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énergies Le Mag Février - Mai 2020 — N°15 Le reportage L’interview Le futur CENTRALES DE TRAITEMENT D’AIR : UN SYSTÈME DE SÉCURISATION INÉDIT Alain Bernard « Aujourd’hui, il est primordial de lutter contre le réchauffement climatique. » Dalkia au Louvre- Lens Le dossier L’innovation chez Dalkia : faire différent et mieux, ensemble

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Page 1: énergiesÉnergies le Mag — Le reportage — Le sous-sol du musée est occupé par les locaux techniques. La production de chaleur et de froid est assurée par un système de trois

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Février - Mai 2020 — N°15

Le reportage

L’interview

Le futurCENTRALES DE TRAITEMENT D’AIR : UN SYSTÈME DE SÉCURISATION INÉDIT

Alain Bernard« Aujourd’hui, il est primordial de lutter contre le réchauffement climatique. »

Dalkia au Louvre-

LensLe dossier

L’innovation chez Dalkia : faire différent et mieux, ensemble

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Dossier

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13 Faire différent et mieux, ensemble

Énergies le MagÉnergies le Mag

8— Édito —

Une démarche de performance énergétique pour les résidences médicalisées

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La jeunesse d’aujourd’hui est particulièrement sensible à l’engagement social et écologique des entreprises. Selon l’étude “Millennial Survey” du cabinet Deloitte parue en 2019, les collaborateurs qui pensent rester cinq ans ou plus dans leur entreprise actuelle, ont besoin d’estimer que

celle-ci a un impact positif sur la société et ses employés. La lutte contre le changement climatique est inscrite dans l’ADN de Dalkia, au même titre que ses engagements de responsabilité sociétale. Le renouvellement chaque année du label Diversité qui nous est délivré par l’Afnor, en est l’une des preuves. Chaque jour, sur le terrain, nous menons de nombreuses actions auprès de nos collaborateurs, nos partenaires, nos clients et, in fine, de l’ensemble des citoyens. Nous faisons ainsi appel au secteur protégé, qui emploie des personnes en situation de handicap. Nous accompagnons et formons des personnes éloignées de l’emploi, en partenariat notamment avec la Fedene (Fédération des Services Energie Environnement). Dans une société de plus en plus morcelée, valoriser les différences individuelles au sein de l’entreprise est un levier d’innovation, de performance et d’épanouissement. Etre une entreprise dite « inclusive », c’est avoir la conviction que la première des richesses est constituée des femmes et des hommes qui y travaillent. S’ouvrir à des profils variés permet une réelle complémentarité de vision et offre aux équipes la possibilité de développer de nouvelles compétences. D’après une étude récente de l’Organisation internationale du travail, les entreprises inclusives ont 60 % de chances supplémentaires d’accroître leurs résultats, de développer leur créativité et d’engager leurs talents dans la durée. C’est le pari que nous faisons chez Dalkia ! Dans notre fonctionnement, aussi bien que dans notre politique de recrutement, la diversité et l’inclusion sont au cœur de nos engagements.

Sylvie JéhannoPrésidente-directrice générale de Dalkia—

— Sommaire —

Dalkia au Louvre-Lens

Le reportage

Tiphaine Guerout, fondatrice de Koovee

L’interview SMS

La biomasse

Comprendre

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2624Votre transition énergétique

En bref

L’actu

L’interview17 Alain Bernard« Aujourd’hui, il est primordial de lutter contre le réchauffement climatique. »

Février - Mai 2020 — N° 15 N° 15 — Février - Mai 2020

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L’énergie est notre avenir, économisons-la !

Énergies Le Mag n°15 - Février 2020 - Mai 2020 est une publication de Dalkia - Tour Europe - 33, place des Corolles - 92400 Courbevoie - Directeur de la publication : Renaud Czarnes - Rédactrice en chef : Judith Barret-Chevrel - Rédaction et coordination éditoriale : Charlotte Bonneau, Léa Rousselet - Ont notamment collaboré à ce numéro  : Émilie Barge, Cédric Carretero, Julie de Chazeron, Tiphaine Croville, Jean Dhaussy, Jordan Dobrochlop, Julien Ernst, Natacha Grzeskowiak, Frédéric Cruchon, Bruno Gaultier, Camille Husson, Elisabeth Lebout, Dominique Kieffer, Alla Lukinova, Yves-Olivier Noël, Pierre Michaud, Elise Paquet, Chloé Ripault, Charlotte Rouch - Correction : Jeanne François - Conception / réalisation : Addict design - Impression : Stipa, labellisé Imprim’Vert. Imprimé avec des encres et vernis végétaux sur un papier 100 % recyclé. Imprimé en France.

Le biomimétisme : la nature au cœur de l’innovation

Chiffres clés et infos à picorer

À Marseille, 1 000 logements chauffés grâce à une énergie renouvelable

Dalkia déploie sa marque aux États-Unis

Le groupe Toray Industries rénove et valorise la chaleur de sa production frigorifique avec Dalkia

L’université de Beaulieu fait sa transition énergétique

Le futur Centrales de traitement d’air :

un système de sécurisation inédit

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N° 15 — Février - Mai 2020 Énergies le MagFévrier - Mai 2020 — N° 15Énergies le Mag

— L’actualité de la transition énergétique —par Dalkia

— L’actualité de la transition énergétique —par Dalkia

Les équipes de Dalkia Centre-Est et la start-up BOOSTHEAT ont installé à l’Ehpad de Clermont-Ferrand une chaudière de nouvelle génération. Encore en phase de test, elle devrait permettre à l’établissement de réduire

ses consommations énergétiques tout en diminuant fortement ses émissions de carbone. L’innovation réside dans l’alliance d’une chaudière à condensation et d’une pompe à chaleur au CO2 grâce à un compresseur thermique. À basse température, la chaudière atteint ainsi un rendement de 180 %. Si l’Ehpad de Clermont-Ferrand a choisi de tester cette solution avec Dalkia, c’est parce qu’il disposait déjà d’une chaufferie récente que pouvait venir compléter BOOSTHEAT pour accroître sa performance. Les premiers résultats sont attendus en juin 2020. •

Une nouvelle génération de chaudière à Clermont-Ferrand

Puy-de-Dôme

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Royaume-Uni

En décembre 2019, Imtech, filiale conjointe de Dalkia et d’EDF Energy au Royaume-Uni, a fait l’acquisition de la société Breathe. Basée à Londres, elle propose des contrats de performance énergétique à des clients du secteur public britannique, en particulier aux hôpitaux et aux universités. La société développe des solutions sur mesure visant à diminuer la consommation d’énergie et l’empreinte carbone. Ainsi, chaque année, Breathe permet à ses clients de réduire leurs émissions de CO2 de plus de 50 000 tonnes.•

Breathe : une nouvelle acquisition au Royaume-Uni

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À Marseille, 1 000 logements chauffés grâce à une énergie renouvelableLa copropriété « Allée des Pins » à Marseille, représentée par son syndic Foncia, a confié à Dalkia la gestion énergétique de ses 26 bâtiments, soit l’équivalent de 1 000 logements. Dalkia a innové en transformant le système de production et de distribution de chaleur du site en réseau de chaleur privé. Ce dernier est alimenté à 50 % par une énergie renouvelable : le biogaz. Cette solution permet aux abonnés de bénéficier désormais d’une TVA réduite à 5,5 %. De plus, pour une plus grande efficacité énergétique, des travaux de modernisation sont prévus et les installations ont été raccordées au Desc (Dalkia Energy Savings Center), le centre de pilotage de la performance énergétique de Dalkia.•

À l’occasion de l’événement VERGE 2019, qui s’est déroulé à Oakland en Californie en octobre dernier, Dalkia a lancé sa marque de solutions

énergétiques aux États-Unis. Son expertise porte sur plusieurs domaines : génie climatique, éclairage LED, cogénération, systèmes de gestion technique

des bâtiments et pilotage à distance. Elle répond à la demande croissante du marché américain pour des solutions globales

en matière d’efficacité énergétique. •

Dalkia déploie sa marque aux États-Unis

États-Unis

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N° 15 — Février - Mai 2020 Énergies le MagFévrier - Mai 2020 — N° 15Énergies le Mag

— L’actualité de la transition énergétique —par Dalkia

En octobre 2019, l’université de Beaulieu à Rennes a renouvelé pour quinze ans le contrat avec Dalkia. En plus de la vente de chaleur, de la maintenance et du gros entretien, le contrat s’enrichit d’un volet de réduction des consommations d’énergie − incluant des travaux − et d’un volet de décroissance carbone. Ces prestations s’adaptent aux nouveaux besoins de l’université en matière de transition énergétique. Dalkia s’est pour cela engagée sur un plan d’économies d’énergie qui, pour les cinq premières années, devront s’élever à 15 %. Un Energy Manager, dédié et présent sur le site, analyse les besoins du client et les consommations énergétiques de chaque composante de l’université de Beaulieu pour optimiser la fourniture de chaleur.•

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Ille-et-Vilaine

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L’université de Beaulieu fait sa transition énergétique

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À Hénin-Beaumont, l’entreprise agroalimentaire Moy Park a accordé sa confiance à Dalkia pour l’exploitation et la maintenance de ses

installations, ainsi que pour la fourniture d’énergie. Le contrat comporte également un volet d’optimisation énergétique (récupération de chaleur

fatale, remplacement de brûleurs, etc.). En amont de l’appel d’offres, un audit a été mené pour offrir à Moy Park des recommandations

pour une meilleure gestion de ses fluides techniques. Les économies d’énergie sur la durée du contrat devraient

s’élever entre 15 et 20 %. •

Pas-de-Calais

L’entreprise Moy Park mise sur les économies d’énergie

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Samex signe un contrat multitechnique avec la Cité de l’architecture et du patrimoine Depuis le 1er janvier dernier, Samex, filiale de Dalkia, assure la maintenance et l’exploitation de la Cité de l’architecture et du patrimoine et de ses réserves dans le cadre d’un contrat multitechnique. Une équipe composée d’un chef de site et de trois techniciens formés aux spécificités du lieu et à la conservation des oeuvres assure le déploiement des outils d’exploitation, les réponses aux premières demandes d’interventions et l’assistance technique aux nombreux événements organisés sur le site en soirée.•

Île-de-FrancePyrénées-Atlantiques

Le groupe Toray Industries rénove et valorise la chaleur de sa production frigorifique avec DalkiaLe groupe japonais Toray est leader dans la fabrication de fibres de carbone, pour l’industrie automobile et aéronautique notamment. Sa filiale Toray Carbon Fibers Europe a fait confiance à Dalkia pour rénover ses installations de production de froid sur son site de Lacq, dans les Pyrénées-Atlantiques. Cette nouvelle centrale de froid utilise un fluide frigorigène respectueux de l’environnement. La chaleur qu’elle génère est récupérée et valorisée, réduisant de plus de 50 % la consommation de vapeur pour son chauffage-air conditionné. Dalkia garantit ce résultat dans le cadre d’un contrat de performance énergétique, incluant la mise en place d’un plan de comptage, le pilotage et le suivi de l’installation. La préparation des travaux a déjà débuté, et ces derniers seront terminés en juin 2020. •

— L’actualité de la transition énergétique —par Dalkia

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N° 15 — Février - Mai 2020 Énergies le MagFévrier - Mai 2020 — N° 15Énergies le Mag

— Le reportage — — Le reportage —

PHOTOS : PHILIPPE QUAISSE

Dalkia au Louvre-Lens

Situé au cœur de l’ancien bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, le musée du Louvre-Lens a ouvert ses portes en décembre 2012. Présente dès le début, Dalkia y assure des prestations multitechniques et de génie climatique.

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D’une superficie de 28 000 m2, le musée, tout en verre et en aluminium, a été imaginé par les architectes japonais de l’agence SANAA. Deux bâtiments sont consacrés aux expositions temporaires, tandis que le troisième accueille la Galerie du temps. Lieu unique dans le monde, elle permet d’appréhender toute une part de l’histoire de la création humaine, de l’invention de l’écriture au IVe millénaire avant J.-C., à la Révolution industrielle au milieu du XIXe siècle, à travers des œuvres appartenant au Louvre et renouvelées régulièrement.

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— Le reportage —

Le sous-sol du musée est occupé par les locaux techniques. La production de chaleur et de froid est assurée par un système de trois pompes à chaleur qui permet de fournir au musée 5 000 MWh par an pour le chaud et autant pour le froid. Par ailleurs, le Louvre-Lens est équipé de 56 centrales de traitement d’air.

De gauche à droite : Nathalie Chéron, David Françoise, Jérôme Barbier.

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Composée de quatre techniciens et d’un manager opérationnel, l’équipe de Dalkia est présente dans le musée 7j/7 de 8 h à 18h pour optimiser l’efficacité énergétique.Elle est en charge des prestations de génie climatique (ventilation, chauffage, climatisation, installations frigorifiques, etc.), ainsi que de la maintenance multitechnique (plomberie, menuiserie, toiture, arrosage automatique, protection incendie, analyse et traitement d’eau, etc.).

En haut à gaucheYannick Godz, technicien

En haut à droiteJérôme Gossart, manager opérationnel

En bas à gaucheLuc Monpays, technicien

En bas à droiteAntoine Taffin, technicien

— Le reportage —

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Énergies le Mag

LE DOSSIER

Énergies le Mag

Faire la différence dans « l’expérience client », remporter les grands appels d’offres grâce à des solutions de rupture et accélérer la transition éner-gétique de nos clients, tout en tirant intelligemment parti des nouveaux outils digitaux… Pour Dalkia, l’innovation est à la fois un levier d’action vital et un enjeu à partager. Tour d’horizon illustré.

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Faire différent et mieux, ensemble

Pour les opérations de maintenance sur le toit du musée (nettoyage des chéneaux et entretien des garde-corps), les techniciens doivent être spécialement équipés et attachés à la « ligne de vie ».

Dans les salles d’exposition, la température doit être de 21 °C et l’hygrométrie à 50 %. Un relevé manuel a lieu une ou deux fois par semaine. Les sondes d’ambiance dans chaque salle permettent quant à elle un relevé quotidien automatique.

nnover, c’est se projeter dans l’avenir, mais à quelle échelle de temps ? Ce paramètre est déterminant car les méthodes et les ressources mises à contribution dépendent essentiellement de lui. « Il existe d’abord une innovation de relativement court terme, dictée avant tout par les sollicitations des commerciaux, qui réclament des armes pour se battre sur des marchés de plus

en plus compétitifs, explique Didier Roustan, directeur marketing stratégique et innovation chez Dalkia. Ces dernières années, face à ces demandes, nous avons appris à nous nourrir de l’agilité des start-up afin de construire des solutions

L’innovation chez Dalkia

N° 15 — Février - Mai 2020Février - Mai 2020 — N° 15

Iopérationnelles en deux à trois ans. » Cette stratégie a valu à Dalkia certains succès notables (l’offre construite avec Tresorio autour de la chaudière numérique, l’intelligence artificielle déployée avec Craft ai dans les DESC(1) etc.), et des partenariats fructueux se sont noués avec une quinzaine d’entre elles.

— Le reportage —

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Énergies le MagÉnergies le Mag

ses quelque 2 500 chercheurs susceptibles de nous aider à innover sur toute une variété de sujets, précise Bertrand Guillemot. Mais notre approche n’est pas cloisonnée puisque ces deux typologies de partenaires s’avèrent très complémentaires. Il existe ainsi, au sein de EDF R&D, une cellule appelée EDF Pulse Explorer, qui aide les filiales du groupe à travailler avec des start-up. C’est cette cellule qui avait présélectionné, entre autres, Metron et Ethera, avec lesquelles nous avons respectivement lancé l’offre Dalkia Analytics(2) et la solution Nemopool(3), deux “success stories” significatives. »« Tout cela s’articule en bonne intelligence, confirme Fabien Ruiz. Car in fine, l’objectif est toujours de construire des solutions qui amèneront à se demander : “Mais comment faisait-on avant ?” Et pour cela, quels que soient les partenaires et les sujets, il faut se poser les mêmes questions : quel “usage client”, quelle rentabilité potentielle, comment telle innovation peut-elle s’intégrer dans notre offre, en quoi sommes-nous légitimes pour la vendre ? » À ce propos, Fabien Ruiz évoque la solution smart lighting Li-Fi, mise au point avec Lifineo. Celle-ci

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consiste, à partir d’une technologie LED ne relevant pas en soi du métier de Dalkia mais génératrice de consistantes économies d’énergie, à proposer une infrastructure qui se prête à un pilotage très intelligent de l’éclairage.

es offres qui se démarquentFabien Ruiz évoque également l’offre construite autour des piscines, emblématique de la stratégie de Dalkia en matière d’innovation. À côté de Nemopool, il existe aussi la solution développée à partir du savoir-faire de la société Starklab, en matière de récupération de chaleur au niveau des bacs tampons (là où sont évacués les trichloramines et autres composés toxiques) : Terrao. « Depuis fin 2019, nous déployons un troisième niveau de technologie en lançant la centrale de traitement “tout air neuf piscines”, ajoute-t-il. Cette innovation s’appuie sur un procédé mis au point par la start-up Sustain’Air. En permettant de refroidir de l’air avec de l’eau chaude, elle fournit une parade efficace au problème très énergivore des trichloramines. Et aujourd’hui, nous travaillons avec Sidser, une autre start-up, sur la

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— Dalkia : Pourquoi

l’innovation représente-t-elle un enjeu majeur pour Dalkia ? L’innovation a toujours été dans les gènes de l’entreprise. Dalkia est une société de services qui exerce ses métiers en proximité de ses clients, marquée par une culture de « boucle d’amélioration continue » : les techniciens, les ingénieurs, les fonctions support, les commerciaux écoutent les problématiques des clients et cherchent à leur apporter des réponses novatrices. Mais nous sommes aujourd’hui dans un contexte de grands enjeux et de transition qui nous impose d’évoluer vite, de façon de plus en plus flexible et agile… Nous nous trouvons en effet à la croisée du changement climatique, de la pression environnementale et de la transition numérique. Et si cette dernière est pourvoyeuse d’outils très opérationnels – pour mieux concevoir, mieux exploiter –, elle redessine aussi nos relations avec nos clients, qui sont désormais très demandeurs de plus de transparence et d’immédiateté. Quels sont aujourd’hui vos principaux axes de travail ?Trois grands champs d’innovation ont émergé. D’une part, nous travaillons beaucoup sur les énergies renouvelables et de récupération, en particulier pour les intégrer toujours davantage à nos réseaux de chaleur. D’autre part, nous nous appuyons sur les données et leur exploitation, y compris par l’intelligence artificielle. Enfin, nous savons

« Tout nous pousse, plus que jamais, à préparer demain »

Didier Roustan, Directeur marketing stratégique et innovation de Dalkia

que nous ne réussirons pas la transition énergétique sans nous préoccuper aussi de bien-être et de qualité de vie, et comme nous ne croyons pas à la « sobriété imposée », nous cherchons à développer des solutions qui permettent de responsabiliser les utilisateurs finaux, de les rendre acteurs de leur sobriété.

L’écoute des clients figure au cœur de vos préoccupations. Pouvez-vous illustrer comment cela se traduit concrètement ? Je rappellerai ce que nous avons élaboré récemment pour le marché du tertiaire. Les commerciaux et les collaborateurs de terrain nous faisaient part d’une forte attente des acteurs de l’immobilier de bureaux pour mieux prendre en compte la qualité de vie au travail. Cela nous a conduits à nous demander comment tisser une relation avec les personnes qui travaillent dans les bureaux, en imaginant une solution simple et susceptible d’être valorisée auprès de nos clients et donneurs d’ordres. Au centre de ce dispositif, un « hospitality manager » est chargé de veiller à la satisfaction des occupants, tandis que des capteurs et des objets connectés aident à mieux comprendre et maîtriser confort et consommation d’énergie. Avec l’appui de technologies issues de la transformation digitale, et tout en inventant un nouveau métier, nous proposons une expérience client innovante. C’est un exemple à suivre…—

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In fine, l’objectif est toujours de construire des solutions qui amèneront à se demander : mais comment faisait-on avant ?

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N° 15 — Février - Mai 2020Février - Mai 2020 — N° 15

« Par ailleurs, nous visons un horizon plus lointain en développant des programmes pour lesquels nous travaillons surtout avec la R&D d’EDF, poursuit Didier Roustan. On peut mentionner, par exemple, les travaux menés autour des pompes à chaleur à très haute température, intéressantes notamment pour valoriser des énergies de récupération dans l’industrie et, bien sûr, la plate-forme logicielle DEMix et sa mise en œuvre sur le premier double smart grid de France, que nous avons conçu et réalisé pour l’écoquartier de Nanterre Cœur Université. »

e maquis et la forêtAu sein de la direction marketing stratégique et innovation de Dalkia, Bertrand Guillemot, directeur des programmes innovation, et Fabien Ruiz, responsable innovations et solutions techniques, sont chargés de faire l’interface avec les contributeurs externes. « Le maquis extrêmement dense des start-up est plutôt la spécialité de Fabien Ruiz, la mienne étant la R&D d’EDF, qui relève davantage de la forêt bien ordonnée avec

LE DOSSIER LE DOSSIER

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Avec deux titres olympiques, en indivi-duel et en relais, sur la discipline reine de la natation, le 100 mètres nage libre, Alain Ber-nard possède l’un des plus beaux palmarès du sport français. S’il ne pratique plus le haut niveau, il est aujourd’hui très investi auprès des nageurs, notamment pour moderniser leurs entraînements.

Alain Bernard—

« Aujourd’hui, il est primordial de lutter contre le réchauffement climatique. »

Vous avez raccroché le maillot (de bain) en 2012. Quelle vie y a-t-il après la natation ? Que faites-vous aujourd’hui ?

Alain Bernard : J’ai souhaité et donc programmé mon arrêt de carrière. Comme celui-ci ne s’est fait ni sur un coup de tête, ni sur une blessure, j’ai quitté les bassins en paix et sans aucun regret. Idéalement, j’avais envie de faire des choses pour améliorer les conditions de vie et d’entraînement des jeunes sportifs et bien évidemment des nageurs. Aujourd’hui, je suis membre du comité directeur de la Fédération française de natation (FFN) et cela me permet de continuer à jouer un rôle dans ce sport qui m’a tant donné.

Énergies le Mag Énergies le Mag

— L’interview —

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production d’eau glacée à partir de chaleur. » Dalkia va pouvoir mettre à profit ces deux technologies de production de froid pour densifier son offre dans un autre domaine à forts enjeux, celui des réseaux de chaleur. Il devient en effet possible de mettre en place une climatisation à partir d’une de ces infrastructures, ce qui s’avère particulièrement vertueux lorsque celle-ci est alimentée (en tout ou partie) par des énergies renouvelables et de récupération.

pproches collectives et participatives« En matière d’open innovation et de rupture technologique, on peut identifier une proposition a priori intéressante d’une start-up puis voir comment la valoriser sous la forme d’une solution, note Kamini Rughoobur, chef de projet Innovation. Mais on peut aussi partir du besoin du client. » C’est dans cet esprit que Dalkia se dote d’un « Idealab », un espace dédié aux démarches dites « d’innovation collective », qui va bientôt ouvrir ses portes au 26e étage du siège. L’idée est d’associer différentes compétences, notamment sous la forme d’ateliers et de « marathons créatifs », pour les inviter à entrer en empathie avec les clients, déceler leurs attentes et leurs exigences. Et ce, avant de construire, tout aussi collectivement, les solutions. « Ce mode de fonctionnement, également nommé “Idéation”, s’avère très productif, note Didier Roustan. Nous l’avons mis en œuvre avec succès en 2018 sur les réseaux de chaleur, puis pour refondre nos solutions dans le domaine de la santé, et nous commençons à l’employer pour préparer les grands appels d’offres. »Dalkia explore aussi la voie de « l’innovation participative » : lorsque, sur le terrain, un collaborateur a une bonne idée qui lui rend concrètement service (et/ou à son client), comment en faire profiter la collectivité au-delà des concours internes ? « Nous souhaitons donner à chacun la possibilité de faire mûrir ses idées et de les partager, résume Didier Roustan. Nous comptons mettre en œuvre ce dispositif courant 2020. »—(1) Dalkia Energy Savings Centers.(2) Cette solution permet de piloter la performance énergétique et environnementale des sites industriels grâce à l’intelligence artificielle et au big data…(3) En évaluant le taux de trichloramines, Nemopool permet d’agir sur les systèmes de ventilation.

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N° 15 — Février - Mai 2020Février - Mai 2020 — N° 15

Dalkia se dote aujourd’hui d’un «idéalab» : un espace dédié aux démarches dites d’innovation collective.

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Février - Mai 2020 — N° 15Énergies le Mag

— Le futur —Dès aujourd’hui

— L’interview —

Énergies le Mag

Vous avez la volonté de dépoussiérer la natation française, notamment en introduisant des objets connectés à l’entraînement. De quoi s’agit-il ?

A. B. : Il faut savoir qu’en France nous partons vraiment de loin car ce n’est pas dans notre culture, contrairement aux Anglo-Saxons qui utilisent depuis longtemps à l’entraînement des outils numériques comme des capteurs ou des caméras. Aujourd’hui, à la FFN, nous avons acquis une centaine de boîtiers connectés, que nous faisons tourner dans les clubs, et qui permettent de récupérer des données techniques sur le nombre de mouvements, de respirations, la fréquence et l’indice de nage. Ce type d’outils est vraiment très utile pour accompagner la démarche pédagogique des entraîneurs.

Les Jeux olympiques de 2024 auront lieu à Paris. Vous êtes-vous investi dans la candidature ?

A. B. : J’ai choisi de ne pas m’investir dans le comité d’organisation des JO car cela aurait nécessité que je sois à Paris. Or aujourd’hui je vis dans le Sud avec ma famille et j’avais envie d’y rester. Mais c’est bien sûr une grande chance pour la France.

Vous faites partie des 14 athlètes qui forment le « Team EDF » ? Quelle est sa mission et la vôtre en particulier ?

A. B. : Le « Team EDF » est une longue histoire. Les premiers partenariats ont été noués autour des sports d’eau, avec les kayakistes tout d’abord puis avec les nageurs. À titre personnel, EDF a été mon premier sponsor en 2007, avant les JO de Pékin en 2008. Cette équipe est composée d’athlètes valides et handisport, en activité ou à la « retraite ». L’objectif est de se soutenir et de partager nos expériences. Pour un footballeur et un avironneur par exemple, la préparation est très différentes mais

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À la suite d’un accident survenu lors de la maintenance d’une centrale de traitement d’air, j’ai recherché sur le marché un système de consignation pour ce type d’intervention, sans succès. En discutant avec mon équipe, j’ai eu l’idée de créer un outil adapté à nos

besoins afin de réaliser une immobilisation des volutes de centrales de traitement d’air lors de nos interventions. Le but était de supprimer le danger lié aux risques mécaniques », explique Jordan Dobrochlop, responsable d’exploitation chez Dalkia. Son équipe a tout d’abord réalisé un premier prototype. Puis, avec l’aide du département qualité-sécurité-environnement (QSE) et grâce aux essais sur le terrain et les remontées d’expériences, celui-ci a évolué pour une plus grande simplicité d’utilisation.

Les interventions dans les centrales de traitement d’air (CTA) sont risquées. Et pour cause… Les éléments tournants (moteurs, volutes) peuvent entrer en mou-vement pendant les interventions et blesser les techni-ciens. En partenariat avec la société Catu, Dalkia a créé un outil pour les immobiliser et supprimer ainsi tout danger. Une première sur le marché !

Centrales de traitement d’air : un système de sécurisation inédit

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ils vont mutuellement avoir des choses à s’apprendre. Quant à moi, depuis que j’ai arrêté la compétition, je suis ambassadeur de ce « team ». J’interviens lors d’entraînements sportifs ou dans le monde de l’entreprise, lors de séminaires, où je fais le parallèle entre le sport de haut niveau et l’entreprise.

Les piscines sont des lieux très gourmands en énergie. Êtes-vous sensible aux questions liées à l’environnement et à l’écologie ? A. B. : Évidemment ! Aujourd’hui, il est primordial de lutter contre le réchauffement climatique. Les piscines sont effectivement très énergivores. Mais ce sont des lieux de vie indispensables car on y accueille des gens de tous âges et, surtout, on y apprend à nager. Mais fort heureusement, les centres aquatiques qui sont construits de nos jours n’ont plus rien à voir avec les bassins des années 1970. La démarche HQE est prédominante, et rien n’est laissé au hasard dans le choix des matériaux, la dimension et la profondeur des piscines, pour optimiser leur consommation d’énergie. Par ailleurs, il faut aussi réfléchir en termes de mutualisation. Il peut

ainsi être très intéressant d’avoir une patinoire accolée à une piscine : pour produire du froid, on a besoin de chaud et vice versa. De même, on peut récupérer la chaleur émise par un data center pour chauffer l’eau d’un bassin. Ces exemples, encore peu nombreux, vont forcément être amenés à se développer sur l’ensemble du territoire.

Vous avez également une passion pour le saut en parachute et détenez votre brevet de pilote. Vous préférez être dans les airs ou dans l’eau ?

A. B. : Eh bien, figurez-vous que je suis plus à l’aise à 4 000 mètres de haut qu’à quelques mètres sous l’eau ! J’aime être à la surface de l’eau mais j’ai très rarement plongé avec des bouteilles. J’ai effectivement une grande passion pour l’air et j’arrive à faire le parallèle sur la façon d’évoluer dans les trois dimensions aussi bien dans l’air que dans l’eau.—

1983 : naissance à Aubagne.

1989 : 1ère licence de natation, à Aubagne.

2008 : 1er champion olympique français du 100 mètres nage libre à Pékin.

2009 : bat le record du monde du 100 mètres nage libre. Avec un temps de 46 s 94 ; il est le premier nageur à passer sous la barre des 47 secondes.

2012 : champion olympique du relais 4x100 mètres à Londres et arrêt de sa carrière sportive.

Alain Bernarden 5 dates

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20Énergies le Mag

Elle a ensuite travaillé en partenariat avec le fournisseur Catu, spécialiste de la sécurité électrique, qui a amélioré l’outil afin de le rendre plus facilement commercialisable. L’outil est ainsi appairé à un cadenas de consignation électrique et tous deux utilisent la même clé. Cette solution permet d’imposer un ordre de consignation de l’équipement et il est donc impossible d’effectuer une remise

— Le futur —Dès aujourd’hui

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97%

Le mag

Les couverts doivent être résistants et ne pas casser lors du transport. Comment avez-vous relevé ce défi technique ?

Le mag

Quels sont les atouts de ces couverts comestibles ?

Le mag

Êtes-vous plutôt optimiste ou pessimiste pour l’avenir ?

Le mag

Toutes les matières premières sont françaises et réalisées en circuit court autour de la région Île-de-France ?

Tiphaine Guerout est la fondatrice de Koovee, première entreprise européenne à fabriquer des couverts comestibles. Pour en savoir plus sur son invention : koovee.co. Retrouvez son interview complète sur Dalkia.fr

Tiphaine Guerout

Le mag

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— Le futur — L’interview SMS

Énergies Le Mag

T.G.

Aujourd’hui, nous produisons un goût neutre qui ressemble au gressin, mais aussi des gammes plus spécifiques : amande, fleur d’oranger, paprika-origan et herbes de Provence.

T.G.

Pouvoir croquer dans son couvert, c’est un nouvel usage ludique et joyeux ! Ensuite, c’est un atout pour communiquer sur ses convictions écologiques. Il s’agit d’un engagement visible qui permet aux entreprises comme aux particuliers de prendre la parole sur l’environnement. Enfin, c’est un produit zéro déchet et réellement écologique !

T.G.

Je vois l’avenir de manière positive car je suis persuadée qu’on a les moyens de réinventer nos modes de consommation. Le but de mon projet est d’ailleurs de montrer qu’on peut être écolo-joyeux. Selon moi, c’est de cette manière que l’on arrivera à convaincre et à rassembler autour de l’écologie.

T.G. Exactement !

Le mag

Quels goûts ont les fourchettes et cuillères que vous proposez ?

T.G.

J’avais envie de monter un projet en lien avec mes convictions écologiques. Avec la loi sur l’interdiction des plastiques, je me suis dit qu’il y avait quelque chose à réinventer.

T.G.

Le mag

Il existe pourtant des alternatives aux couverts en plastique. Qu’en pensez-vous ?

Bonjour Tiphaine ! Vous avez créé des couverts qui se mangent. Comment a germé cette idée ?

Le mag

T.G.

Selon moi, ces alternatives ne sont pas satisfaisantes. Le bois, qui provient généralement d’Asie, est traité chimiquement et n’est pas bon en bouche. Quant au bioplastique, c’est un faux bon ami puisqu’il se dégrade très mal et qu’il existe très peu de filière de recyclage.

T.G.

La banque publique d’investissement a en partie financé la recherche et développement, qui a duré un an et demi. Nous avons dû réaliser de nombreux prototypes avant de parvenir à un résultat satisfaisant.

T.G.

Nous avons une centaine de clients, très différents : des traiteurs, des grandes entreprises, des restaurants, mais aussi la restauration collective et des particuliers.

Le magQui sont vos clients ?

« C’est un outil auquel ni les constructeurs ni les fournisseurs n’avaient pensé. C’est un bel exemple de la culture sécurité chez Dalkia. » Jordan Dobrochlop, responsable d’exploitation chez Dalkia

N° 15 — Février - Mai 2020Février - Mai 2020 — N° 15

sous tension tant que l’outil est encore en place. Le kit complet de consignation se trouve dans une sacoche de transport, avec sa notice d’utilisation.

« C’est un outil conçu par le terrain et pour le terrain, auquel ni les constructeurs ni les fournisseurs n’avaient pensé. Il est transportable et rapide d’installation. C’est un bel exemple de la culture sécurité chez Dalkia », précise Jordan Dobrochlop.

Un outil prochainement commercialisé« Le temps de pose est inférieur à deux minutes, ce qui permet de se mettre en sécurité rapidement. Nous avons eu une cinquantaine de retours d’expérience et l’outil a été très bien accueilli. Le principal atout de notre système est qu’il s’adapte à la plupart des volutes de différentes dimensions et qu’il est facile d’utilisation », explique Julien Ernst, responsable prévention santé-sécurité chez Daklia en Île-de-France.La présentation de cet outil innovant à l’ensemble des équipes QSE de Dalkia est aujourd’hui terminée. « Nous avons donné notre feu vert à Catu pour la fabrication d’au moins 400 pièces et le déploiement national auprès de nos équipes s’effectuera courant 2020 », indique-t-il. L’outil pourra alors être référencé dans le catalogue du fournisseur Catu et être commercialisé à grande échelle. « C’est une grande fierté pour nous d’être à l’origine d’une invention au service de notre culture sécurité et de notre objectif de zéro accident. Elle pourra servir à l’ensemble des techniciens de Dalkia, mais aussi à d’autres entreprises pour garantir une meilleure sécurité pour nos intervenants », conclut Julien Ernst.—

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N° 15 — Février - Mai 2020 Énergies le Mag

— Comprendre —

La biomasse

Énergies le Mag 2322

Le groupe Medeos, qui compte aujourd’hui 38 établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), a signé en janvier 2019 un contrat- cadre de performance énergétique avec Dalkia et EDF.

LE CLIENTUne démarche de performance énergétiquepour les résidences médicalisées

Le groupe Medeos (Provence-Alpes-Côte d’Azur)

Didier Germain,Président du groupe Medeos

« Depuis 1992, date à laquelle j’ai acquis mon premier établissement, j’ai toujours cherché à améliorer la qualité de la prise en charge des personnes âgées que nous accueillons. Nous sommes actuellement dans une démarche de développe-ment durable. Avec Dalkia, nous augmentons la performance énergétique des établissements du groupe pour plus d’écono-mies d’énergie et plus de confort pour les résidents et le personnel. »

Comment ça marche ? Dalkia met en place :

Un audit technique pour chaque Ehpad afin d’établir une consommation d’énergie de réfé-rence et de proposer des solutions d’améliora-tion spécifiques à chaque établissement.

Un outil d’aide à la décision pour choisir les actions de performance énergétique les plus pertinentes.

Dalkia s’est engagée sur la réalisation d’économies d’énergie à travers plusieurs actions de performance énergétique. Des contrats ont été signés avec 10 premiers établisse-ments, respectivement en juin et en octobre 2019, et 8 autres seront signés en février 2020. Concernant les 20 établissements restants, ils seront intégrés dans le processus avant le 31 décembre 2020.

Jusqu’à 20 % d’économies d’énergie pour les établissements du groupe Medeos.

Des travaux de performance énergétique qui peuvent être financés jusqu’à 50 % de l’investis-sement grâce aux certificats d’économies d’énergie.

Une prise en charge des dossiers d’aides de financement grâce au dispositif des certificats d’économie d’énergie.En fonction des besoins de chaque établisse-ment, plusieurs travaux de performance éner-gétique sont réalisés, comme la mise en place de variateurs de vitesse sur le traitement de l’air, la récupération de chaleur sur les groupes froid, la production d’eau chaude sanitaire autonome ou le remplacement du système d’éclairage à ampoules classiques par un sys-tème LED.

LE TÉMOIGNAGE DU CLIENT

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LES BÉNÉFICES

LA SOLUTION

—ILLUSTRATION - KHUAN + KTRON

Le bois-énergie est la première source d’énergie renouvelable utilisée en France, elle représente 69 % de la production de chaleur renouvelable du pays et émet quinze fois moins de CO2 que le gaz.

Constitué de bois issu des forêts, d‘espaces verts, mais aussi de bois de recyclage, le bois-énergie participe fortement à l’atteinte des objectifs d’utilisation des énergies renouvelables fixés par la France.

Février - Mai 2020 — N° 15

Chez Dalkia, l’approvisionnement en bois-énergie se fait à l’échelle locale : à une distance maximale de 100 km autour de la chaufferie.

3

1 C’est une énergie qui utilise des bois pas ou peu valorisés pour alimenter une chaufferie.

Ce combustible est préparé à base de plaquettes forestières, de bois de recyclage, ou de mélanges spécifiques en fonction des chaudières dans lesquelles il sera utilisé.

2

4 Cette biomasse, peu valorisée auparavant, est transformée en énergie thermique sous forme d’eau et de vapeur.

5 La chaleur produite est utilisée pour alimenter le réseau d’une ville et permet de chauffer piscines, sites industriels, logements, écoles, hôpitaux… Elle peut également produire de l’électricité.

En France, ce sont plus de 2 millions de logements qui sont chauffés collectivement avec du bois-énergie.

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Énergies le Mag

— Votre transition énergétique —— Votre transition énergétique —

Le biomimétisme : la nature au cœur de l’innovation

e biomimétisme est en plein boom. Cette démarche met l’accent sur la durabilité des solutions et leur frugalité en matière de consommation d’énergies et de matériaux. Il y a fort à parier qu’elle jouera un rôle de premier plan dans la lutte contre le changement

climatique. S’il reste beaucoup à faire pour que cette discipline gagne en visibilité et en popularité, les exemples de réussite sont déjà nombreux.

Observer la natureLa nature a toujours inspiré l’homme. Nombre d’innovations majeures trouvent leur origine dans le règne animal ou végétal. Une combinaison de surf ressemblant à la peau des requins, le Velcro qui épouse le principe des fleurs de bardane qui s’accrochent facilement aux vêtements, des trains à haute vitesse au Japon dont le fuselage

Chercher l’inspiration dans la nature n’est pas une idée neuve. Mais aujourd’hui, délaissant quelque peu l’objectif commercial, on l’imite avec une ambition plus vertueuse : innover durablement. Photosynthèse artificielle, séquestration du carbone, chimie verte, écomatériaux... Les domaines d’application sont nombreux et les sources d’inspiration infinies. Bienvenue au cœur du biomimétisme.

CHEZ VOUS

Énergies le Mag

reproduit les propriétés du bec du martin-pêcheur,etc. Pendant de nombreuses années, le biomimétisme a servi d’argument de vente efficace et permis le développement commercial d’un produit, présenté comme plus pratique et plus innovant. Mais cette acceptation est aujourd’hui remise en question. Pourquoi ne pas aller au bout de la démarche en cherchant également à préserver l’environnement? Et plutôt que produire plus en s’inspirant de la nature, produire mieux, avec des matériaux et des procédés plus respectueux et durables ?

Un atout dans la lutte contre le réchauffement climatiqueLa définition de biomimétisme embarque aujourd’hui des concepts issus du développement durable, qui vont à l’encontre du principe de l’obsolescence programmée. « Le biomimétisme consiste à s’inspirer des formes, des fonctions, des systèmes que l’on trouve dans la nature afin de développer des innovations soutenables d’un point de vue écologique », c’est la définition qu’en donne Olivier Allard, docteur en physique de l’université d’Hanovre et de Paris-Sud, dans l’avis du Conseil économique, social et environnemental intitulé Le Biomimétisme : s’inspirer de la nature pour innover durablement. Des innovations mettant en application cette définition existent déjà, qui s’inspirent des formes, des matériaux ou encore des écosystèmes présents dans la nature, tout en la préservant.

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C’est le cas, par exemple, de certaines pales d’éoliennes qui imitent les nageoires des baleines à bosse1. Grâce à leur turbine biomimétique, les parcs éoliens qui en sont équipés peuvent produire jusqu’à 20 % d’énergie supplémentaire par vent plus faible. Elles sont à la fois plus puissantes, plus économes et plus silencieuses. En observant des insectes invasifs, une start-up a développé des phéromones permettant de les éloigner des cultures agricoles. L’avantage par rapport aux pesticides ? Les insectes ne sont pas tués, seulement repoussés, et les sols sont préservés des agents chimiques.

Des perspectives de plus grande ampleurLe biomimétisme ne se limite pas à des innovations hétéroclites, il permet aussi, en combinant plusieurs solutions, de développer des projets à grande échelle et offre de nouvelles voies pour penser la smart city en matière de transport, d’habitation, de bureau… Quand il s’agit de concevoir la ville de demain, le secteur du bâtiment bénéficie particulièrement des apports du biomimétisme. Il existe aujourd’hui des immeubles à énergie positive qui produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment.

Combinant énergies renouvelables et de récupération, ils s’appuient sur des innovations biomimétiques : façades végétales pour maintenir de la fraîcheur en été, peinture autochauffante, matériaux bioluminescents2, etc. On parle aussi de plus en plus régulièrement d’écoconception, plutôt que de simple conception. De nombreuses entreprises du BTP s’efforcent de réduire leur consommation de ressources, les déchets qu’ils produisent ou encore les gaz à effet de serre émis lors de la construction de bâtiment : un projet de sous-couche de moquette pour les immeubles de bureau devrait ainsi permettre de stocker plus de carbone qu’elle n’en rejette pendant son cycle de vie.Au-delà des avantages écologiques, le biomimétisme pourrait ouvrir de nouvelles perspectives économiques. Amené à se développer plus largement, il pourrait impacter les modes de production et de distribution, les process industriels, etc. Pour s’y conformer, de nouveaux métiers, de nouvelles compétences et spécialités vont nécessairement émerger. En plus d’être un formidable régénérateur environnemental, il pourrait ainsi se révéler être un pourvoyeur d’emplois permettant d’endiguer la disparition de ceux liés à la robotisation, estimée à 14 % à l’horizon 20403.—(1) Article des Echos.fr intitulé «Biomimétisme : les pales d’éoliennes imitent les nageoires des baleines à bosse».(2) Capacité de certains être vivants à produire de la lumière naturellement.(3) Article du Monde.fr intitulé «La robotisation devrait faire disparaître 14 % des emplois d’ici à vingt ans, selon l’OCDE».

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Février - Mai 2020 — N° 15Énergies le Mag

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FRIGO MAGIC Apprendre

à cuisiner nos restes

LE BUG HUMAINPourquoi notre cerveau nous pousse

à détruire la planète et comment l’en empêcher

Pourquoi acheter quand on peut louer ?

C’est le nombre de pailles qui sont jetées chaque jour en France (dans l’Union européenne, le total s’élève à 64 millions).

En 2019, la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique du Danemark a atteint 50 %. En 2009, elle était inférieure à 20 %.

C’est en Alsace que ça se passe : l’association Emmaüs de la ville de Scherwiller propose à la location tout le matériel nécessaire pour organiser des événements : écocups, cruches, toilettes sèches… afin d’éviter l’achat de produits non durables ou à usage unique. Une initiative qui mérite d’être étendue partout en France.

UNE APPLI

UNE INITIATIVE

8,8 M

50 %

10 millions de tonnes par an*, c’est ce que

représente le gaspillage alimentaire en France ! Il existe de nombreuses

solutions pour lutter, à votre échelle, contre ce phénomène. Parmi celles-ci, découvrez

l’application Frigo Magic. Elle recense plus de

360 aliments que vous pouvez sélectionner en fonction de ce

que vous avez dans votre frigo, et vous

propose des recettes adaptées. 20 millions

de combinaisons d’aliments sont

possibles pour un total de 2090 recettes.

L’évolution nous a dotés d’un extraordinaire atout pour assurer notre survie : notre cerveau. C’est ce dernier qui nous a permis de construire des outils, domestiquer des animaux, penser, nous adapter

à notre environnement… Pourtant, il semble aujourd’hui nous mener tout droit à notre perte. C’est le constat que fait Sébastien Bohler dans son livre Le Bug Humain. Notre cerveau, et plus

précisément les neurones en charge de notre survie, désormais largement assurée dans la plupart des pays occidentaux, nous poussent à la surconsommation. Alors comment faire pour inverser la tendance et

déconditionner notre cerveau ? C’est à cette question que l’auteur tente de répondre.

Éditions Robert Laffont, 20 euros

Source : Bye Paille, Ocean Conservancy, Seas at Risk

Source : The Shift Project

Source : Usbek & Rica

*Source : Livre blanc : « Les dates de péremption, une idée dépassée ?

(Too Good to Go)

300M I L L I O N S

D E T O N N E S D E C O 2

EN BREF

C’est ce que génèrent chaque année les vidéos en ligne. Elles représentent 60 % des flux de données mondiaux.

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UN BOUQUIN

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PAOLO PELLEGRIN est un photographe italien né en 1964. Il a commencé par étudier l’architecture à l’université La Sapienza, à Rome. Membre de Magnum Photos depuis 2005, il est considéré comme l’un des plus grands photographes actuels. Son travail a été couronné de nombreux prix, dont dix « World Press Photo Awards », un « Leica Medal of Excellence » et un « Robert Capa Gold Medal Award ».

En 2009, la NASA lance l’opération « IceBridge ». Cette expédition annuelle, qui s’étend sur une période de onze ans, a lieu dans l’Antarctique et l’Arctique. Au moyen d’instruments aériens, elle ambitionne de recueillir des données qui vont permettre aux scientifiques de mieux comprendre comment le changement climatique affecte la glace polaire.

En 2017, Paolo Pellegrin a embarqué à bord de l’un des avions de la mission pour survoler l’Antarctique et documenter son évolution. « De là-haut, c’est l’extase devant le magnifique. Je pense avoir compris ce qu’était la notion romantique du sublime : ce n’est pas seulement la beauté absolue de ces paysages, c’est la sensation de se retrouver devant une présence qui parle de l’éternité. Je savais que je regardais quelque chose de très beau – une sorte de chapelle Sixtine de la nature – une beauté difficile à saisir mais qui contient aussi quelque chose de mal.»

Antarctique. 2017 @ Paolo Pellegrin / Magnum Photos