organisation et prÉsentation d’un travail … · 3 jean guitton, le travail intellectuel, paris,...

15
ORGANISATION ET PRÉSENTATION D’UN TRAVAIL EN PHILOSOPHIE 1 Les normes décrites dans le présent document sont générales. Dans le cadre d’un cours ou d’un séminaire en particulier, le ou la responsable pourrait avoir des exigences différentes, qui auront évidemment prédominance. Dans le cas des mémoires et des thèses, il importe en particulier de respecter les directives de la Faculté des études supérieures et postdoctorales, telles qu'elles s'appliquent à notre discipline. Prenez toujours soin de les vérifier avant de vous avancer. Les travaux dont il est question ici sont rédigés dans un contexte académique. Ce ne sont pas des œuvres spontanées, personnelles, à visée poétique ou politique. Ils visent à rendre clairement compte de la maîtrise d’un sujet, le plus souvent en réponse à une requête particulière dans le cadre d’un cours ou d’un séminaire. C’est pourquoi ils doivent respecter certaines formes, qu’il faut connaître. 1.1 L’entête ou la page titre Un travail d’une certaine envergure devrait comporter une page titre présentant le nom de l'auteur, le titre du travail, le nom de la personne à qui le travail est remis, le titre et la cote du cours (et sa section s'il y a lieu), le nom de l'établissement d'enseignement et la date de remise du travail. Le tout doit être bien centré. Cette page de présentation sera toujours imprimée sur une seule face, même si le reste du travail est imprimé recto verso. L’exemple donné à l’annexe A peut servir de modèle. Un travail ne comptant que quelques pages peut pour sa part présenter les renseignements essentiels (nom, titre du cours, date) en haut de la première page plutôt que dans une page spécifique. Pour économiser le papier, certains professeurs vont par ailleurs demander tout spécialement de ne pas inclure de page titre peu importe la longueur du travail. Il convient donc chaque fois de vérifier ce qu’il en est dans le cas du cours ou du séminaire visé. 1.2 La table des matières Dans un travail universitaire nord-américain d'une certaine longueur (de plus de 15 pages, environ), une table des matières suit immédiatement la page titre : elle présente un plan détaillé du texte. On y décline le titre de chacune des parties du travail (y compris les pages préliminaires) et le folio des pages 2 où l’on trouve ces parties. 1 Rédigé par Victor Thibaudeau pour les besoins du cours Recherche et rédaction en philosophie. Le texte reprend, en les adaptant, quelques passages de la section 2 d’un document préparé par François-Pierre Gingras, professeur à l’Université d’Ottawa, disponible en ligne à l’adresse http://aix1.uottawa.ca/%7Efgingras/metho/guide-fr.html. 2 Le folio est le chiffre de la page, normalement placé en haut à droite (ou au centre).

Upload: donhi

Post on 16-Sep-2018

215 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: ORGANISATION ET PRÉSENTATION D’UN TRAVAIL … · 3 Jean Guitton, Le travail intellectuel, Paris, Aubier, 1951, p.86. 4 Par exemple, je dis « ceci est une chaise » alors que j’explique

ORGANISATION ET PRÉSENTATION D’UN TRAVAIL EN PHILOSOPHIE1

Les normes décrites dans le présent document sont générales. Dans le cadre d’un cours ou d’un séminaire en particulier, le ou la responsable pourrait avoir des exigences différentes, qui auront évidemment prédominance. Dans le cas des mémoires et des thèses, il importe en particulier de respecter les directives de la Faculté des études supérieures et postdoctorales, telles qu'elles s'appliquent à notre discipline. Prenez toujours soin de les vérifier avant de vous avancer.

Les travaux dont il est question ici sont rédigés dans un contexte académique. Ce ne sont pas des œuvres spontanées, personnelles, à visée poétique ou politique. Ils visent à rendre clairement compte de la maîtrise d’un sujet, le plus souvent en réponse à une requête particulière dans le cadre d’un cours ou d’un séminaire. C’est pourquoi ils doivent respecter certaines formes, qu’il faut connaître.

1.1 L’entête ou la page titre

Un travail d’une certaine envergure devrait comporter une page titre présentant le nom de l'auteur, le titre du travail, le nom de la personne à qui le travail est remis, le titre et la cote du cours (et sa section s'il y a lieu), le nom de l'établissement d'enseignement et la date de remise du travail. Le tout doit être bien centré. Cette page de présentation sera toujours imprimée sur une seule face, même si le reste du travail est imprimé recto verso. L’exemple donné à l’annexe A peut servir de modèle.

Un travail ne comptant que quelques pages peut pour sa part présenter les renseignements essentiels (nom, titre du cours, date) en haut de la première page plutôt que dans une page spécifique.

Pour économiser le papier, certains professeurs vont par ailleurs demander tout spécialement de ne pas inclure de page titre peu importe la longueur du travail. Il convient donc chaque fois de vérifier ce qu’il en est dans le cas du cours ou du séminaire visé.

1.2 La table des matières

Dans un travail universitaire nord-américain d'une certaine longueur (de plus de 15 pages, environ), une table des matières suit immédiatement la page titre : elle présente un plan détaillé du texte. On y décline le titre de chacune des parties du travail (y compris les pages préliminaires) et le folio des pages2 où l’on trouve ces parties.

1 Rédigé par Victor Thibaudeau pour les besoins du cours Recherche et rédaction en philosophie. Le texte reprend,

en les adaptant, quelques passages de la section 2 d’un document préparé par François-Pierre Gingras, professeur à l’Université d’Ottawa, disponible en ligne à l’adresse http://aix1.uottawa.ca/%7Efgingras/metho/guide-fr.html.

2 Le folio est le chiffre de la page, normalement placé en haut à droite (ou au centre).

Page 2: ORGANISATION ET PRÉSENTATION D’UN TRAVAIL … · 3 Jean Guitton, Le travail intellectuel, Paris, Aubier, 1951, p.86. 4 Par exemple, je dis « ceci est une chaise » alors que j’explique

2

Les titres des grandes parties (tables, introduction, développement, conclusion, annexes, bibliographie) sont rédigés en lettres majuscules, les subdivisions en lettres minuscules. Un exemple est donné à l’annexe B.

Il convient ici encore de vérifier les exigences particulières dans votre cours ou votre séminaire : entre autres pour économiser le papier, certains professeurs vont parfois demander de ne pas inclure de table des matières.

1.3 La liste des tableaux, diagrammes et abréviations (le cas échéant)

Cela est peu fréquent en philosophie au niveau du baccalauréat, mais lorsqu’un travail comprend plus d'un tableau ou d'un diagramme, il convient d'ajouter, immédiatement après la table des matières, une page distincte qui en présente la liste, avec les titres exacts et le folio des pages où on les trouve.

S'il y a dans votre texte plusieurs abréviations, acronymes ou sigles, il faut aussi prévoir une page distincte qui en donne la liste.

2. Les parties du texte

Suivant le mot de Jean Guitton, un texte se divise en trois parties toutes simples : on dit ce qu’on va dire, on le dit, on dit qu’on l’a dit3. À cela s’ajoutent éventuellement des annexes et la bibliographie.

2.1 L’introduction

L’introduction vise à dire brièvement de quoi il sera question et comment cela sera présenté.

Il ne faut toutefois pas le dire trop brutalement : le sujet doit être amené délicatement avant d’être explicitement posé, puis divisé.

L’introduction d’un texte de 15 pages ne devrait pas dépasser une page et, dès le milieu de cette page, ce dont il sera question (la chose qui sera décrite ou la thèse qui sera défendue) doit avoir été dit clairement et précisément. Il n’est pas normal que le lecteur le découvre ou le devine quatre ou cinq pages plus loin ; il ne doit pas non plus avoir à revenir sur sa lecture pour confirmer son impression.

Quant à la troisième partie de l’introduction (appelée « le sujet développé »), elle vise à dire au lecteur dans quel ordre est présenté le propos dans le cœur du texte : la première partie sera consacrée à ceci ; la seconde à cela ; nous terminerons en expliquant que… À noter qu’on ne fait que le dire, sans rien développer : dire ce qu’on va dire n’est pas expliquer, élaborer, justifier, commenter4.

L’introduction d’un texte plus élaboré peut par ailleurs être l’occasion de mettre le sujet en 3 Jean Guitton, Le travail intellectuel, Paris, Aubier, 1951, p.86. 4 Par exemple, je dis « ceci est une chaise » alors que j’explique « c’est un meuble servant pour s’asseoir,

comportant un dossier, mais pas d’appui-bras ». Voyez la nuance.

Page 3: ORGANISATION ET PRÉSENTATION D’UN TRAVAIL … · 3 Jean Guitton, Le travail intellectuel, Paris, Aubier, 1951, p.86. 4 Par exemple, je dis « ceci est une chaise » alors que j’explique

3

perspective, de justifier l’idée qu’il mérite d’être traité, et d’expliciter le cadre théorique dans lequel on travaille5.

Il va de soi que la version définitive de l’introduction (et en particulier de sa troisième partie) doit être rédigée en dernier lieu, après que le développement ait été bien fixé6.

2.2 Le développement

Le développement constitue la partie principale du travail. Comme son nom l’indique, il développe toutes les idées qui sont nécessaires pour faire comprendre ce que l’on veut faire comprendre – que ce soit une chose, un problème, une doctrine que l’on veut décrire, ou une thèse que l’on veut défendre. Il est normalement orienté autour d’une idée qui doit se faire sentir tout au long du texte.

La manière de présenter les choses varie selon le type de travail. Une dissertation ne se développe pas comme un résumé analytique, un compte-rendu ou un commentaire7. La manière de développer les idées va aussi varier selon le contexte – entre autres selon la tradition philosophique dans laquelle on s’inscrit. Il convient en chaque cas de vérifier les exigences dans le cours ou le séminaire visé.

Cela dit, dans le cas d’une dissertation ou d’un travail de recherche, on distingue souvent trois types de développement : le développement chronologique (refaisant l’histoire d’un problème, d’une pensée ou d’une thèse), le développement axiomatique (exposant d’abord quelques principes, d’où l’on tire des applications permettant de répondre à la question soulevée), le développement dialectique (présentant une succession d'affirmations et de réfutations d'objections de manière à confirmer ou infirmer une position en particulier). Il est évidemment possible de combiner plusieurs de ces stratégies ou d’en inventer une convenant mieux au propos.

Par ailleurs, peu importe le type de texte, il convient toujours de le diviser en plusieurs sections (ou parties, ou chapitres) et de subdiviser chacune en sous-sections avec chaque fois des titres et sous-titres appropriés. Cela facilite beaucoup la lecture en faisant voir l’ordre sous-jacent.

2.3 La conclusion

Trop souvent bâclée, la conclusion est aussi importante que l'introduction : elle doit présenter une synthèse du développement et clore élégamment le propos.

Le plus simple consiste à redire (redire, mais non pas réexpliquer) schématiquement les principaux éléments du développement, y compris ses insuffisances et autres limites déjà

5 Dans le cas d’un texte très élaboré, comme un mémoire ou une thèse, on peut aussi décider de consacrer tout le

premier chapitre à de telles considérations méthodologiques et à l’explication du cadre théorique. 6 Pour de plus amples explications, quelques illustrations et exercices concernant la structure d’une introduction,

on pourra consulter la clef 2 de la méthode des 88 clefs : http://www.fp.ulaval.ca/88clefs/francais/liste.html 7 L’annexe C présente de brèves définitions de ces divers genres littéraires, qui sont par ailleurs expliqués et

pratiqués dans le cours Recherche et rédaction en philosophie.

Page 4: ORGANISATION ET PRÉSENTATION D’UN TRAVAIL … · 3 Jean Guitton, Le travail intellectuel, Paris, Aubier, 1951, p.86. 4 Par exemple, je dis « ceci est une chaise » alors que j’explique

4

évoquées dans le cœur du texte. On peut par ailleurs terminer par ce qu’on nomme traditionnellement « le sujet dépassé », qui peut consister à situer votre propos dans un cadre plus large, à énoncer brièvement quelques implications de votre travail, ou à présenter sommairement un problème qui reste à résoudre ou qui est créé par votre propre recherche. Cela dit, il faut à tout prix éviter dans une conclusion de se lancer dans un quelconque nouveau développement8.

Disons enfin, pour donner un ordre de grandeur, qu’une conclusion d’un texte de 15 pages ne devrait pas dépasser deux pages9.

2.4 Les annexes

Il peut être utile de fournir des renseignements additionnels augmentant la compréhension du texte tout en l'allégeant : documentation supplémentaire, carte géographique, données statistiques, questionnaires, etc.

Les annexes sont identifiées « ANNEXE A », « ANNEXE B », etc. et chacune commence sur une nouvelle page.

2.5 La bibliographie

La bibliographie doit inclure les documents réellement consultés.

De manière générale, on présente une simple et unique série de notices classées selon l'ordre alphabétique des auteurs, bien que dans un travail très élaboré (comme un mémoire ou une thèse), il soit parfois utile de regrouper les ouvrages par ordre chronologique, par types de documents utilisés (par exemple les sources primaires versus secondaires) ou encore par parties du travail lorsque celles-ci font appel à une documentation qui leur est propre. Cela dit, la bibliographie d’un travail de 15 ou 20 pages devrait ne compter qu’une partie, sans distinction des divers types de documents. Vérifiez toutefois la méthode privilégiée par la personne qui évaluera le travail.

À noter que dans un travail fait au niveau du baccalauréat, les références venant d’un recueil de textes rendu disponible dans un cours peuvent être attribuées directement à l’ouvrage original photocopié. Par exemple, plutôt que « G. Frege, Recueil de textes du cours Philosophie du langage, p. 87 », on écrira en bibliographie « FREGE, Gottlob, « Sur le sens et la référence », dans Laugier, S. et B. Ambroise [dir.], Textes clés de philosophie du langage, Vol I, Signification, vérité et réalité, Paris : Vrin, 2009, pp. 51-84. »

Une rigueur toute particulière doit s'attacher aux règles de présentation des citations et de la bibliographie. Dans plusieurs champs de la philosophie, on utilise la méthode dite « classique ». Dans les champs plus associés à la tradition anglo-saxonne, on privilégie la méthode « auteur-date ». Ces deux méthodes sont expliquées dans les fichiers suivants disponibles en ligne :

8 Si une nouvelle question venait à s’imposer lors de la rédaction de ladite conclusion, comme étant

incontournable, ce serait signe que le sujet a été traité insuffisamment. Il faudrait alors remettre l’ouvrage sur le métier et repenser le cœur du texte en y incorporant systématiquement cette nouvelle idée.

9 Pour tout ce qui concerne la conclusion, il pourrait être utile de considérer la clef #3 de la méthode des 88 clefs.

Page 5: ORGANISATION ET PRÉSENTATION D’UN TRAVAIL … · 3 Jean Guitton, Le travail intellectuel, Paris, Aubier, 1951, p.86. 4 Par exemple, je dis « ceci est une chaise » alors que j’explique

5

- la méthode classique10 : http://www.methodologie.lit.ulaval.ca/abrege.pdf

- la méthode auteur-date : http://guides.bib.umontreal.ca/disciplines/483-Citer-selon-le-style-Chicago?tab=2189

Encore ici, avant toute chose, prenez soin de vous assurer de la méthode privilégiée dans le cours ou le séminaire visé.

3.1 La nouvelle orthographe

La réforme de l’orthographe recommandée par le Conseil supérieur de la langue française et approuvée par l'Académie française, depuis les années 90, est peu suivie dans les universités québécoises, même si ces nouvelles manières d’écrire sont officiellement applicables. L’Assemblée des professeurs de la Faculté de philosophie a pour sa part résolu de laisser libre choix à chaque professeur d’exiger l’emploi de l’orthographe précédant la réforme, ou de privilégier au contraire la « nouvelle orthographe ». Vérifiez ce qu’il en est dans votre cours ou votre séminaire.

3.2 La mise en page, la pagination et l’impression

On utilise le caractère Times 12 points ou l’équivalent, à double interligne, avec un cadre de 2,5 cm en haut et en bas et de chaque côté, sur du papier 8 ½ X 11. On laisse par ailleurs un bon espacement entre chaque paragraphe et avant les titres. Ainsi, le correcteur aura suffisamment d’espace pour annoter votre texte11.

Les notes en bas de page sont normalement en 10 points, en laissant préférablement un léger espacement avant le paragraphe (comme on le trouve dans le présent document). La page titre et les titres des sections peuvent être en 14 points.

À moins d’indications contraires, on pagine en haut à droite (ou au centre), sauf les pages préliminaires (page titre, table des matières, etc.) et la première page de l’introduction. Dans des textes beaucoup plus élaborés (par exemple un mémoire de maîtrise), on demande aussi de ne pas paginer la première page de chaque partie du développement ou de chaque chapitre, ni la première page de la conclusion et de la bibliographie. Toutes ces pages comptent, mais ne sont pas foliotées.

On trouve en annexe D un exemple de texte rédigé avec un logiciel de traitement de texte qui respecterait les règles minimales. On y donne aussi des indications pour un texte plus élaboré qui

10 À l'exception des parties 1, 2 et 3 de l'annexe B, faites pour les études littéraires, toutes les indications présentées

dans ce document conviennent parfaitement au cas des études en philosophie. L’annexe A, portant sur les connecteurs argumentatifs, vaut le détour.

11 Dans le présent texte, nous avons mis 8 points avant chaque paragraphe; chaque titre est pour sa part précédé d’un espacement de 15 points ; les interlignes sont (seulement) de 15 points. Mais il ne s’agit pas ici d’un texte qui sera corrigé; les règles énoncées plus haut ne conviennent pas à tout type de texte. À noter entre autres que certaines revues savantes exigent des documents beaucoup plus serrés pour les textes qui leur sont soumis (avec de plus petits caractères, à simple interligne, sans espace entre les paragraphes, etc.). Mais cela varie d’une revue à l’autre.

Page 6: ORGANISATION ET PRÉSENTATION D’UN TRAVAIL … · 3 Jean Guitton, Le travail intellectuel, Paris, Aubier, 1951, p.86. 4 Par exemple, je dis « ceci est une chaise » alors que j’explique

6

devrait respecter toutes ces règles.

La disposition des citations et des notes de bas de page est quant à elle explicitée dans le document cité plus haut : http://www.methodologie.lit.ulaval.ca/abrege.pdf

Enfin, pour économiser le papier, on recommande d’imprimer les travaux en recto verso. Mais pour diverses (bonnes) raisons, il pourrait être demandé de l’imprimer en recto seulement. Vérifiez les exigences de votre professeur ou de l’institution.

3.3 Le style, les fontes et les caractères accentués

Les logiciels de traitement de texte donnent accès à une très grande variété de caractères. Mais il faut y recourir avec parcimonie.

On peut certes mettre un ou deux mots en italique quelque part dans un texte pour attirer l’attention ou lorsque l’on a recours (sans abuser) à des mots d’une autre langue. Il va de soi qu’on met également en italique les titres des ouvrages cités. On met par ailleurs les citations entre guillemets, de même que les néologismes ou les expressions ou les termes utilisés de manière très spéciale. On peut en outre utiliser le caractère gras pour les titres et les intertitres du travail, prendre une fonte légèrement plus grande pour la page titre, etc. Mais il ne faut pas abuser de ces moyens. En tout cas, il faut utiliser la même fonte d’un bout à l’autre d’un texte.

Parlant d’élégance, Jean Guitton donne une bonne raison de soigner notre style et de présenter un beau texte à tout point de vue : cela met le lecteur de notre bord; cela lui permet d’accéder plus facilement à notre pensée. L’euphorie qui provient du beau style « se communique de l’oreille du lecteur à son esprit et elle lui permettra d’épouser l’idée sans être offusqué par l’intermédiaire du langage12 ».

3.4 La longueur du texte

À moins d'avis contraire, quand on vous fixe une longueur minimum ou maximum, en nombre de pages ou de mots, cela ne comprend pas la page titre, la table des matières, la liste des tableaux et figures, la liste des abréviations et sigles, les annexes ni la bibliographie : il ne s'agit donc que des feuillets de texte proprement dit.

On pense par ailleurs à un nombre de pages en équivalent Times 12 points (à moins d’indications contraires). Un texte de la longueur demandée mais fait en Courrier 14 points ne saurait donc répondre à la commande. Personne ne sera dupe et une pénalité pourrait être appliquée!

Quant aux mots (du texte proprement dit), il était d’usage anciennement de ne pas compter les articles, pronoms, prépositions et conjonctions de trois lettres ou moins. Mais maintenant, avec l’usage du traitement de texte, qui les inclut dans ses calculs statistiques, on se doit de les compter aussi.

12 Jean Guitton, Le travail intellectuel, p.152.

Page 7: ORGANISATION ET PRÉSENTATION D’UN TRAVAIL … · 3 Jean Guitton, Le travail intellectuel, Paris, Aubier, 1951, p.86. 4 Par exemple, je dis « ceci est une chaise » alors que j’explique

ANNEXE 1 : modèle de page titre

La page titre est faite normalement avec la même fonte que le texte principal (généralement en Times), mais on peut utiliser une dimension légèrement supérieure : 14 points, par exemple. Évitez le recours à des caractères exagérément gros ou stylisés.

Votre prénom et votre nom

Votre numéro de dossier

Le titre de votre travail

Son sous-titre, le cas échéant

Travail présenté à

Monsieur ou Madame …

dans le cadre du cours

… (PHI-…)

Faculté de philosophie

Université Laval

le … 2016

À noter qu’après la dernière ligne (indiquant la date de remise du travail), nous avons inséré un saut de page (plutôt qu’une série de sauts de paragraphe) de manière à ce que la ligne suivante (débutant peut-être la table des matières) tombe automatiquement sur la page suivante. C’est la méthode à suivre en toute circonstance analogue (par exemple à la fin de la table des matières, à la fin de l’introduction ou de chaque partie du travail) de façon à ce que la suite tombe toujours sur la page suivante peu importe les changements qui pourraient être faits ultérieurement dans les lignes ou les pages précédentes.

Page 8: ORGANISATION ET PRÉSENTATION D’UN TRAVAIL … · 3 Jean Guitton, Le travail intellectuel, Paris, Aubier, 1951, p.86. 4 Par exemple, je dis « ceci est une chaise » alors que j’explique

ANNEXE B : modèle de table des matières

La table des matières est faite avec le même caractère que le texte principal, à la même dimension (Times 12 points). On adopte un espacement permettant de disposer ses parties de manière aérée et équilibrée.

TABLE DES MATIÈRES

INTRODUCTION ..................................................................................... 5

1. Titre .................................................................................................. 7

1.1 Lorem ipsum dolor sit amet consectetur adipisicing elit sed do

eiusmod tempor13 .............................................................................. 7

1.2 Titre ................................................................................................. 9

2. Titre ................................................................................................. 11

2.1 Titre ................................................................................................. 11

2.2 Titre ................................................................................................. 13

3. Titre ................................................................................................. 14

3.1 Titre ................................................................................................. 14

3.1 Titre ................................................................................................. 15

3.1 Titre ................................................................................................. 17

CONCLUSION ......................................................................................... 18

ANNEXE .................................................................................................. 20

BIBLIOGRAPHIE .................................................................................... 21

13 Ce long titre en « lorem ipsum » (fausse langue servant à « calibrer le contenu d'une page par du texte […] pour

travailler sur la seule mise en forme de la page. » (Wikipédia)) est utilisé ici pour donner l’exemple d’un titre qui ferait plus d’une ligne, et qui requiert une mise en page particulière.

Page 9: ORGANISATION ET PRÉSENTATION D’UN TRAVAIL … · 3 Jean Guitton, Le travail intellectuel, Paris, Aubier, 1951, p.86. 4 Par exemple, je dis « ceci est une chaise » alors que j’explique

9

On peut évidemment présenter une table des matières plus simple et plus banale, par exemple sans mettre de pointillés après chaque titre et sans aligner aussi bien toutes les lignes. Mais voici la procédure si l’on veut faire une très belle table des matières.

Il faut noter d’abord que les pointillés suivant chaque titre ne sont pas constitués d’une série de points placés manuellement, comme certains s’y essaient. Une telle suite serait nécessairement irrégulière parce que la plupart des logiciels remplacent automatiquement toute suite de trois points par le caractère unique trois-points, avec pour résultat quelque chose comme: « … … … … … .. ». De ce fait, chaque série ne se terminerait pas également à droite.

Ce n’est pas non plus en utilisant des espaces que l’on fait arriver le dernier mot de la ligne du long titre 1.1 à l’égalité des pointillés, ni par cette manière que tous les titres sont parfaitement alignés à gauche.

Cette disposition se fait en utilisant des tabulateurs et des règles bien programmées, comme illustré dans les deux figures suivantes.

Règle de chacun des paragraphes de la table des matières :

Programmation des tabulateurs de chacun des paragraphes :

Le tabulateur à 9,26 cm marque la fin des pointillés suivant chaque titre et précédant l’indication du folio. Celui à 10,01 cm définit la place où tombera le folio.

Page 10: ORGANISATION ET PRÉSENTATION D’UN TRAVAIL … · 3 Jean Guitton, Le travail intellectuel, Paris, Aubier, 1951, p.86. 4 Par exemple, je dis « ceci est une chaise » alors que j’explique

ANNEXE C : la dissertation, le résumé, le résumé analytique, le compte-rendu et le commentaire

Les textes en titre sont des genres littéraires souvent pratiqués dans le contexte universitaire. En voici quelques définitions et descriptions.

La dissertation

« Une dissertation est un texte indépendant centré sur sa propre problématique qui vise à exposer l'ensemble des faits et des arguments en faveur d'une conclusion précise sur une question spécifique. Toute dissertation explique quels sont les éléments pertinents qui nous informent sur la question, avance une hypothèse pour répondre à cette question, développe une argumentation en faveur de celle-ci et critique les contre-arguments ou les contre-théories qui s'opposent à cette solution. Une dissertation est un texte fortement raisonné à visée objective qui apporte une réponse précise à une question précise sur un thème donné14. »

Le résumé

Synthèse en quelques lignes du thème fondamental d'un exposé oral ou écrit et des principales idées utilisées pour le développer.

« Description condensée de la problématique, des thèmes, des idées directrices et de l'idée principale d'un texte de référence. Il peut aussi comporter une description du mouvement d'ensemble de la pensée exprimée dans un texte15. »

Le résumé analytique (et critique)

« Abrégé détaillé d'un texte de référence, et s'appuie sur une analyse approfondie de son contenu; il est rédigé sous une forme condensée tout en respectant le plan de surface de ce texte16. »

« Un résumé analytique peut aussi comporter une partie critique; on parlera alors de "résumé analytique et critique"17. » 14 Robert Tremblay, Savoir-faire, Montréal, Mc-Graw-Hill, 1989, p.128.

À noter que l’auteur définit plus haut le texte indépendant (inclus dans la définition de la dissertation) comme étant « un texte centré sur sa propre problématique. Les auteurs auxquels se réfère le texte indépendant sont des sources d'information importantes, mais n'en constituent jamais l'objet principal puisque le texte indépendant dispose de sa propre problématique. Dans les études, les formes les plus communes du texte indépendant sont le texte argumentatif, le travail de recherche, la dissertation et l'essai. » (p.119)

Cela l’oppose au texte dépendant, qui est un « texte à propos d'un autre texte auquel il emprunte la problématique, dont il explique le contenu et, éventuellement, dont il fait la critique. […] Le degré de dépendance d'un texte varie en fonction de la proportion entre la part de présentation et la part de réflexion critique. Ainsi, on aura dans l'ordre du plus au moins dépendant : le résumé, le résumé critique (compte rendu), le commentaire et la recension des écrits. » (p.96)

15 Ibid,, p.99. 16 Ibid,, p.102.

Page 11: ORGANISATION ET PRÉSENTATION D’UN TRAVAIL … · 3 Jean Guitton, Le travail intellectuel, Paris, Aubier, 1951, p.86. 4 Par exemple, je dis « ceci est une chaise » alors que j’explique

11

Le compte-rendu (aussi appelé résumé critique)

« Un compte-rendu est un résumé [d'un ouvrage] auquel s'ajoute une partie évaluative dans laquelle la problématique, les méthodes et les conclusions de l'ouvrage sont mesurées et soumises à une réflexion critique18. »

« Rendre compte d'un livre, d'un texte en général, c'est le présenter, pour le bénéfice d'une personne qui ne l'a pas lu; le présenter, c'est-à-dire :

- l'identifier;

- le résumer, du moins partiellement;

- le commenter.

« Le compte rendu permet donc de présenter à la fois de l'information et une réaction propre au rapporteur, de sorte qu'il peut jouer une fonction d'initiation auprès du lecteur, incitation positive (à aller lire, voir, entendre...) ou négative19. »

« La recension (aussi appelée « résumé critique ») vise à présenter la thèse et l'argumentation principale d'un ouvrage en tentant d'en souligner l'intérêt, le contexte, les forces et les faiblesses. Il est nécessaire de réaliser non seulement un compte rendu fidèle mais aussi de garder une distance relative. Ceci permet d'apprécier les conditions de production de l'œuvre, notamment la situation de l'auteur, l'identification du thème abordé, la reconnaissance des limites que s'imposait l'auteur, les traits distinctifs de l'ouvrage, l'articulation des ressources argumentaires. La recension ajoute au résumé analytique une réflexion personnelle sur le contenu d'un texte. D'une part, une critique interne se fonde sur les éléments de l'ouvrage lui-même : elle porte aussi bien sur la cohérence et la rigueur de l'argumentation que sur les idées défendues par l'auteur. D'autre part, la critique externe mobilise des éléments extérieurs à l'ouvrage : l'utilisation d'autres sources bibliographiques, tant de l'auteur lui-même que du champ scientifique dans lequel s'insère l'ouvrage, crée les conditions de la validation de la thèse ou de sa juste critique20. »

Le commentaire

« Texte suivi, c'est-à-dire comportant une introduction, un développement et une conclusion, portant sur une et une seule question (imposée ou au choix) se rapportant généralement à un texte de référence. Contrairement au résumé, le commentaire est ordonné autour d'un thème et d'une

17 Ibid. 18 Ibid., p.96. 19 Normand Lacharité, Introduction à la méthodologie de la pensée écrite, Sillery, Presses de l'Université du

Québec, 1987, p. 233. 20 François-Pierre Gingras, Guide de rédaction des travaux universitaires,

http://www.uottawa.ca/academic/socsci/guide-fr.html, sous compte-rendus, consulté le 18 mai 2000.

Page 12: ORGANISATION ET PRÉSENTATION D’UN TRAVAIL … · 3 Jean Guitton, Le travail intellectuel, Paris, Aubier, 1951, p.86. 4 Par exemple, je dis « ceci est une chaise » alors que j’explique

12

question spécifique. Ainsi, le commentaire peut-il se référer à un seul texte ou à plusieurs, mais il n'a pas à les résumer, sauf à propos de la question spécifique qu'il tente de résoudre21. »

Un commentaire doit d'abord résumer la pensée d'un ou de divers auteurs sur une question spécifique. Ensuite, il peut s'occuper 1° de développer cette pensée, telle qu'exposée dans le ou les textes de référence; 2° de compléter cette pensée; 3° de l'évaluer22.

Pour développer une pensée (cas 1°), on peut:

- expliquer ou expliciter cette pensée lorsque le ou les textes en question sont particulièrement denses ou comportent beaucoup d'implicite;

- fournir une ou plusieurs interprétations du ou des textes, lorsqu'ils comportent diverses ambigüités;

Pour compléter cette pensée (cas 2°), on peut:

- associer aux contenus initiaux de nouveaux contenus (l'opération est, au sens étroit, celle de l'association des idées);

- déduire des contenus initiaux diverses conséquences.

Le commentaire peut enfin (cas 3°) évaluer cette pensée selon des critères propres à la discipline ou au contexte entourant sa production.

- L'évaluation la plus courante est celle commandée par la question « l'auteur du texte commenté a-t-il tort ou raison? ».

- L'évaluation peut porter sur la forme ou sur le fond du texte.

21 Robert Tremblay, Savoir-faire, p.110. 22 Ce qui suit est inspiré largement de N. Lacharité, op. cit., p. 231-232, dont on reprend textuellement plusieurs

expressions.

Page 13: ORGANISATION ET PRÉSENTATION D’UN TRAVAIL … · 3 Jean Guitton, Le travail intellectuel, Paris, Aubier, 1951, p.86. 4 Par exemple, je dis « ceci est une chaise » alors que j’explique

ANNEXE D : manière de paginer un texte

Les lignes qui suivent décrivent la procédure nécessaire pour composer sur traitement de texte un travail d’envergure moyenne qui, une fois imprimé, respectera les règles minimales énoncées plus haut – où seulement les pages préliminaires et la première page de l’introduction seraient comptées mais non foliotées. Nous dirons en complément quelques mots de la manière de faire un document plus complexe respectant les exigences maximales.

Chaque logiciel de traitement de texte dispose et nomme un peu différemment les fonctions permettant de réaliser le produit visé. Mais ces possibilités se trouvent en chacun. L’exemple donné ici est fait avec Word sur Macintosh version 2011 (déjà vieux, mais simple et performant).

Le document visé serait par hypothèse imprimé en mode recto verso. Pour les fins de l’exemple, nous supposons que la table des matières tient sur une seule page, et que l’introduction fait une page et demie. Pour que la table des matières arrive sur le recto du deuxième feuillet (et se présente face à nous quand on tourne la page titre), il faudra insérer une page blanche après la page titre. Il faudra en insérer une autre à la fin de la table des matières, de sorte que l’introduction se présente aussi face à nous quand on tourne la page.

Pour arriver facilement au résultat souhaité, il faut insérer dans le fichier électronique deux « sauts de page » immédiatement à la fin de la page titre. Le premier créera virtuellement le verso de la page titre ; le second fera arriver la table des matières en haut de la 3e page du document (comme illustré ci-bas). À la fin de la table des matières (tenant sur une seule page), il faudra insérer un autre « saut de page » (créant virtuellement le verso de la table des matières), puis insérer un « saut de section (page suivante) », qui sera programmé de la manière décrite plus loin. Nous aurons en résumé les pages suivantes :

(non foliotée)

Page titre

(non foliotée)

Verso blanc de la page titre

(non foliotée)

Table des matières

(non foliotée)

Verso blanc de la table des matières

(non foliotée)

Introduction

6

2e page de l’introduction

7

Développement partie 1

8

2e page de la partie 1 du développement

9

Etc.

10

Page 14: ORGANISATION ET PRÉSENTATION D’UN TRAVAIL … · 3 Jean Guitton, Le travail intellectuel, Paris, Aubier, 1951, p.86. 4 Par exemple, je dis « ceci est une chaise » alors que j’explique

14

Il importe de programmer la première section (précédant l’introduction) pour que la pagination ne soit pas affichée. C’est normalement l’option par défaut. Si votre logiciel propose par défaut l’option contraire, il faudra décocher à l’endroit approprié l’option « afficher la pagination ».

Pour la seconde section, contenant l’introduction et le reste du travail, il faut au contraire faire afficher la pagination, mais en décochant l’option « commencer la numérotation à la première page », tel qu’illustré dans les images suivantes.

Ainsi, la première page de l’introduction sera comptée comme étant la page 5 sans que le folio ne soit imprimé. Le folio suivant le sera et ce sera le chiffre 6 qui apparaîtra. Et ainsi de suite.

L’exigence maximale

Pour un travail plus élaboré, il faudrait en outre ne pas paginer la première page de chaque partie du développement ou de chaque chapitre, ni la première page de la conclusion, de chaque annexe (le cas échéant) et de la bibliographie. Toutes ces pages doivent compter, mais sans être foliotées.

La procédure est toute simple. Il suffit d’insérer un « saut de section (page suivante) » avant chacune de ces pages, en sélectionnant le même mode d’affichage que celui de l’introduction, comme illustré dans la case 8 du schéma suivant :

Page 15: ORGANISATION ET PRÉSENTATION D’UN TRAVAIL … · 3 Jean Guitton, Le travail intellectuel, Paris, Aubier, 1951, p.86. 4 Par exemple, je dis « ceci est une chaise » alors que j’explique

15

(non foliotée)

Page titre

(non foliotée)

Verso blanc de la page titre

(non foliotée)

Table des matières

(non foliotée)

Verso blanc de la table des matières

(non foliotée)

Introduction

6

2e page de l’introduction

7

3e page de l’introduction

8

4e page de l’introduction

(non foliotée)

Partie 1

10

2e page de la partie 1

On fera de même avant chaque partie ou chapitre, avant la conclusion, avant chaque annexe et avant la bibliographie. Chacune sera ainsi comptée mais sa première page ne sera pas foliotée.