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) Participer ( Magazine des sociétés coopératives et participatives Octobre . Novembre . Décembre 2013 . Numéro 649 Coopération et enseignement : quels enjeux ? )Rencontres( )International( Pierre-Yves Gomez : Le travail invisible Les coopératives de consommation, reines au Royaume-Uni

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Dédié aux Sociétés coopératives et participatives, le dossier de ce numéro de novembre s'adresse au monde éducatif, jeunes et enseignants !

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)Participer(Magazine des sociétés coopératives et participatives

Octobre . Novembre . Décembre 2013 . Numéro 649

Coopération et enseignement : quels enjeux ?

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Pierre-Yves Gomez :Le travail invisible

Les coopératives de consommation, reines au Royaume-Uni

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Au 1er février 2014, tous les acteurs économiques de l’Union Européenne auront pour obligation d’émettre leurs virements et leurs prélèvements au format SEPA (Single Euro Payments Area).Pour répondre aux obligations SEPA et bénéficier de ses avantages, vous devez procéder à des aménagements techniques et organisationnels.Les conseillers du Crédit Coopératif vous accompagnent pas à pas dans cette démarche.

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Patrick LenanckerPrésident de la Confédération générale des Scop

Participer. Magazine des sociétés coopératives et participatives 37, rue Jean Leclaire 75017 Paris - tél. : 01 44 85 47 00, fax : 01 44 85 47 10 – www.les-scop.coopRéalisation : Scopedit, 37, rue Jean-Leclaire 75017 Paris. Gérant : Patrick Lenancker. Rédacteur en chef : Pierre Liret. Secrétariat de rédaction : Corinne Lefaucheux, Carine Dieu-Romastin. Conception, réalisation, appui éditorial : Philem Despiney, Scop In Studio 4, Bruno Chambrillon. Impression : Chevillon Imprimeurs. Dépôt légal : 4e trimestre 2013. CPPAP 1115 T 87741 . ISSN 1264-949X. Abonnement : 1 à 3 abonnements souscrits : 26 € par abonnement, à partir de 4 abonnements 22 € par abonnement. Contact abonnement : 03 80 48 95 37

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Sommaire

p.4 Média Scopp.6 Vie du réseaup.13 Actualités

p.28 ECF-Cerca

p.24 Coopératives d’habitants : un cadre juridique pour répondre à un réel engouement

p.32 Parcoursp.34 Lectures

p.16 Coopération et enseignement : quels enjeux ?

)Dossier(

)Scop en action(

)Rencontres(

p.14 Les coopératives de consommation reines au Royaume-Uni

)International(

)Ouvertures(

Education et formation au cœur du projet coopératif

e 13 juin dernier, le ministère de l’Economie sociale et solidaire a signé avec le ministère de l’Education une convention mar-quant la volonté de l’Etat de promouvoir l’ESS dans l’enseigne-ment. Un acte symbolique qui rappelle à toutes les coopératives

que l’éducation et la formation sont inscrites dans les principes coopé-ratifs de l’Alliance coopérative internationale et dans la loi française de 1947 sur les coopératives.Dans le service qu’elles doivent à leurs membres, la formation est un le-vier essentiel. Les Sociétés coopératives et participatives sont fortement impliquées dans la progression professionnelle de leurs salariés et leur employabilité. Une part des cotisations au Mouvement coopératif est consacrée à mettre en œuvre des programmes de formations managé-riales et coopératives, à l’image des Parcours mis en œuvre avec l’Uni-versité Paris Dauphine et l’école coopérative de management Coeptis. Enfi n, les Scop disposent également avec Form.coop d’un dispositif de fi nancement qui leur est propre et dédié au fi nancement de ces forma-tions coopératives.Ce satisfecit ne doit pas occulter les progrès à accomplir : trop peu de Scop et de Scic inscrivent encore leurs salariés dans les formations coopératives proposées par le Mouvement. C’est pourtant un enjeu-clé de la sensibilisation des salariés en tant que co-entrepreneurs dans une société de plus en plus consumériste. Au-delà de la formation des membres, les coopératives ont aussi le devoir d’éducation et de sensi-bilisation de leur communauté territoriale et professionnelle. De fait, plusieurs représentants de Scop, de Scic ou du réseau des Scop inter-viennent ici ou là dans les écoles de commerce et les Universités. Mais cette démarche doit être signifi cativement amplifi ée pour espérer assu-rer une réelle biodiversité économique dans les modèles enseignés, notamment en droit et en gestion. Enfi n, ayons conscience que nous serons d’autant plus écoutés des enseignants que nous saurons aussi répondre à leurs attentes, notamment en favorisant par les stages et l’emploi, l’insertion profession-nelle des jeunes dont ils ont la responsabilité éducative. A chaque instant, sachons nous souvenir que l’emploi et l’émancipation professionnelle sont au cœur du projet des Scop. C’est tout le sens de l’engagement de la CG Scop et du Mouvement dans la promo-tion des emplois d’avenir et des contrats de génération.

L

p.22 Pierre-Yves Gomez« L’association des salariés à la gouvernance est un impératif »

répondre à leurs attentes, notamment en favorisant par les stages et l’emploi, l’insertion profession-nelle des jeunes dont ils ont la responsabilité éducative. A chaque instant, sachons nous souvenir que l’emploi et l’émancipation professionnelle sont au cœur du projet des Scop. C’est tout le sens de l’engagement de la CG Scop et du Mouvement dans la promo-tion des emplois d’avenir et des contrats

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)actualités(

n Scop et Scic éligibles aux emplois d’avenirDans le cadre de la convention signée avec l’Etat par la CG Scop, les Scop peuvent béné-ficier pour leurs emplois d’avenir d’une prise en charge de 35 % de la rémunération brute quel que soit leur secteur d’activité et les Scic bénéficient d’une prise en charge à 75 %. Plus d’informations : [email protected]

En Auvergne, STPS a recruté deux jeunes en emplois d’avenir pour les former au poste de soudeur. « Il est très difficile de trou-ver des soudeurs », confie Marie Marinho, gérante de la jeune Scop issue d’une reprise par les salariés fin 2012. Les deux jeunes ont été trouvés par relation dans le tissu local et professionnel. Spécialisée dans la double activité de terrassement et de plomberie soudure que requièrent les installations gaz, STPS a réalisé 500 000 euros de chiffre d’affaires en 2012 et compte désormais 10 salariés plein temps. En Ariège, Scop Pa-miers Métal, qui compte vingt-trois salariés dont onze associés, a été la première entre-prise de la région à signer un emploi d’ave-nir dans le secteur marchand. « Nos métiers sont dévalorisés et il est compliqué d’attirer des jeunes sur ces formations. Nous avons accepté de prendre en stage Alban Mallaki, un jeune Kosovar arrivé en France en 2009. Devant son enthousiasme et sa volonté d’ap-prendre, nous lui avons proposé un emploi d’avenir en mars dernier », indique Sabrina Marchandise, assistante comptable. Toujours en Ariège, le dispositif des contrats de génération est arrivé à point nommé pour Couserans construction, Scop de 67 salariés, leader régional du bâtiment  : « Nous avions déjà engagé le processus de transmission des savoir-faire dans l’entreprise », explique Anouck Pau-chard, responsable ressources humaines. « Les contrats de génération confortent notre démarche ». Sans attendre l’accord

en cours de négociation dans la branche du BTP, la coopérative a donc, comme la loi le prévoit, établi un diagnostic intergé-nérationnel et signé un accord interne à l’entreprise avec les délégués syndicaux sur cette démarche. L’accord a été déposé à la Direccte (direction de l’emploi). Dès validation de l’accord en juillet dernier, Couserans construction a signé un pre-mier contrat de génération, puis un deu-xième en septembre. Couserans construc-tion prévoit d’en signer un troisième en 2014. « Il est capital de former des jeunes

pour maintenir les savoir-faire et la qualité du travail », conclut Patrick Rouaix, diri-geant de Couserans construction. A Saint-Sulpice, dans le Tarn, la Citel, spé-cialisée dans l’installation de réseaux élec-triques et qui compte plus de 120 salariés, s’engage elle aussi dans les contrats de génération, notamment en vue de pouvoir assurer la relève au poste de monteur câ-bleur réseau, pour lequel les candidats sont rares. La coopérative vient de faire valider par son comité d’entreprise le diagnostic et le plan d’action « Jeunes et seniors  » qu’elle a établis. Ce plan prévoit notam-ment le recrutement de plusieurs jeunes. Et c’est dans ce cadre qu’un jeune apprenti de 20 ans, présent dans l’entreprise depuis deux ans, verra son contrat d’apprentis-sage transformé en CDI dès l’obtention de l’accord de la Direccte.

Pierre Liret

Sans attendre la signature de la convention entre l’Etat et la CG Scop, plusieurs Scop se sont déjà engagées sur les deux dispositifs destinés à encourager l’emploi des jeunes et des seniors : les emplois d’avenir et les contrats de génération.

Emplois d’avenir et contrats de génération : les Scop s’engagent !

Couserans construction est l’une des premières Scop à s’engager dans le dispositif du Contrat de génération. De gauche à droite : Vincent Perigaud, jeune charpentier de 19 ans, Patrick Rouaix, PDG de Couserans construction, Nelson Barroso, chef de chantier, 58 ans, et le sous-préfet de St-Girons, Philippe Sauvannet.

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Du 14 novembre au 1er décembre 2013, comme 5 millions de sociétaires et adhérents du groupe Macif, faites entendre votre voix en votant pour élire vos 2 000 délégués.

Renseignez-vous sur macif.fr

Macif-Mutualité, mutuelle régie par le Livre II du Code de la mutualité, adhérente à la Mutualité Française. SIREN : 779 558 501. Siège social : Carré Haussmann – 22/28, rue Joubert – 75435 Paris Cedex 9.

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L’économie sociale doit relever le défi d’entrer dans les programmes scolaires et universitaires

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De longue date,

les Scop et leurs représentants

interviennent dans les universités,

les écoles, dans le supérieur

ou le secondaire.

La signature le 13 juin dernier d’une convention entre le minis-tère de l’Économie sociale et solidaire et le ministère de l’Éduca-tion sur la promotion de l’ESS dans l’enseignement offre un cadre favorable à l’objectif de faire mieux connaître le modèle des Scop et des Scic dans l’enseignement, ainsi que l’a acté le Congrès des Scop à Marseille en novembre 2012.

Coopération et enseignement : quels enjeux ?

Dès 2010, le rapport du député Fran-cis Vercamer préconisait une meilleure visibilité de l’économie sociale et soli-daire. Une première étape a été franchie en 2012 avec la création d’un ministère de plein exercice pour l’économie so-ciale et solidaire. Puis le 13 juin, Benoît Hamon, le ministère délégué à l’ESS, a signé avec le ministre de l’Education na-tionale Vincent Peillon une convention en vue d’une meilleure reconnaissance de l’ESS dans l’éducation et la forma-tion. L’enjeu est notamment de pouvoir rajeunir l’ESS dont quelque 600 000 emplois sont à renouveler d’ici 2020. Or, une enquête du programme Jeun’ESS de juin 2011 auprès des 16-30 ans montre une adhésion aux principes mais un déficit de compréhension qui s’explique notamment par la faible place de l’ESS dans les manuels. Le défi est d’impor-tance et pour le relever, la convention a noué un partenariat avec l’association Esper (L’Economie sociale partenaire de l’école de la République).

Enseignement supérieur : au-delà des masters spécialisésDans l’enseignement supérieur sont nées depuis près de dix ans plusieurs

ducation et information sont au cœur du projet coopératif. L’un des sept prin-cipes de l’Alliance coopérative inter-nationale y est entièrement consacré  : «  Les coopératives fournissent l’éduca-tion et la formation de leurs membres, les élus, les gestionnaires et les employés afin qu’ils puissent contribuer efficacement au développement de leur coopérative. Elles informent le grand public - en particulier les jeunes et les leaders d’opinion - sur la nature et les avantages de la coopéra-tion ». Et de fait, de longue date, régu-lièrement, et dans tous les territoires, les Sociétés coopératives et participa-tives et les représentants du réseau des Scop interviennent dans les universi-tés, les écoles, dans le supérieur ou le secondaire. Mais pour autant, la coopé-ration et plus largement, l’économie so-ciale et solidaire restent encore souvent absents des enseignements, livres et programmes, y compris les plus spécia-lisés en gestion ou en entrepreneuriat. C’est sur ce constat que le Congrès des Scop à Marseille en novembre 2012 a inscrit dans son orientation numéro 1 la volonté d’être plus présent dans l’ensei-gnement et faire mieux reconnaître la « biodiversité » économique.

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formations spécialisées, dédiées à l’ESS. Ces formations prennent le plus souvent forme de masters en une ou deux années, accessibles à partir de Bac +3 ou Bac +4. Il existe aussi des licences accessibles post-Bac. Même les écoles les plus prestigieuses s’y sont investies telles que l’Essec, HEC ou Sciences Po pour ne citer que les plus connues. Dans le domaine juri-dique, l’Université Aix-Marseille III a créé en octobre 2012 un Desu (Diplôme d’études supérieures universitaires) dédié au droit de l’économie sociale et solidaire. Mais ces masters n’attirent qu’une petite minorité d’étudiants. Au-delà de ces formations spécialisées, beaucoup reste encore à faire pour que les modèles d’organisation de l’ESS, à commencer par le modèle coopératif, soient référencés dans les enseigne-ments généraux de droit et de gestion. « Les premières années en université sont consacrées à de la théorie économique de base », explique un jeune maître de conférences qui souligne la préémi-nence de l’enseignement macro-écono-mique. L’Université de Paris Dauphine a insti-tué en 2011, en partenariat avec la CG Scop, un Parcours « Cadres dirigeants de Scop », en formation continue, qui ras-

semble de 15 à 18 participants chaque année. Le lien reste néanmoins encore à faire pour assurer la prise en compte des Scop en formation initiale dans une université qui fait partie des références internationales en matière de gestion d’entreprise. Même son de cloche à Sciences-Po  : « Le problème structu-

rel des enseignements sur l’ESS est qu’il s’agit d’un secteur méconnu », déclare Romain Slitine, maître de conférences à Sciences-Po Paris et Lille, « mais il donne un esprit critique sur l’entreprise et répond à un besoin de sens et d’enga-gement. Il est amené à monter en puis-sance car il vient enrichir la pédagogie

L’ESS dans l’enseignement du droit

Quelle place pour l’ESS, et les Scop en particulier, dans l’enseignement du droit ?DH : L’enseignement du droit à l’uni-versité change peu. Pour les enseigne-ments généraux comme spécifiques, le nombre de cours proposés se multiplie tandis que le volume d’heures de cours

tend à se réduire. Cette offre pléthorique conduit à un repli sur l’essentiel. Or les Scop restent une structure marginale du droit des sociétés. L’intérêt parfois porté aux Scop il y a une vingtaine d’années dans l’enseignement juridique était sur-tout théorique ; les grandes notions du droit coopératif servaient de contradic-teur en ce qu’elles réinterrogent la no-tion de société. Mais aujourd’hui ce type d’enseignement n’existe plus.MB : Dans les écoles de commerce, on constate une nette augmentation des cours consacrés à l’ESS, en raison de l’ac-tualité (Année internationale des coopé-ratives en 2012) mais plus profondément en raison d’une attraction pour le modèle coopératif en ce qu’il place l’humain au cœur du projet. Dans mon cours de droit

Marina Bertrel

Les valeurs et principes de l’ESS se traduisent par des pratiques, mais aussi par un droit qui codifie et formalise ces pratiques. L’enseignement juridique est donc un levier essentiel de la reconnaissance des coopératives dans l’enseignement. Et de ce point de vue, beaucoup reste à faire, selon Marina Bertrel, enseignante-chercheuse à Neoma Business School (Reims) et David Hiez, enseignant-chercheur à l’Université du Luxembourg, auteur notamment du livre de « Coopératives » (Delmas, août 2013).

Les jeunes élèves du Lycée Étienne Dolay (Paris 20e) ont organisé une exposition sur les structures de l’économie sociale et solidaire de l’est parisien

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de l’entrepreneuriat et de la gestion ».Autre illustration du faible intérêt des cursus généraux de gestion pour les coopératives et l’ESS : il y a très peu de coopératives dans les cas pratiques d’entreprise étudiés, notamment en école de commerce. La Centrale de cas et de médias pédagogiques (CCMP, centre de ressources pour formateurs de l’enseignement supérieur de ges-tion1) répertorie à ce jour trois cas sur les Scop. Selon Catherine Friedrich, directrice des études à la CG Scop, il est important d’encourager les cher-cheurs à réaliser des études de cas sur les Scop et les Scic car celles-ci sont un excellent moyen d’enseigner les spécifi-cités des Scop et des Scic, d’autant que les problématiques liées aux ressources humaines, à la gouvernance, au finan-cement, et à la participation des sala-riés etc. y sont moins abordées que des thématiques commerciales ou de mar-keting.

L’ESS dans l’enseignement du droit

Une présence des Scop à amplifierLa présence du modèle Scop dans l’en-seignement supérieur passe donc le plus souvent par des interventions plus ou moins régulières dans des cours des élus et permanents des UR Scop (IUT, écoles de commerce, universités). Arnoult Bois-sau, directeur de l’UR Scop Auvergne,

des sociétés, je peux aller jusqu’à 10 heures sur les Scop. Les cours de droit du travail également s’intéressent de plus en plus au management coopératif. Le contraste de volume d’heures avec l’uni-versité (masters spécialisés mis à part) s’explique sans doute par le fait que les écoles de commerce forment de futurs entrepreneurs, ce qui n’est pas l’objet de l’université.

Quel type d’enseignement (macro ou micro) semble le plus judicieux ?DH : L’enseignement théorique des prin-cipes coopératifs peut susciter un intérêt, une curiosité chez les étudiants. Mais ce n’est pas la bonne approche pour abor-der les questions techniques qui mobi-lisent aussi le droit général. Les trois axes

importants sont : 1) mobiliser une petite place de l’ESS dans le cursus général, 2) constituer, par de bons troisièmes cycles, des îlots plus développés formant de fu-turs spécialistes au concret, 3) entendre parler de droit de l’ESS ici ou là.MB : La diffusion des principes coopé-ratifs est nécessaire mais elle doit s’ac-compagner d’applications concrètes et précises. Il est important d’aller au-delà de la vision utopique et de montrer la réalité de terrain. D’où l’intérêt de faire intervenir des coopérateurs, des avocats, qui puissent montrer qu’il existe un autre modèle pour être économiquement per-formant.

Pourquoi la doctrine juridique (contrairement aux économistes)

s’intéresse-t-elle si peu aux Scop ?DH & MB (point de vue partagé) : Il est possible que les économistes trouvent à la coopération un intérêt méthodo-logique ou théorique absent chez les juristes. Pourtant ce droit présente un grand intérêt juridique, y compris pour les Scop elles-mêmes. Quelques spécia-listes du droit commercial connaissent un peu le domaine, quelques thèses portent en partie sur le droit coopéra-tif mais leurs auteurs ne poursuivent pas de carrière universitaire. Parallè-lement les quelques publications sur le sujet s’effectuent dans des revues un peu confidentielles pour le monde juridique  ; les revues juridiques sont peu demandeuses de réflexions sur les coopératives.

À découvrir en novembre, dans le cadre du Mois de l’ESS, le tout premier film d’animationsur les Scop, ainsi qu’une interface pédagogique à destination des enseignants et étudiants,pour les orienter sur les fondamentaux à retenir sur les Scop : définition, repères historiques,Mouvement coopératif… Rendez-vous sur la chaîne Youtube des Scop !

1 La CCMP est le principal éditeur distributeur francophone d’études de cas d’entreprise. Sa mis-sion : promouvoir la méthode des cas par l’édition et la diffusion d’études de cas d’entreprise, la for-mation de formateurs à l’écriture et à l’animation de cas, l’accompagnement et le conseil pour l’éla-boration d’études de cas d’entreprise sur mesure. Ces cas sont surtout utilisés dans les écoles de commerce.

intervient depuis 20 ans à l’école de commerce de Clermont-Ferrand ou à l’Université Blaise Pascal, sur des ma-tières très spécifiques (modes de finan-cements de l’ESS, modes de gouver-nance). L’enseignement aborde autant les enjeux sociétaux que la dimension technique de la gestion d’une Scop : le capital nécessaire, la responsabilité juri-

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dique des associés, etc., dans une vo-lonté de demeurer très concret. Arnaud Lacan, cadre à la Maif et professeur associé à France Business School, est partisan de cette approche qui combine acculturation aux valeurs et approche technique, mais en apportant aussi «  la force de la preuve », sous forme de témoignages d’acteurs. Cette exigence de concret rejoint aussi l’approche du département formation continue de Paris Dauphine. Pour Alberto Sanchez, son directeur pédagogique, « les masters possèdent un haut niveau conceptuel et pourraient certainement être davantage en adéquation avec les besoins de spécia-lisation concrète sur la finance, la gestion des associations, des Scop, comme nous le pratiquons en formation continue  ». A Sciences-Po, le management des af-faires publiques conduit aussi à intégrer des éléments pratiques liés aux coopéra-tives et en l’occurrence sur les Scic, dans la préparation aux concours administra-tifs. « C’est une nouveauté », constate Ro-

main Slitine. Autre démarche innovante : depuis 2011, la chaire ESS de l’Université de Marne-la-Vallée et la coopérative d’activités et d’emploi parisienne Coo-

FINLANDE : APPRENDRE EN FAISANT

CANADA : CHAIRE EN GESTION ET GOUVERNANCE DES COOPÉRATIVES ET MUTUELLES, UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE

Team Academy est une Business School au sein de l’Université de Jyväskylä. Selon Hervé Gouil, ancien directeur de l’UR Scop du Grand Ouest, et spécialiste du sujet, cette école rejoint l’intuition des CAE ou des coopératives de jeunes : « Apprendre en faisant ». A l’origine, un professeur de marketing lassé de la passivité de ses étu-diants leur a proposé un projet de tour du monde, financé par ce qu’ils auront gagné en montant une entreprise coopérative. Une équipe de 24 personnes de 19 à 23 ans crée d’abord une association, puis une entreprise coopérative et recherche de vrais clients. Pendant trois ans est réalisé un gros travail d’apprentissage collectif pratique de l’entreprise. L’argent gagné par la coopérative leur permet de partir en voyage. Le travail peut être prolongé en petites équipes et débouche sur 30 à 40 % de créations d’entreprises, dont beaucoup en coopérative.

En dépit de sa forte concentration en coopératives (33 000) et de leur poids écono-mique, le Québec souffre d’un manque d’intérêt des chercheurs et les profession-nels manquent d’outils de gestion adaptés. La Chaire en gestion et gouvernance des coopératives et mutuelles de l’Université de Sherbrooke a vocation à mieux cerner l’identité des coopératives et des mutuelles au Québec ainsi que leurs liens avec le développement durable. Objectif : mieux répondre aux défis d’une économie mon-dialisée, diffuser les résultats de ses travaux auprès de la communauté scientifique, transférer ses connaissances vers les milieux des coopératives, et contribuer au posi-tionnement de l’Université de Sherbrooke dans le domaine des coopératives et des mutuelles.

paname proposent aux étudiants de li-cence de créer une réelle activité écono-mique sous forme coopérative, le temps d’une année. En lien avec les acteurs économiques du territoire, les étudiants choisissent collectivement une activité économique (un café coopératif sur le campus par exemple) et la développent en bénéficiant de l’accompagnement d’un professionnel de Coopaname qu’ils rencontrent chaque semaine en atelier. Coop’à-Prendre s’est vu récompensée du prix AEF Université-Entreprise en 2013. De nombreuses initiatives se sont aussi développées en marge de l’enseigne-ment académique pour les jeunes à par-tir de 18 ans. Toutes contribuent à leur ouverture d’esprit sur l’entrepreneuriat et la biodiversité économique. Il en est ainsi de l’école internationale d’été des jeunes coopérateurs, dont l’expérience québécoise a été répliquée en France par le Mouvement Scop à l’initiative de l’UR Scop Poitou-Charentes sous le nom de Campus Cooperatives avec l’appui du pôle entrepreneuriat de l’Université de Poitiers. L’école d’été est ouverte aux jeunes étudiants et salariés de 18 à 35 ans. Ils peuvent tester grandeur nature la création d’une Scop ou d’une Scic virtuelle, mais qui peut devenir réelle. Par des ateliers méthodologiques, des conférences, les participants sont for-més aux étapes et méthodes de créa-tion d’une entreprise coopérative (cf encadré page 21). Venues elles aussi du Québec2, commencent à naître en

Le visuel de la Semaine de la coopération à l’école 2013, organisée au printemps dernier

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France plusieurs coopératives jeunesse services (CJS). Le principe : un groupe de jeunes de douze à dix-sept ans, géné-ralement entre dix et quinze, ont pour défi de mettre sur pied leur entreprise coopérative pour offrir des services à leur communauté locale, avec l’appui des partenaires locaux. La première, la CJS de Châtellerault (Vienne), est consti-tuée de 7 jeunes et rassemble comme partenaires la Mission locale, les centres socio-culturels, l’Ecole de la deuxième chance, l’IUT, la Cres, l’UR Scop, la CCI. Elle s’appuie juridiquement sur la CAE Scopadom. D’autres CJS ont vu le jour, dont trois en Bretagne. L’une d’elles avec le soutien d’une autre CAE, Chrysalide. Par leur vocation même d’encourager leur modèle d’entrepreneuriat collectif comme alternative à l’entrepreneuriat individuel, les CAE sont le fer de lance de ces initiatives.

L’éducation aux valeurs coopératives L’enseignement secondaire est aussi un en-jeu pour les acteurs de l’ESS. L’action d’édu-cation à la citoyenneté économique peut passer comme en Île-de-France par la pré-sentation des métiers de l’ESS auprès des élèves de l’enseignement technique et pro-fessionnel dans le secondaire. Les lycéens peuvent appréhender les métiers auxquels ils se destinent en découvrant les pratiques et les engagements des acteurs appliquant des logiques d’économie sociale et soli-daire dans l’exercice de leurs professions. En partenariat avec l’association Minga, L’Esper et la communauté d’agglomération de Plaine Commune (Seine-Saint-Denis), des actions ont été déployées dans cinq lycées : interventions de deux heures en classe et rencontres collectives avec des professionnels de l’ESS. « Le dialogue avec les enseignants a permis d’identifier un fort besoin concernant les stages, et de dégager des pistes de travail sur l’intégration de l’ESS dans les programmes ainsi que le lien entre l’Education nationale et les entreprises de l’ESS », explique Noémie de Grenier, sala-riée associée de Coopaname. L’expérience débutée en 2011 s’est vue reconduite et étendue. Ainsi en 2013, en partenariat avec la mairie du 20e, a été réalisé un projet pédagogique d’exposition photos sur l’ESS par des élèves en bac pro « services de proxi-mité et vie locale » du lycée Dolet. Durant un an, accompagnés par Jérémie Wach-Chas-

2 Les coopératives jeunesse service (CJS) re-groupent de 12 à 15 jeunes de 12 à 17 ans. L’idée est de mettre sur pied leur entreprise coopérative afin de se créer un emploi dans la localité. Les jeunes de la CJS se dotent d’une structure décisionnelle coopérative et se répartissent les tâches et res-ponsabilités afférentes à la gestion de leur coo-pérative et aux services qu’ils choisissent d’offrir à leur communauté.

tel (photographe à Coopaname), ils sont allés à la rencontre des structures de l’ESS de leur quartier pour en comprendre les valeurs et le fonctionnement. Les valeurs de la coopération peuvent même se trans-mettre dès l’école primaire par la sensibili-sation à la coopération et au travail collectif plutôt qu’à la compétition purement indivi-duelle. L’OCCE, organisation de représenta-tion des coopératives scolaires à l’échelon national, organise depuis près de dix ans la Semaine de la coopération à l’école en par-tenariat avec Coop FR, organisation faîtière des coopératives françaises toutes familles confondues, à destination des classes du primaire. Des outils pédagogiques sont mis à la disposition des enseignants et les relais régionaux de l’OCCE font le lien entre les enseignants et les entreprises pour faci-liter rencontres, échanges et autres inter-ventions auprès des classes. L’OCCE forme les enseignants à la pédagogie coopérative en donnant une large place au débat, à l’échange, et à la nécessaire expression de l’enfant. Les divers outils, à se réapproprier

par les enseignants, tendent à montrer l’intérêt d’une « intelligence collective qui ne sacrifie en rien l’intelligence individuelle », selon Catherine Frachon, déléguée géné-rale de l’OCCE. Par ailleurs, en primaire, les élèves sont associés à la gestion de la coo-pérative scolaire, et l’OCCE veille à ce que cette première expérience de démocra-tie économique ne soit pas « confisquée » par le chef d’établissement. « Faire de nos adhérents des militants de la coopération est une préoccupation majeure de l’OCCE, car se servir des outils sans la philosophie qui les sous-tend ne sert à rien », conclut Catherine Frachon.

Nathalie Delvolvé

SECONDE ÉDITION DE CAMPUS COOPERATIVES EN 2014

Campus Cooperatives, l’école internationale d’été des jeunes créateurs de coopé-ratives tiendra sa seconde édition française en juillet 2014 à Poitiers. Transposée en 2012 par l’Union régionale des Scop Poitou-Charentes à partir d’une initiative née au Québec, Campus Coope-ratives consiste à permettre à un groupe d’une trentaine de jeunes francophones de 18 à 35 ans de se rencontrer pendant quinze jours dans un

cadre hors scolaire pour apprendre l’entrepreneuriat coopératif et tester un pro-jet de création de coopérative. Chaque équipe a pour objectif de présenter son plan d’affaires, construit collectivement, face à un jury composé de profession-nels, d’élus et d’universitaires au terme des deux semaines. La première promotion avait réuni des jeunes représentant 11 nationalités différentes, tels que le Brésil, l’Ukraine ou encore la Libye (voir photo de la première promotion ci-dessus). La se-conde édition, à dimension nationale, se tiendra via un partenariat renforcé entre la CG Scop et l’UR Scop Poitou-Charentes en vue de susciter le plus grand nombre de candidatures et au-delà, de promouvoir l’entrepreneuriat coopératif auprès des jeunes du monde entier.www.campuscooperatives.coop - [email protected]

Première promotion de Campus coopératives, l’école internationale d’été lancée en 2012 avec l’appui du pôle entrepreneuriat de l’Université de Poitiers

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Sous des vocables divers, habitat groupé, habitat participatif, coopératives d’habitants, ce que l’on qualifie fréquemment de troisième voie d’accès au logement, entre location et propriété individuelle, rencontre un succès croissant. Les difficultés des montages juridiques et financiers ont conduit à inclure des dispositions spécifiques dans le projet de loi Alur (relatif à l’accès au logement et à un urbanisme renouvelé) adopté en première lecture par l’Assemblée nationale en septembre, et notamment un statut juridique de la coopérative d’habitants.

Coopératives d’habitants : un cadre juridique pour répondre à un réel engo uement

)Ouvertures(

L’habitat participatif consiste en un projet collectif de logements dont les habitants s’impliquent dans la pro-motion et la gestion, et mutualisent finances, espaces (buanderie, potager,

etc.), services pour créer un lieu de vie adapté à leurs besoins. Il est bien plus développé dans d’autres pays (cf. en-cadré) pour deux raisons : d’une part un statut de coopérative d’habitants,

d’autre part une politique du loge-ment favorisant cette forme d’habitat par des facilités d’accès au foncier, des prêts, des subventions. En France, l’habitat groupé suscite un intérêt grandissant. Outre le contexte de crise économique et d’accès au logement, ces projets naissent aussi d’une sensibilité écologique et de limi-ter la consommation afin de réaliser des économies sur le long terme. Il s’agit aussi de recréer des solidarités de voisinage et intergénérationnelles pour rompre l’isolement des per-sonnes âgées.

Une conception alternative de la propriétéLes coopérateurs sont individuel-lement locataires de leur logement mais collectivement propriétaires du bien immobilier par la souscription de parts sociales dans la coopérative. L’achat des parts permet à la coopé-rative d’emprunter. Elles peuvent être rémunérées mais dans la limite prévue à l’article 14 de la loi de 1947. Ensuite les coopérateurs paient une redevance (loyer et versement en comptes cou-rants d’associé) dont une partie est ca-pitalisée et remboursée à leur départ. Les cessions de parts entre associés ou à des tiers s’effectuent avec l’accord de la majorité selon le principe « une personne, une voix », selon des critères définis par les statuts mais le plus sou-

Les coopératives d’habitants rencontrent un succès croissant en France et dans de nombreux pays étrangers

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Coopératives d’habitants : un cadre juridique pour répondre à un réel engo uement

vent à partir de l’ordre chronologique d’une liste d’attente. Le mécanisme anti-spéculatif repose sur une décon-nection entre la valeur des parts so-ciales et celle du bien.Le Village vertical de Villeurbanne aura mis 8 ans à se concrétiser mais, en 2013, 14 ménages ont pris posses-sion de leur logement. Sous statut de coopérative SAS, le Village vertical a bénéficié de partenariats avec la coo-pérative HLM Rhône Saône Habitat et l’association Habicoop qui accom-pagne de tels projets.

Simplifier les montages et sécuriser les financements D’un point de vue juridique, l’habitat groupé ne possède aucun cadre spéci-fique, ce qui conduit souvent à conci-lier deux statuts : l’un pour la construc-tion, l’autre pour l’habitation ; ou l’un pour les espaces communs, l’autre pour les espaces privatifs. SCI, Socié-té civile coopérative de construction, association syndicale libre, SARL, Scic, etc. Autant de statuts forts différents mobilisés au mieux mais des cotes mal taillées avec lesquelles il a fallu jongler jusqu’à présent, et qui ne sim-plifient pas les financements. « Les fi-nancements sont aujourd’hui fléchés sur l’accession individuelle ou le logement social », déplorait dans un entretien à la Recma Bertille Darragon (coordi-natrice d’Habicoop). «  Aussi, sans des aménagements favorables, notamment en termes de fiscalité et de nature des prêts consentis, les coopératives risquent de n’être accessibles qu’à des ménages favorisés… Quant à l’intégration de loge-ments très sociaux, souhaitée par la plu-part des groupes, elle n’est possible en l’état actuel de la législation qu’en bâtis-sant un montage complexe avec un bail-leur social agréé ». Raison pour laquelle un partenariat avec les coopératives

HLM est à favoriser en apportant cré-dibilité et légitimité au projet, notam-ment envers les partenaires bancaires. Le nouveau cadre législatif visera à simplifier les montages juridiques et sécuriser les dispositifs financiers. Les personnes souhaitant se réunir autour du projet de construction ou d’acqui-sition de l’immeuble qui abritera leurs logements et des espaces partagés, forment des sociétés d’habitat parti-cipatif. Ces personnes ont la qualité d’associés et acquièrent au préalable des parts sociales de ces sociétés qui pourront prendre deux formes : coo-pérative d’habitants ou société d’auto-promotion. La différence essentielle réside dans le rapport à la propriété (et à la démocratie) puisque l’autopro-motion peut déboucher sur une copro-priété classique tandis que la coopé-rative d’habitants demeure dans une propriété collective. Elles ne sont tou-tefois pas exclusives l’une de l’autre, l’autopromotion pouvant donner lieu à une coopérative d’habitants. « Si l’adoption d’un cadre juridique ne règle pas tous les problèmes, notamment l’imposition sur les sociétés, il représente déjà un grand pas », estime Audrey Golluccio (Habicoop).  

Nathalie Delvolvé

Canada : 250 000 personnes dans 91 000 logements, 2 200 coopérativesQuébec : les coopératives d’habitants représentent 30 % du parc locatif publicSuède : 17 % du parc immobilierNorvège : 15 %Allemagne : plus de 6 millions de logements dont 2 millions en coopérativesItalie : plus de 300 000 logementsAutriche : 340 000 logements

)L’habitat participatif dans le monde(

Exemple tiré du Village vertical

Pour un T3 et l’accès aux espaces collectifs d’un ménage avec des revenus fiscaux inférieurs à 40 000 euros : apport de 30 000 euros pour l’achat des

parts sociales. S’il part 10 ans plus tard, la coopérative acceptera une cession à environ 36 000 euros (qui correspond à une inflation de 2 % par an). Chaque mois, le ménage paie une redevance de 730 euros, dont 520 euros de loyer et 210 euros d’apports en comptes courants + les charges. Au bout de 10 ans, il a accumulé 27 500 euros d’apports en comptes courants (soit 30 % de sa redevance). Le délai de récupération de cette somme dépend des capacités financières de la coopérative.Financement du projet :Coût de l’opération : 1,9 millions d’euros environ tout compris.Coût de construction : environ 1 360 euros/ m2 HTCoût du foncier : 162 euros/ m² Shon* en PLS** et 212 euros/ m² Shon* en librePrix de sortie : évalué à 2 300 euros TTC/ m²Apport du groupe : 380 000 euros.

*Shon : La surface hors œuvre nette est égale à la somme des surfaces des planchers de chaque niveau moins tout ce qui n’est pas aménageable (sous-sols et combles non aménageables, toitures-terrasses, balcons, loggias, surfaces non closes du rez-de-chaussée et garages).**PLS : prêts locatifs sociaux.

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« L’éducation à la sécurité routière

est un apprentissage permanent

qui passe par une éducation

à la citoyenneté, il s’agit d’apprendre

à partager l’espace social

qu’est la route. »

Simon Couteau, directeur général délégué

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)Scop en action(

La Scop ECF-Cerca, première adhérente du réseau ECF, retrace dans un livre ses 35 ans d’innovation au

service de la sécurité routière et la constance de son projet coopératif d’éducation à la citoyenneté.

La route est avant tout un espace social

out le monde connaît ECF, École de conduite française. Mais peu savent que, dans le grand ouest, la majorité des centres de ce réseau sont réunis en une seule et même Scop de 350 salariés : ECF-Cerca, comme Centre d’éducation rou-tière Centre Atlantique.

L’histoire commence à la fi n des années 60 lorsque quelques jeunes formateurs créent l’association ECF et avec elle le programme « La vraie conduite ». Cette méthode novatrice séduit d’emblée les pouvoirs publics qui s’en emparent pour démocratiser l’éducation routière.À l’époque, tout est à inventer et une minorité de personnes possède le per-mis. En 1970, la petite association est choisie par le ministère des Transports pour généraliser l’organisation de stages de conduite. Très vite, une mul-titude d’antennes locales voit le jour. En parallèle, dans l’Ouest, une vingtaine d’entre elles choisissent de se réunir au sein d’une Scop : ECF-Cerca... Chaque membre conserve son autonomie juri-dique, mais peut s’appuyer sur la force du réseau, qui met à leur disposition toute l’ingénierie pédagogique conçue par l’association nationale et sans cesse améliorée, ainsi qu’un ensemble de services : marketing, contrôle de gestion ou formations.« L’éducation à la sécurité routière est un apprentissage permanent qui passe par une éducation à la citoyenneté, il s’agit d’apprendre à partager l’espace social qu’est la route », résume Simon Couteau, l’un des 4 directeurs généraux délégués et par ailleurs membre de la Direction nationale du Mouvement des Scop. ECF milite depuis sa création pour que des « piqûres de rappel » viennent ponctuer la vie des conducteurs. Avec les autres acteurs du secteur, elle a obtenu de nombreuses avancées réglementaires :

attestation de sécurité routière en 5e et 3e, conduite accompagnée, formation professionnelle continue…

Des solutions pour tous les publics Bien au-delà du permis de conduire, la Scop pilote des actions à destination de tous les publics, toujours animée par cette ambition pédagogique et ci-toyenne qui caractérise le projet coo-pératif. Elle est entre autres la créatrice du premier Village sécurité enfants ou encore d’un simulateur de perte d’ad-hérence et d’autres innovations au ser-vice des professionnels de la conduite, un secteur qui représente aujourd’hui la moitié de son activité. ECF-Cerca organise également des journées de sensibilisation pour les conducteurs seniors, mais aussi à destination des publics en diffi cultés d’insertion sociale et professionnelle. « Le permis est aussi un levier de mobilité. Dans plusieurs dé-partements, nous avons mené des projets d’insertion professionnelle par l’éduca-tion routière, avec des résultats spectacu-laires. Pour les seniors, il s’agit plutôt de faire en sorte qu’ils restent conducteurs le plus longtemps possible ». Hasard du calendrier, c’est l’année de ses 35 ans qu’ECF-Cerca lance sa première forma-tion diplômante, un BTS « Transports et logistique  », qui ouvre ses portes cet automne à Tours.

Une gouvernance bien organiséeLa Scop compte 350 associés, dont une quarantaine de retraités. Une gouver-nance compliquée ? « Pas tant que ça, grâce aux nouvelles technologies ! Mais les rencontres sont essentielles, pour res-ter créatif dans nos méthodes et pour que chacun participe vraiment à la bonne marche de l’entreprise.  » L’assemblée générale se réunit deux fois par an et des équipes du Siège sont présentes

Création de l’association : 1969Création d’ECF-Cerca : 1978Chiff re d’aff aires Cerca-COA-MJ-Arvor 2012 : 24 millions d’euros

ECF-Cerca

sur le terrain pour accompagner les centres, faire remonter les besoins… et le conseil d’administration compte plusieurs membres associés invités en tant que «  CA Junior », pour favoriser l’émergence de nouvelles idées et des potentiels pour demain.

Inventer de nouveaux modes d’apprentissage Pour marquer son 35e anniversaire, ECF-Cerca a choisi de se raconter dans un livre, « Cœur de Scopeur ». Cet ouvrage se veut un hommage aux fondateurs de la Scop et aux salariés-associés qui ont fait grandir l’entreprise, mais es-quisse aussi l’avenir de la coopérative : inventer de nouveaux modes d’appren-tissage, notamment dans le cadre de l’enseignement à distance, de la mise en place de classes virtuelles et d’assis-tance aux élèves connectés, et penser les choses pour tous les âges… ECF-Cer-ca reste un laboratoire d’innovations au service de la sécurité routière.

Carine Dieu-Romastin

Témoignages, photos d’époque, anecdotes,… Le livre « Cœur de Scopeur » refl ète bien l’esprit de famille et de convivialité qui habite l’ECF-Cerca depuis ses débuts.Éditions Cueilleuse d’histoires Prix de vente : 9,5 €

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)Scop en action(

Le président de Laballery David Perrain (au centre) et le ministre de l’ESS, Benoît Hamon

Les artistes d’Artenréel

Pour fêter ses 20 ans en Scop, l’imprime-rie Laballery, spécialisée dans la produc-tion de livres à partir de 100 exemplaires en impression numérique jet d’encre, a réuni quelque 300 invités, clients édi-teurs et partenaires, le 30 septembre à Clamecy (Nièvre). Présent aux côtés des élus locaux et régionaux, Benoît Hamon, ministre délégué en charge de l’ESS, a salué le modèle Scop à travers l’exemple de la reprise de Laballery par ses salariés en 1993 après un dépôt de bilan. Evoquant le pro-jet de loi sur l’ESS, il a mis l’accent sur les mesures en faveur des coopératives dont le droit d’information et la Scop d’amor-çage, avant de visiter l’imprimerie. Sur le thème « Les Scop, un des piliers de l’écono-

La CAE strasbourgeoise Artenréel, dédiée aux métiers artistiques et culturels, a lancé cet été Artenréel#1, société de production et de diffusion de spectacles vivants  : musiques actuelles, théâtre, arts de la rue, contes… « Le statut d’entrepreneur salarié en CDI cohabite mal dans certains cas avec le régime d’intermittent du spectacle, très spécifique. Aujourd’hui, lorsque l’activité de

IMPRIMERIE

SPECTACLE VIVANT

Laballery fête 20 ans de reprise en Scop réussie

Artenréel#1, pour mieux accompagner les artistes

mie sociale et solidaire », une table ronde a réuni notamment Patricia Lexcellent, délé-guée générale de la CG Scop, Jean-Louis Cabrespines, président du Conseil national

création d’un artiste du spectacle se déve-loppe, il est contraint de quitter la CAE, pour vivre son intermittence. Cette frustration de ne pas pouvoir continuer à les soutenir pen-dant ce moment clé a fini par nous donner des idées », nous explique Joël Beyler, co-fondateur d’Artenréel et actuel gérant d’Artenréel#1. L’objectif est de répondre aux besoins spécifiques des artistes en

des chambres régionales de l’économie sociale (CN Cres) et du Ceges, et Gilles Mure-Ravaud (voir page 8), directeur gé-néral de l’imprimerie pour qui le leitmotiv est de « devancer les demandes du client ». Laballery, qui compte aujourd’hui 63 sala-riés, « a su domestiquer la révolution numé-rique », a insisté Christian Paul, député PS de la Nièvre. Ainsi, elle a investi quelque 8 millions d’euros depuis 2007 dans la mo-dernisation de son parc de production, a continué de renforcer en 2013 sa capacité de finition, moyennant un investissement de 1,8 millions d’euros. Prochaine étape en 2015 avec les 90 ans de l’entreprise.www.laballery.fr

Corinne Lefaucheux

offrant aux membres, outre la produc-tion et la diffusion de leur création, des services mutualisés et l’accès à un statut adapté à la réalité de leur métier. « Arten-réel#1 constitue une nouvelle étape vers la professionnalisation de l’artiste qui souhaite continuer à évoluer dans un cadre coopé-ratif. Nous sommes même sollicités par des artistes du département organisés en collec-tif ou en associations qui veulent rejoindre la coopérative ». La nouvelle coopérative, qui compte une dizaine de projets, abrite à ce jour quatre départements créés pour tenir compte de la diversité des métiers repré-sentés : théâtre et danse, conte et arts de la rue, musiques actuelles ainsi qu’un label de production musicale. Si Artenréel#1 est pour le moment une coopérative loi 47, ses fondateurs comptent bien la transformer en Scop dès que l’équipe salariés comptera deux per-sonnes.Artenréel #1 rejoint ainsi Artenréel, Coo-pénates et Antigone au sein de la Scic Cooproduction, qui a vocation à faciliter les échanges et mutualiser les moyens de ses 4 structures. Elle assure également un lien entre les acteurs du territoire, du sec-teur coopératif et de l’économie sociale et solidaire.www.artenreel-diese1.comwww.cooproduction.coop

Carine Dieu-Romastin

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L’un des chantiers de Coreba

Comme ECF-Cerca, Mateloc ou Labal-lery (voir pages 28, 10 et 30), 2013 est une année symbolique pour Coreba, qui a fêté ses 30 ans en juillet der-nier.Créée en Scop en 1983 après la ces-sation d’activité de l’entreprise BERC, la Coopérative ouvrière de réseaux électriques du Bassin de l’Adour (Pyrénées-Atlantiques) n’a depuis cessé de prospérer, avec un chiff re d’aff aires qui avoisine

4 807 mètres pour le Mont Blanc. C’est le chiff re que tout le monde ou presque a retenu de ses cours de géographie. Et pourtant, la 7e campagne de mesure du mont, largement médiatisée à la rentrée, vient de déterminer l’altitude exacte du sommet à 4 810,06 mètres. Organisées depuis 2001 par les géomètres-experts de Haute-Savoie et Leica Geosystems, ces expéditions ont lieu tous les deux ans, et c’est la première année que la participa-tion est ouverte à des géomètres-experts d’autres départements, dont Christian Ca-veau, géomètre-expert et administrateur de la Scop francilienne Cogerat. Fondée en 1968 à Vert Saint-Denis (77), le cabinet Cogerat, spécialisé dans les travaux fon-ciers et l’aménagement local, rassemble 60 salariés dont 5  géomètres-experts. Christian Caveau a été retenu parmi trente candidats pour participer à l’expédition du sommet des Alpes.« Le seul moyen de mesurer le Mont Blanc avec une précision centimétrique, c’est de monter à son sommet un appareil GPS topo-graphique, qui fonctionne comme un récep-teur satellite mobile », nous explique–t-il. Ces campagnes de mesures permettent de tester la résistance du matériel de Leica Geosystems, utilisé par les géomètres-ex-perts dans leurs travaux quotidiens, par des températures négatives et des vents

GÉOMÈTRE-EXPERT

2013, date symbolique pour la Scop basque Coreba

Une Scop partenaire de l’expédition de mesure du toit de l’Europe

de plus de 50 kilomètres heures. Les données recueillies en temps réel consti-tuent une précieuse base d’informations pour fournir aux générations futures les moyens de comprendre les consé-quences des variations météorologiques. La première mesure par GPS, réalisée en 2001, a démontré que l’altitude du Mont Blanc varie selon les années et les sai-sons. Le sommet des Alpes est ainsi passé de 4 808,45 mètres en 2003 à 4  810,90  mètres en 2007, et n’est plus redescendu depuis. Outre l’intérêt scientifi que, cette expédi-tion permet de rassembler des profession-

aujourd’hui les 11 millions d’euros.L’activité de cette Scop spécialisée dans la construction, la rénovation et l’enfouissement de réseaux (élec-triques, souterrains, aériens, fi bres optiques…) s’étend sur quatre dépar-tements du Sud-Ouest.Coreba réunit 93 salariés dont plus de 80 sont associés.www.scop-coreba.com

Carine Dieu-Romastin

nels passionnés, comme nous l’a raconté Christian Caveau. « Quel plaisir d’avoir participé à cette expédition. On a passé un moment incroyable, le temps était idéal et l’ambiance très sympathique. Nous sommes partis le 12 septembre de Chamonix. Après avoir monté 2 000 mètres, nous avons passé la nuit au refuge des grands mulets (3 050 m) ouvert spécialement pour nous. Le lende-main nous sommes partis à quatre heures du matin. Huit heures plus tard, nous étions au sommet du plus grand mont d’Europe. »www.cogerat.frwww.leica-geosystems.fr

Fanny Dive

Les géomètres-experts au sommet du Mont Blanc

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cipe de Raqvam : étudier tous les besoins des collectivités et leur apporter les réponses les mieux adaptées » précise Yves Delbancut, directeur Associations & Collectivités à la MAIF.

> MAIF : l’accompagnement en plus

Et ce n’est pas fini… La MAIF, assureur militant, ne se contente pas d’assurer les Scop et les Scic. Elle reste à leurs côtés au quo-tidien. Ses juristes et techniciens réalisent chaque année plus de 300 interventions sur le terrain. Formation, information ou encore prévention : les experts de la mutuelle d’assurance sont toujours présents pour répondre aux interrogations des collectivités et de leurs dirigeants. Parce qu’une bonne maîtrise des risques passe d’abord par une meilleure prise de conscience.

Dirigeant de Scop ou de Scic, vous faites preuve d’un dynamisme remarquable dans l’exercice de vos fonctions. Cet engagement n’est pas sans risques. Vous informer, vous protéger et vous accompagner : c’est ça être assureur militant.

os multiples activités, la nature de votre mission, le cadre légis-latif vous confrontent à de nombreuses responsabilités : vous devez être particulièrement vigilant face aux risques encourus.

> Un contrat adapté à la diversité des activités des Scop et des Scic

Forte de l’expérience acquise au travers de l’assurance de collectivi-tés développant d’importantes activités productives (établissements et services d’aide par le travail, entreprises d’insertion...), la MAIF propose aux Scop le contrat Raqvam Associations & Collectivités, un contrat qui prend en compte leurs spécificités.Celui-ci permet une couverture globale des risques communs à toutes les Scop en garantissant, notamment, l’ensemble des activités réalisées sous l’égide de la coopérative (responsabilité du fait et à l’égard des salariés, à l’égard des clients et des tiers, atteintes à l’envi-ronnement...). Elle assure aussi son patrimoine mobilier et immobilier (protection de l’outil de production) et également toutes les personnes œuvrant pour son compte (dirigeants, salariés associés ou non…).Raqvam Associations & Collectivités intègre automatiquement une garantie respon sabilité civile « produits » destinée à répondre aux exigences de la loi 98-389 du 19 mai 1998, ainsi qu’une garantie « frais de retrait » des produits défec tueux.Par ailleurs, d’autres garanties optionnelles peuvent être souscrites (pertes d’exploitation, tous risques informatiques…). « C’est le prin-

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Coopérons pour une bonne maîtrise des risques

Mutuelle et coopérative : l’entreprise par les hommes.

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Une communauté de valeurs

La MAIF n’est pas seulement la mutuelle des enseignants ! Elle possède également une longue expérience dans l’assu-rance des collectivités. Aujourd’hui, plus de 144 000 d’entre elles lui font confiance. Éthique et mode de gouvernance similaires, protection adaptée, la MAIF est bien le partenaire des collectivités en général, et des Scop en particulier.

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Plus d’information au 0811 000 201 ou sur www.maif-associationsetcollectivites.fr

Les Scop et les Scic sont des entreprises humaines, œuvrant dans tous les domaines (tertiaire, BTP...).

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)Parcours(

Après un Deug en Droit, Marie-Pia Meyer a travaillé sept ans au service contentieux de Renault Diac, qu’elle a quitté en 1996 pour s’occuper de ses deux enfants. Peu de temps après, elle tombe sur une annonce d’AU PORT’UnES, une association stras-

avec une ou deux idées nouvelles pour ma Scop. Sans ces échanges, je n’aurais pas pu laisser l’imprimerie à mes successeurs au ni-veau où elle est aujourd’hui ». Pour assurer la bonne santé de l’entreprise, la succes-sion de Mireille Pujol, actuelle directrice générale, s’est préparée sur presque 2 ans. En retraite depuis le 1er juillet 2013, Roger Gaborieau poursuivra son engagement au service de son territoire. Régulièrement élu et réélu maire des Lucs-sur Boulogne, com-

Pas moins de 500 personnes étaient pré-sentes pour le pot de départ de Roger Ga-borieau, co-fondateur et directeur général de l’Imprimerie du Bocage pendant 33 ans. Une belle marque de reconnaissance pour un parcours illustrant l’essence même du projet coopératif : permettre aux femmes et aux hommes de vivre et travailler harmo-nieusement ensemble sur le territoire qu’ils ont choisi, leur permettre d’avoir un emploi et de gagner en émancipation profession-nelle. En 1979, Roger Gaborieau fonde avec plusieurs amis de jeunesse la première Scop multimétiers, avant même la naissance des premières CAE, avec une tôlerie automo-bile, une menuiserie et une imprimerie. La première ferme ses portes en 1985, mais les deux autres connaissent une croissance rapide et sont transformées en deux Scop distinctes en 1999 : l’Atelier du Bocage et l’Imprimerie du Bocage, dont Roger Gabo-rieau continue d’en assumer la direction. Il choisit de s’engager au service du Mouve-ment coopératif et rejoint la Fédération des Scop de la communication dont il assure la présidence entre 1998 et 2002. « Je m’étais imposé une règle : revenir de chaque réunion

Une succession réussie, un engagement coopératif et territorial

> ROGER GABORIEAU, CO-FONDATEUR ET ANCIEN DG DE L’IMPRIMERIE DU BOCAGE

> MARIE-PIA MEYER, DIRIGEANTE DE L’ENTREPRISE D’INSERTION AU PORT’UNES

Roger Gaborieau et Mireille Pujol

Marie-Pia Meyer lors de la remise des diplômes à Dauphine, en octobre

bourgeoise spécialisée dans l’insertion par l’économique de personnes en diffi -culté, qui cherchait une assistante sociale capable de gérer des dossiers de suren-dettement. Elle intègre l’équipe, d’abord à mi-temps, puis à plein temps en prenant également en charge les missions RH. Elle participe à la transformation de l’associa-tion en Scop dont elle est élue dirigeante en 2008. En juillet 2012, le départ de la responsable administrative et fi nancière la conduit à vouloir renforcer ses compé-tences managériales. « Il fallait réagir rapi-dement. J’avais entendu parler du Parcours Dauphine, j’ai appelé la CG Scop et le len-demain, j’avais un rendez-vous pour m’ins-crire ». Ces quelques mois ont été riches d’enseignement : «  Nous avions tous un

métier très diff érent mais les mêmes pré-occupations au quotidien. Les formateurs de l’université semblaient prendre autant de plaisir que nous à échanger, et en dépit de l’étiquette académique de Dauphine, ça n’est jamais sorti du concret. Pour moi, une expérience fabuleuse ! »AU PORT’UnES compte aujourd’hui 103 salariés, dont 60 en insertion, 10 asso-ciés. Elle a réalisé en 2012 un chiff re d’af-faires de 2,19 millions d’euros. Sa fi liale, une entreprise adaptée, salarie 17  per-sonnes dont 14 sont porteurs de handi-caps. Son chiff re d’aff aires 2012 est de 264 000 euros.Voir aussi page 26www.auportunes.com

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mune de 3 400 habitants où est implantée l’imprimerie, il continuera d’être au service de ses concitoyens dans le domaine du développement économique, à la Commu-nauté de communes de Vie et Boulogne.www.imprimeriedubocage.com Retrouvez la vidéo de l’imprimerie du Bocage, réalisée à l’occasion du Congrès de Marseille 2012 sur : www.youtube.com/lesscops

Carine Dieu-Romastin

Un parcours managérial au service des autres

www.youtube.com/lesscops

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Coopératif par choix, solidaire par vocation, nous exportons et adaptons notre savoir-faire aux cultures de chaque pays. Aujourd’hui et plus que jamais, l’esprit coopératif nous anime depuis 1964.

Acteur majeur de l’économie sociale, le Groupe Chèque Déjeuner met toutes ses expertises au service des entreprises, des comités d’entreprise, des collectivités et des particuliers. À travers ses produits – titres de services prépayés - et ses solutions de gestion de l’action sociale, il apporte des réponses humaines et réalistes aux besoins de ses clients et béné� ciaires. En 2012*, le Groupe Chèque Déjeuner représente 45 sociétés et 1990 collabo rateurs dans 13 pays. Chaque jour, près de 168 000 clients et 21 millions d’utilisateurs apprécient les produits et services du Groupe Chèque Déjeuner.

*Chiffres consolidés 2012

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