olivier demazet le glaneur des regards
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Recueil de poésiesTRANSCRIPT
OLIVIER DEMAZET
LE GLANEUR DES REGARDS
- 2 -
L'OEIL BLANC
L'œil blanc
du frigo
ronchonne
car la chaise
à cinq pattes
n'est pas contente
de son jockey.
La table cynique
danse
sur ses six roues
de nickel.
L'épluchure de pomme
rigole
dans son assiette
qui sa plaque
sur le parquet du toit.
- 3 -
LE CHATEAU
Le château fleurit
sur les bords timides
du ciel ébloui
par les arbres
de porcelaine
criarde.
- 4 -
LA PENDULE
La pendule d'enfer
écrit le temps
sur le dos égratigné
de la montagne
par des souches
de mules
qui s'ébrouent
au laser
LE FRERE
Le frère
de la mouche
a dit au cousin
de la musaraigne
que l'été serait
plus froid
que l'hiver.
- 5 -
LE THERMOMETRE
Le thermomètre
crache au moins
cinq degrés
en-dessous des
pas du facteur
qui prend tout
à la lettre
LE JARDIN
Le jardin
produit
des bulbes
de choucroute.
Le martin-pêcheur
adore.
- 6 -
IL SE FAIT TARD
Il se fait tard
dans la vallée
des larmes
d'éléphant.
On entent
les rires
de la forêt
qui pleure.
LE COMEDIEN
Le comédien
somptuaire
glisse sur
les rhizomes
du théâtre
diluvien
et interprète
un iceberg
enchaîne.
- 7 -
DE L'INSTRUMENT
De l'instrument
critique
émerge
la musique
négative des mots
qui s'écrivent
en notes corrompues
sur une partition
décomposée.
LA FOLIE
La folie de
l'univers formel
submerge
l'île
de l'errance
alchimique.
- 8 -
UN SOLEIL ROYAL
Un soleil royal
diffuse
en errements ténus
son éloquence
dramatique
sur la société
quotidienne.
L'ALTERALITE
L'altéralité
de la mutation
incontournable
désaltère
la monarchie
des mots
de fébrilité.
- 9 -
LA POMME
La pomme amibienne
analyse les fresques
ternies de perfection
et découvre
l'élocution zébrée
de l'univers originel.
Elle dessine
des phonèmes
de certitude
exploratrice.
LES PAROLES
Les paroles
de densité
sacralisent
l'opacité des hommes
et submergent
l'île métamorphosée
de finitudes
en fin de course.
- 10 -
LA DIGUE
La digue impavide
a juré au tunnel
de crever sous le flot
des autos qui
roulent à coeur ouvert.
IL EST THEOREME
Il est théorème
de bruyère
assourdissante.
Il est axiome
de granit
rageur.
Il est principe
de chenille
gélatine.
- 11 -
UN LIVRE BRULANT
Un livre brûlant
de cailloux
à la menthe
absorbe les yeux
raisins de Corinthe
et étale
la cervelle de plumes
sur le dos d'âne
le long du corridor
du fleuve solide.
- 12 -
A LA LUEUR
A la lueur
d'une chandelle noire
un palétuvier skie
sur l'étoile qui
file à trois nœuds.
Deux bœufs sans labour
l'arrêtent pour
lui demander
du feu gelé.
Fou de joie
il crie au secours
dans la boussole
quia perdu
l'esprit
sans sel.
- 13 -
UNE BOURRASQUE
Une bourrasque
de phosphènes
s'écrase
sur le tympan
de mes jumelles
auditrices indicibles
des talismans ambigus
inventés par
des tentacules d'argile
tentacules
de vibralité crispée.
- 14 -
LES CHIFFRES
Les chiffres
transcendent
les paroles
qui prolifèrent
dans les sphères
des multitudes
paradygmiques.
LE CREPUSCULE
Le crépuscule
des dogmes
aromatisés
purifie
l'engeance
de nos miroirs
translucides.
- 15 -
LE SINGE
Le singe sublime
apprivoise
l'énigme artésienne
de la sénescence
prothétique
et brunit
en surimpression
la splendeur
de l'hôtesse
des neiges.
- 16 -
LE BOURBIER
Le bourbier
cybernétique
résorbe
la connivence
sécuritaire
des interfaces
hyperboliques
dans l'ubiquité fiable
des dérèglements cosmiques
à l'ombre de la hantise
allégorique.
LES PUERILITES
Les puérilités
caricaturales
exacerbent
l'espace inouï
des survols hypothétiques
hantés par
l'implosion obèse
des outrances bombardées.
- 17 -
LA VIGUEUR
La vigueur opposable
accentue d'emblée
le scénario bref
de ma fulgurance
crypte.
Le grondement transif
disjoncte l'état naissant
des ressources essentielles.
LE DON INFERNAL
Le don infernal
de l'héritage
des supplices
travestit le sort
des vénusiennes
ineffables.
- 18 -
LE DESIR ERIGE
Le désir érigé
tétanise
le Pacifique himalayen
par ses ablutions
printanières
sur la péninsule
isocèle
LA RUMEUR
La rumeur sentencieuse
extasie avec flegme
les apôtres du Nirvana.
La prouesse zénithale
digitalise
la sagesse exotique.
- 19 -
LA VULGARITE
La vulgarité
infrarouge
explose
sur les échanges
absurdes.
Le maelström
complice
génère
l'exubérance
assourdissante
des zooms
en survol
visible.
- 20 -
LES SATELLITES
Les satellites
incommutables
imaginent
des processus
irréductibles
dans leurs ordinateurs
planétaires
pour stupéfier
l'érotisme du monde.
LES AUREOLES
Les auréoles assoiffées
sucent le sang arborescent
des verbonautes hallucinants.
Les artères célestes
éclatent subitement
en feux d'artifices
flagellants.
Les ruines sardoniques
s'engouffrent frénétiquement
dans des sas déréglés.
- 21 -
INACCESSIBLE FIN DU MONDE
Inaccessible fin du monde
Isthme multivogue
Ascèse péninsulaire
Sagesse d'estampille
Fable d'apologie
Cible de silence
Icônes d'anxiété
Nuages hermaphrodites
Arcanes héraldiques
Impuissances d'amnésie
Inhérence profanée
Supplice onirique
Transfiguration des lisières.
- 22 -
SPECIOSITE
Spéciosité insomniaque
Conciliabules abolis
Décibels putschistes
Mitrailles cahotantes
Forceps insurrectionnel.
Ruines géométrisées
Génocides en trajectoires
Excavations désintégrées
Eparpillement sur pilotis
Ebullition sphérique.
- 23 -
T'INTRODUIRE
T'introduire dans mon histoire
j'aurais chois un autre mot.
La plus étrange métamorphose
L'amour est vie
l'amour captif
l'amour jaloux
l'amour de haine
l'amour d'amour
l'amour de mort.
On va finir par croire
que l'homme est amour du ciel
que ta femme est amour de poème.
Nos transes exubérant nos cœurs
exsudent nos vertuosités.
- 24 -
MON AMI
Mon ami
comprends-moi
la vie
c'est la Terre
qui se dore
au soleil
les feuilles de l'espoir
qui verdissent
et puis le ciel bleu
et l'oiseau blanc.
- 25 -
UN CAILLOU
Un caillou éclaté
de la fougère ténue
plante sa lumière silencieuse
dans l'infinité plaintive de Dieu.
L'épaule du printemps
s'appuie sur l'archet
du soleil nu.
Le jour encré
ferme à clé
l'ombre du temps.
Les pierres d'or pâle
se brisent ingénument
sur le cœur de l'aurore brisé.
- 26 -
LES MEMOIRES
Les mémoires écumeuses
traquent les chances des heures.
Les brumes transhumantes
se prélassent et s'échancrent
sans laisser de traces en épis.
Je suis l'étranger du beffroi
qui se cache derrière les hérissons
fusillés par ironie.
La prairie rouge tremble
sous la coque de la Terre
qui crève par éboulements
et s'évapore vers les masques
des hallucinations du hasard
argenté.
- 27 -
LES FRATERNITES
Les fraternités bariolées
habitent l'insolence noire
de l'outre-mer des neiges.
Le feu bleu et pluvieux
agace l'outrecuidance assagie
des aubes délétères.
La route des hommes transis
s'amenuise en filigrane
dans les amours en dérive.
Les taches de l'errance incendiée
s'enlacent dans le vent
de la mémoire orpheline.
Les images des amours veuves
ouvrent la nuit avides.
Les éclats du ciel dévêtu
appellent à contrecoups
les soirs secrets de la délivrance.
les bégonias du désert
s'acharnent avec violence
sur nos indifférences gavées.
L'humidité de la rumeur acide
assèche les grimoires d'acier.
les flammes bigarrées
écrasent nos enfances débridées.
Les sources amères de nos étoiles
secrètent la magie décharnée
en ce jour poignardé.
- 28 -
LES HEROINES
Les héroïnes dérisoires
se vautrent comme des paons
qui font des roues magnanimes
au milieu des cours asphyxiées.
Leur malignité gracieuse
s'exclame à mi-voix
dans les résurgences des soirs
où les perles du tapage
s'égrènent dans les cavernes
engrangeant la luminosité
des stupeurs vaines
et des fureurs amibiennes.
LES ATOMES
Les atomes décrochés
s'abîment dans les forêts crochues
au bruit glacial
des tambours d'hydrogène.
Les ferveurs nucléaires des hydres
s'affaissent avec lamentation
sous les murailles anachroniques
des théorèmes manipulés.
- 29 -
LE PRESENT
Le présent provisoire et lunatique
de la vie chaotique
s'écoule et s'écroule
entre un passé mammoutheux
et un avenir libellulaire
entrecoupé de sursauts gazelliens
d'envolées hirondelliennes
de paroles psitaciennes
de cauchemars vampiresques.
la carambole fauve
de nos jours insalubres
nous renferme dans la cage
de nos fantasmes,
illusionnistes de nos espoirs.
- 30 -
LES ENGELURES
Les engelures des jours
méprisent les seuils
de nos paroles et violences.
Un concert de blessures
extermine en mélodie
l'harmonie saline
de l'espace séculaire.
Les lèvres de la mort
sucent les sources sanguines
sans savoir à l'évidence
que les limes blêmes du ciel
et les dents de scie de la terre
pressent et râpent
nos larmes intérieures.
- 31 -
LA GUITARE
La guitare des vautours
flotte sur l'étrave
des comédies chuchotées
Les rêves de guitare
s'effilent en comètes
comme des langues de nuit
et des traînées de feu.
La caravelle des amours
cherche l'ivresse de nos âmes charnues.
Le passager de l'absence
aborde les essarts
pour desserrer les courbes du soleil
au milieu de l'exil.
- 32 -
IL HEBERGE
Il héberge la pâleur
de ses larmes de pluie.
La boussole des heures
tourne la tête
vers la halte du Nord
et ouvre la mer au voyage
vers les astres sans joie.
Les hoquets de la vie
bercent une prière d'amants.
- 33 -
L'HORIZON
L'horizon enraciné
sous les vagues ventrues
absorbe les rhizomes de grisou.
les épines solaires assassinent
les fantômes coralliens
en plantant des flèches sanguinaires
dans l'harmonie vitale.
les oursons des ombres
s'infiltrent dans le ventre ouvert
de la souffrance vieillie
pour la démence artificielle
pour que dérivent
les rosaces affolées
des églises désarmées.
- 34 -
DES SILHOUETTES
Des silhouettes en plain-chant
déchirent l'amitié enrubannée.
Des dentelles d'ombres vrillent
en aubes de sève et de silence.
L'arbre des aurores sculptées
ruisselle tel un jardin d'étoiles.
Des bourgeons de paroles
s'épanouissent vivement
dans un ballet incandescent.
Le miel ensoleillé vibre et jaillit
comme des sources de miroir.
- 35 -
LES GAMMES
Les gammes crucifiées
sur les érables stellaires
émaillent l'automne illisible.
le cœur du violon
ensorcelle l'âme montagneuse.
le sang bleu des solitudes
simplifie l'argile abominable.
La herse de la nuit
suggère l'herbe mortelle.
- 36 -
VOICI
Voici des morceaux d'esprit
éparpillés dans un monde hivernal.
Leurs substances noircies
par l'ancienneté jugulaire
pénètrent les pourpres du brasier.
L'angoisse effervescente
perpétue des délices qui alternent.
le fleuve fou prend feu
au signal des goélands fraternels
et des goupils éternels.
la terre firande accumule
les permanences squelettiques
et entonne un hymne sacrifié
et l'impression fascinée.
- 37 -
LE GLANEUR
Le glaneur des regards
surgit de la nuit apparente
et imprime son ardeur fragile
dans les clartés enfouies.
Ss pas multiples méconnaissent
les puissances erronées.
Des irruptions fortuites
dessinent des signes plombés
en arabesques perspectives
dans les poussières opprimées.
Des filets de soleil suspect
s'égouttent des grappes brisées.
Un donjon de voix s'étire
vers les diadème nuageux.
L'obscurité humaine scintille
au milieu du cloître émerveillé
par la fulgurance inouïe.
Un fourmillement crépusculaire vogue
avec plénitude sur les corps soumis
aux amours clandestines.
La fanfare des artilleurs
au sang bleu
injecte dans les grandes gueules
des comtes ordinaires
une soupe d'honneur
et amuse les singes striés
- 38 -
de chatouilles intelligentes.
Les rêces des acrobates
saignent un piano anonyme.
les cygnes glissent
sur leur tour d'ivoire
sans mémoire
vers des symphonies paradisiaques.
Des majorettes prennent leur source
sur les poitrines des cimes.
leurs porcelaine muette
flottent sur des gouttes en slalom.
Le Père Noël gave les enfants mécréants
de chèque en levure,
et le Diable inverse l'attirance
des crudités grimaçantes.
Le putsch du passé infernal
prend sa source inexorable
dans l'obscurité des songes hermétiques
dans les ténèbres des projets shizophréniques
pour juguler avec une violence éperdue
la popularité des foules innocentes.
La cécité surgit
du temple blanc des parlementations
dans un bain fratricide entaché
de lueurs de sang et des larmes en feu.
Les cadavres défilent
dans le néant de nos yeux consternés.
l'avidité brune et rouge
de la démence imperméable
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assignent des éclats d'incertitude
à la démence imperméable.
L'impulsion indigne attente
au suicide dérisoire
La bêtise manipulatrice
assoiffée de liberté irrépressible
la patrie exsangue.
Les lendemains qui chantent ou pleurent
hurlent sur l'Univers interrogatif.
- 40 -
Liste des Poèmes
- L'OEIL BLANC
- LE CHATEAU
- LA PENDULE
- LE FRERE
- LE THERMOMETRE
- LE JARDIN
- IL SE FAIT TARD
- DE L'INSTRUMENT
- LA FOLIE
- UN SOLEIL ROYAL
- L'ALTERALITE
- LA POMME
- LES PAROLES
- LA DIGUE
- IL EST THEOREME
- 41 -
- UN LIVRE BRULANT
- A LA LUEUR
- UNE BOURRASQUE
- LES CHIFFRES
- LE CREPUSCULE
- LE SINGE
- LE BOURBIER
- LES PUERILITES
- LA VIGUEUR
- LE DON INFERNAL
- LE DESIR ERIGE
- LA RUMEUR
- LA VULGARITE
- LES SATELLITES
- LES AUREOLES
- INACCESSIBLE FIN DU MONDE
- SPECIOSITE
- T'INTRODUIRE
- 42 -
- MON AMI
- UN CAILLOU
- LES MEMOIRES
- LES FRATERNITES
- LES HEROINES
- LES ATOMES
- LE PRESENT
- LES ENGELURES
- LA GUITARE
- Il HEBERGE
- L'HORIZON
- DES SILHOUETTES
- LES GAMMES
- VOICI
- LE GLANEUR