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De NEXT edities volgen elkaar in een razend tempo op. Na amper zeven jaar is het festival uitgegroeid tot een begrip dat tot ver buiten de grenzen van de Eurometropool weerklinkt: een fijne selectie van heden- daags podiumwerk, stuk voor stuk af en straf, met oog voor de grootmeesters van van- daag en een neus voor die van morgen. Elke dag posten onze NEX- Treporters hun verslagen en fotoreportages op deze blog* en krant, zo leert u het festival ook eens van achter de scher- men kennen. En à peine sept années d’exis- tence, NEXT est devenu un événement artistique repéré bien au-delà des « frontières » de l’Eurométropole pour l’exi- gence de sa programmation dans le domaine des arts de la scène contemporaine. Celle- ci propose un regard sur de grands artistes déjà reconnus, tout autant qu’elle s’efforce de repérer et présenter ceux de demain. Chaque jour, nos NEXT-repor- ters parcourent le festival pour vous. Découvrez leurs pho- tos, articles, impressions... sur le blog* et dans cette version papier. 1 NEXT festival 2014 dagkrant : le journal 19.11 * nextfestival.wordpress.com

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De NEXT edities volgen elkaar in een razend tempo op. Na amper zeven jaar is het festival uitgegroeid tot een begrip dat tot ver buiten de grenzen van de Eurometropool weerklinkt: een fijne selectie van hedendaags podiumwerk, stuk voor stuk af en straf, met oog voor de grootmeesters van vandaag en een neus voor die van morgen. Elke dag posten onze NEXTreporters hun verslagen en fotoreportages op deze blog* en krant, zo leert u het festival ook eens van achter de schermen kennen. En à peine sept années d’existence, NEXT est devenu un événement artistique repéré bien au-delà des « frontières » de l’Eurométropole pour l’exigence de sa programmation dans le domaine des arts de la scène contemporaine. Celle-ci propose un regard sur de grands artistes déjà reconnus, tout autant qu’elle s’efforce de repérer et présenter ceux de demain. Chaque jour, nos NEXT-reporters parcourent le festival pour vous. Découvrez leurs photos, articles, impressions... sur le blog* et dans cette version papier.

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Page 1: NEXT 2014 Dagkrant / Le Journal #1

De NEXT edities volgen elkaar in een razend tempo op. Na amper zeven jaar is het festival uitgegroeid tot een begrip dat tot ver buiten de grenzen van de Eurometropool weerklinkt: een fijne selectie van heden-daags podiumwerk, stuk voor stuk af en straf, met oog voor de grootmeesters van van-daag en een neus voor die van morgen.

Elke dag posten onze NEX-Treporters hun verslagen en fotoreportages op deze blog* en krant, zo leert u het festival ook eens van achter de scher-men kennen.

En à peine sept années d’exis-tence, NEXT est devenu un événement artistique repéré bien au-delà des « frontières » de l’Eurométropole pour l’exi-gence de sa programmation dans le domaine des arts de la scène contemporaine. Celle-ci propose un regard sur de grands artistes déjà reconnus, tout autant qu’elle s’efforce de repérer et présenter ceux de demain.

Chaque jour, nos NEXT-repor-ters parcourent le festival pour vous. Découvrez leurs pho-tos, articles, impressions... sur le blog* et dans cette version papier.

1NEXT festival 2014

dagkrant : le journal

19.11

* nextfestival.wordpress.com

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« Voyage au centre de la chair »

C’est la première chose à laquelle j’ai pensé en sortant de cette per-formance intrigante et hypnotique, où notre regard, emporté par cette caméra embarquée, se pose au plus près des corps à la fois, des danseurs et des plantes.Subtile association des corps et de la technologie, avec cette caméra à main qui nous propose une deu-xième vision de la performance sur le grand écran, Deep Dish nous invite à réfléchir, au-delà des élans fréné-tiques des danseurs, sur la place de l’Homme dans le monde et son rap-port à la nature.Des fruits et légumes sur une table, une mélancolie ambiante, et quatre danseurs qui se partagent l’objectif de la caméra et nous aspirent dans leur univers.

Nous sommes plongés dans un contraste constant, une binarité de jeu de danse et de lumière. Entre poésie et tension, hypnose et déta-chement. La douceur ambiante de la musique et les mouvements harmo-nieux des danseurs, laissent sporadi-quement place à des sursauts fréné-tiques, où les corps semblent réagir à des sombres pulsions naturelles et nous montre la fatalité d’un être qui peut être à la fois beau et destructeur.En effet, l’Homme détruit, déchi-quète, et gaspille au cours de la performance les fruits et légumes à disposition sur la table ; ce qui com-mence poétiquement par un repas où les convives rient et commu-niquent entre eux évolue rapidement en une décrépitude de l’être où ses

pires desseins et envies sont reflétés. Critique de la consommation.

teddy

Ils sont fous au NEXT !

Commencer cette édition par Deep Dish, c’est littéralement nous ouvrir l’appétit !

La soirée d’ouverture commençait à 20h à Tournai ; par conséquent une navette partait à 19h de Villeneuve d’Ascq. S’est alors posé cette incon-tournable question qui taraude l’es-prit de toute personne allant passer une soirée au théâtre : « vaut-il mieux que je mange avant ou après la repré-sentation ? »

Hier soir, j’ai opté pour la seconde proposition … Grosse erreur !

Deep Dish, c’est un voyage de plus d’une heure au milieu des fleurs, des fruits et des légumes. C’est surréa-liste, c’est esthétique, c’est charnel mais ça donne surtout très faim ! Je n’ai jamais autant envié des artistes ! En regardant ces quatre danseurs croquer à pleines dents fraises et oranges, je n’avais qu’une idée en tête : me lever de mon siège, monter sur scène et goûter moi aussi à tous ces plaisirs.Heureusement, la compagnie Liquid Loft réussit à capter notre attention tout au long de sa performance et à nous faire oublier la faim ! Notre regard, qui ne sait jamais vraiment trop s’il doit se poser sur l’écran ou sur la scène, se retrouve rassasié tant

certaines images sont riches d’émo-tions. Quelle surprise de voir qu’une caméra infrarouge puisse aussi bien révéler la beauté d’un corps !

Bref, ce début de festival pose les bases : des images fortes vont venir nous nourrir l’esprit au cours de ces deux semaines, et c’est tant mieux !

clément

https://vimeo.com/112003813 Une suralimentation d’impressions.Dès la sortie de la salle, je ne suis plus consciente du contenu du spectacle, je ne peux pas dire exactement de quoi cela parle. Des effets, des phrases entendues, des réflexions, notées dans le noir, dans le rang de spectateur, pendant la représentation, m’ont aidé à écrire un texte, une sorte de poème surréaliste (dont même moi je ne comprends pas toujours le sens des phrases).Les images fortes me sont restées dans la tête, l’envie d’expérimenter la vidéo-projection est le résultat.Voilà, pour le début du NEXT Festi-val 2014 et l’inauguration du blog du NEXT, je propose un travail réflectif. Bon appétit !

mona

14.11LIquId Loft / chrIs harIng‘Deep Dish’maisoN DE la CulTurE TourNai

© chris haring

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La Lumière s’éteint.Le spectacle commence.je prends trois crayons au hasard dans le noir.Au rythme de la représentation, ma main écrit, dessine, trace...Le regard se laisse bercer par la beauté des images.J’écoute une histoire, des rires, des gloussements...La tension monte.Le rythme est là.C’est fini.Toutes les bonnes choses ont une fin.

Deep Dish était une ouverture de festivalhaute en couleurs.

justine

Cette année le Next s’ouvre à la Maison de la culture de Tour-nai, au menu : les discours officiels d’ouverture du festival et Deep Dish de la compagnie autrichienne Liquid Loft. En premier lieu, nous sommes accueillis par une vive lumière rouge avec au centre de grandes lettres annonçant « NEXT ». Le ton du fes-tival est donné, vif, surprenant. Le discours commence et chaque repré-sentant souhaite à l’assemblée un bon festival, puis nous nous dirigeons vers la salle où se préparent aux yeux de toutes les danseuses et l’unique danseur-technicien de la compagnie ouvrant le festival.

Sur scène, il y a une table remplie de fruits et légumes ainsi que de verres, autant de chaises que de per-sonnes présentes sur le plateau et un grand écran en arrière. Les lumières s’éteignent alors et le spectacle com-mence sur le son d’une goutte tom-bant dans un verre déjà bien plein. La musique est teintée de mystère. Une ambiance surréaliste s’installe sur le plateau tandis qu’un homme s’avance avec une caméra en direction du ban-quet. Il glisse doucement la caméra vers les aliments et produit un bruit de frottement qui résonne alors dans la salle. L’écran s’allume et il se crée des images sorties du réel, allant au-delà de ce que l’on voit sur la table.Les yeux présents dans la salle se rivent sur l’écran, suppression du et peinent à s’en détacher, et oublient parfois ce qui se passe sur la scène. Quand les danseuses entrent enfin, un ballet pour banquet s’offre alors à nos yeux. Tout semble sorti d’un autre monde. Les images s’entremêlent. Le travail de la vidéo est impressionnant.

Néanmoins la scène s’évapore pen-dant une heure, l’écran et le travail plastique finissent par écraser la per-formance scénique. Ce déséquilibre est beau et frustrant à la fois, mais créé en moi une déception face au spectacle.

zélia

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5........ Een live gechoreografeerde film,

zo werd Deep Dish van het Oosten-rijkse gezelschap Liquid Loft op voo-rhand omschreven. Het resultaat dat we voorgeschoteld kregen voldeed alvast aan de hoge verwachtingen. Een mooie opener voor NEXT-festival.Een tafel met groenten en fruit die in het midden van een podium stond. Daar moet ik het dan maar mee doen, was mijn eerste indruk. Terwijl de lichten langzaamaan uitgaan en het geluid van het publiek uitsterft, zorgt een druppel water die neervalt op de tafel voor een ijzige stilte. Één camera filmt het hele gebeuren. Van ver zien we een aardbei die geprojec-teerd wordt op een groot doek ach-teraan het podium. Op een bepaald moment sluipt de camera als het ware dichterbij. Het geluid alleen al van het toestel dat naar het midden van de tafel wordt geschoven, geeft een mens kippenvel. Niemand weet wat het volgende is waaraan hij/zij zich kan verwachten.

Kracht van de natuurDrie vrouwen nemen plaats aan tafel en vormen een gezellig beeld van drie vriendinnen samen. Naarmate het schouwspel vordert, beginnen de drie actrices wilder te eten en te drin-

ken. Al het menselijke wordt precies uit hen leeggezogen door de kracht van de natuur. Het o zo rustige beeld van een diner maakt plaats voor cha-os. Druiven worden geplet, een to-maat wordt aan stukken gesneden op een muziek die het ergste doet ver-moeden. En net wanneer de vrouwen zo goed als helemaal ‘gedomineerd’ worden, begint alles terug vanaf het begin. Het gezellig samenzijn gaat verder, er wordt gelachen en gedron-ken. Opnieuw schuift de camera over de tafel naar het midden. Wat van ver op een venkel geleek, oogt nu als een soort hindernis die overbrugd moet worden. De stengels en bladeren van enkele bloemen zijn opeens getrans-formeerd in een bos. Chris Haring speelt met zijn publiek. Wanneer alle rust teruggekeerd is aan de tafel, valt een oorverdovende stilte. Alleen de druppel die in de vaas met water valt, klinkt als een bom die neervalt over een met verstomming geslagen zaal toeschouwers. Telkens weer opnieuw komt de chaos terug en veranderen de vrouwen van ge-daante. Onderhevig aan die enorme kracht van de natuur kruipen ze alle drie op de tafel terwijl de camera dit hele gebeuren vastlegt. Heel soms vermenigvuldigen de beelden zich zodat je zes keer dezelfde chaos ge-projecteerd ziet. Ook hier wordt op een fantastische manier aangetoond dat de vrouwen zichzelf niet meer zijn en dat hun zicht met het beeld mee vervaagt. Een tomaat wordt vol-ledig uitgewreven over de armen en benen. Mens en natuur worden één.

ParelIn slechts één uur tijd toont Deep Dish welke invloed de metamorfose van de natuur heeft op de mens. Het lijkt simpel om zomaar even jezelf niet te zijn en je eigen lichaam te laten ops-lorpen in de wondere wereld van het groen. Maar zo eenvoudig is het niet. Deep Dish is een parel van Liquid Loft. Een fantastische performance. Een veelbelovende opener van het NEXT-festival.

thibault

https://vimeo.com/112055305

Deep dish est une réalisation mêlant deux ambiances, microscopique et macroscopique. Performance très visuelle jouée dans un cadre plasti-quement renversant où des corps-pantins s’animent sur scène au grè de leurs effets temporels, le tout couronné par une captation visuelle subjuguante !Prenez place à la table lunaire où jeux d’ombres galactiques et vues kaléi-doscopiques fusionnent l’homme et le végétal pour accoucher d’une « trash-poésie-organique » sous un croquant épicé de cynisme drôle et malsain …Rêve troublant sous enchaînements d’actions étranges et déboussolantes captant l’oeil du spectateur pour l’emmener dans un monde surréa-liste …

juliette

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En guise de prélude pendant que le spectateur s’installe, nous assistons à la mise en place de la table pour le grand dîner. On y devine une sculpture de fruits et de légumes, les quatre « convives » les installent et les ajustent sur une grande table : structure maîtresse de la scène. L’aventure commence par une exploration microscopique et profonde des différents aliments présents sur cette « autre scène » qu’est cette table, grâce à une caméra qui sera manipulée tout au long de la représentation par les performeurs. Au travers de ce dispositif vidéo, les images capturées sont visibles sur un écran grand format et permettent de donner plusieurs dimensions à la repré-sentation scénique. La caméra devient le médium d’une autre réalité et permet d’ouvrir le champ des possibles. Les légumes et les fruits se transforment en macrocosme imaginaire formant forêts magiques, jungles féériques ou encore grottes primitives. De ces aliments ordinaires la compagnie autrichienne fait jaillir une substance poé-tique, ils fabriquent une dimension onirique qui invite à la contemplation d’un monde inconnu, d’un monde chimé-rique, d’une ode à la nature. Malgré cette invitation à la beauté et au lyrisme, il y a quelque chose d’anxiogène, d’inquiétant, dès que le repas commence : les sons de mastication sont amplifiés, les « convives » dansent, discutent autour de cette table qui de-vient le théâtre d’un repas gargantuesque. La dimension spatio-temporelle est mise à l’épreuve, le repas et la mou-vance des corps traduisent l’accélération du temps aussi bien que le ralentissement de celui-ci, ce qui produit un malaise et un sentiment « d’inquiétante étrangeté ». Les scènes de ce « théâtre bizarre » permettent aux specta-teurs de découvrir d’autres mondes traduisant la violence, la cruauté mais également une tension sexuelle proche de l’orgie dionysiaque ; les aliments devenant presque des icônes, des images cultuelles.L’instant théâtral et performatif est ponctué de petites his-toires qui posent les jalons d’une réflexion sur la société et son rapport à la nourriture. Cette société de consom-mation surréaliste donne presque le vertige aux specta-teurs. Les images projetées se démultiplient, se défor-ment, passent du microscopique au macroscopique mais surtout donnent à voir une autre réalité. Elles se meuvent et s’assemblent autour de visions cauchemardesques et inquiétantes remettant en question certains tabous de la société. Ces aliments se métamorphosent en chair, en substances corporelles, dans un procédé de personnification, ceux-ci deviennent presque humain, animal. Cette représenta-tion magique et hors du temps met en tension la société et la place de l’être humain dans celle-ci. Elle laisse les questions concernant la consommation en suspens dans l’esprit du spectateur. Ainsi cette compagnie nous dévoile la vision d’un grand dîner, métaphore de l’absurdité du monde actuel : un monde outrancier et excessif.

charlotte

Deep Dish, bienvenu au Next FestivalLa couleur est annoncée dans la brochure explicative dis-tribuée à l’entrée de la salle, « Deep Dish » se situe à la limite entre performance expérimentale, danse contem-poraine et expérience audiovisuelle. Les minutes qui suivent, se résument à ce qui pourrait être un copieux repas de famille ou d’amis où l’on mange sans faim toute sorte de fruits et de légumes hors saisons venant des quatre coins du globe. La rigolade et l’eupho-rie sont de la partie, on parle juste pour parler aussi bien des grands sujets politiquement corrects que des com-mérages d’immeuble. Tout cela sans se soucier de la faim dans le monde, de l’extinction des ressources naturelles vitales, de la production alimentaire massive ou encore de la fonte des glaces. Tout au long de ces septante minutes on retrouve un jeu de symbolique et d’image hors pair. À l’aide d’une caméra sillonnant la scène, on découvre une deuxième version de ce qui est réellement sous nos yeux. La parole, elle, est un accessoire dérisoire. Parmi ces représentations, celle de la pyramide alimentaire qui devient une spirale infernale et compromise où le besoin vital n’existe plus car les envies éphémères ont pris le dessus dans une société qui prime le plus et la surconsommation. La fin est imminente. Le spectateur est alors projeté dans un tourbillon, dans le cœur même d’une tornade, dans les dégâts commis par un tsunami où l’eau pure cristalline est infectée d’un rouge sang parsemée des débris engendrés par ce dîner extra-vagant. On se retrouve alors là, admirant ou constatant le désastre provoqué par l’Homme sur la Nature.Chacun y verra là sa propre théorie, ses propres représen-tations selon sa personnalité. Les clefs ne sont pas don-nées et ce volontairement, à nous de les retrouver si on le souhaite. En tant que jeune adulte en voici ma vision, celle de l’inquiétude vis-à-vis des erreurs commises par mes ancêtres. Des erreurs avec lesquels je vais devoir lut-ter chaque jour que Dieu fait si je souhaite léguer à ma descendance une raison de garder de l’espoir.

roberta

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Le parcours s’est fait à sept dans la voiture. On parle des lieux que nous traversons, des bonnes adresses à Lille, des autres spectacles de la Rose. Une ambiance plutôt sympathique se met en place.

A Roubaix pour Gerro, Minos and Him, les danseurs transforment la scène, petit à petit, en un terrain de jeux. Leurs mouvements sont ryth-més par leur souffle et leurs cris.

Nous voilà repartis, cette fois-ci pour Tournai.. Là-bas, nous partageons les sandwichs, offerts par Next.

A la Budafabriek, nous avons le droit à une une visite guidée privée dans un musée rien que pour nous. Nous nous retrouvons dans un cabinet de curiosités futuriste qui fait participer le spectateur et lui donne la possibi-lité de créer lui aussi des projets (un atelier est à disposition du public),

Avec The Civil War, c’est dans l’inti-mité des personnages que l’on entre aussi bien par le texte que par la mise en scène ; on nous dépeint les por-traits des personnages qui se révèlent être celui des acteurs eux-mêmes. Ce spectacle a fait débat dans la voiture, mais c’est ça qu’on aime avec Next : Partager !

Pour finir : un petit gymnase à peine éclairé, une chanteuse lyrique qui se mêle aux spectateurs, le bruit d’ailes de faucons et de clochettes accro-chées à leurs pattes, Oro crée une ambiance singulière et reposante – idéale pour clore ce parcours.

On peut dire que ce parcours forme un tout et surtout une expérience Next à vivre !

maddy

15.11tanguy, marchaL & reyner‘Gerro, Minos and Him’lE gymNasE CDC roubaiX

mILo rau / IIoPm‘The Civil War’sChouwburg korTrijk

francesca grILLI‘ORO (Gold)’TurNzaal TEN broElE korTrijk

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La première claque

Venus de nulle part, où plutôt du fond de scène, voilà trois grands garçons. Trois hommes peut-être grandis trop vite. Ils n’ont pas l’air de savoir ce qu’ils font là, comme s’il venait de naître pour la première fois. Pour la première fois, il voit le jour sur un plateau, sous la lumière des pro-jecteurs. Ils ne parlent pas, pas autrement que par borbo-rygmes. C’est ainsi qu’à la fin, on pourra éventuellement les identifier comme Géro, Minos and him. Jusqu’à cette extrémité on les identifiera surtout par leurs costumes : maillot jaune, t-shirt vert et chemise bleu.Sans honte et sans culotte, on aperçoit souvent un sourire sur leurs visages sales. Plaisir d’être là, de jouer et d’ex-périmenter. Trois hommes encore à l’état sauvage qui se cherchent, qui se flairent. Qu’est-ce que c’est qu’être en-semble ? On se donne la main, on se colle, tête contre tête et mains baladeuses. Toujours en tension, ces hommes ne peuvent vivent très longtemps réunis : deux sans trois et l’un d’entre eux au loin qui improvise un solo. La caresse n’est pas très loin de la claque. Attraction-répulsion, on s’agrippe, on se pousse et on cherche ses limites dans un plateau sans repères. L’un cherche à regarder le monde la tête en bas, l’autre examine les murs, comme pour sortir. Ils courent enfin, se débattent : y-a-il un sens à tout cela ? La question se pose moins à l’échelle du spectacle qu’à celle de nos vies. Le retour aux sensations, aux reflexes, à ses ardeurs réprimés. Jeux de mains, jeux de pieds, ils se battent cherchent à avoir le dessus pour ensuite céder. La violence couve toujours qui fait mal qui fait du bien : ils tombent dans les bras l’un de l’autre, ils se poussent, vacille et se rattrapent les uns aux autres. Violence aussi du silence, rompu par le souffle et le bruit des mains qui claquent sur les corps. Rythmes du corps humains qui se donne à entendre comme ils se tapent sur le dos et dansent véritablement.Parfois tendre, surtout cru le spectacle n’est pas sans hu-mour. Il y a les mimiques et le regard des danseurs face public, comme s’ils cherchaient une récompense. On ap-plaudit, on n’applaudit pas, on applaudit quand ? Voilà qu’ils cabotinent, cherchent à se voler la vedette avant de partager un salut qu’on leur renvoie finalement : à nous de claquer des mains.

Simon Tanguy, Aloun Marchal & Roger Sala Reyner- Gerro, Minos and him

La proie et l’ombre

On entre de nuit dans un gymnase exceptionnellement ouvert, aux portes un écriteau : du silence. Un voile d’ombre couvre le bruit des pas sur les pavés et le tapage des étoiles. Une voix seule, toute nue, ouvre les oreilles. Prêts à entendre ce que nous ne pouvons pas voir, nous nous rapprochons de la musique. Des silhouettes en noir sur noir se pressent et se dispersent. Un cœur qui bat, pour un peu de chaleur, pour un instant de liberté. Il n’y a rien d’autre dans le noir, quand on a la certitude de n’être pas seul, que le plaisir de se perdre. Ce sont des mots d’amour dans une langue étrangère. On ne comprend que des bribes, un mot par-là et c’est une phrase tout entière qui vous étreint. Elle ne semble pas avoir de fin. L’étreinte de la nuit.

Cela vous prend à la poitrine, comme le sursaut de la peur à la vue d’un oiseau de proie. Ils sont deux, des faucons. Leur présence plane comme un rappel, peut-être la mort. C’est une respiration qui vous trahit tandis que dans le soir, immobiles, ils restent suspendus. On croit les discer-ner partout, dans le recoin d’un mur, sur un arceau bran-lant sans les voir nulle part. Devant ou derrière soi ? C’est un faisceau lumineux qui nous attire et les appelle. Il y a cette chanteuse et il y a cette dresseuse, toutes deux nous mènent à l’oreille et à la vue.

Nous les proies, nous les ombres regardons les oiseaux de-puis la terre, rêvant à l’inaccessible. C’est la voix qui monte, le chant qu’on adresse aux cieux. Une lumière s’étend sur une barre fixe au loin et vide avant de s’éteindre. Un battement d’aile, le bruit d’une cloche. Quand la lumière revient l’oiseau est là, posé, qui attend. Il y a là quelque chose d’une apparition. Ce tour de magie où l’on vous pré-sente une scène vide avec la promesse de la peupler. Une preuve, en toute bonne foi. Le vide qu’on enserre dans la lumière d’un projecteur et qui nous attire, conscients qu’il va se passer quelque chose. Le vol nous est inconnu, nous ne pouvons que deviner la trajectoire des oiseaux, dans un mouvement de recul. Ils volent dans le noir et ne se signalent qu’au tintement de la clochette qu’ils tiennent entre leurs serres. Il y a là quelque chose du miracle sous nos yeux rassemblés.

Nous sommes rentrés dans la volière, hommes libres et les oiseaux sous nos plafonds, trompés par nos étoiles ne s’évadent pas. Quelques choses de ces vols contraints, de ces vols qui ne fuient pas tient dans la voix. La poé-sie, cette présence rend le crépuscule moins effrayant ; presque à notre portée.

En sortant de la pièce, la nuit chante encore, dans un bruissement d’ailes

Francesca Grilli – Oro

henri

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15.11myLène benoIt‘Notre danse’lE phéNiX valENCiENNEs justine

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Place à Notre danse.Samedi 15 novembre au Phénix à Valenciennes, les cinq danseurs de la compagnie de Mylène Benoit se questionnent sur l’essence du mou-vement. D’où vient cette inspiration, cette volonté d’écriture corporelle ? Comment écrire une histoire avec son corps ? Quels sont les facteurs qui poussent la chorégraphe à aller au delà des codes préétablis en fabri-quant de toute pièce son propre lan-gage ? Tant de questions qui amènent la chorégraphe à nous expliquer son spectacle, Notre danse.Pendant 1h30, la pièce ne cesse d’évoluer à la manière d’un danseur en train d’échauffer ses muscles avant le grand saut. Cette pièce se modèle de la même façon. Elle aussi a besoin de ce moment de calme et de respi-ration avant de s’animer. Le danseur chasse alors l’air, apprivoise l’espace et prend ses marques. Le danseur rencontre ses partenaires. Les idées fusent entre eux, les onomatopées s’enchaînent, les cœurs s’emballent, les désaccords se multiplient jusqu’à la naissance de cette synchronisation, tel un essaim où le leader mène son groupe à la destination voulue. Ce spectacle à mon sens «explicatif» témoigne d’une volonté singulière : celle de partager avec le spectateur ce processus de construction du geste vrai, d’une chorégraphie sin-cère. Pourquoi choisir ce mouvement plutôt qu’un autre ? Que vais-je signi-

fier par ce geste ? Un geste traduit une parole. Rien n’est anodin, tout est réfléchi. À la sortie du spectacle, les avis sont partagés. Certains parleront d’un « spectacle joyeux », d’autres seront déconcertés par la lenteur et le silence du début de la pièce. Mais parmi les divergences d’opinion, tous admettront cette volonté qu’ont les danseurs à communiquer des «mo-ments drôles par leurs corps». Parce que oui, la danse est un moment d’échange entre le danseur et le spec-tateur.

elisa-may

© delphine lermite

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15.11benjamIn verdonck / toneeLhuIs / kvs‘Notallwhowanderarelost’CC DE sTEigEr mENEN

De toverdoos van Verdonck

Een voorstelling waar nauwelijks woorden aan te pas komen maar waar driehoeken, touwen en kleu-ren het voor het zeggen hebben. De kracht van de stilte is sterker dan ooit in deze houten wunderkammer. Notallwhowanderarelost, een tafel-toneel waar de Vlaamse kunstenaar Benjamin Verdonck de touwtjes in handen heeft.

Een houten stoel, twee blikjes fris-drank, een voetbal en een plastieken fles. Met deze attributen begint het kijkspel. Al zwetend en trillend wor-den ze op elkaar gestapeld totdat alles in evenwicht is. Verdonck is opgelucht, het publiek is geconcen-treerd. De toneelmaker verdwijnt en komt terug als een man zonder hoofd, met een lange zwarte jas aan een kapstok. Hij reciteert zijn wens om een rivier en een tijger te zijn. ‘Time is a river which sweeps me along, but I am the river’. Poëzie van de bovenste plank met een gedicht van Jorge Luis Borges. Het is de enige en laatste keer dat de toneelmaker zijn publiek met gesproken woorden zal toespreken. De kracht van de eenvoudVanaf nu zijn geometrische vor-men aan het woord. In zijn houten geraamte laat Verdonck driehoeken van verschillende grootte één voor één verschuiven op houten planken

door aan touwtjes te trekken. De driehoeken passeren langs elkaar, stoppen, gaan weer verder, kantelen en het lijkt alsof ze aan een abstracte vorm van ballet doen. Het intieme spel van komen en gaan wekt empa-thie op voor de driehoeken bij het publiek. Inlevingsvermogen hebben voor regelmatige veelhoeken, only in theatre. Af en toe laat de kunstenaar doeken met zinnen erop naar beneden zak-ken. “The Berlin bar was too small”, of “Wahrheit=konkret”. Het publiek stelt zich vragen maar moet zelf de antwoorden zoeken.

Driehoeken met een stemHet enige streepje muziek wordt gespeeld door een oude grammo-foonplaat waarop vogeltjes te ho-ren zijn die muziek fluiten. En dit is waarschijnlijk de essentie van notal-lwhowanderarelost: eenvoud, back to basics, weg met hedendaagse en nutteloze artefacten. De driehoeken veranderen plots van kleur. Ze wor-den rood en uiteindelijk geel. Wan-neer alle geometrische vormen zijn verdwenen wordt het publiek visueel verwent met een kijkkast waarin kleuren speels worden afgewisseld. De toverdoos van Verdonck is een raadselachtige levensvraag. Less is more.

Rust en verwonderingMet zijn voorliefde voor het onzeg-bare creëert Verdonck een wispel-turig diorama waarin kleuren en vormen een metafoor zijn voor het leven. Alles komt en gaat. Diepzinnig en speels verwarmt de kunstenaar zijn roerloze toeschouwers met vers-chillende vormen van kunst: kleu-ren, vormen en poëzie. Het publiek krijgt wat het nodig heeft in deze empathieloze samenleving: rust en verwondering.

•Spannendste moment: De evenwichtsoefening met de stoel, de blikjes, de bal en de fles. Zal het vallen of niet? De zaal is muisstil, Ver-donck zweet en trilt.

•Behaaglijkste moment: Wanneer je als toeschouwer, na minuten van ve-rwarring en verwondering, voor jezelf kan uitmaken wat Verdonck probeert te vertellen met zijn driehoeken, touwtjes en kleuren. Het vraagstuk van komen en gaan wordt opgelost.

•Moment van verwondering: De al-lerlaatste minuten zit de theaterma-ker zelf in de kijkkast waarin hij plots ondersteboven hangt. Echt of een optische illusie?

lisa

© kurt van der elst

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15.11sofIa dIas & vÍtor rorIz‘Out of any present’ + ‘A gesture that is nothing but a threat’lE phéNiX valENCiENNEs

Le parcours de spectacles auquel nous avons assisté samedi 15 novembre commence et se termine par deux spectacles des formidables Sofia Diaz et Victor Ruiz. Je vais vous expliquer pourquoi j’ai été totalement séduit et impressionné par leurs spectacles.Le premier spectacle « Out of any present » était très énigmatique, le titre est explicite puisque les artistes semblent être totalement déconnec-tés. Comme des robots non-fonction-nels, ils se déplacent par sursaut et parle un langage presque incompré-hensible, entrecoupé. Le troisième artiste, qui lui bouge librement, est le maître de cérémonie et assiste le couple dans leur nouvelle vie de mou-vement et de parole. Il leur apprend à parler, chanter, marcher, et prendre, puis comprendre. Nous suivons leur évolution grâce à un tableau à mani-velle qui déplie au fur et à mesure des formes géométriques, puis des images en noir et blanc d’animaux ou de révoltes humaines.

A la sortie du spectacle, je n’avais rien compris, mais le professionnalisme des artistes et leur prestance m’avait fortement intrigué ; ainsi que la poé-sie qui émanait de leur travail.Le second spectacle fut pour moi ré-vélateur ; et je pense pouvoir parler pour la salle entière pour avoir témoi-gné des visages éblouis de bonheur au moment des applaudissements. « A gesture is nothing but a threat » n’en est pas moins incompréhensible que le premier spectacle. Même si, le propos de la routine et de la répéti-tion est rapidement posé, clairement et simplement. Le couple nous im-pressionne par un jeu de retour-ar-

rière comme si l’on jouait avec un ma-gnétoscope. Très bien réalisé, ce qui pourrait semblait répétitif nous en-voûte littéralement. Chaque geste de l’un et l’autre est une performance : le show est très professionnel.Ces séquences de voyage dans le pas-sé sont précédées et suivies de pause où le couple nous fait rire par ses jeux de mots. Nous rappelant la petite chanson « bout de ficelle, celle, celle, scelle de cheval cheval cheval,,, etc », les artistes nous amusent.Avec énormément de talent, de cha-risme, et des voix (très belles par ail-leurs, Sofia Diaz chante très juste et très bien) portantes, je n’ai pas vu le temps passer. Le public à la sortie en redemandait.Pour ma part, les exceptionnels So-fia Diaz et Vitor Ruiz sont de belles découvertes de ce festival auquel je peux affirmer que je ne regrette déjà pas de participer.

teddy

© joão octávio

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15.11Laurent goLdrIng & marIka rIzzI‘Cesser d’être un’EspaCE pasoliNi valENCiENNEs

La lumière est tamisée, il n’y a aucun fond sonore, pas le bon moment pour recevoir un coup de fil.Le silence est total.Notre départ ne tenait qu’à un fil lorsqu’une silhouette s’est mise à bouger. Cela faisait 10 minutes que nous contemplions cette cage de 4 mètres de haut remplie de fils tendus avec ce que l’on pensait être un man-nequin inanimé à l’intérieur.Doucement, mais sûrement, très dou-cement même, la performeuse évo-lue, sans à-coup, dans la toile géante qui lui sert de prison. Étonnamment, elle reste d’une fluidité exemplaire, suivant son Fil d’Ariane comme si les centaines de cordelettes sur son che-min n’existaient pas alors que nous même nous serions très vite retrou-vés ligotés.Soudainement, un déplacement ne semble pas s’être déroulé comme prévu, la performeuse se retrouve tête en bas rapidement et le public réagit d’une tension palpable puisque jusqu’alors le silence régnait. Sur le fil du rasoir, elle parvient à accéder à une partie inférieure sans chuter. Ouf !Lorsqu’elle arrive finalement à se diriger vers une des faces de cette cage sans murs, nous la pensions sauvée, et nous aussi par ailleurs, puisque nous suivions le fil des « événements » depuis maintenant 30 minutes.Mais contre toute attente, elle y re-tourne, sans même avoir profité de sa liberté. Mais pourquoi ? La perfor-mance donne du fil à retordre à ma patience.Dans l’attente d’un retournement, le public la scrute faire machine arrière.

Sans succès, puisque qu’après un iti-néraire déjà-vu d’une quinzaine de minutes la contorsionniste sort fina-lement de sa toile sans même que nous nous en rendions compte.Cette prestation, suivant le fil rouge d’une poésie silencieuse, où l’on en-tend comme seul instrument à cordes cette immense cage où la perfor-meuse se meut. La poésie est timide, la performance est remarquable.

teddy

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16+17.11benjamIn verdonck / toneeLhuIs : kvs‘NR.2’muséE lam villENEuvE D’asCq + CENTrE DE la marioNNETTE TourNai

La surprise du jourIl y a toujours de l’imprévu dans un festival. Ces sont des rencontres qui se font ou ne se font pas, ce sont aussi des spec-tacles qui démarrent à l’heure ou qui prennent du retard. Mais parmi les plus grandes préoccupations des organisateurs, il y a celle de la navette. Ce bus, ou à l’occasion cette voiture, qui conduit des gens d’un point A à un point B (en l’occur-rence d’une salle de spectacle à une autre). Cela semble simple, un trajet en ligne droite, et pourtant c’est sans compter un retard du bus, une panne éventuelle ou même l’oubli d’un passager. Rien de tout cela pourtant dans la navette pour Tournai du 18 octobre, rien de plus grave qu’un quiproquo.Tout commence par un heureux détour. Dans ce texte, nous ouvrons une parenthèse et commençons la digression. Le trajet initial qui devait conduire de la Rose des Vents à la Chapelle de Choiseul pour la représentation du Giulio Cesare de Castellucci s’est en effet enrichi d’une étape au musée de la marionnette de Tournai. Charmant petit musée, sous la coupole duquel nous avions du mal à tenir. Il y a les gens du bus et d’autres spectateurs. Il faudrait presque agrandir les portes, nous frottons contre les boiseries et leur peinture, fait main d’un autre siècle. Notre groupe d’une vingtaine de personnes ne se presse pas sur les bancs. Pour quinze places assises, la politesse nous ferait presque tous rester debout. NR2 de Benjamin Verdonck est donc l’heureuse surprise de cette soirée. Un cadeau qui emballe : une boite pleine de surprises. Pendant qu’un guitariste pince de manière très douce son instrument jusqu’à en obtenir un air mélancolique, le spectacle se joue dans cette boite. Je ne connais pas ses dimensions, même après l’avoir regardé de près, je ne saurais pas expliquer tout ces mécanismes, et c’est peut-être mieux comme cela. Ce qu’il y a dans cette boite c’est une petite phrase qui apparait mot à mot sur des cartons et des effets visuels. Un défilé de forme et de couleurs, des losanges, rectangles, triangles, jaunes, violets, oranges. L’enchainement parait simple tant l’artiste est habile à manipuler ses fils. Un spectacle loin, de toute pesanteur.Là où commence l’imprévu, c’est quand deux néerlandais rencontrés au Musée de la marionnette nous rejoignent pour reprendre le bus en direction du spectacle suivant. Ils avaient leurs places et s’étaient garés là, pensant être reconduit là par la suite. Après l’impressionnante interprétation du Giulio Cesar et peut-être sous le choc, ce couple reprend avec nous le bus sans se douter d’abord que nous étions partis pour un retour à Villeneuve d’Ascq. Après quelques kilomètres à un feu rouge, ils s’aperçoivent tout de même que nous nous éloignons de Tournai et que le retour chez nous, n’est pas forcément le retour chez eux. Nous leur ouvrons alors la porte et les voyons disparaître. Côté français, tout le monde est bien rentré, nous espérons qu’il en est de même de leur côté. Nous retiendrons donc cette leçon : ne pas monter dans le premier bus venu, ou s’assurer au moins de sa destination !Benjamin Verdonck- NR2

henri

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17+18.11oPeromanIja‘Have a good day!’la rosE DEs vENTs villENEuvE D’asCq

Quand la Sociologie Lithuanienne Rencontre le Public Français : Have a Good Night !

C’est toujours chouette d’entrer dans une salle de spectacle et de voir que nous serons assis sur la scène, au même niveau que les acteurs. On se retrouve par-tie prenante de la pièce. Acteurs et spectateurs donc. On regarde et on est regardé …

Si les chants lyriques de ces dix adorables femmes ont laissé dans mon oreille une rythmique incessante, les deux images que j’ai encore en mémoire ne les concernent pas directement. Ce qu’il me reste de ce spectacle, ce sont l’avant et l’après.

Avant le spectacle, on entre sur scène et on s’étonne de voir déjà ces dix cais-sières scanner des codes-barres, têtes baissées. Pour autant, tant que les lumières restent allumées, personne ne leur prête vraiment attention – tout comme nous ne prenons pas le temps de vraiment regarder la caissière de chez Leclerc. Disons qu’une personne sur sept les observait avant qu’elles ne se mettent à chanter : le cliché du Français bien trop centré sur lui-même !

Après le spectacle, la lumière se rallume, les caissières se remettent à scanner leurs codes-barres, têtes baissées. Et là, perplexité entière … Est-ce la fin de la représentation ? Personne n’ose applaudir ; les femmes restent dans leur per-sonnage. En fait, ce qu’elles attendent, c’est qu’après une heure à écouter leurs histoires, leurs rêves et leurs désespoirs, on leur fasse un signe. Les secondes passent, toujours rien … Quelques minutes se sont écoulées … Un leader d’opi-nion se démarque alors des autres dans la foule et se met à applaudir : nos dix femmes relèvent la tête et nous sourient ! Elles ont réussi, plusieurs dizaines de Français les acclament, elles, ces invisibles caissières !

Comme quoi au NEXT, les Français écoutent leurs prochains !

clément

© operomanija

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17+18.11romeo casteLLuccI‘Giulio Cesare. Pezzi staccati. Dramatic intervention on William Shakespeare’ChapEllE DE ChoisEul TourNai

justine

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NEXT 2014 reporters

Peti t Arc en ciel, dynamite : DYNAMIQUE

Juliett e, élève de 4ème année à l’École Supérieure d’Art de Tourcoing, installe et sculpte au rythme des mati ères qu’elle rencontre, son dy-namisme corporel est parfois visible dans des performances.

Juliett e est un mélange du soleil du Sud et de la vie pétulante de Bruxelles. Sa singularité et sa joie de vivre feront que comme nous, vous l’adopterez !

juliette

Justi ne Guerville / 23 ans / princesse débandade.

Justi ne trempe dans l’art depuis son plus jeune âge

Après Saint-Luc et un passage par le stylisme Bruxellois, la cocott e n’adonne pas son look mais performe intensément. Si ce n’est pas elle qui

s’y connait en tout ce qui concerne corps et performance, qui d’autre? Voix enrouée (ce qui est aussi résultat d’une performance) et pas inti midée du nu, l’étudiante de 5ème année en école d’art de Tourcoing est prête à donner tout pour l’expérience de l’expression corporelle et pour son diplôme qu’elle passera cett e année. Cett e force, ce courage, nous l’en en-vions.

justine

Eins, zwei, drei Mystère

Vier, fünf, sechs Réserve

Sieben, acht, neun, Joie

Grande et charismati que brune Alle-mande venue tout droit de Cologne, mais adoptée depuis quelques an-nées par l’ESÄ tourquenoise.En général, elle mène un travail ex-périmental, seule ou accompagnée, mêlant plusieurs médiums. Mona se plait à tantôt représenter la présence de son corps, tantôt nous le faire en-tendre. Elle entreprend une relati on à l’installati on typique et atypique.Pour vous servir la criti que gusta-ti ve de ce NEXT festi val, au menu : vidéos, photos, interviews, peut-être quelques performances… Après di-gesti on, cett e grande brune au regard perçant, saura vous émousti ller de par son aura et ses trésors de créa-ti on !

Bonne dégustati on !

mona

Je m’appelle Teddy, je suis étudiant en 2ème année de Licence Culture Média Administrati on à l’UVHC de Valenciennes. J’ai une personnalité curieuse et je suis récepti f à toutes les formes de l’Art, c’est pourquoi j’ai souhaité rejoindre l’aventure NEXT. Bien qu’étant novice en Art contem-porain, je me suis intéressé parti cu-lièrement à l’avant-gardisme cett e année, et le festi val NEXT en est un étendard. De plus, j’ai à cœur de découvrir les performances d’un Art vivant représentati f du festi val depuis sa créati on.

teddy

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Zélia n’a pas attendu longtemps pour découvrir les plaisirs de la littérature. Du haut de ses 17 ans, elle dévore toutes sortes de livres, classiques comme contemporains, qu’ils aient 50 pages ou plus de 800. Sa chambre ressemble d’ailleurs à une biblio-thèque municipale ! Et ce n’est pas son année de Terminale L spécialité Théâtre qui va la détourner de son plaisir ! Mais notre digne représen-tante des lycéens n’a pas que cette corde à son arc. Chaque soir elle s’ac-corde du temps pour développer sa culture musicale en écoutant, volume au max, des morceaux de classique comme de rap !

zélia

Je m’appelle Charlotte, j’ai 23 ans et je suis en dernière année de Master « Culture et Patrimoine » à Valen-ciennes. C’est une chance pour moi que de participer à l’aventure Next, je suis curieuse et j’ai une soif de culture et de belles expériences artistiques. Je suis de ce fait au plus près de ce que j’aime et de ce qui me passionne. Je serais donc l’une des plumes de ce

festival qui s’annonce plein de décou-vertes et d’évasion.

charlotte

Agée de 22 ans, je suis actuellement étudiante à l’Université de Valen-ciennes en Master 1 Recherche Arts Plastiques.En 2012 , dans le cadre du Festival Next, j’ai eu la curiosité d’aller voir Le pouvoir des folies théâtrales de Jan Fabre à Courtrai. Depuis, ce spectacle m’a laissé une empreinte indélébile au point qu’il représente le point de départ de mon mémoire ainsi que celui de ma pratique de la performance. On peut donc dire que Next est un Festival faisant partie intégrante de mon his-toire ! A travers ce blog, c’est avec le plus d’authenticité que j’espère pouvoir partager à un public ce que j’ai vécu car Next, c’est avant tout de véri-tables expériences humaines !

coralie

Maddy a 21 ans et étudie les lettres modernes à Lille. Créative, elle aime le dessin et peint dès qu’elle en a l’oc-casion. Elle aime errer dans les rues agitées de la ville et flâner dans les galeries d’art. Véritable aventurière culturelle, elle est en quête perma-nente de découvertes artistiques! Facilement reconnaissable par son badge « reporter du Next », Maddy se distingue surtout par sa bonne humeur communicative !

maddy

Elisa-May est parti de Marseille sur la pointe des pieds, danseuse jusqu’au bout des ongles, sa passion l’emmène d’école en école et de Berlin à Lille. Celle qui étudie maintenant la com-munication n’a pas pour autant fini de danser. Sa passion l’entraîne de spec-tacles en spectacles et c’est mainte-nant les mots qu’elle fait valser, ici pour le blog du Next Festival mais aussi pour d’autres journaux cultu-rels. Il faut bien sûr la lire, mais il faut encore l’entendre parler des danses d’Amérique latine, salsa, samba, rum-ba, dont elle ne semble rien ignorer. C’est par la danse, par le corps qu’elle voit le monde et c’est une façon de voyager qui donne envie de lui em-boîter le pas.

elisa-may

NEXT 2014 reporters

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Clément a grandi et continue de gran-dir avec les films grâce à de nombreux visionnages et des stages dans le mi-lieu du 7eme art, 24 ans de cinéma… c’est l’âge d’Edward aux mains d’ar-gent. Ça aurait été pratique pour éplu-cher les carottes. Il passe son temps libre à deux choses : faire la cuisine et essayer de se cultiver quoique, je le cite « il est plus facile de cuisiner ». Élève en école de commerce (Master 2), futur entrepreneur, dans la culture bien entendu, il est aussi engagé. Cela fait maintenant trois ans qu’il fait par-ti de l’association Music’All EDHEC, qui crée chaque année une comédie musicale originale tout en y intégrant des enfants à efficience mentale de l’IM Pro le Roitelet. Cette année, il en est le co-scénariste et le metteur en scène. On peut dire qu’il a les pieds partout. Pour lui cette nouvelle expé-rience promet d’être fun, merci de lui donner raison.

clément

Je m’appelle Justine, j’ai 22 ans et je suis en première année de Master

« Culture et Patrimoine » à Valen-ciennes. Mon histoire d’amour - le vrai amour, pas celui, édulcoré, du cinéma hol-lywoodien - avec le spectacle vivant commence il y a six ans de cela, grâce à l’option théâtre du Lycée Antoine Watteau et - surtout - à son profes-seur, M. Rombeaut. Trois ans de ma vie passés à une vitesse folle et du-rant lesquels j’ai beaucoup appris sur la performance, sur le dépassement de soi, sur moi-même. Il m’aura fallu trois ans de plus pour finalement me rendre compte que je voulais mettre le spectacle vivant au centre de ma vie et de mon choix de carrière. Du-rant tout ce laps de temps, le Festival NEXT était toujours dans mes pen-sées. Je voulais y participer, notam-ment grâce au journal du festival mais je n’arrivais jamais à me décider, à avoir le courage de « sauter le pas ». Cette année, c’est chose faite. Et je suis sûre que cette nouvelle aventure m’apportera autant que toutes celles que j’ai déjà eu la chance de vivre.

justine

Henri est actuellement en Master Lettre Moderne, il axe ses recherches autour des formes que peut prendre la littérature hors des livres. Auteur, il aime partager avec les gens et se retrouve de temps en temps à lire ses textes en compagnie d’autres artistes et du public. C’est une pile d’énergie qui ne s’arrête jamais et multiplie les projets, il a notamment organisé une exposition au centre Pompidou à Paris mêlant art et littérature. Quand il peut rentrer chez lui, il dévore les livres durant ce qu’il lui reste de nuit,

on pourrait se demander si il n’est pas un peu vampire dans l’âme !

henri

Actuellement étudiante en première année de doctorat à l’UVHC (en art et humanité) ; je suis particulièrement sensible et attentive aux manifesta-tions d’art contemporain sous toutes ses formes. Le spectacle vivant est pour moi une passion depuis des années qui m’aide à aiguiser mon regard sur l’art vivant, tout en me permettant d’être toujours un peu plus curieuse et attentive au monde qui nous entoure. Un univers et des sociétés qui se trouvent, selon moi, spécifiquement questionnés par l’art vivant. Je suis ainsi ravie de participer à l’aventure NEXT dont j’ai hâte de découvrir toutes les représentations.

bahéra

NEXT 2014 reporters

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SEE YOU NEXT TIMELet’s have a party!

sam 29.11 - 22:00 >> ...Budafabriek Kortrijk

Davis Freeman + Emika & Kiani del Valle + DJ Nosedrip5 € / gratis met ticket NEXT / entrée libre avec un billet d’un spectacle de NEXT

NEXT artsfestival @NEXT_festival nextfestival.eunextfestival.wordpress.com

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