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PANORAMA DE PRESSE
27/09/2016 07h42
CGT
Panorama réalisé avec Pressedd
SOMMAIRE
ACTUALITE SOCIALE(7 articles)
mardi 27 septembre2016
Des années de restructurations à l'origine du malaise (655 mots)
L'arrachage de chemise du fameux CCE du 5 octobre 2015 n'est pas arrivé commeun orage dans un ciel clair. Cet épisode symp…
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mardi 27 septembre2016
Emploi Le chiffre du chômage repart en forte hausse en août(205 mots)
Cela ne va pas plaire à l'élysée, mais il n'y a pas de raison de s'en réjouir. Lafameuse courbe du chômage dont François H…
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mardi 27 septembre2016
Le chômage reste la principale préoccupation des Français(753 mots)
Depuis 1965, l'élection -présidentielle marque le rendez-vous d'un candidat perçude manière de plus en plus providentielle…
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mardi 27 septembre2016
Coup de froid inattendu sur le front du chômage pourHollande (782 mots)
La publication lundi des chiffres du chômage d'août a jeté un froid polaire sur le «ça va…
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lundi 26 septembre2016
Plus 50 000 chômeurs de plus au mois d’août (749 mots)
Hausse de 1,4 % des demandeurs d’emplois de catégorie A au mois d’août, le coupest rude pour le gouvern…
Page 10
mardi 27 septembre2016
Des licenciements qui suscitent des questions (541 mots)
De mémoire de syndicaliste, on n'avait jamais vu ça. Ou alors, avant la rédactiondu code du travail. Bien avant que la loi…
Page 12
mardi 27 septembre2016
Hôpital de Douarnenez. La CGT décrit une sombre situation(494 mots)
Rodolphe Pochet La CGT de l'hôpital de Douarnenez, qui est aussi celui du Porzayet de la Presqu'île, évoque deux gros sujets d'i…
Page 13
PROTECTION SOCIALE(3 articles)
mardi 27 septembre2016
Retraites : rendre à César… (366 mots)
Le gouvernement l'affirme : il a « sauvé » la Sécurité sociale. De fait, au regard dela trajectoire financière récente, le chemin parcouru…
Page 15
mardi 27 septembre2016
Les prestations vont très peu augmenter en 2017 (472 mots)
Après des années de vaches maigres, les retraités devraient voir le montant deleur pension un peu grimper à la fin de l'année prochaine. U…
Page 16
mardi 27 septembre2016
Retraites anticipées : pic de bénéficiaires en 2017 (601 mots)
Les Français partent de plus en plus tard à la retraite, mais le nombre de ceux quibénéfi…
Page 17
MOUVEMENTS SOCIAUX(2 articles)
mardi 27 septembre2016
Les « Alsthommes » en grève (81 mots)
Aujourd'hui, les 9 000 salariés d'Alstom sont appelés à la grève parl'intersyndicale CGT, CFE-CGC, CFDT, FO. Une manifesta…
Page 19
mardi 27 septembre2016
Affaire de la « chemise arrachée » : quinze salariés d’AirFrance devant la justice (414 mots)
Le 5 octobre 2015, la photo avait fait le tour du monde et terni un peu plus laréputation française en matière de dialogue social …
Page 20
ACTUALITE SOCIALE
4
Des années de restructurations à l'origine du malaiseCONTEXTE SOCIAL Si les tensions ont culminé à l'automne 2015, les 10 000 suppressionsd'emplois du précédent plan ont pesé lourd dans le climat social chez Air France.
mardi 27 septembre 2016Page 5
655 mots
L 'arrachage de chemise du
fameux CCE du 5 octobre 2015
n'est pas arrivé comme un orage dans
un ciel clair. Cet épisode symptoma-
tique des tensions sociales chez Air
France s'inscrit au contraire dans un
contexte d'accumulation de suppres-
sions de postes et de conflits sociaux
dans la compagnie aérienne depuis
de nombreuses années. Car, avant le
plan Perform 2020, objet du litige du
CCE houleux, les salariés sortaient
tout juste du plan Transform, mis en
place en 2012, qui consistait en des
gains de productivité de 20 %, le gel
des salaires et plus de 5 000 suppres-
sions d'emplois sur trois ans. « En vé-
rité, ce sont 10 000 emplois qui ont
été détruits depuis Transform », es-
time Mehdi Kemoune, secrétaire gé-
néral adjoint de la CGT Air France.
Sous forme de non-remplacement
des départs dits « naturels » (départs
en retraite ou fins de contrat) et de
trois plans de départs volontaires,
Transform a largement contribué à
vider l'entreprise de ses effectifs,
certes sans licenciements, mais pas
sans conséquences sur le personnel
au sol, les navigants et les pilotes,
qui ont vu leur charge de travail
s'alourdir considérablement.
Si toutes les catégories de salariés
étaient concernées, c'est principale-
ment le personnel au sol qui a trin-
qué en matière de suppressions
d'emplois. D'autant qu'avant Trans-
form la direction avait déjà taillé
dans ses effectifs en ouvrant un pre-
mier plan de départs volontaires pour
1 800 salariés en 2010, touchant for-
tement cette même catégorie de sa-
lariés. Mais les hôtesses et stewards
n'ont pas été épargnés. « Depuis la
privatisation d'Air France en 2004,
les équipages à bord des avions ont
été réduits d'un tiers », estime Mehdi
Kemoune.
De fait, cette méthode de saucisson-
nage des restructurations ciblant
chaque catégorie de personnel sépa-
rément avait plutôt bien marché pour
les dirigeants successifs d'Air France,
même si Transform avait déjà donné
lieu à de forts moments de tension,
avec un premier envahissement de
CCE en 2012. Jusqu'à ce qu'Alexandre
de Juniac, PDG de 2011 à 2016, in-
siste pour « mettre les pilotes au
pas », affirme le syndicaliste CGT.
Syndicat ultra-majoritaire chez les
pilotes, le SNPL, jusque-là dans une
démarche de cogestion avec la direc-
tion, réalise avec Transform, et en-
core plus avec Perform, que sa pro-
fession n'est pas épargnée par les
exigences d'efforts.
La rupture est véritablement
consommée avec la grève des pilotes
de septembre 2014. Le SNPL, qui ne
participait pas auparavant aux inter-
syndicales, en devient l'une des che-
villes ouvrières dès le printemps
2015. « La direction, notamment sous
de Juniac, a tenté d'exacerber les ten-
sions entre le personnel navigant, le
personnel au sol et les pilotes. Mais,
au bout d'un moment, on se rend
compte qu'on fait tous partie d'une
même chaîne de sécurité et que, moi,
en tant que membre du personnel
navigant, j'ai tout intérêt à ce que le
salarié qui a chargé l'avion ou celui
qui en a fait la maintenance tra-
vaillent dans de bonnes conditions »,
explique Mehdi Kemoune.
C'est cette solidarité nouvelle dans
les luttes qui a fait revoir les suppres-
sions d'emplois à la baisse dans le
cadre de Perform, qui ne concerne-
rait plus que 1 405 postes au lieu des
2 900 initialement prévus. Au-
jourd'hui, la direction, sous l'égide de
son nouveau PDG Jean-Marc Ja-
naillac, affirme vouloir restaurer un
climat d'apaisement dans l'entreprise
avec un nouveau plan baptisé « Trust
together ». Mais, pour Mehdi Ke-
moune, « rien ne changera tant
qu'Air France financera le coût de sa
dette et de sa gestion financière avec
des départs de salariés ». ■
par Loan Nguyen
Tous droits réservés L'Humanité 2016
4C9763118B402C01D5E61DA01D0131773D40092DA04E773F735338D
Parution : Quotidienne
Diffusion : 36 931 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015
Audience : 363 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/2016
↑ 5
Emploi Le chiffre du chômage repart en forte hausse en août
mardi 27 septembre 2016Page 6
205 mots
POLITIQUE
C ela ne va pas plaire à l'élysée,
mais il n'y a pas de raison de
s'en réjouir. La fameuse courbe du
chômage dont François Hollande
avait fait le fil rouge du quinquennat
est repartie en août en très forte
hausse. Avec 50 200 demandeurs
d'emploi en plus en catégorie A (per-
sonnes n'ayant eu aucune activité
professionnelle dans la période) soit
1,4 % , c'est d'ailleurs la plus forte
hausse du taux de chômage depuis
2013, alors que le gouvernement se
réjouissait d'une tendance à la baisse,
même très faible, lors des derniers
mois. Le ministère du Travail expli-
quait hier la hausse en août par les
conséquences des attentats de juillet,
même s'il est évident que ceux-ci ne
peuvent l'expliquer totalement. La
France métropolitaine compte au-
jourd'hui 3,56 millions de privés
d'emploi, 5,52 millions en comptant
ceux qui ont exercé une petite acti-
vité. En y ajoutant les outre-mer, ces
chiffres s'établissent respectivement
à 3,81 millions et 5,82 millions. a. r.■
Tous droits réservés L'Humanité 2016
F693E3708D006A06D5441C90DB0D11183FB0E322D05F7BC177CA77C
Parution : Quotidienne
Diffusion : 36 931 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015
Audience : 363 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/2016
↑ 6
Le chômage reste la principale préoccupation des Français
Depuis deux ans, les inquiétudes en matière de sécurité ont rejoint celles qui concernentl'emploi
mardi 27 septembre 2016Page 9
753 mots
FRANCE
Depuis 1965, l'élection -
présidentielle marque le rendez-vous
d'un candidat perçu de manière de
plus en plus providentielle avec un
corps électoral de moins en moins
mobilisé, en particulier les plus
jeunes. Ce décalage prend avant tout
racine dans la crise des pratiques de
la démocratie représentative et dans
la désillusion grandissante des Fran-
çais vis-à-vis de représentants élus
jugés peu responsables. Si le constat
semble sévère, il traduit deux crises
majeures : le déficit du système po-
litique actuel pour saisir les préfé-
rences d'action publique des citoyens
et l'incapacité des candidats et des
partis politiques à se saisir et ré-
pondre efficacement et justement
aux priorités de politiques publiques.
Dans la dernière vague de l'enquête
électorale française, deux questions
ont permis d'explorer l'état de
l'opinion publique sur la nature et la
hiérarchie des enjeux politiques. A la
question« quel est selon vous le pro-
blème le plus important pour la France
aujourd'hui ? », 30 % des personnes
interrogées ont répondu le chômage
et 24 % ont mentionné la sécurité.
Les autres enjeux se répartissent
dans des proportions beaucoup plus
faibles autour des thèmes liés à
l'immigration (11 %), l'économie en
général (8 %) ou encore le système
politique (6 %).
Si le chômage et la sécurité
s'imposent comme les deux enjeux
les plus saillants, ils connaissent de-
puis plus de deux ans une évolution
contrastée. En effet, à l'instar
d'autres démocraties européennes, le
chômage est jugé comme le problème
le plus important à traiter. En re-
vanche, la question de la sécurité fait
irruption à des niveaux comparables
à celle du marché du travail à deux
instants précis. En novembre 2015, à
la suite des attentats de Paris et
Saint-Denis, puis ces dernières se-
maines dans un contexte de menaces
terroristes ayant suivi les attentats
de Nice et de Saint-Etienne-du-Rou-
vray (Seine-Maritime).
Une opinion désenchantée
En l'espace de six mois, l'importance
accordée aux questions de sécurité a
donc progressé de 14 points aux dé-
pens du chômage qui perd 21 points.
Outre ces évolutions, l'importance de
tels enjeux révèle donc une -attente
très élevée des Français en matière
d'action publique. Vers qui ?
Nous avons alors posé une seconde
question, étroitement liée à la précé-
dente, sur le parti politique le plus
apte à traiter l'enjeu que les répon-
dants ont indiqué comme« le plus im-
portant ». Les résultats confirment
nettement le climat de défiance gé-
néralisée vis-à-vis des partis poli-
tiques, en particulier ceux de gouver-
nement (Parti socialiste et Les Répu-
blicains) puisque les Français inter-
rogés estiment globalement
qu'aucun parti n'est capable de trai-
ter ces enjeux.
Toutefois, deux exceptions per-
mettent au Front national de tirer
son épingle du jeu. En effet, il
s'impose comme la formation poli-
tique perçue comme la plus capable
de traiter l'enjeu de sécurité (pour 28
% des personnes interrogées, contre
21 % pour Les Républicains et 8 %
pour le Parti socialiste). Ensuite, et
surtout, 66 % des Français consi-
dèrent que le parti frontiste (contre
10 % pour Les Républicains) est le
plus à même d'apporter des réponses
aux enjeux liés à l'immigration. Bien
que ce dernier enjeu ne domine pas
les préférences politiques des ci-
toyens, il n'en demeure pas moins
aujourd'hui le plus politisé. Enfin, sur
l'ensemble des autres enjeux de na-
ture économique et sociale (poli-
tiques sociales, pouvoir d'achat…),
aucun parti ne parvient à enrayer une
opinion désenchantée de l'action pu-
blique.
A travers ces résultats, c'est
l'ensemble des institutions politiques
de la Ve République qui sont visées,
en particulier le lien entre représen-
tants et efficacité politique. Par-delà
la formule mitterrandienne « Dans la
lutte contre le chômage, on a tout es-
sayé », l'irruption d'attentes sur les
enjeux de sécurité et d'immigration
illustre ici la tonalité du terrain sur
lequel les futurs candidats à
l'élection présidentielle auront à ré-
pondre face aux Français.
Martial Foucault, (directeur du Ce-
vipof)■
Tous droits réservés Le Monde 2016
839043758E40710685F914E04F00410C3E802C2ED0DE78B7B173F50
Parution : Quotidienne
Diffusion : 267 897 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015
Audience : 20 594 000 lect. - © AudiPresse One Global2016_v3
↑ 7
Coup de froid inattendu sur le front du chômage pour HollandeLe nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A a bondi de 50.200 en août.En cause, les effetsdes attentats dans le tourisme et un facteur calendaire, selon le ministère du Travail.
N° 22285mardi 27 septembre 2016
Page 2782 mots
FRANCE—EMPLOI
La publication lundi des chiffres du
chômage d'août a jeté un froid po-
laire sur le « ça va mieux » entonné
à l'unisson depuis plusieurs mois par
les membres de l'exécutif, François
Hollande en tête. Il ressort de ces sta-
tistiques que le nombre de deman-
deurs d'emploi de catégorie A en
France métropolitaine, c'est-à-dire
ceux qui n'ont pas du tout travaillé
sur la période, a augmenté de 50.200.
Soit une hausse de 1,4 % par rapport
à juillet, à laquelle aucune classe
d'âge n'a échappé, et de 1 % sur trois
mois. La baisse des effectifs de cette
catégorie de chômeurs, la plus scru-
tée, depuis le 1er janvier s'en trouve
relativisée puisqu'elle n'est plus
« que » de 23.700, pour atteindre 3,55
millions de personnes.
Deux jours ouvrés de
plus
Il faut remonter à janvier 2013 pour
retrouver pareille dégradation du
chômage. Pour l'expliquer, la mi-
nistre du Travail, Myriam El Khomri,
a mis en avant les « difficultés » ren-
contrées dans certains secteurs « par-
ticulièrement affectés » par les atten-
tats de juillet, tourisme, hôtellerie-
restauration, commerce de loisirs no-
tamment. Ce facteur conjoncturel a
été « amplifié » par un facteur pure-
ment technique lié à l'augmentation
« inhabituelle » du nombre
d'actualisations des demandeurs
d'emploi, a-t-elle ajouté.
Concrètement, le nouveau calendrier
d'actualisation mis en place depuis le
1er janvier va du 28 du mois précé-
dent au 15 du mois courant. Les chô-
meurs, qui plus est, ont plus ten-
dance à mettre à jour leur situation
les jours ouvrés. Et comme il y a eu
deux jours ouvrés de plus sur la pé-
riode allant du 28 juillet au 15 août
par rapport à celle allant du 28 juin
au 15 juillet, Pôle emploi a enregistré
beaucoup moins de défauts
d'actualisation (172.000 contre
231.000) et donc beaucoup moins de
« sorties » de ses statistiques des ca-
tégories A, B (moins de 78 heures tra-
vaillées) ou C (plus de 78 heures).
« L'augmentation atypique du mois
d'août est sans rapport avec
l'évolution générale de la conjonc-
ture », a relativisé Myriam El Khomri,
pointant notamment la hausse des
déclarations d'embauche en août,
hors intérim, qui ont progressé de 3,7
%, l'effet du plan PME et ceux à venir
du plan 500.000 formations supplé-
mentaires. Quant aux effets post-at-
tentat, ils seraient en grande partie
effacés, l'Insee ayant mesuré un fort
rebond du climat dans l'hôtellerie-
restauration en septembre.
Effet d'actualisation
Méthode Coué ? « La crise du tou-
risme a été particulièrement violente
chez les saisonniers », confirme Ber-
trand Martinot, économiste, ancien
délégué général à l'emploi et à la for-
mation professionnelle (et au-
jourd'hui conseiller de Valérie Pé-
cresse à la région Ile-de-France). Elle
fournit donc bien une partie de
l'explication du mauvais chiffre
d'août, mais pas la seule, car si les
jeunes, qui forment le gros des ba-
taillons des saisonniers, ont beau-
coup augmenté dans la catégorie A,
c'est aussi le cas des plus de 50 ans.
Qui plus est, analyse-t-il, certaines
régions qui ne comptent pas parmi
les plus touristiques, comme le Nord-
Pas-de-Calais-Picardie, s'en sortent
plus mal que la moyenne nationale.
Si l'on ajoute que les entrées en for-
mation se sont nettement accélérées
le mois dernier, il est donc possible
qu'une partie de la dégradation
vienne bien aussi de l'effet actualisa-
↑ 8
tion. « Ces effets techniques existent,
ils sont très difficiles à évaluer et
jouent parfois dans un sens, parfois
dans l'autre », relativise Bertrand
Martinot.
A ce stade, il est donc incertain de
conclure que les seuls chiffres d'août
marquent une nouvelle hausse du-
rable du chômage. La publication par
l'Insee du taux de chômage au sens
du BIT pour le troisième trimestre
permettra d'y voir plus clair, car ce
chiffre est indépendant des aléas ad-
ministratifs. Pour 2016, l'Unédic
table sur un reflux de 124.000 du
nombre de demandeurs d'emploi de
catégorie A. Il faut désormais en
moyenne un recul de 25.000 par mois
d'ici à la fin de l'année pour y parve-
nir. Ce que l'entourage de la ministre
du Travail juge tout à fait possible.
Mais, en attendant, l'impact poli-
tique du chiffre d'août pour François
Hollande s'annonce dévastateur. ■
par Alain Ruello
Tous droits réservés Les Echos 2016
D99CF3878060E600053016A06207D1943DE02E2D00667ACA5D59883
Parution : Quotidienne
Diffusion : 126 645 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015
Audience : 8 222 000 lect. - © AudiPresse One Global2016_v3
↑ 9
Plus 50 000 chômeurs de plus au mois d’août
lundi 26 septembre 2016749 mots
FRANCE
Hausse de 1,4 % des demandeurs
d’emplois de catégorie A au mois
d’août, le coup est rude pour le
gouvernement, qui comptait bien
capitaliser sur la légère inflexion
des deux mois précédents. Au to-
tal, pour le mois d’août, on atteint
5 518 200 chômeurs inscrits à Pôle
emploi.
L’été se termine mal. Plus 50 200
chômeurs en catégorie au mois
d’août, l’augmentation est consé-
quente et efface les deux derniers re-
levés de Pôle emploi qui faisaient
état d’une légère inflexion. En juillet,
les catégories A ont ainsi connu un
recul de 19 100 inscrits.
Si l’on ajoute les catégories B et C,
rassemblant ceux qui ont travaillé
quelques heures le mois dernier, la
hausse s’élève à 76 100 personnes.
Au total, pour le mois d’août, on at-
teint 5 518 200 chômeurs inscrits à
Pôle emploi.
Myriam El Khomri avait salué un
« retournement de tendance » cet été.
Dans un communiqué envoyé dès la
publication des nouvelles statis-
tiques, la ministre du travail a tenu sa
ligne, malgré les mauvais chiffres :
« Ce résultat, nettement moins favo-
rable que ceux des mois précédents,
peut s’expliquer notamment par les dif-
ficultés rencontrées dans certains sec-
teurs d’activité particulièrement affec-
tés par les attentats de juillet (tou-
risme, hôtellerie-restauration, com-
merce de loisir, notamment) ».
Effet de contexte donc, mais aussi de
technique.« Cette hausse a par
ailleurs été amplifiée par une augmen-
tation inhabituelle du nombre
d’actualisations des demandeurs
d’emploi, due notamment à un effet ca-
lendaire (nombre de jours ouvrés plus
élevé). »Pour y voir plus clair dans
ce jargon, tentative de décryptage :
chaque mois, chaque demandeur
d’emploi doit s’actualiser et déclarer
sa situation. En août, il y aurait eu
plus de jours « ouvrés », donc plus
de personnes à s’actualiser, donc mé-
caniquement plus de personnes
maintenues dans les listes de Pôle
emploi. Mais cette explication valide,
en creux, l’hypothèse selon laquelle
les « bons chiffres » peuvent aussi
s’expliquer par un nombre plus élevé
de radiation et non pas par un boom
de l’emploi disponible les mois pré-
cédents, une technique régulière-
ment dénoncée par les syndicats de
salariés et d'usagers de Pôle emploi.
Myriam El Khomri insiste : « La vo-
latilité des résultats obtenus ces der-
niers mois et les facteurs exceptionnels
qui affectent ceux du mois d’août jus-
tifient une nouvelle fois que l’évolution
du nombre de demandeurs d’emploi
soit analysée en tendance ». Le
nombre de demandeurs d’emploi
sans aucune activité diminue effec-
tivement depuis le début de l’année
(-23 700 personnes). Le gouverne-
ment, appuyé par un rapport de
l’Insee publié en juin, voit trois rai-
sons à cette embellie, le crédit
d'impôt pour la compétitivité et
l'emploi (Cice), le pacte de responsa-
bilité ainsi que la prime de 2.000 eu-
ros à l'embauche dans les PME. Selon
les estimations de l'Insee, ces trois
dispositifs enrichiraient la croissance
en emplois de 95.000 postes en 2016
après avoir permis de créer 80.000
emplois l'année passée.
Cependant, si l’on regarde le cadre
plus large, la catégorie B (ayant tra-
vaillé moins de 75 heures par mois)
grimpe de 2,7 % sur un an et celui des
catégories C s’envole (+ 8,2 % en un
an). Ces chiffres attestent que depuis
12 mois, le chômage total se stabi-
lise, mais que la précarité et les petits
boulots ne cessent de croître.
Par ailleurs, l’Unedic n’est pas aussi
enthousiaste que le gouvernement.
Selon les prévisions financières de
l’organisme chargé de la redistribu-
tion des indemnités chômage, après
une baisse en 2016, les chiffres de-
vraient rebondir en 2017, avec 79 000
chômeurs de plus l’an prochain. Le
ministre du budget Michel Sapin, à
l’occasion de la présentation des
grandes lignes du budget mardi 20
septembre a cependant balayé ces
prévisions, arguant que l’Unedic,
était, par nature, « toujours plus pes-
simiste ». ■
par Mathilde Goanec <con-
↑ 10
ENCADRÉS DE L'ARTICLE
Sur mediapart.fr
Cet article provient du site mediapart.fr sur lequel les enquêtes, analyses et reportages sont enrichis de vidéos,
diaporamas, cartes interactives, liens hypertextes, etc. La version imprimée de l’article ne permet pas de mettre
à disposition ces éléments et génère parfois des messages vous signalant les endroits où ces éléments appa-
raissent en ligne.
Tous droits réservés Mediapart 2016
CF93431986E08E0D352C11D04700319134603D2B101B7A93FAE1A6A
Parution : Continue
↑ 11
AU LYCÉE MILITAIRE D'AIX
Des licenciements qui suscitent des questions
mardi 27 septembre 2016Édition(s) : Grand Vaucluse
Page 28541 mots
FAITS-DIVERS
D e mémoire de syndicaliste, on
n'avait jamais vu ça. Ou alors,
avant la rédaction du code du travail.
Bien avant que la loi n'impose des
conditions strictes aux licencie-
ments, au premier rang des-
quelles« un motif ». « Un droit fonda-
mental ! », martèle Me Julien Gautier,
l'avocat des cinq, et bientôt six, sala-
riés fraîchement, et sèchement, li-
cenciés par la société de nettoyage
SMS, en charge depuis mai dernier de
l'entretien du lycée militaire à Aix.
Réunis hier matin, dans les locaux de
la CGT aixoise, les "parias" organi-
saient la riposte, médiatique et judi-
ciaire, contre "une décision injuste et
scandaleuse, prise avec la complicité
du ministère de la Défense." « On est
en présence d'un véritable scandale
d'État », assume pleinement Me Gau-
tier. La révolte est à la hauteur de
l'incompréhension et de la violence
sociale subie par ces six salariés aux
états de service jusqu'ici irrépro-
chables. Mais le 31 août dernier, leur
employeur les informait d'un courrier
du ministère de la Défense deman-
dant "leur retrait immédiat de tous les
sites militaires"… sans s'étendre sur
les causes. Dans un premier temps,
seuls cinq agents d'entretien sur la
vingtaine qui intervient au lycée mi-
litaire étaient visés. Ces derniers
jours est venue s'ajouter à cette liste
d'indésirables une des plus anciennes
salariées, qui a passé vingt ans de sa
vie à nettoyer les locaux du lycée mi-
litaire… Et toujours pas le début
d'une explication. "Pour intervenir sur
un site militaire, ces agents ont fait
l'objet de plusieurs enquêtes adminis-
tratives. La dernière date de mai der-
nier, lorsque SMS a repris le marché à
l'ancienne société. Et tout était parfai-
tement normal, note Patrice Ehrhart,
de l'Union locale de la CGT du pays
d'Aix. Donc, on se pose des questions…
S'agit-il de leur nationalité ? De leurs
origines ? De leur adhésion à la CGT ?
De leur ancienneté ? ""SMS se re-
tranche derrière ce courrier du minis-
tère de la Défense pour effectuer cette
reprise en main brutale, poursuit Ber-
nard Bourdelin, de la FNE CGT. Qu'on
nous dise pour quel motif ils sont inter-
dits de site ! L'état d'urgence, ou ce pré-
texte, ne doit pas bafouer la dignité des
gens.Soit ces agents avaient des casse-
roles depuis bien longtemps et on au-
rait dû s'en rendre compte avant - ce
qui pose question sur la sécurité du ter-
ritoire…- , soit ils sont devenus dange-
reux en trois mois, mais six d'un coup,
c'est énorme… Ou alors, il y a une com-
plicité entre SMS et la Défense pour
permettre à l'entreprise de licencier ! "
« On suit SMS depuis des annés, et
chaque fois qu'elle reprend un marché,
c'est pareil », assure Nasser Mabrouk,
responsable régional CGT secteur
propreté. "C'est un licenciement sans
cause réelle et sérieuse, argumente Me
Gautier. En l'absence de motif, on
considère qu'ils font l'objet d'une dis-
crimination. Sur quels fondements, on
ne sait pas encore."■
par Laetitia Sariroglou
Tous droits réservés La Provence 2016
809D03598840D60D657511D0CC04211E32109320F0497437D4FD96C
Parution : Quotidienne
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↑ 12
Hôpital de Douarnenez. La CGT décrit une sombre situation
N° 86790740mardi 27 septembre 2016
Édition(s) : ChâteaulinPage 16
494 mots
CHATEAULIN, —HOSTOCGT
R odolphe Pochet
La CGT de l'hôpital de Douarnenez,
qui est aussi
celui du Porzay
et de la Presqu'île,
évoque deux gros sujets
d'inquiétude : la mise
en place du groupement hospitalier
de territoire (GHT), avec la crainte
de transfert d'activités
à Quimper,
et des conditions
de travail qu'elle juge « dégradées ».
Arrêts de travail non-remplacés, am-
plitudes horaires excessives, pres-
sions des chefs de service… Pour le
syndicat CGT du centre hospitalier de
Douarnenez, les salariés font face à
des conditions de travail difficiles. Il
pointe notamment « un management
autoritaire, sans bienveillance ni au-
cun remerciement pour les dépan-
nages, d'où des agents désabusés,
certains à la limite du burn-out », dé-
crit Marceline Sévérac, la secrétaire
du syndicat. Elle dit rencontrer un
fort mal-être parmi le personnel,
« avec des situations si dures qu'à
écouter, cela en fait mal au ventre ».
« Précarité banalisée »
Dans le sombre tableau qu'elle dé-
nonce avec sa collègue, Christine
Gloaguen, s'ajoute le « fort taux de
précarité » parmi les agents. Elle es-
time la proportion de contractuels à
un quart des effectifs. « Certaines
sont là depuis cinq ou six ans et n'ont
aucune perspective », résument les
militantes. Et ne leur parlez pas du
décret du 5 novembre 2015, venu
modifier plusieurs dispositions pour
les agents non titulaires de la fonc-
tion publique hospitalière : « Il
n'endigue pas la précarité, il la bana-
lise ! »
Autre point d'inquiétude : les diffi-
cultés de l'hôpital à recruter, avec,
notamment, « une fuite des infir-
mières vers le libéral ».
« Pas dupes face au GHT »
L'autre grand sujet, en cette rentrée,
est la mise en place du Groupement
hospitalier de territoire (GHT) du
Sud-Finistère. La convention consti-
tutive, présentée pour avis au comité
technique d'établissement le 9 juin, a
été validée, le 1 erjuillet, par l'ARS.
« Nous nous sommes prononcés
contre le projet de convention
constitutive, mais nous continuerons
à venir discuter dans les instances »,
indique Marceline Sévérac.
Les motifs de cette opposition au
GHT sont nombreux. La CGT craint,
par exemple, le transfert d'activités
vers le centre hospitalier de Quim-
per, comme les services informa-
tiques ou la coordination de la for-
mation, « avec, à chaque fois, des dé-
parts de postes ».
Évoqué dans le projet médical, le dé-
veloppement de la rythmologie car-
diaque au Chic, avec des actes
comme l'installation de pacemakers,
se ferait au détriment d'autres éta-
blissements. Les six lits de l'unité de
surveillance continue en cardiologie
de Douarnenez suivraient le mouve-
ment.
Le syndicat parle, aussi, de possibles
suppressions, à Douarnenez, d'une
ligne d'infirmières aux urgences et
d'une ligne d'aides-soignantes en
médecine 2. « Bref, nous ne sommes
pas dupes, ces GHT, présentés
comme des outils de mutualisation,
permettent la suppression de
postes », conclut Marceline Sévé-
rac.■
Les deux syndicalistes CGT, ChristineGloaguen et Marceline Sévérac, sont
loin d'afficher le même optimisme quecelui défendu, dimanche, dans nos co-
lonnes, par le nouveau directeur del'hôpital de Douarnenez.
par Rodolphe Pochet
Tous droits réservés Le Télégramme 2015
e79bf37082409904c5da18602403517736c0be233021714b50b27d3
Parution : Quotidienne
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PROTECTION SOCIALE
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PAR ETIENNE LEFEBVRE
Retraites : rendre à César…
N° 22285mardi 27 septembre 2016
Page 9366 mots
IDÉES & DÉBATS—LES ÉDITORIAUX DES « ÉCHOS »
L e gouvernement l'affirme : il a
« sauvé » la Sécurité sociale. De
fait, au regard de la trajectoire finan-
cière récente, le chemin parcouru est
appréciable : le régime général, dont
le déficit se situait à plus de 17 mil-
liards d'euros en 2011, devrait se rap-
procher de l'équilibre en 2017, si la
croissance est au rendez-vous. Et
l'exécutif a réussi à contenir à un ni-
veau historiquement bas les dé-
penses d'assurance-maladie pendant
le quinquennat. Mais, outre le fait
que l'équilibre est encore loin si l'on
tient compte du Fonds de solidarité
vieillesse, il est un peu fort de café de
voir la gauche s'enorgueillir du léger
excédent affiché par l'assurance-
vieillesse. Le dernier rapport de la
commission des comptes de la Sécu-
rité sociale précise qu'en 2017, les
économies générées par la réforme
de 2010, relevant l'âge légal de départ
de 60 à 62 ans, s'établiront à environ
6 milliards d'euros pour le seul ré-
gime de base du privé. Autrement dit,
sans cette loi que la gauche avait vi-
vement combattue, l'assurance-
vieillesse serait aujourd'hui dans une
situation financière très compliquée.
La réforme de 2013 est loin d'avoir eu
un tel impact. Elle a certes conforté
le régime de base en gelant les pen-
sions et en relevant les cotisations,
ainsi qu'en fiscalisant les majora-
tions familiales, mais cela a participé
du ras-le-bol fiscal et contribué à
freiner l'économie. L'allongement de
la durée de cotisation prévu dans la
loi Touraine n'aura d'effet qu'à partir
de 2020. A l'inverse, les assouplisse-
ments successifs (2012 et 2014) du
dispositif de départ anticipé pour les
salariés ayant commencé à travailler
très jeunes ont conduit à une hausse
massive du nombre de bénéficiaires :
ils devraient être près de 300.000 en
2017, portant le coût du dispositif à
plus de 3 milliards. Et la facture du
compte pénibilité est encore à ve-
nir…■
par Etienne Lefebvre
Tous droits réservés Les Echos 2016
D39783B18F40160D35E71C300C0CB19432003122B0D67B4B7F974D3
Parution : Quotidienne
Diffusion : 126 645 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015
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↑ 15
Les prestations vont très peu augmenter en 2017Les allocations familiales devraient augmenter de 0,2 % en avril et les pensions de 0,6 % en oc-tobre.
N° 22285mardi 27 septembre 2016
Page 3472 mots
FRANCE—PROTECTION SOCIALE
A près des années de vaches
maigres, les retraités devraient
voir le montant de leur pension un
peu grimper à la fin de l'année pro-
chaine. Une augmentation de 0,6 %
est attendue en octobre 2017 si le re-
tour de l'inflation est bien au rendez-
vous. Une maigre consolation. En
2014, les pensions n'ont pas été reva-
lorisées du tout, en 2015 elles ont
frémi de +0,1 %, et en 2016 elles ne
bougeront pas.
La faiblesse de l'inflation explique
cette atonie. Les pensions ne sont
plus indexées sur les salaires, qui
augmentent un peu, mais sur les prix
hors tabac, qui sont, eux, quasi im-
mobiles. Les partenaires sociaux le
savent bien. Ils avaient placé de
grands espoirs d'économies dans la
sous-indexation des pensions com-
plémentaires des salariés du privé
(Agirc-Arrco) depuis 2013. En vain,
car il n'y a pas eu d'inflation ou
presque depuis.
Les décisions politiques ont pesé
aussi. Depuis 2016, la règle de calcul
des revalorisations des prestations
sociales indexées sur l'inflation a
changé : au lieu de se fonder sur une
prévision d'inflation et de corriger
l'année suivante, on prend en compte
la hausse des prix constatée au cours
des douze derniers mois connus des
statisticiens - par exemple, d'août
2016 à juillet 2017 pour la revalori-
sation des retraites d'octobre 2017.
Cette réforme était destinée à rendre
le système plus lisible, plus ration-
nel, mais elle permet aussi et surtout
de faire des économies en phase de
reprise. Ainsi, l'inflation prévue par
Bercy pour 2017 est de 0,8 %, mais
les allocations familiales et les mini-
ma sociaux, qui sont révisés chaque
année au 1er avril, ne devraient aug-
menter que de 0,2 % l'année pro-
chaine, sur la base de l'inflation
constatée précédemment. Déjà au
printemps dernier, ces prestations
n'avaient été relevées que de 0,1 %.
Décalage de dates
Autre facteur de modération de la
facture pour l'assurance-vieillesse :
le décalage de la date de revalorisa-
tion. Depuis 2014, elle n'a plus lieu
en avril mais en octobre, pour faire
des économies. Si bien qu'une reva-
lorisation affichée de 0,6 % en oc-
tobre 2017 se traduit en réalité par
une augmentation de 0,15 % de la
somme des pensions versées dans
l'année.
La faiblesse des revalorisations
contribue au ralentissement des dé-
penses de la Sécurité sociale. Elle
peut conduire aussi, souligne la com-
mission des comptes, à limiter la re-
valorisation des plafonds de res-
sources donnant accès à certaines
prestations familiales, « entraînant la
sortie de certains allocataires » dont
les revenus progressent plus vite. ■
par S. G.
Tous droits réservés Les Echos 2016
D990637B87E00A07F5E31190130111A133A0062360397C17C3EAB43
Parution : Quotidienne
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↑ 16
Retraites anticipées : pic de bénéficiaires en 2017Les assouplissements du dispositif « carrière longue » décidés en 2012 puis en 2014 montent encharge.Il y aura près de 300.000 bénéficiaires d'une retraite anticipée en 2017, pour un surcoût de3,2 milliards.
N° 22285mardi 27 septembre 2016
Page 3601 mots
FRANCE—PROTECTION SOCIALE
Les Français partent de plus en plus
tard à la retraite, mais le nombre de
ceux qui bénéficient de dérogations
à l'âge légal croît lui aussi. Selon la
commission des comptes de la Sécu-
rité sociale, « le nombre de bénéfi-
ciaires d'une retraite anticipée at-
teindrait son pic en 2017 », soit pas
loin de 300.000 personnes en
moyenne durant l'année prochaine
(contre 260.000 cette année). En
quatre ans, l'augmentation serait de
37 %.
C'est le résultat de la montée en
charge du décret « carrière longue »
de juillet 2012, et dans une moindre
mesure de la loi sur les retraites de
janvier 2014. Le premier a donné un
coup de fouet à la possibilité de partir
en retraite à 60 ans au lieu de 62 ans,
pour des gens qui ont commencé à
travailler à 20 ans. Pour actionner ce
dispositif, il n'est plus nécessaire
d'avoir cotisé plus que la durée légale
d'assurance. De surcroît, un congé
maternité spécifique ou une phase de
chômage peuvent désormais être dé-
comptés dans les trimestres cotisés,
à l'instar du service national ou des
arrêts pour maladie, maternité, acci-
dent du travail. La loi de 2014 a par-
achevé cette évolution en ajoutant
des trimestres maternité, chômage,
invalidité, ainsi que huit trimestres
au titre de la pénibilité.
Ce qui a un coût. Le montant des
pensions versées pour les retraites
anticipées s'élèvera en 2017 à 3,22
milliards, en hausse de 39 % sur
quatre ans. La facture augmentera
quasiment de 500 millions d'euros en
un an. Après 2017, le pic des carrières
longues devrait s'éroder, notamment
parce que les générations ont étudié
plus longtemps.
Moins lourd dans la
balance
Ces dépenses nouvelles sont à rap-
porter aux 5,9 milliards d'euros
d'économies qui devraient être réa-
lisées en 2017 suite aux sacrifices
consentis lors de la réforme des re-
traites de 2010 : recul de l'âge légal
de départ de 60 à 62 ans, et passage
de 65 à 67 ans de l'âge pour bénéficier
d'une retraite à taux plein (sans dé-
cote) pour ceux n'ayant pas suffisam-
ment cotisé. Cette dernière mesure
commence juste à produire ses ef-
fets : « L'année 2016 constitue la pre-
mière année où le relèvement du
taux plein automatique minore les
effectifs de départ en retraite », sou-
ligne la commission. L'essor du dis-
positif des carrières longues repré-
sentera près d'un tiers de la hausse
des prestations de l'assurance-
vieillesse en 2017 : 0,5 point de crois-
sance sur une progression totale de
1,6 %. Cette contribution sera
d'autant plus visible que les nou-
veaux retraités pèseront moins lourd
dans la balance l'an prochain. En ef-
fet, le relèvement de l'âge légal se
traduit par un dernier creux sans dé-
parts entre septembre 2016 et janvier
2017, qui réduit les montants de pen-
sions à verser en 2017. Puis en 2018,
la montée en charge de la retraite à
62 ans sera achevée.
Quant au recul de l'âge du taux plein
automatique, qui va produire des à-
coups jusqu'en 2023, il referme plu-
sieurs fenêtres de départ, en août-
novembre 2016, puis en juin-octobre
2017. Bref, les candidats à la retraite
patienteront un peu plus et
l'assurance-vieillesse paiera un peu
moins.■
par Solveig Godeluck
Tous droits réservés Les Echos 2016
B794E31587A0530D456811109F0AB1AA3160AE2AC02C768D307FC92
Parution : Quotidienne
Diffusion : 126 645 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015
Audience : 8 222 000 lect. - © AudiPresse One Global2016_v3
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MOUVEMENTS SOCIAUX
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mardi 27 septembre 2016Page 7
81 mots
SOCIAL-ECO
Les « Alsthommes » en grève
A ujourd'hui, les 9 000 salariés
d'Alstom sont appelés à la grève par
l'intersyndicale CGT, CFE-CGC, CFDT, FO.
Une manifestation est prévue devant le
siège du groupe, à Saint-Ouen (Seine-
Saint-Denis), à 11 heures, durant la tenue
du CCE. Les salariés ont choisi d'affréter
un TGV pour venir de Belfort et d'Ornans
(Doubs). L'intersyndicale attend entre 1
000 et 1 500 personnes. ■
Tous droits réservés L'Humanité 2016
B699F36F8BE0090A559211E09B0DF15132C02021A0287F8BA2AA32E
Parution : Quotidienne
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Audience : 363 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/2016
↑ 19
Affaire de la « chemise arrachée » : quinze salariés d’Air France devant lajustice
mardi 27 septembre 2016414 mots
POLICE ET JUSTICE—SOCIÉTÉ
Le 5 octobre 2015, la photo avait fait le tour du monde et terni un peu plus la
réputation française en matière de dialogue social : on y voyait le DRH d’Air
France, Xavier Broseta, chemise en lambeaux, en train de fuir certains des sa-
lariés. Le procès de quinze d’entre eux démarre mardi à Bobigny. Cinq sont
poursuivis pour « violences en réunion » et dix autres pour « dégradations ».
L’intersyndicale d’Air France appelle à une grève et à un rassemblement en
soutien aux prévenus aux abords du tribunal. La CGT, qui compte plusieurs
membres parmi eux, veut transformer cette journée en tribune pour « les li-
bertés syndicales ». Cinq de ses adhérents, dont un représentant du personnel,
avaient été licenciés par la compagnie à la suite des événements.
Lors d’une manifestation contre un projet de restructuration d’Air France vi-
sant à supprimer 2 900 emplois pour redresser sa compétitivité, une centaine
de manifestants avaient envahi la salle où la direction était en train de présen-
ter le plan en comité central d’entreprise.
Lors d’un mouvement de foule, le directeur des ressources humaines, Xavier
Broseta, et celui de l’activité long courrier, Pierre Plissonnier, avaient été mal-
menés, de même que certains des vigiles assurant leur protection. Puis, alors
qu’ils tentaient de fuir, leurs chemises avaient été arrachées par la foule hos-
tile, massée à l’extérieur du bâtiment.
Jusqu’à trois ans d’emprisonnement
Fin mai, le procès s’était ouvert en pleine épreuve de force entre la confédé-
ration de Montreuil et le gouvernement sur la loi travail, avant d’être renvoyé
à la rentrée. Si le contexte est moins explosif, les débats s’annoncent tendus
entre des prévenus résolus à dénoncer la « violence patronale » et une direc-
tion qui fustige le recours à la violence physique.
« Air France sera là pour soutenir ses salariés et répéter que la violence ne peut en
aucun cas devenir un mode de régulation des conflits sociaux », a affirmé Me Do-
minique Mondolini, l’avocat d’Air France. Côté défense, Me Lilia Mhissen ai-
merait « qu’on ne juge pas les salariés sur des extraits de vidéos ». Par exemple,
deux des prévenus ont « clairement agi pour protéger MM. Broseta et Plisson-
nier », affirme l’avocate de douze des salariés, persuadée que « si on avait ré-
cupéré toutes les images de la vidéosurveillance et l’ensemble des rushes des jour-
nalistes, l’histoire aurait été différente ».
Au pénal, les salariés poursuivis pour violences encourent jusqu’à trois ans
d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. Au civil, Air France leur réclame
un euro symbolique. Le jugement sera mis en délibéré.
↑ 20
Le directeur des ressources humaines d’Air France, Xavier Broseta, chemise en lam-beaux, le 5 octobre 2015.
Le directeur des ressources humaines d’Air France, Xavier Broseta, chemise en
lambeaux, le 5 octobre 2015.
KENZO TRIBOUILLARD / AFP
par Par
Tous droits réservés http : //www.lemonde.fr 2016
7291c3858540720a850717203406c16339102229e07d7144b0eabc4
Parution : Quotidienne
Audience : 20 594 000 lect. - © AudiPresse One Global2016_v3
↑ 21