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UNIVERSITE DE KINSHASA
FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES
DEPARTEMENT D’ECONOMIE AGRICOLE
NOTES DE COURS DE THEORIE DE LA PRODUCTION
AGRICOLE
Ier GRADE
Professeur Jean AUNGE MUHIYA
Année Académique 2012 - 2013
1
INTRODUCTION
L’homme fût, dès l’aube de son existence sur terre, confronté à plusieurs
problèmes, notamment pour son logement, sa santé, sa nourriture et son bien-être et
aujourd’hui, ce sont des problèmes de sous-développement. Ces problèmes vont
grandissant avec l’augmentation démographique. Au cours des âges, l’homme fût
obligé de choisir entre la cueillette, la prédation dans la nature comme mode
d’existence ou la production pour résoudre ses problèmes.
Pour produire, l’homme eût recours à plusieurs techniques : la houe, la
traction animale, la traite des noirs, la colonisation, les engrais, la mécanisation, les
VHR, le clonage, les OGM, la mondialisation.
Chaque nouvelle technique adoptée augmente la production jusqu’à un
certain niveau maximum et, selon la loi des rendements décroissants, la production
décroît. Pour augmenter la production au-delà de chaque maximum de production
atteint, il faut changer de technologie. Et ainsi de suite. Aujourd’hui, nous en sommes
à la stratégie de la mondialisation.
Cependant, produire ne suffit pas ; encore faut-il suivre certaines règles
dans l’objectif d’atteindre le maximum de profit.
Le but de ce cours est d’apprendre aux étudiants comment maximiser le
profit dans une exploitation agricole. Il s’agira d’examiner les trois rapports
fondamentaux de l’économie de production et de répondre aux questions suivantes :
- Quelle est la quantité optimum du facteur variable il faut associer aux facteurs
fixes ? (Relation facteur-produit ou apport-rendement)
- Quelle est la quantité optimum des facteurs variables (quelle est la combinaison
optimum des facteurs variables) ? (Relation facteur-facteur ou substitution des
facteurs)
- Quel est le volume optimum des productions (quelle est la combinaison
optimum des volumes de productions) ? (Relation produit-produit)
La connaissance de l’élasticité et du chemin d’expansion est utile et
l’étudiant pourra s’inspirer de l’expérience de l’Occident pour savoir comment celui-ci
s’est développé et enrichi.
2
En tant que science du choix entre différentes possibilités, l’économie
recherche les conditions qui doivent être réunies pour accroître les profits au
maximum ; corollairement, elle s’efforce de fixer les conditions dans lesquelles telle
quantité de produits ou telle somme de profit peut être obtenue avec un minimum de
frais ou de moyens de production.
Il existe deux problèmes principaux ou dominants de l’économie, tous deux
pour atteindre, au moyen de facteurs donnés, le niveau de vie le plus élevé possible. Le
premier de ces problèmes est celui de l’organisation rationnelle de la production ou
d’affectation optimum (idéale) des facteurs de production.
Le second problème est celui de l’organisation de la consommation ou
d’allocation ou répartition des revenus. Ce support a pour but d’examiner et d’exposer
les relations fondamentales nécessaires à l’analyse de la production agricole et, entre
autres, à l’étude de l’efficience des ressources.
- Les termes d’affectation des facteurs de production et l’analyse de la
productivité marginale sont les termes clés de l’économie de la production.
Relation facteur-produit : la fonction de production
- Le processus d’élaboration du choix ne peut être compris qu’à la lumière des
relations qui sont à la base des options.
- Il est classique de répartir les facteurs de production en capital, travail, terre et
gestion (fonction de l’entrepreneur ou fonction de coordination).
- Il y a trois rapports fondamentaux de l’économie de la production :
1° Relation facteur-produit ;
2° Relation facteur-facteur ;
3° Relation produit-produit.
2
CHAPITRE I : RELATIONS SIMPLES FACTEURS-PRODUIT
1.1 Introduction
La relation, existant entre un seul facteur variable et une seule production
qui lui est associée, est à la fois la plus élémentaire et sans doute aussi une de plus
instructives, parce qu’elle permet de manière fort simple, d’introduire des concepts
fondamentaux et de dégager des produits essentiels.
Les prémisses de notre raisonnement sont élémentaires : tous les facteurs de
production sont fixés à un montant donné, sauf un seul qui peut être combiné au
premier en quantité essentiellement variable. La question qui se pose est la suivante :
quelle quantité du facteur variable faut-il associer aux facteurs fixes ?
Nous supposons que le prix d’achat du facteur et le prix de vente du produit
sont connus et constituent pour le producteur des éléments exogènes, c'est-à-dire des
données de son problème pouvant influencer son comportement, mais ne pouvant être
influencées par lui.
Nous supposons également connue la fonction de production du facteur
variable, c'est-à-dire la relation technique existant entre la quantité employée du
facteur et le niveau maximum de production accessible par la mise en jeu de ce
facteur. L’objectif à atteindre est la maximisation du profit, celui-ci étant la différence
entre la valeur de la production et le coût total des facteurs.
La relation facteur-produit est très fréquente dans la pratique de la
production agricole : toute autre chose restant égale, quelle quantité d’engrais faut-il
appliquer pour une culture donnée ?
Des quantités variables d’aliments peuvent être distribuées aux vaches
laitières ainsi qu’aux autres animaux, mais quelle quantité maximise le produit ? De
même, quelle est la quantité optimum de semences ou le nombre optimum de
traitements antiparasitaires ?
Beaucoup de décisions en matière agricole tombent dans cette catégorie de
cas simples. Le problème à résoudre est celui de l’intensité de la production. Au
niveau de la ferme, il se ramène au nombre d’unités d’un facteur variable, tel engrais.
En pratique, un facteur varie rarement seul.
3
La relation entre le facteur variable unique et le produit est seule prise en
considération pour l’élaboration de la décision.
On s’intéresse d’abord à l’apport d’un facteur de production et au
rendement ou produit qui en résulte. L’apport est tout ce qui est mis en œuvre9 et
incorporé au sol ou investi dans l’élevage, en vue d’obtenir une production. 99Le
rendement (rapport ou produit) est dénommée relation-rendement.
1.2. Formulation du problème
Supposons que la production Y1 soit obtenue au départ des facteurs X1,
X2… Xn. On peut représenter la liaison existant entre Y1 et les divers facteurs par la
fonction suivante :
Y1= f(X1, X2… Xn) (1.1)
L’expression 2.1 est une fonction de production, elle représente la relation technique
entre les facteurs X1, X2… Xn et la production Y1. Sauf mention contraire, la
production Y1 est exprimée en unités physiques (tonnes de betteraves, litres de lait,
kilos de viande, …) tandis que PY1 et PX1 désignent respectivement les prix de99 la
production Y1 et du facteur X1, exprimés en unité monétaire (franc) par unité physique
de produits et de facteur.
En raison des prémisses ci-dessus, un seul facteur est variable, soit X1 : les autres
facteurs X2, X3… Xn sont maintenus à un niveau constant. On peut représenter ce fait
comme suit :
f(X1 / X2,… Xn)
Ou plus simplement
f(X1) (1.2)
Relation facteur-produit :
Beaucoup de décision en matière agricole tombent dans cette catégorie de
cas.
Le problème à résoudre est celui de l’intensité de la production. Au niveau
de la ferme, il se ramène au nombre d’unité d’un facteur variable (exemple engrais à
4
appliquer par ha, quantité de travail et de capital qui, ensemble, doivent être appliquées
à un ha ou à une exploitation de dimension donnée.
Le problème peut aussi être formulé en termes de production : « quel
niveau de production par ha, par animal ou par ferme est le plus profitable ? »
Ce sont des questions d’optimisation économique. Ce raisonnement
s’applique également lorsque plusieurs facteurs varient par rapport aux facteurs fixes.
La relation entre le facteur variable unique et le produit est seule prise en
considération pour l’élaboration de la décision.
La fonction de production peut être représentée par :
- Table arithmétique : 1 colonne présente l’apport du facteur ;
- Graphique ;
- Equation algébrique de la forme y = f (x) qui signifie que y est une fonction de
x
- Les principes de choix revêtent une importance particulière lorsqu’on poursuit
la maximisation des profits de la ferme et lorsqu’on aborde certains problèmes
d’utilisation des facteurs.
L’équation signifie que pour chaque valeur de X, il existe une valeur
correspondante de Y.
Sous sa forme générale Y = f(X), cette représentation symbolique
n’exprime pas la relation quantitative entre Y et X. En vue d’exprimer des rapports
quantitatifs entre des variables, la fonction de production doit être exprimée sous
forme algébrique Y = a + bX ou Y = aXbZe(mettre b et e en exposants, cad X
exposant b et Z exposant e)
1.3. Notions
5
La fonction Y1 exprime la production physique totale correspondant à la
quantité X1 du facteur variable de la production. La production totale en valeur est
égale à la production physique totale multipliée par le prix du produit, soit :
PTVY1= Y1. PY1 = f(Xi). PY1(1.3)
Le rendement moyen physique (ou productivité moyenne physique) du facteur
employée : il exprime la quantité physique de production obtenue en moyenne par
unité de facteur et est égale à :
RMPX1 = Y1/X1 = f(X1)/X1 (1.4)
Le rendement moyen en valeur (ou productivité moyenne en valeur) est égale au
rendement moyen physique multiplié par le prix du produit soit :
RMV1=𝑌1
𝑋1. 𝑃𝑦1 =
f(𝑋1)
𝑋1. 𝑃𝑦1 (1.5)
Le rendement marginal physique (ou productivité marginale physique) du facteur X1
est le surcroît de production physique totale obtenu par la mise en jeu d’une quantité
supplémentaire infinitésimale du facteur X1 et rapporté à celle-ci. Il est la dérivée de la
fonction de production et s’exprime comme suit :
RmPx1=𝑑𝑌1
𝑑𝑋1= 𝑓′(𝑋1) (1.6)
Le rendement marginal en valeur (ou productivité marginale en valeur) est égale au
rendement marginal physique multiplié par le prix du produit, soit :
RmV1=𝑑𝑌1
𝑑𝑋1. 𝑃𝑦1 = 𝑓′(𝑋1). 𝑃𝑦1 (1.7)
Les rendements sont croissants lorsque le rendement marginal croît : dans
ce cas, la dérivée seconde de la fonction de production est positive, soit f’’(X1)>0. Les
rendements sont constants lorsque le rendement marginal est constant ; la dérivée
seconde de la fonction de production est nulle, soit f’’(X1)=0 ; les rendements sont
décroissants lorsque le rendement marginal est décroissant : dans ce cas, la dérivée
seconde de la fonction de production est négative soit f’’(X1)<0.
Il existe par ailleurs, une liaison évidente entre le rendement marginal du
facteur et son rendement moyen. Lorsque celui-ci augmente, le rendement marginal lui
6
est inférieur. On peut démontrer cette relation de manière forte simple. Le rendement
moyen est croissant, maximum ou décroissant, selon que sa dérivée est positive, nulle
ou décroissante, ou encore, selon que le rendement marginal est supérieur, égal ou
inférieur au rendement moyen. On comprend aisément, par exemple, que celui-ci ne
peut décroitre que si le surcroît de production totale (rendement marginal) obtenu par
unité infinitésimale supplémentaire de facteur mis en jeu lui est inférieur.
𝑑(𝑅𝑀)
𝑑𝑋1
d𝑌1𝑋1
𝑑𝑋1+
𝑋1𝑑𝑌1𝑑𝑋1
𝑋𝑋122 =
1
𝑋1(𝑅𝑚 − 𝑅𝑀) (1.8)
Un rendement total décroissant et un rendement marginal négatif peuvent
également se rencontrer.
L’élasticité de la production relativement au facteur est le rapport de la
variation relative de la production à la variation relative du facteur, elle s’exprime
comme suit :
Ex1=
𝑑𝑌1𝑌1
𝑑𝑋1𝑋1
=
𝑑𝑌1𝑑𝑋1𝑌1𝑋1
=Rm
𝑅𝑀 (1.9)
L’élasticité de la production est simplement le rapport du rendement marginal du
facteur à son rendement moyen. Le coût total du facteur variable est égal à la quantité
employée de facteur multipliée par son prix, soit :
CT=X1.PX1(1.10)
En vertu de l’hypothèse ci-dessus, le prix du facteur est constant quelle que
soit la quantité achetée de ce facteur ; le surcroît du coût total qu’implique l’achat
d’une unité supplémentaire de facteur est donc constant et égal à son prix d’achat.
1.4. Représentation graphique
Les notions ci-dessus sont illustrées aux figures 1.1 et 1.2… Les quantités
physiques du facteur variable mises en jeu sont représentées en abscisse, et la valeur
de la production ainsi que le coût total figurent en ordonnée de la figure1.1. L’axe des
ordonnées peut également représenter la quantité physique de la production Y1 si l’on
divise chaque valeur (Y1. PY1) par le prix du produit (PY1). Mais selon que l’on
considère les valeurs ou les quantités physiques du produit sur l’axe des ordonnées, la
fonction de production sera exprimée en valeur ou en termes physiques.
7
La figure 1.2 représente l’évolution du rendement moyen (RM), du
rendement marginal (Rm) et du prix du facteur (Px1) en fonction de la quantité
employée du facteur X1.
La fonction Y1= f(X1) est la fonction de production du facteur variable X1.
Le rendement moyen du facteur X1.
Le rendement moyen du facteur X1, correspondant à une quantité employée
OA du facteur, est égal à AA’/OA et est représenté par l’angle α dont il est la tangente
trigonométrique.
Rend croiss rend décroiss rend négatif 1 Ep> 1 0<Ep<1
T A’
B’
S
M
0A B C D EX1
Ep< 0
C’ (optimum technique)
D’ (optimum économique)
E’ (maximum technique) S
Figure 1.1 : Evolution du volume et de valeur d’une production (fonction de production). Evolution du coût total d’un facteur variable en fonction des quantités employées de ce facteur.
Rm
RM
Rm
Px1
X1
0 A B C D E
Zone 1 Zone 2 Zone 3
8
Ajouter sur la fig 1.2, la lettre H qui est le point d’intersection entre les 2
courbes Rm et RM et la ligne pointillée venant de C en bas. Ajouter aussi RM sur la
courbe foncée, à la manière dont Rm est indiqué. Ajouter Px1 là où se termine la
droite qui rencontre Rm et le segment venant de D, à droite donc (voir exemple à la fig
1.3)
De même, le rendement moyen du facteur, correspondant à une quantité
employée OB de celui-ci, est égal à BB’/OB et est représenté par l’angle α’ plus grand
que α. Le rendement moyen du facteur augmente avec la quantité employée de celui-ci
et atteint sa valeur maximale pour une quantité employée OC de facteur. Celui-ci est
l’optimum technique au-delà duquel le rendement moyen diminue.
Le rendement marginal, correspondant à une quantité donnée OB du
facteur, est représenté par la tangente TT à la fonction de production au point de celle-
ci dont l’abscisse est la quantité employée OB de facteur.
Le rendement marginal croît constamment avec la quantité employée de
facteur, lorsque celle-ci est inférieure à OB : cette quantité de facteur marque la limite
supérieure de la zone dite des rendements croissants (zone 1), à l’intérieur de laquelle
le rendement marginal est toujours supérieur au rendement moyen.
Le rendement marginal décroît constamment, mais demeure positif lorsque
la quantité employée de facteur augmente de OB à OE : cet intervalle définit la zone
des rendements décroissants (zone 2) ; dans celle-ci, le rendement marginal est
supérieur au rendement moyen dans l’intervalle BC et lui est inférieur dans l’intervalle
CE (fig. 1.2).
Le rendement marginal est négatif lorsque la quantité employée de facteur
est plus grande que OE : dans cette zone, il est plus petit que le rendement moyen,
puisque celui-ci est décroissant (zone 3).
9
L’élasticité de la production relativement au facteur est supérieure à l’unité
dans l’intervalle OC de croissance du rendement moyen, puisque celui-ci est, dans cet
intervalle, inférieur au rendement marginal ; il est égal à l’unité pour une quantité
employée du facteur variable égale à OC ; il est positif, mais inférieur à l’unité, dans
l’intervalle CE, puisque le rendement marginal est inférieur au rendement moyen ;
enfin, il est négatif pour une quantité employée de facteur plus grande que OE, puisque
dans cette zone, le rendement marginal et le rendement moyen sont de signe contraire.
Une fonction de production peut montrer une élasticité constante, croissante ou
décroissante. Une productivité décroissante se manifeste toujours pour un coefficient
d’élasticité inférieur à 1,0.
Si l’élasticité est constante et légèrement inférieure à 1,0, la productivité marginale du
facteur variable baissera lentement. Une élasticité constante proche de zéro signifie une
baisse rapide dans la productivité marginale du facteur.
Il n’y a pas de niveau d’élasticité qui puisse caractériser tous les sols et toutes les conditions
climatiques. Certains sols ont des élasticités élevées pour de larges champs d’apport.
L’élasticité de la courbe du produit dépend de la quantité des facteurs limitant (stocks de
services fixes) qui sont présents dans le sol. Elle tend à être plus élevée dans une région
humide et arrosée de pluies abondantes que dans une région plus sèche.
La productivité décroissante : la fonction de production alimentaire-viande comporte le plus
souvent une courte phase de productivité marginale croissante et une phase plus étendue de
productivité marginale décroissante.
La productivité marginale croissante des aliments (pour engraissement) se manifeste
particulièrement tant que la ration inférieure aux nécessités de l’entretien. Comme la
relation facteur-produit dans l’alimentation du bétail est principalement une relation de
productivité marginale décroissante d’aliments.
Tableau 1.1 : Elasticité et fonction de production du sol (4 exemples pour le même X)
X Y ∆ Y Ep Y ∆ Y Ep Y ∆Y Ep Y ∆ Y Ep
0 1 2 3 4 5
0 10 19 27,6 35,8 43,9
- 10 9 8,6 8,2 8,1
- 0,9 0,9 0,9 0,9
0 10 19 27,1 34,4 41,0
- 10 9 8,1 7,3 6,6
- 0,9 0,85 0,82 0,77
0 10 18 23,5 27,4 29,8
- 10 8 5,5 3,9 2,4
- 0,80 0,65 0,50 0,35
0 10 14 16,8 19,0 20,9
- 10 4 2,8 2,2 1,9
- 0,4 0,4 0,4 0,4
10
6
51,8
7,9
0,9 46,9
5,9
0,72 31,0
1,2
0,20 22,6
1,7
0,4
Tableau 1.2: Rendement total et productivité marginale
X Y Productivité marginale exacte ∆Y / ∆ X
1.200 1.800 2.400 3.000 3.600
5.917 7.250 8.379 9.371 10.260
2,5 2,0 1,8 1,6 1,4
Le coût total du facteur variable se représente aisément par la droite OM sur
la figure 1.1 et son coût unitaire par la droite FJ sur la figure 1.2 : le prix du facteur,
soit Px1, est indépendant de la quantité employée de ce facteur.
Ep<0 Ep>1 Ep<1
Yp
Rendements
croissants Rendements
négatifs Rendements décroissants
11
Fig. 1.3. Evolution des rendements et de l’élasticité.
PHASES DE LA PRODUCTION
Phase DébutFin Caractéristiques Elasticité
Ph I Origine Max RM Irrationnel, antiéconomique E ≥ 1
Ph II RM max Y max Rationnel, économique 0 ≤ E ≤ 1
Ph III Y max ou Rm=0 Irrationnel, antiéconomique E ≤ 0
La phase III comprend tous les apports qui entraînent une production marginale négative et s’étend à
tout champ des rendements totaux décroissants.
Une fonction de production qui ne traduirait qu’un rendement marginal croissant ne comporterait
que la phase I. La fonction caractérisée par un rendement marginal décroissant depuis le début ne
rentrerait pas dans la phase I, mais pourrait comprendre les phases II et III.
A RM max, on obtient un plus grand produit des facteurs fixes.
- Même si on ne peut attribuer un prix aux services des facteurs ou des produits,
seule la phase II constitue un domaine économique de production. Le taux
auquel des facteurs variables sont appliqués à des facteurs fixes ne peut jamais
tomber en dehors de cette phase, si l’on veut atteindre le rendement
économique maximum. Mais l’exacte intensité de production ne peut être
déterminée dans cette même phase 2, sans que les prix ne soient précisés.
- Une production irrationnelle peut être définie en liaison avec la recherche d’un
maximum de profits. Ainsi, la production est irrationnelle chaque fois que les
12
fermiers utilisent des combinaisons de facteurs fixes et variables qui tombent
dans les phases I et III. En cas de production irrationnelle, la connaissance des
rapports de prix n’est pas nécessaire pour indiquer dans quel sens facteurs et
produits devraient être recombinés. Même sans connaître les prix, on sait que
les facteurs sont employés inefficacement.
- L’existence d’une production irrationnelle indique qu’une grande valeur du
produit peut toujours être obtenue de la même ou d’une plus petite dépense en
facteurs.
- Plusieurs éléments déterminent la façon dont les moyens de production d’une
firme ou d’une industrie doivent être utilisés. Les 2 plus importants d’entre eux
sont :
1° Les conditions techniques de la production et
2° La structure et les relations des prix du marché.
Les conditions techniques de la production sont définies par la nature des relations
entre les moyens de production et les produits :
- Relation entre facteur de production et les produits ;
- Relation entre un facteur de production et un autre facteur de production ;
- Relation entre un produit et un autre produit.
Les rapports techniques aident à déterminer la façon dont les moyens de production
sont employés ou devraient l’être.
La quantité de moyens qui devraient être utilisés par une ferme dépend tout au tant de
la nature de la fonction de production que du niveau et de la structure des prix.
14
N.B. il est possible que l’obtention d’une production maximum à partir de
moyens donnés puisse coïncider avec un profit maximum.
Il y a productivité constante si chaque unité du facteur variable qui est
appliquée au facteur fixe accroît d’une quantité égale le rendement total du produit. La
relation entre l’apport et le rendement est alors linéaire.
Fig. 1.5 : Fonction de production pour un seul facteur variable, rendement constant.
Il y a productivité décroissante du facteur variable lorsque chaque unité
additionnelle d’apport accroît le rendement total d’une quantité moindre que l’unité
précédente. Des rendements décroissants de facteurs de production se réalisent par
exemple lorsque le premier apport ajoute 25 unités au rendement total, tandis que le
second ajoute 20 unités, le troisième 15 unités, le quatrième 10 unités et le cinquième
5 unités, comme cela est représenté par la figure 1.6. Un sixième apport pourrait même
faire tomber le rendement à 71. La courbe de production totale ou relation apport-
rendement (Yp) de la figure 1.7 n’est pas une droite, parce que le produit total
10
Apport en facteurs variables
10 20 30
Yp
60
40
20
X1 10
10 5
5
5
5
5 10
10
10
15
augmente à un taux décroissant. Les triangles indiquent ce que chaque apport ajoute au
rendement total ;
Un rendement croissant pour un seul facteur apparaît lorsque chaque apport
successif du facteur de production variable ajoute au produit plus que n’a apporté le
facteur précédent.Un rendement décroissant de facteur est illustré à la figure 1.7 par la
courbe Yp. Les triangles en pointillé illustrent les rendements croissants alors que le
rendement du premier apport est 2, le rendement du second est 4, celui du troisième est
6 et ainsi de suite, jusqu’à ce le septième ajoute 14 au produit total ; chaque apport
additionnel du facteur variable ajoute davantage au rendement que l’unité précédente.
Fig. 1.6 Fonction de production pour un seul facteur variable, rendement décroissant.
Une fonction de production peut montrer un rendement croissant lorsqu’un
facteur varie et que tous les autres restent fixes, mais cette fonction ne constituera
ordinairement qu’un segment d’une fonction complète de production.
15
10
20
30
40
50
60
70
0
Yp
20
25
X1
16
Fig. 1.7 : Fonction de production pour un seul facteur variable, rendement croissant.
N.B. La plupart des fonctions de production qui paraissent être du type de
rendement constant ou croissant ne sont, en fait, que des segments de courbes. Le cas
le plus habituel est celui qui juxtapose une phase de rendements croissants avec une
phase de rendements décroissants.
2
4
8
6
10
Yp
X1
1 23 4 5
X1
2
14
4
10
Yp
1 23 4 5
6
17
Fig. 1.8 : Fonction de production indiquant à la fois des rendements croissants et
rendements décroissants par rapport à un seul facteur.
- Une importante relation de productivité, en économie, est la suivante : si 2 courbes (ou
lignes) sont tangentes, elles ont la même inclinaison ou taux de modification au point de tangence.
C’est pourquoi les quantités marginales de 2 courbes tangentes sont égales. Cette condition reste vraie
peu importe que les quantités auxquelles on se réfère concernent (1) la transformation de facteur en
produit, (2) la substitution de facteur à facteur, (3) la substitution de produit à produit.
- Il n’y a qu’une seule ligne passant par l’origine et qui définit un produit marginal T2
- La ligne T2 est la seule qui exprime à la fois les produits moyens et marginal (en ce point C, la
courbe marginale est égale c’est-à-dire intersecte la courbe moyenne). Les produits aussi bien
marginal que moyen sont égaux et à point maximum du produit moyen. Pour les apports
inférieurs au point C, le produit marginal est toujours supérieur au produit moyen. Le contraire
est vrai pour des apports supérieurs à C.
- Toute ligne tangente à la courbe Yp définit le produit marginal pour l’apport correspondant.
- Pour les apports discontinus (exemple tracteur), les productivités peuvent se présenter comme
des histogrammes.
Tableau 1.3 : Relations entre les quantités d’apport et les produits total, moyen et marginal.
X Addition au total
Produit total Yp
Addition à Yp ou Rm pour chaque 5 unités
RM ou quantité de Yp par unité de X
Rm ou supplément de Yp pour chaque augmentation de X
0 5 10 15 20 25 30 35 40
0 5 5 5 5 5 5 5 5
0 11 24 38 49 58 61 59 55
11 13 14 11 9 3
- 2
- 4
0 2,20 2,40 2,53 2,45 2,32 2,03 1,69 1,37
2,20 2,60 2,80 2,20 1,80 0,60
- 0,40 - 0,80
18
1.5. Quantité optimum de facteur
Conformément aux prémisses ci-dessus, la quantité de facteur recherchée
est celle qui maximise le profit, c'est-à-dire la différence entre la valeur totale de la
production et le coût total ; celui-ci comprend le coût relatif au facteur X1 et un
montant fixe K représentant la dépense relative aux autres facteurs. Le profit peut donc
être exprimé comme suit :
Π= f(X1). Py1 – (X1. PX1 + K) (1.11)
La valeur de X1 maximisant cette expression est telle que sa dérivée
première est nulle et sa dérivée seconde négative.
La première condition s’exprime comme suit :
𝑑Π
𝑑𝑋1= 𝑓′(𝑋1). P𝑦1 − P
𝑥1= 0 (1.12)
Ou encore
f’(X1). Py1 =Px1→RmVx1 =Px1
La seconde condition implique
𝑑2Π
𝑑𝑋12 = 𝑓′′(𝑋1). P𝑦1 < 0 𝑠𝑜𝑖𝑡 𝑓′′(𝑋1) < 0
En langage courant, la première condition signifie que le rendement
marginal en valeur du facteur doit être égal à son prix d’achat : en d’autres termes, il
faut employer le facteur variable en quantité telle qu’il rapporte exactement ce qu’il
coûte. Cette première condition est nécessaire mais non suffisante. Il faut en outre que
les rendements marginaux soient décroissants ; ceci implique que la quantité de facteur
variable employée soit comprise entre OB et OE et que l’optimum se situe donc
nécessairement dans la zone 2 (fig. 1.1 et 1.2) : seule celle-ci peut être rencontrée en
pratique, donc observée effectivement.
19
On peut restreindre davantage cet intervalle, en excluant de celui-ci la partie
BC (fig. 1.1 et 1.2) dans laquelle le rendement marginal est supérieur au rendement
moyen. Si le prix du facteur atteint une valeur supérieure à son rendement moyen
maximum en valeur, soit par exemple OG (fig. 1.2), il ne faudrait pas en employer du
tout, puisque nous aurions dans ces conditions :
f(𝑋1)
𝑋1. P𝑦1 < P𝑥1
Où
f(X1). Py1 – X1. Px1< 0
Et a fortiori
f(X1). Py1 – (K – X1. Px1) < 0
Ce qui signifie que l’emploi du facteur susciterait une perte.
La quantité optimum de facteur apparait clairement à la figure 1.1 : elle est
égale à OD. Puisque la tangente SS en D’à la fonction de production est parallèle à la
droite OM du coût total, ce qui signifie que le rendement marginal en valeur du facteur
est égal à son prix d’achat. Cette quantité apparaît également à la figure 1.2 et est
représenté par OD. Quantité pour laquelle le rendement marginal en valeur du facteur
est égal à son prix DJ.
Tableau 1.4 : Niveau optimum d’application des facteurs variables à des facteurs fixes
X Y Produit marginal ∆ Y / ∆ X
Valeur de X à 9,60 $ ajouté par unité
Valeur de Y supplémentaire 40 cents
0 1 2 3 4 5 6
0 103 174 223 257 281 298
103 71 49 34 24 17 10
9.60 $ 9.60 $ 9.60 $ 9.60 $ 9.60 $ 9.60 $ 9.60 $
41.20 $ 28.40 $ 19.60 $ 13.60 $ 9,60 $ 6.80 $ 4.00 $
20
7 308
1.6. Courbe de demande du facteur
La fraction HE (fig. 1.2) de la courbe du rendement marginal (Rm)
représente la courbe de demande du facteur, c'est-à-dire la quantité demandée celui-ci
pour tous les prix possibles inférieurs ou égaux à OI. Au-delà du prix OI, la quantité
demandée du facteur est nulle.
La demande de facteur se dégage facilement de la fonction de production.
Au départ de la première condition de maximisation du profit (expression 1.12), on
recherche la fonction X1 = f(Px1), exprimant les quantités demandées du facteur X1 en
fonction de son prix.
1.7. Inférences pratiques sur la production
L’expression 1.12 révèle que la quantité de facteur maximisant le profit
dépend de trois éléments : (1) la productivité marginale physique du facteur, (2) le prix
de vente du produit et (3) le prix d’achat du facteur. Quelle influence exerce une
modification de chacun de ces éléments, les autres restants inchangés, sur la quantité
employée du facteur variable ?
Si le prix du facteur (Px1) diminue, l’égalité 1.12 est rétablie par une
diminution correspondante du rendement marginal du facteur, laquelle implique
l’emploi d’une quantité plus grande de celui-ci, étant donné que la quantité optimum
se situe dans la zone des rendements décroissants du facteur. Toute diminution du prix
du facteur implique donc une augmentation de la quantité employée de celui-ci. On
peut montrer de même que l’augmentation du prix de vente du produit, ainsi que tout
accroissement de la productivité du facteur variable, résultat par exemple d’un progrès
21
technique, suscitent l’emploi de grandes quantités de facteurs variables de la
production et inversement.
C’est par référence aux éléments de l’équilibre ci-dessous que doivent
s’interpréter, au moins partiellement, certaines modifications fondamentales survenues
pendant ces dernières années dans l’économie de la production agricole de la plupart
des pays industrielles et consistant notamment dans un recours croissant aux aliments
du commerce, aux produits phytopharmaceutiques, aux engrais…
La quantité du facteur variable maximisant le profit (optimum économique)
est inférieure à celle maximisant la production totale (maximum technique), mais
supérieure à celle maximisant le rendement moyen (optimum technique) ou le
rendement marginal. Poursuivre les objectifs du maximum technique ou de l’optimum
technique impliquerait donc un sacrifice dans le profit réalisé.
Les progrès techniques créent des débouchés pour les facteurs variables de
la production, puisqu’ils ont pour effet d’augmenter leur rendement marginal et en
conséquence, leur emploi dans le processus de la production.
D’autre part, lorsqu’un même facteur est employé avec un rendement
marginal différent dans plusieurs usages, il faut l’employer en quantité plus grande
dans les affectations où son rendement marginal est le plus grand. Ainsi, les terres les
plus fertiles recevront plus d’engrais que les autres. Les aliments seront distribués en
plus grande quantité aux vaches les plus productives, et ainsi de suite.
Ces considérations élémentaires contribuent à interpréter les différences de
comportement entre les producteurs appartenant à des régions agricoles différentes,
ceux dont l’unité de production est située dans les régions plus fertiles employant plus
de facteurs variables ; de même, au sein d’une même région, des doses plus grandes
d’engrais seront appliquées aux cultures à haut rendement, telles les légumes.
La quantité de facteur variable maximisant le profit ne dépend que des trois
facteurs mentionnés ci-dessus et ne dépend donc en aucune façon d’autres éléments,
par exemple les frais fixes de la production.
Loi des rendements décroissants.
Nous venons de voir que la quantité optimum de facteur se situe dans la
zone des rendements marginaux décroissants. La décroissance des rendements était
22
déjà constatée par les économistes classiques. John STUART MILL, considérant le cas
d’une terre travaillée par un nombre croissant de travailleurs, estimait que le
rendement de ceux-ci est décroissant « au-delà d’un certain point », ce qui n’exclut pas
la possibilité qu’il soit constant avant d’atteindre ce point.
Pourquoi ? Simplement parce que la terre étant divisible, la meilleure
combinaison technique homme-terre peut déjà être réalisée par le premier homme, à
condition que celui-ci ne cultive pas toute la terre disponible, mais seulement l’étendue
qui réalise la combinaison optimum. C’est dès que le nombre d’hommes sur la terre
dépasse celui qui correspond à la meilleure combinaison homme-terre, que les
rendements décroissants apparaîtront.
Nous pouvons, à la lumière des considérations ci-dessus, formuler comme
suit la traditionnelle loi des rendements décroissants : toutes autres choses restant
égales, si on ajoute à un ensemble de facteurs fixes de la production des doses
croissantes d’un facteur variable, le rendement de ce facteur décroit au-delà d’un
certain point.
Tableau 1.5 : Apport d’engrais 4-8-7 et production de pommes de terre (fonction du
rendement de l’engrais)
Apport d’engrais
(unité de 50 kg)
X
Rendement total
attribuable à
l’engrais
Y
Rendement
additionnel ou
marginal par unité
de 50 kg d’engrais
ajoutéeRm
Rendement moyen
pour chaque unité
de 50 kg d’engrais
ajoutée
RM
0
1
0
103
103
0
103,0
23
2
3
4
5
6
7
174
223
257
281
298
308
71
49
34
24
17
10
87,0
74,3
64,2
56,2
49,7
44,0
Tableau 1.6 : Rendement total et rendement marginal
Nombre d’Unités
d’engrais (50 kg)
X
Rendement total
Y
Produit marginalRm
∆Y / ∆X
0
1
2
3
0
103
174
223
103
71
49
25
CHAPITRE II : SUBSTITUTIONS ENTRE FACTEURS
2.1. Introduction
Dans le chapitre précédent, nous avons résolu le problème de l’emploi
optimum d’un seul facteur variable, en supposant que son utilisation était indépendante
de celle des autres facteurs. Nous introduisons maintenant, dans l’analyse de l’emploi
des facteurs, les effets de leurs relations mutuelles, caractérisées par les possibilités de
remplacement d’un facteur par un autre ou encore de substitution d’un facteur à un
autre. Comment le producteur doit-il combiner des facteurs substituables ? Telle est la
question principale à laquelle ce chapitre apportera une réponse. Dans un second stade,
nous verrons qu’il faut employer une quantité de chaque facteur telle que le rendement
marginal en valeur de chacun d’eux soit égal à son prix d’achat.
Le point de départ est le suivant : tous les facteurs sont appliqués à une
seule production et sont fixés à un montant donné, sauf deux qui peuvent être
combinés aux premiers en quantité essentiellement variable. Nous supposons que le
prix de vente du produit et le prix d’achat des deux facteurs variables sont connus et
sont des éléments exogènes à l’exploitation. Nous supposons également connue la
relation technique (fonction de production) existant entre la quantité employée de
chaque facteur et le volume de la production obtenu.
Les substitutions entre facteurs sont fort nombreuses dans l’exploitation
agricole au sein de laquelle quasi tous les facteurs, pris deux à deux, peuvent être
substitués l’un à l’autre : une même production de lait ou viande bovine peut être
obtenue avec diverses combinaisons d’aliments concentrés. Parmi les premiers, le foin,
les herbages, la luzerne, les betteraves fourragères, … sont susceptibles de se
remplacer, mutuellement et jusqu’à certain point, dans la ration. Les divers engrais
sont de même substituables à tous les niveaux : le nitrate d’ammoniaque au sulfate
d’ammoniaque comme source d’azote, les engrais azotés aux engrais potassiques… de
même, les engrais sont substituables aux semences et même à la terre pour l’obtention
d’un volume de production donné. La mécanisation consiste par ailleurs dans une
substitution du capital au travail…
26
2.2. Formulation du problème
Les notations employées sont les mêmes que dans le chapitre 2. Nous
supposons que X1, X2, … Xn représentent des quantités physiques de facteurs, tandis
que Y1 représente des quantités physiques de la seule production Y1 obtenue ; Px1, Px2
et Py1 représentent respectivement le prix des deux facteurs variables X1 et X2 et de la
production Y1.
On peut poser comme suit le point de départ ci-dessus :
Y1= f(X1, X2/X3……… Xn) (2.1)
Ou plus simplement
Y1= f(X1, X2) (2.2)
Exprimant que la production Y1 est une fonction des deux facteurs X1 et X2, les
facteurs X3……… Xn étant maintenus à un niveau constant.
2.3. Notions
Les notions de production physique totale et de production totale en valeur
sont identiques à celles déjà vues au chapitre 1. De même, le rendement moyen (ou
productivité moyenne) d’un facteur variable s’exprime comme ci-dessus. On peut
suivre facilement son évolution en fonction des doses appliquées de ce facteur, mais à
condition que l’autre facteur variable reste maintenu à un montant fixé.
Le rendement marginal physique (ou productivité marginale physique) d’un
facteur variable, soit X1, est le surcroît de production physique totale obtenu par la
mise en jeu d’une quantité supplémentaire infinitésimale du facteur X1 et rapporté à
celle-ci, la quantité de l’autre facteur (X2) restant à un montant donné. Le rendement
marginal est donc la dérivée partielle de la fonction de production et s’exprime comme
suit :
RmPx1=𝜕𝑌1
𝜕𝑌1= 𝑓′𝑋1 (2.3)
27
Le rendement marginal en valeur (ou productivité marginale en valeur) d’un facteur
variable est égal au rendement marginal physique multiplié par le prix du produit soit :
RmVx1= 𝜕𝑌1
𝜕𝑌1. 𝑃𝑦1 = 𝑓′𝑋1. 𝑃𝑦1 (2.4)
Si l’on maintient la production à un certain montant, soit Y1.0, on peut, au
départ de 2.1, recherchée la fonction de substitution aussi isoquant : elle indique les
quantités du facteur X1 à employer en fonction des quantités de X2 et ce, pour
maintenir la production au niveau fixé Y1.0 ; elle donne donc les diverses combinaisons
des facteurs X1 et X2 assurant une même production Y1.0.
La dérivée première de cette fonction, affectée du signe négatif, soit-
dX1/dX2, est le taux marginal de substitution de X2 pour X1 : il exprime, selon le sens
dans lequel se poursuit la substitution, soit la quantité dX1 du facteur X1 économisée
pour une quantité infinitésimale supplémentaire dX2 du facteur X2 lancée dans la
production, soit la quantité X1 à lancer dans la production pour une quantité
infinitésimale économisée dX2 du facteur X2 et ce, pour maintenir au niveau Y1.0 le
volume de la production.
Dans la pratique, on peut rechercher facilement la valeur du taux marginal
de substitution entre les facteurs. Pour un volume de production fixé à un montant
donné, la différentielle de la fonction 2.1 est :
f’X1. dX1+ f’X2. dX2= 0 (2.5)
f’X1 et f’X2 étant respectivement les dérivées partielles de la fonction Y1 (2.1)
relativement aux variables X1 et X2, c'est-à-dire les rendements marginaux physiques
des facteurs X1 et X2. On en déduit :
TmS=−𝑑𝑋1
𝑑𝑋2
=𝑓′𝑋1
𝑓′𝑋2
=𝑅𝑚𝑃𝑥1
𝑅𝑚𝑃𝑥2
(2.6)
Le taux marginal de substitution entre les facteurs en un point de la courbe
d’isoproduit s’exprime donc également par l’inverse du rapport des dérivées partielles
de la fonction de production relativement à chacun de ceux-ci, ou encore par l’inverse
du rapport de leur rendement marginal. Il varie tout au long de la courbe d’isoproduit
en vertu de la loi des rendements décroissants.
28
Il y a une infinité de courbes d’isoproduit, correspondant à un volume de
production Y1 compris entre zéro et la valeur maximum de Y1. On appelle ligne
isocline le lieu géométrique des points situés sur des courbes d’isoproduit
correspondant à toutes les productions possibles mais d’égal taux marginal de
substitution.
Le coût total de la production comprend le coût des facteurs variables X1 et
X2, soit la somme des coûts consacrés à l’achat de chacun d’eaux, à celle-ci doit être
ajoutée le montant K relatif au coût des autres facteurs de la production X3…….. Xn le
coût total s’exprime comme suit :
CT= X1. PX1+ X1. PX2+ K (2.7)
Pour une valeur particulière CT0 du coût total CT, nous pouvons exprimer comme suit
la quantité du facteur X1 employée en fonction de la quantité du facteur X2 :
X1=−𝐶𝑇0−𝐾
𝑃𝑥1
−𝑃𝑥2
𝑃𝑥2
. 𝑋2 (2.8)
2.8 est l’équation d’une droite d’isocoût, donnant les quantités employées
du facteur X1. En fonction des quantités employées de X2, et ce, de manière telle que le
coût total soit égal à CT0.
2.4. Représentation graphique
Les notions ci-dessous sont illustrées à la figure 2.1. La fonction de
production 2.1 se représente par une surface dans un espace à trois dimensions, l’axe
vertical OY1 donnant, selon la manière dont il est gradué, la valeur ou le volume de la
production en fonction des quantités employées des facteurs X1 et X2, dont toutes les
combinaisons possibles sont indiquées par les coordonnées des points situés dans le
plan X1OX2.
29
Le rendement moyen et le rendement marginal d’un facteur se représentent
comme il a été dit au chapitre 1, si l’on admet que les quantités de l’autre facteur sont
maintenues à un niveau constant.
Par exemple, nous pouvons tracer un plan parallèle au plan Y1OX1 lequel est
intersecté par l’axe OX2 en un point correspondant à une quantité employée du facteur
X2 égale à 3 unités. La ligne d’intersection GH de la surface de production avec ce
plan est la fonction de production du facteur X1, le facteur X2 étant fixé à 3 unités ; la
tangente en C représente le rendement marginal du facteur X1 correspondant à une
quantité employée de ce dernier facteur égale à 3 unités.
La courbe d’isoproduit Y1.0 (fig. 2.2) est l’intersection avec la surface de
production d’un plan parallèle à l’axe X1OX2 et correspondant à une production Y1.0. Il
y aune infinité de courbes d’isoproduit, chacune d’elles correspondant à une
production donnée comprise entre zéro et le maximum technique de production.
La figure 2.2 représente la projection dans le plan X1OX2 d’une famille de
courbes d’isoproduit relatives à des productions Y1.0, Y1.1, Y1.2,……. Tant que la
production totale est croissante en fonction des quantités employées des facteurs, ces
courbes d’isoproduit correspondent à des productions d’autant plus grandes qu’elles
sont éloignées de l’origine.
C
& Y1.4
Y1.3 Y1.2
Y1.1
α
&
α
&
B
& A
& Y1.0
M
&
X1
&
0 N X2 Figure 2.1 : Evolution du volume et de la valeur d’une production (surface de production), évolution du coût total de deux facteurs variables, en fonction des quantités employées ces facteurs
Figure 2.2 : Courbes d’isoproduit et ligne isocline (sentier d’expansion)
30
Le taux marginal de substitution entre les facteurs en un point A de la
courbe d’isoproduit Y10 se représente par la tangente en ce point. Le taux marginal de
substitution entre les facteurs au point B de la courbe Y1.1 se représente également par
la tangente en ce point à la courbe Y1.1 : cette tangente étant parallèle à la tangente en
A, le taux marginal de substitution entre les facteurs à la même valeur en chacun de
ces points.
La ligne ABC est une ligne isocline, puisqu’elle joint sur les différentes
courbes d’isoproduit, les points pour lesquels le taux marginal de substitution entre les
facteurs à la même valeur, laquelle est représenté par la tangente trigonométrie de
l’angle ∝.
Le coût total des facteurs variables se représente par un plan AOB passant
par l’origine axe (fig. 1.1) sur la figure 1.2, la droite MN représente une droite
d’isocoût dont le coefficient angulaire est égal à l’inverse du rapport du prix des
facteurs.
Le profit relatif à l’emploi de deux unités de facteur X1 et quatre unités
facteurs X2 est égal à la différence entre la valeur DE de la production (fig.1.1) et le
coût DF des facteurs variables, de laquelle est défalque le montant K du coût des
facteurs X1... Xn de la production.
Substitutions et relations entre facteurs de production :
- On s’intéresse aux possibilités de substitution X1 à X2, Y étant maintenu constant à un niveau
déterminé.
- La recherche du profit maximum comporte, d’abord, la détermination de la combinaison la
moins onéreuse de facteurs variables et ensuite l’utilisation maximum des facteurs fixes,
aussi longtemps que la valeur du produit marginal est supérieure aux coûts combinés des
facteurs variables.
- Les facteurs X1 et X2 sont interchangeables ou concurrents, puisque l’un peut être employé
pour remplacer l’autre. Tandis que la transformation en produit de l’un ou de l’autre ou de 2
facteurs à la fois se fait à taux décroissant, la substitution d’un facteur à un autre s’effectue
toujours à un taux constant. Une unité de X1 remplace toujours une unité de X2, lorsque le
rendement reste constant. Les taux de substitution de facteur sont constants, pour la raison
suivante : lorsque le produit reste constant à un seul niveau, l’augmentation d’une unité de
X1 entraîne toujours une diminution d’une unité de X2. Ici, la substitution se fait dans la
proportion de 1 : 1.
La substitution à taux constant est un cas extrême des relations facteur-facteur. L’autre
extrême est représenté par des facteurs qui doivent être combinés en proportions fixes
31
Fig.2.1 : Isoproduit lorsque les taux de substitution sont constants
Fig. 2.2: Isoproduit lorsque les taux de substitution sont décroissants
7
2
1 2 3 4 5 6 7 X2
3
1
4
5
6
X1
5
1
X1
3
2
4
1 2 3 4 5 X2
32
Fig.2.3 : Coefficients fixes
Fig. 2.4: Facteurs complémentaires
X2
X1
X1
100 unités produites
X2
200 unités produites
33
Fig 2.5 :Maximisation du profit et voie d’expansion
Tableau 2.1 : Substitution entre facteurs X1 et X2
QUANTITES PRODUITES
A P P O R T DE X1
6
24.0 24.5 23.0 22.5 20.0
5 22,5 24.0 24.5 23.0 22.5 20.0
4 20.0 22.5 24.0 24.5 23.0 22.5 20.0
3 16.5 20.0 22.5 24.0 24.5 23.0 22.5
2 12.0 16.5 20.0 22.5 24.0 24.5 23.0
1 6.5 12.0 16.5 20.0 22.5 24.0 24.5
0 0 6.5 12.0 16.5 20.0 22.5 24.0
0 1 2 3 4 5 6
APPORT DE X2
Relation iso-production
Tableau 2.2: Relation iso-production, indiquant un taux constant de substitution
X1 X2 Tms de X1 pour X2
0 5 10 15 20
50 40 30 20 10
2 2 2 2 2
P4
P3
P2
X1
E
P1
C1 C2 C3 C4 X2
34
25 0 2
- Taux marginal de substitution entre facteurs de production X1 et X2
Tableau 2.3: Taux marginal de substitution entre maïs-foin
X1 (foin) X2 (maïs) Tms maïs-foin
5.000 5.500 6.000 6.500 7.000 7.500 8.000 8.500 9.000 9.500 10.000 10.500 11.000 11.500
6.154 5.454 4.892 4.423 4.029 3.694 3.406 3.156 2.937 2.744 2.572 2.419 2.281 2.157
-1,55 -1,25 -1,02 -0,86 -0,72 -0,62 -0,54 -0,47 -0,41 -0,36 -0,32 -0,29 -0,26 -0,24
Tableau 2.4 Taux marginal de substitution entre X1 et X2
X1 X2 Tms moyen de X1 pour X2 ∆ X2 / ∆ X1
Tms exacte de X1 pour X2 ∆ X2 / ∆ X1
Coût de 100 unités de Y X1 = 0,84 $ X2=1,00 $
Coût de 100 unités de Y X1 = 1,36 $ X2=2,00 $
10 20 30 40 50
35,4 26,6 18,6 11,4 5,0
-0,88 -0,80 -0,72 -0,64
-0,92 -0,84 -0,76 -0,68 -0,60
43,8 $ 43,40 $ 43,80 $ 45,00 $ 47,00
84,40 $ 80,40 $ 78,00 $ 77,20 $ 78,00 $
Le Tms indique le taux de modification de la production totale pour chaque modification
d’une unité de facteur. Le Tms est la quantité dont un facteur est diminué, lorsque l’apport
d’un autre facteur est augmenté.
Le Tms du facteur est négatif dans les champs rationnels de la production.
35
Elasticité de substitution
L’élasticité de substitution Ep est la modification proportionnelle d’un facteur divisée par la
modification proportionnelle de l’autre facteur ou par
∆ X1
X1 ᷁ ∆ x2
x2
Elle est toujours négative.
Coefficients fixes :
Tandis que les taux de substitution constants 1 :1 représentent un cas extrême des relations facteur-facteur, les
coefficients fixes constituent le cas extrême opposé.
La chimie fournit les principaux exemples de facteurs combinés en proportions fixes (H2O : eau ).
La courbe des produits se réduit dans ce cas aux droites tracées la fig2.3
Les compléments et les substituts techniques :
Les facteurs de production peuvent être, soit des compléments techniques, soit des
substituts techniques. Ils sont des compléments techniques lorsqu’ils doivent être combinés
en proportions fixes.
Les facteurs sont des substituts techniques, lorsque le rendement peut être maintenu, alors
que les facteurs sont recombinés, c’est-à-dire si à une réduction quantitative d’un facteur
correspond une augmentation d’un autre facteur.
Les facteurs sont substituts techniques lorsque le Tms est inférieur à zéro c’est-à-dire le signe de ∆x2
∆x1
ou ∆x1
∆x2 , taux marginal auquel un facteur remplace un autre, doit être négatif.
Tableau 2.5 : Combinaison de foin-maïs et relation de substitution dans le cas d’une production
De 25 kg de viande d’agneaux
X1 = foin X2= maïs Tms exacte du foin au maïs ∆X2 /∆X1
40 50 60 70 80 90
130,9 125,1 120,1 115,7 111,8 108,3
0,65 0,53 0,46 0,41 0,37 0,33
36
100 110 120 130 140 150 160
108,1 102,3 99,7 97,4 95,4 93,8 92,5
0,30 0,27 0,24 0,21 0,18 0,15 0,11
- En substitution des facteurs, le problème consiste à combiner ceux-ci de manière à réduire
les coûts de production en vue de maximiser le profit.
La minimisation des coûts ou quantités de facteurs utilisés est un but dans le sens des
relations facteur-facteur, mais non dans le sens produit-produit.
- Importance des relations de prix :
Les combinaisons rationnelles de facteurs tombent dans la partie de la courbe de production
qui a une pente négative ; les Tms entre facteurs doivent être négatifs, indiquant que
l’accroissement d’un facteur entraîne la diminution d’un autre.
Tableau 2.6: Combinaison de X1 et X2 dans la production de 100 unités de Y, Tms
X1 X2 ∆X2 /∆X1 ∆X1 /∆X2 Coût de Y X1=2 $ X2=1 $
Coût de Y X1=5 $ X2=1 $
Coût de Y X1=8 $ X2=2 $
0 5 10 15 20 25
100 80 60 40 20 0
-4 -4 -4 -4 -4 -4
-0,25 -0,25 -0,25 -0,25 -0,25 -0,25
100 $ 90 $ 80 $ 70 $ 60 $ 50 $
100 $ 105 $ 110 $ 115 $ 120 $ 125 $
200 $ 200 $ 200 $ 200 $ 200 $ 200 $
Comme les phases 1 et 3 représentent des champs irrationnels de production, la répartition des
facteurs se détermine, sous l’angle de fonction de production, avec des élasticités partout inférieures
à 1,0 mais supérieure à zéro.
L’efficience économique (= optimum économique) se mesure en comparant la quantité de produit
obtenue au montant des facteurs qui ont été utilisés. Elle est atteinte lorsque les ressources sont
utilisées de façon à maximiser l’objectif (Profit).
37
Sauf pour les fonctions de production linéaires, la RM ou Rm de chaque unité de facteur est
différente.
Tableau 2.6 : Relation d’iso-production, indiquant un taux constant de substitution avec un
rendement fixé à 100.
N° Quantité du facteur X1 Quantité du facteur X2 Taux marginal de substitution de X1 pour X2
1 2 3 4 5 6
0 5 10 15 20 25
50 40 30 20 10 0
2 2 2 2 2 2
Tableau 2.7 :Taux de substitution et dépenses montrant la diminution des coûts
Facteur Taux marginaux de substitution Coûts de production de Y
X1 X2 ∆ X2 / ∆ X1 ∆ X1 / ∆ X2 X1 = 5 $
X2 = 1 $
X1 = 5 $
X2 = 1 $
X1 = 8 $
X2 = 2 $
0
5
10
15
20
25
100
80
60
40
20
0
-4
-4
-4
-4
-4
-4
-0,25
-0,25
-0,25
-0,25
-0,25
-0,25
100 $
90
80
70
60
50
100 $
105
110
115
120
125
200 $
200
200
200
200
200
Taux décroissants de substitution : Principe de minimisation des coûts
Si deux ou plusieurs facteurs sont employés pour la production d’un seul produit, les coûts sont
réduits au minimum lorsque le rapport des prix des facteurs est inversement égal au taux marginal
de substitution des facteurs.
∆ X2
∆ X1 =
Px1
Px2
Corollaire : si le rapport des prix Px1 / Px2 est inférieur au rapport de substitution ∆ X2 / ∆ X1, on peut encore réduire les
coûts en employant une plus grande quantité de X1 et moins deX2 ; si Px2 / Px1 est inférieur à ∆ X1 / ∆ X2, les frais
peuvent être réduits par l’emploi d’une plus grande quantité de X2 et moins de X1.
38
- L’inclinaison de la courbe d’iso-coût indique le rapport des prix des facteurs ; l’inclinaison de la courbe de produit
représente le Tms : on peut indiquer la dépense minimum, pour une production déterminée, par une tangence de
ces deux isoquants.
- Une relation facteur-produit ou fonction de production donne naissance à la fois aux deux relations : « facteur-
produit » et « facteur-facteur », deux questions à résoudre :
a) celle du niveau optimum de rendement de la production et
b) celle de la combinaison de facteurs variables pour une unité technique fixe. Le problème revient à savoir
comment il convient de combiner les facteurs pour l’unité fixe, afin de développer la production depuis zéro
jusqu’au niveau le plus profitable (Relation de facteur-facteur), pour chaque niveau de production. Un minimum
de coûts entraîne un maximum de profits dans le sens facteur-facteur, mais non dans le sens facteur-produit.
2.5. Principe de combinaison optimum des facteurs
Les facteurs pouvant se substituer l’un à l’autre, quelle quantité de chacun
d’eux le producteur emploiera-t-il pour atteindre un niveau donné de production,
quelle combinaison des facteurs choisi-t-il parmi toutes celles représentées sur la
courbe d’isoproduit ? La question posée revient à chercher la combinaison des facteurs
permettant d’atteindre un niveau de production donné au moindre coût.
Alternativement et de façon symétrique, le principe de la combinaison
optimum de facteurs substitués peut être mis en évidence en maximisant le volume de
la production pour un coût total donné. Nous examinons d’abord cette facette du
problème.
2.6. Maximisation de la production sous contrainte de coût
Le problème revient à maximiser la fonction
Y1= f(X1, X2)
39
Sous contrainte
X1. Px1+ X2. Px2- K= CTO
Les conditions nécessaires à la solution de ce problème sont celles qui maximisent la
fonction de Lagrange suivant :
L= f(X1, X2) – 𝜆(X1. Px1 – X2. Px2 – K – Ct0) (2.9)
Il faut donc d’abord que les dérivés partielles de la fonction 2.9 relativement à chacune
des trois variables X1, X2 et 𝜆 (multiplicateur de Lagrange) soient nulles, c'est-à-dire
que :
𝜕𝐿
𝜕𝑋1= f’X1- 𝜆.Px1= 0(2.10)
𝜕𝐿
𝜕𝑋1= f’X2- 𝜆.Px1= 0(2.11)
𝜕𝐿
𝜕𝑋1= X1. Px1+ X2. Px2- K + CTO = 0(2.12)
Nous n’expliciterons pas les conditions de second ordre. Signalons simplement que
leur respect nécessite que les isoquants soient convexe par rapport à l’origine. Cette
situation découle des rendements décroissants de chaque facteur.
Les conditions de premier ordre définissent un système de 3 équations à 3
inconnues. Sa résolution fournit les valeurs de X1, X2 et 𝜆 qui maximisent la
production sous la contrainte dont elle est la forme implicite.
Quel que soit le niveau de la contrainte, les conditions 2.10 et 2.11 doivent
toujours être respectées. Elles nous livrent le principe de la combinaison des facteurs,
selon lequel les facteurs doivent être utilisés de manière telle que :
𝑓′𝑋2
𝑓′𝑋1=
𝑃𝑋2
𝑃𝑋1=
𝑅𝑚𝑃𝑋2
𝑅𝑚𝑃𝑋1(2.13)
Connaissant la valeur du taux marginal de substitution des facteurs et un point,
explicitée en 2.6., nous pouvons aussi écrire :
𝑃𝑋2
𝑃𝑋1= 𝑇𝑚𝑠 = −
𝑑𝑋1
𝑑𝑋2(2.14)
40
L’expression 2.14 signifie que les facteurs doivent être employés de
manière telle que leur taux marginal de substitution soit égal à l’inverse du rapport de
leur prix ; en langage courant, cela signifie qu’il faut remplacer un facteur par l’autre
jusqu’à ce que l’économie réalisée par l’emploi d’une quantité moindre de celui-ci,
couvre tout juste la dépense relative à la quantité supplémentaire de l’autre qu’il est
nécessaire de mettre en jeu pour maintenir la production au niveau fixe.
La figure 2.3 indique la combinaisonoptimum des facteurs en cas de
contrainte de coût total, laquelle est représentée par la droite d’isocoût MN. Les
quantités OA du facteur X1 et OB du facteur X2 représentent une combinaison est
moins intéressante que la combinaison OA’ de X1 et OB’ de X2 laquelle implique un
même coût CT0 – K, mais donne lieu à une production Y1.1 est la production la plus
grande que l’on put obtenir au départ de la somme CT0 – K dont on dispose. Une
production Y1.2 exigerait en effet un coût supérieur. La combinaison optimum est
donnée par les coordonnées du point de tangente T de la droite d’isocoût MN à la
courbe d’isoproduit Y1.1. En T, le taux marginal de substitution entre les facteurs est
égal à l’inverse du rapport de leur prix.
Ce principe de combinaison des facteurs est valable quel que soit le niveau
de production. Le lieu géométrique des combinaisons optimales des facteurs pour
différents niveaux de production (courbes d’isoproduit) est la ligne isocline
correspondant à un taux marginal de substitution égal à l’inverse du rapport du prix
des facteurs : elle est appelée sentier d’expansion. Par exemple, sur la figure 2.3, la
ligne STU représente le sentier d’expansion relatif à un rapport du prix des facteurs
représenté par l’inclinaison de la droite MN.
41
VOIE D’EXPANSION
Les lignes indiquées IP (à adapter) sont des courbes d’iso-produits,
représentant chacune un niveau différent de production. En considérant les
rapports des prix des facteurs indiqués par l’inclinaison des diverses lignes des
coûts égaux, soit EC, le coût minimum de chaque production est représenté par
la tangente de la courbe de production et les lignes des coûts.
Figure 2.3 : Combinaison optimum des facteurs (maximisation de la production relative à un coût donnée
X1
A
A’
M
S
T
U Y1.2
Y1.1
Y1.0
B B’ N X2
X2
T
Y1.0
M’
A’
A
M
M’
X1
0 B B’ N’ N N’
Figure 2.4. Combinaison optimum des facteurs (minimisation
du coût relatif à une production donnée)
42
La ligne d’expansion E a été tracée à travers ces lignes de coûts minimum et
indique comment se modifient les proportions relatives des facteurs, lorsque la
production est augmentée et les frais réduits au minimum pour chaque
production déterminée.
La ligne d’expansion E a une courbure montante (elle peut être aussi linéaire)
et indique que, lorsque la production est développée, on devra employer des
quantités relativement plus grandes de capital.
La production devrait être développée conformément à la ligne d’expansion,
tant que la valeur marginale du produit est supérieure au coût marginal de
facteurs ajoutés.
La ligne d’expansion est une courbe d’isocline, puisqu’avec un rapport constant
facteur/prix pour chaque niveau de production, le Tms entre facteurs est le
même pour chaque niveau de production.
Effet de substitution et effet d’expansion :
Des modifications dans le prix des facteurs peuvent donner lieu à 2 types
d’ajustement : 1° Effet de substitution et 2° Effet d’expansion.
1° Effet de substitution
Si le prix du facteur X2 tombe par rapport au prix du facteur X1, un effet de
substitution a lieu : l’apport de X2 s’est accru de X 21 à X22 tandis l'apport de
X1 a diminué de X12 à X11. L’effet de substitution c’est-à-dire emploi de plus
de X2 et moins de X1, pour la même production résulte de modification dans les
prix relatifs des facteurs.
2° Effet d’expansion
43
Après la baisse du prix du facteur X1, la production donnée peut être accrue en
raison de :
a) le même montant de dépenses permettra à la firme, qui ne dispose
que de fonds limités de louer plus de facteurs ;
b) le rapport de coût plus faible (dû à une diminution du prix de X2 et
à la substitution de ce facteur pour X1) permet de développer davantage la
production, avant que le coût marginal des facteurs ne dépasse la valeur de leur
produit marginal, pour une ferme disposant d’une capacité illimité.
La production est augmentée après le changement de prix, concernant le facteur
X2, l’effet se substitution a donné lieu à une augmentation de son emploi, l’effet
d’expansion a donné lieu à l’emploi d’autres unités.
Quant au facteur X1, l’effet d’expansion compense partiellement l’effet de
substitution ; tandis que l’effet de substitution réduit l’emploi de X1, l’effet
d’expansion rétablit l’emploi des unités.
2.7. Minimisation du coût sous contrainte de production
Le même principe de combinaison des facteurs se dégage de la recherche
du coût le plus bas auquel on peut obtenir un volume donne de production, soit par
exemple Y1.0. Ceci revient à minimiser la fonction.
CT= X1. Px1 + X2. Px2 + K
Sous la contrainte f(X1, X2) = Y1.0
Leurs dérivées partielles de la fonction suivante :
M= X1. Px1 + X2. Px2 + K – 𝜇f(X1, X2) – Y1.0(2.15)
44
Doivent être nulles, soit :
𝜕𝑀
𝜕𝑋1=Px1 – 𝜇f’X1= 0(2.16)
𝜕𝑀
𝜕𝑋2=Px2 – 𝜇f’X2= 0(2.17)
𝜕𝑀
𝜕𝜇=–f(X1, X2) + Y1.0= 0(2.18)
On déduit des deux conditions 3.16 et 3.17
𝑓′𝑋2
𝑓′𝑋1=
𝑃𝑋2
𝑃𝑋1(2.19)
Relation identique à 2.13 et permettant de reconstituer 2.14
La figure 2.4 représente graphiquement cette condition. La production Y1.0
peut être obtenue au moyen des quantités OA de X1 et OB de X2, dont le coût total
correspond à la droite M’N’.
Mais la combinaison OA’ de X1 et OB’ de X2 est la meilleure car elle
permet d’atteindre la même production Y1.0 au coût le plus bas, du fait qu’elle se situe
sur une droite d’isocoût MN plus proche de l’origine, et qu’aucune autre droite
d’isocoût, M’’N’ par exemple, plus proche de l’origine, ne permet d’atteindre la
production Y1.0. Mais en T, la droite d’isocoût est tangente à la courbe d’isoproduit, ce
qui signifie que le taux marginal de substituant entre les facteurs est égal à l’inverse du
rapport de leur prix.
En résumé et en conclusion, on peut énoncer la règle unique suivante : quel
que soit le niveau de production atteint et quelle que soit la contrainte de coût, les
facteurs variables X1 et X2 doivent toujours être combinés de manières telle que leur
taux marginal de substitution soit égal à l’inverse du rapport de leur prix.
45
2.8. Signification économique des multiplicateurs de Lagrange
La recherche d’une production maximale sous une contrainte de dépenses à
nécessité l’introduction d’une variable supplémentaire 𝜆 , appelée multiplicateur de
Lagrange. Cette variable possède une signification économique précise dans le cadre
du problème traité.
Dans la maximisation sous contrainte, les relations 2.10 et 2.11 des
conditions de premier ordre peuvent toutes deux se résoudre en 𝜆.
Nous obtenons :
𝜆 = 𝑓′𝑋1
𝑃𝑋1=
𝑓′𝑋2
𝑃𝑋2(2.20)
Présentez sous une forme différente, la nouvelle relation devient :
𝜆 = 𝜕𝑌1
𝑃𝑋1.𝜕𝑋2 =
𝜕𝑌1
𝑃𝑋2.𝜕𝑋2(2.21)
Il apparaît ainsi clairement que le multiplicateur de Lagrange est égal à la productivité
marginale de la dépense en facteur X1 et X2 en chaque point du sentier d’expansion.
La valeur du multiplicateur de Lagrange se détermine facilement au point de
production optimum. Les relations 2.25 et 2.26 nous autorisent en effet à écrire :
𝜆 = 𝜕𝑌1
𝑃𝑋1.𝜕𝑋2 =
𝜕𝑌1
𝑃𝑋2.𝜕𝑋2=
1
𝑃𝑌1(2.22)
C'est-à-dire qu’à l’optimum, la productivité marginale de la dépense est
égale à l’inverse du prix du produit, ou encore qu’un accroissement infinitésimal de la
dépense en un facteur suscite un accroissement égal des recettes. Avant d’atteindre
l’optimum sur le sentier d’expansion, la productivité marginale de la dépense est
supérieure à 1/Py1 et ce d’autant plus que l’on est éloigné de l’optimum. Ceci signifie
qu’un accroissement marginal de la dépense en un facteur suscite une augmentation
plus grande des recettes.
𝜆 = 𝜕𝑌1
𝑃𝑋1.𝜕𝑋2 =
𝜕𝑌1
𝑃𝑋2.𝜕𝑋2=
1
𝑃𝑌1(2.23)
Où
46
Py1. 𝜕Y1>Px1.𝜕X1= Px2. 𝜕X2
Au-delà de l’optimum, la valeur de 𝜆 est inférieure à 1/Py1 et décroît. La
valeur du multiplicateur de Lagrange, qui évolue tout au long du sentier d’expansion,
illustre en quelque sorte l’éloignement par rapport au point optimum et le coût de la
contrainte pour le producteur, et ceci selon le niveau du prix du produit.
Signalons enfin que le multiplicateur de Lagrange 𝜇 utilisé dans l’équation
3.15 est l’inverse de 𝜆 (𝜇= 1/ 𝜆)
2.9. Quantité optimum des facteurs variables
Le problème consiste à présent à déterminer les quantités de chaque facteur,
et par conséquent le volume de la production, qui maximisent le profit du producteur.
On peut le formuler comme suit : connaissant Py1 quelle quantité des deux facteurs X1
et X2 faut-il combiner aux autres facteurs de la production ? Nous cherchons la
réponse à cette question en supposant que le producteur n’est soumis à aucune
contrainte de coût. Il convient donc de rechercher les valeurs de X1 et de X2 qui
maximisent le profit.
Celui-ci est égal à :
𝜋= f(X1, X2). Py1 – (X1.Px1 + X2.Px2+ K)(2.24)
Soit la différence entre la valeur de la production et le coût total tel qu’il a été défini en
1.7.
La maximisation de l’équation 2.24 impose que X1 et X2 satisfassent aux deux
conditions suivantes :
(1)𝜕𝛱
𝜕𝑋1 =
𝜕𝛱
𝜕𝑋2< 0
Soit
f’x1. Py1- Px1= 0ou f’x2. Py1- Px2= 0(1.25)
RmVx1= Px1 ou RmVx2= Px2(1.26)
𝜕𝛱
𝜕𝑋1< 0
𝜕2𝛱
𝜕𝑋2= 0
47
Soit f’x1. Py1>0ou f’x2. Py1<0
Ou encore f’’x1<0f’’x2<0(2.27)
Nous n’expliciterons pas ici l’autre condition de second ordre, qui ne présente pas
d’intérêt au mois de vue économique.
Ces deux conditions sont fort semblable à celles qui ont été vues plus haut en 1.13 et
2.26 exprime que chacun des facteurs variables. La première (2.25 et 2.26) exprime
que chacun de facteur variable X1 et X2 doit être employé en quantité celle que son
rendement marginal en valeur couvre exactement son prix ou encore, il faut employer
les deux facteurs jusqu’au moment où chacun d’eux rapporte exactement ce qu’il
coûte.
Cette première condition est nécessaire mais non suffisante. Il faut en outre
que les rendements marginaux de chacun des deux facteurs soient décroissants. De
manière similaire à ce qui a été écrit plus haut, on peut encore limiter la partie de la
surface de production dans laquelle se situe nécessairement l’équilibre à la zone au
sein de laquelle l’élasticité de la production relativement à chaque facteur, l’autre
facteur étant maintenu à un montant donné, est comprise entre l’unité et zéro.
Notons que les conditions de premier ordre 2.25 et 2.26 peuvent encore s’écrire
comme suit :
𝑅𝑚𝑉𝑋1
𝑃𝑋1=
𝑅𝑚𝑉𝑋2
𝑃𝑋2= 1 (2.28)
Ou encore
𝑅𝑚𝑉𝑋2
𝑅𝑚𝑉𝑋1=
𝑓′𝑋2
𝑓′𝑋1=
𝑃𝑋2
𝑃𝑋1= −
𝑑𝑋1
𝑑𝑋2(2.29)
Si l’on se réfère à l’expression 2.6 ci-dessus. La relation 2.29 est identique à 2.14.
Pour une valeur donnée de Py1, les quantités optimales des facteurs X1 et X2
sont les coordonnées d’un point situé sur le sentier d’expansion, mais en plus du
principe de combinaison des facteurs, elles respectent les règles d’emploi des facteurs
variables définies dans le chapitre précédent.
48
Les conditions de l’équilibre sont sujettes à représentation graphique. Les
premières conditions (2.25 et 2.26) impliquent que la quantité optimum de chacun des
deux facteurs est donnée par les coordonnées de la pointe tangence à la surface de
production du plan parallèle au plan AOB représentant le coût de ceux-ci (fig. 2.1).
La seconde condition (2.27) implique que lorsqu’il y a deux points de
tangence satisfaisant à la première condition, seul celui situé dans la zone des
rendements décroissants des deux facteurs variables doit être considéré.
2.10. Inférences pratiques sur la production
A. Lorsqu’il n’y a aucune contrainte de coût, chaque facteur doit être employé en
quantité telle que sa productivité marginale en valeur couvre exactement son prix.
Dès lors, les considérations ci-dessus relatives aux inférences pratiques sur la
production des relations simple facteur – produit sont parfaitement applicables ici à
chacun des deux facteurs.
Lorsque les liquidités sont limitées dans une exploitation, le producteurdoit les affecter
à l’achat de facteurs variables en sorte que la productivité marginale de la dépense soit
la même, mais supérieure à celle-ci, pour tous les facteurs variables. Ce principe de
comportement est acquis par les relations 2.13 et 2.14.
B. Incidence de la modification des éléments dont dépend la proportion optimum des
facteurs
Les éléments dont dépend la combinaison optimum des facteurs sont (1) le prix de
deux facteurs et (2) leur productivité marginale physique ou en valeur. Quelle
incidence exerce la modification de l’un d’eux, les quatre restants inchangés, sur la
combinaison optimum des facteurs ?
1. Modification du prix d’un facteur
Quelle incidence exerce, par exemple, une baisse de Px1 sur la combinaison
optimum des facteurs ? La réponse à cette question sera recherchée dans les deux cas
suivants.
49
a. Maximisation de la production pour une dépense donnée
Dans cette hypothèse, les effets de la baisse de Px1 sont les suivants : (1)
effet de revenu, caractérisé par le fait que le producteur perçoit une augmentation de
son revenu égale à la valeur du surcroit de production obtenue, à coût égal, en raison
de l’emploi d’une quantité plus grande de facteurs ; (2) expansion dans l’emploi du
facteur X1 : la relation 2.14 ne peut être satisfait suite à la baisse de Px1 que par
l’emploi d’une quantité plus grande de ce facteur.
La figure 2.5 représente les effets de la baisse de Px1 : (1) la nouvelle droite
d’isocoût M’N est tangente à une droite d’isoproduit Y1.1. Correspondant à une
production plus grande que Y1.0 : la hausse de revenu est donc égale à (Y1.1 – Y1.0) Py1 :
(2) le facteur X1 est employé en plus grande quantité.
X1
Figure 2.5. Influence de changement de prix d’un facteur sur la
combinaison optimum des facteurs (maximisation de la
production pour une dépense donnée)
Y1.1
X2
Y1.0 A’
A
M
M’
0 B B’ N
Figure 2.6. Influence de changement de prix d’un facteur sur la
combinaison optimum des facteurs (minimisation du coût relatif
à une production donnée)
X1
X2
Y1.0
A’ A
M
M’
0 B B’ N
50
b. Minimisation du coût relatif à une production donnée
Dans cet événement, la baisse de Px1 suscite les deux effets suivants : (1)
effet de coût, caractérisé par le fait que le volume donné de production peut être
obtenu à un coût moindre ; (2) effet de substitution : le rétablissement de la relation
3.14 dans le cadre de l’objectif fixé impose l’emploi d’une quantité plus grande du
facteur dont le prix a baissé (X1) et d’une quantité plus petite de l’autre (X2).
Les effets de la baisse de Px1 sont représentés graphiquement à la figure 3.6.
D’abord, la droite d’isocoût se déplace de MN en M’N et de façon corrélative,
l’équilibre passe de T en T’ : la dépense en facteurs variables est moindre, puisque la
nouvelle droite d’isocoût tangente à Y1.0 est situé plus près de l’origine. En outre, une
quantité plus grande de X1 est employée, de même qu’une quantité plus petite de X2.
En résumé, la baisse du prix d’un facteur suscite toujours (1) l’emploi d’une
quantité plus grande de ce facteur et (2) la hausse du profit, celle-ci découlant, soit de
l’augmentation de la production obtenue à coût égal, soit de la diminution de la
dépense pour l’achat des deux facteurs, a valeur de la production égale.
La hausse du prix d’un facteur suscite les mêmes effets, mais en sens contraire.
2. Modification du taux marginal de substitution entre les facteurs
Etant le rapport de la productivité marginale des deux facteurs, leur taux
marginal de substitution est modifié lorsque la productivité marginale de l’un d’eux
varie, l’autre restant inchangée, ou encore, lorsque la productivité marginale de chacun
d’eux varie dans une mesure différente la fonction de production des facteurs.
Quelle influence exerce sur la combinaison des facteurs un progrès
technique ayant pour effet de situer la fonction de production du facteur X1 à un
niveau supérieur, toutes autres choses testant égales ? Il faudra employer une quantité
supplémentaire du facteur X1, de manière à rétablir l’équilibre entre le rapport de la
productivité marginale des facteurs et le rapport de leur prix.
51
Tableau 2.8 : Relation d’iso-produit avec taux de substituions constant
X1 X2 Taux marginal de
substitutionTms
0
5
10
15
20
25
50
40
30
20
10
0
2
2
2
2
2
2
Tableau 2.9 : Substitution des facteurs de production
X1 (foin) X2 (maïs) Taux moyen de
substitution maïs-
foinTms moyen
Taux exact de
substitution maïs-
foinTms exact
5.000
5.500
6.000
6.500
7.000
6.154
5.454
4.892
4.423
4.029
1,40
1,32
0,94
0,79
-1,55
-1,25
-1,02
-0,86
52
7.500
8.000
8.500
9.000
9.500
10.000
10.500
11.000
11.500
3.694
3.406
3.156
2.937
2.744
2.572
2.419
2.281
2.157
0,65
0,58
0,50
0,46
0,40
0,32
0,31
0,27
0,25
-0,72
-0,62
-0,54
-0,47
-0,41
-0,36
-0,32
-0,29
-0,26
Tableau 2.10 : Substitution des facteurs de production / Taux marginaux
X1 (foin) X2 (maïs) Taux marginaux exacts de
substitution maïs-foinTms
∆ X2 / ∆ X1
40
50
60
70
80
130,9
125,1
120,1
115,7
111,8
0,65
0,53
0,46
0,41
0,37
53
90
100
110
120
130
140
150
160
108,3
108,1
102,3
99,7
97,4
95,4
93,8
92,5
0,33
0,30
0,27
0,24
0,21
0,18
0,15
0,11
C. Facteurs complémentaires
Les facteurs sont complémentaires lorsqu’ils doivent être employés dans les
mêmes proportions dans l’opération de production : ils ne sont donc substituables l’un
à l’autre que dans des limites forts étroites de leur emploi. Lesfacteurs X1 et X2 (fig.
2.7) sont complémentaires, puisqu’ils ne sont susceptibles de substitution qu’entre des
limites forts étroites a et b. En effet, quelles que soient les quantités de X1 employées
au-delà de OA, on ne peut plus remplacer X2 par X1, et la quantité OB de X2 est
toujours nécessaire. Et de même, quelles que soient les quantités de X1 par X2 et la
quantité OA de X1 est toujours nécessaire.
Il résulte de la complémentarité entre facteurs une conséquence forte
importante : des variables mêmeimportantes dans le prix d’un facteur suscitent un
changement fort fiable de la proportion dans laquelle ils sont employés. Si les facteurs
sont des compléments stricts (fig. 2.8), le changement du prix des facteurs n’a aucune
influence sur les proportions dans lesquelles ils sont employés. Dans ces conditions, il
n’y a en fait qu’un seul et même facteur.
La complémentarité stricte est parfois rencontrée dans la pratique de la
production agricole. C’est le cas du matériel qui doit s’adapter au tracteur, ou de deux
54
machines associées dans l’exécution d’un travail, du carburant ou de l’énergie
électrique qui est le complément obligé du moteur, etc.
Si 2 facteurs X1 et X2 peuvent être employés pour produire une seule denrée Y et
qu’une baisse du prix facteur X2 amène une augmentation de la production de Y et un
accroissement de l’emploi de 2 facteurs X1 et X2, ces facteurs sont des compléments
économiques.
Si une quantité du facteur X2 est employée, tandis qu’on emploie une quantité
moindre du facteur X1 et que la production Y augmente ou reste la même, les 2
facteurs sont des substituts ou antagonistes économiques.
Les facteurs sont compléments techniques lorsque l’augmentation de l’apport d’un
seul des facteurs ne donne pas une production plus grande ou ne remplace pas un autre
facteur. La complémentarité technique conduit toujours à la complémentarité
économique. Cependant, 2 facteurs peuvent être des compléments économiques tout
en étant des substituts techniques.
Equilibre « facteur-produit et équilibre facteur-facteur » :
Les conditions d’équilibre à court terme ou conditions d’obtention du maximum de
profits ou l’efficience optimum de la production.
Pour une firme qui produit une seule denrée, utilisant 2 facteurs de production X1 et
X2, les profits peuvent être portés à leur maximum si la combinaison la moins
onéreuse pour chaque niveau de production est atteinte par a) l’égalisation du rapport
des prix Px1 / Px2 et du rapport de substitution ∆ X2 / ∆ X1 et b) par l’accroissement
de la production tant que le coût marginal des facteurs est moindre que la valeur
marginale du produit ou jusqu’à ce que le rapport des prix facteur-produit soit égal à
la productivité marginale des facteurs.
55
Lorsque cette condition a été réalisée, il n’est plus possible d’accroître le profit par une
recombinaison des facteurs et les productivités marginales en valeur de tous les
facteurs sont égales. La réalisation de cette condition définit l’équilibre dans la
location des facteurs par firme.
Les positions de tangence indiquent qu’à niveau de production, le rapport des produits
marginaux est égal au rapport des prix pour chaque paire de facteurs sous la forme
(pour n facteurs) :
Prendre formule A indiquée sur la feuille ci-contre
Cette condition d’équilibre ou de maximisation des profits peut être exprimée sous la
forme :
pour niveau de production, le rapport des produits marginaux, comparé aux prix des
facteurs, doit être égal pour tous les facteurs. Si une unité de X1 ajoute une unité à la
production, tandis que chaque unité de X2 et de X3 doivent être respectivement de
l’ordre de 1, 10 et 30 $.
Prendre formule B indiquée sur la feuille ci-contre
En multipliant chaque produit marginal par son prix, on a
Prendre formule C indiquée sur la feuille ci-contre
c’est-à-dire avec un maximum de profits, 1 $ investi dans le facteur X1 donnera un
même rendement que 1 $ investi en X2 ou en X3.
56
CHAPITRE III : SUBSTITUTIONS ENTRE PRODUITS
3.1 Introduction
Dans le problème ci-dessus des substitutions entre facteurs, deux facteurs
employés dans des proportions différentes pouvaient contribuer à l’obtention d’un
même volume de production. Et nous avons recherché, d’une part, quelle était la
combinaison optimum des facteurs variables il fallait associer aux facteurs fixes, et ce,
en vue de maximiser le profit.
Les hypothèses de base dans l’examen des substitutions entre produits sont
différentes. Un même facteur est susceptible d’être affecté à plusieurs productions et
est, dans son affectation à chacune d’elles, sujet à la loi des rendements décroissants.
Le montant de ce facteur affecté à une production ne peut évidemment plus l’être à
une autre.
Se posent donc les deux questions suivantes : (1) comment faut-il combiner
les productions, ou encore, comment faut-il repartir le facteur dont on dispose entre
chacun d’elles ? La réponse à cette question livrera le principe de combinaison des
productions, valable quel que soit le volume obtenu de ces productions ou la quantité
de facteur disponible ; (2) Quel est le volume optimum des productions, ou encore
quelle est la quantité optimum de facteur à appliquer à chacune d’elles ? La réponse à
ces questions constituera l’objet de ce chapitre et sera approchée essentiellement sur le
plan théorique, et en recherchant encore le but de maximisation du profit. Dans un
chapitre ultérieur, le même problème de l’allocation des ressources fixes dans
l’exploitation agricole sera appréhender d’une façon concrète et des méthodes
pratiques de résolution seront proposées.
Le problème posé est parfaitement conforme à la pratique de la production
agricole. L’exploitant dispose en effet de ressources qu’il doit combiner au mieux et
qu’il doit répartir entre leurs utilisations possibles de manière à maximiser le profit. La
terre est rare dans les petites exploitations et, en l’affectant à la culture de l’orge,
l’exploitant se prive évidemment de l’affecter à la culture du lin. De même la main
d’œuvre dans les exploitations où elle est rare à certains moments, doit être
judicieusement répartie entre les diverses productions de manière à maximiser le
profit. Et ceci est vrai également pour les bâtiments, les autres capitaux et installations
diverses dont l’exploitant dispose.
57
3.2. Formulation du problème
Le problème peut être posé en temps simples : comment répartir le montant
X1.0 du facteur X1 dont on dispose entre les deux productions Y1 et Y2 de manière à
maximiser le profit.
Les productions Y1 et Y2 dépendent des quantités employées du facteur X1,
tous les autres étant fixés à un montant donné, et les fonctions de production sont de la
forme :
Y1= g(X1) et Y2= h(X1) (3.1)
Et analogues à la fonction 4.2 ci-dessous. On en dérive la fonction
X1= f(Y1. Y2) (3.2)
f’y1 et f’y2 étant respectivement les dérivés partielles de la fonction X1 ; lesquelles
expriment les quantités supplémentaires du facteur X1 requises par unité
supplémentaire obtenue des productions Y1 et Y2 : le produit de celles-ci par le prix du
facteur exprime donc le coût marginal de chacune de ces productions. On a :
Cmy1= f’y1. Px1 (3.5)
Cmy2= f’y2. Px1 (3.6)
Lorsque la quantité du facteur X1 est maintenue à un niveau constant. dY1=0, et l’on
déduit de 3.4 :
TmS= 𝑑𝑌1
𝑑𝑌2=
𝑓′𝑌2
𝑓′𝑌1=
𝜕𝑋1/𝜕𝑌2
𝜕𝑋2/𝜕𝑌1(3.7)
Le taux marginal de substitution entre les productions en chaque point de la courbe des
possibilités de production est égal à l’inverse du rapport de leur coût marginal. Il varie
tout au long de la courbe des possibilités de production.
Conformément aux règles sur la dérivation des fonctions inverses, on peut écrire :
TmS= 𝑑𝑌1
𝑑𝑌2=
𝜕𝑋1/𝜕𝑌2
𝜕𝑋2/𝜕𝑌1(3.8)
58
Le taux marginal de substitution entre les productions est donc aussi égal au rapport du
rendement marginal du facteur dans ses deux affectations (Y1 et Y2).
Exprimant la quantité du facteur X1 en fonction du volume des productions Y1 et Y2.
3.3. Notions
Si l’on maintient la quantité employée du facteur X1 à un certain montant, soit X1.0 la
fonction.
Y1= f(X1.0. Y2) (3.3)
Indique que le volume de la production Y1 dépend du volume de la production Y2, la
quantité employée du facteur X1 étant fixée au montant X1.0. C’est pourquoi elle est
appelée fonction de substitution entre les productions Y1 et Y2 ou courbe des
possibilités de production ou encore courbe de transformation des produits.
La dérivée première de cette fonction en un point de celle-ci et affectée du signe
négatif, soit – dY1/dY2, est le taux marginal de substitution entre les productions :
celui-ci indique, soit la quantité dY1 de la production Y1 gagnée pour une quantité dY2
sacrifiée de la production Y2, soit encore la quantité dY1 de la production Y1, sacrifiée
pour une quantité supplémentaire dY2 obtenue de la production Y2 et ce, en maintenant
à X1.0 la quantité employée du facteur X1.
Le taux marginal de substitution peut se rechercher comme suit, au départ de la
différentielle de la fonction 3.2 :
dX1= f’y1. dY1 + f’y2. dY2 (3.4)
Il y a une infinité de courbes des possibilités de production correspondant à
toutes les quantités possibles du facteur X1 que l’on peut affecter à la production. On
appelle ligne isocline, le lieu des points situés sur des courbes des possibilités de
production correspondant à toutes les quantités possibles du facteur X1 employées,
mais d’égal taux marginal de substitution.
Lorsqu’une variation de la production Y1 suscite une variation de même
sens de la production alors Y2 le taux marginal de substitution entre les productions est
négatif et celles-ci sont dites complémentaires. Lorsqu’une variation de la production
Y1, suscite une variation en sens inverse de la production Y2 celles-ci sont dites
compétitives. De ces trois zones que l’on peut aisément distinguer sur la courbe des
59
possibilités de production, seule la zone des productions compétitives est intéressante
dans la recherche de la combinaison optimum des productions.
Illustrons par quelques exemples les relations entre productions au sein de
l’exploitation agricole. Les relations de complémentarité existent, soit lorsqu’une
spéculation fournit un produit joint qui sert à la production de l’autre, telles les feuilles
et collets de betteraves et la viande bovine ou la production laitière, soit encore
lorsqu’une spéculation utilise des ressources affectées ailleurs avec une productivité
marginale négative (1). Les relations de supplémentaire existent entre spéculation
lorsque celles-ci emploient un même facteur de production, mais à des périodes
différentes de l’année. La culture de froment d’hiver et celle des pommes de terre sont
supplémentaires relativement au travail, tandis que les cultures dérobées sont
supplémentaires des cultures principales en ce qui concerne le sol. Les relations
susceptibles d’être affectée à une spéculation emploie une ressource susceptible d’être
affectée à une autre spéculation au même moment et avec une productivité marginale
positive : le froment d’hiver et la betterave sucrière sont évidemment compétitives en
ce qui concerne l’emploi du sol.
Signalons encore que deux productions peuvent être supplémentaires par
rapport à un facteur, mais compétitives relativement à un autre facteur : c’est par
exemple le cas des prairies et des pommes de terre, qui sont compétitives quant à
l’emploi du sol, et supplémentaires pour le travail.
Mais beaucoup de productions deviennent finalement compétitives dès que
la substitution de l’une à l’autre s’opère : le caractère fondamental des spéculations est
donc leur compétitivité.
La recette totale est égale à la somme des recettes provenant de chaque
production. Elle est égale à :
R= Y1. Py1+ Y2. Py2 (3.9)
On en déduit :
Y1= 𝑅
𝑃𝑋1=
𝑃𝑋2
𝑃𝑋1 . Y2 (3.10)
60
4.10 est l’équation de la droite d’isorevenu relative à R, soit le lieu géométrique des
points dont les coordonnées indiquent les quantités des productions Y1 et Y2 assurant
une même recette totale T.
3.4. Représentation graphique
Les figures3.1 et 3.2 représentent respectivement les fonctions de
production à une seule variable Y1= g(X1) et Y2= h(X1), pour une quantité de facteur
variable comprise entre zéro et OM.
La figure 3.3 représente la courbe des possibilités de production relative à
une quantité disponible OM (fig. 3.1 et 3.2) du facteur X1. Celui-ci, affecte
exclusivement à la production Y1 permet d’obtenir la quantité MQ de cette production
(fig. 3.1) reportée sur la figure 3.3 par un segment OA égal à MQ. Lorsque la quantité
MN de X1 est détournée de la production Y1 pour être affectée à la production Y2, les
quantités ON (fig. 3.1) et OP (fig. 3.2) du facteur X1 sont respectivement affectées aux
productions Y1 et Y2 et les quantités MN’ de Y1 et PP’ de Y2 sont reportées sur la
figure 3.3 et sont les coordonnées du point B.
La courbe des possibilités de production ABSCD (fig. 3.3) est le lieu des
points dont les coordonnées indiquent les quantités respectives de Y1 et Y2 qui peuvent
être obtenues au départ d’une quantité OM du facteur X1.
Le taux marginal de substitution entre les productions en un point S de la
courbe des possibilités de production est représenté par l’inclinaison de la tangente TT
en ce point (fig. 3.3). Les productions Y1 et Y2 sont complémentaires dans les parties
AB et CD de la courbe, elles sont compétitives dans la partie BC de celle-ci.
Fig. 3.1. Fonction de
production
Fig. 3.2. Fonction de
production
Fig. 3.3. Courbe
despossibilités de
production
61
La droite EF (fig. 3.3) est une droite d’isorevenu, correspondant à un
rapport du prix des produits égal à OE/OF, soit (R/Py1)/ (R/Py2) ou encore Px2/ Px1.
La figure 3.4 représente une famille de courbe des possibilités de
production correspondant à diverses quantités disponibles du facteur X1, mais d’autant
plus grande que ces courbes sont écartées de l’origine. La courbe MN est une ligne
isocline, elle est le lieu des points situés sur les courbes des disponibilités de
production et d’égal taux marginal de substitution, ce dont témoigne le parallélisme
des tangentes à ces courbes.
3.5. Principe de combinaison des productions
Le producteur qui dispose d’une quantité donnée de facteur, doit déterminer
la combinaison des productions la plus avantageuse parmi toutes celles représentées
sur sa courbe des possibilités de production. Pour ce faire, il tiendra compte du prix
des deux produits et s’efforcera de maximiser la valeur des productions pour son
niveau fixé de ressource. Une méthode alternative et juste inverse pour mettre en
évidence le principe de la combinaison des productions est de minimiser la quantité de
facteur pour atteindre une valeur donnée des productions.
La 3 ème relation fondamentale, en économie de la production , traite de la répartition des
facteurs de production entre denrées ou spéculations concurrentes. On lui donne le nom de
relation produit-produit. Elle aussi se rapporte au choix entre 2 ou plusieurs possibilités. Dans ce
cas-ci, le choix se fait entre produits concurrents. Comme dans la relation facteur-facteur, il y a
Y2
Y1
α
N
M
Fig. 3.4. Courbes des possibilités de production et la
ligne isocline (sentier d’expansion)
62
choix entre divers facteurs de production ; dans celle-ci, le rendement du produit peut être
maintenu constant, cependant que les combinaisons des facteurs varient, par contre, dans la
relation produit-produit , ce sont les facteurs qui restent constants en quantité et en qualité
tandis que les produits changent.
Le problème se présente à l’occasion de la recherche des combinaisons culturales à réaliser au
départ de quantités déterminées à priori de facteurs X1, X2, X3... Sur le plan pratique, la
fermier cherche à savoir jusqu’à quel point il doit multiplier les spéculations ou se spécialiser.
Les exploitations peuvent avoir pour objet (1) des produits combinés (a) en proportion fixes ou
(b) en proportions variables ou bien (2) des produits indépendants concurrents avec (a) des taux
de substitution constants ou (b) des taux croissants de substitution ; (3) des produits
complémentaires ; (4) des produits supplémentaires ou (5) des produits antagonistes (une forme
particulière de spéculations concurrentes).
Exemple
Produits associés en proportions fixes : ce sont des produits qui sont le fruit d’un même
processus de production, une de denrées ne peut être produite seule, mais est forcément
accompagnée d’une ou plusieurs autres (le blé et la paille, la viande de mouton et la laine, le
grain de maïs et les tiges de maïs…). C’est surtout en en chimie qu’on les rencontre (H2O, eau
par exemple).
Spéculations concurrentes et taux constants de substitution :
2 spéculations sont concurrentes dans l’emploi de facteurs donnés, si la production de l’une ne
peut être augmentée qu’au détriment de la production de l’autre.
63
Tableau 3.1:Tms croissants pour 2 denrées indépendantes concurrentes
X Y1 Y2 Combinaison
possibles de
2 produits
avec
ressources
constantes à
10 unités :
Y1
Combinaison
possibles de
2 produits
avec
ressources
constantes à
10 unités :
Y2
Tms
de Y2 pour
Y1
(∆Y1 / ∆Y2)
0
1
2
3
4
5
6
7
0
10,0
19,0
27,0
34,0
40,0
45,0
49,0
0
10,0
16,7
21,7
25,7
29,0
31,9
34,4
55,0
54,0
52,0
49,0
45,0
40,0
34,0
27,0
0
10,0
16,7
21,7
25,7
29,0
31,9
34,4
-0,1
-0,3
-0,6
-1,0
-1,5
-2,1
-2,8
-3,6
64
8
9
10
52,0
54,0
55,0
36,6
38,6
40,4
19,0
10,0
0
36,6
38,6
40,4
-4,5
-5,6
Possibilités de production linéaires :
Chaque fois que les fonctions de production de 2 ou plusieurs denrées sont linéaires, les courbes
d’opportunités sont également linéaires.
Une courbe linéaire d’iso-facteurs indiquent que le taux marginal de substitution d’un produit à
un autre produit est constant. Pour chaque gain d’une unité, dans une denrée, un montant
constant d’un autre doit être sacrifié.
3.6. Taux marginal de substitution :
Il se rapporte à la modification absolue dans un produit, associé à la modification d’une unité
d’un autre produit concurrent. Le Tms est mesuré par le rapport de la forme ∆Y1 / ∆Y2, où ∆Y1
est la modification de production de la denrée Y1 et où ∆Y2 est la modification de production de
la denrée Y2. Le rapport ∆Y1 / ∆Y2 indique le nombre d’unités de Y1 sacrifiées pour
chaque unité de Y2 gagnée, lorsque les facteurs sont déplacés vers Y2.
Pour les données du tableau …. , le Tms de Y2 pour Y1, à chaque combinaison est de – 4/2 ou –
2,0.
Inversement, le Tms de Y1 pour Y2 est constant et de – 2/4 ou – 0,5.
Puisque les fonctions de production pour les 2 produits sont linéaires et que les courbes de
possibilités de production ou courbes d’iso-facteurs sont aussi linéaires, le Tms(∆Y1 / ∆Y2 ou ∆Y2
/ ∆Y1) est constant pour toutes les combinaisons de 2 produits. Comme le Rm dans le cas des
65
relations de facteur-produit, et comme le taux de substitution des facteurs dans les relations
facteur-facteur, le Tms des facteurs dans les relations facteur-facteur, le Tms des produits peut
être défini comme une dérivée.
3.7. Elasticité de substitution :
L’élasticité de substitution des produits (Eps) mesure le pourcentage de diminution de la
production d’une denrée Y1 associée à un pourcentage donné d’accroissement de la seconde
denrée Y2 .
Eps=∆y1
y1 ᷁
∆y2
y2 ou
∆y1
∆y2 ᷁
y2
y1 où Y1 et Y2 se rapportent à la production initiale de 2
denrées, tandis que ∆Y1 et ∆Y2 se rapportent à la modification de production.
L’élasticité de substitution des produits est surtout utile en ce qu’elle suggère la modification de
courbure d’un contour de possibilités de production. Lorsque l’élasticité de substitution deY2
pour Y1 s’accroît, la ligne des possibilités de production présente une courbure plus forte vers
l’axe.
3.8. Spéculations complémentaires :
Deux ou plusieurs denrées peuvent être des compléments techniques aussi bien que substituts
techniques.
Deux produits sont des compléments techniques, lorsqu’une augmentation de la production de
l’un, la quantité de facteurs restant constante, donne également un accroissement de la
production de l’autre. En d’autres mots, un transfert de facteurs d’une première culture à une
seconde augmentera plutôt qu’il ne diminuera la production de la première.
66
Produits supplémentaires :
2 spéculations ont une relation supplémentaires, lorsqu’avec des facteurs constants de
production, la production d’un bien peut être accrue, sans qu’il y ait ni gain, ni perte pour une
autre denrée.
3.9. RESUME DES RELATIONS ENTRE SPECULATIONS :
Soient 2 produits Y1 et Y2
Taux marginal de substitutionRelation entre spéculations
∆y1
∆y2ou
∆y2
∆y1< Zéro concurrentielle
∆y1
∆y2ou
∆y2
∆y1 = Zéro supplémentaire
∆y1
∆y2ou
∆y2
∆y1> Zéro complémentaire
Si le Tms est inférieur à zéro, la production d’une denrée doit être sacrifiée, lorsque la
production de l’autre est augmentée et les 2 produits sont en concurrence. Un Tms égal à zéro
indique qu’un produit peut être augmenté en quantité sans sacrifier l’autre et les 2 sont
supplémentaires. Enfin, un rapport de substitution plus grand que zéro indique qu’un
accroissement ou une diminution d’un des produits est accompagné d’un accroissement ou
d’une diminution de l’autre produit et les 2 sont complémentaires.
67
3.10. Maximisation du revenu sous contrainte de ressource
La combinaison optimum des productions est telle que le profit soit aussi
élevé que possible. Ceci revient à maximiser la valeur des productions.
R= Y1. Py1 + Y2. Py2 (3.11)
Sous la contrainte :
f(Y1, Y2)= X1.0(3.12)
Exprimant que la quantité du facteur X1 est fixée au montant X1.0.
Nous formons l’expression suivante, selon la méthode de Lagrange :
N= Y1. Py1 + Y2. Py2- v/f(Y1, Y2) X1.0/ (3.13)
Et en recherchons le maximum en fonction des productions Y1, Y2 et de v, le
multiplicateur de Lagrange.
Les conditions du premier ordre sont :
𝜕𝑁
𝜕𝑌1=Py1 – v.f’Y1= 0(3.14)
𝜕𝑁
𝜕𝑌2 = Py2 – v.f’Y2= 0(3.15)
𝜕𝑁
𝜕𝑌 = - f’ (Y1. Y2) + X1.0= 0
Les relations 3.14 ; 3.15 et 3.16 forment un système de 3 équations à 3 inconnues que
l’on peut résoudre facilement. Nous connaissons ainsi les valeurs de Y1, Y2 et v
correspondant à l’objectif fixe.
Remarquons que la contrainte de coût est respectée, puisque 3.16 en est la forme
implicite.
Les conditions du second ordre indiquent que la courbe des possibilités de
production doit tourner sa concavité vers le bas.
Après avoir déterminé le montant optimum des productions pour un niveau
donné de facteur, il s’agit de mettre en lumière le principe qui régit la combinaison des
68
productions quel que soit le niveau de la contrainte en facteur. Pour ce faire,
considérons les deux premières conditions de premier ordre (3.14) et (3.15). On en
déduit :
𝑃𝑌2
𝑃𝑌1=
𝑓′𝑌2
𝑓′𝑌1=
𝜕𝑋1𝜕𝑌2
𝜕𝑋2𝜕𝑌2(3.17)
Par référence à 3.7 définissant le taux marginal de substitution des productions, on
peut écrire :
Les conditions de l’équilibre sont représentées à la figure 3.5.
La droite MN est un droit d’isorevenu, et la courbe ACB est la courbe des
possibilités de production relative à une quantité fixée X1.0 du facteur X1. La
maximisation du revenu sous cette contrainte impose que la combinaison optimum soit
donnée par les coordonnées du point de tangente C de la droite d’isorevenu avec la
courbe ACB. En ce point de tangente, la condition 4.18 est satisfaite puisque le taux
marginal de substitution entre les productions est égal l’inverse du rapport de leur prix.
Par ailleurs, l’orientation vers le bas de la concavité de la courbe ACB indique que les
conditions du second ordre sont satisfaites.
Quelle que soit la quantité disponible du facteur, c’est selon le principe
dégagé en 3.18 que doivent être combinées les productions. Le lieu géométrique des
points correspondant aux différents niveaux possibles de disponible en facteur et
satisfaisant à la relation 3.18 est pour un rapport donné du prix des productions, le
sentier d’expansion, lequel est laligne isocline correspondant au rapport constaté dans
le prix des productions : il indique comment évoluent les combinaisons des
Y1
Y2
C
Fig. 3.5. Combinaison optimale des
productions (maximisation du revenu sous
contrainte de ressources)
0 F’ B’ B N
E
A’
M
E’
A
Y2
Y1
C
Fig. 3.6. Combinaison optimale des
productions (minimisation du facteur sous
contrainte de revenu)
69
productions en fonction de la disponibilité de ressources (ligne MN pour un rapport et
prix du facteur, le profit est le plus grand. Ce point sera déterminé dans un paragraphe
ultérieur.
3.11. Minimisation du facteur sous contrainte de revenu
Au lieu de maximiser comme ci-dessus, la recette correspondante à un
montant donnée du facteur X1, on peut évidemment minimiser la quantité employée du
facteur X1 requise pour l’obtention d’un certain revenu R0.
Le problème consiste à minimiser la fonction X1= f(Y1, Y2) sous contrainte :
Y1. Py1+ Y2. Py2= Ro(3.19)
Nous formons l’expression suivante :
T= f(Y1.Y2) - (Y1. Py1. Py2 –Ro) (3.20)
Les conditions du premier ordre sont :
𝜕𝑇
𝜕𝑌1= f’y1- t.Py1= 0(3.21)
𝜕𝑇
𝜕𝑌2 = f’y2- t.Py2= 0(3.22)
𝜕𝑇
𝜕𝑡 = –Y1.Py2 – Y2 + Ro= 0 (3.23)
On en déduit les relations 3.17 et 3.18 ci-dessus
La figure 3.6 représente le problème posé du coût minimum correspondant
à un revenu représenté par la droite MN. La combinaison OE de Y1 et OF de Y2
permet certes d’atteindre ce revenu, mais la combinaison OE’ de Y1 et Y2 est meilleure
puisque le point C’ dont les coordonnées indiquent cette combinaison, se trouve sur
une courbe des possibilités de production située plus près de l’origine et pour cette
raison, correspondant à un montant plus petit du facteur X1. C’est d’autre part la
quantité minimum du facteur X1 requise pour atteindre le revenu Ro. Cette
combinaison est donc la meilleure et satisfait à la relation 3.18 ci-dessus.
70
3.12. Signification économique des multiplicateurs de Lagrange
Le multiplicateur de Lagrange 𝜏 utilisé dans la fonction 3.20 est le coût
marginal physique du revenu d’une production.
𝜏 = 𝜕𝑋1
𝑃𝑦1.𝜕𝑌1=
𝜕𝑋1
𝑃𝑦2.𝜕𝑌2(1.24)
A l’optimum (relations 3.26 et 3.27), ce multiplicateur 𝜏 est égal à 1/Px1.
Avant l’optimum, le coût marginal physique du revenu est inférieur à 1/Px1 ; il lui est
supérieur au-delà du point optimum. Dans la fonction 3.13, le multiplicateur de
Lagrange v est égal à l’inverse de 𝜋(v= 1/ 𝜏).
3.13. Volume optimum des productions
Sur ce sentier d’expansion, nous recherchons maintenant le point
correspondantau niveau optimum de production, en dehors de toute contrainte relative
à la disponibilité en facteur. Il convient d’introduire le prix d facteur dans l’analyse ;
puisque l’objectif est de maximiser le profit défini comme suit :
𝜋= Y1. Py1 + Y2. Py2 /f(Y1, Y2). Px1 + K/ (3.25)
K étant le coût des autres facteurs de la production X2….Xn
(1) les conditions de premier ordre sont :
𝜕𝛱
𝜕𝑌1 = Py1 – f’y1. Px1= 0soit Cmy1= Py1(3.26)
𝜕𝛱
𝜕𝑌1 = Py2 – f’y2. Px1= 0 soit Cmy2= Py2(1.27)
On déduit :
𝑃𝑦1
𝑃𝑦2 =
𝑓′𝑦1
𝑓′𝑦2
(2) Les conditions de second ordre sont, notamment :
71
Ou encore :
f’y1>0 (3.29)
Sous la réserve que soit aussi respectée l’autre condition de second ordre,
les volumes de productions Y1 et Y2 maximisant le profit peuvent facilement être
recherchés au départ des relations 3.26 et 3.27. Ils sont les coordonnées d’un point
effectivement situé sur le sentier d’expansion correspondant au rapport des prix des
productions puisqu’ils satisfont à la relation 3.18. En ce point de profit maximum, le
coût marginal de chaque produit est égal à son prix de vente ; pour une production plus
petite, le coût marginal de la production est inférieur à son prix de vente, pour une
production plus grande, le coût marginal de la production est supérieur à son prix de
vente.
En résumé et en conclusion, on peut énoncer la règle unique suivante : que
la quantité du facteur X1 soit fixée ou non, les productions Y1 et Y2 doivent être
combinées de manière telle que leur taux marginal de substitution soit égal à l’inverse
du rapport de leur prix. Lorsque le facteur X1 est disponible en quantité illimitée, le
volume des productions Y1 et Y2 doit être tel que leur coût marginal soit juste couvert
par leur prix de vente.
3.14. Inférences pratiques sur la production
A. Eléments dont dépend la combinaison optimum des produits
Que les ressources soient abondantes ou non, les productions doivent
toujours être combinées de manière à satisfaire la relation 3.18. Selon celle-ci, deux
éléments définissent la combinaison optimum des productions : (1) le rapport de leur
prix et (2) leur taux marginal de substitution. La modification du prix d’un seul produit
suffit de substitutions. La modification du prix d’un seul produit suffit évidemment à
modifier le rapport des prix et, par conséquent, suscite une nouvelle combinaison des
produits de manière à satisfaire la relation 3.18.
Quelles incidences exercent, par exemple, la hausse de Py2, toutes autres
choses restant égales ? Sous toutes les hypothèses, elle suscite, même en l’absence
d’une nouvelle combinaison des productions, une hausse du profit, découlant, (1) soit
de la valeur plus grande de la production dans l’hypothèse où le facteur X1 est
72
disponible en quantité fixée ; (2) soit d’une réduction du coût lorsqu’il s’agit de
minimiser le coût relatif à une valeur globale donnée des productions plus grande que
l’augmentation du coût lorsque le profit est maximisé sans contrainte.
La hausse de Px2 suscite en outre, dans l’hypothèse du facteur X1 fié en
quantité, une substitution de la production Y2 à la production Y1. En effet, le
rétablissement de l’égalité 3.18 ne peut être acquis, suite à une augmentation de Py2
que par l’affectation à la production Y2 d’une quantité plus petite de X1 à la production
Y1. En tout état de cause, l’augmentation de Py2 suscite toujours une part relative plus
grande de la valeur de la production Y2 dans la recette totale.
La figure 3.7 illustre l’incidence d’une hausse de Py2 sur le revenu et sur la
combinaison optimum des productions dans l’hypothèse de la fixation du facteur X1 à
un montant donné : avant la hausse de Py2, la droite d’isorevenu est MN et les
quantités de Y1 et Y2 atteignent respectivement OE à OF. L’effet revenu
apparaitégalement : la droite M, N correspond à un revenu plus élevé que les droites
M", N" et MN".
La figure 3.8 représente par ailleurs les effets de la modification de la
fonction de substitution entre les productions : du fait, par exemple de l’application
différentielle des progrès techniques aux productions Y1 et Y2, Y2 en ayant surtout
profité. La fonction e substitution, est altérée à son profit. Il en résulte toutes autres
choses restant égales, et notamment le rapport des prix, une recombinaison des
productions caractérisée par l’expansion de Y2 (de OF à OF") et la réduction de Y1 (de
OE à OE").
B. Application des principes à la gestion
Les deux facteurs ci-dessus invoqués constituent l’essentiel de l’explication
de réaction suivantes de la production agricole constatées, tant sur le plan d’une
exploitation, qu’entre les divers exploitations d’une même région, ou encore certaines
modifications constatées dans le temps.
1. Modification du plan de production d’une exploitation agricole
La hausse du prix de Y2 suscite une substitution de Y2 à Y1 et exige la
réaffectation des ressources en vue de produire d’avantage de produits Y2, elle suscite
également une hausse du revenu total.
73
2. Rente des situations
Deux exploitations opèrent dans des conditions techniques semblables et
présentent la même fonction de substitution, mais l’une d’elles peut écouler un prix de
Y1 suscite dans cette exploitation un plan de production caractérisé par une production
plus grande de Y2 (équilibre en C) ; la vente à un prix plus élevé suscite également une
véritable rente de situation, laquelle est représentée géographiquement par la distance
perpendiculaire séparant les droites MN" et M"N".
Ce cas est fréquent dans les exploitations situées à proximité immédiate des
villes et qui vendent à un prix élevé certaines productions (lait, œufs, … à directement
au consommateur)
Tableau 3.2 : Taux marginal de substitution entre produits
X Y1 Y2 ∆Y1/ ∆Y2
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10,0
19,0
27,0
34,0
40,0
45,0
49,0
52,0
54,0
10,0
16,7
21,7
25,7
29,0
31,9
34,4
36,6
38,6
-0,1
-0,3
-0,6
-1,0
-1,5
-2,1
-2,8
-3,6
-4,5
M
N
B
Fig. 3.7. L’influence du changement
du prix d’une production sur la
combinaison optimum des productions
Y1
C
Y2
D
74
10 55,0 40,4 -5,6
3.15. Spéculations supplémentaires :
Les rapports des prix n’interviennent pas pour déterminer quelles combinaisons de 2
produits supplémentaires doivent être prises en considération.
3.16. Coût marginal :
Le coût marginal est le montant ajouté au coût total par la dernière unité produite. Il peut être dérivé
du coût total.
Rapports entre les fonctions de production et les fonctions de coût :
Etant donné que la fonction de production comprend, à la fois, un champ de rendements croissants
et décroissants, la fonction du total parallèle augmente d’abord à un taux décroissant et ensuite à un
taux croissant. Le point d’inflexion survient pour tous les 2 au même niveau de production.
Le coût marginal MC diminue tant que la productivité marginale du facteur variable augmente ;
d’autre part, il augmente lorsque le produit marginal décline.
Relation entre le coût moyen et le coût marginal :
Les coûts variables moyens (VC) déclineront aussi longtemps qu’ils seront plus élevés que les coûts
marginaux (MC). Les MC sont égaux aux coûts variables moyens (les courbes se croisent) :
75
MC =∆C
∆y
Exemple :
C = 500 $ - 10 Y – 0,5 Y² + 0,005 Y3( écrire Y exposant 3)
dC
dy = - 10 – 1,0 Y + 0,015 Y²
Le coût marginal est égal au coût moyen quand ce dernier est au minimum et le coût moyen augmente au fur et à mesure
que le coût marginal augmente.
Fig. 3.8 : Rapport entre les coûts( remplacer ce graphique par celui qui est complet cad
contenant aussi la courbe AC qui manque ici, voir le fichier des graphiques)
MC = coût marginal
76
AC = coût total
VC = coût variable moyen
FC = coût fixe moyen
C = k + Ax – Bx² + Cx3(écrire x exposant 3)
Tableau 3.3. Rapports entre production et coûts (calculés sur base de 560 $ pour les
coûts fixes et de 1000 $ pour chaque unité de facteur variable).
X Y Rm RM CF CV CT FC VC AC MC
1
2
3
4
5
6
7
500
1500
3000
4000
4500
4800
4900
500
1000
1500
1000
500
300
100
500
750
1000
1000
900
800
700
5600 $
5600 $
5600 $
5600 $
5600 $
5600 $
5600 $
1000 $
2000 $
3000 $
4000 $
5000 $
6000 $
7000 $
6600 $
7600 $
8600 $
9600 $
10600 $
11600 $
12600 $
11,20 $
3,73 $
1,87 $
1,40 $
1,24 $
1,17 $
1,14 $
2,00 $
1,33 $
1,00 $
1,00 $
1,11 $
1,25 $
1,43 $
13,20 $
5,06 $
2,87 $
2,40 $
2,35 $
2,42 $
2,57 $
2,00 $
1,00 $
0,6 $
1,00 $
2,00 $
3,33 $
10,00 $
77
CHAPITRE IV GENERALISATION
4.1. Généralisation partielle : n facteurs et un produit
L’optimum économique est atteint si :
a) 𝑅𝑚𝑉𝑥1
𝑃𝑥1=
𝑅𝑚𝑉𝑥2
𝑃𝑥2= …=
𝑅𝑚𝑉𝑥𝑛
𝑃𝑥𝑛=1
b) 𝜕2∏
𝜕𝑋12 < 0 ou 𝑓𝑥1
′′ < 0
𝜕2∏
𝜕𝑋22 < 0 ou 𝑓𝑥2
′′ < 0
𝜕2∏
𝜕𝑋𝑛2 < 0 ou 𝑓𝑥𝑛
′′ < 0
4.2. Généralisation totale : n facteurs et un produit
L’optimum économique est atteint lorsque :
a) C𝑚𝑦1 =𝑓𝑦1′ . 𝑃𝑥1
C𝑚𝑦2 =𝑓𝑦2′ . 𝑃𝑥2
C𝑚𝑦𝑛 =𝑓𝑦𝑛′ . 𝑃𝑥𝑛
b) TmS =𝑑𝑌𝑖
𝑑𝑌𝑗=
𝑓′𝑦𝑗
𝑓′𝑦𝑖=
𝜕𝑋𝑖/𝜕𝑌𝑦𝑗
𝜕𝑋𝑖/𝜕𝑌𝑖=
𝑃𝑥𝑗
𝑃𝑥𝑖
ANNEXE
REMARQUE
- La connaissance des relations de prix n’est pas nécessaire pour démontrer qu’une recombinaison
des facteurs de production peut donner un rendement économique plus élevé.
- Le fait qu’un accroissement dans un produit s’accompagne d’une augmentation dans un autre
signifie que des rendements peuvent encore croître, aussi longtemps que le prix de 2 produits
n’est pas nul.
- Lorsque des produits sont concurrentiels, la répartition optimum de facteurs de production entre
les spéculations ne peut être réalisée qu’en connaissant le critère de choix. Pour la maximisation
78
des profits en matière agricole, les rapports des prix des produits fournissent l’indicateur de
choix.
- Tant que le Tms du produit, ∆y1
∆y2 est moindre que le rapport des prix,
Py2
Py1 , les profits
peuvent être accrus en substituant Y1 à Y2.
Car ∆y1
∆y2 =
Py2
Py1 condition d’optimum
ou (∆Y1)(Py1) = (Py2)( ∆Y2)
- Des produits associés en proportions fixes ne donnent pas lieu aux choix « produit-produit ».
Exercices :
1. Soient Yn produits et Pn prix : établissez la condition d’optimum
∆y1
∆y2 =
Py2
Py1 ;
∆y3
∆y2 =
Py2
Py3 ;
∆y3
∆y1 =
Py1
Py3;
∆y4
∆y1 =
Py1
Py4 ; ……...
ou (∆Y1)(Py1) = (∆Y2) (Py2) = (∆Y3)(Py3) = … = (∆Yn) (Pyn)
2. Quelle est l’élasticité de la production ou le taux auquel le rendement d’un facteur de production décline,
lorsqu’on intensifie son utilisation ?
3. Dans l’agriculture, la productivité est-elle le plus souvent constante, croissante ou décroissante ?
4. Sur base des données contenues dans le tableau suivant, déterminez les Tms.
X Y1 Y2 Possibilités de production avec 10 unités de X Y1
Possibilités de production avec 10 unités de X Y2
Tms (moyen) de Y2 pour Y1
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
0 1,0 3,0 6,0 10,0 15,0 21,0 28,0 36,0 45,0
0 0,5 1,0 3,0 5,0 7,5 10,5 14,0 18,0 22,5
55 45 36 28 21 15 10 6 3 1
0 0,5 1,5 3,0 5,0 7,5 10,5 14,0 18,0 22,5
79
10 55,0
27,5 0 27,5
5. Sur base des données contenues dans le tableau suivant, calculez les possibilités de
production avec 8 unités, puis de 4 unités de facteur.
Facteur X Production Y1
Production Y2
Possibilités de production avec 8 unités de facteur
Possibilités de production avec 4 unités de facteur
Y1 Y2 Y1 Y2
1 2 3 4 5 6 7 8
2 6 12 20 26 30 32 33
1 3 7 13 17 19 20 20,5
6. Sur base des données contenues dans le tableau suivant, concernant la maximisation
des profits en cas de taux constants de substitution entre les produits, calculez le Tms
et la valeur du revenu.
Y1 Y2 Tms de Y2 pour Y1 ∆Y1/∆Y2
Revenu dans 3 situations de prix
Py1 = 5 $ Py2= 11 $
Py1= 8 $ Py2= 10 $
Py1= 10 $ Py2= 20 $
40 36 32 28 24 20 16 12 8 4 0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20
7. Sur base des données contenues dans le tableau suivant, concernant les possibilités
de production, le Tms et le revenu dans le cas de taux croissants de substitution,
calculez le Tms moyen et exact et le revenu dans les cas indiqués.
80
Possibilités de production avec 9 unités de ressource
Tms de Y2 pour Y1 ∆Y1 / ∆Y2
Revenu
Y1 Y2 Moyen Exact Py1= 1,00 $ Py2 = 2,00 $
Py1= 1,00 $ Py2 = 0,80 $
135 128 119 108 95 80 63 44 23 0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
8. Sur base des données contenues dans le tableau suivant, concernant les taux
décroissants de substitution et maximisation du revenu, calculez le Tms et le revenu
Possibilités de production avec 10 unités de facteur
Tms de Y2 pour Y1 ∆Y1 / ∆Y2
Revenu
Y1 Y2 Moyen Exact Py1 = 10 $ Py2 = 3 $
Py1 = 10 $ Py2 = 10 $
80,0 67,5 56,0 45,5 36,0 27,5 20,0 13,5 8,0 3,5 0
0 10,0 20,0 30,0 40,0 50,0 60,0 70,0 80,0 90,0 100,0
81
Table des matières
CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE GENERALE ................................................................................ 1
Qu’est-ce que la production agricole ? ....................................................... Erreur ! Signet non défini.
Les facteurs de la production ...................................................................... Erreur ! Signet non défini.
Classification ............................................................................................... Erreur ! Signet non défini.
Les techniques de production ...................................................................... Erreur ! Signet non défini.
Les productions agricoles ........................................................................... Erreur ! Signet non défini.
Caractéristiques fondamentales ............................................................... Erreur ! Signet non défini.
Classification ............................................................................................... Erreur ! Signet non défini.
1. Productions végétales et animales ....................................................... Erreur ! Signet non défini.
2. Productions agricoles et animales ....................................................... Erreur ! Signet non défini.
3. Productions finales et productions intermédiaires ............................... Erreur ! Signet non défini.
4. Productions liées à la terre et productions non liées à la terre ............. Erreur ! Signet non défini.
5. Productions jointes .............................................................................. Erreur ! Signet non défini.
6. On peut encore distinguer les productions agricoles comestibles servant à l’alimentation
humaine, et les productions non comestibles, impropre à cette fin ......... Erreur ! Signet non défini.
DANS LE CONCERT ................................................................................. Erreur ! Signet non défini.
1. Les unités de production ...................................................................... Erreur ! Signet non défini.
2. L’agriculture ....................................................................................... Erreur ! Signet non défini.
3. Dans le temps ...................................................................................... Erreur ! Signet non défini.
4. Les motivations des producteurs ......................................................... Erreur ! Signet non défini.
Qu’est-ce que l’économie de la production agricole .............................. Erreur ! Signet non défini.
Relation avec les autres disciplines. Technique économie ...................... Erreur ! Signet non défini.
Le cadre d’analyse ....................................................................................... Erreur ! Signet non défini.
CHAPITRE II : RELATIONS SIMPLES FACTEURS-PRODUIT ....................................................... 2
Formulation du problème .................................................................................................................... 3
Représentation graphique ............................................................................................................... 6
Quantité optimum de facteur ......................................................................................................... 18
Courbe de demande du facteur ..................................................................................................... 20
Inférences pratiques sur la production .......................................................................................... 20
Construction des modèles d’analyse ........................................................... Erreur ! Signet non défini.
Signes des paramètres ............................................................................. Erreur ! Signet non défini.
Formes mathématiques ............................................................................ Erreur ! Signet non défini.
CHAPITRE III : LES SUBSTITUTIONS ENTRE FACTEURS ......................................................... 25
82
Formulation du problème .................................................................................................................. 26
Représentation graphique .................................................................................................................. 28
Principe de combinaison optimum des facteurs ................................................................................ 38
Maximisation de la production sous contrainte de coût .................................................................... 38
Minimisation du coût sous contrainte de production ........................................................................ 43
Signification économique des multiplicateurs de Lagrange .............................................................. 45
Quantité optimum des facteurs variables .......................................................................................... 46
Inférences pratiques sur la production .............................................................................................. 48
1. Modification du prix d’un facteur ................................................................................................. 48
a. Maximisation de la production pour une dépense donnée ......................................................... 49
b. Minimisation du coût relatif à une production donnée .............................................................. 50
2. Modification du taux marginal de substitution entre les facteurs ................................................. 50
C. Facteur complémentaire ................................................................................................................ 53
CHAPITRE IV : LES SUBSTITUTIONS ENTRE PRODUITS .......................................................... 56
Formulation du problème .................................................................................................................. 57
Représentation graphique .............................................................................................................. 60
Principe de combinaison des productions ......................................................................................... 61
Maximisation du revenu sous contrainte de ressource ...................................................................... 67
Minimisation du facteur sous contrainte de revenu .......................................................................... 69
Signification économique des multiplicateurs de Lagrange .............................................................. 70
Volume optimum des productions ..................................................................................................... 70
Inférences pratiques sur la production .............................................................................................. 71
A. Eléments dont dépend la combinaison optimum des produits .................................................. 71
B. Application des principes à la gestion .................................................................................. 72
1. Modification du plan de production d’une exploitation agricole ................................ 72
2. Rente des situations (fig. 4.7) .......................................................................................... 73
BIBLIOGRAPHIE
Black, J.D., Production Economics, New York, Henry Holt, 1926.
Boulding, K.E., Economics Analysis, New York, Harper, 1948, 510 p
Heady, E.O., Economie Agraire, Paris, 1970, 1134 p.