patrimoine gÉologique - mde du val-d'oise - … · 2010-02-11 · pour mettre en valeur ce...
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AUVERS-SUR-OISE PAGE 10
CHARS PAGE 12
CORMEILLES-EN-PARISIS PAGE 14
GENAINVILLE PAGE 16
GUIRY-EN-VEXIN PAGES 18 ET 20
HAUTE-ISLE PAGE 22
HERBLAY PAGE 24
LA ROCHE-GUYONPAGE 26
NUCOURT PAGE 28
PONTOISE PAGE 30
THÉMÉRICOURT PAGE 32
VÉTHEUILPAGE 34
VIGNYPAGE 36
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LE DÉPARTEMENT DU VAL D’OISER
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Le sous-sol du Val d’Oise est exploité depuis longtemps, en raison de la richesse
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Base de données : BRGM
Carte géologique du Val-d'Oise
Cette carte donne une bonne idée de la grande diversité des roches du Département.
Base de données B.R.G.M
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COUVERTE DU A LA DECOUVERTE DU PATRIMOINE GEOLOGIQUE DU VAL D’OISE
proximité de la capitale et de ses be-soins en matériaux de construction. Gypse, calcaires, argiles ou meulières ont été et sont encore disponibles et leur extraction est une activité écono-mique régionale que le Val d’Oise par-tage de longue date avec la Seine et Marne. Dans de nombreuses commu-nes, d’anciennes carrières, souterraines ou à ciel ouvert, plus ou moins bien con-servées, rappellent cette activité.
Pour mettre en valeur ce patrimoine géologique et le faire mieux connaître, notamment des élèves des écoles, col-lèges et lycées du département, le Con-seil général a impulsé un projet auquel participent ses directions de l’action culturelle, de l’éducation et de l’environ-nement, un établissement d’enseigne-
ment supérieur – l’Institut géologique Albert-de-Lapparent (IGAL) maintenant département géosciences de l’Institut Polytechnique Lasalle-Beauvais –, des villes, des musées et des associations. Cette démarche, pluridisciplinaire, as-socie des géologues, des archéologues, des historiens et des spécialistes des sciences de l’environnement. Elle a bé-néficié du soutien de la Région Île-de-France au titre du développement de la culture scientifique, technique et ci-toyenne.
Cette brochure présente quelques si-tes géologiques remarquables du Val d’Oise. Leur visite vous aidera à mieux comprendre les relations entre la na-ture des terrains, la morphologie des paysages, l’exploitation des matériaux et l’intégration des carrières dans l’en-vironnement. Elle vous permettra aussi de découvrir avec émerveillement des roches fossiles qui sont autant de té-moins de l’histoire très ancienne de la planète.
et de la diversité de sa géologie, ainsi que de la
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LES RESSOURCES GEOLOGIQUES
BREVE HISTOIRE GEOLOGIQUEBRÈVE HISTOIRE GÉOLOGIQUE
La craie blanche à silex du Crétacé supérieur (vers -85 à -80 millions d’années) est le ter-
rain le plus ancien affleurant en Ile-de-France (falaises du bord de Seine, environs de Vigny, vallée de l’Epte). Elle a été profondément éro-dée lors d’une période d’émersion de la fin du Crétacé.Les premiers dépôts tertiaires sont les calcai-res de milieu corallien du Danien de Vigny (en-viron -60 millions d’années). La sédimentation fut contemporaine du jeu de failles en milieu sous marin, ce qui engendra une disposition complexe des dépôts (carrières de Vigny).Une nouvelle période d’émersion et d’érosion intervient. Les sables marins du Thanétien déposés sur le Beauvaisis, n’ont pratiquement pas atteint le Val d’Oise.Les premiers niveaux qui reposent, le plus sou-vent directement sur la craie, sont les argiles du Sparnacien (Yprésien inférieur), peu épais-ses, sédimentées en milieu lacustre ou lagu-
naire. Après quoi se déposent les sables marins du Cuisien (Yprésien supérieur).Une brève émersion précède l’installation de la mer du Lutétien (entre -45 et -40 millions d’années) dont les dépôts essentiellement cal-caires forment l’ossature du plateau du Vexin. Ces calcaires ont été intensément exploités, surtout en carrières souterraines, depuis l’an-tiquité jusqu’au début du XXe siècle, pour la construction et la sculpture.Sables cuisiens et calcaires lutétiens sont des roches poreuses. L’eau y circule aisément (nappe aquifère), jusqu’au contact des argiles imperméables sparnaciennes, qui peuvent constituer une ligne de sources.Aux calcaires lutétiens succèdent les sables et grès du Bartonien (entre -637 et -40 millions d’années), déposés pendant deux épisodes marins (Auversien puis Marinésien) que sé-pare une courte période d’émersion (sol fossile ou calcaire lacustre). Les étendues lacustres se
LES RESSOURCES GÉOLOGIQUES DU VAL-D’OISE ET LEUR UTILISATION
L’histoire artisanale puis industrielle du Val d’Oise est fortement liée à l’exploitation
de matériaux comme l’argile, les marnes et la pierre. Dans tout le département, la toponymie met en évidence des sites d’extraction – carriè-res, sablières, glaisières – et de production de chaux ou de plâtre. Le paysage et la mémoire collective des villes d’Argenteuil, Bessancourt, Cormeilles-en-Parisis, Saint-Brice-sous-Forêt, Sannois, Soisy-sous-Montmorency ou Taverny sont particulièrement concernés par ce patri-moine industriel.
L’extraction de ces ressources minérales est facilitée par les nombreux affleurements ro-cheux et l’étendue des surfaces alluviales. Les matières premières lithiques recherchées par les hommes du Paléolithique sont aisément accessibles, comme le silex dans les dépôts de l’Oise ou les secteurs crayeux de l’anticlinal de Vigny et de la vallée de l’Epte, ainsi que les
grès-quartzites bartoniens et stampiens sur les buttes témoins. Au Néolithique, des puits d’extraction du silex sont attestés à Chaumon-tel et à Nointel. Dès cette époque, les argiles et limons ont fourni les matériaux nécessaires à la confection de poteries et de torchis.Le gypse des buttes de Grisy-les-plâtres, d’Epi-nay-Champlâtreux, des massifs de Montmo-rency et de Cormeilles-en-Parisis, de la butte d’Écouen ou de la Butte-Pinson à Montmagny a été exploité très tôt. Pendant l’Antiquité gallo-romaine, le calcaire, le gypse et les marnes ont servi à la construc-tion, à la statuaire et à la fabrication de pote-ries. À Cormeilles-en-Parisis, un escalier en plâ-tre menant à une cave antique creusée dans le sous-sol marneux a été découvert en 1975. Des carrières gallo-romaines d’extraction de pierre calcaire sont attestées à Beaumont-sur-Oise et sur les coteaux de Genainville ; un four à chaux antique a été fouillé à Magny-en-Vexin.
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LES RESSOURCES GEOLOGIQUES
généralisent à la fin du Bartonien (calcaire la-custre dit de Saint-Ouen).Vers la fin de l’Eocène (Ludien, entre -37 et -33 millions d’années), les dépôts de sables ma-rins coquilliers sont surtout cantonnés dans la partie occidentale du Val d’Oise. Plus à l’est une grande lagune évaporitique occupait une large partie de l’Ile-de-France. Il s’y est accu-mulé d’épaisses couches de gypse, la pierre à plâtre très recherchée depuis l’Antiquité et encore activement exploitée aujourd’hui (à Cormeilles-en-Parisis par exemple). La localité de Grisy-les-Plâtres marque à peu près la limite occidentale de ces dépôts.Les argiles et marnes supra-gypseuses, lagu-naires ou lacustres, marquent la limite avec l’Oligocène (environ -34 millions d’années). C’est un niveau imperméable important et souvent délicat à gérer du point de vue géo-technique (argiles gonflantes susceptibles de déstabiliser les constructions).
Le dernier épisode marin du bassin parisien est représenté par des marnes de vasières à huîtres auxquelles succède l’épaisse série des sables du Stampien (ou du Rupélien), large-ment répandus en forêt de Montmorency ou de Fontainebleau. L’émersion définitive qui se manifeste ensuite (vers -30 à -28 millions d’années) est marquée par le dépôt de marnes et de calcaires lacustres que de lentes trans-formations chimiques d’origine climatique ont transformé en une dalle siliceuse plus ou moins chaotique, de meulière. Celle-ci fut aussi très exploitée pour la construction ou la fabrication des meules de moulin.
Au Moyen Âge existaient de nombreuses car-rières souterraines ou à ciel ouvert. La pierre de Pontoise a été utilisée localement mais aussi exportée – par exemple, pour l’édification de l’abbatiale de Saint-Denis au XIIe siècle et, plus près de nous, pour celle de l’Arc de Triomphe et de la Madeleine à Paris. À Saint-Martin-du-Ter-tre et à Beaumont-sur-Oise, l’exploitation des marnes et des craies a laissé des traces percep-tibles, même si les installations de transforma-tion ont disparu.Les grandes carrières souterraines très actives au XIXe siècle, dans le contexte des chantiers de constructions haussmaniens, ont été pro-gressivement abandonnées au cours du XXe siècle. De nos jours, seules l’extraction du gyp-se à Baillet-en-France et Cormeilles-en-Parisis et la fabrication du plâtre dans la même ville ainsi qu’à Mériel, Soisy-sous-Montmorency et Villiers-Adam, ont encore une certaine impor-tance économique.
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BREVE HISTOIRE GEOLOGIQUE
LES RESSOURCES GÉOLOGIQUES DU VAL-D’OISE ET LEUR UTILISATION
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POUR EN SAVOIR PLUS...
• FUZELLIER D., Pour visiter le musée archéologique départemental du Val d’Oise. Catalogue. Guiry-en-Vexin, 1983.
• LES AMIS DU VEXIN FRANÇAIS, Guide du Vexin Français. Saint-Ouen-l’Aumône, Editions. du Valhermeil, 1991. 311 p.
• MITARD Pierre Henri, Le sanctuaire gallo-romain de Genainville (Val d’Oise). Guiry-en-Vexin, Centre de Recherches archéologiques du Vexin français, 1993.
• LECOLLE François et MEYER-ROUDET Hélène dir., Du big bang à demain. L’Univers, la Terre et l’Homme. Guiry-en-Vexin, Musée archéologique du Val-d’Oise, Paris, Somogy, 1997. 240 p.
• L’Ile-de-France médiévale, tome 1. Guiry-en-Vexin, Musée archéologique du Val-d’Oise, Paris, Somogy, 2000. 264 p.
• BARTHE Georges et GRPA (Groupe de recherche sur le plâtre dans l’art) dir., Le plâtre, l’art et la matière. Paris, Créaphis, 2001. 384 p.
• BIOTOPE ET IN SITU, Plan de gestion de la carrière de Vigny. Conseil général du Val d’Oise. 2003.
• MONTENAT Christian et GUIHO-MONTENAT M.L., Prières des murs. Les graffiti anciens (XVIIe-XVIIIe siècles) aux murs des églises Picardie, Normandie, Ile-de-France. Beauvais, GEMOB, 2003.
• L’or blanc, du gypse au plâtre. Cergy, Atelier de Restitution du Patrimoine et de l’EthnologieConseil général du Val d’Oise, 2004. 14 p.
• DUCLOS P.A., ROUSSILLE M., Etude géophysique et hydrogéologi-que du site archéologique de Genainville et de ses environs. Mémoire d’aptitude à la géologie n°352. IGAL, 2005.
• FARION Vincent, Si la Carrière m’était contée. La plâtrière et les usines Lambert de Cormeilles-en-Parisis (1822-2006). Cormeilles, Musée du Plâtre, 2006. 52 p.
• WABONT Monique, ABERT Franck, VERMEERSCH Didier, Carte archéologique de la Gaule, le Val d’Oise 95. Paris, Académie des Inscriptions et Belles Lettres, 2006.
• HOUEIX Laura, « La fabuleuse collection de l’Institut géologique Albert de Lapparent », in Vivre en Val d’Oise, n° 99, sept.2006. pp 46-50.
• MONTENAT Christian et BARRIER Pascal, Mémoires de roches. DVD. Maison du P.N.R. 2007.
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SITES INTERNET
http://www.lasalle-beauvais.fr
http://www.apbg.org
http://www.brgm.fr
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Ouvriers de la carrière Lambert, années 1930.
© Musée du plâtre, Cormeilles-en-Parisis. Photo Kielbowicz
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L’EXPLOITATION DU PLATRE, PREMIERE INDUSTRIE ?
En 1942, des archéologues fouillant les abords de la chapelle Saint-Jean-Baptiste, en plein centre ville, ont mis au jour des sarcophages en plâtre moulé qui sont aujourd’hui conservés au musée. Datés de l’époque mérovingienne (Ve-VIIe siècle après J. C.), ils certifient l’ancienneté de l’exploitation du plâtre à Argenteuil.
Dès le XIIIe siècle, donations ou transactions concernant des terres plâtrières situées aux lieux-dits Tirmont, Gode, Ballemont, et Vaucelle, sur le territoire d’Orgemont, prouvent que cette activité industrielle n’est pas négligeable. Peu avant 1500, des marchés mentionnent également l’utilisation de plâtre ou de chaux dans des habitations. En effet, l’extraction du gypse est liée à la construction de logements pour une population en expansion. Les grands chantiers royaux des XVIIe et XVIIIe siècles puis les réaménage-ments de Paris au XIXe siècle, suscitent un accroissement des besoins en pierres à plâtre et chaux. L’extraction du gypse, qui représentait jadis un revenu complémentaire pour les ouvriers agricoles d’Orgemont, devient une activité à part entière. Le secteur se structure autour de quelques grandes entreprises – la Société des plâtrières réunies du Bassin de Paris, Bast ou Bertaux, Manuel ou Morin, Goudeau et, plus tard la Société Polliet et Chausson. Elles emploient un nombre croissant d’ouvriers arrivés de province mais aussi de l’étranger. Belges et Italiens sont les mieux représentés dans les six carrières et les usines à plâtre proches des exploitations de Sannois. Le nom de certains lieux-dits comme Mazagran conserve le souvenir de ces populations immigrées. Cette activité qui a marqué le paysage cesse peu à peu à partir des années 1950.
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INFORMATIONS PRATIQUES
Musée d’Argenteuil Mission patrimoine01 34 23 37 40 [email protected] www.ville-argenteuil.fr
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Le belvédère de la colline d’Orgemont est un point d’observation unique pour compren-dre la géologie de buttes gypseuses de part et d’autre de la vallée de Montmorency. De là, on peut suivre sur le terrain les traces des relations qui existent entre la géologie d’un lieu (couches de gypses de différentes structures, meulières, marnes, argiles), l’histoire d’une activité industrielle
(fabrication du plâtre, du ciment, des briques), la forme adoptée par les aménagements urbains (voiries, chemins de fer, ponts), la nature et l’implantation du bâti (anciens quartiers ouvriers à la limite des plâtrières ou des carrières, maisons de patrons ou de carriers). Cette histoire, fonda-mentale pour saisir comment s’est faite, à Argenteuil, la transition entre la ville rurale et la
ville industrielle, sera présentée au musée à partir de 2011. Bien expliquée dans le parcours élaboré à travers les rues de la ville, elle fera l’objet d’une mise en valeur lors des prochaines Journées du Patrimoine.
Carrière à Orgemont.
© Conseil général du Val d’Oise. Photo A. Maugin. 2003
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EAprès le dépôt des calcaires du Lutétien (Eocène moyen,–45 à –40 millions d’années), la mer s’est retirée, abandonnant des lagunes et des terres émer-gées.Elle revint, il y a un peu moins de 40 millions d’années, au début de l’Eocène supérieur, déposant des sables dits bartoniens. Dans le Vexin, on enregistre deux séquences de sables marins que séparent un sol fossile grésifié ou un dépôt lacustre, témoin d’un épisode d’émersion.
Le premier ensemble comprend des sables et grès jadis visibles dans de nombreuses carrières : Le Guespel, Ermenonville, Beauchamp. Le type en est les sables d’Auvers-sur-Oise, riches en fossiles. L’intervalle de temps correspon-dant a été nommé Auversien ( Bartonien inférieur).La deuxième séquence comporte les sables et grès généralement fins d’Ezan-ville, Mortefontaine, Cresnes. Le type en est les sables de Marines. L’intervalle de temps correspondant a été nommé Marinésien ( Bartonien supérieur).Les dépôts ayant servi à désigner l’Auversien ont été observés dans les sablières du Bois-le-Roi (2 km au nord d’Auvers). Ils représentent donc le «stratotype» (les strates ou couches types) de l’Auversien. Ces carrières, encore visibles, appartiennent au patrimoine naturel régional et présentent un intérêt scientifique et pédagogique certain.Le terrain des sablières a été acquis par la municipalité d’Auvers-sur-Oise, en vue de sa protection et de son aménagement avec le concours financier du PNR du Vexin français (clôture, voies d’accès, panneaux explicatifs) et la collaboration scientifique de l’IGAL. Les points d’observation retenus sont les suivants :- une carrière ouverte jadis dans les grès pour la production de pavés : structu-res sédimentaires ; phénomènes de grésification (du terrain au microscope) ; traces anciennes d’exploitation.- Les sables d’Auvers sous leur faciès typique grossier, à graviers, galets, débris de coquilles et fossiles roulés ; les stratifications obliques témoignent d’un dépôt peu profond en eaux agitées. - Des galets et des coquilles remaniées attestent l’érosion des terrains sous-jacents, de la craie au Lutétien. Cette érosion résulte de la surrection tectoni-que pendant l’Auversien, de l’anticlinal proche du Pays de Bray.- L’alternance de sables fins et grossiers avec stratifications entrecroisées, indique des variations des courants sous marins. La partie sommitale des sables montre des figures sédimentaires de milieu intertidal (influence des marées), annonçant le retrait de la mer. - Après quoi se sont déposés des calcaires lacustres séparant l’Auversien du Marinésien (fragments calcaires éparpillés dans les champs).
En 2008, le site devrait être ouvert à des visites réglementées.
LES SABLIERES DE L’AUVERSIENUn patrimoine scientifique et pédagogique
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Les sables fossilifères d’Auvers à graviers et galets taraudés par des organismes perforants.
Le site d’Auvers en cours d’aménagement.
INFORMATIONS PRATIQUES
Institut géologique Albert-de-Lapparentwww.igal.fr
Mairie d’Auvers-sur-Oise, Mme Martin ou M. Séragé01 30 36 70 30www.auvers-sur-oise.com
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Photo Ch. Montenat.
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SLE MOULIN DE NOISEMENT ET LA VALLEE DE LA VIOSNE
L’accès au site à partir de Chars emprunte, à pied, le GR1 qui suit la rive gauche de la Viosne, jusqu’aux environs du moulin de Noisement.
La rivière, proche de sa source, occupe une large vallée à fond plat. Ses versants raides sont entaillés dans les calcaires lutétiens. Près du moulin, ces terrains montrent d’abord des niveaux sablo-calcaires jaunâtres, riches en gros grains de quartz et granules verdâtres de glauconie (minéral formé en eaux marines), déposés lors de l’avancée de la mer lutétienne sur le Vexin (vers –45 millions d’années). En montant dans la série, la sédimentation devient plus franche-ment calcaire. Dans la partie supérieure, les calcaires plus massifs et à grain fin ont été exploités en carrières souterraines, comme pierre à bâtir, à Chars et aux environs. Ces carrières sont aujourd’hui abandonnées et souvent dangereuses.
Les terrains n’affleurent pas dans le bas du versant. Cependant, de nombreux terriers de blaireaux rejettent des monticules de sable fin glauconieux du Cuisien (Yprésien supérieur). Ici comme en d’autres sites du Vexin, ces planti-grades élisent domicile, avec prédilection, à la limite du Cuisien et du Lutétien ; ils sont ainsi d’utiles auxiliaires du géologue.
La vallée, plus profondément incisée à une époque antérieure a été en partie colmatée et engorgée à l’issue des épisodes de gel et dégel quaternaires. Il en résulte une vaste plaine alluviale où tourbières et marais se sont succédés, aujourd’hui encombrée de taillis à aulne, frêne, saule. Sur les versants, le frêne et le hêtre prédominent avec des érables. Les hauts de versants portent une pelouse sèche calcicole (sol calcaire) en rapport avec la nature plus calcaire des bancs lutétiens (voir panneau d’accueil sur le site).Ce milieu humide a fait l’objet d’aménagements variés, souvent anciens. Le moulin de Noisement vient rappeler que de minces ruisseaux ont pu actionner des moulins importants aux usages multiples. Il a été reconstruit au début du XIXe siècle et l’activité de meunerie s’y est maintenue jusqu’en 1926. En amont du moulin, une digue en pierres appareillées maintenait l’ancien chemin accessible en toute saison au travers des marais, l’écoulement de la Viosne étant assuré par une galerie voûtée. Le cresson fut longtemps cultivé et commercialisé à Chars. Les plantations de peupliers tirent partie du sol gorgé d’eau. L’installation piscicole proche du moulin, créée en 1958, renoue avec la tradi-tion. Les étangs de pêche sont issus d’anciennes extractions de tourbe pour le chauffage.
La valorisation du site par le Conseil général, propriétaire riverain, est réalisée dans le cadre du plan d’aménagement de l’Espace Naturel Sensible du bois du moulin de Noisement.
ATTENTION, l’affleurement se situe sur une propriété privée. Aucun accès direct aux fronts de taille n’est possible.
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INFORMATIONS PRATIQUES
Conseil général du Val d’Oise, Direction de l’environnementService Espaces et milieux 01 34 25 76 22 [email protected] www.valdoise.fr / rubrique préserver
Visite libre.
L’affleurement. La Viosne.
© Conseil général du Val d’Oise
Photo Ch. Montenat.
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Le gypse, sulfate de calcium bi-hydraté (S04Ca,2H20), s’est formé dans le Bassin parisien à l’ère tertiaire, il y a 40 millions d’années. Selon sa cristallisa-tion, on trouve du gypse saccharoïde, pied d’alouette ou fer de lance. Le gypse, une fois broyé et déshydraté, donne le plâtre.
L’usage du plâtre est attesté à Cormeilles depuis l’époque gallo-romaine. Pendant des siècles, de nombreuses petites carrières ont fonctionné de manière intermittente sur le flanc de la butte de Cormeilles. À partir des années 1830, Pierre Étienne Lambert exploite une plâtrière agrandie par ses descendants. Hilaire Lambert construit une première usine en 1882. Au XXe siècle, la société Lambert Frères et Cie diversifie ses fabrications : plâtre, briques, chaux, ciment, et fait appel à une nombreuse main d’œuvre importée. La carrière atteint le maximum de son développement au début des années 1980, avec un front de taille haut de 100 et large de 1000 m. Aujourd’hui exploitée par Placoplâtre (groupe Saint-Gobain), la carrière à ciel ouvert de Cormeilles produit 450 000 t. de gypse par an. Celui-ci est trans-formé sur place pour fournir des plâtres de moulage (360 000 de t.) et des carreaux (1,5 millions de m2). Le site, progressivement remblayé et reboisé, formera un espace vert de 130 ha.
LA CARRIÈRE DE GYPSE
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Le musée du Plâtre est géré par une association fondée en 1982. Il s’articule autour de trois grands thèmes : historique, artistique et scientifique.
La première thématique correspond à l’histoire de l’ancienne Société Lambert ainsi qu’à la mémoire des ouvriers et des habitants du quartier de la Carrière. L’art du plâtre est évoqué par l’exposition de moulages, moules, objets en plâtre, outils de plâtriers et éléments décoratifs en staff et stuc. À côté du fonds d’atelier du sculpteur Georges Boulogne (1926-1992), un atelier de moulage et de restauration a été créé au sein de l’établissement. L’exposition de cristaux de gypse du monde entier illustre la diversité géographique et cristallographique de ce matériau. Les visiteurs peuvent assister à une démonstration de la transformation du gypse en plâtre par déshydratation du sulfate de calcium. 3000 fossiles de l’ère tertiaire retrouvés dans le Bassin parisien seront exposés dans le développement futur du musée.
LE MUSÉE DU PLÂTRE
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INFORMATIONS PRATIQUES
Musée du Plâtre01 39 97 29 68 [email protected] internet : http://perso.club-internet.fr/platre95
Ouvert le samedi de 9 h 30 à 12 h 30 et en semaine sur rendez-vous pour les groupes et les scolaires. Atelier de moulage et de restauration, boutique, atelier enfants, bibliothèque sur RV.La carrière de Cormeilles se visite entre mars et octobre après inscription au musée.
Carrière de Cormeilles-en-Parisis, 2003
Fonds Georges Boulogne, collections musée du Plâtre.
© Musée du Plâtre. Photo V. Farion.
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Le choix de l’implantation du sanctuaire de source gallo-romain dans un fond de vallée peu encaissé, les conditions de la construction de ces monuments antiques, de leur abandon puis de leur enfouissement sont directement liés à la géomorphologie du site – de même que les problèmes que pose la conser-vation des vestiges architecturaux.
GÉOLOGIESeules les couches de l‘Eocène affleurent dans ce fonds de vallée. Les dépôts de l’Yprésien formés en milieu lagunaire puis marin atteignent une dizaine de mètres d’épaisseur. Les calcaires déposés au Lutétien sur 30 à 40 m. d’épaisseur constituent l’assise principale du plateau qui entoure le site. Ils ont été facilement exploités depuis l’Antiquité, à ciel ouvert puis en carrières souterrai-nes. Les couches supérieures n’affleurent que sur le plateau et dans les buttes : sables, calcaires et marnes du Bartonien, sables du Stampien, argiles à meulières.L’incision des vallées au Quaternaire a guidé l’écoulement des eaux superficiel-les et souterraines. Les eaux infiltrées dans le substrat calcaire bartonien et lutétien sourdent en permanence à la limite supérieure des argiles sparnacien-nes : elles se répandent dans le bassin-versant du ru de Genainville, alimen-tant des zones marécageuses, des étangs et un réseau complexe de ruisseaux qui rejoignent l’Epte puis la Seine.
L’EAU DANS TOUS SES ÉTATSEn 1992, un rapport hydrologique a mis en évidence à l’aval immédiat du temple, une anomalie thermique à 13,5 ° C, température supérieure de plusieurs degrés à la moyenne du lieu. Peut-être est-elle l’indice ou le vestige de l’existence, à l’époque antique, d’une source d’eau chaude, alimentée par une nappe profonde et remontant à la faveur d’un réseau de failles ? Le double jeu du concrétionnement calcaire et du dépôt des limons superficiels aurait provoqué son tarissement au fil des siècles. A contrario, l’eau a aussi été la cause de nombreux problèmes d’accès et de drainage : en témoignent l’aménagement d’un drain antique et la surélévation progressive des thermes avant l’abandon du site, qui peut être due à des épandages périodiques de coulées boueuses après de fortes précipitations.Malgré la baisse continue du niveau de la nappe phréatique et l’aménagement d’un drain inter-communal qui a permis d’éviter toute nouvelle inondation, l’eau demeure un agent important de dégradation des vestiges mis au jour.
LES VAUX-DE-LA-CELLE • GÉOLOGIE ET ARCHÉOLOGIE
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Conseil général du Val d’Oise, Direction de l’action culturelle Musée archéologique du Val d’Oise01 34 67 45 07www.valdoise.fr / rubrique découvrir
Visite pour les groupes de plus de 15 personnes après inscription au Musée archéologique du Val d’Oise
Voie dallée et temple de Genainville.
Vue aérienne des Vaux-de-la-Celle.
Groupe de statues de Genainville, calcaire lutétien.
Photo Pierre-Henri Mitard, 1969. © D. Patry.
© Conseil général du Val d’Oise, musée archéologique / Studio H.
La visite du célèbre dolmen du Bois Couturier à Guiry-en-Vexin peut être l’occasion d’un intéressant circuit au milieu des terrains et des paysages du Vexin.
Entre Banthelu et Wy-dit-Joli-Village, prendre à gauche la route indiquant le Bois de Morval. Au panneau « Bois départemental de Morval », prendre vers l’Est un grand chemin forestier. Il descend dans un large vallon qui entaille les calcaires lutétiens du plateau. Ses versants sont occupés par les sables cuisiens. Un filet d’eau sourd de la base de ces sables, donnant naissance au ru de Guiry qui en s’écoulant vers l’est devient l’Aubette de Meulan. Le chemin aboutit à une aire de pique-nique installée sur une pelouse humide, vers le contact des sables et des argiles sparnaciennes sous-jacentes.
En montant vers le nord le flanc raide du vallon, on atteint l’allée couverte du «Bois-Couturier», implantée presque en haut du versant. Les grandes dalles qui forment sa voûte proviennent des calcaires lutétiens affleurant en cet endroit même, et dont il existe des blocs épars au voisinage. La réalisation de l’ouverture circulaire si particulière du dolmen et de son bouchon de fermeture (conservé au musée de Guiry) a été facilitée par les qualités de façonnage des calcaires lutétiens, ici comme en d’autres secteurs du Val-d’Oise. Depuis le tumulus, magnifique vue vers le sud. Au premier plan, s’étend la pelouse sèche couvrant les calcaires lutétiens qui ne retiennent pas l’eau, fissurés qu’ils sont et creusés de petits conduits karstiques. Ils ont été exploités à l’est dans des carrières encore visibles dans les bois, en contrebas de l’ancienne route de Guiry (route à la croix de pierre). Puis vient le vallon, rempli de plantations de peupliers, occupant les sols gorgés d’eau. Au delà, réapparaissent les calcaires lutétiens qui forment le rebord sud du vallon puis le soubassement du vaste plateau de Wy et d’Enfer. A l’horizon se profilent les bois de Galluis et des Fréneaux, entre Fremainville et Arthies, buttes de sables stampiens couronnées de meulières largement boisées.En rentrant, la route monte encore vers Cléry-en-Vexin, cas unique de village installé sur une butte de sables stampiens.
L’ALLÉE COUVERTE DU BOIS DE MORVAL ET SON ENVIRONNEMENT
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Le bois de Morval appartient au Conseil général du Val d’Oise depuis 1975 et couvre 61 hectares. Il est géré en collaboration avec l’Office national
des forêts, avec pour objectifs de favoriser la diversité biologique du site, notamment en maintenant les milieux ouverts (grâce au pâturage), la conserva-
tion de l’allée couverte, patrimoine culturel, et l’accueil du public et sa sensibilisation (installation d’un panneau explicatif).
L’allée couverte mégalithique du Bois-Couturier, construite avec des dalles de grès et de calcaire lutétien. © Conseil général du Val d’Oise. Photo G. Blondeau.
INFORMATIONS PRATIQUES
Conseil général du Val d’Oise, direction de l’environnementService Espaces et milieux 01 34 25 76 22 [email protected] www.valdoise.fr / rubrique préserver Visite libre.
© Conseil général du Val d’Oise. Photo G. Blondeau.
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La collection permanente du musée se déroule selon un parcours chronologi-que, de la Préhistoire à l’époque moderne, et met en scène des objets décou-verts sur le territoire du Val d’Oise. Ces pièces proviennent de sites majeurs pour la compréhension du peuplement de la région parisienne..
C’est le cas des sites paléolithiques découverts sur les fronts de carrières des rives de l’Oise et de la Seine, des allées couvertes mégalithiques – dont celle du Bois-Couturier qui peut être visitée librement à Guiry-en-Vexin –, du site gallo-romain de Genainville – dont la sculpture monumentale peut rivaliser avec celle des plus grands sites antiques. Depuis quelques années, les collections s’enrichissent de matériel provenant d’habitats protohistoriques, médiévaux et modernes, qui permettent une étude plus complète de la vie quotidienne à ces époques. Cartes, plans, maquettes et créations audiovisuelles soutiennent l’attention des visiteurs et favorisent la compréhension des civilisations abordées.
POURQUOI DE LA GÉOLOGIE AU MUSÉE ARCHÉOLOGIQUE ?La géologie a été introduite dès le premier programme muséographique inauguré en 1983. Cette présentation de la géologie du Bassin parisien est unique en Île-de-France.Les salles qui y sont consacrées introduisent tout naturellement le parcours archéologique. En effet, elles insistent d’une part sur le substrat et les maté-riaux sur et avec lesquels se sont développées les activités humaines, et d’autre part sur le climat et l’environnement qui ont accompagné leur développement.Sont ainsi présentées les reconstitutions :- de la structure profonde du Bassin de Paris éclairée par le profil ECORS – Etude Continentale et Océanique par Réflexion et réfraction Sismiques –, - des niveaux tertiaires traversés par le sondage de Montjavoult – roches, fossiles, photos de carrières, dessins des différents mouvements de transgres-sion et régression marines –, - des paléo-environnements correspondants,- de la stratigraphie des niveaux quaternaires de Villiers-Adam, site occupé au Paléolithique moyen,- de l’environnement de la Seine aux temps glaciaires.
LE MUSÉE ARCHÉOLOGIQUE DU VAL D’OISE
INFORMATIONS PRATIQUES
Conseil général du Val d’Oise, direction de l’action culturelle Musée archéologique du Val d’Oise01 34 67 45 07 [email protected] / rubrique découvrir
Ouvert tous les jours sauf le mardi, le 25 décembre et le 1er janvier.De 9 h à 12 h et de 13 h 30 à 17 h 30 en semaine.De 13 h 30 à 18 h 30 les samedis, dimanches et jours fériés, du 15 octobre au 14 mars.De 10 h à 12 h et 14 h à 19 h les samedis, dimanches et jours fériés, du 15 mars au 14 octobre.
Bifaces acheuléens du Paléolithique inférieur, taillés dans un silex provenant des assises crayeuses du Crétacé de la vallée de l’Oise
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© Conseil général du Val d’Oise, MADVO
La boucle de la Seine, de Vétheuil à La Roche-Guyon est bordée en rive droite par une haute falaise de craie.
La craie, omniprésente autour de La Roche-Guyon, s’est déposée il y a environ 80 millions d’années. Ce n’est pas une roche banale. Elle est constituée de myriades de microscopiques coquilles calcaires (quelques centièmes de millimètre !) issues du plancton végétal de la mer crétacée. Sur le fond de cette mer vivaient de nombreuses éponges siliceuses. Les minuscules aiguilles (ou spicules) en silice (opale) de leurs squelettes répandus sur le fond marin ont donné naissance à des nodules (ou concrétion) siliceux : les rognons de silex, disposés en lits successifs. Ces silex ont pris naissance en même temps que se déposait la vase de craie. Ainsi, la craie toute entière est le produit de la vie de la mer crétacée.Tendre et compacte, la craie se creuse aisément et les cavités «tiennent» bien : c’est une roche à troglodytes comme dans la craie-tuffeau de Touraine. Il existe à Haute-Isle un site de ce type, tout à fait exceptionnel. Le poète Boileau en parlait déjà :« C’est un petit village, ou plutôt un hameau,Bâti sur le penchant d’un long rang de collines [...]L’habitant ne connaît ni la chaux ni le plâtre, Et dans le roc qui cède et se coupe aisément,Chacun sait de sa main creuser son logement »
Il y eut là, en effet, un véritable village troglodyte, dont les « chambres », ou boves sont étagées depuis le pied de la falaise jusqu’au sommet, sur une hauteur de près de 80 m. Á l’étage inférieur, l’église creusée à la fin du XVIIe siècle est un des très rares sanctuaires troglodytiques de France. Les déblais étalés sur la rive de la Seine permirent l’aménagement d’un emplacement pour le rouissage du lin, opération qui consiste à éliminer par immersion les matières dans lesquelles sont noyés les faisceaux de fibres de plantes textiles afin d’en extraire les fibres à tisser. Cette église, qui vient d’être rénovée, est vaste ; la blancheur de la craie et de vastes baies lui donnent beaucoup de clarté. Elle remplaçait un autre petit sanctuaire troglodytique d’accès malaisé, situé à mi-pente, sur une plate-forme si exiguë que le cimetière avait été placé sur le plateau de Chérence. Le village comportait escaliers, fours, écuries, habitations pourvues de cheminées, de niches formant buffets et placards, de couloirs. Au sommet existe encore un superbe pigeonnier pourvu de plusieurs centaines de niches (les boulins), entièrement creusé de main d’homme.Le site n’a pas fait l’objet de fouilles méthodiques. Les rares objets découverts (débris de céramique, monnaies, fragments de bronze) couvrent une très longue durée, du VIIe au XIXe siècle. Ce site connut une notoriété éphémère dans les années 1930, puis tomba dans l’oubli avant d’être « redécouvert » assez récemment. C’est un élément patrimonial exceptionnel qui doit être respecté et protégé.
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DES ROCHES À VIVRE
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L’église et le village troglodytique. 1994
Le pigeonnier et ses niches (boulins) creusés dans la craie. 1984
INFORMATIONS PRATIQUES
Visite extérieure libre (bonnes chaussures à prévoir).
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© Cellule de l’inventaire du patrimoine. Photo JY Lacôte © Cellule de l’inventaire du patrimoine. Photo A. Somers
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LES CARRIÈRES DE PIERRE
Au XIIe siècle, les bâtisseurs d’abbayes, de cathédrales et d’églises se sont tournés vers des carrières réputées pour la qualité de leurs pierres. La carrière d’Herblay, proche de la Seine, a très vite été sollicitée : le fleuve facilitait l’acheminement de la pierre. De nombreux édifices célèbres ont été réalisés avec ses pierres : l’église prieurale de Poissy, le palais Bourbon, la Fontaine de Grenelle ou les chapiteaux de la Bourse de Paris. Au début du XXe siècle, la culture du champignon a pris le relais de l’exploitation de la pierre, devenue moins rentable en raison de la concurrence d’autres matériaux plus compétitifs et d’autres techniques.
Le site au bord de la Seine fut d’abord exploité à ciel ouvert avant que l’extraction en souterrain ne s’impose pour dégager les blocs de pierre propres aux constructions. Confrontés aux problèmes du stockage des déblais et de la proximité des habitations, les ouvriers avaient creusé des bouches de cavages qui sont encore visibles. Les entrées principales étaient situées aux Lions d’Herblay, à la limite de Conflans Sainte-Honorine, et les sites d’extraction dénommés d’après les différents documents cadastraux : Carrières de Gaillon, Carrières Impériales, Carrières de la Ville de Paris, Carrières des Anglais, etc., en fonction des propriétaires successifs et de leur usage. Un réseau de galeries confortées par des arc-boutants se déploie sur une dizaine de kilomètres de long et 200 m. de profondeur. Doubles arches et alignements de piliers élaborés par les carriers pour les besoins de leurs activités offrent une diversité d’ouvrages d’art uniques en Île-de-France. Pour se retrouver dans ce dédale, les carriers et l’Inspection générale des carrières (IGC) leur ont attribué des noms de rues tels que : rue de Conty, rue Marthe, passage des Royales, etc.Les spécialistes peuvent reconstituer les types d’exploitation – par piliers à bras ou de masse, par hagues et bourrages – et identifier les outils utilisés – la lance ou l’aiguille –, grâce aux traces inscrites sur les pierres.
La découverte récente d’ossements d’un animal préhistorique ancêtre du tapir, le lophiodon, ainsi que celle d’un œuf fossile sont venus renforcer l’intérêt du site. La ville d’Herblay, qui en est en partie propriétaire, est consciente de son importance patrimoniale exceptionnelle et de la nécessité de le préserver en hommage aux artisans qui en ont fait l’histoire : carriers, tailleurs de pierre, charretiers, maçons, etc. Des aménagements intérieurs importants ont permis de l’ouvrir au public en septembre 2003.
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Piliers à bras.
Sortie carrière.
INFORMATIONS PRATIQUES
Herblay, Archives / Patrimoine 01 34 50 55 51 www.herblay.fr
La carrière d’Herblay se visite un dimanche par mois entre avril et octobre après inscription au service Archives / Patrimoine de la ville.
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Photo J.Cl. Pansanel
Photo J.Cl. Pansanel
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NET LES BOUCLES DE LA SEINE : LECTURE D’UN PAYSAGE
A partir de Vétheuil ou de La Roche-Guyon, la route des Crêtes offre un panorama grandiose sur la vallée de la Seine.
Le méandre de la Seine se suit vers l’est, jusqu’à l’horizon où se profilent les hautes cheminées industrielles des environs de Mantes et de Limay. La falaise de craie blanche à silex (Crétacé supérieur à oursins) de la rive concave est faite d’éperons séparés par de profondes entailles dues à l’érosion quaternaire. La craie, très sensible au gel (elle est dite gélive) s’effrite aisément. En période de dégel, des coulées boueuses, faites de débris de craie, ont formé au pied de la falaise de grands talus aujourd’hui couverts de taillis, repoussant par endroits le fleuve assez loin. Une échancrure plus marquée, une vallée sèche où l’eau surgit et se perd aussitôt dans la craie fissurée sert d’écrin à Vétheuil et son église.Vers l’est, la surface plane s’étendant sur la ligne d’horizon correspond aux calcaires lutétiens qui surmontent la craie du méandre et se prolongent dans le plateau du Vexin. Sous nos pieds, à main droite, le donjon du château de la Roche-Guyon est posé directement sur la craie à silex. Curieusement, l’édifice n’est pas bâti en craie ni en calcaire lutétien, les matériaux habituels de la région, mais avec un blocage de « cailloux » informes de silex et d’un calcaire lacustre à traces de racines fossiles, ramassé à la surface du sol aux environs de Chérence. La rive gauche est différente, basse et boisée ; ses terres pauvres ne sont pas cultivées (forêt de Moisson) ; les villages y sont rares, cantonnées près du fleuve. Elle est constituée des sables et galets des alluvions abandonnées par le fleuve au cours du Quaternaire, alors que son lit était plus haut qu’aujourd’hui. Le contraste est frappant entre la rive concave, abrupte, entaillée par l’érosion fluviatile, et la rive convexe, basse, où le fleuve abandonnait ses alluvions près du rivage. Ces dépôts ont été très exploités par les gravières et ballastières. Ils le sont encore localement (vers l’ouest) jusqu’en dessous du plan d’eau, par dragage pour la production de ballast et de granulat à béton. Les exploitations s’achèvent par la réhabilitation des sites, accompagnée de plantations. De l’autre côté de la route, un chemin de terre mène au panorama qui s’ouvre vers le nord. Ici les labours sont pleins de silex à patine blanc bleuté provenant des argiles à silex, résidus de la dissolution de la craie pendant les temps quaternaires. Toutes les pentes vallonnées devant nous et celles qui entourent Gasny sont en craie, couvertes d’argiles à silex et de limons, propices aux cultures de céréales. Au nord et vers l’est, les plateaux boisés signalent les calcaires lutétiens souvent délaissés par les cultures, au moins à leur périphérie. Ces calcaires sont visibles en carrières près de Chérence.A l’ouest, la vallée de l’Epte entaille la craie et le plateau lutétien. La rivière fait de nombreux méandres dans une vallée à fond plat, très large, au sol tourbeux permettant l’existence de marais. Son tracé est jalonné de plantations de peupliers bien adaptées aux sols très humides, alternant avec les prairies.L’ensemble de cette géologie locale particulière contribue à la présence de paysages et de milieux naturels exceptionnels.
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Vue vers l’aval ; les plans d’eau correspondent aux exploitations d’alluvions anciennes de la Seine.
La boucle de la Seine vers l’est ; échancrures entaillant la falaise de craie ; vaste talus en pied de falaise, fait de matériel flué au Quaternaire.
INFORMATIONS PRATIQUES
Visite libre, à partir de Vétheuil ou de La Roche-Guyon, par la route des Crêtes (D 100).
© Conseil général du Val d’Oise
Photo Ch. Montenat
ET LES SOURCES DE L’AUBETTE DE MAGNY
Près de Nucourt, un circuit assez court offre la possibilité d’observer les paysages typiques du réseau hydrographique dans le Vexin.
Entre Nucourt et sa grande église, située à l’écart du village, la route circule sur le plateau du Vexin. Son soubassement est constitué par les calcaires lutétiens qui ont été activement exploités en carrières souterraines, sous le village même et au delà (cheminées d’aération visibles dans les champs entre Nucourt et Serans). Ces calcaires supportent une épaisseur variable de sables d’âge auversien ( Bartonien inférieur ; voir le site d’Auvers-sur-Oise). Le retrait de la mer et l’émersion qui mit fin au dépôt sont matérialisés par un sol fossile, une dalle de grès à traces de racines et à la surface plus ou moins mamelon-née, dont les fragments parsèment les terres. Le mélange de sable, de calcaire et de limons loessiques (poussières transportées par le vent lors des épisodes glaciaires quaternaires) a donné les sols propices aux céréales qui ont fait la richesse agricole du Vexin.Après l’église, la route descend au nord vers une vallée en recoupant les calcaires lutétiens. Cette vallée, orientée d’est en ouest, est d’abord dépourvue de cours d’eau, occupée par des prairies ; puis, en remontant vers l’est, par un fouillis de buissons et de clématites.Les sources de l’Aubette apparaissent un peu plus bas, au bord de la route. L’eau qui sourd des sables yprésiens, dont la teinte jaune verdâtre est due à la présence d’un minéral vert, la glauconie, alimente un lavoir récemment restauré. D’autres filets d’eau sortant du bord de la vallée viennent grossir le ruisseau.En contrebas du lavoir, la vallée change d’aspect. Elle s’élargit et devient un marais à grands roseaux, saules et plantations de peupliers. Dans les eaux courantes prolifère encore le cresson qui y fut longtemps cultivé. La stagnation des eaux indique la présence de couches imperméables : les argiles sparna-ciennes (Yprésien inférieur) peu épaisses mais suffisamment étanches pour empêcher l’infiltration des eaux.Le chemin de la Cressonnière longe des habitations avant d’arriver à une falaise de calcaire lutétien très fissuré. Le rôle des racines d’arbres (ici un hêtre) dans l’élargissement des fractures apparaît ici clairement. L’eau s’écoule des fissures avec un bon débit, remplit une vasque naturelle qui à son tour se déverse dans le ruisseau, souvent bordé de fougères scolopendres.Ce bref circuit permet de comprendre que la source d’un cours d’eau n’est pas un point unique. L’eau qui imbibe les couches perméables (sables, calcaires) sur une certaine hauteur (nappe aquifère) peut s’écouler à la surface en différents endroits, selon la topographie. Lorsque la nappe aquifère baisse (sécheresse), ce sont des sources de plus en plus basses qui alimentent le cours d’eau ; la partie amont devient alors une vallée sèche.
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L’ Aubette naissante.
INFORMATIONS PRATIQUES
Visite libre.
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Photo Ch. Montenat
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LA CAVE DES MOINEAUX
Août 1988. En hommage à Édouard-Alfred Martel (Pontoise, 1859 – Saint-Thomas-la-Garde, 1938), « père » de la spéléologie dont il voulut faire une science à part entière pour étudier et comprendre le monde souterrain, le Clan spéléo pontoisien entreprend la réhabilitation d’une ancienne carrière souterraine trop longtemps oubliée.
En une vingtaine d’années, 300 bénévoles ont tamisé et évacué 1800 tonnes de déblais. Ils ont nettoyé, reconstitué, étudié et publié le matériel retrouvé, et mis en valeur le site pour le faire découvrir à leurs concitoyens. Les monnaies et les céramiques recueillies, les caractéristiques architecturales et géologiques de la Cave des Moineaux s’entrecroisent pour nous éclairer sur l’activité domestique et artisanale ancienne du site et de son environne-ment. Entrée et sortie distinctes, l’histoire de la Cave des Moineaux se raconte ainsi, au fil d’une traversée...
Au cœur historique de la cité, la cave des moineaux se développe sur trois niveaux. Au XIIe siècle et sans doute au XIIIe siècle, des compagnons carriers ont extrait du calcaire sous-jacent des blocs et des moellons destinés à la construction ou à l’embellissement de maisons et d’édifices publics. Ils n’ont utilisé que quelques mètres seulement sur les trente qui constituent l’épaisseur de la couche calcaire à cet endroit. Il s’agit d’une roche sédimentaire formée par dépôts successifs en milieu marin à l’ère tertiaire (entre -45 et -50 millions d’années) : du calcaire Lutétien, « grossier » ou encore « coquillier ».La cave comporte trois niveaux dont deux sont aujourd’hui accessibles. À l’étage -1, la salle gothique des XIVe / XVe siècles comporte deux travées voûtées en croisées d’ogives, séparées par un arc doubleau. Un escalier « à main » ou à redans permet l’accès aux galeries de carrière du niveau -3, situées à 13 m. de profondeur.Les deux rues du cavage, quasiment parallèles, ne communiquaient pas entre elles lors de l’exploitation. Elles ont été confortées aux XIVe / XVe siècles, puis l’une a été réutilisée en cave, entrepôt, refuge ou abri avant d’être comblée aux XVIIe / XVIIIe siècles, l’autre étant remblayée à la fin de son exploitation.La visite permet de :- Reconstituer les épisodes de formation du calcaire – strates ou bancs, joints de stratification –,- observer la fissuration (diaclases), - retrouver, au ciel de la galerie principale, des empreintes de mollusques fossilisés et remarquer une zone de « lustrage » correspondant au décollement / déplacement banc sur banc du calcaire,- repérer sur les parois les nombreuses traces laissées par les divers outils utilisés pour l’extraction et l’aménagement ainsi que les graffiti et gravures des carriers et tailleurs de pierre.Le niveau -2, intermédiaire n’a pas livré ses secrets. Salles, rotonde, escaliers « à main », galeries, escalier à vis sont à réhabiliter et restent à déblayer...
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Galerie du niveau inférieur.
Entrée
INFORMATIONS PRATIQUES
Pontoisewww.ville-pontoise.fr
Fédération française de spéléologie, Clan spéléo pontoisien06 22 06 77 63
Visites organisées par l’Office du tourisme01 30 38 24 [email protected] www.otpontoise.fr
Photos F. Dassé. D.R.
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Conçu comme un centre d’interprétation du territoire, le musée du Vexin français présente 300 000 ans d’histoire et de patrimoine.
Depuis le début de l’année 2007, une nouvelle salle d’exposition est consacrée à la géologie et aux paysages du Vexin. Elle démontre que la nature du sous-sol a un impact direct sur le modelé du plateau et des vallées qui l’entaillent, la faune, la flore et les activités humaines.
Mémoires de roches, un film réalisé par l’IGAL, plonge le visiteur au cœur des mers et des lacs oubliés du Vexin et retrace la longue histoire géologique des sédiments qui composent le sous-sol. Il fallut des millions d’années, pendant lesquelles s’exercèrent l’action des vents et des eaux de ruissellement, pour que le relief prenne forme avant que l’homme à son tour n’imprime sa marque sur des paysages aménagés pour satisfaire ses besoins.
Une coupe géologique des terrains compris entre les boucles de la Seine et Chaumont-en-Vexin présente les trois grandes entités du Vexin français – le plateau, constitué des calcaires tertiaires du Lutétien qui reposent sur un soubassement de craie ; les vallées encaissées qu’y ont creusées les rivières ; les buttes-témoins faites de marnes, de sables et de meulières.
Les gisements de calcaire, de gypse, de sable et d’argile, nombreux dans le Vexin français, sont évoqués par la présentation de roches et de fossiles. Ces ressources, disséminées sur les plateaux et les buttes, ont été très longtemps exploitées pour les besoins de la construction dans le Vexin et à Paris.
Pour compléter la visite, un grand panneau-jeu sur les milieux naturels, la flore et la faune du Vexin français, ravira les petits comme les grands, qui pourront voir, écouter, toucher...
LE MUSEE DU VEXIN FRANÇAIS, LA SALLE DE GEOLOGIE
INFORMATIONS PRATIQUES
Théméricourt, le musée du Vexin français 01 34 48 66 [email protected] Ouvert du mardi au vendredi, de 9 h à 12 h 30 et de 14 h à 18 h, le samedi de 14 h à 18 h et le dimanche, aux mêmes horaires d’octobre à avril et de 10 h à 19 h entre mai et septembre.Fermé en décembre.
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La salle de géologie.
Photos : © Parc naturel régional du Vexin français.
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LES PIERRES A BATIR, LE FLEUVE ET L’HOMME
Dans le Vexin français, la pierre à bâtir des constructions anciennes est presque toujours le calcaire lutétien exploité sur place en carrières, d’abord à ciel ouvert, puis souterraines après le Moyen-Age. Le bord de Seine, entre Vétheuil et La Roche-Guyon, offre la possibilité d’une intéressante excursion sur le thème de l’utilisation des matériaux du bâti ancien.
L’église de Vétheuil, tout particulièrement, mérite à ce sujet un examen attentif. Les parties anciennes, clocher et chœur notamment, de la fin du XIIe au début du XIIIe siècle, sont faits d’un calcaire lutétien assez grossier, de moyen appareil, sans doute local, provenant peut-être des environs de Chérence.L’église inachevée fut remise en chantier entre 1520 et 1580 : Les parties Renaissance, façade ouest, nef et porche sud, sont en pierres de grand appareil d’une autre nature. On utilisa d’abord une craie, non pas locale, mais extraite des carrières souterraines de Vernonnet, près de Vernon (environ 30 km en aval par la Seine). Puis on lui préféra un beau calcaire blond, fin, à sections millimétriques de petits tubes de vers annélides (Ditrupa) du Lutétien de l’Oise (région de Creil, à près de 100 km, en remontant la Seine et l’Oise !). La substitution s’est faite brusquement et elle a été définitive. On peut voir, au porche sud, un pilier sculpté commencé avec de la craie et fini avec le calcaire de l’Oise. La raison de ce changement n’est pas connue mais le même phénomène s’observe à l’église de La Roche-Guyon et dans beaucoup de constructions Renaissance normandes situées en bord de Seine, jusqu’au-delà de Rouen.
C’est dire si les pierres voyageaient facilement, par le fleuve bien sûr ! Jusqu’au XIXe siècle, la navigation de batellerie joua un rôle important dans le transport des charges pesantes (tonneaux, pierres et autres matériaux de construction) et dans celui des voyageurs par « coches d’eau ». Des gravures du XIXe siècle montrent un débarcadère à Vétheuil, pourvu d’un dock pour les pierres à bâtir. Le souvenir de la batellerie s’est conservé par le dessin d’une belle coque du XVIe siècle, gravée à droite du porche, sans doute pour un usage votif. Et, sur la façade ouest, des graffiti tracés sur le calcaire de l’Oise montrent des bateaux de batellerie (XVIIe-XVIIIe siècles), reconnaissables à leur haut gouvernail, peu différents de ceux qui apportèrent les pierres pour bâtir Notre-Dame de Vétheuil.
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Bateaux de batellerie, graffiti XVIIe-XVIIIe , façade ouest de l’église.
Eglise de Vétheuil, flanc sud. Le calcaire de l’Oise succède à la craie de Vernonnet. © ADVO-Inventaire. Photo J.Y. Lacôte.
INFORMATIONS PRATIQUES
Visite libre.
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Photo Ch. Montenat.
© ADVO-Inventaire. Photo J.Y. Lacôte.
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INFORMATIONS PRATIQUES
Conseil général du Val d’OiseService Espaces et milieux 01 34 25 76 22 [email protected]://modules.valdoise.fr/environnement/Vigny/accueil.asp
Propriétaire de la carrière de Vigny et du Bois-des-Roches depuis 2003, le Conseil général du Val d’Oise protège et gère ce patrimoine de 21 hectares avec le concours du Parc naturel régional du Vexin français, l’IGAL assurant le conseil scientifique du projet.
Le domaine départemental, situé dans les communes de Vigny et Longuesse, comprend d’anciennes carrières, des prairies et des boisements. Il abrite des vestiges géologiques d’intérêt national et des milieux naturels remarquables. Les objectifs retenus sont la préservation et la mise en valeur des richesses écologique et géologique du site.
La carrière constitue un musée à ciel ouvert où plusieurs phénomènes géologiques importants de l’histoire du Bassin de Paris, bien apparents, permettent de reconstituer et de visualiser la transition entre les ères secondaire et tertiaire. Des contacts anormaux entre les couches géologiques de ces deux ères, des mouvements tectoniques et un complexe récifal, c’est-à-dire une masse construite par des coraux dans des eaux chaudes et claires du Tertiaire et très riche en mollusques du Danien (-65 millions d’années), unique dans le bassin parisien, font de la carrière de Vigny la localité de référence pour le Danien. Enfin, le site est un outil pédagogique exception-nel en raison de la facilité avec laquelle on accède aux affleurements de roches et à la disposition des fronts de tailles.
D’importants travaux de réhabilitation, de mise en sécurité et d’aménagement pour l’accueil du public ont été réalisés en 2006. 13 affleurements d’intérêt géologique ont été identifiés et mis en valeur. Un observatoire permettant une vision panoramique de la grande carrière ainsi qu’un belvédère de lecture du paysage ont été construits. Plusieurs circuits d’interprétation sont dorénavant possibles pour servir de support aux animations. Un bac à échantillons géologiques a également été conçu pour le prélèvement modéré d’échantillons de roches du site, à l’intention des élèves des établissements scolaires : calcaires du Danien (trois faciès) et craie.
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Le site aménagé. Le calcaire exploité à Vigny. Accumulation de débris d’algues calcaires et de coquilles.
ATTENTION ! Pour des raisons de sécurité et de protection de la nature, cet espace naturel sensible n’est
ouvert au public que pour des animations de groupe encadrées. En dehors de ces activités, les visites
ne sont possibles qu’avec l’accord du Conseil général.
© Conseil général du Val d’Oise.
Photo IGAL. © Conseil général du Val d’Oise.
CETTE BROCHURE A ÉTÉ RÉALISÉE PAR :
• le Conseil général du Val d’Oise : - Direction de l’Action culturelle : Atelier de Restitution du Patrimoine
et de l’Ethnologie, Musée archéologique du Val d’Oise, Service départemental d’archéologie, - Direction de l’environnement : « service Espaces et milieux » et
• l’Institut Polytechnique Lasalle-Beauvais/IGAL
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avec le concours : des communes d’Argenteuil, Auvers-sur-Oise, Cormeilles-en-Parisis, Herblay, Pontoise, du Parc naturel régional du Vexin français, du Musée du Plâtre à Cormeilles-en-Parisis, du Clan spéléo pontoisien (Fédération française de spéléologie), du CDTL,
et avec le soutien du Conseil régional d’Île-de-France.
Graphisme et mise en page : Valère SpecqueRelecture : Mission Edition et publications : Armelle BonisImpression : RAS, Villiers-le-Bel
M. Bakouri, P. Bancel, P. Barrier, M. Bézi, B. Cabedoce, M.M. Canet, P. Carlier, M. Coste, P. De Lisi, V. Farion, S. Girard, F. Guilpin, M. Legrand, I. Lhomel, M. Loriné, P. Martin, M.C. Martinet, Ch. Montenat, S. Robert, H. Roudet, V. Sauvajon, B. Sérajé, A. Somers.
Merci à MM. :
A l’Académie de Versailles,
Et à l’Association des Professeurs de biologie et de géologie (APBG).
Merci également à :
Conseil général du Val d’OiseHôtel du département2, avenue du Parc95032 Cergy-Pontoise cedex
Tél. : 01 34 25 30 30Fax : 01 34 25 38 [email protected]
www.lasalle-beauvais.fr