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L’ÉCLOSION ASSOCIATION ÉTUDIANTE DU CÉGEP DE SAINTE-FOY SEMAINE DU 03 / 04 POLITIQUE - ECOLOGIE - CINEMA - JEUX XIX NUMERO - 8 [email protected]

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L’ÉCLOSIONASSOCIATION ÉTUDIANTE DU CÉGEP DE SAINTE-FOY

S E M A I N E D U 0 3 / 0 4

POLITIQUE - ECOLOGIE - CINEMA - JEUX

XIX N U M E R O - 8

[email protected]

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SOMMAIRE DU 03/04 L’ÉQUIPE

ET POURQUOI PAS

VOUS [email protected]

PENSÉE DU JOUR

CoordonnatriceAn-Laurence HigginsCo-coordonnatriceMarie-Ève FortierGraphisteAnn-Sophie DubéPage couvertureSarah TardifRédacteurs

William BarryDouglas AllainCharles BrunelleGabriel RivardMarianne LachanceJules BoudreauMarie BeauléAntoine bourassaAlexei YanickFrancis Paquin

Mentions spéciales d’ex-journalistes p.003 Harold Winter et la résistance allemande... p.004Des vertes et des pas mûres... p.005Léo Bureau-Blouin et l’engagement étudiant p.006123 Actrion: Cégep p.007Des geysers sur la planète Céres p.008Inspirer, expirer [répéter] p.009La Hawkeye Initiative p.010Mépriser l’artiste, respecter l’art? p.011Incoryable chat!!! p.012Le cauchemar Nord-Coréen p.013Le petit article des mathémagiques p.014 Que la nuit te va bien ce soir p.015 Les drôles de Ténors... p.014L’article de la back-page p.016

«Il faut regarder toute la vie avec des yeux d’enfants»Henri Matisse

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Mentions spéciales d’ex-journalistesCes dernières années, au journal l’Éclosion, nous avons eu la chance de collaborer avec plusieurs étudiants et étudiantes remar-quables, dont l’amour de l’écriture et la détermination ont permis le maintien du comité dans tout son dynamisme. Parmi ces gens, certain(e)s ont accompli des projets valorisants et il nous tient à cœur de les souligner.

Mylène BeuchéeImpliquée dans le comité du journal depuis son entrée en 2011, elle devient co-coordonnatrice l’année suivante, tout en s’impli-quant dans le comité de mobilisation politique, le Démos, et dans le mouvement étudiant de 2012. Elle est aujourd’hui exécutante à la FECQ en tant que coordonnatrice aux informations. Et au cas où vous l’ignoriez, c’est elle qui planche sur le projet de journal de la FECQ, la Voix de l’union, dans lequel tous les étudiants des cégeps affiliés à la Fédération peuvent voir leurs articles publiés et donc lus à la grandeur de la province. Continue ton beau travail!

Audray LangevinEntrée dans les rangs de l’Éclosion en 2011, Audray avait manifestement un talent pour l’écriture et un style qui lui était propre. Elle a su développer cette belle habileté et est actuellement étudiante au certificat de Création littéraire à l’Université Laval. L’ori-ginalité de se son style et la rigueur dont elle fait preuve dans ses compositions l’ont mené à voir ses écrits publiés dans le recueil Critères 2013, dans la revue Crachoir de Flaubert de l’Université Laval et prochainement dans la revue Lapsus.Bravo Audray!

Sara LazzaroniDès sa première session en 2011, Sara écrivait pour l’Éclosion, abordant des enjeux cruciaux, entre autres ceux ayant trait à l’éco-logie et à la politique internationale. Elle a récemment publié chez les éditions Leméac un livre intitulé Patchouli. Voyageuse dans l’âme et étudiante en anthropologie à l’Université Laval, il n’est pas étonnant que la protagoniste de son récit soit elle aussi une globe-trotteuse, menant le lecteur à la rencontre de multiples cultures. Félicitations Sara!

Dorothé NichollsNouvelle de cette année, Dorothée est encore parmi nous! Vous êtes sans aucun doute tombés sur un de ses articles portant sur les spectacles immanquables, les musiciens québécois ou les prochains albums à se procurer. Son style éclaté et la pertinence de ses articles ont attiré l’attention des blogueurs de Phare, un webmagazine, notamment affilié au Cercle, qui commencera ses publications bientôt et pour lequel Dorothée écrira! On pourra y retrouver les différentes activités culturelles underground de Québec (scène musicale, exposition, mode, photographie, etc.). En attendant l’ouverture du site, vous pouvez suivre leur page Facebook!Au plaisir de travailler avec toi!

Henri Matisse

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Harold Winter et la résistance allemande au nazismePar William BarryLes étudiants du Cégep ont eu la chance d’entendre le témoi-gnage impressionnant de M. Harold Winter lors de la confé-rence du mercredi 12 février. Né en 1930 à Dortmund, en Al-lemagne, puis arrivé au Canada en 1952, M. Winter rencontre maintenant des étudiants de la région afin de les sensibiliser à l’importance de l’éducation et à celle l’histoire. En effet, cet homme est venu relater les malheurs saisissants qu’il a vécus alors qu’il n’avait même pas dix ans, à l’époque où il vivait avec ses parents, des socialistes antifascistes. Durant sa présenta-tion touchante, il a abordé des sujets comme la Nuit de Cris-tal et les Jeunesses hitlériennes, entre autres. Pour ma part, je tenterai de dévoiler l’ampleur, souvent sous-estimée, de la résistance allemande aux nazis, à laquelle M. Winter a participé en conduisant et en cachant des amis juifs chez lui.

Quand on entend parler de « résistance » pendant la Seconde Guerre mondiale, il s’agit très souvent de la résistance fran-çaise et de ses membres mémorables comme Jean Moulin et Charles de Gaulle, qui ont marqué nos esprits. Mais, comme nous le rappelle Harold Winter, les résistants allemands ont, eux aussi, tenté de s’insurger contre les autorités au cœur même du pays nazi. Aussi tôt qu’en 1933, des groupes de résis-tance s’organisaient pour manifester contre le régime en place à l’époque. Effectivement, à l’aube du nazisme en Allemagne, les communistes et les socialistes allemands ont été nombreux à protester, mais ils ont, pour certains, rapidement été matés par la Gestapo, la SS ou la SA. Cette dernière organisation, la Stur-mabteilung, Harold Winter ne la connait que trop bien. C’est elle qui a arrêté les juifs de son quartier devant ses propres yeux et c’est également elle qui l’a séparé à jamais de son père quand le jeune Harold a subitement été exilé en Slovaquie puis en Pologne. Avec raison, M. Winter ne désire pas vraiment par-

ler des années qui ont suivi, mais il nous raconte qu’à l’aide de l’éducation reçue de ses parents et en restant fermement ac-croché à ses fortes convictions, il a su résister aux pressions des officiers nazis.

D’autre part, les nazis et leurs polices, zélés et sans pitié, ont rapidement voulu faire taire les dizaines de milliers de manifes-tants contre le régime qui se sont réunis à plusieurs reprises, comme à Berlin ou à Lubeck, en février 1933. S’en sont suivi des arrestations invraisemblables, après lesquelles les com-munistes (KPD) et sociaux-démocrates (SPD) ont été envoyés dans les camps de concentration à coups de milliers. M. Winter nous rappelle que malgré la terreur qui régnait à cette époque, de nombreux Allemands ont continué à résister, soit en dis-tribuant des tracts antinazis, à l’image de Sophie Scholl et de la Rose blanche, ou en aidant les juifs à se cacher. N’oublions pas non plus qu’à partir de 1933, l’année où Adolf Hitler de-vient le chancelier du Reich, jusqu’en 1939, environ un million d’Allemands ont été conduits dans les camps de concentration pour « motifs politiques ». Bref, on peut dire que la résistance allemande a opéré pendant toutes les années de guerre, mais également plusieurs années avant l’Anschluss et les accords de Munich. Cela représente un effort considérable, mais rarement mentionné quand on parle de la Seconde Guerre mondiale. De plus, au risque de leurs vies, plusieurs Allemands ont tenté de changer le cours de l’histoire en s’en prenant à Hitler lui-même, mais en vain. Parmi les plus célèbres opposants au régime fi-gurent le Dr. Josef «Beppo» Römer et Claus Schenk Graf von Stauffenberg, qui ont presque réussi à mettre fin aux jours du Führer. Ces deux honorables citoyens, de même que des mil-lions d’autres Allemands, avaient comme but, comme nous le prie M. Harold Winter, de « vivre et laisser vivre ».

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Des vertes et des pas mûres…Par Douglas AllainAprès qu’on m’ait fait visionner Greenwashing, l’excellent single du groupe français Tryö (que je vous conseille vivement), j’ai fait quelques recherches sur ce terme qui m’était inconnu. Il s’avère que le phénomène en question se nomme écoblanchiment en français, et qu’il désigne, de façon générale, de la propagande qui a pour but but d’attribuer une estampe écologique (qui n’a pas lieu d’être) à un produit ou une entreprise. Autrement dit, on fait la commercialisation de la cause environnementale…

Cette mascarade écologique, auquel nombre de consomma-teurs n’y voient que du feu, se manifeste dans la vie de tous les jours. Une publicité sur une crème bio, un emballage de cé-réales exposant de jolis jardins, etc. Le mouvement vert étant en vogue, l’industrie en fait son cheval de bataille.

L’organisation indépendante TerraChoice a déclaré en 2010, à la suite d’une étude portant sur une série de magasins visi-tés en Amérique du Nord, qu’en un an elle avait observé une augmentation de 73 % de produits « prétendument verts ». Le problème se situe justement dans ce prétendument verts. Les entreprises n’ont pas d’obligation stricte en ce qui a trait à l’éti-quetage environnemental de leurs produits. Il s’agit davantage de directives que de règlement à proprement parler. Ainsi, bien qu’ils ne puissent pas mentir directement, fabricants et distri-buteurs peuvent faire des autodéclarations environnementales allusives pour attirer le consommateur.

Afin de ne pas vous laissez avoir par ces berneurs, vous devez être en mesure de reconnaitre ces fausses prétentions envi-ronnementales qui sont présentes sous plusieurs formes. Tout

d’abord, prenez garde aux symboles suggestifs tels qu’une prai-rie verdoyante dans une pub ou encore ces petites feuilles im-primées sur l’emballage. Bien que cela paraisse bête, l’influence de cette ambiance naturelle est parfois indécelable. Ensuite, ne vous fiez pas aux termes imprécis ou sujets à l’interprétation tels que « produit vert », « entièrement naturel » ou encore « organique » qui ne garantissent pas nécessairement un bon produit. L’ammoniaque est naturelle et l’on n’en veut pas pour autant dans nos produits ménagers. Finalement, méfiez-vous des autocertifications, car elles ne valent bien souvent rien. Celles-ci, la plupart du temps, ne concernent qu’un seul attribut du produit et ne prend pas en compte le cycle de vie entier de ce dernier (de la conception à l’élimination).

Souvenez-vous des bons logosPlusieurs certifications officielles et reconnues existent afin de vous aider à mieux choisir vos produits de consommation, qu’il s’agisse de fruits de mer ou d’électroménagers à faible consommation d’énergie. Certaines certifications s’appliquent à plusieurs marchés alors que d’autres se concentrent sur un seul. Au Canada, les principales certifications auxquelles vous pouvez vous fier sont celles de l’Écologo, l’ECOCERT, le Canada Organic Logo, la FSC et bien sûr la boucle de Möbius (symbole de recyclage). La plupart de ces certifications vous assurent d’acheter un produit provenant d’une exploitation durable des ressources et d’avoir la conscience tranquille.

Pour d’autres certifications fiables, vous pourrez visiter le site du bureau de la consommation du Canada ou encore la banque de données mondiale d’ecolabelindex.com

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Léo Bureau-Blouin et l’engagement étudiantPar An-Laurence HigginsVous avez manqué le passage de Léo au Cégep le 19 février dernier, mais vous êtes quand même curieux de savoir ce que le député de Laval-des-Rapides et adjoint parlementaire au volet jeunesse aurait à dire, du haut de ses 22 années, à des étudiants collégiaux? Et bien j’ose croire que votre curiosité sera rassasiée au terme de cet article!

Sortant tout juste de l’Assemblée nationale où il travaille avec les autres députés dont la moyenne d’âge tourne autour de 45 ans, Léo Bureau-Blouin est arrivé devant une audience d’étudiants hétérogène. Certains curieux, certains sceptiques, d’autres admirateurs, nous étions tous intéressés de savoir ce qu’une des têtes d’affiche du printemps québécois 2012 pou-vait bien nous dire sur l’implication des jeunes en politique. De président de la Fédération étudiante collégiale du Québec, il est devenu député élu dans Laval-des-Rapides pour le Parti Qué-bécois. Il siège actuellement à la fois à l’Assemblée nationale et à l’Université Laval, où il est étudiant au baccalauréat en droit à temps partiel. Qu’on le tienne en estime ou non, il faut tout de même admettre qu’il mène un sacré train de vie.

Le Parti Québécois et le Sommet sur l’éducationContrairement à ce que l’on semblait croire à l’annonce de sa candidature en 2012, ce serait le PQ qui aurait approché Léo et lui aurait proposé de se porter candidat pour le parti. Il dit avoir hésité au départ, lui qui ne s’était jamais affilié à aucun parti politique. Il finit par accepter et commence sa campagne. Pourquoi a-t-il accepté l’offre du PQ? Parce qu’après réflexion,

il décida qu’il souhaitait étendre son action politique et tenter d’améliorer les choses de l’intérieur au lieu de l’extérieur, comme l’ont fait les étudiants (et leurs alliés!) en 2012. Ambitieux pour un jeune homme tout juste sorti de la vingtaine? Peut-être. Mais au final, nous connaissons tous des vieux croûtons qui ne sont jamais devenus sages en vieillissant. L’âge est-il vraiment garant d’un pouvoir de réflexion et de remise en question né-cessaires aux députés?

La désillusion causée par les décisions du PQ concernant le secteur de l’éducation, dévoilées lors du Sommet sur l’éduca-tion, en a certainement touché plus d’un parmi nous et démo-bilisé plusieurs. Marois avait fait la sourde oreille à la proposi-tion de gel des frais de scolarité tant prisé lors de la grève. Au terme du Sommet, on pouvait notamment voir dans les jour-naux une Martine Desjardins déconstruite et une Pauline que trop faussement compatissante. Pourtant, le jeune député de Laval-des-Rapides affirme que malgré tout, diverses mesures favorables aux étudiants peuvent être considérées comme des victoires et découlant des revendications étudiantes, comme la bonification du système de bourses et l’indexation des frais de scolarité au revenu familial moyen, qui aurait diminué de 1 300 $ la hausse prévue par le gouvernement de Jean Charest. Comme Gabriel Nadeau-Dubois l’a dit lors d’une entrevue com-mune, les étudiants n’ont pas tout gagné, mais la mobilisation étudiante de 2012 a tout de même mené à une victoire. L’enga-gement étudiant, affirme Léo, doit se poursuivre.

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123 Action : CégepVoici toutes les activités de l’Asso à surveiller pour les prochaines se-maines au cégep!IMPROVISATION THÉÂTRALE : Que ce soient des thèmes loufoques ou sérieux, des impros drôles ou dramatiques, peu importe, c’est toujours à couper le souffle! Les quarts de finale et demi-finales sont bientôt, alors restez à l’affut pour plus d’information. Prochain match : 5 mars au Café Wazo, Voltavomes de Sainte-Foy vs Samouraï de Garneau!

IMPROVIATION MUSICALE :Vous n’êtes jamais allés voir de l’impro musicale? Saisissez votre chance avant la fin de la session! Des animateurs sympathiques, de l’imagination à revendre, beaucoup de plaisir, et, bien sûr, de la musique sont au rendez-vous! Les dates des prochains matchs, qui seront encore une fois dès 20h au Café Wazo, sont à surveiller! Tenez-vous au courant via leur page facebook!

JEUDIS ROCK N PABST :Avec le succès que cette activité a eu la session passée , on a décidé de poursuivre la tradition! Le concept est simple. Deux bons bands Rock, de la Pabst et du bonheur. Le prochain Rock N Pabst est prévu pour le jeudi 27 mars, dans la semaine 9. Restez à l’affût pour plus d’informations sur l’heure, la structure et les bands.

DIN-Ô-MONDE : Cette activité, organisée par le comité Vagabundo, vous permet de dîner en compagnie des élèves de francisation. Ça se passe presque toujours au 4eme étage du P, vers les 12h30. C’est une très bonne occasion pour rencontrer des personnes exception-nelles et dont l’histoire vous touchera ou pourra vous apprendre beaucoup, autant que ces élèves apprendront de vous. Émerveil-lement et bonheur garanti! Voici les prochaines dates :- Mercredi 5 mars- Mercredi 19 mars- Mercredi 2 avril

Ses projets parlementairesCoutume est d’entendre que les députés ne font pas grand chose en Assemblée. Mais que fait-il, ce jeune universitaire en costume d’homme d’affaires dans la salle bleue du Parlement? En tant qu’adjoint parlementaire au volet jeunesse, les intérêts de la jeune génération, dont il fait partie, semblent au cœur de ses préoccupations. Mis à part son désir de voir des bureaux de vote dans les établissements scolaires lors de prochaines élections provinciales, son Livre blanc sur la Politique québé-coise de la jeunesse est ce qui a attiré le plus l’attention. Cet ouvrage soulève les enjeux auxquels nous aurons à faire face étant donné le vieillissement de notre population et propose des projets qui encourageraient les jeunes à trouver leurs pas-sions, à nouer des liens entre eux et avec les générations plus âgées dans le but de construire un Québec dans lequel le plus de Québécois possibles seront épanouis dans la vie collective.

La réponse aux questions : les sujets chaudsLa baisse du crédit d’impôt aux études de 20 % à 8 % a pas-sé plus ou moins inaperçue lors de son annonce. Maintenant qu’avril, le mois des comptes, approche, la nouvelle ressort. Léo affirme qu’il est l’un de ceux qui ont poussé pour que cette mesure soit mise en place. Son explication? Ce crédit d’im-pôt est de type remboursable, c’est-à-dire qu’il s’applique en proportion du revenu. Or, la majorité des étudiants n’ont pas de revenus annuels suffisants pour faire partie des gens qui contribuent à ce type d’impôt. L’argent économisé sur ce crédit a été transféré pour bonifier le système de bourse. « Je crois qu’il est plus utile pour les étudiants d’avoir 1 $ maintenant que de peut-être avoir 2 $ plus tard », explique-t-il.

« Ne crois-tu pas que le débat sur la Charte des valeurs a pris une telle ampleur qu’il a éclipsé les autres débats d’une plus grande importance? » À cette question, le jeune député répond

que les grands enjeux doivent avoir notre attention, mais ne de-vraient pas devenir un prétexte pour ignorer d’autres questions qui pourraient paraître de moindre importance. Difficile de lui donner tort.

Finalement, trouve-t-il que la ligne de parti du PQ est trop ser-rée? Le jeune député semble croire que ce type de phénomène est occasionné par le système parlementaire anglais dont nous sommes les héritiers, causant une confusion entre le pouvoir exécutif et législatif. « Je crois que le Québec devra éventuel-lement se doter d’un nouveau système. On entend souvent dire que les ministres sont des monarques élus », nous a-t-il déclaré. Selon lui, c’est le système républicain, dans lequel les trois pouvoirs sont indépendants et se tempèrent les uns les autres, qui serait la meilleure solution. Je vous avouerais que je ne m’attendais pas à une critique aussi ouverte de notre sys-tème politique de la part de Léo Bureau-Blouin. Comme quoi la jeunesse pourrait vraiment apporter un nouveau vent dans les voiles d’une société.

Moi qui étais entrée dans le J-216 septique et amère, me de-mandant si je n’allais pas rencontrer un jeune de ma génération ayant combattu pour la même cause que moi transformé par le monde politique et maintenant doté de la fameuse langue de bois, je dois admettre que je dois retourner réfléchir un peu.

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Des geysers sur la planète Cérès : Non, ceci n’est pas une nouvelle surréaliste.Par Charles BrunelleCéres? Planète?

Cérès. Si vous êtes allé à l’école primaire après 1850, il est as-sez probable que vous n’ayez jamais entendu parler de cette mi-nuscule planète qui orbite autour de notre soleil quelque part entre Mars et Jupiter. Principalement parce qu’à partir du mo-ment de sa découverte, la qualité des lunettes astronomiques s’est beaucoup améliorée et on s’est mis à trouver un paquet de cailloux pas trop différents dans le même coin.

En 1850, le monde s’étant tanné de s’embarrasser d’un sys-tème solaire de 19 planètes dont 10 étaient plus petites que notre lune, on a décidé de régler le problème en appelant tout ce qui flotillerait entre Mars et Jupiter « astéroïde». Et c’était une très bonne décision : en 2014, on a trouvé plus de 100 000 objets assez gros pour qu’on leur donne un nom.

Vous vous souvenez probablement qu’en 2006, un psycho-drame similaire s’est produit quand Pluton a arrêté d’être une planète, et exactement pour les mêmes raisons : Pluton n’était pas seul à habiter son quartier, on venait de lui trouver un co-pain identique. Du point de vue de Cérès, c’était une très bonne nouvelle, et pas juste parce que Cérès est un méchant asté-roïde qui se réjouit du malheur des autres, mais aussi parce que de cette façon, il a pu accéder au statut nouvellement créé de planète naine et regagner une partie de sa gloire disparue, sans avoir tout le stress d’être une vraie de vraie planète...

Geyser?

Enfin, devenu beaucoup moins intéressante qu’une vraie pla-nète, Cérès n’était maintenant connue que par quelques hips-ters de l’exploration spatiale, on lui donnait de l’attention seu-lement quand elle faisait quelque chose d’intéressant, chose assez rare pour un rocher, aussi galactique soit-il.

N’empêche, en 2013, l’Agence spatiale européenne a trouvé que la planète laissait couler dans l’espace 6kg de vapeur d’eau par seconde. C’était une découverte assez plaisante puisque, dans notre modèle du développement du système solaire, on avait déduit qu’il devait y avoir de l’eau quelque part dans la ceinture d’astéroïdes et on en avait maintenant la preuve. En-core plus impressionnant : La vapeur semble sortir de deux points précis, des geysers. Quand même, des geyser, c’est excitant même sur Terre, mais c’est pas parce que c’est en soi rare sur notre système solaire : il y en a fait de glace sur Encelade, une lune de Saturne, et d’azote gazeux sur Triton, lune de Neptune.

Et même de l’eau, c’est assez commun. Il y en a sur Terre, de-dans toi cher lecteur, il y en aurait sur Jupiter et on soupçon-nerait même qu’une lune de Jupiter abrite des océans sous une épaisse couche de glace. Ce qui rend ces geysers si exception-nels est leur proximité avec la Terre, donc leur facilité d’accès pour des missions scientifiques à venir.

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Inspirer, expirer [répéter]Par Gabriel RivardJe m’attablai devant mon ordinateur, peu inspiré. Sur quoi pourrais-je bien écrire, cette fois-ci? Le concept de branchies artificiels connu sous le nom de Triton, peut-être? À quoi bon, puisqu’un tel appareil, aussi intéressant soit-il, ne verra jamais le jour, puisqu’il tuerait certainement son propriétaire, l’empoi-sonnant par un trop-plein d’oxygène…

Comment, me dites-vous? On peut s’empoisonner à l’oxygène? N’est-ce pas le gaz dont nous avons tous désespérément be-soin pour pouvoir vivre? D’ailleurs, les tests physiques aux-quels tout étudiant doit se plier n’évaluent-ils pas la capacité à absorber l’oxygène, accordant une meilleure note à ceux qui en extraient plus? À toutes les interrogations que je sens poindre dans votre matière grise, je réponds : tout est une question de dosage.

À quoi sert l’oxygène?Un peu de biologie, cela vous dirait? Tant pis pour ceux qui au-raient répondu par la négative, le journal est déjà imprimé; vous pouvez passer au prochain article si ça vous chante. Une cellule est un milieu fermé composé de plusieurs organites (l’équiva-lent cellulaire des organes d’un corps) baignant dans un liquide appelé cytoplasme. Pour fonctionner, elle doit constamment fabriquer de l’énergie afin de subvenir à ses besoins. C’est là que l’oxygène entre enjeu : il contribue à la respiration cellulaire aérobie, le mécanisme qui permet à la cellule de renouveler sa source d’énergie, l’adénosine triphosphate (mieux connue par son pseudo d’ATP). Plus précisément, l’oxygène intervient au niveau des chaînes de transport d’électrons éparpillées à la surface de la membrane de certains organites spécialisés de la cellule appelés mitochondries. Là, les molécules de gaz ar-rachent les électrons et se lient avec les protons qui flottent aux alentours pour former de l’eau. Cette étape est cruciale pour la survie de la cellule, car elle permet à une pompe spéciale, l’ATP-synthase, de laisser continuellement passer des protons

et de synthétiser au passage l’ATP tant convoité. Cependant, un trop plein d’oxygène viendrait dé-balancer la chaîne de transport et entraînerait une baisse de la quantité de protons disponibles pour faire fonctionner l’ATP-synthase, entre autres désagréments.

Certains se rappelleront peut-être de nos cours de science au secondaire, où on nous a seriné que l’atmosphère terrestre était composée principalement d’azote (environ 78%) et d’oxy-gène (à peu près 21%), avec des traces d’autres gaz disséminés ici et là. Par conséquent, l’être humain s’est développé de ma-nière à pouvoir évoluer dans un environnement contenant une pression partielle relativement stable d’oxygène et à pouvoir en tirer le meilleur parti, mais tout déséquilibre peut lui être grandement dommageable, voire fatal. Selon PADI, la Profes-sional Association on Diving Instructors, l’oxygène devient toxique dès que sa pression partielle devient plus élevée que 500 hectopascals, soit un peu plus de deux fois sa pression partielle habituelle. C’est pourquoi les plongeurs qui veulent tenter des plongées profondes n’utilisent pas d’air enrichi, bien que ce dernier permette de plonger plus longtemps à des pro-fondeurs moindres. Le Triton mentionné au début de l’article est un concept de branchies artificiels, un peu à la manière de ce que portaient Qui-Gon Jinn et Obi-Wan Kenobi, dans Star Wars. Il fonctionnerait en extrayant l’oxygène de l’eau et en l’en-treposant dans des petits réservoirs pressurisés pour fournir un apport constant au plongeur. Étant donné que ce dernier ne respirerait alors que de l’oxygène pur, vous comprenez mainte-nant pourquoi je disais que ce gadget causerait sans doute la mort de son utilisateur.En attendant, si vous voulez plonger, je vous suggère un bon vieux scaphandre, c’est beaucoup plus efficace!

Faudrait toutefois se calmer un peu : il n’y aurait pas d’eau li-quide directement impliquée dans la formation des geysers. Les molécules de glace seraient réchauffées tellement rapide-ment par le Soleil qu’elles s’éjecteraient de l’astéroïde, se trans-formant instantanément en gaz. Le fait que les geysers soient localisés induit toutefois une grande quantité de glace, et peut-être un océan caché sous cette hypothétique couche de glace qui recouvrirait la planète au complet.

Dawn à la rescousse!

Non, c’est pas seulement du placement de produits. C’est aussi le nom d’une sonde qui se dirige présentement vers Cérès. En effet, en 2009, la NASA, en manque d’inspiration, décida d’al-ler explorer pour la première fois la ceinture d’astéroïdes. Elle bricola donc autour d’un moteur à propulsion ionique du futur (sans blague, et c’est encore plus cool que ça sonne) quelques instruments scientifiques et lança le tout dans l’espace.

La sonde passa donc quelques moments intimes avec Vesta, un autre objet un peu moins massif de la ceinture d’astéroïde,

cartographiant furieusement tout ce qu’elle pouvait et recueil-lant des données qui permirent aux scientifiques de confirmer certaines parties de l’histoire de notre système solaire.

Maintenant en transit vers Cérès jusqu’au début 2015, on ne peut que fabuler sur les résultats qui seront apportés à la science. Jusqu’à son arrivé, la sonde représente quand-même notre meilleure chance de trouver de l’eau liquide, caractéris-tique primordiale à la création de la vie, à la porte de chez nous en plus.

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La Hawkeye InitiativePar Marianne LachanceUn problème très récurrent dans le monde des comics et des super-héros en général est celui de la misogynie (eh non! On ne s’en sort pas, comme dirait mon professeur d’histoire de l’art avec émotion en nous parlant du principe des courbes et des contre-courbes), malheureusement très présente dans ce domaine. Sans parler de la sous-représentation tragique des femmes de couleur autre que blanche, d’orientations autres qu’hétérosexuelles ou de femmes transgenres (ou d’hommes trans, ou de gens sans genres défini ou avec les deux genres, en toute honnêteté). Puisque des livres entiers pourraient être remplis de cette critique, les quelques femmes qui sont bel et bien présentes dans le monde des héros en collants doivent elles-mêmes faire face à leur lot de problèmes liés à leur genre.

Alors, avant toute chose -oui, oui, les hommes sont dessinés n’importe comment dans les comics, eux aussi. Des muscles pareils, toujours tendus, c’est pas naturel et c’est un brin terri-fiant, on a l’impression qu’ils vont exploser à tout moment. Seu-lement, la différence est que les muscles sont un fantasme de pouvoir et de force déraisonnable. Les femmes, elles, ne sont pas dessinées pour paraître plus puissantes que de nature; elles sont dessinées pour être sexy. Si les hommes étaient des-sinés dans le même but, ils n’auraient pas la même tête.

Entre les costumes qui ne peuvent pas être confortables ou pratiques (les catsuits, par exemple, ou alors les décolletés qui, en plus de ne porter aucun soutien aux fortes poitrines des dames en question, sont aussi un gros problème stratégique dans le combat rapproché), le physique improbable (désolée, mais sans intervention chirurgicale, je doute très fort qu’un ratio poitrine-taille pareil soit biologiquement concevable) et les poses ridicules et douloureuses (la fameuse pose complète-ment tordue pour pouvoir dessiner des courbes voluptueuses à l’avant et à l’arrière qui ferait se briser le dos de n’importe qui, ou alors la bonne vieille position féline à quatre pattes que je ne m’explique toujours pas), les héroïnes de comics ont très rare-ment la chance d’apparaître comme de véritables combattantes plutôt que comme des femmes-chats ou femmes-plantes qui roulent des hanches pour exciter le public cible et masculin (oui, oui, je suis encore amère quant à Batman : Arkham City). Pour les lectrices, ou les lecteurs avec un peu de bon sens, il apparaît qu’il faut se résigner à des designs de personnages féminins ridicules... Ou pas.

La Hawkeye Initiative a vu le jour il y a un peu plus d’un an. Le mouvement est né par surprise et sans véritables leaders, inspiré par l’agacement de fans de comics de voir les femmes être dessinées en permanence comme des pin-ups. Les ori-gines exactes de l’Initiative sont floues, mais on les retrace au site Tumblr, sur lequel une couverture de comics représentant Black Widow (tête en bas avec les jambes ouvertes à 45° et une torsion de la colonne vertébrale inquiétante) et Hawkeye (avec l’air d’un super-héros, arc en main, prêt à combattre le crime, grr, grr) avait agacé une lectrice au point de la redessiner en in-versant les rôles. Une autre fan, à quelques semaines d’écarts, suggérait avec sarcasme de remplacer toutes les poses sexy dans les comics par l’archer en question. Il n’en fallait guère plus pour que l’Initiative soit née -et depuis, bon nombre d’images ridicules sont repassées entre ses griffes.

Quel est le but de la chose? Exprimer son agacement envers le sexisme écrasant de bon nombres d’artistes de comics, déjà, oui. Mais aussi conscientiser les lecteurs pour qui le problème

n’était pas évident. Bon nombre de fans masculins, ayant croi-sé les oeuvres de l’Initiative, se sont plaint en expliquant qu’ils se sentaient très inconfortables devant pareilles visions. Cette réaction honnête a permis à bien des jeunes femmes d’éclater d’un grand rire sadique et moqueur, puis de leur expliquer po-liment et dans le respect qu’elles ressentaient la même chose en voyant le décolleté exagéré de Power Girl occuper un quart de page entier. Il a aussi été suggéré, plus sérieusement, d’uti-liser l’Initiative comme jauge de qualité, un peu à l’image d’un test de Bechdel visuel : si, en remplaçant Storm par Hawkeye, la pose devient profondément ridicule, il y a là un indice qu’il faut rapidement redessiner la X-(Wo?)man avec un peu plus de bon sens. On ne peut pas combattre les méchants si on est trop occupée à tenter de rester pudique dans une position de défense douteuse, si?

Pourquoi Hawkeye? Il est vrai qu’on pourrait croire que les cos-tumes moulants de Captain America ou de Superman seraient plus inspirants aux poses lascives que la tenue de cuir noir (qui rend cela-dit plutôt bien sur Jeremy Renner dans les films où son personnage apparaît). C’est oublier la magnifique suit mauve, souvent avec jupette et jambes à l’air, que Clint Barton portait dans bons nombres d’univers, en conséquence logique (ah?) à son entraînement dans un cirque. Toutefois, il semble qu’ Hawkeye n’ait bien été choisi qu’à cause de sa popularité et à cause d’un certain hasard. Il faut dire que Thor, Wolverine ou Batman ont eux-mêmes remplacé Catwoman, She-Hulk ou les show-girls d’Iron Man à de nombreuses reprises, même si le nom de code de l’opération demeure nommé d’après Hawkeye.

S’agit-il d’une revanche un peu mesquine qui ne sert qu’à se consoler lorsque des grandes entreprises comme DC et Mar-vel refusent de changer leurs habitudes, ou l’Initiative trans-met-elle un véritable message? Dans tous les cas, sur le jeu Marvel : Avengers Alliance, il est possible d’acheter l’améliora-tion « Hawkeye Initiative » pour jouer le personnage de l’archer. Il ne s’agit que d’un bonus de visée, et non d’un nouveau cos-tume plus sexy, mais il y a de quoi se demander si les grands boss, du haut de leur empire, ne pourrait pas être au courant du changement de valeurs qui se produit dans leur public, tout en bas. Il y a certainement de quoi le souhaiter très fort.

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Mépriser l’artiste, respecter l’art?Par Jules BoudreauAu début du mois de février, les journaux hollywoodiens ont pu se régaler d’une histoire aussi consternante que déchirante : le célèbre cinéaste Woody Allen, pédophile? La fille adoptive de Woody Allen, Dylan Farrow, a écrit une longue lettre sur le blogue du New York Times dénonçant une agression sexuelle du célèbre cinéaste à son égard. Ce n’est pas la première fois que des allégations de viol sont dirigées envers Woody Allen, mais, après un silence de plus de vingt ans de Dylan Farrow, la nouvelle lettre a fait d’immenses vagues dans le monde artis-tique. Il ne faut absolument pas amoindrir la gravité d’un geste de violence sexuelle, mais il reste que Woody Allen est un ar-tiste brillant (plus ou moins, dépendant des films), qui a eu une grande influence sur la culture cinématographique des dernières décennies. Cela pose un dilemme autant pour les amateurs des films de Woody Allen que pour les cinématologues : est-ce que la vie personnelle de l’artiste doit influencer l’appréciation de son œuvre? Est-ce que des chefs-d’œuvre peuvent être dévalorisés par les (graves) fautes morales de l’artiste? Dylan Farrow, du moins, croit que oui, puisque l’introduction de sa lettre va comme suit : « Quel est votre film préféré de Woody Allen? Avant de répondre, vous devriez savoir que quand j’avais sept ans, Woody Allen m’a prise par la main [...] puis il m’a agressé sexuellement. »

Woody Allen n’est pas le premier artiste dont le comporte-ment en tant qu’individu entre en conflit avec le prestige de son œuvre. Gore Vidal, pierre angulaire de la tradition de l’écrit his-torique américain, était probablement un pédophile récidiviste; Louis-Ferdinand Céline, dont le livre Voyage au bout de la nuit est considéré comme une des œuvres les plus importantes de la littérature française du XXe siècle, était un violent antisé-mite; Bertrand Cantat, chanteur de Noir Désir, groupe de rock français fétiche, a tué sa femme. Et pourtant, malgré la perver-

sité des comportements de ces hommes, objectivement, il est difficile d’affirmer que celle-ci pâlit l’éclat de leurs œuvres : si Manhattan de Woody Allen était vu comme un chef-d’œuvre avant les allégations de viol, par quel effet les éclairs de génie en sont-ils effacés?

Par contre, le jugement de l’œuvre, qui ne doit pas être altéré par des fautes morales de l’individu, est différent du jugement de l’artiste lui-même. Reconnaître le génie de Voyage au bout du monde ne veut pas dire pour autant qu’il faut encenser L.-F. Céline : l’artiste, compte tenu de la responsabilité sociale qu’il a de facto, est la somme de son art et de son comportement en tant qu’individu public, le premier ne pouvant effacer le se-cond. On peut considérer avec raison que Woody Allen est une ordure (oui, oui, il y a toujours présomption d’innocence, mais quand même), cependant il est difficile de voir comment cela peut affecter la qualité de ses films. Mépriser l’artiste, mais respecter l’art : c’est un vrai paradoxe.

Même si, objectivement, il faut « dissocier l’homme de l’œuvre », le choix de consommer et d’apprécier l’art d’artistes immoraux reste individuel. Personnellement, je ne crois pas que je vais réussir à écouter les prochains films de Woody Allen de bon cœur avec cette histoire de pédophilie, surtout que je n’ai au-cune envie d’encourager la richesse et le prestige de l’homme. Mais cela ne change rien à la valeur artistique de son corpus et n’enlève rien au sentiment de fascination que j’ai eu les pre-mières fois que Manhattan et The Purple Rose of Cairo ont joué dans mon salon.

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Incroyable chat !!!Par Marie BeauléQuatre petites pattes poilues, des yeux intrigants, de longues moustaches et des oreilles en triangle. Vous avez deviné! C’est le chat! Mais pourquoi vous parler de chats? Les propriétaires de ces petites bêtes comprendront peut-être si je leur parle de ronronthérapie.

C’est à la suite de la lecture d’une étude d’Animal Voice, que la ronronthérapie est née. Cette étude ferait le constat de la vitesse de rétablissement d’un chat à la suite d’une fracture ou d’une lésion comparé au chien. De plus, le chat aurait 5 fois moins de séquelles qu’un chien. Il semblerait que leur ronron-nement les aiderait à passer au travers du stress post-trauma-tique de la blessure. Le vétérinaire Jean-Yves Gauchet, intri-gué, décida d’enregistrer un de ses patients, Rouky et de le faire écouter à 250 candidats. Chacun des volontaires a, par la suite, ressentit du bien-être et une grande légèreté d’esprit.

Seulement, comment expliquer les vertus « anti-stress » de cet animal si commun? Il semblerait que, lorsque le chat ronronne, les vibrations sonores se situeraient entre 25 et 50 hertz. Se serait les mêmes fréquences utilisées par les professionnels de la santé pour accélérer la cicatrisation et aider à réparer les os. Les basses fréquences des « ronrons » créeraient chez l’humain une production de sérotonine, dont la carence entrainerait bon nombre de dépressions, de problèmes de stress et d’agressivi-

té. Incroyable, n’est-ce pas ?

Encore plus incroyable, le chat serait capable de sentir nos émo-tions. Lorsque nous sommes tristes ou sommes en moment de détresse, nous secrétons des hormones détectables pour les animaux à poil. Le chat peut donc capter l’odeur de notre dé-tresse psychologique. C’est pourquoi, si vous avez un chat, il se peut qu’il vienne vous voir dans votre chambre et commence à ronronner lors de moments difficiles. C’est presque mieux que de manger de la crème glacée ou du chocolat (c’est une fille qui écrit).

Pour finir, les chats sont de magnifiques créatures. Pourtant certains ne les aiment pas, ou y sont allergiques. Véronique Aïache, une journaliste, a écrit un petit livre avec pleins de pho-tos de son chat Plume contenant un magnifique CD de ses ron-ronnements. Solution vraiment moins allergène que d’avoir un chat à la maison. Vous pouvez ainsi profiter des bienfaits de cet animal pour le moins stupéfiant.

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Le Cauchemar Nord-CoréenPar Antoine BourassaUn rapport accablant pour le régime Nord-Coréen. L’enfant criait, la mère venait d’accoucher quelques heures avant. Les prisonnières s’étaient pressées pour le voir.

« C’était la première fois qu’on voyait un bébé naître, alors nous étions très heureuses a déclaré Mme Jee Heon-a, ancienne pri-sonnière d’un centre de détention Nord-Coréen. Mais, soudaine-ment, nous avons entendu des pas. »

Mme Jee Heon-a, a expliqué qu’un gardien a ordonné à la mère de noyer son enfant à l’aide du bol d’eau qui avait servi à le net-toyer.

« La mère suppliante n’allait pas accepter une telle chose, alors le gardien a commencé à la battre. Puis, la mère toute tremblante a plongé la tête de son enfant dans le bol. Plus un bruit, ni aucuns pleurs […] Puis la femme âgée qui avait aidé à l’accouchement a pris le bébé et est sortie de la pièce sans faire un bruit ».

Voici un des témoignages compilés dans le rapport de 372 pages de l’Organisation des Nations-Unies dévoilé lundi le 17 février dernier. De telles atrocités sont presque devenues anodines pour les femmes détenues en Corée du Nord. Effec-tivement, le régime considère que chaque enfant venant d’une femme ayant fui en Chine doit être mis à mort, soit avant ou

après la naissance. Les enfants de ces femmes rapatriées sont considérés comme «impurs» ou «corrompus».

Il existait bien d’autres nombreux rapports sur la République démocratique de Corée du Nord, mais aucun n’est si descrip-tif et détaillé. Avec des allégations de torture, viol, répression, emprisonnement et travaux forcés, il ne fait plus aucun doute que la Corée du Nord ne respecte aucunement les droits de l’homme. Véritablement, le rapport expliquait qu’il y aurait en-viron de «80 000 à 120 000 prisonniers politiques» encore détenus par le régime.

Le récent rapport de la Commission amène une grande pres-sion internationale sur la Corée du Nord. Le rapport ayant causé tout un émoi dans la communauté internationale, il est question de référer le dossier à la CPI (Cour Pénale interna-tionale). Celle-ci pourrait possiblement enquêter sur le dossier et traduire en justice les responsables du régime, si ce n’était de deux obstacles majeurs. Premièrement, la Corée du Nord ne fait pas partie du Statut de Rome, document fondateur de la CPI. Deuxièmement, la Chine, alliée politique de la Corée du Nord, par son droit de veto, empêcherait toute action contre son allié.

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Le petit article des mathémagiquesPar Alexei YanickMathématiques : science qui étudie par le moyen du raisonne-ment déductif les propriétés d’êtres abstraits (nombres, figures géométriques, fonctions, espaces, etc.) ainsi que les relations qui s’établissent entre eux. (Définition du Larousse)

Imaginez un monde sans grandes villes, sans ordinateurs, sans avions, sans IPhones : sans les mathématiques, les êtres hu-mains ne seraient rien! En effet, c’est en grande partie grâce à ces dernières que les êtres humains ont pu survivre, progres-ser et innover, surtout dans le domaine des sciences. Cela est surement dû au fait que les mathématiques sont un concept universel et que les connaissances ont pu être transmises d’époque en époque. Plus encore, on compare souvent le lan-gage mathématique au langage musical et même au langage corporel, car on dit que c’est un code de communication qui peut être compris par tous, et ce, peu importe les langues par-lées par les interlocuteurs : seule une connaissance des chiffres et des symboles est nécessaire.

La population en général exprime un grand mépris envers les mathématiques, surtout étant donné que c’est un domaine très abstrait et difficile à comprendre. Pourquoi quelqu’un passerait des heures à résoudre une équation? Pourquoi quelqu’un pren-drait plaisir à apprendre le cercle trigonométrique par cœur? Qu’est-ce qui pousse un être humain (si on peut encore appeler cela comme cela!) à inventer des nombres qui n’existent pas, tel que le fameux nombre imaginaire i, ou √(-1)?

Ce que la majorité des gens ne comprennent pas, c’est que la beauté des mathématiques réside dans le fait que tous ces nombres et toutes ces équations servent autant à traduire des problèmes réels et précis que complètement abstraits afin d’y

trouver une solution : le nombre où l’équation qu’on obtient à la fin du calcul veux dire quelque chose, ce n’est pas juste un nombre!

Toutefois, il est entièrement vrai que les mathématiques pures sont complètement abstraites et ne se basent que sur des concepts acceptés comme vrai, soit des axiomes (tel que le nombre 0 existe, ou encore que « x » + 0= « x ») : ce type de mathématique est donc purement intellectuel et ne s’apparente à la réalité que très rarement, tellement les situations rencon-trées ne sont que purement fictives la plupart du temps, et même parfois impossibles.

Certains problèmes mathématiques plus appliqués n’ont, eux aussi, pas de buts précis et ne servent qu’à faire pratiquer un outil avec lequel on peut résoudre des problèmes réels, par exemple : un élève pourrait faire 50 problèmes de dérivées pour se préparer à son examen et ne pas comprendre qu’il peut utiliser cette notion pour calculer très précisément la vitesse d’une automobile (car, en effet, la dérivée de la pente du gra-phique du déplacement d’une voiture selon le temps vous don-nera de façon très précise sa vitesse à tout instant désiré).

Finalement, les mathématiques sont le langage des sciences : utilisées en physique, en chimie et même en médecine, c’est grâce à elles qu’on réussit à mieux comprendre le monde qui nous entoure. Notre univers est régit par des lois mathéma-tiques et s’est à nous de les découvrir!

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Les Drôles de Ténors, retour en force au Capitole!Par Francis PaquinCe samedi 22 février dernier, je suis allé voir, au Capitole de Québec, un groupe humoristique bien assorti qui mérite toute notre attention et j’ai nommé «Les drôles de Ténors». Les Té-nors composés de Michael Rancourt, Francesco Verrecchia et Steeve Diamond ont su donner une performance digne d’une cérémonie des Oscars! La soirée offerte par nos trois artistes fut haute en musique, et elle fut assaisonnée d’une touche hu-moristique créant ainsi un fabuleux mélange artistique. Michael Rancourt et Steeve Diamond sont tous deux imitateurs-humo-ristes s’étant illustré dans les années 90 et dont les prestations leur ont valu de nombreux prix. Francesco Verrechia, virtuose du chant, a pour sa part fait honneur à ses origines italiennes. Le mixte des trois artistes est un amalgame parfait puisque le choix des musiques nous a transporté au-delà des frontières

et du temps par l’interprétation de divers succès de célèbres chanteurs tels que Joe Dassin, Frank Sinatra, Ginette Reno, Jean-Pierre Ferland, Phil Collins, Johnny Cash, Elvis Presley, Félix Leclerc et plusieurs autres. De plus, Michael Rancourt et Steeve Diamond ont fait un excellent travail d’imitation de nos humoristes québécois tels qu’Yvon Deschamps, Mike Ward, Daniel Lemire, Mario Jean et Jean-François Mercier. Il va sans dire que les Ténors font plusieurs gags faisant allusion à l’époque des années 60 et 70 (dont certains d’entre eux sont des insides que comprennent bien nos parents!), mais tout de même c’est un fou de rire garanti! Vous aimez les spectacles mélo-humoristiques? Alors, ne manquez surtout pas les Drôles de Ténors qui seront en supplémentaire les 26 et 27 septembre 2014 au Capitole de Québec. C’est un rendez-vous!

Que la nuit te va bien ce soirPar Maestro Forte Piano

Par un soir de minuitJe m’étais en alléÉcouter une rose, dont les mérites avaient été vantéesM’avais-t-on garantit qu’elle avait un talent inouïe

M’installais-je confortablementEt attendais-je patiemmentQue vint enfin le momentOù je puis entendre le légendaire chant

Soudainement, apparu sur la scèneLa rose, point rouge ni blanche, mais bien d’obsidienneRayonnante de mille feux, fleur d’un sombre paradisRien de moins, ni de plus qu’une splendide Halfeti

Étonné par cette beauté étincelanteChaque pétale épousant fidèlement sa somptueuse courbeCe souvenir, encore aujourd’hui, me hanteEt je doute chaque fois, que ce ne soit qu’un rêve fourbe

Elle n’avait encore rien fait, que déjà j’étais méduséEt de son chant, maintenant, j’avais peur d’être pétrifiéCar si belle et raffinée créationÉtait sûr, de posséder, le plus beau des dons

Elle entama sa fatale mélodieSi belle que nous remercions le ciel du sens de l’ouïeUne seconde, une heure, un siècle, une éternitéMon cœur arrêté, je ne puis plus respirer

Lorsque finalement elle termina son chantEnfin je puis reprendre vieEt respirer librementGrâce à toi j’aperçus le seuil du paradis et de cela je t’en remercieMille fois merveilleuse Halfeti

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D É P Ô T L É G A L : B I B L I O T H È Q U E N A T I O N A L E D U Q U É B E CE T D U C A N A D A I S S N - 0 3 1 8 - 1 7 1 0

Par Marie-Ève Fortier

L’article de la back-page: les arrières pensés (la catch-tu?)

Salut! Hey, déjà un bon bout de la session de fait, non? On est, quoi, la septième semaine au moment où vous lisez ceci? D’ailleurs, message à moi-même, je te fais dire bonjour du passé, puisque je(du passé) ne suis rendue qu’à la fin de la cinquième semaine. Souhaite-moi bon courage, identité du futur!

Difficile à suivre tout ce préambule, non? Justement, c’est le sujet de ma chronique cette fois-ci : les choses incompréhensibles et les questions existentielles. Pourquoi? La raison est, en elle-même, assez simple, mais plutôt saugrenue : ma commotion cérébrale (légère, on s’entend). Como, de son petit nom affectueux. Eh oui, tu as bien compris, lecteur (ou lectrice!).

Pour ceux qui n’en ont jamais vécue, avoir fait une como, c’est quand tu vas à la cafétéria et que la question «Veux-tu un beurre avec ton pain?», pour toi, ça sonne comme «Quelle est la meilleure façon d’intégrer les nombres complexes?». C’est avoir l’impression que tous les murs, toutes les plantes, toutes les colonnes et toutes les tables de ce monde sont tes ennemis et qu’ils cherchent invariablement à te faire tomber. Avoir fait une como, c’est être hangover pendant deux, trois semaines. C’est aussi oublier que tu avais commencé une phrase et que…

Bon je sais, vous vous demandez le lien entre ça et ma thématique (qui n’est toujours pas développée d’ail-leurs)! Dans le fond, je me suis dit : «Bon, tant qu’à me creuser la tête pour comprendre le fonctionnement de ma serrure, on va faire réfléchir les autres aussi, avec une liste de questionnements philosophiques trop intenses pour la ligue». C’est tiré par les cheveux, mais bon, qui est-ce qui a une como ici? C’est ça! Bon creusage de tête!

• Si jamais on vivait dans un monde où la beauté extérieure reflétait la beauté intérieure, seriez-vous plus beau? Est-ce que vous aimeriez les mêmes personnes et vous aimeriez-vous plus vous-même? Au-riez-vous l’impression d’avoir plus de contrôle sur votre vie?

• Dans Pokémon, est-ce qu’on nomme les Pokémons à cause de leurs cris ou bien est-ce qu’ils crient leurs noms?

• Si on arrivait à régler tous les problèmes sur Terre, est-ce que les gens dans le besoin deviendraient meilleurs ou est-ce qu’ils deviendraient paresseux et égoïstes?

• On se demande souvent si tout ce qu’on vit n’est qu’un rêve, mais ça serait-tu possible de se demander si on est le fruit de l’imagination de quelqu’un qui rêve? Parce que, dans le fond, si toi tu rêves, moi j’suis quoi?

• C’est quoi le système de roulement des soupes à la cafétéria? Si on pouvait le prévoir, on pourrait tou-jours en manger, de la soupe aux carottes dorées de l’automne!

• Si t’étais immortel (juste toi), est-ce que ta vie vaudrait la peine d’être vécue, vu qu’elle n’aurait jamais de fin et que tu finirais invariablement par voir se détruire tout ce que tu as construit?

• Pourquoi Justin Bieber? POURQUOI?

Voilà, bonne semaine! Je vous reviens à la prochaine parution avec quelque chose de normalement insensé! HEY, pis bonne relâche (je savais que j’oubliais quelque chose)!