mes envols
DESCRIPTION
Vers et peintureTRANSCRIPT
A MES LECTEURS
Envie de dire
Des choses insigni9iantes
Des fois même aberrantes…
Plaisir de décrire
-‐ Pour qui a le courage de lire -‐
Le cheminement d’une pensée
Son parcours zigzagué
Des fois même déraisonné…
Le tout avec la volupté
De la volubilité…
Merci mes amis d’accepter
D’être mes con9idents attitrés
Maria Alexandrescu Vianu
2
JEUX
Texte sibyllinEsprit lutin
Sourire câlin
Peur cabotineSolitude chagrineDouceur angevine
Mots anodinsPlaisirs bénins
Jeux enfantins…
Dessin Dan Scurtu
3
RÊVERIE
L’éclat d’un sourire qui illumine ton visage La sagesse renfermée dans un célèbre adageLa saveur exquise d’un mystérieux breuvage
Le vieux piano solitaireEt les accords imaginaires Le parfum du foin humide
Le souffle du vent dans la steppe arideLe susurre du ruisseau
Ou les vocalises des oiseaux La douceur d’une caresseEt l’oubli dans l’ivresse
La beauté éclatanteLa lumière fulgurante D’un horizon inconnu
Ont pour moi un goût de déjà vuMais encore jamais connu
Je rêve sans trêve...
Carl Vilhelm Holsoe
4
LES MOTS
Ses mots -‐vers et musique ensoleillés-‐
sont des joyaux de l’été,perles dans de l’or
enchâssées.
Dans l’air limpide ils ont un instant vibré
avant de se poser sur le beau laurier,
prêts à le gloriKier.
Alors je m’élance vers le laurier
je ramasse les mots viviKiés
j’en refais le précieux collier!
Mes mains brillent de l’éclat des perles
qui sur nous maintenant déferlent.
dessin Dan Scurtu
5
DÉPARTS
Tu es partiMon regard te suit
Jusqu’à la ligne de l’horizonOù tout s’effaceOù tout se mêle
Jour, nuit, présence, absence,Douleur et joieDésespoir et foi …
Tu es partiMon train part aussiLe dernier train
Jours sans lendemains …
Dessin Dan Scurtu
6
PLUIE
La pluie vient frapper à ma fenêtre de ses doigts effilés
humides et frais.
Elle effleure mon visagefriand de caresses
oh! tant de tendresse…
Les gouttes qui emperlent mes jouessont brûlantes et salées…
salées comme la meret amères …
comme la lassitudede la solitude.
Photo Gabriela Scurtu
7
PEINDRE
J’ai peint ton sourireAvec les couleurs de l’arc en ciel
J’ai peint ton regardAvec les couleurs de la mer
Bleu, vert, gris-‐fer…Je peindrai ma faiblesse
Avec les couleurs de la détresse …
Maria Alexandrescu Vianu
8
RÊVE D’AUTOMNE
Ciel bas et lourdPluie d’automne
Froide et monotone …
Atmosphère diluvienne Images baudelairiennes
Ciels brouillésPaysages mouillés …
Mon regard s’est alors tournéVers l’in9ini des cieux
-‐ Avec magni9icence re9lété Dans le gris-‐bleu-‐vert de tes yeux -‐Avec le fol espoir d’y trouver Tout l’éclat, toute la splendeur
D’un impossible possible bonheur…
Atkinson Grimshaw
9
DERRIÈRE UN REGARD
Tes yeux -‐ deux laguneset le monde vient de naitre dans leur profondeur et le monde vient de renaitre dans leur calme tiédeur,dans un balancement de vagues,brise mélancolieuse ou tempête ravageuse,danse envoûtante ou frénésie arrogante…
Un monde d’énigmes dont je n’ai pas la clef,trésors ensevelis dans l’abime de tes yeux baignés dans une douce lumière se dévoilant à chaque battement de paupières, regard teinté des couleurs de la mer, bleu -‐ vert -‐ gris fer…
Folle espérance bâtie sur l’inconsistanced’une rêverie incessante, telle une soif ardente,promesse fulgurante d’un bonheur qui me hante…visions entrevues dans un battement de paupières -‐rideaux sur deux fenêtres baignées dans la lumièrequi appelle et qui éloigne, qui aveugle et qui m’empoigne.
Photo Gabriela Scurtu
11
DE LA VIE AVEC IRONIE
La vie est belle comme une ritournellela vie est triste come un vieil artistela vie est brève comme un joli rêvela vie est dure comme une armatureet légère… puisque mensongère.
Conjuguons tous les verbes de la vie : avoir, être aimer … désirs inassouvis…
aimons la vie! aimons la rudesse de l’hiver autant que la joie de l’été
aimons avec démesure, sans sobriété aimons la vie!
avant qu’elle ne s’en aille sans préavis…
À quoi donc rime « tant qu’il y a de la vie il y a de l’espoir »?sinon à un empressé et brutal au revoir?
et comment se conjugue mentir?oh, non, cela pourrait tout anéantir
s’autoanéantir et la beauté de la vie terniroui, car la vie est belle … comme un sac-‐poubelle?
ou comme une représentation idéelle?
Maria Alexandrescu Vianu
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DU BONHEUR AVEC DÉTACHEMENT
Détresse, infortune, tristesseespérance, foi, con9iance
balancement, involontairement,sans répit … immortel récit
éternel jeu du destinglorieux ou anodindessus dessous dessous dessus
sans trêve, poignant rêve…
Dessus, ô, combien peut-‐on être indolentsdes moments précieux gaspillant
passant indifférents à la beauté du monde agités des passions qui s’élèvent par ondes…
dessous, se déclenche le déclicet l’on passe sa vie à l’alambicvers le ciel on dirige son regard
le regard est hagardet le ciel pour notre prière n’a pas d’égard.
« Il n’y a pas de bonheur sans avoir connu le malheur »
pourrait devenir « bonheur inconditionnel » intentionnel et rationnelfait du tout et de rien
un peu aérien, neuf ou ancien comme le susurre du ruisseauou les vocalises des oiseaux …cherchons donc le petit bonheur
avant de devenir d’ennuyeux raisonneurs!
Photo Maria Alexandrescu Vianu
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LE BRUIT DES VAGUES
La vie est un océan de bruits, permanent remousUn monde agité, tempétueux, sans dessus dessous…
Quoiqu’assourdis par le bruit de vagues Leur balancement insidieusement nous drague
Et l’abime nous appelle, profondeurs obsessionnelles.
Dessin Dan Scurtu
14
« Notre appartenance au monde des images est plus fort, plus constitutif de notre être que notre appartenance au monde des idées » (Gaston Bachelard)
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QUEL RAPPORT Y A-‐T-‐IL ENTRE LE PAPILLON ET LE DÉSIR?
Dans cette photo mon papillon se pose sur la 9leur d’un chardon.
Or cela contredit le vers de Lamartine dans lequel il s’agit précisément de cet adorable lépidoptère : « Il ressemble au désir, qui jamais ne se pose (…). »
Pour le désir, c’est vrai, jamais il ne cessera de se tourner vers de nouveaux objets, jamais il ne trouvera une satisfaction complète, donc lui, il ne se pose pas …
Photo Gabriela Scurtu
16
MES MOINEAUXAujourd’hui un rayon de soleil, demain une pluie froide, après demain et les jours suivants un brouillard à couper au coteau, de nouveau soleil et vent, températures douces … soleil, vent, brouillard, pluie et la ronde de deux saisons (automne et printemps mêlés) se succède en l’espace d’un seul mois, d’un seul endroit, nous étourdissant , nous laissant ébahis et incrédules. S e ra i t -‐ c e l ’ e f f e t du réchauffement climatique ou,
selon de nouvelles théories, celui de la mini glaciation qui menace l’Europe ? Va le savoir … Mais les choses semblent rentrer dans l’ordre normal, vu que tous les bulletins météo annoncent un refroidissement brusque, des chutes massives de neige, l’hiver, quoi … Moi, j’y suis habituée, mais « mes » moineaux résisteront-‐ils à cet assaut ? Il s’agit d’une petite collectivité d’une vingtaine d’individus criards, aux plumes ébouriffés et qui m’attendent chaque jour pour prendre leur repas, avant que la nuit ne tombe (et Dieu sait combien elle tombe vite en ces jours de décembre-‐janvier quand un brouillard laiteux voile toute perspective et vous empêche de voir à plus de dix mètres devant soi)! Sans doute devrai-‐je redoubler la ration pour qu’ils résistent aux rigueurs de la saison. Mais combien verront les arbres verdir de nouveau? Pourquoi j’ai écrit ces lignes ? je me le demande moi aussi… peut-‐être parce que le mauvais temps pèse lourd sur l’esprit et qu’on a envie de s’apitoyer un peu sur son sort, et sur celui d’autrui aussi ! (janvier 2014)
Dessin Dan Scurtu
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HIVERLes neiges d’antan (au moins dans le sens concret de cette expression) sont revenues! En me laissant emporter par le 9lot des mots, je pourrais même dire, comme dans la fameuse chanson : « tout est blanc de désespoir », mais, pour l’instant, ce blanc compact ne m’évoque pas le désespoir… (lui, Adamo, il attendait sa bien aimée qui ne venait pas, et alors ça s’explique…). Je pourrais tomber dans d’autres platitudes pour dire que ce blanc évoque la pureté, l’innocence … je trouve quelque part, dans une étude sur la stylistique des couleurs, que le blanc suggère les forces diurnes et la lumière solaire (pas la
moindre trace de soleil …), la beauté in9inie, la bonté, le triomphe du bien et que sais-‐je encore … D’autre part je me rappelle vaguement un policier de San-‐Antonio (auteur que je lisais le souf9lé coupé il y a une quinzaine d’années) et dont l’action se passe au Groenland, où Sana dépeint d’une manière assez suggestive la désolation de l’immensité immobile et glacée. Ici, nous sommes à mi-‐chemin entre les deux extrêmes : ni désolation ou désespoir (au moins pour l’instant!) ni bonté in9inie … Je me rappelle aussi l’hiver de 2012 (un des plus rigoureux que j’aie vécus) et qui s’est installé le 26 janvier pour s’étaler sur toute l’étendue de février avec des températures polaires (-‐25 dans ma ville a représenté un véritable record), des tempêtes de neiges continues, la peur de sortir, de glisser, les narines qui collaient et la sensation que jamais plus on ne verra l’herbe poindre… Un mois, un seul mois qui a duré une éternité …Et voilà con9irmé le fait que les caprices du temps tiennent souvent lieu de toute autre conversation par ce qu’on peut commenter autour … (février 2014)
Dan Scurtu
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TOUJOURS LES MOINEAUX…
Le printemps a couvert jusqu’ici l’espace du mois de décembre, quelques jours en janvier et semblait s’être dé9initivement installé en février, après l’épisode des blanches neiges, venues nous rappeler à l’ordre. L’ordre météorologique, évidemment ! Quoi, on rêvait pâquerettes ! on avait des élans juvéniles ! on écoutait le gazouillis des oiseaux… C’est là que je voulais en venir : à mes moineaux… Vous savez (ceux qui le savez déjà) que j’ai pris la bonne habitude de nourrir quelques volatiles de cette espèce (décrits sommairement dans le texte précédent). Ont-‐ils
survécu aux deux semaines de rigueur hibernale ? ce sont les mêmes qui attendent ce qu’ils considèrent déjà comme un droit acquis? Comment le savoir … Si j’écris maintenant ces quelques lignes, ce n’est pas seulement pour changer un peu d’activité et d’idées, mais aussi pour m’inciter à sortir (après quatre jours pendant lesquels j’ai été contrainte de garder la chambre…), malgré le temps qui s’érige de nouveau en ennemi : pluie 9ine, un peu de vent, grisaille… bref, morosité …. Oui, quatre jours pendant lesquels mes moineaux se sont débrouillés seuls, alors, vite, dehors ! Et pour vous montrer que je les ai bien nourris jusqu’à ce jour, voilà la dernière photo : on dirait des pigeons, mais détrompez-‐vous, ce ne sont que mes moineaux! (février 2014)
Photo Gabriela Scurtu
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LE TOURBILLON
L’épais manteau blanc qui couvrait terre, arbres, maisons, voitures et âmes n’est aujourd’hui qu’un vague souvenir… D’abord pure et éclatante, la neige s’est vite transformée en amas pétrifiés d’un gris sale virant au noir, pour devenir ces jours flaques en train de sécher sous les rayons guillerets d’un soleil prématurément printanier … Et toutes nos angoisses sur le plus rude hiver des dernières 50 années se sont dissipées comme des fumées emportées par le vent… Car rien n’est définitif, immuable, permanent, les changements nous entrainent dans leur mouvement irrésistible. Ébahis, nous recommençons le jeu, les saisons reprennent leur ronde, la terre continue de tourner, tout en changeant son axe de rotation… Et pauvres de nous, nous traversons le temps en suivant notre tourbillon. (mars 2014)
Maria Alexandrescu Vianu
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FULGURANCES
Chers amis, je vous pose une question (rhétorique !) à partir de ces vers de Sully Prudhomme : « Ici-‐bas tous les lilas meurent / Tous les chants des oiseaux sont courts / Je rêve aux étés qui demeurent Toujours. » Eh bien, rêvons-‐nous réellement à des étés éternels (au sens propre du terme)? Un soleil qui brille jour après jour, sans discontinuité, un ciel d’un bleu éclatant, une chaleur torride le jour, apaisée la nuit, mais chaleur perpétuelle, une nature en permanence épanouie exhalant jour et nuit ses parfums envoûtants? Sans le soleil déclinant de l’automne et sa beauté de miel, sans la blanche couverture d’une neige qui puri9ie l’univers, sans l’attente de la régénération qu’apporte le printemps?Mais au sens 9iguré? Une beauté, un bonheur, une béatitude que rien ne menace? une ligne ininterrompue … Voit-‐on alors la beauté? ressent-‐on le bonheur? ne s’émoussent-‐ils pas au point de ne plus être perçus? C’est ma plaidoirie pour les points fulgurants qui illuminent notre univers et réveillent nos sens, maintenant notre esprit à l’affût.
Maria Alexandrescu Vianu
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A LA VEILLE DES FÊTES PASCALES …
… l’âme déchirée entre la joie de l’attente, la lumière qui devrait descendre sur nous en ces jours dits saints et une petite tristesse, inavouée, qu’on éprouve lorsqu’on regarde l’agitation de dehors, la mort de l’esprit, la perte des illusions… Alors mon regard se tourne de l’intérieur vers l’extérieur, en refaisant encore et encore ce va-et-vient, ce balancement indécis… et la réponse ne vient toujours pas… Voilà donc cette image : apparemment une fleur, oui, c’est le printemps, la saison du renouveau, de l’espoir, de la grâce et de la fraicheur. Mais c’est aussi un soleil, avec son noyau resplendissant de miel ambré où s’est accumulé tout le nectar des fleurs de la Terre… et des ailes blanches tout autour, ailes des anges qui veillent sur nous (?), prêtes à emporter ce soleil dans leur vol à travers les sphères… Mais c’est peut-être aussi notre âme, foyer de nos joies, comme de nos peines, avec ses vibrations lumineuses, en fait notre éternité, ici et maintenant. Et c’est sans doute la seule certitude qui devrait nous suffire pour continuer à vivre, à espérer et à aimer. (avril 2014)
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SUR LE DIALOGUE DES ARTS
Pour Proust, et c’est une évidence, la musique touche au sublime. On remarque d’intéressantes correspondances, jusqu’à leur confusion, entre la musique et la peinture, tout au long des descriptions des écoutes successives de la sonate de Vinteuil (une œuvre musicale 9ictive pour violon et piano), thème central dans Un Amour de Swann : « … il avait devant lui cette chose qui n’est plus de la musique pure, qui est du dessin, de l’architecture, de la pensée, et qui permet de se rappeler la musique. » L’apparition de « la petite phrase » au milieu de la sonate est comparée dans le passage qui suit à la porte entrouverte des tableaux du peintre hollandais Pieter de Hooch, qui montrent des intérieurs hollandais sombres, différentes pièces en en9ilade et, au fond, une ouverture plus lumineuse. Voilà donc la description d’une écoute où la petite phrase de la sonate prend corps, se détachant, aérienne, subtile, porteuse de promesses pour un univers éternel : « Il [le pianiste] commençait par la tenue des trémolos de violon que pendant quelques mesures on entend seuls, occupant tout le premier plan, puis tout d’un coup ils semblaient s’écarter et comme dans ces tableaux de Pieter de Hooch, qu’approfondit le cadre étroit d’une porte entre’ouverte, tout au loin, d’une couleur autre, dans le velouté d’une lumière interposée, la petite phrase apparaissait, dansante, pastorale, intercalée, épisodique, appartenant à un autre monde. »
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LES CHÂTEAUX DE NOTRE IMAGINATION
« Quel esprit ne bat la campagne? / Qui ne fait châteaux en Espagne? », se demandait, avec tant de justesse, un esprit éclairé et plein de délicatesse, Jean de La Fontaine.
Nous bâtissons tous, à un moment de la vie ou tout au long de celle-‐ci, des châteaux, en Espagne ou ailleurs…, nous vivons avec une illusion qui nous donne la force de poursuivre, malgré tout, malgré l’évidence, malgré les adversités… Ce qui a dû motiver ce proverbe, précise une source Internet, c’est la rareté des châteaux en Espagne avant le XIe siècle. Les Grecs disaient dans le même sens : « Bâtir des châteaux en l’air », ce qui était la traduction de leur verbe aérobatéin, qui signi9ie « voyager en l’air ».« Lorsque que je pars pour la campagne, / Je fais toujours de grands projets. / Poètes sont assez sujets, / A bâtir châteaux en Espagne. / Et
bâtissent à peu de frais », nous assure Jean Antoine Du Cerceau. Il suggère donc que les poètes vivent dans un imaginaire d’où les réalités immédiates sont bannies ; esprits aériens, ils ont, comme on le dit communément, la tête en l’air et seraient plus enclins que les esprits terre à terre, à se laisser emporter par les illusions … On ne saurait le contredire ! sans pour autant nier que chacun de nous, nous avons besoin des béquilles du rêve, un rêve les yeux ouverts … Mais ces béquilles peuvent devenir notre ennemi, si l’on s’y appuie trop : « Les châteaux en Espagne qui ne coûtent rien à construire sont ruineux à démolir. » (François Mauriac). D’où, une nouvelle discussion pourrait s’ensuivre, sur l’importance de la juste mesure dans tous nos agissements.
Guillaume Victor van der Hecht.
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« SOIS LE BIENVENU, ROUGE AUTOMNE » (THÉODORE DE BANVILLE)Pour certains, l’automne apporte tout un cortège d’épouvantes : bientôt les fantômes du froid, de l’obscurité, de la déprime (« Les sanglots longs …» et tout le reste …!). De la riche chromatique automnale, on ne retient souvent que le gris, associé avec le mauvais temps, « le ciel bas et lourd », les brumes épaisses, la mélancolie, la tristesse, symbolistique qui a été abondamment exploitée en littérature : « Cri-‐cri-‐cri, automne gris », chante, tristement, la cigale de Topârceanu…Mais regardez l’image : les feuilles sont encore rouge-‐jaune (même la terre semble acquérir, par coquetterie, une jolie nuance bleuâtre) et le soleil est doux ! Tant qu’il y a cette magique lumière de miel et ce tapis multicolore, le message à transmettre est empreint d’optimisme : ne pensons pas aux gris fantomatiques qui nous entoureront, car nous les sentirons en double -‐en les anticipant et lorsqu’ils seront là-‐ ! Ils hantent notre esprit, viennent et partent, pour revenir encore et encore … Les chasser par la force d’une image, d’une musique mélancolique et berçante (c’est justement la saison où les artistes deviennent le plus sensibles…) est à notre portée! Et c’est de là, ainsi que de l’amour, de l’amitié, de la bonne entente qu’on peut essayer de tirer assez de lumière pour chasser les fantômes qui peuplent notre esprit. (octobre 2014)
Photo Maria Alexandrescu Vianu
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À LA VEILLE DE NOËLMon dernier texte est écrit à la veille de cette fête qui doit être un moment d’allégresse, de grand pardon, d’amour fraternel. Pour les croyants, Noël est avant toutes choses (sapin, crèche, cadeaux), la fête de la naissance de Jésus. Pour les non croyants, c’est une fête traditionnelle, une célébration de la vie, de l’innocence, de l’espoir. On ne peut pas nier que la signi9ication religieuse de Noël a tendance à se perdre de nos jours (les sondages l’attestent!), certains envisagent même cette période de l’année comme une corvée, et c’est presque normal, étant donné l’agitation, la course aux cadeaux, les festins … et à force de Père Noël et de publicités en tout genre. Quoi qu’il en soit, Noël est et doit rester une vraie fête en nos coeurs.
Que signi9ient les mots désignant « Noël » dans diverses langues? En latin, cette fête s’appelle DIES NATALIS DOMINI, c'est-‐à-‐dire « Jour de la naissance du Seigneur ». En français, Noël vient de cet étymon latin, NATALIS (tout comme l’italien Natale, l’espagnol Navidad, le portugais Natal, le catalan et l’occitan Nadal).
En anglais, Christmas est un mot qui permet de faire rapidement le lien avec Jésus Christ. En allemand, Weihnachten renvoie à Nacht (« nuit »), la nuit du 24 décembre. Dans ma langue, le roumain, Noël se dit Crăciun, mot avec une étymologie contestée, mais renvoyant probablement au latin CREATIO.Joyeux Noël! Crăciun Fericit!Un aveu, à la 9in de ce petit volume, que j’ai écrit avec mon cœur, pour moi-‐même en première instance et ensuite pour mes lecteurs virtuels : tous les petits textes datent des quatorze derniers mois ; certains textes, liés à des moments précis, sont même datés. D’autres le sont par les événements qui ont surgi dernièrement dans ma vie, c’est-‐à-‐dire la découverte d’une grave maladie qui a in9lué sur mon état d’âme et sur la façon et surtout la besoin de m’exprimer. Comme une expiation, une catharsis, un appel vers la lumière... Je tiens à remercier ma bonne amie Maria Alexandrescu Vianu, qui a eu l’idée de rendre ce petit volume public et s’en est chargée, avec passion et compétence, de la rédaction et de la mise en page des textes et des illustrations.Je remercie également mes lecteurs potentiels pour l’œil indulgent qu’ils jetteront sur ma première tentative de m’évader dans la 9iction. (décembre 2014)
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Gabriela Scurtu, auteur de nombreuses études publiées dans des revues nationales et inter-‐nationales, a été Professeur à l’Université de Craiova, Département des langues romanes. Les textes publiés dans cet album nous dévoilent sa sensibilité, la face cachée d’une per-‐sonne apparemment très austère, son ouverture pour tout ce qui est beau, nature et art. Me liant d’une amitié inaltérable avec elle, j’ai considéré qu’un tel livre mérite d’avoir un pu-‐blic plus large!
Maria Alexandrescu Vianu