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Par :
Malouli Idrissi. M., Y. Zahri, R. Houssa, B. Abdelaoui, N. El Ouamari
Juin 2002
PECHE ARTISANALE DANS LA LAGUNE DE NADOR :
EXPLOITATION ET ASPECTS SOCIO-ECONOMIQUES
PREFACE La pêche artisanale en Méditerranée est une activité traditionnelle très
développée, qui assure un apport considérable pour les différentes communautés
des pêcheurs. L’analyse et l’évaluation de ce sous secteur, présentent beaucoup
de contraintes, car les conditions qui l’entourent sont difficiles et très
compliquées. Afin de contribuer à connaître la structure de la pêche artisanale en
Méditerranée, le projet FAO- COPEMED a tracé dans ces programmes
régionaux des études de cas spécifiques, parmi lesquelles l’étude de la pêche
artisanale dans la lagune de Nador.
Cette étude de cas, en plus qu’elle permettra une connaissance plus profonde du
système de pêche dans la zone d’étude, elle peut également aider les décideurs à
mettre en place une stratégie d’aménagement bénéfique pour les pêcheurs.
SOMMAIRE I. Introduction 1 II. Présentation de la zone d’étude
1
III. Méthodologie de travail
a. Déroulement des enquêtes
• Population cible • Echantillonnage
b. Analyse socio-économique de l’activité de pêche c. Estimation de l’effort de pêche et de la capture d. Cartographie et spatialisation
2 3 4 4 5 8 10
IV. La pêche dans la lagune de Nador
a. Les sites de pêche b. Les moyens de production
• La barque • Le moteur • Les engins de pêche
c. Les ressources halieutiques de la lagune de Nador d. Estimation de l’effort de pêche et de la capture
• L’effort de pêche • La capture de la lagune de Nador
11 11 13 13 14 14 15 16 16 17
V. Aspects socio-économiques de la pêcherie
a. Les aspects sociométriques des patrons et des marins pêcheurs
i. Caractérisation de la communauté des pêcheurs ii. Importance de l’activité de pêche
b. Les aspects économiques
i. Les indicateurs économiques • Capital investi • Charges de production • Productivité des facteurs de production • Profits de production • Valeur ajoutée
ii. Besoin de pêcheurs
21 21 21 23 23 23 23 28 30 33 35 35
VI. La commercialisation dans la lagune de Nador a. Aspects sociométriques des mareyeurs de la lagune de Nador b. Moyens de travail c. Frais de commercialisation d. Résultats économiques de mareyeurs pour la période d’étude e. Valeur ajoutée f. Circuits de commercialisation
39 39 39 41 41 42 42
Conclusion et recommandations
45
Liste des annexes Annexe 1 : Fiches d’enquête Annexe 2 : Position géographique des sites de la lagune Annexe 3 : Description des sites de la lagune de Nador Annexe 4 : Les techniques de pêche de la lagune de Nador Annexe 5 : Exploitation et commercialisation (photos)
Liste des tableaux
Titres des tableaux Page Tableau 1 : Récapitulatif des missions de terrain 3 Tableau 2 : Echantillonnage 5 Tableau 3 : Caractéristiques des barques de la lagune de Nador 13 Tableau 4 : Caractéristiques du moteur 14 Tableau 5 : Utilisation des engins de pêche 15 Tableau 6 : Effort de pêche total estimé 16 Tableau 7 : Estimation de la capture totale des principaux sites de la lagune, durant la
période juin – novembre (en kg) 18
Tableau 8 : Capture moyenne mensuelle par barque des principaux sites de la lagune
(en kg) 18
Tableau 9 : Niveau de scolarisation des pêcheurs de la lagune de Nador 22 Tableau 10 : Financement des moyens de production 25 Tableau 11 : Charges fixes par barque 28 Tableau 12 : Charges communes par barque et par sortie 30 Tableau 13 : Charges de la main d’œuvre par barque et par sortie 30 Tableau 14 : Problèmes déclarés par les pêcheurs, exprimés en pourcentage des
déclarations 36
Tableau 15 : Proposition des pêcheurs pour améliorer leur situation, en pourcentage des
déclarations 36
Tableau 16 : Répartition des mareyeurs possédant un moyen de transport, par site de
pêche 40
Tableau 17 : Quantité de poisson commercialisé par type de mareyeurs et par jour de
travail 40
Tableau 18 : Quantité de poisson commercialisé entre juin-novembre par type de
mareyeurs 40
Tableau 19 : Valeur ajoutée produite par les mareyeurs 42
Liste des figures
Titres des figures Page
Figure 1 : Capital investi par unité de production 24
Figure 2 : Capital investi total 24
Figure 3 : Distribution par site du capital investi 26
Figure 4 : Répartition des charges fixes 29
Figure 5 : Productivité des facteurs de production 32
Figure 6 : Coûts et résultats des principaux sites de la lagune 34
Figure 7 : Valeur Ajoutée réalisée par les barques 35
Figure 8 : Niveaux des charges de commercialisation par catégorie de mareyeurs 41
Figure 9 : Résultats économiques par catégorie de mareyeurs (période juin-novembre) 42
Figure 10 : Circuits de commercialisation des produits de la pêche de la lagune de Nador 44
Liste des cartes
Titres des cartes Page Carte 1 : Présentation de la lagune de Nador 12
Carte 2 : Distribution de l’effort de pêche par site dans la lagune 19
Carte 3 : Distribution de la capture par site dans la lagune de Nador (période juin-nov) 20
Carte 4 : Répartition du capital investi et la valeur ajoutée par site de pêche dans la
lagune de Nador 37
Carte 5 : Répartition des charges de production, de la productivité et du profit net par
barque au niveau des sites de pêche de la lagune de Nador 38
1
I. Introduction
La lagune de Nador est parmi les zones les plus productives de la Méditerranée marocaine.
Elle présente un intérêt particulier dans la région, aussi bien sur le plan écologique, que sur le
plan économique et d’exploitation. Cette lagune présente des opportunités importantes pour le
développement économique et touristique de la région, grâce à sa structure géomorphologique
caractérisée par son accès facile, sa proximité aux sites balnéaires et sa proximité au milieu
urbain.
La lagune de Nador connaît une activité de pêche importante, avec environ 300 barques
basées au niveau de 12 sites. Mais, cette activité reste peu connue, car les études réalisées sur
ce milieu ont concerné principalement les aspects sédimentologiques, écologiques,
microbiologiques, etc. Les aspects relatifs à l’activité de la pêche artisanale et les aspects
socio-économiques, ont été très peu appréhendés.
De ce fait, et après une première étude sur la situation de la pêche artisanale dans l’ensemble
du littoral méditerranéen, une étude a été lancée, en collaboration avec le projet FAO-
COPEMED, pour le suivi de la pêche artisanale dans la lagune de Nador. Cette étude s’inscrit
dans le cadre des études pilotes du programme régional « Pêche Artisanale ».
Les objectifs assignés à cette étude sont :
• Evaluation des caractéristiques socio-économiques ;
• Estimation de l’effort de pêche et de la capture ;
• Identification et évaluation économique des circuits de commercialisation des
produits de pêche du secteur ;
• Utilisation de l’outil SIG pour la cartographie de l’effort de pêche, la capture et les
caractéristiques socio-économiques ;
II. Présentation de la Zone de l’étude
La lagune de Nador ou la « Mar Chica » est la plus grande lagune au Maroc, avec une
superficie de 115 km². Elle se situe en Méditerranée au nord-est marocain entre le cap des
trois fourches et le cap de l’eau (entre les méridiens 2°45’N – 2°55’N au niveau de la parallèle
35° 10’W).
2
La lagune de Nador est un bassin ovale allongé parallèlement à la côte, de 25 km de longueur
et de 7,5 km de largeur. Elle est séparée de la mer par un cordon littoral dunaire d’une
superficie de 760 ha, sa communication avec la Méditerranée est assurée par une passe d’une
largeur de 250 m et d’une profondeur de 3 m. La profondeur maximale de la lagune est de
8 m (Zine, 1998).
La lagune de Nador est entourée par plusieurs reliefs :
• à l’ouest, le massif volcanique de gourougou culminant à 887 m et situ entre
les villes de Nador et Mellilia ;
• au Sud Ouest, le massif de Beni Bouyefrour ;
• au Sud Est, le massif de Kebdana, situé à 25 km de la ville de Nador et culmine
à 932 m ;
• au milieu, la plaine subsidente de Bouareg entre la ville de Nador à l’Ouest et
Kariat Aarkman au Sud Est.
La « Mar Chica » appartient à la province administrative de Nador, limitée au Nord Ouest par
la ville de Mellilia et au Sud Est par le village de Kariat arekmane.
Le climat méditerranéen est le climat qui règne dans la province de Nador, caractérisé par une
période sèche entre les mois d’avril et d’octobre et une période humide entre novembre et
mars. La pluviométrie est très irrégulière, elle reste très insuffisante avec une moyenne
annuelle d’environ 300 mm/an.
La population attribuée à la province de Nador, lors du recensement de 1994 est d’environ
700 000 habitants, ce qui représente 40 % des habitants de la région de l’Oriental et 3 % de la
population du Maroc. La population du milieu rural représente Les deux tiers de l’ensemble
de la population.
III. Méthodologie de travail
L’activité de la pêche artisanale peut être considérée parmi les secteurs informels au Maroc.
En raison de l’absence d’un système de collecte de données, sur les différents aspects, aussi
bien biologiques que socio-économiques.
3
Donc, pour répondre aux objectifs de cette étude, il était nécessaire de procéder à la collecte
directe de données par le biais des enquêtes.
a. Déroulement des enquêtes
Afin de collecter les différentes données nécessaires, trois missions de terrain sont réalisées au
niveau de tous les sites implantés autour de la lagune de Nador, selon le calendrier suivant :
• Du 20 au 26 juin 2001 : enquête préliminaire, dans l’objectif de tester les
questionnaires et de connaître les particularités de chaque site ;
• Du 19 au 26 octobre 2001 : deuxième enquête ;
• Du 21 au 24 novembre 2001 : troisième enquête.
En général, les missions se sont déroulées dans de bonnes conditions, car la majorité des
pêcheurs étaient coopérants. Le récapitulatif des missions de terrain est présenté dans le
tableau 1.
Tableau 1 : Récapitulatif des missions de terrain
Mois Juin Octobre Novembre Nombre de sites Concernés par l’enquête 10 10 8 Nombre de pêcheurs enquêtés 25 50 45 Nombre de mareyeurs enquêtés 9 9 3
Les données collectées pour répondre aux objectifs de cette étude pilote sont (annexe 1) :
- des données sur les aspects sociaux : âge, scolarisation, etc.
- des données sur les aspects économiques : Coûts, profits, etc.
- des données sur les moyens de production : barques, moteurs, engins, etc.
- des données sur la capture et l’effort de pêche
La collecte de données a concerné les 12 sites de la pêche artisanale implantés autour de la
lagune de Nador. Au total, 141 enquêtes sont réalisées, dont 120 auprès des armateurs et des
marins pêcheurs et 21 auprès des mareyeurs (tableau 1).
La première enquête réservée au test des questionnaires a permis d’obtenir les informations
complètes sur 25 barques, au niveau de 10 sites et des données socio-économiques auprès de
9 mareyeurs de la région. Lors de cette première mission, réalisée en juin, l’équipe de travail
4
était handicapée au niveau de certains sites à cause de l’absence remarquable des pêcheurs,
car cette période de l'année se caractérise par une baisse très remarquable des débarquements
et par conséquent toute l'activité de pêche connaît également une diminution de rythme.
La deuxième enquête réalisée en octobre 2001 était plus importante, le travail était plus
efficace surtout avec la collaboration des pêcheurs. 50 barques étaient touchées et le nombre
de mareyeurs enquêtés a atteint 9.
La troisième enquête était une enquête de suivi de collecte des données sur les captures et
l'effort de pêche. La méthodologie pratiquée lors de cette enquête était basée essentiellement
sur l’observation directe et complétée par les informations collectées auprès des pêcheurs.
Pour les informations sur les aspects socio-économiques, elles étaient obtenues après un
entretien avec les pêcheurs. Au niveau de certains débarcadères, les pêcheurs ont montré une
certaine réticence surtout concernant les points relatifs aux aspects économiques.
• Population cible
Cette étude consiste à traiter de près la situation socio-économique du secteur de la pêche
dans la lagune de Nador. Le plus important maillon de ce sous-secteur reste le pêcheur. Donc,
la majorité des informations collectées étaient auprès des pêcheurs. D’autres informations
étaient retenues auprès des mareyeurs. Le nombre de pêcheurs de la lagune de Nador est
d’environ 800, alors que le nombre exact des mareyeurs reste très difficile à déterminer en
raison de leur déplacement fréquent.
• Echantillonnage
Les 120 enquêtes réalisées auprès des pêcheurs, ont touché 73 barques actives, ce qui
représente un échantillon de 23,7 %. Le taux d’échantillonnage varie considérablement d’un
site à l’autre selon son activité les jours de l’enquête et la coopération des pêcheurs
(Tableau2). Trois sites ont enregistré des taux très faibles, il s’agit de Bokana (avec 6 %), où
les pêcheurs préfèrent se déplacer vers la mer entre les mois de juin et novembre ; de Bouziza
et de Tassdjia, qui se caractérisent par une activité très faible. Ces deux sites enregistrent un
taux de 17 %. Pour les autres sites, le taux d’échantillonnage enregistré était relativement
important surtout au niveau de Ibaoutem et Tirkae.
5
Tableau 2 : Echantillonnage
Sites de pêche Nombre de barques actives (N)
Nombre de barques inactives
Nombre de barques échantillonnées
Taux d’échantillonnage (%)
Arjel 35 1 10 29 Bokana 16 0 1 6 Bouziza 12 1 2 17 Chaala 8 2 3 37 Djazira 41 4 6 15 Ghassi 35 2 6 17 Ibaoutem 20 2 9 45 Iboughar 25 0 8 32 Ichtiane 42 3 6 14 Sidi Ali 31 4 8 26 Tassdjia 12 0 2 17 Tirkae 31 4 12 39 Lagune 308 23 73 24
b. Analyse socio-économique de l’activité de pêche
Cette analyse concerne essentiellement deux grands axes :
1/ la caractérisation et l’analyse des aspects sociométriques de la communauté des pêcheurs et
des mareyeurs. A cet effet, les principaux indicateurs utilisés sont en relation avec l’âge, le
foyer, la scolarisation, etc.
2/ l’analyse des aspects économiques, notamment les aspects de rentabilité et de productivité,
qui permettent la connaissance du niveau de valorisation des facteurs de production de
l’activité de pêche au niveau de la lagune.
Les indicateurs économiques
• Capital investi (K)
Cet indicateur exprime la valeur actuelle des moyens de production, notamment celles de la
barque, du moteur de propulsion et des engins de pêche. Trois niveaux d’analyse sont
abordés, l’analyse par barque, par site et par lagune.
• Produit brut (PB)
Le produit brut d’une barque constitue la valeur des captures vendues ou auto-consommées ;
il est obtenu par la formule suivante (E. MARSHALL et al, 1981) :
6
ij
m
j
n
iij QPPB ×= ∑∑
= =1 1
Qij : quantité de l’espèce i, vendue ou auto consommée durant le mois j ;
Pij : prix unitaire moyen de l’espèce i durant le mois j ;
n : nombre d’espèces capturées dans la lagune ;
m : nombre de mois retenus dans l’étude
• Charges Totales de la production (CT)
Les charges totales supportées par les armateurs des barques de la lagune de Nador, sont
composées de charges fixes annuelles, de charges communes ou variables partagées avec
l’équipage et de charges salariales.
- Charges fixes (CF)
Ces charges sont composées des frais d’amortissement des moyens de production, des frais
des droits de pêche et des charges d’entretien des moyens de production (barque, engins de
pêche et moteur).
- Charges communes ou charges variables (CC)
Les charges communes sont des charges partagées entre le propriétaire de la barque et les
pêcheurs. Elles se limitent aux frais du carburant et du lubrifiant. Elles sont obtenues selon la
formule suivante :
( )jj
m
jj LuCaNsortieCC +×= ∑
=1
Nsortie j : Nombre de sortie durant le mois j
Caj : frais du carburant consommé par sortie durant le mois j
Luj : frais du lubrifiant consommé par sortie durant le mois j
m : nombre de mois retenus dans l’étude
- Charges Salariales (CS)
Comme dans le cas de la majorité des systèmes de pêche dans le monde entier, les marins
pêcheurs de la lagune ne touchent pas de salaire fixe. La rémunération se fait selon un
système de partage à la part ; en effet, après déduction des charges communes, le produit brut
est divisé en deux parties entre les marins pêcheurs et l’armateur. Si l’armateur fait partie de
7
l’équipage (le cas commun), il reçoit sa part parmi l’équipage. La formule de calcul du coût
salarial se présente comme suit :
( )j
m
jjjjj EqaEqCCPBCS 2)(
1∑
=
−×−=
PBj : produit brut du mois j
CCj : charges commune du mois j
Eqj : nombre de personnes faisant partie de l’équipage durant le mois j
aj : indice égal à 1 si le propriétaire fait partie de l’équipage durant le mois j et égal à 0
dans le cas contraire
m : nombre de mois retenus dans l’étude
• Estimation des revenus
Le revenu ou marge nette, constitue les richesses produites par l’exploitation des moyens de
production, au profit de son propriétaire ; il est obtenu par la déduction des charges totales du
produit brut (valeur des captures totales).
• Productivité économique des facteurs de production
Cet indicateur exprime la valeur de la production, par unité de chaque facteur de production
engagé dans l’activité. Les productivités économiques retenues lors de cette étude sont la
productivité par barque, la productivité par heure de travail et la productivité par homme. La
formule utilisée pour le calcul de la productivité économique est la suivante :
×= ∑∑∑
== =
m
j
m
j
n
i
FjQijPijPVF11 1
PVF : productivité en valeur par unité du facteur F
Qij : quantité de l’espèce i capturé durant le mois j
Pij : prix de l’espèce i durant le mois j
Fj : quantité du facteur F engagée durant le mois j
m : nombre de mois retenus dans l’étude
8
• Valeur Ajoutée
Cet indicateur exprime la valeur ajoutée apportée par l’activité de la pêche artisanale à
l’économie nationale d’une manière générale et plus particulièrement à l’économie régionale
et locale. La Valeur Ajoutée comprend les bénéfices, les salaires et les amortissements. Elle
est calculée à partir des résultats d’une barque. Après, on calcule la valeur ajoutée totale
(VAT) réalisée au niveau de l’ensemble de la lagune.
c. Estimation de l’effort de pêche et de la capture
• Estimation de l’effort total de pêche durant la période de l’étude
L’effort de pêche en nombre de sortie, a été estimé par site et par mois, selon la formule
suivante :
iech
iacti
est
NB
NBNSSite
Effort
,
,×=
Effortest /site : Effort de pêche total estimé, par site durant le mois i ;
NSi : Nombre de sortie des barques échantillonnées, durant le mois i
NBech,i : Nombre de barques échantillonnées
NBact,i : Nombre de barques actives.
L’estimation de l’effort de pêche total, dans la lagune de Nador est calculé par la sommation
des estimations mensuelles par site.
9
• Evaluation des captures globales
Le plan d’échantillonnage adopté, a permis de déterminer la quantité pondérale de chaque
espèce débarquée par barque enquêtée le jour d’échantillonnage, le nombre de barques actives
le jour de l'enquête ainsi que le nombre moyen de sorties par mois réalisé par l'ensemble des
barques.
L'estimation de la capture totale de chaque espèce le jour d'échantillonnage, est obtenue par le
produit de la capture totale échantillonnée et le rapport entre le nombre de barques actives le
jour d'échantillonnage sur le nombre de barques échantillonnées. L'équation d’estimation des
captures s'écrit comme suit :
=
ech
jechechJéch NB
NBactCCT
CTjéch : Capture totale le jour d’échantillonnage par espèce
Cech : Capture échantillonnée
NBactjech : Nombre de barques actives le jour d’échantillonnage
NBech : Nombre de barque échantillonnée
L’estimation de la capture mensuelle est obtenue en multipliant la capture réalisée le jour
d'échantillonnage par le nombre de sorties moyen par mois et par site.
NSCTCTm jech ×=
CTm : Capture mensuelle par espèce et par site
CTjech,i : Capture totale le jour d’échantillonnage
NSi : Nombre de sortie moyen de l’ensemble des barque
Une fois les captures en poids de chaque espèce sont estimées pour le jour d'échantillonnage,
l'estimation des captures globales réalisées durant la période d’étude, peuvent être obtenues
par la sommation de l’estimation des captures mensuelles.
∑=
=6
1,
iimCTCTesp
CTesp : Capture totale par espèce durant la période d’étude
10
Une fois le débarquement en poids de chaque espèce est obtenu, les captures en valeur
peuvent être calculées en multipliant le débarquement en poids par le prix moyen de chaque
espèce.
d. Cartographie et spatialisation
Dans le domaine halieutique, la dimension spatiale dans l’élaboration des plans
d’aménagements des pêcheries s’avère nécessaire. Cette prise de conscience d’intégrer les
caractéristiques régionales et locales dans les plans d’aménagement, vient de l’importance de
la variabilité spatiale des composantes les plus dynamiques, notamment les composantes
socio-économiques et biologiques. La cartographie de ces derniers dans leurs propres
dimensions spatiales et temporelles, constitue un moyen efficace pour la simulation des
mesures d’aménagements.
Les données quantitatives et descriptives, collectées lors de cette étude sont organisées dans
une base de données moyennant le SGBDR de Microsoft : Access. Le choix du logiciel
Access est basé sur sa capacité d’intégrer un nombre important de données et sa flexibilité de
transférer ces données au logiciel «Arcview» du Système d’Information Géographique (SIG).
Les données socio-économiques et biologiques définies sous forme de tables en Access sont
Géoreferencieés et transférées au SIG par un lien dynamique. Ce lien permet de cartographier
les données et de mettre à jour des cartes en cas de nécessité. Les unités de référence spatiale
optées pour ce lien sont les sites de pêche artisanale de la lagune, déterminées au cours de
l’enquête par le système de postions globale GPS.
Les cartes établies sont :
q Carte de limite de la lagune à partir d’une image satellitaire Landsat TM de 1999 ;
q Carte des sites de la pêche artisanale moyennant les données prélevées par GPS au cours
des enquêtes ;
q Cartes des zones de pêche définies par superposition de l’information recueillie auprès du
pêcheur à la carte des profondeurs de la lagune ;
q Cartes sur les données de capture et de l’effort de pêche ;
q Cartes sur les aspects socio-économiques.
11
IV. La pêche dans la lagune de Nador
a. Les sites de pêches
Les sites implantés autour de la lagune de Nador sont au nombre de 12, dont six d’entre eux
sont situés sur le cordon dunaire (carte 1).
Mis à part le site de Sidi Ali, qui possède une faible infrastructure (deux quais), les autres sites
de la lagune connaissent une absence totale d’infrastructures de base et de commercialisation
(quais, frigos, points de vente, etc.).
Deux catégories de sites se distinguent, les sites du cordon dunaire et les sites périurbains de
la ville de Nador.
Comparativement à la plupart des sites de la région de Nador, la situation géographique des
sites de la lagune, essentiellement les sites périurbains, leur permet de bénéficier d’un certain
nombre d’avantages, dont les plus importants sont :
• l’accès facile, qui assure l’écoulement rapide des produits de la pêche ;
• la proximité à la ville de Nador, qui assure un approvisionnement et une réparation
du matériel de pêche sans trop de problèmes ;
• la proximité aux sites balnéaires, qui permet aux pêcheurs de réaliser des revenus
supplémentaires, qui se traduisent par une amélioration considérable de leur
situation en été.
Une description détaillée des sites de la lagune est présentée en annexe 3.
ââ
â
ââ
â
â
â
â
â
â
â
â â
â
BokanaBouziza
Ghassi
Ibaouten
Ichtiane
Sidi ali
Thasdjia
Tirkae
Chaala
Arjel
Ibouahar
DjaziraKariat
Ibouahar
Arjel
Chaala
Tirkae
Thasdjia
Sidi ali
Ichtiane
Ibaouten
Ghassi
Bouziza Bokana
3 0 3 Kilometers
N
EW
S
Carte 1 : Présentation de la lagune de Nador
Port de Beni Nsar
Passe
35°6' 35°6'
35°7' 35°7'
35°8' 35°8'
35°9' 35°9'
35°10' 35°10'
35°11' 35°11'
35°12' 35°12'
35°13' 35°13'
35°14' 35°14'
35°15' 35°15'
35°16' 35°16'
35°17' 35°17'
2°58'
2°58'
2°57'
2°57'
2°56'
2°56'
2°55'
2°55'
2°54'
2°54'
2°53'
2°53'
2°52'
2°52'
2°51'
2°51'
2°50'
2°50'
2°49'
2°49'
2°48'
2°48'
2°47'
2°47'
2°46'
2°46'
2°45'
2°45'
2°44'
2°44'
2°43'
2°43'
2°42'
2°42'
2°41'
2°41'
â Site de pêche artisanale
Profondeur (2 - 8m )
Nombre de marins ( 15 - 105 )
Nombre de barques ( 8 - 41 )
Réseau routier
700
600500
400300
200
Lagune
1000
13
b. Les moyens de production
• La barque
Les barques rencontrées dans la lagune de Nador sont très homogènes, avec quelques
différences au niveau de la taille et de la forme. La longueur des barques varie entre 3,5 m et
6,7 m, avec une longueur moyenne de l’ordre de 5,3 m et un coefficient de variation (c.v) de
13 %, alors que le TJB moyen est de l’ordre de 1,6.
La flottille artisanale de la lagune de Nador est relativement vieille, avec un âge moyen des
barques de 14,4 ans. La durée de vie d’une barque, varie considérablement, selon la qualité de
l’entretien, elle peut aller jusqu’à 50 ans (Tableau 3).
La barque représente le moyen de production le plus important, avec une valeur proche de
50 % du capital investi.
Tableau 3 : Caractéristiques des barques de la lagune de Nador
Sites Longueur TJB L’âge
Arjel Moyenne 5.7 1.3 17.3 c.v 0.08 0.51 0.83 Djazira Moyenne 5.1 1.9 14.0 c.v 0.14 0.68 0.70 Ghassi Moyenne 5.3 1.8 19.3 c.v 0.13 0.97 0.33 Iboueten Moyenne 5.4 1.8 9.8 c.v 0.12 0.13 0.57 Iboughar Moyenne 5.0 1.8 10.4 c.v 0.21 0.23 0.99 Ichtiane Moyenne 5.3 1.7 7.0 c.v 0.09 0.39 0.62 Sidi Ali Moyenne 5.2 1.6 19.3 c.v 0.15 0.47 0.50 Tirkaa Moyenne 5.2 1.7 14.7 c.v 0.15 0.47 0.50 Lagune Moyenne 5.3 1.6 14.4 c.v 0.13 0.57 0.64 Min 3.5 0.2 1.0 Max 6.7 6.0 50
14
• Le moteur
La majorité des pêcheurs utilisent des moteurs hors bord, d’une puissance variant entre 4 et 15
chevaux et d’un âge moyen de 5 ans. Pour ceux qui possèdent des barques de grande taille, ils
utilisent des moteurs in bord plus puissant, de 18 chevaux en moyenne, mais plus vieux avec
un âge moyen de 15 ans. Il faut signaler qu’il existe des pêcheurs qui utilisent uniquement des
rames, environ 9 %, en raison du manque de moyens financiers et de la proximité des zones
de pêche des sites d’attache (Tableau 4).
Tableau 4 : Caractéristiques du moteur
Sans In- bord Hors-bord
% % Puissance Age % Puissance Age
Moyenne 9 19 18 15 72 12 5
C.V 0.38 0.30 0.33 0.72
Min. 12 10 4 2 Max. 35 21 15 15
• Les engins de pêche
Trois engins de pêche sont utilisés par les pêcheurs de la lagune, il s’agit du trémail, de la
palanza et de la senne de plage (Tableau 5).
Pratiquement, la quasi totalité des pêcheurs utilisent le trémail (97%). Le nombre d’engin
utilisé varie entre 4 et 16 avec une moyenne lagunaire de 9. Cet engin est utilisé durant toute
l’année et cible essentiellement la seiche.
Pour la palanza, elle est utilisée par 85 % de la communauté des pêcheurs de la lagune, c’est
un engin relativement cher, ce qui justifie le nombre faible d’engin utilisé par barque, 4 en
moyenne. Elle cible des espèces de grande valeur commerciale, essentiellement la caramote
(Panaeus kerathurus). L’utilisation de cet engin est interdite entre les mois de juillet et
septembre.
Alors que la senne de plage est utilisée très rarement, par seulement 5 % des pêcheurs de la
lagune.
15
Tableau 5 : Utilisation des engins de pêche
Nom du site Trémail ( % ) Palanza ( % ) Senne de plage ( %) Arjel 90 80 0
Djazira 100 100 0 Ghassi 86 71 13
Ibouaten 100 100 0 Iboughar 100 100 0 Ichtiane 100 100 0 Tirkâe 100 100 0 Sidi ali 100 67 22 Lagune 97 86 5
c. Les ressources halieutiques de la lagune de Nador
Les ressources halieutiques de la lagune de Nador sont caractérisées par une composition
spécifique très diversifiée dans l'espace et dans le temps.
La caramote (Panaeus kerathurus) est la principale espèce ciblée par la palanza, pendant deux
périodes de l’année, septembre- décembre et avril- juin. D’autres espèces accompagnent la
caramote, comme l’anguille (Anguilla anguilla), le rouget (Mullus barbatus) et la Seiche
(Sepia officinalis).
Une multitude d’espèce est capturée par le trémail, car c’est un engin non sélectif. Cependant,
les pêcheurs peuvent cibler certaines espèces pendant des périodes bien définies de l’année,
par exemple : la seiche, la dorade royale, le loup- bar et le mérou. Les autres espèces pêchées
d’une manière importante sont : le marbré (Lithognathus mormyrus), le poulpe (Octopus
vulgaris), la dorade royale (Sparus aurata), la sole (Solea vulgaris), la bogue (Boops boops),
le pageot commun (Pagellus erythrinus), le sar (Diplodus sp.) et saupe (Boops salpa).
L'aire de déploiement de l'effort de pêche s'étend sur l'ensemble de la lagune, avec une
concentration plus importante au niveau de la passe pour les trémailleurs et Ichtiane et
Iboughar pour les pêcheurs qui utilisent la palanza.
16
d. Estimation de l’effort de pêche et de la capture
• L’effort de pêche
L’effort de pêche est parmi les paramètres les plus concernés par les programmes
d’aménagement. Puisque, la majorité des mesures de gestion est en relation directe ou
indirecte avec l’effort de pêche. Dans le cas de la pêche artisanale, généralement, l’effort de
pêche est évalué sur la base du nombre de sorties de l’ensemble de la flottille artisanale.
L’effort de pêche total estimé au niveau de la lagune de Nador, durant la période de l’étude
(juin-novembre) est de l’ordre de 18 000 sorties, avec un minimum de 950 sorties enregistrées
à Ghassi et un maximum de 2650 sorties enregistrées à Ichtiane. Cette différence est due au
nombre de barques actives et au nombre moyen de sorties par barque (Tableau 6).
La durée de la marée est relativement courte, en raison de la proximité des zones de pêche et
de la nature géomorphologique de la lagune qui assure un milieu calme tout au long de
l’année. Cette durée est en moyenne de 6 heures, elle varie entre 3 heures et 10 heures.
Généralement, le nombre d’heures de dépôts des engins de pêche, n’enregistre pas des
différences entre les sites de la lagune. Il varie selon le type d’engin et la saison de pêche.
Cette durée est plus longue pour le trémail, avec une moyenne lagunaire de 24 heures. Alors
que pour la palanza, elle est de l’ordre de 15 heures.
Tableau 6 : Effort de pêche total estimé
Sites Effort de pêche (sortie) Nombre d’heure de travail % de jour de pêche
Arjel 1 950 11 500 41
Ghassi 950 7 000 20
Ibouaten 1 450 9 400 40
Iboughar 1 300 5 500 15
Ichtiane 2 650 12 800 30
sidi ali 2 150 13 500 65
Tirkâe 1 600 11 900 35
Lagune 18 000 107 000 35
17
• La capture de la lagune de Nador
La capture totale estimée durant la période d’étude est d’environ 240 tonnes, toutes espèces
confondues.
La capture estimée de la seiche est d’environ 40 tonnes, soit 15 % de la capture totale, avec
une forte concentration au niveau d’Ichtiane et de Sidi Ali.
La caramote est l’espèce qui présente la plus grande valeur commerciale. La quasi-totalité de
la capture est destinée vers l’exportation, soit à travers Mellilia, soit l’exportation directe vers
les marchés espagnols. Sa capture totale est d’environ 20 tonnes, ce qui représente un apport
considérable qui influence positivement sur les revenus des pêcheurs.
D’autres espèces sont également capturées d’une manière intense et peuvent présenter un
intérêt économique pour les pêcheurs, il s’agit du : poulpe, dorade, bogue, sar et rouget.
L’anchois est une espèce qui apparaît uniquement pendant une période bien précise de
l’année, entre les mois de novembre et janvier. Les pêcheurs réalisent des captures
spectaculaires pendant cette période, qui peuvent atteindre 800 kg par sortie, ce qui justifie sa
capture estimée totale, qui est de l’ordre de 48 tonnes.
Le détail des captures totales par espèce durant la période de l’étude et des captures moyennes
mensuelles par barque au niveau des principaux sites de la lagune, est présenté dans les
tableaux 7 et 8.
Une présentation spatiale de la répartition de l’effort de pêche et de la capture sera illustrée sur les
cartes 2 et 3.
18
Tableau 7 : Estimation de la capture totale des principaux sites de la lagune, durant la période juin – novembre (en kg)
Site Sèche Caramote Poulpe Dorade Bogue Sar Rouget Anchois Autres espèces Total Arjel 3446 853 4218 5947 13186 5783 4277 0 3109 40 820
Iboughar 3543 3003 1438 429 156 3203 1221 0 6685 19 678 Ibouaten 2929 3054 1436 1482 6490 509 2141 0 2456 20 498 Ichtiane 7785 5694 1886 2346 3570 2040 3786 0 655 27 712 Tirkâe 3574 282 757 3359 579 1466 2722 9000 5246 26986 sidi ali 7354 527 969 576 1925 307 2678 33000 4960 52459 Ghassi 1810 278 581 252 426 356 794 11 406 748 16 651 Lagune 38877 17719 13636 17016 31792 17087 22739 48000 34265 241000
Tableau 8 : Capture moyenne mensuelle par barque des principaux sites de la lagune (en kg)
Site Sèche caramote poulpe dorade bogue sar rouget anchois Autres espèces Total Arjel 48 12 59 83 183 80 59 0 43 567
Iboughar 66 56 27 8 3 59 23 0 124 364 Ibouaten 49 51 24 25 108 8 36 0 41 342 Ichtiane 76 56 18 23 35 20 37 0 6 271 Tirkâe 54 4 11 51 9 22 41 136 79 273 sidi ali 88 6 12 7 23 4 32 788 59 1017 Ghassi 38 6 12 5 9 7 17 238 16 347 Lagune 52 24 18 23 43 23 31 128 46 388
ââ
â
ââ
â
â
â
â
â
â
â
â â
â
#
#
#
#
#
#
#
BokanaBouziza
Ghassi
Ibaouten
Ichtiane
Sidi ali
Thasdjia
Tirkae
Chaala
Arjel
Ibouahar
DjaziraKariat
Ibouahar
Arjel
Chaala
Tirkae
Thasdjia
Sidi ali
Ichtiane
Ibaouten
Ghassi
Bouziza Bokana
3 0 3 Kilometers
N
EW
S
â Site de peche artisanale
Profondeur (2 - 7 m)
Legende
Effort de pêche globale ( 950 - 2650 )
Réseau routier
Carte 2 : Distribution de l'effort de pêche par site dans la lagune de Nador
25000
20000
15000
10000
5000
0
Lagune
35°6' 35°6'
35°7' 35°7'
35°8' 35°8'
35°9' 35°9'
35°10' 35°10'
35°11' 35°11'
35°12' 35°12'
35°13' 35°13'
35°14' 35°14'
35°15' 35°15'
35°16' 35°16'
35°17' 35°17'
2°58'
2°58'
2°57'
2°57'
2°56'
2°56'
2°55'
2°55'
2°54'
2°54'
2°53'
2°53'
2°52'
2°52'
2°51'
2°51'
2°50'
2°50'
2°49'
2°49'
2°48'
2°48'
2°47'
2°47'
2°46'
2°46'
2°45'
2°45'
2°44'
2°44'
2°43'
2°43'
2°42'
2°42'
Nb de sorties
ââ
â
ââ
â
â
â
â
â
â
â
â â
â
#
#
#
#
#
#
#
BokanaBouziza
Ghassi
Ibaouten
Ichtiane
Sidi ali
Thasdjia
Tirkae
Chaala
Arjel
Ibouahar
Djazira
Ibouahar
Arjel
Chaala
Tirkae
Thasdjia
Sidi ali
Ichtiane
Ibaouten
Ghassi
Bouziza Bokana
â Site de peche artisanale
Profondeur (2 - 7 m)
LegendeCapture
SeicheCaramotePoulpeDoradeBogueSarRougetAnchoisAutres especes
Réseau routier
N
EW
S
Carte 3 : Distribution de la capture par site dans la lagune de Nador (Période Juin-Nov)
3 0 3 Kilometers
5000045000400003500030000
200001500010000
Lagune
25000
Capture en kg
35°6' 35°6'
35°7' 35°7'
35°8' 35°8'
35°9' 35°9'
35°10' 35°10'
35°11' 35°11'
35°12' 35°12'
35°13' 35°13'
35°14' 35°14'
35°15' 35°15'
35°16' 35°16'
35°17' 35°17'
2°58'
2°58'
2°57'
2°57'
2°56'
2°56'
2°55'
2°55'
2°54'
2°54'
2°53'
2°53'
2°52'
2°52'
2°51'
2°51'
2°50'
2°50'
2°49'
2°49'
2°48'
2°48'
2°47'
2°47'
2°46'
2°46'
2°45'
2°45'
2°44'
2°44'
2°43'
2°43'
2°42'
2°42'
21
V. Aspects socio-économiques de la pêcherie
a. Les aspects sociométriques des patrons et des marins pêcheurs
i. Caractérisation de la communauté des pêcheurs
La communauté des pêcheurs est constituée uniquement des hommes, la femme ne contribue
en aucun maillon de l’activité, en raison des traditions et de la structure socioculturelle de la
région. La femme peut faire des activités en parallèle dans un cadre très limité, telles que :
l’élevage de quelques poulets et un peu d’agriculture vivrière de faible rendement.
L’âge moyen de la communauté des pêcheurs est de l’ordre de 34 ans, avec un c.v de 44 %.
Une grande différence est enregistrée entre l’âge moyen des armateurs, 45 ans avec un c.v =
34 % et l’âge moyen des marins pêcheurs 25 ans avec un c.v = 33 %.
Les jeunes de cette communauté ont de plus en plus tendance à quitter ce métier, pour des
raisons purement économiques. Ils déclarent que l’activité de pêche est une activité très dure,
à haut risque et qui est devenue ces dernières années très peu rentable. Donc, ils préfèrent
comme solution, l’immigration clandestine en rêvant d’un avenir meilleur ou l’exode vers les
plus grandes villes pour chercher un autre métier plus sûr. Mais, ils ne pensent jamais à
améliorer leurs moyens de production ou à diversifier l’utilisation des moyens existants.
Les jeunes pêcheurs sont généralement les fils des armateurs. Les pêcheurs pensent qu’il est
préférable de transmettre leur savoir-faire à leur descendance pour deux raisons : afin d’avoir
un métier, surtout avec le taux de chômage très élevé dans la région et pour minimiser les
frais de la main d’œuvre et par conséquent améliorer leurs recettes.
Tous les pêcheurs de la lagune sont originaires de la région et résident près de leurs sites
d’attache, dans des petites agglomérations appelées « douars ».
La migration vers un autre site est un phénomène très rare, elle concerne les pêcheurs des sites
proches de la mer, qui préfèrent changer de métier pendant certaines périodes de l’année.
Concernant la scolarisation, plus que la moitié des pêcheurs de la lagune sont des alphabètes,
malgré que leur niveau de scolarisation reste très faible. La plupart des jeunes ont été
scolarisée, mais ils s’arrêtent généralement au niveau primaire à cause de l’éloignement des
22
instituts de scolarisation, surtout pour les sites du cordon dunaire, de la faiblesse de
l’infrastructure et de la situation financière faible qui handicape les pêcheurs à aider leurs
enfants. Malgré cette situation et ses conditions défavorables, environ 5 % de la communauté
des pêcheurs ont pu atteindre le niveau universitaire (Tableau 9).
Donc, toute politique de promotion sociale doit passer obligatoirement par les programmes
d’alphabétisation et de la formation maritime des jeunes pêcheurs.
Tableau 9 : Niveau de scolarisation des pêcheurs de la lagune de Nador
Niveau de scolarisation Site Néant coranique primaire secondaire universitaire
Arjel 44 22 33 0 0 c.v 0,01 0,02 0,02 _ _ Djazira 17 17 67 0 0 c.v 0,02 0,02 0,01 _ _ Ghassi 40 20 40 0 0 c.v 0,01 0,02 0,01 _ _ Ibouaten 65 21 8 0 06 c.v 0,01 0,02 0,00 _ 0,03 Iboughar 50 25 25 0 0 c.v 0,01 0,02 0,02 _ _ Ichtiane 40 40 20 0 0 c.v 0,01 0,01 0,02 _ _ sidi ali 57 14 29 0 0 c.v 0,01 0,03 0,02 _ _ Tirkâe 38 13 38 0 13 c.v 0,01 0,03 0,01 _ 0,03 Lagune 47 17 31 0 5 c.v 0.01 0.02 0.01 0.03
Généralement, les armateurs sont les patrons de pêche. Ils ont une grande expérience dans le
secteur, cette expérience est en moyenne de l’ordre de 26 ans (c.v = 59 %).
Avant de posséder leur propre barque, les armateurs acquièrent une bonne expérience en tant
que marin- pêcheur, d’une durée moyenne de 12 ans (c.v = 89 %).
La majorité des armateurs sont déjà mariés (82 %) et possèdent un foyer de taille élevée, en
moyenne 7 personnes par foyer avec un c.v de 47 %.
Les enfants des pêcheurs sont soit scolarisés, soit ils aident leur parent dans l’activité de la
pêche, soit ils pratiquent une autre activité. Dans ce sens, certaines constatations peuvent être
citées :
23
- 26 % des armateurs ont au moins un fils qui fait l’école ;
- 65 % des armateurs ont au moins un fils qui l’aide dans l’activité de pêche ;
- 12 % des armateurs ont au moins un fils qui travaille dans un autre secteur.
Pour les marins- pêcheurs, on distingue deux catégories, les plus jeunes qui ont un âge moyen
ne dépassant pas 20 ans et qui ne possèdent pas de foyer, généralement, il s’agit des fils des
pêcheurs. L’autre catégorie est constituée de marins pêcheurs plus âgés, qui ont commencé
depuis longtemps et qui n’ont pas pu posséder leur propre barque, ils sont généralement
mariés et ont un petit foyer de 3 personnes en moyenne avec un c.v de 58 %, ils représentent
42 % de l’ensemble des marins pêcheurs.
ii. Importance de l’activité de la pêche
L’importance de l’activité de pêche peut être évaluée par l’examen de l’existence d’autres
activités pratiquées en parallèle et en vérifiant si l’activité de pêche est pratiquée d’une
manière permanente ou saisonnière.
Généralement, tous les pêcheurs de la lagune de Nador pratiquent la pêche comme une
activité principale et d’une manière permanente. Cependant, d’autres revenus peuvent
compléter les revenus de la pêche, car ces derniers ne permettent pas aux pêcheurs selon leur
déclaration de satisfaire tous les besoins de la vie. Ces revenus parviennent généralement
d’une agriculture vivrière de faible productivité ou d’un petit commerce de faible
investissement et/ou des aides d’un proche, qui travaille généralement à l’étranger.
b. Les aspects économiques
Les aspects économiques traités dans cette étude, se focalisent principalement sur l’analyse
des principaux indicateurs économiques de rentabilité et de productivité.
Les indicateurs économiques
• Capital investi
Le capital investi exprime la valeur actuelle des moyens de production (la barque, les engins
de pêche et le moteur). Il renseigne sur l’effort d’investissement, consenti par la communauté
des pêcheurs de la lagune.
Le capital investi par unité de production ne présente pas une grande différence entre les sites,
il est en moyen de l’ordre de 64 000 dhs, avec un minimum de 50 000 dhs à Tirkae et un
24
maximum de 80 000 dhs à Sidi Ali. Ce dernier résultat est justifié par le fait que Sidi Ali est
un site urbain, proche des marchés de vente et le seul site qui possède d’infrastructures (deux
quais), ces conditions favorisent un effort d’investissement plus important (figure 1).
0
10000
20000
30000
40000
50000
60000
70000
80000
90000
arjel Djazira ghassi ibouaten iboughar ichtiane sidi ali tirkâe Lagune
Figure 1 : Capital investi par unité de production
Le capital investi total au niveau de la lagune de Nador est d’environ 20 millions de dhs,
distribué d’une manière équitable entre les différents sites, avec un investissement légèrement
plus important au niveau des sites de Sidi Ali et d’Ichtiane (figure 2).
0
500000
1000000
1500000
2000000
2500000
3000000
arjel Djazira ghassi ibouaten iboughar ichtiane sidi ali tirkâe
Figure 2 : Capital investi total
25
La barque constitue la part du lion dans l’investissement du pêcheur artisan, avec 50 % du
capital investi, suivi des engins de pêche avec 40 % et du moteur avec seulement 10 % du
capital (figure 3 ).
Le prix élevé de la barque présente un obstacle devant les pêcheurs pour la renouveler et par
conséquent pour le renouvellement et la modernisation de toute la flottille artisanale. Donc,
l’intervention des pouvoirs publics s’avère nécessaire pour sauvegarder cette flottille et d’une
manière indirecte sauver ce sous secteur.
Pour plus de 85 % des pêcheurs de la lagune de Nador, le financement des moyens de
productions est assuré par leur propre épargne. Cependant, il existe d’autres formes de
financement, mais d’une manière très rare, il s’agit des aides familiales et des crédits amicaux
(Tableau 10).
Les pêcheurs déclarent qu’ils n’ont pas recours aux crédits banquiers, en raison du risque du
métier et des habitudes qui ne favorisent pas ce genre de traitement.
Tableau 10 : Financement des moyens de production
Propre crédit banque
crédit amical
Crédit fournisseur
aide de la famille
Barque 89 0 5 0 6 Engins de pêche 95 0 2 3 0 Moteur 87 5 2 0 6
26
0 %
1 0 %
2 0 %
3 0 %
4 0 %
5 0 %
6 0 %
7 0 %
8 0 %
9 0 %
1 0 0 %
arjel
Djazira
ghas
si
iboua
ten
iboug
har
ichtia
nesid
i ali
Lagu
ne
P a rt b a rque % P a rt e n g i n s d e p ê c h e % P a rt m o teur %
Figure 3 : Distribution par site du capital investi
28
• Charges de production
Les charges de production peuvent être divisées en trois catégories, les charges fixes qui sont
des charges annuelles, les charges variables qui changent selon les sorties et les charges de la
main d’œuvre.
• Charges fixes
Les charges fixes supportés par les armateurs, sont constituées principalement de
l’amortissement des moyens de production et des charges d’entretien. La moyenne lagunaire
est de l’ordre de 26 700 dh par barque, avec un maximum de 37 700 dh enregistré à Tirkâe et
un minimum de 20 700 dh enregistré à Djazira (Tableau 11).
Tableau 11 : Charges fixes par barque
Sites de pêche Amortissements en
dh Entretiens en dh
Taxes sur les droits de
pêche en dh
Total des charges
fixes en dh
Arjel 20 500 9400 160 30 000 Djazira 15 900 4600 130 20 700 Ghassi 17 000 3500 240 20 800 Ibouaten 17 500 5600 210 23 300 Iboughar 15 500 10700 180 26 300 Ichtiane 16 800 10700 140 27 600 Sidi Ali 19 600 8000 230 28 000 Tirkâe 20 500 9500 180 30 180
Lagune 18 609 8000 180 26 700
Les frais d’amortissement occupent la grande part des charges fixes, environ 69 % des
charges totales. Ils varient entre 15 000 et 20 000 dhs par an. 65 % de ces frais sont imputés
aux engins de pêche (figure 4).
Les charges d’entretiens enregistrent une moyenne lagunaire de l’ordre de 8000 dh par
barque, ce qui représente 30 % de l’ensemble des charges fixes dont 60 % sont imputés à
l’entretien des engins de pêche.
Les engins de pêche constituent les moyens de production qui pèsent le plus dans les charges
fixes avec une part de 84 % de l’ensemble des charges. Leur niveau annuel moyen est de
l’ordre de 17500 dh comme charge d’amortissement et de 5100 dh comme charge
d’entretien. Les charges élevées liées aux engins de pêches peuvent être justifier par les
raisons suivantes :
29
- la disposition des pêcheurs d’un nombre élevé d’engins de pêche;
- le prix élevé des engins de pêche ;
- la durée de vie courte de ces engins à cause de leur détérioration, soit par l’inexistence
d’abris de protection, contre les aléas climatiques, soit par les dommages causés par
les hélices de certains embarcations.
Les charges fixes liées au moteur de propulsion et à la barque représentent respectivement
10 % et 5% du total des charges fixes.
4%
65%1%
5%
6%
19%
Amortissement moteur Amortissement engins de pêcheTaxes sur le droit de pêche Entretien barque Entretien moteur Entretien engins de pêche
Figure 4 : Répartition des charges fixes
• Charges variables
Les charges variables sont constituées des charges communes et des frais de la main d’œuvre.
Elles varient selon le nombre et la nature des sorties réalisées.
Charges communes par sortie
Les charges communes sont issues des intrants engagés pour la réalisation des sorties de
pêche. Elles se limitent aux frais du carburant et du lubrifiant, nécessaires pour la propulsion
de la barque (tableau 12). Les appâts ne sont pas utilisés, car les filets n’en nécessitent pas. La
même chose pour le vivre et la glace, puisque la durée de la marée est courte.
Ces charges sont en moyenne de l’ordre de 64 dh par barque et par sortie, elles présentent un
résultat similaire entre les sites de la lagune, avec un c.v de 24 %. La différence entre ces
charges est due essentiellement au prix unitaires du carburant, qui varie d’un site à l’autre,
selon son éloignement de la station d’approvisionnement, surtout que le carburant contribue
avec 92 % du total des charges variables.
30
Tableau 12 : Charges communes par barque et par sortie
Sites de pêche Frais du carburant en dh
Frais du lubrifiant en dh
Total des charges variables en dh
Arjel 76 5 82 Djazira 44 5 49 Ghassi 52 3 55 Ibouaten 64 5 69 Iboughar 66 6 72 Ichtiane 79 6 85 Sidi Ali 58 5 63 Tirkâe 41 4 46
Lagune 59 5 64
Charges de la main d’œuvre
Le mode de rémunération des marins pêcheurs, se fait selon un système de partage des
recettes, après la déduction des charges communes et de la part allouée aux moyens de travail.
Donc, cette charge dépend de la valeur des captures, du niveau des charges communes et de la
participation du propriétaire dans les activités de pêche.
Les charges de la main d’œuvre par barque et par sortie au niveau de la lagune, varient entre
80 dh à Tirkâe et 153 dh à Ibouten, avec une moyenne de l’ordre de 110 dh. Ces charges
présentent une étroite relation avec la valeur de la production (Tableau 13).
Tableau 13 : Charges de la main d’œuvre par barque et par sortie
Sites de
pêche
Charges
variables en dh
Valeur de la
production en dh
Nombre
d'ouvriers marins
Présence du propriétaire
dans l’équipage en %
Charges de la main
d'œuvre en dh
Arjel 82 405 1,2 0,9 95 Djazira 49 452 0,8 0,8 108 Ghassi 55 302 1,5 0,7 91 Ibouaten 69 444 1,2 0,4 153 Iboughar 72 445 1,4 0,7 132 Ichtiane 85 391 1,5 1,0 92 Sidi Ali 63 429 1,1 0,9 108 Tirkâe 46 290 1,3 0,8 80 Lagune 64 404 1,3 0,8 109
Productivité des facteurs de production
Au niveau de la lagune, la productivité moyenne par barque entre les mois de juin et
novembre est de l’ordre de 58 000 dh. Elle présente une grande similitude entre les différents
sites (c.v = 20 %), avec un minimum enregistré au niveau du site de Ghassi, d’environ 37
milles dh et un maximum rencontré au site Djazira de l’ordre de 67 000 dh (figure 5).
31
La productivité par heure de travail est d’une moyenne de 50 dh (c.v = 22 %), elle dépend de
la productivité par barque et du nombre d’heures de travail. Cette productivité varie entre 30
dh/heure pour le site de Tirkâe et 60 dh/heure pour Iboughar (figure 5).
La productivité par homme présente une moyenne lagunaire de 28 000 dh. Elle varie
significativement entre les sites avec un c.v de 30 %. Le maximum est réalisé au site de
Djazira avec 41 000 dh, alors que Le minimum est enregistré au niveau du site de Ghassi avec
17 000 dh (figure 5).
32
0
10
20
30
40
50
60
70
80
Arjel Djazira Ghassi Ibouaten Iboughar Ichtiane Sidi Ali Tirkâe lagune
Productivité / barque (×1000) en dh Productivité / heure en dh
Productivité / homme (×1000) en dh
Figure 5 : Productivité des facteurs de production
33
• Profits de production
Les résultats et les profits enregistrés par les barques de la lagune de Nador sont très positifs
comparativement aux résultats des autres sites de la Méditerranée, qui enregistrent dans la
majorité des cas des résultats négatifs (Franquesa et al. 2001).
Le profit net moyen par barque de la lagune est de l’ordre de 20 000 dhs, durant la période
d’étude, soit 3333 dhs par mois. Il existe des différences remarquables entre les différents
sites, avec un meilleur profit brut rencontré au site Djazira et un plus faible profit enregistré à
Tirkae. Les principales raisons de cette différence sont dues à la difficulté d’écouler la capture
avec des prix élevés, à l’état de la flottille et des engins de pêche et à la productivité physique
(figure 6).
34
0
10000
20000
30000
40000
50000
60000
arjel D jazira ghassi ibouaten iboughar ichtiane sidi ali tirkâe lagune
Produit estimé
Charges variables
Entretien
Amortissement
Profit net
Profit Brut
Figure 6 : Coûts et résultats des principaux sites de la lagune
35
• Valeur Ajoutée
La Valeur Ajoutée est très positive au niveau de l’ensemble des sites, elle atteint son pic à
Djazira, avec plus de 2 millions de dhs (figure 7). La valeur ajoutée totale dépasse 10 millions
de dhs, un chiffre qui peut étonner certains décideurs, surtout qu’elle est réalisée pendant six
mois seulement, cela montre clairement que cette activité – malgré une apparence de faiblesse
et de modestie - produit un effet économique positif pour la nation d’une manière générale et
plus particulièrement pour la région de Nador.
0
500000
1000000
1500000
2000000
2500000
arjel
Djazira
ghas
si
iboua
ten
iboug
har
ichtia
nesid
i ali
Figure 7: Valeur Ajoutée réalisée par les barques
Une valeur ajoutée positive, un résultat économique pareil, mais en parallèle aucune
infrastructure, aucun plan d’aménagement et de promotion de la lagune n’est en cours pour le
moment, pour améliorer la qualité de vie des pêcheurs artisans de la lagune ;
Tous les atouts sont rassemblés pour la mise en place d’un programme d’aménagement qui
peut, aussi bien sauvegarder une ressource qui apporte beaucoup, ainsi que pour fixer toute
une population dans ses régions et par conséquent lutter contre l’immigration.
c. Besoins des pêcheurs
Les besoins prioritaires déclarés par les pêcheurs sont : la mise en place de stations de
carburant proches des sites d’attache, l’approvisionnement en eau et en électricité, la
construction d’une route et d’un hôpital, etc. (tableaux 14 et 15).
36
Tableau 14 : Problèmes déclarés par les pêcheurs, exprimés en pourcentage de réclamation
site Infrastructure de pêche
Infrastructure de base
Services sociaux
Intrant et pièces de rechange financier
détérioration des engins de pêche Contrôle passe
arjel 43 57 43 57 43 14 0 14 djazira 0 0 0 0 0 100 0 0 ghassi 0 33 0 0 67 0 33 33
ibouaten 60 80 60 0 0 40 0 0 iboughar 17 67 33 33 0 0 17 0 ichtiane 20 40 20 40 80 20 20 20 sidi ali 75 25 25 25 50 0 50 25 tirkâe 14 0 14 0 14 71 0 14
Lagune 30 40 23 19 30 28 12 16 Tableau 15 : Proposition des pêcheurs pour améliorer leur situation, en pourcentage des déclarations
site carburant glace route électricité eau école hôpital subvention du matériel de pêche
organisation des pêcheurs
infrastructure de pêche
contrôle de la pêche
développer le tourisme
sécurité sociale
arjel 100 75 25 25 25 25 25 0 0 0 0 0 0 djazira 100 0 0 0 0 0 0 100 0 0 0 0 0 ghassi 0 0 0 0 0 0 0 0 100 0 0 0 0 ibouaten 67 67 100 100 100 33 67 67 0 33 0 0 0 iboughar 100 0 75 75 75 0 50 0 0 0 25 0 0 ichtiane 75 50 50 75 75 0 25 0 0 0 0 0 25 sidi ali 50 0 0 0 25 0 25 25 50 0 50 0 50 tirkâe 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 50 50 Lagune 67 26 33 41 44 7 30 22 15 4 11 4 15
â
ââ
â
â
â
ââ
ââ
ââ
â
â
â
3 0 3 Kilometers
Passe
Port de Beni Nsar
Djazira
Iboughar
Ichtian
Ibouaten
Arjel
Tirkae
Sidi Ali
Boukana
Ghassi
N
EW
SLegende
Réseau routier
Valeur ajoutée ( 0.57 - 2.02 MDh )
Capital Invisti ( 1.37 - 2.67 MDh )
â Site de pêche
Carte 4 : Répartition du capital investi et de la valeur ajoutée par site de pêche dans la lagune de Nador
Indicateurs économiques
15000000
10000000
5000000
Lagune25000000
20000000
(Dh)
35°6' 35°6'
35°7' 35°7'
35°8' 35°8'
35°9' 35°9'
35°10' 35°10'
35°11' 35°11'
35°12' 35°12'
35°13' 35°13'
35°14' 35°14'
35°15' 35°15'
35°16' 35°16'
2°57'
2°57'
2°56'
2°56'
2°55'
2°55'
2°54'
2°54'
2°53'
2°53'
2°52'
2°52'
2°51'
2°51'
2°50'
2°50'
2°49'
2°49'
2°48'
2°48'
2°47'
2°47'
2°46'
2°46'
2°45'
2°45'
2°44'
2°44'
2°43'
2°43'
2°42'
2°42'
#
#
#
#
#
#
#
#
â
ââ
â
â
â
ââ
ââ
ââ
â
â
â
N
EW
S
Carte 5 : Répartition des charges de production, de la productivité et du profit net par barque des sites
de pêche dans la lagune de Nador
Site de pêche
Productivité /barque ( 36377 - 66950 Dh )
âProfit net ( 7117 - 33340 Dh )
Charges de production ( 16985 - 27503 Dh )Indicateurs économiques
Ghassi
Boukana
Sidi Ali Arjel
Ibouaten
Ichtian
Iboughar
Djazira
Port de Beni Nsar
Passe
Legende
Réseau routier 3 0 3 Kilometers
Tirkae
5000045000
40000
30000
2500020000
1500010000
50000
Lagune
35000
35°6' 35°6'
35°7' 35°7'
35°8' 35°8'
35°9' 35°9'
35°10' 35°10'
35°11' 35°11'
35°12' 35°12'
35°13' 35°13'
35°14' 35°14'
35°15' 35°15'
35°16' 35°16'
35°17' 35°17'
2°58'
2°58'
2°57'
2°57'
2°56'
2°56'
2°55'
2°55'
2°54'
2°54'
2°53'
2°53'
2°52'
2°52'
2°51'
2°51'
2°50'
2°50'
2°49'
2°49'
2°48'
2°48'
2°47'
2°47'
2°46'
2°46'
2°45'
2°45'
2°44'
2°44'
2°43'
2°43'
2°42'
2°42'
(Dh)
39
VI. La commercialisation dans la lagune de Nador
a. Aspects sociométriques des mareyeurs de la lagune de Nador
Les mareyeurs de la lagune de Nador, sont caractérisés par leur grande mobilité entre les sites
de la région de Nador. Ils sont au nombre de 28 mareyeurs.
L’âge moyen de ce groupe de commerçants est de l’ordre de 43 ans, ils sont tous originaires
de la région de Nador. Les mareyeurs qui exercent leur métier au niveau du cordon dunaire
résident dans le village de Kariat Arkmane, tandis que les autres mareyeurs habitent dans la
ville de Nador.
La plupart des mareyeurs professionnels sont des anciens pêcheurs, qui ont préféré changer de
métier, pour échapper aux conditions très dures de la pêche et surtout pour améliorer leur
rentabilité. Ils ont une expérience considérable d’une moyenne de 15 ans.
Les mareyeurs consacrent tout leur temps au commerce, ils n’ont aucune autre activité. Mais,
plus de 30 % d’entre eux travaillent au niveau de plusieurs sites de pêche. Ce cas est
rencontré, principalement au niveau des sites du cordon dunaire.
b. Moyens de travail
Les moyens de travail des mareyeurs sont composés du moyen de transport, d’une balance et
d’un ou deux aides commerçants.
Deux moyens de transport sont utilisés, la voiture dans 64 % des cas et la motocyclette dans
25 % des cas. Les autres mareyeurs ne se disposent d’aucun moyen de transport, ils se
déplacent à pied ou ils empruntent le transport en commun (Tableau 16), ils vendent leur
capture sur place en aménageant un petit coin en caisses de bois.
Il faut signaler que les conditions de commercialisation se font dans un environnement qui
manque totalement de conditions d’hygiène et de conditions minimales de conservation.
40
Tableau 16 : Répartition des mareyeurs possédant un moyen de transport par site de pêche Sites de pêche Nombre de mareyeurs Mareyeurs avec voiture Mareyeurs avec motocyclette Arjel 4 4 0
Iboughar 2 2 0
Ichtiane 3 3 0
Ibaoûten 2 2 0
Thassdjia 2 1 1
Djazira 4 3 1
Chaâla 1 0 0
Sidi Ali 3 0 1
Tirkâe 3 2 1
Bouziza 1 0 1
Ghassi 1 0 1
Bokana 2 1 1
Lagune 28 18 7
La quantité de poisson commercialisée pour toute la lagune, durant la période de l’étude, est
de l’ordre de 223 tonnes (Tableaux 17 et 18). Elle est moins importante que les quantités
débarquées par les pêcheurs, en raison de l’autoconsommation et de la partie vendue
directement par les pêcheurs au niveau des souks avoisinants leurs sites d’attaches.
L’autoconsommation ne dépasse pas 2 kg par sortie et dépend de la quantité et de la valeur
des espèces débarquées. Les pêcheurs préfèrent vendre les espèces de grande valeur
commerciale, pour augmenter leur revenu.
Tableau 17 : Quantité de poisson commercialisé par type de mareyeurs et par jour de travail
Catégories Nombre au niveau de la lagune
Poids commercialisé par mareyeur en Kg
poids total commercialisé en Kg
Mareyeurs avec voiture 18 61 1100 Mareyeur disposant de lieu de vente sur place 1 220 220
Mareyeurs avec motocyclette 7 30 210
Tableau 18 : Quantité de poisson commercialisé entre juin-novembre par type de mareyeurs
Catégories Poids commercialisé durant la période de juin-novembre en Kg
Mareyeurs avec voiture 158 000 Mareyeur disposant d’un lieu de vente sur place 32 000 Mareyeurs avec motocyclette 30 000 Tous les mareyeurs de la lagune 223 000
41
c. Frais de commercialisation
Les charges supportées par le mareyeur sont constituées essentiellement des charges
variables, tels que : le coût salarial, le carburant et la glace et des charges fixes, tels que :
l’amortissement et les frais d’entretien. Ces charges varient considérablement entre les
différentes catégories des mareyeurs, avec une moyenne de 21 000 dhs pour le mareyeur
possédant un lieu de vente sur place, de 16 000 dhs pour les mareyeurs utilisant une voiture et
seulement 4000 dhs pour les mareyeurs utilisant une motocyclette (figure 8).
0
5000
10000
15000
20000
25000
Mareyeur avec voiture Mareyeur disposant d'unlieu de vente sur place
Mareyeur avecmotocyclette
Charges en dh
Charges fixes Charges variables
Figure 8 : Niveaux des charges de commercialisation par catégorie de mareyeurs (entre juin et novembre)
d. Résultats économiques des mareyeurs pour la période de l’étude
Le profit des mareyeurs est lié à la marge de commercialisation réalisée. Cette marge est très
influencée par le moyen de transport utilisé. Les mareyeurs qui se disposent d’une voiture
peuvent transporter des quantités de poisson relativement élevées, ce qui augmente leur marge
commerciale. Leur revenu estimé est d’environ 57 000 dh (figure 9).
Le mareyeur qui possède une place au niveau du site, réalise également un très bon résultat,
avec un revenu d’environ 55 000 dh.
Alors que, les mareyeurs qui utilisent une motocyclette, ils réalisent un revenu moyen de
l’ordre de 29 000 dh.
42
0100002000030000400005000060000700008000090000
Mareyeur avec voiture Mareyeur disposant d'unlieu de vente sur place
Mareyeur avecmotocyclette
Valeurs en dh
Charges totales Marge commerciale Profit net
Figure 9 : Résultats économiques par catégorie de mareyeurs (période juin-novembre)
e. Valeur Ajoutée
La valeur Ajoutée produite par la commercialisation des produits de la lagune atteint 1,34
millions de dirhams, cette valeur très positive apporte un grand surplus à l’économie locale.
Les catégories des mareyeurs disposant de moyens de transport participent de 93 % dans la
valeur ajoutée totale, dont 84 % est réalisé par ceux qui utilisent des voitures. Ce résultat
s’explique par les quantités commercialisées par chacun d’entre eux et par leur nombre
relativement élevé.
Tableau 19 : Valeur ajoutée produite par les mareyeurs
Catégories de mareyeurs Nombre au niveau de la lagune
valeur ajoutée par mareyeur en dh
Valeur ajoutée par catégorie de mareyeurs en dh
Mareyeur avec voiture 18 58000 1 048 000 Mareyeur disposant d’un lieu de vente sur place 1 75000 75 000
Mareyeur avec motocyclette 7 29000 201 000
Tous les mareyeurs de la lagune 1 339 000
f. Circuit de commercialisation
Les conditions dures du travail des pêcheurs et l’éloignement de certains sites des points
urbains de vente, sont deux facteurs qui obligent les pêcheurs artisans d’écouler leurs captures
aux intermédiaires (petits mareyeurs) qui se présentent quotidiennement au niveau des sites.
43
De ce fait, une certaine relation d’intérêt mutuel entre le mareyeur et le pêcheur s’établie, sous
forme d’un engagement verbal liant les deux partenaires et qui se base sur la vente exclusive
des captures au mareyeur. Dans de très rare cas, les pêcheurs vendent leurs produits à un autre
mareyeur, s’il présente un bon prix.
La vente se fait après un accord entre le pêcheur et le mareyeur, ce dernier fixe le prix de
vente en fonction du prix du marché de l’espèce et de sa taille. Généralement, avant de
proposer un prix, le mareyeur s’informe auprès des marchés avoisinants, sur l’état de l’offre et
de la demande, pour assurer sa marge au préalable, au contraire du pêcheur, qui négocie, sans
avoir aucune idée sur cette information. Donc, c’est un système qui favorise les mareyeurs et
handicape les pêcheurs.
Certains pêcheurs s’occupent personnellement de l’écoulement de la capture, en cas de
malentendu avec le mareyeur ou de l’absence de ce dernier, surtout si le site d’attache est
proche des centres urbains. Ce cas est rencontré au niveau des sites de Bouziza et de Ghassi.
Dans certains cas, la relation entre le mareyeur et le pêcheur ne se limite pas à la vente des
captures, en cas de besoin, les mareyeurs peuvent aider les pêcheurs pour
l’approvisionnement en carburant et pour l’entretien des moyens de production.
Les produits de la pêche de la lagune de Nador ont pour destination les souks (marchés
ruraux), les marchés, les restaurants, les usines de transformation et l’exportation.
Les mareyeurs qui sont actifs au niveau des sites du cordon dunaire vendent leur poisson au
niveau du souk de Kariat arkmane, alors que ceux actifs dans les autres sites le vendent dans
le marché et aux restaurants de Nador. Certains mareyeurs vendent leur poisson à d’autres
intermédiaires au niveau des sites de pêche.
Pour le poulpe, la majeure partie est absorbée par les usines de transformation situées à Béni
Ansar, par l’intermédiaire de collecteurs qui se chargent de la collecte du poulpe auprès des
mareyeurs actifs au niveau des sites de pêche de la lagune. Le poulpe de petit calibre est
destiné aux restaurants de Nador.
Pour la caramote, la grande partie est destinée à l’exportation.
44
Circuits de commercialisation du poisson Circuits de commercialisation du poulpe Circuit de commercialisation de la caramote Figure 10 : Circuits de commercialisation des produits de la pêche de la lagune de Nador
Pêcheurs
Souks
Exportation
Usines de transformation
Mareyeur
Restaurant
Mareyeur
Collecteur du poulpe
Collecteur de la caramote
Consommateur
45
Conclusions et recommandations
La pêche artisanale dans la lagune de Nador, est une activité pratiquée dans des conditions
traditionnelles, avec des moyens de productions rudimentaires, des barques et des moteurs
anciens et des engins en mauvais état et dans un environnement vierge d’infrastructures de
base et de pêche. Mais cette situation n’a pas empêché ce sous-secteur de réaliser des résultats
économiques positifs, d’assurer l’emploi pour un grand nombre de jeunes et par conséquent
assurer un certain équilibre socio-économique dans la région.
La durée qui était réservée à l’étude était insatisfaisante pour répondre à tous les objectifs,
surtout en relation avec l’estimation de l’effort de pêche et de la capture. Les résultats de
l’étude auraient pu être meilleurs, si le cycle de collecte des données était élargi à une année.
Cependant, les résultats obtenus étaient très significatifs.
L’analyse des différentes données collectées a permis de déduire les niveaux et les
caractéristiques de l’effort de pêcher et de la capture, au niveau de la lagune. L’effort total
estimé (juin – novembre) est très important, environ 18 000 sorties, avec certaines différences
entre les sites. La durée de la marée est très courte, en moyenne 6 heures par sortie, alors que
le nombre d’heures moyen de dépôt des engins de pêche est très variable, selon le type
d’engin, 24 heures pour le trémail et 15 heures pour la palanza.
La capture totale estimée est de l’ordre de 240 tonnes, constituée essentiellement de la seiche,
avec 40 tonnes, la bogue (32 tonnes), le rouget (23 tonnes) et la caramote (18 tonnes). Il faut
signaler l’apparition de l’anchois d’une manière durant le mois de novembre, avec une
capture totale de 48 tonnes.
L’analyse des indicateurs socio-économiques a révélé que la communauté des pêcheurs de la
lagune est une communauté relativement jeune et purement masculine, mais avec une
éventualité de vieillissement rapide dans les prochaines années, en raison du danger de
l’immigration et de l’exode rural. L’activité de pêche est la principale activité de la
communauté de la lagune de Nador, elle peut être accompagnée par une agriculture vivrière
ou un petit commerce.
46
Pour la scolarisation, les résultats sont satisfaisants, surtout pour les plus jeunes qui sont
pratiquement à 100 % scolarisés. Pour les moins jeunes et les femmes, la situation montre une
certaine inquiétude avec des taux d’analphabétisation très élevés.
L’analyse des indicateurs socio-économique a permis d’illustrer la distribution et la
dimension de l’investissement, de l’emploi et des revenus. Elle a montré que le secteur de la
pêche artisanale dans la lagune de Nador, est un secteur rentable qui apporte beaucoup à la
région. Les principaux résultats dégagés de cette étude sont :
• Le capital investi est d’environ 20 millions de dhs, il est distribué d’une manière
équitable entre les différents sites. Ce capital montre que les pêcheurs de la lagune
ont fourni un effort d’investissement considérable, surtout que Le financement des
moyens de production est assuré dans la majorité des cas par l’épargne propre des
armateurs.
• Les charges totales par unité de production sont estimées à 6300 dhs par mois dont
65 % sont dues aux charges variables qui incluent principalement les frais de la
main d’œuvre et ceux du carburant et 35 % relatives aux charges fixes qui sont
liées à l’amortissement et l’entretien des moyens de production.
• Les résultats économiques enregistrés par les barques de la lagune de Nador sont
positifs, avec un profit net moyen par barque de l’ordre de 3300 dhs par mois.
• Ce secteur, de la production à la commercialisation participe d’une manière
positive dans le Produit Intérieur Brut du pays, avec une valeur ajoutée
additionnelle qui dépasse les 11 millions de dhs.
• La commercialisation des produits de pêche de la lagune fait intervenir une
multitude d’intermédiaires, qui travaillent dans des conditions d’hygiène très
médiocres. Les produits de la lagune connaissent, généralement trois principales
destinations, qui diffèrent selon la nature et la qualité des espèces.
Le poulpe a pour destination les usines de transformation, la caramote est destinée
à l’exportation, alors que les autres espèces sont destinées principalement aux
marchés et souks avoisinant les sites de pêche.
47
Les résultats économiques satisfaisants réalisés par les pêcheurs de la lagune, ne reflètent pas
la réalité des conditions difficiles de l’environnement des pêcheurs. Les problèmes vécus par
les pêcheurs de la lagune sont sans limites et dépassent leur capacité d’intervention, car leur
solution nécessite une vision globale de développement du monde rural dans l’ensemble du
territoire marocain. Dans ce sens, on peut les diviser en deux grandes catégories : les
problèmes d’ordre général, liés à l’absence de l’infrastructure de base (route, électricité, eau,
institut de scolarisation, hôpitaux, etc.) et les problèmes en relation avec l’activité de pêche,
principalement l’absence des infrastructures de pêche, la détérioration des engins de pêche et
les difficultés de l’approvisionnement en intrant. Certains pêcheurs réclament également
d’autres problèmes techniques, tels que le problème de la passe et le manque du contrôle.
Afin de ressortir les pêcheurs de leur situation sociale délicate, certaines actions peuvent être
recommandées, afin d’intégrer la pêche artisanale dans le secteur formel.
Trois actions peuvent assurer un développement durable de l’activité, le développement de
l’infrastructure de base, l’amélioration des conditions de commercialisation et la mise en
place d’une forme d’organisation des pêcheurs (association ou coopérative) qui facilite toute
intervention et mesure d’aménagement prévues par les pouvoirs publics.
Pour réussir l’organisation des pêcheurs dans un cadre associatif, il faut obligatoirement
améliorer leur capital humain, par la mise en place de programmes d’alphabétisation et de
programmes de vulgarisation et d’encadrement des pêcheurs.
Ces deux programmes, joueront un rôle important dans l’amélioration des compétences
humaines et professionnelles des pêcheurs, qui seront de plus en plus proches à la
compréhension du système lagunaire et de sa fragilité. Ces actions peuvent assurer l’auto
préservation des ressources et du milieu lagunaire, par une auto gestion efficace avec la
collaboration des gestionnaires.
Cette autogestion peut être assurée par une association, qui jouera le rôle d’interlocuteur avec
l’administration. Elle aidera le ministère des pêches, à assurer la gestion des ressources de la
lagune et de faire respecter les mesures d’aménagement prises.
Le développement de l’infrastructure de base au niveau de la lagune de Nador, peut se réaliser
dans le cadre du programme de la mise en place de points de débarquement et de villages de
48
pêcheurs, tracé par le Ministère des Pêches Maritimes. Ce programme suit un rythme très lent,
qui doit être accéléré.
Les besoins prioritaires déclarés et attendus par les pêcheurs, depuis longtemps, portent sur la
mise en place de stations de carburant proches des sites d’attache, l’approvisionnement en eau
et en électricité, la construction d’une route et d’un hôpital, etc.
La valorisation des produits de la pêche, ne peut se faire que par l’amélioration des conditions
de commercialisation, basée sur un transport conditionné, une utilisation massive de la glace
et des conditions d’hygiène contrôlées. Ces conditions peuvent assurer une qualité meilleure
du poisson, lors de vente et par conséquent des prix de vente plus attractifs et des profits de
plus en plus positifs.
49
Références bibliographiques
Boutaib, R. et El Madani, F. (2000) : La Mar Chica ou Lagune de Nador : « Etat de connaissances sur les problèmes de pollution », INRH- Nador, 44p Franquesa, R. ; Malouli, M.I. et Alarcon, J. A. (2001) : Feasibility assessment for a database on socio-economic indicators for Mediterranean fisheries, General Fisheries Commission for the Mediterranean, Studies and Reviews, N°71, FAO, Rome, 51 p. MARSHALL, E. et BROSSIER, J. (1981) : Le raisonnement économique des décisions de l’agriculteur, INRAP. Meaden, G. J. et Kapetsky, J. M. (1991) : Geographical information systems and remote sensing inland fisheries and aquaculture. FAO Fisheries Technical Papers, N° 318, FAO, Rome, 262 p. Zine, N.E. et Menioui, M. (1998) : Aperçu sur les conditions de surface d’une lagune méditerranéenne (Lagune de Nador, Maroc), Rapp. Comm. Inter. Mer medi. ; n°35
ANNEXE 1
Fiches d’enquête
Questionnaire_ Barque
1
CRRH-Nador
Nom de l’enquêteur : Date de l’enquête : ……/……/ 200 Nom et matricule de la barque : Site d’action : pourquoi ce choix ? Identification des marins
Propriétaire Ouvrier marin 1 Ouvrier marin 2 Ouvrier marin 3 Age Origine Lieu de résidence et distance du site principal (position, si c’est possible)
Niveau d’instruction Formation maritime Nbre d’années d’expér. Pê : Pat : Relations avec le propri. Personnes en charge et leur occupation
Rémunération Le propriétaire est-il membre de l’équipage : oui non Autres sites d’action :
Nom du site Distance du site P Période Types d’engins
utilisés espèces ciblées Raison de cette mobilité
- -
Nombre d’heures de travail/sortie Installation des engins Récupération des engins Heure d’entrée Heure de sortie Heures de travail journalières en parallèle au niveau du site : Autres activités
Nature Période Part dans le temps travail global Part dans le revenu global
Etude intégrée de la pêche artisanale dans la lagune de Nador
Questionnaire_ Barque
2
Situation des moyens de production Caractéristiques de la barque
Acquisition Prix de revient financement Entretien Longueur (m) TJB Age
Date lieu Prix d’achat
Nature et frais de réparation Source mode
remboursement
Valeur actuelle estimée Nature Coût / an Lieu
Motorisation
Acquisition Prix de revient financement Entretien Nature Marque et
puissance Age Date lieu Prix d’achat
Nature et frais de réparation Source mode
remboursement
Valeur actuelle estimée Nature Coût / an Lieu
Caractéristiques des engins utilisés
Acquisition financement Entretien de l’∑ des unités Engins Nbre Long.
(m) Chute (m)
Maillage ( mm)
Nature des fibres
Période d’utilisat°. Prix Lieu
Durée de vie Source mode
remboursement
Valeur actuelle estimée Nature Coût
/ an Lieu
Questionnaire_ Barque
3
Charges d’exploitation Charges communes :
Nature Quantité/sortie Prix unitaire financement Lieu d’approvisi. Carburant : Lubrifiant Glace Vivres
Licence de pêche : Autres charges : Effort de pêche le mois de l’enquête Nbre jour d’activité cette semaine Nbre jour d’activité la semaine -2 Nbre jour d’activité la semaine -1 Nbre jour d’activité la semaine -3
Captures en poids et valeur
Jours Engins utilisés et nombre
Espèces capturées
Ventes (kg)
prix dhs/kg
Auto consommation (kg)
Rejets (kg)
Zone de pêche et profondeur
Jour de l’enquête
(J)
J-1
J-2
J-3
Comparaison de ces captures avec les autres jours du mois en cours :
Questionnaire_ Barque
4
Vente des captures Nom des mareyeurs auxquels il a vendu durant le mois de l’enquête
Pourcentage des ventes en valeur Destination du poisson
Autres types d’acheteurs
Avis du propriétaire sur le métier et comment l’a t-il appris : Avis des ouvriers marins sur le métier et comment l’ont t-il appris : Problèmes et propositions du propriétaire pour le développement du métier : Possibilité de diversifier l’utilisation des moyens de production ou de pratiquer d’autres activités : Autres remarques :
Questionnaire _Sites de pêche
1
CRRH-Nador
Date de l’enquête : ……/……/ 200 Non du site : Etat de la mer le jour de l’enquête : Nombre de barques totales : Nombre de barques fonctionnelles : Nombre de barques actives le jour de l’enquête : Accès au site et distance de la route asphaltée : Infrastructures, installations et services existants : Description du lieu de débarquement : - groupé
- dispersé - groupuscules : 2 - 3 - 4 - 5
Organisation des pêcheurs
Statut Nom de l’organisation Objectifs Date de
création Nombre
d’adhérents Activités
Les engins utilisés dans le site :
Nom de l’engin Nombre d’utilisateur Nombre moyen par barque
Noms des mareyeurs présents le jour de l’enquête par ordre d’importance : Autres observations :
Etude intégrée de la pêche artisanale dans la lagune de Nador
Questionnaire _Mareyeurs 1
CRRH-Nador Nom de l’enquêteur : Date de l’enquête : ……/……/ 200 Identification du mareyeur : Nom et prénom Age Origine Résidence Expérience Activité pratiquée avant Activités autres que la commercialisation du poisson : Part du métier dans l’ensemble des activités : en temps en revenu Sites d’action Nombre de fournisseurs
Nombre de jours d’activité par semaine : Mains d’œuvre
Nombre Coût unitaire de la main d’œuvre relation avec le mareyeur
Activité de commercialisation le jour de l’enquête
Espèce Qté commer.
Qté perdue
Prix moy d’achat
Prix moy de vente Lieux de vente Statut des
acheteurs Destination du
poisson
1
2
Etude intégrée de la pêche artisanale dans la lagune de Nador
Questionnaire _Mareyeurs 2Positions géographiques des lieux de vente : Lieux de vente Latitudes Longitudes.
Moyen de travail
Nature Date d’acquisition
source de financement
prix d’acquisition + frais de Réparat°
Coût d’entretien annuel
Moyen de transport Balance Frais des intrants
Nature Quantité épuisée /jour d’activité Prix unitaire Carburant Glace Lubrifiant Papier Sac en plastique Autres charges Taxes Assurance Autres
Avis du mareyeur sur le métier et comment l’a t-il appris : Problèmes et avantages du métier : Propositions du mareyeur pour améliorer les conditions de travail :
ANNEXE 2
Position géographique des sites de la lagune
Position géographique des sites de la lagune
Nom du site Latitude Longitude
Chaâla 35°10,39'N 02°55,04'W
Bokana I 35°14,66'N 02°54,32'W
Tirkâe 35°11,65'N 02°55,56'W
Bouziza 35°14,74'N 02°55,83'W
Ghassi 35°14,18'N 02°55,72'W
Arjel 35°11,11'N 02°49,98'W
Ibouaten 35°10,44'N 02°49,35'W
Iboughar 35°09,82'N 02°48'64'W
Ichtiane 35°10,00'N 02°48,83W
Sidi ali 35°11,15'N 02°55,47'W
Djazira 35°08,05N 02°46,27'W
Thasdjia 35°09,59'N 02°48,16'W'
ANNEXE 3
Description des sites de la lagune de Nador
Description des sites de la lagune de Nador
Le nombre de sites de pêche qui entourent la lagune de Nador est de 12, 6 d’entre eux sont situés sur le cordon dunaire. Mis à part le site de Sidi Ali, les autres sites connaissent une absence totale des infrastructures de base et de pêche. La description détaillée des principales caractéristiques des sites de la lagune, est présentée dans les paragraphes suivants : . Sidi Ali Le site de Sidi Ali est situé dans le périmètre urbain de la ville de Nador. Il est protégé par deux quais, utilisés pour l’accostage et le débarquement et par une digue de protection. Le nombre total des barques au niveau du site est de 35 dont 4 sont inactives.
Photo 1 : Sidi Ali
. Ichtiane Le site d’Ichtiane est situé sur le cordon dunaire de la lagune, à une dizaine de kilomètre du village le plus proche (Kariat Arkman). L’accès à ce site est assuré par une route asphaltée et une piste sableuse d’environ 5 km. Ce site possède un rivage sableux. Les barques d’Ichtiane sont groupées. La communauté des pêcheurs réside dans un douar situé en face du site. Le nombre total de barques abritées au niveau du site est de 45 dont 3 sont inactives.
Photo 2 : Ichtiane
. Arjel Ce site isolé est situé sur le cordon dunaire de la lagune, il est éloigné du village le plus proche (Kariat Arkman) de 17 km, dont 5 km de route asphaltée en très mauvais état. La communauté des pêcheurs vie sur place. Le nombre total de barques est de 36 dont une barque est inactive.
Photo 3 : Arjel
. Djazira Les barques au niveau de Djazira sont dispersées au niveau de 4 points éloignés. Ce site est situé sur le cordon dunaire de la lagune, à moins de 5 km du village le plus proche. Il est également à proximité de plusieurs sites balnéaires, caractérisés par une activité touristique très importante durant la période estivale. L’accès à ce site se fait moyennant une route asphaltée en mauvais état. Le nombre total de barques est de l’ordre de 45 dont 4 sont inactives.
Photo 4 : Djazira
. Ghassi Ghassi est un site périurbain, situé à 3 km du port de Béni Ansar sur la route qui mène vers la ville de Nador. Les barques sont dispersées en 2 points d’accostage. Le rivage est argileux- sableux avec la présence de quelques roches. Ce site se situe à côté des bassins d’épuration des eaux usées de la ville de Béni Ansar, ce qui présente des extérnalités très négatives contre la communauté des pêcheurs qui vie sur place. Le nombre total de barques au niveau du site est de 37 dont 2 non fonctionnelles.
Photo 5 : Ghassi
. Tirkaâ Tirkae appartient au périmètre urbain de la ville de Nador. Les barques sont dispersées en deux points très proches et distants de la route asphaltée de moins de 300 m. Le rivage est de type sableux. Le site est à la proximité d’un marché de poisson récemment établi. Les pêcheurs trouvent des difficultés pour accéder à ce marché à cause des droits de vente, jugés très élevés par les vendeurs (5000 dh + 300dh/mois). Le nombre total de barques au niveau du site est de 35 dont 4 non fonctionnelles.
Photo 6 : Tirkae
. Iboughar C’est un site isolé, situé sur le cordon dunaire de la lagune de Nador à 8 km du village le plus proche. L’accès est assuré par une route asphaltée en mauvais état et une piste sableuse de 3 km. Iboughar est entouré de petites falaises de sable et de marne. Il ne possède aucune infrastructure de base et de pêche. La communauté des pêcheurs vie sur place. Le nombre total des barques actives est de 25.
Photo 7 : Iboughar
. Ibouaten C’est un site isolé, situé sur le cordon dunaire de la lagune de Nador. L’accès se fait depuis le village de Kariat Arkman moyennant une route asphalté de 5 km en très mauvais état et une piste de 7.5 km de longueur. Le type rivage est sableux marneux. L’infrastructure de base et de pêche est inexistante. La communauté des pêcheurs vie sur place. Le nombre total de barques est de 22 dont 2 sont inactives.
Photo 8 : Ibouten
. Thasdjia C’est un site situé sur le cordon dunaire de la lagune de Nador. L’accès à ce site est facile, il se fait depuis le village Kariat Arkmane moyennant une route asphaltée de 5 km en très mauvais état et une piste sableuse de 1.3 km. La communauté des pêcheurs vie sur place. Le nombre total de barques au niveau du site est de 12, toutes fonctionnelles.
Photo 9 : Thasdjia
. Chaâla Le site de Chaâla se situe dans le périmètre urbain de la ville de Nador. Son rivage sableux supporte le dépôt des ordures des ménages avoisinants. Les barques sont groupées. A côté du site, il faut signaler la présence d’une station de purification des eaux usées, qui constitue une source de pollution de la lagune et par conséquent une externalité négative pour la communauté des pêcheurs. Le nombre total de barques au niveau du site est de 10 dont 2 non fonctionnelles.
Photo 10 : Chaâla
. Bokana Situé sur le cordon dunaire de la lagune, le site de Bokana se trouve à 5 km de piste de la ville de Béni Ansar. Son rivage est de type sableux. Les barques sont très dispersées, le long d’un site balnéaire à grande attraction touristique durant la période estivale. la communauté des pêcheurs vie sur place. Le nombre total des barques active est de 16.
Photo 11 : Bokana
. Bouziza Ce site est situé à une centaine de mètre de la route principale liant la ville de Nador (à 6 km) et le port de Béni Ansar (à 4 km). Le rivage de Bouziza est vaseux. Ses barques sont peu dispersées. La communauté des pêcheurs vie à la proximité du site, à environ 500 m. Le nombre total de barques au niveau du site est de 13 dont une est inactive.
Photo 12 : Bouziza
ANNEXE 4
Les techniques de pêche de la lagune de Nador
Les techniques de pêche rencontrées dans la lagune de Nador. Trois techniques de pêche sont identifiées au niveau de la lagune de Nador. Il s’agit de l’utilisation du trémail, de la palanza et de la senne de plage. Quoique l’utilisation de cette dernière reste très limitée, seulement 5 % de l’ensemble des pêcheurs.
La palanza
C'est un engin calé au fond, formé d’un filet-pont qui mène le poisson vers un filet encerclé au milieu duquel s’ouvre une cage appelée «chambre morte». C’est un engin passif pouvant rester mouillé pour plusieurs jours. Parfois cette cage est complétée par un verveux. La palanza est un piège destiné à la capture des poissons. Les principales espèces ciblées par ce piège sont la caramote (Panaeus kherathurus) et la dorade royale, pendant deux périodes, septembre- décembre et avril- juin.
Photo : Palanza calée au site de Bouziza
Photo : Le verveux qui complète les palanzas de la lagune de Nador
Caractéristiques de la palanza
Maillage (Utilisation en %)
Période d’utilisation (en %)
Site
Nombre moyen par barque
Longueur de l’unité (m)
Chute (m)
4 mm 9 mm 11 mm 10 - 05 10 - 12 4 – 6 Arjel 4 125 6,2 14 29 57 29 71 43 c.v 0,4 0,3 0,3 Djazira 3 85 6,5 0 20 80 60 40 40 c.v 0,2 0,1 0,4 Ghassi 4 73 4,3 0 60 80 20 40 20 c.v 0,8 0,4 0,3 Ibouaten 6 100 5,5 20 60 40 75 40 40 c.v 0,3 0,2 0,3 Iboughar 4 148 6,8 0 50 83 57 43 29 c.v 0,5 0,2 0,3 Ichtiane 5 132 6,2 0 17 83 50 33 33 c.v 0,4 0,7 0,5 Sidi Ali 5 81 3,9 0 14 86 63 38 25 c.v 0,5 0,3 0,3 Tirkae 6 102 3,8 0 0 100 100 0 0 c.v 0,5 0,5 0,3 Lagune 4 110 5,2 4 30 76 57 39 26 c.v 0,5 0,5 0,4
Le trémail
Le trémail est un filet sous forme rectangulaire, limité en haut par une ralingue de flotteurs qui portent le filet, et limité en bas par une autre ralingue en aplomb qui permet de maintenir le filet étiré vers le fond. C’est un engin de pêche formé de trois nappes de filet superposées parallèlement et de maillages différents. Les deux nappes externes ont un maillage plus grand que celui de la nappe interne. Le maillage de la nappe interne varie, en général, entre 25 mm et 45 mm de côte. Alors que, le maillage des nappes externes est de 150 mm ou 200 mm. La longueur de cet engin est très variable, en général, entre 200 et 1000 m. La chute varie entre 1 et 5 m.
Caractéristiques du trémail
Maillage en mm (Utilisation en %) Période d’utilisation (en %)
Site Nombre moyen par barque
Longueur de l’unité (m)
Chute (m)
20 30 35 40 50 150 200 01-12 05-10
Arjel 10 89 2,7 38 75 38 13 0 100 0 50 38 c.v 0,4 0,2 0,3 Djazira 9 95 2,2 80 80 40 0 0 100 0 100 0 c.v 0,2 0,1 0,3 Ghassi 10 86 2,2 100 83 67 17 0 100 33 100 0 c.v 0,6 0,3 0,3 Ibouaten 9 102 4,0 67 50 17 17 17 100 0 25 0 c.v 0,3 0,1 0,4 Iboughar 11 94 2,8 57 57 43 29 0 50 50 100 0 c.v 0,2 0,2 0,3 Ichtiane 10 91 2,3 100 33 33 17 17 100 0 33 50 c.v 0,4 0,3 0,2 Sidi Ali 6 83 3,0 29 57 57 29 14 0 100 100 0 c.v 0,4 0,2 0,5 Tirkae 12 96 2,9 22 78 33 44 0 33 67 89 11 c.v 0,6 0,1 0,2 Lagune 9 100 2,9 59 64 44 23 7 76 29 73 15 c.v 0,5 0,7 0,5
La senne de plage Très rarement utilisée dans la lagune de Nador, la senne de plage est une nappe de filet verticale, calée en arc de cercle par une embarcation à partir de la plage à des profondeurs très basses, le fond et la surface constituent un obstacle naturel pour empêcher l’échappement des poissons, c’est un assemblage de plusieurs pièces de filets de différents maillages. Le hallage se fait à terre par attraction des deux côtés de la senne. Elle est souvent tirée par des hommes. La longueur peut varier de 200 m à 1000 m.
ANNEXE 5
Exploitation et commercialisation (photos)
Photo 1 : Disposition des engins de pêche au niveau des sites
photo 2 : type de barque le plus fréquenté dans la lagune de Nador
Photo 3 : Entretien des engins de pêche, juste après le retour de la pêche
Photo 4 : Vue de face de la passe de la lagune de Nador
Photo 5 : Environnement de vente des
captures au niveau du site
Photo 6 : Mareyeur possédant une place au site de Sidi Ali