participation une meilleure connaissance des … · loi de réforme de la protection de l’enfance...
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PARTICIPATION, UNE MEILLEURE CONNAISSANCE
DES APPROCHES POUR REDONNER SENS AUX
PRATIQUES
Fédération des acteurs de la solidarité
(FNARS) PACA Corse
28 et 29 septembre 2017
Catherine Etienne. Etudes, conseil,
accompagnement d’équipes
UN CONSTAT
Ces dernières années : le thème de la
« participation » a envahi le champ du social, du
médicosocial, de la politique de la Ville
Plus récemment : on parle « d’empowerment », de
« pouvoir d’agir », de « coproduction »= un
appel à développer des approches donnant
davantage de place, de pouvoir, aux personnes et
aux groupes
Car les divers états des lieux évoquent un « usager
encore trop souvent dépourvu de ses prérogatives »
UNE PROFUSION D’ INVITATIONS À « PARTICIPER »…
Politique de la ville 2010 Création collectif « Pouvoir d’agir » à l’initiative de
la Fonda
Juillet 2013. Mission Bacquet / Mechmache sur le
renouvellement de la démocratie participative…
21 février 2014 Loi ville et cohésion urbaine
Contrats de Ville cadre unique
1500 quartiers prioritaires
co construction avec les habitants de conseils citoyens,
Maisons du projet…
UNE PROFUSION D’ INVITATIONS À
« PARTICIPER »…
ESMS Loi 2002-2 : participation individuelle à
l’élaboration du projet personnalisé/, et participation
collective au fonctionnement du service ou de
l’établissement : Conseil de Vie sociale et groupes
d’expression
Lutte contre les exclusions
2010 création du Conseil Consultatif des Personnes Accueillies sur
la politique de refonte de l’offre d’accueil, d’hébergement et
d’insertion / décliné en CCRPA 2013
Plan de lutte contre la pauvreté 2013-2017 : participation comme
un des 5 principes
Conseil National de Lutte contre les Exclusions : collège usagers
Création d’associations de personnes accompagnées (ex. Dignité,
janv 2015)
Travaux d’ATD quart monde…
UNE PROFUSION D’ INVITATIONS À
« PARTICIPER »…
Loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées
Loi de réforme de la Protection de l’Enfance du 5 mars 2007 : Projet Pour l’Enfant, parcours, droits de l’enfant, implication des
parents…
Loi HPST juillet 2009 Hôpital, Patients, Santé, Territoire
Loi d’adaptation de la société au vieillissement 28 décembre 2015
DES RECOMMANDATIONS DE BONNES
PRATIQUES DE L’ ANESM
transversales sur bientraitance, éthique, projet
personnalisé…,
ou spécifiques, par exemple :
« Expression et participation en CHRS et CADA »
« L’expression et la participation du mineur , de ses parents et
du jeune majeur dans le champ de la protection de l’enfance »
« L’exercice de l’autorité parentale dans le cadre du placement »
« Qualité de vie en MAS FAM : communication, participation
et exercice de la citoyenneté »
« Spécificités de l’accompagnement des adultes handicapés
psychiques »
Etc.
UNE TRIPLE INVITATION À PARTICIPER
à l’élaboration et au suivi du projet personnalisé
au fonctionnement de l’ESMS
et hors les murs :
à la définition et l’évaluation des politiques publiques;
à la vie de la « cité »…
Rappel : la Loi de lutte contre les exclusions 1998 :
• « elle n’a de sens que si elle est élaborée avec les plus
démunis, qui doivent être considérés comme des
partenaires à part entière. Il nous appartient à tous
de créer les conditions de leur participation à
la définition des politiques publiques » Idem
Traité de Lisbonne en 2000
QUELQUES POINTS DE REPÈRE CONCERNANT
L’HISTOIRE DU TRAVAIL SOCIAL ET DE LA
« PARTICIPATION » EN FRANCE
A L’ORIGINE DU TRAVAIL SOCIAL
1884 : les settlement houses en Angleterre : améliorer avec les habitants du quartier leurs conditions de vie
En 1896, 7 maisons sociales à Paris : une nouvelle forme d’intervention sociale favorisant :
l’entraide entre habitants, la coopération
la réflexion collective sur le fonctionnement
La prise d’initiatives
« Éducation sociale », « immersion », « proximité », « travail au milieu du peuple pour le peuple »
1922 : création de la Fédération des Centres sociaux
Progressivement, une centration de
l’intervention sociale sur l’approche
individualisée
Dans les établissements
Dans le travail social de « secteur »
Action collective portée par :
mouvements autogestionnaires, coopératifs,
écologistes, …
Clubs de prévention, Education populaire,
ATD Quart Monde.1972 (Père Wresinsky) pionniers
de la « participation » des personnes pauvres
1982 : un texte de référence, la circulaire de
Nicole Questiaux qui donne aux TS la mission
de restaurer le lien social
de faciliter la reconstitution des solidarités
locales
d’inciter les groupes à s’organiser pour traiter les
problèmes
de développer les actions collectives à visée
d’émancipation
Mais dans un contexte
d’apparition de la « nouvelle pauvreté », « d’urgence
sociale »
de transfert de compétences en action sociale aux
départements
Et c’est la politique de la ville (1982) qui va
s’approprier ces finalités : recréer du lien
social, des solidarités, etc. dans les quartiers .
Rapport Dubedout en 83. DSL…
Même si le CSTS réaffirme en 1987 la valeur
ajoutée des interventions sociales d’intérêt collectif,
la culture prédominante du travail social
reste centrée sur l’intervention individualisée
Evolutions ces dernières années pour
promouvoir
le travail social collectif,
Une participation plus importante des des usagers à
leur projet/ à des projets collectifs/ au fonctionnement
des ESMS
Des recherches, des expériences : ATD quart
monde sur des coformations; les travailleurs pairs
dans le domaine de la toxicomanie, de la santé
mentale, Housing First...les associations d’usagers,
l’éducation thérapeutique, etc.
Rapport CSTS 2015 : « refonder le rapport aux
personnes accompagnées »
LES ETATS GÉNÉRAUX DU TRAVAIL
SOCIAL- 2015
Constat d’une approche trop centrée sur les carences, et
d’un développement insuffisant du travail collectif alors
que le travail social doit consolider, restaurer les liens
sociaux
Groupe de travail « Place des usagers »
La participation des personnes implique un changement de
posture pour les professionnels du travail social et de
l’intervention sociale,
Accepter d’abandonner un peu de pouvoir, et prendre des
risques pour laisser la place à ceux qui sont accompagnés, et se
saisir de toutes les opportunités offertes allant dans ce sens. »
Groupe de travail « Développement social et travail
social collectif »
Le développement social propose de redonner du
pouvoir d’agir aux individus et aux collectifs
RAPPORT DU CSTS REFONDER LE RAPPORT
AUX PERSONNES ACCOMPAGNÉES
Non plus cibles de dispositifs, objets de prise en charge
et d’interventions, mais acteurs, auteurs à qui on donne une place…
Elargir la représentation dans les instances. Identifier lignes budgétaires pour la participation
Associer personnes en situation d’exclusion aux formations des TS…et aux recherches
Equilibrer formes d’accompagnement indiv et collectif
Encourager créativité indiv, collective, institutionnelle
Outiller les équipes en approches donnant plus de place aux personnes accompagnées : dpa, family group conférence, clinique de concertation, etc.
Repenser la place de l’encadrement / l’organisation ; accompagner l’évolution des pratiques
LA PARTICIPATION, DE QUOI PARLE-T-
ON?
CONSEIL DE L’EUROPE 2012
« on entend par participation le fait, pour des
particuliers ou des groupes, d’avoir le droit, les
moyens, la place, la possibilité, et si
nécessaire, le soutien, d’exprimer des
opinions, d’être entendu, et de contribuer
aux prises des décisions sur les affaires les
concernant, leurs opinions étant dûment
prises en considération, eu égard à leur âge et
à leur degré de maturité »
JACQUES GODBOUT :
« la participation c’est le processus d’échange
volontaire entre une organisation qui accorde un
certain degré de pouvoir aux personnes touchées
par elle, et ces personnes, qui acceptent en retour
un certain degré de mobilisation » dans son
ouvrage « la participation contre la démocratie »!
Notion de réciprocité…
CONSTATS D’UN ÉCART ENTRE INTENTIONS
ET PRATIQUES
La participation peut se réduire à une simple
consultation
Les habitants/ usagers des services peuvent parfois
être dans une posture de « consommateurs » de
projets, qu’avec des intentions louables, on leur
propose « clés en mains » …
Une vraie coproduction modifie les postures et rôles
des intervenants, pas toujours préparés à cela
EN FRANCE LES 4 REGISTRES DE PARTICIPATION
1. Être
informé
2. Etre consulté
3. Se concerter
4. décider,
élaborer,
construire
ensemble
DÉFINITIONS ET NIVEAUX DE
PARTICIPATION 1. Être informé
2. Etre consulté : s’exprimer, donner son avis, faire
des propositions
3. Se concerter : sur un projet, une action à mener
4. Co décider, co élaborer, co construire :
s’impliquer du début à la fin d’un projet :
diagnostic du problème, définition de l’objectifs, choix
des stratégies et modalités d’action, mise en œuvre,
communication, évaluation…
autre échelle plus complexe : Sherry Arnstein
UNE QUESTION À SE POSER : QUEL EST LA FIGURE
DE« L’ USAGER » QU’ON VEUT PROMOUVOIR?
Client, consommateur?
Allié, partenaire?
Citoyen?
LES FREINS À LA PARTICIPATION,
CONSTATÉS AUSSI BIEN DANS LES
ÉTABLISSEMENTS SOCIAUX ET MÉDICO
SOCIAUX QUE DANS LES VILLES…
Le cadre de la participation n’est pas toujours
bien défini : d’où des frustrations, des déceptions
parfois
Qu’attend-on des « usagers »? Consultation? Concertation?
Coproduction?
Qu’est-ce qui est négociable ou non?
Qui est l’instance de décision?
Rôles et responsabilités pas clairement identifiés
Comment présente-t-on la participation attendue? Espace
d’expression de « besoins », de « demandes », attendant des
réponses?? Ou espace de débat, de construction, et de
négociation?
L’information n’est pas toujours pensée:
Parfois pas facile à transmettre : suppose d’évaluer
quelle est l’information pertinente et suffisante à
donner;
Difficile à adapter à certains publics
Ou pas suffisante …et comment donner un avis
pertinent si on n’a pas tous les éléments nécessaires
pour se forger une opinion?
• Il y a souvent des inégalités d’accès à la parole liées :
o aux statuts différents de ceux qui s’expriment
o aux difficultés propres à certains handicaps, aux capacités de
discernement, de compréhension, d’expression, de langue
o à l’image négative qu’on peut avoir de soi
o à la crainte de représailles… conflits de loyauté, d’attachement
o aux représentations négatives qu’on peut avoir des autres
participants…des concurrences, des méfiances
o aux modalités de débat (intimidantes, protocolaires, technocrates,
« jargonnantes »!)
• On manque de préparation, de formation
• à l’élaboration d’un point de vue argumenté, au débat, à la
délibération, etc.
Dans les ESMS :
les contraintes liées à certaines mesures qui
s’imposent
la diversité des situations des « personnes
hébergées »
Qui est l’usager? La personne qui bénéficie de
l’accompagnement et/ou de soins? Ses proches?
Ces constats doivent amener à se
redire le sens que prend la participation, et à
chercher quelles sont les modalités :
d’information
de « sécurisation » des échanges
d’animation
d’accompagnement spécifique à l’expression
de préparation
de mobilisation
de travail collectif,
de suivi des propositions, etc.
qui permettent de contourner/ éliminer/ atténuer
ces freins
PROMOUVOIR UNE PARTICIPATION À
VISÉE D’EMPOWERMENT…
Empowerment
Développement du pouvoir d’agir
ORIGINE DU CONCEPT D’EMPOWERMENT
• Le mouvement des droits civiques
dans les années 1960
• Les mouvements féministes
• Coopération et développement dans
les pays dits « du 1/3 monde » puis
« en voie de développement »
• Dans les années 80 : la psychologie
communautaire. champ de la
psychiatrie. Julian Rappaport
• Travail social aux Etats Unis :
Guttiérez
• Dans les années 90, il est intégré au
vocabulaire international des
politiques publiques…
L’EMPOWERMENT, UNE NOTION AMBIGÜE
3 courants et 3 visions très différentes de la société (cf M-H Bacqué, Y Le Bossé…) :
Un courant « radical » :
Transformation sociale
Référence à Saül Alinsky, Paulo Freire
Méthodes du community organizing
Lutte de collectifs contre domination et injustice, pour une redistribution des ressources des « dominants » vers les « dominés »
Risque d’une vision « oppositionnelle » de la participation
L’EMPOWERMENT, UNE NOTION AMBIGÜE
Un courant « Social-libéral »
Rôle de l’Etat : promouvoir la cohésion
sociale
Mais sans remettre en cause
fondamentalement la structure des
inégalités sociales
Valorisation de l’autonomisation des
personnes et des groupes
Accent sur la participation, multiplication de
dispositifs de consultation
L’EMPOWERMENT, UNE NOTION AMBIGÜE
Un courant « néolibéral » :
L’Etat social « actif »
Logique comptable
Objectiver les lacunes des personnes et les mettre en capacités pour qu’elles sortent de la pauvreté
Valeurs : individu, marché, entreprise, responsabilité individuelle
Les risques :
une rhétorique de la responsabilisation et de la motivation individuelle. L’accent sur le mérite
La dénonciation des fraudes
L’invitation à participer pourrait devenir une injonction à la participation : la fameuse « activation des dépenses sociales »
EN FRANCE, DES COURANTS SE
REVENDIQUENT DE L’EMPOWERMENT
Avec une valorisation du collectif (méthodes du
community organizing)
Dans une vision « émancipatrice » : se mobiliser
pour faire changer les règles sociales, pour
transformer la société
Objectif : poser des actes significatifs dans l’espace
public à partir de situations problème repérées par
des groupes comme injustes
En faisant pression sur les politiques locales, en
revendiquant
Alliance citoyenne, réseau Capacitation citoyenne
LE « DÉVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE »
Une recherche action lancée par plusieurs
partenaires dont Fédé des centres sociaux, Prévention spécialisée, collectif
Pouvoir d’Agir, asso nationale de DG et DGA de conseils
départementaux …2013 2016 (cf ASH 7 10 2016)
9 expérimentations dans quartiers prioritaires
S’appuyant sur la notion d’empowerment
Dans des « communautés-territoires »
LE « DÉVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE »
LES ENSEIGNEMENTS DE L’ÉTUDE
Regarder le territoire autrement : des compétences, des relations et systèmes d’appartenance
Partir des désirs de faire des habitants
Ne pas penser en termes de problème auquel il faut apporter des solutions
Ne pas construire soi même les réponses et les formes d’ accompagnement
Nouer des alliances
Favoriser l’émergence de nouvelles formes de convivialité
Abandonner la posture « en surplomb » : vers le facilitateur, le maïeuticien
Obstacles :
la déstabilisation quand les habitants occupent davantage de place;
les fonctionnements institutionnels qui enferment,
le turn over qui nécessite un « tiers expert », fil rouge, médiateur
ON VOIT SE DESSINER DEUX TENDANCES La mobilisation de
l’individu
Ses carences, sa motivation à se
réinsérer
C’est à l’individu de changer
L’émancipation de collectifs face à des situations injustes.
c’est à la société de changer
LA PROPOSITION DE
L’APPROCHE CENTRÉE SUR LE
DÉVELOPPEMENT DU POUVOIR
D’AGIR DES PERSONNES ET DES
COLLECTIFS (DPA P-C)
LA DÉFINITION DE YANN LE BOSSÉ
2012
« Un processus par lequel des personnes accèdent ensemble ou séparément
à une plus grande possibilité d'agir
sur ce qui est important pour elles-mêmes, leurs proches ou le collectif auquel elles s'identifient. »
UN POINT D’APPUI PHILOSOPHIQUE
« La souffrance n'est pas uniquement définie par la
douleur physique, ni même par la douleur mentale, mais
par la diminution, voir la destruction de la capacité
d'agir, du pouvoir faire, ressentie comme une atteinte à
l'intégrité de soi » Ricoeur, P. (1990). Soi-même comme un autre.
Paris, éditions du Seuil
« Notre épanouissement personnel et collectif passe par
la possibilité concrète d’agir sur ce qui est important
pour nous. » Yann Le Bossé Soutenir sans prescrire 2016
SA SPÉCIFICITÉ
Une attention portée à la fois aux personnes /
aux collectifs / à l’organisation
institution
groupe
individu
PRÉSUPPOSÉS
Les problèmes sociaux sont engendrés par des
conditions structurelles mais/et se traduisent de
manière individuelle : on ne peut donc
prescrire à l’avance la manière dont les
gens vont vivre, s’approprier, faire évoluer
leur situation
Une vision pragmatique : changer le monde au
quotidien, ici et maintenant
Vers plus de justice sociale
Par essence l’acteur est capable et
compétent
Retrouver un sentiment de dignité passe
par l’action
LE D.P.A P.C
DPA
Impliquer les personnes directement concernées et négocier la définition concrète du problème qu’elles
rencontrent, de l’obstacle, du
changement visé
Conduire des changements
concrets dans l’ici et maintenant , pas
à pas
Favoriser «l’action conscientisante » par les personnes
pour ancrer les apprentissages
Prendre en compte les enjeux des
acteurs impliqués de près ou de plus loin, qui ont tous « droit de cité »
QUELLES CONSÉQUENCES DE CETTE APPROCHE
CENTRÉE SUR LE DPA PC SUR L’INTERVENTION
SOCIALE ?
Le changement visé est le franchissement de l’obstacle (et non plus « l’adaptation » de la personne ou la « révolution »).
On tient compte des obstacles individuels et structurelles qui empêchent d’avancer.
Le changement est élaboré à partir des compétences effectives des personnes les plus concernées.
Le changement est co-construit et fondé sur la négociation des expertises.
La personne concernée est l’actrice du changement; l’intervenant agit comme une « personne ressource», un « passeur », qui aide à créer les conditions pour restaurer un mouvement.
LA POSTURE DE L’INTERVENANT…
DES PRATIQUES PROFESSIONNELLES
RENOUVELÉES • La posture d’intervention évolue:
Faire avec les personnes : « alliance »
En sollicitant davantage leurs compétences
Accepter de se laisser surprendre
Prendre en compte systématiquement les 3 dimensions de
l’insertion : individu/collectif/environnement
Avoir un rôle de « passeur » : mettre à disposition des ressources
pour que les personnes réalisent par elles-mêmes
• On évite ainsi :
• L’infantilisation des personnes
La stigmatisation de personnes et de groupes à qui on dénierait
tout potentiel de changement
L’enfermement des intervenants sociaux dans un rôle de
« sauveur » , ou de « contrôleur », ou de « militant »
LA POSTURE DE L’INTERVENANT :
Ecouter et aller vers les personnes :
S’impliquer en tant que personne, le « porte à porte », la
« conversation »,…une proximité humaine
S’appuyer sur les groupes existants
Partir des préoccupations des personnes elles
mêmes
Soutenir le processus d’émergence des demandes, pour ensuite
aider à les travailler, à les transformer
Amener à distinguer l’expression d’un problème de la proposition
d’une solution
Inciter à l’exploration, à l’analyse de problème, aider en enrichir
les perceptions en comprenant les enjeux des autres acteurs
Inciter à la formulation d’arguments étayés…
LA POSTURE DE L’INTERVENANT
Ne pas vouloir offrir d’emblée une réponse à ce
qu’on suppose être un besoin
ne pas anticiper, lâcher le rôle de « sauveur »…
Interroger les notions « d’ expertise », « d’adhésion », de
« diagnostic », de « besoin »
Allier rigueur du cadre / et souplesse
flexibilité, fluidité
Faire évoluer son rôle tout au long du projet
Soutenir les individus et le groupe : aider à
franchir les obstacles, pas à pas, concrètement, en
sachant que « tout bouge tout le temps »
LA POSTURE DE L’INTERVENANT • Inviter à élaborer une forme d’évaluation qui
permette de repérer :
Ce qu’on a appris à partir du projet, de l’action menée
Ce qu’il est possible de reproduire, d’utiliser pour un autre
projet
Les résultats obtenus
Les effets produits : sur les personnes, sur le groupe, sur
l’institution, sur le quartier, etc.
Inviter le groupe à s’attribuer le mérite de
l’action menée
Permettre aux personnes de « se dire, dire, faire, raconter
ce qu’elles ont fait sur une scène publique, s’attribuer le
succès d’une action » (Ricoeur)