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  • 8/3/2019 Paul Gautier. Pseudo-Psellos : Graecorum opiniones de daemonibus. Revue des tudes byzantines, tome 46, 1988.

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    Paul Gautier

    Pseudo-Psellos : Graecorum opiniones de daemonibusIn: Revue des tudes byzantines, tome 46, 1988. pp. 85-107.

    Rsum

    REB 46 1988 France p. 85-107

    P. Gautier, Pseudo-Psellos : Graecorum opiniones de daemonibus. dition et commentaire d'un opuscule attribu Psellos et

    traitant, d'aprs le titre, des opinions des Grecs sur les dmons. Il s'agit en fait d'un crit composite, divis en huit sections et

    touchant diffrents thmes. Il s'inspire de diverses sources, dont le De daemonibus du Pseudo-Psellos, qu'il dmarque parfoislittralement. L'dition est base sur le texte du Vatican, gr. 1411, f . 33-34v.

    Citer ce document / Cite this document :

    Gautier Paul. Pseudo-Psellos : Graecorum opiniones de daemonibus. In: Revue des tudes byzantines, tome 46, 1988. pp. 85-

    107.

    http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_0766-5598_1988_num_46_1_2222

    http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/author/auteur_rebyz_75http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_0766-5598_1988_num_46_1_2222http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_0766-5598_1988_num_46_1_2222http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/author/auteur_rebyz_75
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    PSEUDO-PSELLOS : GRAECORUM OPINIONESDE DAEMONIBUS

    Paul GAUTIER*

    J.F. Boissonade a t le premier diter, en appendice au De operationedaemonum attribu Michel Psellos, un opuscule que la tradition manuscriteransmet sous le nom du mme auteur avec le titre : "1. Comme on s'en rendra compte la simplelecture, cette suscription ne correspond pas adquatement au contenu del'ouvrage. La premire caractristique de celui-ci est en effet son manqued'unit de composition : il ne s'agit pas d'un trait o seraient exposes etcritiques les opinions des Grecs, comprenons des philosophes de la Grceantique, concernant les dmons, mais d'un assemblage htroclite de huitcourtes sections dveloppant chacune un sujet distinct, le seul lment quiassure l'ensemble une certaine unit et en justifie un peu le titre tant lerle prt aux dmons dans chacun des chapitres. Une autre caractristiquede l'ouvrage est la conception trs cohrente de l'organisation et del'intervention multiforme de la gent dmonique : elle s'inspire manifestementu systme philosophique no-platonicien, en l'occurrence celui de

    * L'tude de P. Gautier, dcd en 1983, est reproduite telle que l'auteur l'a laissedans ses dossiers. Elle a t rdige au moment de la publication de la nouvelle ditiondu De Daemonibus du Pseudo-Psellos (REB38, 1980, p. 105-194), connu auparavant sousle titre de De operatione daemonum. Le texte ici dit s'apparente cet opuscule tantdans son contenu que dans sa tradition manuscrite. P. Gautier avait annonc l'ditionde ce texte dans l'article qui vient d'tre mentionn (REB 38 , 1980, p. 105 n. 1) . [Notede l'diteur.]1. J. F. Boissonade, . Michael Psellus De operatione daemonum cum notisGaulmini. Accedunt inedita opuscula Pselli, Nuremberg 1838, rimpression Amsterdam1964, p. 36-43 (cit dsormais Psellos), reproduit dans PG 122, 876-881. Dans sonappareil de notes (p. 275), Boissonade fait tat d'un texte de G. Gaulmin tabli e codicerecentissimo ; nous n'avons pas repr cette dition ; tout au moins, elle ne figure pas enappendice au De operatione daemonum qu'il fit paratre, accompagn d'une traductionlatine de P. Moreau, Paris chez H. Drovart en 1615.Revue des tudes byzantines 46, 1988, p. 85-107.

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    PSEUDO-PSELLOS : GRAECORUM OPINIONES DE DAEMONIBUS 87155x90 ; 16 lignes. Contenu : uvres diverses de Proclus de Diadoque,dont son Commentaire de la Rpublique de Platon. Notre opuscule figure la fin du manuscrit, qui a t copi au 17e sicle par L. Holstenius.

    Bibl. : V. Capocci, op. cit., p. 67-69.F= Vaticanus gr. 1862, f. 90v-92v. Papier. Ensemble form de dix-huit manuscrits diffrents ; notre opuscule se trouve insr dans le dixime(f. 88-97). Dimensions : 173 135 et 122x65 ; 21 lignes. Manuscrit copiau 16e sicle par Zacharias Kalliergs. L'opuscule est plac entre (f. 89-90v)l'Expos sommaire de Psellos, ici mutil du dbut, sur les Oracles chaldaquesd. Des Places, Oracles chaldaques, Paris 1971, p. 189 [1 152a4]-191)et (f. 93-94v) son Commentaire, galement mutil du dbut, des mmesOracles chaldaques {ibidem, p. 184 [1148bl]-186).Bibl. : P. Canart, Codices Vaticani graeci. Codices 1745-1962, Cit duVatican 1970, p. 379.

    1 = Parisinus gr. 2109, f. 20v-26. Papier sans marque apparente.48 folios. Dimensions : 170 120 et 125 70 ; 21 lignes. Encre noire. Titreset sous-titres en ocre. criture fine et pointue du 16e. L'opuscule est insrentre (f. 18v-20v) l'Expos sommaire de Psellos sur les Oracles chaldaques(d. Des Places, op. cit., p. 189-191) et (f. 26-48v) le dialogue apocrypheintitul De operatione daemonum.Bibl. : H. Omont, Catalogue sommaire des manuscrits grecs de laBibliothque nationale, II, Paris 1888, p. 196 ; Des Places, op. cit., p. 158. = Monacensis gr . 100, f. 221-223V. Papier. 457 folios. Dimensionsinconnues. Manuscrit crit en partie en 1551 par Jean Mourmouris deNauplie. Contenu : philosophie et astrologie. L'opuscule a t plac entre(f. 220-221) l'Expos sommaire de Psellos sur les Oracles chaldaques,susmentionn sous FI, et (f. 224-237) le dialogue De operatione daemonum.Bibl. : I. Hardt, Catalogus codicum manuscriptorum bibliothecae regiaeBavaricae, I, Munich 1806, p. 526-538 ; M. Vogel-V. Gardthausen, Diegriechischen Schreiber des Mittelalters und der Renaissance, Leipzig 1909,p. 180.Q = Scorialensis gr . 188, f. 219-221. Papier. 231 folios. Dimensions :333 215 ; 30 lignes. Contenu : arithmtique, philosophie, mdecine. Textecopi en 1542 (f. 209) par Nicolas Mourmouris de Nauplie. L'opuscule estinsr entre (f. 217V-218V) l'Expos sommaire de Psellos sur les Oracleschaldaques, susmentionn sous FIN, et (f. 22-23) le dialogue apocryphee operatione daemonum.Bibl. : G. de Andres, Catalogo de los Codices Griegos de la RealBiblioteca de El Escortai, II, Madrid 1965, p. 15-17 ; Vogel-Gardthausen,op. cit., p. 353.

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    88 P. GAUTIERR= Allatius gr. 63, f. 3-4v. Papier. 596 folios. Notre texte est insrdans le premier cahier (8 folios) de l'norme volume, cahier de dimensionsbeaucoup plus rduites (208 137 et 190 100 ; 35 lignes) que celles du

    reste de l'ouvrage, pour la raison qu'il lui a t ajout artificiellement.Encre noire. criture serre, trs fine, de petit module, pointue, sans doutedu 16e sicle. Au f. 3, un filigrane difficile identifier. Le volume necontient que des uvres de Psellos, mais c'est un tmoin sans intrt, cartout son contenu est tir de codices vaticani, notamment les nos 402, 672,1753, 1900.Bibl. : E. Martini, Catalogo di manoscritti greci esistenti nelle bibliote-che italiane, II, Milan 1902, p. 210-211.S = Allatius gr . 63, f. 9-15. Papier. L'opuscule figure dans le cahierqui vient la suite du prcdent, mais on notera que ce deuxime cahier

    est en fait le premier cahier originel du volume, dont les dimensions sontles suivantes : 275 200 et 225 155 ; 20 lignes. Encre noire. criture degrand module et trs relche, du 17e sicle. L'opuscule est suivi, auxf. 19-25V, de sa traduction latine sous le titre (f. 19) : Pselli de demonibuset generibus incantationum libellus grece et latine. Au f. 20, dans le cantonsuprieur droit, on lit : manu L. Holst. Le texte a donc t copi parL. Holstenius, qui avait aussi copi, probablement sur S, le Barberinianusgr. 65 ( = E).Bibl. : E. Martini, ibidem.T=Neapolitanus B.G. 152 (olim xxn.I), f. 1 17-1 18V. Papier. 474 fo

    lios. Dimensions : 290x200 et 230 155 ; 36 lignes. Volume crit par lemdecin Antoine Pyropoulos (f. 104) vers la fin du 15 e sicle. Contenu :rhtorique, philosophie, mdecine. L'opuscule est plac en fin de volume,entre (f. 116V-117) l'Expos sommaire de Psellos sur les Oracles chalda-ques, dj indiqu sous FINQ, et (f. 118M25) le dialogue apocryphe Deoperatione daemonum.Bibl. : E. Martini, Catalogo di manoscritti greci esistenti nelle biblio-teche italiane, I/II, Milan 1896, p. 397-415 ; R.-J. Loenertz, DmtriusCydons. Correspondance, I, Cit du Vatican 1956, p. v-vi.W = Berolinensis Philipp. 1558, f. 38-42. Papier. 82 folios. Dimensions 230 180 et 155 105 ; 21 lignes. Encre brun fonc. criture de lapremire moiti du 16e sicle. Sur le f. 82V, note de Naulot du Val, qui a luet possd le manuscrit en 1573. M. P. Schreiner, qui a eu l'amabilitd'examiner le manuscrit ma demande, m'crit que le volume est l'uvrede 4 copistes : A : f. 1-24 ; : f. 25-37 ; C : f 38-61 ; D : f 62v-82. Contenu :Symon Seth, Anastase le Sinate, Alexandre d'Aphrodisias. L'opuscule estinsr entre un trait anonyme (f. 33-38 ; inc. mutil.) sur la logique et(f. 42V-61V) le dialogue apocryphe intitul De operatione daemonum.

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    PSEUDO-PSELLOS : GRAECORUM OPINIONES DE DAEMONIBUS 89Bibl. : W. Studemund-L. Cohn, Verzeichniss der griechischen Handschriften der kniglichen Bibliotek zu Berlin, I, Berlin 1890, p. 66-67 ;A. Delatte, Anecdota atheniensia et alia, II, Paris 1939, p. 10-11.

    X=Vaticanus gr. 1411, f. 33-34v. Papier pais, i-ix (blancs)-181 folios. Dimensions : 215x145 et 170x105 ; 31 lignes. Encre brun fonc.Titres et sous-titres en vermillon. Manuscrit, gravement mutil, depuis le16e sicle, d'une seule main, mais avec des changements d'criture. Aprsexamen des filigranes (balance, lettres M et R : type Briquet 2416 [Lim-bourg, 1405], 8928-8930 [1370-1392], 8932 [1392-1414], 8346 [Hollandeseptentrionale, 1386]) et de l'criture, qui ressemble de si prs celle deSylvestre Syropoulos qu'on pourrait presque la confondre avec elle,Mgr P. Canart, qui a eu la bont d'examiner pour nous le manuscrit, incline le dater de la fin du 14 e sicle, aux alentours de 1380-1400. Les cahiers,gnralement des quaternions, sont brouills, comme il appert des signaturesui figurent au dbut, en bas gauche, et la fin des cahiers, en bas droite : f. ix : ' ; f. 1-8 : ' ; f. 9 (dbut) : ' ; f. 10-17 : ' ; f. 18-25 ; f. 26-33 : ' ; f. 34-41 : ' ; f 42 (dbut) : ' ; f. 43-50 : ' ; f. 51-58' ; f. 59-66 : ' ; f. 67-74 : ; f. 75-82 : i' ; f. 83-92 : ; f. 93-100 : 'f. 101-116 : ' ; f. 117-126 : ' ; f. 127-134 : ; f. 135-142 : ; f. 143-152' ; f. 153-160 : ' ; f. 161-166 : ; f. 167-174 : ' ; f. 175-180 : '. Le codexparat bien tre le prototype, aujourd'hui incomplet, du Paris, gr. 2428.L'ouvrage comprend principalement des textes de nature arithmtique etastronomique (Jean Philopon, Nicomaque de Grasa, Maxime Planude,Manuel Moschopoulos, Jean Pdiasimos, Isaac Argyros).Compte tenu de la composition originelle du manuscrit, dont le dbutactuel (f. 1 -9 : Les Physiognomica du sophiste Adamantios : d. R. Foer-ster, Scriptores physiognomonici, I, Leipzig 1893, p. 297 s.) se trouvaitprimitivement presque la fin, l'opuscule est insr au milieu des textessuivants :

    f. 10-23 : Expos de la science du calcul (rdig vers 1341) par NicolasRhabdas, dit Artavasdos, de Smyrne, adress au sbaste et prpos auxrequtes Georges Chatzyks (d. P. Tannery, Notice sur les deux lettresarithmtiques de Nicolas Rhabdas, Notices et extraits des manuscrits de laB.N. et autres bibliothques, 32, Paris 1886, p. 142-172 : des. diffrent).f. 23-25v : autre lettre arithmtique (crite en 1341) du mme ThodoreTzabouchs de Clazomne (d. ibidem, p. 174 s.).f. 26-32 : De Psellos, Commentaire des Oracles chaldaques (d. DesPlaces, op. cit., p. 162-186).f. 32-33 : De Psellos, Expos sommaire de la doctrine des Chaldens{ibidem, p. 189-191).f. 33-34v : Notre opuscule.f. 34v-42 : Le dialogue De operatione daemonum du Pseudo-Psellos.

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    90 P. GAUTIERf. 43-60 : Commentaire de Jean Philopon sur le livre I de l'Introduction l'arithmtique de Nicomaque de Grasa (d. R. Hoche, Leipzig 1864,p. 1-51).f. 61-92V : Premier livre de l'Introduction l'arithmtique de Nicomaquede Grasa (d. R. Hoche, Leipzig 1866, p. 1-147).f. 93-106 : Commentaire de Jean Philopon sur le livre II de l'Introduction l'arithmtique de Nicomaque de Grasa (d. R. Hoche, Berlin 1867,p. 1-37).Bibl. : G. Mercati, I codici Vaticani latino 3122 e greco 1411, Opreminori, IV, Cit du Vatican 1937, p. 154-168.

    Y = Neapolitanus B.N. 18*, f. 37-38v. Papier. Dimensions : 228 173et 160 105 ; 20 lignes. criture du 16e sicle. Aux folios sus-indiqus sontconservs, sous le titre : , les paragraphes 2 et3 de l'opuscule ; au f. 38V se lit un court extrait (5 lignes) du dialogueapocryphe intitul De operatione daemonum.

    Si nous avons pris le parti de donner de X une description plus dtaille,c'est d'une part parce qu'il est le tmoin le plus ancien, et d'autre part parcequ'il est la base de toute la tradition manuscrite. Nous pouvons soutenirceci d'entre de jeu, pour la raison que nous avons dj eu l'occasiond'examiner attentivement ce problme de filiation en prparant l'ditioncritique du De operatione daemonum, lequel est conserv, on l'a vu, parpresque tous les manuscrits o figure notre opuscule. Que ceux-ci remontentous, directement ou indirectement un seul et mme archtype, lesuggre dj la frappante similitude des lemmes dans tous les tmoins, l'exception de Y : ToO + FINRSTQX) - ". En outre, du contenu de nos brves notices descriptives ilparat bien ressortir que les tmoins se rpartissent en deux groupes : dansle premier entrent les manuscrits (FINQTX) o l'opuscule est toujoursinsr au milieu d'autres uvres attribues Psellos, le deuxime regroupeles manuscrits (DERSYW) o l'ouvrage est isol ou n'est pas prcd d'uneuvre attribue Psellos. Il reste vrifier si cette rpartition se retrouveau niveau de la critique textuelle.DERS constituent un mme groupe, comme il ressort de leurs mlectu-res, de leurs additions et de leurs transpositions communes, et l'intrieurde cette unit la filiation est la suivante : D

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    PSEUDO-PSELLOS : GRAECORUM OPINIONES DE DAEMONIBUS 91 est une copie fidle de X, une copie si fidle qu'on n'y relve pas lamoindre variante. Dj G. Mercati {op. cit., p. 157) avait tir cetteconclusion aprs avoir observ que les f. 112-193 du Neapolitanus B.G.

    xxii. I ( = T) reproduisaient exactement dans le mme ordre les textes desf. 163-322 du Vatican, gr . 1411 ( = X), avant que celui-ci ne f t gravementmutil et brouill.FIWY, qui sont indpendants entre eux (le texte de F s'arrte la ligne 78avec le mot ), dpendent probablement de T.QN, comme il appert aussi de la tradition manuscrite du De operationedaemonum qui est identique celle-ci, dpendent de X, mais par un tmoinintermdiaire que nous n'avons pas identifi.Cette filiation manuscrite peut tre visualise par le stemma suivant :

    AkSO / X "-15004550

    R-1600 S4650 L

    Le texte transmis par X est par endroits fautif, corrompu, voire lacuneux,et dj quelques copistes de la Renaissance avaient senti la ncessit del'amender. Boissonade, dont l'dition repose sur I et l'nigmatique codexrecentissimus utilis par Gaulmin, a propos dans ses notes ou introduitdans le texte bon nombre de corrections : nous ne l'avons pas toujourssuivi, prfrant nous en tenir aux corrections indispensables, exiges par letexte ou le contexte.L'auteur de l'opuscule n'est pas Michel Psellos. Si nous rcusons letmoignage de la tradition manuscrite, ce n'est pas d'abord et uniquementparce qu'on n'aperoit pas la griffe de Psellos dans le vocabulaire, lestyle et la facture gnrale de l'ouvrage, c'est principalement parce quenous constatons d'une part que l'auteur a utilis, comme nous allons le voiren examinant ses sources, une version remanie et augmente du Deoperatione daemonum qui n'est pas et ne peut pas tre une production

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    92 P. GAUTIER psellienne , et d'autre part que X est la base d'un rameau de latradition manuscrite qui attribue ce dialogue Psellos, alors que de solidesarguments obligent considrer cette attribution comme frauduleuse.Faute d'indices, ce serait peine perdue que de s'essayer percer l'identitde l'auteur de l'opuscule : rien ne prouve en effet qu'il soit le mme quecelui du De operatione daemonum. Il est patent en revanche que nous avonsaffaire un plagiaire : l'examen des sources rvle qu'il a reproduit, avecpeu de modifications, certains passages de la version remanie du dialogueattribu Psellos.

    LES SOURCESL'opuscule se laisse diviser en huit sections, correspondant huit sujetsdiffrents : 1) les dmons, 2) la pratique sacrificielle, 3) les mystreshellniques, 4) la gotie, 5) la magie, 6) l'vocation des dmons, 7) lalcanomancie, 8) le pacte des chaldens. L'auteur n'indique jamais lasource qu'il a utilise, sauf en ce qui concerne la premire section : la finde celle-ci, il crit que son expos sur les dmons correspond l'enseignemente Porphyre et de Jamblique. Ceci est en partie vrai : on peut, et nousl'avons fait dans les notes affrentes cette section, trouver les passagescorrespondants chez l'un ou chez l'autre, et spcialement dans le Demysteriis de Jamblique, mais il se pourrait que la source utilise par lecompilateur ne soit pas, ou du moins pas directement, celle-l. Comme l'aremarqu Bidez {Psellos, p. 111-112), la dmonologie no-platonicienne, telle qu'on la trouve expose chez Proclus et son continuateurOlympiodore, ressemble trangement celle de l'opuscule de Psellos,sans qu'il y ait cependant entre les deux identit parfaite , et il conclut que c'est l'exgte des Oracles chaldaques , entendons Proclus, qui a tl'initiateur de Psellos . Il semble bien en effet que l'auteur de notreopuscule, qui n'est pas Psellos, contrairement ce que croyait Bidez, etaussi celui du dialogue De operatione daemonum, avec lequel les rapprochements sont constants, notamment en ce qui concerne la hirarchiedmonique, aient tir parti de deux ouvrages de Proclus, bien connus dansles milieux lettrs byzantins : son Commentaire du Time et surtout sonCommentaire (perdu) des Logia ou Oracles chaldaques.La section 2, sur les sacrifices, est extraite d'une lettre de Psellos publiepar Bidez {Psellos, p. 157-158) et intitule -, lettre d'uneauthenticit incontestable puisqu'elle est conserve dans le Vatican, gr. 672,un excellent manuscrit psellien , qui en est d'ailleurs l'unique tmoin.Comme en tant d'autres cas, Psellos y satisfait la curiosit d'un correspondantui sollicitait des informations sur la pratique sacrificielle paenne,comme il appert des premires lignes : Tu nous a demand de te donner

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    PSEUDO-PSELLOS : GRAECORUM OPINIONES DE DAEMONIBUS 93des informations sur la science sacrificielle ( - ),parce qu'elle n'existe plus du tout de nos jours et que nul n'en connat lecontenu. Comme l'a soulign Bidez (Psellos, p. 155), il ne fait gure dedoute que Psellos a puis ses informations sur le sujet chez les noplatoniciens (ibidem, p. 1577). C'est, en effet, aux thurges chaldens qu'ilattribue aussi l'institution de la pratique sacrificielle dans un expos seslves sur les diffrentes sortes de systmes philosophiques. Aprs un brefexpos de la thologie chaldenne, d'ailleurs dpar par une lacuneapparemment assez longue, il crit (Kurtz-Drexl, I, p. 44622'25) : Ils ontcr l'art hiratique et introduit les sacrifices d'animaux, ils ont vnr lesdieux souterrains et ordonn de faire les sacrifices de telle et tellemanire. II ne prcise pas cet endroit les diverses techniques d'immolation,omme il le fait dans le . Qu'il ait emprunt ses renseignements ce sujet aux Oracles chaldaques ou plutt au Commentaireperdu de Proclus sur les Logia ne fait gure de doute, puisqu'on relve uneallusion ceux-ci dans le mme passage (ibidem, p. 44610"12) : II y a aussichez eux une thologie rassemble dans des crits secrets, compose en verset dont le sens est inaccessible la foule. D'autre part, nous lisons lafin du trait sur l'art hiratique de Proclus que dans les initiations et lesautres crmonies du culte divin, ils choisissaient les animaux et autressubstances convenables (Bidez, Psellos, p. 15 114"15 ; traduction A. J. Fes-tugire, La Rvlation d'Herms Trismgiste, I, Paris 1944, p. 136). Lecompilateur de notre opuscule ne s'est pas donn beaucoup de peine : ila copi verbatim des passages entiers de la lettre de Psellos, en modifiantparfois l'ordre des phrases, et il n'a omis que les quinze premires et les septdernires lignes du | publi par Bidez.La section 3, sur les mystres hellniques, parat avoir t empruntedans ses grandes lignes au chapitre 2 du Protreptique de Clment d'Alexandried. C. Mondsert, Paris 19492, p. 67-77). Cette supposition s'appuiesur la constatation qu'un grand nombre de mots et quelques membres dephrases, qu'on trouvera en italique dans notre dition, ne se rencontrentpas notre connaissance ailleurs que dans cet ouvrage. Mais l'auteur aremani sa source, et il a, l'occasion, fait des emprunts ailleurs : c'est lecas par exemple pour les Kldnes et les Mimallones, que ne mentionnepas l'auteur du Protreptique.La section 4, sur la gotie, est littralement emprunte la secondeversion du De operatione daemonum du Pseudo-Psellos, qui est une versionplus tardive et profondment remanie, puisque le genre littraire del'uvre originale, le dialogue instar Platonis, y est abandonn au profit decelui, banal, du trait. D'autre part, cette seconde version a t augmentede trois appendices, maladroitement cousus l'expos sur les dmons : lepremier sur la gotie (Bidez, Psellos, p. 1287"22), le deuxime sur la magie(ibidem, p. 12823-12916), le troisime sur la lcanomancie (ibidem,

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    94 P. GAUTIERp. 12917-13015). C'est le premier de ceux-ci qui constitue la section 4, maisamput de sa partie centrale : le compilateur n'a copi en effet que leslignes 7-11 et 18-21, la partie manquante ayant t rsume par les mots {infra, note 24). L'allusion, ds le dbut, aux dmonslis la matire et terriens , indique que cet expos sur la magie s'inspirede la doctrine chaldenne, et c'est naturellement la mme source qu'aurapuis Nicphore Grgoras, qui, dans son Commentaire du De insomniis deSynsios de Cyrne, donne (PG 149, 542B) cette dfinition de la gotie : , . Le thme de la magie a t abord, mais nondvelopp, par Porphyre (De Abstinentia, II, 41 ) et Proclus (In rempublicam,II : Kroll, p. 337).La section 5, sur la magie, est comme la prcdente directement empruntela version remanie du De operatione daemonum du Pseudo-Psellos(Bidez, Psellos, p. 12823-12916), mais avec de lgres modifications : leslignes 25-26 de la page 128 et 7-9 de la page 129 ont notamment t sautes.La source est galement identique : c'est la doctrine chaldenne, tellequ'elle aura t expose par Proclus dans son Commentaire perdu des

    TRADUCTIONQuelles sont les opinions des Grecs sur les dmons

    1. Les dmons. Notre doctrine, qui concde le libre arbitre mme auxanges et qui reconnat qu'ils ont un penchant pour le bien, mais admet aussiqu'ils ne sont pas incapables de verser dans le mal, enseigne que pour cetteraison les dmons ont chu de leur rang anglique et ont prouv une chuteproportionnelle la dignit et au rang de chacun. La doctrine hellnique,qui rcuse pareil penchant chez les natures dpourvues de corps, place lesordres dmoniques au-dessous et la suite du monde anglique1, et elleconsidre que parmi eux certains sont intellectifs, d'autres intellectifs ourationnels, et d'autres uniquement rationnels ; elle prtend que d'autres ont

    1. Cette hirarchie est aussi souvent mentionne par Psellos, qui, comme on sait, apuis presque toute sa connaissance de la doctrine chaldenne dans le Commentaire(perdu) des Logia ou Oracles chaldaques de Proclus. Cf. Oracles chaldaques : DesPlaces, p. 1947, 20014"17. Voir aussi Jamblique, De mysteriis, III, 18 : Des Places, p. 14458.On trouvera un bon expos de la dmonologie chaldenne dans Lewy, ChaldaeanOracles, p. 259-279, 304-309.

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    PSEUDO-PSELLOS : GRAECORUM OPINIONES DE DAEMONIBUS 95Logia et dont les grandes lignes concernant la magie ont t conserves parPsellos, par exemple dans deux lettres anpigraphes (Sathas, , V, Paris 1876, nos 187-188) et une leon ses lves sur lesdiverses sortes de systmes philosophiques (Kurtz-Drexl, I, p. 447 = DesPlaces, Oracles chaldaques, p. 221-222), o il est question de la sciencetlestique, c'est--dire hiratique. En revanche, nous n'avons trouv aucuntexte correspondant de prs ou de loin ceux des sections 6 et 8. Il ne faitcependant aucun doute que l'auteur s'est inspir de Jamblique et surtoutde Proclus : le prouvent la mention des dmons terrestres et mchants quiobissent l'appel des gotes et l'expos de la technique des thurgeschaldens pour se concilier les dmons matriels.Avec a section 7 on revient au texte remani du De operatione daemonumdu Pseudo-Psellos, dont le dernier appendice, sous une forme vague dedialogue (Bidez, Psellos, p. 129'7-13015), est prcisment consacr lalcanomancie. Mais le compilateur l'a srieusement abrg {ibidem,p. 12925-13015) ; en outre, il a profondment remani la partie du texte qu'ila reproduite, soit en omettant, soit en changeant plusieurs phrases et aussiles substantifs et les verbes d'un morceau, qui, au moins dans l'dition dontnous disposons, n'est pas toujours comprhensible.

    TEXTE GREC "1. , , , | . , , , , , , ,

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    96 P. GAUTIERreu en partage la substance irrationnelle en plus de la substance rationnelle quant aux derniers des dmons, elle ne leur concde que la substance irrationnelle2, et ces dmons elle les appelle matriels et punisseurs3.Elle rpartit entre eux la cration, pour que celle-ci reoive d'eux chaleuret souffle, et elle prpose les uns au service du feu, les autres celui de l'air,les autres celui de l'eau, les autres celui de la terre4 ; de quelques-unselle fait mme des chefs de rgion5, de quelques autres des gardiens descorps6 et des protecteurs de la matire. Et ils disent que, quand ces dmonss'attaquent nos mes, ce n'est pas par haine des humains et parmchancet, mais pour les punir des fautes qu'elles ont commises, et qu'ilsles attirent vers la matire sans avoir l'intention de leur nuire, mais pourque leur turpitude transparaisse travers leur relation la matire7. Ils leurprtent une irascibilit et une implacabilit naturelles, pareilles celles deslopards et des lions, et ils les croient lis des corps subtils, ariens et peuconsistants, pas seulement ronds, mais encore oblongs, lesquels participentpeu la lumire, mais beaucoup l'obscurit terrestre8. Et ils attestent

    2. Jamblique (De mysteriis, IV , 1 ; VI, 5 : Des Places, p. 1821, 2467"15) connat ungenre de puissances cosmiques particulier, sans jugement, sans raison . Dans sonCommentaire sur le Time (Diehl, p. 15727), Proclus s'interroge sur l'origine de cesdmons irrationnels ( ) ; cf. aussi In IAlcibiadem : Westerink, p. 30 (6889).Michel Glykas, qui, mon sentiment, n'est pas tributaire de Psellos, rsume ainsi laquestion (Bonn, p. 20411"'3) : oi , , . Ces dmons irrationnels ne sont autres que les chiens terrestres et pnibles desOracles chaldaques 90 et 135 : Des Places, p. 88 , 99. Cf. Lewy, Chaldaean Oracles, p. 27 1et n. 41. Cette classification fonde sur le degr de spiritualit de chaque classedmonique est trs diffrente de celle, fonde sur leur localisation cosmique, qui serencontre dans le De operatione daemonum du Pseudo-Psellos. Proclus (In Cratylum :Pasquali, p. 7523) crit aussi que les dmons matriels viennent en dernier : .3. Les dmons punisseurs manifestent les espces de chtiments, et les autres quisont mchants de quelque manire s'entourent de btes malfaisantes, sanguinaires etsauvages , crit Jamblique (De mysteriis, II, 7 : Des Places, p. 84M). Voir aussi CorpusHermeticum : Nock-Festugire, II, p. 23 5 no s 10-11, p. 237 n 18 . Comme on le verra plusloin, il ne semble pas que ces dmons matriels et punisseurs soient les mauvaisdmons que redoutaient tant les Chaldens (cf. Lewy, Chaldaean Oracles, p. 259-279)et auxquels l'auteur anonyme du De operatione daemonum prte une malfaisance de tousles instants. Les dmons punisseurs sont en effet des excutants dociles, chargs dechtier les humains de par la volont des dieux. Cf. Porphyre, De abstinentia, II, 40 ;Jamblique, De mysteriis, IV, 4 : Des Places, p. 186'4-1872 ; Proclus, In Timaeum, I : Diehl,p. 11324; In rempublicam, II : Kroll, p. 16814, 1808 ; Psellos : Des Places, Oracleschaldaques, p. 17 8 (1141a).4. Les dmons sont donc placs au service et la garde des quatre lments. C'esteffectivement l'enseignement de Jamblique, De mysteriis, III, 15 ; V, 14 : Des Places,p. 135I6-1362 ( les dmons gnrateurs prsident aux lments du tout... et tout ce quiest dans le monde ), p. 2173-21817.

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    PSEUDO-PSELLOS : GRAECORUM OPINIONES DE DAEMONIBUS 9710 , * , ' , , , , , .15 , ' , , , ' . 20 , , , , , .

    5. L'pithte est sans doute emprunte Proclus, qui, dans Y In Cratylum (Pasquali,p. 25'5) et dans Y In Timaeum (I : Diehl, p. 106"), l'applique aux dieux : ; c'est aussi le cas d'OLYMPiODORE (In IAlcibiadem : Westerink, p. 20'). Mais la doctrine qu'elle exprime, savoir que les dmonssont les protecteurs des tres vivants, se retrouve chez tous les no-platoniciens :Jamblique, De mysteriis, III, 16 ; V, 24-25 ; VI, 6 : Des Places, p. 12 0 (137 "2 : ), 179-180 (235'-23612), 187 (247711) ; Corpus Hermeticum : Nock-Festu-gire, II, p. 235-238, 239. La mme doctrine sera enseigne par les Pres sous la formedes anges des nations, surtout par Origne, De principiis, III, 3, 3 ; Contra Celsum, V, 30.6. Cette conception d'un dmon personnel, gardien des individus, revient frquemmenthez Jamblique, De mysteriis, V, 16 ; IX, 6-9 : Des Places, p. 171 (22 \iA), 206-208(surtout 2837'2 : ). Cf. aussi, au sujet du dmon qui prenden charge chaque homme sa naissance, le Corpus Hermeticum : Nock-Festugire, II,p. 136 n 15.7. Cf. la note 3. Dans la doctrine hermtique les dmons n'ont pas accs la partieraisonnable de l'me, mais seulement la partie irascible et la partie concupiscible. Cf.Corpus Hermeticum : Nock-Festugire, II, p. 236 n 15.8. Les dmons sont, dans la thologie chaldenne , pourvus d'un corps plus oumoins subtil suivant leur rang dans la hirarchie dmonique. Sur les six classes dedmons, voir surtout le De operatione daemonum du Pseudo-Psellos et aussi Psellos :Kurtz-Drexl, I, p. 446'2I4 = Des Places, Oracles chaldaques, p. 221, avec le commentairede Svoboda, Dmonologie, p. 7-28, qui a interrog les sources no-platoniciennes sur lamatrialit du corps dmonique, sa subtilit, son obscurit et sa sensibilit. Cf. aussiLewy, Chaldaean Oracles, p. 268 n. 34 . Dans une leon ses lves, Psellos (Bidez,Psellos, p. 61-62) se refuse croire que les dmons aient un corps. L'expression se rencontre chez Proclus, In Timaeum, II (Diehl, p. Il12), dans le mmecontexte : .

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    98 P. GAUTIERqu'ils sont dous de connaissance et qu'ils prvoient l'avenir l'aide debeaucoup d'indices, et particulirement l'aide des aspects pris par lesastres9. Voil ce qu'enseignent les Porphyre et les Jamblique.2. Les sacrifices Ils sacrifiaient aux dmons de l'ther des animauxblancs ou fauves en raison de leur couleur thre et de la puret de leurnature", gorgeant, en leur redressant la tte, un blier ou un chevreau,comme le dit aussi Homre : on relve d'abord les mufles, on gorge, ondpce*2. Aux dmons de l'air ils offraient des victimes varies et bigarres.Aux dmons souterrains ils sacrifiaient des animaux de couleur sombre :ils ployaient vers le sol la tte de la victime et tranchaient les muscles dela nuque13. Pour les dieux intermdiaires14 ils plaaient les victimes sur lect et leur corchaient la tte ; ensuite, aprs leur avoir fendu le ventre, ilsextrayaient d'abord le cur : ils en offraient la membrane aux dieuxpaternels ; de l'intrieur, ils sacrifiaient le ventricule droit au soleil levant,le ventricule gauche au soleil couchant, l'orifice au soleil au znith. Puis,ayant dtach dlicatement la membrane du foie qui est au-dessus desviscres sous le pritoine, ils en offraient la partie principale aux dieuxhypercosmiques, ils en rservaient les lobes aux cinq plantes ; quant aucadavre, ils le sacrifiaient Hads et Persephone. En outre, ils observaient la manire de tomber des victimes : tombaient-elles droite ou gauche, ils prdisaient pour eux-mmes des vnements favorables dans lepremier cas, funestes dans le second. Ils mesuraient aussi le temps de laconvulsion aprs l'immolation : si les victimes expiraient aussitt, ilsprdisaient une ralisation rapide pour les affaires au sujet desquelles onles consultait, et dans le cas contraire une ralisation lente et pnible. Ilsne faisaient pas tout pour tous, mais seulement pour ceux qui avaientapport la victime. Pour les dieux sobres ils coupaient du bois de chne eten allumaient des bchers, mais pour les bacchantes et Dionysos ilsallumaient un brasier avec des sarments, et pour eux ce n'tait que des

    9. La prescience des dmons est dfendue par Jamblique [De mysteriis, III, 17 et 30 :Des Places, p. 121 (13989), 143 (1751012)] et illustre par l'auteur anonyme du Deoperatione daemonum. La divination dmoniaque par les toiles tait soutenue parPorphyre, chez Eusbe, Prparation vanglique, VI, 1 : oi ... tfj .10 . Comme on l'a indiqu plus haut, cette section est emprunte littralement lalettre de Psellos, Sur la pratique sacrificielle (Bidez, Psellos, p. 157-158), qui en donnecette dfinition dans son Commentaire sur les Oracles chaldaques (Des Places, p. 167[1 129a 15]) : La science appele sacrificielle ( ) est celle quipar les sacrifices cherche la prescience de l'avenir, comme celle qui dpce les entraillesdes victimes gorges. 1 1 . Porphyre donnait dans sa Philosophie des Oracles (chez Eusbe, Prparationvanglique, IV, 9) des indications sur le genre et la couleur requise des victimes offertesaux dmons. Sur ce passage, voir le commentaire de Svoboda, Dmonologie, p. 44-45.12 . Cf. Iliade 1, 459.

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    13 . Psellos (Bidez, Psellos, p. 218'"3) voque, la fin d'un trait mutil, ces troismanires d'gorger les victimes : , , . Dans une leon ses lves (Kurtz-Drexl, I,p. 44623), il dclare aussi que les Chaldens adoraient les dieux souterrains etdonnaient des instructions quant aux diverses manires de leur offrir des sacrifices .Voir aussi, ce propos, Svoboda, Dmonologie, p. 44-45 ; Lewy, Chaldaean Oracles,p. 288 etn. 111.14 . Les dieux intermdiaires sont les dieux ariens et terriens.

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    100 P. GAUTIERlibations de vin. De l'encens, de la myrrhe, du safran15 et de la rsine taientdistribus aux dieux lors de chaque sacrifice.3. Les mystres16. Leurs mystres, tels que par exemple ceux d'Eleusis,simulent l'union du Zeus de la lgende avec D, c'est--dire Demeter, etla fille de celle-ci Phersphatta, appele aussi Kor. Quand des enlacementsamoureux allaient survenir lors de l'initiation, Aphrodite mergeait pourainsi dire des flots partir d'une sorte de simulacre de bourses. Ensuite, onchante un chant nuptial en l'honneur de Kor, et les initis entonnent : J'aimang sur le tambour, j'ai bu la cymbale, j'ai port les vases sacrs, j'aipntr dans la chambre nuptiale. Leurs mystres simulent aussi les douleursde l'enfantement de D : ce sont donc aussitt les supplications de D, lacoupe de fiel et les maux d'estomac. L-dessus survient encore un acteur auxpieds de bouc, qui se dsole pour ses testicules, parce que Zeus, pour tirervengeance de la violence qu'il avait faite Demeter, coupa les testiculesd'un bouc et les jeta dans le sein de celle-ci comme si c'tait les siens.Par-dessus tout, il y avait les honneurs rendus Dionysos, la corbeille, lesgalettes pleines de bosses11, les initis Sabazios, les servants de la Mre18,Kldnes et Mimallones19, le chaudron rsonnant de Thesprotie et le bronzede Dodone, et voil un corybante, et voil un courte, images de dmons.Puis, c'tait Baub qui dvoilait ses cuisses10, et le peigne fminin, car c'estainsi que dans leur impudeur ils appellent les parties honteuses. C'est ainsi,dans la turpitude, qu'ils terminent leurs rites.4. La gotieu. La gotie est l'art qui met en uvre les dmons lis lamatire et terriens22 : elle fait apparatre leurs images aux poptes23, enfaisant surgir les uns comme s'ils venaient de l'Hads, en faisant descendreles autres des hauteurs, et ces dmons sont malfaisants24, et elle soumet auregard des spectateurs toutes sortes de visions en images de ces dmons ;contre les uns elle lance des flots tumultueux, d'autres elle annonce une

    15. La mme enumeration se lit aussi chez Porphyre (De abstinentia, II, 20), quid'autre part (ibidem, II, 5) distingue les diverses sortes de libation : eau, vin, miel. Voiraussi Svoboda, Dmonologie, p. 45.16. La section 3 est emprunte, pour l'essentiel, au ch . 2 du Protreptique de Clmentd'Alexandrie (texte en italique pour les emprunts littraux), mais l'auteur a d aussis'inspirer de Proclus, qui a souvent trait des mystres d'Eleusis. Cf. Lewy, ChaldaeanOracles, p. 238 ; Th. Taylor, Th e Eleusinian and Bacchic mysteries11, New York 1875,p. 159-165.17. Le terme revient aussi plusieurs fois chez Porphyre, De abstinentia, II, 16,17, 19, etc.18. Mme expression chez Jamblique, De mysteriis, III, 9 [Des Places, p. 108 (1 1716)] : .19. Femmes macdoniennes qui participaient aux mystres orphiques et au culteorgiastique de Dionysos, selon Plutarque, Alexandre, 2.20. Je ne crois pas qu'il y ait lieu de corriger en pour accorder le texteavec celui du Protreptique, II, 21 : ( ) (Mondsert, p. 76 =Orphica fragmenta : Kern, 52).

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    62 63 II 64 66 21. Sur la source de la section 4, voir supra. Le texte a t rdit par Th. Taylor, op .cit., p. 159-160 ; lamblichus on the Mysteries of the Egyptians, Chaldaeans and Assyrians1Londres 1895, p. 220. Il a t comment par Svoboda, Dmonologie, p. 50-51.22. Sur cette catgorie de dmons, voir le De operatione daemonum : Boissonade,Psellos, p. 13-14, 20-22.23. Psellos a donn une dfinition de l'poptie dans son Commentaire des Oracleschaldaques (Des Places, p. 174 [1136d3]) : Dans l'autopsie l'initi voit lui-mme leslumires divines, tandis que dans l'poptie ce n'est pas l'initi, mais le thurge qui voitde ses yeux l'apparition. 24. Cette incise rsume la partie du texte omise par le compilateur (Bidez, Psellos,p. 128""14) : Notre doctrine en effet affirme que n'importe quel dmon est mauvais,puisqu'il a chu de son rang anglique en raison de son excessif orgueil, tandis que ladoctrine hellnique dclare qu'une petite partie du monde dmonique est malfaisante,non pas parce que celle-ci a hrit cette puissance de son propre vouloir, mais parcequ'elle a t affecte cela depuis la division originelle, ayant reu le rang de bourreaucontre les mes fautives. II ne s'agit donc pas ici des mauvais dmons de la doctrine chaldenne , mais des dmons matriels et punisseurs dj mentionns : cf. n. 3.

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    102 P. GAUTIERdlivrance des chanes, des plaisirs, des faveurs, et elle attire ces puissances l'aide de liens et d'incantations25.5. La magie. La magie a t considre par les Grecs comme une choseextrmement puissante. Ils disent qu'elle est la partie ultime de la sciencehiratique26. Elle explore en effet l'essence, la nature, la puissance et laqualit de tous les tres sublunaires, je veux dire des lments et de leursfruits, des pierres, des herbes, et en un mot l'essence et la puissance dechaque chose, et elle les manipule son profit27. Elle fabrique des statuettesqui peuvent procurer la sant, elle cre des formes de toutes sortes etd'autres artifices qui rendent malades28. Les aigles et les serpents ont leursyeux une importance primordiale pour la sant ; les chats, les chiens et lescorbeaux sont les symboles de la vigilance ; la cire et l'argile sont utilisespour la confection des parties gnitales. Elle fait voir aussi souvent desmissions de feu cleste29. Des statues sourient d'elles-mmes, des lampess'allument grce un feu spontan. Elle englobe aussi toute l'astronomie,et grce celle-ci elle peut faire et accomplit beaucoup de choses.6. L'vocation des dmons*0. La kldn est, comme le nom lui-mmel'indique, l'vocation des dmons mauvais. Elle se fait quand le soleil vientde tourner au sud, faisant diminuer le jour et augmenter la nuit, car c'estune opinion hellnique qu'aucun des dmons lis la matire ne se risque affronter les rayons du soleil, et c'est pourquoi ils nous tendent desembches la nuit, ne pouvant le faire de jour. Quand donc l'astre se trouveau septentrion, ils ne peuvent pas se livrer entirement leurs activits,mais, quand il a tourn au sud et que l'air qui nous entoure devient enquelque sorte trs sombre, alors ils manifestent des bondissements et , pourainsi dire, le dferlement de leur mchancet, et , s'ils sont appels, ilsobissent aux vocateurs. Mais ceux qui aujourd'hui prsident la crmonie ne connaissent pas l'incantation de l'vocation31, et puissent-ils ne

    25. C'est--dire en fabriquant des statuettes envotantes l'aide de plusieurs sortesde matriaux. Cf. par exemple De operatione daemonum : Boissonade, Psellos, p. 35 ;Psellos : Bidez, Psellos, p. 15820 ; Idem : Kurtz-Drexl, I, p. 44625-4474. Voir aussi lecommentaire de Svoboda, Dmonologie, p. 42-43.26. Les fragments d'une lettre de Proclus sur celle-ci ont t dits par Bidez, Psellos,p. 148-151, et traduits par A. J . Festugire, La Rvlation d'Herms Trismgiste, I, Paris1944, p. 134-136. Psellos donne une dfinition de l'art tlestique dans son Commentairees Oracles chaldaques [Des Places, p. 168-169 (1 132a)] : La science tlestique estcelle qui initie, dirait-on, l'me par la puissance des matires d'ici-bas. 27. Dans une lettre anpigraphe (Sathas, MB, V, n 187), Psellos crit propos de lascience tlestique (p. 474 ) qu' elle remplit les cavits des statuettes de substancesappartenant aux puissances qui prsident celles-ci : animaux, plantes, pierres, herbes,racines, sceaux, inscriptions, parfois mme aromates sympathiques..., et que par cemoyen elle rend les images vivantes et les met en mouvement avec une force secrte. Voir aussi sa lettre anpigraphe 188 (ibidem, p. 4788'14), son Commentaire des Oracleschaldaques (Des Places, p. 168-169 [1 132a]) ; Jamblique, De mysteriis, V, 23 : Des Places,p. 178 (233 1M6) ; Lewy, Chaldaean Oracles, p. 289-290 (pour les pierres), 495-496.

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    28. Dans une leon ses lves sur les diverses sortes de systmes philosophiques,Psellos (Kurtz-Drexl, I, p. 4478"10) voque la fabrication par les Chaldens de statuettesgurisseuses. Voir aussi Proclus, Sur l'art hiratique : Bidez, Psellos, p. 1 5030- 1 5 1 9 ; lecommentaire de Lewy, Chaldaean Oracles, p. 291-293.29. Pour toute cette section, on consultera Svoboda, Dmonologie, p. 52-53 ; Bidez,Psellos, p. 142-146 ; Des Places, Oracles chaldaques, p. 48-49 ; Lewy, Chaldaean Oracles,p. 291-293.30. Cette section a t brivement commente par Svoboda, Dmonologie, p. 28-29.31. On consultera au sujet de l'vocation et de l'vocateur V excursus V de Lewy,Chaldaean Oracles, p. 468-471 (The Caller and the Call).

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    104 P. GAUTIERla jamais connatre. Ils inscrivent une grande quantit de feux dans uncercle et ils bondissent hors de la flamme. Cela aussi faisait partie del'ancienne pratique bacchique, pour ne pas dire que c'tait une partie desa folie, car les Grecs disent que, lorsque l'air qui nous domine est sombreet que sa substance est paisse, les forces qui descendent ne conversent pasdistinctement avec ceux qui les appellent. Le cercle a une force dedtention : le dmon voqu, comme s'il tait en quelque sorte circonscrit,parat en effet coinc, et il est retenu autant que le veut l'vocateur. Ilspensent que durant cette rotation du soleil la mer aussi manifeste quelquechose, alors surtout, de la mchancet des dmons, car elle enlve toujoursquelques nageurs, non pas parce que l'eau cause leur perte, mais parce queles dmons qui l'habitent exercent leur mchancet32.7. La lcanomancie33 De mme qu'il y a une divination par l'air et unedivination par la phiale, il y a aussi une divination par le bassin : elle estainsi appele par les Assyriens les plus experts en savoir en raison du bassinpos terre et rempli d'une eau divinatoire, qui provoque par sa formeparticulire le penchant des dmons pour les cavits. L'eau qu'on y a versene diffre en rien quant sa substance des autres eaux, mais le rite dontelle est l'objet et les incantations la rendent apte recevoir l'espritdivinateur34. Cette espce dmonique est terreuse et particulire. Quandelle tombe dans l'eau, elle met d'abord, au moment de sa rception, unbruit confus pour les assistants ; ensuite, quand elle se trouve sur l'eau, ellesusurre des paroles indistinctes relatives la prdication de l'avenir. Cetype d'esprit est tout fait menteur35, parce qu'il fait partie de l'ordrematriel (des dmons), et cette espce met, de propos dlibr, des parolesindistinctes pour chapper par le manque de nettet de la voix au reproched'avoir menti.8. Le pacte chalden36. Quant l'efficacit de l'opration (magique) dupacte secret des Chaldens, nous allons t'en entretenir brivement.D'abord, ils prparaient une victime purifiante : aromates, herbes, pierres,safran, myrte, laurier, qu'on avait purifis par le feu d'une faon mystique.Un espace tait dlimit autour de ces objets qu'on avait plants et enfouis.

    32. C'est ce qu'affirme aussi le remanieur anonyme du De operatione daemonum(Bidez, Psellos, p. 12223'27) propos de la quatrime gent dmonique, la marine etl'aquatique : elle frquente les lieux humides et affectionne les ports et les rivires, elletu e nombre de gens par les flots, elle provoque bouillonnements et temptes en mer etlivre l'abme des bateaux avec leurs passagers, elle recouvre beaucoup de personnessous les vagues et les ensevelit dans une tombe abyssale. 33. La section 7 a t commente par Svoboda (Dmonologie, p. 49-50), qui dfend laleon de la ligne suivante contre une autre possible (), sousprtexte que la divination par les feuilles n'tait pas atteste ; mais il ignorait que ceterme figurait dans le texte remani du De operatione daemonum (Bidez, Psellos, p. 12925).

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    PSEUDO-PSELLOS : GRAECORUM OPINIONES DE DAEMONIBUS 10510 0 , . , , , ", , . 105 , f. 34 , | . , ' , 110 , ' .7. " , , 115 . ) , ' ' . , , 120 , . " , , , 125 .

    8. , . , , , "13 0 . ' 107 videtur aliquid desse in ho c loco 108 : 113 : fortasse legendum 116 129

    34. L'expression est caractristique de la thurgie noplatonicienne. Cf. Jamblique, De mysteriis, III, 2 ; V, 23 : Des Places, p. 10 0 (105* 2), 178(23312) ; Corpus Hermeticum : Nock-Festugire, II, p. 236 n 15.35. Les dmons matriels, appels les chiens terrestres par les Logia, avaient larputation de toujours se tromper. Cf . Oracles chaldaques, 90 : Des Places, p. 88 ;Porphyre, De abstinentia, II, 42 ; Psellos, Commentaire des oracles : Des Places,p. 177-178 (1140c), 184-185 (1148c); Pseudo-Psellos, De operatione daemonum :Boissonade, Psellos, p. 35. Voir aussi Svoboda, Dmonologie, p. 33-35.36. La section 8 a t reproduite, traduite (en anglais) et commente par Lewy(Chaldaean Oracles, p. 230-238), qui prcise et illustre le sens technique de tous lestermes utiliss.

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    106 P. GAUTIERPuis l'oprateur du pacte, un homme expert en gotie, aprs avoir dsignpar son nom l'affaire propos de laquelle il faisait le sacrifice, revenait lelendemain sur le lieu de la crmonie : il dterrait la base des plantes et lesobjets purifis, il les saisissait de la main gauche, tous brusquement et enun instant, et il voquait certaines forces occultes : c'tait le matre de lavictime saisie, les seigneurs des matires (offertes), le prsident du jour, lechef du temps, le dmon ttrarque37.Voil qui suffit une langue purifie et une oreille prudente.

    37. Lewy (ibidem, p. 233-234) est d'avis que la liste des noms des puissances voquesprovient, sans doute par l'intermdiaire de Proclus, d'un hymne chalden. Le premier,avec le sens de professeur, enseignant , dsigne sans doute Apollon ; le troisimen'est autre que Ain, le dieu suprme des Chaldens (ibidem, p. 104-105) ; l'un et l'autresont connus par des textes magiques. Le dernier pourrait dsigner l'anne, qui gouverneles quatre saisons, et tre analogue de Proclus (ibidem, p. 234-235 etn. 28).

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    PSEUDO-PSELLOS : GRAECORUM OPINIONES DE DAEMONIBUS 107 , ' , , - ] -135 * , , , -, .' .

    Paul Gautier (f)Institut franais d'tudes byzantines