mémoire nutrition_dpp - hélène tinguely
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agréée ASCA -‐ VSNS (Verband Schweizer Naturheilkunde-Schulen)
Mémoire de Diplôme dirigée par Dominique GEHRING DULAC
Rôle de la nutrition holistique dans la prévention et l’amélioration d’une dépression post-‐partum
Présenté par
Hélène TINGUELY
Pour l’obtention du
Diplôme en Nutrition Holistique et Hygiène Vitale
Genève le 13 décembre 2014
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Remerciements ……………………………………………………………………………… p 4 Préambule………………………………………………………………………………….…. p 5 Introduction..…………………………………………………………………………………. p 7 Méthode de travail…………………………………………………………………... p 8
I. La dépression post-‐partum (DPP) …………………………………………. p 11
A. Trois syndromes constituants la psychiatrie du post-‐partum ……. p 11 1. Baby Blues………………………………………………………………………………….…… p 11
2. Dépression post-‐partum (DPP) ………………………………………………….…… p 11
3. Psychose puerpérale………………………………………………………………………. p 12
B. Différents niveaux de DPP …………………………………………………………. p12
C. Symptômes les plus courant d’une DPP……………………………………… p12
D. Facteurs qui peuvent influencer l’apparition d’une DPP………….….. p13 1. Vulnérabilité psychologique ………………………………………………………………p 13
2. Environnement familial ……………………………………………………………………. p 14
3. Le stress……………………………………………………………………………………………. p 16
4. Environnement économique et professionnel………………………………..… p 17
5. Déroulement de la grossesse …………………………………………………………….p 18
6. Vécu de l’accouchement et du milieu hospitalier………………..……………. p 18
7. Facteurs physiologiques……………………………………………………………………. p 19
E. Conséquences possibles de la DPP ……………………………………….….... p22
F. Détecter une DPP ……………………………………….……………………………... p26 1. Questionnaire Edinburgh Posnatal Depression Scale (EPDS)…………….. p 26
2. Questionnaire de Dépistage Anténatal du risque de Dépression du Postpartum (DAD-‐P) …………………………………………………………….………………….…. p 26
3. Le TABOU………………………………………………………………….………………….…. p 27
4. Personnes aptes à détecter une DPP …………………………………………...…. p 28
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G. Soutiens classiques actuellement proposés …………………….….…….. p28 1. Soutien physiologique………………………………………………………………..…. p 28
2. Soutien psychologique ……………………………………………………….…….….. p 29
3. Soutien par une aide familiale et/ou sage-‐femme à domicile………… p 29
4. Lieux d’écoute et d’échange…………………………………………..…………….… p 30
5. Forums sociaux sur internet……………………………………………………..….… p 30
II. Approche holistique des femmes souffrant d’une DPP ………... p 31
A. Qu’est-‐ce qu’une approche holistique………………………………….…... p 31
B. Liens entre nutrition holistique et dépression……………………..……. p 32 1. Les carences nutritionnelles et la dépression………………………….….….. p 32
2. Liens entre les intestins et le cerveau……………………………………………… p 33
3. Liens entre les intestins et la dépression……………………………….….….….p 34
C. Nutriments les plus importants pour la DPP ……………………….…….. p 35 1. Vitamines………………………………………………..……………………..…………….…. p 36
2. Minéraux………………………………………………………………………..…………….…. p 38
3. Oligo-‐Éléments……………………………………………………..………..…………….…. p 39
4. Omégas 3……………………………………………………………………....…………….…. p 40
D. Prévention et prise en charge de la DPP par la nutrition holistique p 42 1. Bilans de santé…………………………………………..……………………………..….…. p 42
2. Conseils alimentaires………..……………………………………………………...….…. p 49
3. Conseils d’hygiène vitale………..……………………………………….………..….…. p 52
4. Soutien psychologique………..…………………………………………..………..….…. p 54
5. Approche corps – âme – esprit………..………………………………………..….…. p 56
6. Prévention………..…………………………………………………..…………………...…... p 57
Conclusion………………………………………………………………………………..... p 61 Annexes
1. Questionnaire DAD-‐P…………………………….…………………………….………...... p 62 2. Questionnaire EPDS…………………………….…………………………….…………...... p 63 3. Questionnaire ENH…………………………….…………………………….…………….... p 64
Bibliographie…………………………………………………………………..……..... p 77
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Remerciements : Je tiens tout d’abord à remercier Dominique et Daniel Dulac, directeur et directrice de l’école de Nutrition Holistique à Genève, pour leur soutien, leurs conseils avisés et pour l’accompagnement qu’ils m’ont amené tout au long de ce travail. Je remercie également la Doctoresse Nanzer, pédopsychiatre et psychanalyste qui dirige l’unité de Guidance infantile du service de Psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent au sein des HUG, pour son rôle actif dans le domaine de la dépression post-‐partum, grâce à ses écrits, ses recherches et ses conseils. Véronique Trabujo, doula à Genève, et Diana Rego, infirmière petite-‐enfance à Oron, ont été de très bons conseils à travers leurs expériences d’accompagnatrices auprès des jeunes mamans. Monique Etienne-‐Lopes, responsable du centre médico-‐social d’Oron, m’a toujours beaucoup soutenue et conseillée grâce à son expérience dans l’enseignement et sa vision très sensible des choses. Caroline Lagarde, responsable du laboratoire Serolab, m’a gracieusement mis à disposition des bilans IOMET pour la réalisation de mon enquête et a toujours été disponible pour répondre à mes nombreuses questions. Enfin, je remercie vivement Valentine, Jacques-‐Olivier et surtout mes parents sans qui ces études et ce travail n’auraient pas été possibles. Je les remercie pour le temps qu’ils m’ont accordé et pour leur soutien à tous les niveaux.
« Les opinions émises dans ce travail n’engagent que l’auteure.»
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Préambule : La dépression post-‐partum que l’on peut nommer DPP1, me touche particulièrement étant donné que je l’ai vécue… sans en avoir eu conscience ! Il m’aura fallu 3 ans et un grand travail sur mon sujet de mémoire avant de réaliser et d’accepter que j’aie réellement fait une DPP. Je souligne d’ailleurs que mon premier sujet de mémoire ne traitait pas de la DPP mais de la « vitalité » de la jeune maman ; petit détail qui peut donner sujet à réflexion par rapport à la difficulté d’admettre et de parler de DPP. Afin de comprendre le choix du sujet, voici une petite chronologie de mon expérience après mon accouchement : La 1ère année qui a suivi mon accouchement en 2009 a été très difficile à vivre. J’étais dans un état de stress, d’irritabilité et de très grande fatigue. Je culpabilisais beaucoup de ne pouvoir assumer mon rôle de mère comme je l’avais imaginé. Je me disais que mon état était certainement dû à l’allaitement et aux courtes nuits passées et à aucun moment moi et mon entourage n’avons pensé à la DPP. Après une longue année dans cette situation, je sentais que mon état n’était pas normal et j’ai décidé de demander de l’aide auprès de mon médecin généraliste. Celui-‐ci a voulu me mettre sous antidépresseurs, traitement que j’ai refusé car je ne voulais pas étouffer mon problème avec de telles substances. J’avais besoin de comprendre pourquoi mon corps et ma tête étaient dans cet état là. Je suivais également à l’époque une thérapeute en développement personnel qui m’apportait un soutien psychologique car j’avais déjà vécu des périodes de légères dépressions. Je décidai de voir une seconde Doctoresse qui proposait des bilans biologiques très complets appelés BrainScreen2. Je ne savais pas encore que ce bilan allait changer ma vie, ma vision d’appréhender mon alimentation et allait me faire accepter que j’avais un problème. J’expliquerai plus en détail ce bilan dans la partie « les facteurs physiologiques ». Les résultats du traitement proposé par cette Doctoresse, basé sur des compléments nutritionnels et des conseils nutritionnels ciblés, ne se sont pas fait attendre. En deux semaines, j’ai retrouvé le sourire et la force de m’occuper à nouveau correctement de ma fille et de la gestion du quotidien. Suite à cela, mon conjoint qui avait fait un burn-‐out après mon accouchement, a également fait ces analyses. Les résultats de son bilan étaient très proches des miens et son état de santé après le début du traitement s’est aussi très vite amélioré !
1 Afin de faciliter la lecture, j’utiliserai l’abréviation « DPP » pour nommer la dépression post-‐partum. 2 Analyse sanguine et urinaire permettant une approche nutritionnelle et fonctionnelle des principaux paramètres impliqués dans la neurotransmission du cerveau proposé par le laboratoire RP Lab en Belgique.
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Je n’aurais jamais imaginé l’impact que pouvait avoir le choix de mon alimentation sur mon état de santé et sur ma vitalité en général.
« Que ta nourriture soit ton 1er médicament » Hippocrate 460-‐356 av. J.-‐C.
Il était alors évident pour moi, de me former en nutrition holistique afin de pouvoir partager mon expérience et apporter des solutions nouvelles aux femmes qui souffrent de DPP !
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Introduction La DPP est un problème de santé publique sérieux qui affecterait plus de 15% des femmes dans les six premiers mois qui suivent leur accouchement selon les études et les populations observées. 3, 4 L’amélioration du dépistage de la DPP et de la prise en charge de ces mamans devrait être une priorité auprès des autorités de santé publique au vu des conséquences néfastes pour la mère, le père et le développement de l’enfant. L’importance de la nutrition dans le traitement d’une DPP est encore très méconnue. En effet, les intervenants tels que médecin généraliste, sage-‐femme, infirmière petite-‐enfance, psychologue… couramment sollicités par les mamans dans un contexte de DPP apportent essentiellement un soutien psychologique, ou un traitement antidépresseur. La majorité des praticiens font de la DPP un syndrome dont l’origine principale est une fragilité psychologique, sans aller chercher d’autres causes possibles. L’état mental de la mère est complètement coupé de son état physiologique et de son environnement. Le peu d’études à ce sujet en est d’ailleurs la preuve. Cependant, nous pouvons nous interroger sur « l’état nutritionnel de la mère » étant donné les multiples facteurs qui épuisent ses réserves en micronutriments: grossesse, allaitement, stress (inquiétude, soins, cris du bébé...), manque de sommeil, éventuel prise de pilule les années antérieures, alimentation carencée, environnement pollué… Ce travail de mémoire a pour but de clarifier le rôle important que la nutrition holistique peut jouer dans la prévention et l’amélioration d’une DPP. Ce travail s’articule en deux temps : Tout d’abord, il est important de définir les différents syndromes de la psychiatrie du post-‐partum puis les facteurs qui peuvent influencer l’apparition d’une DPP, ses conséquences possibles et le soutien actuellement proposé aux mamans. Puis nous présenterons ce qu’est la nutrition holistique, les liens étroits entre nutrition et dépression, ainsi que les nutriments majeurs de la dépression. Au terme de cette compréhension, nous proposerons une approche qui prendra en charge la maman d’une façon globale et systémique afin de pouvoir prévenir et soigner une DPP.
3 D. Amaru, O. Le Bon. La dépression du post-partum : corrélats et facteurs prédictifs. Miller, 2002. 4 Dr Nathalie Nanzer : « La dépression postnatal, sortir du silence».
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Méthode de travail Cette étude se base selon différentes démarches : 1. Recherche documentaire :
La recherche bibliographique effectuée a montré que la plupart des ouvrages traitent de l’aspect psychologique de la personne atteinte de DPP. Peu d’ouvrages (du moins en français) abordent l’incidence de la nutrition dans cette problématique spécifique, même si le lien entre alimentation et système nerveux est de plus en plus mis en avant et sujet de recherches passionnantes ! 2. Enquête ENH:
a. Enquête composée de 3 questionnaires :
Questionnaire ENH5 : Afin de vérifier mes hypothèses de recherche, il a été décidé d’élaborer un questionnaire permettant d’évaluer la vitalité des jeunes mamans et des différents facteurs qui le conditionne. Ce questionnaire comporte 66 questions très diverses. Pour simplifier la lecture de ce travail, ce questionnaire sera nommé « ENH». Deux autres questionnaires ont été proposés et serviront de base pour faire des corrélations dans les résultats : Questionnaire EPDS 6 : Il permet d’évaluer le risque d’être en DPP. Ce questionnaire a rencontré 20% d’absentions lors de l’enquête peut-‐être à cause de son manque de visibilité. L’utilisation de ces résultats sera donc très limitée.
Bilan IOMET 7 : Il permet d’obtenir un profil bionutritionnel, d’évaluer les surcharges toxiniques et les carences minérales et vitaminiques. Ce dernier a été créé par docteur Claude Lagarde, docteur en pharmacie et biologiste, au laboratoire Nutergia. Ce bilan se base sur une centaine de questions qui permettent de définir un profil bionutritionnel et de visualiser les terrains en carence et ceux en excès en fonction de l’hygiène de vie, des troubles somatiques, des habitudes alimentaires, de l’environnement…
5 « ENH » : École de Nutrition Holistique. 6 « Edimburgh postnatal depression scale », élaboré en par Cox J. L, en 1987. 7 « IOMET » : Ionic Mineral Enzymo Therapy
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Ce bilan met en évidence 7 terrains différents : 3 terrains consécutifs à des carences prédominantes :
• Terrain C : Carencé en Acides Gras Polyinsaturés. • Terrain H : Hypoglycémique carencé en vitamines du groupe B. • Terrain A : Acide déminéralisé, carencé en minéraux et oligo-‐éléments.
1 terrain pivot :
• Terrain N : Neurodystonique, lié au déséquilibre du système nerveux et à des carences en acides aminés/neuromédiateurs (dopamine, sérotonine, tryptophane…)
3 terrains liés à des excès :
• Terrain B : Baso-‐colitique, déséquilibre de la flore intestinale, excès de toxines. • Terrain I : Intoxiqué, excès de toxiques. • Terrain O : Oxydé-‐dénaturé, excès de radicaux libres.
b. Public cible et distribution :
L’enquête a été proposée à des jeunes mamans, de 4 mois à 1 an et demi après l’accouchement, afin d’être éloigné d’une période de baby-‐blues et encore assez proche du ressenti de cette première année post-‐partum. Afin d’étayer un échantillonnage très large, j’ai pris contact avec le médecin cantonal vaudois pour savoir si je pouvais distribuer mon questionnaire par le biais de structures officielles telles que les CMS, les maternités... Malheureusement, la collaboration n’a pas été possible pour des raisons de protection de données et de confidentialité. Plus de 100 questionnaires ont donc été distribués par différents biais tels qu’une sage-‐femme, mon entourage, des lieux de rencontre de jeunes mamans, des groupes de bébés-‐ nageurs, des parcs de jeux, des centres commerciaux… La distribution a durée plus de 6 mois et a permis de récolter 30 questionnaires remplis. Le bilan IOMET, d’une valeur de 25.-‐CHF, était le cadeau accordé aux jeunes mamans afin de les remercier du temps qu’elles passeraient à remplir le questionnaire, estimé à 30 à 45 minutes. Les mamans remplissaient le questionnaire chez elles et le renvoyaient grâce à une enveloppe-‐réponse. L’âge moyen des mamans interrogées est de 33 ans (23 à 40 ans). 80% d’entre-‐elles sont des femmes actives, 70% ont vécu un cours de préparation à l’accouchement, 30% ont eut une césarienne et 77% ont allaité plus de 3 mois.
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c. Autres investigations : En parallèle au questionnaire, j’ai aussi rencontré différentes personnes très investies dans le domaine de la périnatalité. Parmi elles, je nommerai :
• Doctoresse Nanzer, pédopsychiatre et psychanalyste, médecin adjoint à l'Unité de "Guidance infantile" au Service de Psychiatrie de l'Enfant et de l'Adolescent au sein des Hôpitaux Universitaires de Genève.
• Véronique Trabujo, Doula à Genève et initiatrice de rencontres de mamans sous le nom de « Tente Rouge ».
• Diana Rego, infirmière petite-‐enfance au CMS d’Oron-‐la-‐Ville. • Doctoresse Bays, gynécologue à Vevey. • Carole Maurer, sage-‐femme indépendante à Attalens et à l’hôpital des Samaritains à
Vevey. • Le groupement Arc-‐échange, cercle de rencontre pour mamans à Oron-‐la-‐Ville. • Et surtout un très grand nombre de mamans !
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I. La dépression post-‐partum (DPP) : 8, 9 Tout d’abord, définissons les différents troubles psychiatriques possible du post-‐partum ainsi que les différents aspects de la DPP. A. Trois syndromes constituants la psychiatrie du post-‐partum : Différents troubles psychiques d’intensités différentes peuvent survenir après l’accouchement. Les principaux troubles répertoriés par la médecine classiques sont :
1. Le baby-‐blues : Ce trouble est caractérisé par des pleurs, une labilité émotionnelle avec tristesse ou euphorie les jours qui suivent l’accouchement. Les symptômes disparaissent une dizaine de jours après l’accouchement et concernerait plus de 50% des mamans. La chute du taux d’oestrogènes les jours suivants l’accouchement pourrait en être une des causes. Cet évènement doit être pris au sérieux par les professionnels lors de la sortie de la maternité car il peut être le précurseur d’une DPP.
2. La dépression post-‐partum : Ce trouble est un épisode dépressif d’intensité variable. Les premiers signes peuvent apparaitre de 4 à 6 semaines après l’accouchement et peuvent faire suite à un baby blues. Ils peuvent également survenir jusqu’à une année après l’accouchement. Elle est considérée comme une maladie, d’après les critères diagnostiques CIM-‐10 10 de l’organisation mondiale de la santé. D’après ces classifications diagnostiques internationales des dépressions, la DPP ne diffère d’une autre dépression que par le moment de sa survenue. Cependant, elle peut-‐être difficile à diagnostiquer étant donné les bouleversements normaux qu’amène l’arrivée d’un bébé dans la vie de ses parents (changement de rythme de vie, fatigue, insomnie...).
8 Une grande partie des informations citées ci-‐après sont tirées du livre « la dépression postnatal, sortir du silence» du Dr Nathalie Nanzer. Cet ouvrage est un outil précieux dans la compréhension de la DPP. 9 FERNANDES Cyndi. Mémoire : Baby-‐blues et dépression post-‐natale : évaluation des connaissances des femmes, quelle information ont-‐elle reçue 10 Classification Internationale des Maladies mentales.
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3. La psychose puerpérale : Apparaît brutalement entre le 3ème et le 15ème jour après l’accouchement. Elle se manifeste par des idées délirantes, des hallucinations, une perception altérée de la réalité généralement centrée sur l’enfant, avec les caractéristiques d’une dépression grave. Cet état nécessite une hospitalisation d’urgence afin d’éviter que la mère commette des actes graves sur elle-‐même ou sur le bébé. B. Différents niveaux de DPP : La DPP peut avoir les signes :
• d’une dépression majeure, forme la plus grave de la dépression.
Les symptômes sont très visibles et l’intervention de professionnels rapidement mise en place. Elle peut être diagnostiquée si la personne a une humeur déprimée ou une perte de plaisir dans presque toutes les activités normales pour une période d’au moins 2 semaines, plus, au moins trois des symptômes suivants qui doivent être présents tous les jours et représenter un changement par rapport au fonctionnement antérieur :
o Humeur dépressive o Diminution marquée de l’intérêt ou du plaisir dans presque toutes les
activités o Perte ou gain significatif(s) de poids, en l’absence de régime particulier o Insomnie ou hypersomnie o Agitation ou ralentissement de l’activité motrice o Fatigue ou perte d’énergie o Sentiment d’indignité ou culpabilité excessive o Difficultés à se concentrer et à prendre des décisions o Pensées récurrentes de mort
• D’une dépression mineure, qui est un épisode dépressif durant au moins deux semaines mais comportant moins que les cinq symptômes requis pour le diagnostic de dépression majeur. C’est la forme la plus insidieuse et nuisible à la mère et à sa famille, car elle passera souvent inaperçue et sera donc source de beaucoup de souffrance.
C. Symptômes les plus courant d’une DPP : Les symptômes d’une DPP sont les mêmes que ceux d’une dépression mineure ou majeure. Ils sont parfois difficiles à détecter étant donné les grands bouleversements que vit le foyer dans cette période de vie (nuits courtes, allaitement…).
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Ils seront regroupés selon 3 critères : 1. Physiques
• Difficultés d’endormissement • Hyperactivité • Fatigue persistante, perte d’énergie • Changement d’appétit ou de poids • Difficultés de concentration, irritabilité et anxiété
2. Psycho-‐émotionnels
• Tristesse, humeur déprimée, honte, culpabilité • Idées récurrentes de mort ou de suicide • Sentiment d’être une mauvaise mère, incapable • Sentiment de solitude, perte de motivation, d’intérêt, de plaisir
3. Relationnels
• Sentiments négatifs envers le bébé ou crainte de lui faire du mal • Manque d’intérêt pour le bébé, peu de plaisir dans les soins
Le questionnaire ENH révèle que :
• 53% des mamans traversent une petite déprime après l’accouchement • 60% sont très émotives • 53% ont le sentiment de ne pas être à la hauteur.
Ces chiffres sont relativement élevés et les sentiments sont souvent diffus, partagés entre l’émotivité, la crainte de ne pas être à la hauteur, la solitude, la déprime et la fatigue. D. Facteurs qui peuvent influencer l’apparition d’une DPP : Selon les recherches effectuées dans le cadre de la médecine traditionnelle, la DPP est d’origine multifactorielle. Voici un état des lieus des principaux facteurs :
1. Vulnérabilité psychologique :
Les mères qui auraient déjà vécues des troubles psychologiques avant la grossesse pourraient être plus à risque de voir réémerger des conflits antérieurs mal gérés et refoulés. Des troubles de nature dépressive pendant la grossesse et des antécédents psychiatriques familiaux pourraient également augmenter le risque de DPP. 11
11 MANZANO J. RIGHETTI-‐VELTEMA M. CONNE PERREARD E. Le syndrome de dépression du pré-‐partum. Résultat d'une recherche sur les signes précurseurs de la dépression du post-‐partum
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Par exemple, une mère qui aurait déjà fait une DPP a un risque de récidive lors de grossesses ultérieures de l’ordre de 55%.12 Le questionnaire ENH révèle que :
o 80% des femmes qui ont eut recours à des soutiens psychologiques (psychologues…) avant la grossesse ont eut des baisses de moral après.
o 57% qui n’ont jamais eut de soutien psychologique avant la grossesse ont eut des baisses de moral après.
Les femmes qui ont des antécédents psychologiques avant la grossesse semblent donc être plus sujettes aux baisses de moral que les autres.
2. Environnement familial : Relations aves le bébé Un bébé qui pleure beaucoup, qui a un tempérament difficile ou qui suscite beaucoup d’inquiétude de sa maman (santé fragile, difficultés à manger, prise de poids insuffisante…) favorisera le risque de DPP.13 Ceci peut être la conséquence d’une séparation difficile entre une mère et son enfant à la naissance et peut parfois majorer un tableau dépressif. En effet, l’impact du lien affectif qui se crée entre la mère et son bébé à la naissance, appelé « attachement précoce14 » est très important. La tendance auto-‐dépréciative de mal remplir son rôle de mère peut aussi alerter sur un risque de DPP.15 Relations conjugales Les tensions et le manque de communication au sein du couple augmentent le risque de DPP.16 Une étude australienne constate qu’une femme sur six signale des violences conjugales dans l’année de l’accouchement. La violence psychologique étant plus fréquente que la violence physique. 17 Une étude norvégienne souligne l’importance du soutien du partenaire qui s’avère être le facteur décisif d’équilibre et de santé mentale durant la grossesse. Les femmes les plus insatisfaites de leurs relations sont les plus susceptibles d’être déprimées.18 12 Masmoudi J. et al. La dépression du post partum. Service de psychiatrie « A » 13 Masmoudi J. et al. La dépression du post partum. Service de psychiatrie « A ». 14 Pr. Ph. Duverger, Dr J. Malka. Troubles psychiques de la grossesse et du post-‐partum. 15 D. Amaru, O. Le Bon. La dépression du post-partum : corrélats et facteurs prédictifs. 16 Dr Nathalie NANZER -‐ La dépression postnatale, sortir du silence. 17 Wiley-‐Blackwell. DÉPRESSION POST-‐PARTUM: 40% des cas liés à la VIOLENCE CONJUGALE. 18 BMC (Biomed Central) Public Health. Grossesse : le manque de soutien du partenaire, grand responsable du baby-‐blues
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Le questionnaire ENH révèle que : o 100% des mamans stressées par leur couple après l’accouchement ont des baisses
de moral. o 54% des mamans qui n’ont pas de problèmes de couple ont des baisses de moral
Ce résultat confirme le grand impact joué par la relation de couple dans la DPP. Relation avec sa mère Des études épidémiologiques ont mis en évidence l’importance de la qualité des relations mère-‐fille.19 Lors de ma participation à une soirée de parole avec des jeunes mamans (« Tente Rouge »), beaucoup de mamans ont dit souffrir de ne pouvoir communiquer correctement avec leur propre mère et avoir des rapports non satisfaisants avec elle. Le terme « rupture du maillon de transmission » fut souvent évoqué. Il symbolise la disparition de l’accompagnement des mères ou des femmes de la famille, auprès de leurs filles tout juste devenues mère. Il n’est plus systématique pour une mère d’accompagner sa fille dans son nouveau rôle, dans sa nouvelle identité et dans sa quête de nouveaux repères. Les repères familiaux de notre société ont beaucoup changé en 50 ans ; la vie urbaine est certainement une des grandes raisons de ce bouleversement. Autrefois, les grands-‐parents avaient une place prépondérante au sein de l’équilibre familiale. La grand-‐mère soutenait et rassurait sa fille dans les soins apportés au bébé ou tout du moins, était présente. L’impact de cette perte est difficile à évaluer, mais semble fortement lié au manque de soutien émotionnel car dans cette période de vie, la mère a un très grand besoin d’être rassurée et sécurisée dans sa manière de faire. Soutien de l’entourage Le manque de soutien du partenaire, de la famille ou des amis favoriserait le risque de DPP. Le sentiment « subjectif » de soutien est important. Il en est de même pour le sentiment de solitude. Le questionnaire ENH révèle que 43% des mamans ont « très peu » ou « un peu » de soutien de leur entourage. Les changements de valeurs, de priorités, de besoins, le rejet des institutions religieuses, les lois du marché qui mettent une pression toujours plus fortes… Tous ces éléments ont fait émerger des attitudes beaucoup plus individualistes voir égocentrées. Dans ce contexte, les jeunes mamans rentrent de la maternité pour se retrouver seules à la maison avec leur bébé, leurs peurs et leurs doutes. Beaucoup de cultures ont des rituels afin d’aider la mère à mieux vivre cette transition de femme enceinte, à mère d’un nouveau-‐né. En chine, la jeune maman doit rester 40 jours à la maison sans sortir et c’est sa propre mère qui s’occupe de tout. Au Togo, la jeune maman doit aussi rester 7 jours sans sortir
19 Dr Nathalie NANZER -‐ La dépression postnatale, sortir du silence
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pour être protéger du « mauvais œil ». Au Maghreb, ils sacrifient un mouton pour fêter cet événement, Tous ces rituels sont la preuve de l’importance d’encadrer et d’accompagner cet évènement majeur de vie.20 Une étude21 a mis en évidence que l’écoute empathique et les conseils avisés des sages-‐femmes permettent aux mères d’acquérir un sentiment de compétence. Lorsque les propos des soignants sont contradictoires, ce sentiment diminue et les mères se sentent désécurisées. Le sentiment de compétence parental et le bien-‐être psychique ont révélé être en lien étroit. Les mamans qui ont répondu au questionnaire ENH n’ont pratiquement jamais parlé de l’accompagnement d’une sage-‐femme ce qui laisse supposer qu’elles n’ont pas été très présentes. Personnellement, j’ai vécu une expérience très traumatisante à la maternité suite à l’agissement inapproprié d’une sage-‐femme qui a déshabillé mon bébé entièrement, sans me demander mon accord, pour le stimuler à manger et qui m’a palper le ventre de manière très brutal… Cet évènement aura sans doute renforcé ma vulnérabilité psychologique mais ne remet pas en question le précieux travail des sages-‐femmes en général. Voici donc un levier important à prendre en compte, sur lequel les professionnels peuvent agir pour renforcer le sentiment de compétence des jeunes mamans.
3. Le stress : Le stress est une réaction involontaire, tant psychologique que physiologique, de l'organisme devant une situation difficile (fatigue, soucis, douleurs, bruits, faim…) et qui demande une adaptation.
Il a un grand impact sur le risque de dépression en général. Si un stress (conflits, surcharge, tensions, soucis…) se pérennise sur une période trop longue, la sécrétion de cortisol élevée et permanente peut entrainer de multiples symptômes tels que :
o Fatigue chronique, insomnie (surtout d’endormissement) o Troubles de la mémoire et de la concentration o Irritabilité et désorganisation o Baisse de l’immunité o Troubles du comportement alimentaire o Déficit nutritionnel dû à l’énergie dépensé par le corps pour lutter contre les effets
du stress o Troubles digestifs et détérioration de la muqueuse intestinale pouvant évoluer vers
des troubles dépressifs…22 20 Asmahan S. DIOP. Approche interculturelle de la dépression post-‐partum. 21 Razurel Chantal et al. Stress, soutien social et stratégie de coping : quelle influence sur le sentiment de compétence parental des mères primipares ? 22 Dr Claude LAGARDE -‐ Votre santé se cache au cœur de vos cellules.
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On estime que le niveau de stress vécu par la plupart d’entre-‐nous au quotidien est plus de 100 fois supérieur à celui rencontré par nos grands-‐parents. Aujourd’hui, le travail et le rythme de vie se sont considérablement accélérés…Tout doit aller plus vite ! La communication, les transports, l’information, les résultats… Nous avons atteint un point où le cerveau de beaucoup de gens a du mal à produire assez de sérotonine pour faire face à la vie. 23 Imaginons alors les nouvelles mamans qui vivent une des périodes les plus intenses de leur vie pendant et après la grossesse. Elles vivent des périodes de stress telles que l’accouchement, l’anxiété de répondre correctement aux besoins du bébé et à ses pleurs, le manque de sommeil, l’allaitement qui n’est pas toujours simple et d’autres évènements possibles (travail pénible, déménagement, maladie, deuil, gestion du quotidien…) Les rythmes physiologiques des 9 mois de grossesse sont pour l’instant « encore », respectés par l’homme ! Néanmoins, la période de convalescence de la jeune maman tend à se raccourcir, de même que l’allaitement, le congé maternité… Le questionnaire ENH révèle que : 73% des mamans sont stressées par différents aspects de leur vie en générale dont :
o 43% par leur situation professionnelle o 33% par leurs finances o 27% par leurs enfants o 23% par leur famille o 20% par leur couple
Ces chiffres sont relativement élevés et auraient malheureusement tendance à être banalisés.
Le stress et ses symptômes spécifiques sont donc un paramètre majeur auquel il faut accorder beaucoup d’importance afin de pouvoir en identifier les origines et les traiter.
4. Environnement économique et professionnel : Une situation économique et professionnelle précaire favoriserait les dépressions mineures de par les soucis que cela peut engendrer. Des études à plus grande échelle seraient néanmoins nécessaires pour confirmer ces résultats.24 Le questionnaire ENH révèle que :
o 33% des mamans sont stressées par leurs finances après l’accouchement. o 43% le sont pour des questions professionnelles.
Le budget et l’emploi représentent donc de grandes sources de stress pour les jeunes mamans. 23 Dean RAFFELOCK, DC, DIBAK,DACBN, CCN, Dipl.Ac. How stress and poor nutrition can cause postpartum depression. 24 Dr Nathalie NANZER -‐ La dépression postnatale, sortir du silence
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5. Déroulement de la grossesse : Certains facteurs peuvent augmenter le risque de DPP. 25 Par exemple :
• Les mamans qui ont mis du temps à être enceinte de par un stress sous-‐jacent ou des déséquilibres biologiques.
• Les mamans qui ont eut une grossesse non désirée ou non suivie peuvent développer plus d’inquiétude et de sentiments négatifs à l’égard du bébé.
• Les mamans qui ont pris peu de poids durant leur grossesse peuvent avoir des carences nutritionnels liées à une mauvaise absorption intestinale, une malnutrition ou une dépression sous-‐jacente.
• Celles qui ont vécu une longue période de nausées et de vomissements ont été soumises à de grandes tensions et à une malnutrition qui peut augmenter le risque de dépression.
• Les antécédents médicaux à risque pour le fœtus (diabète…), obstétricaux pathologiques (mort in utéro, malformation fœtale, IVG…) augmentent considérablement le niveau d’inquiétude de la mère.
• Les problèmes psychiques (syndrome de dépression pré-‐partum) et somatiques en cours de grossesse sont des éléments qui viennent également affaiblir la résistance de la mère. 26
6. Vécu de l’accouchement et du milieu hospitalier : Différents éléments peuvent influencer la survenue d’une DPP :
• L’anxiété élevée à l’approche de l’accouchement 27. • Un accouchement qui s’accompagne d’une séparation mère-‐enfant mal vécue. • Un accouchement au vécu subjectif négatif ou des problèmes néonataux 28 peuvent
être le siège d’une DPP. La surmédicalisation de la grossesse et des premiers soins du bébé participe certainement à diminuer l’instinct maternel de la jeune maman et la confiance en sa capacité à pouvoir s’occuper correctement de son bébé. Cela peut être source de grande inquiétude. De plus, la jeune maman reçoit un grand nombre de conseils, parfois contradictoires, qui peuvent contribuer à augmenter son stress et sa culpabilité par rapport à sa capacité à prendre soin de son bébé. Dès l’accouchement, les maternités ne respectent et n’entendent que très peu les besoins de la mère.
25 Masmoudi J. et al. La dépression du post partum. Service de psychiatrie « A ». 26 D. Amaru, O. Le Bon. La dépression du post-partum : corrélats et facteurs prédictifs. 27 Masmoudi J. et al. La dépression du post partum. Service de psychiatrie « A ». 28 MANZANO J. RIGHETTI-‐VELTEMA M. CONNE PERREARD E. Le syndrome de dépression du pré-‐partum. Résultat d'une recherche sur les signes précurseurs de la dépression du post-‐partum.
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L’accouchement couché sur le dos n’est-‐il pas un des premiers exemples de non respect des besoins de la mère ? Physiologiquement, elle se mettrait plutôt à croupis ou sur le côté afin de libérer le mouvement du coccyx et de faciliter le passage de bébé dans le col. Tout cela pour faciliter le travail de l’obstétricien ou de la sage-‐femme… L’allaitement est souvent très protocolé avec une mise au sein toutes les X heures, suivi d’une pesée du bébé afin de savoir si il a pris assez de lait. Ces méthodes peuvent accentuer le manque de confiance de la maman et couper l’instinct maternel! Lors de l’arrêt de l’allaitement, comment choisir sans se tromper, le meilleur ou « le moins pire » des laits maternisés parmi l’énorme choix proposé par l’industrie agro-‐alimentaire? Enfin, la grande théorie du bébé qui pleure et qu’il ne faut pas consoler pour ne pas qu’il devienne capricieux ou enfant roi, pourrait finir de couper la maman de son instinct à reconnaître les besoins spécifiques de son enfant. L’attitude du corps médical altère donc souvent les capacités de la mère à s’occuper de manière innée de son bébé et la dépossède souvent de son corps. Ces éléments peuvent renforcer les croyances de la jeune maman qu’elle n’est pas capable de s’occuper de son bébé et que cette tâche compliquée doit être supervisée par des professionnels. Quel désarroi et quelle angoisse lorsqu’elle arrive à la maison, seule et sans son équipe de soignants avec elle !
7. Facteurs physiologiques : Différents facteurs physiologiques peuvent favoriser la survenue d’une DPP, notamment : L’alimentation : L’alimentation, d’une façon générale, doit respecter un certain équilibre pour pouvoir assurer la santé de la personne. Pour cela, la quantité de nourriture consommée doit correspondre aux besoins énergétiques de la personne ; nous parlerons alors des apports quotidiens recommandés en protides, glucides, lipides et en eau. La qualité des aliments consommés doit répondre aux besoins en micronutriments, tels que la richesse en vitamines, minéraux, oligo-‐éléments, acides gras essentiels, antioxydants et acides-‐aminés afin de pouvoir assurer leurs rôles essentiels dans toutes les fonctions du corps. Nous reparlerons de l’importance de manger des produits de qualité et riches en micronutriments.
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La nutrition : La nutrition s’intéresse aux effets des nutriments sur la santé, aux conséquences possibles de leurs carences ou de leurs excès, aux capacités métaboliques de la personne… Dans ce contexte, de nombreuses études rapportent des liens crédibles entre des carences en éléments nutritifs et l’humeur:29,30
o Les vitamines B : qui ont un impact sur la production et la fonction de la sérotonine, la dopamine et la noradrénaline ; la concentration de ces trois neurotransmetteurs ayant un effet sur la dépression.
o Les vitamines C, D et E. o Les minéraux : calcium, magnésium, fer, sélénium, zinc. o Les omégas 3 (acides gras essentiels): de nombreuses études ont trouvé une
association positive entre un faible niveau d’omégas 3 et la dépression maternelle.
Les femmes enceintes et allaitantes sont particulièrement vulnérables aux effets néfastes d’une alimentation pauvre en nutriments sur leur humeur. Leurs besoins nutritionnels augmentent et leurs réserves en nutriments tendent à s’épuiser, notamment pendant les 3 derniers mois de la grossesse. Le terrain : C’est une des bases importantes sur laquelle le thérapeute s’appuye pour comprendre l’état de santé de son patient. Il peut être définit comme suit : « Le terrain est la qualité fondamentale, la constitution de base de l’organisme d’un être vivant. C’est ce que l’individu a fait de son corps, au fil du temps, par ses habitudes, son alimentation, ses croyances, ses pensées... » Si un terrain est encrassé, les échanges métaboliques se font moins bien et les organes ne peuvent pas bien fonctionner. La personne commence à développer des symptômes, des douleurs, puis, si elle ne s’en occupe pas, peut développer des maladies. Il est important de savoir que l’encrassement et l’intoxication d’un organisme s’accompagnent dans le même temps d’une déperdition de sels minéraux et de vitamines, qui peut amener à une acidose tissulaire. Le terrain peut s’encrasser notamment par un excès de métaux lourds, de radicaux libres, de graisses saturées, de médicaments chimiques… Ces surchargent jouent un rôle très important sur d’éventuels disfonctionnements tels que les allergies, la fatigue, les troubles psychologiques…
29 Brenda My LEUNG et Bonnie J. KAPLAN. La dépression périnatale : prévalence, risques et lien avec la nutrition. 30 Dean RAFFELOCK, DC, DIBAK,DACBN, CCN, Dipl.Ac. How stress and poor nutrition can cause postpartum depression
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Selon un rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé de 1975, 80% des maladies chroniques peuvent être causées, directement ou indirectement, par la pollution environnementale. Parmi les polluants les plus dangereux se trouvent ces fameux métaux lourds (mercure, cadmium, plomb, arsenic, aluminium, cuivre…) qui vont, entre autre, avoir une action inhibitrice sur les peptidases permettant la digestion complète du gluten ; d’où l’augmentation régulière des personnes intolérantes au gluten. L’influence hormonale :
Des études ont été menées sur le sujet, au vu des nombreux et rapides changements hormonaux qui ont lieu pendant et après la grossesse, mais leurs rôles spécifiques restent incertains. La variation du cortisol sanguin (hormone du stress) pourrait également être impliquée dans la survenue de certaines DPP. 31 Des taux anormalement bas ou élevés d’hormones thyroïdiennes provoquent des symptômes dépressifs. On estime de 1 à 3% les DPP qui pourraient être causées par une hypothyroïdie.32 Intolérance et sensibilité au gluten et/ou lactose33,34 ,35 : Au vu des symptômes possibles d’une intolérance ou d’une sensibilité au gluten et/ou au lactose (l’une et l’autre étant très souvent liées), il semble important de développer ce sujet qui devrait être plus sérieusement pris en considération lors d’une DPP.
Définissons tout d’abord ce que sont le gluten et le lactose:
Le gluten : est un ensemble de protéines contenues dans certaines céréales telles que le blé, l’épeautre, l’orge, le seigle, l’avoine… L’intolérance au gluten semble le plus souvent due à la surconsommation de blé dont la structure génétique a été modifiée des dizaines de fois depuis les années 1950 et qui serait inadapté au patrimoine génétique de l’homme. Il est important de souligner que la deuxième manifestation psychique la plus courante d’une intolérance au gluten est la dépression, qui concerne environ 30% des cas.36,37 Les dommages causés par le gluten à la paroi intestinale peuvent provoquer une intolérance au lactose car l’intestin abimé produit moins bien la lactase. Le lactose : est le sucre du lait.
31 Pr. Ph. Duverger, Dr J. Malka. Troubles psychiques de la grossesse et du post-‐partum. 32 Victor JM et al. Postpartum dysfonctionnement de la thyroïde et la dépression dans une population non sélectionnée. 33 Venesson J. GLUTEN, comment le blé moderne nous intoxique. 34 Seignalet J. L’alimentation ou la troisième médecine. 35Marion Kaplan. Une alimentation sans gluten ni laitage. 36 Hallert C, Astrom J. Psychic disturbances in adult coeliac diseases. 37 Ciacci C, Iavarone A, Mazzacca G, De Rosa A. Depressive symptoms in adult coeliac disease.
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Les personnes intolérantes au lactose ne produisent pas ou trop peu de lactase (enzyme permettant de digérer le lactose). Le lactose passe alors dans l'intestin sans avoir été digéré correctement. Cela provoque des troubles gastro-‐intestinaux et encrasse l’organisme. D’après Jean-‐François Narbonne, professeur de toxicologie à l’université de Bordeaux et expert auprès de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), les nombreuses manipulations génétiques subits par le blé depuis 1950 « peuvent avoir un effet sur la digestibilité, l’augmentation des allergies et la stimulation du système immunitaire, en particulier au niveau de l’intestin qui est un organe très sensible ».
Il est démontré que le gluten et les laitages, favorisent la perméabilité intestinale et donc le passage de macromolécules dans le sang ou la lymphe. De plus, l’ingestion de gluten entraîne chez les personnes sensibles une réaction immunitaire anormale dans l’intestin grêle, qui crée une inflammation et endommage la paroi intestinale. Il existe deux formes d’intolérance au gluten :
1. La sensibilité au gluten : Est une maladie fréquente. Elle ne peut être diagnostiquée ni par prise de sang ni par examen intestinal. 10% des français seraient touchés. Cependant, certains chercheurs avancent des chiffres qui s’élèvent à 1 personne sur 3 ! Les symptômes sont les mêmes que ceux de la maladie coeliaque sans les complications (maladies auto-‐immunes, cancers…). Aux vus de la consommation quasi-‐quotidienne des aliments contenant du gluten dans nos populations, nous pouvons nous interroger sur son impact possible auprès des jeunes mamans en DPP.
2. L’intolérance au gluten, ou maladie Coeliaque : Est une maladie grave dans laquelle le système immunitaire s’en prend à l’intestin grêle. Elle est provoquée par l’ingestion de protéines présentes dans les céréales contenant du gluten. Elle provoque souvent des troubles intestinaux, des carences nutritionnelles consécutives à une malabsorption (intestin endommagé) et peut être à l’origine de maladies auto-‐immunes tels que diabète de type 1, thyroïdite d’Hashimoto, psoriasis... Parfois, cette maladie est dormante et sans symptôme au niveau intestinal. Cependant, certains symptômes peuvent être d’autres ordres, dont voici des exemples fréquemment retrouvées et qui peuvent concerner une DPP:
• Fatigue chronique • Colon irritable • Irritabilité/anxiété/attaques de panique • Dépression (30% des cas)
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Mon expérience personnelle avec le gluten :
Ayant de nombreux symptômes de DPP une année après mon accouchement, une doctoresse m’a prescrit un bilan biologique appelé Brainscreen comme cité en préambule.
Ces analyses ont révélées de nombreuses carences : -‐ La vitamine B12, le sélénium, la sérotonine et la dopamine étaient en dessous des
minimums. -‐ Plusieurs acides gras essentiels (EPA, DHA) étaient aux taux minimums. Et aussi des taux anormalement élevés : -‐ Le cholestérol total, l’homocystéine (associée à un déficit en vitamines B9, B12 ou
B6), le rapport acide Arachidonique/EPA (qui reflète une consommation insuffisante d’oméga 3).
Ces résultats sont directement liés aux symptômes de dépression et donc aussi de DPP38,39,40. Ils peuvent être liées à différents facteurs tels que grossesse, accouchement, stress, état de la muqueuse intestinale, sensibilité au gluten…
La doctoresse m’a alors fait revoir mon régime alimentaire : diminution des sucres pour diminuer la trop grande prolifération du Candida albican dans l’intestin et le taux de cholestérol LDL, augmentation des protéines le matin et le midi et des sucres lents le soir pour réguler la production des différents neurotransmetteurs. Elle m’a conseillé plusieurs compléments micronutritionnels à doses relativement élevées (complexe de vitamines B, oméga 3, huile d’onagre, tryptophane, tyrosine, probiotiques, glutathion, vitamine C) Mon état c’est très rapidement amélioré. Cependant, après quelques mois de prise de compléments nutritionnels, je continuais à avoir des douleurs abdominales et mon humeur redevenait fluctuante. Les analyses sanguines ne révélaient aucune intolérance au gluten, mais au vu des informations que je lisais sur l’impact du gluten, je décidai quand même d’essayer de le stopper. Mon ventre est redevenu plat en 3 jours, mes douleurs ont disparu et mon humeur s’est améliorée. Sensibilité au gluten et intestin poreux? Dans mon cas, j’en suis persuadée !
38 Brenda My LEUNG et Bonnie J. KAPLAN. La dépression périnatale : prévalence, risques et lien avec la nutrition 39 Dean RAFFELOCK, DC, DIBAK,DACBN, CCN, Dipl.Ac. How stress and poor nutrition can cause postpartum depression. 40 Sontrop J, Campbell MK. Omega-‐3 polyunsaturated fatty acids and depression: a review of the evidence and a methodological critique.
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Écosystème intestinal : 41,42 De nombreuses recherches démontrent aujourd’hui l’impact d’une muqueuse intestinale abimée sur l’humeur et les troubles psychologiques. Un intestin peut devenir poreux à cause de différents facteurs tels que le stress, les intolérances alimentaires, la prise de certains médicaments, les pollutions… Il laissera ensuite passer dans la circulation sanguine et lymphatique un grand nombre d’éléments indésirables qui vont surcharger le sang (peptides opioïdes dérivées du gluten, bactéries, toxines...). Ces éléments peuvent alors passer la barrière hémato-‐encéphalique et provoquer différents troubles dont la dépression.
Bouddha disait déjà :
« Un sage est quelqu’un dont les intestins fonctionnent bien ». Le bon fonctionnement de l’intestin serait donc garant d’une sorte de stabilité émotionnelle et d’un équilibre de l’humeur. Hérédité et dépression :
Des antécédents familiaux de dépression pourraient prédisposer à un risque plus élevé de souffrir de dépression.43 Cependant, les résultats des études ne sont pas homogènes. E. Conséquences possibles de la DPP :44
La DPP peut avoir des conséquences sur toute la famille. Sur l’enfant :
La Doctoresse Nanzer, pédopsychiatre et psychanalyste, témoigne que chez une grande partie des mères dont elle reçoit les enfants en consultation, elle retrouve une DPP.
Le bébé va grandir avec une mère qui ne peut pas lui donner ce dont il a besoin sur le plan relationnel. Elle n’a pas l’énergie suffisante pour s’occuper correctement de lui et sera souvent irritable, nerveuse et anxieuse.
Le bébé peut développer certains symptômes tels que : agitation, irritabilité, troubles du sommeil, pleurs excessifs, troubles de l’alimentation… Nous entendrons parfois parler d’épisodes de maltraitance sur les nouveau-‐nés.45A long terme, l’enfant peut aussi développer des troubles de l’humeur, de la personnalité, de fatigue chronique…
41 Campbell-‐McBride N. Le syndrome entéropsychologique. 42 Seignalet J. L’alimentation ou la troisième médecine. 43 Dr Nathalie NANZER -‐ La dépression postnatale, sortir du silence. 44 Dr Nathalie NANZER -‐ La dépression postnatale, sortir du silence. 45 Godfroid I.O. et Charlot A. La psychiatrie du post-‐partum.
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Une étude a d’ailleurs démontré que le risque de syndrome de fatigue chronique est augmenté de 600% lorsque le passé est marqué par un évènement traumatique. 46 Un enfant qui a eut une maman en DPP aurait donc de grande chance de développer à l’âge adulte un syndrome de fatigue chronique. Sur la mère : La DPP va affecter la vitalité et l’humeur de la mère et altérer sa confiance en elle et son estime ce qui aura un impact sur tout l’environnement familial, en priorité, nous l’avons vu, sur le bébé, mais aussi le conjoint, les autres enfants…
Les conséquences peuvent être plus ou moins graves pour elle-‐même (peut aller jusqu’à l’hospitalisation) et pour ses relations avec les membres de sa famille.
Sur le père :
L’homme doit lui aussi découvrir et affronter son nouveau statut de père. Il se retrouve parfois être le pilier de sa compagne déprimée sans y avoir été préparé. Le père a alors de grands risques de développer à son tour une dépression. Les symptômes sont proches de ceux de la mère : stress, troubles de l’appétit et du sommeil, énervement, épisodes dépressifs… Ce trouble peut être provoqué par un choc émotionnel lié à la naissance du bébé, aux doutes liés à sa capacité à être un bon père … Certains articles parlent de près de 4% des papas qui feraient un baby-‐blues47, mais ce chiffre semble bien en-‐dessous de la réalité. Selon une étude, 25 à 50% des hommes souffrant d’une dépression ont une épouse qui a elle-‐même souffert d’une dépression pré ou postnatale. C’est d’ailleurs le cas de mon conjoint qui a vécu une dépression en parallèle à ma DPP. Il existe encore peu d’associations qui soutiennent ces nouveaux papas. Et si le tabou est encore grand chez la maman, il semble l’être encore plus chez le papa. Le soutien d’un psychologue ou d’un thérapeute pourrait alors être vivement recommandé.
Sur le couple :
Chaque membre de la famille doit retrouver une nouvelle place, voir une nouvelle identité dans la cellule familiale et ce cap est souvent difficile à passer. La crise parentale et la DPP sont en partie responsables de nombreux divorces durant l’année qui suit la naissance du bébé. La maman n’arrive pas à assumer son rôle de femme et les tensions au sein du couple deviennent très grandes. Beaucoup d’attentes du côté du père et de la mère restent insatisfaites et sont sources de grandes tensions.
46 Heim C, Nater UM et al., Reeves WC : Childhood trauma and risk for chronic fatigue syndrome : association with neuroendocrine dysfunction. 47 Lemé S. Le baby-‐blues des papas, comment y remédier
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F. Détecter une DPP :
Le plus grand défi pour les différents intervenants périnataux est celui de réussir à détecter d’une façon plus systématique, les signes avant-‐coureurs ou même la présence d’une DPP. Actuellement, de long mois peuvent passer avant qu’une DPP soit détectée et d’ici là, la famille reste dans une grande détresse et une grande souffrance, amenant parfois à des prises en charges non adaptées. Tentons d’identifier les différents axes d’actions et les difficultés qui peuvent être rencontrées pour détecter une DDP.
1. Questionnaire Edinburgh Posnatal Depression Scale (EPDS) :48
Ce questionnaire, créé en 1987, est le plus utilisé pour détecter une DPP. Il comporte 10 questions et peut être rempli par la femme seule. Les résultats sont facilement calculables. Néanmoins, il ne permet pas de poser un diagnostic ; celui-‐ci devra être confirmé par un professionnel. Le score qui est ≥ 9 doit alerter le professionnel et lorsque la valeur est ≥12, la probabilité d’une dépression majeure est importante. Le questionnaire EPDS joint au questionnaire ENH a mis en évidence 10% des mamans qui auraient pu alerter sur une éventuelle DPP. Ce résultat n’illustre malheureusement pas la réalité, sachant que l’EPDS a rencontré 20% d’abstention lors de l’enquête.
2. Questionnaire de Dépistage Anténatal du risque de Dépression du Post-‐partum (DAD-‐P) :49
Ce questionnaire, créé en 2007, est également connu sous le nom de questionnaire de Genève. Il comporte deux parties de 8 et 7 questions et il permet à tout professionnel de la santé d’effectuer pendant la grossesse de sa patiente une évaluation du risque de DPP. Toutefois, ce questionnaire semble très peu utilisé.
48 Annexe 2 -‐ Cox, J.L., Holden, J.M., and Sagovsky, R. 1987. Detection of postnatal depression: Development of the 10-‐item Edinburgh Postnatal Depression Scale. British Journal of Psychiatry 150:782-‐786. 49 Annexe 2 -‐ Dr Nathalie NANZER et Marion RIGHETTI-‐VELTEMA. Le DAD’P : un outil simple pour le dépistage anténatal du futur risque de dépression du post-‐partum.
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3. Le TABOU : Les symptômes de DPP semblent très difficiles à détecter car la jeune maman associe souvent ses troubles à la fatigue de la grossesse, de l’allaitement ou des rythmes physiologiques de son bébé. D’après une étude anglaise menée par une organisation caritative « 4Children », des milliers de femmes souffrent en silence de peur d’être stigmatisées. Elles seraient plus de 35 000 femmes dans ce cas en Grande-‐Bretagne. Selon le Collège Royal des psychiatres, il y aurait environ 13% de femmes qui souffriraient de DPP. 33% des femmes ayant participé à cette enquête ont avoué qu’elles n’étaient même pas conscientes de souffrir de cette maladie. 33% le sentaient mais préféraient rester dans le silence de peur d’être jugées. 50 Voici différentes explications possibles du TABOU qui règne autour de la DPP. Ces propositions se basent sur les écrits de la Doctoresse Nanzer et sur ma propre expérience lors de discussions avec les mamans : Par rapport à l’image que la maman donne au monde extérieur : Elle peut avoir peur de donner l’image d’être une mauvaise mère, d’être une mère qui n’est pas à la hauteur et d’être jugée. De plus, la culpabilité ou la honte de ne pouvoir s’occuper comme elle aimerait de son enfant peuvent encourager la mère à masquer son état. Par rapport à sa capacité à se rendre compte de son état : La maman focalise en général toute son attention sur son bébé, elle est donc moins disposée à s’occuper d’elle-‐même. Il semble également très difficile dans cette période de détecter la nature dépressive des symptômes de ceux normalement liés à la maternité. Enfin, la maman a souvent tendance à minimiser son état et à se dire que ça ira bientôt mieux. La maman est moins en contact avec le corps médical et a donc moins d’occasions de parler d’elle-‐même et de ce qu’elle vit. De plus, elle ne sait souvent pas à qui demander de l’aide et n’assume souvent pas la contradiction entre ce moment qui devraient être si heureux et ses difficultés à assumer son rôle de mère. Par rapport à mon expérience personnelle, je pense avoir puisé dans toutes mes ressources pour m’occuper de mon bébé et avoir grandement sous-‐estimé ma fatigue, mon état physique et psychologique. C’était certainement une forme de résistance au fait de ne pas être rayonnante dans une période qui se voulait magique et peut-‐être aussi de vouloir ressembler aux références
50 Coenart Virginie. La dépression post-‐natale, parlez-‐en !
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féminines de ma famille qui avait réussi à élever plusieurs enfants ! Je me disais que je devais aussi en être capable ! Pour moi, « ce n’était pas grave, j’y arrivais, un peu près… ça allait passer, et de toute façon, je ne savais pas à qui demander de l’aide ! ». J’ai été très soutenue par ma mère et mon conjoint m’a conseillé de prendre une femme de ménage, mais personne ne m’a vraiment fait prendre conscience de mon état.
4. Personnes aptes à détecter une DPP : Lors de l’entretien que j’ai eu avec la Doctoresse Nanzer, il ressort que tous les professionnels qui travaillent en relation avec les femmes enceintes ou les jeunes mamans devraient être capables de déceler les signes de DPP. Parmi eux, nous citerons les gynécologues, les sages-‐femmes, les infirmières petite-‐enfance, les médecins généralistes, les pédiatres, les psychologues et autres thérapeutes… Néanmoins, la variabilité des symptômes d’une femme à l’autre rend très difficile le diagnostic. Personnellement, ni ma gynécologue, ni les sages-‐femmes, ni mon pédiatre ne m’ont interrogée sur mon état. Ils n’ont pas été alertés par mon accouchement que j’ai vécu comme un énorme traumatisme, ni par la durée de mon hospitalisation à la maternité (5 jours). Actuellement, je pense que si j’avais pu partager mon expérience avec une personne qualifiée et à l’écoute des besoins de la maman, j’aurais pu être alertée sur mon état et réagir plus vite. G. Soutiens classiques actuellement proposés:
1. Soutiens physiologiques: Traitements antidépresseurs : Les mamans sont en général très réticentes à prendre un traitement médicamenteux lors de l’allaitement. Les répercussions sur le bébé à long terme sont encore mal connues. Des observations telles que l’augmentation des pleurs, les vomissements, les diarrhées, les coliques… ont déjà été observées. La Dresse Nanzer souligne l’importance d’envisager une médication au cas par cas, de bien peser les risques et les bénéfices pour la maman, le bébé et la poursuite de l’allaitement. Traitement hormonal : De grands bouleversements hormonaux ont lieu durant la grossesse et après l’accouchement. Les taux d’œstrogènes s’élèvent durant la grossesse et déclinent brusquement dès la naissance de bébé pendant plusieurs semaines ou mois.
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Les thérapies de remplacement d’œstrogènes ont données des résultats modestes. Le traitement avec de l’oestradiol-‐17βa lui indiqué des guérisons cliniques de 83% du groupe test. Cependant, ces études souffrent de limites méthodologiques sévères et peuvent comporter des risques pour la santé, ce traitement n’est donc pas utilisable d’une façon fiable.51 Une étude menée sur une analyse de la concentration sanguine de la corticotropine placentaire (pCRH) a identifiée correctement 75% des femmes à risque de futurs DPP. Cette analyse pourrait permettre un dépistage de la DPP, en même temps que celui du diabète gestationnel. 52 La thyroïde : Le dysfonctionnement de la thyroïde est souvent accompagné de troubles de l’humeur et la période post-‐partum, qui s’étend jusqu’au retour de couche, est souvent accompagné de dysfonctionnements thyroïdiens. Cependant les études n’ont pas donné de résultats probants et le rôle d’hormones spécifiques reste incertain.53
2. Soutien psychologique : De nombreuses études ont été menées pour comparer l’efficacité de différentes psychothérapies ou soutiens psychologiques. Elles ont en règle générale des résultats positifs et sont à conseiller. Le choix de la méthode dépendra souvent de l’information dont dispose l’intervenant déjà en place (sages-‐femmes, infirmières petite-‐enfance, médecins…).54
Les psychothérapies brèves, ayant pour but de soulager rapidement la personne, seraient particulièrement efficaces et acceptables pour les jeunes mères. Elles permettent de résoudre certaines problématiques de leur histoire infantile réactivées durant la période périnatale.
3. Soutien par une aide familiale et/ou sage-‐femme à domicile :
Lorsqu’une maman sort de la maternité, la sage-‐femme ou l’infirmière petite-‐enfance rattachée au centre médico-‐social de sa région, prend contact avec elle afin d’assurer un suivi du bébé. Ces rencontres peuvent être l’occasion de détecter une maman qui ne va pas bien. Mais cela reste difficile car ces échanges sont souvent très axés sur le bébé !
51 Chabrol H. et al.-‐ Prévention et traitement de la dépression du post-‐partum 52 Miller Kelli. Hormone liée à la dépression postpartum. 53 Chabrol H. et al.-‐ Prévention et traitement de la dépression du post-‐partum 54 Chabrol H. et al.-‐ Prévention et traitement de la dépression du post-‐partum
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4. Lieux d’écoute et d’échange : La plupart des régions de Suisse Romande organisent des lieux de rencontre hebdomadaires pour les jeunes mamans, comme Arc-‐Échange à Oron-‐la-‐Ville, la Maison Ouverte à Lausanne, les jardins de parents… Les enfants ont à disposition des jeux pour s’occuper et les mamans peuvent partager leurs expériences autour d’un café. Ces rencontres permettent de créer des liens, de discuter avec des femmes qui vivent également l’expérience de la maternité et avec parfois des professionnels de la périnatalité. Ce sont de belles occasions données aux mamans de parler d’elles et de prendre conscience de leurs difficultés… premier pas pour pouvoir demander de l’aide.
5. Forums sociaux sur internet : De nombreux forums spécialisés pour les jeunes mamans peuvent leur permettre de prendre conscience qu’elles ne sont pas seules à éprouver certaines difficultés. Ce concept est très intéressant car il est anonyme. Les mamans peuvent parler sans honte et sans tabou de ce qu’elles vivent. Cette démarche peut être un premier pas vers une prise de conscience. Voici quelques exemples de sites :
www.mamanpourlavie.com : site qui parle de beaucoup de sujets qui touchent le quotidien des mamans. www.maman-‐blues.fr : site suisse romand consacré à la difficulté maternel. www.espace-‐prévention.ch : Consultations nourrissons, lieu d'accueil parents-‐enfants, activités parents-‐enfants www.sosfutursmamans.ch : Il s'agit d'un service d'entraide bénévole qui met en place une aide morale, matérielle, juridique ou médicale à tous parents/futurs parents. Il existe des sections dans diverses villes de Suisse. www.maman-‐blues.org : Association et site internet français qui présente la difficulté maternelle. www.brazelton.ch : Ce centre a pour vocation principale de promouvoir le meilleur départ possible d’une famille dans la vie en permettant aux parents de développer, dès les premiers jours, une relation avec leur enfant aussi harmonieuse que possible.
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II. Approche holistique des femmes souffrant d’une DPP : A. Qu’est-‐ce qu’une approche holistique : C’est une approche centrée sur la personne, une approche individualisée qui considère la personne dans son ensemble :
• son corps (physique) • son âme (son psychisme, ses émotions, ses sentiments, ses croyances…) • son esprit (sa spiritualité, sa philosophie, sa sagesse, sa conscience…)
Ces trois parties de l’être sont en relation étroites les unes des autres. Cette approche est préconisée de manière inédite par l’école de Nutrition Holistique de Genève (unique en Europe). Dans le cadre de la nutrition holistique, la problématique d’une personne doit être abordée en tenant compte de tout ce qui peut l’influencer : son alimentation, le climat, son hérédité, son terrain, son travail, sa vie affective, ses croyances… La prise en charge de la personne comprend donc aussi bien ce qu’elle vit dans son corps, son âme et son esprit, car chacune de ces parties influence les autres parties. Le thérapeute prend en charge son patient par une approche systémique, basée sur les 5 principes hippocratiques :
Avant tout ne pas nuire -‐ primum non nocere
Le pouvoir de la nature guérit -‐ Vis médicatrix naturae Identifier et éliminer les causes -‐ Tolle Causam Détoxifier et purger l’organisme -‐ Deinde Purgare
Éduquer -‐ Docere
Il prend en compte le terrain de la personne, spécifique à la médecine douce. Le terrain est un des éléments clé de la prise en charge, car il tient compte de l’hérédité de la personne, ses faiblesses révélées grâce à ces antécédents médicaux, ce que la personne a fait de son corps au fil du temps, son mode de vie, son alimentation, ses croyances, ses pensées… Le thérapeute implique et responsabilise la personne dans son processus de guérison. Elle est amenée à s’écouter de plus en plus, à respecter et à sentir ses besoins et également à apprendre ce qui lui procure la santé et ce qui la compromet. La personne peut de plus en plus agir en conscience. Elle est impliquée dans son processus de guérison et sort de son rôle de spectatrice pour redevenir actrice de sa santé.
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Enfin, le thérapeute explique des techniques de prévention pour améliorer son hygiène de vie. La personne peut ainsi développer sa force vitale, son pouvoir d’auto-‐guérison et se maintenir en santé. L’approche holistique de la DPP invite donc le thérapeute à multiplier ses angles d’approche et ce qui permet de considérer les causes multifactorielles de chaque pathologie, tout en ayant la sagesse de déléguer ce qui n’est pas du ressort de la nutrition.
« Notre corps agit et réagit sous l’influence de nos émotions, de nos sentiments, de nos croyances et de nos attitudes devant l’existence »55
B. Liens entre nutrition holistique et dépression : Voici différents liens qui peuvent être établis entre la nutrition holistique et la dépression. Ces recherches démontrent le rôle essentiel que joue l’alimentation et l’hygiène de vie sur la santé des intestins et donc du cerveau.
1. Les carences nutritionnelles et la dépression : De nombreuses recherches ont mis en évidence le rôle de la nutrition dans la DPP.56,57,58 Des carences en certaines vitamines ou certains minéraux ont un impact avéré sur l’humeur. Parmi elles, des liens ont été rapportés avec les vitamines B9, B12, D, le calcium, le fer, le magnésium, le sélénium, le zinc et les omégas 3. Nous développerons plus précisément dans le paragraphe C l’impact de chacun de ces nutriments sur la DPP. Il faut savoir que la plupart des femmes arrivent, au moment de la conception, avec un état carencé en micronutriments essentiels. Ces carences sont dues entre-‐autre à :
o La prise de pilule o Des grossesses antérieures o Le stress o Des affections chroniques de l’intestin o La pollution…
Il n’est alors pas surprenant si, quelques mois après l’accouchement, avec les soucis et les nuits entrecoupées, avec une alimentation souvent déséquilibrée… la maman épuisée tombe en dépression !
55 École de nutrition holistique à Genève 56 Brenda My LEUNG et Bonnie J. KAPLAN. La dépression périnatale : prévalence, risques et lien avec la nutrition 57 Campbell-‐McBride N. Le syndrome entéropsychologique 58 RAFFELOCK D., DC, DIBAK,DACBN, CCN, Dipl.Ac. How stress and poor nutrition can cause postpartum depression
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2. Liens entre les intestins et le cerveau : Il est important de comprendre pourquoi nos intestins sont en lien direct avec notre cerveau afin de pouvoir traiter une des causes possibles de la DPP. De nombreux chercheurs ont mis en évidence des liens étroits entre le cerveau, appelé système nerveux central et les intestins, appelés système nerveux entérique ou « deuxième cerveau ». 59 Tout deux sont connectés par le nerf vague et utilisent pratiquement les mêmes neurotransmetteurs. Il est démontré que les cellules nerveuses de l’intestin sont les mêmes que les cellules nerveuses du cerveau et en aussi grande quantité. L'exemple le plus spectaculaire est celui de la sérotonine, le neurotransmetteur grand régulateur des émotions, qui est produit à 95 % par les cellules nerveuses de l'intestin ! Que se passe-‐t’il si l’intestin fragilisé n’arrive plus à bien faire son travail ? La sérotonine ne sera plus fabriquée en assez grande quantité et des troubles de l’humeur vont apparaître. Des chercheurs ont observé des déséquilibres de la flore intestinale dans les maladies comme l’autisme, la maladie d’Alzheimer, l’asthme, les allergies et l’obésité. Une nouvelle discipline a d’ailleurs vu le jour: la neuro-‐gastro-‐entérologie. Impact de nos pensées sur notre corps : 60 Un discipline telle que le yoga considère depuis toujours le ventre, et plus particulièrement l’estomac et les intestins, comme le lieu de traitement et de stockage des émotions. Il est parfois nommé cerveau des émotions. De plus en plus de recherches et d’observations admettent que les pensées positives ou négatives peuvent avoir un impact direct sur le ventre, sur la manifestation de douleurs telles que les crampes abdominales ou certaines pathologies telles que le syndrome de l’intestin irritable, la constipation... D’ailleurs, de nombreuses expressions traduisent ce lien, telles que :
o « j’ai le ventre noué » lorsque nous sommes très en soucis o « j’ai la peur au ventre » ou « j’ai la boule au ventre » qui désigne un
sentiment de grand stress o « avoir du coeur au ventre » lorsque le courage triomphe o « Avoir des papillons dans le ventre » lorsqu’on est amoureux…
Il semble alors primordial de prendre conscience de l’impacte que peuvent avoir les pensées sur le corps. La nourriture physique est souvent la seule dont nous ayons conscience mais nous nous nourrissons également de ce que nous voyons, nous entendons, de nos émotions et de nos pensées. 59 Michaël Gerhson. The second Brain. 60 Martel Jacques. Le grand dictionnaire des malaises et des maladies.
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Manger BIO et équilibré ne sert à rien si cela se fait dans le stress, la colère, la rancune ou la peur. L’environnement, la qualité des pensées et des émotions doivent aussi être les plus saines et positives possible afin de procurer à toutes les cellules du corps physique la vitalité et le dynamisme nécessaire aux différentes fonctions physiologiques.
« Garder pur le foyer de ses pensées »
Ainsi, la nutrition holistique s’intéresse autant à l’alimentation physique que psychique, voir même spirituelle. Le thérapeute tient compte de ce que la personne vit, de ce qu’elle mange et aussi de ce qu’elle pense afin de l’amener à retrouver un équilibre. Il est donc important de sensibiliser les jeunes mamans à s’accorder des temps calmes, à faire confiance à leur instinct et à écouter leurs besoins afin qu’elles puissent évacuer le stress, la fatigue liés à l’arrivée de bébé et qu’elles vivent de plus en plus en harmonie avec elle-‐même.
3. Liens entre les intestins et la dépression : Après avoir compris les liens étroits qui unissent les intestins et le cerveau, comprenons maintenant comment un intestin qui ne va pas bien peut amener à une DPP. Sachant que l’assimilation des nutriments se fait à 90% dans les intestins, il est primordial d’interroger la personne sur sa digestion afin d’écarter un éventuel déséquilibre à ce niveau. Les dernières recherches démontrent qu’il est de plus en plus probable qu’un intestin poreux ou abimé puisse avoir des liens directs avec la dépression. Le Dr Bircher-‐Benner explique que : « Si des circonstances défavorables prévalent constamment dans l’intestin, le pouvoir de sélection des parois intestinales s’amoindrit à la longue, entrainant le débordement des toxines intestinales dans le sang et dans tout le corps, ce qui aura pour conséquence des affections très graves »61. L’essentiel des circonstances défavorables sont les suivantes :
• Celles qui provoquent une réaction immunitaire ou inflammatoire au niveau
intestinal, telles que la sensibilité à la caséine des produits laitiers ou du gluten, la surconsommation de graisses TRANS, fritures et produits raffinés, les excès de fruits et légumes crus, de viande, d’excitants, d’épices, d’alcool, de sport…
61 Bircher-‐Benner . Pour les malades de l’estomac et de l’intestin.
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• L’ingestion régulière de produits chimiques qui dégradent la muqueuse. Parmi eux, nous citerons les additifs alimentaires (sulfates, exhausteurs de goût…), les polluants dues aux emballages (aluminium, plastiques…) et aux xénobiotiques (pesticides, herbicides…) et la prise de certains médicaments (anti-‐inflammatoires, corticoïdes, chimiothérapies, antibiotiques…).
• De nombreux facteurs peuvent endommager la qualité nutritionnelle des aliments
tels que les cuissons abusives, l’utilisation régulière du micro-‐onde, la conservation trop longue des aliments…
• Les mauvaises habitudes telles que le grignotage, le stress ou une hydratation
insuffisante peuvent également abimer la muqueuse intestinale. Tous ces éléments ont une incidence sur les intestins et donc sur la DPP. Le bilan IOMET du questionnaire ENH révèle que 37% des mamans interrogées ont un terrain baso-‐colitique supérieur à 30% ce qui indique qu’elles ont une flore intestinale perturbée. Parmi ces 37% :
-‐ 70% ont un terrain neurodystonique traduisant un équilibre psychologique perturbé par des carences nutritionnelles qui diminuent la résistance au stress.
-‐ 62% ont un terrain hypoglycémique traduisant un excès de consommation de sucre ainsi qu’une mauvaise régulation de ces sucres par l’insuline provoquant fatigue, irritabilité, dépression, anxiété…
-‐ 39% ont un terrain acide déminéralisé traduisant un terrain acide ainsi que des
carences en minéraux pouvant provoquer stress, irritabilité, nervosité. Il est donc primordial de savoir si la jeune maman a des problèmes de digestion et si elle accumule beaucoup de circonstances défavorables afin de prendre des mesures pour protéger et rétablir l’intégrité de sa paroi intestinale et de prévenir ou traiter la DPP. C. Nutriments les plus importants pour la DPP : 62 La richesse nutritionnelle de nos aliments s’est profondément appauvrie en quelques décennies. Ceci est la conséquence de plusieurs facteurs comme l’appauvrissement des sols, le raffinage des céréales et du sucre, l’utilisation des xénobiotiques à grande échelle (pesticides, herbicides…) dû à l’augmentation de l’agriculture intensive, la transformation industrielle de l’alimentation, les cuissons excessives, l’élevage intensif…
62 Brenda My LEUNG et Bonnie J. KAPLAN. La dépression périnatale : prévalence, risques et lien avec la nutrition.
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Par exemple, en 50 ans, la pomme de terre a perdu plus de la moitié de sa vitamine C, de son fer et plus du quart de son calcium. Une étude française a montré qu’au niveau des apports caloriques actuels, il n’est pas possible d’atteindre 80% des apports conseillés pour la plupart des vitamines, sachant que ces apports conseillés semblent déjà eux-‐mêmes sous évalués par rapport aux besoins! Le risque pour la future maman est de ne pas pouvoir répondre à ses besoins accrus en micronutriments, liés à la grossesse, puis l’allaitement, au stress, au manque de sommeil... Un certain nombre d’études ont démontré des liens crédibles entre certains nutriments, l’humeur et la dépression .63,64. Les plus importants sont les vitamines B, C, D, E, le calcium, le magnésium, le potassium, le fer, le sélénium, le manganèse, le zinc et les Omégas3.
1. Vitamines : Les vitamines sont des substances organiques de faible poids moléculaire, sans valeur énergétique. Elles sont indispensables à la croissance, à la reproduction et au fonctionnement de l’organisme qui ne peut les synthétiser lui-‐même. Leurs actions principales entrent dans la plupart des réactions biochimiques du corps: co-‐enzymatiques, anti-‐oxydantes et hormonales. Détaillons ci-‐dessous les différentes vitamines pouvant avoir un lien avec la DPP : Vitamine B1 : (thiamine)
Rôle : Permet de lutter contre les états dépressifs en transformant les glucides en énergie. Effets des carences : fatigue, dépression, irritabilité, anxiété, troubles de mémoire, insomnies… 90% des femmes enceintes ne recevraient pas les apports journaliers recommandés. Sources alimentaires : levure de bière, germe de blé, céréales non raffinées, foie, fruits, légumes… Vitamine B3 : (niacine ou vitamine PP)
Rôle : participe à plus de 200 réactions enzymatiques. Effets des carences : anxiété, stress et sentiment d’agitation. Sources alimentaires : levure de bière, foie, poissons gras, volailles…
Vitamine B5 : (acide pantothénique)
Rôle : participe au bon fonctionnement du système nerveux dans le cerveau ce qui permet de lutter contre certains types de dépression. Elle a pour surnom « la vitamine anti-‐stress ». Effets des carences : fatigue, stress chronique et dépression…
63 RAFFELOCK Dean, DC, DIBAK,DACBN, CCN, Dipl.Ac. How stress and poor nutrition can cause postpartum depression. 64 University of Colorado Anschutz Medical Campus. La nutrition et la psychoneuroimmunologie de la dépression du post-‐partum.
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Sources alimentaires : céréales complètes, noix, viande, jaune d’œuf… Vitamine B6 : (pyridoxine) Rôle : permet la fabrication de l’adrénaline, la sérotonine, de la mélatonine et de la dopamine. Effets des carences : irritabilité, nervosité, symptômes dépressifs… Sources alimentaires : shiitakes, volailles, foies, abats, poissons gras, céréales complètes, levure de bière, légumineuses … Vitamines B9 : (acide folique)
Rôle : impact sur la production et la fonction de la sérotonine, dopamine et noradrénaline. Effets des carences : irritabilité, changements d’humeur… Elle augmente le risque d’anémie, étant donné qu’elle joue un rôle dans la formation des globules rouges, de dépression et pourrait être dangereuse pour le développement du bébé en début de grossesse (développement du tube neurale).
Certains chercheurs s’intéressent de près aux effets potentiels de l’acide folique dans le traitement de la dépression, car certaines personnes touchées ont un taux sanguins de folates faible, souvent associé à une faible efficacité des antidépresseurs. Les résultats d’une étude méta-‐analyse (3 essais, 247 sujets) publiée en 2004 indiquent que l’acide folique pourrait être utile comme traitement. Sources alimentaires : abats, légumineuses, légumes à feuille vert foncé… Vitamine B12 : (colobalamine)
Rôle : Permet le bon fonctionnement de toutes les cellules du corps, dont la formation des globules rouges dans le sang. Effets des carences : provoque une forme d’anémie (anémie pernicieuse) dont les conséquences peuvent être des changements d’humeur, paranoïa, irritabilité, démence, grande fatigue, dépression… Sources alimentaires : viande, poisson, abats, crustacés…
Précaution: La prise de pilule épuise les réserves en vitamines B, zinc, sélénium et oligo-‐éléments. Toute femme qui déciderait d’avoir un enfant devrait arrêter la contraception au moins 6 mois avant la conception afin d’éviter une carence prononcée en vitamines B. Vitamine D : (calciférol) Des recherches ont constaté que les DPP étaient systématiquement plus élevées chez les femmes qui avaient des niveaux plus bas de vitamines D. De nombreux chercheurs considèrent cette vitamine comme un neurostéroïde (au même tire que la DHEA), capable d’exercer des fonctions importantes dans le cerveau. Dans les régions d’Europe où l’ensoleillement est insuffisant, on recommande une supplémentation en particulier dès le 6ème mois de grossesse, pour prévenir l’hypocalcémie néonatale.
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Dans nos régions, une supplémentation sera conseillée entre novembre et février, période durant laquelle les UV sont trop faibles. Rôle : essentiel pour le métabolisme du calcium Effets des carences : maladies inflammatoires digestives, la dépression saisonnière… Il est d’ailleurs intéressant de constater l’énergie dans laquelle sont les personnes en automne, lorsque l’ensoleillement est à son minimum ! Sources alimentaires : à 80% provient de l’exposition solaire. Au niveau alimentaire, les aliments riches en vitamine D sont : Saumon, thon, hareng, shiitakes, truite, œufs… Vitamine C : (acide ascorbique) Rôle : contribue au bon fonctionnement de notre système immunitaire, a un effet anti-‐fatigue, antioxydant… Effets des carences : anémie avec une fatigue extrême, des troubles du sommeil, une irritabilité, voire une dépression… Sources alimentaires : fruits et légumes frais. Les plus colorés sont ceux qui en contiennent le plus. Vitamine E : (tocophérol) Les personnes en dépression peuvent avoir des taux en vitamine E très bas. Rôle : renforce le système immunitaire, participe à la formation et à la protection des globules rouges et est un puissant antioxydant. Effets des carences : troubles neurologiques, anémie… Sources alimentaires : huiles végétales (germe de blé, tournesol, colza…), germe de blé, oléagineux, céréales complètes, moule, légumes verts…
2. Minéraux : Les minéraux sont des substances inorganiques qui se distinguent des vitamines par le fait que ce sont des éléments simples et non des molécules. En nutrition, le terme « minéraux » fait référence à ceux présents dans l’organisme en quantités minimes. Il exclu donc l’hydrogène, l’oxygène, le carbone et l’azote qui composent la presque totalité de l’organisme. Comme les vitamines, les minéraux agissent souvent de pairs avec d’autres composés pour favoriser la croissance, le maintien et la reproduction de l’organisme. Détaillons ci-‐dessous les différents minéraux pouvant avoir un lien avec la DPP : Calcium : Le calcium est un des minéraux que l’on trouve en plus grande quantité dans le corps. Rôle : essentiel dans la transmission de l’influx nerveux dans les muscles. Effets des carences : affecte le système nerveux, cause des engourdissements, de l’irritabilité, de la fatigue, des angoisses, des dépressions...
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Sources alimentaires : eau minérale riche en calcium (hépar, contrex..), légumes frais, fromages à pâte cuite, sardines (en conserve), oléagineux, légumineuses…
Le lait est riche en calcium mais a une faible biodisponibilité de 32% seulement, tandis que le calcium des légumes est assimilable à 50 voir 70%. Magnésium : Rôle : intervient dans la production d’énergie et dans l’équilibre des neurotransmetteurs au niveau cérébral avec une activité antidépressive légère. Il participe également à plus de 300 réactions enzymatiques de l’organisme. Il est absorbé au niveau de l’intestin grêle. Effets des carences : symptômes comme l’anxiété, des troubles de la concentration, l’agitation, des troubles digestifs, des troubles du sommeil, des sensations d’oppression, une dépression, faiblesses musculaires, étourdissements, fatigue… Sources alimentaires : poissons, crustacés, mollusques, légumineuses, oléagineux, céréales complètes, eaux minérales, végétaux… Selon l’étude SUVIMAX, 72% des hommes et 77% des femmes reçoivent moins des 2/3 des apports nutritionnels conseillé en magnésium ! Potassium : Rôle : Minéral essentiel qui assure plusieurs fonctions vitales dans l’organisme. Effets des carences : généralement associé à la fatigue, à un faible niveau d’énergie et à la dépression. Il coïncide souvent avec une carence en magnésium. Les symptômes se recoupent. Sources alimentaires: légumineuses, végétaux, poissons, viande, céréales complètes, oléagineux…
3. Oligo-‐Éléments : Les oligo-‐éléments sont des minéraux présents en quantité inférieure à 0,005% de la masse corporelle, tandis que les minéraux sont présents en quantité supérieure à 0,005%. Les oligo-‐éléments activent les mécanismes de toutes les fonctions du corps… Bien que présents en très faibles quantités, ils sont indispensables à son bon fonctionnement et au maintien de son équilibre. Détaillons ci-‐dessous les différents oligo-‐éléments pouvant avoir un lien avec la DPP : Fer : Rôle : nutriment essentiel car c’est l’un des constituant des globules rouges qui assurent le transport de l’oxygène dans le corps. Les femmes ont souvent très peu de réserves au début de leur grossesse. On estime de 20 à 30% le nombre de femmes enceintes déficientes en fer.
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Effets des carences : fatigue, diminution des performances intellectuelles, difficultés de concentration, troubles de la mémoire, dépression… Le fer sera donc un élément important à surveiller en cas de DPP. Il faut savoir que l’absorption du fer est améliorée par la vitamine C. Donc lorsqu’on mange de la viande, il est important de manger des légumes avec. L’absorption est freinée par une supplémentation calcium. Sources alimentaires: boudin noir, viande rouge, viande blanche, poisson, jaune d’œuf, lentilles, noisette… Sélénium : Rôle : essentiel pour l’ensemble de l’organisme. C’est un puissant antioxydant. Effets des carences : diminuent le métabolisme des hormones thyroïdiennes… Des recherches ont constaté des taux plus faible de DPP chez les femmes recevant une supplémentation de Sélénium. Sources alimentaires: viande, poissons de mer, crustacés, œufs, céréales complètes, germe de blé, ail, brocolis, carotte, noix du brésil… Manganèse : Rôle : Permet de stabiliser le niveau de glucides dans le sang et d’éviter les changements d’humeur liés à l’hypoglycémie. Effets des carences : provoque des déséquilibres en sérotonine et norépinephrine qui peuvent causer de la fatigue, de la nervosité, des symptômes dépressifs… Sources alimentaires : céréales complètes, noix, légumineuses, poissons, graines… Zinc : Rôle : intervient dans plus de 200 réactions enzymatiques. Des études ont mis en évidence que plus le niveau de zinc est élevé, plus les symptômes dépressifs diminuent. De même, une supplémentation en zinc pourrait être efficace dans la réduction de la colère et de la dépression.65 Effets des carences : provoquent des troubles de l’appétit, des états de fatigues, des symptômes dépressifs… Sources alimentaires: huitres, viande, foie de veau, noix, amandes, légumineuses, céréales complètes…
4. Les omégas 3 : Les omégas 3 sont des acides gras essentiels, c’est à dire, qui ne peuvent pas être synthétisés par l’organisme, ou en quantités insuffisantes. Ils doivent donc être obligatoirement apportés par l’alimentation. Ils sont très importants pour l’organisme car ce sont des constituants des membranes cellulaires. Ils peuvent être de plusieurs formes selon leur origine :
65 Sawada T, K Yokoi, Effet de la supplémentation en zinc sur l’humeur déclare chez les jeunes femmes: une étude pilote.
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• LAA (acide-‐alpha linolénique): dont l’origine est végétale (huile de lin, de colza, de noix…)
• EPA/DHA (acide eicosapentaénoïque/acide docosahexaénoïque): dont l’origine est animale (poissons gras, krill…)
Ce sont les nutriments qui ont reçu le plus grand nombre d’études auprès des chercheurs qui s’intéressaient à la DPP. Ces acides gras polyinsaturés représentent 20% du poids du cerveau. Le lien entre une carence en omégas 3 et la dépression a été clairement établie. Rôle : extrêmement important dans la plupart des fonctions cérébrales et en particulier dans l’équilibre de l’humeur. Ils ont un effet anti-‐inflammatoire, anti-‐allergique et jouent un rôle dans la protection des artères et du cœur. Lorsqu’une personne est en carence d’oméga-‐3, sont cerveau est le premier à souffrir.
Une des hypothèses serait que les cellules nerveuses, en manque d’omégas 3, sont le siège d'une inflammation chronique qui provoque la destruction des messagers chimiques de la bonne humeur : d’où la baisse du moral.
Lors de la grossesse, si le bébé n’obtient pas les matières grasses nécessaires à partir de l’alimentation de la mère, il se sert directement dans les réserves du cerveau de celle-‐ci. Chez la femme enceinte, le taux de DHA peut réduire de 50% au cours de la grossesse et peux mettre jusqu’à 6 mois post-‐partum pour revenir au taux d’avant la grossesse. Sachant que de nombreuses études ont trouvé une association positive entre un faible niveau d’oméga 3 et la dépression maternelle, nous comprenons l’importance d’une alimentation riche en oméga 3 et une supplémentation adéquat chez la femme enceinte et allaitante. Des résultats d’analyses suggèrent que la consommation d’EPA/DHA peut aider à prévenir la DPP.66 L’alimentation moderne respecte peu les recommandations nutritionnelles, à savoir la consommation de 2 portions de poissons gras par semaine et d’huile 1ère pression à froid riche en oméga 3. En revanche, la consommation d’oméga 6 a largement augmenté. Les bilans IOMET effectués dans le questionnaire ENH révèlent que plus de 44% des mamans ont un terrain carencé en oméga 3, ce qui représente pratiquement une maman sur deux ! Effets des carences : le déséquilibre oméga 3/oméga 6 augmente fortement les processus inflammatoires et les risques de porosité intestinale et donc le risque de dépression. Sources alimentaires: poissons gras (privilégier ceux de petites tailles, moins chargés en métaux lourds), huile de colza, de lin, de noix, de cameline (toujours 1ère pression à froid). 2 cuillères à soupe de colza BIO suffisent à l’apport d’omégas 3 quotidien.
66 De Vriese SR, Christophe AB, Maes M. Lowered serum n-‐3 polyunsaturated fatty acid (PUFA) levels predict the occurrence of postpartum depression: further evidence that lowered n-‐PUFAs are related to major depression
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D. Prévention et prise en charge de la DPP par la nutrition holistique :
« Un homme ne tombe pas malade brusquement.
Les causes s’accumulent avant de se manifester par leurs effets. » Hippocrate
De la même façon, une mère n’est pas en DPP du jour au lendemain. C’est l’accumulation de différents facteurs qui vont l’amener à cet état. C’est pourquoi, le traitement de la DPP va nécessiter une approche globale et systémique afin de pouvoir déterminer les causes majeures qui ont provoqué ce désordre et rétablir la santé de la personne.
1. Bilans de santé : 67 Nous allons présenter les différents bilans qui permettent de connaître l’état physiologique de la personne, de pouvoir comprendre ce qu’elle vit et comment elle le vit, de pouvoir combler ses éventuels carences et/ou l’aider à évacuer un surplus de toxines ou de métaux lourds.
• Anamnèse : Une anamnèse approfondie est tout d’abord faite avec la patiente afin de connaître son état de santé actuel, ses pathologies passées, ses antécédents familiaux, ses traitements et thérapies en cours, l’observation de ses signes physiques, ses ressentis émotionnelles, ses doutes et ses questionnements… Des questions lui seront également posées pour connaître le fonctionnement de ses différents systèmes (digestif, cardiaque, respiratoire, musculaire, nerveux, génitale…) Cette anamnèse permet d’avoir une première vision globale de la personne, de son vécu et de ses fragilités. Elle sera ensuite complétée par différents autres bilans décrits ci-‐dessous.
• Plan alimentaire : Le plan alimentaire est la première base de travail du nutritionniste. Comme le disait Hippocrate :
« Que ta nourriture soit ton premier médicament » La patiente doit noter dans un tableau ce qu’elle mange et boit durant deux semaines, en précisant où elle mange, les heures approximatives de ses repas et ce qu’elle consomme. Ce plan permet au thérapeute de :
o Déceler d’éventuels déséquilibres, carences ou excès en nutriments
67 SOUCCAR T. Comment se préparer à avoir une enfant ?
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o De connaître les modes de préparation, de cuisson et de conservation utilisés o D’évaluer le niveau de toxique à laquelle la personne s’expose o De faire un bilan des retardateurs de digestion (café au lait, pizza, fromages
fondus…) o Déceler l’abus d’inhibiteurs de digestion (alcool, chewing-‐gum, glace…) o De faire un bilan des excitants (café, cigarettes, sodas…) et d’avoir une idée de
l’équilibre acido-‐basique de la personne. o D’évaluer la qualité et la quantité de son alimentation (se ressert-‐elle souvent,
utilise-‐t’elle des produits Bio, surgelés, conserves, plats cuisinés, ses huiles…) o D’évaluer la qualité et la quantité d’hydratation de la personne. o D’évaluer les proportions consommées de glucides, lipides, protéines, fruits et
légumes… Ce plan va permettre d’avoir une idée d’ensemble, assez précise, des équilibres ou déséquilibres de la personne. Il permet de corriger les comportements alimentaires se traduisant par des symptômes ou n’allant pas dans le sens de la santé. Par exemple, une maman qui a souvent mal au milieu du dos boit-‐elle suffisamment ? Une maman en dépression ou épuisée mange-‐t’elle suffisamment d’omégas 3, de fer, de fruits et légumes, de légumineuses?
• Bilans de terrain :
Équilibre acido-‐basique Le système digestif a des pH différents selon où l’on se situe. Par exemple, l’estomac a un pH de 2, très acide lui permettant de remplir ses fonctions digestives, tandis que l’intestin aura un pH beaucoup plus neutre proche de 7 afin de ne pas agresser la muqueuse intestinale. Si ce dernier pH devenait trop acide, la digestion se ferait mal et la flore intestinale serait perturbée, entrainant tous les désagréments dont nous avons déjà parlé. De même, si les tissus de notre corps deviennent trop acides (appelé acidose tissulaire), par excès de nourriture acidifiante, de stress, de manque d’oxygénation, de manque de sommeil, carences en vitamines et en oligo-‐éléments, de désordres digestifs… cela peut provoquer différents symptômes qui pourront aider au diagnostic d’une acidose. Cet équilibre est la base de la santé. Le bilan IOMET et les symptômes décrits par la personne peuvent-‐être de bons indicateurs de l’état d’acidose. Parmi eux, nous citerons :
o Fatigue, manque d’énergie, difficulté à récupérer, migraines, sensation de tête embrumée
o Tendance dépressive, irritabilité, nervosité, émotivité
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o Cheveux ternes/tombants/cassants, peau sèche, eczéma, urticaire… o Ongles fragiles/dédoublé/rayés, o Douleurs musculaires ou articulaires, rhumatismes, ostéoporose, crampe, spasmes o Frilosité, extrémités froides o Agacement des gencives, calculs rénaux, brûlures urinaires ou rectales o Inflammation des muqueuses, rhinites, baisse de l’immunité, allergies...
La plupart des thérapeutes utilisent comme outil de diagnostic les analyses urinaires à l’aide de bandelette de pH, mais cette méthode est controversée étant donné qu’une bandelette au pH acide peut traduire une bonne élimination des acides et non une acidose. La correction d’une acidose nécessite une prise en charge nutritionnelle et une amélioration de l’hygiène de vie. Ces mesures peuvent être complétées par des citrates alcalins, en poudre ou en comprimés. Bilan nutritionnel IOMET
L’utilisation de ce bilan a été expliquée dans la Méthode de travail. Il très simple d’utilisation et donne des résultats très fiables quand à l’état physiologique de la personne. Des conseils nutritionnels personnalisés peuvent alors être proposés et si besoin des compléments alimentaires conseillés. En effet, ce qui est bon pour l’un ne l’est pas forcément pour l’autre. Oligoscan En complément à une prise de sang, un bilan avec un oligoscan peut-‐être d’une grande utilité pour détecter d’éventuelles :
o Intoxication aux métaux lourds o Carences en oligo-‐éléments o Niveau de stress oxydant qui augmente ou non le risque d’être malade.
L’agression causées par un excès de radicaux libres68 abiment les cellules en les oxydants.
Analyse de cheveux Comme l’oligoscan, cette analyse permet de faire un bilan des excès ou carences en métaux lourds ou en oligo-‐éléments. Cette méthode est utilisée si le thérapeute n’a pas d’oligoscan.
• Bilans biologiques : Le questionnaire ENH révèle que seulement 14% des mamans ont fait un bilan de santé allopathique ou naturopathique avant leur grossesse. La majorité d’entre-‐elles n’ont donc aucune idée de leur état micronutritionnel, ce qui devrait être systématique au vue des conséquences possibles des carences, sur le bébé et la mère. 68 Les radicaux libres sont des molécules chimiques instables produites en faible quantité par l’organisme.
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Voici différents bilans qui pourraient être proposés aux jeunes mamans afin d’optimiser leur grossesse, leur allaitement et leur propre santé : Prise de sang
Pour les personnes à risque (fumeuse, terrain dépressif, prise de pilule, stress, santé fragile…), il serait important de demander une prise de sang au gynécologue ou au médecin traitant afin de contrôler les paramètres suivants :
o Thyroïde o Fer, ferritine et transferrine o Magnésium o Acides gras : cholestérol LDL, HDL, triglycérides o Vitamines B1, B3, B6, B9, B12, D o Glucose/glycémie
Suivant les résultats, des vitamines, minéraux, oligo-‐éléments, acides-‐gras pourraient être conseillés au cas par cas, afin de rétablir le terrain et pallier à certaines carences ou excès. Le questionnaire ENH révèle que 63% des mamans ont pris des compléments alimentaires durant leur grossesse, dont 95% l’Elevit recommandé par les gynécologues. Aux vues des nombreuses carences possibles que risquent les jeunes mamans, 63% semble un nombre correct. Toutefois, le complément Elevit proposé par les gynécologues ne se préoccupe pas forcément de l’origine naturelle des vitamines et utilise plutôt les homologues synthétiques. D’autres marques pourraient être plus recommandables. Analyses d’urines Permettent de déceler la quantité de marqueurs de neurotransmetteurs présents dans le cerveau pouvant être en lien avec une DPP. Analyse des acides organiques urinaires qui recherche dans l’urine une trentaine de dosages permettant d’explorer un déficit fonctionnel vitaminique et minéral, l’exposition à de nombreux toxiques (toluène, xylène, etc.), un dysmicrobisme intestinal et l’activité de certains neurotransmetteurs. Ces différents bilans serviront de base à la prise en charge du corps physique. La prise en charge de la DPP et sa prévention peuvent être envisagées en cherchant l’équilibre entre les besoins du corps et ceux de l’esprit.
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Voici un exemple concret de prise en charge d’une maman qui présenterait des symptômes de DPP : Lors de la 1ère séance :
-‐ Une anamnèse complète, comme citée ci-‐dessus, est effectuée afin de connaître le passé, les antécédents et les symptômes actuellement vécus par la patiente.
-‐ Une large place est laissée au dialogue afin d’inviter la maman à confier son ressenti, sa façon de vivre les choses, ses doutes et tout ce qu’elle aurait besoin de partager…
-‐ Un bilan IOMET est ensuite proposé afin de connaître les éventuels déséquilibres
micro-‐nutritionnels de la personne. La plupart du temps, une maman en DPP aura un terrain neurodystonique relativement élevé, témoin d’un terrain émotionnel exacerbé, d’une moindre résistance au stress, d’un épuisement nerveux, de troubles du sommeil et de l’humeur. Un terrain hypoglycémique élevé peut également être possible car il est souvent accompagné d’une hyperémotivité et d’une grande nervosité. Le terrain baso-‐colitique peut être également élevé, traduisant une flore intestinale déséquilibrée dont les répercussions se ressentent sur le système nerveux.
-‐ En parallèle à ces bilans, il est demandé à la patiente de faire une prise de sang avec les paramètres cités plus haut, et une analyse de cheveux ou un oligoscan afin de répertorier un maximum de données sur son état physiologique. En fonction des résultats, des mesures pourront être prises lors des séances suivantes.
-‐ La patiente devra également écrire son plan alimentaire pendant deux semaines afin de connaître ses habitudes et de pouvoir détecter d’éventuels déséquilibres, excès ou carences en nutriments, toxiques ainsi que la quantité et la qualité des aliments…
-‐ Au terme de cette 1ère séance, des conseils peuvent déjà lui être donnés au niveau de
l’équilibre alimentaire, de l’hygiène de vie, la gestion du stress… Ces propositions sont en rapport avec ce qui a été dit lors de l’anamnèse et du dialogue ouvert pendant la séance.
Lors de la 2ème séance :
-‐ Étude de son plan alimentaire. Les déséquilibres les plus importants sont exposés à la patiente et les 1ères mesures d’amélioration lui sont proposées en accord avec son mode de vie et ses possibilités. Néanmoins, le réglage alimentaire comportera quelques particularités propres aux symptômes dépressifs :
o Augmentation de la consommation de féculents complets et surtout de germes de blé pour leurs richesses en vitamines B.
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o Avoir un apport suffisant de protéines, de fer et d’huiles riches en acide gras polyinsaturés.
o Consommer des supers aliments tels que le pollen, des graines germées, la lécithine de soja, les épices et les herbes aromatiques riches en vitamines, antioxydants, acides-‐gras…
o Éviter la surcharge alimentaire, les aliments retardateurs de digestion, et de sauter des repas.
o Éviter toute méthode thérapeutique sollicitant la force vitale, tels que les lavements, …
-‐ Les résultats de la prise de sang et de l’analyse de cheveux ou de l’oligoscan peuvent
être également expliqués à cette séance.
En fonction de ces différents résultats et des symptômes de la patiente, une approche thérapeutique peut être proposée au cas par cas sur la base de différents remèdes de soutien, commun aux états dépressifs : Omégas 3 : comme l’huile de Krill de chez Alpinamed. Complexes de magnésium et de vitamines B : tels que Taurimag de chez Synergia (composé d’arginine, de taurine, de magnésium et de vitamines B) ou ergystrecyl de chez Nutergia (composé de vitamines B, de taurine, de L-‐tyrosine et de magnésium). Complexe de vitamines et de minéraux : sérénité grossesse de chez Synergia (complexe répondant aux besoins spécifiques de la femme enceinte ou allaitante) ou du POP (Poudre d’huitre du Portugal) qui est un puissant reminéralisant et riche en vitamines. Alfafa Tonic R95 : du Dr Reckeweg qui est un tonique homéopathique proposé en cas d’anémie ferriprive, suite à une grossesse, d’épuisement psychique, manque de concentration… En cas d’allaitement, prendre une cuillère juste après l’allaitement du matin afin de minimiser les effets sur le bébé. Alcabase ou Basica compact : citrates alcalins pour lutter contre l’acidose. Complexes d’oligo-‐éléments : Trancoligo de Bioligo, spécifique aux états dépressifs et anxieux ou le complexe d’Oligopharm (composé de cobalt, lithium, magnésium, manganèse et phosphore) ou le complexe de la diathèse de désadaptation (zinc-‐cuivre ou zinc-‐nickel-‐cobalt). Attention : Les oligo-‐éléments sont contre-‐indiqués aux femmes allaitantes. BIO-‐Strath : mélange de plantes et de nutriments qui renforcent l’organisme. (Peut être donné aux femmes enceintes ou allaitantes). Floradix : fer assimilable qui vient des plantes. Il prévient ou améliore l’état d’anémie (les gélules sont plus concentrées). Les mélanges spagiriques (comme par exemple celui pour la dépression post-‐partum) et les homéopathies peuvent être données aux femmes enceintes et allaitantes.
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Des plantes telles que : Millepertuis : remotiv 500 de Zeller ou tryptomil de chez Fenioux peuvent être proposées (Précautions : ne pas prendre pendant l’allaitement, en même temps que d’autres antidépresseurs et peut diminuer l’effet de la pilule. Il est également photo-‐sensibilisant). Rhodiola : qui est la grande plante anti-‐stress. Passiflore et valériane : peuvent être proposées au cas par cas. Les teintures mères du laboratoire Ceres sont d’excellentes qualités. Griffonia (5-‐HTP): Cette substance se transforme en sérotonine qui agit dans la régulation de l’humeur, de l’appétit et du sommeil. Elle a les mêmes effets que les antidépresseurs chimiques mais sans les inconvénients. Précautions : ne pas prendre de Griffonia en même temps que des antidépresseurs. Escholtzia : plante anxiolytique naturelle qui améliore les troubles émotionnelles. Ces remèdes permettent de stabiliser l’humeur et de soulager le corps physique.
-‐ Il est bien sûr recommandé de suivre une thérapie psychologique de soutien afin d’identifier les causes et la prise de conscience des problèmes sous-‐jacents.
-‐ Il est également important de rétablir l’intégrité de la flore intestinale avec la prise
de pré et probiotiques, de supprimer les agresseurs potentiels de la muqueuse intestinale cités plus hauts, afin d’éliminer une éventuelle inflammation ou réponse immunitaire exagérée (allergies, intolérances, sensibilité). Maxiflore de chez Synergia ou lactibiane de Pilèje sont de très bons pré et probiotiques. D’autres marques proposent également des produits très intéressants (Pharmalp, Nutergia…)
-‐ Enfin une attention toute particulière sera apportée à l’hygiène de vie afin de
maintenir l’état de santé de la personne à long terme (activité physique suffisante, gestion du stress, pensées positives…).
Chaque séance sera l’occasion d’améliorer un élément d’hygiène de vie afin d’envisager un changement progressif et réaliste. Séances suivantes : Elles permettent d’affiner les changements alimentaires qui sont encore nécessaires et d’amener petit à petit les principes d’une alimentation saine. Ces principes seront développés dans le paragraphe suivant. Le thérapeute demande également comment la personne réagit aux remèdes proposés, ajuste les posologies si besoin, discute de ce que la patiente vit et de ce qu’elle ressent. Il ouvre aux questionnements plus profonds proposés en dernière partie de ce travail…
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Après quelques séances : (1 ou 2 mois) Lorsque la personne se sent revitalisée et que l’état dépressif est amélioré, il est important de soutenir les émonctoires. Des diètes, des mono-‐diètes ou des préparations naturelles peuvent être proposées afin de favoriser l’élimination des toxines accumulées et d’aider à restaurer l’équilibre du corps. Voici les différents émonctoires à soutenir : Le foie : est généralement en souffrance lorsque les intestins ne fonctionnent pas correctement. Pour aider le foie et la vésicule biliaire, il peut être proposé des préparations à base de pissenlit, radis-‐noir, chardon-‐marie, R7 du Dr Reckeweg…Les diètes et mono-‐diètes sont aussi très utiles pour lui permettre de se détoxifier.
Les intestins : favorisent l’élimination des toxines par les selles. Les principales plantes et aliments utiles sont : pissenlit, lin, aloé verra, R37 du Dr Reckeweg… et aussi, les légumes et les fruits qui sont riches en fibre et les céréales complètes ou demi-‐complètes. La pratique douce d’exercices physiques stimulera aussi l’activité intestinale.
La peau : est un organe d’élimination très important qui pourra être stimulé par des préparation à base de bardane, de pensée sauvage, de bourrache, d’ortie, de camomille, R60 du Dr Reckeweg, la pratique de saunas ou de massages. Les reins : filtrent le sang et éliminent les déchets. Parmi les principaux aliments et plantes ayant une action sur les reins, nous trouvons : la verge d’or, la reine-‐des-‐prés, le chiendent, l’aubier de tilleul, le pissenlit, la bruyère, la piloselle, la prêle, l’oignon, le poireau, R18 du Dr Reckeweg, et aussi boire suffisamment d’eau ou de tisanes.
Les voies respiratoires : rejettent les déchets et les acides sous forme de gaz. Les principales plantes et aliments utiles sont : le thym, le serpolet, le pin sylvestre, la pulmonaire, l’eucalyptus, le radis noire, le plantain, le marrube blanc, le bouillon-‐blanc, l’hysope…l’exercice physique en plein air et l’inhalation de certaines huile essentielle sont aussi excellents.
2. Conseils alimentaires: Principes d’une alimentation saine :
Une alimentation saine est une alimentation qui est adaptée au tempérament, aux besoins et à la constitution de la personne. Elle répond à ses besoins énergétiques et nutritionnels mais aussi à son équilibre psychique et spirituel. Une alimentation saine pour qu’elle puisse porter ses fruits doit être intégrée à un contexte de vie harmonieux, à un entourage adéquat, de sagesse, de méditation et d’amour.
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En règle générale, les conseils nutritionnels pour vivre une grossesse en bonne santé sont de plusieurs ordres :
• L’hydratation
Tout d’abord, il est très important de bien s’hydrater tout au long de la journée avec des eaux minérales, des eaux de source ou de l’eau du robinet, au préalable filtrée et redynamisée, à raison de 1,5L à 2L par jour.
• Les glucides
Rôle : Les glucides sont des aliments énergétiques de grande importance. Il est recommandé de consommer des glucides à index glycémiques bas afin de limiter les risques de diabète gestationnel et d’éviter les pics glycémiques qui fatiguent le pancréas. Les céréales complètent ou demi-‐complètes et les légumineuses seront donc conseillées ; en plus de leur index glycémique plus bas que les céréales raffinées, elles renferment plus de fibres, de vitamines et de minéraux. Les céréales seront cuites « al dente » afin d’éviter de faire monter leur index glycémique trop haut.
• Les protéines :
Rôle : Elles amènent tous les acides-‐aminés indispensables au bon fonctionnement de l’organisme et à la fabrication de nouvelles protéines. Elles peuvent être d’origine animale : La viande, le poisson, les œufs, les produits laitiers… La viande et les œufs sont, si possible, choisis provenant d’élevages en plein air, non intensifs, si possible locaux et nourris le plus naturellement possible (grains, herbe, sans OGM…). La viande est toujours consommée avec des légumes pour éviter un excès d’acidité. Les poissons de mer sont si possible sauvages et de petites tailles pour limiter les concentrations excessives en métaux lourds. D’origine végétale : Le tofu à base de soja, la spiruline (algue), le seitan, l’herbe d’orge, le quinoa… Les végétariens veilleront à assembler toujours une céréale à un légumineuse afin d’avoir tous les acides-‐aminés essentiels contenus naturellement dans les protéines animales.
• Les lipides : Représentent l’ensemble des corps gras. Rôles : ils ont un rôle énergétique, limitent l’inflammation, équilibrent les troubles de l’humeur, jouent un rôle important au niveau hormonal, transportent et stockent les vitamines A, D, E et K ils sont les principaux constituants des membranes cellulaires, de la gaine de myéline et de la substance grise du cerveau…
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Il existe trois types d’acides gras : saturés (d’origine animale), mono-‐insaturés (oméga-‐9) et poly-‐insaturés (omégas-‐6 et omégas-‐3). Il est très important de consommer 3 cuillères à soupe d’huile par jour riche en omégas-‐3 (colza, noix, lin…) et de manger une poignée d’oléagineux par jour (amandes, noix du brésil, noisettes, noix…).
• Les vitamines: Les fruits et légumes sont riches en vitamines. Ils doivent être consommés crus et/ou légèrement cuits en quantité suffisante. Ils seront choisis si possible BIO, de saison, de la région et le plus frais possible afin qu’ils contiennent un maximum de vitamines (en 48h, certains légumes perdent plus de 50% de leur vitamine C). Les légumes surgelés peuvent être une bonne alternative aux légumes frais si la personne manque de temps. Il est tout à fait conseillé de consommer régulièrement des « supers aliments » tels que : Les graines germées, dont les teneurs en vitamines sont multipliées jusqu’à 300% par rapport à la graine de base, la levure de bière ou le germe de blé, beaucoup d’herbes aromatiques et des épices douces. La gelée royale peut-‐être un plus par rapport à sa richesse en nutriments.
• Cuissons des aliments: Il est important de préserver la richesse nutritionnelle des aliments en privilégiant les cuissons douces, lentes et non agressives. Parmi elles nous citerons :
o Les cuissons à vapeur douce (exemple : le vitaliseur de Marion Kaplan) o Cuissons en papillote ou à l’étouffée o Sautée à la poêle ou au wok
Éviter de réchauffer plusieurs fois un plat afin de limiter la trop grande perte de vitamines. Les vitamines B et C sont très sensibles à la chaleur. Le micro-‐onde sera utilisé de manière tout à fait exceptionnel, ou mieux, supprimé de la cuisine. Il détruit les vitamines et modifie la structure cellulaire des aliments. Il est notamment très dangereux pour réchauffer le lait et les céréales qui changent alors de structure moléculaire et ceux-‐ci deviennent cancérigène !
• Conservation des aliments: Les aliments sont conservés le moins longtemps possible et donc consommés le plus frais possible afin de préserver au maximum leur richesse nutritionnelle.
• Aliments à éviter : Certains aliments peuvent être néfastes pour le bébé et pour la santé en général.
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La maman évitera : o le café, le thé noir et les boissons sucrées. o Les fruits de mer crus, les poissons de mers profondes, de grandes tailles et de
rivière (ils contiennent souvent beaucoup de mercure). o Le foie qui est trop riche en vitamine A. o Les aliments crus d´origine animale pour limiter tout risque de contamination
parasitaire (toxoplasmose), ou de toxi-‐infection : viande, poisson, coquillages et crustacés, fromages au lait cru, à pâte molle ou fleurie (listériose)...
o Les aliments enrichis en phytostérols (certaines margarines) qui diminuent l’absorption de certains acides-‐gras.
o Les aliments noircis ou roussis qui ont subit la réaction de Maillard: caramélisation des protéines qui deviennent cancérigènes.
o La cigarette, l’alcool et les médicaments non dispensables sont à éliminer. Elle limitera :
o Les aliments à base de soja qui sont à consommer au maximum une fois par jour aux vues de leur teneur en phyto-‐oestrogènes.
o Les plats cuisinés et les sauces du commerce qui sont trop salés, pauvres en nutriments et qui contiennent la plupart du temps des additifs pouvant être dangereux pour la santé: glutamates…
o Les excès de SUCRE pouvant provoquer un diabète gestationnel. o Les édulcorants comme l’aspartame qui peuvent entrainer des soucis neurologiques
et augmenter la sécrétion d’insuline.
3. Conseils d’hygiène vitale: Le corps à besoin d’un équilibre et d’une certaine hygiène de vie pour pouvoir rester en bonne santé. Si les agressions, les pollutions et les facteurs de dévitalisation s’accumulent, l’organisme s’épuise peu à peu, puise dans ses ressources en micronutriments pour se défendre, se carence puis se dévitalise. Voici différents points qui peuvent avoir un impact direct sur la santé:
• L’environnement : L’environnement dans lequel la maman vit a un impact qu’il ne faut pas sous-‐estimer. Il peu être important de reconsidérer certains domaines de la vie qui peuvent être source de tensions et d’inconfort tels que : Le travail : qui serait trop loin, trop stressant, ennuyeux, pas adapté à une nouvelle vie de famille… Le logement : qui serait trop petit, pas adapté, dans un environnement trop pollué, trop bruyant… L’entourage : source de conflits, trop négatif, qui a des valeurs différentes…
• La pollution : Les métaux lourds : Les cellules et le cerveau fonctionnent mal si ils sont pollués ou agressés! Les sources d’intoxication aux métaux lourds sont donc à limiter un maximum
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(papillote en aluminium, déodorant à l’aluminium, mercure dans les gros poissons, cadmium, plomb, cosmétiques contenant des parabènes, bisphénol, paraffine…). Les perturbateurs endocriniens : sont « des substances chimiques d’origine naturelle ou artificielle étrangères à l’organisme qui peuvent interférer avec le fonctionnement du système endocrinien et induire ainsi des effets délétères sur la santé». Ils peuvent être de diverses origines : l’eau, l’alimentation, les films alimentaires, boites en plastiques, cosmétiques, pollutions agricoles… Tous leurs impacts sur la santé ne sont malheureusement pas encore bien connus et sont difficilement mesurables. Les biocides: Les aliments non BIO renferment des quantités plus ou moins élevées de polluants chimiques. Il faut savoir que 60% des pesticides, fongicides, insecticides sont cancérigènes, mauvais pour le système nerveux, causent des fausses-‐couches, des problèmes de fertilités... Les additifs alimentaires : les effets néfastes de certains additifs tels que le glutamate mono-‐sodique, l’aspartame, les sulfites…ne sont plus à prouver. Par contre, les autorités sanitaires ne connaissent certainement pas les effets à long terme de tous les additifs alimentaires sur la santé. Par principe de précaution, adopter une alimentation la plus simple possible, avec des aliments les moins transformés possible semble être un des meilleurs comportements à adopter.
• Le sommeil : Le sommeil joue un rôle essentiel dans la régénération cellulaire, la régulation de l’humeur et du stress, le renforcement du système immunitaire, la sécrétion de certaines hormones (insuline, prolactine et testostérone)… La qualité du sommeil est un des facteurs indispensable à la santé mentale et physique. Une jeune maman devra donc profiter au maximum des moments de repos du bébé pour pouvoir elle-‐même se reposer.
• L’équilibre activité/repos : Un juste équilibre entre les périodes d’activité et celles de repos est recommandé. Un déséquilibre se traduit souvent par une baisse des performances, par du surmenage et du stress. Pour permettre des phases de détente, la pratique de la méditation, du yoga, du chant ou tout simplement des promenades dans la nature permettent de ressentir ce qui se passe dans le corps et d’amener calme et sérénité à la personne qui pratique ces activités. Les périodes d’activité physique sont quand à elle importantes pour évacuer les tensions, permettre une bonne oxygénation du sang et évacuer les surplus d’acidité du corps.
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Il est intéressant de souligner que la diminution des symptômes dépressifs était d’environ 60% dans une étude qui comparait les effets d’un programme de marche avec landau, contre 20% pour le groupe qui bénéficiait d’un soutien social. 69. L’exercice de marche avec landau pourrait donc offrir une manière complémentaire pour améliorer la DPP.
• La gestion du stress : Dans un contexte holistique de prévention et de traitement, il est important d’identifier l’origine des tensions afin de pouvoir trouver des solutions pour les soulager. Des propositions peuvent être discutées avec la jeune maman afin de diminuer la ou les sources de ces tensions. Par exemple :
o Si la maman se sent surmenée : lui proposer de demander de l’aide à sa famille, ses amis, ou à une personne extérieure (femme de ménage, maman de jour…). Elle peut aussi faire ses courses sur internet et se les faires livrer temporairement.
o Si elle ne se sent pas assez soutenue par son conjoint : lui demandé si elle a osé lui en parler, si elle pourrait lui laisser le bébé afin de pouvoir se ressourcer et se faire du bien…
o Peut-‐être aussi l’aider à lâcher prise sur ses exigences passées ou sur certaines croyances.
4. Soutien psychologique: La période périnatale est très riche en questionnements et en bouleversements. D’après Monique Bydlovski70, un phénomène appelé « transparence psychique » apparait durant cette période. Une partie de l’histoire de la mère, jusque-‐là refoulée, remonte à sa conscience et peut provoquer une extrême sensibilité et une fragilité émotionnelle momentanée. Cette fragilité peut être une des causes d’apparition de DPP et il est important pour la mère d’être soutenue et accompagnée si besoin par un psychologue ou un autre professionnel. Une écoute attentive aux besoins de la jeune maman permet d’y répondre au cas par cas, en fonction des causes qui peuvent être de différents niveaux : Physiologiques : avec des carences en micronutriments, des problèmes intestinaux, un terrain fragile, une hérédité… Psychologiques : si la personne a vécu un traumatisme, un choc, des conflits, des problèmes relationnels… Spirituelles : si la maman cherche du sens à ce qu’elle vit, a un conflit d’ordre éthique, n’est pas en accord avec ses valeurs, cherche des repères, a des soucis d’ordre religieux…
69 Armstrong K., Edward H. – The effectiveness of a pram-‐walking exercice programme in reducing depressive symptomatology for postnatal women. 70 Dr Nathalie NANZER -‐ La dépression postnatale, sortir du silence.
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La Doctoresse Nanzer explique que d’une manière générale, toute fatigue, tout état psychologique fragile, toute impression de se sentir débordée qui se prolongerait dans le temps devrait faire l’objet d’une consultation et d’un soutien. Elle préconise aussi à chaque intervenant de se sentir responsable d’informer ses patientes sur la fréquence et les signes de cette maladie en leur recommandant de ne pas les banaliser s’ils se présentent. Au niveau de la DPP, plusieurs difficultés d’ordres psychologiques semblent particulièrement difficiles à surmonter. Parmi elles, nous citerons :
• Briser le tabou La maternité est en général synonyme de joie, de bonheur intense, d’amour inconditionnel…mais pour certaines, elle peut devenir synonyme d’expériences beaucoup moins joyeuses… Lorsque la maman n’est pas préparer ou informer sur la possibilité de vivre une DPP, elle ne fera souvent pas le lien entre ses symptômes et la maladie. Elle associera souvent son état au manque de sommeil et comme, dans ces périodes, elle focalise toute son attention aux soins du bébé, elle oublie la plupart du temps de s’occuper d’elle-‐même. Elle n’ose alors souvent pas en parler et ne sait pas à qui demander de l’aide. Les intervenants en général sollicités dans la période post-‐partum sont le pédiatre, les sages-‐femmes et les infirmières petite-‐enfance qui répondent plutôt aux questions qui concernent le bébé. La maman n’ose pas forcément parler d’elle lors de ces consultations qui seraient pourtant une des seules occasions d’aborder ses soucis avec des professionnels. De plus, ces entrevus sont généralement courtes ; elles laissent donc peu de possibilité d’aborder le sujet. Dans notre contexte de médecine complémentaire, l’écoute prend une place importante, ce qui permet à la jeune maman de s’exprimer de manière plus détendue sur ce qu’elle vit. Elle peut prendre conscience qu’être si fatiguée ou si fragile émotionnellement n’est pas forcément normal et pourra alors plus facilement accepter ou demander de l’aide. Dans cette optique, les interventions de groupe sembleraient moins efficaces que les interventions individuelles.
Une mère aurait donc plus de facilités à se rendre compte qu’elle ne va pas bien si des professionnels accordaient, de manière systématique, un temps d’écoute centré sur la maman et non sur le bébé. Un contrôle obligatoire devrait être proposé aux mamans à 3 mois post-‐partum, afin qu’elles puissent exprimer comment elles se sentent, comment se passe l’allaitement, comment elles envisagent une éventuelle reprise du travail, comment se passe la vie à la maison… Le questionnaire EPDS de dépistage de DPP est par exemple un outil facile à utiliser par l’infirmière petite-‐enfance, la sage-‐femme, le pédiatre, le gynécologue ou tout autre thérapeute en contact avec les jeunes mamans.
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Il manquerait juste, à mon avis, des questions mettant en évidence le niveau d’irritabilité et de patience ressenti par la mère, ainsi que ses sentiments vis à vis du bébé (inquiétude, anxiété, culpabilité, colère…).
• Soutien psychologique Certaines mères ont parfois besoin d’un soutien psychologique afin de les aider à surmonter cette période de vie très intense autant physiquement qu’émotionnellement. Dans cette période, une transition doit être faite entre la vie d’adulte, d’avant, et la vie de parent, de maintenant. La nutrition holistique joue un grand rôle pour réconforter, encourager et remotiver la maman qui doute de ses capacités et qui a un grand besoin d’être écoutée et entendue. En effet, depuis la naissance de son bébé, toute l’attention est focalisée sur ce nouveau petit être ! Dans les cas de dépressions avérées et si la prévention n’a pas été suffisante, le recours à un psychologue ou à un thérapeute peut être également recommandé. Si la maman se fait beaucoup de soucis au niveau de sa grossesse ou de son bébé, le soutien d’une sage-‐femme, d’une doula ou d’une infirmière petite-‐enfance peut être intéressant. Si elle est peu entourée et soutenue, le thérapeute peut l’informer de l’existence de différents groupes de soutien (SOS jeune maman, rencontres de jeunes maman au niveau local, Tente Rouge…) Enfin, la famille et les amis sont en général d’une très grande aide au quotidien.
5. Approche corps -‐ âme -‐ esprit :
Cette approche se veut être une démarche d’éveil à la conscience, à travers un travail personnel, soutenu par une approche bio-‐psychique exposée tout au long de cette étude. Une démarche intérieure, dans le sens du connais-‐toi toi-‐même, va permettre à la jeune maman d’identifier à un niveau plus profond les embuches qui l’empêche d’accéder à son équilibre intérieur.
Cette démarche en conscience et ce travail de questionnement semble essentielle pour trouver les origines de son malaise et l’aider à soulager à long terme ses maux. Pour cela, le thérapeute peut proposer différents outils, tels que :
• Un travail d’écriture :
Autour de questions ciblées telles que: « Pourquoi je ne me sens pas bien ? » « Quels seraient mes besoins pour me sentir mieux ? » « Qu’est ce que je pourrais mettre en place pour soulager mon quotidien ? »
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« Quelles croyances j’ai quand à mon rôle de mère ? » « Qu’est-‐ce qu’une bonne mère ? » Ces questions peuvent sembler simples, mais une maman prise dans la tourmente n’aura souvent pas l’idée de s’arrêter pour prendre le temps de réfléchir à ce qui provoque son état. Répondre à ces questions peut faire prendre conscience du niveau d’exigence parfois très élevé qu’elle se donne ou des convictions auxquelles elle s’accroche, parfois injustifiées…
• La méditation :
Permet, en contrôlant le flux de ses pensées, de redonner une place à l’intuition. Elle peut aider à se reconnecter à sa source, à ses vrais besoins et à ses aspirations profondes. La méditation rend les pensées plus claires et permet d'en devenir leurs témoins plutôt que leurs victimes.
• La guérison des blessures par le chemin du pardon :
Si la jeune maman vit des sentiments de tristesses profonds, de colères, de rancunes… qui semblent être liés à des éléments de sa vie passée, un chemin vers le pardon lui sera nécessaire afin de pouvoir soulager son cœur et son âme. Cette démarche implique de reconnaître et de nommer la ou les blessures, de comprendre et d’accepter ce qui s’est passé pour enfin pouvoir poser un acte de pardon. Le pardon est une démarche, profonde, sincère et souvent longue qui amène à la guérison profonde de l’être, à la douceur et à l’Amour.
« Ce que l'homme vit dans son corps est en relation à ce qu'il vit dans son âme71 et à ce qu'il vit dans son esprit72 »
(D. Dulac).
6. Prévention : D’autres propositions pourraient aider la mère et son entourage à prévenir et soigner une DPP 73.
• Pendant la grossesse :
Il pourrait être important d’offrir une éducation anténatale et un soutien psychologique pour préparer les mères aux bouleversements intérieurs et familiaux qui vont se produire et aux tâches qu’elles vont devoir assumer. Lors du suivi de grossesse, le gynécologue devrait informer systématiquement les futures mamans de l’ampleur du bouleversement qu’elles vont vivre et des éventuels risques de DPP. Les futures mères devraient être vivement encouragées par le corps médical à
71 Émotions, sentiments, croyances, cultures… 72 Philosophie, transcendance, spiritualité, sagesse… 73 Masmoudi J. et al. La dépression du post partum.
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s’entourer de personnes bienveillantes qui pourront les soutenir lors des premiers mois à la maison. La sage-‐femme devrait informer également systématiquement les couples de l’existence des risques de DPP et de ses symptômes lors des cours d’accouchement. Ainsi, le père et la mère ne banaliseraient pas les signes avant coureurs et pourraient prendre des mesures d’aides rapidement si besoin.
• Après la naissance du bébé :
Un débriefing pourrait être organisé, après la naissance, avec la sage-‐femme présente à l’accouchement afin que la mère puisse exprimer ce qu’elle a vécu. Ceci permettrait une meilleure compréhension de ce qui s’est passé et ainsi de décharger d’éventuels peurs, questions, traumatismes…
Les mamans pourraient être encouragées à susciter autour d’elles plus de soutien familial et/ou social et devraient éviter d’accumuler des évènements stressants tels que des changements de travail, des déménagements… durant cette période. Un bilan sanguin systématique en début de grossesse devrait être demandé afin de détecter et traiter d’éventuelles carences nutritionnelles. Ce bilan devrait être redemandé après l’accouchement en cas de suspicion de DPP. Une séance d’information pourrait être créée afin d’informer les mamans sur l’importance d’avoir une nutrition adéquate pendant la période périnatale. Actuellement, elles ne reçoivent que des mises en garde sur les risques parasitaires… La prise en charge par les assurances maladie d’une consultation de nutrition pourrait changer grandement la vitalité de la jeune maman ainsi qu’optimiser les chances de bonne santé du bébé !
• Approches non conventionnelles d’accompagnements à la naissance :74,75
Autrefois très entourée par leur mère, leur grand-‐mère, leurs sœurs, leurs tantes… la mère d’aujourd’hui n’a plus tous ces modèles féminins sur qui elle peut s’appuyer alors que ce soutien semble être un élément protecteur contre les risques d’une DPP. Nous avons déjà vu les répercussions que peut avoir le corps médical sur la mère. Heureusement, des approches moins médicalisées et plus naturelles tendent à se développer de plus en plus. Elles permettent à la mère de reprendre le pouvoir sur son corps, son accouchement et son bébé et offrent souvent une plus grande disponibilité pout l’écoute.
74 S. DIOP Asmahan. Approche interculturelle de la dépression post-‐partum. 75 Munteanu Anca. L’empreinte psycho-‐spirituelle de la naissance sur le destin de l’homme.
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Nous pouvons citer entre-‐autre : Les maisons de naissance
Elles offrent un cadre intime et sécurisé aux futurs parents. Leur philosophie est celle de la naissance douce où la femme dispose du temps qu’il lui faut pour accoucher. Le couple est suivi par les mêmes sages-‐femmes pendant la grossesse, l’accouchement et après la naissance, ce qui favorise une plus grande intimité et une relation de confiance. Si besoin, la sage-‐femme peut avoir contacte avec le gynécologue. Seules les femmes dont l’accouchement ne nécessite pas un suivi proprement médical sont acceptées; par exemple, les accouchements de jumeaux ou les présentations par le siège ne sont pas pris en charge. En cas de complication pendant l’accouchement, un transfert à la maternité peut se faire en voiture ou en ambulance. Le médecin de référence peut également être appelé après un accouchement avec une déchirure périnéale compliquée. L’accompagnement par une doula
La doula est une personne professionnelle formée à l’accompagnement dans la grossesse et l’accouchement. Son rôle est de soutenir émotionnellement les femmes et les couples dans le magnifique chemin de la maternité. Elle remplace en quelque sorte les femmes de la famille qui auraient déjà eut l’expérience de la maternité et qui sont souvent absentes ou peu disponible à l’heure actuelle. Elle informe, encourage et écoute sans juger. Elle offre des mesures de confort et des conseils objectifs. Elle peut accompagner une grossesse en parallèle à une sage-‐femme ou à un médecin et elle peut être présente lors de l’accouchement si les parents le désir. La doula peut être précieuse pour les mères qui vivent une grossesse isolée ou qui n’ont aucune famille à proximité. L’accouchement à la maison
L’accouchement à domicile concerne 90 % des naissances dans le monde. Pourtant, ce type d'accouchement est marginal en France ainsi que dans tous les pays industrialisés : seulement 1% des couples optent aujourd’hui pour cette solution. Il ne peut se faire que si la naissance ne présente aucun risque particulier connu, c’est à dire si elle est « physiologique ». Ce type d’accouchement est en général assisté par une sage-‐femme et est envisagé comme un événement familial et intime qu'il convient de préserver plutôt que comme l'objet d'une intervention médicale à haut risque.
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L’haptonomie
Cette méthode permet de créer, pendant la grossesse, un échange entre le bébé et les deux parents et constitue une préparation à l’accouchement. Elle va renforcer le lien et la communication entre le bébé et ses deux parents et peut débuter entre le 4ème et le 5ème mois de grossesse. Toutes ces approches sont respectueuses des besoins de la maman, du papa et du bébé et vont dans le sens d’un accouchement physiologique. Elles sont beaucoup plus douces. Elles encouragent la mère à avoir confiance en son instinct et en ses ressentis et implique le père dans son rôle de soutien. Se reconnecter à ses sens, à son intuition et aux femmes de son entourage pourraient devenir une priorité pour les mamans d’aujourd’hui.
61
Conclusion La DPP est une affection courante, encore mal diagnostiquée et mal traitée à l’heure actuelle. Ses conséquences peuvent être néfastes en raison des souffrances qu'elle inflige aux mères et à tous les membres de sa famille. La priorité aujourd’hui est d’informer un maximum de femmes enceintes et de jeunes mamans sur ce sujet. La DPP peut arriver à chacune d’elles, il est donc important de briser le tabou et le silence qui règne autour de cette maladie. Il est urgent, aujourd’hui que toutes les femmes connaissent l’existence de la DPP ainsi que ses symptômes afin qu’elles puissent demander de l’aide si elles en ressentent le besoin. Une des voies thérapeutique, selon moi, est la nutrition holistique qui laisse la place à l’écoute et au dialogue. Elle permet d’avoir un regard plus ouvert ainsi qu’une approche plus globale qu’une thérapie purement psychologique ou médicale. La nutrition holistique joue un rôle au niveau de la prévention, en donnant à la future maman toutes les clés au maintien de sa santé et offre une ouverture au dialogue sur les difficultés engendrées par la maternité. Au niveau du traitement, elle amène une approche novatrice. En effet, la nutrition holistique prend en charge la patiente au niveau de son corps, de son âme et de son esprit de par ces différentes approches :
• Elle recherche les déséquilibres physiologiques et procure à la maman les nutriments dont elle a besoin.
• Elle soutien ses organes en souffrance et la guide afin qu’elle apprenne comment maintenir sa santé.
• Elle s’intéresse à ce qu’elle vit, à ses émotions, à ses croyances et à ses aspirations afin de l’aider à retrouver son équilibre et sa vitalité.
Au cours de ce travail, j’ai vraiment mesuré l’ampleur du tabou lié à ce sujet et la difficulté rencontrée par le corps soignant de « juste » amorcer la discussion de : « comment réellement vous vous sentez ? » Cette question, selon mon expérience, semble sellée sous silence de peur de ne pas savoir quoi faire d’une réponse embarrassante et certainement de ne pas avoir suffisamment de temps à accorder à celle-‐ci ! Ce travail m’a permis une réflexion plus approfondie sur ce sujet autant passionnant que méconnu. Il m’encourage doublement à aller à la rencontre du plus grand nombre de futures et jeunes mamans afin de partager mon expérience. Ceci permettra d’ouvrir une porte au dialogue, de légitimer l’état dans lequel certaines mamans peuvent se trouver et surtout d’amener une aide adaptée à celles qui en auraient besoin.
62
Annexe 1
Questionnaire DAD-‐P
63
Annexe 2
Questionnaire EPDS
64
Annexe 3
Enquête ENH
65
Enquête ENH
Sujet : Evaluation de la vitalité de la jeune maman et des facteurs de
risques de dépression post-‐partum. Ces données seront traitées de manières strictement confidentielles. Votre participation est volontaire. Il n’existe aucune entente de partage des données avec d’autres organismes. Merci de bien vouloir cocher les réponses qui vous correspondent le mieux et de répondre aux 2 questionnaires annexes : Annexe 1 : « Questionnaire EPDS d’évaluation d’un état dépressif » Annexe 2 : « Bilan IOMET » : bilan de votre terrain bionutritionnel Données personelles : Nom :____________________________________ Prénom :_________________________________________________
Age :_____________________________________ e-‐mail :______________________________________________
Etat civil : oMariée, oConcubin, oPacsée, oCélibataire, o divorcée Activité : oFemme au foyer, oProfession : ____________________________________, oBénévolat
Religion : oAthée, oAgnostique, oCatholique, oOrthodoxe, oMusulmane, oJuive, oAutre
Niveau de formation : oCFC, oMaturité, oUniversité, o Autre formation_____________________ o Sans formation
Anamnèse médicale : Taille : ______________ Poids avant grossesse : _______________ Poids après grossesse : ___________
1. Comment qualifieriez-‐vous actuellement votre état de santé: a. Excellent b. Très bon c. Bon d. Moyen e. Mauvais
2. Connaissez-‐vous vos antécédents médicaux familiaux ? (pathologies de vos
parents et grands-‐parents) a. Non
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b. Si oui, le/lesquels ? o cardiaque, o digestif, o pulmonaire, o nerveux, o dermatologique, o endocriniens, o musculaire, o urinaire, o osseux, o autre ______________________________________________________________________
3. Souffrez-‐vous ou avez-‐vous souffert d’une maladie chronique? a. Non b. Si oui, la/lesquelles? o Diabète 1, o Diabète 2, o Cholestérol, o Hypertension,
o Varices, o Hémorroïdes, o Ulcère estomac, o Thyroïde, o Herpès, o Asthme, o autre_________________________________________________________________________________
4. Prenez-‐vous des médicaments pour son traitement?
a. Non b. Si oui,
lesquels?__________________________________________________________________________
5. Avez-‐vous des allergies? a. Non b. Si oui,
laquelle ?__________________________________________________________________________
6. Avez –vous subit des interventions chirurgicales ? a. Non b. Si oui, la/lesquelles et
quand ?__________________________________________________________
7. Avez-‐vous utilisé une méthode de contraception? a. Non b. Si oui, depuis combien de temps et
laquelle ?__________________________________________
8. Combien de temps avant la conception l’avez-‐vous arrêté?________________________________
9. Avez-‐vous subit un IVG ?
a. Non b. Si oui, combien?_______________
10. Avez-‐vous subit une fausse-‐couche ?
a. Non b. Si oui, combien?_______________
Environnement :
11. Dans quelle zone d’habitation vivez-‐vous:
a. Ville b. Périphérie ville c. Campagne
67
d. Montagne
12. Etes-‐vous particulièrement exposée aux pollutions suivantes : a. Fumée de cigarette b. Pollution voitures c. Rejets industriels d. Lignes à haute tension e. Antennes de récepteurs mobiles f. WIFI g. Autre_______________________________________________________
13. Votre environnement est-‐il: a. Calme b. Bruyant c. Très bruyant
14. Votre environnement familial est-‐il :
a. Joyeux et optimiste b. Déprimant et pessimiste c. Tendu et conflictuel d. Avec des hauts et des bas e. Démotivant et routinier f. Autre______________________________________________
15. Si vous travaillez, votre environnement professionnel est-‐il :
a. Joyeux et optimiste b. Déprimant et pessimiste c. Tendu et conflictuel d. Avec des hauts et des bas e. Démotivant et routinier f. Autre______________________________________________
16. Etes-‐vous souvent touchée par des sentiments de :
a. Colère ojamais oparfois osouvent otrès souvent b. Frustration ojamais oparfois osouvent otrès souvent c. Tristesse ojamais oparfois osouvent otrès souvent d. Découragement ojamais oparfois osouvent otrès souvent e. Susceptibilité ojamais oparfois osouvent otrès souvent f. Irritabilité ojamais oparfois osouvent otrès souvent
17. Comment vous ressourcez-‐vous ?
a. Sport b. Activités de pleine nature c. Loisirs artistiques ou manuels d. Massages/thermalisme/soins esthétiques e. Méditation/relaxation/yoga f. Activités en famille
68
g. Sortis entre amis h. Autre _____________________________________________
Préparation à la GROSSESSE :
18. La grossesse était-‐elle désirée ? a. Si oui : Par vous o Votre conjoint o Les deux o b. non
19. Avez-‐vous fait un bilan de santé avant votre grossesse ?
a. Si oui, lequel ? ocheck-‐up médical, o bilan naturopathique, oautre________________
b. Non
20. Qu’est-‐ce qui a motivé votre projet de grossesse ?(plusieurs réponses possibles) a. L’envie d’avoir un enfant b. Fonder une famille c. Vous sentir femme d. Faire l’expérience d’être enceinte e. Par amour f. Par devoir g. Pour me réparer h. Faire comme tout le monde i. Relancer la vie de couple
21. Avez-‐vous subi un traitement hormonal?
a. Non b. Oui
22. Cette grossesse est-‐elle le résultat d’une fécondation in vitro ?
a. Non b. Oui
23. Vous sentiez-‐vous prête à être enceinte ? a. Complètement b. Un peu c. Pas du tout
69
AVANT/PENDANT/APRES LA GROSSESSE : Merci de répondre dans les 3 collones Cochez la bonne réponse R
Avant Pendant Après
Etat émotionel et physique :
: la grossesse
24. D’une façon général, diriez-‐vous que vous êtes une personne : a. Très heureuse b. Plutôt heureuse c. Pas très heureuse
o o o
o o o
o o o
25. Avez-‐vous déjà traversé des périodes : a. De baisse de moral ? b. De dépression ? c. D’angoisse ?
(Si ce n’est pas le cas, ne pas mettre de croix)
o o o
o o o
o o o
26. Vous sentez-‐vous agitée ou nerveuse intérieurement ? a. Jamais b. De temps en temps c. Assez souvent d. Très souvent
o o o o
o o o o
o o o o
27. Avez-‐vous subi des chocs durant les 12 derniers mois ? a. Non b. Si oui, le/lesquels ? ogrosses disputes, ochutes, opeurs,
odeuils, oséparations, odéménagement, oautre :________________________________________
Avant o o
Pendant o o
Après o o
28. Avez-‐vous déjà eu recours à un soutien psychologique ? a. Non b. Si oui, pendant combien de temps ?________________
o o
o o
o o
29. Etes-‐vous stressée/préoccupée par des éléments de votre vie ? a. Non
Si oui, à quel propos : b. Famille c. Couple d. Professionnel e. Finances f. Enfants g. Bébé à venir h. Autres____________________________________________
o
o o o o o o o o
o
o o o o o o o o
o
o o o o o o o o
30. Comment qualifiez-‐vous votre énergie vitale? a. Très bonne b. Bonne
o o o
o o o
o o o
70
c. Moyenne d. Basse
o
o
o
Hygiène de vie et alimentaire:
Avant Pendant Après
31. Pratiquez-‐vous régulièrement une activité physique? a. Si oui, laquelle et à quel
rythme?__________________________________________ b. Non
o o
o o
o o
32. Consommez-‐vous régulièrement de l’alcool ?
a. Non b. Si oui, quel sorte? oVin, oBière, ospiritueux, oautre ____
Combien de verre en moyenne par jour : o 1, o 2, o 3, o plus
o o
o o
o o
33. Fumez-‐vous? a. Non b. Si oui, en quelle quantité?
_________________________________________________
o o
o o
o o
34. Avez-‐vous changé vos habitudes alimentaires ? a. Si oui,
la/lesquels ?________________________________________________________________________________________ Pourquoi ?________________________________________
b. Non
o
o
o
o
o
o
35. Avez-‐vous des envies particulières? a. Si oui, la/lesquels ?_________________________________ b. Non
o o
o o
o o
36. Avez-‐vous des aversions alimentaires nouvelles? a. Non b. Si oui, la/lesquels ?_________________________________
o o
o o
o o
37. Prenez-‐vous des suppléments nutritionnels? (vitamines, oligo-‐éléments…)
a. Si oui, lesquels ? ____________________________________________________
o Sur avis médical, o en automédication b. Non
o
o
o
o
o o
38. Consommez-‐vous régulièrement des aliments BIO ? a. Si oui, lesquelles :___________________________________ b. Non
Avant o o
Pendant o o
Après o o
71
Votre grossesse :
39. Est-‐ce votre 1ère grossesse ? a. Oui b. Si non, combien d’enfants avez-‐vous déjà ? et quel est leur
âge ?______________________________________________________________________________________
40. Avez-‐vous eu des nausées et vomissements ? a. Non b. Oui
41. La grossesse s’est-‐elle bien passée?
a. Oui b. Si non,
expliquez :________________________________________________________________________
42. Avez-‐vous eu une réduction ou un arrêt de votre temps de travail? a. Non b. Si oui, à quel % et combien de temps
avant ?__________________________________________
43. Avez-‐vous été suivie par : a. Un gynécologue b. Une sage-‐femme c. Une doula d. Votre médecin de famille e. Autre__________________________________________________________________________________
___
44. Avez-‐vous été satisfaite de l’accompagnement reçu pendant la grossesse : a. Très satisfaite b. Satisfaite c. Moyennement satisfaite d. Pas satisfaite
45. Qu’est ce qui vous a manqué ou qu’auriez-‐vous souhaité de plus ? __________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
46. Avez-‐vous suivi des cours de préparation à l’accouchement ?
a. Oui b. Non
72
Accouchement : date :________________
47. OÙ avez-‐vous accouché ? a. Maternité/hôpital b. Maison de naissance c. Au domicile d. Autre_________________________________________________________________________________
48. Comment avez-‐vous accouché ?
a. Voie basse b. Provoqué c. Césarienne d. Péridurale
49. Considérez-‐vous que votre accouchement s’est passé?
a. Très bien b. Bien c. Moyennement bien d. Difficile e. Très difficile
50. Votre conjoint était-‐il présent?
a. Oui b. Si non, pour quelles
raisons :____________________________________________________________
51. Le bébé est-‐il né à terme ? a. Oui b. Si non, à quelle
semaine ?_____________________________________________________________ Combien pesait-‐il :_______________________________________________________
Après l’accouchement :
52. Avez-‐vous allaité? a. Si oui, combien de
temps ?______________________________________________________________ b. Si non, pour quelles
raisons ?_____________________________________________________________
53. Votre enfant passe-‐t’il ses nuits ? a. Si oui, depuis quel
mois?________________________________________________________________ b. Non
Combien d’heures d’affilées dort-‐il ?_______________________
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54. Vous sentez-‐vous soutenue par votre conjoint dans la gestion du quotidien ? a. Beaucoup b. Un peu c. Très peu e. Pas du tout
55. Comment qualiferiez-‐vous votre relation de couple? a. Très bonne b. Bonne c. Tendue d. Conflictuelle
56. Vous sentez-‐vous soutenu par votre entourrage? par qui ?____________________________
a. Beaucoup b. Un peu c. Très peu d. Pas du tout
57. Avez-‐vous vécu des moments de :
a. Petite déprime b. Vraie déprime c. Grande émotivité/hypersensibilité d. Crainte de ne pas être à la hauteur e. Sentiment de vide et d’abandon f. Sentiment de solitude g. Autre__________________________________________________________________________________
58. Avez-‐vous sollicité l’aide de :
a. Votre famille o j’ai demandé o j’aimerais b. Conjoint o j’ai demandé o j’aimerais c. Amis o j’ai demandé o j’aimerais d. Médecin o j’ai demandé o j’aimerais e. Sage-‐femme o j’ai demandé o j’aimerais f. Psychologue o j’ai demandé o j’aimerais g. Autre__________________________________________________________________________________
Gestion du quotidien:
59. Comment vous sentez-‐vous dans la gestion du quotidien ? a. A l’aise b. Pas très à l’aise c. Stressée d. Totalement dépassée
60. Prenez-‐vous le temps de cuisiner ?
a. Oui b. Si non,
pourquoi ?________________________________________________________________________
74
61. Arrivez-‐vous à prendre un peu de temps pour vous ? a. Oui b. Si non,
pourquoi ?________________________________________________________________________
62. Si vous vous sentiez surmenée, demanderiez vous de l’aide ? c. Oui a. Non, car : o Ce serait comme « avouer mon incompétence »
o Je ne saurais pas à qui demander o Je ne saurais pas ce qui pourrait m’aider o Je n’aurais pas les moyens financiers
63. Pouvez-‐vous décrire en quelques lignes comment vous vivez votre maternité? __________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
64. Si vous en aviez la possibilité dans quel domaine souhaiteriez-‐vous être aidée?
a. Ménage b. Courses et cuisine c. Soins du bébé d. Garde de bébé e. Soutien personnel f. Autre__________________________________________________________________________________
65. Si vous en aviez la possibilité, aimeriez-‐vous bénéficier de conseils en nutrition ?
a. Oui b. Non
66. Avez-‐vous des remarques ou des suggestions ? _________________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________________
Un chaleureux merci pour le temps que vous avez consacré à remplir ce questionnaire…
75
Annexe 2
QUESTIONNAIRE EPDS D’EVALUATION D’UN ETAT DEPRESSIF « EDINBURGH POSTNATAL DEPRESSION SCALE »
NOM : PRENOM : Vous venez d’avoir un bébé. Nous aimerions savoir comment vous vous sentez. Nous vous demandons de bien vouloir remplir ce questionnaire en cochant la réponse qui vous semble le mieux décrire comment vous vous êtes sentie durant la semaine (c’est à dire sur les 7 jours qui viennent de s’écouler) et pas seulement au jour d’aujourd’hui. Voici un exemple : Je me suis sentie heureuse : -oui tout le temps -oui la plupart du temps -non pas très souvent -non pas du tout Cela signifiera « Je me suis sentie heureuse la plupart du temps durant la semaine qui vient de s’écouler ». Merci de bien vouloir répondre aux autres questions. PENDANT LA SEMAINE QUI VIENT DE S’ECOULER 1-J’ai pu rire et prendre les choses du bon côté o Aussi souvent que d’habitude o Pas tout à fait autant o Vraiment beaucoup moins souvent ces jours-ci o Absolument pas 2-Je me suis sentie confiante et joyeuse en pensant à l’avenir o Autant que d’habitude o Plutôt moins que d’habitude o Vraiment moins que d’habitude o Pratiquement pas 3-Je me suis reprochée, sans raisons, d’être responsable quand les choses allaient mal o Non, pas du tout o Presque jamais o Oui, parfois o Oui, très souvent 4-Je me suis sentie inquiète ou soucieuse sans motifs o Non, pas du tout o Presque jamais o Oui, parfois
76
o Oui, très souvent 5-Je me suis sentie effrayée ou paniquée sans vraiment de raisons o Oui, vraiment souvent o Oui, parfois o Non, pas très souvent o Non, pas du tout 6-J’ai eu tendance à me sentir dépassée par les évènements o Oui, la plupart du temps, je me suis sentie incapable de faire face aux situations o Oui, parfois, je ne me suis pas sentie aussi capable de faire face que d’habitude o Non, j’ai pu faire face à la plupart des situations o Non, je me suis sentie aussi efficace que d’habitude 7-Je me suis sentie si malheureuse que j’ai eu des problèmes de sommeil o Oui, la plupart du temps o Oui, parfois o Pas très souvent o Non, pas du tout 8-Je me suis sentie triste ou peu heureuse o Oui, la plupart du temps o Oui, très souvent o Pas très souvent o Non, pas du tout 9-Je me suis sentie si malheureuse que j’en ai pleuré o Oui, la plupart du temps o Oui, très souvent o Seulement de temps en temps o Non, jamais 10-Il m’est arrivé de penser à me faire mal o Oui, très souvent o Parfois o Presque jamais o Jamais
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Bibliographie
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