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Bonjour à tous pour notre seconde année et cette nouvelle édition du Menhir d’Imbolc.

Vous êtes tous les bienvenus pour étoffer le menhir de vos expériences, connaissances, lieux sacrés ….Afin de faire vivre notre mag. (envoyez moi vos contributions à ).

Pour faire suite aux événements tragiques perpétrés en France, maisaussi dans d'autre pays, à la fin de l’année dernière, je voulais simple-ment citer ce beau proverbe :

Soyons des graines de sagesse, d'amour et d'harmonie et pour que lapaix soit universelle, soyons tous unis-vers-elle.

RedacteursTraductrices des textes anglais: DanySeignabou, Dominique Goedert, Laure-Alice Baud, Jody Mohammadioun etJoëlle Lapietra pour l'italien.Le Menhir : Annick JacqCélébrations : Jean-Jacques MeyfroidSymboles : Dominique PaquotNotre carte du ciel : MyrdhinDossier archéologie : Annick Jacq/ JodyMohammadiounDossiers : Dominique GoedertLe Monde des plantes sauvages : Flo-rence LaporteConte celtique et breton : JodyMohammadioun/Philippe le MaréchalMise en page et graphisme : Annick Jacq

Sommaire- Vénus de Quinipily (photo de couver-ture)- Touchstone : rétrospective 2015 parPCG- Célébration d’Alban Eilir- Symbolique de l’équinoxe- Tarvos Trigaranus- Notre ciel pour la fête d’Imbolc- Dossier : Jean-Louis Brunaux et lesceltes contemporains- La Plume du Barde- Conte breton : Ar Rannou- Conte breton : Le torrent silencieux- Je fabrique moi-même : mon savon- Archéologie : découvertes à Saint-Glen- A écouter : Songs for the Lands- Vos tuteurs- Les échos des Clairières- Les Clairières de l’OBOD

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La Venus de Quinipily

En cette période où nous honorons la Déesse, jevoulais vous présenter cette Vénus assez particulièrepour qu’elle inspire Prosper Mérimée son ouvrage« La Vénus d’Ille ».

Elle se situe à Baud dans le Morbihan et elle estsouvent qualifiée « d’Isis gallo-romaine ». Elle neressemble vraiment pas aux sculptures chrétiennes,ni même aux représentations antique des vénus.Elle est nue et ne porte qu’une écharpe qui descendà mi-cuisse. Sa coiffure ou sa coiffe ressemble auxstandards égyptiens, ses mains sont croisées surson ventre et ses pieds sont accolés. Sur le bandeauqui lui entoure le front, on peut y lire l’inscription

ou Aujourd’hui dans unparc privé de l’ancien château de la seigneurie deQuinipily, notre Déesse à vécu de multiples aventu-res avant de trouver ici un havre de paix.

On l’a citée sur le site de Castennec à Saint-Nicolas-des-Eaux, notre Déesse païenne était doncliée à un culte des eaux. Un moine de Saint-Gildasde Rhuys en a parlé dans un manuscrit de 1668conservé à la Bibliothèque Nationale de Paris :

. Cette colline est un oppidum gallo-ro-main et en contrebas, s’élevait antiquement la citégauloise de Sulim.

Son histoire est connue par un manuscrit conservéchez le notaire de Baud :

En 1661, on lui voue donc un culte païen jusqu’àce qu’une mission catholique ne la fasse jeter dansle Blavet, à la requête de l’évêque de Vannes,Charles de Rosmadec. En 1664, des pluies conti-nuelles ont endommagé les récoltes et la populationpensa que les dieux sont fâchés. La population l’enretire et, à nouveau, elle redevient un objet de cultepaïen. Le moine de Saint-Gildas le relate :

L’évêque de Vannes, averti par ce moine,demande à nouveau qu’on détruise cette idole, maisles ouvriers sont confrontés à une émeute et en1670. Ils la mutilent : on burine ses joues et ses

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formes indécentes et on la noie de nouveau ; ellerestera dans le Blavet durant 34 ans.

En 1695, Claude de Lannion décède. Son fils,Pierre Lannion fit construire une nouvelle demeureau-dessous du vieux château, qui fut détruit à terme.Il entend parler d’une auge de granit de grandedimension sur la montagne de Castennec-en-Bieuzyet de la statue toujours immergée. Le propriétairede la métairie de la Couarde lui propose de luivendre les deux objets.

La statue fut de nouveau repêchée mais en trèsmauvais état : soit elle fut restaurée, soit, comme lepensent certains, Pierre Lannion en fit faire unecopie. Mais Allaric de Kercaire, procureur fiscal duduché de Rohan, avise son duc de l’enlèvement del’auge et de la statue. Le duc-évêque de Rohanassigne le comte le 4 avril 1700 par voie d’huissierdevant la juridiction de Pontivy. Après plusieursrecours, notre Vénus gagne enfin son droit à renaî-tre, et l’auge de très grandes dimensions (2,10m delong, 1,78m de large, 1,08m de haut pour unecapacité de 3300 litres) est installée aux pieds de lastatue, elle même posée sur un petit monument.

C’était probablement la cuve dont parle le manus-crit du notaire.

Notre Déesse est installée en contrebas d’unesource qui alimentait le magnifique bassin de gra-nit, mais quand je l’ai visitée il n’y avait plus d’eau :la source semble être tarie depuis des travaux. Leseigneur fit inscrire sur son socle les textes suivants :

Côté ouest :

Côté sud :

Côté est :

Côté nord :

Son association à Isis date de 1810 quand Maudetde Penhouët publie « Antiquités égyptiennes dansle département du Morbihan », où il démontre queles légionnaires du camp adoraient Isis l’Égyptien-ne. Il voit même dans « Bieuzy » une « Bea-Isi ». Eneffet, le Sulim de la carte de Peutinger datant del’époque de Théodose était un lieu de franchisse-ment du Blavet, à la jonction de deux voies romai-nes qui conduisaient l’une de Carhaix à Vannes, etla seconde de Rennes à Quimper. Aquæ Sulis étaitune station thermale réputée à l’époque gallo-romai-ne. Sulim est devenu Bieuzy.

Le site préhistorique est attesté par des rempartsprotohistoriques. Il s’y établit un camp celte, puisune garnison de légionnaires. Une stèle gauloisefut trouvée aussi à Castennec qu’on nomma

ou

Notre Isis a dû constituer le cœur d’un sanctuaireantique et d’un culte à une divinité féminine enrapport avec les femmes, nouvelles mamans, jeunesfilles en âge de se marier. Mais aussi d’un pouvoirguérisseur (rhumatismes, catarrhes). Elle est sans

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aucun doute une entité des eaux, ce qui l’a proba-blement sauvée de ces multiples tentatives de lafaire disparaître dans les eaux du Blavet !

Le doute persiste quant à son origine, mais il estcertain qu’elle est antique. Elle pourrait être unedéesse celtique, mais nombreux sont les vestiges decultes à Isis rapportés par de légionnaires romains.Les représentations d’Isis portant les deux mainssur son ventre sont rares, cependant : cette posi-tion se remarque sur une base de colonne retrouvéeà Rome présentant Isis, Sérapis et Héraclès.

Je vous invite donc à aller la découvrir, l’honoreret perpétuer ces rites qui lui ont valu tant de mésa-ventures !

Pour la petite histoire, j’ai débuté mon parcoursspirituel, voici bien longtemps, par un culte à Isis,puis mon chemin m’a portée vers mes racines et ledruidisme. J’habitais alors dans le Loiret, mais jevenais souvent en Bretagne et je connaissais cettestatue sans trop en connaître son histoire. Pourrédiger cet article et vous la présenter, j’ai effectuédes recherches. J’ai alors découvert que cette statueest très probablement une Isis et que son lieu deculte d’origine se trouve à juste à côté de l’endroitoù je viens de déménager ! La boucle serait-ellebouclée ? Je pense que sans nul doute, je suis enfinlà où je dois être.

Bibliographie :

- « LA VENUS DE QUINIPILY - Une Isis gallo-romaine aucœur de la Bretagne » de Caroff Sylvie_- sahpl.asso.fr.

- Base Mérimée - « Statue classée monument historique le18 novembre 1943 ».

- « Recherches récentes sur le culte d’Isis en Bretagne » deLouis Richard, Revue de l’histoire des religions, N° 176-2.

- « La Vénus de Quinipily » du Dr de Closmadeuc.

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Le morceau du Chef EluRetrospective sur l’annee 2015

Thomas Berry

L’année dernière – année de notre cinquantièmeanniversaire – a été si chargée et passionnante queje croyais que 2015 risquait d’être calme – appor-tant même avec elle un sentiment de douche froide,un “gueule de bois” qui dure en quelque sorte,après les célébrations de 2014. Quelle erreur de mapart !

L’année de l’Ordre a débuté dans la forêt magiquede Brocéliande à Samhain, avec plus de 100 per-sonnes participant à la cérémonie, que nous avonsmenée dans le jardin de l’Abbé Gillard à côté dupresbytère de Tréhorenteuc. Quelques nuits aupa-ravant, le groupe s’était réuni au-dessus du villageparmi les pierres du “Jardin des Moines” pourassister à un rituel mené exclusivement par desfemmes de l’Ordre – une régale envoûtante à lalumière des lanternes.

En arrivant à décembre, le temps était venu pourle Rassemblement de l’Hiver à Glastonbury, avecson rituel mené au Chalice Well, suivi du rituel dugui à la Mairie. Le àWellington, Nouvelle Zélande, a organisé sa retrai-te annuelle au mois de février. En mars, des mem-bres au Sud des États-Unis ont tenu leur premierrassemblement sur la côte du Golfe du Mexique, eten avril, Stéphanie et moi avons été invités à unesoirée du “Best of Britain” à l’hôtel Ritz de Londrespour représenter le Druidisme. Au mois de mai,quelque 100 membres se sont réunis dans un

château en Allemagne pour un “Rassemblementautour du Tilleul”, pour des conférences, des ate-liers et des Eisteddfodau. Une retraite de l’Ordre aaussi eu lieu ce même mois à Cae Mabon au Paysde Galles et, arrivant à juin, l’époque est venued’encore un à Glastonbury. Là,nous avons eu un invité de marque, l’harpisteMyrddhin, accompagné par son amie Élisa. Aprèsle weekend, moi-même, en compagnie de SusanJones et de Penny Billington, avons animé unatelier consacré à la présentation de conférences età l’organisation d’ateliers, un programme de forma-tions que nous comptons renouveler à l’issu dechaque rassemblement de Glastonbury pendant uncertain temps, afin d’encourager une générationnouvelle d’enseignants et de conférenciers sur leDruidisme. À Lughnasadh, les White HorseCamps ont tenu leur dernière retraite à WestmillFarm, dans le Wiltshire. L’OBOD a commencé àorganiser des retraites à cet endroit en 1994, et jen’oublierai jamais être resté debout cet année aumilieu du champ, 21 ans plus tard, avec uneénorme pleine lune des récoltes se levant derrièrel’estrade, alors que l’ensemble CelticVedic, nouvel-lement créé, attaquait son premier concert. Aumois suivant, deux membres – Jonathan Woolleyet Elizabeth Cruz – ont proposé une conférence àCambridge intitulée

, alors que Dahm, leBarde et Cerri, accompagnés de Kris Hughes, sontpartis en avion pour assister au

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tenu lors de l’équinoxe d’automne à Milford,Pennsylvania.

Lors d’Alban Elfed, de ce côté-ci de l’Atlantique, leBritish Museum a inauguré, avec un élan spectacu-laire, son exposition . Dansl’atrium du musée, lors de la fête de lancement, ona fait sonner un , cor à caractère guerrier ;les invités se sont rassemblés pendant que le direc-teur du musée et Jeremy Paxman ont parlé del’exposition. Ensuite, Julia Farley, érudit du Mt.Haemus, nous a conduits pour visiter les élémentsexposés : le fabuleux chaudron de Gundestrup, lebouclier de Battersea, de merveilleux trésors del’Eisteddfod gallois – une épée massive et un corhirlas, ou corne d’abondance, sur support de dra-gon, qui aurait étonné Gandalf lui-même. Pourcouronner le tout, l’œuvre de notre ancien Pendra-gon, Will Worthington, remplit la dernière vitrinede l’exposition avec une copie duet des exemples de cartes rangées à côté des cartesissues du . Quel hommagepayé à la représentation par Will d’artefacts celti-ques !

J’ai parcouru les événements majeurs qui ont eulieu dans le monde de l’OBOD depuis le dernierSamhain, mais cette liste n’est guère exhaustive.Des Clairières et des groupes de membres ontorganisé diverses activités. Il y a eu des gorsedds deDruides et d’Ovates en Grande-Bretagne, des jour-nées bardiques au Pays-Bas, et il y a forcément eud’autres activités dont je n’ai pas eu connaissance.

Dans le domaine de l’édition, cette année a connuun flux ininterrompu de livres écrits par des mem-bres et des amis druidiques :

, par Julia Farley et FraserHunter. Il s’agit d’un grand tome illustré produitpar le British Museum pour accompagner leurexposition du même nom. Si vous avez visité l’ex-position, vous aurez envie de le procurer. Si vousn’avez pas la possibilité de vous y rendre, ceci est lameilleure solution de rechange.

. Il s’agit du livre issu de la conférenced’Ammerdown qui, l’année dernière, a réuni desDruides, des Païens et des Chrétiens. Édité parDenise Cush.

Se connecterà la magie des arbres pour être orienté et transfor-mé, écrit par Penny Billington, éditrice de Touchs-tone. Ce livre se concentre sur la façon dont cestrois arbres peuvent transformer votre vie.

.Édité par Paul Davies & Caitlin Matthews. Préfacepar Graham Harvey, Postface par Ronald Hutton.Il s’agit d’une collection fantastique de disserta-tions, toutes enrichissantes, dont celles d’EmmaRestall Orr, de Philip Shallcrass, de Jenny Blain etde Penny Billington.

(jeu de cartes et livre). Steve Houn-some, Mentor Coordinateur assistant pour l’Ordreet auteur/formateur de l’Ordre de longue date, quia produit un jeu de cartes de toute beauté créé àl’aide de photos de la nature, accompagné par unlivre focalisé sur le travail du Tarot en tant qu’outilthérapeutique.

par Danu Forest. L’auteur jetteun regard neuf sur la connaissance de l’Ogham etaborde les moyens à notre disposition pour tra-vailler de façon magique avec les arbres.

, par Roland Rotherham. Il s’agit d’un livre,merveilleusement illustré, à couverture rigide, dontl’auteur a récemment traité le même sujet en détaillors de deux podcasts de Druidcast.

par Nimue Brown. Il s’agit d’un guidepour faire du rêve une part significative de votre viespirituelle.

.Édité par Tony Taylor, qui a rassemblé des disser-tations intéressantes sur le rituel, la mythologie, laméditation, la théologie et l’histoire des Druides.

, par Erynn Rowan Lau-rie. Elle se décrit comme théologienne polythéisteceltique. L’ouvrage comprend des essais sur desvoies non celtiques, des examens de traditionspoétiques gaéliques, des réflexions sur la folie sa-crée, la communauté et les enthéogènes, le rôle dugendre dans Brigidine, le gardiennage du feu, etbien d’autres sujets.

par le Rév.Kirk Thomas, Archidruide de l’ADF. Le texteexplore le développement des relations personnel-les avec les Dieux et avec les Esprits.

et , tous deux

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par Kennan Elkman Taylor, membre de l’OBODde longue date en Australie. Les livres explorent,respectivement. la sexualité et le paranormal, et lascience des runes.

, par Eric Maddern, Bardehonorifique de l’Ordre, conteur et chanteur, qui arassemblé ici les vieux contes traitant de Bran leBéni, de Taliésin et de Merlin, en leur insufflantune vigueur toute nouvelle ; et finalement.

, par Christian Brunner.

Et comme nous sommes partiaux, accordons laplace d’honneur à un livre publié cette année parSlippery Jacks Press pour le compte de l’OBOD.Donnant la vedette au génie graphique extraordi-naire de Sharon Zak, ce livre, intitulé

, a dû àl’initiative de Sharon, qui a invité des membresdans le monde entier à contribuer des œuvres d’art,de prose et de poésie. C’est une collection éblouis-sante, étendue et haute en couleur, empreinte dejoie et d’inspiration. Notre contribution, de la partdu siège de l’Ordre, a été de rajouter, dans unepochette à l’intérieur de la couverture du livre, unDVD qui contient trois films sur l’Ordre, dont undocumentaire de 25 minutes sur les célébrations dujubilé d’or réalisé par Kevin Redpath. Vous avezaussi la possibilité de regarder le film en ligne surYoutube. Toutes les recettes de vente de ce livresont consacrées à la plantation d’un bois sacréd’arbres en l’honneur de Nuinn, fondateur del’Ordre. Rajoutées à d’autres dons d’argent, nousavons réussi à ce jour à financer 1000 arbres pourle bois de Nuinn !

Si les livres semblent avoir effectivement proliférécette année, il en va de même pour les périodiques.L’ de Druidic Dawn a sorti deux numérosexcellents, et une nouvelle revue étonnante a étélancée cette année,

. Produite par une équipe de membres auxUS, c’est franchement remarquable. Le numérod’automne vient de paraître – c’est gratuit, c’est enligne, en couleur, contient des vidéos intégrées, etce numéro est rempli à bloc – avec 97 pages decontributions formidables venues du monde entier.Il suffit de vous rendre sur druidmagazine.com.

L’année 2015 a été la toute meilleure quant auxrevues produites par des membres : enAustralie, pour des lecteurs francopho-nes, pour les lecteurs germanophones,

pour des italianophones – toutes sontfabuleuses, et vous pouvez les trouver toutes, facile-ment, S’agissant du monde virtuel, nous avonsfermé cette année le site Ning, – il étaitclair que les besoins des membres étaient déjà biensatisfaits par les divers sites OBOD de Facebook,en tandem avec le “Message Board” du Druid’sHead, sur druidry.org, qui est en cours de rénova-tion.

Tournons notre attention à présent sur les progrèsde trois parmi les projets de l’Ordre : The OneTree Gathering, le prix de Mt. Haemus, et laformation pour devenir célébrant.

En février, des membres du Cornovii Grove, Keithet Fran Southall, se sont envolés pour Mysore afinde représenter l’Ordre et le projet One Tree auprèsdu “Rassemblement des Anciens,” qui a lieu enInde tous les trois ans ; un article concernant leurvoyage a été publié dans , publicationdu Pagan Federation. Ensuite, au mois d’août, ilsont organisé un rassemblement de One Tree chezeux dans le Worcestershire. Dans une grande tente,30 membres de la communauté hindoue et 30 dela communauté druidique se sont rencontrés pourdiscuter de sujets d’intérêt commun, pour prendrepart à des rituels hindous et druidiques et pourentendre jouer le nouveau groupe CelticVedic. Unenouvelle page sur le projet est actuellement enligne : druidry.org / events-projects / one-tree-pro-ject.

Peu après Beltaine a été publiée la seizième confé-rence de Mount Haemus :

parIan Rees. Par ailleurs, durant l’été ont été nommésdeux érudits de Mt. Haemus : pour le prix de2016, Mike Darton, qui mène des recherches surl’alphabet des Oghams, et, pour 2017, JonathanWooley, qui se penche sur le Druidisme du pointde vue anthropologique. Le prix est décerné tous lesans, et l’étude présentée est publiée en ligne. Tousles huit ans, les études réunies sont éditées sousforme de livre. Le Volume II est prévu pour l’année

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prochaine et sortira le 3 septembre 2016 lors de laquatrième conférence de Mt. Haemus Day, qui setiendra cette fois-ci dans un centre de conférenceéco dans une exploitation agricole biologique dansle Berkshire.

Il y a deux ans, nous avons annoncé une sectionsur le site web de l’Ordre pour permettre auxmembres faire connaître leurs services en tant quecélébrants. Ensuite, l’année dernière, nous avonsorganisé une retraite durant cinq jours pour descélébrants ou pour ceux intéressés à s’engager danscette voie : cette manifestation a été une énormeréussite. Grâce à leur formation en matière derituel, les membres de l’OBOD occupent une placeidéale pour remplir le rôle de célébrant, et cetteannée nous lançons un programme de formation.JJ et moi avons animé un atelier sur ce sujet auPays-Bas, et l’année prochaine nous irons en Alle-magne. Entre temps, nous avons mis en place, enligne, un cours à six séances sur le sujet de dirigerdes funérailles, dirigé par River Jones. Plus tardl’année prochaine, nous comptons proposer uncours similaire pour ceux désireux de conduite descérémonies de mariage et de don du nom. Ensuite,en octobre, nous allons organiser une seconderetraite pour célébrants à Crowborough, dans leSussex.

Quoi d’autre pendant l’année dernière ? Quel-ques nouveaux articles fantastiques ont été contri-bués par des membres à la bibliothèque en ligne del’Ordre, et une exposition sur le Kibbo Kift vientd’être inaugurée dans le Whitechapel Gallery àLondres. Des rapports intéressants existent entre leKibbo Krift et l’OBOD – car Nuinn connaissaitson fondateur, John Hargrave. Il y a donc, à pré-sent, deux expositions fort intéressantes à Londres :au British Museum et à Whitechapel Gallery.

Entre temps, The Warrior’s Call – l’initiative desPaïens Unis Contre la Fracturation Hydraulique,lancé par des membres de l’OBOD, prend del’ampleur. Ils possèdent un nouveau site web formi-dable, et nous sommes nombreux à avoir participé,le 26 septembre, à leur initiative “Beacons in theDark,” lorsque des groupes se sont unis autourd’un phare afin d’émettre une onde d’énergie pro-tective tout autour de la terre. Il semblerait que la

fracturation hydraulique en Grande-Bretagne soitactuellement devenue lettre morte, mais il fautrester vigilant, et le Warrior’s Call continuera àmonter la garde pendant un temps certain j’imagine.

Plusieurs parmi nous avons voyagé pas mal, àdonner des conférences ou, comme dans le cas denotre Pendragon Dahm, en parlant, chantant, etjouant d’un instrument. Dahm s’est rendu enAustralie, en Allemagne et aux États-Unis. J’y vaisaussi la semaine prochaine, et en juillet j’ai fait uneprésentation devant un groupe de membres etd’amis à Kirkwall, capital des Orcades. Un de cesjours il va falloir organiser une retraite dans ce lieumagique balayé par les vents !

Pour conclure, laissez-moi vous parler d’un endroitextraordinaire que Stephanie et moi avons visité leweek-end dernier. Il s’agit de Talliston House, dontle propriétaire, John, a créé un monde totalementsuperbe en partant d’une maison jumelée ordinairedans l’Essex. En tant que Druide, John connaît fortbien son symbolisme, et chaque coin et recoin dela maison et du jardin est insufflé de significationspirituelle. L’achèvement du projet a demandé 25ans, et John souhaitait qu’elle reçoive une bénédic-tion druidique.

En arrivant à la maison, nous nous sommestrouvés, comme Alice, à être entraînés dans unautre monde. En en émergeant trois heures plustard, on m’a demandé de me tenir à côté d’uneénorme pierre que John avait dressée dans le jardinde devant, et c’était là que j’ai donné ma bénédic-tion :

Dans tous nos cœurs se cache un rêve qui attendla naissance, qui attend à être réalisé dans le mon-de. Et à chaque fois que quelqu’un réalise un rêveet fait en sorte qu’il se manifeste dans le monde,ceci joue le rôle d’un phare d’espoir vis-à-vis de ceuxparmi nous qui n’avons pas encore amené nosrêves à la réalité. Talliston est, effectivement, un telphare – un lieu de magie et de beauté – et noussommes ici, aujourd’hui, pour célébrer l’achève-ment d’une histoire qui a requis 25 ans pour sedéployer. Et à présent, alors que cette histoire –élaborée dans l’Autre Monde de la fantaisie et del’imagination – est venue pleinement au monde, où

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elle peut désormais jouer le rôle de portail pour quenous tous puissions pénétrer dans ce royaumemagique – royaume du Vrai, du Bon et du Beau.

Et donc, en tant que Chef de l’Ordre des Bardes,des Ovates et des Druides, je demande que Taliesin–que cette maison, ce jardin, ce foyer, soient bénispar les pouvoirs bienfaisants de la Terre et du Ciel,des Ancêtres et des Esprits Gardiens de cette terre.Que cette maison soit bénie, du le site jusqu’à l’étai,de la poutre jusqu’au mur, du faîtage jusqu’ausous-sol, des chevrons jusqu’au poteau, du fondjusqu’au sommet, du le fond jusqu’au sommet. Etque soient bénis tous ceux qui entrent à Tallistonet qui demeurent entre ses murs !

Awen ! Awen ! Awen !

J’évoque Talliston, car il illustre très à propos letemps qu’il peut parfois falloir pour que nouspuissions amener nos rêves à la réalisation. Maischaque étape sur le chemin est doté d’un sens, etchacun qui réalise son rêve peut nous inspirer àrester fermement accrochés à notre vision.

J’espère que cette année écoulée a été bienveillanteà votre égard et qu’elle vous a apporté de la joie etle savoir ; puisse l’année à venir être bénie, avecencore de la joie et peut-être même la fruition de vosrêves !

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ALBAN EILIRLa Lumiere de la Terre

La fête d’Alban Eilir se célèbre à l’équinoxe deprintemps, aux environs du 21 mars. Tout conti-nue de se transformer. En ce jour d’équinoxe, lesjours sont de nouveau de même durée que la nuitet, petit à petit, la clarté va prendre le pas surl’obscurité. C’est une « porte du temps ». A cemoment de l’année, les effets des forces conjuguéesdu soleil et de la lune seront particulièrement fortssur les phénomènes terrestres (grandes maréesd’équinoxe).

Chargée de symboles païens, l’équinoxe de prin-temps est toujours fêtée de nos jours. Nous man-geons des lapins en chocolat (le lièvre est l’animalsacré d’Eostre en tant que symbole de fertilité), despoules et des œufs. Le mot Easter, qui signifiepâques en anglais, vient d'ailleurs du nom de cetteDéesse. Ce mot donnera également Öster en alle-mand.

Dans la tradition wiccane, cousine de la notre,Alban Eilir prend ce même nom de « OSTARA ».

La symbolique de l’œuf est également très chargée.En effet, il détient en lui la genèse du monde, il estune réalité primordiale qui contient en germe ladifférenciation des êtres. En Egyptien le mot œufest féminin et de lui, le Dieu jaillira : il organiserale Chaos en donnant naissance aux êtres différen-ciés (Il est à la fois Fils et Père). On retrouve cesymbole dans de nombreuses religions, et son sensest toujours le même. L’œuf est souvent une repré-sentation de la puissance de la lumière. Ainsi, ilapparaît comme un des symboles de la rénovationpériodique de la nature. Mais attention, il n’est pasautant naissance que re-naissance, c’est le retour, lerenouveau, la résurrection de la nature (d’où la

récupération de la fête pour la fête de Pâqueschrétienne : mort et résurrection de Jésus).

Le mot clé à retenir de cette fête est « passage », carle soleil passe une porte, mais nous la passonségalement. Le Mabon, enfant né au solstice d’hiver,va maintenant continuer de croître et quitter peu àpeu les jupes de sa mère.

C’est aussi le moment de l’annonce des jours dechaleur, des jours de prospérité et d’avenir. Lechristianisme y avait placé jadis le jour de l’annon-ciation, de l’archange Gabriel, car neuf mois plustard, ce sera la naissance… tout est cycle, tout estrecommencement, depuis la nuit des temps jusqu’àla nuit des temps.

Alban Eilir est une fête de la Terre, la Terreassouplie, prête à être labourée. C’est aussi la fêtede l’eau, l’eau de la neige qui fond et qui nourrit enabondance les ruisseaux et les rivières.

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Les flux montants de la vie sont perceptibles. Lavégétation a repris. Nous voici arrivés maintenant,dans notre journée, au début de la matinée. Noussommes cheminons vers une nouvelle journée detravail.

Le printemps marque bien l’affirmation de lanouvelle vie et de ses élans. La période sombre vabientôt se terminer. Dans quarante jours, nouscélèbrerons Beltaine, début de la période claire etde l’été des Celtes.

Bénédiction traditionnelle celte du Printemps :

CONTE POUR ALBAN EILIR

Il y a de cela bien longtemps, en hiver… la neigerecouvrait le sol et le froid saisissant de l’air étaitrude et inoubliable. Tout n’était que blancheur. Lemonde dormait…

Une fillette avait quitté sa maison et se retrouvaità errer dans la forêt, seule. Elle avait froid, et lafatigue la gagnait, tout comme la peur. Par déses-poir, elle se laissa tomber dans la neige et se mit àpleurer. Elle voulait retrouver sa maison. Elle vou-lait sa mère et son père. Elle pleurait pour sa vie.

Et c’est à ce moment-là qu’elle le vit, un oiseau,reposé sur la neige, mourant. Elle sauta sur sespieds et se précipita pour le prendre dans sesmains. Elle le tenait contre elle, l’enveloppantétroitement de ses bras. Elle essaya de réchaufferl’oiseau et de dégeler ses ailes, mais il était tropfroid et la vie le quittait déjà trop rapidementemportant le peu de chaleur qui demeurait encoredans son petit corps. La fillette était en colère ! Ellen’arrêtait pas de penser à cet oiseau, oublianttotalement qu’elle-même serait bientôt dans le mê-me cas que ce pauvre petit être.

Elle appela à l’aide ! “”, criait-elle en sanglotant. “

”.

La Déesse était alors bien occupée à cette époquede l’année. En d’autres circonstances, la Déesse duprintemps et de la chaleur aurait ignoré ces larmeset poursuivi Son œuvre. Mais Son intérêt fut piquéau vif par cette petite fille qui l’appelait à l’aide poursecourir un oiseau au lieu d’elle-même. Elle décidad’y prêter attention et peut-être répondre à sonappel.

Eostre se présenta devant la fillette. Elle flottaitau-dessus des étendues enneigées. Sur Son passagefleurissaient de magnifiques fleurs au doux parfumet aux couleurs chatoyantes. Le printemps suivaitSes pas et on pouvait entendre des rires et lesmurmures d’une légère brise dans Son souffle. Elleétait resplendissante à voir. Le renouveau et la vienouvelle irradiaient de Son corps. La fillette étaitstupéfaite par un tel spectacle.

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Elle s’avança et tendit l’oiseau à Eostre. “”, pleurait-elle. “ ” Elle usaitde ce ton implorant et sans retenue que seuls lesenfants ont l’audace d’employer en la présence dela Déesse.

Eostre ne prêta pas attention à son comportement.Elle connaissait ses intentions et ses motifs. L’en-fant était sincère… cette petite fille était totalementdésintéressée… elle était si jeune…

Alors la Déesse leva Sa main et toucha l’oiseau deSes doigts délicats. La lumière baignait Son être,apportant la chaleur au petit oiseau gelé. Ses yeuxs’ouvrirent d’un coup. Il sauta sur ses pattes. Ilbondit des mains de la fillette et s’effondra dans laneige. Alors elle poussa des cris de joie. “

”, et elle dansaitdans la neige, surexcitée. Mais…

“ ” dit l’enfant en regardant l’oiseau un mo-ment. “

Eostre ne s’attendait pas à une telle réponse alorsqu’Elle venait de réaliser un petit miracle. Maisdans son infinie patience, Elle donna à l’oiseau uneautre chance de survivre. Elle se pencha vers lui etle toucha à nouveau doucement du bout de Sesdoigts, le changeant en lapin. “ ”, dit-Elleà l’enfant, “ ”

Et maintenant que le tout confus lapin était sauvéde la mort, Eostre se retira pour accomplir d’autresmiracles faits de lumière, de soleil et de chaleur. Lafillette était heureuse au côté du lapin qui sautillaitdans la neige. “ ” pensa-t-elle.Et elle retrouva soudainement le chemin de lamaison.

Eostre repris Son œuvre, la fillette rentra chez elle,mais qu’en est-il du lapin ? Et bien, dans sa confu-sion, il lui arrivait encore de pondre des œufs ! Etdepuis ce jour, quand la neige commence à fondre,et que les fleurs commencent à fleurir, que l’airembaume leur doux parfums et la chaleur quirevient, le lapin se met à pondre ses œufs. Ce nesont pas des œufs ordinaires, non ! Ils ont les

couleurs de l’arc-en-ciel, bariolés, les couleurs duprintemps. Les couleurs d’Eostre et de son don dela vie renouvelée.

Le printemps est toujours fêté et la Déesse hono-rée. Les enfants perpétuent la tradition de faire desnids dans les bois, les près et les jardins pouraccueillir les œufs du lapin du printemps.

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Equinoxes

Voici le retour de la période claire !Sous nos yeux, la Nature reprend vie , l’Eau selibère de la contrainte glacée de l’hiver. Les griffesde la « Vieille » s’ouvrent pour libérer les forcesvives de la germination . Le jeune Soleil perce ,encore timidement , la couverture de la Nuit . Leséquilibres s’installent.

Nous autres druidisants trouvons une part denotre inspiration dans l'observation de la Nature etplus particulièrement dans le modèle que nosoffrent les arbres. Alors laissons nous aller à quel-ques réflexions "far-feuillues".

Au sortir de la période sombre , nous avionsconstaté que certains arbres comme le chêne adop-tent une stratégie qui consiste à se doter de feuilleslarges qui produisent beaucoup de "nourriture"lorsque la période est favorable. Mais qui devien-nent inutiles et tombent lorsque vient la périodesombre.D'autres arbres comme le sapin ont au contraireune stratégie consistant à réduire la surface de leursfeuilles, qui ont une physiologie plus modeste maissont en apparence immortelles.Deux stratégies, deux modèles sur lesquels nouspouvons un peu gloser.

A première vue le sapindémontre une certaine for-me de "Sagesse". Sesaiguilles sont fines, peusensibles aux variations desconditions extérieures. Lesmécanismes de photosyn-thèse y sont modérés maispermanents.

Le sapin toujours vert est l'image d'une vie qui sedéroule de façon linéaire, sans soubresaut. Dansune sorte de permanence qui en fait un symbole dela vie éternelle. Ou encore de la permanence del'âme. Il n'est donc pas étonnant que ce vieuxsymbole païen ait la faveur de quelque église.

Le sapin pousse droit, apparemment sans se laisserdistraire... Vertueux et austère.

Dans l'Ogham "Ailm" le " A" est le son dela vie, les premier et dernier souffles.Position toute linéaire là aussi , entre undébut et une fin. Un lien qui se résumeraità ses points d'attaches.

Le chêne au contraire semble répondre à d'autrespréoccupations. Ses feuilles sont larges, son portmajestueux. Il développe toute sa force en fin deprintemps et semble n'abandonner ses feuillesqu'en toute dernière extrémité quand s'approchel'hiver. A une période de grand développement,d'expansion semble succéder une phase de déclinpuis de mort suivie d'une renaissance au début ducycle suivant.A n'en pas douter, le cycle de l'arbre caduc noussemble plus proche de celui des célébrationssaisonnières du rituel druidique.

Ainsi la vie du chêne estrythmée par deux grandespériodes. Une période decroissance , d'expansion,qui va du printemps àl'automne, et une périodede déclin, d'éliminationqui correspond à la périodesombre de l'année. Cespériodes se succèdent cha-

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que année dans une spirale qui semble sans fin.Spirale et non cercle car il existe un troisièmeterme, la croissance .

Dans la vie du sapin, rien de tout cela. Il semblen'obéir qu'à sa propre Loi. Une volonté permanen-te de croître, inscrite dans la verticalité, la linéarité.

Chêne ou sapin ? Sapin ou chêne ?

Nous sommes évidemment les résultats d'un cer-tain nombre de postulats sur l'existence, le sens dela vie, de la mort... Peut-être pour répondre à unesorte de détresse existentielle, un besoin de donnerdu sens, peut être comme le prétendent certainsquelque chose qui résulte de notre connaissance denotre condition de "mortel".

Alors, certains considèrent que la Vie est linéaire,que chaque individu a sa propre voie à suivre, sansdévier. Des "sapins" dont l'existence se dérouleentre les deux termes, les deux "souffles" décritsdans l'Ogham. La naissance et la mort. Peu imported'ailleurs que cette mort apparente soit inscrite ousuivie dans un "absolu temporel".

D'autres considèrent en revanche, que la Vie estrythmée, cyclique, qu'elle suit une sorte de danse.Tiraillée entre deux forces en apparence opposéemais pourtant indispensables à la dynamique del'ensemble.Il n'y a pas une mort, mais des morts successivessuivies de renaissances apparentes. Seul sembleperdurer, un tronc, quelque chose d'essentiel. Unesorte de squelette qui croît au rythme des années etdes circonstances.Les partisans de la réincarnation, ceux qui pensentque la vie se transforme et s'habille en chaque être…semblent s'inspirer du chêne.Ces "chênes" sont soumis à des phases répétéesd'expansion et de contraction.

Le caractère cyclique des fêtes druidiques nousrappelle sans aucun doute ce cycle annuel de lavégétation.

Et puisqu'il s'agit d'une réflexion saisonnière. Ap-prochons-nous donc de ce chêne nu qui va bientôtreverdir.

Lorsque nous célébrons l'entrée dans la périodeclaire nous reconnaissons (implicitement) notresubordination aux grands cycles de l'existence et ànotre environnement. Comment nous considé-rons nous ? Comme des âmes isolées , en butteavec leur destin ? Comme des "reflets" plus oumoins individualisés de la Grande Vie ? En de-dans.? En dehors ?

Les équinoxes sont paradoxalement des périodesd’équilibre. Équilibres entre le sombre et le clairentre le clair et le sombre. Ponts. Points suspendusdans le rythme du temps . Un moment où le tempsest suspendu . Cet équilibre désigne le point vernal,celui où se manifeste l’axe est ouest . Un amer, unrepère où le temps s’inscrit dans l’espace. Épou-sailles sacrées du Ciel et de la Terre

L'été avait apporté son lot de moissons, des jardinspleins, aux multiples fruits. Nous avons travaillé,profité de la lumière. Accumulé.L’automne et la saison sombre nous invitaient àtourner notre regard vers l’intérieur , à prendreracines à faire les comptes ,à séparer le subtil del'épais. Autrement dit de nous débarrasser de l'inu-tile et de descendre en nous même, vers le profondpour préserver l'essentiel.

Notion paradoxale pour nous qui avons l'habituded'accumuler, de garder, de posséder. Nous pensonsy trouver une force , une sécurité ! Le chêne nousdit que : garder l'inutile c'est s'exposer aux risquesde l'hiver. La force supposée est "fragilité".

Le printemps nous invite à renaître, à prendre lerisque de la Vie, à prendre le risque des projets, àparier sur les nouvelles germinations.

La Nature nous offre ce modèle . Après s’êtrerepliée dans l’essentiel, dans la matrice froide detous les potentiels , voici que sous l’impulsion de laLumière de Belen, elle s’ouvre , s’expose , se ré-chauffe.

Les feuilles mortes, fardeau devenu inutile , se sontdécomposées sous l’effet de l’humidité, de l’entro-pie . Elles sont le terreau de la croissance . L’inutileapparent a trouvé sa place dans le cycle de la Vie.

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Le printemps s’appuie sur le « petit reste » pourentreprendre la croissance.

Le chêne épouse les rythmes du temps, il en est lereflet, il en est tributaire mais il en tire aussi saforce. Le sapin pour sa part semble s'isoler de sonenvironnement. Lui il nous dit qu'il peut s'enabstraire. D'une certaine manière !

Promenez-vous dans une forêt de chênes, puisdans une forêt de sapins… Observez.. L'une estcouverte de terreau, un milieu fertile et vivant.L'autre semble stérilisée par la présence des aiguilles.

De quoi alimenter quelque réflexion au coin dufeu ?

Mais n'en restons pas là.

Il y a d'autres images, d'autres fécondités !

Pas étonnant que les arbres soient si précieux pournous !

Le chêne est un arbre des régions tempérées, lesapin un arbre adapté aux climats extrêmes.

Peut-on en déduire que nos conclusions naturalis-tes sont relatives à un temps et espace donnés ?Qu'elles n'ont rien d'universel ?Que sous les tropiques ou l'équateur les arbres"pensent" autrement ?

Le sapin répondrait probablement qu'il y a forcé-ment une vérité unique qui se cache sous la multi-plicité des formes. Qu'il faut simplement resterfidèle à Soi même et réaliser son propre destin !Qu'au fond le milieu importe peu pourvu que l'onse réalise !

Le chêne dirait qu'il aime sa forêt, qu'ilaime les oiseaux qui se perchent sur sesbranches, qu'il aime aussi toute cette viequi grouille dans ses racines. Une vie qu'ilnourrit et qui le nourrit.

Il dirait qu'en dehors de son milieu il n'est rien,mais que dans son milieu il est le Roi.Il nous dit aussi que son modèle est celui del'adaptation, de la transformation …

Le chêne donne substance, il donne richesse et vie.Pas étonnant que dans l'Ogham "Duir" soit lepréféré du charpentier ! Le plus exalté, le plusapprécié.

Chêne ou sapin ? Sapin ou chêne ?

Allons nous épouser les cycles saisonniers, confierà la "Noire" ce qui doit être digéré, transformé.Plonger dans le chaudron ? Pour en ressortir ,peut-être ? Différent ?Allons nous prendre les risques de la Vie, sortir denos conforts, de nos certitudes, de nos replis, pouroser de nouveaux projets, de nouvelles existences,de nouveaux devenir.

Allons nous au contraire, rester droit sur notretronc, campé sur nos pieds. Insensible à l'Ombrecomme à la Lumière ?

L'Ombre et la Lumière. Deux concepts que nousavons l'habitude de manipuler, que nous semblonsmaîtriser et parfois même vouloir opposer.

Beaucoup pensent que l'ombre n'est qu'une zonenon éclairée. Truisme ?Ou encore que l'ombre n'est que la contrepartie dela lumière, le mal, opposé au bien. Conceptionmanichéenne dont on connaît les fruits.

On dit parfois que toute la création se dirige versune Lumière sans fin, une croissance sans fin etpourquoi pas une existence éternelle. Sans com-prendre qu'au fond ce fantasme à défaut d'aboutirà une existence sans fin, ne mène qu'à la fin del'existence.

D'autres contemplent l'arbre. Des branches pui-sant la Lumière, des racines se nourrissant dansl'Ombre. Des feuilles d’émeraude, des fleurs cha-toyantes, des fruits nourrissants, des troncs souplesou solides … Qui ne pourraient survivre un instantsans racine.Des racines au contact du lieu, des mystères souter-rains, où résident les Dieux.Des branches levées vers le ciel, des feuilles quibruissent dans le vent.

Là, loin de s'opposer, Ombre et Lumière se répon-dent et se donnent vie mutuellement… En apparen-

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ce elle ne se rencontrent pas, s'excluent. En réalitéd'elles deux découlent toutes les couleurs de la Vie.Toutes ses nuances.

Mais nous nous éloignons de notre sujet.

L'équinoxe, par ses jeux d'ombre et de lumière seprête admirablement à ce type de méditation.Période d'équilibre, de transition. Le "gué sur lerivière", les frontières, sont des endroits magiques.

Beltane s’approche avec son appel à l’exaltation,avec le Feu du désir pour la Vie qui coule dans lesveines et dans les racines.

Reconnaître l'essentiel c'était faire le deuil dusuperflus, c'était passer l'hiver en éliminant la "priseau vent" ou la "prise au gel".

Reconnaître l'essentiel c'est aussi faire confiance ence qui nous anime. Aux énergies expansives del'été, aux élans de la jeunesse.

Le chêne nous dit qu'il y a aussi une place l'insou-ciance et la légèreté !

En ce point d’équilibresoyons insouciants et légers

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Tarvos Trigaranus

Il y a longtemps, quand le monde était encorejeune, un événement merveilleux se produisit. Audébut du printemps, à la source de Coventina, unmagnifique taureau naquit. Dès le premier regard,on pouvait apercevoir qu’il n’était pas un taureauordinaire. Son pelage était d’or et son corps parfait,ses yeux étaient clairs, brillants et intelligents. Letaureau n’était pas encore debout et en train decourir, de jouer, que trois majestueuses grues des-cendirent du ciel. Elles dansèrent autour de lui,émerveillées devant sa beauté et son énergie. Letaureau aussi était content. Il aimait ses nouvellesamies qui pouvaient chanter et danser et voler.

Il était respectueux envers elles et baissa la têtesachant qu’elles venaient de notre Père, le GrandCiel bleu. Alors que le printemps devenait été, letaureau grandit extrêmement vite et atteignit sataille adulte. Jamais un taureau comme celui-ci nefut. Sa renommée atteignit de lointaines frontières.Animaux, hommes et dieux venaient pour admirersa beauté. Les grues étaient ses compagnes, tout letemps avec lui ; aussi le taureau fut-il nomméTarvos Trigaranus (le taureau aux trois grues). Lesjours étaient d’une joie à n’en plus finir.

Le monde brillait de beauté et était recouvert defleurs. Aussi loin que remontait le temps, le monden’avait jamais connu l’Hiver. Il y avait un Dieuchasseur nommée Esus. Il errait dans les champs etles forêts à la recherche d’une proie à son égal, maisil n’en trouva aucune qui pouvait le satisfaire. Unbeau matin, par hasard, il se retrouva dans leschamps où Tarvos et ses trois compagnes étaient entrain de dormir. Un seul coup d’œil au taureau etEsus savait que ses recherches prenaient fin. Il tirason épée et mit Tarvos en garde. Le Taureau se leva,prêt à se battre. Ses cornes faisaient de redoutablesarmes. Esus le Dieu et Tarvos le taureau divin sejetèrent au combat. Ils combattirent toute la jour-née, toute la nuit, mais aucun ne semblait vaincrel’autre. Le combat dura pendant des jours. Puis, àla nuit de la nouvelle lune, le taureau commença àfaiblir. Ce fut à ce moment, en dessous du grandchêne, qu’Esus porta à Tarvos le coup fatal. Le sangde Tarvos se répandit sur les racines de l’arbre, età cet instant même, les feuilles devenaient rougedoré, en signe de honte et de tristesse. Les gruespoussèrent un cri d’agonie. L’une d’elles, à l’aided’une coupelle, alla ramasser un peu du sang deTarvos. Puis, toutes les trois partirent vers le sud.Les ténèbres descendirent sur le monde.

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Les fleurs flétrissaient, les arbres perdirent leursfeuilles. Le soleil se retira, emportant avec lui sachaleur. Le monde devint sombre et froid et laneige tomba pour la première fois. Tous les hom-mes et animaux prièrent la Mère la terre pourqu’elle rapporte la chaleur et la lumière, sinon toutfinirait par périr.

Elle les entendit et, pris de pitié, fit revenir lalumière. Les trois grues s’en revenaient du sud, etl’une d’elle avait toujours la coupelle contenant lesang de Tarvos. Elle vola vers le grand chêne oùTarvos le divin périt. Elle déposa le sang sur le sol.Soudain, de la poussière, jaillit un jeune taureau,cadeau de la Mère la terre. Toute la nature explosade joie et de bonheur. Le soleil fut de retour,amenant sa chaleur sur le monde. L’herbe et lesfleurs bourgeonnèrent. Ainsi revint le printemps.

Avec le temps, Esus le dieu chasseur entendit lanouvelle de la renaissance du taureau divin et partità sa recherche. Ce fut le début d’un cycle, quimême aujourd’hui persiste. Esus, le Dieu chasseur,finit toujours par battre Tarvos le divin. Et Tarvosle divin renaît à chaque fois grâce à notre Mère laterre. Et c’est ainsi avec le reste de la nature. Leprintemps apporte la vie ; l’été la rend forte ;

l’automne l’affaiblit ; et l’hiver apporte la mort.Nous pouvons ni contrôler, ni changer ce cycle.Mais nous pouvons apprendre à le comprendre età travailler avec lui.

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Imbolc degres symboliquesPour une celebration le 1er fevrier 2016

Soleil à 11° du Verseau : Des cavaliers arméss'avancent ; Deux d'entre eux, demeurés en arrière,font assaut devant Belenos, comme dans un tour-noi.

° d’esprit assertif

Lune à 15° du Scorpion : Eskia est endormiecomme une ourse sous un arbre, entourée d'unessaim d'abeilles, bourdonnant autour de sa tête

° de nonchalence

Mercure à 17° du Capricorne : Dans un paysagechampêtre, Lug, royal, passe en regardant de trèshaut un homme qui s'incline devant lui

° d’elevation

Vénus à 10° du Capricorne : Sirona tenant unebelle dame blanche sur son bras. Un autre rapaceest perché sur un chêne au clair de lune.

° d’occultisme

Mars à 14° du Scorpion : Dans son bosquet desorbiers, Esus, coupe de chouchenn en main, boità la santé de tous ses compagnons.

° de fraternite genereuse

Jupiter à 22° de la Vierge : Une femme nue, lescheveux au vent, danse devant le Miroir aux Féespendant qu'une autre femme agace Taranis.

° d’art sensuel

Saturne à 14° du sagittaire : Bran qui vient delancer une flèche se cramponne au cou de sa mon-ture.

° de divagation

Uranus à 17° en Bélier : Borvo se promène sur unesente forestière en direction du Hêtre des Voya-geurs. Puis, passant entre les branches et lesfeuilles, il est alors illuminé par trois rayons dusoleil.

° de passivite intelligente

Neptune à 8° des Poissons : Manannann et sacompagne chevauchent du côté de Fol Pansit.Derrière eux, deux cercles de lumière s'entrecroi-sent.

° d’intimite

Pluton à 16° du Capricorne : Béli chevauche unbeau cheval tandis qu'au loin, se profile un autrecavalier sans selle faisant l'équilibre sur son chevalau galop :

° de prouesse

Myrdhin

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Jean-Louis Brunauxet les Celtes contemporains

Dans la première partie de l’ouvrage, Les Celtes :

histoire d’un mythe (Belin, 2014), Jean-Louis Bru-naux tentait de limiter la Celtique à la fois dansl’espace (à la Gaule celtique) et dans le temps.

(1)

Le lecteur attentif s’étonnera sans doute de cettedernière remarque car, à maintes reprises, l’auteura précisé que César situait la limite septentrionalede la Celtique à la Seine. Mais Brunaux ne détestepas les contradictions ni les raisonnements fantai-sistes : il suffirait que César ne précise pas la limiteNord de la Celtique pour que les Celtes perdentconscience de leur identité ! Cette disparition del’identité celtique a lieu ici au 2e siècle avant notreère mais, ailleurs, l’auteur la datera du 1er siècleavant notre ère ou du début de notre ère. Qu’im-porte puisque, bien avant cela, leur réalité, d’aprèslui, pose problème !

(2)

En réalité, les Grecs sont moins empotés qu’il n’yparaît. Pour la plupart, ils évoquent une vasteCeltique qui commence avec le littoral méditerra-néen (qu’ils mentionnent et fréquentent). Les Ro-mains, par la suite, s’intéressent à leurs prochesvoisins de Gaule, nom qu’ils donnent d’abord à laCisalpine, puis par extension à la Transalpine.

Si les relations de Brunaux avec les anciens Celtesn’étaient pas au beau fixe, elles ont, depuis l’Anti-quité, encore empiré. D’abord, remarque–t-il avecdépit, ces Celtes ne devraient plus être là.

(3)

Les Celtes appartenant au lointain passé, voire au

passé mythique, quelle pourrait bien être leur des-cendance aujourd’hui ?

(4)

Ces Celtes contemporains revendiquent

(5)

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Or, pour Brunaux, c’est seulement à la Renaissan-

ce, en découvrant les textes classiques, que laFrance redécouvre son lointain passé : aucun lienréel n’a survécu à tous ces siècles.

(6)

Autant dire qu’il trouve ridicule

, etqui

(7). De manière générale, il moque le et la (8). Pourtant,

noter qu’on accorde

(9), c’est admettre du même coupque certains peuvent y prétendre.

(10)

Ceux qui prétendraient, pas nécessairement par le

sang d’ailleurs, mais au moins par la transmissiondes traditions et l’imprégnation culturelle, apparte-nir à une communauté celtique, devraient présenterun arbre généalogique remontant au second siècleavant notre ère. Autant Brunaux reconnaît trèsnaturellement dans les gymnosophistes indiens del’époque de Pythagore,

(11), autant, en ce qui concerne les Celtes,il campe sur ses positions.

(12)

En réalité, comme il va nous en faire l’intéressante

démonstration, ce renouveau, s’il est effectivementmonté en puissance au XVIIIe siècle, commencedès la Renaissance : en découvrant les textesclassiques, on mesure l’importance qu’ont eue laGrèce et Rome, mais on constate aussi qu’à côtéd’eux, face à eux quelquefois, il y avait aussid’autres peuples dont, par exemple, les Gaulois,« nos ancêtres »…

(13)

Deux siècles plus tard, à l’en croire,

(14). Mais il préciseaussi que, face aux druides, de la plus vieille Anti-quité celtique,

(15). Le celtisme permet doncd’échapper aussi bien à la paternité gréco-latinequ’à la paternité judéo-chrétienne. Plus loin (16),Brunaux ajoute, sans crainte du paradoxe qu’ilpermet d’échapper à la paternité gauloise !

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Dès 1582, l’humaniste écossais George Bucha-

nan, dans sa Rerum Scoticarum Historia, rappelleque les Belges ont émigré dans le Sud de l’Angleter-re et que, par conséquent, les « Britons » descen-dent des Gaulois. Quant à la langue, le gaéliqued’Ecosse, il en fait une des branches du parler desBretons, lui-même issu du gaulois (17)

Et ce n’est pas propre à la Grande Bretagne. LesCeltes prennent de plus en plus de place :

(18)

Un siècle plus tard, Edward Lhwyd publie L’Anti-

quité des nations plus particulièrement des Celtesou Gaulois considérés comme originalement lesmêmes peuples que nos anciens Bretons. C’est luiqui, juxtaposant les parlers gaéliques d’Irlande,gaélique d’Ecosse, mannois, cornique et breton,conclut à leur parenté étroite et les désigne sousl’appellation commune de (19).Brunaux précise que, si Lhwyd ne les appelle pas« gaulois » comme la logique l’aurait voulu, c’estparce qu’au XVIIIe siècle, la France fait figure depire ennemi de la Grande Bretagne. Le mot « celti-que » était moins négativement connoté. Plus tôt,l’auteur avait précisé que les premiers linguistesallemands préférèrent parler de langues celtiquesplutôt que de langues gauloises par

. (20)

Gallois et Écossais s’emparent immédiatement de

l’identité nouvelle qui leur est offerte. A peinequinze ans après la parution de l’ouvrage de Lhwyd,le recteur d’Anglesey, Henry Rowlands, déclarefièrement :

(21)

Le savant qui a influencé Lhwyd est français :

l’abbé Pezron écrit que la langue des Celtes subsiste

encore aujourd’hui

(22). Progressivement, lesBretons vont se rapprocher des Celtes insulairespour constituer avec eux les Celtes atlantiques.Cette recherche des racines, Brunaux l’explique parle fait qu’au XVIIIe siècle, l’histoire s’ouvre à denouvelles catégories sociales qui n’ont pas d’ascen-dance noble à revendiquer et doivent s’assigner desancêtres. L’autre raison est que

(23)

En 1740, Simon Pelloutier publie son Histoire des

Celtes et particulièrement des Gaulois et des Ger-mains. Comme bien des humanistes protestants, ilveut réconcilier la France d’où il vient et l’Allema-gne où il est parti vivre, étendant ainsi le celtisme àla Germanie.

(24)

Autour de ces Celtes plane quelque chose de

mystérieux et de maléfique que l’auteur amène peuà peu avec un suspense haletant :

(25)

Leurs positions sont plus qu’ambigües :

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(26).

A la fin du XIXe siècle apparaissent des ligues

internationales qui tissent un réseau entre paysvoisins et « cousins ». Le panceltisme, à la différen-ce d’autres mouvements pan-nationaux, tel le pan-germanisme, ne vise nullement à la création d’unétat celtique indépendant, mais plutôt à une auto-nomie politique régionale. Il se poursuit dans lapremière moitié du XXe siècle.

(27)

Si, dès la première moitié du XVIIIe siècle, Amé-

dée Thierry évoque les races, c’est avec le sensqu’on donne aujourd’hui au mot « population »,sans volonté de distinction ethnique. Au milieu duXIXe siècle, l’anthropologue Paul Broca (qui, detout l’ouvrage, est certainement le seul avec quiJean-Louis Brunaux soit à peu près d’accord , ence qu’il conteste que les Celtes aient occupé les îlesbritanniques ou le Danemark et en revient aux «Celtes de l’Histoire » :

)constate que dans les écrits des savants anglais etallemands, tant linguistes qu’anthropologues, lesGaulois ont disparu. La cause de cette disparitionest, explique Broca, de nature raciale : dans cesdeux pays, à cette époque, prévaut largement l’opi-nion que la race celtique se caractérise par la tailleélevée de ses représentants et la couleur blonde deleurs cheveux. Or, cette description est précisément

, si bien, continueBroca, que

(28). A la findu XIXe et au XXe siècles, avance Brunaux,

(29)

A ce stade, le lecteur a l’impression, avec cette race

pure de grands blonds, qu’on le balade subitementdu côté du troisième Reich. Il a raison, hélas !Après l’essai sur l’inégalité des races humaines deGobineau, la variété caucasienne de Blumenbachest présentée comme la race blanche par excellenceet les Aryens comme ses représentants les pluspurs.

(30)

On peut légitimement se demander pourquoi ce

serait justement dans ce cadre que la celtitude,revendiquée depuis des siècles, prendrait toute sonimportance. Cette dérive idéologique est d’abord lefait des linguistes et de leur théorie des languesindo-européennes : il admet que ces derniers

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(31)

Tout en titrant l’un de ses chapitres L’invention

des langues celtiques, il finit par conclure, sanscraindre de se contredire, que

(32)

(33)

Certes, mais quel rapport avec les Celtes ? Selon

l’archéologie, ceux-ci seraient une sous-classe desIndo-européens, au même titre que les Grecs ou lespopulations italiques, nous rappelle Brunaux. Or,ni les Grecs ni les populations italiques ne sontsuspectés par lui de racisme. On attend des noms,des références qui justifieraient cette association.L’auteur répond :

(33) ). Les sources de Jean-LouisBrunaux sont plus mystérieuses encore que l’origi-ne des Celtes ! A partir des débuts du XXe siècle,l’auteur ne fournit plus de citation. On se rappellequ’il expliquait pourquoi, après la deuxième guerremondiale, employer le terme de Celtes au sensgénérique avait paru une solution pour ne pasrenvoyer à des entités historiques telles que lesGaulois et les Germains : cela évitait toute récupé-ration nationaliste ! Voici maintenant qu’il déclarequ’à la même période, on emploie le terme deCeltes parce qu’il est devenu politiquement incor-

rect de parler de la race aryenne supposée supérieu-re par les nazis :

(34)

Je n’ai pas foncièrement mauvais caractère, mais je

déteste me faire traiter de raciste, a fortiori de nazie,d’autant qu’à titre personnel, j’ai toujours combattuces idéologies dangereuses et délétères. Bien qu’ap-partenant à la même génération, Jean-Louis Bru-naux et moi ne fréquentons manifestement pas lesmême cercles, ni les mêmes Celtes. Je n’ai jamaisrencontré personne qui se réclame d’une race celtesupérieure, qui dise voir dans les Celtes le peupleindo-européen originel, ni qui y recherche un passéqui remonte au plus loin

, comme il dit. Cela me paraît même, pourtout dire, délirant. D’ordinaire, on parle de « civili-sation celtique » et pas de « race celte », on parlede « langues indo-européennes » et pas de « peupleindo-européen ».

La seule référence précise qu’il fasse concerne la

Ligue du Nord qui, pour faire sécession d’avec leSud de l’Italie, en appelle

(35), mais la comparai-son avec les Galiciens, les Gallois ou les Ecossaisrelativise son propos : par exemple, en Ecosse, c’estsurtout aux travaillistes qu’ont manqué les voixindépendantistes. Il pointe aussi l’instrumentalisa-tion de la croix celtique par l’extrême droite. Sur cepoint précis, je suis d’accord avec lui : il estindéniable que, depuis des décennies, des groupus-cules d’extrême droite tentent de faire main bassesur la croix celtique (36), qu’on espère voir un jourlibérée de ce fardeau. Après la seconde guerremondiale, elle est utilisée comme emblème par lesmouvements Jeune Nation puis l’Œuvre Française.

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A partir de cette période, elle est fréquemmentassociée à des mouvements extrême-droitiers ounéo-fascistes, en France et ailleurs en Europe, parexemple en Italie. A partir de 1970, elle est utiliséepar Ordre Nouveau, puis par le GUD, mais pas parle FN. Ce phénomène, il faut le souligner, resteextrêmement marginal. Et je m’étonne que l’auteurait choisi d’étudier son sujet à travers ce prismealors qu’il reconnaît sans difficulté :

«

(37)

C’est un mauvais procès : la proportion de

celtisants tentés par une démarche identitaire radi-cale est minime et ces extrémismes touchent toutesles cultures. Dans les années soixante, Alain deBenoist, personnalité médiatique de la NouvelleDroite, (qui soutient alors l’Algérie française,l’Apartheid en Afrique du Sud, etc.), est l’un desfondateurs du GRECE (Groupement de rechercheet d’études pour la civilisation européenne), quiexalte les cultures européennes préchrétiennes.L’acronyme GRECE est assez transparent. Je gageque Jean-Louis Brunaux n’a pas renoncé pourautant à son philhellénisme !

Brunaux n’a pas aimé le panceltisme, il déteste

l’interceltisme:

(38)

Cette réflexion paraît d’autant plus injustifiée que

le monde celtique est ouvert aux mers, curieux desautres cultures, coutumier des migrations, volontai-res ou nécessaires, et souvent impliqué dans descréations multiculturelles (pour donner un exempleparmi tant d’autres, la compilation musicale KeltiA-frica). L’irritation de l’auteur tient probablementdavantage au fait que, contrairement aux mouve-ments panceltiques qui n’admettaient que les paysoù l’on parlait une langue celtique, l’interceltismes’ouvre à

Si les gens qui traitent leurs voisins du Sud de

métèques, en plus d’être ignorants, sont idéologi-quement insupportables, ceux qui présentent leursvoisins du Nord comme des brutes arriérées nevalent pas mieux. Or, Jean-Louis Brunaux n’estparfois pas loin de cette caricature. La civilisationgrecque est admirable, c’est entendu, mais elle n’estpas le berceau des civilisations. Pourquoi faudrait-ilune hiérarchie ? A le lire, on dirait que la Méditer-ranée antique était le phare du monde. Bienheu-reux ceux qui en étaient proches et qui bénéficiaientde ses attentions mercantiles ou impérialistes. Pluson était loin de Rome, plus on était loin de lalumière. Au premier plan, il y a la Cisalpine, puisla Provence, la Gaule Celtique, puis la Gaule Belgi-que, la Bretagne, puis ces pays où Rome n’a pas puvraiment pénétrer, au-delà du mur d’Hadrien, enIrlande ou en Germanie !

(39)

En fait, une fois encore, c’est là que le bât blesse :

les Celtes sont des ingrats !

(40)

En posantla question, Brunaux connaît déjà la réponse : Iln’y a rien à faire !

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(41)

Jean-Louis Brunaux parle beaucoup de mythe ;

« mythe » est un bien grand mot, sans doute untrop grand mot. Pourquoi n’essaierait-il pas leroman ? Cette civilisation déclarée disparue maisqui survit contre toute attente, ce gigantesque com-plot, courant sur des siècles, voire des millénaires,couvrant l’Europe mais aussi, via la diaspora,l’Amérique, l’Australie, etc., ces savants fous, cesarchéologues nazis, William Blake, des textes grecset latins plus ou moins erronés, des faussaires plusou moins honnêtes, et…, cerise sur le gâteau,Arthur, roi d’hier et de demain, comme directeurde la communication: un scénario à faire pâlir DanBrown et son Da Vinci Code !

Car il y a ce petit détail que Jean-Louis Brunaux

mentionne très discrètement lorsqu’il aborde laredécouverte du passé celtique grâce aux textesclassiques, durant la Renaissance : les légendesarthuriennes, qui, pourtant, alimentent

(42). Il précisequ’elles ont été

(43)

C’est donc qu’il y a bien eu une transmission

culturelle celtique, au moins partielle, et non unetotale réinvention à la Renaissance. On peut mêmepréciser qu’on trouve des allusions relatives à unchef de guerre gallois nommé Arthur, dès l’Histoire

de Bretagne de Nennius, dès le Gododdin d’Aneu-rin, éventuellement dès le De Excidio Britanniae deGildas en ce qui concerne la bataille du montBadon. Or, ces textes remontent aux VIe et IXesiècles et s’inspirent de légendes orales préexistan-tes ! (44)

On peut comprendre que Brunaux se sente débor-

dé : ses (ceux de la Gaulecentrale du deuxième âge du fer) ont déjà vu leurnombre multiplié par des archéologues peu scrupu-leux pour former les .Voici maintenant que les ,dont il discute l’existence, bénéficient, pour assurerleur promotion, de l’aide des

(45). Ils sont aussi agaçants les uns que lesautres, ces artistes (sans compter les musiciensauxquels Brunaux fait peu allusion) et ces héroscar :

(46). Surtout, ils sont de très efficacespropagandistes car

(47)

On voit que le complot celte a de beaux jours

devant lui : Dan Brown n’a qu’à bien se tenir !

Dominique Goedert

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Notes :C p. 216 ; :C p. 10 ; : C p. 171; : C p.

19 ; : C p. 19 ; : C p. 34; : C p. 20; : Cp. 34 : : C p. 255 ; : C p. 34 ; : D p. 113;

: C p. 215; :C p. 183 ; : C p. 232; :C p. 233 ; : C p. 19; : C p. 238 ; : C p.255 ; : C p. 239 ; : C p. 34; : C p. 172; :C p. 217 ; : C p. 248; : C p. 253;: C p. 17 ; : C p. 20 ; : D p. 13-14; : Cp. 261; : C p. 173 ; : C p. 267; :D p. 88; : C p. 332; : D p. 88 ; : D. p. 89 ; àl’attention du lecteur toujours attentif qui s’étonne devoir Brunaux considérer les Germains comme desCeltes, alors qu’il vient de passer tout le volume àlimiter la Celtique à la Gaule celtique, je précise quecette citation est tirée de son ouvrage précédent, LesDruides, qui date de 2008. En consultant la couverturemédiatique de ses derniers ouvrages, on voit plusieursjournalistes encenser «

» et s’extasier devant son talent à dynamiterles clichés éculés, à « » (in L’Histoire en ligne). Ama-zon annonce pour Nos ancêtres, les Gaulois :

. Personne ne lui faitremarquer que, ces vieux clichés, c’était les siens il n’ya pas très longtemps et qu’il ne serait pas superflud’exposer enfin ce qui l’a fait changer d’avis.

. Brunaux explique qu’il estcimbrique. commente Fran-çois Dufay,

(L’His-toire).

L’explication, c’est surtout que Jean-Louis Brunaux amodifié sa carte personnelle de la Celtique qui incluaitjusqu’à récemment la péninsule cimbrique et qu’il vientde réduire à la Gaule centrale. : C p. 24 ; : lacroix cerclée à 4 branches existe depuis le néolithiqueen Europe (-6000) et est dite « roue solaire » ; on latrouve aussi dans d’autres cultures, entre autres, chez lesIndiens des plaines. A partir du VIIIe siècle, la croixchrétienne, dite croix nimbée, apparaît en Irlande et enGrande Bretagne : ses branches dépassent le cercle etla branche inférieure de la croix est plus longue que lesautres. Dans la symbolique celtique, les 3 cercles ainsidessinés représentent les trois mondes. C’est au XIXesiècle que le mouvement culturel panceltique, CelticRevival, utilise pour la première fois le terme de « croixceltique ». En France, il n’apparaît qu’en 1944. Avantcela, le Père Doncœur, qui l’appelle « Croix Cadet »,la diffuse auprès des scouts. et : C p. 23 ; : Cp. 23; : C p. 20 ; : D p. 322 ; : C p. 332; : C p. 25; : Marcel Brasseur - Le roiArthur : héros d’utopie. Errance, 2001 ; C p. 24; : C. p. 26 ; : C p. 27.

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La Gente dame d’Amourdu jardin courtois

Vous qui êtes une Gente dame et Sage,Au faîtage du Donjon, entendant ma complainte,Sous l’oeil alerte du vril dragon, qui vous enfreinte,Accueillez ce poème, en guise de galant et vert hommage !

Barde itinérant, qui n’est pour vous que passant,Sous la plume de l’instant patient et de l’éclair inspiré,Que toutes vos craintes se libèrent au demeurant, de pareil geôlierQue soit frappée l’Eau du lac de vos entraves, libre des ondoiements !

Vous qui êtes l’égale de la Gente d’Âme,Et qui avez touché par la voix du Tonnerre, la Terre d’un coeur diligent,Entendez les pulsations émourachées, de celui à qui la bouche attendLe sort enivrant d’un langoureux baiser, auquel ses pauvres lèvres font réclame !

Vous qui êtes de la Gente d’Amour parmi les Dames,Puissiez-vous goûter au tact amical et serein, qui s’empare de votre mainPour l’apposer sur celle qui s’abreuve à la fontaine des petits matins,Où jaillissent autant de mots déployés, sous le stylo noir du chevalier carme !

Vous qui êtes la source de l’Émanation poétique, Ô Belle Dame,Qui distinguez les faits de ma geste ; que mes méfaits demeurent à jamais pris au vif,Partageons ensemble le sel de l’inspiration, le pain de l’amitié, le vin des ravines,Et l’hydromel entêtant de nos frères « feuillus », sous l’Arbre des Brâmes !

Vous qui êtes Dame de l’Anjou, enjouée du bel candau* sur la via agrigente,À cet éternel féminin, ranimé et revigoré à la justesse du tranchant de l’épée,Sur les bords de la vallée maraîchère, donnant sur vos vignes resplendissantes,Je tend l’embuscade du vigoureux baiser, ravi de l’admiration de celle, qui devint alors… ma bien-aimée !

Que ce soin prodigue vous ravive !Que ma force vous soit à ravir !Que mon amour vous avive !Et que la courtoisie soit ensemble notre bon plaisir !

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Temps acheves

Cet enfant qui roule sur l'herbe tendre,C'est l'enfant que nous serons.Émerveillé, il tient le monde dans sa mainEt l'éclaire avec son cœur.

C'est l'enfant de Dieu, le second, le cadet,Celui qui est revenu, non sans embûches.Mais il lui a fallu attendreQue toutes les étoiles s'éteignent.

Il sourit et il bondit tel un jeune faonQuand il se dirige vers la ville diaphaneOù il réside désormaisParmi les arbres qui guérissent.

Le seul bruit qu'on y entende,C'est celui du pur amourQui rayonne des corps bien-aimésTraversés par le souffle éternel.

C'est un vent odorantQui parfume l'eau des bassinsEn laissant comme de la rose et de l'oliban.

Cette eau étanche et nourrit.C'est aussi l'eau du potierQui apprend à créer les mondes absolus.

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Vieillir en beaute

Vieillir en beauté, c’est vieillir avec son cœur,sans remords, sans regret,

sans regarder l'heure,aller de l’avant, arrêter d’avoir peur,

car à chaque âge, se rattache le bonheur.

Vieillir en beauté, c’est vieillir avec son corps,le garder sain en dedans, beau en dehors,

ne jamais abdiquer devant un effort,l’âge n'a rien à voir avec la mort.

Vieillir en beauté c’est donner un coup de pouceà ceux qui se sentent perdus dans la brousse,

ceux qui ne croient plus que la vie peut être douceet qu’il y a toujours quelqu'un à la rescousse.

Vieillir en beauté, c’est vieillir positivement,ne pas pleurer sur ses souvenirs d’antan,

être fier d'avoir les cheveux blancs,car pour être heureux, on a encore le temps.

Vieillir en beauté, c’est vieillir avec amour,sans donner, sans rien attendre en retour,

car, où que l’on soit, à l'aube du jour,il y a quelqu’un à qui dire bonjour.

Vieillir en beauté, c’est vieillir avec espoir,être content de soi en se couchant le soir,

et lorsque viendra le point de non-recevoir,se dire qu’au fond, ce n’est qu’un au revoir.

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Il est une fleur écarlatedont la tige pourpre et violacées’enracine dans le coeur du mystiqueet fertilise tout un jardin de poésie !

Une Eau d’éternelle jeunesses’ébroue à la racine, pour s’épancheren de fines gouttelettes de rosée,humectant les floralies, d’une sève alchimique !

Au gré de l’Éclair de l’Inspiration,saisir au vif les possibles présents,relève du jeu de l’enfant, ainsis’amourachant du souffle des astres !

« Ô Fleur des Âges !Pensée de l’allégresse,

Jonquille de l’empathie,Magnolia de la gaieté,

Primevère du renouveau,Jasmin de l’élégance,Iris de la tendresse,

Marguerite de l’innocence,Pissenlit de la providence,Orchidée de la fécondité,

Lys de la pureté,Rose de l’amitié,

Avec le Coeur admirable du Tournesol ! »

Une fragrance insoupçonnée, sobre et lucide,imprègne les cinq sphères de l’enivrement,d’un son d’exaltation ou d’une résonance plénière,demeurant à la pampre de l’Aether !

À la source des hasards,se combinent l’alpha et l’omega ;hors du sentier mystifiant et profane,le pouls de l’intuitif bat le rythme des louanges !

…A-OU-m…

Du Soleil Électrificateur,un rayon de béatitude et de joyeuseté,vient effleurer les douze pétales,du coeur ardent des Sages :

Une Fleur Solaire !

~ Saorsa Aum ∞ Barzh Kaerijin  /|\

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Arbre primordial

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A la Sainte Vierge

Ô ma sœur, je te vois dans déserts mexicains,Dans étoiles qui se tremblent comme tes mainsSur les joues du Fils quand son œil fût lointain.

Je te sens, ô reine des coupes, dans les fleursDes cactus renversant le sang clair de leur cœursPour nourrir racines qui fleurissent comme pleurs.

Comme les pétales sont eux-mêmes la roséeQu'ils collectent et en qui ils deviennent changés,Tu es la libation et le vaisseau versé.

L'eau vivante tu es, et la bouche qui boit ;Et la main, qui la fait fermenter même pour moi ;Le vin et le raisin, qui le contient en soi ;Le planteur dans son champ et ses plantes, tous sont toi !

Le lion qui m'attaque, alors aussi le miel ;Jakin alors Boaz, l'énergie potentielleAu sein du toit ; l'œil par lequel je vois le ciel,Et par qui il me voit—ton fils/père éternel.

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Ar rannou - La serie du Druide et de l’enfant

DSelon La Villemarqué, la division des éléments ensept, comme les planètes, les nuits et les jours, offrequelque chose de surprenant ; c’était celle desanciens Bretons. Taliésin, outre la terre, l’eau, l’airet le feu, y comprend les atomes, ainsi que notrepoète, et y joint les brumes et le vent, sous-entenduspar celui-ci.

Selon notre étude, le sept symbolise sept soleils etsept lunes & sept jours et sept nuits dans lasemaine. Le sept est le chiffre de la finalité.Sept planètes, sachant que la “poule” correspond àla terre, et les autres sont Mercure, Vénus, Mars,Jupiter, Saturne et la Lune.De la Villemarqué nous précise : La terre, l’eau, labrume, l’air, le vent, le feu, et la “farine de l’air” :quatre éléments “naturels” : Terre/Eau/Feu/Air.Deux éléments “magiques” : brume/vent (je penseici aux brouillards et vents druidiques) et la farinede l’air, l’éther qui relie.

D

DSelon La Villemarqué, les huit feux rappellent lesfeux perpétuels qu’entretenaient les Druides danscertains temples de l’île de Bretagne, en l’honneurd’une déesse que Solin, poussé par la manie d’assi-miler les divinités celtiques aux dieux des Grecs etdes Romains, confond avec Minerve ; mais il nementionne pas le nombre de ces feux. Un poèmegallois, où l’on fait deviser Merlin et Taliésin, ennomme sept. « Il y a, dit l’auteur, sept feuxsupérieurs, symbole de sept batailles sanglantes.Cette montagne de la guerre, où sont allumés lesfeux dont parle le poète armoricain, ne paraît passans rapport avec le témoignage du barde sambrien.Le huitième feu, le feu principal semble être leBeltan que les Celtes d’Irlande allumaient sur lesmontagnes en l’honneur du soleil, au mois de mai,précisément à l’époque indiquée dans le poèmebreton.Un des plus anciens bardes gallois, Avaon, fils deTaliésin, passe pour avoir composé une hymnepyrolatrique où il chante le char du soleil et sesblonds coursiers, sous la figure du feu sacré :

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« Il s’élance impétueusement, le feu aux flammesrapides et dévorantes! Nous l’adorons plus que laterre! Le feu ! le feu ! comme il monte d’un volfarouche ! comme il est au-dessus des chants dubarde ! comme il est supérieur à tous les autreséléments ! Dans les guerres, il n’est point lent !...Ici, dans ton sanctuaire vénéré, ta fureur est celle dela mer; tu t’élèves; les ombres s’enfuient ! Auxéquinoxes, aux solstices, aux quatre saisons del’année, je te chanterai. Juge brûlant, guerrier subli-me, la colère profonde! »Les huit génisses blanches de la Dame, qui paissentl’herbe de l’île, peuvent ne pas être sans rapportavec les génisses blanches consacrées à une déesseceltique, adorée dans l’île de Mon, à l’époque oùvivait Tacite. Si l’épithète de don, profonde, parlaquelle le poète armoricain qualifie l’île dont ilparle, était une altération du mot Mon, l’identitéserait parfaite. Quoi qu’il en soit, Inis Mon signifie« l’île de la Génisse » dans le dialecte breton dupays de Galles.

Selon notre étude, le huit symbolise lnfini, lternitetlomme debout.Huit Feux correspondent aussi aux huit fêtes celti-ques avec le grand feu, celui de Beltaine. La monta-gne de la guerre pourrait correspondre à SaintPatrick, qui alluma le feu pascal sur la collined'Uisnech, et usurpa ainsi le pouvoir des druides.L’île de Mon, ce qui veut dire l’île de la génisse, oùdes génisses étaient consacrées à une déesse.On note aussi l'opposition masculin/féminin avecla montagne et l’île profonde.

D

DSelon La Villemarqué, une antique tradition relati-ve aux côtes d’Aber-Vrac’h, en Armorique, men-tionnée par un chroniqueur du quinzième siècle, etpar d’autres écrivains bretons, me semble de natureà éclaircir la strophe des neuf petites mains blan-ches exposées sur la table de pierre, au pied de latour de Lezarmeur, et des neuf mères qui gémis-sent. « Selon cette tradition, dit Pierre le Baud, onimmolait jadis des enfants à une fausse divinité, surun autel d’Aber-Vrac’h, dans un lieu appelé PorzKeinan, c’est-à-dire l’île des [il manque quelquechose ici ?] Armoricains, que Pomponius Mela ditprêtresses de l’île de Sein. Mais pourquoi dansent-elles à la clarté et peut-être en l’honneur de la lune?Probablement parce que la lune était leur divinité.Arthémidore, cité par Strabon, assure que, dansune île voisine de l’Armoinque, on lui rendait unculte sous le nom de Koré ou Kori. Il ne dit pas lenom de l’île; mais comme, en plein dix-septièmesiècle, « c’était une coutume reçue dans l’île de Seinde se mettre à genoux devant la nouvelle lune et deréciter en son honneur l’oraison dominicale [26],» il y a toute raison de penser qu’Arthémidore veutparler de l’île en question. Au culte de la lune serattachait peut-être celui des fontaines ; ainsi s’ex-pliquerait la ronde des Korrigan. Dans la même îleoù l’on s’agenouillait devant la nouvelle lune, « onavait coutume de faire, le premier jour de l’an, unsacrifice aux fontaines, chacun offrant un morceaude pain couvert de beurre à celles de son village. »J’arrive à la plus bizarre série du chant armoricain: la laie, ses marcassins et le vieux sanglier qui lesinstruit sous un pommier.Le double symbole mythologique de cet arbre et deces animaux remonte à une époque très-reculée.Une médaille bien connue, publiée par Montfau-con, représente un sanglier et une laie au pied dedeux pommiers confondant leurs rameaux. S’il fauten croire l’historien de la première église chrétienneélevée dans l’île de Bretagne, la laie et les pommiersauraient été l’objet du culte des insulaires païens. «

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L’endroit, dit-il, où fut bâtie l’église s’appelait l’anti-que sanctuaire du pommier. Au milieu s’élevait unde ces arbres, et dessous une laie allaitait ses petits. »Un autre hagiographe du douzième siècle, parlantde la conversion des Bretons au christianisme,ajoute : « Un ange apparut en songe à l’apôtre dumidi de l’île de Bretagne, et lui tint ce langage :Partout où tu trouveras une laie couchée avec sespetits, tu bâtiras une église en l’honneur de la sainteTrinité. »Deux poèmes politiques attribués à Merlin éclairentencore mieux le sujet. Le premier est intitulé laPommeraie; le second a pour titre les Marcassins.Ces animaux figurent dans l’un et dans l’autre, etle barde les conseille de la même manière que levieux sanglier instruit ceux du poème armoricain.L’épithète d’intelligents et d’éclairés qu’il leur don-ne, le nom de poète des sangliers, dont un bardedu treizième siècle s’honore, ne permet pas de seméprendre sur le sens de l’expression mélapliori-que employée par Merlin. C’est évidemment à desdisciples qu’il est censé parler.« Pommiers élevés sur la montagne, dit-il dans uneinvocation aux arbres sous lesquels il se tient; ôvous, dont j’aime à mesurer le tronc, la croissanceet l’écorce, vous le savez, j’ai porté le bouclier surl’épaule et l’épée sur la cuisse ; j’ai dormi monsommeil dans la forêt de Kelidon ! »Puis il ajoute : « Écoute-moi, cher petit marcassin,toi qui es doué d’intelligence ; entends-tu lesoiseaux ? Comme l’air de leurs chants est gai! »Ailleurs il lui donne des conseils, et, chose dignede remarque, chacune des strophes de sa leçondébute par la formule doctorale qu’on vient d’en-tendre, comme chaque partie de la leçon de notreDruide à son élève par l’injonction pédagogiquequ’on a lue :« Écoute-moi, cher petit marcassin, dit-il, petitmarcassin intelligent, ne va point fouir à l’aventure,au haut de la montagne; fouis plutôt dans les lieuxsolitaires, dans les bois fourrés d’alentour… » Sansinsister, je conclus que le symbole étrange du chantarmoricain cache la même réalité humaine que lafigure des poèmes gallois.

D

Selon notre étude, le neuf symbolise la fin de laboucle des nombres.Des enfants auraient été sacrifiés à Porz Kreinan,c’est à dire le port de lamentations, appelé ainsi àcause des gémissements de mères des victimes.Les prêtresses de l’île de Sein étaient aussi aunombre de neuf : seraient-elles les neuf korrigans,à moins qu’elles ne soient des fées.Par contre, le sanglier est ici sans conteste le Drui-de, et les marcassins ses élèves. Ceci dit, le Druiden’enseigne pas sous le chêne mais sous un pom-mier !

DianannA suivre …

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Le Torrent silencieux

La petite commune de Locquenvel se trouve dansle canton de Belle-Isle-en-Terre. Son église est peut-être la plus ancienne du pays. Son clocher porte eneffet la date de 1111. Elle est placée sous l'invoca-tion de saint Envel.

Envel, né en Grande-Bretagne, vers le sixièmesiècle, était abbé. Il avait un frère, abbé comme lui,et une soeur, nommée Juna, qui était, elle aussidans les ordres. Obligés de fuir les Saxons, ilss'expatrièrent et vinrent en Armorique.

Après leur débarquement sur la côte, ils marchè-rent longtemps et s'arrêtèrent finalement à l'orée dela forêt de Coat an Noz (le bois de la nuit). Leséjour leur parut agréable. Ils résolurent de s'y fixer.Ils bâtirent trois ermitages peu éloignés l'un etl'autre. L'ermitage de saint Envel était en Locquen-vel, précisément dans le lieu où se trouve l'église ;celui de son frère, à Belle-Isle, à l'endroit où s'élèvela chapelle du Bois; celui de Juna se trouvait enPlounévez-Moëdec. La rivière le Guic, affluent duGuer, qui forme en son estuaire le port de Lannion,séparait Juna de ses deux frères.

Envel se fit agriculteur etmême éleveur. Et c'est luique l'on invoque maintenantpour protéger les blés contreles corbeaux, et les bestiauxcontre la maladie et lesloups.

Sur l'un des vitraux de l'égli-se, Envel apparaît un licol àla main, puis, un peu plusloin, on aperçoit un loup quiachève de dévorer une ju-

ment. Envel s'adressant au loup l'apostrophe en cestermes :

Sur un autre vitrail, Envel enlace la tête du loup deson licol, et force celui-ci à le suivre et à lui tenirlieu, pour labourer son champ, de la jument qu'il aperdue. Et dans un quatrième tableau, on voit leloup attaché à une charrue et conduit par le saint,qui tient un fouet levé et prêt à frapper.

Non loin de l'église, la rivière le Guic coule sur unamoncellement de rochers. Bien que les eaux aientune apparence torrentueuse, on ne les entend pas.En voici la raison :Juna, très souvent, venait rendre visite à son frère,mais, par esprit de sacrifice, tous deux avaient faitvoeu de ne se voir et parler qu'en demeurantchacun sur une rive différente. Un jour, la rivièreavait été grossie par la pluie. Ses eaux grondaientavec un bruit si assourdissant que, bien en vain,Envel et Juna essayaient de s'entendre. Comme ilsn'y parvenaient pas, Envel ordonna au torrent dese taire et, depuis, il n'a jamais osé élever la voix.

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Mon savon

Les savons du commerce contiennent des additifsqui irritent la peau et laissent souvent une impres-sion de « peau qui tire ».

Même les savons présentés comme étant de quali-té, naturel, et même certain savons dit « de Mar-seille » peuvent contenir ces substances.

Voici donc une recette toute simple de Savon deCastille (saponification à froid).

Ingrédients :

- 500g huile d’olive 1ère pression à froid- 170g d’eau- 65g de soude caustique que l’on peut trouver enmagasin bio- 1 grand moule ou plusieurs moules à gâteauxavec de jolies formes- Des feuilles de laurier ou autre pour la déco

Recette :

1) Verser les cristaux de soude dans l’eau (atten-tion au dégagement de vapeur toxique) ; le mélan-ge va monter à 90 degrés. Laisser refroidir unevingtaine de minutes.

2) Verser sur l’huile d’olive tiédie et mixer jusqu’àce que le mélange soit crémeux.

3) Ajouter éventuellement des huiles essentielles(10 gouttes), de la cire d'abeille, argile ...

4) Verser dans le moule ou dans des petits mou-les. Vous pouvez décorer avec une feuille de lau-rier par exemple.

5) Attendre une semaine avant de démouler.

6) Attendre 4 semaines avant d’utiliser.

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Decouvertes a Saint-Glen (22)

Il y a quelques semaines, alors qu’il se promène àtravers champ, Michel Rochard, un habitant deSaint-Glen, découvre une hache à douille, très peuenfouie dans le sol, Présentant que sa découverten’est pas anodine, il contacte immédiatement lemaire de la commune, Jean-François Cordon.

rapporte l’édile.

Une judicieuse initiative, puisque sans le savoir,les deux hommes viennent de découvrir un excep-tionnel site archéologique.

La DRAC entreprend alors un sondage. Il permetde récupérer 154

en bronze ternaire. Datant des VIIe et VIesiècles avant notre ère, et en parfait état de conser-vation, elles étaient rangées dans un grand pot.

Selon une première hypothèse émise par laDRAC, il pourrait s’agir non pas d’outils, maisd’objets destinés à stocker et échanger des riches-ses. Ces haches ne sont pas terminées, elles sontbrut de coulée, non affûtées, ni utilisées.

Six autres vases, plusieurs fosses et trous de po-teaux ont été mis au jour.

, précise le Docteur en archéo-logie Gadea Cabanillas de la Torre, responsable del’opération.

L’état actuel des recherches ne permet pas détermi-ner si le lieu était une habitation, un endroit destockage ou un sanctuaire. C’est pourquoi d’autresfouilles seront organisées sur le site. D'ores et déjà,plusieurs échantillons sont partis au Royaume-Uni,pour obtenir la datation exacte des prélèvements.

Lors de ces fouilles, les archéologues ont aussi purécupérer des restes végétaux, des insectes et desenveloppes de graines restées piégées entre leshaches, au fond du vase. A ce jour, cela n’avaitjamais été découvert.

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Enchanting the void

Présentation par J.J. du double CD : (Chants pour la terre)

Un type occidental de chant dévotionnel incorporant son et silence, que l’on peut égalementappeler une sorte de chant – prière de guérisonde la terre.

La magie du son partagé s’additionne au pou-voir de guérison contenu dans le silence char-gé qui s’ensuit, pour créer une manièred’imaginer et d’énergiser à nouveau la terre.

C’est tout particulièrement depuis lesannées 60 – mais vraisemblablement déjàauparavant — que l’on trouve à l’intérieurde cette forme d’enchantement du vide,engendrées par divers individus inspi-rés, au sein de petits groupes et dansdes camps, les graines épanouiesd’une tradition orale renaissante. J’aile sentiment que la majeure partie de ceschants appartient « à cette terre » et qu’elle est« de ce temps » et qu’elle représente un complément occiden-tal, digne d’estime, aux formes orientales de chant dévotionnel commecelles de Kirtan ou de Bhakti. Et bien que complémentaires, ces chants n’en ont pas moins une saveurqui leur est propre. Ils ont également leur place ici : un rapprochement entre Est et Ouest par le sonet le chant.

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Que vous découvriez « l’Enchantement du vide »,ou que vous soyez déjà un « accro expérimenté »,ces CD, je pense, vous inspireront et vous égaye-ront non seulement pendant les mois sombres del’hiver, mais également à travers n’importe quelstade ou quel moment de votre vie. Pluie ou soleil,moral en baisse ou au beau fixe, ils semblent« reconnecter » et « élever l’esprit ». Un beau cadeauà offrir aux autres comme à soi – même !

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Ioan

Serge

Dominique

Den ar C’Hoat

Dianann

Eber

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Membre de la clairière le Souffle de l’Oursedans le Nord de la France, j’ai été muté profes-sionnellement à Nice (ma région d’origine).

Je suis actuellement le cursus d’ovate del’OBOD et je recherche des Obodies résidant enrégion PACA (Var, Alpes Maritimes, Bouchesdu Rhône ?, Alpes de Haute Provence ?) quisouhaiteraient célébrer les 8 fêtes saisonnières engroupe, voire éventuellement créer une clairière.

Bien évidemment, si une clairière existe déjà, jesouhaite m’y rattacher.

Je suis ouvert à toutes les suggestions et proposi-tions.

D’avance merci pour vos réponses.Bien à vous

Pour me contacter : [email protected]

Ou 06 30 97 25 18

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Ne pas oublier

O n o

Nous habitons Lille et avons le projet de nousinstaller dans le Cantal.

Nous nous sentons un peu isolé et souhaiterionsd'une part participer à des cérémonies, avecd'autres groupes,proche de chez nous (sur Lille etensuite dans notre nouvelle région d'adoption) etd'autres part pouvoir communiquer avec d'autresmembres.

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