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COMMISSION SUR LES ENJEUX ÉNERGÉTIQUES DU QUÉBEC DE LA RÉDUCTION DES GAZ À EFFET DE SERRE À L’INDÉPENDANCE ÉNERGÉTIQUE DU QUÉBEC MÉMOIRE

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COMMISSION SUR LES ENJEUX ÉNERGÉTIQUES DU QUÉBEC DE LA RÉDUCTION DES GAZ À EFFET DE SERRE À L’INDÉPENDANCE ÉNERGÉTIQUE DU QUÉBEC

MÉMOIRE

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76, rue Saint-Paul, bureau 100, Québec (Québec) G1K 3V9 Téléphone : (418) 529-8475 – Télécopieur : (418) 529-6750

Extrait du procès-verbal de la réunion du comité exécutif

tenue le 15 octobre 2013 à la Conférence régionale des élus de la Capitale-Nationale

Résolution CE 131015-1232

Mémoire sur consultation énergétique

Dépôt d’un mémoire à la Commission sur les enjeux énergétiques du Québec - De la réduction des gaz à effet de serre à l’indépendance énergétique du Québec Le 4 juillet dernier, le gouvernement annonçait la tenue de la Commission sur les enjeux énergétiques du Québec. Cette commission itinérante indépendante formée de deux coprésidents reconnus dans le domaine de l'énergie a pour mandat de consulter la population sur les enjeux énergétiques du Québec. Cette vaste démarche de consultation publique a cours du 4 septembre au 11 octobre 2013. Aux fins de la consultation, un document a été produit. Il dresse un état de la situation énergétique et propose des balises et des pistes pour une nouvelle politique énergétique. Les six (6) objectifs retenus sont : la lutte contre les changements climatiques, l’efficacité énergétique, affronter le défi des transports, aménager le territoire, utiliser le levier de l’électricité et gérer les hydrocarbures. Attendu que la CRÉ est l’interlocutrice privilégiée du gouvernement en matière de concertation et de développement régional; Attendu que les enjeux énergétiques touchent une panoplie de domaines et de secteurs d’intervention de la CRÉ; Attendu que la directrice générale régionale du ministère des Ressources Naturelles nous incitait à participer à cette consultation publique; Attendu que la Commission sur les ressources naturelles et le territoire s’était déjà attardée à certains enjeux énergétiques régionaux; Attendu qu’une présentation sur les enjeux énergétiques du Québec et particulièrement ceux de la région a été faite au conseil d’administration de la CRÉ tenu le 12 septembre 2013; Attendu que les orientations retenues par le gouvernement auront des impacts indéniables sur le développement des collectivités; Il est proposé par monsieur Denis Langlois et résolu à l’unanimité d’entériner le mémoire de la CRÉ et de le déposer au ministère des Ressources Naturelles.

VRAIE COPIE CERTIFIÉE CE 24 OCTOBRE 2013

ADOPTÉE À L’UNANIMITÉ

Mario Leblanc Directeur général

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La Commission sur les ressources naturelles et le territoire

La Conférence régionale des élus de la Capitale-Nationale

La Conférence régionale des élus (CRÉ) de la Capitale-Nationale est une personne morale de droit public assujettie à la Loi sur le ministère des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire. Officiellement créée le 30 mars 2004, elle est reconnue comme l'interlocutrice privilégiée du gouvernement en matière de développement régional pour le territoire qu'elle représente, soit la région de la Capitale-Nationale. Ses mandats consistent essentiellement à :

• favoriser la concertation des partenaires dans la région; • donner des avis au gouvernement sur le développement de la région; • élaborer et mettre en œuvre un plan quinquennal de développement pour la région; • conclure des ententes spécifiques avec les ministères ou organismes du gouvernement et, le cas

échéant, avec d'autres partenaires. La CRÉ a en outre la responsabilité de gérer les sommes que lui confie le gouvernement – dont le Fonds de développement régional – et intervient dans la gestion du Fonds régional d'investissement jeunesse. Elle doit aussi exécuter tout autre mandat que lui confie le ministre. Le conseil d’administration de la CRÉ est composé de 45 personnes, soit 30 élus municipaux, un représentant de la Nation huronne-wendat et 14 représentants des milieux socioéconomiques.

La Commission sur les ressources naturelles et le territoire de la Capitale-Nationale (CRNT) a été mise sur pied en décembre 2006 dans le cadre du Programme relatif à l’implantation des commissions forestières régionales et à la conception et à la préparation des plans régionaux de développement forestier. Le rôle de la CRNT est d’agir à titre de comité consultatif de la CRÉ pour les dossiers relatifs au développement du milieu forestier. Elle a comme principal mandat de réaliser le Plan de développement intégré des ressources et du territoire (PDIRT) et de le mettre en œuvre. La CRNT est composée de 24 commissaires dont notamment des représentants des secteurs des municipalités, des Premières Nations, de l’industrie forestière, de l’énergie, de la faune, du récréotourisme, de la main-d’œuvre et de la forêt privée.

Territoire d'intervention

Le territoire couvert est celui de la région de la Capitale-Nationale. Principal pôle démographique du centre et de l'est du Québec, celui-ci s'étend d'est en ouest sur une distance de 350 km le long du fleuve Saint-Laurent et couvre une superficie terrestre de 18 639 km2. La région regroupe les municipalités régionales de comté (MRC) de Charlevoix-Est, de Charlevoix, de La Côte-de-Beaupré, de L'Île-d'Orléans, de La Jacques-Cartier et de Portneuf, ainsi que l'agglomération de Québec (qui inclut les villes de Québec, de L'Ancienne-Lorette et de Saint-Augustin-de-Desmaures) et la réserve indienne de Wendake.

Production et consommation d’énergie dans la Capitale-Nationale Malgré qu’aucune statistique précise sur la consommation régionale de produits pétroliers ne soit disponible, la dépendance de la région de la Capitale-Nationale au pétrole est incontestable. La

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configuration traditionnelle des banlieues et leur croissance ne font qu’accroître cette dépendance. En présumant que la part du pétrole dans la consommation énergétique régionale soit comparable à la proportion de celui-ci dans la consommation énergétique provinciale, soit 39 %, la consommation régionale en produits pétroliers pourrait être estimée à 1,35 million de tonnes équivalent pétrole (tep). En 2006, une évaluation des émissions de GES de la Ville de Québec chiffrait à 7,9 teCO2 par habitant, pour une population d’un peu plus de 500 000 habitants. Notons que 50 % des émissions de GES de la ville étaient directement tributaires du secteur des transports, donc de la consommation de produits pétroliers. En 2010, la consommation en électricité de la région s’élève à 16,13 milliards de kWh pour une valeur de 977 M$1. Cette consommation est assujettie à 75 % de deux secteurs d’activité, soit l’industrie (41 %) et le résidentiel (34 %). À ce titre, la région compte près de 400 000 abonnements, soit 9,5 % des abonnements à l’échelle provinciale. Soulignons que la demande est actuellement en forte hausse dans la région. Comparativement à la consommation électrique de l’ensemble du Québec, qui s’élève à 182,6 milliards de kWh, la région mobilise 8,8 % de la consommation provinciale en électricité, qui une fois convertie, équivaut à 1,38 million de tep. La région de la Capitale-Nationale compte près de 7 500 clients utilisant le gaz naturel, majoritairement résidentiels et commerciaux (92 %), pour une consommation totale annuelle de 9,7 milliards de pieds cubes de gaz, ce qui équivaut à environ 252 000 tep. Notons que la clientèle industrielle et institutionnelle de la région ne compte que 8 % des abonnements mais elle utilise plus de 50 % des approvisionnements de la région. Au niveau de la production d’énergie, la région de la Capitale-Nationale était, jusqu’à tout récemment, un producteur très marginal par rapport à l’ensemble du Québec. Par contre, deux projets éoliens majeurs ont vu le jour au cours des dernières années. Les parcs éoliens Rivière-du-Moulin (EDF Énergies Nouvelles) ainsi que celui situé sur les terres du Séminaire de Québec (Boralex – Gaz Métro) vont produire, à terme, environ 700 MW d’électricité. Notons que le potentiel éolien de la région a été estimé à plus de 3 000 MW. Finalement, la recherche et développement est un secteur très dynamique dans la région, puisqu’on y dénombre une quinzaine de chaires et de centres de recherche liés aux différentes filières énergétiques.

Avis de la Conférence régionale des élus de la Capitale-Nationale

Le présent avis se réfère au document de consultation, De la réduction des gaz à effet de serre à l’indépendance énergétique du Québec, fourni par la Commission sur les enjeux énergétiques du Québec. D’entrée de jeu, la CRÉ salue la volonté du gouvernement d’élaborer une nouvelle politique énergétique pour le Québec ainsi que l’initiative de créer une commission itinérante pour consulter et échanger avec la population.

1  Profil  régional  des  activités  d’Hydro-­‐Québec,  2010.  

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LA LUTTE CONTRE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES

Tel que le préconise la future politique énergétique, la lutte contre les changements climatiques est également une orientation privilégiée autant par la CRÉ que par la CRNT. L’objectif du gouvernement de réduire de 25 % l’émission des gaz à effet de serre (GES) par rapport au niveau de 1990 est certes ambitieux, il doit donc être conjugué à une panoplie d’actions afin qu’il se réalise.

Le plan d’action 2013-2020 sur les changements climatiques (PACC 2020) révèle que le secteur des bâtiments représente à lui seul 15 % des émissions québécoises de GES. Pour ce secteur, les objectifs poursuivis sont la diminution des besoins énergétiques et la réduction des émissions de GES à la source. Pour ce faire, le gouvernement entend élaborer une Stratégie québécoise du bâtiment durable et favoriser les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique dans les bâtiments résidentiels, commerciaux et institutionnels.

Sachant que le secteur du bâtiment constitue un important émetteur de GES et que la Capitale-Nationale est l’une des régions les plus actives en termes de construction non résidentielle, la CRÉ propose au gouvernement de favoriser et d’augmenter la construction de bâtiments verts et intelligents, notamment en utilisant le bois et les ressources renouvelables comme matériaux de prédilection. Conjuguée à un aménagement durable des forêts, la construction verte, intelligente et en bois permet non seulement de séquestrer du CO2 mais elle réduit notre consommation énergétique et notre empreinte écologique.

La région de la Capitale-Nationale, par son histoire, son patrimoine bâti, son expertise en architecture, en génie mécanique, en génie du bois et finalement le savoir-faire de ses entrepreneurs pourrait devenir un phare de la construction verte, intelligente et en bois partout au Canada. Notre région possède tous les atouts et une expertise de pointe pour aider le Québec à tendre vers l’atteinte de ses cibles en matière de réduction des gaz à effet de serre et d’utilisation durable des ressources naturelles. La promotion et le renforcement des actions en la matière posées notamment par Québec International, par CECOBOIS, par Q-Web ainsi que par la CRÉ pourraient être privilégiées par le gouvernement du Québec. De plus, l’appui formel du gouvernement à la CRÉ pour supporter l’adoption de la Charte du bois par les donneurs d’ordres publics constituerait un moyen d’accélérer la démarche.

Le Québec devrait investir davantage dans l’aménagement de ses forêts ce qui aurait un effet direct sur la réduction des GES. Avant la dernière épidémie de tordeuses des bourgeons d’épinette, les forêts de la région de la Capitale-Nationale produisaient des quantités appréciables de bois et de revenus pour l’État. Cependant, cette épidémie conjuguée à des investissements en aménagements sylvicoles insuffisants a fait décliner la productivité de nos forêts. Il est évident qu’un meilleur rendement permettrait de produire plus de bois de sciage pour alimenter le marché de la construction mais aussi de substituer l’utilisation de mazout par de la biomasse forestière à des fins énergétiques. L’aménagement durable de cette ressource renouvelable est sans contredit un moyen très efficace pour lutter contre les changements climatiques. D’ailleurs, le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) concluait dans son 4e rapport (2007) que : les stratégies d’aménagement durable des forêts, dont le but est de maintenir ou d’augmenter les stocks de carbone forestiers, tout en produisant un rendement annuel soutenu de bois, de fibre ou d’énergie de la forêt, est l’option qui générera à long terme les plus grands bénéfices d’atténuation des changements climatiques.

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L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE, UN DES PILIERS DU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DU QUÉBEC

Tel que stipulé dans le document de consultation, le gouvernement doit favoriser la construction de nouveaux bâtiments commerciaux et résidentiels à faible consommation énergétique et à bas coûts. Nous portons à votre attention que des organismes possédant une expertise unique en la matière sont déjà implantés dans notre région et n’attendent qu’à être utilisés pour concrétiser le plan d’action de la politique énergétique du gouvernement. La CRÉ est également d’accord pour cibler une amélioration marquée de l’efficacité énergétique des secteurs économiques utilisant les produits pétroliers et gaziers. Le remplacement de ces derniers par des sources renouvelables, notamment l’électricité et les biocombustibles semble une avenue de choix. L’accroissement et la mise en valeur de la recherche et du développement effectués dans la région représentent un élément-clé dans la réalisation du défi pour une meilleure utilisation de l’énergie si on veut améliorer la compétitivité des entreprises québécoises. Il faut miser sur l’innovation et dans ce sens, les organismes, les chaires et les centres de recherche doivent nécessairement être mis à profit pour développer de nouvelles technologies et de nouvelles filières industrielles. L’Université Laval et l’INRS, pour ne mentionner que ceux-ci, travaillent déjà activement à l’amélioration des connaissances et au développement de nouvelles technologies. Ces institutions pourraient être ciblées par le gouvernement pour mettre de l’avant des projets de recherche et développement.

AFFRONTER LE DÉFI DES TRANSPORTS

En matière de transport, la CRÉ intervient essentiellement au niveau du transport collectif en territoire rural. Dans un mémoire déposé au ministère des Transports (MTQ), dans le cadre de la politique québécoise de mobilité durable, la CRÉ soulevait que : « Le modèle d’urbanisation dont a hérité la région favorise nettement le recours à l’automobile, la faible densité de la population complexifie l’organisation des transports publics et rend coûteuses les infrastructures de service (…). L’ensemble de la région aurait intérêt à s’inspirer des objectifs de la Communauté métropolitaine de Québec (CMQ) visant la densification. Il s’agit ici d’inverser le modèle traditionnel qui consistait à construire d’abord et ensuite tenter d’organiser des services en fonction des nouvelles zones habitées (écoles, services de proximité, transport public) vers des développements planifiés autour des axes et services de transport. Cette vision doit inspirer le milieu rural afin d’assurer le développement et l’attractivité de municipalités de petite et moyenne taille et de noyaux villageois qui assurent l’accès aux services et contribuent à l’occupation dynamique du territoire.» Compte tenu de l’héritage de ce modèle d’urbanisation et de l’attraction qu’engendre la Ville de Québec sur les déplacements quotidiens, la structuration du transport collectif en milieu rural peut générer des retombées probantes en matière de réduction des gaz à effet de serre. Au cours des dernières années, la CRÉ a accompagné les MRC dans l’organisation et le développement du réseau de transport collectif rural. Malgré une nette amélioration de l’achalandage de ce type de déplacement, les ressources et les outils offerts par les différents ministères atteignent rapidement leur limite. La CRÉ compte sur la prochaine Politique québécoise de mobilité durable pour appuyer la consolidation et le développement du transport collectif rural.

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Dans sa planification quinquennale, la CRÉ de la Capitale-Nationale soulève que la diminution des gaz à effet de serre passe d’abord par une réorganisation des modes de transport et une meilleure fluidité sur les réseaux actuels. Pour ce qui est du transport urbain, nous soulignons que le Plan de mobilité durable de la Ville de Québec constitue une avenue à privilégier. De plus, la CRÉ considère que le transport des marchandises est encore trop dépendant du camionnage, principal secteur utilisant les produits pétroliers comme source d’énergie. L’utilisation du rail et du fleuve pour le transport de marchandises aurait entre autres pour avantage de prolonger la qualité et la durée de vie du réseau routier, lourdement impacté dans les MRC de l’est de la région où la circulation s’accroît considérablement en raison des grands chantiers qui se multiplient sur la Côte-Nord et dans le Nord-du-Québec. Compte tenu que le secteur des transports est de loin le plus grand utilisateur d’hydrocarbures, la CRÉ est d’avis que l’initiative du ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP) de confier aux Conseils régionaux de l’environnement (CRE) l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie visant la réduction de la dépendance au pétrole devrait être accompagnée par un meilleur support et un financement à la hauteur des attentes et des objectifs du gouvernement.

UTILISER LE LEVIER DE L’ÉLECTRICITÉ

Compte tenu des surplus importants d’énergie propre dont le Québec dispose actuellement, l’occasion de convertir l’utilisation des produits pétroliers ou de développer de nouvelles industries se présente comme des voies judicieuses à emprunter. La CRÉ est également d’accord avec le gouvernement afin d’inciter Hydro-Québec à être plus proactive dans le secteur de l’électrification des transports et des procédés industriels en vue d’attirer et de soutenir des industries de toute taille. Il va de soi que la conversion de produits pétroliers destinés au chauffage par l’électricité ou les biocombustibles, notamment la biomasse forestière, permettra de développer des entreprises et de dynamiser des communautés rurales, en plus de diminuer nos émissions de GES. La CRÉ souhaite que le gouvernement mette en place différents incitatifs pour réaliser ce virage vert, autant pour les entreprises et les communautés que pour la structuration de la grappe industrielle liée à la production de chaleur à partir de la biomasse. De plus, le gouvernement devrait s’engager rapidement à donner l’exemple en la matière en convertissant différents bâtiments publics. En 2006, Hydro-Québec a dû laisser au secteur privé le développement des filières de l’éolien et de la petite hydraulique. La volonté du gouvernement de revoir les processus de planification et de développement des nouveaux moyens de production d’énergie est fort louable. Afin d’optimiser les retombées économiques et sociales associées à la construction d’infrastructures et la production d’énergie, le modèle de l’économie sociale devrait être privilégié. Articulées autour de principes égalitaires et équitables, les entreprises d’économie sociale ont comme finalité de servir leurs membres ou la communauté, tout en favorisant la participation citoyenne et la prise de décision démocratique. Qu’elles se constituent en OBNL ou en coopérative, les entreprises d’économie sociale permettent de répondre aux besoins du milieu, sont à l’origine de nombreux partenariats et représentent une force, un moteur de développement. L’économie sociale est donc bien plus qu’un modèle entrepreneurial, c’est une stratégie de développement régional.

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GÉRER LES HYDROCARBURES

Tout d’abord, la CRÉ réitère que la priorité en matière d’utilisation d’hydrocarbures vise la diminution de notre consommation de ceux-ci. En ce qui a trait à l’exploration et l’exploitation d’hydrocarbures sur son territoire, la CRÉ ne s’oppose pas, a priori, mais elle émet certaines réserves. Même si l’exploitation d’hydrocarbures peut amener de fortes retombées économiques pour les collectivités, il ne faut pas outrepasser la protection de l’environnement ainsi que l’acceptabilité sociale de ces projets, qui sont des éléments essentiels d’un développement durable. En ce sens, des études crédibles et transparentes devront être faites et soumises aux collectivités afin qu’elles puissent prendre des décisions éclairées. De plus, des rencontres d’information et d’échanges avec le milieu municipal et la population devront être tenues en amont des processus d’autorisation par les différents ministères. Cependant, compte tenu de son histoire, de son patrimoine naturel et bâti ainsi que de la reconnaissance internationale de certains territoires, les collectivités devraient également être en mesure de restreindre ou de soustraire certains secteurs, via leur schéma d’aménagement, aux activités d’exploration et d’exploitation des hydrocarbures.

CONCLUSION

Dans l’ensemble, la CRÉ de la Capitale-Nationale adhère aux six (6) objectifs proposés dans le document de consultation et espère que ses commentaires et ses recommandations pourront aider le gouvernement du Québec à peaufiner sa future politique énergétique. Nous ne pouvons terminer sans vous affirmer que la CRÉ croit au bien-fondé d’une commission indépendante sur l’avenir énergétique pour le développement optimal du Québec et de ses collectivités. Les orientations contenues dans le document de consultation nous démontrent que le gouvernement s’engage sur la voie d’un développement économique soucieux de l’environnement au bénéfice des populations actuelles et des générations futures.