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Observatoire des familles
Etude sur la monoparentalité
dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
Réalisée par : Elodie Piron & Sarah Brault
Sous la direction de l’Union Départementale des Associations Familiales du Morbihan
Et du comité de pilotage
Université de Bretagne Sud, Département Politiques Sociales et de Santé Publique, Lorient.
Master 2 MOSS « Ingénierie des interventions sociales et de santé »
Année universitaire 2009 / 2010.
Remerciements
Avant tout, nous tenons à remercier l’ensemble des personnes qui nous ont permis de
réaliser ce stage.
Nous pensons en premier lieu à Monsieur KERZERHO, Directeur de « l’Union
Départementale des Associations Familiales du Morbihan » et Monsieur VAUCELLE,
Président, de nous avoir accueillies durant ces seize semaines.
De plus, nous souhaitons remercier Florence VIGNEAU de nous avoir suivies tout au long
de cette période de stage ; elle s’est montrée très disponible et patiente en répondant à nos
nombreuses interrogations.
Enfin, nous souhaitons remercier l’ensemble des partenaires avec qui nous avons été
amenées à travailler : les élus, les associations, les familles, qui ont été très accueillants,
sans qui l’étude n’aurait pu être réalisée ; mais aussi les différents acteurs institutionnels et
politiques avec qui nous avons pu échanger et apprendre.
Sommaire
Remerciements............................................................................................................................
Introduction ..............................................................................................................................6
1 Méthodologie...................................................................................................................10
1.1 Méthodes pour le recueil d’informations............................................................. 10
1.1.1 Une approche par indicateurs ............................................................................... 10
1.1.2 Deux types d’approches : l’enquête ad hoc et l’enquête qualitative .................... 11
1.2 Traitement et analyse des données quantitatives et qualitatives.......................... 14
2 Des données existantes sur la monoparentalité............................................................14
2.1 A l’échelle nationale............................................................................................ 14
2.2 A l’échelle régionale............................................................................................ 15
2.3 A l’échelle départementale .................................................................................. 16
3 L’analyse quantitative : un éclairage de la monoparentalité sur le Morbihan.........17
3.1 La situation familiale ........................................................................................... 17
3.1.1 La part des familles monoparentales selon le sexe............................................... 17
3.1.2 L’origine de la monoparentalité ........................................................................... 17
3.1.3 La durée de la monoparentalité ............................................................................ 18
3.1.4 L’âge du parent..................................................................................................... 18
3.1.5 Le nombre d’enfant(s) à charge de moins de 25 ans au sein des familles
monoparentales.............................................................................................................. 19
3.1.6 L’âge des enfants .................................................................................................. 20
3.2 La situation par rapport au logement................................................................... 20
3.2.1 Le statut d’occupation .......................................................................................... 20
3.2.2 Le choix du lieu d’habitation................................................................................ 22
3.3 Les ressources perçues par les familles ............................................................... 23
3.4 L’Emploi.............................................................................................................. 24
3.4.1 Les familles monoparentales selon leur catégories socioprofessionnelles ........... 25
3.4.2 Les conditions d’emploi ....................................................................................... 26
3.5 La vie quotidienne ............................................................................................... 27
3.5.1 Le recours à un mode de garde............................................................................. 27
3.5.2 La scolarité des enfants......................................................................................... 28
3.5.3 Les loisirs des enfants........................................................................................... 29
3.5.4 Les vacances ......................................................................................................... 29
3.6 Les liens avec l’extérieur..................................................................................... 29
3.6.1 Les temps libres .................................................................................................... 29
3.6.2 Le recours à un réseau d’aide ............................................................................... 30
3.6.3 Le sentiment d’isolement...................................................................................... 30
3.7 Les principales difficultés rencontrées et besoins exprimés................................ 31
4 L’analyse qualitative : une mise en relief des attentes et des besoins ........................32
4.1 Une vulnérabilité accrue due au changement de structure familiale ................... 32
4.1.1 Une fragilité sociale et psychologique.................................................................. 32
4.1.2 Des difficultés financières .................................................................................... 35
4.2 L’adaptation au changement de situation familiale............................................. 37
4.2.1 Les relations avec l’ex-conjoint............................................................................ 37
4.2.2 Des difficultés à assumer « seul au quotidien » l’éducation de leur(s) enfant(s) . 39
4.2.3 La place de l’enfant dans les nouvelles relations intrafamiliales ......................... 41
4.3 L’aménagement du temps au quotidien............................................................... 42
4.3.1 Des difficultés d’organisation au quotidien.......................................................... 42
4.3.2 Le besoin d’avoir du temps pour soi .................................................................... 43
4.3.3 La garde des enfants ............................................................................................. 43
4.3.4 Des difficultés face à l’emploi.............................................................................. 45
5 Vers de nouvelles préconisations...................................................................................48
6 Limites et points forts de l’étude...................................................................................55
7 Conclusion générale........................................................................................................56
Bibliographie...............................................................................................................................
Table des annexes .......................................................................................................................
Lexique ........................................................................................................................................
Table des abréviations................................................................................................................
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
6
Introduction
Si la famille traditionnelle1 était le modèle principal, ce n’est plus le cas aujourd’hui.
Désormais, la famille est présentée sous de multiples formes. Depuis les années 60, la
famille a changé de configuration : (nombre d’enfant(s), statut marital, …). A la fin de
cette période, quelques associations de femmes « chefs de famille » se sont constituées,
celles-ci étaient ouvertes à toutes les femmes seules avec des enfants à charge, quel que
soit leur statut matrimonial. C’est lors de la seconde moitié des années 70 que des
sociologues féministes ont importé la notion de « famille monoparentale des pays anglo-
saxons où elle était apparue une dizaine d’années plus tôt. Elles utilisaient cette notion
comme le moyen de porter les foyers dont le chef est une femme au rang de «vraie
famille»2.
La notion de « famille monoparentale » apparaît ainsi en tant qu’objet de recherches, en
tant que catégorie statistique et en tant qu’objet de l’action publique, en même temps que le
terme « famille recomposée », au moment où la progression des divorces et des séparations
contribuait à en augmenter le nombre et imposait le pluriel à la notion de famille
(Meulders-Klein et Théry, 19933). L’émergence de cette catégorie a contribué à la
reconnaissance de la pluralité des formes familiales, une pluralité qui a parfois été
assimilée à une « crise » de la famille (Sullerot, 20004).
Les familles monoparentales, n’étant pas pour autant un phénomène nouveau, sont en
constante augmentation depuis les années 70. Depuis 1962, le nombre de familles
monoparentales a presque doublé. Il est passé de 680 000 en 1962 à près de 1,5 million en
19995. L’accroissement du nombre de familles monoparentales peut se justifier par une
augmentation des séparations et des divorces. En effet, le statut matrimonial des familles
monoparentales a évolué dans le temps. En 1962, les veufs représentaient plus d’un parent
sur deux de familles monoparentales (55%), alors qu’en 1999 ils ne sont plus que 11%. En
revanche, la proportion des divorcés a augmenté très rapidement de 15% en 1962 à environ
45% en 1999. Enfin, la part des parents célibataires a également augmenté passant de 9%
1 Famille traditionnelle : Le modèle familial traditionnel est fondé sur un couple composé d'une femme et
d'un homme unis par les liens du mariage et ayant des enfants communs. 2 D.Favre & A. Savet, « Parents au singulier, Monoparentalités : échec ou défi ? », Paris, Autrement, 1993,
220 p. 3 M-T.Meulders – Klein & I.Théry , « Les recompositions familiales aujourd’hui», Nathan, 1993, 350 p.
4 E. Sullerot, La crise de la famille, Hachette, 2000, 300 p.
5 Source : recensement de la population de 1999, Insee.
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
7
en 1962 à plus de 30% en 1999. En 2004, trois enfants sur dix qui vivent en familles ne
vivent pas dans une famille traditionnelle, mais dans des ménages monoparentaux ou
recomposés6.
Le terme « famille monoparentale » est défini différemment selon les deux grandes
institutions que sont : l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques7
(Insee) et les Caisses d’Allocations Familiales (CAF). Selon la CAF, en premier lieu, sont
considérées comme parents isolés les personnes veuves, divorcées, séparées, abandonnées
ou célibataires qui assument seules la charge effective et permanente d’un ou plusieurs
enfants, à condition qu’elles ne vivent pas maritalement. En second lieu, les enfants sont à
charge, s’ils sont âgés de moins de vingt ou vingt et un ans pour le complément familial et
les allocations logement. La catégorie famille monoparentale est apparue seulement en
1981 dans la nomenclature «ménage-famille» utilisée par l’Insee pour présenter les
résultats des recensements de population et de diverses enquêtes. Selon l’Insee, une famille
monoparentale est composée d’un adulte vivant sans conjoint et avec son ou ses enfant(s)
de moins de vingt-cinq ans. Pour la réalisation de l’étude menée auprès de l’union
départementale des associations familiales du Morbihan, la définition des familles
monoparentales retenue est celle de l’Insee car elle tient compte des enfants jusqu’à vingt-
cinq ans, et avec l’allongement de la durée des études, certains d’entre eux peuvent rester à
la charge de leur parent jusqu'à vingt-cinq ans, ce qui semblait important à prendre en
considération dans l’étude.
« Familles monoparentales » : est-ce l’expression appropriée ?
Aujourd’hui, l’expression « famille monoparentale » n’est peut-être plus juste. En effet,
lorsque la monoparentalité découle d’une séparation ou d’un divorce, l’enfant a toujours
ses deux parents même si ceux-ci ne vivent plus ensemble. Stéphane Ditchev8, secrétaire
général du Mouvement de la Condition Paternelle, conteste les termes même de familles
monoparentales et de familles recomposées en précisant qu’ils masquent l’existence de
l’autre parent. En effet, si un parent vit seul avec son ou ses enfant(s), cela ne signifie pas
que l’autre parent est absent de la vie de l’enfant ; même si l’autre parent ne réside pas
avec l’enfant il peut tout de même intervenir dans son éducation et assurer ses
6 Daniel Coum, La famille change-t-elle ? , Erès, Parentel, 2006, 135 p.
7Institut national de la statistique des études économiques (Insee)
8 Rapport d'information n° 388 (2005-2006) de Mme Gisèle GAUTIER, fait au nom de la délégation aux
droits des femmes, déposé le 13 juin 2006 – Rapport d’activité du sénat, 300 p.
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
8
responsabilités parentales. Elle ne tient pas compte non plus de la mise en œuvre du
principe de coparentalité visant à impliquer les pères dans les responsabilités parentales
même après séparation conjugale. De plus, ce terme peut-être remis en cause car il
recouvre de multiples situations. Selon Algava9, si un ménage est amené à vivre
séparément pour des raisons professionnelles, il n’est pas pour autant séparé au sens du
droit civil, mais est-il considéré famille monoparentale ; sachant qu’en France, une famille
monoparentale est définie par le fait qu’un parent élève seul son ou ses enfant(s) ? Ainsi, si
l’on ne s’en tenait qu’au sens strict du terme de la « monoparentalité », il n’y aurait que les
veufs, veuves et certains parents célibataires dont les pensions alimentaires resteraient
impayées qui soient réellement « isolés ». Enfin, la notion de familles monoparentales tend
à figer une situation qui peut être temporaire : un certain nombre de familles
monoparentales sont vouées à devenir des familles recomposées. C’est pourquoi, il
convient de situer la monoparentalité dans les parcours de vie.
Ainsi, pour toutes ces raisons, nous avons choisi d’utiliser, principalement, dans l’étude le
terme de « parent élevant seul son ou ses enfant(s) » plutôt que « famille monoparentale ».
Notons que l’Union Nationale des Associations Familiales (UNAF) qui fédère les
associations représentant les intérêts des familles et étant le partenaire du gouvernement
dans l’élaboration et la mise en œuvre de la politique familiale a agréé une Fédération de
familles monoparentales. Cette dernière a été créée en 1967 par des militantes de la
Confédération Syndicale des Familles10
(CSF), elles mêmes en situation de
monoparentalité. Les buts de ce mouvement sont d’exprimer l’existence sociale des
familles monoparentales ayant ou ayant eu des enfants à charge ; de leur permettre d’être
représentées et de faire valoir leurs droits auprès des pouvoirs publics et des organismes
semi-publics ou privés ; de promouvoir des services et des réalisations sociales répondant
aux intérêts de ces familles et d’obtenir des pouvoirs publics qu’ils tiennent compte des
familles monoparentales dans l’élaboration ou l’aménagement de toute la législation.
L’agrément de cette fédération par l’UNAF lui a permis d’obtenir un droit à la parole
publique et collective.
9 Algava Elisabeth, « les familles monoparentales : des caractéristiques liées à leur histoire matrimoniale »,
Drees, Etudes et Résultats n°218 (février), Ministère des affaires sociales, du Travail et de la Solidarité, 2003,
12 p. 10
Confédération syndicale des familles : c’est une association familiale de défense des familles dans tous les
domaines du quotidien : consommation, logement, éducation, culture et loisirs... (cf. lexique)
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
9
Dans le cadre de conventions d’objectifs UDAF/UNAF, le Conseil d’Administration (CA)
de l’UDAF du Morbihan a retenu la création d’un observatoire départemental des familles
avec comme première thématique « la monoparentalité ». Cet observatoire ayant pour
objectifs d’observer les conditions de vie des familles, leurs besoins et leurs demandes
pour mieux connaître, mieux les représenter et pour partager une connaissance et un outil
de travail.
Ainsi, le CA composé de quarante-huit membres issus des différents mouvements
familiaux adhérant l’UDAF, a opté pour ce choix car c’est un thème transversal à la famille
sensibilisant les mouvements familiaux. En effet, à travers cette thématique, nous abordons
différents thèmes à savoir le logement, la scolarité des enfants, la gestion de la vie
quotidienne, l’emploi, la précarité, etc. Ainsi, nous avons été missionnées pour mettre en
place cet observatoire en réalisant une étude départementale sur la monoparentalité dans le
Morbihan. L’objectif de cette dernière est de mieux connaître et faire connaître les
réalités vécues par les parents vivant seuls avec leur(s) enfant(s), en recensant leurs
besoins, leurs attentes et proposer des préconisations aux partenaires du territoire.
Nous mettrons en relief quelques données existantes à différentes échelles. Nous
poursuivrons avec l’étude départementale que nous avons réalisée à travers une analyse
quantitative et qualitative. Enfin, nous verrons les préconisations qui ont été élaborées ainsi
que les limites de l’étude.
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
10
L’étude : Un éclairage sur la monoparentalité dans le
Morbihan et une mise en relief des attentes et des besoins
1 Méthodologie
1.1 Méthodes pour le recueil d’informations
Afin de comprendre l’évolution de la famille de 1945 à nos jours, de comprendre les
principales tendances et constats des conditions de vie des familles et plus particulièrement
des familles monoparentales de nos jours, il nous semblait indispensable de réaliser une
approche par indicateurs. Ensuite, pour mener cette étude, nous avons réalisé une enquête
ad hoc et une enquête qualitative. Avant de réaliser ces différentes étapes, nous avons
informé diverses institutions (cf. Annexe 1) de notre démarche en leurs adressant un
courrier d’information sur la mise en place de l’observatoire.
1.1.1 Une approche par indicateurs
Une approche par indicateurs11
, est une méthode de collecte de données statistiques
existantes sur le territoire.
S’il a été choisi d’étudier les familles monoparentales de nos jours, il nous semblait
nécessaire de comprendre l’évolution de la famille depuis la fin de la guerre, afin de mieux
comprendre les tendances actuelles des familles et plus particulièrement des parents vivant
seuls avec leur(s) enfant(s), ainsi que de mieux connaître leurs conditions de vie. Pour cela,
nous avons recensé des données sur la monoparentalité à différentes échelles (nationale,
régionale et départementale).
Dans un premier temps, nous sommes parties des données démographiques existantes et
des études réalisées à l’échelle nationale. Pour cela, nous nous sommes rendues sur
différents sites de recherches et de statistiques reconnus (Insee12
, Platoss13
, Ined14
, Drees15
,
Observatoire des Inégalités de la pauvreté et de l’exclusion sociale16
, Oned17
…). Les
11 Approche par indicateurs : méthode de collecte de données statistiques existantes sur le territoire
12 Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (Insee), www.insee.fr
13 Plate-forme de l'observation sanitaire et sociale en Bretagne (Platoss), www.platoss-bretagne.fr.
14 Institut national des études démographiques (Ined), www.ined.fr
15 Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), www.santé.gouv.fr
16 Observatoire national des inégalités de la pauvreté et de l’exclusion sociale, www.social.gouv.fr
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
11
données et études déjà existantes sur la monoparentalité montrent l’importance de la
volonté de prendre en considération cette thématique en France.
Ensuite, nous avons recueilli les données régionales, notamment par le biais de l’étude
réalisée par la Fédération Bretonne des CAF18
et de l’étude du Secours Catholique19
. Enfin,
nous avons poursuivi nos recherches à l’échelle départementale par le biais du diagnostic
social réalisé par la Caisse d’allocations familiales du Morbihan20
.
Après avoir étudié l’ensemble de ces documents, nous nous sommes interrogées sur le
territoire morbihannais, et sur la façon dont nous allions pouvoir recueillir les données
quantitatives et qualitatives départementales.
1.1.2 Deux types d’approches : l’enquête ad hoc et
l’enquête qualitative
1.1.2.1 Approche par enquête ad hoc
L’enquête ad hoc21
est une approche quantitative consistant à produire de nouvelles
données statistiques. Cette méthode vient compléter les données statistiques obtenues par
l’approche par indicateurs.
L’enquête quantitative a été menée par questionnaire22
(cf. Annexe 2). Ce dernier est une
enquête transversale, c'est-à-dire de courte durée, destiné à appréhender un phénomène
d’une population à un moment donné.
Il a été réalisé du 01 mars au 31 mai 2010 et a permis d’apporter un éclairage sur la
situation de la monoparentalité dans le département du Morbihan.
L’objectif de cette enquête par questionnaire était de mieux connaître les réalités vécues
par les parents vivant seuls avec leur(s) enfant(s), en recueillant des données auprès des
familles.
Nous avons construit ce questionnaire, avec l’aide du service de la médiation familiale de
l’UDAF, suivant différentes thématiques pouvant traverser le quotidien d’une famille. Les
17 Observatoire national de l’enfance en danger (Oned), oned.gouv.fr
18 Fédération bretonne des caisses d’allocations familiales, cahier des données sociales, 2008, 87 p
19 Rapport du Secours Catholique, « La pauvreté au féminin », 2009, 75 p.
20 Caisse d’allocations familiales du Morbihan, « Diagnostic social données générales », 2009, 15 p.
21 Cf. Lexique
22 Cf. Lexique
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
12
thèmes abordés étaient les suivants : la situation familiale des personnes, l’habitat, la vie
quotidienne, l’emploi, la scolarité des enfants, les loisirs et les vacances, les temps libres,
les liens extérieurs, les principales difficultés rencontrées et les principaux besoins
exprimés.
Cinq-cent cinquante questionnaires ont été envoyés par voie postale aux adhérents des
associations familiales, aux différents Centres Communaux d’Action Sociale (CCAS) du
Morbihan et à différentes associations présentes sur ce territoire. Il a été diffusé dans les
sept pays constituant le Morbihan, à savoir : les pays de Vannes, de Lorient, de Pontivy, de
Ploërmel, d’Auray, du Centre-Ouest Bretagne et de Redon et Vilaine. Ceci afin de toucher
tant le littoral, le milieu urbain et périurbain que le milieu rural.
Au total, cent-soixante et un questionnaires ont été retournés, soit un taux de réponse de
30%, ce qui nous montre l’intérêt porté les familles à cette étude.
Le questionnaire a permis d’interroger un grand nombre de personnes et de quantifier de
nombreuses données. Cependant, ce type d’approche ne permet pas d’approfondir les
réponses. Ainsi, nous avons choisi de compléter cette démarche par une approche
qualitative.
1.1.2.2 Approche par enquête qualitative
L’approche qualitative permet de comprendre le point de vue des familles et des acteurs,
de se familiariser avec leur environnement, leurs pratiques, leurs besoins, en prenant en
compte les contextes propres à chacun. Celle-ci se situe dans une démarche participative
car nous considérons que les personnes sont les plus enclines à nous faire part de leurs
propres besoins et attentes. Cette approche s’est réalisée par le biais d’entretiens semi-
directifs23
consistant à faciliter la parole de l’enquêté tout en l’orientant sur des propos
essentiels pour l’étude.
Le volet qualitatif de l’étude avait pour objectif de mieux connaître les réalités vécues par
les parents vivant seuls avec leur(s) enfant(s), en recensant leurs besoins, leurs attentes afin
de proposer des préconisations aux partenaires du territoire.
Pour compléter l’étude quantitative, nous avons réalisé vingt-neuf entretiens auprès de
différents acteurs du territoire (cf. Annexe 3) (les CCAS, les Elus, la CAF, les Offices
23 Cf. Lexique
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
13
d’Habitation à Loyers Modérés (HLM), et les Associations). Nous avons également
rencontré des Techniciennes d’Intervention Sociale et Familiale (TISF) et des familles. Ces
entretiens nous ont permis de recueillir un ensemble d’actions déjà mises en place dans le
Morbihan et de recenser le vécu des familles.
Huit familles, recensées dans le talon sociologique (cf. Annexe 4), ont été interviewées
entre Avril et Mai 2010. Ces rencontres se déroulaient principalement au domicile des
personnes suivant leur volonté ; afin de pouvoir faciliter leur organisation et limiter au
maximum les freins les contraignant à ne pas se rendre à un rendez-vous (frais de garde
d’enfants, de transport, etc.).
Nous avons choisi de mener ces entretiens sous la forme d’entretiens semi-directifs à l’aide
d’un guide d’entretien (cf. annexe 5) que nous avons conçu. Chaque témoignage
représentant une histoire de vie, l’objectif était de laisser les personnes s’exprimer
librement tout en lançant la conversation par le biais d’une question de départ : « Pouvez-
vous vous présenter ? ». Le guide d’entretien était utilisé seulement si la personne
s’éloignait de la thématique et nous permettait de recentrer ses propos. Généralement, les
entretiens duraient une heure et ils étaient anonymes.
Les rencontres portaient sur le parcours de vie des personnes, leurs conditions de vie, le
logement, l’emploi, leur environnement relationnel, leurs attentes et leurs besoins.
Afin de prendre contact avec les familles, nous avons choisi de laisser les personnes nous
contacter. Pour cela, un appel à témoin a été réalisé dans les presses locales (Ouest France
et Télégramme) précisant que si les personnes souhaitaient témoigner sur leur vécu, elles
pouvaient nous contacter aux coordonnées données. Puis, par l’intermédiaire
d’associations de services à domicile recouvrant le territoire (l’Aide à Domicile en Milieu
Rural (ADMR), l’Aide Familiale Populaire (AFP) et Domicile action), nous avons adressé
un courrier aux familles stipulant que si elles étaient intéressées pour échanger sur leur
quotidien, elles pouvaient nous contacter afin d’organiser une rencontre. De plus, nous
avons organisé deux réunions de groupe avec deux associations « Mine de rien », une
association de quartier située à Vannes et le « Café des parents » à Lorient.
Ces différents modes d’approche nous ont permis de rencontrer des personnes tant du
milieu rural que du milieu urbain.
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
14
Après avoir recueilli l’ensemble des données qualitatives et quantitatives nous les avons
traitées et analysées suivant différentes méthodes.
1.2 Traitement et analyse des données quantitatives et
qualitatives
Dans un premier temps, afin de réaliser le traitement des données quantitatives, nous avons
utilisé le logiciel Sphinx. Pour réaliser cette analyse statistique, nous avons effectué des tris
à plat afin d’obtenir la répartition des réponses aux différentes questions. Le tri à plat
appelé également analyse univariée nous a permis de synthétiser les résultats obtenus.
Ensuite, nous avons réalisé une analyse bivariée consistant à croiser deux variables pour en
tirer des pistes de réflexion.
En second lieu, pour atteindre les résultats des entretiens individuels, nous avons dû
analyser les discours. Cette analyse consiste à sélectionner et extraire les besoins et attentes
des familles. L’analyse du discours s’est effectuée sur l’ensemble des entretiens recueillis
et retranscrits. L’objectif de celle-ci était de dégager du sens aux discours. Cette analyse
nous a conduits à dégager des tendances, et à voir quelles étaient les principales difficultés
rencontrées par les personnes.
Sur ces bases, nous avons pu, ensuite, dégager un certain nombre de constats et proposer
des préconisations et des pistes de réflexions.
2 Des données existantes sur la monoparentalité
Afin de réaliser l’étude sur les parents vivant seuls leur(s) enfant(s) dans le Morbihan, nous
avons recensé diverses données existantes à différentes échelles : nationale, régionale et
départementale. Ceci, afin de mieux comprendre l’évolution de la famille dans notre
société actuelle et plus particulièrement de mieux appréhender le vécu des familles
monoparentales.
2.1 A l’échelle nationale
Dans notre société, la configuration de la famille a évolué depuis les trente glorieuses. En
effet, si après la seconde guerre mondiale la famille était traditionnelle, elle se présente
depuis le début des années 70 sous de multiples formes. Nous ne parlons plus de « La
famille » mais « des différentes familles » existantes.
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
15
Selon l’Insee, le nombre de parent vivant seuls avec leur(s) enfant(s) ne cesse de croître en
France. En 1999, 2 022 538 d’entre eux sont recensés, soit 8.3% de l’ensemble des
ménages et environ 2,3 millions pour l’année 2006, soit 8.6% de l’ensemble des ménages.
La part de familles monoparentales dans l’ensemble des ménages a augmenté de 13.5%
entre ces deux périodes. Cette tendance se retrouve sensiblement au niveau régional mais
aussi départemental.
Selon une étude du Centre d’Etudes de l’Emploi24
(CEE), les parents vivant seul(s) avec
leur(s) enfant(s) ont un niveau de vie inférieur à celui de l’ensemble des ménages. Ainsi, la
Direction Régionale des Etudes Economiques et Sociales (DRESS) conclut à un revenu de
25% inférieur à celui de l’ensemble des ménages avec enfant, pour l’année 2003. De plus,
cette étude souligne l’absence de revenu d’activité touchant plus particulièrement les
familles monoparentales nombreuses et/ou ayant à charge de jeunes enfants : c’est le cas
pour 40% de celles ayant des enfants de moins de trois ans. Ceci peut notamment
s’expliquer par un reflet des inégalités entre hommes et femmes et par la surreprésentation
des mères vivant seuls avec leur(s) enfant(s). Ensuite, les inégalités entre les mères en
couple, les femmes célibataires sans enfant et les mères « seules » apparaissent renforcées
par la monoparentalité. Ainsi, les mères de familles monoparentales sont de manière
générale surreprésentées dans les catégories les moins qualifiées (employées et ouvrières).
Les mères seules avec un ou des enfant (s) scolarisé (s) ont davantage recours à la garderie
périscolaire ou à l’étude que les mères vivant en couple (54% contre 38%), ainsi qu’au
centre de loisirs (42% contre 31%). Ces modes de garde, certes moins onéreux que les
modes de garde individualisés, ont des horaires moins souples. (Eydoux et al, 200625
;
Milewski et al. 200526
).
2.2 A l’échelle régionale
Selon l’Insee, en 1999, il a été recensé 83 224 familles monoparentales soit 6.9% de
l’ensemble des ménages et 91 395 pour l’année 2006, soit 6.8 % de l’ensemble des
ménages. Cela représente une augmentation de 10% entre ces deux périodes.
24 A. Eydoux, M-T Letablier , N. Geordes, « Rapport de recherche : Les familles monoparentales en
France », Centre d’étude de l’emploi, juin 2007, 83 p. 25
Eydoux A. et al., « la conciliation vie professionnelle et vie familiale des familles pauvres ou précaires »,
in Les travaux de l’Observatoire, national de la pauvreté et de l’exclusion sociale, 2005-2006, Paris : la
documentation française, pp. 161-198 26
F. Milewski et al, « les inégalités entre femmes et hommes : les facteurs de précarité », Paris : La
Documentation française, 1998, 350 p.
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
16
Selon une étude de la Fédération bretonne des CAF27
, en 2008, 63 780 familles
monoparentales étaient allocataires CAF. Selon cette même étude, 65 % des allocataires
sont en activité, 11 % au chômage et 24 % inactifs. Parmi l’ensemble de ces allocataires,
21 % sont des familles monoparentales. Parmi ces-dernières, 91 % sont des mères et 9 %
des pères. Elles ont, pour la majorité, entre un et deux enfants (53 % : un enfant et 33 % :
deux enfants).
2.3 A l’échelle départementale
Selon l’Insee, en 1999, 18 807 familles monoparentales sont recensées à l’échelle du
département et 20 651 en 2006. La part de ces dernières dans le Morbihan a augmenté de +
10%, une hausse similaire à l’échelle régionale.
Selon une étude de la CAF du Morbihan28
, en 2008, 14 115 familles monoparentales
étaient ressortissantes de la CAF. Leur part a progressé de + 12.7 % entre 2004 et 2008.
Parmi ces familles, 7 519 étaient sous le seuil de bas revenus (soit 53.3 % contre 11 % des
couples). En 2008, les familles monoparentales bénéficient d’une bonne prise en charge
sociale du logement : 31 % d’entres elles sont accueillies dans le parc social contre 5.5%
des couples. Elles constituent le modèle familial principal des quartiers d’habitat social, et
représentent de façon assez uniforme 60% des familles du parc social du logement. Elles
habitent essentiellement en milieu urbain. En effet, 43.4 % d’entres elles habitent dans les
six principales villes du département (Lorient, Vannes, Lanester, Ploemeur, Pontivy,
Auray).
Pour compléter cette recherche documentaire et obtenir plus de précisions sur le territoire
morbihannais, nous avons réalisé une étude quantitative.
27 Fédération bretonne des Caisses d’allocations familiales, « Cahier des données sociales », 2008, 87 p.
28 Caisse d’allocations familiales du Morbihan, « Diagnostic social données générales », 2009, pp.7 - 8
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
17
3 L’analyse quantitative : un éclairage de la monoparentalité
sur le Morbihan
Rappelons que l’étude quantitative, menée par questionnaire avait pour objectif de mieux
connaître les réalités vécues par les parents vivant seuls avec leur(s) enfant(s), en
recueillant des données auprès d’eux. Nous verrons les résultats de cette étude selon les
différentes thématiques définies.
3.1 La situation familiale
3.1.1 La part des familles monoparentales selon le sexe
Dans la société actuelle, le parent dit « monoparent » est en grande majorité une mère.
Ainsi, en 2008, selon la Caisse d’Allocations Familiales du Morbihan29
, les familles
monoparentales étaient au nombre de 14 115 sur ce territoire. Parmi ces familles 91%
étaient des femmes contre 9% d’hommes.
Parmi les personnes
interrogées, les parents
vivant seuls avec
leur(s) enfant(s) sont
majoritairement des
femmes. En effet
celles-ci représentent 82% de l’ensemble de notre échantillon.
Cependant, si les hommes sont minoritaires, 18% d’entre eux ont répondu présents à cette
enquête.
3.1.2 L’origine de la monoparentalité
Auparavant, si le veuvage était une des principales raisons de la monoparentalité, de nos
jours, cette tendance n’est plus la même. En effet, aujourd’hui la monoparentalité est issue
dans la majorité des situations d’une séparation ou d’un divorce.
29 Id. p.7 - 8
Graphique 1 : Part des familles monoparentales
selon le sexe
18%
82%
Homme Femme
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
18
Graphique 2 : Part des familles monoparentales selon
l'origine de la monoparentalité
12%
68%
21%
0%
20%
40%
60%
80%
Célibataire Séparation / Divorce Décès du conjoint
Cette tendance se retrouve dans l’étude à l’échelle du département. Ainsi, pour 68% des
familles, la monoparentalité est due à une séparation ou à un divorce. 12 % des familles se
sont constituées suite à une naissance alors que le parent ne vivait pas en couple. Enfin,
dans 21% des situations, la famille est devenue monoparentale suite au décès du conjoint.
3.1.3 La durée de la monoparentalité
Si aujourd’hui une personne est amenée à vivre seule avec son ou ses enfant(s), cela peut
ne représenter qu’une tranche de vie à un moment donné.
Tableau 1 : Durée de la monoparentalité
Durée monoparentalité En pourcentage
Moins de 3 ans 32%
De 4 à 6 ans 21%
De 7 à 9 ans 19%
10 ans et plus 23%
Parmi les répondants, la monoparentalité est vécue en moyenne depuis six ans.
3.1.4 L’âge du parent
La majorité des parents
est âgée entre 30 et 49 ans
soit 73%. 23 % d’entre
eux sont âgés entre 50 et
59 ans. Seul 5% des
parents sont âgés entre 25
et 29 ans.
Graphique 3 : Tranche d'âge du monoparent
5%
73%
23%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
25 - 29 ans 30 - 49 ans 50 - 59 ans
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
19
Tableau 2 : Tranche d’âge du parent selon l’origine de la monoparentalité en
pourcentage
Origine de la monoparentalité
Tranche d’âge du monoparent
Célibataire
Veuf (ve)
Total
25 - 29 40 0 100
30 - 49 13,5 16,2 100
50 - 59 0 39,1 100
Total 11,8 20,6 100
S’il n’y a pas une tranche d’âge qui se distingue pour les parents séparés ou divorcés, nous
notons une prédominance chez les 25-29 ans de parents célibataires. Concernant les
personnes devenues monoparents suite au décès du conjoint, elles sont plus âgées. Ces
dernières sont majoritairement âgées entre 50 et 59 ans et aucune d’entre elles ne se
retrouve dans la tranche d’âge 25-29 ans.
3.1.5 Le nombre d’enfant(s) à charge de moins de 25 ans au
sein des familles monoparentales
Selon l’étude réalisée par la Fédération bretonne des CAF en 200830
, sur l’ensemble des
familles allocataires de la CAF 55% n’ont qu’un seul enfant. C’est également le cas de
51% des familles monoparentales.
30 Fédération bretonne des Caisses d’allocations familiales, op. cité, p. 37
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
20
Tableau 3 : Nombre d’enfant(s) par famille en pourcentage
Nombre d'enfant(s) Pourcentage
1 44%
2 39%
3 11%
4 4%
5 1%
6 1%
Total 100%
La plupart des familles n’ont qu’un ou deux enfants. En effet, 44% des familles sont
composées d’un seul enfant et 39% d’entre elles de deux enfants.
3.1.6 L’âge des enfants
Tableau 4 : Tranche d’âge des enfants
Tranche d'âge des enfants Nombre Pourcentage
Enfant de - 3 ans 9 5%
Enfant de 3 à 5 ans 19 11%
Enfant de 6 à 11 ans 46 26%
Enfant de 12 à 15 ans 48 27%
Enfant de 16 à 17 ans 27 15%
Enfant de 18 à 21 ans 24 13%
Enfant de 22 à 25 ans 7 4%
La majorité des enfants qui compose ces familles sont des enfants en âge d’être scolarisés.
En effet, 68% d’entre eux sont âgés entre six ans et dix-sept ans. Seul 5 % des familles ont
des enfants de moins de trois ans et 4% entre vingt-deux et vingt-cinq ans.
3.2 La situation par rapport au logement
3.2.1 Le statut d’occupation
L’étude de la CAF du Morbihan31
montre la prédominance des familles monoparentales
dans le parc social. En 2008, 47 % des parents vivant seul(e)s avec leur(s) enfant(s) étaient
en location dans le parc social, 40% dans le parc privé et 14% accédaient à la propriété.
31 Caisse d’allocations familiales du Morbihan, op. cité, p. 11
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
21
Selon une étude de l’Agence Départementale d’Informations sur le Logement (ADIL) du
Morbihan32
, au 1er janvier 2010, parmi l’ensemble des demandeurs d’un logement social
sur le territoire du Morbihan, 2 751 ménages sont des familles monoparentales soit 28% de
l’ensemble des demandeurs. Sur ces 2 751 ménages, 1 075 sont déjà logés dans le parc
HLM, 921 sont locataires dans le privé et 399 sont hébergés par les parents, amis ou tiers.
Graphique 4 : Statut d'occupation
43%
15%
40%
2%
Propriétaire ou accédant à la propriété Locataire dans le parc privé
Locataire dans le parc social Hébergé( e ) (famille, amis)
Parmi les familles interrogées, 55% sont locataires dont 40% occupent un logement dans le
parc social et 15 % sont locataires dans le parc privé. 43% accèdent à la propriété ou sont
propriétaires. Nous constatons qu’il y a une faible part de personnes résidant au domicile
de leur famille ou de leurs amis (2%).
Sur l’ensemble des répondants 38% déclarent résider en zone rurale, 31% en zone urbaine
et 30% en zone périurbaine.
32 Agence Départementale d’Information sur le Logement, « Les familles monoparentales en Morbihan,
statistiques de la demande locative sociale et pistes de réflexion », 2010, p.1
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
22
3.2.2 Le choix du lieu d’habitation
Suite à un changement de situation familiale, 57% des familles ont été amenées à
déménager.
Tableau 5 : Changement du domicile selon l’origine de la monoparentalité en
pourcentage
Changement de domicile
Origine monoparentalité
Oui
Non
Total
Célibataire 33,3 33,3 100
Séparation / Divorce 65,2 33,3 100
Veuf (ve) 19 66,7 100
Total 52 40,2 100
Suite au décès du conjoint, nous constatons que 67% des familles ne changent pas de
domicile. A l’inverse, 65% des ménages qui ont vécu une séparation ou un divorce ont dû
changer de logement.
Le fait d’être propriétaire limite la nécessité de déménager. On constate que 64% des
propriétaires ou accédant à la propriété de leur logement n’ont pas déménagé lors du
changement de leur situation familiale.
Graphique 5 : Difficultés rencontrées pour trouver un
nouveau logement
40%
60%
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70%
Oui
Non
60% des familles ayant changé de domicile n’ont pas rencontré de difficultés pour trouver
un logement contre 40% déclarant en avoir rencontré. Ces dernières estiment pour 33%
d’entre elles que le délai d’accès au logement est trop long, 33% considèrent que le coût du
loyer est trop élevé et 25% jugent la taille du logement trop petit.
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
23
La majorité des familles ont fait ce choix de lieu d’habitation pour bénéficier de la
proximité des services (35%). Ensuite, 16% d’entre elles ont réalisé ce choix par rapport au
coût du loyer (20%). Enfin, les familles cherchent à s’installer à proximité de leur lieu de
travail (14%) et de leur famille (14%).
40%
10%
49% 37%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
Pas satisfait Peu satisfait Satisfait Tout à fait satisfait
Graphique 6 : Niveau de satisfaction du logement
La majorité des personnes interrogées sont satisfaites de leur lieu d’habitation (49%) voire
même tout à fait satisfaites (37%).
La non satisfaction du logement s’explique en majorité par la taille trop petite du logement.
3.3 Les ressources perçues par les familles
Tableau 6 : Types de ressources perçues
Types de ressources perçues Pourcentage
Salaire(s) 68%
Allocation Chômage 9%
AAH (Allocation adulte handicapé) 6%
APL (Allocation pour le logement) 37%
ASF (Allocation de soutien familial) 25%
Indemnités (maladie, …) 2%
PAJE (Prestation d'accueil du jeune
enfant) 8%
Pension Alimentaire 27%
RSA (Revenu de solidarité active) 9%
Autres 18%
Parmi l’échantillon, 68 % des répondants perçoivent un salaire. 25% sont bénéficiaires de
l’allocation de soutien familial et 27% perçoivent une pension alimentaire.
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
24
Les personnes peuvent bénéficier de l’allocation de soutien familial si l’enfant est orphelin
de père et/ou de mère, si son autre parent ne l'a pas reconnu, et si l'autre parent ou les deux
ne participent plus à l'entretien de l'enfant depuis au moins deux mois consécutifs.
3.4 L’Emploi
Selon une étude réalisée par la Fédération bretonne des CAF33
, en 2008, la part des
familles monoparentales actives avec emploi était de 65%, 24% étaient inactives et 11% au
chômage en Bretagne.
D’après notre échantillon, parmi les personnes sans activité, nous retrouvons les personnes
sans emploi, en recherche d’emploi, en invalidité et retraitées. Les personnes en activité,
regroupent celles en formation et occupant un emploi.
Graphique 7 : Activité professionnelle
71%
29%
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80%
En activité
Sans activité
71 % des parents vivants seuls avec leur(s) enfant(s) exercent une activité professionnelle
contre 29 % sans activité.
33Fédération bretonne des Caisses d’allocations familiales, op. cité, p 41-42
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
25
Tableau 7 : Activité professionnelle des familles selon l’âge des enfants en
pourcentage
Activité professionnelle
Tranche d’âge des enfants
En activité Sans
activité
Total
Enfant de moins de 3 ans 50 66,7 100
Enfant de 3 à 5 ans 41,2 58,8 100
Enfant de 6 à 11 ans 73,2 24,4 100
Enfant de 12 à 15 ans 66,7 35,7 100
Enfant de 16 à 17 ans 81,5 14,8 100
Enfant de 18 à 21 ans 72,7 22,7 100
Enfant de 22 à 25 ans 85,7 14,3 100
Parmi les familles ayant des enfants de moins de six ans, une majorité d’entre elles sont
sans activité. En effet, 67% des familles ayant des enfants de moins de trois ans sont sans
activité. En revanche, dès l’âge de six ans, la majorité des parents sont en activité. Dès que
ceux-ci ont des enfants âgés de plus de six ans, ils exercent pour la majorité une activité
professionnelle. Ainsi, 73% des familles ayant un enfant âgé entre six et onze ans déclarent
être en activité pour 24% déclarant être sans activité.
3.4.1 Les familles monoparentales selon leur catégories
socioprofessionnelles
Tableau 8 : Catégories socioprofessionnelles du parent
Catégories socioprofessionnelles Pourcentage
Agriculteurs 1%
Artisans, commerçants et chefs d'entreprise 4%
Cadres, professions intellectuelles supérieures 1%
Professions intermédiaires 15%
Employé(e)s 32%
Ouvrier(e)s 4%
Retraité(e)s 1%
Sans activité professionnelle 24%
Les employés représentent la catégorie socioprofessionnelle la plus importante parmi les
familles interrogées, soit 32%. 15% des personnes sont dans la catégorie des professions
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
26
intermédiaires. Nous pouvons noter que 24% des personnes sont sans activité
professionnelle. Parmi ces dernières, nous retrouvons de nombreuses personnes en
situation d’invalidité.
3.4.2 Les conditions d’emploi
� Les horaires normaux ou atypiques34
60% des familles actives ont répondu travailler à des horaires atypiques, c'est-à-dire
débutant leur travail soit avant 7 heure et/ou pouvant se terminer après 20h. 40% de ces
familles travaillent à des horaires normaux c'est-à-dire compris entre 7 h et 20h.
� Le travail le week-end
Graphique 8 : Part des familles travaillant le samedi et/ou le
dimanche
52%48%
52% des familles travaillent le samedi et/ou le dimanche contre 48% ne travaillant pas le
week-end.
� Des conséquences sur la vie professionnelle
Graphique 9 : Impacts sur la vie professionnelle
61%39%
Non, pas de changement Oui, il y a eu des changements
34 « L'expression "horaire atypique" s'applique à tous les aménagements du temps de travail situés en dehors
du cadre de la "semaine standard" (c'est-à-dire : cinq jours travaillés, du lundi au vendredi ; horaires compris
entre 7h00 et 20h00 ; régularité des jours et heures travaillés ; absence de travail les jours fériés) ». (Institut
National de Recherche et de Sécurité pour la prévention des accidents de travail et des maladies
professionnelles - INRS). (Cf. Lexique)
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
27
61% de l’échantillon expriment que leur nouvelle situation familiale a eu des conséquences
sur leur vie professionnelle. En effet, 11% des parents sont actuellement en recherche
d’emploi, 14% ont réduit leur temps de travail et 10% des individus l’ont augmenté.
Si les familles peuvent rencontrer des difficultés face à leur activité professionnelle et ou
recherche d’emploi, ces difficultés peuvent se cumuler avec l’organisation du quotidien
(garde d’enfants, tâches ménagères, etc.).
3.5 La vie quotidienne
3.5.1 Le recours à un mode de garde
39%61%
0%
20%
40%
60%
80%
Oui Non
Graphique 10 : Recours à un mode de garde
Si l’on considère que les parents sont plus enclins à laisser leur(s) enfant(s) de plus de
douze ans se garder seul(s), cela peut expliquer l’importance du non recours à un mode de
garde, soit 61% des familles vivant seules avec leur(s) enfant(s). En effet, 59% des enfants
dans cette étude ont plus de douze ans. Parmi les parents interrogés ayant des enfants de
moins de trois ans, 47% d’entre eux gardent eux-mêmes leurs enfants.
Concernant les parents ayant recours à un mode de garde, 56% estiment y avoir recours
afin de se rendre à leur travail. 16% y ont recours pour se libérer du temps. Puis, 13%
utilisent les modes de garde afin de rechercher un emploi.
Tableau 9 : Recours à un mode de garde selon l’activité professionnelle
Activité professionnelle
Recours à un mode de garde
En emploi
Pas en recherche d’emploi
En recherche d’emploi
Total
Oui 72,2 5,6 19,4 100
Non 66,7 15,8 14 100
Parmi les personnes ayant recours à un mode de garde pour leur(s) enfant(s), nous
retrouvons majoritairement celles ayant une activité professionnelle (72%) mais également
en recherche d’emploi (19%).
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
28
Tableau 10 : Recours à un mode de garde selon les horaires de travail
Horaires de travail
Recours à un mode de garde
Horaires normaux
Horaires atypiques
Oui 24% 41%
Non 68% 59%
Si 60% des familles travaillant à des horaires atypiques n’ont pas recours à un mode de
garde, 41% d’entre elles utilisent ce service.
Par conséquent, cela explique la grande part du recours à un mode de garde pour les
familles travaillant à des horaires atypiques (41%), contrairement aux familles travaillant à
des horaires normaux (24%).
3.5.2 La scolarité des enfants
� Implication dans la vie scolaire
Tableau 11 : Implication du parent dans la vie scolaire de son enfant
Implication dans la vie scolaire Pourcentage
Non, pas du tout 26%
Un peu 25%
Oui, assez 20%
Tout à fait 29%
Total 100%
Si 29% des parents estiment s’impliquer dans la vie scolaire de leurs enfants, il en reste
26% ne se sentant pas du tout impliqués et 25% s’impliquant peu.
� Difficultés scolaires de l’enfant
51% des parents déclarent qu’il est
difficile de soutenir son ou ses
enfant(s) dans leur scolarité
lorsque l’on vit seul. Ces
difficultés peuvent être dues à un
manque de disponibilité et/ou à
une différence de niveau d’étude
Graphique 11 : Difficultés à soutenir son enfant
dans sa scolarité
49%51%
Oui Non
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
29
entre l’enfant et le parent. En effet, certains parents sentent un décalage entre ce qu’on leur
a appris à l’école et ce que les enfants apprennent aujourd’hui, notamment dans la façon
d’apprendre.
Parmi les difficultés que peuvent rencontrer les parents, nous retrouvons les difficultés
financières à hauteur de 29%, mais aussi et surtout un manque de temps à accorder au
soutien de l’enfant (31%). Souvent ces parents ont le sentiment d’être seuls pour faire face
au suivi et éventuelles difficultés scolaires de leur(s) enfant(s) (25%).
3.5.3 Les loisirs des enfants
Dans 70 % des situations, les enfants exercent une activité associative, périscolaire ou
autre, que ce soit dans le domaine musical, sportif, culturel etc.
3.5.4 Les vacances
Tableau 12 : Fréquence à laquelle les parents partent en vacances avec leurs enfants
Vacances Pourcentage
Jamais 22%
Moins souvent que le veux 38%
De temps en temps 29%
Assez souvent 7%
Aussi souvent que je le veux 3%
Total 100%
Une grande majorité de l’échantillon part en vacances de temps en temps voire pas assez
(68%), 22% ont répondu ne jamais partir en vacances.
3.6 Les liens avec l’extérieur
3.6.1 Les temps libres
56 % de l’échantillon déclarent ne pas s’accorder assez de temps libres, voire même jamais
(12%). En revanche, 28 % des familles expriment prendre assez souvent du temps pour
elles-mêmes et 4% d’entre elles aussi souvent qu’elles le peuvent.
Les familles interrogées, pour 56% d’entre elles, s’accordent rarement de sorties (cinéma,
spectacle, restaurant, …). Lorsque l’occasion se produit, elles sont généralement
accompagnées de leur(s) enfant(s) (47%).
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
30
3.6.2 Le recours à un réseau d’aide
65 % des parents affirment avoir recours à un
réseau d’aide contre 34% déclarant ne pas y
avoir recours.
Les familles font appel généralement à leur
entourage pour obtenir de l’aide, à savoir 37%
auprès de leur famille et 20% auprès de leurs
amis. 29 % d’entre elles ont recours aux réseaux
associatifs. Le soutien moral (27%) et la garde d’enfant (24%) sont les principales raisons
du recours à une aide extérieure. De plus, 23% des parents font appel à un réseau d’aide
pour un soutien financier.
Graphique 13 : Fréquence à laquelle les monoparents font appel à leur
réseau d'aide
17%
30%
10%
43%
0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% 45% 50%
Moins d'une fois par mois
Une fois par mois
Une fois tous les 15 jours
Une fois par semaine
43% des monoparents font appel régulièrement à une aide extérieure, nous constatons que
cette aide est demandée afin de répondre à un besoin en garde d’enfant.
3.6.3 Le sentiment d’isolement
Dans 44% des situations, les personnes
vivant seules avec leur(s) enfant(s) se
sentent isolées. Par sentiment
d’isolement, nous comprenons
l’ensemble des personnes ayant un
sentiment de solitude, de vulnérabilité et
de fragilité. En effet, les familles ne se sentent pas assez soutenues, accompagnées, ce qui
les rend vulnérables. La fragilité psychologique est présente dans beaucoup de familles,
notamment lorsque la séparation est récente. Parmi les personnes qui se sentent isolées, 69
% d’entre elles sortent très rarement pour se divertir.
Graphique 12 : Recours à un réseau d'aide
65%
34%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
Oui Non
Oui Non
Graphique 14: Sentiment d'isolement
44%
56%
oui Non
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
31
3.7 Les principales difficultés rencontrées et besoins exprimés
Graphique 15 : Difficultés rencontrées
26%
13%
12%
11%
10%
10%
10%
9%
0% 5% 10% 15% 20% 25% 30%
Financière
Emploi
Relation avec votre ex-conjoint ( e )
Soutien moral
Organisation de la vie quotidienne
Aide aux devoirs
garde d'enfant
Aide pour l'éducation des enfants
Graphique 16 : Besoins exprimés
24%
15%
14%
12%
10%
9%
9%
8%
0% 5% 10% 15% 20% 25% 30%
Financier
Soutien moral
Emploi
Garde d'enfant
Aide pour l'éducation des enfants
Aide aux devoirs
Soutien juridique/administratif
Relation avec votre ou vos enfants
Environ 25% des parents soulignent que leurs principale difficulté et besoin exprimé sont
d’ordre financier. 15% des personnes ressentent un besoin de soutien moral, viennent
ensuite l’emploi pour 14% et la garde d’enfant pour 12% d’entre elles. Les besoins
suivants sont relatifs à l’éducation et aux relations avec l’enfant. 9% des parents vivant
seuls avec leur(s) enfant(s) expriment un besoin de soutien juridique et administratif.
La réalisation de cette étude quantitative a permis d’avoir un éclairage sur la situation de la
monoparentalité dans le Morbihan. Aujourd’hui, l’évolution de la structure familiale est
telle que le divorce ou la séparation sont devenus les principales origines de la
monoparentalité.
Afin de mieux cerner les attentes et besoins que rencontrent les familles monoparentales,
nous avons réalisé différents entretiens.
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
32
4 L’analyse qualitative : une mise en relief des attentes et des
besoins
Pour l’étude, nous avons accordé un intérêt particulier à souligner la parole des acteurs et
surtout des familles. C’est pourquoi nous avons mené différents entretiens. L’approche
qualitative permet de comprendre le point de vue des familles et des acteurs, de se
familiariser avec leur environnement, leurs pratiques, leurs besoins, en prenant en compte
les contextes propres à chacun. Suite à ces entretiens, nous avons analysé le contenu dont
nous présentons les résultats classés dans les trois thématiques suivantes : une vulnérabilité
accrue due au changement de structure familiale, l’adaptation au changement de situation
familiale et l’aménagement du temps au quotidien.
4.1 Une vulnérabilité accrue due au changement de structure
familiale
Lors des rencontres, nous avons pu constater une certaine fragilité sociale et psychologique
due principalement au changement de la configuration familiale. Les familles nous ont
également fait part de leurs difficultés financières, notamment à gérer l’ensemble des
dépenses du foyer. Ceci étant dû principalement à la perte d’un salaire.
4.1.1 Une fragilité sociale et psychologique
Dans certaines situations, la monoparentalité peut entraîner une certaine fragilité sociale et
psychologique pouvant conduire à un isolement. Lors des entretiens réalisés, nous avons
constaté une certaine fragilité psychologique des personnes souffrant d’une grande
solitude.
Parfois, les séparations/divorces n’entraînent pas seulement une rupture des liens
conjugaux mais peuvent aussi se répercuter dans les liens amicaux et familiaux. En effet,
lorsqu’un parent se retrouve seul certains contacts peuvent être amenés à disparaître. Nous
avons pu constater suivant les propos tenus par certaines familles que les mères seules
peuvent être vues comme des « piqueuses d’hommes » d’où un changement de
fréquentations.
Par ailleurs, ces familles peuvent ressentir un certain décalage et malaise avec leurs amis
en couple. Ainsi, elles peuvent décider volontairement de rompre les relations avec leurs
amis. Mme M. témoigne : « Je reprends des contacts avec d’anciens camarades de classe
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
33
mais ceux-ci ont tous construit leur vie, ils ont une maison, des enfants. Je ressens un gros
décalage avec eux, mais aussi avec mes collègues qui sont tous en couple ».
4.1.1.1 Un besoin : un réseau relationnel à
reconstruire
Plusieurs personnes rencontrées ont exprimé le besoin de reconstruire un réseau relationnel
afin d’échanger avec d’autres familles. En effet, certaines familles n’ont désormais plus de
contacts ou seulement avec leur(s) enfant(s) et/ou travailleurs sociaux comme Mme D.
exprime : « Actuellement, le seul lien que j’ai est celui du soutien de la Technicienne
d’Intervention Sociale et Familiale ». L’isolement est plus marqué lorsque les personnes
n’ont plus leur entourage à proximité. Mme B. déclare : « Je ne peux pas avancer, si tu
n’as pas de famille, plus d’amis tu ne peux plus sortir, t’es exclue de la société en fait. »
Cela confirme, les propos de R-B Dandurand35
, sociologue informant : « en général, les
réseaux personnels des parents divorcés ou séparés sont un peu plus restreints après la
désunion ». En effet, les liens sociaux diminuent et il est difficile de créer de nouveaux
cercles de connaissances. Certaines familles se centrent sur l’enfant qui n’est aujourd’hui
que leur seul contact mais lorsque celui-ci grandit et s’éloigne du domicile conjugal, le
parent peut se retrouver seul. Cette situation peut perturber l’enfant.
Certaines associations présentes sur le territoire offrent la possibilité aux parents vivant
seuls avec leur(s) enfant(s) de se réunir et échanger ; mais généralement, ceux-ci ne
viennent que s’ils ont des enfants adolescents et ainsi moins de problèmes de garde
d’enfants. Comment interpeler les familles « isolées » ne souhaitant pas faire face seules à
cette situation, si ce n’est par l’intermédiaire de travailleurs sociaux et notamment par le
biais des TISF ? En effet, ces dernières accompagnent petit à petit les familles vers la fin
de l’isolement.
Si certaines personnes n’arrivent pas à recréer du lien social cela peut s’expliquer par un
cumul de difficultés qui les empêchent de sortir. Selon C. Guillot et G. Neyrand36
: « La
forte contrainte qu’exerce la situation de monoparentalité semble limiter les possibilités de
s’investir dans des activités de loisirs en raison de l’insuffisance des revenus (on constate
35 R-B. Dandurand, « Divorce et nouvelle monoparentalité : contradictions et antagonismes autour d'un
changement de société », article publié dans l’ouvrage sous la direction de Fernand Dumond, Yves Martin et
Simon Langlois (dir.), Traité des problèmes sociaux, Québec, Institut québécois de recherche sur la culture,
1994, pp 519-544. 36
C.Guillot et G.Neyrand, « Le parent seul, l’enfant, la société », in D.Faure et A. Savet (Dir.), Parent au
singulier : monoparentalités : échec ou défis ?, Paris, Autrement, 1993, p.55
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
34
une dégradation générale de la situation financière lors de la séparation), du manque de
temps, mais aussi de la faible disponibilité psychologique qui vient redoubler le peu de
disponibilités matérielles ». Le témoignage des personnes montre qu’elles ont la volonté de
sortir, de pratiquer des loisirs, mais cela nécessite très souvent de le pouvoir
financièrement, ce qui reste difficile lorsqu’il n’y a qu’un seul salaire. Ce phénomène est
accentué lorsque les personnes résident en milieu rural. En effet, en plus des coûts que
peuvent engendrer les loisirs, il faut assurer des dépenses de transport et avoir du temps, ce
que certaines familles n’ont pas. Enfin, l’isolement étant une situation difficile, il est
nécessaire que les personnes soient soutenues et accompagnées dans leur démarche de
reconstruction de liens sociaux.
Des TISF font part que les bénéficiaires de leurs interventions sont des familles ayant une
grande fragilité psychologique. En effet, la situation de monoparentalité peut entrainer
chez certaines personnes des problèmes de santé (stress, surmenage, dépression, tentative
de suicide, etc.). Ainsi, ces familles ont besoin d’un soutien et d’un accompagnement.
Malheureusement, d’après les TISF, cette accompagnement est tardif et devrait être réalisé
non pas en réparation mais en prévention.
Le Conseil Général instaure des actions collectives permettant aux familles de se
regrouper, afin de pouvoir échanger, par exemple une ancienne action était : « Les sorties
femmes », où les familles pouvaient s’y rendre accompagnées de TISF. Celles-ci
permettaient aux personnes d’échanger, de partager mais aussi de sortir petit à petit de
l’isolement. Cette action à destination de l’ensemble des femmes étaient majoritairement
fréquentée par des familles monoparentales. Une autre action, « les camps vacances », est
actuellement développée sur le territoire. Celle-ci permet à des familles de partir en
vacances avec leur(s) enfant(s).
De plus, la CAF, intervient auprès des familles monoparentales par l’intermédiaire de son
service social qui assure un suivi dès lors que la personne les informe de son changement
de situation. Un premier courrier lui est adressé, si la personne ne donne pas de réponse, un
deuxième contact est pris par téléphone au bout de quinze jours.
Ce premier contact a pour objectif d’informer les familles des différents services auxquels
elles peuvent prétendre.
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
35
4.1.2 Des difficultés financières
4.1.2.1 Un seul salaire pour subvenir à de multiples
dépenses
Le coté financier reste une des difficultés majeures des parents. Ces derniers doivent faire
face seuls aux dépenses liées à la tenue d’un foyer telles que : le loyer, la scolarité, les
factures, les frais de déplacement, parfois les frais de garde, et tout cela avec un seul
salaire. Mme B. confie : « Aujourd’hui, ce n’est pas à la fin du mois que je n’ai plus
d’argent mais à la moitié du mois. Ma plus grande difficulté aujourd’hui est financière,
j’ai des factures qui ne sont pas payées, je ne sais même plus comment faire car demain il
n’y aura peut-être plus d’électricité, ou peut-être plus d’eau, voire même un huissier peut
venir. Après, du moment qu’il nous reste un toit ça va ».
En général, après avoir payé les factures et les achats prioritaires, il ne reste que très peu
d’argent pour pouvoir envisager des petites sorties où même des vacances. Mme B.
explique : « Je n’ai pas l’argent pour payer les factures. Ce n’est pas parce que je ne veux
pas, mais je ne peux pas. C’est tout au minimum pour les déplacements, le chauffage c’est
dans la chambre de la petite, un petit peu dans la salle de bain le matin pour la douche des
enfants et puis voila ».
Cette difficulté peut être accentuée dans la situation où le parent ne perçoit pas de pension
alimentaire de la part de son ex-conjoint.
Un couple avec enfant peut rencontrer ces mêmes difficultés financières. Toutefois, s’il n’y
a qu’un seul revenu au sein du couple, l’autre parent peut alors assurer la garde de l’enfant
ce qui constitue une économie non négligeable. Au contraire, les parents seuls devront
assumer à la fois la garde des enfants et d’autres obligations domestiques ou autres.
4.1.2.2 Des aides attribuées aux familles
Toutes les personnes ne rencontrent pas les mêmes difficultés financières et ne tombent pas
toutes dans une « précarité ». Cependant, pour réduire les difficultés financières certaines
aides sont attribuées aux familles.
Les principales aides sont celles versées par les institutions. Les personnes que nous avons
rencontrées reçoivent, selon leur situation familiale, les aides suivantes :
- Les allocations familiales, celles-ci sont versées sans conditions de ressource à
partir du deuxième enfant.
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
36
- Les allocations d’aide pour le logement (APL), perçues en fonction des ressources
du foyer.
- Les personnes qui ont un ou plusieurs enfants de moins de trois ans peuvent
bénéficier de la Prestation d’accueil du jeune enfant (PAJE) sous condition de
ressources.
- L’Allocation de Soutien Familial (ASF), versée aux personnes élevant seules un
enfant privé de l’aide de l’un de ces deux parents. Celle-ci est allouée aux familles
dont le père n’a pas reconnu l’enfant ou lorsque l’un des deux parents est décédé ou
n’a pas les moyens de verser une pension. Celle-ci peut venir se substituer
provisoirement aux pensions alimentaires non versées par l’ex-conjoint.
- Le Revenu de Solidarité Active (RSA).
Certaines structures, comme la CAF, peuvent également fournir des bons de vacances pour
faciliter les départs en vacances des familles et des tickets sport.
Le Conseil Général a mis en place :
- une Aide à la Garde d’Enfant pour Parent Isolé (AGEPI). Cette aide est destinée
aux demandeurs d’emploi, parents isolés d’enfant de moins de dix ans, qui
reprennent une activité professionnelle ou s’engagent à suivre une formation. Ces
personnes peuvent en bénéficier, sous certaines conditions : si cette reprise
d’activité ou si cette entrée en formation génère des coûts de garde d’enfant.
- Le Revenu de solidarité active : Les bénéficiaires sont des personnes déjà en
activité et dont les revenus sont limités. Son montant dépend à la fois de la situation
familiale et des revenus du travail. Il remplace le Revenu Minimum d’Insertion (RMI),
l’Allocation de Parent Isolé (API) et certaines aides forfaitaires temporaires comme la
prime de retour à l’emploi.
De plus, la CAF a passé une convention avec des associations du territoire : l’ADMR,
l’AFP et Domicile action, permettant aux familles d’obtenir des heures d’aide de soutien à
la cellule familiale pendant une durée limitée ; mais aussi, d’un soutien à la parentalité, à
l’insertion et à l’accès aux droits.
L’association de Lorient, Bambino Services, a quant à elle passé des conventions avec des
communes de l’agglomération de Lorient, permettant aux familles de bénéficier de
prestations de garde d’enfants à des coûts réduits.
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
37
Aujourd’hui, de nombreuses familles monoparentales ont recours aux associations
caritatives : Secours Catholique, Restos du cœur, Secours Populaire, Croix Rouge,
épiceries sociales et aux CCAS. Ces structures viennent en aide aux familles les plus
précaires afin qu’elles puissent subvenir à leur principaux besoins en terme d’alimentation,
d’aides vestimentaires et facultatives. Par exemple, la Délégation de Vannes de la Croix
Rouge a développé un coin bébé permettant aux mamans qu’elles soient ou non en
situation de monoparentalité d’obtenir des petits pots, du lait, des couches à moindre coût.
De plus, les épiceries sociales permettent aux personnes de payer à faibles coûts leurs
courses alimentaires puisqu’elles ne payent que 10% de l’ensemble de leurs achats.
Malgré un soutien de la part des institutions et des acteurs du territoire, une majorité de
parent vivant seuls avec leur(s) enfant(s) reste en difficulté financièrement.
4.2 L’adaptation au changement de situation familiale
4.2.1 Les relations avec l’ex-conjoint
Suite à une séparation, il n’est pas toujours facile pour certaines familles de faire le deuil
de la vie conjugale et ainsi garder de bonne relation avec l’ex-conjoint. Mme M. précise :
« Je pleure souvent et je n’arrive pas à faire le deuil, mes enfants réclament souvent leur
père, c’est difficile pour moi, j’ai encore des sentiments pour lui. ». D’après les
témoignages recueillis, les premières années de la séparation, du divorce et du veuvage
sont parfois difficiles. Par conséquent, comme le note Laurence Blet dans son étude37
: « la
rupture laisse des marques profondes qui ne pourront s’estomper que dans la durée ». Il est
important pour l’enfant de pouvoir garder contact avec ses deux parents. C’est important
pour sa stabilité que ces derniers entretiennent des relations saines.
Entretenir de bonnes relations avec l’ex-conjoint pourrait éviter au parent ayant la charge
des enfants de se retrouver seul dans les choix de décisions pour leur éducation.
Souvent, le parent ne souhaite pas éloigner l’autre parent de la vie de l’enfant, même si
parfois c’est difficile. Mme C. exprime : « Je fais beaucoup de démarches pour qu’il voit
encore sa fille j’insiste pour qu’il participe toujours à sa vie, mais je me demande si cela
sert à quelque chose ».
37 Laurence Blet, « les familles monoparentales de la Vienne : Etat des lieux et analyse des besoins », UDAF
86, 2004, 62p.
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
38
Dans certaines situations, le parent craint que l’autre parent manipule l’enfant. Mme C.
affirme : « J’ai peur aussi de la manipulation du père sur la petite plus tard ».
Lors du colloque tenu à Bruxelles sur les familles monoparentales38
, en 2000, il a été
précisé par un ensemble de professionnels (sociologues, juges, présidents d’associations) :
« Il faut aider les ex-partenaires à rester en toutes circonstances un père et une mère
responsable, au-delà de la rupture ; la règle impérieuse est de ne jamais dire à un enfant
quelque chose de négatif sur son père ou sa mère ».
Ainsi, une relation saine avec son ex-conjoint n’est pas toujours évidente, pourtant lorsque
les relations entre les deux parents sont au mieux et qu’il n’y a pas de relation conflictuelle,
l’enfant sera sans doute moins perturbé par les changements liés à la nouvelle situation
familiale.
Selon P. Martin39
, en 1996 : « Aujourd’hui, il semble que malgré beaucoup d’échecs, le
couple parental paraît plus solide que le couple conjugal au lieu de refuser toutes
rencontres au nom de « l’honneur bafoué » comme autrefois, les époux divorcés acceptent
souvent de se revoir et d’entretenir des relations aussi correctes que possibles pour le bien
des enfants ». Parmi les familles interrogées, certaines d’entre elles entretiennent toujours
des relations avec leur ex-conjoint(e). Ces relations sont souvent difficiles, même si le
parent souhaite conserver un lien entre son ex-partenaire et son ou ses enfant(s). Pourtant,
il est important que les parents dissocient leurs conflits de leurs rapports à l’enfant, afin
que l’intérêt de celui-ci soit préservé.
En général, la rupture paraît plus difficile lorsqu’elle n’est pas choisie mais subie. Selon les
situations, il paraît plus facile pour une personne ayant subi des violences physiques,
verbales, morales ou autres de faire le deuil de son ex-partenaire afin de se reconstruire.
De nombreuses associations et structures sont présentes sur le territoire.
La CAF du Morbihan a répertorié dans son étude « éléments de diagnostic, comité de
coordination de la médiation familiale en Morbihan » réalisée en 2008-200940
, un
38 Fondation Roi Baudouin, « Quelles solutions ? Familles monoparentales », Synthèse du colloque tenue à
Bruxelles le 24 octobre 2000, 10 p. 39
P. Martin, « A nouvelles familles, nouvelles morales ? », in J. Lemaire, M. Moulin et M. Van
Meulebroekel (dir.), Les nouvelles familles, Bruxelles, Ed. de l’université de Bruxelles, 1996, p.13 40
Caisse d’allocations familiales du Morbihan, « Eléments de diagnostic : comité de coordination de la
médiation familiale en Morbihan », 2009, p. 7
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
39
ensemble d’acteurs intervenant auprès des familles en matière d’accueil, d’écoute et
d’aide :
- Un service de médiation familiale, service CAF et UDAF, dont l’objectif est de
rétablir le dialogue et maintenir les liens familiaux.
- Les médecins et professionnels de santé accueillant souvent la première expression
du mal être des familles (Médecins, psychiatres, psychothérapeutes etc.).
- Des associations proposant du conseil conjugal et familial sur le département
travaillant auprès des couples en voie de séparation et de difficultés – service
payant.
- Une offre de soins en matière familiale : le centre de consultation du couple et de la
famille par l’hôpital Charcot à Lorient, thérapie familiale - service gratuit.
- L’Association Départementale d’Aide aux Victimes d’Infraction (ADAVI) et le
Centre d’Information sur le Droit des Femmes et des Familles (CIDFF) offrent des
espaces d’écoute et d’accompagnement aux parents et notamment aux femmes
victimes de violences dans le cadre des séparations - service gratuit.
- Les services sociaux départementaux et spécialisés ou de catégorie offrent un
soutien et un accompagnement des personnes ou des couples - service gratuit.
- Une offre de services par les travailleurs sociaux CAF pour les ressortissants du
régime général, dès signalement de la séparation - service gratuit
- La Maison du droit de Vannes et la Boutique du droit de Lorient informent sur le
droit de la famille (divorce, autorité parentale, successions…) - service gratuit.
4.2.2 Des difficultés à assumer « seul au quotidien »
l’éducation de leur(s) enfant(s)
Suite au changement de la structure familiale, si l’autre parent est peu ou pas présent, les
responsabilités ne sont assumées que par un seul parent. Parfois, lors d’une séparation ou
d’un divorce, les responsabilités parentales des deux parents sont toujours présentes, même
si elles se trouvent modifiées, et ce, malgré un échec du couple conjugal. Etre seul(e) face
à l’éducation de son ou ses enfant(s) peut être difficile, jusqu’à rompre toute
communication avec eux. Lorsqu’un parent est seul, quelle place est-il donné à l’enfant ?
L’enfant est-il vu comme le confident du parent ? Ce dernier peut être amené à se sentir
responsable du changement de situation familiale, à culpabiliser et souffrir de cette
situation.
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
40
4.2.2.1 Vers une coparentalité ou une
déresponsabilisation de l’autre parent
Aujourd’hui, certains ex-conjoints prennent de la distance avec l’enfant, suite à une
séparation conjugale et peuvent être amenés à voir plus rarement leur(s) enfant(s). Il peut y
avoir une déresponsabilisation de l’autre parent pouvant s’expliquer, par exemple, par la
distance prise entre le parent et l’éducation de son enfant. Par ailleurs, l’autre parent peut
effectuer le choix lui-même de se déresponsabiliser, se détacher de son rôle de parent et de
ses responsabilités parentales. Mme B. témoigne : « Il prend son enfant quand il en a
envie, quand cela l’arrange, quand il y pense. Tout est fait en fonction de lui, je dois
organiser mon planning en fonction de lui mais aussi celui des enfants ». Cependant,
aujourd’hui, de plus en plus de pères s’impliquent dans les responsabilités parentales,
même après une rupture conjugale.
4.2.2.2 Une perte d’autorité et une absence d’autorité
maternelle ou paternelle
Dans certaines situations les enfants, souvent adolescents, peuvent prendre le pouvoir sur
leur parent seul. Cela peut aller jusqu’à rompre toute forme de communication entre le
parent et l’enfant. Mme D. confie : « Il n’y a plus de communication avec mes enfants. Ces
derniers quand ils rentrent de l’école s’enferment dans leur chambre, sont sur leurs
ordinateurs ou regardent la télévision. Les repas durent cinq minutes, les soirées sont
longues pour moi car je me retrouve seule ». Il peut être nécessaire que le parent ait
recours à une tierce personne afin d’essayer de reconstruire un dialogue avec l’enfant.
Aujourd’hui, un travailleur social peut intervenir dans les familles afin de renouer les liens
entre parent/enfant, mais aussi aider l’enfant à surmonter sa souffrance, à s’exprimer et à
sortir de sa solitude. En effet, si le parent souffre du changement de structure familiale,
l’enfant n’est pas épargné par cette souffrance. L’enfant peut exprimer ses blessures en
s’isolant, au travers de comportements violents, et en ne respectant plus l’autorité
parentale. Mme D. témoigne : « ma fille de seize ans me manque de respect, mon fils
s’isole, il a fait aussi le choix de ne plus reconnaître mon ex-conjoint comme son père.
Aujourd’hui, je n’ai plus d’autorité sur mes enfants ». Cette nouvelle situation familiale
engendre une fragilité des liens familiaux que ce soit entre les parents ou le parent et
l’enfant. Il est envisageable de recourir quand cela se passe mal à une personne extérieure
et de ne pas laisser les choses se détériorer.
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
41
Sur le territoire, certaines structures et travailleurs sociaux viennent en réponse à ces
difficultés telles que les associations : Mine de rien, le Café des parents et les travailleurs
sociaux. Une majorité de ces associations est répertoriée dans le réseau Parentalité 56.
4.2.3 La place de l’enfant dans les nouvelles relations
intrafamiliales
Dans certaines situations, l’enfant peut se sentir responsable du changement de structure
familiale et culpabiliser. Puis, si le parent pouvait auparavant se confier auprès de l’autre
parent, désormais, suite à une rupture conjugale, celui-ci peut être amené à reporter ses
confidences d’adulte à son enfant. D’autre part, lorsque l’enfant n’a de contact qu’avec un
seul de ses parents, cela peut développer des liens d’attachement trop fort.
4.2.3.1 L’enfant : un sentiment de responsabilité et de
culpabilité
Lors d’une séparation ou d’un divorce, l’enfant peut être amené à culpabiliser. En effet, ce
dernier peut penser que c’est à cause de lui que ses parents se sont séparés.
Selon Mme V., (Ancienne assistante sociale) : « on note une souffrance de l’enfant et un
sentiment de culpabilité chez lui : « c’est de ma faute ! », on banalise la violence faite aux
enfants, il y a un décalage entre les besoins des parents et les besoins des enfants. L’enfant
souffre et après on s’étonne qu’il ne suit pas à l’école mais l’enfant y pense ». Ainsi, il est
important de ne pas impliquer l’enfant dans l’origine de la séparation ou du divorce. Pour
cela, il est nécessaire de communiquer, d’échanger avec son ou ses enfant(s) et de lui
rappeler qu’il n’est pas responsable de la rupture conjugale.
4.2.3.2 Des liens trop forts avec l’enfant
D’après certains témoignages, le fait de vivre seul avec son ou ses enfant(s) peut nuire à ce
ou ces dernier(s). Mme A. note : « Je ne peux pas quitter une pièce sans que ma fille hurle
si elle ne me voit plus ». Mme B. témoigne également : « Ma petite fille ne supporte pas
que je quitte la pièce dans laquelle elle se trouve, elle est toujours avec moi ». Ces liens
fusionnels entre le parent et l’enfant peuvent avoir des conséquences sur l’enfant. Le risque
est qu'un attachement trop fort au parent seul prive l’enfant d'une autonomie et d'une
certaine liberté pourtant indispensables à son épanouissement.
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
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4.2.3.3 L’enfant vu comme un confident par le parent
Parfois il arrive que le parent se confie à son ou ses enfant(s). En effet, n’ayant pas
obligatoirement de contacts extérieurs et ne pouvant plus se confier à l’autre parent, le
risque est que le parent prenne l’enfant comme confident. De plus, l’enfant peut être
témoin de discussions concernant ses parents, alors qu’il n’est pas forcément en âge de les
entendre.
Cependant, vivre seul avec un enfant peut être une tâche difficile. Les parents seuls,
lorsqu’ils se trouvent dépassés, ont la possibilité d’être aidés dans leurs responsabilités
pédagogiques notamment par le biais d’un soutien des éducateurs, des TISF… Sans pour
cela délaisser leur rôle de parent. Il est important de ne pas placer l’enfant comme un
confident adulte, pour ne pas le priver de son autonomie et le protéger dans sa vie d’enfant
et d’adolescent.
4.3 L’aménagement du temps au quotidien
La vie quotidienne d’une personne vivant seule avec son ou ses enfant(s) est constituée de
différents moments, de multiples tâches : emmener les enfants à l’école, se rendre au
travail, réaliser les tâches ménagères, préparer la cuisine, faire les courses, s’occuper des
enfants, faire garder les enfants et s’il reste un peu de temps … s’occuper de soi …
4.3.1 Des difficultés d’organisation au quotidien
Les techniciennes d’intervention sociale et familiale accompagnent les familles en plus de
l’éducation dans l’organisation de la vie quotidienne des familles. Généralement, les
familles auprès desquelles elles interviennent sont en situation de surcharge de travail, elles
ne savent plus gérer leurs temps et s’organiser au quotidien.
Parfois, le surmenage entraine des problèmes de santé plus ou moins graves. En effet,
d’après le témoignage de Mme D. : « Afin de subvenir aux besoins de ma famille, j’ai
augmenté mon nombre d’heures de travail, j’effectuais l’ensemble des autres tâches seule,
j’étais seule à éduquer mes enfants. Suite à ce surmenage, j’ai fait un infarctus, qui
aujourd’hui m’empêche de travailler ». En effet, depuis cet infarctus, Mme D. est en
invalidité et ne peut plus travailler, alors que son travail la passionnait et lui permettait de
garder des contacts extérieurs.
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4.3.2 Le besoin d’avoir du temps pour soi
Les familles monoparentales ne pouvant pas se reposer sur leur conjoint, doivent
continuellement assurer leurs obligations limitant leurs moments de temps libres. Ces
derniers pourtant nécessaires pour se ressourcer et décompresser. Mme B. explique : « Je
n’ai pas de temps à m’accorder parce qu’il faut une personne pour garder la petite. Il n’y
a pas de place en crèche, même pas pour une heure dans la semaine, histoire de
m’accorder un petit peu de temps, mais même pour ma fille, cela lui ferait du bien autant
qu’à moi car elle ne supporte pas que je sorte de la pièce étant trop habituée à ma
présence ».
Dans certaines situations, ce sont les aînés qui sont mis à contribution pour permettre de se
dégager du temps. Les mères peuvent ainsi se rendre à un rendez-vous et laisser le plus
jeune des enfants sous la surveillance de l’aîné.
4.3.3 La garde des enfants
Lorsque les personnes sont seules, contrairement aux couples, elles ne peuvent pas
s’appuyer sur leur conjoint pour garder leur(s) enfant(s). Ainsi, elles peuvent faire appel à
des modes de garde. Ces derniers pouvant être multiples : crèche, assistante maternelle,
garderie scolaire, recours à l’entourage, …
4.3.3.1 Un financement trop excessif n’incitant pas les
personnes à travailler
Parmi les témoignages recueillis, plusieurs personnes nous ont rapporté qu’elles étaient
« gagnantes » à être soit en congé parental ou à rester chez elles plutôt que d’aller
travailler. En effet, à plusieurs reprises, nous notons que les personnes ayant des enfants de
moins de trois ans ne souhaitent pas travailler et financer une garde d’enfants en même
temps, cela étant trop onéreux. Mme A. explique : « Je suis en congé parental car nous
avons calculé que je ne pouvais pas reprendre mon travail et mettre le petit en garde car je
perds mes droits. Il vaut mieux rester chez soi à élever sa famille. ». Mme B. témoigne
également : «Je me suis convaincue que je ne retravaillerais pas avant que ma petite ait
trois ans car je serais perdante financièrement avec les frais de garderie, les frais de
cantine. En plus, avec un seul salaire on me baisserait les allocations pour le logement,
donc tout ça l’un dans l’autre, ce n’est pas possible ».
La garde d’enfant peut être problématique pour les personnes souhaitant se réinsérer
professionnellement et ayant des enfants en bas âge. Ainsi le coordinateur du chantier
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
44
d’insertion de la Floriculture, mis en place par le Syndicat Intercommunal d’Aménagement
du Golfe du Morbihan (SIAGM) et le Conseil Général, nous a fait part qu’auparavant, ce
chantier était destiné aux femmes en situation de monoparentalité. Aujourd’hui, celui-ci est
ouvert également aux hommes. Avant d’intégrer ce chantier, les personnes ayant des
enfants en bas-âge doivent trouver une solution pour faire garder leur(s) enfant(s.), ce qui
représente un frein pour certaines personnes. Il nous a confié les propos d’une mère qui a
dû repousser son entrée sur le chantier d’un an, car son enfant sera, à ce moment là, en âge
d’être scolarisé.
4.3.3.2 Dans le cas d’une situation d’urgence…
Une question que se posent souvent les familles est de savoir comment faire si elles ont un
imprévu, un problème de santé ? Sur qui peuvent-elles compter ? Et si elles n’ont
personne, pas de famille proche, pas d’ami(s), à qui doivent-elles s’adresser ? Mme C.
exprime : « Je n’ai laissé aucun nom de personne pouvant récupérer ma petite à la crèche
en cas d’imprévu ne connaissant personne dans la région. ». Quant aux personnes qui
peuvent compter sur leur entourage, cela peut s’avérer parfois être complexe. Mme M.
explique : « Il faut être très préventif lorsqu’on élève seul un enfant, même dans le détail si
il y a un problème, par exemple j’ai laissé une longue liste à l’école de personnes à joindre
en cas de problème du petit ou de moi, si je ne suis pas joignable ou disponible. Cette liste
précise que tel jour c’est mon voisin qui peut récupérer mon enfant et pas tel autre jour, tel
autre jour ce sont mes parents, et ainsi de suite….).
4.3.3.3 … une réponse : un recours auprès de
l’entourage
Afin d’éviter des frais supplémentaires, certaines familles font appel à leur entourage pour
garder leur(s) enfant(s). A plusieurs reprises, elles soulignent l’importance de la proximité
de leur entourage. Mme D. explique : « Il est difficile de faire garder mon enfant, je ne
peux avoir recours à un mode de garde car ceux-ci coûtent trop chers, je fais donc appel
quotidiennement à mes voisins et mes parents, notamment pour aller chercher mon enfant
après l’école et jusqu’au moment où je rentre du travail c'est-à-dire aux environs de 20h ».
Lorsque la famille est éloignée, les personnes rencontrent plus souvent des difficultés et ne
savent pas comment les résoudre. Mme C. confie : « Je vais rencontrer des problèmes
lorsque j’aurai des réunions le soir se terminant généralement vers 19h. De même,
lorsqu’il y aura la kermesse, ici dans les petits villages c’est le dimanche et on ne compte
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
45
pas ses heures, mais moi je vais faire garder ma fille à qui et à quel prix ? Une baby-sitter,
mais c’est trop cher et je n’ai pas de famille à proximité. ».
D’après le témoignage des familles et les entretiens avec les acteurs du territoire, l’entraide
est moins présente dans notre société actuelle ou l’individualisme prime. Mme M.
constate : « Tout le monde connaissait ma situation, mais pourtant, personne ne m’a aidée,
aujourd’hui c’est chacun pour soi et je n’aime pas cette mentalité. ».
Ainsi, la garde d’enfant représente un vrai challenge pour certains parents, si elle est
facilitée lorsque l’entourage est proche, elle est plus difficile pour les personnes isolées.
4.3.4 Des difficultés face à l’emploi
Pour concilier vie professionnelle et vie privée, les personnes doivent parfois surmonter
des difficultés d’organisation au quotidien voire changer leurs conditions de travail
(aménagement d’horaires, démission, …). Certaines familles se retrouvent en situation
d’infériorité face à leur emploi et à la nécessité de « ramener » un salaire. Les parents
peuvent rencontrer des difficultés d’insertion sur le marché du travail.
4.3.4.1 Des conséquences sur la vie professionnelle
Les témoignages des familles montrent que leur changement de situation familiale a eu un
impact sur leur vie professionnelle. Certaines d’entre elles ont été amenées à réduire leur
durée de travail. Mme C. confie : « Afin de passer plus de temps avec ma fille et de mieux
m’organiser, suite à mon congé parental j’ai choisi de reprendre mon activité à temps
partiel alors que j’occupais un temps plein ». Mme A. exprime avoir souhaité changer de
travail car avec ses enfants, elle était épuisée le soir. Auparavant, elle travaillait en horaires
de nuit, elle passera en horaires de jour après son congé parental. Les familles peuvent,
aussi, être amenées à changer d’emploi afin de mieux allier vie professionnelle et vie
privée. C’est le cas de Mme D. occupant un Contrat à Durée Indéterminée (CDI) avec des
horaires atypiques. Cette dernière explique : « Avec mon travail actuel, je souhaite
reprendre une formation ou trouver un emploi dans l’aide à domicile ».
De même, d’après le témoignage de Mme A., responsable du service famille d’une
association, certaines situations amènent des familles monoparentales à abandonner leur
travail au motif qu’elles n’ont personne pour s’occuper de leur(s) enfant(s).
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
46
4.3.4.2 Des horaires peu ou pas adaptés
Certaines familles monoparentales occupent des emplois à des horaires atypiques41, voire
travaillent le week-end. C’est pourquoi, elles sont amenées à modifier leurs horaires pour
pouvoir accompagner leur(s) enfant(s) à la garderie scolaire ce qui est le cas pour Mme A.
expliquant : « Lorsque je vais reprendre mon emploi, après mon congé parental, je vais
voir si je peux m’arranger avec mon patron, afin de commencer un peu plus tard, pour
pouvoir emmener mon enfant à la garderie scolaire, sinon je demanderai au papa ». De
plus, certaines familles travaillant à des horaires atypiques ou variables souhaitent changer
d’emploi pour passer plus de temps avec leur(s) enfant(s). Mme. D, responsable d’une
équipe dans un centre d’appel, travaille à des horaires variables. Elle rentre tard le soir et
ne peux pas récupérer son enfant à l’école, ni passer du temps avec lui en soirée. Elle
exprime : « J’ai fait un enfant pour m’en occuper et pas pour le laisser chez les autres,
c’est pourquoi, j’envisage de reprendre une formation ou trouver un nouvel emploi
s’accordant avec ma situation ».
A Lorient, l’association « Bambino services » a mis en place, suite à une convention
passée avec la CAF, un service de garde à des horaires atypiques. Lors d’une rencontre
avec Mme T., responsable du service petite enfance, celle-ci nous a confié que ce service
répondait à un réel besoin de la population en termes de garde d’enfants ; mais également,
à un autre besoin, l’écoute auprès des parents et des enfants. De plus, l’association est
amenée à refuser de plus en plus de demandes émanant de personnes bénéficiaires du RSA.
Mme T. constate qu’il y a un grand besoin auquel le service ne répond toujours pas du fait
de tarifs trop élevés. De même, le service Garde d’Enfant Pour l’Equilibre du Temps
familial, du Temps professionnel et son Organisation (GEPETTO)42
propose sur Vannes
des services de garde aux horaires décalés au domicile des parents.
Suite à un diagnostic sur la petite enfance réalisé sur le Pays de Pontivy, l’ADMR a mis en
place un mode de garde d’enfants à des horaires décalés : 4 h 45-8 h 45 et 18 h 45-23 h.
Même si des réponses aux gardes atypiques sont apportées, il existe encore des besoins
dans ce domaine.
41 Cf. Lexique
42 L’Accueil en Relais, GEPETTO, s’adresse particulièrement aux situations suivantes : aux personnes
travaillant à des horaires décalés (très tôt le matin, tard le soir, la nuit, le week-end…), réalisant les
déplacements professionnels ou les déplacements en formation, ayant un enfant malade (refusé en crèche ou
qui ne peut aller à l’école), lors de la défaillance du mode de garde habituel (crèche fermée, assistante
maternelle malade ou absente…). Ce service fonctionne de jour comme de nuit et sept jours sur sept. Il est
complémentaire des structures d’accueil existantes sur le territoire. Cf. Lexique
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
47
4.3.4.3 Des contraintes liées à la situation de
monoparentalité
Une des familles rencontrées se sent en position d’infériorité en tant que mère vivant seule
avec ses enfants et ne possédant qu’un salaire. En effet, elle fait part de l’abus de sa
situation de la part de certains de ses collègues de travail depuis qu’elle est séparée. Mme
M. confie : « Je ne peux jamais dire non je n’ai plus qu’un salaire, les autres en profitent
pour me demander de les remplacer ». Mme M, ne s’imagine pas refuser les demandes de
ses collègues, n’ayant plus qu’un salaire et devant subvenir aux besoins de sa famille. Elle
souhaiterait quitter son village afin de se reconstruire, mais de crainte de ne pas retrouver
un CDI, elle s’oblige à y rester. Pour certaines personnes, il est difficile de rester dans une
petite ville où tout le monde les connait et parfois juge sans savoir ; mais lorsque celles-ci
occupent déjà un emploi, il leur apparaît difficile de le quitter puisqu’elles n’ont plus qu’un
seul salaire.
Par ailleurs, lorsqu’un parent est seul, sans emploi et par conséquent non prioritaire pour
les places dans les crèches, il est difficile de se dégager du temps pour entreprendre les
démarches nécessaires à la recherche d’un emploi ; mais aussi pour se présenter aux
éventuels entretiens d’embauche, malgré certaines places dégagées dans quelques crèches.
Pour conclure, les parents vivant seuls avec leur(s) enfant(s) peuvent être amenés à
rencontrer différentes difficultés telles que : une fragilité sociale et psychologique,
financières, à assumer seul(e) l’éducation de son ou ses enfant(s), d’organisation au
quotidien et des difficultés face à l’emploi. Ces dernières ne reflètent pas la situation de
l’ensemble des familles et ne se cumulent pas obligatoirement. Si un certain nombre
d’actions est déjà mené sur le territoire en termes de réponses à ces difficultés, les familles
n’en n’ont pas toutes connaissance. Aussi, pourrait-il être envisagé que des familles se
réunissent en association départementale des familles monoparentales et recomposées (cf
Annexe 6). En outre, afin de faire connaître l’ensemble des institutions, associations et
acteurs, ainsi que leur champ d’interventions, un guide (cf. annexe 6) des parents vivant
seuls avec leur(s) enfant(s) pourrait être réalisé à destination des familles en partenariat
avec l’ensemble des acteurs, comme cela a été réalisé en Ille et Vilaine. Dans le même
temps, s’il est à noter que les actions déjà engagées et répertoriées méritent d’être
soutenues, il est important d’en développer de nouvelles, c’est pourquoi nous proposons
quelques préconisations.
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
48
5 Vers de nouvelles préconisations
Afin d’apporter une réponse aux besoins et attentes des familles, nous avons réfléchi à
quelques préconisations. Suite à l’analyse des entretiens auprès des familles et des acteurs,
ces besoins et attentes ont été classés selon les trois thèmes suivant :
- Thème 1 : Une vulnérabilité accrue due au changement de la configuration
familiale,
- Thème 2 : Une adaptation à une nouvelle situation familiale,
- Thème 3 : Un aménagement du temps au quotidien.
A partir de ces trois thèmes, des objectifs généraux et spécifiques ont été déterminés ainsi
que des moyens et préconisations pour y répondre.
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
49
Thème 1 : Une vulnérabilité accrue due au changement de la situation familiale
Besoins et
difficultés exprimés
Objectifs généraux
Objectifs spécifiques
Moyens
Préconisations
Une fragilité sociale
et psychologique
- Favoriser l'insertion
sociale et relationnelle
- Aider les personnes à
reprendre confiance en
elles
- Recréer du lien social et
lutter contre l'isolement
des familles
Thérapeute, Familles,
psychologue,
associations, groupe de
parole, TISF
- Associations, Familles,
TISF, Conseil Général,
Caisse d'Allocations
Familiales (CAF),
Mutualité sociale
agricole (MSA)
Développer des "ateliers
coaching" comment reprendre
confiance en soi ?"
- Créer et/ou soutenir des lieux
d’échange entre les familles
(groupes de parole, Café des
parents, …)
- Création d'une association
départementale des familles
monoparentales
- Inciter les personnes à
participer à la vie associative
et aux relations sociales au-delà
de la proximité
- Pérenniser les actions
collectives (loisirs, vacances,
…)
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
50
Suite du thème 1 : Une vulnérabilité accrue due au changement de la situation familiale
Besoins et
difficultés exprimés
Objectifs généraux Objectifs spécifiques Moyens Préconisations
Des difficultés
financières
- Soutenir les familles à
pallier seules leurs
difficultés financières
- Renforcer les aides
accordées aux personnes
- Soutenir les familles dans
leurs démarches juridiques
et administratives
- Réduire les coûts liés au
quotidien
- CAF, MSA, Conseil
Général, La Maison du
droit, la Boutique du
droit, Associations
caritatives, Communes,
Associations
- Soutenir les associations
caritatives (Croix rouge, Secours
catholique, Secours populaire,
Resto du cœur, …).
- Soutenir l'accès aux droits et
au soutien juridique
- Créer des logements collectifs
destinés aux familles avec une
pièce commune (laverie, une
salle de jeux, …) offrant une
réponse à court terme, lors du
changement de situation
familiale.
- Encourager le covoiturage et
aménager les horaires des
transports collectifs.
- Soutenir les associations qui
aident matériellement les
familles (petit bricolage,
aménagement, …)
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
51
Thème 2 : L’adaptation à une nouvelle situation familiale
Besoins et
difficultés exprimés
Objectifs généraux
Objectifs spécifiques
Moyens
Préconisations
Des difficultés à
assumer seul(e)
l'éducation de son ou
ses enfant(s)
- Soutenir les
parents dans leur
fonction parentale
- Eviter la
déresponsabilisation de
l'autre parent et
favoriser la coparentalité
- Soutenir l'implication
des familles dans leur rôle
éducatif
- Maintenir les liens entre
parent/enfant(s)
- Médiation familiale,
Conseil conjugal et
familial, CAF, MSA,
Associations,
Familles, TISF
- Développer et soutenir des groupes
de parole portant sur l'éducation de
l'enfant avec l'appui de professionnels.
- Rendre accessible à tous le service
conseil conjugal et familial
- Soutenir le programme de réussite
éducative (école des parents).
- Développer des ateliers éducatifs
(comment jouer avec son enfant ?, …).
- Développer et soutenir la
communication des dispositifs de
loisirs et vacances familiales
- Maintenir le soutien des intervenants
sociaux afin de conserver ou de rétablir
une communication entre l'enfant et le
parent.
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
52
Suite du thème 2 : L’adaptation à une nouvelle situation familiale
Besoins et
difficultés exprimés
Objectifs généraux
Objectifs spécifiques
Moyens
Actions
Un manque de
connaissance des
associations du
territoire
- Faire connaître les
institutions, les
associations et
l’ensemble des acteurs
- Développer un lieu
unique d'information à
destination des familles
- Travailler en réseau
Partenariat et coordination
entre l'ensemble des acteurs
- Création d'une association
départementale des
familles monoparentales
- Réalisation d'un guide
pour les familles
monoparentales.
Thème 3 : un aménagement du temps au quotidien
Besoins et
difficultés exprimés
Objectifs généraux
Objectifs spécifiques
Moyens
Actions
Des difficultés
d’organisation au
quotidien
- Faire connaître les
institutions, les
associations et
l’ensemble des acteurs
- Apporter un soutien aux
familles afin qu’elles
puissent s’organiser dans
la gestion de leur
quotidien
Associations du territoire,
TISF, CAF, MSA, Conseil
Général
- Soutenir les interventions
des Techniciennes
d’intervention sociale et
familiale auprès des familles
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
53
Suite du thème 3 : un aménagement du temps au quotidien
Besoins et difficultés exprimés
Objectifs généraux
Objectifs spécifiques
Moyens
Actions
Des difficultés
face à l’emploi
- Aider les familles à
concilier vie
professionnelle et vie
familiale
- Aider les familles à la
reprise d'une activité
professionnelle
- Améliorer l'accès en garde
d'enfants.
- Développer l'offre de service
en matière de garde d'enfants sur
les horaires atypiques.
- Améliorer l’accès aux
transports collectifs aux familles
travaillant à des horaires
atypique
- Accompagner les personnes
dans une démarche d'insertion
professionnelle
Conseil Général,
CAF, MSA,
Associations,
Communes
Communes,
Associations,
Familles
Communes,
Conseil Général,
Associations,
TISF
- Diversifier les modes de garde d'enfants et
les rendre plus abordables pour les familles
et en particulier pour les familles ayant un ou
des enfant(s) en bas âge et/ou bénéficiaires du
Revenu de Solidarité Active
- Maintenir des places accordées dans les
multi-accueils aux familles précaires et aux
personnes qui sont dans une démarche de
recherche d'emploi.
- Concourir à la création des Maisons
d'Assistantes Maternelles.
- Soutenir les associations déjà existantes.
- Développer une offre de transports
collectifs aux familles travaillant à des
horaires atypiques
- Accompagner individuellement les
personnes dans leur projet professionnel.
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
54
Suite du thème 3 : un aménagement du temps au quotidien
Besoins et difficultés exprimés
Objectifs généraux
Objectifs spécifiques
Moyens
Actions
Besoin d’avoir
du temps pour
soi
- Aider les familles à se
ressourcer et à
décompresser
- Aider les familles à s’accorder
du temps libre
- Soutenir les familles pour
qu'elles ne se reposent pas trop
sur leur entourage
- Favoriser l'accès aux familles
dans des associations sportives,
culturelles, centres de loisirs,
…
- Aider les familles à partir en
vacances et pour des loisirs
Communes,
Familles,
Voisinage, TISF,
Associations
- CAF, MSA,
Communes,
Associations,
- CAF, MSA,
Conseil général,
Associations
- Faciliter l’accès aux familles dans les
accueils collectifs pour quelques heures de garde d’enfants, afin que celles-ci puissent
trouver un relais de garde d'enfant et se
libérer.
- Soutenir les interventions des TISF auprès
des familles
- Développer des systèmes d’entraide de proximité et/ou intergénérationnelle : garde
d’enfants, bricolage, courses, transport…
- Maintenir et soutenir l’accès à l’offre
culturelle et sportive aux familles
- Développer la communication sur les aides
dont peuvent bénéficier les familles
Après avoir recensé quelques actions mises en place sur le territoire, répondant à certains besoins des familles, et après avoir dégagé quelques
préconisations, il faut souligner qu’il est important de continuer à pérenniser les actions, les développer, les soutenir et en créer de nouvelles tout
en travaillant en partenariat.
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
55
6 Limites et points forts de l’étude
Cette étude n’est pas généralisable à l’ensemble des familles morbihannaises. En effet, nous
n’avons pu réaliser que huit entretiens, étant limitées dans le temps. De plus, l’échantillon de
l’analyse quantitative n’a pu être construit qu’avec l’aide des représentants des associations
familiales adhérentes à l’UDAF, qui ont envoyé le questionnaire au public ciblé. C’est la
raison pour laquelle nous ne pouvons pas comparer cette étude avec les données chiffrées des
organismes. Cependant, afin d’être au plus proche de la réalité de données chiffrées du
territoire, nous avons recensé préalablement les statistiques des études menées à différentes
échelles (nationales, régionales et départementales). De plus, cette étude apporte un éclairage
pertinent à une meilleure compréhension de l’évolution des structures familiales et plus
particulièrement des besoins et attentes des familles vivant seules avec leur(s) enfant(s) que ce
soit en milieu rural, urbain, et périurbain. Le fort taux de réponse au questionnaire (30%),
nous montre l’intérêt porté par les familles à cette étude.
Cette étude rentre dans une démarche participative. En effet, nous avons fait le choix de
laisser s’exprimer librement les familles, afin de faire remonter les informations sous formes
de préconisations.
Le phénomène de la monoparentalité est représenté dans l’ensemble des milieux sociaux,
c’est pourquoi nous n’avons pas ciblé particulièrement le critère de « la précarité » ; mais
tenté de représenter l’ensemble des catégories sociales. Néanmoins, lors des entretiens, les
personnes qui nous ont contactées étaient pour la majorité d’entre elles, fragiles. Afin
d’améliorer cette étude, il pourrait être envisageable d’élargir les entretiens aux familles
vivant bien la situation de monoparentalité.
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
56
7 Conclusion générale
Pour les pères ou les mères vivant seul(e)s avec leur(s) enfant(s), des situations
problématiques sont vécues à différents niveaux ; en plus des situations difficiles susceptibles
de survenir dans toutes les familles, l’enjeu dans les familles ne comptant qu’un seul parent,
c’est de devoir y faire face « seul ». Mme Blet43
souligne que la situation de monoparentalité
ne génère pas que des problèmes, puisque pour certaines situations elle permet de résoudre un
climat familial n’étant plus vivable. Aujourd’hui, la monoparentalité n’est qu’une étape de vie
et les situations sont diverses. Toutes les familles, n’ont pas obligatoirement besoin d’un
soutien. Ce sont principalement les parents vivant seul avec leur(s) enfant(s), très isolés qui
sont les plus dans le besoin.
Cette étude a permis d’avoir un éclairage sur la situation de la monoparentalité dans le
Morbihan et de recenser les actions mises en place sur ce territoire et répondant à certains
besoins des familles. Afin de compléter cet éclairage, l’étude qualitative a mis en lumière les
besoins et les attentes des familles.
Deux grandes difficultés ressortent de cette étude : l’isolement de certaines familles et la place
de l’enfant au sein de cette nouvelle structure familiale. Par conséquent, il est nécessaire
d’agir en prévention de l’éventuelle difficulté et pas seulement dans la réparation de celle-ci,
en accompagnant ces familles. La création d’une association départementale des familles
monoparentales et des familles recomposées accompagnerait cette démarche. En effet, celle-ci
permettrait à l’ensemble des familles de se réunir, d’échanger et partager, pour sortir petit à
petit d’une forme d’isolement ; mais aussi de se conseiller mutuellement sur l’adaptation à
cette nouvelle situation et la parentalité. De plus, des actions sur la parentalité et surtout dans
une démarche de coparentalité doivent se poursuivre.
Les familles doivent faire face à une adaptation à ce changement de situation. De plus, les
professionnels doivent s’adapter à l’évolution continuelle de la structure de la famille dans
notre société. Ainsi les familles ont besoin d’un accompagnement pouvant se faire avec un
appui des professionnels, en formant les bénévoles avec un partenariat et une proximité de
terrain.
43 Laurence Blet, « les familles monoparentales de la Vienne : Etat des lieux et analyse des besoins », UDAF 86,
2004, 62 p.
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
57
Enfin, pour répondre à certains besoins et attentes des familles il est nécessaire de pérenniser
les actions, les développer, les soutenir et en créer de nouvelles tout en travaillant en
partenariat.
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
Bibliographie
Articles
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Etudes et rapports
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Blet L., « les familles monoparentales de la Vienne : Etat des lieux et analyse des besoins »,
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Ouvrages
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Sullerot E., La crise de la famille, Hachette, 2000, 300 p.
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
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Blanchet A., Gotman A., « L’enquête et ses méthodes : l’entretien », Paris, Armand Collin,
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Eydoux A. et al., « La conciliation vie professionnelle et vie familiale des familles pauvres ou
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octobre 2000, www.kbs-frb.be
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Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
Plate forme de l’observatoire sanitaire et sociale en Bretagne (PLATOSS), www.platoss-
bretagne.fr.
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
Table des annexes
Annexe 1 – Liste des partenaires contactés....................................................................... I
Annexe 2 – Questionnaire ............................................................................................... III
Annexe 3 – Liste des structures rencontrées ................................................................ VIII
Annexe 4 – Talon sociologique.......................................................................................IX
Annexe 5 - Guide d’entretien .......................................................................................... X
Annexe 6 – Fiche actions ..............................................................................................XI
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
I
Annexe 1 – Liste des structures contactées
� Associations :
o ADAPAR Bambino Services - Lorient
o ADMR (Fédération) - Vannes
o Aide Familiale Populaire - Lorient
o AMISEP - Atelier effets mères - Vannes
o Association Syndicale des Familles Monoparentales et
Recomposées (ASFMR) du 44 - Nantes
o Café des Parents - Lorient
o Centre d'Informations sur les Droits des Femmes et des
Familles - Lorient.
o Croix Rouge - Point bébés – Séné (Délégation de Vannes)
o Domicile Action - Vannes
o FAVEC (Association départementale des veufs et veuves) –
Vannes
o Fédération Syndicale des Familles Monoparentales (FSFM) -
Paris
o Les Solos - Lorient
o Les Solos -Vannes
o Les Yeux ouverts - Vannes
o Mine de Rien - Vannes
o Optimômes - Vannes
o Secours Catholique - Vannes
o Secours Catholique - Saint Jean Brevelay
o Secours populaire - Lorient
o Secours populaire - Saint Avé
o SIAGM – Vannes
o Caisse d'Allocations Familiales – Lorient
o Centre Social de Ménimur
o Centre Social de Kercado
� Centres communaux d’actions sociales des villes de :
o Arradon
o Auray
o Baud
o Bignan
o Brehan
o Campénéac
o Caudan
o Elven
o La Gacilly
o Gestel
o Gleguerec
o Gourhel
o Gourin
o Grand Champ
o Credin
o Guémené sur Scorff
o Guidel
o Kervignac
o La Trinité Surzur
o La Vraie Croix
o Lanester
o Le Sourn
o Locmiquelic
o Locqueltas
o Lorient
o Loyat
o Malestroit
o Mauron
o Merlevenez
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
II
o Meucon
o Monterblanc
o Montertelot
o Moréac
o Naizin
o Nostang
o Noyal Pontivy
o Plaudren
o Plescop
o Ploemeur
o Ploeren
o Ploermel
o Plouhinec
o Pluvigner
o Pont Scorff
o Port Louis
o Questembert
o Queven
o Reguiny
o Riantec
o Rohan
o Saint- Avé
o Saint Hélène
o Saint Jean Brevelay
o Saint Nolff
o Saint Thuriau
o Sarzeau
o Séné
o Serent
o Sulniac
o Surzur
o Taupont
o Theix
o Tredion
o Trefflean
o Vannes
� Institutions
o Conseil Général du Morbihan
o Direction Départementale du Travail de l'Emploi et de la
Formation Professionnelle
o Direction Générale des Interventions Sanitaires et Sociales
o Caisse d’Allocations Familiales
o Fédération de la Mutualité Sociale Agricole
o Tribunal de Grande Instance
� Office HLM
o Conseil Bretagne Sud Habitat
o Hennebont Blavet Habitat
o Lorient Habitat
o Vannes Golfe Habitat
� Autres professionnels
o Directeur d'école
o Orthophoniste
o TISF de Domicile Action et de l’ADMR
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
III
Annexe 2 : Le Questionnaire
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
IV
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
V
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
VI
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
VII
Nous vous remercions de nous avoir consacré de votre temps
pour répondre à ce questionnaire.
Merci de nous retourner ce questionnaire à l’UDAF à l’adresse suivante :
47 rue Ferdinand Le Dressay
56003 Vannes Cedex
Avant le 23 Avril 2010
Si vous souhaitez continuer à échanger, vous pouvez nous contacter :
Par téléphone au 02.97.54.13.21
Par mail : [email protected]
Etude sur la Monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
VIII
Annexe 3 – Liste des structures rencontrées
� Associations :
o ADAPAR Bambino Services
o ADMR (Fédération)
o Aide Familiale Populaire
o AMISEP - Atelier effets mères
o Association Syndicale des
Familles Monoparentales et
Recomposées de Nantes
o Café des Parents
o Croix Rouge Point bébés
o Domicile Action
o Fédération Syndicale des
Familles Monoparentales
o Les Solos Lorient
o Les Solos Vannes
o Mine de Rien
o Réseau Parentalité 56
o Secours Catholique
o Secours populaire
o SIAGM
� Centres communaux d’actions sociales des villes de :
� Locminé
� Lorient
� Malestroit
� Plescop
� Ploërmel
� Vannes
� Institutions
o La Caisse d’Allocations
Familiales
o La Fédération de la Mutualité
Sociale Agricole
� Office HLM
o Bretagne Sud Habitat
o Lorient Habitat
o Vannes Golfe Habitat
� Autres professionnels
o Orthophoniste
o TISF de Domicile Action et de
l’ADMR
IX
Annexe 4 - Talon sociologique des familles
Nom
Sexe
Age
Situation
matrimoniale
Seul(e) depuis
combien de
temps ?
Nombre d’enfants et leurs
âges
Zone
géographique
Activité
professionnelle
Mme B. F 32 ans Séparée 1 an 2 enfants : 7 mois et 10 ans Rurale Non
Mme M F 32 ans Séparée 1 an 2 enfants : 2 ans et 11 ans Rurale Oui
Mme C F 33 ans Séparée 8 mois 1 enfant : 9 mois Rurale Oui
Mme D. F 37 ans Mère
célibataire 4 ans 1 enfant : 4 ans Rurale Oui
Mme F. F 40 ans
Divorcée 4 ans 5 enfants : 22 ans, 19 ans,
17 ans, 12 ans et 1 an Urbaine
Oui en Congé
parental
Mme A. F 37 ans
Séparée 14 mois 3 enfants : 16 ans, 14 ans et
14 mois Urbaine Non
Mme E. F 51 ans
Divorcée 10 ans 3 enfants, 18 ans, 16 ans et
10 ans Rurale En invalidité
Mme P. F 42 ans
Divorcée 3 ans 4 enfants : 4 ans, 6 ans, 10
ans et 15 ans Urbaine Oui
X
Annexe 5 : Guide d’entretiens auprès des familles
Thème 1 Le profil socio-économique des familles
Sous thème :
- Origine de la monoparentalité
- Durée de la monoparentalité
- Sexe et âge du parent
- Nombre et âge des enfants à charge
- Ressources perçues
- Zone géographique
- Mode de garde obtenu
- Relations avec l’ex-conjoint
- Relation parent/enfant
Thème 2 : Le logement
Sous-thème :
- Statut d’occupation (locataire, propriétaire, parc privé ou public)
- Type de logement (appartement, maison, colocation
- Zone géographique du logement
- Changement de logement
- Difficultés pour trouver un logement
- Niveau de satisfaction sur le logement
Thème 3. La vie quotidienne
Sous-thème :
- Organisation du quotidien
- Modes de garde pour les enfants
- Difficultés rencontrées
- Temps libre
Thème 4. L’emploi
Sous-thème :
- Dernier diplôme obtenu
- Catégorie socio-professionnelle du parent
- Localisation de l’emploi
- Horaires de travail, Mobilité
- Type d’emploi (Contrat à durée déterminé, Contrat à durée indéterminée, Intérim, …)
Thème 5. La scolarité des enfants, les loisirs et vacances
Sous-thème :
- Niveau d’implication dans la scolarité
- Difficultés scolaires
- Temps partagés parent/enfant(s) dans les loisirs
- Activité associative des enfants
- Vacances
Thème 6. Les liens avec l’extérieur
Sous-thème :
- Réseau d’aide des familles monoparentales
- Type de réseau d’aide
- Isolement
Thème 7. Les principales difficultés rencontrées et besoins exprimés
Sous-thème :
- Difficultés rencontrées
- Besoins exprimés
XI
Annexe 6 : Fiche – Actions
FICHE – ACTIONS : L’ADAPTATION A UNE NOUVELLE SITUATION FAMILIALE
Au cours de l’étude, les familles ont souligné le manque de connaissances des actions menées
sur le territoire et des aides accordées. De plus, nous avons également constaté que les
familles ne savent pas où s’adresser.
Il nous semble donc indispensable de réaliser différentes actions auprès de ces familles, de les
accompagner dans l’adaptation au changement de la situation familiale.
Objectif : Faciliter l’adaptation à une nouvelle situation familiale
Objectifs opérationnels :
- Permettre aux familles d’être représentées et de faire valoir leurs droits
en cas de séparation/divorce ou d’isolement.
- Promouvoir des services et des réalisations sociales répondant aux
intérêts de ces familles.
- Faire connaître les institutions, les associations et l’ensemble des
acteurs aux familles.
- Recenser et répertorier l’ensemble des actions menées sur le territoire.
- Renseigner les prestations auxquelles peuvent prétendre les familles.
- Informer sur la parentalité et la préservation des liens familiaux.
XII
Suite annexe 6 : Fiche – Actions
Action 1 – Développer un lieu unique d’information en créant une association
départementale des familles monoparentales et recomposées
Acteurs
Un partenariat entre l’ensemble des acteurs suivants : les familles, l’Union Départementale
des Associations Familiales du Morbihan, la Fédération syndicale des familles
monoparentales, la Caisse d’Allocations Familiales, la Mutualité Sociale Agricole, le Conseil
Général, la Confédération Syndicale des Familles du Morbihan, la Maison du droit et la
Boutique du droit, le réseau Parentalité 56.
Moyens mis en œuvre
Des parents vivant seuls avec son ou ses enfant(s) pourraient se réunir afin de constituer cette
association. Les actions de celle-ci seraient :
- tenir des permanences juridiques et administratives (souvent sollicité avant, pendant et
après la séparation).
- Proposer aux personnes un avocat (partenariat entre la fédération, la maison du droit et
la boutique du droit).
- Organiser des sorties, partager des expériences communes afin de rompre l’isolement.
- Organiser des réunions à thèmes, des groupes de paroles.
- Accueillir, écouter et accompagner les familles dans leurs démarches (avant, pendant
et après la séparation).
Evaluation
Une enquête de satisfaction pourrait être établie et adressée aux adhérents et aux partenaires
un an après la création de l’association.
XIII
Suite annexe 6 : Fiche – Actions
Action 2 – Réalisation d’un guide des parents vivant seuls avec leur(s) enfant(s)
Acteurs
L’union départementale des associations familiales, la Caisse d’allocations familiales, la
Mutualité sociale agricole, le Conseil général, la fédération syndicale des familles
monoparentales, la Confédération syndicale des familles du Morbihan, la maison du droit et la
boutique du droit, le réseau parentalité 56, l’ensemble des acteurs intervenants sur la
thématique de la « monoparentalité ».
Moyens mis en œuvre
Mettre en place ce guide, afin de répertorier l’ensemble des actions menées sur le territoire du
Morbihan. Ce guide aura pour objectif de renseigner les familles des prestations auxquelles
elles peuvent prétendre et de les informer sur les différentes démarches administratives et
juridiques.
Evaluation
Le mettre à jour régulièrement.
Réaliser une enquête de satisfaction auprès des familles et des partenaires
Lexique
Aide à la garde d’enfant pour parent isolé (AGEPI) : cette aide est destinée aux
demandeurs d’emploi, parents isolés d’enfant de moins de 10 ans, qui reprennent une activité
professionnelle ou s’engage à suivre une formation. Ces personnes peuvent en bénéficier,
sous certaines conditions : si cette reprise d’activité ou si cette entrée en formation génère des
coûts de garde d’enfant.
Allocation de Soutien Familial (ASF) : cette aide est versée aux personnes élevant seules un
enfant privé de l’aide de l’un de ces deux parents. Celle-ci est allouée aux familles dont le
père n’a pas reconnu l’enfant ou lorsque l’un des deux parents est décédé ou n’a pas les
moyens de verser une pension. Celle-ci peut venir se substituer provisoirement aux pensions
alimentaires non versé par l’ex-conjoint.
Approche par indicateurs : méthode de collecte de données statistiques existantes sur le
territoire.
Confédération syndicale des familles : c’est une association familiale de défense des
familles dans tous les domaines du quotidien : consommation, logement, éducation, culture et
loisirs…
Enquête ad hoc : est une approche quantitative consistant à produire de nouvelles données
statistiques.
Entretien semi-directif : consiste à faciliter la parole de l’enquêté tout en l’orientant sur des
propos essentiel pour l’étude.
Famille monoparentale : une famille monoparentale est composée d’un adulte vivant sans
conjoint et avec son ou ses enfants de moins de vingt-cinq ans.
Garde d’Enfant Pour l’Equilibre du Temps familiale, du Temps professionnel et son
Organisation (GEPETTO) : cet accueil en relais s’adresse particulièrement aux situations
suivantes : aux personnes travaillant à des horaires décalés (très tôt le matin, tard le soir, la
nuit, le week-end…), réalisant les déplacements professionnels ou les déplacements en
formation, ayant un enfant malade (refusé en crèche ou qui ne peut aller à l’école), lors de la
défaillance du mode de garde habituel (crèche fermée, assistante maternelle malade ou
absente…). Ce service fonctionne de jour comme de nuit et sept jours sur sept. Il est
complémentaire des structures d’accueil existantes sur le territoire.
Horaires atypiques : cette expression s'applique à tous les aménagements du temps de travail
situés en dehors du cadre de la « semaine standard » (c'est-à-dire : cinq jours travaillés, du
lundi au vendredi ; horaires compris entre 7 h 00 et 20 h 00 ; régularité des jours et heures
travaillés ; absence de travail les jours fériés). (Institut National de Recherche et de Sécurité
pour la prévention des accidents de travail et des maladies professionnelles - INRS).
Questionnaire : Ce dernier est une enquête transversale, c'est-à-dire de courte durée, destinée
à appréhender un phénomène d’une population à un moment donné.
Revenu de solidarité active : Les bénéficiaires sont des personnes déjà en activité et dont les
revenus sont limités. Son montant dépend à la fois de la situation familiale et des revenus du
travail. Il remplace le revenu minimum d’insertion (RMI), l’allocation de parents isolés (API)
et certaines aides forfaitaires temporaires comme la prime de retour à l’emploi.
Table des abréviations
AAH Allocation adulte handicapé
ADAVI Association départementale d’aide aux victimes d’infraction
ADIL Agence départementale d’informations sur le logement
ADMR Aide à domicile en milieu rural
AFP Aide familiale populaire
AGEPI Aide à la garde d’enfant pour parent isolé
API : Allocation de parent isolé
APL : Allocation pour le logement
ASF : Allocation de soutien familial
CAF Caisse d’allocations familiales
CCAS Centre communal d’action sociale
CIDFF Centre d’informations sur le droit des femmes et des familles
CPAM Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM)
CSF Confédération syndicale des familles
CSP Catégorie socioprofessionnelle
DREES Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques
FSFM Fédération syndicale des familles monoparentales
GEPETTO Garde d’enfant pour l’équilibre du temps familial, du temps professionnel et
son organisation
HLM Habitation à loyer modéré
INED Institut national des études démographiques
INSEE Institut national de la statistique et des études économiques
INRS Institut National de Recherche et de Sécurité pour la prévention des
accidents de travail et des maladies professionnelles
MSA Mutualité sociale agricole
ONED Observatoire national de l’enfance en danger
PAJE Prestation d’accueil du jeune enfant
PLATOSS Plate-forme de l'observation sanitaire et sociale en Bretagne
RMI Revenu minimum d’insertion
RSA Revenu de solidarité active
SIAGM Syndicat intercommunal d’aménagement du golfe du Morbihan
UDAF Union départementale des associations familiales
UNAF Union nationale des associations familiales
URAF Union régionale des associations familiales
TISF Techniciennes d’intervention sociale et familiale
Brault Sarah & Piron Elodie
Observatoire des familles
Etude sur la monoparentalité dans le Morbihan
Etat des lieux et analyse des besoins
Résumé
Si la famille traditionnelle était le modèle principal, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Désormais, la
famille est présentée sous de multiples formes. Depuis les années 60, la famille a changé de
configuration : (nombre d’enfant(s), statut marital, …). Pourtant pas un phénomène nouveau, les
parents vivant seuls avec leur(s) enfant(s), sont en constante augmentation depuis les années 70.
Depuis 1962, le nombre de familles monoparentales a presque doublé. Il est passé de 680 000 en 1962
à près de 1,5 million en 1999. De plus, dans le Morbihan, depuis, 1999, le nombre de familles
monoparentales a évolué de + 10% entre 1999 et 2006. Il est passé de 18 807 en 1999 à près de 20 651
en 2006.
Afin de mieux appréhender et comprendre ce phénomène, nous avons été missionnées, par l’Union
Départementale des Associations Familiales du Morbihan, pour mettre en place l’observatoire des
familles en réalisant une étude départementale sur la monoparentalité dans le Morbihan. Cette étude a
permis, au travers d’une étude quantitative et d’une collecte de données existantes, d’avoir un
éclairage sur la situation de la monoparentalité dans le Morbihan. Pour compléter cet éclairage, l’étude
qualitative a mis en lumière les besoins et les attentes des familles et a permis de recenser les actions
mises en place sur le territoire répondant à certains besoins des familles. Ces deux approches ont été
menées dans l’objectif de proposer des préconisations.
Mots clés : La monoparentalité ; Parents vivant seuls avec leur(s) enfant(s) ; Evolution ; Famille ; Besoins ;
Difficultés ; Isolement ; Place de l’enfant ; Préconisations.
Année : 2010
Nombre de pages : 57
« Le département Politiques sociales et de santé publique n’entend donner aucune approbation, ni improbation
aux opinions émises dans les mémoires, enquêtes et travaux réalisés par les étudiants dans le cadre d’exercices
universitaires : ces opinions doivent être considérées comme propres à leur auteur ».