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N° 329 SÉNAT SESSION ORDINAIRE DE 2017-2018 Enregistré à la Présidence du Sénat le 22 février 2018 RAPPORT FAIT au nom de la commission spéciale (1) sur le projet de loi, ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE APRÈS ENGAGEMENT DE LA PROCÉDURE ACCÉLÉRÉE, pour un État au service d'une société de confiance, Par Mme Pascale GRUNY et M. Jean-Claude LUCHE, Sénateurs Articles 15 ter, 17, 17 bis A, 17 bis B, 22, 22 bis, 27, 37, 41, 42, 45 et 46 examinés selon la procédure de législation en commission, en application de l’article 47 ter du Règlement (1) Cette commission est composée de : M. Jean-François Husson, président ; Mme Pascale Gruny, M. Jean-Claude Luche, rapporteurs ; Mme Élisabeth Lamure, MM. Jérôme Durain, Michel Forissier, Mmes Michelle Meunier, Christine Lavarde, MM. Pierre Louault, Julien Bargeton, Mme Nathalie Delattre, MM. Pierre-Yves Collombat, Emmanuel Capus, vice-présidents ; MM. Serge Barbary, Éric Bocquet, François Bonhomme, Henri Cabanel, Mmes Josiane Costes, Jacky Deromedi, M. Yves Détraigne, Mmes Frédérique Espagnac, Dominique Estrosi Sassone, MM. Jean-Raymond Hugonet, Victorin Lurel, Didier Mandelli, Rachel Mazuir, Philippe Mouiller, Olivier Paccaud, Stéphane Piednoir, Mme Angèle Préville, M. Alain Richard, Mme Sophie Taillé-Polian, M. Michel Vaspart, Mme Dominique Vérien, Mme Sylvie Vermeillet, M. Jean Pierre Vogel. Voir les numéros : Assemblée nationale (15 ème législ.) : 424, 575 et T.A. 73 Sénat : 259 et 330 (2017-2018)

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  • N 329

    SNAT SESSION ORDINAIRE DE 2017-2018

    Enregistr la Prsidence du Snat le 22 fvrier 2018

    RAPPORT FAIT

    au nom de la commission spciale (1) sur le projet de loi, ADOPT PAR L'ASSEMBLE

    NATIONALE APRS ENGAGEMENT DE LA PROCDURE ACCLRE, pour un tat au service

    d'une socit de confiance,

    Par Mme Pascale GRUNY et M. Jean-Claude LUCHE,

    Snateurs

    Articles 15 ter, 17, 17 bis A, 17 bis B, 22, 22 bis, 27, 37, 41, 42, 45 et 46

    examins selon la procdure de lgislation en commission,

    en application de larticle 47 ter du Rglement

    (1) Cette commission est compose de : M. Jean-Franois Husson, prsident ; Mme Pascale Gruny, M. Jean-Claude

    Luche, rapporteurs ; Mme lisabeth Lamure, MM. Jrme Durain, Michel Forissier, Mmes Michelle Meunier, Christine Lavarde,

    MM. Pierre Louault, Julien Bargeton, Mme Nathalie Delattre, MM. Pierre-Yves Collombat, Emmanuel Capus, vice-prsidents ;

    MM. Serge Barbary, ric Bocquet, Franois Bonhomme, Henri Cabanel, Mmes Josiane Costes, Jacky Deromedi, M. Yves

    Dtraigne, Mmes Frdrique Espagnac, Dominique Estrosi Sassone, MM. Jean-Raymond Hugonet, Victorin Lurel, Didier Mandelli,

    Rachel Mazuir, Philippe Mouiller, Olivier Paccaud, Stphane Piednoir, Mme Angle Prville, M. Alain Richard, Mme Sophie

    Taill-Polian, M. Michel Vaspart, Mme Dominique Vrien, Mme Sylvie Vermeillet, M. Jean Pierre Vogel.

    Voir les numros :

    Assemble nationale (15me lgisl.) : 424, 575 et T.A. 73

    Snat : 259 et 330 (2017-2018)

  • La commission a examin les articles 15 ter, 17, 17 bis A, 17 bis B, 22, 22 bis,

    27, 37, 41, 42, 45 et 46 selon la procdure de lgislation en commission, en

    application de larticle 47 ter du Rglement.

    En consquence seuls sont recevables en sance, sur ces articles, les

    amendements visant :

    - assurer le respect de la Constitution,

    - oprer une coordination avec une autre disposition du texte en discussion, avec

    d'autres textes en cours d'examen ou avec les textes en vigueur,

    - procder la correction d'une erreur matrielle.

  • - 3 -

    S O M M A I R E Pages

    LES CONCLUSIONS DE LA COMMISSION SPCIALE ................................................... 9

    EXPOS GNRAL ................................................................................................................. 13

    I. LES TRAVAUX DE LA COMMISSION SPCIALE ......................................................... 13

    A. DES AUDITIONS NOMBREUSES, COUVRANT LENSEMBLE DES SUJETS TRAITS ............................................................................................................................... 13

    B. LA PREMIRE APPLICATION DE LA LGISLATION EN COMMISSION PARTIELLE PRVUE PAR LE RGLEMENT DU SNAT ................................................ 14

    C. LES DOMAINES RESPECTIFS DES RAPPORTEURS ........................................................ 15

    II. UN TEXTE DISPARATE ET GLOBALEMENT DCEVANT ......................................... 19

    A. DES OBJECTIFS CONSENSUELS ET UNE PRSENTATION FLATTEUSE .................... 19

    B. UN TEXTE FOURRE-TOUT ET PARFOIS CONTRE PRODUCTIF .............................. 20

    EXAMEN DES ARTICLES ........................................................................................................ 23

    TITRE PRLIMINAIRE DISPOSITIONS DORIENTATION ET DE PROGRAMMATION............................................................................................................... 23

    Article 1er Approbation de la stratgie nationale dorientation de laction publique .................................................................................................................................... 23

    TITRE IER UNE RELATION DE CONFIANCE : VERS UNE ADMINISTRATION DE CONSEIL ET DE SERVICE .............................................................................................. 26

    CHAPITRE 1ER Une administration qui accompagne ....................................................... 26 Article 2 (art. L. 123-1, L. 123-2, L. 124-1 et L. 124-2 [nouveaux], L. 552-3, L. 562-3 et L. 572-1 du code des relations entre le public et ladministration) Droit lerreur et droit au contrle des usagers dans leurs relations avec ladministration .......................... 26

    Article 2 bis A (nouveau) (art. L. 1113-8 [nouveau] du code gnral des collectivits territoriales) Extension du droit rgularisation en cas derreur au bnfice des collectivits territoriales et de leurs groupements dans leurs relations avec ltat et

    les organismes de scurit sociale .......................................................................................... 44

    Article 2 bis (art. L. 114-5-1 [nouveau] L. 552-3, L. 562-3 et L. 571-1 du code des relations entre le public et ladministration) Consquence de labsence dune pice non essentielle dun dossier de demande dattribution de droits auprs de ladministration ........................................................................................................................ 45

    Article 3 (art. 1727 du code gnral des impts) Droit lerreur en matire fiscale Rduction de moiti des intrts de retard en cas de rectification spontane ................... 47

  • - 4 - UN TAT AU SERVICE DUNE SOCIT DE CONFIANCE

    Article 3 bis AA (nouveau) (art. 279-0 bis du code gnral des impts) Assouplissement des obligations dclaratives en matire de TVA sur les travaux damlioration des locaux dhabitation ................................................................................. 52

    Article 3 bis A (art. 1736 du code gnral des impts) Extension sur trois ans du droit lerreur des tiers dclarants en cas de dfaut de dclaration de certaines

    rmunrations ........................................................................................................................... 53 Article 3 bis (art. 1763 du code gnral des impts) Non-application en cas de premire infraction de lamende prvue pour dfaut de souscription ou inexactitudes dans les documents propres aux bnfices industriels et commerciaux

    et limpt sur les socits ..................................................................................................... 56

    Article 4 (art. L. 62, L. 80 A et L. 80 B du livre des procdures fiscales) Rduction de 30 % des intrts de retard en cas de rectification par le contribuable lors dun contrle fiscal Rescrit en cours de contrle Garantie fiscale ................................... 58

    Article 4 bis A (nouveau) (art. L. 49 du livre des procdures fiscales) Mention expresse des points considrs comme valids par ladministration lissue dun contrle

    fiscal .......................................................................................................................................... 76 Article 4 bis (art. L. 54 C [nouveau] du livre des procdures fiscales) largissement des voies de recours pour les contribuables ................................................................................ 77

    Article 4 ter (art. L. 107 B, L. 112 A [nouveau] et L. 135 B du livre des procdures fiscales) Accessibilit des donnes de ladministration fiscale relatives aux valeurs foncires dclares loccasion des mutations ..................................................................... 79

    Article 4 quater (art. 440 bis du code des douanes) Rduction des intrts de retard en cas de rgularisation pour les droits et taxes prvus par le code des douanes ............ 85

    Article 4 quinquies (nouveau) (art. 787 B et art. 1840 G ter du code gnral des impts) Assouplissement des obligations dclaratives du pacte Dutreil ..................... 87

    Article 5 (art. L. 62 B [nouveau] et L. 62 C [nouveau] du livre des procdures fiscales) Droit lerreur en matire de contributions indirectes perues sur le fondement du code gnral des impts .......................................................................................................... 88

    Article 6 (art. L. 440-1 [nouveau] du code des douanes) Droit lerreur en matire de contributions indirectes perues sur le fondement du code des douanes et de droits douaniers................................................................................................................................... 95

    Article 6 bis (nouveau) (art. 265 B du code des douanes) Prsomption de bonne foi pour les distributeurs de carburant sous conditions demploi ........................................... 97 Article 7 Habilitation pour exprimenter une relation de confiance ...................... 98

    Article 7 bis (nouveau) (art. L. 133-1, L. 133-4-2 et L. 133-4-5 du code de la scurit sociale) Modulation de lannulation des exonrations de cotisations et contributions sociales en cas de redressement faisant suite un constat de travail dissimul ............... 106

    Article 8 (art. L. 1242-2, L. 8115-1, L. 8115-3, L. 8115-4 et L. 8115-6 du code du travail) Possibilit pour lautorit administrative dadresser un avertissement en cas de

    manquement certaines dispositions du code du travail ................................................... 108

    Article 8 bis (art. L. 8121-1 [nouveau] du code du travail) Rle de lautorit centrale de linspection du travail ........................................................................................................ 112

    CHAPITRE II Une administration qui sengage ................................................................ 115

    Article 9 (art. L. 312-2, L. 312-3 [nouveau], L. 552-8, L. 562-8 et L. 574-1 du code des relations entre le public et ladministration) Publication et opposabilit des circulaires ........ 115 Article 10 (art. L. 141-1 [nouveau], L. 552-3, L. 562-3 et L. 572-1 du code des relations entre le public et ladministration) Gnralisation de la pratique des prises de position formelles, ou rescrit de ladministration ..................................................... 124

    Article 11 Exprimentation de lapprobation implicite de projets de rescrit ............... 129

    Article 12 (art. L. 114-11 [nouveau], L. 552-3, L. 562-3 et L. 572-1 du code des relations entre le public et ladministration) Certificat dinformation sur les normes applicables ...... 130

  • - 5 -

    Article 12 bis Exprimentation de la cristallisation des rgles aprs dlivrance dun certificat dinformation .................................................................................................. 135 Article 13 (art. L. 423-2 [nouveau] du code des relations entre le public et ladministration) Encadrement du recours la transaction par ladministration ................ 137 Article 13 bis (nouveau) (art. L. 59 A du livre des procdures fiscales) largissement de la comptence des commissions des impts directs et des taxes sur le chiffre daffaires ................................................................................................................................... 140

    Article 14 (art. 345 bis du code des douanes, art. 2 de lordonnance n 2008-860 du 28 aot 2008, art. 11 de lordonnance n 2009-799 du 24 juin 2009 et art. 6 de lordonnance n 2011-1920 du 22 dcembre 2011) Renforcement du rescrit douanier .................................................................................................................................... 142

    CHAPITRE III Une administration qui dialogue .............................................................. 148

    Article 15 A Interdiction, pour les administrations de ltat, de recourir un numro surtax dans leurs relations avec le public ............................................................. 148

    Article 15 Exprimentation de la mise en place dun rfrent unique au sein de ladministration ........................................................................................................................ 152

    Article 15 bis Exprimentation dun rfrent unique dot dun pouvoir de dcision dans les maisons de services au public .................................................................. 156

    Article 15 ter Exprimentation dun dpt unique dmatrialis et dun rfrent unique pour les demandes de subventions au titre de la politique de la ville Article examin dans le cadre de la lgislation en commission .......................................... 159

    Article 16 Limitation, titre exprimental, de la dure des contrles administratifs sur les petites et moyennes entreprises ........................................................ 161

    Article 17 (art. L. 243-6-9 [nouveau] du code de la scurit sociale) Cration dune procdure de mdiation en matire de recouvrement des cotisations et contributions sociales Article examin dans le cadre de la lgislation en commission ............................................................................................................................... 168

    Article 17 bis A (art. L. 723-34-1 [nouveau] du code rural et de la pche maritime) Inscription dans la loi du mdiateur de la mutualit sociale agricole Article

    examin dans le cadre de la lgislation en commission....................................................... 171 Article 17 bis B (art. L. 217-7-1 [nouveau] du code de la scurit sociale) Mdiateur des caisses dallocations familiales et dassurance vieillesse Article examin dans le

    cadre de la lgislation en commission ................................................................................... 172

    Article 17 bis Exprimentation dun dispositif de mdiation entre entreprises et administration .......................................................................................................................... 175 Article 18 Habilitation lgifrer par ordonnance en vue de prciser et harmoniser la rectification des dclarations en matire de prestations sociales .............. 183 Article 19 Habilitation lgifrer par ordonnance pour exprimenter des ajustements du rgime des chambres dagriculture ............................................................. 184 Article 20 (art. L. 172-16, L. 521-16 et L. 571-20 du code de lenvironnement et art. L. 161-12 du code forestier) Transmission au contrevenant du procs-verbal de constatation dune infraction au code de lenvironnement et au code forestier ............... 189

    TITRE II VERS UNE ACTION PUBLIQUE MODERNISE, SIMPLE ET EFFICACE ..... 192

    CHAPITRE IER Une administration engage dans la dmatrialisation ......................... 192 Article 21 Exprimentation dchanges dinformations entre les administrations via une interface de programmation applicative .................................................................. 192

  • - 6 - UN TAT AU SERVICE DUNE SOCIT DE CONFIANCE

    Article 21 bis (art. L. 113-12, L. 114-10, L. 552-3 et L. 572-1 du code des relations entre le public et ladministration) Suppression de lobligation dinformer ladministration du lieu et de la priode de la premire production dun document et limitation des

    cas dans lesquels ladministration peut redemander une information lusager ........... 199

    Article 22 (art. L. 212-2, L. 552-6, L. 562-6 et L. 573-2 du code des relations entre le public et ladministration, article 29-4 de la loi n 90-568 du 2 juillet 1990 relative lorganisation du service public de la poste et France Tlcom) Dispense de signature, par lemployeur public, des dcisions produites sous forme lectronique Article

    examin dans le cadre de la lgislation en commission....................................................... 201 Article 22 bis Report de lentre en vigueur de la dclaration sociale nominative pour les employeurs publics Article examin dans le cadre de la lgislation en commission ....................................................................................................... 205

    Article 23 Exprimentation de la suppression des justificatifs de domicile pour la dlivrance de titres............................................................................................................... 207

    Article 23 bis Exprimentation de lattestation de rsidence comme justificatif de domicile pour les Franais tablis hors de France ........................................................... 209

    Article 24 Habilitation prendre par ordonnance des mesures permettant une exprimentation de la dmatrialisation des actes dtat civil tablis par le ministre des affaires trangres ............................................................................................ 210

    Article 25 (art. L. 521-3-1, L. 525-6-1 du code montaire et financier et art. 21 de la loi du 9 dcembre 1905 concernant la sparation des glises et de ltat) Dons par SMS aux associations cultuelles et obligation pour les associations cultuelles dtablir des comptes annuels ....................................................................................................................... 212

    Article 25 bis Remise par le Gouvernement dun rapport au Parlement sur les obligations comptables des associations cultuelles ............................................................. 221

    CHAPITRE II Une administration moins complexe .......................................................... 222

    Article 26 Habilitation lgifrer par ordonnance pour autoriser les matres douvrage droger certaines rgles de la construction ................................................... 222

    Article 26 bis Habilitation lgifrer par ordonnance sur les modes daccueil de la petite enfance ....................................................................................................................... 227

    Article 26 ter Exprimentation du rfrent unique pour les projets dactivit, d'installation, d'ouvrage ou de travaux.................................................................................. 229

    Article 27 (art. 70 de la loi n 2011-525 du 17 mai 2011 de simplification et d'amlioration de la qualit du droit) Abrogation de larticle 70 de la loi du 17 mai 2011 relatif aux consquences de vices pouvant affecter le droulement dune procdure administrative pralable une dcision Article examin dans le cadre de la

    lgislation en commission ....................................................................................................... 232

    Article 28 Habilitation lgifrer par ordonnance pour exprimenter de nouvelles formes de rapprochement dtablissements denseignement suprieur et de recherche .............................................................................................................................. 234

    CHAPITRE III Des rgles plus simples pour le public .................................................... 238

    Article 29 Exprimentation du relayage ........................................................................... 238 Article 30 (supprim) Habilitation lgifrer par ordonnance pour allger ou supprimer le contrle des exploitations agricoles ................................................................ 245

    Article 31 Exprimentation dun rgime spcifique dexception dillgalit en matire administrative visant scuriser les grands projets et oprations complexes .... 247

  • - 7 -

    Article 32 (art. L. 544-4, L. 544-5, L. 544-6 et L. 613-52-6 du code montaire et financier, et art. L. 225-100-1, L. 232-1 et L. 950-1 du code de commerce) Habilitation pour la simplification des rgles de mention et de sanction du taux effectif global Simplification du rgime de responsabilit des agences de notation de crdit Suppression du rapport de gestion pour les petites entreprises ........................................ 262

    Article 33 Simplification, titre exprimental, des modalits de consultation du public concernant des projets soumis aux rglementations ICPE ou IOTA

    ncessaires lexercice dune activit agricole ..................................................................... 275 Article 33 bis (art. L. 121-16 et L. 123-19 du code de lenvironnement) Information du public de louverture dune concertation pralable ou dune consultation par voie lectronique par publication locale ....................................................................................... 282

    Article 34 Habilitation lgifrer par ordonnance pour simplifier les rgles applicables lattribution des projets dnergies marines renouvelables ........................ 283

    Article 34 bis (art. L. 323-11 et L. 342-2 du code de lnergie) Suppression de lapprobation pralable de certains ouvrages lectriques et droit raliser des travaux de raccordement en matrise douvrage dlgue .................................................. 292

    Article 34 ter (art. L. 511-2 et L. 511-3 du code de lnergie) Dispense dautorisations pour les activits hydrolectriques accessoires dune activit principale

    rgulirement autorise ........................................................................................................... 294 Article 34 quater (art. 15 de lordonnance n 2017-80 du 26 janvier 2017 relative lautorisation environnementale) Unification du rgime des permis de construire doliennes ................................................................................................................................ 297 Article 34 quinquies Habilitation lgifrer par ordonnance pour simplifier llaboration et la rvision des schmas rgionaux de raccordement au rseau des nergies renouvelables et tendre aux ouvrages des rseaux publics dlectricit la

    procdure dextrme urgence en matire dexpropriation ................................................... 299 Article 34 sexies (nouveau) (art. L. 341-2 du code de lnergie) Exclusion des projets dlectricit renouvelable soutenus dans le cadre dune procdure concurrentielle

    du bnfice de la rfaction tarifaire ....................................................................................... 302

    Article 35 (art. L. 122-1, L. 123-14, L. 181-5 et L. 515-29 du code de lenvironnement) Simplification des modalits de la participation du public relatives certaines installations polluantes loccasion dun rexamen priodique Simplification des modalits dexamen au cas par cas lors de modifications ou dextensions dinstallations, douvrages, de travaux ou dactivits existants ......................................... 303

    Article 35 bis (nouveau) (art. L. 181-17 et L. 514-6 du code de lenvironnement) Rduction des dlais de recours contre les dcisions relatives aux installations

    classes pour la protection de lenvironnement ................................................................... 309

    Article 36 Habilitation rformer par ordonnances le rgime de lactivit dentrepreneur de spectacles vivants ..................................................................................... 310 Article 37 (art. L. 541-13 du code de lenvironnement, art. 19 et 34 de lordonnance n 2016-1028 du 27 juillet 2016 relative aux mesures de coordination rendues ncessaires par lintgration dans le schma rgional damnagement, de dveloppement durable et dgalit des territoires, des schmas rgionaux sectoriels mentionns lartic le 13 de la loi n 2015-991 du 7 aot 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la Rpublique) Mutualisation de lvaluation des anciens plans dpartementaux et rgionaux des dchets au niveau rgional Article examin dans le cadre de la lgislation en

    commission ............................................................................................................................... 317 Article 38 (art. 19 et 21 de la loi du 9 dcembre 1905 concernant la sparation des glises et de ltat, art. 18-2 de la loi n 2013-907 du 11 octobre 2013 relative la transparence de la vie publique et art. 25 de la loi n 2016-1691 du 9 dcembre 2016 relative la transparence, la lutte contre la corruption et la modernisation de la vie conomique) Diverses mesures relatives aux cultes .................................................................................... 321

    Article 39 Habilitation lgifrer par ordonnance pour rformer le rgime juridique dexploration et dexploitation des ressources gothermales ............................ 329

  • - 8 - UN TAT AU SERVICE DUNE SOCIT DE CONFIANCE

    TITRE III UN DISPOSITIF DVALUATION RENOUVEL .......................................... 334

    Article 40 Rapports annuels du Gouvernement au Parlement...................................... 334 Article 40 bis Rapport du Gouvernement au Parlement sur la surtransposition de directives ................................................................................................................................... 336

    Article 41 Contenu des rapports dvaluation des exprimentations prvues par le projet de loi Article examin dans le cadre de la lgislation en commission ............... 337

    Article 42 Demande de compte rendu sur la participation des personnes intresses llaboration des ordonnances issues des habilitations prvues par le projet de loi Article examin dans le cadre de la lgislation en commission ................... 339 Article 43 Remise au Parlement dun rapport du Gouvernement sur lapplication du principe selon lequel le silence de ladministration vaut acceptation ainsi que ses exceptions ...................................................................................... 340

    Article 44 (art. 11 de la loi n 83-634 du 13 juillet 1983 portant droit et obligation des fonctionnaires) Protection des agents publics relative leur responsabilit civile en absence de faute personnelle dtachable .............................................................................. 341 Article 45 Engagement du Gouvernement mettre en place les moyens dune valuation rigoureuse de la prsente loi Article examin dans le cadre de la lgislation en commission ....................................................................................................... 346

    Article 46 valuation de la mise en uvre de diverses dispositions du projet de loi par la Cour des comptes Article examin dans le cadre de la lgislation en

    commission ............................................................................................................................... 347

    TRAVAUX DE LA COMMISSION ........................................................................................ 351

    I. AUDITIONS ......................................................................................................................... 351 M. Grald Darmanin, Ministre de laction et des comptes publics ............................. 351

    M. Bruno Parent, Directeur Gnral des Finances Publiques ...................................... 364

    M. Thierry Tuot, Conseiller dtat ................................................................................... 372

    Organisations syndicales de la fonction publique ........................................................ 381

    Reprsentants des collectivits territoriales ................................................................... 392

    II. EXAMEN DU RAPPORT .................................................................................................... 400

    LISTE DES PERSONNES ENTENDUES ............................................................................... 489

    LISTE DES ORGANISMES AYANT FAIT PARVENIR UNE CONTRIBUTION CRITE ...................................................................................................................................... 495

    ANNEXE CONTRIBUTIONS CITOYENNES RECUEILLIES SUR LESPACE PARTICIPATIF ........................................................................................................................ 497

    TABLEAU COMPARATIF ...................................................................................................... 503

    AMENDEMENTS NON ADOPTS ....................................................................................... 713

  • - 9 -

    LES CONCLUSIONS DE LA COMMISSION SPCIALE

    Runie les 21 et 22 fvrier 2018, sous la prsidence de M. Jean-Franois Husson, prsident, votre commission a examin le rapport de Mme Pascale Gruny et M. Jean-Claude Luche sur le projet de loi n 259 (2017-2018) pour un tat au service d'une socit de confiance, adopt par lAssemble nationale.

    De manire gnrale, la commission spciale, dans le double souci de veiller la qualit de la loi et au respect des comptences du lgislateur, a rduit les dures excessives des demandes dhabilitation lgifrer par ordonnance et supprim les trop nombreux rapports inutiles prsents dans le projet de loi transmis.

    Elle a, en outre :

    - prvu expressment sur le droit lerreur et le droit au contrle, que ladministration est tenue dinviter un usager rgulariser sa situation, si elle saperoit dune erreur entrant dans le champ du dispositif, afin dviter que seuls les administrs les mieux informs soient bnficiaires du dispositif. Elle a galement dfinit la notion de manuvres frauduleuses qui constitue, tout comme la mauvaise foi, une condition dapplication de sanction sans invitation rgulariser, dans la continuit de la dmarche engage par lAssemble nationale. Sur le droit au contrle, elle a fix un dlai de six mois dans lequel ladministration doit y procder, afin de le rendre rellement oprationnel et incitatif pour les usagers. Elle a enfin galement souhait que les conclusions expresses rdiges par ladministration lissue du contrle ne soient opposables que si elle a pu se prononcer en toute connaissance de cause, afin dviter les abus (article 2) ;

    - tendu le bnfice du droit rgularisation en cas derreur aux collectivits territoriales et leurs groupements dans leurs relations avec ltat et les organismes de scurit sociale. Tout comme les usagers, les collectivits ont aussi besoin du regard bienveillant de ltat dans le cadre des missions quelles doivent accomplir au quotidien et des procdures quelles conduisent dans des conditions parfois difficiles (article 2 bis A) ;

    - adopt une disposition permettant la validation expresse des points examins lors dun contrle fiscal. En effet, aujourdhui, une absence de redressement ne signifie pas que ladministration considre les points examins comme conformes la loi fiscale, ce qui peut tre source dinscurit juridique. Avec la disposition adopte, le vrificateur, lissue dun contrle fiscal, mentionnera expressment, sur la proposition de rectification ou le cas chant sur lavis dabsence de rectification, les points quil a examins et quil considre comme conformes la loi fiscale (article 4 bis A) ;

  • - 10 - UN TAT AU SERVICE DUNE SOCIT DE CONFIANCE

    - veill prserver lesprit initial de la relation de confiance , dont le Gouvernement annonce la relance mais qui risque, en ltat, de se limiter finalement un nouveau type de rescrit. La commission a donc prcis le champ de lhabilitation prvue larticle 7 afin de donner la priorit un accompagnement continu des entreprises dans leurs obligations dclaratives, en amont du dpt des comptes, men par une quipe compos la fois dagents chargs du contrle et dagents chargs de la gestion fiscale. Les PME pourraient bnficier dun accompagnement adapt, si elles prsentent des spcificits (enjeux en termes dinnovation, internationalisation prcoce etc.) ;

    - permis aux contribuables de bnficier de la reconnaissance du droit lerreur en matire douanire et de la rduction des intrts de retard en cas de rgularisation mme sils ne sont pas en mesure dacquitter immdiatement les droits dus, condition quils sengagent dans un plan de rglement chelonn de leur dette. En cohrence avec le droit lerreur gnral , ces dispositions ne seraient valables quen cas derreur commise pour la premire fois (articles 4 quater, 5 et 6) ;

    - adopt plusieurs dispositions permettant aux contribuables de ne pas perdre le bnfice dun avantage fiscal lorsquils ont seulement, de bonne foi, manqu une obligation dclarative. Ainsi, le bnfice du pacte Dutreil ne serait pas perdu si lattestation annuelle que doivent souscrire les repreneurs est fournie dans un dlai dun mois compter de la demande de ladministration (article 4 quinquies). De mme, le taux rduit de TVA sur les travaux damlioration des logements serait applicable ds le premier acompte, mme si lattestation du propritaire nest fournie quau moment du paiement de la dernire facture (article 3 bis AA).

    - supprim les dispositions relatives la gnralisation du rescrit (article 10) qui se sont rvles tre entaches d'incomptence ngative ;

    - largi et renforc le droit au certificat d'information, en l'ouvrant tout usager exerant ou souhaitant exercer une activit, en prvoyant, si ncessaire, une orientation vers d'autres interlocuteurs administratifs et en exigeant de l'administration qu'elle rponde au plus tard dans les trois mois (article 12) ;

    - amlior la rdaction de l'article 15 A en vue de poser un principe d'interdiction, pour les administrations de l'tat, y compris les organismes de scurit sociale, de recourir des numros surtaxs compter de 2021 ;

    - limit la dure cumule des contrles administratifs sur les trs petites entreprises six mois sur une priode de trois ans, contre neuf mois sur la mme priode pour les PME de taille plus importante (article 16) ;

  • - 11 -

    - prcis les dispositions relatives la mdiation entre les organismes de scurit sociale et les usagers (art. 17, 17 bis A et 17 bis B), afin que l'intervention du lgislateur ne remette pas en cause le bon fonctionnement des dispositifs dj mis en place par les caisses ;

    - garanti que l'exprimentation portant sur les transferts de comptences des chambres dpartementales dagriculture vers les chambres rgionales s'effectuera avec l'accord des chambres concernes (article 19) ;

    - supprim lhabilitation du Gouvernement lgifrer par ordonnances pendant une priode de dix-huit mois, afin de faciliter l'implantation, le dveloppement et le maintien de modes d'accueil de la petite enfance. Si les rgles encadrant la cration et le fonctionnement des modes d'accueil de la petite enfance pourraient tre rformes, il ne convient pas que le Parlement se dessaisisse de ce sujet, a fortiori pour une priode aussi longue (article 26 bis) ;

    - raccourci six mois le dlai d'habilitation du Gouvernement lgifrer par ordonnance en vue d'exprimenter de nouvelles formes de regroupement d'tablissements dans l'enseignement suprieur afin de permettre aux projets de se raliser rapidement (article 28) ;

    - modifi le dispositif adopt par l'Assemble nationale sur l'exprimentation de prestations de relayage du proche aidant pour le rendre plus oprant (article 29) ;

    - supprim lexprimentation prvoyant de substituer lenqute publique une procdure de consultation par voie lectronique pralablement lautorisation des projets agricoles soumis aux rglementations relatives aux installations classes pour la protection de lenvironnement (ICPE) ou aux installations, ouvrages, travaux et activits (IOTA) susceptibles davoir des incidences sur les milieux aquatiques (article 33) ;

    - rduit deux mois le dlai de recours des tiers contre les dcisions administratives relatives aux installations classes pour la protection de lenvironnement (article 35 bis).

    La commission spciale a adopt le projet de loi ainsi modifi.

  • - 12 - UN TAT AU SERVICE DUNE SOCIT DE CONFIANCE

  • EXPOS GNRAL - 13 -

    EXPOS GNRAL

    Mesdames, Messieurs,

    Le projet de loi pour un tat au service d'une socit de confiance a t dpos par le Gouvernement sur le bureau de l'Assemble nationale le 27 novembre 2017. Le mme jour, la procdure acclre tait engage par le Gouvernement.

    Il a t examin par une commission spciale1 entre les 15 et 17 janvier 2018 et dfinitivement adopt en sance publique le 30 janvier 2018.

    Au Snat, la Confrence des Prsidents ayant dcid que le projet de loi serait renvoy, le moment venu, une commission spciale, la constitution dun groupe de travail prfigurant cette commission spciale a t autorise. La composition du groupe de travail rassemblant 36 snateurs dsigns la proportionnelle des groupes politiques a t proclame en sance publique le 17 janvier 2018. Le groupe de travail a tenu sa runion constitutive le 24 janvier au cours de laquelle il a dsign son Prsident et ses deux rapporteurs.

    Aprs la transmission du texte par lAssemble nationale le 1er fvrier 2018, le groupe de travail sest constitu en commission spciale.

    I. LES TRAVAUX DE LA COMMISSION SPCIALE

    A. DES AUDITIONS NOMBREUSES, COUVRANT LENSEMBLE DES SUJETS TRAITS

    Cinq auditions ont t organises en commission plnire dans le temps restreint accord aux travaux prparatoires. Elles ont permis dentendre le ministre en charge, les organisations syndicales de la fonction publique, le directeur gnral des finances publiques, Thierry Tuot, conseiller dtat missionn par le Prsident de la Rpublique pour modifier lavant-projet de loi et des reprsentants des associations dlus du bloc communal. Les auditions plnires ont t systmatiquement ouvertes lensemble des snateurs et la presse2.

    1 Commission spciale prside par Mme Sophie Errante et dont le rapporteur est Stanislas Guerini. 2 Les comptes rendus de ces auditions sont intgres au prsent rapport. Les enregistrements vido sont accessibles sur la page : http://www.senat.fr/commission/spec/societe_de_confiance/accueil.html

  • - 14 - UN TAT AU SERVICE DUNE SOCIT DE CONFIANCE

    Les deux rapporteurs ont, pour leur part, organis 37 auditions (recevant plus de 90 personnes) ouvertes lensemble de leurs collgues de la commission spciale et recueilli de trs nombreuses contributions crites1.

    Enfin, ds le 6 fvrier, un espace participatif destin recueillir les expriences et les contributions des internautes sur lconomie gnrale du projet et les principales mesures prvues par le texte a t ouvert sur la page du site Internet du Snat rserve la commission spciale. Cette dmarche participative a connu un rel succs du fait de la qualit et de la diversit des opinions prsentes qui ont enrichi la rflexion des rapporteurs (une slection des observations reues figure en annexe du prsent rapport).

    B. LA PREMIRE APPLICATION DE LA LGISLATION EN COMMISSION PARTIELLE PRVUE PAR LE RGLEMENT DU SNAT

    Lexamen du projet de loi par la commission spciale a t loccasion dappliquer pour la premire fois la nouvelle procdure de lgislation en commission, telle quelle est prvue par les articles 47 ter et suivants du Rglement de notre assemble2.

    La procdure de lgislation en commission conduit ce que le droit damendement sexerce uniquement en commission, la sance plnire tant centre sur les explications de vote et le vote sur lensemble du texte adopt par la commission.

    Aprs en avoir dbattu lors de la runion du Bureau de la commission spciale du 30 janvier 2018, son Prsident a demand la Confrence des Prsidents une application partielle, pour certains articles du texte, de la procdure de lgislation en commission.

    Lors de sa runion du mardi 6 fvrier 2018, la Confrence des Prsidents a dcid que feraient lobjet dune procdure de lgislation en commission, douze articles du texte : articles 15 ter (nouveau), 17, 17 bis A (nouveau), 22, 22 bis (nouveau), 27, 37, 41 (nouveau), 42 (nouveau) et 46 (nouveau).

    Ces articles ont t examins par la commission spciale lors dune runion spcifique, en prsence du Gouvernement (reprsent par Olivier Dussopt, Secrtaire dEtat auprs du ministre de l'Action et des Comptes publics), et dans des conditions de publicit largie, le jeudi 22 fvrier 2018.

    1 La liste des personnes auditionnes par les rapporteurs figure en annexe. 2 Dispositions intgres dans le Rglement par une rsolution adopte le 14 dcembre 2017.

  • EXPOS GNRAL - 15 -

    C. LES DOMAINES RESPECTIFS DES RAPPORTEURS

    Votre commission spciale, ds la constitution du groupe de travail prfiguratif et compte tenu de la diversit des sujets traits par le projet de loi, a dsign deux rapporteurs. La rpartition des diffrents articles entre les rapporteurs est prcise dans les encadrs suivants :

    Mme Pascale Gruny, rapporteur

    Article 1er Approbation de la stratgie nationale dorientation de laction publique (et annexe)

    Article 2 Droit lerreur et droit au contrle des usagers dans leurs relations avec ladministration

    Article 2 bis A

    Extension du droit rgularisation en cas derreur au bnfice des collectivits territoriales et de leurs groupements dans leurs relations avec ltat et les organismes de scurit sociale

    Article 2 bis Consquence de labsence dune pice non essentielle dun dossier de demande dattribution de droits auprs de ladministration

    Article 3 Droit lerreur en matire fiscale Rduction de moiti des intrts de retard en cas de rectification spontane

    Article 3 bis AA

    Assouplissement des obligations dclaratives en matire de TVA sur les travaux damlioration des locaux dhabitation

    Article 3 bis A

    Extension sur trois ans du droit lerreur des tiers dclarants en cas de dfaut de dclaration de certaines rmunrations

    Article 3 bis Non-application en cas de premire infraction de lamende prvue pour dfaut de souscription ou inexactitudes dans les documents propres aux bnfices industriels et commerciaux et limpt sur les socits

    Article 4 Rduction de 30 % des intrts de retard en cas de rectification par le contribuable lors dun contrle fiscal Inscription dans la loi dune procdure de rescrit lors dun contrle fiscal

    4 bis largissement des voies de recours pour les contribuables

    4 ter Accessibilit des donnes de ladministration fiscale relatives aux valeurs foncires dclares loccasion des mutations

    4 quater Rduction des intrts de retard en cas de rgularisation pour les droits et taxes prvus par le code des douanes

    5 Droit lerreur en matire de contributions indirectes perues sur le fondement du code gnral des impts

    6 Droit lerreur en matire de contributions indirectes perues sur le fondement du code des douanes et de droits douaniers

    7 Habilitation pour exprimenter une relation de confiance

    7 bis Modulation de lannulation des exonrations de cotisations et contributions sociales en cas de redressement faisant suite un constat de travail dissimul

  • - 16 - UN TAT AU SERVICE DUNE SOCIT DE CONFIANCE

    8 Possibilit pour lautorit administrative dadresser un avertissement en cas de manquement certaines dispositions du code du travail

    8 bis Rle de lautorit centrale de linspection du travail

    14 Rescrit douanier

    15 A Interdiction, pour les administrations de ltat, de recourir un numro surtax dans leurs relations avec le public

    17 Cration dune procdure de mdiation en matire de recouvrement des cotisations et contributions sociales

    17 bis A Inscription dans la loi du mdiateur de la mutualit sociale agricole

    17 bis B Mdiateur des caisses dallocations familiales et dassurance vieillesse

    17 bis Exprimentation dun dispositif de mdiation entre entreprises et administration

    18 Habilitation lgifrer par ordonnance en vue de prciser et harmoniser la rectification des dclarations en matire de prestations sociales

    22 Dispense de signature, par lemployeur public, des dcisions produites sous forme lectronique

    22 bis Report de lentre en vigueur de la dclaration sociale nominative pour les employeurs publics

    23 Exprimentation de la suppression des justificatifs de domicile pour la dlivrance de titres

    23 bis Exprimentation de lattestation de rsidence comme justificatif de domicile pour les Franais tablis hors de France

    24 Habilitation prendre par ordonnance des mesures permettant une exprimentation de la dmatrialisation des actes dtat civil tablis par le ministre des affaires trangres

    25 Dons par SMS aux associations cultuelles et obligation pour les associations cultuelles dtablir des comptes annuels

    25 bis Remise par le Gouvernement dun rapport au Parlement sur les obligations comptables des associations cultuelles

    26 bis Habilitation lgifrer par ordonnance sur les modes daccueil de la petite enfance

    29 Exprimentation du relayage

    32 Habilitation pour la simplification des rgles de mention et de sanction du taux effectif global Simplification du rgime de responsabilit des agences de notation de crdit Suppression du rapport de gestion pour les petites entreprises

    36 Habilitation lgifrer par ordonnance pour rformer lactivit dentrepreneur de spectacles vivants

    38 Diverses mesures relatives aux cultes

  • EXPOS GNRAL - 17 -

    M. Jean-Claude Luche, rapporteur

    9 Publication et opposabilit des circulaires

    10 Gnralisation de la pratique des prises de position formelles, ou rescrit de ladministration

    11 Exprimentation de lapprobation implicite de projets de rescrit

    12 Certificat dinformation sur les normes applicables

    12 bis Exprimentation de la cristallisation des rgles aprs dlivrance dun certificat dinformation

    13 Encadrement du recours la transaction par ladministration transactions

    15 Exprimentation de la mise en place dun rfrent unique au sein de ladministration

    15 bis Exprimentation dun rfrent unique dot dun pouvoir de dcision dans les maisons de services au public

    15 ter Exprimentation dun dpt unique dmatrialis et dun rfrent unique pour les demandes de subventions au titre de la politique de la ville

    16 Limitation, titre exprimental, de la dure des contrles administratifs sur les petites et moyennes entreprises

    19 Habilitation lgifrer par ordonnance pour exprimenter des ajustements du rgime des chambres dagriculture

    20 Transmission au contrevenant du procs-verbal de constatation dune infraction au code de lenvironnement ou au code forestier

    21 Exprimentation dchanges dinformations entre les administrations via une interface de programmation applicative

    21 bis

    Suppression de lobligation dinformer ladministration du lieu et de la priode de la premire production dun document et limitation des cas dans lesquels ladministration peut redemander une information lusager

    26 Habilitation lgifrer par ordonnance pour autoriser les matres douvrage droger certaines rgles de la construction

    26 ter Exprimentation du rfrent unique pour les projets dactivit, d'installation, d'ouvrage ou de travaux

    27 Abrogation de larticle 70 de la loi du 17 mai 2011 relatif aux consquences de vices pouvant affecter le droulement dune procdure administrative pralable une dcision

    28 Habilitation lgifrer par ordonnance pour exprimenter de nouvelles formes de rapprochement dtablissements denseignement suprieur et de recherche

    30 Habilitation lgifrer par ordonnance pour allger ou supprimer le contrle des exploitations agricoles

    31 Exprimentation dun rgime spcifique dexception dillgalit en matire administrative visant scuriser les grands projets et oprations complexes

    33 Simplification, titre exprimental, des modalits de consultation du public concernant des projets soumis aux rglementations ICPE ou IOTA ncessaires lexercice dune activit agricole

  • - 18 - UN TAT AU SERVICE DUNE SOCIT DE CONFIANCE

    33 bis Information du public de louverture dune concertation pralable ou dune consultation par voie lectronique par publication locale

    34 Habilitation lgifrer par ordonnance pour simplifier les rgles applicables lattribution des projets dnergies marines renouvelables

    34 bis Suppression de lapprobation pralable de certains ouvrages lectriques et droit raliser des travaux de raccordement en matrise douvrage dlgue

    34 ter Dispense dautorisations pour les activits hydrolectriques accessoires dune activit principale rgulirement autorise

    34 quater Unification du rgime des permis de construire doliennes

    34 quinquies

    Habilitation lgifrer par ordonnance pour simplifier llaboration et la rvision des schmas rgionaux de raccordement au rseau des nergies renouvelables et tendre aux ouvrages des rseaux publics dlectricit la procdure dextrme urgence en matire dexpropriation

    34 sexies Exclusion des projets dlectricit renouvelable soutenus dans le cadre dune procdure concurrentielle du bnfice de la rfaction tarifaire

    35

    Simplification des modalits de la participation du public relatives certaines installations polluantes loccasion dun rexamen priodique Simplification des modalits dexamen au cas par cas lors de modifications ou dextensions dinstallations, douvrages, de travaux ou dactivits existants

    35 bis Rduction des dlais de recours contre les dcisions relatives aux installations classes pour la protection de lenvironnement

    37 Mutualisation de lvaluation des anciens plans dpartementaux et rgionaux des dchets au niveau rgional

    39 Habilitation lgifrer par ordonnance pour rformer le rgime juridique dexploration et dexploitation des ressources gothermales

    40 Rapports annuels du Gouvernement au Parlement

    40 bis Rapport du Gouvernement au Parlement sur la surtransposition de directives

    41 Contenu des rapports dvaluation des exprimentations prvues par le projet de loi

    42 Demande de compte rendu sur la participation des personnes intresses llaboration des ordonnances issues des habilitations prvues par le projet de loi

    43 Remise au Parlement dun rapport du Gouvernement sur lapplication du principe selon lequel le silence de ladministration vaut acceptation ainsi que ses exceptions

    44 Protection des agents publics relative leur responsabilit civile en absence de faute personnelle dtachable

    45 Engagement du Gouvernement mettre en place les moyens dune valuation rigoureuse de la prsente loi

    46 valuation de la mise en uvre de diverses dispositions du projet de loi par la Cour des comptes

  • EXPOS GNRAL - 19 -

    II. UN TEXTE DISPARATE ET GLOBALEMENT DCEVANT

    A. DES OBJECTIFS CONSENSUELS ET UNE PRSENTATION FLATTEUSE

    Toutes les personnes entendues dans le cadre des travaux prparatoires comme la commission spciale dans son ensemble ont approuv les principes, les objectifs et les valeurs dfendus par le projet de loi, dans son expos des motifs ainsi que dans son annexe et repris par le gouvernement lors des dbats lAssemble nationale et devant votre commission spciale. Ladministration, quelle relve de lEtat, des collectivits locales ou des organismes sociaux doit tre attentive, bienveillante et loyale lgard de son public, quil soit compos de particuliers, dentreprises ou dassociations.

    Ces grands principes sont dvelopps avec une certaine emphase dans les documents accompagnant le projet de loi quils inscrivent en dfinitive dans une longue ligne de proclamations et de textes visant ce quil tait dusage dappeler lamlioration des relations avec le public1 et qui est aujourdhui requalifi par le Gouvernement en Etat pour une socit de confiance .

    Pour autant votre commission spciale a trouv dans les vingt-huit points numrs par la Stratgie nationale dorientation de laction publique pour la France dici 2022, annexe au projet de loi, plus de portes ouvertes que de nouveauts rvolutionnaires et elle sest tonne cet gard de la comparaison effectue par lune des personnalits auditionnes entre cette stratgie et la Dclaration des droits de lhomme et du citoyen de 1789.

    La multiplication de textes de ce type peut dailleurs conduire certaines difficults quant lapprciation de leur caractre normatif. Cest ainsi que Didier Maus, entendu2 au titre de reprsentant de lAssociation des maires de France, a attir lattention de votre commission sur linterprtation quil conviendrait de donner au vingt-huitime point de lannexe qui dclare L'tat, les collectivits territoriales et leurs groupements ainsi que les autres personnes publiques et les personnes morales de droit priv charges d'une mission de service public administratif concourent la mise en uvre de la prsente stratgie nationale . Fallait-il y voir la simple reconnaissance des efforts raliss par chacun ou une collaboration plus ou moins contrainte des objectifs dfinis par la loi ?

    1 Voir pour les dbuts de ce concept, la relation de la cration de la Direction gnrale pour le relations avec le public en 1977 au ministre des finances in De Rivoli Bercy. Souvenirs d'un inspecteur des finances 1952-1998 Guy Delorme. 2 Audition du 14 fvrier 2018.

  • - 20 - UN TAT AU SERVICE DUNE SOCIT DE CONFIANCE

    Elle peut aussi conduire une grande confusion. Ainsi, au dbut des annes 2010, le juge administratif1 a t amen trancher le conflit de lgitimit entre deux chartes du contribuable, la charte des droits et obligations du contribuable vrifi dont seules les mentions sont opposables ladministration, et la charte du contribuable (dite charte Cop ) qui affichait des prescriptions diffrentes en terme de dlai de rponse au contribuable. En dfinitive, pour mettre un terme aux contradictions, la charte du contribuable a cess dtre distribue.

    Votre commission spciale, sur le plan des principes, a longuement dbattu des valeurs dhumanit et defficacit qui doivent toutes deux conduire laction de ladministration. Mais elle a refus de cder la tentation de les inscrire dans un texte daffichage.

    B. UN TEXTE FOURRE-TOUT ET PARFOIS CONTRE PRODUCTIF

    Au-del des grands principes qui mritent toujours dtre rappels, votre commission spciale a t droute par lextrme diversit des sujets traits par le projet de loi qui vont de lamlioration des procdures de rescrit fiscal et douanier lexercice de lentrepreneur de spectacles vivants

    Interpell ce sujet lors de son audition par votre commission spciale2, le ministre de l'Action et des Comptes publics a dclar : ce nest pas un texte fourre-tout [...] Cest un texte de projets et de principes, avec des

    exemples .

    Votre commission spciale a bien admis que le projet de loi ntait effectivement pas proprement parler un texte de simplification. Elle a dailleurs appliqu avec une certaine rigueur le principe dirrecevabilit de larticle 45 de la Constitution qui carte les cavaliers nayant pas de lien mme indirect avec le texte dpos en premire lecture. Mais elle aurait prfr examiner un texte plus resserr et des dispositions plus directement oprationnelles.

    En effet les articles proposant des dispositions procdurales nouvelles sont souvent des reprises, par la loi, de mcanismes existants qui fonctionnent dj la satisfaction de tous, usagers et administration. Le risque de cette transposition est de rigidifier des dispositifs dont les principales qualits sont la souplesse et lagilit.

    1 CAA Paris 2012-05-29, 10PA05558, C, RJF 10/12, n 937 ; CAA Bordeaux 2013-07-01, 12BX01912, C ; CAA Marseille 2014-11-25, 11MA02180, C ; TA Versailles 2015-04-17, 1101252, C). 2 Audition du 14 fvrier 2018.

  • EXPOS GNRAL - 21 -

    Cet effet pervers est dautant plus regrettable que le projet de loi vise dvelopper ladaptabilit de ladministration. Lexemple le plus emblmatique de ces mesures contre productives est celui du mdiateur de la mutualit sociale agricole, cr sans texte il y a plus de quinze ans, et dont le projet de loi risquait de paralyser le fonctionnement en voulant dfinir un rgime commun avec les mdiateurs des caisses dallocations familiales et dassurance vieillesse.

    Sagissant des exemples , votre commission spciale regrette quils prennent trop souvent la forme de demandes dhabilitations lgifrer par ordonnances. Au nombre de douze pour un projet de loi de 70 articles, les demandes dhabilitation touchent des secteurs trs larges et parfois mal dfinis. Considrant que ces habilitations ont pour consquence de dessaisir le Parlement de sa comptence et quelles sont demandes alors mme que ladministration na encore reu aucune orientation du Gouvernement ni engag la moindre consultation, votre commission en a supprim certaines et rduit, par principe, leur dure un maximum de douze mois.

    Elle approuve, en revanche, le recours aux exprimentations (trs nombreuses dix-sept au total), mme si certaines devaient pouvoir tre conduites sans recourir la loi, et souhaite que les rsultats de leurs valuations soient effectivement transmises au Parlement dans des conditions qui lui permettent de se prononcer sur leur gnralisation.

    Enfin, votre commission spciale trs soucieuse de garantir une information privilgie du Parlement1, a considr que laccumulation de rapports (une cinquantaine dans le texte transmis par lAssemble nationale) parfois demands des autorits mises en concurrence sur un mme sujet, ne garantissait en aucune faon lapplication de la loi et que le nombre en cette matire tait souvent loppos de la qualit. Elle a donc, trs largement, allg sur ce point le projet de loi.

    En dfinitive, votre commission spciale a procd un examen constructif mais exigeant des dispositions qui lui taient soumises. Elle attend du Gouvernement quil apporte en sance publique des prcisions sur les mesures qui seront prises, notamment en matire de formation, pour soutenir les administrations dans la mise en place des nouvelles procdures et des exprimentations. Il conviendra galement de veiller ce que lobjectif de dmatrialisation ne pnalise pas les relations humaines et dadapter les moyens des administrations en direction des territoires qui sont dj les moins dots en services publics. cet gard, votre commission spciale souhaite quune attention particulire soit porte aux observations que formuleront les lus locaux.

    1 Cet accs privilgi est la base de la fonction de contrle.

  • - 22 - UN TAT AU SERVICE DUNE SOCIT DE CONFIANCE

  • EXAMEN DES ARTICLES - 23 -

    Expos gnral

    EXAMEN DES ARTICLES

    TITRE PRLIMINAIRE

    DISPOSITIONS DORIENTATION ET DE PROGRAMMATION

    Article 1er Approbation de la stratgie nationale dorientation

    de laction publique

    Objet : Cet article prvoit lapprobation de la Stratgie nationale dorientation de laction publique pour la France dici 2022 (annexe au projet de loi).

    I - Le dispositif propos

    A. Le dispositif initial du projet de loi

    Larticle 1er du projet de loi tend approuver la stratgie nationale dorientation de laction publique pour la France qui est annexe ce projet.

    Cette stratgie nonce les orientations et les objectifs de laction publique vers une socit de confiance, dici 2022 . Ces orientations et objectifs sont exprims sous la forme de phrases nonant vingt principes rpartis en deux titres, A. Vers une administration de conseil et de service et B. Vers une action publique modernise, simplifie et plus efficace .

    Ces principes ont pour point commun de ne pas tre normatifs , ce qui justifie quils ne soient pas inclus au sein mme du projet de loi, mais dans une annexe, comme la soulign lavis du Conseil dtat sur le projet : Tant le principe de clart de la loi que l'objectif de valeur constitutionnelle d'accessibilit et d'intelligibilit de la loi imposent que de telles dispositions dorientation ou de programmation, ayant pour objet de dfinir les objectifs de la politique de ltat en vertu de lantpnultime alina de larticle 34 de la Constitution, soient distingues des dispositions ayant une porte normative dans des subdivisions de nature en clairer la porte et en faciliter la lecture .

  • - 24 - UN TAT AU SERVICE DUNE SOCIT DE CONFIANCE

    B. Les modifications apportes par lAssemble nationale

    Lexamen du texte en commission, lAssemble nationale, a conduit deux ajouts et une prcision au sein de la stratgie annexe au projet.

    Ladoption dun amendement dpos par notre collgue dput Laurent Saint-Martin a ajout au sein de la stratgie le principe selon lequel ladministration prend en compte la capacit financire du contribuable dans le cas dun recouvrement fiscal ou administratif .

    Trois amendements identiques dposs par nos collgues Vronique Louwagie, Fabrice Brun et Jean-Luc Lagleize ont t adopts afin daffirmer que laction publique doit permettre la rduction des dlais administratifs .

    Enfin, un amendement dpos par notre collgue dput Laurent Saint-Martin tend prciser que le principe initialement prvu dans lannexe, selon lequel la dmatrialisation de lensemble des dmarches administratives, en dehors de la premire dlivrance dun document didentit , dici a 2022 ncessiterait de prendre en compte les besoins daccompagnement des citoyens selon leur localisation gographique .

    La stratgie nationale dorientation de laction publique a galement subi plusieurs modifications lors de son examen en sance publique lAssemble nationale.

    Un amendement dpos par notre collgue dput Vincent Descoeur a t adopt avec un avis favorable de la commission et du Gouvernement. Il tend prciser que ladministration conseille loyalement les personnes quelle accompagne. Dautres amendements du mme auteur, adopts dans les mmes conditions sont venus prciser divers points : les rapports entre le public et ladministration sont fonds sur les principes de loyaut ; ladministration () facilite laccs (des usagers) aux donnes les concernant strictement ; les statistiques sur la mise en uvre des pnalits sont publies selon certaines modalits ; lorganisation de ladministration sadapte constamment lvolution de ses missions en tenant compte des ncessits de lamnagement du territoire ; les agents publics bnficient rgulirement dune formation ; laction publique nentraine ldiction dune norme que si celle-ci est strictement ncessaire a sa ralisation ; ladministration met en uvre les moyens ncessaires permettant dorganiser un accueil tlphonique efficient . Un dernier amendement vient tenir compte du fait que les demandes entre administrations ne se font pas automatiquement , mais sur la demande de lune dentre-elles.

    Un amendement dpos par notre collgue dput Jean-Flix Aquaviva, adopt avec un avis favorable de la commission et du Gouvernement, a modifi le titre de la seconde partie de lannexe : B. Vers une action publique modernise, simplifie, dcentralise et plus efficace .

  • EXAMEN DES ARTICLES - 25 -

    Un amendement dpos par notre collgue dpute Laure de La Raudire, adopt avec un avis favorable de la commission et du Gouvernement, a prcis que le mode dorganisation et sa capacit satisfaire les usagers dans leurs demandes de conseils et de services (font lobjet dvaluations rgulires). Les statistiques sur la mise en uvre des pnalits sont publies, en distinguant celles figurant dans les propositions de rectification ou les notifications de bases imposes doffice de celles maintenues lissue de la procdure de redressement .

    Un amendement du rapporteur a dplac au sein de lannexe le principe introduit en commission relatif la rduction des dlais administratifs.

    Un amendement dpos par notre collgue dput Laurent Saint Martin, adopt avec un avis favorable de la commission et du Gouvernement, a ajout le principe selon lequel tout usager des services publics doit pouvoir consulter ltat de sa situation administrative et de lavancement du traitement de ses dmarches et demandes .

    Enfin, un autre amendement du mme auteur, adopt avec un avis favorable de la commission et du Gouvernement, a remplac la mention des besoins daccompagnement des citoyens selon leur localisation gographique introduite lors de lexamen de lannexe en commission, par une rfrence aux citoyens ayant des difficults daccs aux services dmatrialiss pour la dmatrialisation de lensemble des dmarches administratives prvue par le texte.

    II La position de votre commission

    Lensemble des vingt-deux principes numrs dans cette annexe sont des objectifs louables que votre rapporteur partage globalement. Ils semblent toutefois trop nombreux pour constituer de vritables principes gnraux.

    Maints principes numrs dans lannexe au projet de loi innervent dj lactivit administrative. Le principe selon lequel l'organisation de l'administration s'adapte constamment l'volution de ses missions correspond dores et dj au principe de mutabilit du service public, qui constitue lune des trois lois de Rolland 1 attribues au service public ds 1928. Ce serait, en outre, faire ombrage, lensemble des agents publics que de considrer le rle de conseil loyal vis--vis de lusager comme un principe neuf pour ladministration.

    De plus, lexception du principe visant la publicit des statistiques sur la mise en uvre des pnalits et celui selon lequel tout usager des services publics doit pouvoir consulter l'tat de sa situation administrative et de l'avancement du traitement de ses dmarches et demandes , les principes viss en annexe ne peuvent tre assimils des objectifs quantifiables lchance de 2022.

    Ces objectifs difficilement quantifiables sont placs au sein dune annexe dpourvue de porte normative. En consquence, ne souhaitant pas entrer dans un dbat sans autre enjeu que de communication, votre commission na pas souhait lamender.

    Votre commission a adopt cet article sans modification.

    1 Le professeur Louis Rolland, dans son prcis de droit administratif affirmait ds 1928 lexistence de lois du service public , principes dorganisation fonds sur le triptyque galit, continuit et adaptabilit.

  • - 26 - UN TAT AU SERVICE DUNE SOCIT DE CONFIANCE

    TITRE IER

    UNE RELATION DE CONFIANCE : VERS UNE ADMINISTRATION DE CONSEIL ET DE SERVICE

    CHAPITRE 1ER

    Une administration qui accompagne

    Article 2 (art. L. 123-1, L. 123-2, L. 124-1 et L. 124-2 [nouveaux], L. 552-3, L. 562-3

    et L. 572-1 du code des relations entre le public et ladministration) Droit lerreur et droit au contrle des usagers

    dans leurs relations avec ladministration

    Objet : Cet article institue un droit lerreur (aucune sanction en cas de rgularisation linitiative du citoyen ou dans un dlai fix par ladministration) et un droit au contrle (demande dun usager souhaitant tre contrl) des usagers dans leurs relations avec ladministration.

    I La cration dun droit rgularisation en cas derreur au profit de tout usager de ladministration

    A. Le droit en vigueur

    Deux dispositifs de droit fiscal et de droit social permettent aux usagers de rectifier les erreurs commises dans leur dclaration et dviter que certaines sanctions pcuniaires soient prononces leur encontre.

    Dans le domaine fiscal, larticle L. 62 du livre des procdures fiscales prvoit une procdure de rglement des litiges en cas de contrle1, rserve aux contribuables de bonne foi et sous rserve que leur chiffre d'affaires ne dpasse pas un certain seuil. Il leur permet de rgulariser les erreurs, inexactitudes, omissions ou insuffisances dans les dclarations souscrites dans les dlais , moyennant le paiement dintrts de retard taux rduit2.

    1 Au cours dune vrification de comptabilit (contrle sur pices et sur place), ou dun examen de comptabilit (contrle distance). 2 Article 1727 du code gnral des impts.

  • EXAMEN DES ARTICLES - 27 -

    De surcrot, le livre des procdures fiscales fait bnficier les contribuables dune prsomption de bonne foi son article L. 195 A, dans sa rdaction issue de la loi n 77-1453 du 29 dcembre 1977 accordant des garanties de procdure aux contribuables en matire fiscale et douanire : en cas de contestation des pnalits fiscales relatives certains impts, la preuve de la mauvaise foi et des manuvres frauduleuses incombe ladministration .

    Lapprciation de la bonne foi et des manuvres frauduleuses en matire fiscale

    Sur le fondement de la jurisprudence du Conseil dtat et, le cas chant, de la Cour de cassation, ladministration fiscale indique que ds lors quil procde de laccomplissement conscient dune infraction, le manquement dlibr est suffisamment tabli chaque fois que le service est en mesure de dmontrer que lintress a ncessairement eu connaissance des faits ou des situations qui motivent les rehaussements 1. De mme, le caractre dlibr du manquement peut galement tre considr comme tabli, chaque fois que le rehaussement porte sur une question de principe ayant dj fait lobjet, lencontre du contribuable, dune dcision administrative non conteste par lintress ou ayant acquis lautorit de la chose juge 2.

    titre dillustration, le Conseil dtat a jug que la bonne foi du contribuable ne pouvait tre admise dans plusieurs cas : absence de caractre suivi et probant de la comptabilit et importance des minorations de recettes dclares 3 ; omission de dclarer des sommes dune importance telle que le contribuable ne pouvait les ignorer4 ; minorations rptitives et importantes de recettes5. En revanche, la bonne foi du contribuable a t retenue par le juge dans le cas dune entreprise que ses dirigeants avaient considre tort comme une entreprise nouvelle6.

    Quant aux manuvres frauduleuses, elles recouvrent deux sries dlments :

    - un manquement dlibr : des lments intentionnels qui sont la base de toute infraction fiscale commise de faon dlibre et qui consistent dans laccomplissement conscient de cette infraction ;

    1 Bulletin officiel des finances publiques, CF - Infractions et pnalits fiscales communes tous les impts et relatives l'assiette - Insuffisances, omissions ou inexactitudes releves dans les dclarations souscrites ou les actes prsents la formalit, BOI-CF-INF-10-20-2017038. Ce document est consultable ladresse suivante : http://bofip.impots.gouv.fr/bofip/2592-PGP.html?identifiant=BOI-CF 2 Ibid supra. 3 Conseil dtat, 19 mars 2001, n 197352. 4 Conseil dtat, 29 juillet 2002, n 220728. 5 Conseil dtat, 25 avril 2003, n 234812. 6 Conseil dtat, 20 octobre 2004, n 253089.

    http://bofip.impots.gouv.fr/bofip/2592-PGP.html?identifiant=BOI-CFhttp://bofip.impots.gouv.fr/bofip/2592-PGP.html?identifiant=BOI-CF

  • - 28 - UN TAT AU SERVICE DUNE SOCIT DE CONFIANCE

    - auquel sajoute la mise en uvre de procds destins masquer l'existence de l'infraction ou la prsenter sous la forme d'une opration parfaitement rgulire en crant une situation de nature garer le service ou restreindre le pouvoir de contrle et de vrification de l'administration .

    Ont ainsi t caractrises de manuvres frauduleuses, linscription en comptabilit de prlvements fictifs1, ou la falsification de pices justificatives de recettes2. En revanche, ne suffisent pas caractriser des manuvres frauduleuses le fait davoir volontairement omis de souscrire une dclaration, en labsence de tout acte, opration ou artifice destin restreindre le pouvoir de vrification de ladministration3, les ngligences et anomalies constates dans une comptabilit4, ou encore une condamnation pour fraude fiscale intervenue antrieurement5.

    Enfin, loccasion dune dcision rendue en 2011 sur une question prioritaire de constitutionnalit6, le Conseil constitutionnel a jug conformes la Constitution les dispositions de larticle 1729 du code gnral des impts prvoyant la majoration des sanctions pcuniaires en cas de mauvaise foi du contribuable. Il a notamment considr que la loi avait assur la modulation des peines en fonction de la gravit des agissements commis par le contribuable. Dans son commentaire aux cahiers de cette dcision, le Conseil constitutionnel prcise dailleurs que : La mauvaise foi est caractrise par la runion, dune part, dun lment matriel, lexistence dune insuffisance de dclaration et, dautre part, dun lment intentionnel, le caractre dlibr de cette omission. Le caractre intentionnel de lomission ou de linsuffisance de dclaration est apprci souverainement par les juges du fond 7.

    Source : Commission spciale et bulletin officiel des finances publiques

    Dans le domaine social, larticle R. 243-10 du code de la scurit sociale permet lemployeur de rectifier les erreurs constates dans ses dclarations de cotisations et de contributions sociales lors de lchance dclarative la plus proche, sans avoir payer les majorations de retard et les pnalits encourues. Ce droit lerreur ne sapplique pas en cas domission de salaris dans la dclaration ou dinexactitudes rptes, acception qui se rapproche de la notion de mauvaise foi. Toutefois, ce droit lerreur est plus limit quen matire fiscale puisque le montant que lemployeur peut rectifier se limite 5 % du montant des cotisations initiales.

    1 Conseil dtat, 2 avril 1990, n 41626. 2 Conseil dtat, 24 fvrier 1986, n 50433. 3 Cour de cassation, chambre commerciale, arrt du 8 octobre 1985, n 85-17.055. 4 Conseil dtat, 3 avril 1981, n 19963. 5 Conseil dtat, 26 juillet 1978, n 07132. 6 Dcision n 2010-103 QPC du 17 mars 2011, socit SERAS II [Majoration fiscale de 40 % pour mauvaise foi]. 7 Commentaire aux cahiers, dcision n 2010-103 QPC du 17 mars 2011, Socit SERAS II ; dcision n 2010-104 QPC du 17 mars 2011, poux B. ; dcision n 2010-105/106 QPC du 17 mars 2011 M. Csar S. et autre. Ce document est consultable ladresse suivante : http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/root/bank/download/2010103QPCccc_103qpc.pdf

  • EXAMEN DES ARTICLES - 29 -

    Il existe galement une invitation rgulariser dans le code des relations entre le public et ladministration. Son article L. 114-6 fait ainsi obligation aux autorits recevant une demande affecte d'un vice de forme ou de procdure susceptible d'tre couvert dans les dlais lgaux, d'inviter son auteur la rgulariser.

    Enfin, en matire contractuelle, le professeur Jacques Petit, entendu par vos rapporteurs, a rappel que, lexigence dune mise en demeure de la part de lautorit administrative avant toute sanction de son cocontractant pour inexcution ou mauvaise excution dun contrat public sapparentait une forme de reconnaissance dun droit lerreur.

    B. Le dispositif initial

    Le prsent article tend insrer un nouveau chapitre III, intitul Droit rgularisation en cas derreur , au sein du titre II ( Le droit de prsenter des observations avant l'intervention de certaines dcisions ) du livre Ier ( Les changes avec l'administration ) du code des relations entre le public et ladministration.

    Ce chapitre serait compos dun unique article L. 123-1 dont les dispositions revtiraient un caractre suppltif : en effet, aux termes de son article L. 100-1, ce code rgit les relations entre le public et l'administration en l'absence de dispositions spciales applicables . Ds lors, les dispositions spcifiques prcites en matire fiscale et sociale continueraient sappliquer et prvaudraient.

    Il sagit de reconnatre un droit lerreur au bnfice de tout usager de ladministration, en cas de mconnaissance involontaire dune rgle applicable sa situation.

    Ltude dimpact du projet de loi justifie cette disposition par deux principaux arguments, prsents comme source de la dfiance des usagers vis--vis de ladministration :

    - les usagers seraient confronts des pratiques administratives diffrentes dans le contrle du respect des obligations et le prononc des sanctions administratives, selon que les services instructeurs ont des directives prcises ou des marges dapprciation pour agir, conduisant linterprtation htrogne, notamment territoriale, de certaines rgles ;

    - la bonne foi de lusager ne serait pas suffisamment prise en compte par ladministration, notamment dans lapplication de sanctions pcuniaires.

    Dans le cadre nouvellement dfini du droit lerreur , lorsquune personne rectifierait son erreur, de sa propre initiative dans le dlai requis par la procdure ou aprs y avoir t invite par ladministration, dans un dlai fix par cette dernire, elle ne pourrait faire lobjet ni dune sanction pcuniaire ni dune sanction consistant en la privation de tout ou partie dune prestation due. La circonstance que cette rgularisation naurait pas t effectue spontanment mais seulement linvitation de ladministration serait indiffrente.

  • - 30 - UN TAT AU SERVICE DUNE SOCIT DE CONFIANCE

    Toutefois, le droit rgularisation dune erreur implique que celle-ci soit rgularisable , cest--dire quelle puisse encore tre rectifie. Lexpos des motifs du projet de loi, tout comme ltude dimpact, prcisent tous deux en consquence que tout retard ou omission de dclaration hors des dlais requis par un texte ne peut faire lobjet dune rgularisation. Lomission dune information par un usager qui sen rendrait compte avant que le dlai requis pour laccomplissement dune formalit soit forclos pourrait tre rgularise, tandis que la mme omission rvle a posteriori ne le pourrait pas, et exposerait son auteur une sanction administrative.

    Le champ dapplication de ce nouveau dispositif serait trs large, puisque toutes les administrations publiques seraient concernes :

    - les administrations de ltat ;

    - les collectivits territoriales ;

    - et les organismes de scurit sociale.

    Le principe du droit lerreur deviendrait donc un principe gnral, applicable par toutes les administrations publiques, tous les usagers, quel que soit leur statut juridique1, particulier ou entreprise, sous rserve de lexistence de dispositions spcifiques.

    Seules les sanctions administratives seraient concernes par le droit lerreur, qui ne sappliquerait en aucun cas au droit pnal, les sanctions pnales relevant, lvidence, dun rgime spcial. De plus, le droit lerreur ne peut conduire mconnatre ni les droits des tiers, ni les obligations rsultant dune convention internationale . Il ne peut non plus faire obstacle la mise en uvre ventuelle de la responsabilit civile de lauteur dune erreur qui aurait port prjudice un tiers, conformment au principe de droit commun pos par larticle 1242 du code civil .

    Le pouvoir de sanction de ladministration

    Une sanction administrative est une dcision administrative manant dune autorit administrative qui vise rprimer un comportement fautif2.

    Aprs sy tre longtemps oppos en vertu du principe de sparation des pouvoirs, le Conseil constitutionnel a jug ce pouvoir rpressif de ladministration conforme la Constitution par une dcision de 1989, loccasion de lexamen de dispositions lgislatives relatives aux pouvoirs de sanction du Conseil suprieur de laudiovisuel3.

    Le pouvoir de sanction concerne les domaines suivants :

    1 Quils soient des personnes physiques ou morales. 2 Elle se distingue des mesures de police administrative en ce quelle vise punir une personne qui a enfreint une rglementation prexistante et non prvenir des troubles lordre public. 3 Conseil constitutionnel, dcision n 88-248 DC du 17 janvier 1989 sur la loi modifiant la loi n 86-1067 du 30 septembre 1986 relative la libert de communication.

  • EXAMEN DES ARTICLES - 31 -

    - lexercice du pouvoir disciplinaire, prrogative historique de ladministration en matire de sanction ;

    - la matire fiscale, le Conseil dtat ayant toutefois jug que les pnalits fiscales relevaient du champ pnal1;

    - dabord certaines activits et professions rglementes puis dsormais presque toutes les activits professionnelles et sociales (activits conomiques et financires, impts et cotisations sociales, sant publique, travail et formation professionnelle, culture, transports et circulation) ;

    - en matire de rgulation sectorielle, notamment par lexercice du pouvoir de sanction des autorits administratives indpendantes.

    Le privilge du pralable qui sattache aux sanctions administratives les rend excutoires de plein droit. Cela nempche toutefois pas le juge administratif, saisi en rfr par la personne qui fait lobjet de la sanction, den prononcer la suspension lorsquelle se justifie.

    Le contrle des sanctions administratives est exerc titre principal par le juge administratif, qui est juge de droit commun des sanctions administratives. Le juge judiciaire ne statue, quant lui, que dans le cadre des comptences spcifiques que lui confie le lgislateur2.

    Le Conseil constitutionnel a exig le respect des principes fondamentaux dans lexercice du pouvoir de rpression administrative. Il a jug dans une dcision de 1989 qu'une peine ne peut tre inflige qu' la condition que soient respects le principe de lgalit des dlits et des peines, le principe de ncessit des peines, le principe de non-rtroactivit de la loi pnale d'incrimination plus svre ainsi que le principe des droits de la dfense et que ces exigences concernent non seulement les peines prononces par les juridictions rpressives mais aussi toute sanction ayant le caractre d'une punition m me si le lgislateur a laiss le soin de la prononcer a une autorit de nature non judiciaire 3.

    De mme, le respect des droits de la dfense simpose mme sans texte toutes les sanctions administratives depuis 19444, tout comme le principe dimpartialit5.

    La motivation des dcisions de sanction est en outre exige par la jurisprudence et par la loi n 79-587 du 11 juillet 1979 relative la motivation des actes administratifs et l'amlioration des relations entre l'administration et le public, codifie depuis 2015 dans le code des relations entre le public et ladministration . Cet impratif est une garantie du respect des droits de la dfense et rend possible le contrle de la proportionnalit de la sanction aux faits commis.

    1 Conseil dtat, avis, section, 31 mars 1995, n 164008. 2 Relvent par exemple de la juridiction judiciaire les sanctions prises par lAutorit de la concurrence en vertu de la loi n 87-499 du 6 juillet 1987 transfrant le contentieux des dcisions de l'Autorit de la concurrence la juridiction judiciaire. 3 Conseil constitutionnel, dcision n 88-248 DC du 17 janvier 1989 sur la loi modifiant la loi n 86-1067 du 30 septembre 1986 relative la libert de communication. 4 Le respect des droits de la dfense est un principe gnral du droit reconnu par le Conseil dtat dans une dcision du 5 mai 1944, Dame Veuve Trompier-Gravier, rig en 1977 par le Conseil constitutionnel en principe fondamental reconnu par les lois de la Rpublique par sa dcision n 77-83 DC du 20 juillet 1977 sur la loi modifiant l'article 4 de la loi de finances rectificative pour 1961 (obligation de service des fonctionnaires). 5 Conseil dtat, Assemble, 3 dcembre 1999, n 316854 ; et Conseil dtat, Assemble, 4 juillet 2003, n 234353.

  • - 32 - UN TAT AU SERVICE DUNE SOCIT DE CONFIANCE

    De mme, lexigence de proportionnalit simpose lauteur dun texte dictant une sanction, ainsi qu celui qui inflige une sanction pour rprimer un manquement particulier. La mconnaissance de ce principe est trs souvent invoque lappui de contestations diriges contre des sanctions dites automatiques , qui sont fondes sur des barmes non modulables.

    Enfin, la rgle non bis in idem ou de non-cumul des sanctions administratives, a t reconnue de longue date par la jurisprudence administrative comme tant un principe gnral du droit1. Ce principe commande dabord qu un mme manquement ne peut donner lieu qu' une seule sanction administrative, sauf si la loi en dispose autrement 2. Ce principe na toutefois quune valeur infra-lgislative : il peut donc y tre drog par une disposition lgislative expresse. Le juge administratif admet en revanche quune infraction dj sanctionne puisse tre prise en compte lors de l'infliction d'une seconde sanction afin d'apprcier le degr de gravit des nouveaux manquements3.

    Le Conseil constitutionnel a eu loccasion de reprciser rcemment sa jurisprudence sur cette question4. Il juge que le principe de ncessit des dlits et des peines ne fait pas obstacle ce que les mmes faits commis par une mme personne puissent faire l'objet de poursuites diffrentes aux fins de sanctions de nature administrative ou pnale en application de corps de rgles distincts. Si l'ventualit que deux procdures soient engages peut conduire un cumul de sanctions, le principe de proportionnalit implique qu'en tout tat de cause le montant global des sanctions ventuellement prononces ne dpasse pas le montant le plus lev d e l'une des sanctions encourues.

    Source : Conseil dtat, le juge administratif et les sanctions administratives5

    Les procdures concernes par le droit lerreur ne seraient pas limitativement numres par la loi. Le champ dapplication retenu est celui des procdures dans lesquelles ladministration peut appliquer une sanction pcuniaire ou une sanction consistant dans la privation ou la suspension dune prestation due. Les procdures dans lesquelles aucune sanction pcuniaire ou aucune privation ou suspension dune prestation due ne seraient pas mentionnes6, seraient donc de facto exclues du champ du droit lerreur.

    1 Ce principe a dabord t consacr en matire disciplinaire (CE, 5 mars 1954, Banque alsacienne prive et D. ; CE, 23 avril 1958, Commune du Petit-Quevilly, Rec. p. 394) puis tendu lensemble des sanctions administratives. 2 Conseil dtat, 29 octobre 2009, ns 310604 et 310610 et Conseil dtat, 30 dcembre 2016, n 395681. 3 Conseil dtat, 14 juin 1991, n s 107365 ; 107859 ; 110270 et 114646. 4 CC, 18 mars 2015, ns 2014-453/454 QPC et 2015-462 QPC ; CC, 24 juin 2016, n 2016-546 QPC. 5 Ce document est consultable ladresse suivante : http://www.conseil-etat.fr/Decisions-Avis-Publications/Etudes-Publications/Dossiers-thematiques/Le-juge-administratif-et-les-sanctions-administratives 6 titre dillustration, les procdures de demandes dautorisation, de permis ou dagrment , les cas de production dun document lgalement exigible par ladministration et les procdures au titre desquelles ladministration est susceptible de prononcer lgard des personnes physiques ou morales des sanctions autres que pcuniaires.

    http://www.conseil-etat.fr/Decisions-Avis-Publications/Etudes-Publications/Dossiers-thematiques/Le-juge-administratif-et-les-sanctions-administrativeshttp://www.conseil-etat.fr/Decisions-Avis-Publications/Etudes-Publications/Dossiers-thematiques/Le-juge-administratif-et-les-sanctions-administrativeshttp://www.conseil-etat.fr/Decisions-Avis-Publications/Etudes-Publications/Dossiers-thematiques/Le-juge-administratif-et-les-sanctions-administratives

  • EXAMEN DES ARTICLES - 33 -

    Ltude dimpact du projet de loi confirme quil sagit bien dun choix du Gouvernement, au motif que les sanctions pcuniaires ou la privation ou suspension dune prestation due ont un effet direct sur les usagers.

    Ce choix conduit rduire mcaniquement le champ dapplication du droit lerreur. De surcrot, conformment larticle L. 100-1 du code des relations entre le public et ladministration, ltude dimpact prcise que le droit lerreur serait potentiellement applicable aux relations entre ladministration et ses agents. Toutefois, interroge ce sujet par votre rapporteur, la direction gnrale de ladministration et de la fonction publique lui a prcis que, compte tenu du champ dapplication du droit lerreur, restreint aux hypothses dans lesquelles est prvue une sanction pcuniaire ou la suppression de tout ou partie dune prestation due, il nexiste pas, ce stade, de situation identifie dans laquelle le droit lerreur serait finalement applicable aux relations entre ladministration et lun de ses agents.

    Si la direction des affaires juridiques du ministre de lconomie, des finances, de laction et des comptes publics a prcis quil nexistait pas dvaluation chiffre et exhaustive de limpact de cette reconnaissance gnrale du droit lerreur, les ministres ont semble-t-il procd un recensement des procdures pouvant tre concernes par le droit lerreur : cest sur la base de ce premier panorama qua t illustr, dans ltude dimpact, le champ dapplication du droit lerreur.

    Illustrations du champ dapplication du droit lerreur

    Dispositif concern

    Sanction pcuniaire ou suspension de

    prestation due encourue

    Source lgislative ou rglementaire

    Application du droit lerreur

    Oubli de dclaration des modalits

    dutilisation de lallocation

    personnalise dautonomie.

    Suspension du versement de

    lallocation en cas de non dclaration des

    modalits de son utilisation.

    Art. L. 232-7 du code de laction

    sociale et des familles.

    Oui.

    Erreur dans les modalits de

    dclaration de revenus

    professionnels par un exploitant

    agric