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ASTRONotesNuméro 24 Octobre 2012
Un hérospourl'éternitéLa dernière baladedes navettes
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A L A U N ELa dernière balade des navettes
A C T U A L I T ELes newsL'espace au jour le jour
E V E N E M E N TUn héros pour l'éternité
D O S S I E RDu recrutement à l'entraînementCentres d'entraînement et de contrôleLe Corps des Astronautes EuropéensLes astronautes en missionLa foire aux questions
A G E N D AOu découvrir l'espace
SOMMAIRE
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ASTRONotes 24 (Octobre 2012)L'AstroNotes est une revue trimestrielle quisort le 01/01, 01/04, 01/07 et 01/10 encomplément d'informations au siteDestination Orbite. Elle est téléchargeableau format PDF.Destination Orbite, le site de l’explorationde l’espace. Vous pouvez le visiter àl'adressewww.destinationorbite.netRetrouvez égalementDestination Orbite surwww.facebook.com/pages/DestinationOrbite/
RédactionPhilippe VOLVERT
CouvertureAstronaute, un métier à part – PhotosNasa
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L A D E R N I E R E B A L A D E D E SN AV E T T E S
Trente ans après avoir rendu de bons et loyaux services, les navettes ont rejoint définitivementleur résidence où elles couleront de jours paisibles. Le transfert des navettes vers leur muséerespectif met un point final à l'une des plus grandes aventures technologiques.
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17/04/2012Après des mois de préparation, juchée sur ledos d'un Boeing 747, la navette Discoverydécolle de la piste du Kennedy Space Center Photo Nasa
17/04/2012Discovery arrive à l'aéroport Dulles àWashington non sans avoir procédé à un tourd'honneur dans le ciel de la capitale PhotoNasa
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ATLANTISLa navette Atlantis restera au Kennedy SpaceCenter où un musée sur le programme de lanavette devrait être construit et inauguré en2013 Photo Nasa/PGAV Destinations forDelaware North Parks & Resorts
DISCOVERYLa navette Discovery est installée auSmithsonian's National Air and Space Museumprès de Washington en lieu et place de lanavette Enterprise. Elle est en place depuis le19 avril 2012 Photo Richard Rhee
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19/04/2012Discovery arrive au Smithsonian's National Airand Space Museum pour prendre la placed'Enterprise Photo Nasa27/04/2012Après avoir été installée sur le dos du 747 quiavait amené Discovery, Enterprise quitteWashington pour NewYork qu'elle survolera Photos NasaEnterprise au Intrepid Sea, Air & Space Museumaprès avoir fait le voyage de l'aéroport JFK versle musée par barge sur l'Hudson Photo Nasa
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19/09/2012Endeavour quitte le Kennedy Space Center en routepour une escale à Ellington Field et El Paso au Texas Photo Nasa
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20/09/2012Après les deux escales au Texas, le 747 repart pour labase d'Edwards pour une dernière escale technique Photo Nasa
19/09/2012Endeavour effectue un survol de SanFrancisco avant de se poser au Los Angeles International Airport. Elleprendra ensuite la route pour rejoindre sa destination finale, le California Science Center Photo Nasa
E T L E S G A G N A N T S S O N T
Le 3 août dernier, la Nasa annonçait avoir trouvé un nouvel accord avectrois compagnies chargées de concevoir et développer la prochaine génération de vaisseaux habités américains destinés à transporter un équipagesur orbite basse d’ici les 5 prochaines années pour des missions gouvernementales et commerciales.Le Space Act Agreements signé dans le cadre du Commercial Crew Integrated Capability comprend une période qui s’étend jusqu’à mai 2014 durant laquelle les partenaires de la Nasa amélioreront la conception desystèmes intégrées et réaliseront des essais de matériel. Il comprend également une étape optionnelle avec comme point d’orgue un vol de démonstration habité.Sierra Nevada s’est vu attribuer une enveloppe de 212,5 millions de dollarspour continuer le développement de son vaisseau Dream Chaser qui devrait être lancé par une fusée Atlas V.La côte part pour SpaceX s’élève à 440 millions de dollars. La compagnies’en servira pour adapter son lanceur Falcon 9 et son cargo Dragon pourles rendre aptes aux vols habités.Quant à Boeing, il reçoit 460 millions de dollars pour poursuivre la miseau point de son vaisseau CTS100. Ce dernier devrait, lui aussi, bénéficierdu lanceur Atlas V de la United Launch Alliance.
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L E S B R E V E SUne lune de plus pour PlutonLe télescope spatial Hubble vient de dénicher une nouvelle lune autour de Pluton,portant à 5 le nombre de satellites naturels orbitant autour de la planète naine.On apprend dans le communiqué que lalune, baptisée pour l’heure P5, est deforme irrégulière et mesure de 10 à 25km de diamètre. Elle décrit une orbitecirculaire autour de Pluton à 95 000 kmde distance.Morpheus s'écraseUn prototype d’atterrisseur lunaire s’estécrasé au Kennedy Space Center lorsd’un vol libre le 09 août dernier avantd’exploser. L’engin, propulsé par un mélange d’oxygène et de méthane liquide,aurait rencontré un problème informatiqueempêchant sa stabilisation. Le programme n’est pas remis en cause etd’autres engins devraient voir le jour dansun proche avenir selon la Nasa.Dragon opérationnelSpaceX a terminé toutes les étapes dedéveloppement et de démonstration deson vaisseau Dragon en partenariat avecla Nasa, autorisant du même coup la société privée à commencer la livraison defret régulier à bord de la station spatialeinternationale. La première des 12 missions inscrites au manifeste d’ici 2015 devrait avoir lieu en octobre prochain.La Pologne membre de l'ESALe 13 juillet dernier, les états membres del’Agence Spatiale Européenne ont approuvé à l’unanimité l’accession de la Pologne à la Convention de l’ESA. Dansles prochaines semaines, elle doit ratifierles différents traités de l’ESA afin d’en devenir le 20ème état membre. Depuis2007, elle avait le statut d’état coopérant,première étape ouvrant la voie à uneadhésion.La banquise au plus basLes données recueillies par le satellitejaponais GCOMW1 révèlent que lasuperficie de la banquise arctique auraitatteint son minimum historique le 24 aoûtdernier. Au cours des 5 dernières années, elle est passée de 4,25 millions dekm² à 4,21 millions de km². Cette année, la progression de la fonte était enavance de deux semaines par rapport à2007.
LES NEWS
Photo Sierra Nevada Corporation
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S AV I E Z V O U S Q U ELa première retransmission en direct d’une émission américaine sur unetélévision européenne remonte à juillet 1962 ? C’est le satellite Telstar 1,lancé récemment, qui a réalisé cette grande première.
L ' E T U D E D E V E S TA A C H E V E ELe 5 septembre dernier sonde américaine Dawn achevait sa prospection de l’astéroïde Vesta, l’un desvestiges du système solaire circulant entre les orbitesde Mars et Jupiter. Après son arrivée dans le champd’attraction de Vesta le 15 juillet 2011, la sonde acommencé à se positionner pour rejoindre une orbiteà 2 750 km d’altitude. C’est à ce moment là qu’a réellement débuté l’étude de l’astéroïde avec des changements de paliers permettant de descendre jusqu’à 180km de la surface. Au cours de sa mission, elle a procédé notamment à une cartographie géologique et topographique complète et détaillée de Vesta. Lesdonnées fournies vont permettre de mieux appréhender la formation du système solaire il y a 4,6 milliardsd’années.Découvert le 29 mars 1807 par Heinrich Olbers, Vestaest un bloc rocheux de 530 km de diamètre environ.Au pôle sud se trouve un gigantesque cratère de 500km de long pour 19 km de profondeur baptisé Rheasilvia. En son centre, il présente un pic central de 18km de haut. Ce dernier recouvre un autre plus ancien,nommé Veneneia de 400 km de diamètre et serait âgéde 2 milliards d’années. La force des impacts qui les acréés est telle qu’une partie du matériau constituantVesta a été projetée dans le système solaire. Certainsmétéorites découverts sur Terre ont Vesta pour originecomme le confirme la comparaison entre l’analyse deséchantillons en laboratoire et les données recueilliespar la sonde sur la composition de l’astéroïde.
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Photo Nasa
P R E M I E R V O L S O Y U Z 2 . 1 V R E TA R D EProgrammé pour octobre, le vol inaugural de la nouvelle fusée Soyuz sera retardé de quelques mois aprèsla découverte d’un bug informatique au cours d’un testsur le banc d’essai de Peresvet. Un exemplaire du premier étage équipé d’un moteur NK33, hérité du programme lunaire N1 des années 60, et d’un moteurvernier RD0110R devait être mis à feu. Au bout de 8secondes, des capteurs ont mesuré une survitesse dela turbopompe du RD0110R. Survitesse qui a engendré un arrêt d’urgence provoquant un coup de bélierqui a déformé la tuyauterie. Une enquête a permis dedéterminer qu’un bug informatique était à l’origine duproblème. Un second test est annoncé pour févrierprochain et devra être déterminant pour fixer la datedu premier vol. En attendant, les préparatifs se poursuivent avec l’arrivée du premier lanceur au cosmodrome de Plesetsk. Il a été érigé sur le pas de tirnuméro 43/4 pour des essais de compatibilité avec lesinstallations de lancement.La fusée Soyuz 2.1V possède un premier étage entièrement repensé avec la disparition des habituels propulseurs latéraux coniques. Elle est classée dans lacatégorie des lanceurs légers et aura une capacité 3tonnes sur orbite basse.Photo NITS RKP
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Q U A R A N T E A N S D ' O B S E RVAT I O N D E L A T E R R ELa Nasa et l'Interior Department viennent de fêter le quarantième anniversaire du lancement du satellite ERTS1, rebaptisé plus tard Landsat 1. C’était le 23 juillet 1972 à Vandenberg en Californie. Une fusée Delta plaçaitsur orbite le premier satellite dédié à l’observation de la Terre. D’une durée optimale de 12 mois, il a fonctionné pendant 6 ans. Six ans durant lesquels, il a transmis 300 000 images de notre planète qui ont eu un intérêtdans des domaines aussi riches que variés comme l’agriculture, foresterie et gestion des ressources, l’utilisationdes terres et la cartographie, la géologie, gestion des ressources aquatiques ou encore l’environnement.L’importance du programme Landsat est tel qu’en 1992, le Congrès lui reconnait de la valeur dans le Land Remote Sensing Policy Act, assurant la continuité de la collecte des données pour un coût aussi bas que possiblepour les utilisateurs. Aujourd’hui seul Landsat 7 est encore en service mais ne devrait plus rester seul trèslongtemps. Son successeur est en phase finale de préparation et son lancement est programmé pour 2013 àbord d’une fusée Atlas.
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S O N D E R L E S P R O F O N D E U R S D E M A R SAlors que le rover Curiosity commence à explorer lecratère de Gale, la Nasa propose un nouveau projetd’exploration martienne dans le cadre du programmeDiscovery. Il s’agit de l’atterrisseur Insight (InteriorExploration using Seismic Investigations, Geodesy andHeat Transport). Il aura une architecture proche decelle de la sonde Phoenix qui s’était posée en douceursur la planète Mars en 2008. Cette mission est le fruitd’une collaboration avec la France et l’Allemagne quiparticipent au développement des instruments embarqués. Il s’agit de SEIS ( Seismic Experiment for Interior Structure), RISE (Rotation and Interior StructureExperiment) et de HP3 (Heat Flow and Physical Properties Package).Insight cherchera à comprendre la formation et l’évolution des planètes telluriques en investiguant lastructure et les processus internes de Mars. La sondeétudiera également la dynamique de l’activité tectonique de la planète et les impacts météoritiques.Le lancement est programmé pour mars 2016 avec unatterrissage 6 mois plus tard. La mission devrait durerau minimum 2 ans.Photo NASA/JPL
Photo Nasa/USGS
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P R E S E N TAT I O N O F F I C I E L L E D ' O R I O NLa Nasa a profité du 50ème anniversaire du KennedySpace Center pour présenter officiellement le successeur de la navette. On le connaissait déjà puisqu’ils’agit du MPCV Orion. Mais c’était la première fois quel’on ne voyait pas une maquette mais un engin réel etfonctionnel.Le vaisseau est arrivé au KSC le 29 juin dernier pourrejoindre le bâtiment Operations and Checkout Buildingoù il sera finalisé en vue de son lancement programmépour 2014. Il prendra la route pour l’espace ausommet d’une fusée Delta IV Heavy qui s’élancera dupas de tir 37B de Cap Canaveral. La mission EFT1(Exploration Flight Test 1) ne sera pas habitée. Le lanceur propulsera l’engin sur une orbite dont l’apogée sera de 6 000 km. Après avoir bouclé ses deux orbites,le vaisseau entamera sa rentrée atmosphérique la plusrapide depuis l’ère Apollo. L’engin foncera à une vitesse de 40 000 km/h. Le but de la manœuvre est desimuler un retour d’une mission lunaire ou martienne.Il faudra attendre 2019 et le troisième vol d’Orion pourqu’un équipage prenne place à bord. Il peut embarquer jusqu’à 6 passagers pour un vol de 3 semaines.
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S A L LY R I D E N ' E S T P L U SLa première femme astronaute à s’envoler à bord d’unvaisseau américain s’en est allée, quelques jours avantNeil Armstrong. Elle avait 61 ans.Sally Ride est née 26 mai 1951 à Los Angeles. Elles’inscrit à l’Université de Stanford où elle est diplôméeen physique. Matière qu’elle approfondira toujours àStanford en suivant une maîtrise puis un doctorat touten menant des recherches en astrophysique.Alors qu’elle n’a que 27 ans, elle postule à la Nasa pourdevenir astronaute. Elle est sélectionnée parmi 8 900candidats. En 1983, elle fait partie de l’équipage STS7et passe une semaine à bord de la navette Challenger.Elle retourne une nouvelle fois dans l’espace l’annéesuivante. Alors qu’elle s’entraîne pour une troisièmemission, la navette Challenger explose. Après avoir étémembre de la commission d’enquête chargée d’éluciderles causes de l’accident, elle quitte la Nasa pour retourner à Stanford où elle occupe un poste au Centre pourla sécurité internationale et le contrôle des armes. Elleretourne également à ses premiers amours, l’astrophysique. En 1989, elle est engagée comme enseignanteen physique à l’Université de Californie avant d’ouvrir leSally Ride Science en 2001 qui a pour objectif d'encourager les enfants à étudier la science en la rendantamusante et intéressante. Entretemps, elle se met àl’écriture et publie 5 ouvrages de vulgarisation scientifique pour les enfants.Sally Ride était très engagée puisqu’elle était membrede plusieurs commissions scientifiques nationales et siégeait au conseil d'administration d’Aerospace Corporation et de la California Institute of Technology. Photo Nasa
Photo Nasa/Gianni Woods
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J U I L L E T 2 0 1 201/07: Après 6 mois passés à bord de la stationspatiale internationale, le cosmonaute Oleg Kononenkoet les astronautes Don Pettit et Andre Kuipers ont atterri dans la steppe du Kazakhstan à bord de leur vaisseau Soyuz TMA03M ce dimanche à 08 heures 14 TU.L'équipage 32 composé de Gennady Padalka, Sergei Revin et Joe Acaba seront rejoints le 17 juillet prochainpar Sunita Williams, Aki Hoshide et Youri Malenchenko.05/07: Lancement réussi de la 207ème Ariane. La fusée européenne, modèle Ariane 5ECA, a placé sur orbite le satellite américain de télécommunicationsEchostar XVII (6,1 tonnes) pour le compte de l’opérateur du même nom ainsi que le satellite européen demétéorologie MSG 3 (2,1 tonnes). Tous deux ont rejoint leur orbite de travail dans les jours suivants.
09/07: Une fusée russe Proton M/Briz M place sur orbite le satellite de télécommunications SES 5 (6tonnes) pour le compte de l’opérateur luxembourgeoisSES. Initialement prévu pour le 18 juin, le lancementavait été reporté à une date ultérieure afin de procéder à des vérifications complémentaires sur le lanceur. (Photo cidessus)09/07: Arianespace signe un nouveau contrat. Celuiciporte sur le lancement du satellite Taranis (200 kg) dé
veloppé par l’agence spatiale française CNES à partird’une plateforme Proteus. Après son lancement fin2015 ou début 2016 par une fusée Soyuz ou VEGA, ildevrait travailler pendant 2 à 3 ans sur une orbitehéliosynchrone à 700 km d’altitude d’où il étudiera lamagnétosphère, l’ionosphère et de l’atmosphère terrestre.10/07: Arianespace vient de se voir confier la mise surorbite d’un nouveau satellite de télécommunicationspar l’opérateur Eutelsat en présence de la Ministrefrançaise de l’enseignement supérieur et de la recherche. Le satellite, qui sera désigné ultérieurement,fait partie des 6 satellites que l’opérateur compte placer sur orbite d’ici fin 2014.15/07: Le cosmonaute russe Youri Malenchenko et lesastronautes américain Sunita Williams et japonais Akihito Hoshide ont décollé du cosmodrome de Baïkonourà bord du vaisseau Soyuz TMA05M ce dimanche à 02heures 40 TU. Ils vont rejoindre le commandant Gennady Padalka et les ingénieurs de vol Joe Acaba etSergei Revin, membres de l'équipage Expedition 32.16/07: La Nasa annonce avoir sélectionné la fuséeDelta 2 pour le lancement de trois de ses futures missions. Il s’agit d’OCO 2 (Orbiting Carbon Observatory)qui partira en juillet 2014, SMAP (Soil Moisture ActivePassive Satellite) qui partira en octobre 2014 et JPSS1 (Joint Polar Satellite System 1) qui devrait prendrela route de l’espace en novembre 2016. Tous trois décolleront de la base de Vandenberg. Le lancement dutrio et tout le support nécessaire à cette opération sechiffre à 412 millions de dollars. United LaunchAlliance n’est pas la seule à avoir été choisie pour unemission de la Nasa. SpaceX est également sélectionné. La fusée Falcon 9 placera sur orbite le satellite Jason 3 depuis Vandenberg en décembre 2014. Onparle d’une opération chiffrée à 82 millions de dollars.18/07: 18/07 : Sixième séance de reboost pour l’ATV3 en vue de l’amarrage avec le cargo de ravitaillementjaponais HTV dans les prochains jours. Le changement de la vitesse de l’ISS est de 2,8 m/s, ce qui apermis de rehausser l’orbite de 5 km.21/07: C’est sous un plafond nuageux très bas qu’unefusée HIIB décolle du centre spatial de Tanegashimaau Japon. Elle est chargée de placer sur orbite le troisième cargo de ravitaillement HTV à destination de lastation spatiale internationale qu'il atteindra dans 6jours. En plus du matériel de logistique, l'engintransporte 5 CubeSat qui seront déployés par l'astro
L'ESPACE AU JOUR LE JOUR
Photo Khrunichev
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naute japonais Akihiko Hoshide avant le désamarragedu cargo. Il s’agit de Raiko (2 kg – Japon) We Wish(1 kg – Japon) FITSat 1 (2 kg – Japon) F 1 (1 kg –Vietnam) et de TechEdSat (1 kg – EtatsUnis/Suède).22 /07: Une fusée Soyuz FG équipée d’un étage réallumable Fregat a placé sur orbite 5 satellites après sonlancement depuis le pas de tir 31 du cosmodrome deBaïkonour. Ils circulent sur une orbite héliosynchroneculminant à 520 km d’altitude. La charge utile principale est constituée du tandem Kanopus V1 et BKA.Ces satellites de 473 kg chacun auront à assurer unemission d’observation de la Terre pendant au moins 5ans. Le premier est utilisé pour le compte de l’agencespatiale russe Roskosmos tandis que le second est lapropriété de l’Académie des Sciences de Biélorussie.La charge utile secondaire est constituée de Zond PP(156 kg), satellite russe dédié à la télédétection,d’exactView 1 (100 kg), satellite canadien de communications et de TET 1 (120 kg), satellite allemand dédiéà la recherche technologique. (Photo cidessus)22/07: Le cargo de ravitaillement Progress M15M s’estdésamarré de la station spatiale internationale en vued’un test d’amarrage avec une antenne nouvelle génération, baptisée KURS NA. Il s’éloigne de 400 km ducomplexe orbital avant de réenclencher toute la procé
dure d’approche et d’amarrage en utilisant cette antenne. A court terme, on parle d’ici fin 2013, cetteantenne remplacerait toutes les antennes nécessairespour un amarrage Progress ou Soyuz TMA.24/07: La sonde Cassini passe à 1 012 km de la surface de Titan. Une nouvelle occasion d’étudier cettelune de Saturne et plus particulièrement une région del’hémisphère nord connue pour la présence de plusieurs étendues de méthane liquide dont la PungaMare mais surtout le Kivu Lacus, là où s’est posé l’atterrisseur européen Huygens en janvier 2005. Lesimages collectées par la sonde Cassini ont une résolution de 2 km et permettront d’observer d’éventuelschangements géologiques.25/07: La neuvième fusée chinoise ChangZheng 3Cdécolle du pas de tir LC2 du centre spatial de Xichang. Quelques minutes plus tard, elle injectait surune orbite de transfert géostationnaire Tianlian 1Cdont les paramètres orbitaux sont 200 x 42 513 kmavec une inclinaison de 18,1°. Le satellite de 2 462kg est dédié au suivi et relai de données. Il fera lelien entre les stations au sol et les satellites chinoissur orbite ainsi que les vaisseaux habités sont la station spatiale Tiangong.
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Photo Roskosmos
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27/07: Au terme d'une course poursuite de 6 jours, lecargo de ravitaillement japonais HTV3 s'est parfaitement amarré à la station spatiale internationale. Uneopération menée avec brio par l'équipage Expedition32 qui a capturé l'engin à l'aide du bras robotisé del'ISS avant de le conduire à son port d'amarrage. En attendant, un autre vaisseau, Progress M15M, doit retenter un amarrage à l'aide de sa nouvelle antenne. Uneprécédente tentative le 23 juillet dernier s'était soldéepar un échec.28/07: La fusée Rockot reprend du service aprèsl’échec de son précédent lancement en février 2011.Elle décolle du cosmodrome de Plesetsk. Le vol estparfait et son étage supérieur Briz M injecte sur orbiteles satellites Gonets M3 et M4 (280 kg chacun) dédiés aux communications pour le compte de l’agencespatiale russe Roskosmos. Ils sont accompagnés du satellite de communications militaires Kosmos 2481 aliasStrela 3M4 (225 kg) et du satellite MiR construit pourles radioamateurs.29/07: Après une première tentative qui s’est soldéepar un échec, le cargo de ravitaillement Progress M15M a réussi son amarrage à la station spatiale internationale. Cette manœuvre inhabituelle avait pour objectif de tester la procédure d’approche et d’amarrage enmode automatique du cargo en utilisant la nouvelle antenne Kurs NA. Avec le succès de l’opération, l’agencespatiale russe peut envisager de l’utiliser dans unavenir proche sur ses vaisseaux Progress et Soyuz.30/07: Vingtquatre heures après avoir réussi sonamarrage, le cargo Progress M15M s’est désamarré définitivement de la station spatiale internationale afin delaisser la place libre au Progress M16M qui doit êtrelancé le 01 août.A O U T 2 0 1 201/08: Les missions de ravitaillement s’enchaînent àun rythme soutenu pour maintenir l’activité à bord dela station spatiale internationale. Le vaisseau ProgressM16M s’élance du cosmodrome de Baïkonour à bordd’une fusée Soyuz. Il s’agit de la 48ème mission logistique réalisée par la Russie depuis le début duchantier de l’ISS en novembre 1998. Progress doit rejoindre le complexe orbital le lendemain en suivant unnouveau plan de vol raccourcissant les étapes pour l’approche finale.02/08: Le vaisseau Progress M16M s’est parfaitementamarré à l’ISS au terme d’une course poursuite qui aura duré 6 heures. Pour la première fois, la procédurede « rendezvous rapide » a été utilisée, réduisant de34 à 4 le nombre d’orbites nécessaires pour aligner lesdeux vaisseaux en vue d’un amarrage. Le cargo Pro
gress apporte de la nourriture ainsi que 890 kg decarburant, 45 kg d'oxygène, 420 kg d'eau, et près de1 300 kg de matériel.02/08: Le vol VA208 d’Ariane permet la mise sur orbite de deux satellites. Intelsat 20 (6 094 kg) a étéconstruit par Space Systems Loral pour le compted’Intelsat. Il arrosera l’Europe, l’Afrique, le MoyenOrient, la Russie et l’Asie en service de télécommunications pendant au moins 24 ans. HYLAS 2 (3 311kg) est sorti des ateliers d’Orbital Sciences Corporationet doit offrir des services en large bande haut débitpour le compte de l’opérateur Avanti Communicationspour l’Afrique de l’Est, l’Afrique du Sud, l’Europe et leMoyenOrient pendant 15 ans. On notera que la performance demandée était de 10 182 kg dont 9 405 kgreprésentent la masse des satellites à séparer sur l’orbite visée; un record. Cette 208ème Ariane représentait le 50ème succès d’affilée pour la cinquièmegénération du lanceur européen depuis l’échec dedécembre 2012.06/08: Explosion de joie à Pasadena en Californie dansles locaux du Jet Propulsion Laboratory. Quelquesinstants plus tôt, les responsables de la mission MarsScience Laboratory recevaient la confirmation de l’atterrissage réussi du rover Curiosity dans le cratère deGale. Toute la descente vers la surface de Mars a étésuivie avec beaucoup de tensions et d’espoirs, ponctués par des applaudissements et cris de joie à chacune des étapes franchies. A 05 heures 31 TU, lesroues touchaient le sol, amorçant l’une des plus ambitieuses missions d’exploration d’un robot sur la surfaced’une autre planète. Curiosity doit explorer la régionde son site d’atterrissage qui présente de nombreuxindices du passage de l’eau à une certaine époque. Ildoit déterminer si la vie a pu s’y développer. Pour cela, il est équipé des instruments derniers cris et d’uneautonomie importante. Sa mission devrait se prolonger pendant 2 années terrestres au moins.
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Photo Nasa/Bill Ingalls
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06/08: L’étage Briz M placé au sommet d’une fuséeProton fait encore des siennes. Si le lancement à proprement parlé de la fusée s’est bien déroulé, l’étage supérieur n’a pu livrer les satellites Telkom 3 (1 600 kg)et EkspressMD 2 (1 140 kg) sur la bonne orbite.Quatre allumages étaient programmés pour une insertion directe sur l’orbite géostationnaire. Lors de la seconde phase d’allumage, une chute de pression brutaledu réservoir s’est produite conduisant à une extinctiondu moteur au bout de 7 secondes au lieu de 1085.L’étage et les deux satellites, est resté coincé sur uneorbite de 250 x 5000 km avec une inclinaison de 50°Dans les prochains mois, ils devraient se désintégrerdans les hautes couches atmosphériques. Une enquête doit déterminer les causes exactes de cettechute de pression et permettre une reprise des vols rapides.15/08: Le reboost de l’ATV3 s’est achevé prématurément. Elle devait durer 1876 secondes et permettreune augmentation de la vitesse de la station spatialede 4,4 m/seconde et de passer l’altitude de 406,7 à414,4 km. Une alarme a été enclenchée à bord del’ISS concernant une anomalie sur le système depropulsion de l’ATV3. L’augmentation n’aura été quede 2,9 m/seconde. Il s’agissait d’une fausse alarme.
L’engin ne présente aucune anomalie et est pleinementopérationnel.19/08: Une fusée Zenit 3 de SeaLaunch place sur orbite le satellite Intelsat 21 (5 984 kg). Il doit se positionner sur l’orbite géostationnaire par 58° Ouest où ilremplacera Intelsat 9 pour les services de télécommunications sur le territoire américain pendant aumoins 15 ans. Ce succès doit rassurer l’opérateurIntelsat qui avait perdu début juin le satellite Intelsat19 quelques heures après son lancement par uneautre fusée Zenit suite au non déploiement de l’un deses panneaux solaires (voir AstroNotes 23).21/08: Le commandant de l’Expedition 32 GennadyPadalka et l’ingénieur de vol Yuri Malenchenko ont réalisé ce lundi une sortie extravéhiculaire de 5 heures et51 minutes. Pour cette 163ème sortie dédiée à l’ISS,les cosmonautes russes ont déplacé le bras Strela 2du nœud de jonction Pirs vers le module Zarya puis ilsont préparé Pirs pour son remplacement par un nouveau laboratoire qui sera lancé prochainement. Ils ontaussi déployé le nanosatellite Sfere. Ils ont terminél’EVA par l’installation d’un bouclier antimétéorites surle module Zvezda. (Photo cidessous)
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Photo Nasa
22/08: Septième séance de reboost pour l’ATV3. Elleest composée de deux séquences. La première dure384 secondes et permet d’augmenter la vitesse del’ISS de 0,9 m/seconde et l’altitude de 1,56 km. La seconde a lieu trois heures trente plus tard. Elle dure2089 secondes, ce qui permet d’augmenter la vitessede 4,9 m/seconde ainsi que l’altitude de 8,56 km. Selon les informations sur le positionnement du complexeorbital, il circulerait sur une orbite de 405 x 427 km,un record d’altitude depuis le lancement du premiermodule en novembre 1998.30/08: Après un report de quelques jours, le lancement de la fusée Atlas V/401 depuis Cap Canaveral enFloride s’est bien déroulé. Elle a placé sur orbite lecouple de la mission RBSP (Radiation Belt StormProbes Mission). Chacun des 2 satellites pèse environ650 kg et est destiné à l’étude des ceintures de radiation entourant la Terre, plus connues sous le nom deCeintures de Van Allen. Cette mission s’inscrit dans lecadre du programme « Living with a star » destiné àcomprendre les interactions qu’il peut y avoir entre leSoleil et notre planète et son environnement.30/08: Les ingénieurs de bord Sunita Williams et Akihiko Hoshide ont terminé une EVA de 08 heures et 17minutes qui s'est soldée par un semiéchec. Les astronautes ont été dans l'impossibilité de remplacer un desMBSU (Main Bus Switching Unit) nécessaires pour l'alimentation électrique du complexe orbital. Une nouvellesortie devra être programmée pour terminer la tâche.S E P T E M B R E 2 0 1 205/09: Les astronautes Sunita Williams et Akihiko Hoshide ont réussi à terminer le remplacement du MBSUpermettant à la station spatiale de tourner à quasipleine puissance électrique. La semaine dernière, lesastronautes n'avaient pas réussi à enlever la pièce défectueuse, rendant problématique l'alimentationélectrique de la partie occidentale de l'ISS. A noterqu'au cours de cette EVA, Sunita Williams a accumuléle plus d'heures d'EVA pour une femme, soit 44 heures02.06/09: Après avoir étudié l’astéroïde Vesta pendantplus d’un an, la sonde Dawn s’en est allée vers de nouveaux horizons. Elle doit rejoindre la planète naineCeres en février 2015. Tout comme Vesta, Ceres estun astre appartenant à la ceinture d’astéroïdes séparant les orbites de Mars et Jupiter. (Voir Astronotes22).09/09: Une fusée indienne PSLV, version CA, lancée depuis le centre spatial de Sriharikota place sur orbite 2satellites et une expérience. Le premier des satellitesest le français SPOT 6 (712 kg) dédié à la télédétec
tion. Le second est le japonais PROITERES (15 kg)destiné à des recherches sur les moteurs électriquesembarqués à bord des petits satellites. Quant à l’expérience mRESINS (15 kg) est de fabrication indienneet est destinée à tester un nouveau système de navigation pour les lanceurs.10/09: Arianespace signe un nouveau contrat avecl’opérateur espagnol Hispasat. Il porte sur le lancement des satellites de télécommunications Amazonas4A (3 tonnes) et Hispasat AG1 (3,2 tonnes). Le premier devrait s’envoler depuis Kourou à bord d’unefusée Ariane 5 ou Soyuz début 2014 tandis que le second partira à bord d’Ariane 5 quelques mois plustard.11/09: L’opérateur japonais SKY Perfect JSAT signe uncontratcadre pour plusieurs lancements avecArianespace. Le nom des satellites ainsi que lespériodes de lancement et le lanceur seront annoncésultérieurement. Depuis 1986, Arianespace a remportéau Japon un total de 27 contrats sur les 36 contratsde lancement de satellites commerciaux ouverts à lacompétition, soit une part de marché de 75%.12/09: Après un report d'une semaine en raison d'unprogramme chargé, les astronautes ont procédé audésamarrage du cargo HTV3 à l'aide du bras télémanipulateur. C'est l'astronaute japonais Aki Hoshidequi était aux commandes. L'engin a ensuite pris sesdistances avec le complexe orbital, plus rapidementqu'à l'accoutumée. Il s'avère qu'il s'est mis en mode"Abort", procédure d'évitement de collision avec unéloignement rapide de la cible.12/09: SpaceX signe un contrat avec l’opérateurluxembourgeois SES pour le lancement de 3 satellitesde télécommunications à lancer par Falcon 9 ou FalconHeavy à partir de 2015 depuis Cap Canaveral en Floride.13/09: Après plusieurs reports pour problème technique sur la base de Vandenberg, la fusée Atlas V, enconfiguration 401, s’élance du pas de tir SLC3E pourle compte du National Reconnaissance Office. En plusde la charge utile NRO L36 se trouvaient 11 CubeSatpesant chacun entre 1 et 4 kg. Derrière le nom decode NRO L36 se cache vraisemblablement le duo desatellites NOSS 36A et NOSS 36B destiné à la surveillance océanique.14/09: Ultime séance de reboost pour l’ATV3 avantson désamarrage. La durée de la poussée était de 8minutes 56 et devait permettre d’augmenter la vitessede l’ISS de 1.28 m/sec ce qui a eu pour conséquencede rehausser l’orbite de 2,23 km.
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17/09: Le vaisseau Soyuz TMA04M transportant lecommandant Gennady Padalka et les ingénieurs de volJoe Acaba et Sergei Revin s'est posé en douceur au Kazakhstan ce lundi à 02 heures 53 TU. Expedition 32s'est officiellement terminée lorsque le trio s'est désamarré quelques heures plus tôt du module Poisk. Depuis leur départ, ils ont passé 123 jours dans lastation spatiale internationale. Place désormais à Expedition 33 commandée par Sunita Williams. L'équipagesera complété en octobre prochain avec l'arrivée d'unnouveau trio composé de 2 russes et d'un américain.17/09: Une fusée Soyuz 2.1a/Fregat, lance depuis lecosmodrome de Baïkonour le second satellite européende météorologie sur orbite polaire. Metop B (4,1tonnes) a été construit par EADS Astrium. Avantd’être déclaré pleinement opérationnel et remis à Eumetsat, l’Agence Spatiale Européenne procèdera au déploiement du panneau solaire et testera les différentsinstruments. Habituellement, les lancements Soyuzvers le nord ont lieu depuis Plesetsk. Pour que cettemission puisse avoir lieu depuis Baïkonour, la Russie adu négocier de nouvelles zones de chute des étagesavec le Kazakhstan. Ces tractations ont été la raisondu report de la date de lancement fixée au départ pourle mois d’août. (Photo cidessous)
19/09: La Chine lance une fusée ChangZheng 3Bchargée de placer sur orbite moyenne deux nouveauxsatellites du programme de navigation par satellitesCOMPASS. Beidou 2M5 et M6 ont été placé sur uneorbite de 240 x 21 575 km inclinée de 55°.26/09: La sonde Cassini survole pour la 86ème fois Titan depuis son arrivée en orbite autour de Saturne.Cette fois, l’engin est passé à 956 km de la surface dela plus grosse lune de la planète aux anneaux. Acette occasion, les scientifiques ont voulu étudier lesinteractions qu’il pouvait y avoir entre le Soleil et l’atmosphère de Titan. Lors du survol, le radar a été misà contribution pour cartographier le lac de méthane deLigeia Mare.26/09: Le désamarrage du cargo européen ATV estannulé au dernier moment. Une anomalie a été découverte par l’équipage qui tentait d’envoyer une commande depuis le panneau de contrôle situé dans lemodule russe Zvezda. La réception de cette commande n’ayant pas été confirmée par l’ATV, les opérations ont été suspendues le temps de relancer unenouvelle séquence.28/09: Ariane 5 ne trahit pas sa réputation de lanceurfiable. Dans la nuit de vendredi à samedi, la 209èmeAriane place sur orbite le satellite Astra 2F (6 tonnes)pour le compte de l’opérateur luxembourgeois SES.Pendant 15 ans, il doit assurer des services de télévision directe depuis sa position par 28,2° Est permettant de couvrir l’Europe, le MoyenOrient et l’Afrique.Le second passager embarqué par la fusée Ariane estl’indien Gsat 10. Il s’agit d’un satellite de télécommunications de 3,4 tonnes qui doit couvrir le souscontinent indien en services de télécommunicationspendant minimum 15 ans.28/09: Le cargo de ravitaillement ATV3 s'est parfaitement désamarré de la station spatiale internationalece vendredi soir. Programmée deux jours plus tôt,l'opération avait du être ajournée après qu'un problème informatique ait interféré la liaison entre le postede contrôle et le vaisseau.29/09: Le Venezuela dispose de son premier satellitede télédétection après son lancement réussi par unefusée chinoise ChangZheng 2D depuis le centrespatial de Jiuquan. VRSS1 est un contrat clé en mainsigné avec la Chine pour la construction, le lancementet la collecte de données pour le compte du ministèrevénézuélien des sciences, de la technologie et desentreprises. Le satellite a été rebaptisé Francisco Miranda du nom d’un soldat, héros de l'indépendance dupays.
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Photo EADS Astrium
UN HEROS POUR L'ETERNITE2 0 juillet 1969. La mission Apol
lo 11 vient de se poser en douceur dans la Mer de la Tranquillité.L’évènement est suivi à la télévisionpar des centaines de millions d’individus sur Terre. Dans quelquesinstants, Neil Armstrong sera le premier homme à fouler le sol d’unautre astre et passera du statutd’astronaute à celui d’un des plusgrands héros américains de tous lestemps. Cette mission historiquen’aura pas raison de la modestie decet homme né à Wapakoneta le 05août 1930. Dès son plus jeuneâge, il est pris de passion pourl’aviation. A 6 ans, il a l’occasiond’avoir son baptême de l’air en tantque passager à bord d’un Ford Trimotor. Il construit des modèles réduits. Mais ce que veut avant toutNeil, c’est voler. Il prend différentspetits jobs afin de se payer descours de pilotage à l’aéroport deWapakoneta. Il apprend à voler àbord d’un Aeronca 7 Champion, unpetit monomoteur biplace. A seizeans, il obtient son brevet de pilote.La même année, il s’initie à l’astronomie en observant le ciel grâce autélescope d’un voisin. L’annéesuivante, il se lance dans des
études universitaires en aéronautique à Purdue. Les études universitaires n’étant pas dans les moyensfinanciers de la famille Armstrong,Neil a droit au Plan Holloway quiprend en charge le règlement desix années d'études en échanged'un temps de service de trois ansà la Navy.A 19 ans, il rentre à l’armée poursuivre une formation de pilote auNaval Air Station Pensacola. Il y décroche son diplôme de piloted'avion à réaction apte à se posersur porteavions avant d’être affecté à la base de Naval Air StationNorth Island en Californie. Jeune diplômé, il est appelé sous les drapeaux dans le conflit avec la Corée.Il réalise 78 missions et totalise121 heures en vol et est décoré deplusieurs médailles avant de quitterla Navy. Après la guerre, il retourne à Purdue poursuivre sesétudes en aéronautique et devientpar la suite pilote d’essai pour laNACA (National Advisory Committeefor Aeronautics) où il a l’occasionde tester plusieurs machines dont
le fameux X15 sur lequel il vole à7 reprises entre 1960 et 1962.Quelques jours après son derniervol sur le X15, il rejoint les rangsdes astronautes de la Nasa à la demande de Donald Slayton. Il faitpartie de la seconde sélection d’astronautes et s’entraîne aussitôtpour les missions Gemini. Il estdésigné pour commander la mission Gemini 8 avec David Scottprogrammée pour mars 1966.L’objectif de la mission est de réaliser le premier amarrage entre deuxvaisseaux, ici avec la cible Agena.Dans un premier temps toutsemble se conformer au plan devol. Mais rapidement les chosestournent mal. Le couple Gemini/Agena se met à tournoyer deplus en plus fort après qu’un moteur de manœuvres orbitales soitresté allumé à pleine puissance.Les astronautes désengagent leurvaisseau d’Agena mais les rotationsrepartent de plus belle. Au bordde l’évanouissement, ils parviennent à rétablir la situation et àrevenir sains et saufs sur Terre. Lamission est écourtée mais le sang
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Photo NasaPhoto Nasa
Photo neilarmstronginfo.com
froid de Neil Armstrong a été déterminant lors de l’incident, le plusgrave au cours d’un vol jusqu’àApollo 13 en 1970.Le programme Gemini touche à safin et cède la place à Apollo qui doitvoir débarquer un astronaute sur laLune avant la fin de la décennie.Armstrong en fait partie ets’entraîne avec d’autres astronautesen vue d’une affectation à un vol.L’un des entraînements consiste à simuler l’atterrissage sur la Luneavec un drôle d’engin à réactionbaptisé le Lunar Landing ResearchVehicles. En mai 1968, Armstrongest aux commandes de l’un de cesengins. Il est mis en difficulté alorsqu’il se trouve à 30 mètres du sol.Voyant le crash arriver, il s’éjectequelques secondes avant. Il s’ensort avec une légère blessure qu’ils’est faite à la langue. Son sangfroid légendaire lui a été une nouvelle fois d’un grand secours.Alors que l’équipage d’Apollo 8 esten train de faire le trajet en direction de la Lune, Armstrong apprendqu’il sera le commandant d’Apollo11, la première mission qui doit seposer en théorie sur la Lune. Il sera accompagné par Buzz Aldrin, lepilote du module lunaire et de Michael Collins, le pilote du modulede commande. Commence alorsles tractations pour savoir qui serale premier à marcher sur la Lune.Aldrin pense que c’est lui étant donné son expérience en sortie extravéhiculaire, ses entraînements et saplace dans le module lunaire. Laquestion épineuse est remontée auplus haut sommet de la Nasa. Ilsont tranché. Ce sera Neil Armstrong. La raison du choix despontes de l’agence spatiale est expliquée par l'architecture intérieure dumodule et le fait qu’il soit le commandant de bord. Mais il est possible que le fait que Neil Armstrongsoit un civil contrairement à Aldrinqui est un militaire ait pesé également sur la balance.Le 16 juillet 1969, Saturn V décolle
de Cap Canaveral. Le trajet dequatre jours à destination de laLune se déroule normalement. Aquelques minutes de l’atterrissagedans la poussière lunaire, lesalarmes commencent à résonnerdans le module lunaire. Armstrongpoursuit la descente sous l’œil aviséd’Aldrin qui égrène les derniersmètres. Lorsqu’ils se posent, il nereste que quelques gouttes d’ergolsdans les réservoirs. Et le 21 juillet1969 à 01 heures 56 minutes, ildescend de l’échelle et foule le sollunaire en prononçant cette phrasequi restera à jamais dans les annales de l’histoire « C’est un petitpas pour un homme, un pas degéant pour l’Humanité ». Ils ne restent que 2 heures 30 sur la Lune cequi est suffisant pour installerquelques expériences à la surfaceet récolter une vingtaine de kilos deroches. Ils reviennent le 24 juilletmais Armstrong ne retournerajamais dans l’espace. A son retour,il est nommé au poste de DeputyAssociate Administrator du Bureaude Technologie et de Recherche
avancé. Fonction qu’il occuperajusqu’à sa démission de la Nasadeux ans plus tard pour accepterun poste de professeur au département de génie aérospatial de l'Université de Cincinnati. Dans lesannées suivantes, il devient leporteparole de quelques sociétésavec un fort pôle d'ingénierie etmembre du conseil d’administrationde plusieurs entreprises qui n’ontpas forcément un lien avec l’aéronautique ou l’espace. Il est désigné membre des commissionsd’enquêtes sur les accidents d’Apollo 13 et celui de Challenger.La mission Apollo 11 rendra Armstrong célèbre. Mais cette célébrité, il n’en voudra pas. Il refuserales interviews et ne fera des apparitions publiques qu’à de très raresoccasions, notamment pour lescélébrations anniversaires de samission. Cette volonté de retrouver une vie normale loin des projecteurs ne l’empêchera pas depoursuivre une carrière brillante aulendemain d’Apollo 11.
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Photo Nasa
D u r e c r u t e m e n t à l ' e n t r a î n e m e n t
C e n t r e s d ' e n t r a î n e m e n t e t d e c o n t r ô l e
L e C o r p s d e s A s t r o n a u t e s E u r o p é e n s
L e s a s t r o n a u t e s e n m i s s i o n
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UUnn aassttrroonnaauuttee fflloottttaanntt àà bboorrdd ddee ll''IISSSS oouu eennssccaapphhaannddrree ssuurr ffoonndd ddee TTeerrrree.. VVooiillàà ll''iimmaaggee ppeerrççuueeppaarr llee ggrraanndd ppuubblliicc dduu mmééttiieerr dd''aassttrroonnaauuttee.. DDeerrrriièèrreecceettttee iimmaaggee dduu vvooll hhaabbiittéé ssee ccaacchhee ttoouutt llee ttrraavvaaiilleeffffeeccttuuéé ppaarr ddeess mmiilllliieerrss dd''hhoommmmeess eett ddee ffeemmmmeess..CCee nnuumméérroo eesstt ccoonnssaaccrréé aauuxx ccoouulliisssseess ddeess vvoollsshhaabbiittééss..
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DU RECRUTEMENT AL'ENTRAINEMENTL A P H A S E D E S E L E C T I O NE n 1998, les états membres de
l’ESA décident de créer l’European Astronaut Corps pour rassembler en une seule entité tous lesastronautes européens en activité issus des sélections nationales et européennes. Dix ans plus tard,l’effectif ne s’élevait plus qu’à 6membres dont la moyenne d’âgeétait de 50 ans. Il était tempspour l’Agence Spatiale Européennede renforcer les rangs d’autant plusqu’avec le passage à 6 membresd’équipage à bord de l’ISS, les possibilités d’un vol à bord du complexe orbital augmentaient. C’estdans un communiqué publié le 10avril 2008 qu’elle lance officiellement la troisième vague de recrutement de candidats astronautes.Le choix des futurs astronautess’est fait au terme d’une longue procédure de sélection qui a commencé le 19 mai 2008 avec l’ouvertured’un site internet où les aspirantsastronautes devaient poser leur candidature et joindre un certificat médical agréé de type JARFCL 3Classe 2, c’est à dire celui des pilotes d’avion amateurs. Après quoi,ledit candidat recevait un login etun mot de passe pour avoir accès àun formulaire de candidature. L’objectif était de trouver parmi les candidats des personnes ayant descompétences dans des domainestels que les sciences de la vie, laphysique, la chimie, la médecine,l’ingénierie ou le pilotage et de pouvoir faire état de capacités horspair dans le domaine de la recherche, des applications ou de l'enseignement, de préférence doubléesd'aptitudes opérationnelles. Lescandidats avaient 1 mois pour postuler. Au terme de la premièreépreuve, 8 413 postulants ont ré
pondu au questionnaire dont 1 430femmes mais un peu moins de lamoitié ont été retenus.Ceux dont le profil a été sélectionné, environ 800, ont été convoquésà la première série de tests psychologiques à Hambourg au département de psychologie de l’espace del’Institut de Médecine spatiale. Ilssont au nombre de 13 et vont de laconnaissance de l’anglais, à laconcentration, en passant par destests de mémoire, de perceptionspatiale, de coordination, de calcul,de physique de base. Le tout dansla langue de Shakespeare. Auterme de cette journée fastidieuse,seul 192 d’entreeux seront retenuspour la seconde série de tests à Cologne cette fois. A Cologne, l’ESAveut tester la personnalité de chacun des candidats avec desexercices individuels et en groupe.Des 8 413 postulants, il ne resteplus que 45 candidats. Chacund’eux est invité à un entretien quidébouchera sur le choix final des 6astronautes. Le 20 mai 2009,
après une sélection qui se seraétendue sur une année, l’AgenceSpatiale Européenne présente officiellement ses nouvelles recrues.Ils ont tous la trentaine et débuteront leur entraînement rapidement.Il s’agit de Samantha Cristoforetti(Italie), Alexander Gerst (Allemagne), Andreas Mogensen (Danemark), Luca Parmitano (Italie),Timothy Peake (RoyaumeUni) etde Thomas Pesquet (France).P R O F I L D ' A S T R O N A U T ESi l’on devait retrouver dans lesjournaux une petite offre d’emploipour devenir astronaute, voici enquelques mots comment elle pourrait être formulée.Recherche astronaute (h/f) âgéentre 27 et 37 ans ayant soit undiplôme de type universitaire dansune orientation scientifique, ingénierie ou encore médecine avecune expérience professionnelle de 3ans minimum soit être pilote ayant1000 heures de vol, avoir excellé
Photo ESA/M. Koell
23Octobre 2012 ASTRONotes 24
dans le domaine, avoir une connaissance écrite et parlée de l’anglaiset être en bonne santé. Etudes astronautique et/ou aéronautique ainsi qu’une autre langue sont unatout.Dans le cas de la sélection 2009, lamoyenne d’âge était de 33 ans.Certains sont pilotes à l’armée tandis que les autres sont titulairesd’un diplôme universitaire de physique, d’ingénierie. Les critères physiques sont aussi importants. Ilfaut mesurer entre 1,5 et 1,9 m etavoir un poids situé entre 50 et 95kg. Il faut pouvoir rentrer dansune combinaison mais surtout dansl’étroit vaisseau Soyuz.Du côté médical, les astronautes nedoivent être atteints d'aucune maladie, n’être ni dépendant au tabac,la drogue ou l’alcool ni présenter aucun trouble psychiatrique. Leurs aptitudes cognitives, mentales etsociales doivent leur permettre detravailler efficacement dans un environnement exigeant d'un point devue intellectuel et social. Etre enbonne condition physique ne veutpas forcément dire être un sportifaccompli. D’ailleurs, une musculature surdéveloppée est plus un inconvénient qu’un avantage dansl’espace. Une bonne vue est primordiale également. Elle est laprincipale cause d'inaptitude au voldans l’espace. Chaque astronautedoit donc avoir une acuité visuellede 10/10 pour chaque œil avec ousans port de verres correcteurs.L’ E N T R A I N E M E N TPour se préparer à un vol dansl’espace, l’astronaute devra suivreun entraînement intensif sur plusieurs années qui le conduira àvoyager d’un centre d’entraînementà un autre.Dans le cas des astronautes européens, l’aventure commence à Cologne à l’European AstronautCentre. La formation se déroule entrois phases bien distinctes à savoir
la formation de base (Basic training), la formation avancée (Advanced training) et la formationspécifique à une mission (Incrementspecific training).La formation de base dure 16 moiset comporte 650 heures de formation générale dont 300 pour apprendre le russe, seconde langueutilisée à bord de la stationspatiale, à raison de 4 heures parjour. La formation générale débutepar des séances d’informations quiont pour objectif d’expliquer le fonctionnement et l’activité des différentes agences spatiales aveclesquelles ils seront en contact. Ils’agit essentiellement de la Nasa(EtatsUnis), Roskosmos (Russie),Jaxa (Japon), CSA (Canada) sansoublier évidement l’ESA. Ensuite,ils suivent ensuite des cours sur lesprincipes fondamentaux en ingénierie spatiale et électrique, la propulsion, l’aérodynamique, lamécanique orbitale les matériaux etautres structures. Ils abordent aussi quelques disciplines scientifiquescomme la physiologie humaine, labiologie, la science des matériaux,l’observation de la Terre, l’astronomie entre autres. Ils ont une basesuffisante pour aborder la troisièmethématique de la formation debase, à savoir les systèmesspatiaux tels que la station spatialeinternationale et les différents vais
seaux qui s’y amarrent (le Soyuz etles ravitailleurs ATV, HTV, Progress,Dragon et prochainement Cygnus).La formation comprend égalementdes cours de plongée sousmarineen vue de l’entraînement pour lessorties extravéhiculaires ainsi quela robotique, les techniquesd’amarrage et les sciences du comportement sans oublier des volsparaboliques à bord de l’Airbus A300 « Zero G » destiné à simulerl’état d’apesanteur et le stage desurvie.Après avoir terminé la formation debase, les astronautes commencentune étude plus approfondie deséléments constituant la stationspatiale internationale ainsi que lesvaisseaux s’y amarrant. Cette formation, d’une durée de 16 moiségalement, est dispensée nonseulement à Cologne mais aussi auJohnson Space Center de Houston,à la Cité des Etoiles à Moscou, auTsukuba Space Center près de Tokyo et à Montréal au sein del’Agence Spatiale Canadienne.Chacun des centres propose descours liés aux éléments quel’agence spatiale fournit à l’ISS.Par exemple, le Canada se chargedes formations ayant trait au système d'entretien mobile et à sestrois principaux éléments : le Canadarm2, la Base mobile et Dextre.
Photo ESA/Anneke Le Floc'h
24 ASTRONotes 24 Octobre 2012
CENTRES D'ENTRAINEMENTET DE CONTROLEL ' I N C R F E M E N T S P E C I F I CT R A I N I N GP resque trois ans après leur
sélection, les astronautes reçoivent les formations nécessairespour être apte à une mission dansl’espace. Mais pas pour cela qu’ilssont au bout du tunnel ou plutôtdans la fusée qui va les propulserdans l’espace. Il reste encore la formation des équipages mais surtoutl’entraînement spécifique à la mission.La formation d’un équipage à destination de la station spatiale ne sefait pas « par tirage au sort ».C’est un comité constitué demembres de chacune des agencesspatiales participantes qui choisi, selon des critères bien définis, les différents membres de l’équipageprincipal mais aussi de l’équipagede réserve. L’équipage de réservesuit le même entraînement quel’équipage en partance pourl’espace. Ils doivent être prêts àpartir si l’équipage principal n’estplus jugé apte à la mission. Dansle cas contraire, il sera affectécomme équipage principal pourl’une des missions suivantes. Unefois l’équipage désigné, il peut débuter son entraînement. Les différents membres de l’équipageprennent la direction des centresd’entraînement ainsi que des différents laboratoires où ils pourrontapprendre à utiliser les expériencesembarquées.L ' E U R O P E A N A S T R O N A U TC E N T E RC’est en vue de la sélection de nouveaux astronautes que l’AgenceSpatiale Européenne crée en 1990
l’European Astronaut Center. Ils’agit du centre européen des volshabités, le quartier général des astronautes. Il est situé à Cologneen Allemagne au sein de l’AgenceSpatiale Allemande, la DLR. Ils’agit d’un établissement du Directorate of Manned Spaceflight and Microgravity, la branche des volshabités de l’ESA. Dans le bâtimentprincipal, on y retrouve tout le matériel nécessaire à la formation desastronautes. Le NBL (NeutralBuoyancy Laboratory) est une piscine de 48 m de long pour 34 delarge et 14,4 de profondeur destinée à l’entraînement en vue des sorties extravéhiculaires. Il existeégalement des maquettes grandeurnature du laboratoire Columbus, del’ATV amarré au module russe Zvezda dans lesquelles les astronautespeuvent apprendre à se servir deséquipements embarqués.
L e C o l u m b u s C o n t r o lC e n t e rA l’EAC, on retrouve le ColumbusControl Center, le centre de contrôle du laboratoire européen Columbus rattaché à la station spatialeinternationale. Il est géré par laDLR pour le compte de l’ESA et del’industriel EADS Astrium. Il a étéinauguré en 2004 et est entré enservice opérationnel en 2006 lorsdu vol de longue durée de l’astronaute allemand Thomas Reiter. LeCCC fait la liaison entre les astronautes, Houston et les USOC (User
Support and Operations Centres),les différents centres européenschargés de l’exploitation des expériences embarquées à bord du laboratoire. Il y en a 5 répartis àtravers l’Europe. Dans la salle decontrôle, on retrouve plusieurspostes opérateurs qui gèrent l’emploi du temps, les charges utiles, lecontrôle de l’alimentation de bordet des sous systèmes thermiqueset environnementaux ainsi que lagestion des données, vidéos et dela maintenance des équipementsde bord.L ' A T V C o n t r o l C e n t e rL'ATV Control Center est le centrede contrôle qui gère la mission descargos de ravitaillement européensATV. Il est installé à dans les locaux du Centre Spatial de Toulouse. L’Agence Spatiale Françaiseest la responsable du développement de ce centre et dois coordonner et conduire l'ensemble desopérations de l'ATV pour le comptede l'ESA depuis la mise sur orbitejusqu’à la rentrée dans l’atmosphère.Le centre travaille en partenariatavec les autres centres, notammentceux de Houston et Moscou pour lagestion des différentes phases dela mission (amarrage, reboost,désamarrage, stockage, ...).
Photo ESA
Photo Nasa
25Octobre 2012 ASTRONotes 24
L e Ts u k u b a S p a c e C e n t e rLa Jaxa, agence spatiale japonaise,est l’une des partenaires de la station spatiale internationale. Elle adéveloppé le laboratoire Kibo composé de 2 modules et d’une plateforme pour les expériences extérieures et le ravitailleur HTV.L’ensemble est contrôlé depuis leTsukuba Space Center. Il est situéau Tsukuba Science City et s’étendsur une superficie de 530 000 m².Il joue un rôle important dans la recherche et le développement des engins spatiaux et leur contrôle unefois sur orbite.Le TSC est également un pôleimportant dans le cadre des programmes habités. On y retrouvenon seulement le Space StationTest Building, où les éléments destinés à l’ISS sont testés et intégrésmais aussi le Manned SpaceSystems Department. Ce dernierest composé de 4 services :K i b o F l i g h t C o n t r o l a n dE n g i n e e r i n g S u p p o r tLes équipes de contrôleurs travaillent en 3 équipes de 8 heures.Elles communiquent avec l’équipageen vol et le support pour les activités internes et externes de la station spatiale. Les ingénieurs, quiont une profonde connaissance dessystèmes complexes et équipements de Kibo, répondent à une variété de problèmes. C'est
également depuis ce centre quesont opérés les manoeuvres du ravitailleur japonais HTV, en concertation avec les autres agencesspatiales.F l i g h t C r e w T r a i n i n gLes instructeurs fournissent unentraînement varié aux équipagesde l’ISS. Il est axé sur la familiarisation et les adaptations des systèmes du laboratoire Kibo, du brasrobotisé s’y attenant et du HTV.P l a n n i n g a n d E n g i n e e r i n gE v a l u a t i o n o f F l i g h t C r e wA c t i v i t i e s o n K i b oLe MSSD facilite la coordinationavec les partenaires que sont la Nasa, l’ESA, l’ASC et Roskosmos pourl’utilisation du laboratoire Kibo. Deplus, il planifie une variété d’activités logistiques comme le transportet le stockage de nourriture.M e d i c a l O p e r a t i o n s a n dF l i g h t C r e w S u p p o r tIl développe et planifie desexercices que les équipages serontamenés à pratiquer pour semaintenir en bonne forme physique. Il contrôle également l’étatde santé des équipages et aide àl’optimisation de l’environnement.Il fournit un support technique pourles équipages en cours d’entraînement.
L e C o m p l e x ed ' e x p l o i t a t i o n d u s y s t è m ed ' e n t r e t i e n m o b i l eLe Canada est l’un des contributeurs de la station spatiale via lamise à disposition d’un bras télémanipulateur, le Canadarm 2. Sonutilisation est délicate, surtout dansun environnement où la gravité estquasi nulle. C’est pourquoi unentraînement spécifique est prévu.Il commence à SaintHubert dansles locaux de l’Agence Spatiale Canadienne. Les astronautes apprennent la base des manœuvresdites de suivi et de saisie des vaisseaux d'approvisionnement qui nesont pas équipés d’un systèmed’amarrage automatique. Une foisla base acquise et l’équipage formé, les astronautes affectés ausegment américain de la station,reçoivent une formation plus poussée au Johnson Space Center, notamment via des simulations. Ilexiste également un ordinateurembarqué à bord de l’ISS pour queles astronautes puissent parfaireleur formation.Le bon fonctionnement du bras Canadarm est suivi continuellementpar 4 contrôleurs. Il y en a deux(agents responsables du contrôledu système d'entretien mobile)pendant les premiers et troisièmesquarts de travail à Longueuil ausein de l’Agence Spatiale Canadienne. Ils doivent s’assurer queles systèmes robotiques sont entièrement opérationnels (deuxièmetiers de travail). Les deux autressont basés à Houston. Il s’agit del’agent de robotique chargé d'assurer la pérennité de l'appui pendantles trois quarts de travail et del’agent responsable des tâches dusystème d'entretien mobile. Il doits’assurer que les procédures d’utilisation sont respectées et le caséchéant les adapter selon les cas.En tout et pour tout, il y a 9 personnes certifiées pour le contrôledu système robotisé.Photo Jaxa
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L E J O H N S O N S PA C EC E N T E RLe centre spatial de la Nasa dédiéaux vols habités a vu le jour en1961 à Houston au Texas. En1973, il reçoit le nom de JohnsonSpace Center, en hommage au Président Lyndon B. Johnson décédéquelques temps plus tôt et qui étaitfavorable à l’exploration spatiale etaux vols habités. Il s’étend sur unesuperficie d’un peu moins de 9km². Il emploie quelques 18 000personnes dont plus de 3 000 sontsalariés de la NASA. C’est le centrenévralgique de la Nasa dédié auxmissions habitées.C’est au Johnson Space Center queles équipages s’entraînent dans différents simulateurs spatiaux, dontcertains sont des reproductions engrandeur réelle des modules américains qui constituent la stationspatiale internationale. La piècemaîtresse de l’entraînement estsans conteste ce que l’on appelle familièrement la piscine. Le NeutralBuoyancy Laboratory est une gigantesque piscine de 60 m de longpour 31 de large et 12 de profondeur qui peut contenir 23,5 millionsde litres chauffée à 30°C. Au fond,on y retrouve des répliques de modules qui permettent aux astronautes d’apprendre à se déplacer ettravailler lors des sorties extravéhiculaires.L e F l i g h t C r e w O p e r a t i o n sD i r e c t o r a t eLe Flight Crew Operations Directorate est ce que l’on peut appelerplus familièrement le bureau des astronautes. Depuis 2008, c’est l’astronaute Janet Kavandi qui est à satête. Il est responsable du recrutement et de l’entraînement de basedes astronautes puis de l’affectationà une mission. Là encore, il assureun rôle dans le planning de l’entraînement mais aussi de la missionque l’équipage aura à effectuerdans l’espace.
L e s s i m u l a t e u r sLes simulateurs encore utilisés àl’heure actuelle sont installés dansle Jake Garn Simulation and Training Facility. Ils sont regroupéssous l’appellation Space Station Mockup and Training Facility. LeSSMTF est le seul centre quipermette aux astronautes de suivreun entraînement avec des simulateurs complet de la station spatialeinternationale. Il comprend des réplique de l’intérieur de plusieurs modules et peuvent être utiliséindépendamment l’un de l’autre ousimultanément. Dans ces répliques, les astronautes peuvent apprendre et adapter les procéduresqu’ils auront à appliquer une foisdans l’espace, que ce soit dans ledomaine des expériences ou dansla vie de tous les jours mais aussiles procédures de secours, notamment d’évacuation du complexe orbital si cela devait s’avérernécessaire.L e M i s s i o n C o n t r o l C e n t e rC’est également depuis le JohnsonSpace Center que l’on retrouve leMission Control Center, le centre quipermet de coordonner et surveiller
tous les vols spatiaux habités américains. Il existe deux types deMCC. Le premier servait à contrôler les missions habitées depuis lelancement d’un vaisseau américain(Gemini, Apollo ou la navette) jusqu’au retour sur Terre. Il reprendra du service lorsque la Nasadisposera à nouveau d’un véhiculede transport d’équipage. Le secondassure le suivi de la partie américaine la station spatiale internationale.Le Mission Control Center est audomaine spatial ce que la tour decontrôle est pour l’aviation. Ils’agit d’une salle permettant decontrôler le bon déroulement d’unemission spatiale. Ici, nous allonsdétailler le MCC dédié à la stationspatiale. Vous vous souvenez decette phrase « Houston, nousavons un problème ! »Lorsqu'Apollo 13 a eu ses problèmes, c’est au MCC que les astronautes l’ont annoncé avec cettephrase qui est devenue une expression familière. Mais qui sontces gens su Mission Control Center,ceuxlà même qui gèrent une mission dans l’espace. Il existe
Photo Mike Renlund
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plusieurs salles de contrôle àHouston. Nous allons visiter cellequi gère au quotidien la stationspatiale internationale depuis 1998et ce 24 heures sur 24, 7 jours sur7 et 365 jours par an.Flight Director (Flight)C’est le chef d’orchestre. C’est àlui que revient la prise de décisionpour les opérations à bord de la station spatiale internationale. Il lefait en concertation avec tous lesopérateurs et en liaison avec l’équipage via le CapcomAssembly and Checkout Officer(ACO)Il est le responsable de l'intégrationdes tâches d'assemblage et d'activation pour tous les systèmes etéléments de l'ISS en coordinationavec les autres contrôleurs.Attitude Determination and Control Officer (ADCO)Il travaille en partenariat avec lescontrôleurs russes pour l’orientationde la station spatiale, contrôlée parle Motion Control Systems embarqué. La position est alors planifiéeet calculée pour les futures orientations et manœuvres du complexe orbital.Communication and Tracking Officer (CATO)Il est le responsable des systèmesde communications américains. Cela va de l’audio, vidéo, à la télémétrie en passant par les systèmes decommande.Environmental Control and LifeSupport System (ECLSS)Il est le responsable de tout le support vie, c'estàdire contrôle de l’atmosphère, ventilation, contrôle dela température et de l’humidité àbord, de la circulation de l’air, détection et extinction d’incendie, utilisation de l’eau (hygiène desastronautes, recyclage, consommation alimentaire, …)Extravehicular Activity Officer(EVA)Il est le responsable à tout ce quitouche les sorties extravéhiculaires,c'estàdire les scaphandres, lestâches à accomplir durant une EVA,les équipements à utiliser ainsi que
le planning.Onboard, Data, Interfaces and Networks (ODIN)C’est le service « informatique » duMission Control Center pour la station spatiale. Il est chargé de laréception et de l’envoi des commandes pour le système américainde l’ISS incluant les logiciels, le matériel et le réseau en partenariatavec les systèmes non américains.Operations Support Officer (OSO)Il est le responsable de l’activité enorbite. Il est chargé des fonctionsde soutien logistique, du supportdes données et documentation, systèmes d'information de logistique,collecte des données et analyses deces dernières.Power, Heating, Articulation, Lighting Control Officer (PHALCON)Il est le responsable de l’énergie debord, de sa consommation, stockage et distribution à travers les différents systèmes la requérant.Robotics Operations Systems Officer (ROSO)Il est responsable des opérationsdu bras télémanipulateur canadienet de tout ce qui s’y rattache (larampe mobile et de la main robotisée fixée à son embout). Le ROSOest le représentant canadien del’équipe Nasa/ASC (Agence SpatialeCanadienne) et planifie toutes lesopérations du bras robotisé.Thermal Operations and Re
sources (THOR)Il est responsable de l'ensemble etdes opération des soussystèmesmultiples de l’ISS qui constituent,distribuent, et rejettent la chaleurrésiduelle de l'équipement et descharges utiles critiques.Trajectory Operations Officer(TOPO)Comme son nom l’indique, il estresponsable de la trajectoire de lastation spatiale. Il travaille en partenariat avec son collègue ADCO etles contrôleurs russes ainsi quel’U.S. Space Command du département de la défense et qui est chargé de surveiller l’orbite terrestre.C’est lui qui planifie toutes lesmanœuvres du complexe orbital.Operations Planner (OP)Il est le responsable de la coordination, établissement et mise àjour de la planification des tâches,incluant l’équipage et les activitésau sol. Il comprend également l’inventaire de bord et le listing detout ce qui est en stock à bord.Ground Controller (GC)Il est responsable des installationsmatérielle du MCC avec les réseauxde poursuite et de communications.Public Affairs Officer (PAO)C'est en quelques sortes, lecommentateur qui assure les retransmissions en direct.
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L A C I T E D E S E TO I L E S
La Cité des étoiles est à la Russie,ce que l’European Astronaut Centerest à l’Europe. C’est en 1960 quele centre est créé afin de rassembler en un seul lieu toute la logistique nécessaire pour un volhabité. Il est localisé à 40 km auNordEst de Moscou au bord de laforêt de Shchelkovo et est placésous l’entière responsabilité del’Agence Spatiale Russe Roskosmos.La banlieue du centre est constituéd’une ville avec magasins, centreculturel, sportif, appartements où lepersonnel de la Cité des étoiles etles familles des cosmonautesvivent. Au milieu complexe setrouve le centre de formation descosmonautes et astronautes. Là setrouvent le bâtiment médical, unesalle de sport, l’hydrolab qui a desfonctions similaires au NBL de la Nasa et la célèbre centrifugeuse quisert à tester la résistance des équipages et du matériel. D’autres bâtiments abritent des simulateurs,répliques exactes des modulesrusses et du vaisseau Soyuz et letabouret pivotant pour habituer lescosmonautes à la vie en microgravité. L’entraînement n’est pas uniquement cantonné aux simulateurs. Ilest complété par des stages de survie en Mer Noire (apprendre àgérer un amerrissage du Soyuz) et
en forêt près de Moscou (apprendreà gérer une situation où les équipesde secours tarderaient à retrouverle vaisseau qui se serait posé horsde la zone d’atterrissage), sans oublier les séances de vols paraboliques à bord d’un Iliouchine Il76MDK.
L E T S U PL’équivalent du Mission Control Center russe est le Tsentr UpravleniyaPoliotom que l’on peut traduire parCentre de Contrôle des VolsSpatiaux. Plus connu sous ses initiales Tsup, il est situé dans la villede Korolev à 10 km au NordEst deMoscou. Sa construction remonte àla fin des années 50. Il devientopérationnel en 1960 pour assurerdes missions de télémétrie des en
gins spatiaux en orbite. Depuis, lerôle du centre est devenu majeurnotamment dans la gestion desvols habités, d’abord en solo avecSoyuz puis les stations spatialesSaliyut, Mir et maintenant l’ISS. Ilcomporte 6 salles de contrôle dontdeux grandes. Pour assurer unsuivi permanent du segment russede la station spatiale, 4 équipes de25 contrôleurs se relaient toutesles 6 heures. Les tâches sont réparties entre plusieurs contrôleurs.On retrouve des membres du personnel de RSC Energia et sontspécialisés dans les différents systèmes de bord et de l'activité del’équipage, un expert médical détaché de l’Institut Russe des Problèmes Médicaux Biologiques, unspécialiste du Centre de préparation des cosmonautes chargé desliaisons avec l'équipage (équivalentdu Capcom à la Nasa), responsableTsup des moyens techniques misen œuvre. Le tout sous l’autoritédu Directeur de vol. Dans la sallede contrôle, on retrouve égalementles différentes équipes de techniciens et les scientifiques impliquésdans les recherches menées à bordde l’ISS. Le Tsup assure le suivi dela partie russe d’une mission habitée depuis le lancement jusqu’àl’atterrissage du vaisseau Soyuz.
Photo NasaPhoto Nasa
Photo Nasa
L E S M I S S I O N S N AT I ON A L E SL es vols spatiaux habités sont de
venus réalité le 12 avril 1961lorsque le cosmonaute russe YouriGagarine s’est envolé du cosmodrome de Baïkonour à bord vaisseau Vostok 1. Cette missionhistorique a été suivie 3 semainesplus tard par une réplique américaine. L’astronaute Alan Shepard apris place à bord d’une capsule Mercury lancée par une fusée Redstonedepuis la base de Cap Canaveral.Dans les années 70 sont apparusles premiers astronautes provenantd’autres pays que les EtatsUnis oul’Union Soviétique. Le premierd’entre eux est le cosmonaute tchèque Vladimir Remek dans lecadre du programme Interkosmos.Il s’agit d'un programme visant àpromouvoir la coopération internationale tant dans le domaine des satellites que les vols habités. Il estparti à bord du vaisseau Soyuz 28en compagnie du cosmonauteAlexei Gubarev pour une missiond’une semaine. Ils se sont amarrésà la station spatiale Salyut 6.D’autres ont suivi jusqu’à la chutede l’URSS et la fin du programmeInterkosmos. Tous ne venaient pasforcément d’un pays communistecomme le français Jean –LoupChrétien en 1982.Parallèlement, l’Agence Spatiale Européenne s’intéresse aux vols habités en adoptant le programmeSpacelab. Il s’agit d’un laboratoireembarqué dans la soute de la navette et dans lequel les astronautespeuvent travailler comme s’ilsétaient dans une station spatiale.L’ESA s’est engagée à construire 2laboratoires dont un serait payé par
la Nasa en échange d’un astronauteeuropéen dans l’équipage de la navette. En 1978, elle lance sa première vague de recrutement. Ellecomprend 3 astronautes. Il s’agitde l’Allemand Ulf Merbold, duSuisse Claude Nicollier et du Hollandais Wubbo Ockels. Le premier aura l’occasion de voler tant du côtéaméricain que du côté russe. Le second aura la chance de partir à 4reprises à bord de la navette et ledernier ne volera qu’une seule fois.A la fin des années 80, le programme des vols habités européenspromet d’être ambitieux avec le développement de la navette Hermèset des laboratoires Columbus (l’unétant un module de la stationspatiale internationale et l’autre unlaboratoire autonome visitable parun équipage). A cette fin, l’AgenceSpatiale Européenne crée l’European Astronaut Centre à Cologneen Allemagne et décide de procéderà une nouvelle sélection d’astronautes. Parmi les 22 000 candidats, 5 500 correspondent auxcritères établis. Mais seuls 6 sontsélectionnés. Il s’agit de l’allemandThomas Reiter, l’espagnol PedroDuque, le suédois Christer Fuglesang, l’italien Maurizio Cheli, labelge Marianne Merchez et le français JeanFrançois Clervoy. Dans legroupe, seule Marianne Merchez nevolera pas. Elle démissionneraaprès avoir épousé Maurizio Cheli.Ce dernier quittera l’ESA après samission STS75 en février 1996.La sélection d’astronautes européens n’empêche pas certains payscomme la France, l’Allemagne ou encore l’Italie d’envoyer ses propresastronautes dans l’espace via desaccords bilatéraux signés avec lesEtatsUnis ou la Russie.
V E R S U N C O R P S D ' A ST R O N A U T E S E U R O P E E N SA la fin des années 90, l’Allemagneet la France souhaite unifier chacunleur corps d’astronaute en un seulet même groupe auquel d’autrespays pourraient proposer des candidats. L’idée intéresse le Conseilde l’ESA qui l’entérine en mars1998 en créant l’European Astronaut Corps. Il doit se composer de16 membres issus des pays del’Agence Spatiale Européenne. Larépartition se fait au prorata de lacontribution au budget de l’ESA.La France, l’Allemagne et l’Italieont chacune droit à 4 astronautes.Les 4 restants sont à partager auxautres pays contributeurs. Depuiscertains ont quitté le corps desastronautes et d'autres sont venusles remplacer en 2009.A la date du 01/10/2012, on comptait 39 astronautes totalisant entout 60 missions cumulant 1 235jours 21 heures 53 dans l’espace(navette, Soyuz, ISS).Pays (astronautes – vol) : duréetotaleBulgarie (2 2): 11 j 19:11Français (8 14): 403 j 01:24Slovaquie (1 1): 07 j 21:56Italie (5 9): 261 j 06 :14Belgique (3 2): 207 j 15:44Espagne (1 2): 18 j 18:46Allemagne (10 14): 493 j 15:20Hongrie (1 1): 07 j 20:45Suède (1 2): 26 j 17:38Pologne (1 1): 07 j 22:02PaysBas (2 3): 210 j 16:35Suisse (1 4): 42 j 12:05Roumanie (1 1): 07 j 20:42Tchéquie (1 1): 07 j 22:17Angleterre (1 1): 07 j 21:13Autriche (1 1): 07 j 22:12
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LE CORPS DESASTRONAUTES EUROPEENS
30 ASTRONotes 24 Octobre 2012
L ' E X P E D I T I O ND epuis la mise à la retraite de
la navette, seuls les vaisseauxrusses Soyuz sont habilités à transporter des équipages à bord de lastation spatiale internationale.Quelques jours avant le lancement,l’équipage principal et l’équipage deréservent s’envolent quittent la Citédes étoiles pour rejoindre le cosmodrome de Baïkonour où les attendla fusée Soyuz. D’ici le lancement,la presse sera invitée à assister àplusieurs cérémonies, dont certaines se rapprochent plus du rituel,comme la sortie de la fusée de sonhall d’assemblage à 07 heures dumatin sans la présence de l’équipage.Après le lancement, le vaisseau mettra 2 jours avant de rejoindre la station spatiale internationale. Deuxjours qui pourraient à l’avenir êtreraccourci à quelques heures auterme d’une procédure d’approcheaccélérée.Depuis 2009, les équipages de l’ISSsont passés à 6 membres et sontappelés « Expedition ». Ils sont répartis en 2 groupes. Le groupe Aest celui présent à bord de la station spatiale lorsque le groupe B arrive. Lorsque le groupe A revientsur Terre, le groupe B devient legroupe A et un nouveau grouperemplace le groupe B. La missionoptimale d’un groupe est basée surla durée de vie du Soyuz qui estfixée à 6 mois.A bord de l’ISS, chacun desmembres a un rôle bien défini. Lecommandant de bord, toujours undu groupe A, est celui qui a la responsabilité de l’équipage, de lagestion de l’activité de bord. Il est
secondé par 5 ingénieurs de bord.Ils ont la responsabilité de l’entretien de la station spatiale, des expériences, de la logistique(chargement et déchargement descargos ravitailleurs).A B O R D D E L ' I S SAfin de faciliter le travail des différents centres de contrôles (MCC àHouston ou Tsoup en Russie) et leséquipages, il a été décidé de calerles horaires sur le temps du Méridien de Greenwich. Cela évite desconfusions et des mauvaises interprétations.Une journée à bord de l’ISScommence au lever de l’équipage à06 heures du matin. Mais avant deprendre le petit déjeuner et débuterleur journée d’activités, il doit faireun tour de la station afin de s’assurer qu’aucune anomalie n’est apparue durant la nuit et qui n’aurait puêtre décelée par les centres de contrôle. Après ce « Station Check »qui dure un petit quart d’heure,c’est l’heure du petit déjeuner et dela toilette. Le « postsleep », quidure environ une heure et demi, setermine par une conférence quotidienne avec le centre de contrôle.Vers 8 heures, l’équipage se met autravail et ce, jusque midi.A midi, l’équipage a une heure detable. Heure durant laquelle, ilmangera et se reposera. Vers 13heures, retour aux activités et cejusque 17 heures, voire 17 heures30. L’équipage passera encore environ 1 heure pour planifier le travaildu lendemain avant de tenir uneconférence avec le centre de contrôle pour les tenir informer. Aprèsquoi, l’équipage dispose encored’une petite heure et demie pour
préparer le travail du lendemain etse préparer pour aller dormir. Vers21 heures, l’équipage dispose encore d’une demiheure pour manger et faire un brin de toilette. A21 heures 30, l’équipage va dormir.Dans le planning quotidien, chaquemembre d’équipage est tenu d’effectuer deux heures de sport parjour. Ces heures sont effectuéesdurant les heures de travail. Chacun à son horaire et sa machineprévue par le centre de contrôleafin de perturber au minimum letravail des collègues ou des expériences en cours.Le samedi est essentiellementconsacré au nettoyage de l’ISS.Cela peut prendre de 3 à 4 heuresen fonction du travail à effectuer.Le restant de la journée est réservé au temps libre, tout comme ledimanche.A noter que cet horaire est pourune journée ordinaire mais qu’ilpeut, en fonction des activités,(sortie extravéhiculaire, amarraged’un vaisseau tel une navette,Soyuz ou encore un cargo de ravitaillement) être adapté.R E TO U R S U R T E R R EAu terme de leur mission, les astronautes enfilent à nouveau leurcombinaison et prennent place àbord du Soyuz pour le retour surTerre. Une fois le vaisseau désamarré de l’ISS, il mettra près de 3heures avant de se poser dans lessteppes du Kazakhstan.Pour en savoir plus sur une missionà bord de l’ISS et du Soyuz, lisezles AstroNotes Numéro 4 Volume 4et Numéro 3 Volume 2.
LES ASTRONAUTES ENMISSION
ASTRONotes 24 31Octobre 2012
LA FOIRE AUX QUESTIONSA S T R O N A U T E , C O S M O N A U T E , E T A U T R E S O N A U T E S , Q U E L L E D I F F E R E N C E ?On finirait par s’y perdre avec tous ces onautes mais l’explication est assez facile.Astronaute est le terme choisi pour le voyageur de l’espace embarquant dans un vaisseau américain. Il n’estdonc pas spécifique à la nationalité américaine. D’ailleurs, c’est également le terme choisi par les Européens,les Japonais et les Canadiens. Le cosmonaute est un voyageur de l’espace embarquant dans un vaisseau russemais qui n’est pas astronaute. Avec les premiers vols habités français, la France a voulu se distinguer desautres avec le terme spationaute, devenu depuis désuet. Depuis 2003, un nouveau terme est apparu, c’esttaïkonaute. Il s’agit d’un passager s’envolant à bord d’un vaisseau chinois. Pour les puristes, on préférera leterme yǔhángyuán (navigateur de l’univers) mais il faut avouer que taïkonaute est plus facile à retenir.C O M B I E N G A G N E U N A S T R O N A U T E ?Il faut savoir qu’un astronaute professionnel travaille pour une agence spatiale dépendante du gouvernement quila finance. Autrement dit, un astronaute est un fonctionnaire. Dans le cas des astronautes de la Nasa, ils sontrépertoriés selon les barèmes du « General Schedule », qui englobe les catégories GS1 à GS14. Suivant lesniveaux de formation et d’expérience élevées (G12 à G13 pour les astronautes), le salaire peut atteindre entre50 522 (bachelier) et 78 103 (doctorat) euros bruts par an. Dans le cas des astronautes, le salaire ne diffères’il est dans l’espace ou non, ce qui n’est pas le cas des cosmonautes par exemple. Pour les cosmonautes, lesalaire est plus élevé s'il est en mission que s'il est au sol et il touche une prime pour les sortiesextravéhiculaires. (source Nasa) Pour lesQ U E L E S T L E P L U S J E U N E E T L E P L U S A G E D E S A S T R O N A U T E S ?Le plus jeune est le cosmonaute russe Gherman Titov. Lorsqu’il est parti à bord du vaisseau Vostok 2 en août1961, il allait fêter son 26ème anniversaire.Le plus âgé est l’astronaute John Glenn. Lorsqu’il a embarqué à bord de la navette Discovery en octobre 1998,36 ans après son premier vol, il venait de franchir le cap des 77 ans.Q U E L E S T L A D U R E E D U P L U S L O N G V O L D A N S L ' E S PA C E ?Le record est détenu par le cosmonaute russe Valery Poliakov. Après avoir décollé le 08 janvier 1994de Baïkonour, il n’est revenu sur Terre que le 22 mars 1995, soit 437 jours, 17 heures et 58 minutesplus tard. Battant le précédent record de 365 jours détenus par les cosmonautes Moussa ManarovetVladimir Titov de décembre 1987 à décembre 1988.Q U E FA I T U N A S T R O N A U T E L O R S Q U ' I L N ' E S T PA S E N M I S S I O N ?Lorsqu’ils ne sont pas en mission ou à l’entraînement, les astronautesapportent une assistance technique aux programmes de volshabités, suivent des formations de remise à niveau,participent aux évènements relations publique pourexpliquer aux particuliers les diverses activités del’agence spatiale pour laquelle ils travaillent.
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OU DECOUVRIR L'ESPACES PA C E E X P O N O O R D W I J KKeplerlaan 32201 AZ Noordwijk Zh (PaysBas)Exposition qui se tient à 2 pas du centre d'essai dessatellites de l'Agence Spatiale Européenne. Elleconstitue l'une des plus importantes sur l'activitéspatiale en Europe. Visitez le site à l'adressewww.spaceexpo.nl
Photo Space Expo Noordwijk
A G E N D A C U LT U R E L2 1 / 0 9 / 2 0 1 2 a u 2 8 / 1 0 / 2 0 1 2
Nous avons le plaisir de vous inviter à visiter notre exposition dédiée à l’observation de la Terre, qui se tiendra àla Médiacité à Liège du 21 septembre au 28 octobre 2012.Cette exposition a pour objectif de contribuer à la sensibilisation du grand public et des jeunes en particulier ausecteur du spatial. L'exposition s'adresse entre autres aux écoles de toute la région, qui auront l’opportunité devenir découvrir les technologies en matière d’observation de la Terre sous tous leurs aspects. Une scénographiesoignée devra donner à cette exposition un caractère vivant et très actuel.
1 5 / 0 9 / 2 0 1 2 a u 0 6 / 0 1 / 2 0 1 3Palais de la découverte (Paris): le CNES présente, en partenariat avec le Palais de la découverte (un lieuUniverscience), une exposition photographique sur les plus belles images de l’espace.
Une conférence, une exposition se déroule près dechez vous? N'hésitez pas à contacter Destination Orbite. Une annonce sera publiée au numéro suivant. D A N S L E P R O C H A I N A S T R O N O T E S
L e s p i o n n i e r sLe dossier sera consacré àces passionnés qui ontpermis de rendre l'accès àl'espace possible.
Photo Nasa
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