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Février 2013
FSL Accès… et après ?
La mobilité des bénéficiaires du FSL accès dans le Gard
Etude réalisée par l’Adil du Gard
Adil du Gard – Février 2013 2
Remerciements :
Nous tenons à remercier chaleureusement Mireille Carreyron, du Service Logement du Conseil Général du Gard, et Jean Yves Adert
du pôle logement de la CAF du Gard pour leur aide précieuse et leur disponibilité bienveillante qui ont permis la bonne réalisation de
cette étude.
Publication : Adil30
Directrice de la publication : Catherine Calmet
Directrice de la rédaction : Pascale Vincent
Analyses statistiques, rédaction et illustrations graphiques : Yann Hidot
Conseils : Yves Maurel
Adil du Gard – Février 2013 3
Sommaire
Le FSL accès dans le Gard ....................................................................................................................................................................................... 4
Contexte de l’étude ............................................................................................................................................................................................... 6
Caractéristiques socioéconomiques des ménages aidés par le FSL accès en 2008 dans le Gard ......................................................................... 7
Construction d’une cohorte de ménages aidés par le FSL accès en 2008 ............................................................................................................. 12
Combien de temps les ménages sont-ils restés dans le logement « FSL accès »? ................................................................................................ 14
La mobilité de l’ensemble des locataires aidés par le FSL accès ........................................................................................................................... 15
Les locataires du parc social aidés par le FSL accès ............................................................................................................................................... 16
Les locataires du parc privé aidés par le FSL accès ................................................................................................................................................ 17
La mobilité des ménages aidés par le FSL accès est-elle différente de celle des autres locataires? .................................................................... 18
Stabilité dans le parc social .................................................................................................................................................................................... 19
Mobilité dans le parc privé .................................................................................................................................................................................... 20
Identification des comportements de mobilité ..................................................................................................................................................... 21
Le parcours résidentiel des ménages aidés par le FSL accès est-il différent de celui des allocataires RSA ? ....................................................... 26
Conclusion .............................................................................................................................................................................................................. 28
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Le FSL accès dans le Gard
Le FSL s’inscrit dans un cadre législatif édifié par deux lois : la loi du 31 mai 1990 et la loi du 13 août 2004
« Toute personne ou famille éprouvant des difficultés particulières, en raison notamment de l’inadaptation de ses
ressources ou de ses conditions d’existence, a droit à une aide de la collectivité pour accéder à un logement décent et
indépendant ou s’y maintenir et pour y disposer de la fourniture d’eau, d’énergie et de services téléphoniques » (loi du
31 mai 1990)
Simultanément au Plan Départemental d’Action pour le Logement des Personnes Défavorisées, la loi du 31 mai 1990 crée le Fonds
de Solidarité Logement. Dans le Gard, les actions du FSL font partie intégrante du PDALPD dont elles sont l’outil central pour la
réalisation du troisième objectif, « Solvabiliser la demande et accompagner les ménages ».
« A compter du 1er Janvier 2005, le FSL est placé sous la seule responsabilité du conseil général qui devient ainsi le seul
pilote du fonds » (loi du 13 août 2004)
La loi du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales transfère la gestion du FSL au conseil général. Dans le Gard, un
dispositif de gestion centralisé des aides financières liées au logement, le Service Logement du Conseil Général a été mis en place
autour d’un partenariat renforcé. Afin de favoriser un travail de proximité et de mutualiser les moyens mis en œuvre, le Service
Logement a été installé dans les locaux de la CAF qui, selon le code des marchés publics, assure la gestion administrative et
financière du FSL.
C’est le conseil général qui établit le règlement intérieur définissant les actions du FSL, les conditions d'octroi et la forme des aides :
cautionnements, prêts sans intérêts et/ou subventions (=secours).
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Différents frais peuvent être pris en compte :
Dépôt de garantie
Frais d’agence
Premier mois de loyer hors charges, provisions sur charges
Dettes liées à l’habitat
Assurance habitation
Ouverture des compteurs d’eau, énergie
L’obtention d’une aide financière dans le cadre du FSL est liée à plusieurs conditions
Le fonds peut être saisi par l'usager, tout service social, les CCAS, les associations agréées, le représentant de l’Etat, mais aussi par
les fournisseurs d’énergie.
Le public éligible au FSL est défini par le PDALPD. Dans le Gard, le fonds de solidarité logement est octroyé en priorité aux
personnes et familles:
Dépourvues de logement
Menacées d’expulsion sans relogement
Hébergées ou logées temporairement
Exposées à des situations d’habitat indigne
Logées dans des logements inadaptés
Confrontées à des difficultés familiales
La mobilisation de la personne sollicitant une aide du FSL sur un projet logement, ainsi que la reprise des paiements s’il s’agit d’une situation
d’impayé de loyers, font partie des conditions d’octroi. Situé dans un commune gardoise, le logement doit présenter certaines caractéristiques,
notamment de décence, de typologie adaptée à la composition familiale, et de charges liées au logement compatibles avec les ressources.
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Contexte de l’étude
La fin du 5ème PDALPD du Gard a donné lieu à une analyse rétrospective de toutes les actions menées pour le logement des ménages défavorisés.
Les instances de pilotage du Plan ont souhaité que ce bilan aille bien au-delà d’une approche quantitative, et soit l’occasion de mener une
réflexion sur les effets que peuvent avoir, dans le temps, certaines de ses actions sur les ménages en difficulté.
Grâce à sa mission d’observation, le Service Logement du Conseil Général disposait déjà d’une bonne visibilité sur le public bénéficiaire des aides
du FSL, sur ses caractéristiques et sur sa situation au regard du logement au moment où une aide lui a été accordée. Une analyse restait à mener
sur le devenir de ces ménages, et sur l’impact qu’avait pu avoir le FSL accès sur la suite de leur parcours résidentiel.
Les personnes ayant bénéficié du FSL accès sont-elles restées dans leur logement?
Combien de temps y sont-elles restées et pourquoi en sont-elles parties?
Quelle a été la suite de leur parcours résidentiel ?
Y répondre impliquait une recherche, et une analyse statistique en plusieurs étapes:
1ère étape : Etudier la population des ménages aidés par le FSL accès.
2ème étape : Suivre les bénéficiaires dans le temps en construisant une cohorte de ménages aidés en 2008.
3ème étape : Evaluer la mobilité de ces ménages, en la comparant à celle des locataires gardois.
4ème étape : Identifier les éventuels comportements spécifiques, en fonction du parc de logement, des caractéristiques
sociodémographiques, des motifs de demande d’aide, et des modes de financement obtenus.
5ème étape : Analyser les parcours résidentiels des ménages aidés par le FSL accès, en comparant, sur la même période, ces parcours à
ceux des allocataires du RSA.
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1ère étape : Etudier la population des ménages aidés par le FSL accès
Caractéristiques socioéconomiques
des ménages aidés par le FSL accès en 2008 dans le Gard
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Nîmes et Alès concentrent plus de la moitié des bénéficiaires
Les deux communes gardoises les plus importantes démographiquement comptabilisent plus de la moitié des bénéficiaires du FSL
accès du département. Après Nîmes et ses 774 bénéficiaires, puis Alès et ses 192 bénéficiaires, la troisième commune, Bagnols-sur-
Cèze, ne pèse que 4 % des attributions FSL accès de 2008.
L’analyse de la mobilité géographique montre que le FSL permet aux ménages qui le souhaitent de rester dans leur commune
d’origine (78% des attributions). Ce chiffre s’élève à 91 % pour Nîmes et à 97% pour Saint-Gilles.
Une répartition très orientée vers le parc privé
En termes de revenus, l’ensemble des bénéficiaires du FSL peut prétendre à l’attribution d’un logement social ; or seulement 23 %
d’entre eux y accèdent en 2008. Dans le même temps, le Gard accueille 37 % de sa population dans le parc social. Associée à la
pénurie de logements sociaux sur certains territoires, le faible taux de rotation de ce parc empêche de répondre de façon adéquate
à la demande. Dans ce contexte, l’aide financière constituée par le FSL accès permet principalement d’accéder au parc locatif
privé : grâce à ce fonds, les personnes qui le souhaitent trouvent les ressources nécessaires pour y entrer, et celles qui attendent
l’attribution d’un logement social, une solution temporaire.
Pour deux communes du département, Vauvert et Bagnols-sur-Cèze, on
observe une inversion de la répartition de l’aide selon le parc de logement: la
majorité de bénéficiaires du FSL accès devient locataire du parc social, avec des
proportions de 63 % et 54 %.
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Une comparaison de la population des bénéficiaires du FSL accès avec une population à priori semblable, à savoir celle des gardois dont
le niveau de vie se situe en dessous du seuil de pauvreté, permet d’identifier les événements spécifiquement liés à l’attribution du FSL :
Des niveaux de vie excessivement bas
L’analyse des niveaux de vie consiste à comparer les ménages entre eux sous l’angle des revenus par
unité de consommation. Selon la méthode de l’INSEE, il s’agit de rapporter l’intégralité des revenus
d’un ménage à son nombre d’unités de consommation, à savoir une unité de consommation pour un
adulte et une demi-unité pour un enfant. Appliqué à la population gardoise, ce mode de calcul met en
relief la grande précarité des bénéficiaires du FSL accès : 93% d’entre eux se trouvent sous le premier
décile des niveaux de vie départementaux. En d’autres termes, 93% des bénéficiaires des aides à
l’accès ont des niveaux de vie équivalents aux 10% des gardois les plus pauvres. Cette proportion
s’élève même à 98% si l’on compare ces ménages gardois à la population française .
Sources principales de revenus
RMI 37%
API 18% Salaire 13% Assedic 12% AAH 8% Retraite 3%
Un public jeune
La surreprésentation des 30-39 ans au détriment des plus de 60 ans rend les
bénéficiaires FSL accès plus jeunes que les référents fiscaux gardois sous le seuil
de pauvreté. Cette observation est à rapprocher des études qui montrent que
l’âge est un facteur important de mobilité, les plus jeunes ayant tendance à
déménager souvent, et les plus anciens à rester durablement dans leur logement.
Bénéficiaires des aides à
l’accès
Réf. fiscaux sous le seuil de
pauvreté
Age
Moins de 30 ans 18% 13%
De 30 à 39 ans 29% 17%
De 40 à 49 ans 26% 22%
De 50 à 59 ans 16% 20%
Plus de 60 ans 10% 28%
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Une surreprésentation des familles monoparentales
Les personnes isolées, au sens de la CAF1, représentent 88% de la
population totale des bénéficiaires des aides à l’accès. Un taux
principalement porté par la surreprésentation des familles
monoparentales, qui sont deux fois plus nombreuses que chez les
référents gardois sous le seuil de pauvreté. Cette surreprésentation est
imputée aux couples qui sont trois fois moins nombreux parmi les
ménages aidés par le FSL accès.
Des personnes en situation d’urgence
La plus grande part du FSL accès (33%) concerne des personnes qui
étaient auparavant dans des situations d’hébergement provisoire. Les
individus sans domicile fixe ou en situation de squat, les personnes
surendettées ou en situation d’expulsion, et celles dont le logement
est indécent ou insalubre représentent de surcroit une part
considérable des attributions. Ainsi, la majorité des personnes
sollicitant l’aide FSL se trouvaient en situation d’urgence, au regard
du logement, lorsqu’une aide financière leur a été accordée.
1 Pour la CAF, une personne est considérée comme isolée lorsqu’elle est le seul adulte du ménage.
Réf. fiscaux sous le seuil de pauvreté
Bénéficiaires des aides à l’accès
Composition familiale
Personne seule 48% 44%
Fam. monoparentale 40% 19%
Couple sans enfant 5% 15%
Couple avec enfant(s) 7% 22%
Motif de la demande FSL accès
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2ème étape : Suivre dans le temps les bénéficiaires du FSL accès
Construction d’une cohorte de ménages aidés par le FSL accès en 2008
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Point de départ de la démarche
En 2008, 4175 personnes ont demandé une aide du FSL accès. Afin de suivre ces ménages dans le temps, un certain nombre d’informations sont indispensables. De ce fait, une partie de la population source a du être écartée de l’étude :
Les personnes dont les demandes n’ont pas abouti suite à un refus, un report ou à une annulation.
Les personnes ne disposant pas de numéro d’allocataire CAF, cet identifiant étant l’élément central permettant le suivi dans le temps des bénéficiaires du FSL accès.
Les personnes dont le parc de logement d’arrivée (parc social ou parc privé) est inconnu, puisque cette information impacte fortement la mobilité.
La population d’étude (population mère) est ainsi ramenée à 1837 individus.
Suivi dans le temps
Il existe deux sources permettant d’analyser le parcours résidentiel des ménages aidés par le FSL :
le fichier FSL qui a servi de point de départ,
le fichier de la CAF qui permet d’établir un suivi de ses allocataires. Le numéro allocataire CAF est utilisé afin d’assurer la concordance entre ces deux sources d’informations distinctes.
Echantillonnage
L’opération de concordance des deux fichiers FSL et CAF est effectuée manuellement par un opérateur CAF. Pour des raisons de coût et de
délais, il était indispensable de réduire la population de l’étude par l’intermédiaire d’une méthode d’échantillonnage. La taille de l’échantillon
a été choisie dans la perspective de pouvoir généraliser chaque résultat à l’ensemble de la population, avec 5% de risque de se tromper (seuil
de confiance = 95%) de plus ou moins 5% (marge d’erreur= 5%). Pour répondre à de telles exigences statistiques, le nombre d’individus
nécessaire pour une population mère de 1837 est de 318 individus. Ces 318 individus sont sélectionnés aléatoirement selon un tirage stratifié
à allocation proportionnelle. L’objectif est d’obtenir exactement les mêmes proportions de personnes dans les parcs privés et sociaux pour la
population mère et pour son échantillon. Une analyse de représentativité a conclu à une parfaite concordance de l’échantillon avec la
population dont il est issu.
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Combien de temps les ménages sont-ils restés dans le logement « FSL accès »?
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La mobilité de l’ensemble des locataires aidés par le FSL accès
La trajectoire résidentielle de 318 personnes ayant bénéficié du FSL accès en 2008 a pu être reconstituée.
En 2012, soit cinq après avoir obtenu un
financement, plus d’un tiers d’entre eux
occupait encore le logement pour lequel ils
avaient été aidés. 206 ménages (soit 65%)
avaient quitté ce logement. Ces départs se sont
échelonnés dans le temps : 40% sont partis
avant la fin de la deuxième année, 24% après
avoir passé trois ou quatre ans dans le
logement.
Les causes du premier déménagement sont connues pour plus des deux tiers (144) des ménages aidés ; leur analyse montre
que si 46% d’entre eux sont partis pour des raisons indépendantes du logement (professionnelles, familiales ou de santé), seuls
13% ne parviennent pas à s’inscrire dans une trajectoire résidentielle et à se maintenir dans un logement autonome
(hébergement, SDF).
en place
Inst
alla
tio
n d
ans
le lo
gem
en
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FSL
acc
ès
»
Délais de déménagement
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Les locataires du parc social aidés par le FSL accès
Les locataires du parc social représentent 23% de l’ensemble des ménages ayant bénéficié du FSL accès et se
caractérisent, à l’instar de l’ensemble des occupants de ce parc, par une très grande stabilité : 63 % d’entre
eux occupent encore le logement auquel le FSL les a aidés à accéder.
68% des locataires du parc social ayant déménagé sont partis pour des
raisons professionnelles, familiales ou de santé, sans rapport avec le
logement occupé.
Motif de départ
du « logement FSL »
Délais de déménagement
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Les locataires du parc privé aidés par le FSL accès
Au cours des deux premières années suivant leur emménagement, la moitié des locataires du parc privé aidés par le FSL accès ont
quitté le logement pour lequel ils avaient obtenu une aide financière en 2008. Les motifs de départ sont inconnus pour près d’un
tiers d’entre eux.
Les déménagements motivés par des problèmes financiers ou
d’indécence du logement ne sont évoqués que par les locataires du parc
privé.
Délais de déménagement
Motif de départ
du « logement FSL »
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3ème étape : Evaluer la mobilité de ces ménages, en la comparant avec celle des locataires gardois.
La mobilité des ménages aidés par le FSL accès
est-elle différente de celle des autres locataires?
en place
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Stabilité dans le parc social
L’analyse de la mobilité résidentielle des ménages aidés par le FSL accès ayant emménagé dans le parc social montre une grande
similarité avec celle de l’ensemble de la population gardoise du parc locatif social. Les faibles différences observées ne sont pas
statistiquement significatives, ce qui indique que l’aide FSL n’a pas d’influence sur la mobilité de ces ménages.
Le graphique ci-dessous illustre l’ancienneté d’occupation des logements pour l’ensemble des ménages gardois du parc locatif social
(gris) et pour les ménages aidés par le FSL accès (bleu).
Comment lire ce graphique :
73% des ménages gardois et 70% des ménages aidés par le FSL accès sont dans leur logement depuis au moins trois ans.
Locataires du parc social :
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Mobilité dans le parc privé
Contrairement à ce qui a pu être observé dans le parc social, l’analyse de la mobilité résidentielle des ménages aidés par le FSL
accès ayant emménagé dans le parc privé montre l’influence du FSL accès sur la mobilité de ses bénéficiaires. La première année, la
proportion de ménages ayant emménagé en 2008 et étant restés dans ce logement est supérieure à celle des ménages gardois. Cet
écart de proportion, statistiquement significatif, montre que le FSL accès stabilise les ménages aidés dans un premier temps. Par la
suite, les ménages aidés par le FSL sont plus nombreux à quitter le « logement FSL accès ».
Le graphique ci-contre illustre
l’ancienneté d’occupation des
logements pour l’ensemble des
locataires gardois du parc privé (marron)
et pour les ménages aidés par le FSL
accès (rouge).
Comment lire ce graphique :
39% des ménages gardois habitent dans leur logement depuis plus de quatre ans contre 28% pour les ménages aidés par le FSL
accès.
Locataires du parc privé :
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4ème étape : Identifier les éventuels comportements spécifiques
Identification des comportements de mobilité
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Les graphiques présentés dans ce chapitre sont destinés à visualiser la distribution des délais de déménagement (temps écoulé entre l’entrée
et la sortie du logement « FSL accès »). Cette technique statistique est utilisée afin d’identifier la présence ou l’absence de sous-population
présentant des comportements homogènes.
Des comportements homogènes dans le parc locatif social
La distribution du délai de déménagement dans le parc social illustrée ci-
contre peut être assimilée à une courbe de Gauss caractérisée par sa forme
de cloche. Ce type de figure indique que les personnes qui quittent leur
logement déménagent dans un laps de temps réparti de façon équitable
autour d’une valeur médiane. Cette répartition des durées d’occupation est
dite « attendue ». Elle illustre l’homogénéité des comportements des
ménages ayant accédé au parc social avec l’aide FSL.
De ce fait, pour le parc social, on analysera les caractéristiques des ménages
aidés par le FSL accès en fonction de deux types de situations : ceux qui ont
quitté leur logement, et ceux qui y sont restés.
Comment lire ce graphique :
Plus la courbe est haute plus le nombre de personnes ayant quitté leur logement dans un délai correspondant à celui indiqué sur
l’axe des abscisses est important.
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Caractères principaux de ceux qui partent:
Dans le parc locatif social on observe de plus fortes proportions de personnes en couple chez ceux qui partent (30%)
que chez ceux qui restent (17%). Les personnes âgées de 20 à 29 ans sont également les plus à même de quitter leur logement.
Etonnamment, ce sont les ménages qui ont les plus faibles revenus (inférieurs à 394 euros/mois/uc) qui ont le plus tendance à quitter le
« logement FSL », bien que l’aide financière leur ait permis d’accéder au parc social. Pour ces derniers, la plupart des motifs de départs
sont inconnus. Cependant, tout laisse à penser qu’il s’agit ici des ménages qui ne sont pas parvenus à s’inscrire dans une trajectoire
résidentielle, et sont retournés dans une situation instable au regard du logement.
Caractères principaux de ceux qui restent :
Parmi ceux qui sont parvenus à se stabiliser dans le « logement FSL accès », on observe un surreprésentation des personnes ayant sollicité
l’aide du FSL pour sortir d’une situation d’hébergement (dans 33 % des cas contre 19 % chez les plus mobiles) ou pour des raisons
familiales (pour 16 % contre 11% chez les plus mobiles).
On constate également que ce sont le plus souvent des familles monoparentales qui parviennent à se fixer dans leur logement.
En ce qui concerne les tranches d’âge et les revenus, les caractéristiques des ménages qui n’ont pas quitté leur logement sont à l’opposé de
celles de ceux qui sont restés : ce sont les plus de 50 ans et les revenus les plus importants (du public FSL, soit plus de 600 euros par unité
de consommation) qui se stabilisent le plus.
Caractérisation économique :
Le fait d’attribuer le FSL, à la fois sous forme de prêt ET de subvention, semble favoriser la stabilité du ménage.
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Deux types de comportements distincts dans le parc locatif privé
Contrairement au parc social, la distribution des délais de déménagement, observée dans le parc locatif privé, présente deux pics distincts
qui soulignent la présence de deux types de comportements parmi les
locataires aidés par le FSL accès.
Le premier pic atteint son point culminant au bout du 500ème jour et
correspond aux personnes qui ont quitté le plus rapidement leur logement.
Le second, plus bas que le premier puisqu’il correspond à un moins grand
nombre d’individus, permet de détecter une deuxième sous-population : il
s’agit de personnes qui quittent leur logement dans un délai plus long
(autour de 1000 jours).
De ce fait, pour le parc privé, on analysera les caractéristiques des ménages
aidés par le FSL accès en fonction de trois types de situations : ceux qui ont
quitté leur logement rapidement, ceux qui l’ont quitté moins rapidement, et
ceux qui y sont restés.
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Caractères principaux de ceux qui partent le plus vite :
La principale caractéristique des ménages ayant quitté leur logement dans des délais particulièrement brefs est qu’ils se concentrent dans
la tranche d’âge des 30 et 39 ans.
Caractères principaux de ceux qui partent le moins vite :
Les personnes qui expriment le souhait de prendre leur autonomie, lors de la demande d’aide financière FSL accès, sont mieux
représentées chez les personnes qui quittent leur logement après deux ans. La catégorie des 20 à 29 ans suit la même tendance, et de fait
reste plus longtemps dans son logement que les 30 à 39 ans.
Caractères principaux de ceux qui restent :
Par comparaison avec les ménages qui ont quitté leur logement, la part des plus de 50 ans, parmi les personnes toujours en place en 2012,
est la mieux représentée, en termes d’effectifs comme de proportion. L’association entre cette tranche d’âge et les personnes vivant
seules fait de ce mode de vie un caractère prédominant chez les personnes qui restent dans leur logement. Au niveau des ressources
financières, les plus faibles revenus sont proportionnellement plus importants dans le groupe des personnes stables.
Caractérisation économique :
Pour les locataires du parc privé, la forme de l’aide (prêt et/ou subvention) ne semble pas influencer notablement la mobilité.
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5ème étape : Analyser les parcours résidentiels des ménages aidés par le FSL accès, en
comparant, sur la même période, ces parcours à ceux des allocataires du RSA.
Le parcours résidentiel des ménages aidés par le FSL accès est-il différent
de celui des allocataires RSA ?
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Dans ce chapitre, le parcours résidentiel des allocataires du RSA entrés dans un nouveau logement en 2008 est pris comme référence. Le choix
de ce public a été motivé par sa comparabilité, en termes de précarité, avec la population étudiée.
L’analyse est ensuite menée en fonction du nombre de déménagements effectués par un ménage sur la période 2008 à 2012 (période
correspondant au suivi de l’échantillon « FSL accès »).
Un effet « premier logement »
La proportion des ménages toujours dans leur logement de 2008 n’est pas
significativement plus importante dans l’une ou l’autre des populations d’étude.
Par contre, les personnes ayant déménagé une seule fois lors des quatre années
(2008-2012) sont mieux représentées pour les ménages aidés par le FSL accès.
Dans les situations de déménagements multiples, les parcours résidentiels ne
présentent pas de caractères particuliers. A la lumière de ces deux dernières
observations, on parlera d’un effet « premier logement » : le logement « FSL »
n’est pas un logement comme les autres. Il apparait souvent comme une étape
« tremplin » et les ménages qui n’y sont pas restés se sont pour une bonne
partie stabilisés dans leur second logement. Les autres se sont insérés dans une
trajectoire résidentielle « classique ».
Comment lire ce graphique :
Chez les allocataires RSA 9% ont déménagé trois fois entre 2008 et 2012 contre 8% chez les bénéficiaires du FSL accès.
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Conclusion
La première information apportée par cette étude est que l’aide financière du FSL accès permet à 47 % de ses bénéficiaires de retrouver ou
d’accéder pour la première fois à un logement autonome, et à 60 % de répondre à une situation d’urgence.
Dans le parc social :
63% des ménages habitent encore, en 2012, dans le logement auquel le FSL accès les a aidés à accéder en 2008.
Les personnes ayant réussi à intégrer le parc social ne présentent pas une mobilité particulière comparée à celle de l’ensemble des locataires
gardois de ce même parc : le taux de personnes toujours en place au fil des années (2008-20012) est exactement similaire.
Dans le parc privé :
27 % des ménages aidés par le FSL accès habitent toujours, après 4 ans, dans leur logement « FSL accès » ;
37 % sont parvenus à se stabiliser dans leur second logement.
C’est dans le parc privé que l’on observe le plus fort taux de mobilité. Les ménages aidés qui quittent leur logement parviennent à se stabiliser
la première année, avant de partir par la suite.
L’analyse du parcours résidentiel a ainsi révélé un double effet de l’aide financière accordée par le FSL accès sur la situation des ménages au
regard du logement :
un effet rebond : un tiers des personnes parviennent à se fixer durablement, non pas sur le logement pour lequel ils ont bénéficié
d’une aide mais sur le suivant ;
un effet tremplin : si les autres personnes ont été plus mobiles, elles ont finalement réussi à s’inscrire dans une trajectoire
résidentielle « classique », c’est-à-dire comparable à celle de l’ensemble des allocataires gardois du RSA.