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MYTHES ET RÉALITÉS : VAINCRE LA TRAGÉDIE DE LA PROTECTION MARINE AU CANADA Société pour la Nature et les Parcs du Canada

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MYTHES ET RÉALITÉS : VAINCRE LA TRAGÉDIE DE LA PROTECTION MARINE AU CANADASociété pour la Nature et les Parcs du Canada

Société pour la Nature et les Parcs du Canada

Résumé du rapport de la SNAP :

Les défis et les opportunités

favorables à l’engagement du

Canada pour un réseau

national des aires marines

protégées (AMP) en 2012

mythes et

réalités

mythes et réalités

Société pour la nature et les parcs du Canada | �

the tragedy of marine protection in Canada

Mythe : Engagement du Canada pour un réseau d’aires marines protégées d’ici 2012.

Avec seulement 0,5 % des milieux marins protégés et aucun plan solide pour l’avenir, le réseau canadien des aires marines protégées (AMP) demeure un tragique mythe.

Réalité : Le Canada continue de piller les ressources de l’environnement marin non protégé.

Surpêche. Pollution. Industrie lourde. Destruction de l’écosystème (pêche au chalut).Changements climatiques. Le Canada abîme ses océans plus qu’il ne les préserve. Ce n’est clairement pas du développement durable.

Héros : Il y a très longtemps, les Grecs et les Romains avaient leurs propres dieux pour protéger les eaux.

Mais aujourd’hui, la planète ne peut compter sur Neptune ou Poséidon. Nous avons besoin de héros, soit des politiciens forts et des représentants du gouvernement qui peuvent mettre fin à cette folie, faire en sorte que le mythe devienne réalité et créer, enfin et comme promis, un réseau d’aires marines protégées (AMP).

Espoir : Les pages qui suivent présentent un plan d’action pour la création d’un réseau d’aires marines protégées, projet encore réalisable avant la date limite de 2012, mais nécessitant l’aide de certains héros du gouvernement.

Ces recommandations de la Société pour la nature et les parcs du Canada exposent les défis, les opportunités et les améliorations nécessaires pour créer un réseau national d’aires marines protégées.

Aire marine protégée : une zone marine interdite aux grandes activités industrielles (exploitation minière, exploration pétrolière ou pêche au chalut). Un impact humain faible permet aux aires marines protégées (AMP) de maintenir des écosystèmes en bonne santé où la biodiversité peut s’épanouir et les espèces marines se reproduire.

mythes et réalitésVAINCRE LA TRAGÉDIE DE LA PROTECTION MARINE AU CANADA

RÉSUMÉAlors que les océans résistent tant bien que mal aux attaques de l’espèce humaine, la préservation de l’environnement marin devient un enjeu prioritaire. Les

aires marines protégées constituent une part essen-tielle de la solution. De partout dans le monde,

nombre de scientifiques et gouvernements reconnaissent l’importance capitale des aires

marines protégées en signant des accords internationaux pour achever les réseaux nationaux d’ AMP.

Malgré de nombreux engagements nationaux et internationaux, le Canada se tient loin

derrière plusieurs autres pays du monde. Avec seule-ment 0,5% de ses océans protégés, il se classe au 70ème rang mondial !1 Une place qu’il ne convoitait sûrement pas alors qu’il était le premier pays au monde à adopter une Loi sur les océans en 1997.

Les lents progrès que le Canada réalise pour arriver à un réseau national d’ AMP, malgré des engagements qui ne datent pas d’hier et devant une urgence grandissante, sont incompréhensibles et dangereux pour l’avenir de l’environnement marin et des espèces qui l’habitent.

Des habitats marins, des espèces et des possibilités de récolte de ressource ne cessent de disparaître face à la surpêche, au développement industriel, à la pollution et aux changements climatiques.

L’utilisation abusive des océans s’intensifie et il sera de plus en plus difficile de créer un réseau d’AMP au Canada. Cet immobilisme fera augmenter radicalement les coûts pour compléter le réseau tandis que les oppor-tunités vont devenir plus rares. Plus les écosystèmes marins se dégraderont, plus les mesures de protection devront être sévères.

Tous ces facteurs convergent vers le besoin vital et pres-sant de compléter notre réseau d’AMP.

Devant ce constat, la SNAP a examiné les défis qui retar-dent les progrès du Canada vers son engagement inter-national d’établir un réseau d’AMP d’ici 2012. La SNAP a aussi identifié les possibilités qui permettront d’atteindre ce but à la date prévue. Nos travaux sont présentés dans le rapport principal Challenges and Opportunites in Progress towards Canada’s Commitment to a National Network of MPAs by 2012.2 Cette plaquette en résume les principales conclusions et recommandations.

Un réseau national canadien de AMP en 2012 – Ou comment passer du mythe à la réalité

� | Société pour la nature et les parcs du Canada

Neptune, le puissant dieu romain

des mers et des océans, pourrait-il

créer un réseau d’APM ?

Société pour la nature et les parcs du Canada | �

Les recommandations qui permettront au Canada de franchir les prochaines étapes

•Former un groupe de travail chargé d’examiner la gestion canadienne des océans.

•Établir des instructions claires et précises pour atteindre la cible de 2012 et garantir l’allocation de ressources nécessaires.

•S’assurer que les agences fédérales qui ont des responsabilités concernant les AMP travaillent efficacement et de façon coordonnée pour atteindre leur but.

•S’inspirer des meilleures réussites internationales pour achever les réseaux canadiens1 d’AMP.

•Développer une approche à la fois nationale et régionale dans laquelle peuvent s’investir les provinces, les territoires, les associations autochtones, les organisations de défense de l’environnement et les communautés pour réaliser le réseau national.

•S’engager pour une gestion des océans et fournir une protection temporaire des aires ayant une riche biodiversité pendant que le processus de planification du réseau est en cours.

•Améliorer les relations entre les divers palliers gouvernementaux et les associations autochtones.

•Maintenir un dialogue au niveau national avec les ONG, les organismes de recherche, les provinces, les territoires, les Premières Nations et les Parties prenantes, sur le réseau national des AMP.

Les défis du Canada : les raisons nous éloignant de la cible de 2012

•Manque de volonté politique de la part du gouvernement canadien. Les problèmes liés à l’environnement marin ne sont pas prioritaires.

• Manque de plan pour respecter l’engagement de 2012.

• Approche fédérale inefficace et peu coordonnée.

• Procédés de désignation des AMP lourds, lents et onéreux.

• Disputes juridictionnelles entre les gouvernements provinciaux3 et fédéral.

• Relations complexes entre les agences fédérales et les gouvernements et organisations autochtones.

Les atouts du Canada : opportunités pour des progrès tangibles

•le Canada possède les outils légaux et la stratégie fédérale pour les AMP.

• Durant les dix dernières années, le Canada a acquis une expérience précieuse avec des études pilotes, une bonne base pour les efforts futurs.

• le Canada a commencé à élargir le processus de planification de la gestion des océans, ce qui devrait faciliter l’établissement des réseaux d’AMP dans ses eaux côtières.

• Les sites déjà en place constituent les premiers éléments d’un réseau national complet d’AMP.

• Au niveau international il existe des approches efficaces pouvant nous servir de modèles.

• L’opinion publique canadienne est favorable aux AMP et s’attend à ce que les gouvernements s’acquittent de leur tâche.

• Les gouvernements provinciaux, à travers le Canada, souhaitent collaborer de plus en plus avec le gouvernement fédéral pour établir des réseaux d’AMP dans leurs eaux côtières.

“Si le Canada veut

assurer la protection de

sa biodiversité dans les

écosystèmes marins, il

doit d’abord se pencher

sur de graves problèmes

de gouvernance et de

leadership.”

LES PROCHAINES ÉTAPES À FRANCHIR POUR LE CANADA

Les aires marines protégées

aident à protéger la biodiversité

marine comme les 3 000 espèces

de nudibranches dans le monde

� | Société pour la nature et les parcs du Canada

mythes et réalitésVAINCRE LA TRAGÉDIE DE LA PROTECTION MARINE AU CANADA

Importance des océans et des AMP

Les océans couvrent 70 % de la surface de la Terre. Toute vie sur terre dépend de ces étendues d’eau car elles produisent la moitié de l’oxygène de la planète. Une incroyable collection de formes de vie, petites et grandes, habite les eaux de la planète, de la surface au

fonds marins et jusque sur les côtes. Les environnements marins du Canada – les océans Arctique, Atlantique et Pacifique – hébergent des communautés vivantes uniques et d’importantes populations d’oiseaux marins, baleines, poissons et pinnipèdes.

Le commissaire à l’environnement et au développement durable a remarqué en 2005 que :

« Les océans représentent une partie importante du capital de ressources naturelles qui seront transmises en héritage aux générations futures. Plus de 20 p. 100 des Canadiennes et des Canadiens habitent dans des localités côtières. Les océans renferment des ressources naturelles et alimentaires qui sont importantes pour tous les Canadiens et ils servent aussi au transport et aux loisirs. Le gouvernement fédéral a la responsabilité indéniable d’assurer la gestion prudente qui est nécessaire pour protéger les vastes espaces et ressources maritimes du Canada et les développer. » 3

Cependant, où que ce soit, les écosystèmes marins sont menacés par les différentes activités humaines (surpêche, méthodes de pêches détruisant l’habitat, pollution, changements climatiques...).

Les études récentes témoignent de l’état alarmant des océans de la planète. L’une des plus récentes démontre que 40 % des océans ont subi d’importants changements dus aux activités humaines et que seulement 6 % sont intacts.4

Ces changements entraînent de graves conséquences pour l’environnement marin et les communautés côtières.

Au niveau international :• Sommet mondial sur le développement durable (2002)• Congrès mondial sur les parcs (2003)• Convention sur la diversité biologique (2004)

Au niveau national :• Engagement formel de compléter le réseau canadien

d’aires protégées (1992 )• Stratégie sur les océans du Canada (2002)• Plan d’action du Canada pour les océans (2004)• Budgets fédéraux de 2005 et de 2007

Les engagements du Canada concernant les AMP

Un effort est en cours, au

niveau international, pour

protéger les rorquals à bosse.

Les AMP permettent aux espèces

migratrices d’y trouver refuge.

Société pour la nature et les parcs du Canada | �

Le Canada a sa part de responsabilités dans les coûts sociaux et financiers subis par la population locale suite à l’extinction de la morue atlantique sur la côte Est.

Une meilleure gestion des océans incluant une protection accrue des écosystèmes marins est cruciale au Canada et ailleurs. Les scientifiques, à travers le monde désignent les AMP comme une des solutions afin de protéger les habitats et les espèces marines des océans.

Les études scientifiques sont catégoriques sur le rôle prédominant des AMP pour la restauration des écosys-tèmes marins et le protection des espèces et des habitats.

Les chercheurs ont aussi réussi à démontrer que les AMP augmentent la densité, la biomasse, la taille individuelle et la diversité des organismes protégés dans les AMP, dont nombreuses espèces précieuses pour les pêcheries. Ces avantages sont les plus marqués dans les réserves marines ou dans les AMP où la pêche est interdite.5 De plus, les AMP augmentent la résilience des écosystèmes, fournissent une police d’assurance contre les incertitudes de gestion et constituent des sites témoins pour le dével-oppement durable.6

Alors que nous prenons conscience des effets des changements climatiques, les scientifiques préconisent des mesures pour permettre aux écosystèmes marins de mieux résister à ces changements. Les aires marines protégées sont un élément essentiel de cette alternative.7

Que sont les aires marines protégées (AMP) ?

Il existe une grande variété de définitions pour les AMP et les réseaux d’AMP utilisés à travers le monde. La SNAP définit les AMP comme suit :

Les AMP sont des zones désignées légalement pour assurer

une protection durable des écosystèmes marins, des habitats et des espèces, incluant la biodiversité aquatique, et elles contribuent à la restauration et au réapprovisi-onnement des ressources pour le bien être social, culturel et économique.

Les gouvernements se demandent encore quelles activités ne devraient pas être autorisées dans toutes les AMP afin d’y préserver les espèces et les habitats marins. La SNAP, tout comme d’autres organisations de protec-tion de l’environnement, pense que les activités suivantes empêchent l’atteinte des objectifs de protection des AMP.

Les activités qui perturbent considérablement la structure et le fonctionnement de l’écosystème devraient être interd-ites dans toutes les AMP : l’exploitation minière, les études sismologiques pour trouver des réserves d’hydrocarbures, les forages d’exploration, l’immersion de déchets en mer,

L’engagement du Canada

pour un réseau d’aires

marines protégées d’ici

2012 date de 1992 avec

l’engagement formel

de compléter le réseau

canadien des aires

protégées. Le Canada a

réitéré cet engagement en

2002, 2003, 2004, 2005 et

2007.

Autrefois, les

humains avaient

très peu d’impact

sur les océans.

Aujourd’hui, des

rapports alar-

mants démontrent

les impacts de la

surpêche et des

changements

climatiques sur la

planète.

L’IMPORTANCE DES OCEANS ET AMP

mythes et réalitésVAINCRE LA TRAGÉDIE DE LA PROTECTION MARINE AU CANADA

l’utilisation d’engins de pêche destructeurs de l’habitat ou l’aquaculture en cages.8

L’éventail des aires marines protégées va de sites entière-ment protégés à des sites qui peuvent autoriser le prélèvement de leurs ressources renouvelables dans la mesure où les objectifs de conservation sont respectés. Ces deux concepts sont souvent mariés dans plusieurs

aires marinés protégées à travers le monde, comme au Great Barrier Reef Marine Park en Australie (modèle utilisé pour les aires marines nationales de

conservation de Parcs Canada).

Qu’est-ce qu’un réseau d’AMP ?

La SNAP utilise les définitions offici-elles suivantes :

Un réseau adéquat d’AMP comporte de multiples sites représentatifs de tous

les types d’habitats et reliés entre eux au niveau océanographique. Individuelle-ment ou collectivement, ils sont de taille suffisante pour maintenir des populations viables des plus larges espèces dans une région (dont les espèces migratrices) et leurs

espèces résidentes peuvent maintenir leurs populations en recrutant dans une autre aire

marine protégée.9

Et

Un groupe d’AMP, fonctionnant comme un réseau cohésif,planifié pour atteindre des objectifs précis et

une protection régionale complète, ce que les AMP ne pourraient faire individuellement.10

Quels sont les outils légaux dont dispose le Canada pour établir des AMP ?

Le Canada dispose maintenant d’un ensemble d’outils légaux qui permettent d’établir différents types de d’aires protégées dans nos océans.

Le terme « aires marines protégées » ou AMP est un terme générique employé partout sur la planète. Les agences fédérales canadiennes emploient toutefois une termi-nologie particulière pour bien distinguer les statuts d’AMP qui leur sont propres.

Pêches et Océans Canada crée des « Zones de protection marine » (ZPM) en vertu de la Loi sur les océans

Parcs Canada crée des « Aires marines nationales de conservation » (AMNC) en vertu de la Loi sur les aires marines nationales de conservation du Canada

Environnement Canada crée des « Réserves marines de faune » (RMF) en vertu de la Loi sur les espèces sauvages du Canada et des « Réserves d’oiseaux migrateurs » en vertu du Règlement sur les refuges d’oiseaux migrateurs

Au Canada, selon la Constitution, le gouvernement fédéral est responsable de la navigation, du transport maritime et des pêches et généralement des zones marines et de la faune qui les habite. Les provinces conservent la respon-sabilité de la flore aquatique et la propriété des fonds marins dans les zones marines à l’intérieur des terres. La définition de ces zones n’est pas terminée et fait l’objet de disputes entre les gouvernements fédéral et provinciaux. Certaines provinces ont aussi adopté une législation spécifique pour les aires marines protégées dans les zones marines provinciales.

� | Société pour la nature et les parcs du Canada

Autrefois, les navires devaient

compter sur la clémence des

dieux des mers pour naviguer en

sécurité. Aujourd’hui, les impacts

néfastes de l’intense trafic

maritime attiseraient sûrement la

colère de ces dieux.

Société pour la nature et les parcs du Canada | �

Qu’est-ce que le Canada a accompli pour les AMP ?

Le Canada supervise un vaste territoire marin de 5,87 millions de km2 – plus de la moitié de notre territoire terrestre et l’une des plus grandes zones marines du monde. Jusqu’ici, environ 2,7 millions d’hectares, soit 27 000 km2 ont plus ou moins le statut d’aires marines fédérales protégées, ce qui équivaut à seulement 0,5% de la surface marine canadienne. Le Canada travaille depuis 20 ans sur ce dossier, il pourrait faire mieux.

Comment comparer le Canada aux autres pays en ce qui concerne les AMP ?

Quand il s’agit de comparer le Canada aux autres pays, le réseau canadien des AMP est l’un des moins avancés. Selon une estimation mondiale, le Canada est à la 70ème place, en ce qui concerne l’établissement d’AMP, sur un classement qui compte 228 pays.12 Dans un index récent des universités de Yale et Columbia portant sur

les performances en matière d’environnement, le Canada obtient un résultat de 5/100 pour la création d’AMP, sachant que la moyenne pour les autres pays de PIB équivalents est de 38,6/100.13

Tableau 1 : Nombre et superficie des aires marines fédérales protégées au Canada11

Gestionnaire Type d’AMP Nombre d’aires marines

Taille approximative des AMP (en hectares)

Parcs Canada Aire marine nationale de conservation 1 11 500

Parcs Canada Parc national (portion marine) 15 716 305

Parcs Canada et Québec Parc marin du Saguenay-Saint-Laurent 1 113 800

Environnement Canada Réserve nationale de faune (portion marine) 13 152 317

Environnement Canada Refuge d’oiseaux migrateurs (portion marine) 51 1 417 145

Pêches et Océans Canada Zone de protection marine 6 255 160

Totaux 8� � ��� ���

Les aires marines protégées

sauvegardent les écosystèmes

marins comme les forêts côtières

de varech.

QU’A ACCOMPLI LE CANADA ?

8 | Société pour la nature et les parcs du Canada

mythes et réalitésVAINCRE LA TRAGÉDIE DE LA PROTECTION MARINE AU CANADA

ÉVALUATION DES PROGRÈS DANS L’ÉTABLISSEMENT D’AMP AU CANADALa principale source d’information pour notre étude consistait en des entrevues réalisées auprès de personnes travaillant sur les aires marines protégées (AMP) partout au Canada. L’emphase de ces entrevues portait sur la compréhension des défis à l’établissement des aires marines protégées à partir d’une vision gouvernementale. Par conséquent, plus de la moitié des personnes inter-rogées provenaient d’agences fédérales, 13% d’organismes ou ministères provinciaux et le reste d’ONG en envi-ronnement. Peu importe l’affiliation des interviewés, leur diagnostic des défis et des opportunités rencontrés était exceptionnellement similaires.

Actuellement, le Canada procède à l’établissement d’aires marines protégées sur une base individuelle, site par site, et il faut généralement de six à dix ans pour que

le processus passe de l’idée à la désignation finale pour chaque aire marine protégée. Le rythme de création des AMP au Canada a été décrit par les personnes inter-rogées comme: « très décevant », « pas bon », « à peine perceptible », « trop lent », « beaucoup trop lent », « abyssal », « ridiculement lent », « atrocement lent » et « épouvantablement lent ». Dans son rapport de 2005 , la commissaire à l’environnement et au développe-ment durable du Canada abonde dans le même sens et souligne « l’absence de progrès dans la mise en place d’un système national de zones de protection marine ».

Étant donné le peu de progrès et l’inefficacité du processus actuel pour établir les AMP, l’engagement de compléter le réseau national d’AMP d’ici à 2012 sera un défi majeur pour le Canada. Nous avons examiné les principaux défis, identifié quelques unes des solutions clés et fait des recommandations spécifiques afin d’aider le Canada à créer le réseau national d’AMP qu’il promet depuis plusieurs années.

On s’inquiète de plus en plus

pour les coraux des eaux froides

du monde, comme ce corail

gorgone des eaux de la Colombie-

Britannique.

Triton agrippe le cheval ailé

Pégase - tous deux engendrés

par le dieu de la mer, Poséidon.

Triton souffle dans sa coquille de

conque pour calmer ou soulever

les vagues.

Société pour la nature et les parcs du Canada | �

LES DÉFISLes grands défis qui freinent la réalisation de l’objectif de 2012 sont décrits ci-dessous.

1 – Le manque de volonté politique et de priorité sur les questions concernant les océans par le gouverne-ment du Canada

Le développement d’un réseau national d’aires marines protégées pour le Canada sera difficile tant que les ques-tions concernant les océans ne deviendront pas une priorité pour le gouvernement canadien. Sans politiciens engagés pour la protection des océans, ces derniers suffo-queront avant même qu’on y accorde de l’attention. Cette indifférence se traduit par le manque de personnel et de

financement attribués aux agences ayant comme respon-sabilités les questions océanographiques et les aires marines protégées. Les ressources limitées ont aussi une incidence sur la progression de la création d’un réseau national d’AMP.

L’une des principales conclusions du commissaire à l’environnement et au développement durable du Canada, dans son rapport de 2005 sur l’implantation d’une loi canadienne portant les questions des océans, était que le gouvernement du Canada n’en faisait pas une priorité nationale. À son avis, c’est ce qui aurait contribué à l’incapacité du ministère des Pêches et des Océans du Canada (MPO) de répondre à la promesse de la Loi sur les océans. Les personnes interrogées pour cette étude

Les écosystèmes terrestres,

comme celui de la réserve de parc

national du Canada Pacific Rim,

ont de fervents défenseurs au sein

du gouvernement.

Les écosystèmes marins, cachés

des regards humains, devraient

susciter le même enthousiasme.

DÉFIS

�0 | Société pour la nature et les parcs du Canada

mythes et réalitésVAINCRE LA TRAGÉDIE DE LA PROTECTION MARINE AU CANADA

considèrent cette situation largement inchangée.

Ceci transparaît en partie dans les allocations budgé-taires limitées attribuées depuis 2005. Cela a pris huit ans avant que de nouveaux fonds soient alloués à la mise en œuvre de la Loi sur les océans après que celle-ci ait été adoptée.14 En 2005, 28,4 millions de dollars ont été attribués pour une période de deux ans afin de répondre à toutes les questions relatives aux océans. En 2007, le budget alloué a été de 61,5 millions de dollars sur cinq ans, dont environ 20 millions de dollars réservés aux zones de protection marine pour le pays en entier.15

Compte tenu de l’ampleur des problèmes environnemen-taux dans le milieu marin et la taille des espaces océaniques canadiens, ces allocations sont infimes. À titre de comparaison, le budget pour les dépenses financières et pour les ressources en personnel alloué pour les programmes des ZPM s’élève à environ 1 % du montant dépensé pour les programmes d’aires protégées terrestres.16

2 – L’absence d’un plan visant à répondre à l’engagement de 2012

Le Canada ne possède aucun plan qui acheverait la réali-sation d’un réseau national d’AMP. Un tel projet nécessite un échéancier spécifique et des évènements clés pour évaluer l’avancée du projet. La Stratégie sur les océans du Canada ne présente que des objectifs généraux tandis tandis que la Stratégie fédérale sur les AMP du Canada ne présente ni calendrier ni résultats clairs et précis. Au Canada, l’approche à privilégier doit se baser sur un travail linéaire et séquentiel, soit choisir quelques sites, se concentrer sur chacun d’eux pendant un certain nombre d’années et clore le dossier au terme de sept années de travail. Il y a un manque évident de clarté et de rapidité dans la définition des besoins réels d’un réseau d’AMP.

Qu’est ce qui compte vraiment pour atteindre la cible de 2012?

L’absence d’un plan national pour élaborer un réseau d’AMP entraîne une multitude de risques liés à une approche de circonstance et opportuniste.17 La table ronde nationale sur l’Économie et l’Environnement a déclaré que : « Le manque de plan coordonné concer-nant les AMP a provoqué l’incertitude des utilisateurs de ressources et freiné les initiatives de protection de l’environnement. » 18

Le Canada manque d’outils essentiels. Les engagements se traduisent par des déclarations générales suivies tentatives timides plus souvent que par une mise en oeuvre appli-quée d’actions officielles et un respect des échéanciers.

« Le gouvernement, le secteur industriel et la communauté marine doivent s’investir dans une vision commune et partagée sur ce que nous voulons réaliser. Sans quoi nous vacillons vers une résistance minimale. Essayer d’y aller sur la pointe des pieds est typiquement canadien. »

3 – Une approche fédérale inefficace et peu coor-donnée

Notre recherche a révélé que les AMP passent après nombre d’affaires prioritaires pour les agences gouverne-mentales. Pour Pêches et Océans Canada, la gestion des pêches reste prioritaire. Quant à Environnement Canada et l’Agence Parcs Canada, les efforts sont mis d’abord sur leurs programmes terrestres respectifs. C’est à se demander si le gouvernement fédéral est vraiment outillé pour gérer des problèmes liés à l’environnement marin et particulièrement, aux aires marines protégées.

Dans son rapport de 2005, la commissaire à l’environnement et au développement durable a qualifié le double mandat de Pêches et Océans Canada

La fontaine de Neptune à Madrid.

Il utilisait son trident pour faire de

nouvelles masses d’eau et provo-

quer des tremblements de terre. Il

avait des pouvoirs de création et

de destruction.

Société pour la nature et les parcs du Canada | � �

d’entrave au leadership, en ce qui concerne les questions d’environnement marin :

« Le Ministère, par l’intermédiaire de la Direction générale des océans, est-il convenablement structuré pour assumer ce rôle de direction? Un ministère qui consacre depuis toujours la majeure partie de ses ressources à la gestion de la prin-cipale activité commerciale liée à la mer, à savoir la pêche, peut-il se réinventer de manière à représenter et à intégrer les intérêts plus larges de tous les intervenants du monde maritime? Ce sont là des questions difficiles auxquelles il faut répondre. » 19

Pire encore que de ne pas montrer l’exemple, certains pensent même que Pêches et Océans Canada bloque les initiatives en faveur des AMP des deux autres agences afin de privilégier le service à la clientèle de l’industrie de la pêche.

Si Pêches et Océans Canada privilégie l’industrie de la pêche, l’Agence Parcs Canada, favorise avant tout son programme de parcs nationaux terrestres. Pourtant, l’Agence Parcs Canada a une certaine expérience des milieux marins puisqu’elle gère déjà des zones marines en bordure des parcs terrestres sous sa juridiction. De plus, la Loi sur les aires marines nationales de conservation lui donne un mandat clair pour l’établissement d’AMP.

L’Agence Parcs Canada a un avantage par rapport aux autres agences fédérales car elle s’est doté d’un cadre de planification pour son réseau d’aires marines nationales de conservation (AMNC), ce qui lui confère une attitude proactive par rapport à l’établissement d’aires marines protégées. Cependant ces avantages n’ont pas donné de résultats significatifs en ce qui concerne la création d’AMNC.

Selon la Loi sur les océans, Pêches et Océans Canada est

chargé de mener et coordonner le développement d’un système national d’AMP. Cependant, plusieurs obser-vateurs s’accordent à dire que le ministère ne remplit pas son rôle pour plusieurs raisons, notamment par un manque de savoir-faire en matière de conservation, des questions internes de structure et de personnel ainsi qu’une absence de volonté politique. Les programmes des divers ministères et agences manquent de coordi-nation efficace. Les symptômes de cette inefficité sont une communication et une collaboration inconsistantes ainsi qu’un comportement inadéquat exprimé dans des approches unilatérales.

4 – Le long et pénible processus de désignation des AMP

La mise en œuvre d’un réseau d’AMP requiert que chacun des sites qui le compose obtienne sa désigna-tion légale. En Australie, on considère deux ans comme étant une longue période entre l’identification d’un site candidat et sa désignation légale. Les fonctionnaires du gouvernement fédéral canadien ont affirmé que le meil-leur délai entre l’annonce d’un projet et l’établissement d’une AMP oscille entre six et sept ans et qu’une période de dix ans n’était pas surprenante. Certains sites, tels que Gwaii Haanas sur la côte pacifique et Igalirtuuq, en Arctique, n’ont toujours pas été complétés après plus de 20 ans.

Les fonctionnaires concèdent que les délais pour désigner des AMP représentent un sérieux problème. Ils l’attribuent à la complexité du procédé de désigna-tion et à l’insuffisance des ressources. Le processus inclut différents éléments dont la collecte de données, la cartographie, la définition des limites, les révisions internes gouvernementales, les consultations publiques et le processus d’approbation législatif et parlementaire.

Aucun ministère fédéral

n’a accepté avec

enthousiasme le mandat

de conservation marine

ni fait du réseau national

d’AMP sa priorité.

DÉFIS

�� | Société pour la nature et les parcs du Canada

mythes et réalitésVAINCRE LA TRAGÉDIE DE LA PROTECTION MARINE AU CANADA

Chacune de ces étapes entraîne d’inévitables délais.

La quantification de la valeur des AMP, l’étude des impacts socioéconomiques, l’évaluation des compromis économiques et/ou la réalisation des priorités en dével-oppement durable prennent beaucoup de temps dans le processus d’établissement d’aires marines protégées. Le rapport The Canadian Protected Area Status citait comme principale contrainte aux réseaux d’AMP la compétition entre les utilisateurs des ressources de l’océan.20 L’impact potentiel sur l’exploitation des pêcheries et des ressources en hydrocarbures est un facteur clé pour déterminer combien de temps et d’efforts seront nécessaires pour établir une AMP.

Lors de la désignation des AMP, le temps et les ressources exigées par les agences afin de consulter le public, les communautés et les parties prenantes sont les principales causes de la lenteur du processus. Beaucoup d’observateurs ont suggéré que les agences se concentrent surtout à satisfaire de certains acteurs locaux, sacrifiant ainsi l’intérêt d’autres intervenants du milieu et négli-geant les responsabilités sociales des agences gouver-nementales. Un ancien employé de Pêches et Océans Canada clairement affirmé : « Le ministère ne pour-suivait pas le processus de désignation d’AMP tant que tous les acteurs impliqués n’approuvaient pas le projet, ce qui, dans plusieurs régions, n’est tout simplement pas réaliste. »

Plutôt que de faire preuve de leadership pour assurer un futur à notre environnement marin, Pêches et Océans est perçu comme donnant des pouvoirs à certains interv-enants afin qu’ils contrôlent ou stoppent le processus de désignation. Il est irréaliste de s’attendre à un consensus ou une approbation unanime d’une proposition d’AMP. Même les approches les plus collaboratives ne devraient

pas espérer atteindre un accord complet.

Les coûts associés à la lenteur des établissements d’AMP au Canada sont énormes. Les probabilités de rencontrer les problèmes suivants augmentent avec le temps : perte de momentum, perte d’intérêt, changement de personnel et de participants, entraînant une discontinuité de la confiance et des relations, interruption des accords/ du consensus, frustration, perte des engagements, fatigue, perte d’opportunités, augmentation des coûts, décour-agement chez les supporteurs du projet, peur causée par l’incertitude, augmentation de l’opposition et diffusion de fausses informations. Plus important encore, la sous-utilisation de cet outil de conservation signifie que l’intégrité de l’environnement marin continue d’être menacé.

5 – Les différends juridictionnels entre les gouverne-ments fédéral et provinciaux

Les régions côtières canadiennes sont très différentes d’un endroit à l’autre. Tenter de faire coïncider les agendas provinciaux avec les priorités du gouvernement du Canada est difficile. Afin d’établir des aires marines protégées canadiennes, les trois agences fédérales doivent coopérer avec les provinces pour appliquer un ensemble de mesures dans une aire marine protégée individuelle et, idéalement, dans un réseau d’aires marines protégées. En plus, les provinces peuvent et ont appliquées différ-entes mesures provinciales pour protéger des secteurs dans les océans.

Dans l’environnement maritime, les interactions entre le fédéral et le provincial sont d’une complexité qui n’est pas habituellement observée sur la terre ferme.

Un niveau élevé de coopération est nécessaire pour résoudre les problèmes de juridiction, faire correspondre

Après plusieurs années de chasse

intensive, les loutres de mers

avaient presque disparu

des eaux canadiennes. Grâce

à des efforts de réintroduction

réussis, 3 200 loutres de mer

s’amusent maintenant sur la côte

ouest du pays.

Société pour la nature et les parcs du Canada | � �

les réglementations et coordonner la planification des réseaux. Tout cela dépend de l’établissement et du main-tien de bonnes relations entre les divers palliers gouver-nementaux – visiblement une situation rare au Canada.

La grande majorité des observateurs s’entendent pour dire que le temps et les efforts nécessaires pour dével-opper des ententes entre les gouvernements provinciaux et fédéral est la raison principale pour laquelle il a fallu si longtemps pour créer des aires marines protégées au Canada.

« Chaque fois que nous nous rapprochons du but, les gouvernements provinciaux, le fédéral ou les Premières Nations sabotent le projet. C’est un manque de leadership politique d’affirmer que « nous faisons notre part ». Cela dépend toujours de la bonne volonté des instances gouver-nementales qui affirment trop souvent qu’elles ne peuvent le faire au moment opportun. »

6 – Relations complexes entre les organismes fédéraux et les gouvernements et les organisations autochtones du Canada.

Les autochtones du Canada, particulièrement ceux des zones côtières, sont liés étroitement à l’océan. Depuis toujours, ils utilisent ces ressources et les préservent pour les générations futures. Les droits de pêche autochtones sont protégés par la Constitution et continu-eront de l’être dans les aires marines protégées, sous réserve de certaines réglementations pour des fins de conser-vation. Les réclamations des autochtones en matière de possession et de juridiction sur les zones marines renforcent la nécessité de consulter, accom-moder et coopérer dans la sélection, la désignation et la

gestion des zones marines protégées. Dans les zones où il y a eu des traités et / ou règlements de revendications territoriales, toute action concernant une zone marine protégée doit concorder avec et/ou être mise en œuvre par des accords.

Travailler avec les gouvernements et les organisations autochtones dans la mise en place des zones marines protégées est complexe mais essentiel. Certains organismes gouvernementaux ont élaboré des politiques plus dévelop-pées et acquis une vaste expérience en faisant participer les gouvernements et les organisations autochtones.

Par exemple, Parcs Canada l’a expérimenté grâce a son travail dans les parcs nationaux. La nature des expéri-ences passées détermine largement le niveau de confiance dans la mise en place des aires marines protégées. Le niveau de capacité au sein des organisations autochtones et des agences fédérales est un problème récurrent, particulièrement pour conserver une équipe qui construit et maintien les

relations.

La nymphe des océans à cheval,

Fontaine de Trévi, Rome.

DÉFIS

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mythes et réalitésVAINCRE LA TRAGÉDIE DE LA PROTECTION MARINE AU CANADA

PERSPECTIVESDe nombreuses perspectives permettent d’envisager du progrès pour un réseau national d’AMP au Canada.

1 – Le Canada possède les outils juridiques et une stratégie fédérale pour les AMP

Le Canada a quatre outils législatifs et trois organismes fédéraux ayant le mandat d’implanter des AMP. Il s’agit des zones de protection marines (ZPM) en vertu de la Loi sur les océans du Canada, les aires marines nation-ales de conservation (AMNC) en vertu de la Loi sur les aires marines nationales de conservation du Canada, les réserves marines de faune (RMF) en vertu de la Loi sur les espèces sauvages du Canada et les refuges d’oiseaux migrateurs (ROM) en vertu de la Loi sur la Conven-tion concernant les oiseaux migrateurs. En plus de ces

programmes individuels, les trois organismes fédéraux ont conjointement diffusé la Stratégie fédérale sur les aires marines protégées en 2005. Ce document comprend des objectifs généraux pour un réseau d’AMP au Canada. Si cette stratégie est considérée comme un bon départ pour « remettre de l’ordre dans les affaires fédérales »,21 le pays a besoin de plus de coordination pour répondre à l’engagement de 2012.

2 – Les sites pilotes ont permis au Canada d’acquérir de l’expérience qui lui donne une base solide pour le travail à venir

Au cours de la dernière décennie, les organismes fédéraux ont gagné de l’expérience dans la mise en place d’AMP grâce aux nouvelles mesures législatives et aux programmes. Des politiques, des plans d’action et des cadres ont été mis au point, donnant au pays de l’expérience de travail pour les aires protégées en milieu marin. Celle-ci varie selon les organismes et les régions du pays. Une approche de gestion adaptative entraîne une efficacité et un rendement accrus, même si les organismes en sont encore à assimiler les leçons apprises jusqu’à maintenant.

3 – Les sites établis jusqu’à maintenant fournissent les fondations pour ériger un réseau national d’AMP

Le Canada a maintenant des sites désignés dans les trois principaux programmes fédéraux d’AMP. Le tableau ci-dessous est basé sur les sites désignés actuels, de même que sur les projets en cours et sur les nouvelles proposi-tions. Comme il l’indique, un total de 95 sites pourraient être désignés entre 2008 et 2012. Même si ces prévi-sions effectuées par les trois organismes fédéraux ne se réaliseront probablement qu’entre 17 % et 33 % à la date d’échéance, ces sites représentent les fondations-clés du réseau national d’AMP. 22

Les macareux, tout comme

les autres oiseaux de mer,

dépendent d’écosystèmes

marins sains pour survivre. La

colonie d’oiseaux de mer la plus

nombreuse de la Colombie-

Britannique, établie sur les îles

Scott, a désespérément besoin

d’une RMF.

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4 – Le Canada a commencé à élargir son plan de gestion de l’océan, qui pourrait faciliter l’implantation de réseaux d’AMP sur chaque zone côtière

Le Plan de gestion intégrée de l’océan présentement en route dans cinq zones étendues de gestion des océans (ZÉGO) offre des occasions de planifier les réseaux d’AMP à l’échelle régionale. Même si ces démarches provoquent de l’inquiétude quant à leur ralentisse-ment des progrès et à leur retardement possible du processus pour l’établissement du réseau d’AMP, elles donnent l’occasion de planifier des réseaux à l’intérieur d’une approche de gestion basée sur un écosystème plus large. Cette façon de faire réunit les intervenants et les ressources nécessaires et met en application un cadre scientifique rigoureux. La protection temporaire des zones océaniques de haute importance pourrait être une stratégie-clé pour s’assurer que les valeurs de conserva-tion ne soient pas perdues pendant que le processus de planification est mis sur pied. Des problèmes concernant la façon dont le plan de gestion intégrée s’arrimera avec

le plan des AMP pour tous les organismes fédéraux doivent toujours être réglés.

5 – Les meilleures pratiques internationales ont déterminé des approches efficaces pour la mise sur pied du réseau des AMP

Partout dans le monde, on reconnaît de plus en plus la nécessité d’établir des réseaux d’aires marines protégées. Le Canada profite de l’expérience et des connaissances des pays étrangers pour réunir les outils nécessaires à la mise en place d’un réseau national d’AMP. En Australie et en Nouvelle-Zélande, les stratégies nationales pour établir de tels réseaux sont en place, et l’Union mondiale pour la nature (UICN ) a récemment publié un rapport des meilleures pratiques d’implantation de réseaux d’AMP.

6 – Le public canadien veut des AMP et s’attend à ce que les gouvernements s’acquittent de cette tâche

Le public canadien est très majoritairement en faveur de l’établissement d’aires marines protégées; des sond-

Quels sont les objectifs des organismes fédéraux pour 2012? (Landry et al. 2007)

Organisme fédéral État actuel Objectif pour 2012

Pêches et Océans Canada • 6 ZPM• 4-5 ZPM proposées en cours• 6 nouveaux sites à identifier

• 16-17 ZPM

Environnement Canada • Aucune réserve marine de faune• 64 réserves nationales de faune et refuges

d’oiseaux migrateurs avec composantes marines

• 1 RMF• 64 RNF et ROM + 4 nouvelles RNF

avec composantes marines

Parcs Canada • 2 aires marines nationales de conservation• 4 AMNC en cours• 1-3 propositions en attente

• 6-9 AMNC

Les ressources financières

et humaines pour les

programmes d’AMP

totalisent environ 1 % du

montant dépensé pour

les programmes d’aires

terrestres protégées.

perspectives

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mythes et réalitésVAINCRE LA TRAGÉDIE DE LA PROTECTION MARINE AU CANADA

ages menés en 2002 sur la côte Est et en 2001 sur la côte Ouest l’ont démontré. Dans les maritimes, 73 % des répondants étaient en faveur des aires marines proté-gées en totalité ou protégées de façon temporaire. Ils croyaient également que le gouvernement canadien avait déjà protégé de 20 % à 30 % des eaux canadiennes.23 En Colombie-Britannique, 75 % des répondants appuyaient l’établissement d’AMP. Les résultats du sondage ont aussi montré que le système de protection des aires marines existant ne répondait pas aux attentes des Britanno-Colombiens. De plus, quand on leur a demandé quel pourcentage de l’eau des côtes de la Colombie-Britan-nique était protégé en totalité du développement des ressources non-renouvelables, les répondants croyaient qu’environ 16 % des eaux l’étaient.24

7 – L’intérêt des provinces pour des AMP au-delà de leurs côtes est en hausse

D’un océan à l’autre, les provinces démontrent un intérêt grandissant pour l’établissement d’AMP au-delà de leurs côtes et pour une coopération avec le gouver-nement fédéral en vue de l’établissement d’un réseau national d’AMP. Le gouvernement du Canada et celui de la Colombie-Britannique ont signé conjointement un memorandum à propos des océans, qui inclut une entente secondaire sur les AMP conditionnelle à la signature finale. Terre-Neuve-et-Labrador travaillent également sur une nouvelle politique concernant les zones côtières; le Québec a récemment entrepris des discussions sur les AMP entre les différents ministères et agences concernés.

Quelques provinces ont également désigné des aires proté-gées dans les océans, qui s’ajoutent au réseau national d’AMP. En Colombie-Britannique, 150 sites protégés comprennent une section marine, et parmi ceux-ci, beaucoup mettent l’accent sur la préservation de la faune et de la flore.

Neptune, sur la

Fontaine de Trévi à

Rome, conduit un

char de coquillages.

Sa légende perdure,

mais ses eaux

survivront-elles?

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RECOMMENDATIONS Nos recommandations principales pour que le Canada établisse un réseau national d’AMP sont les suivantes :

1 – Mettre sur pied un groupe de travail sur les océans pour revoir la gestion globale au Canada

Étant donné que la gestion globale des problèmes liés aux océans au Canada n’a pas atteint son potentiel prévu dans la Loi sur les océans et que l’état du milieu océanique poursuit son déclin, un groupe de travail de haut niveau pourrait être nécessaire afin d’engendrer un dialogue national sur les questions touchant les océans et d’identifier des approches organisationnelles alterna-tives au Canada. Parmi les modèles possibles, on compte la US National Oceans Commission et la Pew Oceans Commission, de même que tous les organismes cana-diens, comme le groupe d’experts étudiant l’intégrité écologique des parcs nationaux du pays.

2 – Établir des directives claires de haut niveau pour atteindre l’objectif de 2012 et assurer la répartition requise des ressources

Afin d’accroître les progrès en vue d’atteindre l’objectif de 2012 d’un réseau national d’AMP, nous avons un besoin urgent de leadership fort venant des plus hautes sphères du gouvernement du Canada. Ce leadership doit commencer par une haute direction solide pour atteindre la cible de 2012 en exigeant la mise en œuvre d’un plan pour établir le réseau. Ce plan doit comprendre le calen-drier stratégique avec les étapes-clés et les outils pour présenter les problèmes du processus qui nuit présente-ment à l’implantation des AMP. Un aspect déterminant serait de s’engager publiquement à respecter le calendrier et les objectifs afin que les organismes et les ministères se fassent attribuer publiquement le mérite du progrès.

3 – S’assurer que les organismes fédéraux qui s’occupent des AMP collaborent entre eux et travail-lent de façon efficace en fonction de l’objectif à atteindre

Il existe aussi des moyens pour accélérer le processus de sélection des AMP individuelles en faisant une gestion de projet efficace; l’expertise dans ce domaine devrait être utilisée pour développer et mettre en œuvre un plan pour un projet bien structuré. Il est important d’établir un horaire et des étapes jalons de façon stratégique ainsi que d’entreprendre certaines tâches en respectant des échéanciers. Ces derniers publiés devraient être diligem-ment respectés et fondés sur l’engagement du public pour avancer de pair. Plusieurs objectifs devraient être poursuivis de façon parallèle : entreprendre des discus-sions avec les organismes gouvernementaux, rallier la communauté et rencontrer les intervenants. Il faut se rappeler de « prendre soin » de tous ceux dont le support est requis même lorsqu’ils ne sont pas au centre des priorités du moment plutôt que de les ignorer des mois durant; ceci permet de régler les problèmes dès qu’ils se présentent pour éviter que de possibles obstacles ne prennent davantage d’importance.

4 – S’approcher des pratiques exemplaires interna-tionales pour mettre en œuvre des réseaux nationaux d’AMP

Il n’est pas aisé de respecter un plan de préservation

Les Canadiens appuient la

protection marine. Il est temps

que les gouvernements répondent

à ce besoin urgent.

Ce toupet marbré bénéficie d’un

camouflage ingénieux pour se

cacher de ses prédateurs. Mais ces

organismes de grande profon-

deur voient leur milieu de vie aisé-

ment détruit par le chalutage.

Recommendations

�8 | Société pour la nature et les parcs du Canada

mythes et réalitésVAINCRE LA TRAGÉDIE DE LA PROTECTION MARINE AU CANADA

systématique, mais c’est une tendance encouragée par les autorités en la matière dans plusieurs pays et États, et c’est réalisable au Canada.

L’Union mondiale pour la nature (UICN) a récemment publié un rapport qui résume les pratiques exemplaires internationales pour l’établissement de réseaux d’AMP à partir desquelles le Canada peut travailler.

Le Canada peut également s’inspirer de pays tels que la Nouvelle-Zélande, avec son Marine Protected Areas Policy and Implementation Plan,25 et l’Australie, avec son National Representative System of Marine Protected Areas.26 La politique de la Nouvelle-Zélande « fournit un plan intégré comprenant une consultation régionale pour établir un réseau d’aires marines protégées autour de la Nouvelle-Zélande. »

Enfin, au Canada, la Société pour la nature et les parcs du Canada, avec le concours d’autres organismes environnementaux, a développé une expertise dans le domaine des réseaux d’AMP et peuvent désormais contribuer à l’élaboration d’une planification systématique pour le réseau national.

5 – Développer une approche qui soit à la fois nationale et régio-nale et qui command-erait la participation

des provinces, des territoires, des

organismes autochtones, des organismes de conserva-tion et des communautés.

Il faut affronter l’infinité de défis que représentent les relations entre les gouvernements fédéral et provincial et les territoires en ce qui concerne les AMP; l’engagement face à réseau d’AMP doit être considéré comme un engagement à la fois fédéral, provincial et territorial, et non pas seulement comme un engagement fédéral, si l’on veut atteindre l’objectif fixé. Il est impératif qu’il y ait une collaboration entre les différents paliers de gouvernements pour faire évoluer la totalité du réseau d’AMP sur les trois frontières maritimes et pour rappeler l’importance du rôle des provinces et des territoires dans la préservation des habitats naturels sur les côtes et dans les estuaires.

De nouvelles approches sont nécessaires à cause de la prise de conscience généralisée de la diversité des différentes réalités côtières, jumelée à la nécessité d’une approche rationnelle, systématique et scientifique pour bien diriger un réseau national d’AMP; il faut considérer la possibilité d’élaborer un plan national et régional combiné qui couperait court aux tensions existantes

entre ces deux paliers de gouvernement. Ce plan permettrait une adaptation aux objectifs spéci-

fiques à chaque région et permettrait ainsi à chaque projet régional de faire partie d’un plan national plutôt que d’être considéré

comme une perte de contrôle de la part du gouvernement fédéral. Des ententes comme

celle qui est survenue entre la Colombie-Britannique et le Canada (MOU) concernant l’implantation de la Stratégie sur les Océans27

pourrait fournir le forum qui contribuerait à définir ce terrain d’entente;28 aussi, d’autres plans

pourraient être élaborés en ce qui

Les Naiads, ou « nymphes »

étaient associées aux sources,

aux cours d’eau, aux ruisseaux

et aux fontaines. Le Canada doit

protéger son eau douce et

ses océans.

Société pour la nature et les parcs du Canada | � �

a trait aux côtes atlantique et arctique avec l’aide des gouvernements provincial et territorial appropriés.

6 – Se dédier à la gestion des océans protégés et fournir une protection temporaire aux zones riches en biodiversité alors que le processus de planification du réseau est en cours

Le plan de gestion intégrée des océans doit être mis de l’avant plus rapidement et à une échelle plus large pour les océans canadiens, car elle fournit une occasion de planifier les réseaux d’AMP à l’échelle régionale. Pendant que ces planifications suivent leur cours, la biodiversité marine est temporairement protégée. Il existe quantité d’outils pour obtenir la protection temporaire des zones d’intérêt. Par exemple, les AMP d’urgence, soumises à la Loi sur les océans, et les arrêts de pêches soumis à la Loi sur les pêches. Les règles et restrictions ont été implantées dans les cas comme celui des AMP de Gilbert Bay et de Musquash avant la protection pleine et entière. La protection temporaire est particulièrement importante au Canada étant donné le long processus, de l’identification de l’aire proposée à la protection finale. En plus de protéger les valeurs-clés de conservation pendant que la collecte d’information et la consulta-tion sont en cours, la protection temporaire peut aussi fournir les mesures incitatives aux intervenants afin qu’ils participent à la démarche. De telles mesures sont utilisées avec succès en milieu terrestre, par exemple dans le cas de l’inaliénabilité de terres pour de futurs parcs nationaux, ou dans la planification de l’utilisation des terres en Colombie-Britannique quand 18 % de la province était soumise à des directives de gestion tempo-raires.

7 – Améliorer les relations avec les représentants et organisations autochtones

Un certain nombre d’approches et d’outils sont offerts pour favoriser l’amélioration des relations entre les organismes fédéraux, les représentants autochtones et les organisations. Ceci comprend l’amélioration de la litté-ratie culturelle pour communiquer avec les représent-ants autochtones et les organisations, afin de reconnaître les distinctions entre les différents gouvernements et organisations et pour s’assurer que les bonnes personnes sont consultées au cours de la démarche. Il est essentiel de reconnaître et d’accommoder les droits et les intérêts autochtones dans les sites proposés comme AMP.

8 – Maintenir un dialogue de niveau national sur le réseau d’AMP favorisant la participation des ONGE, des organismes de recherche, des provinces, des terri-toires, des gouvernements autochtones, des organisa-tions et des intervenants

Atteindre l’objectif d’un réseau national d’AMP au Canada exigera l’engagement de tous les paliers d’intervenants dans les questions de conservation des zones océaniques. Jusqu’à maintenant, le travail pour la mise en oeuvre de politiques, de lignes directrices et d’approches pour les AMP canadiennes a été accompli derrière les portes closes du gouvernement fédéral. Ceci a aliéné de nombreux joueurs-clés qui peuvent non seulement apporter leur connaissance et leur expérience significative, mais qui peuvent aussi freiner la démarche afin que le Canada n’atteigne pas son objectif urgent. Il est temps que le gouvernement engage une diversité de Canadiens dans le développement du plan pour établir un réseau national d’AMP en entretenant un dialogue qui enrichira et accélérera la démarche, en plus de peut-être propulser le Canada au premier rang des pays du monde engagés à atteindre l’objectif fixé pour 2012.

L’Arctique fond à un rythme

effarant. Les océans changeants

font mal aux grandes et aux

petites espèces, des charmants

ours polaires aux minuscules

planctons.

Recommendations

�0 | Société pour la nature et les parcs du Canada

mythes et réalitésVAINCRE LA TRAGÉDIE DE LA PROTECTION MARINE AU CANADA

Notes1 Louisa Wood, personal communication 11 September 20072 Gardner, Julie, Sandra Bicego, Sabine Jessen, and Megan Baker. 2008. Challenges and

Opportunities in Progress towards Canada’s Commitment to a National Network of MPAs by 2012. Vancouver, BC: Canadian Parks and Wilderness Society

3 Commissioner of the Environment and Sustainable Development. 2005. Report of the Commissioner of the Environment and Sustainable Development. Ottawa: Office of the Auditor General of Canada.

4 Halpern, B et al. 15 Feb 2008. A Global Map of Human Impact on Marine Ecosystems. Science. Vol. 319. no. 5865, pp. 948 – 952

5 Norse, E. and L. Crowder (eds). 2005. Marine Conservation Biology: the science of maintaining the sea’s biodiversity. Island Press, Washington, D.C. Halpern, B. 2003. The impact of marine reserves: Do reserves work and does reserve size matter? Ecological Applications 13: S117 – S137 Gell, F.R and C. M. Roberts. 2003. Benefits beyond boundaries: the fishery effects of marine reserves. Trends in Ecology and Evolution 18 (9):448-55. Hoffman, J. 2003. Designing Reserves to Sustain Temperate Marine Ecosystems in the Face of Global Climate Change in L.J. Hansen, J.L. Biringer and J.R. Hoffman (eds) Buying Time: A User’s Manual for Building Resistance and Resilience to Climate Change in Natural Systems. WWF Palumbi, S. 2002. Marine Reserves: A Tool for Ecosystem Management and Conservation. Pew Oceans Commission. Arlington, Virginia

6 Smith, Jennifer L., Kaaren Lewis and Joshua Laughren. 2006. A Policy and Planning Framework for Marine Protected Area Networks in Canada’s Oceans. Halifax, WWF-Canada.

7 L.J. Hansen, J.L. Biringer and J.R. Hoffman (eds) Buying Time: A User’s Manual for Building Resistance and Resilience to Climate Change in Natural Systems. WWF

8 Smith, Jennifer L., Kaaren Lewis and Joshua Laughren. 2006. A Policy and Planning Framework for Marine Protected Area Networks in Canada’s Oceans. Halifax, WWF-Canada.

9 Roff, John C. 2005. Conservation of marine biodiversity: too much diversity, too little co-operation in Aquatic Conservation: Marine and Freshwater Ecosystems, Volume 15, Issue 1

10 Roberts CM, Hawkins JP (2000) Fully protected marine reserves: a guide. WWF Endangered Seas Campaign, Washington DC and Environment Dept, University of York, UK.

11 Gardner, Julie, Sandra Bicego, Sabine Jessen, and Megan Baker. 2008. Challenges and Opportunities in Progress towards Canada’s Commitment to a National Network of MPAs by 2012. Vancouver, BC: Canadian Parks and Wilderness Society

12 Louisa Wood, personal communication 11 September 200713 Environmental Performance Index http://epi.yale.edu/Canada (accessed March 2008)14 Commissioner of the Environment and Sustainable Development. 2005. Report of the

Commissioner of the Environment and Sustainable Development. Ottawa: Office of the Auditor General of Canada.

15 Department of Finance Canada website http://www.fin.gc.ca/budget05/bp/bpc5e.htm#environment (accessed March 2008)

http://www.budget.gc.ca/2007/bp/bpc3e.html#conserving (accessed March 2008) Fisheries and Oceans Canada website http://www.dfo-mpo.gc.ca/media/newsrel/2007/

hq-ac51_e.htm (accessed March 2008)16 Government of Canada. 2006. Canadian Protected Areas Status Report 2000-200517 Dearden, Philip 2002. Marine Parks. pp 354-377 in Philip Dearden and Rick Rollins

(eds) Parks and Protected Areas in Canada – Planning and Management.18 National Roundtable on the Environment and Economy. 2003. State of the Debate

– Securing Canada’s Natural Capital: A Vision for Nature Conservation in the 21st Century. Renouf Publishing Co. Ltd. http://www.nrtee-trnee.ca/eng/publications/securing-canadas-natural-capital/index-securing-canadas-naturalcapital-eng.htm (accessed March 2008)

19 Commissioner of the Environment and Sustainable Development. 2005. Report of the Commissioner of the Environment and Sustainable Development. Ottawa: Office of the Auditor General of Canada.

20 Government of Canada. 2006. Canadian Protected Areas Status Report 2000-200521 Commissioner of the Environment and Sustainable Development. 2005. Report of the

Commissioner of the Environment and Sustainable Development. Ottawa: Office of the Auditor General of Canada.

22 Roff, John and Philip Dearden (Workshop Organisers). 2007. SAMPAA VI Ecosystem Based Management: Beyond Boundaries, Marine Workshop: Establishing a Network of Marine Protected Areas by 2012 – the Path Forward, Acadia University, Wolfville, Nova Scotia

23 Canadian Parks and Wilderness Society, NS Chapter. 16 February 2002. Press Release: Northwest Atlantic Ocean Needs More Protection: Poll show the public strongly favors more fully protected marine areas in New England and Atlantic Canada just as a new scientific study shows how urgently they are needed.

24 Canadian Parks and Wilderness Society, British Columbia Chapter. 19 November 2001. Press Release: British Columbians want more protection in the ocean, says new poll.

25 New Zealand Department of Conservation and Ministry of Fisheries. 2005. Marine Protected Areas Policy and Implementation Plan, http://www.biodiversity.govt.nz/pdfs/seas/MPA-Policy-and-Implementation-Plan.pdf (accessed March 2008)

26 Australian Department of the Environment, Water, Heritage and the Arts http://www.environment.gov.au/coasts/mpa/index.html (accessed March 2008)

27 Fisheries and Oceans Canada. 2004. Memorandum of Understanding respecting the implementation of Canada’s Oceans Strategy on the Pacific Coast of Canada. Oceans and Fish Habitat, Fisheries and Oceans Canada. http://www.dfo-mpo.gc.ca/oceans-habitat/oceans/ri-rs/bc-cb/index_e.asp [accessed March 2008]

28 Jones, P.J.S. 2001. Marine protected area strategies: issues, divergences and the search for middle ground. Reviews in Fish Biology and Fisheries 11: 197–216 Agardy, Tundi. 2005. Global marine conservation policy versus site-level implementation: the mismatch of scale and its implications. pp. 241-296 in Marine Ecology Progress Series vol. 300.

Ce rapport, financé par la Gordon and Betty Moore Foundation, a été publié en avril 2008.

Résumé du rapport de la SNAP :

Les défis et les opportunités

favorables à l’engagement du

Canada pour un réseau

national des aires marines

protégées (AMP) en 2012

mythes et

réalités

mythes et réalités

MYTHES ET RÉALITÉS : VAINCRE LA TRAGÉDIE DE LA PROTECTION MARINE AU CANADASociété pour la Nature et les Parcs du Canada

Société pour la Nature et les Parcs du Canada