ostéopathie et handicap moteur - chloé alea · 1 1 introduction je me suis intéressée au lien...
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ALEA Chloé
Ostéopathie et handicap moteur
Directeur de mémoire :
MATHIEU Laurent
ISOGM, année 2015-2016
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Remerciements
J’adresse mes remerciements aux personnes qui m’ont aidée dans la réalisation de ce mémoire.
En premier lieu, je remercie Monsieur Jean-Pierre HORTOLAND, directeur de l’Institut Supérieur d’Ostéopathie du Grand Montpellier, pour sa qualité de formation ainsi que tous les professeurs qui ont été à notre écoute et qui nous ont transmis leurs connaissances et leur expérience.
Je tiens à remercier particulièrement Laurent MATHIEU, professeur à l’ISOGM. En tant que directeur de mémoire et coordinateur pédagogique, il m’a dirigée dans la réalisation de ce travail et m’a aidée à avancer.
Je remercie aussi Christophe LOZANO, fondateur et directeur de l’association SPORTS PASSIONS APA SANTE, qui m’a aidée par son expérience, ses contacts professionnels et sa disponibilité.
Un grand merci à toutes les personnes ayant gentiment répondu à mon questionnaire ainsi que mes 2 patients pour le temps qu’ils m’ont accordé.
Je remercie Bernard RENAUD, Benoit ESCANDE, Frédéric INGRASSIA et Adrien LAFONT pour m’avoir accueillie dans leurs cabinets.
Enfin, je tiens à remercier ma famille de m’avoir permis de suivre cette formation et de tout le soutien qu’ils m’ont apporté.
A vous tous, un grand merci.
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Table des matières
1 Introduction .................................................................................................................................... 1
1.1 Ostéopathie .............................................................................................................................. 1
1.1.1 Un peu d’histoire … ......................................................................................................... 1
1.1.2 Les grands principes de l’ostéopathie .............................................................................. 3
1.2 Handicaps moteurs .................................................................................................................. 4
1.2.1 Les amputations ............................................................................................................... 4
1.2.2 Affections neurologiques centrales : les blessures médullaires ....................................... 6
1.2.3 Affections neurologiques centrales : l’hémiplégie ......................................................... 14
1.2.4 Affections neurologiques centrales : l’infirmité motrice cérébrale ............................... 15
1.2.5 Affections neurologiques périphériques : la poliomyélite ............................................. 16
1.2.6 Affections neurologiques périphériques : les paralysies radiculaires et tronculaires .... 17
2 Constat et problématique ............................................................................................................. 18
3 Hypothèse de recherche ............................................................................................................... 18
4 Méthode de recherche .................................................................................................................. 18
5 Présentation et analyse des résultats ............................................................................................ 19
5.1 Le questionnaire .................................................................................................................... 19
5.1.1 Généralités ..................................................................................................................... 21
5.1.2 Vie quotidienne .............................................................................................................. 23
5.1.3 Ostéopathie ..................................................................................................................... 25
5.2 Les cas cliniques ................................................................................................................... 27
5.2.1 Cas clinique n°1 ............................................................................................................. 27
5.2.2 Cas clinique n°2 ............................................................................................................. 28
6 Conclusion et perspectives ........................................................................................................... 30
7 Bibliographie ................................................................................................................................ 32
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1 Introduction Je me suis intéressée au lien entre ostéopathie et handicap moteur car je me suis trouvée
personnellement en contact avec des personnes handicapées qui m’ont fait part de leurs gênes
et de leurs douleurs fonctionnelles en plus des troubles liés à leur handicap. J’ai constaté que
peu de ces personnes ont une prise en charge ostéopathique associée aux soins dont elles
bénéficient alors que cela pourrait les soulager et leur apporter un meilleur confort de vie.
De plus ce sujet ne semble pas avoir été beaucoup étudié, et les recherches dans ce domaine
ne sont pas très abondantes. Persuadée que l’ostéopathie peut grandement améliorer la vie de
ces personnes et que cela peut être professionnellement et humainement très enrichissant, j’ai
décidé d’en faire le sujet de mon mémoire de fin d’études.
1.1 Ostéopathie Le terme « ostéopathie » est constitué de 2 racines grecques : osteon signifiant « os » et
pathos se traduisant par « affection », « maladie ».
1.1.1 Un peu d’histoire … Le fondateur de l’ostéopathie, Andrew Taylor STILL (1828-1917) fut le premier médecin à
étudier les interrelations entre les différents systèmes du corps humain qu’il appelle
l’ « Infini »1. Ayant appris la médecine avec son père, il continue d’étudier dans sa ferme du
Missouri en disséquant les animaux sauvages et les cadavres d’indiens ; et approfondit ses
connaissances en anatomie, physiologie et biomécanique. Il s’inscrit à l’armée en tant que
médecin pendant la Guerre de Sécession mais ne parvient pas à sauver les soldats de la
maladie et de l’infection. En 1850, il perd 4 membres de sa famille (son père et 3 de ses
enfants) de méningites. Il abandonne alors la médecine traditionnelle pour se consacrer à une
autre philosophie se basant sur l’homéostasie. Il est persuadé que Dieu « avait conçu jambes,
nez, langue et toutes les qualités nécessaires pour les buts de la vie, aussi bien pour les
remèdes que pour le confort »2. L’ostéopathie est née le 22 Juin 1874 à 10h. En 1892 il crée la
première école d’ostéopathie à Kirksville, Missouri avec 4 grands principes :
1 (STILL, Autobiographie, 2013, p.77) 2 (STILL, Autobiographie, 2013, p.95)
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• La structure gouverne la fonction
• La règle de l’artère est absolue
• La fonction précède la lésion
• « Find it, Fix it, and leave it alone ;
Nature will do the rest. »3 (Trouvez
la lésion, traitez la et laissez la ; la nature
fera le reste.)
John Martin LITTLEJOHN (1865-1947), médecin et élève d’A.T. STILL, est surnommé « le
continuateur ». Il forme à Londres la première école d’ostéopathie européenne en 1917. Pour
lui, le mouvement est le lien entre la physiologie et l’anatomie : « c’est l’immunité qui
préserve la santé, se fondant sur :
• les nerfs et le système nerveux
• la circulation sanguine incluant tous les fluides du corps
• la nécessité d’un approvisionnement en matériaux appropriés par une alimentation de
base reconstituant le corps, de manière à maintenir l’intégrité biochimique »4.
Un autre successeur d’A.T. STILL, William Garner SUTHERLAND (1872-1954) est appelé
« le novateur ». Il découvre le mouvement respiratoire primaire (MRP), un mouvement
involontaire des os du crâne, permettant une parfaite circulation du liquide céphalo-rachidien
(LCR). Ce mouvement serait rythmé par :
• la motilité inhérente du cerveau
• la fluctuation du LCR
• la tension réciproque des méninges
• la mobilité des os du crâne entre eux
• la mobilité du sacrum entre les os iliaques. 3 (STILL, Autobiographie, 2013) 4 (LITTLEJOHN, Discours du 12 Octobre 1934)
Figure 1 : A.T. STILL
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L’ostéopathie apparaît en France en 1960 grâce à des thérapeutes formés aux Etats Unis ou en
Angleterre. Les premières écoles d’ostéopathie françaises sont alors créées. Ce n’est que le 4
Mars 2002 que l’ostéopathie est légalisée en France. Le 25 Mars 2007 les décrets
d’application de la loi sont publiés et les établissements sont régis par des agréments. Le 7
Juillet 2015 paraît une liste de 23 établissements agréés.
1.1.2 Les grands principes de l’ostéopathie Selon le Référentiel Métier Ostéopathe : "L’ostéopathie consiste, dans une compréhension
globale du patient, à prévenir, diagnostiquer et traiter manuellement les dysfonctions de la
mobilité des tissus du corps humain susceptibles d’en altérer l’état de santé"5. STILL la
définit comme « la loi de l’esprit, de la matière et du mouvement »6 .
L’ostéopathie est donc à la fois une science, un art et une philosophie visant à traiter,
soulager, guérir le corps humain. L’ostéopathie a pour principes :
• Le corps humain est une unité fonctionnelle • La structure et la fonction sont en interrelation constante. • Le principe d’auto-guérison repose sur celui d’homéostasie de l’individu. • Les circulations artérielles et capillaires sont déterminantes dans la santé des tissus
organisés. • Les os du crâne sont dotés d’une relative malléabilité. • Les organes sont le siège de mouvements rythmiques nécessaires à leur bon
fonctionnement : c’est la motilité. • Les nerfs jouent un rôle capital dans le contrôle des fluides de l’organisme et pour
l’échange d’informations.
5 http://www.osteopathe-syndicat.fr/patient-visiteur-osteopathe/presentation-de-losteopathie.html 6 (STILL, Autobiographie, 2013, p.208)
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1.2 Handicaps moteurs Selon l’article 114 de la Loi n°2005-102 pour l’Egalité des droits et des chances : « Constitue
un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d’activité ou restriction de
participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison
d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques,
sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un handicap ou d’un trouble de santé
invalidant. »7
850 000 personnes en France (soit 1,5% de la population) présentent un handicap moteur8, ou
déficience motrice, que le Comité national Coordination Action Handicap (CCAH) définit
comme « l’ensemble des troubles (troubles de la dextérité, paralysie…) pouvant entrainer une
atteinte partielle ou totale de la motricité, notamment des membres supérieurs et/ou inférieurs
(difficultés pour se déplacer, conserver ou changer une position, prendre et manipuler,
effectuer certains gestes). »9
1.2.1 Les amputations En 2007, on comptait 100 à 150 000 personnes amputées10 en France. 85% sont amputées du
membre inférieur.
Les amputations se font en toute dernière intention. On observe de moins en moins
d’amputations dues à des traumatismes. La cause la plus fréquente est pathologique, elle
représente 80% des amputations dont 65% chez des personnes de plus de 65 ans11, on y
retrouve les artérites, les cancers et l’artériosclérose, le risque est 15 fois plus élevé chez les
diabétiques. Certaines amputations sont congénitales, dues à une agénésie.
Les amputations peuvent se faire à différents niveaux.
7 http://www.osteopathe-syndicat.fr/patient-visiteur-osteopathe/presentation-de-losteopathie.html 8 http://www.audit-accessibilite.com 9 http://www.ccah.fr/former/formations/les-differents-types-de-handicap 10 http://www.adepa.fr/reeducation/les-causes-damputation/ 11 http://www.adepa.fr/reeducation/les-causes-damputation/
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Figure 2 : Les différents niveaux d'amputation
3 semaines après l’intervention, l’amputé reçoit une prothèse provisoire pour reprendre
progressivement la marche. Une fois le moignon bien cicatrisé il reçoit une prothèse définitive
en carbone.
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1.2.2 Affections neurologiques centrales : les blessures médullaires Une blessure médullaire coupe la communication entre le cerveau et le corps, les organes ne
reçoivent plus d’ordre du cerveau et celui-ci ne reçoit plus d’information des organes. Ceci
entraine une réduction voire une disparition de la motricité, affecte le fonctionnement des
organes et prive de la sensibilité. L’étendue de ces symptômes dépend de la localisation et de
la gravité de la blessure sur la moelle épinière. On distingue 2 catégories :
- la paraplégie : la lésion se situe en-dessous de C7, la paralysie touche les membres
inférieurs et parfois une partie du tronc ;
- la tétraplégie : la lésion se situe au niveau cervical, les 4 membres sont touchés. Les
tétraplégies représentent environ 1/3 des blessures médullaires.
En 2011, on recensait 50 000 cas en France12, les ¾ étant des hommes. On compte environ
1200 nouveaux cas par an. La cause de la blessure médullaire est souvent traumatique, dans
76% des cas13, avec en majorité les accidents de la route : 60% des paraplégiques et
tétraplégiques ont moins de 25 ans14 ; suivent les accidents de sport ou de plongée, les
accidents de travail, puis les tentatives de suicide ou autre. L’étiologie peut être aussi
médicale : infection, cause vasculaire, cause tumorale, toxique ; ou bien due à une
malformation, la spina bifida par exemple.
Les symptômes causés par l’atteinte médullaire sont donc liés à la physiologie de la moelle
épinière :
v Les troubles moteurs :
Ils intéressent la motricité volontaire mais aussi la motricité réflexe. La motricité volontaire,
aussi appelée système pyramidal, est transmise aux muscles par les nerfs efférents partant de
la corne antérieure de la moelle épinière. Chaque nerf innerve une zone du corps.
12 http://conseil.gdle.net/assets/files/GDLE_zoom_sur_la_paraplegie.pdf 13 http://cirrie.buffalo.edu/encyclopedia/fr/article/359/ 14 http://conseil.gdle.net/assets/files/GDLE_zoom_sur_la_paraplegie.pdf
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Figure 3 : Le système volontaire
L’atteinte de ce système se traduit soit par une parésie, dans ce cas la lésion est incomplète :
les mouvements sont possibles mais manquent de puissance ; soit par une paralysie, lors de
lésion complète : les mouvements sont impossibles. Cette motricité volontaire est testée par
des myotomes, c’est à dire l’ensemble composé par un muscle et la racine nerveuse qui
l’innerve.
Racine Mobilité articulaire Racine Mobilité articulaire
C1-C2 Flexion du coude D1 à L1 Pas de test musculaire
C3 Inclinaison du cou L2 Flexion de hanche
C4 Elévation du moignon de l’épaule L3 Extension du genou
C5 Abduction de l’épaule L4 Flexion dorsale de la cheville
C6 Flexion du coude L5 Extension de l’hallux
C7 Extension du coude S1 Eversion et flexion plantaire de la
cheville, flexion de genou, extension de
la hanche
C8 Extension du pouce S2 Flexion du genou
D1 Abduction-adduction des doigts S4-S5 Contraction anale
Figure 4 : Tableau récapitulatif des myotomes
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Un réflexe est une réponse motrice involontaire déclenchée par l’apparition d’un stimulus.
Figure 6 : La motricité réflexe
Le dérèglement de la motricité réflexe peut se traduire de 2 manières :
- un réflexe exagéré, hyperréflexie, peut indiquer une lésion neuronale sus-jacente,
c’est à dire une déconnexion entre la moelle épinière et le cerveau. Il peut se
caractériser par un réflexe de trop grande amplitude, un clonus (plusieurs réponses
pour une seule stimulation) ou un réflexe diffus (zone réflexe élargie). On note alors
une raideur qui s’oppose à l’étirement des muscles, cette hypertonie est aussi appelée
spasticité.
Stimulus
Réponse
Récepteur
Moelle épinière
Effecteur
Voie afférente
Voie efférente
Influx nerveux
Figure 5 : Réponse motrice
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- un réflexe atténué, hyporéflexie, ou un réflexe aboli, aréflexie, résulte d’une atteinte
neuronale sous-jacente, c’est à dire que l’arc réflexe est interrompu. Dans ce cas on
parle d’hypotonie ou de flaccidité.
v Les troubles sensitifs :
Ils intéressent les sensibilités superficielle et profonde, véhiculées par les cornes postérieures
de la moelle épinière.
La sensibilité superficielle permet la perception du tact, de la douleur, de la chaleur. On
définit son absence comme une anesthésie et sa diminution comme une hypoesthésie. Une
seule racine médullaire innerve un territoire cutané précis appelé dermatome.
Figure 7 : Les dermatomes
La sensibilité profonde permet de situer le corps dans l’espace avec précision. C’est pourquoi
les blessés médullaires doivent constamment regarder leurs pieds et leurs jambes pour savoir
où ils se trouvent et les protéger. Ils peuvent aussi souffrir de déséquilibres et de vertiges.
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v Les troubles neuro-végétatifs :
Le système nerveux végétatif, ou autonome, est un système involontaire qui régule les
fonctions organiques internes, c’est à dire qu’il participe à la nutrition et au maintien de
l’homéostasie. Ce système est composé de 2 sous systèmes : les systèmes orthosympathique
et parasympathique.
Les centres du système parasympathique sont situés aux 2 extrémités du névraxe :
- les nerfs crâniens : oculomoteur (III), facial (VII), glosso-pharyngien (IX), vague (X)
- le plexus sacré : racines antérieures de la moelle de S2 à S4.
Le neuromédiateur est l’acétylcholine.
Les centres du système sympathique sont situés le long de la moelle thoraco-lombaire. Le
neuromédiateur est la noradrénaline, il permet de libérer l’adrénaline.
Figure 8 : Le système parasympathique Figure 9 : Le système sympathique
v Les troubles respiratoires :
Ils sont généralement dus à l’atteinte des muscles respiratoires. Les tétraplégiques sont les
plus touchés car l’innervation du diaphragme se situe entre C3 et C5. La respiration peut
aussi être difficile chez les paraplégiques en cas de déficit des muscles intercostaux et
abdominaux.
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v Les troubles vésico-sphinctériens :
Ces troubles sont fréquents chez les blessés médullaires. Ils sont le résultat d’une atteinte
motrice, sensitive et réflexe. Ces troubles commencent généralement par une rétention suivie
de fuites urinaires et fécales. Si la stase continue, il y a possibilité d’infection pouvant évoluer
vers une insuffisance rénale. Cette complication est la première cause de mortalité.
v Les troubles génito-sexuels :
Chez l’homme ces troubles se manifestent par des difficultés d’érection, en particulier si la
charnière dorsolombaire est touchée. Elle est même impossible en cas d’atteinte des
métamères sacrés.
Chez la femme c’est la sensibilité périnéale qui est touchée mais l’orgasme reste possible à
condition que les réflexes lombosacrés soient intacts. Pour l’accouchement, il se fait
généralement par voie naturelle sous péridurale avec l’aide de forceps si besoin, en particulier
en cas de paralysie des muscles abdominaux.
La classification ASIA :
L’évaluation des déficiences se base sur un examen clinique général neurologique et
orthopédique. L’une des échelles les plus connues est la classification ASIA établie par
l’American Spinal Injury Association.
- Asia A : lésion complète : aucune motricité ou sensibilité dans le territoire S4-S5.
- Asia B : lésion incomplète : la sensibilité, mais pas la motricité, est préservée en-
dessous du niveau lésionnel, en particulier dans le territoire S4-S5.
- Asia C : lésion incomplète : la motricité est préservée au-dessous du niveau lésionnel
et plus de la moitié des muscles testés au-dessous de ce niveau à un score < 3 (cf
échelle de l’évaluation motrice, voir tableau ci-dessous).
- Asia D : lésion incomplète : la motricité est préservée au-dessous du niveau lésionnel
et au moins la moitié des muscles testés au-dessous de ce niveau a un score > 3.
- Asia E : normale : la sensibilité et la motricité sont normales.
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Figure 10 : La classification ASIA
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Récapitulatif des atteintes selon les niveaux lésionnels :
Niveau vertébral
lésé
Fonctions préservées Anatomie
C1-C3 Mouvements limités de la tête et du cou
Peut contrôler un fauteuil roulant électrique, répondant aux mouvements de la tête ou actionné par un bâton tenu en bouche
C3-C4 Contrôle du cou et de la tête et haussement des épaules
Peut actionner les commandes d’un lit électrique Communication vertébrale normale
C5 Contrôle du cou et de la tête et haussement des épaules Peut plier les coudes et retourner les mains
Peut manger, boire et faire sa toilette avec le soutien d’équipements adaptés Force suffisante pour propulser manuellement un fauteuil roulant Conduite automobile possible avec équipements adaptés
C6 Habiletés similaires à C5 avec mouvements des poignets
Peut manger, boire et faire sa toilette avec plus d’aisance en plus de faire certaines tâches domestiques Peut effectuer des transferts avec l’aide d’équipements
C7 Habiletés similaires à C5 avec agilité accrue des coudes
Capable d’effectuer les tâches domestiques avec un minimum d’assistance Relâchement des points de pression en pratiquant quelques exercices dans le fauteuil roulant Transfert du corps sans équipement
C8 Force et dextérité fine des doigts presque normales
Peut vivre à la maison de façon autonome
T1-T6 Habiletés normales de la tête, du cou, des épaules, des bras, des mains et des doigts Mouvements limités de l’abdomen
Peut faire quelques activités sans fauteuil roulant Marche possible avec l’aide de prothèses orthopédiques
T7-L1 Plus grand contrôle de l’abdomen Effectue plusieurs activités hors du fauteuil roulant Réflexe de la toux normale
L2-L5 Meilleurs mouvements des genoux et des hanches
Marche possible avec attelles spécialisées
S1-S5 Miction et défécation volontaires Fonctions sexuelles normales
Marche sans équipement d’appoint
Figure 11 : Tableau récapitulatif des niveaux lésionnels
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1.2.3 Affections neurologiques centrales : l’hémiplégie L’hémiplégie est une paralysie totale ou partielle de tout un hémicorps. Elle résulte d’une
lésion unilatérale de la voie motrice principale. Cette lésion hémisphérique entraine
généralement une hémiplégie controlatérale ; mais exceptionnellement elle peut être
homolatérale si le niveau atteint se situe en dessous de la décussation pyramidale.
Ce handicap est souvent dû à un défaut de circulation au niveau du cerveau (AVC,
artériopathie, hémorragie …), il peut aussi être la conséquence d’un traumatisme cérébral,
d’une tumeur du système nerveux central ou bien d’une inflammation.
Figure 12 : La voie motrice
On distingue 2 types d’hémiplégie :
- Hémiplégie corticale : la paralysie est partielle et peu intense. Elle ne touche pas tous
les segments de l’hémicorps mais est plutôt brachiofaciale. Elle est dite « non
proportionnelle » c’est à dire qu’on distingue une atteinte sévère de la main et une
atteinte moins nette du bras.
Décussation pyramidale
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- Hémiplégie capsulaire : la paralysie est complète et intense. Elle touche tous les
secteurs de l’hémicorps. Elle est « proportionnelle » : tous les segments du membre
sont atteints de la même façon.
Les symptômes diffèrent selon le niveau touché mais aussi selon le côté car le cerveau est
composé en aires ayant chacune une fonction spécifique.
La récupération se fait majoritairement dans les premiers mois par de la rééducation visant à
assurer une certaine autonomie dans les gestes de la vie quotidienne. Il existe des traitements
médicamenteux locaux pour traiter notamment la spasticité et les autres symptômes associés ;
la chirurgie est utilisée pour des indications fonctionnelles, esthétiques et hygiéniques.
1.2.4 Affections neurologiques centrales : l’infirmité motrice cérébrale Maintenant appelée paralysie cérébrale, l’infirmité motrice cérébrale (IMC) est la séquelle
d’une atteinte cérébrale avant, pendant ou peu après la naissance. Elle touche 6 à 8% des
enfants, la fréquence est élevée chez les enfants prématurés et chez les enfants pesant un petit
poids. Cette paralysie peut intervenir durant la conception ou la gestation, mais aussi durant
l’accouchement ou les 2 premières années de vie en cas de traumatisme crânien, méningite.
L’IMC se manifeste principalement par des troubles moteurs et des troubles cognitifs.
Hémiplégie droite Hémiplégie gauche
Aphasie
Apraxie
Acalculie
Hémi-négligence
Agnosie
Apraxie
- Amnésie
- Troubles
affectifs
- Troubles de
l’intégration
Figure 13 : Fonctions touchées en cas d’hémiplégie
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v Les troubles moteurs :
Il peut s’agir de :
- Paralysies : complètes ou partielles (parésies). Elles peuvent toucher les 4 membres,
un hémicorps ou bien les 2 membres inférieurs, rarement un seul membre. Elles sont
généralement associées à une spasticité, une raideur et une faiblesse des muscles
atteints.
- Dyskinésies : ce sont des mouvements anormaux : tremblements, mouvements mal
contrôlés, contractions involontaires …
- Ataxies : troubles de l’équilibre.
Ces troubles peuvent toucher les membres, le tronc, la face, la sphère oro-pharyngée et les
muscles de l’œil …
v Les troubles cognitifs :
On y retrouve des troubles fonctionnels intellectuels et des troubles de l’apprentissage.
Le traitement de l’IMC consiste :
- Kinésithérapie : pour réduire ou stabiliser l’hypertonie
- Orthopédie : appareillage de marche, de posture pour prévenir ou corriger les
déformations
- Chirurgie : notamment des allongements de tendons ou ostéotomie
- Ergothérapie, orthophonie, éducation psychomotrice …
1.2.5 Affections neurologiques périphériques : la poliomyélite La poliomyélite est une maladie contagieuse provoquée par un virus qui envahit le système
nerveux. Il existe un vaccin préventif à cette maladie. Les symptômes sont d’abord de type
grippal associés à des vomissements, des douleurs dans les membres. Parfois survient une
paralysie irréversible notamment des membres inférieurs, cette paralysie peut toucher les
muscles respiratoires entrainant donc la mort de la personne dans 5 à 10% des cas.
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1.2.6 Affections neurologiques périphériques : les paralysies radiculaires et tronculaires
Ce sont des paralysies dues à des lésions du système nerveux périphérique : racine, tronc,
plexus, nerf. Ces lésions sont généralement dues à des compressions. Il existe plusieurs
formes de lésions :
- Syndrome mono-radiculaire : une seule racine est touchée. La douleur intéresse un
trajet précis et est déclenchée par une augmentation de pression ou un étirement. Le
réflexe tendineux correspondant à la racine lésée est diminué ou aboli. Le déficit
moteur est souvent modéré, ou absent, et accompagné d’un déficit sensitif.
- Syndrome pluri-radiculaire : plusieurs racines sont touchées, il y a paralysie flasque
des membres inférieurs. Les réflexes achilléen, rotulien et parfois bulbo-anal sont
abolis. Des troubles sphinctériens sont souvent associés.
- Syndrome tronculaire : atteinte isolée d’un tronc nerveux. Le signe principal est un
déficit moteur touchant les muscles innervés par le nerf lésé entrainant une
amyotrophie. On retrouve aussi des troubles sensitifs intéressant les territoires
correspondant au nerf en lésion.
Figure 14 : Les territoires des nerfs
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2 Constat et problématique Nous savons que les personnes atteintes d’un handicap moteur ont non seulement des
difficultés motrices liées à leurs lésions mais aussi des douleurs, gênes et troubles
fonctionnels divers. En effet un handicap entraine souvent une diminution de mobilité,
mobilité qui est essentielle pour permettre les échanges entre les différentes structures
internes. Le corps crée alors des compensations pour assurer ces échanges. De plus, les
personnes rencontrent des difficultés notamment pour se déplacer et réaliser les gestes de la
vie quotidienne. Ces contraintes peuvent donc créer des dysfonctions.
L’ostéopathie agit par diverses manipulations ou mobilisations afin d’améliorer la mobilité du
corps. C’est en rendant cette mobilité que le corps va pouvoir s’auto-corriger. L’ostéopathie
permet de soulager mais aussi d’anticiper les troubles fonctionnels et donc les douleurs.
Nous pouvons donc nous demander si l’ostéopathie peut apporter un bien être physique et
moral à ces personnes handicapées moteur. Dans quelle mesure elle peut améliorer leur
mobilité et réduire leurs douleurs. De quelle manière elle peut agir durablement sur leur
qualité de vie.
3 Hypothèse de recherche Dans ce mémoire nous chercherons à démontrer l’intérêt de l’ostéopathie dans la prise en
charge des personnes handicapées moteur quant à leur qualité de vie au quotidien.
4 Méthode de recherche Pour permettre cette recherche nous avons réalisé un questionnaire adressé aux personnes
présentant un handicap moteur dans le but de s’informer sur les dysfonctions et les douleurs
qu’ils peuvent présenter suite à certains gestes demandant beaucoup d’efforts et sollicitant
fortement les articulations.
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Pour communiquer notre questionnaire nous avons utilisé le site Handicap.fr, les réseaux
sociaux (Facebook®), les forums d’infirmières (infirmier.com) et d’ergothérapeutes (le
social.fr ; ergothérapie.fr), ainsi que des centres de rééducation comme l’APF de Montblanc,
des associations notamment Sport Passion APA Santé et Planète Handisport, association des
paralysés de France, Vagdespoir et Handicap Languedoc Roussillon. Les informations ont été
traitées grâce à Google Forms®.
De plus, nous avons rencontré 2 personnes paraplégiques souffrant pour l’une d’une épaule et
pour l’autre du dos depuis des années. Nous leur avons donc proposé un traitement approprié
sur une séance organisé de la même manière : interrogatoire, observation, palpation, tests
passifs et actifs, globaux et spécifiques, traitement ostéopathique et conseils.
5 Présentation et analyse des résultats 5.1 Le questionnaire
Le questionnaire a été diffusé du 16 février 2016 au 15 avril 2016, le délai de récupération a
donc été de 2 mois. Nous avons reçu 22 réponses.
Nous avons divisé le questionnaire en 3 parties :
- généralités
- vie quotidienne
- ostéopathie
Questionnaire adressé aux personnes handicapées moteur
Dans le cadre du mémoire de ma 5ème année d’étude en école d’ostéopathie, j’ai choisi d’aborder l’action de l’ostéopathie chez les personnes atteintes d’un handicap moteur. En effet, l'ostéopathie peut faciliter leur quotidien en soulageant en particulier les douleurs et les troubles fonctionnels.
Je vous remercie donc de prendre quelques minutes pour m’aider dans ce projet en répondant à ce questionnaire anonyme. N’hésitez pas à joindre votre adresse mail afin que je vous tienne informés des résultats obtenus.
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20
* Obligatoire
1. Vous êtes : * o Un homme o Une femme
2. Vous avez : * o < 18 ans o 18 à 30 ans o 31 à 45 o > 45 ans
3. Pouvez-vous définir votre handicap : * (choix multiple) o Paraplégie o Tétraplégie o Hémiplégie o Amputation o Infirmité motrice cérébrale o Autre :
4. En cas d’amputation, pouvez-vous préciser de quelle partie du corps : o
5. Pouvez-vous préciser la cause de votre handicap ? * (choix multiple) o Traumatisme o Maladie o Infection o Malformation o Autre :
6. Quel est votre mode de déplacement habituel ? * o Marche non appareillée o Marche avec prothèse o Marche assistée (déambulateur, canne, béquilles …) o Fauteuil roulant manuel o Fauteuil roulant manuel avec assistance électrique o Fauteuil roulant électrique
7. Ressentez-vous des douleurs physiques en lien avec vos déplacements et vos gestes quotidiens ? Si oui, où sont-elles situées ?
o
8. Pratiquez-vous une activité physique régulière ? * o Oui o Non
9. Si oui, quelle activité ? o
-
21
10. A quelle fréquence ? o < 2h par semaine o 2 à 6h par semaine o > 6h par semaine
11. Avez-vous déjà consulté un ostéopathe ? * o Oui o Non
12. Si non, pour quelles raisons ? (choix multiple) o Je ne connais pas l’ostéopathie o Je n’en vois pas l’intérêt o Trop cher, non remboursé o Manque d’accessibilité o Autre :
13. Si vous avez déjà consulté un ostéopathe, quels résultats avez-vous constaté ? o Totalement soulagé o Fortement soulagé o Amélioré o Pas de changement
14. Si vous avez déjà consulté un ostéopathe, recommanderiez-vous l’ostéopathie ? o Oui o Non
Merci d’avoir participer à ce projet.
5.1.1 Généralités Sur les 22 réponses, 10 sont des femmes et 12 des hommes. La moitié des personnes ayant
répondu a entre 31 et 45 ans, 27,3% ont plus de 45 ans, 22,7% entre 18 et 30 ans, aucun
mineur n’a répondu.
Figure 15 : Questionnaire
-
22
Figure 16 : Graphique handicap physique
Nous pouvons constater que certaines personnes sont atteintes de plusieurs handicaps. Dans
notre panel de réponses, plus de la moitié des personnes (52%) sont paraplégiques ou
tétraplégiques. Une seule personne est hémiparésique. 5 ont subi une amputation, dont 40%
au niveau de la cuisse et 60% au niveau de la jambe. 8% des personnes ont une Infirmité
Motrice Cérébrale (IMC), 8% également ont une Sclérose en Plaque (SEP) à évolution rapide
et 8% ont une agénésie lombo-sacrée.
Figure 17 : Graphique cause du handicap
7
61
5
2
22
Handicapphysique
Paraplégie
Tétraplégie
Hémiplégie/Hémiparésie
Amputa8on
IMC
SEP
Agénésielombo-sacrée
54%17%
21%
0%
8%
CauseduhandicapTrauma8sme Maladie
Malforma8oncongénitale Infec8on
Hémorragie
-
23
Les handicaps sont principalement dus à des traumatismes (54%), notamment à des accidents
de voiture. 17% souffrent d’une maladie, 21% d’une malformation congénitale. 8% des
personnes ont subi une hémorragie lors d’une opération, aucune n’a eu de conséquences suite
à une infection.
5.1.2 Vie quotidienne Cette partie s’intéresse aux habitudes des personnes ayant répondu et aux douleurs qu’elles
peuvent présenter de manière chronique.
Figure 18 : Graphique mode de déplacement
Le mode de déplacement est important chez les personnes handicapées car il peut demander
beaucoup d’efforts et le corps qui est construit pour une marche normale, doit s’adapter aux
modifications. Sur les personnes ayant répondues, 59% se déplacent en fauteuil roulant
manuel et 14% en fauteuil roulant électrique. Ces personnes doivent donc procéder à des
transferts, demandant un effort musculaire intense, et doivent parfois porter leur fauteuil pour
le déplacer. De plus, le fait d’être assis en permanence peut perturber la digestion. 9%
marchent sans appareil, 9% marchent avec une prothèse et 9% marchent avec l’aide de
9%
9%
9%
59%
14%Marchenonappareillée
Marcheavecprothèse
Marcheassistée
Fauteuilroulantmanuel
Fauteuilroulantélectrique
Modededéplacementhabituel
-
24
béquilles, déambulateur ou canne. L’équilibre de la marche peut être perturbé, le corps doit
s’adapter ce qui peut entrainer des douleurs.
Figure 19 : Graphique douleurs physiques chroniques
On peut constater que les douleurs intéressent surtout l’hémicorps supérieur, étant donné que
la majorité des personnes ayant répondu à ce questionnaire se déplacent en fauteuil roulant
manuel. On peut en déduire que ce mode de déplacement peut être l’une des causes. De plus
les personnes marchant avec des béquilles ou une canne prennent appui sur les membres
supérieurs, ce qui peut être une autre cause de ces douleurs. On remarque que le dos, les
épaules et la nuque sont les régions les plus touchées.
Pour connaître le quotidien de notre panel, nous avons posé des questions sur l’activité
sportive. 17 personnes sur 22 pratiquent une activité physique régulière.
0
2
4
6
8
10
12
14
16
Cheville(s)Genou(x)Hanche(s) Bassin Dos Nuque Epaule(s) Coude(s)Poignet(s)
Douleursphysiqueschroniques
-
25
Figure 20 : Graphique activité sportive
Parmi les personnes pratiquant une activité physique, 6 exercent une activité adaptée aux
personnes handicapées moteur.
Concernant la fréquence, 52,9% pratiquent leur activité moins de 2 heures par semaine, 35,3%
entre 2 et 6 heures par semaines et 11,8% plus de 6 heures par semaine.
5.1.3 Ostéopathie 15 personnes de notre panel ont déjà consulté un ostéopathe. Les personnes n’ayant pas eu
recours à l’ostéopathie ignorent cette thérapie ou n’en voient pas l’intérêt. Certaines sont
rebutées par le prix et le non remboursement ou même par le manque d’accessibilité.
Nous avons demandé aux 15 personnes d’évaluer l’action des séances sur leurs douleurs.
0 1 2 3 4 5
Tennis
Kayak
Handfauteuil
Handibasket
Handbike
Vélo
Nata8on
Culturephysique
Ac:vitéspor:ve
-
26
Figure 21 : Graphique résultats obtenus
Nous constatons que les résultats sont positifs, plus des ¾ ont été totalement ou fortement
soulagés.
Figure 22 : Graphique recommandation de l'ostéopathie
La totalité des personnes ayant déjà consulté un ostéopathe recommandent l’ostéopathie.
27%
53%
20%
0%
Résultatsobtenus
Totalementsoulagé
Fortementsoulagé
Amélioré
Pasdechangement
100%
Recomanderiez-vousl'ostéopathie?Oui Non
-
27
5.2 Les cas cliniques Nous avons offert nos soins à 2 personnes paraplégiques souffrant régulièrement pour l’une
d’une épaule et pour l’autre du dos.
5.2.1 Cas clinique n°1 La première personne est un homme d’une quarantaine d’années souffrant d’une maladie
dégénérative. Il se déplace en fauteuil roulant manuel. Il pratique le sport régulièrement
(kinésithérapie, handbike). Il y a un an il s’est fait opéré de la coiffe des rotateurs de l’épaule
gauche. Les mois qui ont suivi ont été éprouvants étant donné qu’il ne pouvait plus se
déplacer. 1 mois avant notre séance en montant son fauteuil dans sa voiture les douleurs sont
réapparues, accentuées depuis par les transferts et ses déplacements.
Après avoir exclu une dysfonction du bassin et une dysfonction viscérale, nous nous sommes
concentrés sur la ceinture scapulaire, le membre supérieur, le niveau dorsal moyen et
supérieur et le niveau cervical. Le traitement s’est axé principalement sur le plan articulaire,
puis nous l’avons complété par des étirements musculaires et des manœuvres
complémentaires concernant les tendons, le plexus brachial et les émergences des nerfs. Nous
avons fini la séance par des conseils notamment sur les gestes quotidiens : transferts du
fauteuil au lit, plier et transférer le fauteuil, ramasser un objet, porter des charges lourdes… ;
et des étirements, le kinésithérapeute se concentrant principalement sur les membres
inférieurs du patient.
Date : 18/02/2016
Compte rendu patient 1
Patient H/F : 42 ans.
Motif de la consultation :
Douleur épaule gauche, suite à un faut mouvement au moment d’un transfert de fauteuil il y a un mois.
Interrogatoire :
Sclérose en plaque.
Paraplégique, se déplace en fauteuil roulant manuel.
Antécédent :
Il y a un an, opération de la coiffe des rotateurs épaule gauche.
-
28
Diagnostic et traitement :
D4 en FLRg : technique Sutherland
C7 D1 en FLRg : technique Sutherland
K1 en expiration à gauche : technique Sutherland
Manœuvre de mobilisation passive globale sur les 2 épaules
Articulation sterno-costo-claviculaire : OK
Articulation acromio- claviculaire supérieure : technique directe
Tête humérale :
- en antériorité : Kocher technic
- en supériorité : technique directe assis
- en rotation interne : technique Sutherland
Triggers point : deltoïde, supra-épineux, biceps brachial
Repositionnement par crochetage des tendons du biceps brachial et coraco-brachial
Etirement du plexus brachial
Technique neuro-ostéopathique sur le nerf axillaire
Manœuvres préparatoires de la région cervicale
CO C1 en FLRd : technique Sutherland
Conseils :
Se concentrer sur la position lors des changements de positions, transferts et port de charges lourdes.
Bilan de la prise en charge : le soir et le lendemain le patient s’est senti soulagé et ce bien-être
a duré quelques semaines. Mais après un peu plus d’1 mois les douleurs sont réapparues.
5.2.2 Cas clinique n°2 La seconde personne que nous avons rencontrée est une femme âgée de soixante ans. Elle a
subi un accident de voiture il y a 18 ans et est depuis restée paraplégique, l’étage atteint se
situe au niveau de la charnière dorsolombaire. Cette patiente souffre du dos de manière
chronique.
A l’inspection nous avons pu observer que cette femme était très cyphosée, les épaules
enroulées vers l’avant, comme « refermée sur elle-même ». Après avoir traité le côté
fonctionnel, nous nous sommes dirigés sur le thorax dans le but de « libérer » cette personne,
de lui redonner plus d’amplitude et de volume au niveau thoracique. Nous avons donc
travaillé le diaphragme, le ligament suspenseur du dôme pleural, la plèvre pariétale, le
médiastin … Nous lui avons ensuite conseillé de travailler sur sa respiration (la cohérence
cardiaque par exemple) et de s’étirer régulièrement.
Figure 23 : Compte rendu cas clinique n°1
-
29
Date : 18/02/2016
Compte rendu patient 2
Patient H/F : 61 ans.
Motif de la consultation :
Douleur chronique du dos.
Interrogatoire :
Accident de voiture il y a 18 ans.
Paraplégique, atteinte de la charnière dorsolombaire.
Se déplace en fauteuil roulant manuel.
Diagnostic et traitement :
D4 D5 D6 en FLRd : technique Sutherland
D7 en flexion bilatérale : technique indirecte
K6 en expiration à droite : technique Sutherland
C7 D1 en FLRg : technique Sutherland
Traits tirés sur les dentelés
Normalisation globale passive des articulations sterno-costo-claviculaires et acromio-claviculaires
Diaphragme lift
Travail du ligament suspenseur du dôme pleural
Travail de la plèvre pariétale
Travail du médiastin
Manœuvres préparatoires de la région cervicale
Libération de la base du crâne
Conseils :
Travail de la respiration, étirement régulier.
Bilan de la prise en charge : juste après la séance, la patiente nous a déclaré qu’elle se sentait
« libérée », « apaisée », comme si on lui avait « enlevé un poids sur le dos ». Ces sensations
« d’allègement », « d’apaisement » et de « libération » ont duré quelques semaines. Puis au
bout de 2-3 mois elle a commencé à ressentir de nouveau des douleurs.
Figure 24 : Compte rendu cas clinique n°2
-
30
6 Conclusion et perspectives Nous pouvons constater que toutes les personnes ayant participé à notre étude expriment des
douleurs chroniques liées à leur mode de vie ; et parmi elles, toutes celles qui ont eu recours à
l’ostéopathie ont été soulagées.
Nous avons pu observer qu’en fonction de leur mode de vie, moyens de mobilité, sport, vie
quotidienne, etc… les personnes atteintes d’un handicap moteur souffrent de maux et de
troubles différents. Un seul protocole de traitement ne serait donc pas envisageable car
l’anamnèse et l’attente du patient sont différentes dans chaque cas.
Grâce aux cas cliniques, nous avons pu constater qu’une seule séance occasionnelle, même si
elle est efficace sur le moment, n’est pas suffisante dans la durée. Au bout de plusieurs
semaines, du fait des difficultés que les personnes handicapées moteur rencontrent
constamment dans leur vie quotidienne, les dysfonctions et les douleurs qui les accompagnent
reviennent. Il est donc important d’avoir un suivi ostéopathique régulier pour améliorer la
qualité de vie des patients et faire durer les résultats acquis dans le temps.
Selon les réponses obtenues à notre questionnaire, un peu plus d’1/3 des personnes n’ont
jamais eu recours à l’ostéopathie. Pour améliorer ce résultat, nous pouvons continuer de
promouvoir l’ostéopathie tout comme le font certaines associations, telle que Enfant
Handicapé Espoir Ostéopathique15 (EHEO) et continuer d’informer les patients et le corps
médical/paramédical sur les bienfaits que l’ostéopathie peut apporter en complément. De plus,
il est important d’améliorer l’accessibilité, que ce soit du point de vue de l’accès au cabinet
(ascenseur, rampe) mais aussi faciliter la prise en charge à domicile ou en centres spécialisés.
Enfin, les personnes handicapées moteur ne bénéficient pas de remboursement de la sécurité
sociale pour l’ostéopathie, même si les mutuelles remboursent de mieux en mieux, les
traitements ostéopathiques constituent une charge financière importante.
Pour cette étude, nous avons rencontré certaines limites. Nous avons eu seulement 22
réponses au questionnaire. Cette faible quantité de réponses s’explique par les contraintes de
temps, le questionnaire a été diffusé 2 mois, durée relativement courte pour informer les
personnes concernées et récolter suffisamment de données.
15 http://www.osteopathie-france.net/associations-pro/asso-humanitaire/276-eheo
-
31
Concernant les cas cliniques, nous n’avons rencontré que 2 personnes, cependant ces 2 cas
nous ont paru très représentatifs des profils cités dans notre questionnaire.
Au vu de ces résultats, notre objectif de démontrer l’intérêt de l’ostéopathie dans la prise en
charge des personnes handicapées moteur quant à leur qualité de vie au quotidien semble être
atteint, à condition de s’adapter à chaque personne et d’avoir un suivi régulier.
Les personnes atteintes d’un handicap moteur doivent faire face à de nombreux problèmes au
quotidien, ce qui a des conséquences sur leur état psychique. Leurs difficultés de
déplacement, leur adaptation au monde professionnel, à leur environnement, leur sentiment de
dépendance, ont des répercussions psychologiques. C’est une épreuve permanente, leur
confiance en eux et leur estime de soi peuvent être fragilisées, instables, ce qui n’est pas sans
conséquences sur leur vie personnelle et/ou professionnelle. Dans ce mémoire, nous nous
sommes attachés à améliorer les problèmes physiques, à gagner plus de mobilité, à traiter les
troubles fonctionnels. Nous savons qu’un état de bien être physique améliore le bien être
moral. Les 2 aspects sont liés comme l’a confirmé notre patiente n°2 en utilisant les termes
« de libération », « d’apaisement » à l’issue de notre traitement. Dans une continuité à notre
étude, nous pourrions donc intégrer l’amélioration psychologique et mesurer non seulement
les effets physiques mais aussi les répercussions d’une prise en charge ostéopathique sur la
vie sociale et professionnelle des personnes handicapées moteur.
-
32
7 Bibliographie (s.d.). Consulté le 2 7, 2016, sur adepa.fr: http://www.adepa.fr/reeducation/les-causes-
damputation/
(s.d.). Consulté le 02 9, 2016, sur conseil.gdle.net:
http://conseil.gdle.net/assets/files/GDLE_zoom_sur_la_paraplegie.pdf
(s.d.). Consulté le 02 9, 2016, sur cirrie.buffalo.edu:
http://cirrie.buffalo.edu/encyclopedia/fr/article/359/
audit-accessibilité, accueil . (s.d.). Consulté le Février 7, 2016, sur audit-accessibilité.com:
http://www.audit-accessibilite.com
CCAH. (s.d.). Les différents types de handicap. Consulté le 12 9, 2015, sur ccah.fr (le Comité
national Coordination Action Handicap): http://www.ccah.fr/former/formations/les-differents-
types-de-handicap
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LITTLEJOHN, J. M. Discrours du 12 Octobre 1934.
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portail Dédié aux Maisons Départementales des Personnes Handicapées):
http://www.osteopathe-syndicat.fr/patient-visiteur-osteopathe/presentation-de-
losteopathie.html
SFDO. (2014, 12 9). Présentation de l'ostéopathie . Consulté le 12 9, 2015, sur SFDO
(Syndicat Français Des Ostéopathes): http://www.osteopathe-syndicat.fr/patient-visiteur-
osteopathe/presentation-de-losteopathie.html
STILL, A. T. (2013). Autobiographie (éd. 4e édition). Vannes: Sully.
STILL, A. T. (2003). Philosophie de l'ostéopathie. Vannes: Sully.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Ostéopathie