oncologie médicale et de médecine nter dl’hôp ia u po...
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MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE RÉPUBLIQUE DU MALI ==============[]============== Un Peuple-Un But-Une Foi
UNIVERSITÉ DE BAMAKO
Faculté de Médecine de Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie
Année Universitaire 2005-2006 Thèse Nº /___/ M
THÈSE Présentée et soutenue publiquement le 04 Juillet 2005
Devant la Faculté de Médecine de Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie De l’Université de Bamako
Par Mme CISSOKO Lala N’Drainy SIDIBÉ
Pour obtenir le grade de Docteur en Médecine (Diplôme d’État)
Jury:
Président : Professeur Sinè BAYO
Assesseurs : Professeur Mamadou DEMBÉLÉ
Docteur Seydou DOUMBIA
Directeur de thèse : Professeur Dapa Aly DIALLO
Caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes dans les services
d’hématologie-oncologie médicale et de médecine interne de l’hôpital du Point G
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Liste des Professeurs
FFAACCUULLTTÉÉ DDEE MMÉÉDDEECCIINNEE,, DDEE PPHHAARRMMAACCIIEE EETT DD’’OODDOONNTTOO--SSTTOOMMAATTOOLLOOGGIIEE
ADMINISTRATION
DOYEN: MOUSSA TRAORE – PROFESSEUR
1er ASSESSEUR: MASSA SANOGO – MAÎTRE DE CONFÉRENCES
2ème ASSESSEUR: GANGALY DIALLO – MAÎTRE DE CONFÉRENCES AGRÉGÉ
SÉCRÉTAIRE PRINCIPAL:YENIMEGUE ALBERT DEMBÉLÉ – MAÎTRE DE CONFÉRENCES
AGRÉGÉ
AGENT COMPTABLE: MADAME COULIBALY FATOUMATA TALL- CONTROLEUR DES
FINANCES
PROFESSEURS HONORAIRES Mr Alou BA Ophtalmologie Mr Bocar SALL Orthopédie Traumatologie – Secourisme Mr Souleymane SANGARÉ Pneumo-phtisiologie Mr Yaya FOFANA Hématologie Mr Mamadou L. TRAORÉ Chirurgie Générale Mr Balla COULIBALY Pédiatrie Mr Mamadou DEMBÉLÉ Chirurgie Générale Mr Mamadou KOUMARÉ Pharmacognosie Mr Mohamed TOURÉ Pédiatrie Mr Ali Nouhoum DIALLO Médecine interne Mr Aly GUINDO Gastro-entérologie
LISTE DU PERSONNEL ENSEIGNANT PAR D.E.R. & PAR GRADE
D.E.R. CHIRURGIE ET SPÉCIALITÉS CHIRURGICALES
1. PROFESSEURS
Mr Abdel Karim KOUMARÉ Chirurgie Générale Mr Sambou SOUMARÉ Chirurgie Générale Mr Abdou Alassane TOURÉ Orthopédie-Traumatologie Chef de D.E.R. Mr Kalilou OUATTARA Urologie Mr Amadou DOLO Gynéco Obstétrique Mr Alhousseini Ag MOHAMED ORL
2. MAITRES DE CONFÉRENCES AGRÉGÉS
Mr Abdoulaye DIALLO Ophtalmologie Mr Djibril SANGARÉ Chirurgie Générale Mr Abdel Kader TRAORÉ dit DIOP Chirurgie Générale Mr Abdoulaye DIALLO Anesthésie – Réanimation Mr Gangaly DIALLO Chirurgie Viscérale Mr Mamadou TRAORÉ Gynéco-Obstétrique
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Liste des Professeurs
3. MAITRES DE CONFÉRENCES
Mme SY Aïda SOW Gynéco-Obstétrique Mr Salif DIAKITÉ Gynéco-Obstétrique
4. MAÎTRES ASSISTANTS
Mme DIALLO Fatimata S. DIABATÉ Gynéco-Obstétrique Mr Sadio YÉNA Chirurgie Générale Mr Filifing SISSOKO Chirurgie Générale Mr Issa DIARRA Gynéco-Obstétrique
5. ASSISTANTS CHEFS DE CLINIQUE
Mr Mamadou L. DIOMBANA Stomatologie Mr Sékou SIDIBÉ Orthopédie - Traumatologie Mr Abdoulaye DIALLO Anesthésie - Réanimation Mr Tiéman COULIBALY Orthopédie - Traumatologie Mme TRAORE J. THOMAS Ophtalmologue Mr Nouhoum ONGOÏBA Anatomie & Chirurgie Générale Mr Zanafon OUATTARA Urologie Mr Zimogo Zié SANOGO Chrirugie Générale Mr Adama SANGARÉ Orthopédie - Traumatologie Mr Youssouf COULIBALY Anesthésie - Réanimation Mr Samba Karim TIMBO O.R.L. Mme TOGOLA Fanta KONIPO O.R.L. Mr Sanoussi BAMANI Ophtalmologie Mr Doulaye SACKO Ophtalmologie Mr Ibrahim ALWATA Orthopédie - Traumatologie Mr Lamine TRAORE Ophtalmologie Mr Mady MAKALOU Orthopédie/ Traumatologie Mr Aly TEMBÉLY Urologie Mr Niani MOUNKORO Gynécologie/ Obstétrique Mme Djénéba DOUMBIA Anesthésie / Réanimation Mr Tiémoko D. COULIBALY Odontologie Mr Souleymane TOGORA Odontologie Mr Mohamed KEITA ORL
D.E.R. DE SCIENCES FONDAMENTALES
1. PROFESSEURS
Mr Daouda DIALLO Chimie Générale & Minérale Mr Bréhima KOUMARÉ Bactériologie - Virologie Mr Siné BAYO Anatomie-Pathologie-Histoembryologie Mr Yéya T. TOURÉ Biologie Mr Amadou DIALLO Biologie Mr Moussa HARAMA Chimie Organique Mr Ogobara DOUMBO Parasitologie-Mycologie
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Liste des Professeurs
2. MAÎTRES DE CONFÉRENCES AGRÉGÉS Mr Yénimégué Albert DEMBÉLÉ Chimie Organique Mr Anatole TOUNKARA Immunologie-Chef de D.E.R. Mr Amadou TOURÉ Histoembryologie Mr Flabou BOUGOUDOGO Bactériologie – Virologie Mr Amagana DOLO Parasitologie
3. MAÎTRES DE CONFÉRENCES Mr Bakary M. CISSÉ Biochimie Mr Abdrahamane S. MAÏGA Parasitologie Mr Adama DIARRA Physiologie Mr Mamadou KONÉ Physiologie Mr Massa SANOGO Chimie Analytique
4. MAÎTRES ASSISTANTS Mr Mahamadou CISSÉ Biologie Mr Sékou F. M. TRAORÉ Entomologie médicale Mr Abdoulaye DABO Malacologie – Biologie Animale Mr Abdrahamane TOUNKARA Biochimie Mr Ibrahim I. MAÏGA Bactériologie – Virologie Mr Moussa Issa DIARRA Biophysique Mr Kaourou DOUCOURÉ Biologie Mr Bouréma KOURIBA Immunologie Mr Souleymane DIALLO Bactériologie/ Virologie Mr Cheick Bougadari TRAORÉ Anatomie pathologie
5. ASSISTANTS Mr Mounirou BABY Hématologie Mr Mahamadou A. THÉRA Parasitologie Mr Mangara M. BAGAYOKO Entomologie-Moléculaire Médicale Mr Guimogo DOLO Entomologie-Moléculaire Médicale Mr Abdoulaye TOURÉ Entomologie-Moléculaire Médicale Mr Djbril SANGARÉ Entomologie-Moléculaire Médicale Mr Mouctar DIALLO Biologie/ Parasitologie Mr Boubacar TRAORÉ Immunologie
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Liste des Professeurs
D.E.R. DE MÉDECINE ET SPÉCIALITÉS MÉDICALES
1. PROFESSEURS Mr Abdoulaye Ag RHALY Médecine Interne Mr Mamadou K. TOURÉ Cardiologie Mr Mahamane MAÏGA Néphrologie Mr Baba KOUMARÉ Psychiatrie-Chef de D.E.R. Mr Moussa TRAORÉ Neurologie Mr Issa TRAORÉ Radiologie Mr Mamadou M. KEITA Pédiatrie Mr Hamar A. TRAORÉ Médecine Interne Mr Dapa Aly DIALLO Hématologie Mr Moussa Y. MAIGA Gastro-entérologie-Hépatologie
2. MAÎTRES DE CONFÉRENCES AGRÉGÉS Mr Toumani SIDIBÉ Pédiatrie Mr Bah KEITA Pneumo-Phtisiologie Mr Boubacar DIALLO Cardiologie Mr Somita KEITA Dermato-Léprologie Mr Abdel Kader TRAORÉ Médecine Interne Mr Siaka SIDIBÉ Radiologie Mr Mamadou DEMBÉLÉ Médecine Interne
3. MAITRES ASSISTANTS Mr Mamady KANÉ Radiologie Mr Tatiana KEITA Pédiatrie Mr Diankiné KAYENTAO† Pneumo-Phtisiologie Mme TRAORE Mariam SYLLA Pédiatrie Mr Adama D. KEITA Radiologie Mme SIDIBE Assa TRAORÉ Endocrinologie Mme Habibatou DIAWARA Dermatologie
4. ASSISTANTS CHEFS DE CLINIQUE Mr Bou DIAKITÉ Psychiatrie Mr Bougouzié SANOGO Gastro-entérologie Mr Saharé FONGORO Néphrologie Mr Bakoroba COULIBALY Psychiatrie Mr Kassoum SANOGO Cardiologie Mr Seydou DIAKITÉ Cardiologie Mr Mahamadou B. CISSÉ Pédiatrie Mr Arouna TOGORA Psychiatrie Mme Diarra Assétou SOUCKO Médecine interne Mr Boubacar TOGO Pédiatrie Mr Mahamadou B. TOURÉ Radiologie Mr Idrissa A. CISSÉ Dermatologie Mr Mamadou B. DIARRA Cardiologie Mr Anselme KONATÉ Hépato-gastro-entérologie Mr Moussa T. DIARRA Hépato-gastro-entérologie
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Liste des Professeurs
Mr Souleymane DIALLO Pneumologie Mr Souleymane COULIBALY Psychologie Mr Daouda MINTA Maladies infectieuses Mr Soungalo DAO Maladies infectieuses
5. ASSISTANT Mr Cheick Oumar GUINTO Neurologie
D.E.R. DES SCIENCES PHARMACEUTIQUES
1. PROFESSEUR Mr Boubacar Sidiki CISSÉ Toxicologie Mr Gaoussou KANOUTÉ Chimie Analytique
2. MAITRES DE CONFÉRENCES AGRÉGÉS Mr Arouna KEITA Matières medicales Mr Ousmane DOUMBIA Pharmacie Chimique Mr Drissa DIALLO Matières Médicales
3. MAITRES DE CONFÉRENCES Mr Boulkassoum Haidara Législation Mr Eliman MARIKO Pharmacologie-Chef de DER
4. MAÎTRES ASSISTANTS Mr Bénoit KOUMARÉ Chimie analytique Mr Alou KEITA Galénique Mr Ababacar I. MAÏGA Toxicologie Mr Yaya KANÉ Galénique
5. ASSISTANTS Mme Rokia SANOGO Pharmacognosie Mr Saibou MAIGA Législation Mr Ousmane KOITA Parasitologie Moléculaire
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Liste des Professeurs
D.E.R. SANTÉ PUBLIQUE
1. PROFESSEUR Mr Sidi Yaya SIMAGA Santé-Publique-Chef de D.E.R
2. MAÎTRE DE CONFÉRENCES AGRÉGÉ Mr Moussa A. MAÏGA Santé Publique
3. MAÎTRE DE CONFÉRENCES Mr Sanoussi KONATÉ Santé Publique
4. MAÎTRES ASSISTANTS Mr Bocar G. TOURÉ Santé Publique Mr Adama DIAWARA Santé Publique Mr Hamadoun SANGHO Santé Publique Mr Massambou SACKO Santé Publique Mr Moussa A. DICKO Santé Publique
5. ASSISTANTS Mr Samba DIOP Anthropologie Médicale Mr Seydou DOUMBIA Epidémiologie
CHARGÉS DE COURS & ENSEIGNANTS VACATAIRES
Mr N’Golo DIARRA Botanique Mr Bouba DIARRA Bactériologie Mr Salikou SANOGO Physique Mr Bocary Y. SACKO Biochimie Mr Boubacar KANTÉ Galénique Mr Souleymane GUINDO Gestion Mme DEMBÉLÉ Sira DIARRA Mathématiques Mr Modibo DIARRA Nutrition Mme MAÏGA Fatoumata SOKONA Hygiène du Milieu Mr Mahamadou TRAORÉ Génétique Mr Souleymane COULIBALY Psychologie Médicale Mr Yaya COULIBALY Législation
ENSEIGNANTS EN MISSION
Pr. Doudou BA Bromatologie Pr. Babacar FAYE Pharmacodynamie Pr. Eric PICHARD Pathologie Infectieuse Pr. Mounirou CISS Hydrologie
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Dédicaces
DÉDICACES
Je dédie ce travail :
• A ALLAH le tout puissant, le très miséricordieux et à son prophète
(paix et salut sur lui) ; pour m’avoir donné le courage et la santé
nécessaires pour mener à bien ce travail.
• A mon père Lansina SIDIBE et ma mère RAHARINJANAHARY
RASOLOMANPIONA, pour m’avoir appris à être ce que je suis,
pour tous les sacrifices consentis pour notre éducation et notre
épanouissement, pour votre assistance continuelle, et l’affection dont
nous n’avons jamais manquée. C’est avec des larmes aux yeux, que je
vous dédie cette thèse qui est aussi la vôtre. Les mots ne suffisent pas
pour vous dire merci d’avoir été là mais seront assez beaux pour vous
dire que je vous aime. Que le tout puissant nous accorde d’être
ensemble pendant longtemps afin de jouir des fruits de ce travail !
• A mon époux Yacouba CISSOKO : Les mots me manquent
aujourd’hui pour te remercier pour tous ce que tu as fait pour
l’accomplissement de ce travail, je n’oublierai pas les nuits blanches
passées à mes cotés pour concevoir et parfaire ce travail, ton soutien
moral, et financier indéfectible et surtout l’amour et ta fidélité
constante. La vie nous a unit et je donnerai le meilleur de moi pour
que nous le restions toujours. Puisse Dieu nous accorder la
compréhension mutuelle, et la force nécessaire pour parcourir ce
chemin que nous avons choisi de faire ensemble. Vous êtes mes deux
grands amours et je ne vous le dirai jamais assez. Je vous adore pour
toujours.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Dédicaces
• A ma fille Aminata Nelly Cissoko : Comme un rayon de soleil dans
le ciel, tu es venue illuminer nos cœurs, comme une ficelle tes nœuds
ont renforcé les liens qui unissaient ton papa et moi. Je me souviens
encore de ces gardes que nous avons passées ensemble, de ces nuits
passées privée de la chaleur maternelle, de ces journées interminables
où tu guettais inlassablement le retour de tes parents. Saches que ce
sont des épreuves de la vie, qui si tu les surmontes dans la sagesse,
feront de toi la FEMME de demain. Tu es le plus beau cadeau qui
m’ait été offert à travers celui que j’aime. Je t’adore ma poupée.
• A nos patients : Bintou Garry (in mémorium), Malamine Sacko (in
mémorium), pour leur innocence, leur courage et les moments de joie
qu’ils nous ont procurée dans le service. Même si elle a été éphémère
elle fut si grande, que vous resterez à jamais ancrés dans nos cœurs et
nos mémoires. A Kadiatou Koné, il y a des vérités qui sont difficiles
à dire, mais saches que tant qu’il y a la vie l’espoir est permis.
• A tous ceux qui souffrent d’hémopathie maligne au Mali : puisse ce
travail contribuer aux voies et moyens vers l’apaisement de vos
maux.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Dédicaces
REMERCIEMENTS
• A mes frères et sœurs : Mamy, Baba, Touvou, Neny, Haja pour tous
ce que nous avons partagés et partagerons encore. Merci pour votre
soutien de tous les jours, je vous aime.
• A mes cousins et cousines : Vous êtes si nombreux que je ne saurais
tous vous citer de peur d’omettre certains d’entre vous, cependant
pensée particulière à Drissa, Ablaye, Madou, Kadi pour la joie de tous
les jours, nous vous portons dans le cœur. Merci de prendre soin de
nos parents comme les vôtres.
• A mes neveux et nièces : Sali (merci des attentions envers notre petite
Amina), Louva, Djedy et Dada, nous vous adorons.
• A Youssouf, Sophie, Abdou et Sékou : de nous accepter comme vos
frères et sœurs au nom de l’amour.
• A Tous mes oncles et Tantes au Mali particulièrement Tanti Sali,
Tanti Hari, Baoumou, Tanti Massa pour m’avoir donner sans compter.
• A Tous mes parents à Madagascar : Razanadazandrainy (in
mémorium) que je n’ai connue qu’à travers les lignes des lettres,
repose en paix. A Tonton Benjamin, sa femme Lala et leurs enfants,
Tanti Berthine et sa famille, Pierrette et sa famille, j’espère que ce jour
viendra où je pourrai vous serrer dans mes bras.
• A Tanti Mariam Sereme merci de nous avoir redonné le sourire. Il y
a des liens d’amitié aussi forts que ceux du sang. Saches Tanti que le
bon Dieu n’oublie pas les innocents, qu’il t’aide dans ton combat de
tous les jours. On peut voler à un homme sa vie, mais pas ses idées.
J’espère que ce jour viendra où vos vœux se concrétiseront pour
l’Afrique et que vous sortirez de l’anonymat.
• Au Dr Réné Baglioni pour son soutien matériel et sa sympathie.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Dédicaces
• Au Dr Idrissa Cissé, au Dr Assa Sidibé pour votre grande
disponibilité. Mille fois merci pour tous les services rendus.
• A tous mes beaux parents
o Papa Abdoulaye, Tanti Fatoumata, Tanti Korotoumou, Tonton
Kader, Tanti Adam, Tanti Mamou
o Tonton Charles, Tanti Jeanne, Tanti Caro
Merci de m’avoir accepté comme votre fille.
o A tous (es) mes beaux frères et belles sœurs : vous m’êtes tous
aussi précieux l’un que l’autre, oser vous citer ne signifierai pas
une préférence cependant permettez moi de nommer ici Merle,
Karine Fatou, Poupée, Oussou, Papi et ma petite Marielle.
• Spécialement à maman Rita plus qu’une belle mère, tu es une
seconde maman pour moi. Merci d’avoir été là quand il fallait, de
veiller sur nous continuellement comme un ange gardien. Puisses Dieu
te prêter une santé de fer et longue vie, pour qu’ensemble nous
profitions du fruit de ce travail qui est aussi le tien.
• A Marthe et Bijou, plus que des amies vous êtes des sœurs pour la
vie, que Dieu consolide davantage nos liens.
• A Tous mes amis (es)) : Gafou, Bébé, Thérèse, Baye, Sali Traoré,
Denise, Adiaratou, Rose, Dabitao, Djelika, Mokon tafé, Sacko, Baba
Fané, Cheick Sissoko, Guéda, Madani, pour toutes les belles années
partagées ensemble.
• A mes sœurs de l’OUA : Fatou, Atou, Lagaré, Bako, Rachelle,
Founè, Mimi, Nia, Sanè : les moments difficiles mais aussi de bonheur
commun et de folie passés ensemble ont renforcé notre complicité. Je
souhaite qu’à la fin de notre formation, ces souvenirs ne s’effacent
jamais de notre mémoire.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Dédicaces
• A tous mes voisins de la cité OUA recevez ici ma sympathie de bon
voisinage
• A l’association RHODAR-ANOPHELE notre travail en commun est
d’un grand apport dans ma formation.
• A Tous les amis de mon père et de ma mère : pour votre sollicitude
o Tonton : Checkna Mariko (in mémorium), Bouran Diallo,
Dianguina Camara, Amara Sidibe, Doulaye Konaté et Fabilé.
o Amadou Diallo, Issa Traoré pour avoir participer à ma formation à
la FMPOS.
o Tanti Geneviève (pour m’avoir initié à ma vie de femme), Alima,
Tahéra et Tanti Albertine (pour avoir été des soeurs pour maman).
• A tous mes maîtres, depuis la maternelle, le primaire, le secondaire,
la faculté de médecine. Voici votre œuvre commune, gratitude infinie.
• C’est l’occasion pour moi de rendre hommage à mes maîtres de
l’hématologie oncologie et de la médecine interne :
Pr D.A. Diallo Dr A.T. Sidibé
Pr H.A. Traoré Dr I.A. Cissé
Pr M. Dembélé Dr A.Diarra
• A Nos ainés internes et docteur: Yacouba Diallo, Adama Bouaré,
Vincent N’djingua, Alain Azébazé, Saliou Maïga, Sylvie Matchi,
Monique Guénan, Maïga vous faites partie de nos formateurs, mais
avez aussi su être tout simplement des proches pour nous.
• A mes condisciples Garba Mahamane Salissou, Mariam Soumaré,
Thiery Botoro, Aminata Traoré, Mohamed Traoré, Moussa Diarra,
Franklin Samou, Thiery Epok. Votre présence à la dernière phase de
notre formation à la FMPOS, nos échanges et votre camaraderie, font
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Dédicaces
de vous des coauteurs de ce travail. Merci pour votre aide et votre
sympathie.
• A tout nos cadets : Bathily Tambo, Abdoul Karim Dembélé,
Mohamed Ha�dara, nous croyons que vous ferez mieux que nous.
• A tout ceux qui de près ou de loin m’ont aidé dans ce travail de
façon désintéressée. Sincère gratitude
o A tout le personnel du service d’hématologie oncologie et de
médecine interne du CHU du Point G, en particulier à l’infirmier
bénévole Bakary Coulibaly, vous avez rendu facile notre tâche
d’interne en accomplissant consciencieusement la vôtre.
o A tout le personnel du laboratoire d’hématologie de la FMPOS : Dr
Baby, le major Bagayoko, Dr Blaise Dackouo pour votre
collaboration.
o Au Dr Charles Arama, au Dr Kassoum Kayentao pour votre grande
disponibilité, pour m’avoir donné sans compter. Voici le fruit de
vos efforts.
o Au personnel du GIS : Sibiri Sanogo, Danya Koné, Boubacar
Guindo, Cheick Coulibaly, Moussa Keïta, Assitan Dolo, Benoit
Dembélé : auprès de chacun de vous j’aurai énormément appris.
Puissiez vous en retour recevoir mille fois plus. Merci d’avoir
supporté notre intrusion.
o Au Dr Kamaté de l’INRSP pour sa grande disponibilité et sa
franche collaboration.
o A tous ceux avec qui j’ai partagé ma vie d’interne : Maba,
Thomas, Sangaré, Ghouled, Rachid, courage.
o Aux amis et collègues de Yacou au BMP-MRTC, Sans oublier le
Dr Seydou Coulibaly, et le Dr Sangaré : merci pour votre soutien.
• Aux amis de Yacou : Toguy, Didier,Youssoufa, Oumar, Madou,
Badra, Jules : Merci pour tout.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Dédicaces
• Au Dr Abdramane Samaké et à sa famille : Merci d’avoir accepté
Yacou chez vous comme un des vôtre et d’avoir créé pour lui une
atmosphère familiale.
• A tous ceux qui me connaissent, qui me sont chers, et que je n’ai
pas pu nommer ici car vous êtes si nombreux, de même à tous ceux
qui de près ou de loin ont participé à la réalisation de ce travail,
avec qui j’ai partagé des moments de joie et de peine, MERCI à tous
du fond du cœur.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Dédicaces
HOMMAGES A NOS MAITRES
A notre Maître et président du jury
Professeur Sinè BAYO
Professeur titulaire en Anatomie et cytologie pathologiques à la
faculté de Médecine de Pharmacie et d’odonto-Stomatologie de
Bamako
Directeur du registre du cancer du Mali
Vice président de la Commission technique spécialisé (CTS) du
CAMES
Directeur du CHU Gabriel Touré
Avoir accepter la présidence de ce jury constitue pour nous un grand
honneur. L’accueil et la sollicitude dont vous avez fait preuve à notre
endroit nous ont beaucoup touchés. Vos qualités scientifiques
incontestables, votre énorme expérience en anatomie et cytologie
pathologiques, votre rigueur dans la notation ont forcé notre admiration.
Nous vous remercions de votre disponibilité.
Vos critiques et suggestions ne feront qu’améliorer la qualité de ce
travail.
Nous vous prions de trouver ici Cher Maître, l’expression de notre
reconnaissance et de notre profond respect.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Dédicaces
A notre Maître et juge
Professeur Mamadou Dembélé
Professeur agrégé en médecine interne à la faculté de Médecine de
Pharmacie et d’odonto-Stomatologie de Bamako
Vous nous faites un grand honneur en acceptant de juger ce travail. Tout
au long de votre enseignement nous avons été fasciné par votre sens élevé
de la pédagogie mêlé à l’humour pour rendre plus digeste ce que vous
transmettez. Nous gardons de vous l’image d’un Maître soucieux
d’assurer une formation de qualité à ses élèves. Votre savoir faire, votre
sens critique, votre amour du travail bien accompli font de vous un grand
homme de science.
Recevez ici Cher Maître notre profonde gratitude.
A notre Maître et juge
Docteur Seydou DOUMBIA
Médecin épidémiologiste
Titulaire d’un PhD en épidémiologie
Assistant de Santé Publique à la faculté de Médecine de Pharmacie et
d’odonto-Stomatologie
Chef de l’Unité d’Epidémiologie et du Système d’Information
Géographique au Malaria Research and training center de la faculté
de Médecine de Pharmacie et d’odonto-Stomatologie de Bamako
Nous avons été émerveillé par la spontanéité avec laquelle vous avez
accepté de siéger dans ce jury. Votre simplicité, votre disponibilité et
votre esprit de collaboration nous ont beaucoup marqué. Nous profitons
de ce passage pour vous remerciez pour le support matériel mis à notre
disposition pour la réalisation de ce travail. Vos qualités scientifiques
incontestables font de vous un des juges idéals pour ce travail auquel
vous avez déjà beaucoup apporté.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Dédicaces
Permettez nous en ce moment solennel de vous exprimer nos sincères
remerciements.
A notre Maître et Directeur de thèse
Professeur Dapa Aly Diallo
Professeur titulaire d’hématologie à la faculté de Médecine de
Pharmacie et d’odonto-Stomatologie de Bamako
Chef du service d’hématologie Oncologie médicale du CHU du
Point G
Chef du laboratoire de recherche d’Hématologie de la faculté de
Médecine de Pharmacie et d’odonto-Stomatologie de Bamako
Séduit par vos qualités d’homme de sciences, et votre clairvoyance, vous
avez dès lors suscité notre admiration et le désir d’être compté parmi vos
disciples. C’est un grand honneur que vous nous avez fait en nous
acceptant dans votre service et en nous confiant ce travail. Avec le temps
nous découvrîmes un Maître plein d’humanisme, d’humilité et d’une
simplicité exemplaire.
Nous avons appris à vos côtés ce qu’est la rigueur scientifique et la
détermination dans le travail.
Permettez nous Cher Maître de formuler le vœu que les gestes nobles que
vous avez entrepris à travers les associations à l’endroit des
drépanocytaires et des patients atteints de cancer du sein soient également
une réalité pour les patients souffrant d’hémopathies malignes.
Veuillez trouvez ici le témoignage de notre reconnaissance et de notre
profond attachement.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Sigles et Abréviations
LISTE DES ABRÉVIATIONS :
LAM= Leucémie Aiguë Myéloïde
LAL= Leucémie Aiguë Lymphoblastique
LLC= Leucémie Lymphoïde Chronique
LMC= Leucémie Myéloïde Chronique
MDH= Maladie De Hodgkin
LMNH= Lymphome Malin Non Hodgkinnien
OMS= Organisation Mondiale de la Santé
SIDA= Syndrome d’Immuno Déficience Acquise
USA= United States of America
VIH= Virus de l’Immunodéficience Humaine
CHU= Centre Hospitalo Universitaire
LA= Leucémie Aiguë
SNC= Système Nerveux Central
FAB= Franco Américano Britanique
HTLV1= Human T Lymphocyte Virus 1
NFS= Numération Formule Sanguine
SM= Splénomégalie Myéloïde
TE= Trombocytémie Essentielle
LDH= Lactico Déshydrogénase
EBV= Epstein Bar Virus
Ig= Immunoglobuline
ADN= Acide Désoxyribonucléique
LNH= Lymphome Non Hodgkinnien
HTLV2= Human T Lymphocyte Virus 2
MOPP=Moutarde à l’azote, Oncovin, Procarbamazine, Prednisone
HTLV= Human T Lymphocyte Virus
VHB= Hépatite Virale B
VHC= Hépatite Virale C
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Sigles et Abréviations
SPSS= Statistical Package for Social Sciences
HGT= Hôpital Gabriel Touré
HPG= Hôpital du Point G
H Kati= Hôpital de Kati
HR =Hôpital Régional
CS Référence= Centre de Santé de référence
CSCOM= Centre de Santé Communautaire
CMV= CytomégaloVirus
HHV8= Human Herpes Virus 8
SMC = Splénomégalie Myéloïde Chronique
Vaquez = Maladie de Vaquez
Waldenström = Maladie de Waldenström
MM= Myélome multiple
EDS III= Enquête Démographique et de Santé III
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Sommaire
SOMMAIRE :
INTRODUCTION........................................................................................................1
RAPPELS .....................................................................................................................5
MÉTHODOLOGIE ...................................................................................................20
I. RÉSULTATS DESCRIPTIFS ......................................................................23 1. Recrutement et référence .................................................................................23 2. Aspects socio démographiques ........................................................................25 3. Prévalence ........................................................................................................30 4. Facteurs de risque ............................................................................................32 5. Délais ...............................................................................................................33 6. Mortalité...........................................................................................................35
II. DONNÉES ANALYTIQUES........................................................................40 1. Recrutement et référence .................................................................................40 2. Sexe et type d’hémopathie ...............................................................................41 3. Classes d’âge et types d’hémopathie ...............................................................42 4. Les délais de consultation ................................................................................44 5. La létalité .........................................................................................................47 6. La survie des maladies atteints des hémopathies malignes les plus fréquentes 48
COMMENTAIRES - DISCUSSION........................................................................53
CONCLUSION ..........................................................................................................61
RECOMMANDATIONS ..........................................................................................62
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES ................................................................64
RÉSUME ....................................................................................................................68
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Introduction
Page 1
INTRODUCTION Les hémopathies malignes sont l’ensemble des cancers du sang et
des organes lymphoïdes. Elles résultent d’une prolifération de cellules
sanguines matures (responsables d’hémopathies d’évolution lente ou
chronique) ou immatures (entraînant les hémopathies d’évolution rapide
ou aigue) [1, 2].
Selon le site initial de leur développement, on les classe en deux
principaux groupes : les leucoses ou leucémies et les syndromes
immunoprolifératifs [1].
Les leucémies représentent un groupe hétérogène de néoplasies
caractérisées par une transformation maligne de précurseurs
hématopoïétiques peu différenciés, incapables d’achever leur maturation,
qui prolifèrent d’abord dans la moelle interférant ainsi avec
l’hématopoïèse normale et l’immunité, puis essaiment par voie sanguine
dans les autres organe (ganglion, foie, rate, peau, viscères, système
nerveux central etc.…) [3].
Leur classification tient compte de plusieurs aspects. Selon leurs
caractères cytologiques on les divise en leucémies myéloïdes (quand le
précurseur est granuleux ou mégacaryocytaire) et en leucémies
lymphoïdes (quand le précurseur est lymphoïde). Selon le caractère
évolutif on distingue les leucémies aiguës ; il s’agit principalement des
leucémies aiguës myéloïdes ou myéloblastiques (LAM) et des leucémies
aiguës lymphocytaires ou lymphoblastiques (LAL). Les leucémies
chroniques renferment les leucémies lymphoïdes chroniques (LLC) et la
leucémie à tricholeucocytes qui appartiennent au groupe des syndromes
immunoprolifératifs ; La leucémie myéloïde chronique (LMC), la
polyglobulie primitive, la splénomégalie myéloïde, la thrombocytémie
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Introduction
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essentielle, les leucémies myélomonocytaires chroniques et à
éosinophiles, toutes rattachées aux syndromes myéloprolifératifs [1, 3].
Les syndromes immunoprolifératifs sont des hémopathies se
développant initialement, le plus souvent au niveau des organes
lymphoïdes secondaires, plus exceptionnellement au niveau de la moelle
osseuse. Ils regroupent un ensemble de pathologies malignes ayant en
commun la prolifération maligne de cellules immunocompétentes. La
LLC, la leucémie à tricholeucocytes y sont rattachées. Ils comportent en
plus, la maladie de Hodgkin (MDH), les lymphomes malins non
hodgkiniens (LMNH), le myélome multiple et la maladie de
Waldenstrom [1,4].
Le rapport de l’OMS sur l’incidence et la mortalité par cancer dans 14
pays du monde en 2000 estimait à 405 995 le nombre de nouveaux cas de
lymphomes et de myélome multiple et à 236 496 le nombre de décès par
les mêmes pathologies. A la même période, il enregistrait pour les mêmes
sites, 255 932 cas de leucémies pour 209 328 décès [5].
Les connaissances actuelles sur les affections malignes en général et les
hémopathies malignes en particulier montrent leur association avec les
maladies infectieuses émergeantes comme le SIDA [6, 7] avec une
recrudescence particulière pour les LMNH dont l’incidence entre 1994 et
2000 est passée de 3,6 % à 5.4 % en Europe, aux USA et en Australie [7].
En Afrique où vivent 95 % de la population infectée par le VIH, nous
disposons de peu de données sur l’association entre l’infection par VIH et
les hémopathies malignes [7].
Malgré l’amélioration du diagnostic et les progrès thérapeutiques réalisés ces dernières décennies, la mortalité par hémopathie maligne reste élevée.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Introduction
Page 3
En effet entre 1988 et 1994, elle représentait en France 1,99 % des
causes de mortalité chez l’homme et 1,95 % des causes de mortalité chez
la femme et augmente de façon quasi exponentielle avec l’âge (de 2 à 180
pour 100 000). [2].
Une étude menée à Sétif en Algérie entre 1990 et 1997, montrait
que les tumeurs du système hématopoïétique représentaient 6,7 % des
tumeurs chez l’homme et 5,6 % des tumeurs chez les femmes [8].
Au Mali, pour la période de 1979 à 2002, nous avons recensé deux
études s’intéressant à l’évaluation de la situation épidémiologique des
hémopathies malignes dans leur globalité.
La première, faite dans les services de médecine interne, de
neurologie de l’hôpital du Point G et de pédiatrie de l’hôpital Gabriel
Touré de Bamako de 1979 à 1982 par Maïga, a décrit les aspects
épidémio-cliniques des hémopathies malignes, mais la courte durée de
l’étude a du faire sous estimer certaines hémopathies moins fréquentes et
le recrutement qui ne s’intéressait qu’aux cas vus en hospitalisation ne
prenait pas en compte les cas d’hémopathies malignes traitées en
ambulatoire [9].
La seconde étude réalisée dans le service de médecine interne de
l’Hôpital du Point G de 1983 à 1994 par Dicko décrivait le profil
épidémio-clinique, évolutif et pronostic des hémopathies malignes. Cette
étude ne s’était pas suffisamment appesantie sur les indicateurs de
mortalité. Elle rapportait pour les hémopathies malignes une prévalence
hospitalière variant de 0,95 % à 2,94 %, avec une prévalence de 1,3 %
parmi toutes les affections recensées dans ce service [10].
Le service d’Hématologie Oncologie Médicale du CHU du Point G
a été individualisé du service de Médecine Interne à partir de 1996. Il
devra s’appuyer sur ses données épidémiologiques actualisées pour
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Introduction
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conduire les stratégies les plus appropriées à la prise en charge des cas de
cancers notamment hématopoïétiques.
Si les hémopathies malignes constituent un fardeau dans les pays
riches dotés d’un arsenal thérapeutique performant, elles pourraient
constituer un danger latent pour des pays où même le diagnostic n’est pas
facile à poser. Aussi les meilleures stratégies de lutte contre ces affections
dans les pays à faibles moyens économiques, matériels et humains
devront prendre largement en compte les approches préventives qui
passent par la caractérisation des aspects épidémiologiques des
hémopathies malignes dans ces pays.
C’est dans cette perspective que nous avons voulu conduire ce
travail qui a pour but de préciser les aspects épidémiologiques actuels des
hémopathies malignes recrutées dans le cadre de l’activité d’hématologie
et d’oncologie médicale du CHU du Point G, à travers trois objectifs
spécifiques:
- Déterminer la prévalence des hémopathies malignes
rencontrées dans les services de Médecine Interne et
d’Hématologie Oncologie Médicale du CHU du Point G de
1996 à 2003 ;
- Décrire les caractéristiques socio-démographiques des
patients souffrant de ces hémopathies malignes ;
- Déterminer la mortalité et la létalité liées à ces affections.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Introduction
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RAPPELS Selon le site initial de leur développement, les hémopathies malignes
sont classées en deux principaux groupes: les leucoses ou leucémie
d’origine intramédullaire et les syndromes immunoprolifératifs développés
initialement au niveau des organes lymphoïdes secondaires, mais aussi
exceptionnellement au niveau de la moelle osseuse [1].
1. Les leucémies
Sont des proliférations clonales et malignes de cellules
hématopoïétiques immatures (blastes), bloquées dans leur processus de
différenciation, qui envahissent la moelle osseuse puis le sang périphérique
et finalement les autres organes (ganglion, foie, rate, peau, viscère, système
nerveux central etc.…) [3].
Les leucémies aiguës (LA) ont une incidence annuelle de 13 ‰ aux
USA. Elles sont plus fréquentes chez l’homme que chez la femme [4]. La
répartition des deux types de L.A. a un profil qui oppose l’enfant (85 % de
LAL et 15 % de LAM) à l’adulte (85 % de LAM et 15 % de LAL) [11].
Sur le plan clinique, l’évolution de la symptomatologie est rarement
supérieure à un mois, le début est en général assez brutal, marqué par une
fatigue et une fièvre présentes chez plus de 50 % des patients [11].
L’essentiel se résume à trois grands syndromes au moment du diagnostic:
• Un syndrome d’insuffisance médullaire responsable de
o l’anémie qui s’exprime par une pâleur, une asthénie, une dyspnée
d’effort voire de repos, des vertiges, des palpitations, des crises
d’angor et un souffle fonctionnel cardiaque à l’auscultation. La
profondeur de cette anémie est variable.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Introduction
Page 6
o la neutropénie expliquant la grande fréquence des infections, se
traduisant souvent par une fièvre avec ou sans foyer décelable. Ces
infections intéressent habituellement les orifices naturels telle que la
bouche (mucite), la sphère oto rhino laryngologique (angine parfois
ulcéro nécrotique), la région péri-anale et les zones d’échange avec
le milieu extérieur comme la peau (abcès), et les poumons.
o la thrombopénie présente chez 25 % des patients, peut être
responsable de purpuras, d’écchymoses, d’épitaxis ou de
gingivorragies. Elle peut menacer la vie du patient quand le
saignement intéresse le tractus digestif, le poumon, l’appareil génito
urinaire ou le SNC.
• Un syndrome tumoral: s’expliquant par l’infiltration tumorale. Il s’agit
d’adénopathies superficielles parfois profondes; d’hépato-splénomégalie
responsable de nausées, de distension abdominale, ou d’une satiété
précoce, d’une leucostase quand les leucocytes dépassent 100.109/l
(surtout dans les LAM). Cette leucostase survient au niveau cérébral
entraînant céphalées, torpeur, coma, ataxie, troubles visuels, surdité, au
niveau pulmonaire responsable alors de dyspnée, d’hypoxémie. Ces
signes sont la traduction de phénomènes thrombotiques ou
hémorragiques. Il n’est pas rare de voir des localisations extra
hématologiques: neuroméningées, osseuses, cutanéo muqueuses,
gonadiques, chlorome ou sarcome granulocytaire.
Le diagnostic para clinique comportera:
• Un hémogramme: qui objectivera une anémie dans (90-95 % des cas)
arégénérative généralement normocytaire, une neutropénie, une
thrombopénie (90 % des cas), une blastose avec une numération
leucocytaire variable, pouvant être normale (dans 15-20 % des cas),
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Introduction
Page 7
diminuée (25 % des cas) ou augmentée (dans 60 % des cas). L’absence
de blastes sanguins n’exclut pas le diagnostic [11].
• Le myélogramme est l’examen clé qui mettra en évidence une
infiltration blastique supérieure à 20 % [11].
Les leucémies aiguës comptent plusieurs sous classes cytologiques,
établies sur les critères de morphologie optique complétés éventuellement
par des critères cytochimiques, voire immunophénotypiques [12].
On distingue principalement:
Les leucémies aiguës lymphoblastiques (L.A.L.):
Elles sont plus fréquentes dans l’enfance, avec un pic entre 1 et 5 ans
et après 65 ans [6]. Elles ont également un meilleur pronostic chez l’enfant.
Leur fréquence devient inférieure à celle des L.A.M. vers l’âge de 15 - 20
ans [1].
Sur le plan clinique, elles comportent plus souvent des adénopathies
superficielles (80 % de LAL de l’enfant), médiastinales dans le L.A.L. de
type T, une splénomégalie (75 % des cas), des atteintes osseuses (1 cas sur 5
chez l’enfant). L’atteinte du SNC avec envahissement méningé ou
localisation aux nerfs crâniens, les localisations testiculaires ou ovariennes
sont habituelles au cours des rechutes [11].
Les leucémies aiguës myéloblastiques (L.A.M.) :
Elles surviennent à tout âge, se caractérisent par la fréquence des
phénomènes de leucostase en cas d’hyperleucocytose excédant 100.109/l.
Les proliférations ganglionnaires, spléniques et l’atteinte du SNC sont plus
rares qu’au cours des la LAL [11].
Les leucémies chroniques regroupent essentiellement:
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Introduction
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Les leucémies lymphoïdes chroniques (L.L.C.):
Elles s’observent classiquement au-delà de la cinquantaine, elles sont
plus fréquentes chez l’homme que chez la femme. La survie médiane sans
traitement dépasse 7 ans. Dans plus d’un quart des cas, la découverte est
systématique lors de bilan. Les signes et les symptômes sont la conséquence
de l’infiltration tissulaire, de la cytopénie sanguine ou de
l’immunossupression. Les patients présentent une anémie, des adénopathies
périphériques ou des signes d’infection intercurrente. La splénomégalie est
rarement symptomatique et le foie est modérément augmenté de volume
dans la moitié des cas. La leucocytose varie entre 15-200.10 9/l, avec une
grande majorité de lymphocytes matures [3].
La leucémie à tricholeucocytes:
Pathologie de l’adulte au-delà de la quarantaine, avec une nette
prédominance masculine. Elle représente environ 2 % de l’ensemble des
leucémies, et est observée partout dans le monde. Son étiologie n’est pas
connue, mais un cas de leucémie à tricholeucocyte d’origine T à été
rapporté, associé au virus humain de la leucémie T (HTLVI), elle est liée à
une prolifération de lymphocytes néoplasiques B produisant une
immunoglobuline monoclonale et sont caractérisés par des projections
cytoplasmiques en forme de ‘’cheveux’’ d’où le nom de leucémie à
tricholeucocytes. Cinquante pour cent des patients atteints ont une survie
supérieure à 8 ans sous traitement.
Du point de vue clinique, une splénomégalie est observée dans 3/4
des cas, elle est parfois importante, des infections provoquées par une
réduction des réactions de défense de l’organisme, des douleurs de hanche
en rapport avec une localisation osseuse et des signes de vascularite à type
d’érythème noueux ou de nodules cutanés.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Introduction
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Une pancytopénie modérée est habituellement présente au moment du
diagnostic, mais celui ci est surtout confirmée par la découverte des cellules
typiques dans la moelle et le sang [3].
La leucémie myéloïde chronique (L.M.C.):
Elle survient avec un pic de fréquence entre 30 et 40 ans. L’enfant est
moins souvent atteint. Les deux sexes sont atteints de façon équivalente.
Le diagnostic est souvent posé devant des douleurs abdominales
occasionnées par la splénomégalie ou devant les résultats d’une NFS qui
montre une hyperleucocytose.
La splénomégalie parfois volumineuse, le plus souvent isolée, peut
s’associer à une hépatomégalie.
L’hémogramme révèle une hyperleucocytose, le plus souvent
supérieure à 50 000/l avec une prédominance de cellules matures
granuleuses et passage dans le sang de cellules immatures (myélocytes et
métamyélocytes principalement voire quelques fois promyélocytes et
myéloblastes). Une éosinophilie et une basophilie sont très fréquentes,
l’anémie normochrome, normocytaire arégénérative est inconstante. Les
plaquettes sont normales ou bien il existe une thrombocytémie associée
parfois très importante. Il n’y a pas de syndrome inflammatoire. Le
myélogramme confirme l’hyperplasie granuleuse (moelle très riche avec 80-
95 % de cellules granuleuses), mais aussi le respect de l’équilibre général de
la lignée. Le caryotype médullaire ou sanguin met en évidence le
chromosome Philadelphie dû à une translocation entre les bras longs des
chromosomes 9 et 22 engendrant un transcrit bcr/abl. Les LMC sans
anomalie moléculaire du type bcr/abl sont exceptionnelles.
L’évolution est marquée par le risque de transformation aiguë plus
souvent myéloïde que lymphoïde. Tantôt cette transformation est brutale,
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Introduction
Page 10
tantôt progressive avec une phase d’accélération qui survient à peu près
dans 100 % des cas avec un pic de fréquence autour de 5 ans après le
diagnostic [1, 3].
La polyglobulie primitive:
Elle survient surtout après 50 ans, avec une prédominance masculine.
Dix nouveaux cas/million d’habitants/an sont rapportés [13]. Elle touche
relativement peu les noirs, et atteint plus fréquemment les juifs européens.
La médiane de survie est de 2 ans sans traitement. C’est une maladie clonale
traduisant l’atteinte commune aux lignées érythroïdes, granuleuses et
mégacaryocytaires. Cependant, l’expression hématologique domine par la
lignée érythroïde. L’étude histologique de la moelle osseuse met en
évidence une hyperplasie plus globale. Les progéniteurs érythroïdes se
caractérisent par un état prolifératif permanent au niveau des cellules plus
primitives et une insensibilité des
précurseurs plus différenciés à l’érythropoïétine.
Les symptômes cliniques sont en rapport avec l’augmentation du
volume et de la viscosité sanguine. Il s’agit le plus souvent d’une érythrose
cutanée et muqueuse, de troubles neurologiques à type de céphalées,
impression de lourdeur de la tête, d’éclipse cérébrale transitoire suite à une
diminution de la perfusion cérébrale. Un prurit à l’eau tiède ou chaude peut
persister malgré la normalisation de l’hémogramme. L’augmentation du
volume de la rate est observée dans 40 –50 % des cas. L’augmentation de la
prolifération cellulaire peut provoquer une hyperuricémie dans 25 –30 %
des cas et peut être associée à des crises de goutte chez les sujets âgés ou à
une néphropathie urique.
L’hémogramme met en évidence dans tous les cas une augmentation
du nombre des globules rouges compris en moyenne entre 6-7 1012/l. La
morphologie érythrocytaire est en règle normale de sorte que le taux
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Introduction
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d’hémoglobine est compris entre 18-20g/dl. L’hématocrite entre 55-65 % et
l’hyperleucocytose supérieure ou égale à 12 109/l est constatée dans 40 %
des cas prédominant sur les neutrophiles. Une hyperplaquettose supérieure
ou égale à 450 109 /l est présente dans 60 % des cas.
La biopsie de la moelle osseuse permet de constater une hyperplasie
des lignées érythroïdes, granuleuses et surtout mégacaryocytaires [3, 13].
Splénomégalie myéloïde (SM) :
L’incidence maximale se situe entre 50-69 ans avec une moyenne
d’âge à 60,5 ans. Les deux sexes sont atteints à proportion à peu près égale
avec une discrète prédominance masculine. Elle atteint essentiellement les
Caucasiens, exceptionnellement les noirs et les Japonais. Sur le plan
étiologique on peut retenir certaines expositions comme celle au benzène et
le développement d’une SM chez les survivants d’Hiroshima. La survie
médiane est de 4 à 5 ans après le diagnostic, avec des extrêmes de 15 ans
chez 25 % des patients.
L’une des hypothèses expliquant la fibrose médullaire serait la libération par
les mégacaryoblastes et les mégacaryocytes anormaux de facteur de
croissance qui stimule les cellules fibroblastiques ou d’autres cellules du
tissu conjonctif qui synthétisent le collagène ou la fibrine.
Sur le plan clinique, on observe des symptômes liés à l’anémie et à la
thrombopénie, s’expliquant par l’érythropoïèse inefficace, la production
inéfficace de globule blanc et la séquestration splénique. La splénomégalie
est le signe fondamental. L’hépatomégalie est observée dans 50 % des cas.
La biopsie médullaire est la seule technique permettant de porter le
diagnostic définitif.
Les complications observées sont en rapport avec l’hyperuricémie
(goutte), la splénomégalie (l’hypertension portale), la thrombopénie
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Introduction
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(saignement). L’évolution vers l’accutisation est possible dans 5 –10 %
des cas [3, 4].
La thrombocytémie essentielle (T.E.) :
L’incidence maximale de cette affection se situe aux alentours de la
cinquantaine, mais elle peut se développer plutôt chez la femme. Aucun
agent étiologique n’a été retrouvé. La médiane de survie des patients
atteints de TE est mal définie. Les symptômes rencontrés au cours de la T.E.
sont liés au dysfonctionnement plaquettaire. Il s’agit: d’hémorragie
beaucoup plus souvent spontanée que provoquée; de thrombose artérielle
puis veineuse siégeant de manière sélective dans les artères cérébrales et les
artères distales des membres.
L’étape fondamentale du diagnostic est l’étude de la moelle osseuse par
biopsie ostéo- médullaire ou ponction sternale. Des plaquettes au-dessus de
600 109/l sur deux hémogrammes successifs à un mois d’intervalle
représente la base du diagnostic.
L’évolution est marquée par des complications hémorragiques ou
thrombotiques. Dans 1,2 % des cas, une transformation en leucémie est
possible [3, 4].
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Introduction
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2. Les syndromes immunoprolifératifs
Les syndromes immunoprolifératifs sont des hémopathies se
développant initialement, le plus souvent au niveau des organes lymphoïdes
secondaires, plus exceptionnellement au niveau de la moelle osseuse. Ils
regroupent un ensemble de pathologies malignes ayant en commun la
prolifération maligne de cellules immunocompétentes. La LLC, la leucémie
à tricholeucocyte y sont de ce fait rattachées.
Ils comportent en plus, la MDH, les LMNH, le myélome multiple et
la maladie de Waldenstrom.
La maladie de Hodgkin (MDH) :
C’est une prolifération lymphoïde à développement intra
ganglionnaire maligne caractérisée par la présence de cellules de Reed
Sternberg. L’incidence est de 3-5/100 000 habitants avec une prédominance
masculine [4]. Un pic de fréquence se situe vers 30 ans, et le second après
50 ans. Il existe des variations considérables dans la distribution par âge
selon le développement socio- économique des pays. Les formes de
l’enfant, avec à l’histologie une cellularité mixte, sont plus fréquentes dans
les pays en voie de développement. La MDH est également plus fréquente
dans les couches de population à haut degré d’éducation avec une
prédominance des formes scléronodulaires. L’amygdalectomie serait un
facteur favorisant. L’existence d’un déficit immunitaire congénital ou acquis
semble augmenter la fréquence de la MDH.
Les circonstances de diagnostic sont : une polyadénopathie isolée,
une polyadénopathie fébrile, des manifestations viscérales isolées (à type de
localisation pleuro-pulmonaire, digestive, et hépatique), des localisations
osseuses, une fièvre continue isolée avec amaigrissement, sueurs, prurit.
Deux signes classiques rares font particulièrement évoquer le diagnostic,
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Introduction
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mais ils ne sont pas spécifiques, il s’agit du prurit et de douleur à l’ingestion
d’alcool.
Dans un intérêt thérapeutique et pronostic un bilan d’extension
s’impose et comporte : un bilan radiologique (une radiographie du thorax, le
scanner thoraco-abdominale, la lymphographie bipédieuse), un bilan
biologique (hépatique, rénale, hépatique, LDH), et un examen clinique
détaillant tous les sites nodaux atteints [1, 4].
Les lymphomes malins non hodgkiniens (LMNH) :
De fréquence élevée entre 20-40 ans, avec l’augmentation de
l’incidence du syndrome d’immunodéficience acquis, le nombre de cas de
LMNH est en nette augmentation. Ils se classent au deuxième rang des
hémopathies malignes en service de médecine interne du Mali où ils
représentent 19,5 % des pathologies cancéreuses et 52,3 % des hémopathies
malignes [14]. Leur mode de révélation est identique à ceux de la MDH,
cependant, les signes généraux (fièvre, sueurs nocturnes, pertes de poids)
sont moins fréquents. Vingt pourcent des malades présentent des
adénopathies médiastinales. Les patients avec une masse abdominale, une
splénomégalie importante ou un lymphome primitif du tube digestif ont des
symptômes en rapport avec la lésion abdominale. En cas de lymphome
diffus, les signes de présentation peuvent être des lésions cutanées
primitives, une masse testiculaire, une compression médullaire, des lésions
osseuses uniques, plus rarement des signes de méningite spécifiques. La
structure histologique de la tumeur permet de distinguer deux grands types :
les lymphomes de structure nodulaire ou folliculaire dans lesquels on note
une persistance de follicules lymphoïdes. Les lymphomes de structure
diffuse dans lesquels le ganglion est complètement homogénéisé par une
prolifération uniforme. Une fois le diagnostic posé, un bilan d’extension
comme dans la MDH s’impose afin d’apprécier les localisations de la
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Introduction
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maladie, de décider de la thérapeutique et de documenter la réponse
thérapeutique [1, 3, 4, 14, 15].
Les lymphomes de Burkitt :
Sont une tumeur de l’enfant âgé de moins de 12 ans favorisée par
l’infection VIH, remarquables par leur association régulière en Afrique au
virus d’Epstein Barr (EBV). Il revêt deux aspects cliniques importants: la
forme africaine endémique qui se caractérise par une tuméfaction de la
mâchoire ou sous la forme d’une masse abdominale avec ascite. On peut
avoir des formes associant une tumeur abdominale et une tumeur jugale. Les
localisations cérébro-meningés sont des formes de rechute [1, 3, 15].
La maladie de Kahler ou myélome multiple :
C’est une prolifération plasmocytaire maligne associée à la synthétise
d’une immunoglobuline monoclonale. L’étiologie est inconnue, cependant
on note une forte incidence chez les individus exposés aux radiations
nucléaires et aussi une certaine indication en faveur d’une prédisposition
génétique au myélome humain. Rare avant 40 ans, la maladie touche surtout
les personnes de plus de 60 ans et sa fréquence augmente avec l’âge. Les
hommes sont plus souvent atteints que les femmes. Des facteurs probables
d’environnement sont évoqués dans certains secteurs d’activité : peinture,
industrie du bois, agriculture. Enfin des cas ont été décrits chez des patients
contaminés par le VIH.
La clinique se résume à des manifestations osseuses à type de
douleur osseuse accrue par le mouvement chez près de 70 % des patients, de
lésions lytiques des os très évocatrices quand elles réalisent des lacunes à
l’emporte pièce nettement visible sur la voûte crânienne. Des
manifestations hématologiques, liées d’une part au remplacement de la
moelle osseuse normale par des cellules tumorales prolifératives et d’autre
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Introduction
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part à l’inhibition de l’hématopoïèse par des facteurs sécrétés par la tumeur.
Des atteintes rénales sont présentes chez environ 25 % des patients,
l’hypercalcémie est la cause la plus fréquente. Les dépôts glomérulaires de
substance amyloïde, l’hyperuricémie, les infections récurrentes et des
infiltrats de cellules myélomateuses dans le rein peuvent être responsables
de disfonctionnement rénal. Cependant l’atteinte glomérulaire est liée à
l’excrétion de chaînes légères. Les infections sont présentes chez environ
25 % des patients, favorisées par le déficit des classes normales d’Ig, la
diminution des lymphocytes T, la neutropénie. Les manifestations
neurologiques à type de paraplégie par compression médullaire et syndrome
de la queue de cheval sont secondaires aux lésions vertébrales adjacentes ou
aux plasmocytomes extra médullaires. L’hypercalcémie peut entraîner
léthargie, faiblesse, dépression et confusion. L’hyperviscosité peut entraîner
céphalées, asthénie, troubles visuels et rétinopathies.
Le diagnostic repose sur la mise en évidence d’une plasmocytose
médullaire supérieure à 10 %, la présence d’Ig monoclonale dans le sang et
ou de chaînes légères dans les urines [1, 3, 13, 15].
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Introduction
Page 17
Les hémopathies malignes résultent d’une activation anormale de
gènes normaux ou de l’inactivation d’anti-oncogènes ou enfin de mutation
suite à des gènes aberrants [1] dont les produits vont perturber le
fonctionnement cellulaire.
La grande majorité des cancers hématologiques sont sans étiologie
identifiée. Cependant le rôle des mutations accidentelles survenues sur
l’ADN au cours des divisions cellulaires semble être l’étiologie la plus
probable. Les facteurs génétiques existent inéluctablement mais sont au
second plan à la différence des autres cancers (sein, colon…) [1]. La place
des carcinogènes n’est pas à négliger étant donné qu’ils peuvent être évités.
On les regroupe-en:
- Carcinogènes chimiques: Il s’agit principalement du benzène, incriminé
dans les LAM, des solvants organiques à l’origine des leucémies aiguës.
Sont exposés à ces carcinogènes les travailleurs des industries de
caoutchouc, de chaussure, les métiers en contact avec les hydrocarbures.
- Carcinogènes environnementaux: certains pesticides favorisent le
développement des LMNH.
- Carcinogènes physiques: les radiations non ionisantes des champs
électromagnétiques et ionisantes lors des expositions professionnelles,
des traitements par radiothérapie, et chez les survivants de la bombe
atomique au Japon, ont été suspectés d’augmenter le taux des leucémies
( LAM, LMC, LAL ).
- Agents infectieux: Le lymphome de Burkitt africain est en rapport avec
l’infection a Epstein Bar virus. Le LNH est en association fréquente avec
le virus HTLV1 de même que les leucémies aiguës T. Les leucémies
chroniques T associées au virus proche de HTLV2.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Introduction
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- Les médicaments: sont incriminés ici les agents alkylants comme la
polychimiothérapie au MOPP. Le Myleran, le Chlorambucil, le
Cyclophosphamide, le Melphalan, le Treosulfan, sont responsables de
LAM. L’Azathioprine et la Ciclosporine peuvent induirent les LMNH
[15].
A la lumière de ces données, les hémopathies malignes apparaissent
comme un regroupement de plusieurs pathologies, émergentes du fait des
facteurs favorisants. Il est aussi visible que ces statistiques ont été obtenues
sur des populations différentes de la notre et de ce fait soumis à des facteurs
différents. Ces chiffres sont inquiétants, car soutendent aussi beaucoup de
souffrance, de traitement contraignant dont les bénéfices restent limités. Les
schémas thérapeutiques lourds et coûteux sont peu accessibles aux
populations affectées dans les pays africains.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Méthodologie
Pages 20
MÉTHODOLOGIE 1- Type de l’étude:
Il s’agissait d’une étude rétrospective conduite sur les dossiers
médicaux des malades.
2- Période de l’étude:
L’étude a couvert la période du 1er janvier 1996 à décembre 2003.
3- Lieu de l’étude:
Les services de Médecine Interne et d’Hématologie Oncologie
Médicale, et de Médecine Interne du CHU du Point-G ont servi de lieu de
recrutement des dossiers des malades. Ces services ont une fréquentation
à prédominance adulte et relèvent d’une gestion clinique commune
profitant de la prestation des spécialistes en hématologie oncologie,
médecine interne, endocrinologie, dermatologie, rhumatologie et
infectiologie. C’est ainsi que certains cas de cancer peuvent se retrouver
indifféremment en service de Médecine Interne ou en Hématologie-
Oncologie Médicale. Cet hôpital est la seule structure de troisième niveau
dans l’échelle des services de santé au Mali bénéficiant de la prestation
d’un hémato-oncologue. Cependant sa situation géographique en dehors
de la ville, sur la colline à 8 Km du centre de la ville de Bamako rend son
accès difficile.
4- Critères d’inclusion:
Tous les patients suivis en consultation hématologique ou
hospitalisés dans l’un des deux services d’étude de 1996 à 2003, dont les
dossiers ont été retrouvés sans distinction de sexe, ni d’âge et chez qui le
diagnostic d’une hémopathie maligne a été retenu sur la base des
examens cytologiques et/ou histologiques.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Méthodologie
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5- Critères de non inclusion:
N’étaient pas inclus dans notre étude les cas d’hémopathies
malignes diagnostiqués en dehors de notre période d’étude et les dossiers
des malades pour lesquels le diagnostic d’hémopathie maligne n’a pu être
retenu formellement.
6- Gestion des données:
• Les paramètres sur lesquels notre étude a porté étaient :
- Les données socio-démographiques :
L’âge, le sexe, l’ethnie, la profession, le secteur d’activité, la
résidence habituelle, le mode d’admission dans le service.
- Les antécédents d’exposition à des facteurs de risque :
Radiations électromagnétiques et ionisantes, consommation d’alcool,
transfusion sanguine et infection virale (HTLV, VIH, VHB, VHC);
prises de médicaments incriminés dans la survenue des hémopathies
malignes (Myleran, Chlorambucil, Cyclophosphamide, Melphalan,
Treosulfan, Azathioprine, Ciclosporine).
- Les motifs de consultation ou d’hospitalisation, la date de
début de la maladie, et la date de consultation.
• Les données ont été directement recueillies à partir des dossiers des
malades disponibles dans les archives des services et saisies dans une
base de données conçue à l’aide du logiciel Microsoft Access 2000.
Pour une optimisation de l’exploitation des dossiers, nous avons dû
reformuler certaines données en vue de les standardiser. De même
l’état temporairement défectueux de la salle des archives ne nous a
pas permis de travailler sur les dossiers d’hospitalisation de 1994 et
1995.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Méthodologie
Pages 22
• L’analyse des données a été faite à l’aide du logiciel SPSS 11.0. Les
tests statistiques utilisés étaient le test de Khi2, le test de Fisher (pour
les petits échantillons), le test de Kruskall-Wallis (pour la
comparaison des moyennes) et le Log Rank (pour les courbes de
survie). Le seuil de signification a été fixé à p�5%.
L’indicateur de morbidité utilisé était le taux de prévalence
hospitalière. L’indicateur de mortalité utilisé était le taux hospitalier
de létalité. Ainsi pour le calcul de la prévalence, nous nous sommes
intéressés aux enregistrements du bureau des entrées de l’hôpital que
nous avons confrontés aux données des registres d’hospitalisation des
services. Pour minimiser le nombre élevé de patients perdus de vue,
nous avons utilisé le contact téléphonique des patients au cas où il était
porté sur le dossier pour connaître l’issue de la maladie à la date du 31
janvier 2005 et pour compléter certaines informations manquantes.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Résultats
Page 23
I. RÉSULTATS DESCRIPTIFS
1. Recrutement et référence
Tableau I : mode de recrutement et de référence des patients
Parmi 264 patients retenus selon nos critères d’inclusion, 52,7 % étaient recrutés en consultation. Les références médicales constituaient la majorité du mode d’admission avec 69,3 %. La majorité des patients référés était envoyée par des médecins généralistes, suivis des chirurgiens. La gastro-entérologie était la discipline la plus pourvoyeuse de référence parmi les spécialités médicales.
Recrutement et référence
Effectif (N=264) Pourcentage
Hospitalisation 139 52,7 Mode de recrutement Consultation 125 47,3
Référés par un médecin 183 69,3 Mode d’admission dans
les services Auto référence 81 30,7
Médecin Généraliste 54 29,5 Chirurgien 27 14,8 Non précisée 25 13,7 Gastro-entérologue 18 9,8 Médecin Interniste 9 4,9 Oto-rhino laryngologue 8 4,4 Autre Personnel Sanitaire 8 4,4 Odontostomatologue 6 3,3 Pédiatre 6 3,3 Autres 6 3,3 Hématologue 4 2,2 Dermatologue 3 1,6 Néphrologue 3 1,6 Gynécologue 2 1,1 Immunologiste 2 1,1
Répartition des patients en fonction de la spécialité du médecin référant
Neurologue 2 1,1
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Résultats
Page 24
Tableau II : répartition des patients référés en fonction du niveau du
service référent dans l’échelle de référence au Mali
Plus de la moitié soit 55, 9 % des cas référés provenaient d’une
structure de 3 ème niveau de l’échelle de référence de la pyramide sanitaire
du Mali. Le niveau périphérique réalisait 17,8 % des références, les
hôpitaux régionaux étaient quant à eux, quasi absents (3,6 % des
références).
Structure référente Effectif (N=163)
Pourcentage (%)
HGT 44 27,0 HPG 43 26,4 H Kati 4 2,5 3ème Niveau
Sous total 91 55,9 HR Sikasso 2 1,2 HR Gao 2 1,2 HR Mopti 1 0,6 HR Tombouctou 1 0,6
2ème Niveau
Sous total 6 3,6 CS Référence 23 14,1 CS COM 6 3,7 1er Niveau Sous total 29 17,8
Structures privées 21 12,9 Structures étatiques parallèles 16 9,8 Total 163 100
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Résultats
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2. Aspects socio démographiques
Le sexe masculin prédominait parmi les patients souffrant d’hémopathie
maligne, sex-ratio = 1,9.
Figure 1: Répartion des patients selon le sexe
65.5%
34.5%
MasculinFéminin
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Résultats
Page 26
29
51
3336
49
29
37
0
10
20
30
40
50
60
Eff
ectif
0-9 ans
10-19 ans
20-29 ans
30-39 ans
40-49 ans
50-59 ans
60 et plus
Figure 2: Répartition des patients selon les tranches d'âge
La répartition des patients selon les classes d’âge était bimodale avec
deux pics dont l’un était observé dans la classe de 10-19 ans (51 patients)
et l’autre dans la classe d’âge de 40-49 ans (49 cas). Les classes d’âge de
0-9 et 50-59 ans étaient les plus faiblement représentées avec un effectif
de 29 patients pour chacune de ces classes d’âge.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Résultats
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Figure 3: Répartition des patients selon leur provenance
11%10%
9%
7%
5%4% 2% 2% 1% 49%
Bamako
Sikasso
Kayes
Segou
Koulikoro
Mopti
Hors duMali *TombouctouGao
*Hors du Mali = Côte d’Ivoire, Mauritanie, Gabon
Près de la moitié de nos patients (49 %) résidait à Bamako ; le reste se
répartissait entre les résidants hors du Mali et dans les régions avec par
ordre d’importance Sikasso, Kayes, Ségou Koulikoro, Mopti, Tombouctou,
Gao, Kidal.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Résultats
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Tableau III : répartition des patients selon le secteur d’activité
*Aucun = enfants
Les secteurs d’activité prédominants étaient ceux de l’éducation et
le secteur agropastoral.
Secteur D’activité Effectif Pourcentage %
Education 57 21,6 Agropastoral 56 21,2 Ménage 51 19,3 Transport/Commerce 26 9,8 Aucun* 21 9,1 Indéterminé 15 5,7 Ouvrier-Artisan 9 3,4 Administration/Finance 9 3,4 Retraite 6 2,3 Socio/Santé 4 1,5 Industrie-Entreprise 5 1,9
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Résultats
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Tableau IV : distribution des cas selon les types
d’hémopathies malignes
Types d’hémopathie maligne Effectif (N= 264)
Pourcentage (%)
LMNH 105 39,77 MDH 35 13,26 LLC 26 9,85 LAL 21 7,95
Tissu Lymphoïde
Myélome 15 5,68 Sous Total 202 76,51
LMC 44 16,67 LAM 13 4,92 SMC 3 1,14 Vaquez 2 0,76
Tissu Myéloïde
Sous Total 62 23,49 Total 264 100
Les hémopathies malignes les plus fréquentes étaient ceux
développées aux dépens du tissu lymphoïde (76,51%). Dans ce groupe
d’hémopathies lymphoïdes malignes, les LMNH représentaient les
pathologies les plus fréquentes (51,98 %). Parmi les hémopathies
développées aux dépens du tissu myéloïde, les LMC étaient plus
fréquentes (44/62 soit 70,96 %).
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Résultats
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3. Prévalence
Figure 4: Prévalence annuelle des hémopathies malignes de 1996 à 2003
6
0 0
5
0 0 0 0
12
1516
23
101012
2423
182020
18
98
42211 22
0
10
5
10
15
20
25
30
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003 Année
Pré
vale
nce
Leucémies
Lymphomes
Myélome
Autres hémopathies
On note globalement une augmentation de la prévalence qui a été
multipliée en moyenne par 2,18 pour les lymphomes, 2,16 pour les
leucémies et 1,87 pour les myélomes multiples. Ce taux est resté stable
pour les autres hémopathies malignes.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Résultats
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Tableau V : taux de prévalence annuelle des hémopathies malignes de
1996 à 2003
Année 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 globalHémopathies malignes 15 22 28 31 47 36 44 41 264
Autres Cancers 23 73 56 78 119 109 131 71 660 Pathologies non Cancéreuses 936 893 989 1172 1135 1017 795 564 7501
Total des patients 974 988 1073 1281 1301 1162 970 676 8425 Proportion des Hémopathies parmi les cancers (%)
39,5 23,2 33,3 28,4 28,3 24,8 25,1 36,6 28,6
Taux de prévalence annuelle des hémopathies (%)
1,5 2,2 2,6 2,4 3,6 3,1 4,5 6,0 3,1
De 1996 à 2003 les hémopathies malignes ont connu une croissance de
leur taux de prévalence dans les services de recrutement
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Résultats
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4. Facteurs de risque
Tableau VI : antécédents d’exposition des patients à des facteurs de
risque
Facteurs de risque Effectif n= 264
Pourcentage (%)
Négative 39 98,6 Positive 5 11,4 VIH
Sous Total 44 100,0 Négative 10 66,7 Positive 5 33,3 HVB
Sous Total 15 100 Négative 4 80,0 Positive 1 20,0
Statut sérologique
HVC Sous Total 5 100
Non 92 80,7 Oui 22 19,3 Antécédent de tabagisme
Sous Total 114 100,0
Quarante quatre patients avaient fait l’objet d’une recherche de
l’infection par le VIH parmi deux cent soixante quatre. La sérologie était
positive chez 11,4 % des patients testés. La recherche des marqueurs du
virus de l’hépatite virale B était effectuée chez 15 patients, elle était
positive dans 33,3 % des cas. La sérologie de l’hépatite virale C n’était
recherchée que chez 5 patients. Parmi ces 5 malades, 4 avaient une
sérologie négative. Un antécédent de tabagisme était retrouvé chez 22
malades parmi 114 explorés.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Résultats
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5. Délais
Tableau VII : suivi des malades et durée de survie moyenne des patients
décédés
Délais (en jour) Effectifs Minimum Moyenne Maximum Ecart type Durée de suivi * 82 3 148 1239 271 Survie † 78 18 372 1615 496 * = période écoulée entre la date de la première consultation et la date de survenue du décès ou de la dernière consultation à la date du 31 décembre 2004 †= période écoulée entre la date de début de la maladie et la date de survenue du décès
Le délai moyen de suivi de nos patients ne dépassait pas 5 mois. La
survie moyenne tournait autour d’une année.
Tableau VIII: délai moyen de suivi en jours de nos patients selon les
diagnostics
Diagnostic Effectif Moyenne Ecart type LMC 8 448,5 453,1 Myélome multiple 6 400,0 536,4 SMC 3 265,6 424,7 LAM 10 175,6 239,7 LLC 3 129,3 93,4 LMNH 33 109,6 162,5 Lymphome de Burkitt 3 77,6 65,3 MDH 4 80,0 112,2 LAL 13 34,4 32,1 Sous total * 83 163,2 271.8 Non déterminé 181 - - Total 264 - -
* L’état de nos patients à la date du 31 décembre 2004 n’a pu être documenté que chez les sujets dont le contact téléphonique était disponible sur le dossier et chez ceux dont les dossiers portaient la mention « décédé ». Ceci nous a permis d’avoir le statut daté de 83 patients.
Le délai moyen de suivi de nos patients ne dépassait guère une
année et demie, il était plus élevé en cas de LMC et de myélome, plus bas
en cas de MDH, de lymphome de Burkitt ou de LAL.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Résultats
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Tableau IX : survie moyenne de nos patients en fonction des diagnostics
Diagnostic Effectif Moyenne (j) Ecart-type (j) Myélome multiple 5 513,6 277,3 MDH 4 751,7 572,3 Lymphome de Burkitt 4 539,7 624,7 LMC 6 476,8 350,1 LLC 3 423,6 290,0 LAM 9 352,3 300,7 LMNH 30 357,3 377,8 SMC 3 300,0 400,7 LAL 13 171,7 181,6 Waldenström 1 126,0 - Total 78 409,8 496,3
Quel que soit le type d’hémopathie, la survie moyenne n’excédait pas
3 ans. Cette survie était plus courte en cas de LAL. Elle était plus longue
dans les cas de myélome multiple, de maladie de Hodgkin ou de
lymphome de Burkitt.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Résultats
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6. Mortalité
Tableau X : le taux de mortalité spécifique à l’ensemble des hémopathies
malignes
Evolution Effectif Pourcentage (%) Décédé 88 85,4 Vivant 15 14,6 Sous Total 103 100,0 Indéterminée 161 61,0 Population hospitalière 8425 Taux de mortalité spécifique 1,04% Total 264
Le taux de mortalité hospitalière due aux hémopathies malignes
dans les services d’Hématologie Oncologie Médicale et de Médecine
Interne de l’hôpital du Point G était de 1,04 %.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Résultats
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Tableau XI : le taux de létalité par hémopathie maligne à 6 mois après le
diagnostic
Evolution Hémopathie Décédé % Vivant
Total
N 13 0 13 LAL Létalité 100,0 N 7 3 10 LAM Létalité 70,0 N 2 2 4 LLC Létalité 50,0 N 4 10 14 LMC Létalité 28,6 N 29 11 40 LMNH Létalité 72,5 N 3 5 8 MDH Létalité 37,5 N 3 6 9 Kahler Létalité 33,3 N 0 1 1 Vaquez Létalité 0,0 N 1 0 1 Waldenström Létalité 100,0 N 2 1 3 SMC Létalité 67,1 N 64 39 103 Total Létalité 62,1
La létalité était plus forte pour les leucémies aiguës et les LMNH,
moins forte pour la LMC, la maladie de Hodgkin et le myélome multiple.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Résultats
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Tableau XII : le taux de létalité par hémopathie maligne à 12 mois après
le diagnostic
Evolution Hémopathie Décédé % Vivant
Total
N 13 0 13 LAL Létalité 100,0 N 8 2 10 LAM Létalité 80,0 N 3 1 4 LLC Létalité 75,0 N 4 10 14 LMC Létalité 28,5 N 33 7 40 LMNH Létalité 82,5 N 4 4 8 MDH Létalité 50,0 N 3 6 9 Kahler Létalité 33,3 N 0 1 1 Vaquez Létalité 0,0 N 1 0 1 Waldenström Létalité 100,0 N 2 1 3 SMC Létalité 66,6 N 71 32 103 Total Létalité 68,9
L’analyse de ce tableau par rapport au tableau précédent permet de
conclure qu’entre 6 mois et 1 an, la létalité liée aux cas de LMC et de
myélome multiple était nulle alors que celle liée aux autres hémopathies
malignes continuait d’augmenter.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Résultats
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Tableau XIII : le taux de létalité par hémopathie maligne 8 ans après le
diagnostic
Evolution Hémopathie Décédé % Vivant
Total
N 13 0 13 LAL Létalité 100,0 N 10 0 10 LAM Létalité 100,0 N 3 1 4 LLC Létalité 75, N 9 5 14 LMC Létalité 64,3 N 37 3 40 LMNH Létalité 92,5 N 5 3 8 MDH Létalité 62,5 N 7 2 9 Kahler Létalité 77,8 N 0 1 1 Vaquez Létalité 0,0 N 1 0 1 Waldenström Létalité 100,0 N 3 0 3 SMC Létalité 100,0 N 88 15 103 Total Létalité 85,4
Ce tableau permet de constater que les taux de létalité à 8 ans après
le diagnostic sont plus forts pour les leucémies aiguës avec un taux de
survie nul. Les survies à 8 ans sont observées en fait uniquement pour les
hémopathies malignes chroniques représentées par ordre de fréquence
décroissante par la maladie de Hodgkin, la LMC, la LLC, le myélome
multiple et les LMNH.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Résultats
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Figure 5:Courbe de survie de Kaplan Meier
pour l'ensemble des hémopathies
Temps de survie en jours
2000150010005000
Sur
vie
cum
ulat
ive
1,0
,9
,8
,7
,6
,5
,4
,3
,2
,1
0,0
Cette courbe permet de conclure que 65 % des malades décédaient
dans l’année qui suit le diagnostic et que la survie la plus longue
n’excédait pas 4 ans. .
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Résultats
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II. DONNÉES ANALYTIQUES
1. Recrutement et référence
Tableau XIV : distribution des cas selon le mode d’admission et
par année.
Année Cas référés 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 Total
N 5 11 8 10 13 6 17 11 81 Non % 33,3 50,0 28,6 32,3 21,7 16,7 38,6 26,8 30,7 N 10 11 20 21 34 30 27 29 183 Oui % 66,7 50,0 71,4 67,7 72,3 83,3 61,4 73,2 69,3
Total 15 22 28 31 47 36 44 41 264
Le rapport cas référés sur cas non référés ne variait pas selon les
années (p=0,24).
Tableau XV: distribution des types d’hémopathies selon le mode
d’admission.
Types d’hémopathies Cas référés Leucémies Lymphomes Autres Total
N 28 44 9 81 Non % 26,9 31,4 45,0 30,7 N 76 96 11 183 Oui % 73,1 68,6 55,0 69,3
Total 104 140 20 264
Il n’y avait pas un type d’hémopathie maligne qui faisait plus souvent l’objet
de référence que les autres (p=0,26).
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Résultats
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2. Sexe et type d’hémopathie
5
16
49 1115
2420
34
71
10
25
3
12
02
03
0
10
20
30
40
50
60
70
80
Eff
ectif
LAL
LAM
LLC
LMC
LMNH
Mie de
Hod
gkin
Mie de
Kah
ler
Mie de
Vaq
uez
SMC
Hémopathie malignes
Figure 6: Répartition des patients selon le type d'hémopathie et le sexe
Féminin
Masculin
La prédominance était masculine dans toutes les hémopathies sauf
dans la LMC où 26 % des femmes étaient atteintes contre 20 % des
hommes. Le test de Khi2 montre une différence statistiquement
significative dans la répartition des cas selon le sexe et le type
d’hémopathie dans la LMC (p= 0,002).
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Résultats
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3. Classes d’âge et types d’hémopathie
0
5
10
15
20
25
30
35
40
Eff
ectif
0-9 ans
10-19 ans
20-29 ans
30-39 ans
40-49 ans
50-59 ans
60 et plusClasse d'âge
Figure 7:Répartition des patients selon les classes d'âge et le type d'hémopathies
Leucémie aigueLeucémie chroniqueLymphomeMyélomeAutres
Les leucémies aiguës étaient surtout fréquentes avant l’âge de 20
ans (18 cas sur 43). Aucun cas de leucémie chronique n’était observé
avant l’âge de 10 ans. Les cas de lymphomes étaient observés à tout âge
avec un pic de fréquence plus important entre 10 et 19 ans. Aucun cas de
myélome n’a été observé avant l’âge de 30 ans et la fréquence de cette
hémopathie maligne semblait augmenter significativement surtout après
l’âge de 60 ans.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Résultats
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Tableau XVI : association entre classes d’âge et quelques
hémopathies (leucémies et lymphomes)
Leucémie Aiguë Chronique
Lymphome Total Classes d’âge
N % N % N % 0-9 ans 8 27,6 0 0 21 72,4 29 10-19 ans 10 19,6 5 9,8 36 70,6 51 20-29 ans 7 21,2 9 27,3 17 51,5 33 30-39 ans 1 2,9 11 32,4 22 64,7 34 40-49 ans 3 7 22 51,2 18 41,9 43 50-59 ans 3 11,5 10 38,5 13 50 26 60 et plus 2 7,1 13 46,4 13 46,4 28
Il existe une association entre les classes d’âge et certaines
hémopathies à savoir les leucémies aiguës, les leucémies chroniques, et
les lymphomes. Cette association est significative. Khi2 : p<10-3.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Résultats
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4. Les délais de consultation
Tableau XVII: délai moyen de consultation de nos patients en fonction de leur provenance (en jours)
Provenance Effectif Minimum Moyenne Maximum Ecart type Bamako 106 3 312,8 5114 590,9 Kayes 20 30 391,4 1461 447,2 Koulikoro 16 7 264,9 1464 368,1 Sikasso 23 23 584,6 3652 875,8 Ségou 23 31 358,7 1465 375,6 Mopti 13 9 387,6 1826 598,2 Gao 6 92 343,8 730 242,6 Tombouctou 6 9 166,8 399 174,2 Kidal 3 245 419,3 730 269,7 Hors du Mali 7 30 137,2 365 119,2 Total 223 3 346,4 5114 559,7
Il n’y avait pas de différence statistique significative entre les délais
moyens de consultation de nos patients en fonction de leur provenance. Les
délais les plus longs étaient retrouvés chez les patients en provenance de
Sikasso et Kidal avec respectivement 584,6 et 419,3 jours. Les délais les plus
courts étaient observés chez les patients résidant hors du Mali et à
Tombouctou avec respectivement 137,2 et 166,8 jours en moyenne. Kruskal-
Wallis: p =0,161.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Résultats
Page 45
Tableau XVIII: délai moyen de consultation (en jours) en fonction du
niveau d’instruction des patients
Niveau d’instruction Effectif Minimum Moyenne Maximum Ecart
type Non Scolarisé 38 3 427,0 5114 870,3 Primaire 23 11 406,6 1826 557,5 Secondaire 25 7 236,6 1587 362,4 Supérieur 21 7 168,2 670 187,2 Sous total 107 3 327,3 5114 614,1 Non déterminé 57 - - - - Total 264 - - - -
Dans notre série, plus le niveau d’instruction était élevé, plus le
délai de consultation était court. Pour un délai moyen de 5 mois et 6 jours
chez les patients du niveau supérieur, on observait un délai moyen de 14
mois 2 jours pour les non scolarisés. Mais cette différence n’était pas
statistiquement significative. Kruskal-Wallis: p =0,181
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Résultats
Page 46
Tableau XIX: délai moyen de consultation de nos patients en fonction
du diagnostic
Nos patients, toutes hémopathies malignes confondues,
consultaient en moyenne 343 jours après le début de leur maladie. Le
délai moyen de consultation était plus long (�1an) pour les malades
atteints de MDH, de LLC ou de LMC ; il était plus court (�1an) pour les
cas de LMNH, de Burkitt ou non, de Myélome multiple ou de leucémie
aiguë. Cette différence était significative. Kruskal-Wallis: p <10-3
Délai de consultation (jours) Diagnostic
Effectif Minimum
Moyenne Maximum
Ecart-type
MDH 30 12 523,3 1735 495,1 LLC 22 7 455,2 3652 757,6 LMC 36 21 424,3 5114 851,0 LMNH 69 2 341,4 2566 477,2 Myélome multiple 12 12 342,0 1976 538,9 Lymphome de Burkitt 25 13 219,6 1464 305,6 LAM 12 31 173,3 731 194,5 LAL 19 8 116,1 518 149,4 SMC 3 3 34,3 91 49,2 Maladie de Vaquez 1 23 23,0 23 - Sous total 229 3 343,1 5114 553,4 Non déterminé 35 - - - - Total 264 - - - -
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Résultats
Page 47
5. La létalité
Tableau XX : le taux de létalité liée aux hémopathies malignes à 6 mois
selon que les malades avaient reçu ou non un traitement après le
diagnostic
Traitement Effectif total Taux de létalité à 6 mois N %
Fait 78 43 55.1 Non Fait 25 21 84 Total 103 64 62,1
Six mois après le diagnostic le taux de létalité était de 84 % chez les
patients qui n’avaient pas reçu de chimiothérapie anticancéreuse, contre
55,1 % chez ceux qui avaient été traités. Cette différence était
statistiquement significative, selon le test exact de Fisher : p=0,008.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Résultats
Page 48
6. La survie des maladies atteints des hémopathies malignes les
plus fréquentes
Fig 8: Courbe de survie de Kaplan Meier
Les Hémopathies les plus fréquentes
Temps de survie en jours
2000150010005000
Surv
ie c
umul
ativ
e
1.0
.9
.8
.7
.6
.5
.4
.3
.2
.1
0.0
Hémopathie
Maladie de Kahler
Maladie de Hodgkin
LMNH
LMC
LLC
LAM
LAL
Parmi les hémopathies malignes les plus fréquentes, le délais de
survenue du décès était plus court pour les LAL, plus long pour le
myélome, la MDH et le lymphome de Burkitt Mais la différence n’était
pas significative. Log Rank : p=0,104.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Résultats
Page 49
Fig 9: Courbe de survie de Kaplan Meier
LMNH vs LAL
Temps de survie en jours
2000150010005000
Surv
ie c
umul
ativ
e1.0
.9
.8
.7
.6
.5
.4
.3
.2
.1
0.0
Hémopathie
LMNH
LAL
La survie des patients souffrant de LAL était plus courte que ceux
des maladies souffrant de LMNH. La différence de survie entre LAL et
LMNH n’est pas statistiquement significative. Log Rank : P=0,318
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Résultats
Page 50
Fig 10: Courbe de survie de Kaplan Meier
en fonction du sexe
Temps de survie en jours
2000150010005000
Surv
ie c
umul
ativ
e1.0
.9
.8
.7
.6
.5
.4
.3
.2
.1
0.0
Sexe
M
F
La survie semble peu différente entre les deux sexes. Cette
différence n’est pas significative. Log Rank : P=0,913.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Résultats
Page 51
Tableau XXI : Tableau récapitulatif des indicateurs épidémiologiques des hémopathies malignes les plus fréquentes dans
les services d’hématologie oncologie médicale et de médecine interne du CHU du Point G de 1996 à 2003
LA LLC LMC MDH LMNH MM Indicateurs épidémiologiques N % N % N % N % N % N %
Prévalence globale 34 12,9 25 9,5 45 17 35 13,3 102 38,6 15 5,7 M 25 74 14 56 21 47 25 71 69 68 12 80 Prévalence selon le
sexe F 9 26 11 44 24 53 10 29 33 32 3 20 Létalité à 8 ans 13 100 3 75 9 64,3 5 62,5 37 92,5 7 77,8 Survie à 1an 23 18,9 13 10,7 15 12,3 10 8,2 57 46,7 4 3,3 Survie à 5 ans 0 0 1 4 3 6,66 1 2,85 5 4,90 1 6,66
La prévalence des lymphomes malins non Hodgkiniens était la plus grande avec un taux de 38,6 %. Celle du myélome multiple et des LLC était la plus faible. Exception faite pour la LMC, le sexe masculin était le sexe prédominant. La létalité à 8 ans était très élevée dans les pathologies aiguës comme les leucémies aiguës. La maladie de Hodgkin était la moins létale avec un taux de 62,5 % à 8 ans. La survie quant à elle semblait meilleure chez les patients souffrants de myélome multiple ou de Leucémie myéloïde chronique.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Commentaires-Discussion
Page 53
COMMENTAIRES - DISCUSSION
I. La méthodologie
Notre étude est une étude rétrospective portant sur les dossiers de
consultations hémato-oncologiques et d’hospitalisation dans deux
services hospitaliers d’accès difficile à cause de la situation géographique
et à recrutement essentiellement adulte. L’interprétation des résultats
obtenus doit prendre en compte cet écueil méthodologique. Cependant le
fait que les services de recrutement appartiennent à la seule structure de
référence de 3ème niveau dans l’échelle de référence de la pyramide
sanitaire du Mali bénéficiant de la prestation d’un hémato-oncologue en
justifie le choix pour un travail préliminaire en ce qui concerne la
meilleure connaissance des hémopathies malignes au Mali. Le caractère
rétrospectif de notre étude n’a pas permis d’optimiser le recueil de
certains renseignements dans des services de recrutement où les dossiers
n’étaient pas standardisés. La recherche des facteurs de risque des
hémopathies n’a pas été exhaustive chez les malades dont les dossiers ont
été analysés dans le cadre de cette étude. Il s’agissait de toute évidence de
situations où la demande d’examen était motivée principalement par une
symptomatologie clinique particulière.
Il va de soit que de nouvelles études de type prospectif avec des dossiers
standardisés devraient être menées pour renforcer les connaissances sur
la maladie hématologique maligne au Mali qui sortiraient de cette étude.
En plus de l’utilisation des dossiers des malades, il nous a été
nécessaire d’adopter des stratégies pour obtenir les indicateurs
épidémiologiques indispensables à la caractérisation de chaque
pathologie.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Commentaires-Discussion
Page 54
Notre étude est la troisième qui aborde les aspects épidémiologiques
des hémopathies malignes dans les services enquêtés, la première ayant
couvert la période de 1979 à 1982 [9] et la deuxième, la période de 1983
à 1994 [10]. Elle permet donc de situer l’évolution des indicateurs
épidémiologiques dans le temps, même si une période creuse de deux ans
s’est passée entre la deuxième étude et la nôtre. En plus des dossiers
d’hospitalisation et contrairement aux études précédentes, nous avons
recruté des cas en consultation hématologique car certains patients
diagnostiqués en externe n’ont jamais été hospitalisés ce qui permettait de
minimiser le biais de recrutement.
L’étude des courbes de survie dans notre contexte ne permet pas
de faire de comparaison avec d’autres résultats dans ce domaine car ne
prenant pas en compte le stade d’évolution de la maladie au moment de
l’inclusion.
Malgré ses insuffisances méthodologiques, cette étude devrait
permettre d’actualiser les connaissances sur l’épidémiologie des
hémopathies malignes en milieu hospitalier malien et de formuler des
questions de recherche pour une meilleure compréhension de ces
affections.
II. Les aspects épidémiologiques
a. La prévalence des hémopathies malignes
Notre travail qui s’appuie sur un recrutement rétrospectif de 8 ans a
inclus 264 cas d’hémopathies malignes, donnant une moyenne de 33 cas
par an. Ce recrutement se rapproche de celui rapporté par Maïga à l’issu
d’une étude conduite entre 1979 et 1982 dans le même service soit 24 cas
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Commentaires-Discussion
Page 55
par an [9], il est supérieur à celui trouvé par Dicko au terme d’un travail
qui a concerné la période de 1983 à 1994 soit 9,8 cas par an [10].
Cette étude fait apparaître que les cancers du sang représentent
actuellement 28,6 % de tous les cancers rencontrés dans les services
d’Hématologie Oncologie Médicale et de Médecine Interne du CHU du
point G. Dicko a trouvé par le passé un taux de 22,5 % [10], le faible taux
de recrutement enregistré par Dicko pourrait s’expliquer en partie par le
mode de recrutement qui n’intéressait que les patients hospitalisés. Notre
étude montre que les patients n’ayant pas fait l’objet d’une hospitalisation
représentaient 47,3 % des cas recrutés.
La prévalence annuelle des hémopathies malignes de 1996 à 2003
est apparue en progression régulière dans notre étude en passant de 15 en
1996 à 41 cas en 2003. Ce profil d’évolution de la prévalence a été
observé par Dicko qui trouvait un taux de prévalence variant de 0,95 %
en 1993 à 2,94 % en 1994 [10]. Les lymphomes malins ont globalement
la plus forte prévalence annuelle. Les myélomes bien que rares
connaissent une hausse progressive de leur prévalence annuelle depuis
1999.
Cette progression pourrait être le témoin réel d’une recrudescence
de l’incidence car le recrutement annuel moyen enregistré par notre étude
soit 33 cas par an ne diffère pas trop de celui de Maïga soit 24 cas par an
une vingtaine d’années auparavant [9]. La progression de l’incidence des
hémopathies malignes a été observée également dans d’autres pays [16].
A l’origine de cette augmentation d’incidence ont été discutés plusieurs
facteurs liés notamment à certaines professions (exposition à des
insecticides et pesticides). Ces facteurs n’ont pu être explorés dans cette
étude à cause de son caractère rétrospectif. On peut remarquer toutefois
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Commentaires-Discussion
Page 56
que si la majorité de nos malades résident à Bamako, ceux qui
appartiennent au secteur agropastoral représentent un groupe important. Il
est permis de penser que l’infection par le VIH pourrait être un facteur
déterminant, étant donné que 11,3 % de nos patients testés avaient une
sérologie positive, taux supérieur à la moyenne nationale de séropositivité
au VIH en 2000 selon l’EDS III soit 7 % [17]. Cette augmentation de la
prévalence pourrait faire discuter également une augmentation de la
mortalité par hémopathie maligne, cependant on ne dispose pas de
donnée pour appuyer cette hypothèse.
Le pic des leucémies en 1997 et en 2000 pourrait relever d’un effet de
hasard.
b. Caractéristiques sociodémographiques des malades
Cette étude montre globalement une prédominance masculine chez
les patients souffrant d’hémopathies malignes, avec un sexe ratio de 1,9.
Cette prédominance masculine a été observée également par Dicko qui
trouvait un sexe ratio de 1,26 en faveur des hommes [10]. Des résultats
similaires ont été trouvés par Thiam et coll. au Sénégal lors d’une étude
rétrospective conduite de Janvier 1986 au 31 Décembre 1992 [18].
Lorsqu’on s’intéresse toutefois aux cas de LMC, on constate plutôt
une prédominance féminine, profil retrouvé par une autre étude qui
considérait la période de 1988 à 1992 au Mali [19]. L’étude de Kané qui
a porté sur une période de recrutement plus courte dans les mêmes
services de recrutement en 1996, n’avait pas trouvé ce profil de
distribution selon le sexe [20] Readelli trouvait un sex-ratio en faveur de
l’homme en Italie en 2004 [21]. La réponse à la question de
l’appartenance à un sexe comme facteur de risque pour la survenue de la
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Commentaires-Discussion
Page 57
LMC mérite d’être mieux explorée, car elle permettrait une meilleure
compréhension de la maladie.
L’étude de la distribution des cas selon l’âge des malades nous a
permis d’observer deux pics de fréquences dont le premier entre 10-19
ans et le second entre 40-49 ans. Le premier pic est le fait des leucémies
aiguës et des lymphomes alors que le second est associé aux leucémies
chroniques. Les cas de myélome multiple sont observés à partir de 30 ans
et leur incidence augmente régulièrement avec l’âge.
Le premier pic de fréquence classiquement décrit pour les
leucémies aiguës se situe entre 1 et 5 ans dans les pays industrialisés [11].
Nous n’avons pas trouvé ce pic dans notre recrutement probablement à
cause du biais méthodologique lié au choix de services à recrutement
essentiellement adulte. Le second pic de fréquence des leucémies
survenant après 60 ans [11] apparaît dans notre étude, décalé vers le bas.
Cette observation peut être expliquée par le fait que la population étudiée
est plus jeune du fait d’une espérance de vie plus courte dans notre
contexte d’étude. Selon la banque mondiale en 1994, seulement 3,4 à 6 %
de la population au sud du Sahara avait plus de 60 ans [22].
L’étude de la provenance des malades fait apparaître une faible
représentativité des régions du Nord qui peut se comprendre par
l’éloignement. La moindre représentativité des régions de Koulikoro,
Ségou et Mopti par rapport à celles de Kayes et Sikasso, mérite d’être
explorée et comprise dans la mesure où une différence d’accès aux soins
spécialisés à Bamako ne peut à elle seule satisfaire pour expliquer cette
observation.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Commentaires-Discussion
Page 58
c. Les antécédents d’exposition à des facteurs de risque
Les hémopathies malignes comme la plupart des cancers n’ont pas
d’étiologie connue mais on leur associe des facteurs de risque. La
recrudescence des hémopathies malignes en particulier celle des LMNH
dans les pays développés ces dernières décennies est associée à
l’infection par le VIH [23, 7]. Dal Maso et al dans une revue de la
littérature publiée dans le Lancet en 2004, montraient que le risque relatif
en Europe, aux USA et en Australie variait selon les types d’hémopathie,
la période de l’étude, la tranche d’âge concernée, le sexe des sujets et les
pays. C’est ainsi que le risque relatif le plus élevé 428 a été rencontré
chez les femmes âgées de 19 à 45 ans, atteintes de LMNH en Italie dans
le période de 1985-1994; le risque était également élevé en cas de LMNH
de haut grade dans tous les pays: Italie (383), USA (348). Il y avait
également un risque relatif pour les sujets VIH positifs de faire les autres
hémopathies malignes mais il était plus faible, il variait selon les études
entre 4,4 et 42,4 pour la maladie de Hodgkin; 1,9 et 6,5 pour les
myélomes; 1,0 et 4,2 pour les leucémies [7]. On peut noter que dans la
plupart de ces études, le diagnostic d’infection par le VIH à été posé après
celui du cancer, ce qui ne permet pas de savoir s’il s’agissait d’une
exposition. Dans notre étude, la sérologie VIH faite chez 44 patients
testés s’est révélée positive chez 5 soit 11,4 %. Ce taux est plus élevé que
la moyenne nationale malienne de séropositivité et celle retrouvée à
Bamako soit respectivement 1,7 % et 2,5 [17]. Diop et al ont rapporté en
2004 au Sénégal, 4,8 % de séropositivité au VIH parmi 62 patients testés
d’un échantillon de 107 malades atteints de LMNH [24].
La question de l’association entre les hémopathies malignes et
l’infection par le VIH a été peu étudiée en Afrique où vivent pourtant 95
% des sujets infectés par le VIH dans le monde. Quelques études
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Commentaires-Discussion
Page 59
conduites en Afrique centrale et Australe [25, 26, 27, 28, 29], montrent le
risque d’association au VIH plus faible que les études conduites dans les
pays développés : ces études trouvent des Odd ratio entre 5,0 et 12,6 pour
les LMNH ; 7,5 pour la maladie de Burkitt et 3,5 pour la LAL en
Ouganda ; et 1,4 pour la maladie de Hodgkin en Afrique du Sud. Dans
notre étude il existe une prédominance des LMNH dans la tranche d’âge
de 0-19 ans. Cette classe d’âge ne correspond pas à celle où le risque de
l’infection par le VIH est plus élevé. La recherche d’autres facteurs de
risque mérite d’être opérée pour les lymphomes observés chez l’enfant au
Mali.
Pour explorer les autres facteurs de risques, la recherche
d’antécédents à l’interrogatoire dans des études cas témoins est l’une des
méthodes les plus utilisées par la plupart des auteurs [31]. L’étude de la
question des facteurs de risque des hémopathies malignes pourrait être
traitée par une telle approche méthodologique dans des structures peu
équipées pour faire de la recherche fondamentale.
III. La mortalité hospitalière
Si l’incidence des hémopathies malignes est généralement en
progression [10, 17], la mortalité par hémopathie maligne est par contre
en baisse dans certaines contrées. En effet en Yougoslavie, une étude
menée sur ce thème entre 1978 et 1987 montrait une tendance à la baisse
de la mortalité par hémopathie maligne [33]. Cette différence d’évolution
entre incidence et mortalité relève de plusieurs raisons : la meilleure
connaissance des hémopathies, le perfectionnement des moyens de
diagnostic, la révolution dans les moyens thérapeutiques, et la mise en
place de systèmes de sécurité sociale.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Commentaires-Discussion
Page 60
Peu d’études africaines se sont consacrées à l’évaluation de la
mortalité des hémopathies malignes. Au Mali, les études précédentes
conduites sur les cancers du sang [3, 10], ne donnent pas d’information
sur ce sujet. Notre étude montre un taux de mortalité hospitalière de
10,7‰. L’étude des délais de consultation des malades montre un délai
moyen long pour des pathologies dont le pronostic dépend grandement de
la précocité de la prise en charge. Ce constat fait également par Ly dans
son travail sur l’itinéraire des malades cancéreux usagers du service
d’hématologie oncologie médicale en 2000 serait dû à des représentations
populaires particulières de la maladie cancéreuse et à des dissonances
entre soignant et soigné [32]. Il est possible que des stratégies basées sur
l’information des malades, la sensibilisation de la population et la
formation du personnel médical puissent aider à réduire ce délai de
consultation et par conséquent, réduire la mortalité hospitalière des
hémopathies malignes au Mali.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Conclusion-Recommandations
Page 61
CONCLUSION
A la lumière de ce travail rétrospectif de 8 ans ayant concerné, 264
dossiers de patients, il apparaît que les aspects épidémiologiques des
hémopathies malignes recrutées dans les services d’Hématologie
Oncologie Médicale et de Médecine interne du CHU du Point G se
singularisent par :
1. une augmentation significative de leur prévalence ces
dernières années
2. leur survenue à un âge plus jeune, avec une prédominance
masculine exception faite pour les cas de LMC.
3. une létalité très élevée notamment pour certains types
d’hémopathies malignes dont les leucémies aiguës.
4. Une survie plus courte à cause des difficultés de prise en
charge probablement.
Les facteurs favorisants la survenue des hémopathies malignes
n’ont pas été explorés de façon systématique et exhaustive par notre
étude. Des études prospectives prenant en compte les facteurs favorisant
la survenue des hémopathies malignes au Mali pourraient aider à la
compréhension des particularités épidémiologiques observées au cours de
ce travail et à l’élaboration de stratégies de traitement et de prévention.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Conclusion-Recommandations
Page 62
RECOMMANDATIONS C’est pourquoi nous recommandons :
��Aux autorités
De s’impliquer dans la lutte contre les hémopathies malignes au
même titre que les maladies infectieuses curables par :
- la formation des spécialistes en hématologie oncologie ;
- la décentralisation des structures de diagnostic et de prise en charge
des hémopathies malignes au niveau régional ;
- la création de systèmes de sécurité sociale performant aidant à la prise
en charge des patients souffrants d’hémopathies malignes ;
- l’encouragement de la recherche sur les facteurs de risque des cancers
hématologiques ;
- le financement des campagnes de sensibilisation et de démystification
des hémopathies malignes.
��Aux praticiens
- la standardisation des dossiers afin de permettre un recueil rapide du
maximum d’informations;
- l’informatisation des dossiers pour faciliter leur archivage;
- la recherche systématique d’adénopathies et d’hypertrophie d’organe
lors de tout examen clinique, suivie d’une demande de numération
formule sanguine chez tout patient présentant des masses ou des
signes suspects d’hémopathies ;
- la détermination systématique des facteurs de risques des cancers
hématologiques incluant les facteurs infectieux, chimiques, physiques,
médicamenteuses, environnementaux, ainsi que les antécédents
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Conclusion-Recommandations
Page 63
personnels et familiaux chez tous patients qui viennent en
consultation hématologique ;
- la participation active à la prévention des hémopathies malignes par la
sensibilisation du malade et de son entourage ;
��Aux populations
- le recours précoce à un médecin devant tout signe de maladie ;
- la création d’associations pour la sensibilisation, l’éducation,
l’information et le soutien aux patients atteints d’hémopathies
malignes ;
- la prévention des facteurs favorisants les hémopathies malignes.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Références
Page 64
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Résumé
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Nom: SIDIBE
Prénom: Lala n’drainy
Titre de la thèse: Caractéristiques Épidemiologiques Des Hémopathies Malignes Dans Les Services D’hématologie Oncologie Médicale Et De Médecine Interne Du Chu Du Point G
Année de soutenance: 2005
Ville de soutenance: BAMAKO
Pays d’origine : MALI
Lieu de dépôt : Bibliothèque de la Faculté de Médecine de Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie.
Secteur d’intérêt : Hématologie, oncologie, épidémiologie.
RÉSUME Notre étude consacrée aux aspects épidémiologiques des hémopathies
malignes, est une rétrospective sur dossiers des malades. Elle a couvert la période de 1996 à 2003 et inclus les dossiers des malades
usagers de deux services de prise en charge des affections hématologiques et cancéreuses du CHU du Point G à Bamako, Mali.
Durant la période considérée, le diagnostic d’hémopathie maligne a été retenu chez 264 malades, ce qui correspond à un recrutement moyen de 33 cas par an. Les hémopathies malignes observées étaient plus souvent des hémopathies lymphoïdes (76,51%) ; parmi elles, les LMNH étaient prédominants. Parmi les hémopathies malignes non lymphoïdes, la LMC était de loin la plus fréquente (70,96%).
De 1996 à 2003, la prévalence des hémopathies malignes était multipliée par 2,32 pour les lymphomes, 2,24 pour les leucémies et 2,04 pour le myélome multiple ; elle était restée stable pour les autres hémopathies malignes.
Nous avons noté une prédominance masculine pour toutes les hémopathies malignes sauf pour la LMC qui était apparue significativement plus fréquente chez la femme que chez l’homme. La distribution des cas selon l’âge permettait de noter une distribution bimodale avec un premier pic de survenue entre 10 et 19 ans et autre entre 40 et 49 ans.
Parmi 44 sujets testés pour l’infection par le VIH, 5 (11,4%) avaient une sérologie positive. La place des autres facteurs de risque classiquement rapportés n’a pu être évaluée. L’étude de la provenance des patients et des délais de consultation laissait apparaître quelques particularités qui pourraient s’expliquer par des facteurs de risque différents.
La mortalité hospitalière était estimée à 10,4 pour 1000. Des études prospectives prenant en compte les facteurs favorisant la survenue
des hémopathies malignes au Mali pourraient aider à la compréhension des particularités épidémiologiques observées au cours de ce travail et à l’élaboration de stratégies de traitement et de prévention au Mali. Mots clés : hémopathie maligne, prévalence, létalité, survie, Mali.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Résumé
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SUMMARY
In this retrospective study on epidemiological aspects of malignant hemopathies from 1996 to 2003 in the University-Hospital center of Point G, in which we looked at records of all patients who visited the center during that period.
During our study, 264 cases were diagnosed for malignant hemopathies corresponding to an annual mean of 33 cases. Malignant hemopathies were mostly lymphoid types (76.51%), among which Non-Hodgkin Lymphoma were predominant. For non lymphoid malignant hemopathies, Chronic Myeloid Leukemia was the most frequent (70.96 %).
From 1996 to 2003, the prevalence of blood malignancies increased 2.32 time for lymphoma, 2.24 for leukemia and 2.04 for multiple myeloma; this prevalence was stable for the other blood malignancies.
The sex ratio was in favor of men in all malignant hemopathies except for LMC. The case frequency repartition according to age showed a bimodal distribution with a peak for the 10-19 years old and another peak for the 40-49 years old.
Among 44 patients tested for HIV, 11.4 % had a positive serology; however, we could not establish a relationship with other classic risk factors.
There were some particularities in the distribution of cases with regard to patient’s residence and the time spent before first hospital visits. The hospital-based mortality rate was 10.4 per 1000.
More prospective studies with emphasis on risk factors in relation with malignant hemopathies in Mali will help to better understand these observed epidemiological particularities and to elaborate prevention and treatment strategies.
Key-Words: Malignant hemopathies, prevalence, lethality, survival, Mali.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Annexe 1
Fig 11 a: Taux d’incidence standardize selon l’âge dans le monde en 2002 des
leucémies chez l’homme
Fig 11 b: Taux d’incidence standardize selon l’âge dans le monde en 2002 des
leucémies chez la femme.
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Annexe 2
Fig 12 a: Taux d’incidence standardisé selon l’âge dans le monde en 2002 des
lymphomes de Hodgkin chez l’homme
Fig 12 b: Taux d’incidence standardisé selon l’âge dans le monde en 2002 des lymphomes de Hodgkin chez la femme
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Annexe 3
Fig 13 a: Taux d’incidence standardisé selon l’âge dans le monde en 2002 des Lymphomes Malins Non-Hodgkinien chez l’homme
Fig 13 b: Taux d’incidence standardisé selon l’âge dans le monde en 2002 des Lymphomes Malins Non-Hodgkinien chez la femme
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Annexe 4
Fig 14 a: Taux d’incidence standardisé selon l’âge dans le monde en 2002 des Myélomes Multiple chez l’homme
Fig 14 b: Taux d’incidence standardisé selon l’âge dans le monde en 2002 des
Myélomes Multiple chez la femme
Thèse: caractéristiques épidémiologiques des hémopathies malignes Annexe 6
SERMENT D’HIPPOCRATE En présence des maîtres de cette faculté et de mes chers condisciples,
devant l’effigie d’Hippocrate, je promets et je jure au nom de l’Etre
suprême, d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité dans
l’exercice de la médecine.
Je donnerai mes soins gratuits à l’indigent et n’exigerai jamais un salaire
au dessus de mon travail, je ne participerai à aucun partage clandestin
d’honoraires.
Admis dans l’intérieur des maisons, mes yeux ne verrons pas ce qui se
passe, ma langue taira les secrets qui me seront confiés et mon état ne
servira pas à corrompre les mœurs, ni à favoriser le crime.
Je ne permettrai pas que des considérations de religion, de nation, de race,
de parti ou de classe sociale viennent s’interposer entre mon devoir et
mon patient.
Je garderai le respect absolu de la vie humaine dès la conception.
Même sous la menace, je n’admettrai pas de faire usage de mes
connaissances médicales contre les lois de l’humanité.
Respectueux et reconnaissant envers mes maîtres, je rendrai à leurs
enfants l’instruction que j’ai reçue de leur père.
Que les hommes m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes
promesses.
Que je sois couvert d’opprobre et méprisé de mes confrères si j’y
manque.