (alpha alglucosidase), un traitement enzymatique subs-titutif indiqué pour la maladie de Pompe ; ce dernier vient de re-cevoir le feu vert des autorités européennes de santé.Ce programme devrait permettre l'embauche de 80 personnes, cequi portera les effectifs du site à plus de 430 salariés d'ici à 2011.L'usine de Geel fait partie des principaux sites de production euro-péens de Genzyme, avec ceux de Copenhague (Danemark),Waterford (Grande-Bretagne), Liestal (Suisse) et Lyon, qui fait l’ob-jet d’un investissement de 105 M€ pour la construction d’une nou-velle unité de 22 000 m2.

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8 Actulabo - Novembre 2009

Focus

PFIZER BOOSTE SON SITEBIOTECH SUÉDOISP fizer vient d’inaugurer l’ex-

tension de son unité deproduction biotechnologiquede Strängnäs, en Suède, où lelaboratoire américain aurainvesti au total 150 M€. Cettenouvelle usine de 6 000 m²,adjacente à l’ancienne, seracomplètement opérationnelleen 2011 ; elle sera dédiée à lafabrication d’API, dont les hormones de croissance Somavert (pegvisomant) etGenotropin (somatropin). Une autre spécificité de l’unité sera la culture d’E.Coliet de levures pour la production de protéines recombinantes. Pfizer espère ainsiaccélérer l’introduction sur le marché de nouvelles molécules biotechnologiques.Genotropin, développée par Genentech, est l’une des hormones de croissanceles plus vendues au monde ; elle est entrée dans le périmètre de Pfizer en 2003,suite au rachat de Pharmacia et dans le cadre d’un deal qui incluait l’acquisitionde capacités industrielles déjà installées à Strängnäs, une ville située à une cen-taine de kilomètres à l’ouest de Stockholm. Outre l’hormone de croissance,l’usine produisait une héparine de bas poids moléculaire. Le n°1 mondial avait jetéles bases de cette extension en 2005 : la conception a été confiée au britanniqueJacobs Engineering et la construction des bâtiments au suédois Skanska.

BOEHRINGERA L’AFFÛTLe laboratoire allemand BoehringerIngelheim vient d’annoncer qu’ilserait prêt à consacrer 1 Md€ àdes acquisitions si des occasionsse présentaient dans les mois àvenir. Le laboratoire, qui est entrédans le Top 20 mondial, souhaitese renforcer dans les marchésémergents, les biotechs ou la santéanimale aux USA.

Cela bouge dans le domaine de l’ophtalmologie. Après l’acquisition par Sanofi-Aventis, sur la based’une valorisation de 370 M€, de la biopharm Fovea, dédiée aux traitements innovants desaffections de l’œil, c’est l’américain Bausch & Lomb qui vient d’annoncer le rachat du porte-feuille de produits et des droits attachés de l’italien Tubilux : ceux-ci comprennent deux traite-ments du glaucome (Cebrolux et Timolux), un anti-infectieux (Oftaquix), un anti-inflammatoire(Fluaton) et des solutions pour le syndrome de l’œil sec. Tubilux Pharma emploie environ 150 per-sonnes pour un CA de 40 M$ (75 % en Italie), qui se répartit entre ses propres produits ophtal-miques, mais aussi des OTC et des génériques. Selon les termes du deal, dont le montant n’a pasété dévoilé, Tubilux conserve son unité de production de Pomezia, dans les environs de Rome.

NYCOMEDEN RUSSIE

La biopharm américaine Cephalonvient d’acquérir pour 207 M$ la bio-tech australienne Arana Thera-peutics, qui développe notammentun traitement contre l’arthrite rhu-matoïde. A la suite de cette opéra-tion de croissance externe, Aranadevient une filiale de Cephalon.

CEPHALONGROSSIT

ACQUISITIONSDANS L’OPHTALMOLOGIE

Le suisse Nycomed investit envi-ron 70 M€ dans la constructiond’une unité de production sur leNovoselki Industrial Park, àYaroslav (Russie). Le site, quidevrait employer 150 salariésdans un premier temps, seradédié à la production de formesliquides et solides destinées aumarché russe, telles que leCardiomagnyl (troubles car-diaques), l’Actovegin ou leWarfarin (anticoagulant). Im-plantée sur 8 ha, l’usine de18 000 m² devrait produire envi-ron 2milliards de tablettes (com-posés solides) et 150 millionsd’ampoules par an. La construc-tion devrait débuter en 2010, pourune ouverture en 2014.

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Actulabo - Novembre 2009 9

MERIAL S’AGRANDIT EN CHINE

S anofi-Aventis a mis cet été la main surle suisse Helvepharm, filiale du gros-

siste enmédicaments Zur Rose. L’an passé,le groupe cédant (346,4 M€de CA) avaitplongé dans le rouge à hauteur de 2,6 M€et cette transaction va lui permettre de serecentrer sur son cœur de métier.Helvepharm, qui emploie 24 salariés à

Frauenfeld, une commune du canton deThurgovie (nord-est de la Suisse) où estégalement installé le siège de Zur Rose,prévoit de réaliser un CA de 20,4 M€en2009. Grâce à cette acquisition, Sanofi-Aventis renforce sa présence en Suisse, oùil se positionne déjà parmi les cinq pre-mières entreprises pharmaceutiques. Parailleurs, dans le cadre de la vente des actifspharmaceutiques de l’empire Merckle,le dossier Mepha, branche suisse deRatiopharm également spécialisée dansles génériques, serait dans les mains de labanque Rothschild. Le CA de ce labora-toire, installé dans la région de Bâle, devraitdépasser les 400 MFS (265 M€) en 2009.

LES GÉNÉRIQUEURSSUISSES EN VENTE

PATHEONRENFORCEPDS FERENTINOEn plein remous capitalistique trou-blé cet été par l’intérêt soudain dusuisse Lonza et l’obstruction de sonactionnaire américain, le façonniercanadien Patheon double les capa-cités de son unité PharmaceuticalDevelopment Services (PDS) deFerentino, près de Rome : celle-cipropose une gamme de service dedéveloppements de produits lyo-philisés stériles pour des essais pré-cliniques et cliniques. L’unité PDSest hébergée sur un site de produc-tion pharmaceutique, lui-mêmedédié aux produits stériles, de plusde 13 000 m2.

VALEANTAU MEXIQUE

Merial Animal Health Co., la filiale chinoise de Merial (5 700 salariés, 2,6 Md$ de CA en 2008), ladivision santé animale du groupe Sanofi-Aventis, renforce son usine de Nanchang, au centre de la Chine.Cette dernière, créée il y a près de vingt ans, produit des vaccins aviaires pour le marché domestiquechinois. Les travaux d’agrandissement, qui correspondent à un investissement total de plus de 70 M$,permettront de doubler la capacité de production de l’usine de Nanchang. La nouvelle unité occuperaune superficie de 50 000 m2, dont près de 30 000 m2 de surface de plancher pour la phase I du projet.« Il s’agit d’une étape décisive dans nos relations commerciales avec la Chine, qui illustre bien notreengagement sur ce marché et témoigne de notre volonté de développer plus avant nos activités » adéclaré José Barella, président exécutif de Merial.

La specialty pharma califor-nienne Valeant Pharmaceuticalsvient de racheter le génériqueurmexicain Tecnofarma, basé àMexico. Ce dernier, qui réaliseun CA de près de 33 M$, pos-sède une unité de production de14 800 m² qui va permettre àValeant d’augmenter ses capaci-tés de production en AmériqueLatine et de réduire sa dépen-dance auprès des sous-traitants.

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10 Actulabo - Novembre 2009

Focus

SCHERING-PLOUGH RENFORCESON USINE DE MONTREALE n plein processus de

fusion avec son compa-triote Merck, le laboratoireaméricain Schering-Plough aannoncé au tout début du moisd’octobre un investissement de30,7 M$CAN (20 M€) pourl'agrandissement de son usinede Pointe-Claire, dans l’île de Montréal. Ce projet, qui vise à faire de ce siteun pôle d’excellence pour la production de formes liquides et pâteuses, permet-tra de sécuriser les 330 emplois actuels et, probablement, d’en créer une tren-taine d’autres. L’usine de Pointe-Claire produit notamment les antihistaminiquesClaritin (sirop) et Aerius, ainsi que divers autres médicaments. Selon la direc-tion canadienne de Schering-Plough, la production de 14 nouveaux médica-ments devrait être transférée sur le site québecois, ce qui pourrait entraîner desréductions d’effectif, voire des fermetures d’usines dans d’autres pays.Le pdg de Schering-Plough Canada, Carlos Dourado, a souligné que la réalisa-tion de ce projet avait été rendue possible grâce à une subvention de 3,3 M$CANaccordée par le gouvernement du Québec et qu’elle avait été déterminantedans le choix de maintenir ou non la présence d’un site de production surplace. La Ville de Montréal a pour sa part offert un crédit de taxes d'environ500 000 $CAN.

SOLVAYPHARMAFERME ATLANTA...Une des premières conséquences dela vente par Solvay de sa branchepharmaceutique à l’américainAbbott pourrait être la fermeture dusiège américain de la firme, à Atlanta(Géorgie). Les installations du cam-pus de Marietta, au nord de la ville,comprennent trois bâtiments et uneplate-forme de distribution de4500m2 ; elles abritent 450personnes,dont le personnel de direction, l’ad-ministration des ventes et le marke-ting, soit plus du tiers des effectifsde Solvay Pharma aux Etats-Unis.

PAR ICILA SORTIE

La biotech GeoVax, qui tente demettre au point un vaccin contrele VIH, vient de quitter son siègesocial et ses laboratoires duBriarcliff Campus de l’Universitéd’Emory, à Atlanta (Géorgie) pourl’incubateur Emtech Bio, situé dansla même agglomération d’Atlanta.

ET GEOVAX MIGRE... A ATLANTA

NOVARTIS INVESTIT A HUNINGUE

Faute d’avoir pu trouver unacquéreur pour son usine Pliva-Lachema de Brno (Républiquetchèque), Teva la fermera d’ici àla fin de l’année. Les 400 salariésdevraient être licenciés et lesproductions de l’unité répartiessur les sites hongrois et néerlan-dais du laboratoire israélien.L’ancienne usine Lachema, pas-sée successivement dans lesmains du croate Pliva (1999), del’américain Barr Laboratories(2006) puis de Teva (2008), fa-brique des médicaments géné-riques (cytostatiques, produitsstériles) et des API.

Le suisse Novartis va investir sur son site d’Huningue (68), enbanlieue de Bâle. Cette usine spécialisée dans les anticorpsmonoclonaux, qui emploie aujourd’hui 330 salariés, va en effetaccueillir la fabrication mondiale du Simulect, administré pourla prévention des rejets lors des transplantations rénales. Leprojet s’inscrit dans un programme de 30 M€ initié depuis 2008et il devrait être opérationnel à la fin 2010. Par ailleurs, desétudes vont être engagées pour l’accueil de la fabrication d’unnouvel anti-interleukine (AIN 457) à l’horizon 2011. L’usined’Huningue accueille déjà la fabrication du Xolair et de l’Ilaris,indiqués respectivement dans le traitement de l’asthme et duCAPS (cryopyrin-associated periodic syndrome), une maladieauto-inflammatoire.

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L a CMO de Somerset (NewJersey) Catalent Pharma Solu-

tions a remporté pour la secondeannée consécutive le trophée du« meilleur projet de fabrication souscontrat » à l'occasion de la dernièreédition de la cérémonie desEuropean Outsourcing Awards (tro-phées européens de l'externalisation),qui récompensent depuis 2005 lesCMO pour leurs contributions etleurs réalisations dans le domainepharmaceutique.Catalent (9 500 salariés dans lemonde et 1,6 Md$ de CA prévus en2009) se voit ainsi récompensé desefforts déployés pour aider GSK àfournir à temps son antiviral contrela grippe H1N1. Steve Facer, direc-teur général du site de conditionne-ment Catalent Pharma de Corby(Angleterre), a indiqué qu’il était « trèsheureux d'avoir pu collaborer avecGSK (et) impatient de travailler ànouveau avec eux. »Jim Brown, en charge de l'approvi-sionnement externe pour l’Europe

chez GSK, a té-moigné de la sa-tisfaction ressen-tie par son grou-pe : « Il était né-cessaire d'aug-menter rapi-dement la pro-duction et lafourniture du Relenza, un médica-ment crucial. Bien qu'il eût été pos-sible d'augmenter rapidement lacapacité de production en internesur les sites de GSK, nos capacités deconditionnement étaient insuffi-santes pour répondre à la demande

mondiale. Catalent était capable derépondre de manière rapide à cetteexigence, libérant ainsi de l'équipe-ment, augmentant les cadences detravail et fournissant une prestationde conditionnement très efficace. »

Actulabo - Novembre 2009 11

CATALENT PRIMÉ POUR SA RÉACTIVITÉ

Quelques jours après l’annonce par Eli Lilly de la vente de son usine de La Fayette àl’allemand Evonik, Bristol-Myers Squibb (BMS) vient d’indiquer qu’il allait supprimer113 emplois dans le même Etat de l’Indiana. Le laboratoire new-yorkais va, en effet,fermer son site de contrôle qualité d’Evansville, tout au sud de l’Etat, rayant 79 nomsde son registre du personnel. Dans le même temps, BMS va réduire de 34 postesl’effectif de l’unité de Mount Vernon, à une trentaine de kilomètres de là. Cette ferme-ture n’affecte pas l’effectif du siège social et de l’unité de production queMead Johnsonpossède à Evansville. Mead Johnson, qui a fait l’objet d’une spin-off de BMS l’an passé,va même créer 35 emplois dans son unité d’Evansville qui fabrique des produits denutrition infantile.

BMS SUPPRIME 113 EMPLOIS DANS L’INDIANA

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12 Actulabo - Novembre 2009

L a France peut-elle encoreespérer préserver, voiredévelopper son impres-

sionnant appareil de productionpharmaceutique (220 usines) quifait d’elle un leader européen ? Est-elle encore en mesure de conser-ver ses positions sur le terrain de laR&D dans le domaine des sciencesde la vie ? Deux segments clés quifont de l’Hexagone une place fortede l’industrie pharmaceutiquemondiale… mais aussi une cita-delle ébranlée par les coups deboutoirs de la mondialisation et lamontée en puissance des paysémergents.« Nous sommes à la croisée deschemins » avance Jean-PierreGarnier, le directeur général dugroupe Pierre Fabre, qui dirigeaitencore les destinées de GSK l’anpassé. « Il ne faut pas se voiler laface. Le risque de délocalisationplane sur les capacités de produc-tion françaises même si les atoutsde notre tissu industriel et de nosressources en R&D sont patents »poursuit-il.

Les enjeux sont de premièreimportance : l’industrie pharma-ceutique, avec un CA estimé àenviron 47 Md€ (dont près de45 % à l’exportation), est l’un descolosses de l’économie française.C’est également un secteur trèsconcentré. Le G5, qui regroupe lesnationaux de la discipline (Sanofi-Aventis, Servier,Pierre Fabre, Ipsenet le LFB), repré-sente à lui seul unCA de 33,5 Md€et,avec près de 44 000emplois, environ45 % des effectifs du secteur.« Notre poids économique est depremière importance » rappelaitainsi opportunément en octobredernier Jean-Luc Belingard, le pré-sident d’Ipsen et porte-voix du G5à quelques jours de la tenue dutrès attendu Comité Stratégiquedes Industries de Santé (CSIS)regroupant industriels et pouvoirspublics autour de la même table.« Les entreprises du G5 génèrentplus de 2,5 Md€ d’impôts et de

cotisations sociales. Nous avonsréalisé en 2009 près de 688 M€d’investissements corporels,égrène le patron d’Ipsen qui rap-pelle que, grâce au seul G5, labalance commerciale françaiseest excédentaire de 7 Md€».« C’est sans compter sur l’effetmultiplicateur du médicament »

prolonge ChristianLajoux, le présidentdu Leem. « Selonune étude réaliséepar le cabinetCEMKA, 1 € de CAréalisé dans la

fabrication et la commercialisa-tion de médicaments génère 1,5 €réalisé ailleurs dans l’économienationale. De même, 1 emploidans le secteur du médicamentprocure 3,9 emplois dans le restede l’économie (5,1 si on compteles administrations publiques…) »Ce véritable trésor national seraitaujourd’hui menacé. Une retentis-sante étude réalisée en 2007 parle cabinet Arthur D. Little a sonnéle tocsin. A périmètre constant et

La productionpharmaceutiquefrançaise est-elleencore compétitive?Trop dépendantede produits maturesou généricables,handicapée parun environnementréglementaire peufavorable, elle estsur la sellette. Maisles choses sontpeut-être en traind’évoluer…

Stratégies

Attractivité

La prescription des

Le risque dedélocalisation planesur les capacitésde productionfrançaises

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big pharmas

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14 Actulabo - Novembre 2009

sans changement de l’écosystèmeindustriel hexagonal, « les 105 000

emplois du secteur pourraientêtre ramenés à moins de 85 000en 2015 » affirme ainsi FrédéricThomas, le rapporteur de l’étudeArthur D.Little.Une véritable saignée qui touche-rait aussi bien les populations com-merciales (visiteurs médicaux) queles personnels dédiés à la produc-tion. « Plusieurs facteurs lourdsexpliquent cette prévision pessi-

miste, explique ce consultant spé-cialisé. D’une part, de nombreusesusines françaises sont position-nées sur la fabrication de molé-cules chimiques matures, poten-tiellement génériquables à courtet moyen terme ».Par ailleurs, si l’on exceptequelques projets emblématiquescomme celui de Genzyme à Lyon(69) – qui a investi plus de 100 M€

Stratégies

Actu Labo : Les menaces surles capacités de productionpharmaceutiques françaisesse sont-elles accrues ?Frédéric Thomas : Beaucoupde sites français sont dansune situation de grande fra-gilité. J’ai audité récemmentune cinquantaine d’usines.

On peut s’apercevoir que beaucoup d’entreelles sont positionnées sur des produits trèsmatures. Certains labos médiums fabri-quent aussi des produits OTC à très faibledifférenciation. Quant aux grands groupesinternationaux, ils exploitent en France dessites stratégiques, qui sont certes autant devitrines, mais leurs directions sont tout demême entrées dans des logiques de downsi-zing et de restructuration. GSK, par exemple,ne fait pas mystère de son intention d’écono-miser 1,7 Md£ sur le manufacturing. Il fau-dra bien faire des choix…

Actu Labo : Pour autant, ces enjeux sem-blent avoir été pris en compte...F. T. : Indéniablement, on commence à sepréoccuper des questions de production qui,il y a encore quelques mois, n’intéressaientpersonne. Il faut, par exemple, saluer l’en-trée de Sébastien Aguettant, le président duSPIS, au conseil d’administration du Leem,

qui va pouvoir porter les revendications desfaçonniers, notamment la mise en œuvre dufameux amendement Bolar. Des façonniersqui exploitent tout de même aujourd’huiprès de 75 usines en France !

Actu Labo : Quelles sont les réponses lesmieux adaptées à cette fragilisation ?F. T. : Incontestablement, la création declusters de production du type PharmaValleysur les régions Centre et Haute-Normandieou ce qui se prépare à Lyon, le regroupe-ment de ressources autour du pôle de com-pétitivité alsacien BioValley me paraissenttout à fait appropriés. Il faut impérativementque se dessinent des centres d’excellencequi mixent capacités de production etplates-formes de recherche appliquée. Maisces dernières doivent se consacrer à desprojets opérationnels, à de l’optimisation,pas à de la recherche fondamentale. Enrevanche, je ne crois pas du tout à l’intérêtdes mesures générales de dégrèvement fis-cal. Les pouvoirs publics et les collectivitésréussissent toujours à mettre en œuvre desexemptions de taxes lorsque des industriels– qui doivent tout de même se réjouir de lamort annoncée de la taxe professionnelle –engagent des investissements porteursd’emplois.

Propos recueillis par JCS

Lors des rencontres de Pole-pharma à Dreux, le 23 sep-tembre, le président du LeemChristian Lajoux, le députéJean-Pierre Door (à gauche)et Noël Renaudin, le prési-dent du CEPS (à droite), ontévoqué la compétitivité del’industrie pharma.

FRÉDÉRIC THOMASASSOCIATE DIRECTOR CHEZ ARTHUR D. LITTLE FRANCE

« BEAUCOUP D’USINES FRANÇAISES SONT FRAGILES »

BioIntelligence :une initiative…très attractiveRegroupant des acteurs depremier plan (Dassault Sys-tèmes, Ipsen, Servier, PierreFabre, Sanofi-Aventis, BayerCropsciences, le Genopole,l’Inria, l’Inserm), le pro-gramme BioIntelligence quivise à développer la premièreplate-forme mondiale d’ingé-nierie systémique dans lessciences de la vie, est l’exem-ple parfait d’une initiativemutualisant des compétencesmade in France. Elle bénéficied’une enveloppe de 116,2 M€

dont 46 M€ sont financés parOséo.

ENBREF

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dans un site de production de l’an-ticorps Thymoglobuline – ou deSanofi-Aventis en passe de recon-vertir son usine de Vitry-sur-Seine(94) – projet Biolaunch, 200 M€d’investissement –, la France estun piètre acteur sur le théâtreeuropéen de la bioproduction.« Heureusement, la France peuts’enorgueillir de ses capacitésdans le domaine du vaccin » cor-rige Jean-Luc Bélingard.Elle peut aussi se réjouir de pos-séder des sites de fabrication d’in-jectables performants, spécialisésdans l’insuline (Novo Nordisk àChartres, Eli Lilly à Fegersheim),mais inutile de se voiler la face,« nous accusons un retard impor-tant qui nous pénalise ».De même, l’environnement régle-mentaire – un domaine qui relèvedirectement de la responsabilitédes pouvoirs publics – n’est pastoujours le meilleur allié des pro-moteurs de l’attractivité française.« Les 35 heures agissent toujourscomme un chiffon rouge auxyeux des investisseurs » rappelleJean-Pierre Garnier. Par ailleurs –c’est une antienne bien connuedes industriels ! – ceux-ci déplo-rent le poids de la fiscalité (onzetaxes spécifiques non déductiblesrecensés…) qui s’abattraient surla filière.« La contribution de notre secteuraux plans médicaments 2004-2006 a été de 34 %, alors que nousne représentons que 22 % desdépenses de santé » s’insurgeJean-Luc Bélingard qui reconnaît

cependant que des progrès« majeurs » viennent d’être accom-plis.« Il semble que le caractère straté-gique de l’industrie pharmaceu-tique a été reconnu par lespouvoirs publics » se félicitent lesresponsables du G5 qui saluent lamise en route de mesures tels quele dispositif de crédits d’impôtaffectés aux entreprises innovantes« qui fait de la France du pointde vue fiscal l’un des territoiresles plus attractifs pour la R&D aumonde ».« Mais il faut aller plus loin » pré-vient Chris Viehbacher, le prési-dent de Sanofi-Aventis. Lesindustriels demandent ainsiqu’une partie des ressources dufutur grand emprunt soit allouéeau financement de l’innovationdans les sciences de la vie : le G5souhaite notamment qu’une partiede l’enveloppe soit destinée auxfameux Instituts hospitalo-univer-sitaires (IHU).Ces centres, qui seront probable-ment au nombre de cinq, « doi-vent favoriser nos activités de

R&D et aider le retour de noschercheurs qui avaient, faute demoyens, choisi d’exercer leurtalent à l’étranger » plaide Jean-Pierre Garnier.Les industriels réclament aussi desallégements fiscaux. En échange,ils proposent d’investir le montantéquivalent dans des projets indus-triels ou de recherche sur le terri-toire national. « De quoi favoriserla relocalisation d’activités »affirme Jean-Luc Bélingard.De même, reprenant ainsi l’unedes revendications des sous-trai-tants, ils demandent que la Francetranspose le fameux amendementBolar qui permet aux façonniersde commencer à produire des lotsde génériques avant la date d’expi-ration des brevets. « Aujourd’hui,nous ne pouvons pas être prêts àl’heure J et nous nous faisons dou-bler par des concurrents d’autrespays » se lamente SébastienAguettant, le président du SPIS(Syndicat professionnel des indus-tries sous-traitantes de la santé).Les chantiers sont ouverts…

Jean-Christophe Savattier

Actulabo - Novembre 2009 15

Le G5 exploite33 centres de R&DLe G5 emploie près de 11 000salariés affectés à la R&D etexploite aujourd’hui près de33 plates-formes de recher-che réparties sur l’ensembledu territoire français. Il repré-sente, au total, 2,5 Md€ dedépenses de R&D effectuéesen France.

ENBREF

Chris Viehbacher (Sanofi-Aventis), au côté de Jean-Pierre Garnier (Pierre Fabre) :« Les entreprises du G5 génè-rent plus de 2,5 Md€d’impôtset taxes. »

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16 Actulabo - Novembre 2009

Stratégies

«H istorique, fondateur,c’est un grand cru ! » :

le président du Leem ChristianLajoux et la petite quinzaine d’in-dustriels invités usaient volontiersdu superlatif à la sortie du trèsattendu Comité stratégique desindustries de santé (CSIS) qui s’esttenu le 26 octobre dernier sous lahaute présidence de NicolasSarkozy. « Nous nous sommesparlé franchement, sans languede bois » s’est ainsi félicité à chaudChristian Lajoux.Pour une fois, la grand-messen’aura donc pas déçu les fidèles.Des annonces précises et chiffréesont été dévoilées à l’issue de larencontre. Tout d’abord, un fondsd’investissement destiné aux bio-techs a été créé et doté de 130M€.Il sera abondé par le FSI (Fondsstratégique d’investissement) etpar les industriels. Le CSIS s’estengagé aussi à doubler la re-cherche partenariale dans le do-maine biomédical et ce, dans undélai de trois ans. Les industrielsont, dans cette perspective, pro-mis de doubler leurs engagementsdans ces partenariats avec les labosacadémiques pour atteindre unmontant annuel de 62,5 M€ en2012. En échange, les pouvoirspublics s’engagent à poursuivre lasimplification de l’organisation dela recherche et de la gestion de lapropriété intellectuelle. Une mis-sion délicate qui incombera àl’Alliance nationale pour les scien-

ces de la vie et de la santé (ANSVS)dont la création a été confirmée.Les façonniers ont été entenduspar les pouvoirs publics. Cédant àune revendication du SPIS(Syndicat professionnel des indus-triels sous-traitants de la santé),connue sous le nom d’amende-ment Bolar, le CSIS a fait sauter leverrou qui empêchait jusqu’alors

les sous-traitants de fabriquer surle territoire français des géné-riques avant l’expiration des bre-vets. Désormais, les laboratoirespharmaceutiques titulaires dudroit de propriété intellectuellesur un princeps pourront, sur labase du volontariat, octroyer à dessous-traitants le droit de commen-cer la fabrication et le stockage48 h avant la date fatidique. Unevraie révolution…Afin d’accélérer le développementde la bioproduction, l’Etat va éga-lement favoriser l’émergence « desites de classe mondiale qui per-

mettront aux entreprises inno-vantes de débuter la fabricationde lots cliniques ou commer-ciaux ».Autre annonce qui n’est pas pas-sée inaperçue, le CSIS a demandéau Laboratoire français de fraction-nement et des biotechnologies(LFB), détenu aujourd’hui à 100 %par l’Etat, d’ouvrir le capital de sa

filiale biotechnologique à des par-tenaires industriels et financiers.Cette ouverture du capital pour-rait intervenir dès 2010.Des industriels ont profité du CSISpour faire connaître leurs projets.Ainsi, le suisse Novartis a annoncéla création d’une importante plate-forme de recherche pré-cliniqueet clinique d’une cinquantaine dechercheurs qui s’implantera àRueil-Malmaison (92), où se trouvedéjà le siège social de la big phar-ma. Un grand cru, vraiment…

Jean-Christophe Savattier

Création d’unfonds biotechdoté de 130 M€,engagements enfaveur de labioproduction,réorganisationde la recherche :l’édition 2009 duComité stratégiquedes industriesde santé aparfaitementrépondu auxattentes desindustriels. Lesfaçonniers ontmême obtenul’applicationdu fameuxamendementBolar.

Le CSIS a tenu toutes ses promesses

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Le modèle de régulation du prix du médica-

ment à la française est-il contesté ?

A la fin des années 80, le climat intellectuel del’époque s’y prêtait. Les industriels brandissaient lescontre-modèles des systèmes allemands ou d’Europedu Nord fondés sur une plus grande liberté des prix.Le libéralisme était à la mode !Nous ne sommes plus dans cette logique. Le systèmefrançais a survécu à cette crise idéologique. Le débats’est déplacé sur des données techniques portant surles critères d’évaluation des produits et de reconnais-sance de l’évaluation thérapeutique. Je dirais mêmeque la régulation gagne du terrain…

Comment se caractérise cette progression ?

L’hôpital, où jusqu’alors dominaient les modèlesd’achat de gré à gré fondés sur le principe du moins-disant, se distingue en France par une interventioncroissante du régulateur public, notamment à traversles procédures dites de rétrocession.Mais c’est surtout à l’étranger que l’on observe unrecul de la liberté du prix du médicament au profit dela régulation. C’est notamment le cas en Allemagne oùen dépit de son caractère très décentralisé, le sys-tème de santé a intégré le concept de prix de réfé-rence.

Aux Etats-Unis, sous la pression citoyenne et celle dela nouvelle administration, la régulation gagne égale-ment du terrain. Au Royaume-Uni, la liberté des prixreste la règle mais le système est amoindri par l’appli-cation plus contraignante du PPRS (PharmaceuticalPrice Regulation Scheme), un dispositif qui condi-tionne l’évolution du prix du médicament au taux deprofit réalisé par les industriels de la pharmacie. Defait, nous assistons à un double mouvement deconvergence : les grands pays industrialisés adoptentdes procédures de régulation « à la française » et lesprix des médicaments princeps se rapprochent, d’unpays à l’autre.

Les génériques connaissent-ils une évolution

similaire ?

Non, autant le prix des produits princeps a tendanceà s’aligner sur un tarif moyen paneuropéen, autantle prix des génériques varie beaucoup d’un pays àl’autre, parfois de 30 à 50 %. Ce phénomène s’ex-plique par le poids des acheteurs sur ces marchéstrès concurrentiels. Dernièrement, aux Pays-Bas, lesgrands acheteurs ont lancé un appel d’offres auprèsde génériqueurs sur certaines classes thérapeutiquesen privilégiant le moins-disant, produisant un impor-tant mouvement déflationniste.

Le professeurClaude Le Pen,spécialiste reconnude l’économie dela santé, observeune montée enpuissance dela régulationpublique dans lemanagementdu prix dumédicament.Une montée enpuissance qui nes’effectue pasforcément audétriment desindustriels.

CLAUDE LE PEN,ÉCONOMISTE DE LA SANTÉ, PROFESSEUR À L’UNIVERSITÉ PARIS-DAUPHINE

Stratégies GRAND TÉMOIN

18 Actulabo - Novembre 2009

PRIX DU MÉDICAMENT :« Le régulateur prendra toujours le dessus sur l’acheteur »

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Actulabo - Novembre 2009 19

Ce genre de pratique peut-il se généraliser en

France et s’imposer en Europe, tous types de

médicaments confondus ?

Théoriquement oui, mais je n’y crois pas beaucoup.Car justement, le régulateur ne fonde pas le prix dumédicament sur le seul critère du moins-disant. Ilprend en compte bien d’autres dimensions, commela juste rémunération de l’innovation, l’attractivitédes territoires, l’emploi et donc la marge de l’indus-triel. Cette mission, qui prend un relief particulierdans un pays comme la France où subsiste une forteactivité de production pharmaceutique, conduit d’ail-leurs à des situations de tension, voire de conflit avecles acheteurs. Mais il me paraît évident que le régula-teur prendra toujours le dessus sur l’acheteur. Le prixdu médicament est un compromis, qui cherche àpréserver la solvabilité des acheteurs, l’intégrité desfinances publiques et à entretenir la flamme de l’inno-vation. Il intègre aussi des valeurs philosophiques etsociétales et donne beaucoup d’enseignements sur lerapport de nos sociétés à la vie et à la maladie.

Les tensions sur le financement des régimes

de santé public impacteront-elles fortement le

prix des médicaments ?

La volonté du citoyen de payer pour des médica-ments toujours plus efficaces et performants est…quasi-illimitée. On le voit bien, le budget de la santécontinue à augmenter, y compris en pleine crise éco-nomique. En France, l’objectif national des dépensesde l’assurance maladie (ONDAM) a été fixé entre 2et 3 % alors que le PIB devrait décroître sur la périodede 3 %. Les difficultés de financement des régimessociaux ne conduisent pas à rationner l’offre de médi-caments ni à baisser de manière autoritaire le prix

des boîtes ou à généraliser les déremboursements.Mais il est exact que le régulateur va se montrer beau-coup plus regardant sur l’évaluation de l’innovation.

Comment ce changement de paradigme va-t-il

se manifester ?

Les autorités d’évaluation ne vont plus se satisfairedes seuls indicateurs cliniques pour évaluer l’efficacitéd’un traitement. Elles devraient, de plus en plus, fon-der leurs avis sur des études post-lancement. Onpaiera toujours l’innovation mais de manière plusrestrictive. Au risque, sans doute, de sous-estimerl’efficacité et l’opportunité de certains médicamentstrès bien acceptés, voire plébiscités par les patients.

Ces derniers ne vont-ils pas manifester plus

bruyamment leurs souhaits ?

Je crois en effet que l’on peut pronostiquer la fin dupatient… passif. Les associations de patients vontentrer dans le jeu et sans doute s’opposer à toutepolitique de restriction de l’innovation. Au Royaume-Uni, on a déjà observé des mobilisations assez fortesdans le cadre de jury de citoyens. Les patients devien-nent une force émergente et il est probable que vonts’instaurer des jeux de pouvoir au cours desquels senoueront des alliances entre industriels et patientscontre l’Etat. Ces alliances ne seront pas figées et l’onpeut même assister à des rapprochements entrel’Etat… et les industriels lorsque les patients se mon-treront trop véhéments. Quoi qu’il en soit, le tempsdu dialogue exclusif entre les industriels de la pharmaet la puissance publique est révolu.

Propos recueillis par Jean-Christophe Savattier

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Stratégies

S anofi-Aventis,sous la hou-lette de son

fringant patron an-glo-saxon ChrisViehbacher, aengagé une pro-fonde mutationde son modèleé conomique .

« Il s’agit bien d’unevéritable révolution cultu-relle » résume cet observa-teur du monde de la phar-macie industrielle qui salueau passage les efforts con-sentis par l’équipe diri-

geante.« Le nouveau boss a décidé defaire bouger les lignes, commenteun analyste financier chez NatixiesSecurities, et de revenir sur cer-tains dogmes comme celui de lapréservation, coûte que coûte, del’ensemble des sites industriels etde R&D présents sur le territoirefrançais » qui constituait le credode Jean-François Dehecq.Les syndicats ne sont pas dupes.Ils ont compris que la cession del’usine toulousaine (formes liquideset pâteuses, 200 salariés) au façon-nier Unither, annoncée en débutd’année 2009, a donné le coupd’envoi d’un programme derestructuration industrielle qui nelaissera pas indemnes les capacitésfrançaises. « Nous pensons qu’au

moins deux sites de productionfrançais sont menacés » juge undélégué syndical CGT. Il est vrai quela quarantaine d’implantations(production et R&D compris)recensées ne laisse que l’embarrasdu choix. « L’éparpillement des uni-tés chimiques (9 au total) n’est pasun élément favorable et les pluspetites usines sont sur la sellette »note une source syndicale interne.Ainsi, il se dit que des menacesencore confusesplaneraient au des-sus des sites deMourenx (64) ou deSt-Aubin-les-Elbeuf(27), respective-ment spécialisésdans la productiond’acide valproïque et l’extractionde principes actifs.Deux autres usines, de médica-ments cette fois, pourraient faireles frais d’une éventuelle réorgani-sation : celles d’Amilly (45), dédiéeà la fabrication de produits OTC(environ 500 salariés), et celle deLisieux (14), spécialisée dans lafabrication des différentes formu-lations du Doliprane à l’attentiondu marché national.Interrogé sur un éventuel pro-gramme de cessions ou de ferme-tures pures et simples, ChrisViehbacher affiche une prudencede Sioux. Tout en indiquant qu’un« réalignement des capacités

industrielles, induit par l’antici-pation des changement de volu-mes » était à l’ordre du jour, leprésident de Sanofi affirme « qu’iln’y a pas de projet de fermeturede site français dans le pipe àcourt terme ».Cette position de principe n’em-pêche pas pour autant la bigpharma hexagonale… de faire leménage hors de son pré carré.Outre-Atlantique, notamment,

comme en témoignel’annonce cet été de lafermeture de son usi-ne de Kansas City(Missouri), une unitéformes sèches d’envi-ron 370 salariés dédiéeà la production de

l’anti-histaminique Allegra-D. Legrand manitou de Sanofi-Aventis,membre du G5 – le club regrou-pant les grands laboratoires phar-maceutiques français – sait qu’iln’aura jamais totalement les cou-dées franches pour ajuster les capa-cités sur le territoire français auniveau qu’il estimerait normale-ment requis.« Pour autant, il doit, comme laplupart de ses grands concurrents,affronter l’offensive de généri-queurs sur quelques-uns de sesproduits phares et la maturitéd’une partie du portefeuille pro-duits » affirme-t-on chez NatixisSecurities. La pression est en effet

20 Actulabo - Novembre 2009

Sanofi-Aventis, un

Plus granderéactivité, posturecommerciale plus

agressive : laViehbacher« touch »,

c’est aussi çaChris Viehbacher,le nouveaucapitaine deSanofi-Aventis, s’estengagé à réveillerla « belle endormie ».Une politique quipasse par unreformatage etpar des acquisitionsciblées dans lesbiotechnologies,la santé animaleet les génériques.

Page 21: Magazine Actu Labo Novembre 2009

Francis Carré, vice-présidentChimie Biotechnologie deSanofi-Aventis, pilote le pro-jet Biolaunch de reconver-sion de l’usine de chimiede Vitry-sur-Seine en sitede bioproduction.

montée d’un cran sur les équipesdu groupe français depuis la tom-bée dans le domaine public duPlavix, un anticoagulant développéavec Bristol-Myers Squibb (BMS)qui constitue sa seconde source derevenus (2,6 Md€sur un total de 27,6Md€).Elles ont réagi en pro-posant ces jours der-niers via Winthrop,une filiale de Sanofi,leur propre version générique. Afinde couper l’herbe sous le pied desgénériqueurs prêts à en découdre.« Plus grande réactivité, posturecommerciale et marketing plusagressive : la Viehbacher touch,c’est aussi ça » indique une sourceproche de la direction.Et l’équipe dirigeante va aussi ten-ter de décliner cette réactivité,« cette culture du résultat », au sec-teur de la R&D. Une R&D dont lesdysfonctionnements et la faiblecompétitivité, illustrés par l’échecde l’Acomplia (rimonabant) ontprovoqué l’éviction de Gérard LeFur, le prédécesseur de ChrisViehbacher. Transforming, tel estle nom de ce pro-gramme de réor-ganisationd e

la recherche qui va se traduire par laréduction du nombre de plates-formes de R&D, tant en Francequ’en dehors des frontières natio-nales.Ainsi, la cession de l’unité de R&D

de Porcheville (78),spécialisée dans lesétudes pré-cliniques,a été annoncée dèscet été. De même, ladirection a mis sur lemarché le site britan-

nique d’Alnwick (environ 170 per-sonnes dédiées au développementclinique de molécules candidates).Dans le même temps, Sanofi-Aventis va également procéder autransfert vers l’usine de Vitry-sur-Seine (94) – où le groupe mène untrès ambitieux programme d’inves-tissement de 200 M€dans les bio-technologies –d’une activitéde R&D eno n c o l o g i ea c c u e i l l i eaujourd’hui à

Montpellier (34). Ces mesuress’ajoutent naturellement au projetultérieur de regroupement surChilly-Mazarin (91) des plates-formes R&D de Bagneux (92), deRueil-Malmaison (92) et d’Evry(91).Pour faire bonne mesure, legroupe, qui depuis la nominationde Chris Viehbacher a déjà engagéprès de 6,2 Md€dans des acquisi-tions ciblées (Shanta Biotechnics,Helvepharm, 50 % de Merial), aannoncé le rachat de la biopharmfrançaise Fovea, un acteur très pro-metteur de l’ophtalmologie quis’appuie sur un pipe composé detrois produits respectivement indi-qués dans le traitement de laconjonctivite chronique, de la dégé-nérescence maculaire et du syn-drome de l’œil sec, qui fait dire àcertains que « Chris Viehbacherdémontre qu’il est possible, pardes accords pointus et bien fice-lés, de prendre d’intéressantespositions sur des marchés à fort

potentiel… sans dépenserdes fortunes !»

JCS

Actulabo - Novembre 2009 21

costume taille patron

Il n’y a pas deprojet defermeture

de sites françaisdans le pipe àcourt terme

Page 22: Magazine Actu Labo Novembre 2009

Stratégies

22 Actulabo - Novembre 2009

M ais où s’arrêtera-t-il ?Bernard Fraisse, lediscret patron de

Fareva, l’un des grands d’Europedu façonnage multi-produits(ménagers, cosmétiques et phar-maceutiques), collectionne depuisquelques mois les rachats de sitesindustriels.Prise de contrôle de la sociétéCoster, un opérateur turc spécia-lisé dans les shampoings et les gelsdouche, rachat d’Interfill, une usinedu groupe Henkel installée à St-Petersbourg et plutôt dédiée auxproduits ménagers, acquisitiond’une usine de cosmétiques appar-tenant à L’Oréal et implantée auPays de Galles, rachat d’une usineitalienne de Boehringer Ingelheimspécialisée dans les formes sècheset liquides et enfin, tout récem-ment, achat du site marseillais dugroupe belge Omega Pharma dédiéaux aérosols : c’est peu dire que lefaçonnier français fait feu de toutbois…Le « serial repreneur » obéit-il à unstrict réflexe compulsif ? La réponseest évidemment négative. Les diri-geants de Fareva observent depuisle début de leur aventure une ligneassez sélective : « Dans la pharma,par exemple, nous retenons dessites plutôt polyvalents, orientéssur les moyennes séries et pouvants’affranchir à terme d’une tropgrande dépendance commerciale

vis-à-vis de leur ancien proprié-taire » explique Bernard Fraisse.Dans les cosmétiques et les pro-duits ménagers, l’industriel françaisprivilégie aujourd’hui les prises departicipation majoritaire ou laconstitution de filiales communesavec des opérateurs locaux. Maisl’affaire ne coule pas toujours desource. « Le groupe a dû faire faceà de nombreux obstacles adminis-tratifs, indique Bernard Fraisse, no-tamment dans la constitution desdossiers relatifs à la législation surles monopoles ».Parfois, les négociations s’enlisent.Ce fut le cas dernièrement lorsqueFareva, très intéressé par les pers-pectives des marchés d’Amériquelatine, prit langue avec un indus-triel brésilien du secteur cosmé-tique au capital duquel il prévoyaitde s’installer en position domi-nante.« Dans un premier temps,nous avons eu du mal àmobiliser des financements.Dans un second, la dégra-dation de la performancefinancière de notre parte-naire, conséquence di-recte de la crise, nous aobligés à stopper in extre-mis les discussions »poursuit Bernard Fraisse.Mais ce n’était que partieremise ! Pas question pour l’in-dustriel français de renoncer à

Le façonnierfrançais Farevacollectionne lesreprises de sites.Opportuniste,très mobile etultra-réactif, legroupe pilotépar BernardFraisse ne donnepas dans l’achatcompulsif.Les usinessélectionnéesdoivent s’inscriredans un schémade développementsubordonné àune exigencesine qua non :la préservation del’indépendancede l’entreprise.

Fareva se façonne

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Actulabo - Novembre 2009 23

son rêve brésilien. Quelquessemaines après avoir trébuché aupays de la samba, Bernard Fraisseannonçait la constitution d’unefiliale commune avec l’argentinExal, un fabricant de conditionne-ment en aluminium. Cette JVdevrait prochainement exploiter...au Brésil une usine cosmétique

flambant neuve, dotée d’unecapacité de 200 millions

d’unités. Le projetr e p r é s e n t eplus de 20M€

d’ inves t i s -sement.« N o u savons mis àl’étude laduplicationde ce modè-l e avec cepar t ena i reargentin danstous les pays oùla qualité dusourcing n’est

pas conforme ànos standards de

qualité » souligne lepatron de Fareva.Pour autant, cet ama-teur de grands vins nes’attend pas à ce quel’exercice 2009 attei-gne le statut degrand cru. « Nousallons au mieux

afficher une facturation de725 M€ , au pire d’environ700M€ » prévient-il. Assez loin des750 M€ projetés. La faute enrevient aux retards déjà cités maiségalement à la dynamique des mar-chés qui s’est enrayée depuis l’au-tomne 2008.« Sur la partie cosmétiques etménagers, le recul de la factura-tion s’élèvera de15 %. Il ne pourrapas être compensépar la performancecorrecte de l’activitépharmachimie »annonce Bernard Fraisse. Dans cecontexte, l’objectif de grossirchaque année dans une fourchettecomprise entre 70 et 100 M€ n’estpas abandonné. Mais reste subor-donné à une ambition qui l’em-porte sur toute autre considération:préserver l’indépendance dugroupe. « Nous ne souhaitons pasnous adosser à un partenairefinancier. Nous sommes avant toutun groupe familial » réaffirme lepdg qui souhaite continuer plusque jamais à financer la croissancedu groupe via un endettement ban-caire modéré.« Nous avons de belles margesde manœuvre même s’il faut s’at-tendre à ce que notre rentabilitése dégrade légèrement. De nom-breux contrats d’externalisationde produits matures arrivent à

échéance. Et nos donneurs d’or-dre renégocient assez durement »reconnaît Bernard Fraisse.Afin de faire face à ce durcissement,Fareva se dote de nouvelles res-sources. « Nous avons recruté undirecteur financier, poursuit le pré-sident. Il aura pour mission derendre plus performante notreingénierie financière”.

Par ailleurs, Fareva vachercher à faire fruc-tifier son expertiseindustrielle. Passerd’une culture bigpharma à des pra-

tiques de sous-traitant pure playern’est pas toujours chose aisée. Et,de ce point de vue, remarque lepatron de Fareva, « certains de nossites doivent progresser”. Il envi-sage d’ailleurs de créer une forced’intervention « volante » rompueaux arcanes de la production indus-trielle ; elle viendra conseiller lesdirections des différentes usines.Dans cette attente, les équipes n’encontinuent pas moins de scruter lemarché : « Nous sommes en veillepermanente, sans doute davan-tage dans les pays d’Europe del’Est, notamment en Russie, et dansles pays d’Amérique latine »indique Bernard Fraisse qui reven-dique un attachement farouche àson fief ardéchois, « là d’où tout estparti… ».

Jean-Christophe Savattier

Il fauts’attendre à une

dégradationde notre

rentabilité

un petit empire

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Le Médiascope

Le business pharma sous l’œil du Médiascopeactulabo

LE MÉDIASCOPE ACTU LABO LEXISNEXIS EST ÉGALEMENT DISPONIBLE EN LIGNE

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Tous les trimestres, Actu Labo et LexisNexis analyseront la visibilité médiatique des 50 plus grands laboratoires pharmaceutiques mon-diaux. Les consultants du pôle Sciences de la Vie de la société LexisNexis utilisent une technologie d’analyse sémantique pour filtrerplus de 8 000 titres de la presse internationale anglophone et identifier les articles qui commentent l’actualité des big pharmas.Ce premier classement est réalisé en dénombrant les articles dédiés à chaque laboratoire (nom cité dans le titre ou trois fois dans letexte) et publiés entre le 15 juin et le 15 septembre 2009. La prochaine édition intègrera un filtre supplémentaire, la tonalité de l’infor-mation, afin de dénombrer les positifs, négatifs ou neutres.

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Le Médiascope

L’ analyse des journauxanglophones parus cetété prouve que l’actualité

a été riche chez GSK et Pfizer, len°1 mondial talonnant en nombred’articles l’ex-n°2 (désormais rétro-gradé à la fois en raison de la fu-sion Merck-Schering-Plough, de laprogression des deux suisses et del’affaiblissement de la livre ster-ling).L’entrée de GSK au capital du labo-ratoire indien Dr. Reddy’s anaturellement suscité un nombreimportant d’articles dédiés dansla foisonnante presse du sous-continent (lire l’encadré ci-

contre). Mais d’autres opérations,comme le rachat du laboratoire despécialités dermatologiques Stiefel,ont aussi dopé l’intérêt des médiaspour la big pharma britannique.De même, la menace de pandé-mie mondiale de grippe a conduit

les journalistes à s’intéresser auxopportunités offertes par cettecrise sanitaire potentielle.Un intérêt qui a directementconduit à la production d’articlesconsacrés aux annonces faites parGSK d’accroissement de ses capa-

GSK vole la vedetteà Pfizer

LES BIG PHARMAS DONT ON PARLE LE PLUS DANS LA PRESSE (1)

1- GSK 52842- PFIZER 52643- LILLY 31864- Sanofi-Aventis 31465- Novartis 31156- AstraZeneca 26257- Schering-Plough 21458-Wyeth 20979-Merck & Co. 202210- Amgen 187311- BMS 185612- Abbott 169513- Teva 168514- Roche 167515- Johnson & Johnson 155116- Genentech 138217- Biogen 1187

18- Genzyme 96419- NovoNordisk 85320- Takeda 85221- Astellas 73722-Merck KgaA 66323- Boehringer Ingelheim 61724- Gilead 59925- Shire 48026- Allergan 44827- Solvay 42028-Watson Pharmaceuticals 39829- Alcon 38630- CSL 36331- Daiichi 34732- King Pharmaceuticals 32533- Eisai 28934- Baxter 284

35- Forest 25636- Lundbeck 25237- Nycomed 24438- Bayer-Schering Pharma 17039- Chugai 13840-Mitsubishi Tanabe 11841- Procter & Gamble Pharma 11542- Otsuka Pharmaceuticals 10143- Actavis 7344- Pierre Fabre 6245- Servier 5946-Mundipharma 4147- Stada 3848- UCB Pharma 2749-Menarini 1450- Ratiopharm 13(1) Nombre d’articles relevés dans la presse anglophone

En tête de notrepremier classementActuLabo/LexisNexis,fondé sur le volumed’articles dédiés,parus dans la presseanglophone entrele mois de juin etcelui de septembre,le britannique GSK, quiprofite d’une actualitéparticulièrement riche.Il est talonné par Pfizer.

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cités de production du Relenza,l’un des seuls traitements disponi-bles – avec le Tamiflu – de lagrippe A.Pfizer apparaît, pour sa part, ausecond rang de la visibilité, quiprofite de l’effet de « traîne »médiatique suscité par la finalisa-tion de la fusion opérée avecWyeth. Est-il utile de rappeler quele n°1 mondial a acquis son com-patriote, au mois de janvier der-nier, pour la coquette somme de68 Md€ ?Les différentes étapes de cettemégafusion ont évidemment rem-pli, toutefois à des degrés divers,les colonnes de lapresse d’expres-sion anglaise. Maiscette success storycapitalistique n’estpas le seul fil con-ducteur de son in-térêt.Les médias n’ontpas manqué de relever la farami-neuse amende de 2,3 Md$ infli-gée à Pfizer pour avoir illégale-ment fait la promotion de médica-ments pris en grippe par la FDA.Dans la ligne de mire des juges,le Bextra, un anti-inflammatoirede la famille des Coxx 2, concur-rent du Vioxx. Ces médicamentsdevaient tous être retirés desréseaux de distribution mais Pfizera tardé à se plier aux injonctions.De quoi faire couler de l’encre etnoircir du papier…Des articles à connotation néga-tive ont également fleuri dans plu-sieurs publications américaines,suite à la décision de la directionde Pfizer de reporter sine die l’ou-verture d’une plate-forme biotechsur le campus de San Francisco(Mission Bay Campus). Une volte-face manifestement vécue commeun camouflet par les autoritéslocales.

La troisième place de Lilly dans cepalmarès de la visibilité est égale-ment due à beaucoup d’articles àconnotation négative. C’est évi-demment le plan de restructura-tion annoncé par la big pharmaet prévoyant la suppression de5 500 emplois dans le monde quia généré le buzz médiatique leplus intense. La firme d’India-napolis, qui n’avait pas été jus-qu’alors aux avant-postes dudonwnsizing pratiqué allégre-ment par ses concurrents a, eneffet, décidé préventivement desupprimer 14 % de ses effectifsd’ici à la fin 2011 pour une éco-

nomie annuellede 1Md$.Quelques semai-nes plus tôt, lapresse économi-que et spécialiséeavait relaté la bellep e r f o r m a n c efinancière de la big

pharma dont le résultat net a pro-gressé de 21 % au second trimes-tre… Ces nouvelles n’ont pastotalement réussi à éclipser l’an-nonce de l’approbation par la FDAdans quatre indications del’Alimta, un traitement du cancerdu poumon non à petites cellulesdéveloppé par Lilly.En quatrième position de ce clas-sement figure le groupe françaisSanofi-Aventis qui profite naturel-lement de la réputation et del’aura, dans les milieux d’affaires etla presse anglo-saxonne, de sonnouveau patron, Chris Viehba-cher. Mais le groupe a lancé der-nièrement un certain nombred’initiatives (acquisitions, contratsvaccins réalisés par sa filiale vac-cins Sanofi Pasteur) qui n’ont pasmanqué d’alimenter le buzz surle papier comme sur la toile.

La rédaction d’Actu Labo

Les médias n’ontpas manqué de

relever lafaramineuse

amende de 2,3 Md$infligée à Pfizer

Le 15 juin, la presse indienne a largement rapporté lasignature d’un accord de partenariat entre le deuxièmelaboratoire du pays, Dr. Reddy’s, et le britannique GSK.Aux termes de celui-ci, GSK distribuera une centaine deproduits du portefeuille et du pipeline de Dr. Reddy’sLaboratories sur des marchés émergents (Amériquelatine, Moyen-Orient, Asie-Pacifique et Afrique). Cestraitements (cardio-vasculaires, diabète, oncologie, gas-tro-entérologie…) continueront toutefois d’être fabriquéspar le laboratoire d’Hyderabad.

Le 18 septembre, le news The Economic Times évoquaitles discussions en cours pour l’entrée de GSK au capitalde Dr. Reddy’s : la somme de 150 M$ était avancée pourl’achat par le britannique de 5 % des actions de l’indien.Le 7 octobre, dans le même journal, les choses se préci-sent. On parle d’une prise de participation de 20 % dansDr. Reddy’s Holding, qui détient 23,2 % du capital de Dr.Reddy’s Laboratories : ce qui, au final, confère bien àGSK une participation d’environ 5 %. Le ticket d’entrée asimplement un peu augmenté, à 165 M$. Rappelons queDr. Reddy’s veut porter son CA de 1,37 Md$ à 3 Md$ àl’horizon 2012-2013.

LE BUZZ DE GSKCHEZ DR. REDDY’S

actulabo

Hyderabad

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28 Actulabo - Novembre 2009

L’ usine Lilly de Fegersheim(67) est une imposanteunité industrielle, « qui

a déjà connu plusieurs vies enune seule » explique Marie-Antoinette Klein, la responsablecommunication d’un établisse-ment déployé aujourd’hui sur plusde 9,2 ha de bâti. En effet, depuissa construction en 1967, le site,qui emploie 2 000 collaborateurs(45 % de l’effectif en production,31 % de cadres) dont1 800 en CDI, s’estadapté à toutes lesmutations que lui af a i t conna î t re l amaison mère au gréde ses revirementsstratégiques. « C’estune véritable usine-caméléon » disent d’elle les diri-geants de la big pharma. Ainsi,Fegersheim a-t-il successivementproduit des capsules, des cosmé-tiques, notamment des maquil-lages – lorsque Lilly s’était entichéde la société Elisabeth Arden avantde se raviser...–, ainsi que desmédicaments destinés aux mar-chés de la santé animale. Ce n’estqu’au début des années 90 quel’usine prend résolument le capdes injectables et des produits lyo-

philisés, et notamment des injecta-bles destinés aux marchés de l’in-suline. « Le site alsacien produit etconditionne plus de 175 millionsd’unités » précise Marie-AntoinetteKlein, « près de 95 % sont des insu-lines dont près du quart condi-tionnées en stylos injecteurs àusage unique. »Mais l’usine n’a pas cantonné sesproductions à ce seul segment.« Nous conditionnons aussi des

hormones de crois-sance humaine(Humatrope), del’hormone parathy-roïdienne, des trai-tements contrel ’ o s t é o p o r o s e(Forsteo) et des anti-cancéreux sous

forme de cartouches, de stylos oude flacons qui sont distribuésdans une centaine de pays. »Parmi les anti-cancéreux vedettesfabriqués en A l sace f i gure ,notamment, l’Alimta, un traite-ment du mésothéliome, le terri-ble cancer de la plèvre, notam-ment provoqué par l’exposition àl’amiante.« C’est très simple, Fegersheim, quiest probablement le plus impor-tant site européen de production

d’injectables, est incontestable-ment la première usine Lilly aumonde » confirme la porte-parolede la direction. Et elle doit cetteposition éminente à une politiqued’investissement plus que soute-nue. Près de 300 M€ont été inves-tis sur le site entre 1992 et 2002 etprès de 280 M€ pour les seulesannées 2003-2009.Sur la période, ont ainsi été réali-sés l’accroissement de la capa-cité énergétiques et des fluides,l’extension des activités logistiquesainsi que d’importants investisse-ments capacitaires. Dernièrement,Lilly a poussé les murs de son labo-ratoire de microbiologie (environ1 000m2 supplémentaires) et aussirevu ses installations dédiées à laréception de marchandises. En2011 et 2012, de nouveaux projets

En direct des usines

L’usine Lilly deFegersheim se situedepuis sa créationau centre dudispositif industrielde la big pharmaaméricaine.Elle a épousé,au fil du temps,toutes ses décisionsstratégiques pourdevenir aujourd’huile plus importantsite européende productiond’injectables stériles.

La progression dudiabète dans les

pays industrialiséset émergentsest un facteurtrès important

de croissance denos productions

Fegersheim, Lilly affichedans l’injectable

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Actulabo - Novembre 2009 29

sont annoncés en plus desquelque 10 M€ qui sont engagéschaque année de manière récur-rente afin de préserver « la qua-lité de l’outil industriel ».Ainsi, 10 M€vont être affectés à larénovation de certaines zones deconditionnement,5 M€à une nouvellezone de formulationd’insuline et 15 M€à un programme derénovation d’uneunité de production.« Nous sommes aujourd’hui dansdes logiques assez tendues, la pro-gression du diabète dans lespays industrialisés et émergentsest évidemment un facteur trèsimportant de croissance de nosproductions » analyse Marie-Antoinette Klein, qui prédit que le

site pourrait atteindre, voire dépas-ser en 2009 les 180 millions d’uni-tés produites. D’autant que lademande pour les hormones para-thyroïdiennes est, elle aussi, assezforte et devrait susciter « une mon-tée en puissance de ces fabrica-

tions ».Naturellement, unetelle tradition d’ex-cellence industriellene se bâtit pas sansune très forte poli-tique de ressources

humaines. « L’usine de Fegersheimest une sorte de laboratoire et demodèle social qui n’a sans doutepas beaucoup d’équivalents enAlsace » avance ainsi la porte-parole de Lilly. Les chiffres-clés rela-tifs à la politique RH engagée sur lesite sont éloquents. Près de 6 %

de la masse salariale – 8 %, cer-taines années – est en effet affectéeà la formation. Les collaborateursde l’usine bénéficient d’uneimpressionnante palette de ser-vices à la personne, dont ces pres-tations très appréciées, entreautres, de… repassage ou de gara-giste, qui permettent de s’affran-chir de nombreuses tâchesdomestiques.Et le concept de suppression depostes reste – encore – tabou.« En 2006, lorsqu’une importanteligne d’injectables a été stoppéepour travaux, près de 500 per-sonnes ont été envoyées en forma-tion avant de retrouver leur poste»se souvient Marie-Antoinette Klein.Ce vernis social résistera-t-il auplan de réduction des effectifs quia été arrêté par le groupe ? Celui-

L’usine deFegersheim estune sorte de

laboratoire et demodèle social

e sa suprématie

Les chiffres-clésde Lilly FegersheimL’usine emploie près de 2 000salariés. Environ 50 % de l’ef-fectif est au moins de niveaubac + 2. L’âge moyen des sala-riés est de 38 ans avec uneancienneté moyenne de 11ans. Particularité : l’usine gèrela conformité réglementairepour la centaine de payslivrés… et près de 40 languesdifférentes pour le condition-nement des lots dont l’afrikaa-ner, le japonais, le thaï et lehurdu.

ENB

REF

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30 Actulabo - Novembre 2009

ci, anticipant d’importantes pertesde CA dues à la fin de l’exclusivitédes brevets protégeant le Zyprexa(traitement de la schizophrénie)et l’antidiabétique Byetta, a en effetannoncé en septembre dernier lasuppression de 5 450 postes dansle monde. Le programme permet-tra d’ici à 2011 de ramener à35 000 le nombre de salariés de labig pharma. A l’heure où nousécrivons ces lignes, le sort réservéà l’usine n’était pas connu. Maisparions que l’usine-caméléon deFeger-sheim saura une nouvellefois traverser – et sans trop decasse sociale – ce passage critique.

L’aura de Lilly Fegersheim se mesure également à l’impactde son activité sur celle de ses fournisseurs privilégiés. Ainsi,c’est à la demande de la big pharma que la société Nypro aimplanté en Eure-et-Loir une unité de fabrication de compo-sants de stylos injecteurs. Plus de la moitié des pièces desti-nées à l’usine de Fegersheim sont fabriquées sur ce sitedepuis cette année. Par ailleurs, c’est aussi suite aux com-mandes de Lilly en Alsace que Rexam a transféré à la Verpil-lère (38) des activités américaines. L’usine Rexam a été ac-créditée pour la composition d’un nouveau stylo injecteur.L’investissement est évalué à 12 M€ et génèrera la créationd’une cinquantaine d’emplois. La big pharma a aussi contri-bué à un important investissement réalisé par Catalent à

Bruxelles (remplis-sage de seringuesstériles). L’essentielde la production desolvants destinés àune hormone decroissance sera ainsiréalisé sur ce site àpartir de la fin 2009.

UN PUISSANT GISEMENT DECROISSANCE POUR LES FOURNISSEURS

Jean-Christophe Savattier,envoyé spécial à Fegersheim

En direct des usines

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V énérable entreprise familiale créée par l’arrière-grand-père de l’actuel pdg Philippe Truelle, CDM

Lavoisier, spécialisé dans la production de formes sté-riles injectables, s’inscrit résolument dans une perspec-tive de développement capacitaire.Le laboratoire, qui prépare et conditionne de la mor-phine, de l’atropine, du glucose, du chlorure desodium et de l’eau purifiée (PPI) sur son site industrielde la Chaussée-St-Victor, près de Blois (41), vient ainside se doter d’une ligne de fabricationd’ampoules plastiques stériles BFS(Blow-Fill-Seal) en cours de qualifica-tion. Celle-ci va venir compléter les capa-cités actuelles en flacons et ampoulesverre et poches. « Sur l’année 2008,nous avons produit 30 millions d’unités (22 millionsd’ampoules verre et 8 millions de flacons), soulignePhilippe Truelle. Avec l’ajout de ces capacités BFS(près de 3 M€d’investissement), nous devrions mon-ter à environ 50 millions d’unités. »Selon les dirigeants du laboratoire familial, « il s’agit dese positionner davantage sur les marchés hospita-liers qui représentent déjà 20 % de la facturation ; lesampoules BFS (5,10 et 20 ml) sont des produits trèsprisés par les acheteurs à l’hôpital pour des raisonsde coût ». Il n’est évidemment pas question d’aban-donner le marché de l’officine, qui représente lesdeux tiers d’un chiffre d’affaires de 11 M€,« d’autant, poursuit Philippe Truelle, que ce segmenta connu une forte progression grâce au développe-ment de l’hospitalisation à domicile et sur lequel

nous avons acquis des positions dominantes ». CDMLavoisier se définit avant tout comme un fabricant etun conditionneur de produits propres : « La sous-trai-tance ne représente que 7 % du CA. Nous sommesfréquemment sollicités par des confrères, notam-ment pour des petites et moyennes séries qui consti-tuent notre savoir-faire industriel, mais nous n’avonspas l’intention de pousser davantage les feux sur lesmarchés du façonnage » affirme ainsi Philippe Truelle.

Ce dernier s’enorgueillit d’un porte-feuille déjà bien garni (40 produits, 120références) que la nouvelle offre BFS,composée notamment des chlorures desodium et de potassium, va étoffer.« L’un des enjeux de ces prochaines

années sera davantage celui de l’export » prévientle pdg, qui souhaite rapidement aller bien au-delà dela modeste part actuelle (2,5 %) des ventes réaliséeshors France. « Les zones cibles sont l’Afrique du nord,l’Amérique latine et l’Asie du sud-est où nous dési-rons signer des accords de distribution avec des opé-rateurs locaux, poursuit Philippe Truelle, qui souhaitedevenir également un véritable spécialiste des pro-duits contre la douleur. » Ces perspectives incitentles dirigeants, qui décidément n’ont pas froid auxyeux, à envisager une nouvelle extension capacitaire.Philippe Truelle nous confirme ainsi qu’il envisage dedoubler la surface de l’usine (7 800 m2) pour accueil-lir, sans doute à l’horizon de 2011 ou 2012, uneseconde ligne de fabrication d’ampoules BFS ainsique d’autres projets… JCS

Le fabricant blésoisde formes stérilesinjectables vientd’investir 3 M€

dans une lignede fabricationd’ampoules BFSet envisage déjàde doubler lacapacité de sonusine de 7 800 m2.Le laboratoireveut renforcerses positionsà l’hôpital et surles marchés export.

Avec l’ajout descapacités BFS,nous devrions

monter de 30 à 50millions d’unités

CDM Lavoisier va doubler à Blois

Les chiffres-clésde CDM LavoisierLe groupe emploie 110 per-sonnes, dont 97 à la Chaus-sée-St-Victor (41), et afficheun CA de 11 M€. Le capital estentièrement détenu par lafamille fondatrice.

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«D e centre de coût,nous sommesdevenus centre

de profit » : Stéphane Guisado,directeur de l’usine Recipharm deFontaine-lès-Dijon, résume d’uneformule la transition que sont entrain de vivre les quelque 210 sala-riés de cette unité passée au 1er

janvier de cette année des mainsdu belge Solvay à celles du façon-nier suédois.Depuis cette date, il a fallu appren-dre à raisonner en terme de chif-fre d’affaires à réaliser et non plusde budget à respecter. Et intégrer,pour Stéphane Guisado, toutes lesobligations que comporte la vied’un patron de PME. Celles-cicomprennent des tâches aupara-vant assurées par le siège, commel’établissement des bulletins depaie et la tenue de la compta-bi l i té, mais aussi les relationssociales, comme les réunions ducomité d’entreprise et celles ducomité d’hygiène, sécurité etconditions de travail.En fin d’année, le directeur géné-ral de Recipharm Fontaine SAStable sur un CA de 32 M€. Unobjectif raisonnable pour unpremier exercice où il a fallu s’ac-

commoder de l’arrêt de la fabri-cation des comprimés deLipanthyl 145 mg : ceux-ci étaientformulés à partir d’une technolo-gie de nanonisation brevetée parElan, qui n’a pas été transférée àRecipharm. La baisse du volumequi s’en est suivie a eu pourconséquence de ramener la pro-duction à 740 millions de vrac(comprimés et gélules) en 2009.Stéphane Guisado a plusieurschantiers à mener de front. Celuide la mutation d’un modèled’usine intégrée à celui de sitemulti-clients n’est pas le moindre.Les capacités de production deFontaine-lès-Dijon sont encoredédiées « à 90 % », souligne-t-il,au fénofibrate, dontle Lipanthyl (baptiséTriCor lorsqu’il estdestiné au marchéaméricain), l’hypo-lipémiant vedettede Fournier devenul’un des piliers de l’offre thérapeu-tique de Solvay.Mais le contrat pluriannuel defaçonnage signé par Recipharmavec l’ancien propriétaire belge,qui va très prochainement deve-nir américain avec le rachat pro-

grammé par Abbott, aura unterme. D’ici à cette date, il faudrase préparer à une éventuelleremise en compétition des four-nisseurs en allant chercher de

nouveaux clients,tâche qui incombeaussi bien au groupequ’à Stéphane Gui-sado.A Fontaine, les capa-cités de production

disponibles sont réelles. Moins dela moitié est actuellement mobi-lisée (43 % en vrac et 56 % enconditionnement) et « le tauxd’utilisation optimal de nos équi-pements est de l’ordre de 80 à90 % » calcule Stéphane Guisado.

En direct des usines

De Fournier àRecipharm, enpassant par Solvay,l’usine de formessèches del’agglomérationdijonnaise aura eutrois propriétairesdifférents en moinsde quatre ans.Mais le dernierchangement estle plus marquant :d’usine intégréed’une middlepharma, le site estdevenu celuid’un façonnierà la recherche denouveaux clients.

De centrede coût, nous

sommes devenuscentre de

profit

A Fontaine-lès-DijonRecipharm achève sa

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Actulabo - Novembre 2009 33

En théorie, le site de Fontainepourrait produire 1,7 milliard decomprimés et de gélules et condi-tionner 185 millions de blisters.Les atouts sont nombreux : ce sitemoderne de 9 ha, qui comprend12 500 m2 de surface de produc-tion sur trois niveaux et un cen-tre de stockage de 9 500 m2, faitl’objet d’investissements réguliers.Il a d’ailleurs été audité avec suc-cès à trois reprises par la FDA, ladernière fois en 2006.L’usine fournit déjà des géné-riques du Lipanthyl aux labora-toires Fournier. La production demédicaments génériques est, pourFontaine-lès-Dijon, une des pos-sibilités de diversification.

On conviendra que nul n’estmieux placé pour fabriquer lacopie du médicament que le sitequi produit 230 présentations duprinceps.Deux autres médicaments deslaboratoires Fournier, destinés àla sphère urologique, sont fabri-qués à Fontaine-lès-Dijon : le trai-tement de l’incontinence uri-naire Driptane (oxybutynine) etTadenan, un extrait du prunierd’Afrique indiqué pour les trou-bles urinaires liés à une hyper-trophie bénigne de la prostate ;en son temps, il avait été la molé-cule vedette des laboratoiresDebat. Et également le Tanatril(imidapril), un IEC commercialisé

par Solvay, ainsi que la tétrabéna-zine (Xenazine/Nitoman), indi-quée pour le traitement de lamaladie d’Huntington, dont l’ir-landais Cambridge Laboratories a

Le feuilleton de la vente de la pharmacie du groupe belgeSolvay, ancien propriétaire du site dijonnais devenu, le 1er

janvier, son principal client, a connu son épilogue le 27septembre. L’acquéreur est l’américain Abbott, 12e labora-toire mondial avant ce deal, qui va débourser 5,2 Md€

(7,6 Md$ à l’échange fin septembre) pour récupérer no-tamment les différentes présentations du fénofibrate(511 M€ de CA pour Solvay en 2008, sur des ventes totalesde 2,7 Md€).En décembre 2008, la FDA avait approuvé pour les Etats-Unis Triplix, un fénofibrate de nouvelle génération déve-loppé par Solvay et Abbott, qui co-promeuvent aussiSimcor, un traitement lipidique combinant simvastatine etniacine. Rappelons, enfin, que Solvay a licencié Abbott pourla commercialisation aux Etats-Unis du TriCor, le fénofi-brate hérité des laboratoires Fournier. C’est donc en toutelogique que les Américains ont mis la main sur un labora-toire intimement lié à leur stratégie.

LE PRINCIPAL CLIENT DE RECIPHARMFONTAINE DEVIENT ABBOTT

n,a mutation

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34 Actulabo - Novembre 2009

En direct des usines

cédé très récemment les droits au canadien Biovail.Sur 210 salariés, l’unité dijonnaise n’en affecte quele tiers à la production ; un autre tiers est dédiéaux fonctions support (services administratifs ettechniques, contrôle de gestion, ressourceshumaines, relations avec les clients).Le dernier des tiers de l’effectif se répartit entreun laboratoire de contrôle qualité d’une trentainede personnes, habilitées à procéder à des contrôlesphysico-chimiques et microbiologiques, et un dépar-tement logistique qui emploie 35 collaborateurs.Amine Tahiri (ci-contre) est le patron de cette supplychain, qui gère des expéditions de médicaments

dans le mondeentier. « Nous

l i v r o n s200 000un i t é spar jour

dans 80 pays » explique ce pharmacien de formation.Employés de la production, des services logistiquesou du laboratoire de contrôle sont devenus enquelques mois de vrais sous-traitants. L’intégration augroupe Recipharm, un intervenant qui compte dé-sormais dans le monde du façonnage pharmaceu-tique, leur donne assise et crédibilité pour décrocherde nouveaux clients.

François-Xavier Beuzon

L’usine emploie 210 personnes sur son sitede Fontaine-lès-Dijon, au nord-est de l’agglo-mération dijonnaise. Depuis le 1er janvier2009, elle appartient au groupe suédoisRecipharm, entièrement dédié à la sous-traitance pharmaceutique. Ce dernier pos-sède 8 sites de production en Europe, dont 2en France, et emploie 1 150 personnes pourun CA de 154 M€ (chiffres 2008).

CHIFFRES-CLÉS DE RECIPHARM

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I l y a quelques semaines, Atlantic Bio GMP (ABG) acommencé la production des premiers lots de vec-

teurs viraux destinés à un essai clinique de phase I/IIpour le traitement de l’amaurose congénitale deLeber, une maladie orpheline qui condamne lesmalades atteints à la cécité. Cet essai,conduit par le CHU de Nantes, devraitdébuter sur une petite dizaine depatients au mois d’avril prochain. « Laphase de production s’étend sur septmois, indique Frédéric Dehaut, direc-teur d’ABG. Puis nous procéderons à un contrôlequalité de deux mois. Ensuite seulement, les trai-tements seront administrés au patient pour l’essaiclinique. » Cette première participation à un essaide thérapie génique devrait en appeler d’autres. Les

promoteurs d’ABG, service qui dépend del’Etablissement français du sang (EFS), restent trèsprudents sur les échéanciers. Potentiellement, laplate-forme de St-Herblain (44) est capable de four-nir des lots cliniques pour plusieurs études de phaseI/II en prévision : elles concernent prioritairementdes maladies orphelines (maladie de Crigler-Najjar,leucodystrophie métachromatique, maladie deCanavan), en attendant de possibles applications à

des pathologies à forte prévalence. « Mais il n’estaujourd’hui pas question de fournir des lots pourdes essais de phase III, précise Frédéric Dehaut. Nousne sommes pas équipés pour cela et nous transmet-trons le témoin à des unités capables de le faire. »

Issu du monde académique, ABG estdimensionné pour une phase de scaleup, qui se situe à mi-chemin entre la pail-lasse du laboratoire et une production àvocation industrielle.La plate-forme a pris livraison au mois

d’avril de ses locaux de St-Herblain, en banlieue deNantes (44). Le chantier de ce bâtiment de 1 285 m2

(1 800 m2 avec les zones techniques à l’étage) a étépiloté jusqu’à son terme par la société nantaise CerisIngénierie avec le concours de sa société sœur Elix,en charge de la programmation, et du cabinet d’archi-tectes Topos.La gestion des circulations au sein de la plate-formea représenté l’un des points délicats de ce site sensi-ble, qui devait garantir deux niveaux de sécurité :d’une part, un empoussièrement contrôlé (classeB), d’autre part, un haut degré de confinement (P3),en raison du caractère pathogène élevé de certainsvirus manipulés.Pour répondre à ce double besoin, Ceris Ingénieriea conçu et mis en œuvre un dispositif associant deuxlogiques : le principe de « marche en avant », avecune disposition particulière des salles, et la gestiondes flux « propre/sale », grâce à une maîtrise très finedes gradients de pression d’une zone à l’autre, viades sas successifs. « Nous n’avions aucune référencede réalisation. Nous avons dû défricher et notreexpérience n’a pas été de trop pour traduire lebesoin de l’EFS » résume Pascal Giraudeau, le direc-teur commercial de Ceris Ingénierie.

François-Xavier Beuzon

Atlantic Bio, les vecteurs virauxen version scale up

Les chiffres-clésd’AGPLa plate-forme de productionde vecteurs viraux d’AtlanticBio GMP (ABG) a nécessité uninvestissement de 5 M€. Lesprincipaux financeurs sontl’EFS (20 %), l’Associationfrançaise contre les myopa-thies (17,2 %), les collectivitéslocales et l’Union européenne(41 % au total).

ENB

REF

A St-Herblain (44),l’unité de productionde vecteurs virauxrecombinantsAtlantic Bio GMPs’apprête à fournirdes lots cliniquespour plusieurs essaisen préparation dethérapie génique.Une phase de scaleup entre la paillassedu laboratoireet la productionindustrielle.

La phasede production

s’étendsur sept mois

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36 Actulabo - Novembre 2009

A Lingolsheim (67), àquelques encablures ducœur de ville strasbour-

geois, se niche en milieu urbainl’usine de fractionnement dugroupe Octapharma (8 000 m2 debâti), le numéro trois mondial dumarché des médicaments dérivésdu plasma (MDP).« Le groupe exploite cinq usinesdans le monde, à Vienne (Au-triche) – où se situe le berceau his-torique du groupe (ndlr) –, àStockholm (Suède), à Springe(Allemagne), au Mexique et àLingolsheim. Et ce dernier site estle plus rentable ! » avance avecgourmandise Patrick Selosse, ledirecteur de l’usine et l’un desinventeurs « historiques » de cer-tains procédés de purification etd’ultrafiltration parmi les plusréputés au monde… Depuis lareprise de l’usine en 1999, qui était

exploitée par Centeon – suite àl’arrêt de l’exploitation du fraction-nement du plasma par l’Etablis-sement français du sang (EFS) –,que de chemin parcouru !« Au moment du rachat, cetteusine ne disposait plus que de 80salariés, nous employons aujour-d’hui 350 collaborateurs » com-mente le directeurde l’usine qui affiched’emblée la couleur.« Entre 2010 et 2014,près de 80 M€ vontêtre consacrés àl’optimisation denos procédés et à l’augmentationde nos capacités de fractionne-ment qui devraient atteindre àl’issue du projet le million de litrescontre 600 000 litres aujour-d’hui. »Le site alsacien d’Octapharma estdédié à la fabrication de trois

grandes familles de protéines : lesfacteurs de coagulation (VIII et IX)administrés notamment aux hémo-philes, les immunoglobulinesindiquées dans le traitement decertains déficits immunitaireset d’infections gravissimes, et l’al-bumine utilisée principalement parles services hospitaliers de réani-

mation. Ces produitssont expédiés dans35 pays, la France nereprésentant que 8 %des volumes. « Labonne gestion desdifférents produits

qui sont issus du fractionnementdu plasma dans des proportionsinvariables est l’un des élémentscritiques du métier » juge PatrickSelosse. En effet, si la demandepour les facteurs de coagulationet l’albumine est relativement sta-ble dans le temps, il n’en est pas

L’usine defractionnementde Lingolsheim(67) du groupeOctapharma,spécialisée dansles médicamentsdérivés du plasma(MDP), est en passed’augmenter trèsfortement sescapacités.Les 350 salariés decette usine gèrentun procédé defractionnementet de purificationultra-critique.

Le site deLingolsheim estle plus rentable

du groupeOctapharma

les projetsd’une usine leader

En direct des usines

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Actulabo - Novembre 2009 37

de même pour le marché desimmunoglobulines, plus tendu età plus forte variabilité. Il ne fautdonc pas que les paramètres defabrication dévient beaucoup pourqu’une unité de fractionnementvoit son compte d’exploitation pas-ser… dans le rouge.Par ailleurs, « les questions de lareproductibilité du process, dequalité, de sa traçabilité consti-tuent également des contraintesfortes ». Des contraintes aggravéespar la durée du cycle de fraction-nement et de purification – bienmaîtrisé par les spécialistes qui ontconçu un outil méthodologique ditd’arbre du fractionnement – s’éta-lant de façon incompressible sur35 jours. De fait, les équipes de pro-duction qui sont employées en 5x8sur le site – près de 190 opérateursen poste lors des pics de fabrica-tion – doivent donc gérer la juxta-position, voire le chevauchementdes cycles de fractionnement et depurification, le tout dans uncontexte d’ultra-propreté et de res-pect de véritables « military stan-dards », explique Patrick Selosse.Le travail s’effectue en costume decosmonaute dans des zones asep-tiques et sous la pression de con-traintes de temps particulièrementrigoureuses (production des lotsen flux continu, astreinte 24h/24pour les équipes de maintenance).Par ailleurs, une attention particu-lière – et des ressources impor-tantes (près de 60 collaborateurs,près de 1 000 procédures diffé-rentes) – sont affectées au contrôle

et à l’assurance qualité tant auniveau de l’entrée des matièrespremières qu’à la sortie des pro-duits conditionnés.A ce jour, 5 lignes de purificationsont déployées sur le site alsacienpermettant de purifier 5 protéinespharmaceutiques correspondantà une vingtaine de spécialités tellesqu’Octanate (facteur VIII),Octanine et Octafix (facteur IX),Octaplex (facteur du complexeprothrombinique), Octagam(immunoglobuline intraveineuse).Le déploiement d’une nouvelleligne de production d’albumineest en activité depuis le début del’année. Il est prévu de moderniserdeux lignes de répartition asep-tique (produits lyophilisés etliquides) au cours des prochainesannées. Mais, pour développerdavantage les capacités et optimi-ser le process, la directiond’Octapharma a décidé de sedoter de nouvelles capacitésimmobilières. Au niveau de l’usineelle-même, l’aménagement denouveaux espaces de bureaux envoie d’achèvement a permis delibérer de la place pour des activi-tés de production. Par ailleurs,Octapharma va se doter d’uneseconde unité probablement« située dans un rayon de 5 kmautour de Lingolsheim » quidevrait accueillir une plate-formelogistique d’environ 5 000 m2. Cesite, à l’aménagement duquel uneenveloppe de 10 M€ sera consa-crée, accueillera les activités deréception de matières premières

et stockage de produits finis prisen charge sur un établissementsecondaire situé à Ostwald (67)ainsi qu’à Lingolsheim. De quoirendre disponibles de nouvellessurfaces dans l’enceinte de l’usine.Par ailleurs, le groupe pourrait déci-der de la construction sur cetteplate-forme d’une unité de fabri-cation de protéines recombinantes.Le projet industriel correspondraità un investissement de 40 M€ etpourrait conduire à la créationd’une centaine d’emplois. « Nousavons un site comparable enSuède, qui emploie aujourd’huiprès de 450 collaborateurs » semet à rêver Patrick Selosse quiindique que ce projet alsacien seraaccompagné par le pôle de com-pétitivité BioValley.

Les chiffres-clésd’OctapharmaL’usine strasbourgeoise em-ploie 350 salariés sur un sitede 8 000 m2 qui sera doté, àl’issue du programme d’in-vestissement de 80 M€, d’unecapacité de fractionnementd’un million de litres deplasma.La capacité totale du groupeen 2008 était de 2,4 millionsde litres de plasma. Le CA2008 d’Octapharma s’élevait à886 M€, en hausse de 18 %par rapport à 2007.

ENB

REF

Jean-Christophe Savattier,envoyé spécial à Lingolsheim

Indéniablement, l’un des enjeux majeurs de ces prochainesannées sera pour les industriels des MDP de répondre àune demande de plus en plus forte. De nouvelles indica-tions sont en effet en cours de validation pour certainesfractions (immunoglobulines) notamment dans le traite-ment de la maladie d’Alzheimer (essai de phase II en coursen Allemagne et aux Etats-Unis).Dans ce contexte, Octapharma prévoit à l’horizon 2011d’être en capacité de fractionner entre 3,5 et 4 millions delitres de plasma, soit près du double de sa capacité ac-tuelle. Octapharma a commencé, dans cette perspective, àouvrir ses propres centres de collecte en Allemagne et auxEtats-Unis, l’objectif étant qu’à la fin 2011, 50 % du plasmafractionné provienne de ses propres centres de recueil.

L’ENJEU DE DEMAIN :LA MATIÈRE PREMIÈRE

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B asé à Tours, le groupe IMT(Institut des Métiers et des

Technologies des produits desanté) vient de débuter ses ses-sions de formation aux biotech-nologies auprès de 65 salariésSanofi-Aventis de Vitry-sur-Seine(94). Cet accompagnement pro-fessionnel intervient dans le cadredu programme « Biolaunch »,vaste démarche de reconversiond’une unité de chimie pharma-ceutique en unité de productionbiotechnologique, engagé par legroupe français sur le site pari-sien.Organisme de formation reconnudepuis près de 30 ans par les prin-cipaux acteurs de l’univers phar-maceutique et cosmétique, l’IMTrenforce ainsi sa palette en sepositionnant sur la formation à labioproduction. « Cet axe de déve-loppement est assez nouveau etfondamental pour nous, puisquenous suivons la tendance ac-

tuelle des labos qui est de se tour-ner vers la fabrication de médi-caments issus des biotech-nologies. Mais travailler sur levivant induit un bouleversementprofond des métiers et des com-portements. Notre rôle est doncd’anticiper les besoins relatifs autransfert de compé-tences, à l’apprentis-sage de nouvellespratiques profes-sionnelles et à laremise à niveau desconnaissances. Les méthodes detravail dans la chimie diffèrentsensiblement de celles pratiquéesdans les biotechnologies », pré-cise Christelle Szczerba, respon-sable R&D formation de l’IMT.C’est dans ce but que le groupetourangeau a récemment ouvertles portes de sa nouvelle Unitétechnique et de développement(UTD), un espace de 1 800 m2

doté d’équipements spécifiques

à la bioproduction (fermenteurs,purificateurs, chromatogra-phes…). Cette dernière est dé-sormais en mesure d’accueillir lestechniciens de production deVitry-sur-Seine pour les former.Etalée sur deux ans, la formationà la bioproduction est dispensée

de façon discontinueet s’articule en troisgrands volets. Lathéorie (généralitéssur les biotechs,remise à niveau des

connaissances en chimie…) se faità Vitry-sur-Seine sur environ 25jours.La mise en situation profession-nelle est, quant à elle, enseignée àl’UTD de Tours. Les étudiantstouchent alors au « travail duvivant » proprement dit : culturecellulaire, purification, chromato-graphie... Ils sont aussi sensibili-sés aux nouveaux comportementsà suivre et doivent apprendre à

Conséquencedu viragebiotechnologiqueamorcé parl’industriepharmaceutique,le groupetourangeau deformation IMTélargit son offreà la bioproduction.Avec un démarrageà Vitry-sur-Seinepour unesoixantainede salariés deSanofi-Aventis…Patrick Hibon deFrohen et ChristelleSzczerba, de l’IMT,reviennent surcette formationde pointe.

Débuts biotechs pour l’IMTchez Sanofi à Vitry

Il faut intégrerles nombreux

processde sécurité

Métiers

38 Actulabo - Novembre 2009

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intervenir en zone à atmosphèrecontrôlée (ZAC). « Les opérationssur des produits chimiques etcelles sur des molécules issues desbiotechs ne génèrent pas lesmêmes risques. Il faut donc inté-grer les nombreux process desécurité liés à cette matière si spé-cifique qu’est le vivant. Par exem-ple, l’habillage, la protection etles déplacements en ZAC doiventse conformer à des règles extrê-mement précises et codifiées.Par ailleurs, cela nous donnel’occasion de démystifier le faitde toucher au vivant, de procé-der à des manipulations. Car,comme tout ce qui est nouveau,produire des biomédicamentspeut susciter des craintes et desinterrogations. Nous sommes làaussi pour accompagner et ras-surer les futurs opérateurs », pour-suit Christelle Szczerba, formatricedepuis dix ans.A l’issue de la formation, l’étape« production pure » des anticorpsmonoclonaux sera réalisée dansles locaux vitriotes de Sanofi-Aventis. Les personnels nouvelle-ment formés seront toujours

accompagnés, tout en travaillantsur leurs propres équipements.Pour optimiser ces modules deformation, le directeur général del’IMT Patrick Hibon de Frohen etses équipes de formateurs ontrepensé « le ruban pédago-gique », comme il qualifie leur cur-sus. « Les biotechnologies exigentde la patience. C’est pourquoinous avons étalé dans le tempscette formation. En démarrantmaintenant, notre objectif est derendre les équipes opération-nelles pour la fabrication d’an-ticorps monoclonaux dès 2012 »,précise-t-il.Au total, ce sont donc 7 forma-teurs, issus des différentes anten-nes IMT, qui dispenseront cettetechnicité biotech et amènerontles techniciens à changer de mé-tier en douceur, en respectantleur connaissance et leur expé-rience. De manière concomitante,la construction d’un bâtimententièrement dédié aux biotechsse poursuit à Vitry-sur-Seine. Lechantier sera assorti d’une réadap-tation approfondie des équipe-ments et des matériels. Montant

de l’investissement : 200 M€.« L’enjeu est de taille pour Sanofi-Aventis car, dans une dizained’années, 15 à 20 % de son porte-feuille de médicaments sera issudes biotechs », conclut PatrickHibon de Frohen.

Capucine Becker

En 2010, le groupe IMTlance une nouvelle for-mation de niveau I I(bac+3) destinée aux fu-turs professionnels des

biotechnologies (industries de production de vaccins,de protéines recombinantes) en production ou au seinde services supports.En septembre 2010, un nouvel ouvrage sur la biopro-duction (Procédés de fabrication des médicaments issusdes biotechnologies) sera édité par IMT Editions. A l’ins-tar de Phi41, cet ouvrage est collaboratif. Une vingtained’industriels et d’équipementiers (Millipore, Pall, SanofiPasteur, CNRS, Octapharma, LFB, Aseptic Technologies)participent à sa rédaction.Le groupe IMT a également travaillé à l’élaboration desréférentiels métiers – compétences et évaluation – dutout nouveau Certificat de qualification professionnellemis en place par le Leem en juin dernier. Ce CQPconcerne la conduite d’équipements en bioproduction.

L’OFFRE BIO-PRODUCTIONDE L’IMTS’ÉTOFFE

Basé en Belgique, UCB a aussi sollicité le Groupe IMT pouraccompagner sa future production de biomédicaments,notamment des protéines recombinantes. Un programme deformation débutera en 2010 à destination des personnels ducontrôle qualité, des collaborateurs de R&D puis des opéra-teurs de production. Au total, 60 à 80 salariés seront forméspour assurer ce transfert vers la bioproduction, qui prendraplace au sein d’une toute nouvelle usine construite sur le sitede Braine-l’Alleud et opérationnelle en 2012.

FORMATION BIOTECH :BIS REPETITA CHEZ UCB

Actulabo - Novembre 2009 39

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Emanation du GIPSO (groupe-ment interprofessionnel des

industries pharmaceutiques et desanté du Sud-Ouest) et de la CCIde Lot-et-Garonne, l’Institut de laGaronne, un organisme de forma-tion aux métiers de l’industriepharmaceutique implanté à Agen(47), part en guerre contre lapénurie d’opérateurs qualifiésrompus aux arcanes de la fabrica-tion de formes injectables.« C’est un fait, les industriels se plai-gnent de ne pas trouver suffisam-ment de collaborateurs formés àcette spécialité… et répugnent à les

former eux-mêmes, compte tenude très fortes contraintes requisespour cet exercice délicat » affirmeCatherine Heureude, responsablepédagogique de l’Institut de laGaronne. Il est en effet difficilepour les industriels d’introduiredans les process stériles déployésen milieu ultra-propre des opéra-teurs débutants… au risque decontaminer ses lignes de fabrica-tion. « D’autant que les cursus nesont pas de courte durée, il fautbien trois à quatre mois pour for-mer convenablement un salariéaux gestes et aux techniques spéci-fiques de l’injectable. »Par ailleurs, le profil psychologiquerequis est tout à fait particulier. « Ilfaut des personnalités calmes etméthodiques, susceptibles de tra-vailler dans des atmosphèresconfinées et dans le cadre depetites équipes (2 ou 3 salariésmaximum) » poursuit CatherineHeureude. Pas étonnant, dans cecontexte, que les industriels s’ar-rachent les cheveux pour trouverla perle rare… D’autant, ajouteCatherine Heureude, que « les opé-rateurs spécialisés dans l’injec-table sont confrontés à un stress età des contraintes de qualitéparmi les plus exigeantes dumétier ».Fort de ce constat, l’Institut de la

Garonne a développé un modulede formation qui, dans le cadred’un cursus général de formationau métier d’opérateur de produc-tion, propose un apprentissagedes process dédiés aux stériles etinjectables. « Ouvert aux bac, bac+ 1, ce module peut être suivi enformation initiale par alternancedans le cadre d’un contrat deprofessionnalisation ou en for-mation continue » note la respon-sable pédagogique de l’Institut dela Garonne.Composé de 400 heures de forma-tion théorique et pratique, le pro-gramme s’appuie sur les équi-pements de l’Institut, et notam-ment sur un bloc de fabricationinjectables qui reproduit en gran-deur réelle les conditions de pro-duction en milieu stérile. « Il nes’agit pas, d’ailleurs, d’une repro-duction puisque cette installationest parfois utilisée par les indus-triels pour la fabrication de lotspilotes ». Cet atelier doté d’un dou-ble-sas, d’un système de passe-platset de flux d’air laminaire, accueilleégalement une unité de remplis-sage.Opérationnelle depuis un an, la for-mation de l’Institut de la Garonnereçoit une douzaine de candidatspar promotion.

Jean-Christophe Savattier

Installé à Agen,l’Institut de laGaronne proposeun cursus deformation enalternance aumétier d’opérateurde productionavec unespécialisationformes injectables.Les industrielss’arrachent cettequalification.

Métiers

40 Actulabo - Novembre 2009

L’Institut de la Garonne formedes spécialistes de l’injectable

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à renvoyer à Editions d’Asklépios - Annie Coupet - BP 92031 - 37020 Tours Cedex 1 - 02 47 70 60 00 - [email protected]

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Carnet

42 Actulabo - Novembre 2009

Pierre Montoriol, prési-dent d’Hémodia, spéciali-sée dans les dispositifsmédicaux à usage uniqueà Labège (31), vient deprendre la présidence dupôle Cancer-Bio-Santé deToulouse.

André Choulika, directeurgénéral et fondateur deCellectis, succède à Phi-lippe Pouletty, directeurgénéral de Truffle Capitalet président de Deinove, àla présidence de l’asso-ciat ion française desentreprises des sciencesde la vie France Biotech.

Francis Mer, actuel prési-dent du groupe Safran etancien ministre de l’Eco-nomie et des Finances,vient de rejoindre le con-seil d’administration dugroupe biopharmaceuti-que LFB. Il remplace Ma-rie-Danièle Campion, rec-trice de l’Académie deRouen.

Jonathan Leff vient deprendre le poste de vice-president et Chief MedicalOfficer de la biopharm cali-fornienne Halozyme The-rapeutics, spécialisée dansles produits ciblant lamatrice extracellulaire.Jonathan Leff était aupa-ravant vice-président deRoche.

Jan Hoflack a rejoint labiotech française Onco-design, spécialisée dansles nouvelles thérapiesanticancéreuses, en qua-lité de vice-président del’activité drug discovery.Jan Hoflack a été aupara-vant vice-président desbiosciences et de la chimiemédicinale chez J&J enBelgique.

Dominique Blazy vient d’êtrenommé directeur médical deMSD, f i l iale française deMerck&Co. Il était depuis quatreans directeur médical d’Amgen.

Le groupe pharmaceutiquePierre Fabre vient de nommerFlorian Petitjean directeur deson département Naturactive,qui sera spécialisé dans le déve-loppement des formules à based’extraits végétaux. Naturactiveest la nouvelle désignation duLaboratoire Plantes et Méde-cines.

Emmanuelle Quilès vient d’êtrenommée présidente de Pfizeren France, suite à l’acquisitionde Wyeth. Elle occupera paral-lèlement la fonction de direc-teur de la business unit spe-cialty care. Emmanuelle Quilèsétait précédemment présidentede Wyeth PharmaceuticalsFrance.

Oliv ier Bohuon a étépromu vice-présidentd’Abbott PharmaceuticalProducts Group. Il étaitdepuis trois ans présidentd’Abbott International,responsable de l’ensem-ble des opérations dansles zones Europe, Canada,Pacifique, Japon, Asie,Afr ique et Amériquelatine.

Heather Bresch a été nomméeprésidente du génériqueurMylan. Rajik Malik la remplaceà son ancien poste de ChiefOperating Officer (COO). Mylana également nommé TimothySawyer au poste de senior vice-president pour la stratégied’entreprise.

Nicolas Cartier succède àChristian Lajoux au postede directeur général deSanofi-Aventis. Entré en1989 dans le groupe phar-maceutique, il était précé-demment directeur géné-ral de la filiale mexicaine.

Stéphane Milhet vient derejoindre Roche en tantque directeur des res-sources humaines pour laFrance. Il était précédem-ment DRH de MicrosoftFrance.

La biotech française Néo-vacs, spécialisée dans lestraitements de maladiesauto-immunes, renforceson équipe de direction etnomme Piers Whiteheadau poste de VP BusinessDéveloppement afin desoutenir l’effort de partena-riat sur son portefeuil-le d’immunothérapies ac-tives.

BioAlliance Pharma vientde coopter André Ulmann,dirigeant du laboratoireHRA Pharma, et la sociétéING Belgique, représentéepar Denis Biju-Duval, auconseil de surveillance dela société. Ils remplacentGeorges Hibon et PhilippeTaranto.

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