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Page 1: Nul besoin de fermer la porte De cette maison où les clés nont pas de serrures Pas de voiles aux fenêtres Nul besoin de cacher leur nudité Aucun obstacle
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Nul besoin de fermer la porteDe cette maison où les clés n’ont pas de serrures

Pas de voiles aux fenêtresNul besoin de cacher leur nudité

Aucun obstacle pour la lumière, invitée permanenteEn ces murs, ombre et soleil alternent

Jouant sur les corps, composant des nuances.La lune complice de l’âtre

Reprend le flambeau des clairs-obscursFaisant de cette pièce l’atelier du peintre.

Ici rien n’est prisonnier rien n’a besoin de s’échapper

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Je te parle longuement et tu n’es pas làJe te regarde au ruisseau et tu n’es pas là

Je t’écoute parler aux oiseaux et tu n’es pas làJe te couche dans l’herbe délicatement et tu n’es pas là

Je te réveille par de doux baisers et tu n’es pas làTu n’es pas là mais je sais que revenir tu vas

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Non je n’ai pas rêvéEn ce matin de fièvre

Je t’ai vu arriverPour m’offrir tes lèvres

Mes mains timidementOnt serré les tiennesFait le déplacement

Pour que l’on se retienne

À la galanterieNul besoin de recours

Au bonheur nous étions prisFermés à double tour

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Aux herbes qui ont salué ton passageAux coquelicots qui ont rougi de plaisirAux marguerites qui se sont effeuilléesAux violettes qui ont redit leur humilité

Aux épis ployant sous le ventUn bouquet pour toi que j’aurais peut-être su inventer

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Depuis le soir j’ai caressé ton visageLentement longuement avec les mots

Qu’en journée tu me donnas en partageEt en mémoire je t’en fis des rameaux

C’est l’heure où la nuit dépose les bruitsOù du foyer la flamme s’atténue

Où dans le sommeil le rêve s’épanouitThéâtre d’ombres où tu me parais nue

Jamais nuit ne fut aussi parfuméeDes essences du présent à l’avenir

D’éclats de rire aux quatre vents semésSachant la bouche le bonheur offrir

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Je ne suis qu’une plaieici, en ce lieu.

Dépossédé de la paroleIl ne m’en reste que les lèvres,

De la mémoireQue les roses du jardin.

Je suis assisla main tendue vers l’absence.

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Je vous dis que la solitude est multiple

Que les silences ne sont pas des anti-phrases

Ou des pauses musicales.

***

La nuit est si tristeQue les nuages blancs en sont gris

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Il a ouvert la fenêtre et fait naître les arcs-en-ciel.Il a commencé un étrange voyage

Fait s’allumer des nuances exquisesEmpruntées à la palette.Installant le beau temps

Enlevant le masque de la solitudeLe pinceau sur la toile glissant

En mouvements répétésN’avait dans ses élans un seul instant hésité.

Comme la nature il a doucementFait le paysage évoluer.

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Toute la journée j’ai parlé aux fleursPour leur faire partager la solitude de mon cœur

J’ai dit aux parfums messagers la valeurD’aller au gré du vent semer la rumeur

Toute la journée je leur ai parlé de ton ombreDu matin jusqu’au temps de la pénombre

Des heures de ton absence que je dénombreConjuguant au passé le plus grand nombre

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Un corps qui s’avance comme boufféeD’air pur se passant d’écologie et de compliments

Un corps en deux pièces un haut un basUne peau bronzée une peau blanche.

Le voilà porteur de charme et d’abondanceLe voilà porteur de nuées dans les yeuxDe décisions impossibles, de tourments

De joies, d’anxiété, le panel des sensations.Déjà il hypothèque l’avenir

Déjà l’aube ne sera plus jamais la mêmeMalgré tout ce qu’elle donneDe couleurs et de confiance.

Je me regarde au miroir et je te voisPour atteindre des sommets de certitude

et de doute, un instant à construire pour une intimité.

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Tout s’est apaiséSur cette terre d’éloignement

Où les mots se bercent En ma mémoire.

Niché au fond du silenceTout y recommence

Chaque jourComme l’eau fraîche à la sourceComme les battements du cœur

Comme les souvenirs interdits

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Je n’en peux plus d’absorber le temps atrabileÀ la pendule, du matin jusqu’au soir,

Vivre avec des chiffres romains inutiles,Une trotteuse tueuse de silence et d’espoir.

Ennemie de chaque instant, les armes en veille,Elle poursuit son décompte et mon destin,

Hermétique, au cœur de pierre, elle surveilleLe temps qui me traverse et s’écoule comme un drain

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Femme de ce matin

Femme de ce soirFemme de toute la

journéeFemme de mes

nuitsQui me hante tu es

la femme

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Poèmes : Pierre ComtePhotos : prises sur le WebMusique : Deux petits chaussons (C. Chaplin) interprétée par G. Zamfir

Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix [email protected]://jackydubearn.over-blog.com/