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Die Anfänge Die Welt des Erdöls, September 2006 5 Die Anfänge Die Welt des Erdöls, September 2006 5 Pétrole: consommation d’énergie et réserves Série documentaire Le monde du pétrole

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Die Anfänge – Die Welt des Erdöls, September 2006 5Die Anfänge – Die Welt des Erdöls, September 2006 5

Pétrole:consommation d’énergieet réserves

Série documentaire

Le monde du pétrole

32

Une énergie d’avenir

La consommation mondiale d’énergie s’accroît d’année en année et le

pétrole joue un rôle irremplaçable dans la couverture de besoins énergéti-

ques. Cette brochure montre la consommation d’énergie dans le monde et

en Suisse, les volumes de pétrole qu’on pourra encore extraire, et pourquoi

l’or noir ne s’épuisera pas de si tôt, malgré toutes les rumeurs alarmistes.

Consommation d’énergie, hier, aujourd’hui et demain 4

Les principales énergies 6

Consommation d’énergie en Suisse 10

Production pétrolière aujourd’hui et à l’avenir 12

Ressources et réserves 16

Pétrole non traditionnel 19

Répartition des réserves traditionnelles de pétrole 22

Allons-nous bientôt manquer de pétrole? 25

Futurs défis 28

54

Source: Oil&Gas Journal 1/2006

Consommation d’énergie, hier,aujourd’hui et demain

La demande d’énergie s’accroît constamment. Entre 1950 et 1990, la

consommation mondiale d’énergie a quasiment quintuplé; pour la seule

année 2005, elle a encore augmenté de 2,7%. Aujourd’hui, un Américain

consomme en moyenne l’équivalent de 7,8 tonnes de pétrole par an. En

Europe, la consommation moyenne par an et par habitant s’élève à 3,8

tonnes d’équivalent de pétrole, et environ 3,7 tonnes pour la Suisse. En

2005, le monde a consommé une quantité d’énergie équivalant à quelque

10,5 milliards de pétrole.

Croissance en Asie

Les Etats-Unis occupent la place incontestée de numéro 1 en termes de

consommation globale d’énergie. Pourtant la mappemonde énergétique se

modifie à vue d’œil. En 2005, trois quarts de la croissance enregistrée ont

eu lieu en Asie, et plus de la moitié est le fait de la seule Chine. La crois-

sance économique foudroyante et les désirs de consommation des nouvel-

les classes moyennes stimulent au plus haut la consommation énergétique

de ce pays et celle d’autres nations en pleine évolution. Bien que sa

consommation énergétique par tête ne représente qu’une tonne d’équiva-

lent de pétrole, la Chine se hisse aujourd’hui au deuxième rang mondial

des plus gros consommateurs de pétrole et dépassera probablement les

Etats-Unis dans un avenir pas si lointain.

Prévisions jusqu’en 2030

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit que les besoins mondiaux

d’énergie continueront d’augmenter au cours des 25 prochaines années.

Même si les nations industrielles comme les Etats-Unis et l’Europe devaient

parvenir à limiter rigoureusement leur consommation énergétique, le déve-

loppement économique fulgurant, notamment en Asie, en compenserait

l’effet, du moins partiellement. Si les plus importants pays consommateurs

ne procèdent pas à de profonds changements politiques ou économiques,

les besoins mondiaux d’énergie augmenteront de 50% en 2030. Aucun

agent énergétique ne sera alors en mesure de couvrir à lui seul ces besoins.

Consommation mondiale d’énergie primaire 1946 à 2004

en millions de tonnes d’équivalent pétrole

8000

10000

6000

4000

2000

0

1946 50 70 6 0 80 90 04 2 000

Shanghai: métropole d’Extrême-Orient, unerégion économique où la consommationd’énergie explose littéralement.

7

Les énergies fossiles, pétrole, charbon et gaz naturel fournissent la plus

grosse part des besoins globaux d’énergie.

Pétrole

Le pétrole fournit actuellement un tiers de la consommation mondiale

d’énergie, ce qui le place au premier rang des agents énergétiques. A la fin

de la Seconde Guerre mondiale, le monde consommait encore 10 millions

de barils de pétrole par jour, quantité relativement modeste (un baril

correspond à 59 litres), contre déjà 85 millions de barils en 2005. L’Agence

internationale de l’énergie (AIE) estime que la demande mondiale pourrait

passer à près de 125 millions de barils par jour en 2030. Mais d’autres

sources d’énergie ont aussi progressé fortement. Au cours de la dernière

décennie, le gaz naturel et le charbon notamment ont renforcé leur part,

au détriment du pétrole, du nucléaire et de l’énergie hydraulique.

6

Gaz naturel Hydroélectricité Bois

Les principales énergies

Pétrole Charbon

Charbon

En Suisse, on oublie facilement que le charbon n’est aucunement une éner-

gie d’hier. Au contraire: le charbon couvre actuellement près de 30% de

l’énergie consommée dans le monde – tendance ascendante. Dans la seule

année 2005, la consommation mondiale de charbon a augmenté de 5%, la

plus forte croissance parmi toutes les sources d’énergie. Déjà chez notre

voisin, l’Allemagne, la houille et le lignite ont fourni près d’un quart des

besoins énergétiques du pays. Et en Chine, actuellement le deuxième plus

gros consommateur d’énergie du monde, le charbon couvre quelque 60%

des besoins énergétiques.

Nucléaire

98

Les principales énergies

Energie éolienne Solaire Biomasse

* comprennent des énergies traditionnelles, ainsi que des énergies modernes renou-velables, comme la biomasse, l’énergie éolienne, le solaire etc. Source: IEA World Energy Outlook, IEA Resources to Reserves

Gaz naturel

Jusqu’à la fin des années quarante, le gaz naturel était un combustible et

carburant insignifiant. Aujourd’hui, cette énergie fossile couvre près d’un

quart de la consommation mondiale d’énergie. L’AIE estime que le gaz

naturel supplantera le charbon à la deuxième place des sources d’énergie,

au cours des dix prochaines années.

Sources d’énergie non fossile

Par rapport au pétrole, au gaz naturel et au charbon, les autres agents

énergétiques jouent un rôle secondaire dans l’approvisionnement global

en énergie. Une importante part d’énergie est toujours encore tirée de la

combustion du bois et des déchets, notamment dans les pays plus pauvres.

Cela mis à part, seul un bon dixième de l’énergie consommée dans le

monde provient de sources d’énergie non fossile, en premier lieu du nu-

cléaire et de l’énergie hydraulique. La part du solaire, de l’énergie éolienne,

des biocarburants et de la géothermie, à l’ensemble du mix énergétique,

est aujourd’hui insignifiante. Selon l’AIE, même si certaines de ces énergies

alternatives enregistrent un taux de croissance de deux chiffres, elles ne

couvriront pas plus que quelques pour cent des besoins mondiaux d’éner-

gie d’ici 2030.

Consommation mondiale d’énergie primaire de 1970 à 2030

4000

5000

6000

3000

2000

1000

0

1970 1980 2000 1 990 2010 2020 2030

Pétrole

Gaz naturel

Charbon

Autres*

Nucléaire

Hydroélectricité

en millions de tonnes d’équivalent pétrole

1110

Source: OFS Statistiques globales de l’énergie

Pétrole

Electricité

Gaz naturel

Bois

Chaleur à distance

Charbon

Autres

56,5%

23,2%

12,2%

3,4%

1,8%

0,6%

2,3%

Consommation finale d’énergie - Suisse 2005

Consommation d’énergie en Suisse

Pour couvrir ses besoins énergétiques, la Suisse s’approvisionne prin-

cipalement en pétrole, énergie hydraulique, nucléaire et gaz naturel.

D’autres sources d’énergie, comme les ordures et déchets industriels, le

solaire, l’énergie éolienne et la géothermie ne représentent qu’un faible

pourcentage de la consommation énergétique du pays.

Consommation d’énergie primaire et consommation finale

La consommation d’énergie primaire - c’est-à-dire la quantité d’énergie

utilisée pour la production d’électricité, de carburants et de combustibles -

enregistre une légère tendance à la baisse depuis le changement de

millénaire. En revanche, la consommation finale d’énergie - donc l’énergie

qu’utilisent les consommateurs sous forme d’électricité, d’énergie de

chauffage ou de carburant - s’accroît constamment, même si elle est nette-

ment moins forte que dans de nombreuses régions du monde. Les trans-

ports et les ménages représentent chacun un tiers de la consommation

suisse d’énergie, alors que les services et l’industrie y contribuent chacun

pour un peu moins de 20%. En 2005, la consommation d’énergie primaire

en Suisse a atteint 1,1 million de térajoules et la consommation finale

d’énergie 0,89 million de térajoules, ce qui équivaut respectivement à envi-

ron 27 et 21 millions de tonnes de pétrole.

Part des produits pétroliers au mix énergétique

La Suisse ne produit pas d’électricité à partir de combustibles fossiles; les

produits pétroliers sont utilisés exclusivement en tant que combustible et

carburant. La part des produits pétroliers au mix énergétique diminue légè-

rement, ce qui est dû d’une part aux améliorations techniques des moteurs

et des chauffages et, d’autre part, à la concurrence des autres agents éner-

gétiques. Les combustibles et carburants tirés du pétrole représentent,

néanmoins, encore plus de la moitié de la consommation suisse d’énergie.

Ventes de produits pétroliers en Suisse

Au cours de la dernière décennie, les ventes de produits pétroliers en

Suisse sont restées à peu près au même niveau. Les ventes s’élèvent à

quelque 12 millions de tonnes par an, dont un peu plus de la moitié

concerne les carburants. Les ventes de carburants ont légèrement aug-

menté ces dernières années, alors que celles des combustibles enregistrent

une baisse.

1312

Davantage de pétrole grâce à des prix plus élevés

La quantité de pétrole extraite dépend bien moins des réserves des gise-

ments que du développement du marché mondial. Du fait de la forte

demande et des prix élevés du pétrole, l’industrie pétrolière a nettement

intensifié, ces derniers temps, ses investissements dans l’exploitation

des gisements pétrolifères existants et dans la prospection de nouveaux

gisements. Ainsi, on peut exploiter aujourd’hui des gisements pétrolifères

considérés comme non rentables il y a quelques années encore. Grâce à

ces investissements supplémentaires, la capacité mondiale de production

de pétrole augmentera de 20%, entre 2005 et 2010 déjà. Dès lors qu’il faut,

en règle générale, plusieurs années pour mettre en service de nouvelles

installations de production et de traitement, des impasses d’approvision-

nement peuvent survenir, entraînant de nouvelles hausses de prix.

Déplacement de la production et de la demande

Aujourd’hui, le pétrole est produit sur tous les continents, à l’exception de

l’Antarctique. La répartition géographique des pays producteurs s’est

toutefois nettement modifiée au fil des ans, et la distance entre pays pro-

ducteurs et pays consommateurs s’est allongée. Aujourd’hui la demande

dépasse la production en Amérique du Nord, en Europe et dans une large

part de l’Asie.

Les plus grands producteurs

Avant la Seconde Guerre mondiale, l’Amérique du Nord couvrait encore

plus de 60% des besoins mondiaux d’énergie, contre seulement 6% pour le

Moyen-Orient. Aujourd’hui, près d’un tiers de la production mondiale de

Production pétrolière aujourd’huiet à l’avenir

Suite à l’accroissement de la demande, la production pétrolière a constamment augmenté.En 2005, quelque 3,9 milliards de tonnes de pétrole ont été produites dans le monde.

1514

Production pétrolière aujourd’huiet à l’avenir

Moyen-Orient 31,0%

en millions de tonnes

Amérique du Nord 16,5%

ex-Union soviétique 14,7%

Afrique 12,0%

Asie et Pacifique 381,7

467,1

570,4

642,5

1208,1

9,8%

Europe 7,0%

Amérique du Sud et Amérique centrale 350,6

274,6

9,0%

Production mondiale de pétrole par région 2005

Source: BP Statistical Review of World Energy

pétrole provient de cette région dont près de la moitié d’Arabie saoudite.

La Russie se place au deuxième rang; sa production a couvert, en 2005,

12% des besoins mondiaux de pétrole. Les pays de l’ex-URSS ont fourni

ensemble près de 15% de la production pétrolière mondiale. Environ 16%

du pétrole proviennent aujourd’hui d’Amérique du Nord, 12% d’Afrique,

10% du Sud-Est asiatique et d’Australie, 9% d’Amérique centrale et

d’Amérique du Sud, et 7% d’Europe sans la Russie. Les pays membres

de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), fondée en

1960, fournissent actuellement plus de 40% du pétrole produit à l’échelle

mondiale.

Dépendance des ressources pétrolières du prix de pétrole

Déjà extrait

OPEP/Moyen-Orient

Autre pétrole traditionnel

Mer profonde

Arctique

Eaux ultra-profondes

Huiles lourdes, bitumes

Schistes bitumineux

Exploitation améliorée de gisements pétrolifères existants

Pétrole utilisable en milliards de barils

40

50

70

Prix du pétrole 2004 (USD)

60

30

20

10

0

0 1000 2000 3000 4000 5000 6000

1716

Source: IEA,Resources toReserves

Enfouissement sousla croûte terrestre:partout sur laplanète, on cherchedes ressourcespétrolières tradi-tionnelles et nontraditionnelles.

Ressources et réserves

Personne ne sait au juste combien de pétrole se trouve sous l’écorce terres-

tre. On suppose aujourd’hui que les réserves se situent vers 15 billions de

barils ou environ deux billions de tonnes. Ces gisements pétrolifères à

l’échelle mondiale sont désignés par ressources. La moitié environ est du

pétrole traditionnel, donc sous forme liquide, qu’on pompe jusqu’à la sur-

face terrestre pour le traiter ensuite directement en tant que pétrole brut.

L’autre moitié se compose de pétrole lourd, de sables asphaltiques et de

schistes bitumineux. L’utilisation de ces ressources de pétrole, dites non

traditionnelles, nécessite d’autres techniques d’extraction.

Ressources techniquement exploitables

Quelque trois billions de barils des ressources traditionnelles de pétrole

sont considérés comme techniquement exploitables. Près d’un tiers de

cette quantité a déjà été extrait. Sur la base des connaissances actuelles,

on ne peut aujourd’hui évaluer avec précision le degré d’exploitation

des ressources non traditionnelles. Les experts partent du principe qu’on

pourrait en exploiter entre un et trois billions de barils. A ce jour, seule

une fraction de cette quantité a été produite.

Des ressources jusqu’aux réserves

On entend par réserves de pétrole, les gisements déjà découverts, exploi-

tables économiquement par des techniques connues et compte tenu du

niveau actuel des prix. C’est pourquoi, les réserves de pétrole sont moins

élevées que les ressources pétrolières mondiales, et aussi moins élevées

1918

Pétrole non traditionnelRessources et réserves

Exploitation de sables asphaltiques à ciel ouvert. Source: Suncor Energy Inc.

On entend communément par réserves non traditionnelles, les gisements

qui ne peuvent être exploités par des techniques d’extraction courantes.

Cette définition change, bien entendu, avec le développement des tech-

niques de forage: ce qui se définit actuellement par non traditionnel peut

tout à fait devenir la norme, déjà dans un proche avenir. Progrès techni-

ques et prix pétroliers en hausse font que les réserves non traditionnelles

deviennent rentables. Toutefois, leur exploitation nécessite bien plus

d’énergie et de ressources que la production du pétrole traditionnel.

que les ressources techniquement exploitables. Selon la difficulté d’ex-

ploitation attendue, elles sont subdivisées en réserves confirmées, pro-

bables ou éventuelles.

Même si l’on peut évaluer avec plus ou moins de précision la quantité

d’hydrocarbures que recèle un gisement, on ne peut jamais dire à l’avance

la part effective de pétrole qu’on pourra en extraire. C’est pourquoi, les

réserves pétrolières présupposent des estimations qu’on pourra revoir

éventuellement à la hausse ou à la baisse. A la différence des ressources,

les réserves ne constituent pas un volume géologique fixe, mais évoluent

en fonction du développement des techniques de forage et de la situation

du marché. Si le prix du pétrole augmente, les réserves s’accroissent

aussi, dès lors que les gisements non rentables auparavant deviennent

tout à coup profitables.

Situation actuelle des réserves de pétrole

On constate ainsi que les quantités de réserves confirmées se sont

accrues au cours des 20 dernières années, malgré le net accroissement

de la demande. En 1985, les réserves de pétrole confirmées s’élevaient à

770 milliards de barils et, en 2005, elles atteignaient 1200 milliards de

barils ou quelque 160 milliards de tonnes. A cela s’ajoutent les réserves

probables dans des quantités pour le moins équivalentes.

2120

Pétrole non traditionnel

Pétrole lourd

Le pétrole lourd est trop visqueux pour être pompé à la surface au moyen

d’un forage classique. Avant de pouvoir l’extraire, il faut le fluidifier en

sous-sol. Son transport par pipeline nécessite souvent d’autres procédés

de traitement.

Schistes bitumineux

Les schistes bitumineux forment une roche-mère argileuse contenant de

grandes quantités de kérogène, matière organique susceptible de donner

des hydrocarbures par distillation. Si l’on chauffe ce kérogène à une tem-

pérature de 500°C, on peut en tirer du pétrole. Les ressources mondiales

de schistes bitumineux sont énormes, pourtant nulle part elles ne sont

encore exploitées à grande échelle.

Répartition des réserves

Les réserves non traditionnelles de pétrole présentent aussi un intérêt,

du fait que de grandes quantités se trouvent en dehors du Moyen-Orient. Le

Canada détient les plus grandes réserves de sables asphaltiques du

monde, lesquels sont aujourd’hui déjà exploités partiellement de manière

rentable. D’énormes gisements de pétrole lourd se trouvent au Venezuela,

et la Russie aussi en détient d’imposantes réserves. Les Etats-Unis dé-

tiennent les plus gros gisements de schistes bitumineux, suivis du Brésil.

Tout compte fait, la quantité des réserves non traditionnelles de pétrole

est comparable à celle des réserves traditionnelles.

On sépare le pétrole du sable à l’aide de chaleur, d’eau et de solvants. Source: Suncor Energy Inc.

Sables asphaltiques

L’exploitation des sables asphaltiques se fait à ciel ouvert, suivie d’un

traitement à l’aide de chaleur, d’eau et de solvants afin de séparer le

pétrole du sable. Avant de pouvoir transporter et traiter ce brut visqueux,

il faut en fragmenter les hydrocarbures longs en éléments plus courts.

On pourra alors transporter ce «pétrole synthétique» normalement par

pipeline et le traiter dans une raffinerie.

2322

Répartition des réservestraditionnelles de pétrole

Le pétrole se trouve pour ainsi dire partout dans le monde – en faibles

quantités même en Suisse. Mais les gisements de loin les plus importants –

quelque 60% des réserves de pétrole confirmées – se trouvent sous les

déserts du Moyen-Orient.

Réserves au Moyen-Orient

Au Moyen-Orient, les pays les plus riches en pétrole sont l’Arabie saoudite,

l’Iran, l’Irak, le Koweït et les Emirats Arabes Unis. L’Arabie saoudite dispose

à elle seule, de 36 milliards de tonnes, plus d’un cinquième des réserves

mondiales de pétrole. Avec chacun 13 à 18 milliards de tonnes, les quatre

autres pays détiennent également une part considérable.

Réserves dans d’autres régions du monde

Les plus grandes réserves traditionnelles de pétrole, en dehors de la pénin-

sule d’Arabie saoudite, se trouvent en Russie. Avec des réserves confir-

mées de l’ordre de 10 milliards de tonnes, la Russie se place toutefois loin

derrière l’Arabie saoudite. Mais aussi d’autres pays de l’ex-URSS détien-

nent des gisements pétrolifères considérables; ils disposent ensemble de

10% environ des réserves mondiales. L’Afrique et l’Amérique latine partici-

pent chacune avec 10%, l’Amérique du Nord avec 5% et le reste se répartit

sur le Sud-Est asiatique, l’Europe et l’Australie. Les onze membres de

l’OPEP détiennent ensemble plus des trois quarts des réserves mondiales

de pétrole.

Si l’on tient compte également des réserves non traditionnelles, le Canada

et le Venezuela rejoignent aussi le club des pays les plus riches en pétrole.

Au Canada, les couches énormes de sables asphaltiques recèlent des réser-

ves de pétrole de l’ordre de 24 milliards de tonnes, lesquelles sont au-

jourd’hui déjà exploitées partiellement. Grâce à ses réserves pétrolières ex-

ploitables économiquement, le Canada se place au deuxième rang mondial.

Moyen-Orient 62,1%en milliards de tonnes

ex-Union soviétique 10,2%

Afrique 9,2%

Amérique du Sud et Amérique centrale

9,0%

102,2

16,8

15,2

14,8

4,7%

3,3%

1,5%

7,8

5,4

2,5

Amérique du Nord

Europe

Asie et Pacifique

Source: BP Statistical Review of World Energy

Réserves confirmées de pétrole par région 2005

24 25

Allons-nous bientôt manquer de pétrole?

Répartition des réservestraditionnelles de pétrole

De très nombreux experts se sont déjà risqués à des prévisions sur la

portée des réserves pétrolières. Le US Bureau of Mines, par exemple, a

prévenu au début du 20e siècle que les Etats-Unis allaient manquer de

pétrole dans dix ans. Le fait est qu’il est extrêmement difficile de prédire

pour combien de temps les réserves de pétrole suffiront encore. Car les

technologies de récupération du pétrole se développent constamment,

les conditions cadres économiques et politiques changent, de nouveaux

gisements sont découverts et le volume estimé des gisements existants

est revu à la hausse ou à la baisse.

Portée des réserves traditionnelles

Pour évaluer la portée des réserves pétrolières on utilise aujourd’hui un

modèle très simplifié. La portée est définie par l’actuelle production de

pétrole par rapport à la quantité des réserves. Selon ce mode de calcul, les

réserves traditionnelles à elles seules suffisent déjà pour 40 ans environ.

Cette valeur n’a quasiment pas changé durant les vingt dernières années.

Peak oil

Les hausses massives du prix du pétrole semblent toutefois infirmer cette

évaluation. Sont-elles les premiers signes avant-coureurs de la fin de l’ère

du pétrole? Cette question nourrit des débats enflammés autour de ce

qu’on appelle la théorie peak oil.

Le terme peak oil désigne le pic de production d’un forage, d’un champ

pétrolifère ou de toute une région. Une fois ce niveau atteint, les quantités

produites diminuent régulièrement. La théorie du peak oil s’appuie sur

les travaux du géologue M.K. Hubbert. Vers 1950, il constata que la décou-

Distance grandissante vers les consommateurs

Les gros consommateurs de pétrole, comme les Etats-Unis, la Chine et le

Japon ne détiennent ensemble qu’un petit pourcentage des réserves

mondiales de pétrole. Il apparaît alors que la distance entre pays produc-

teurs et pays consommateurs s’accroîtra de plus en plus au fil des ans.

2726

verte de nouveaux champs pétrolifères aux Etats-Unis pouvait être repré-

sentée graphiquement par une courbe sous forme de cloche le long d’un

axe de temps. Sur la base de cette observation, il prédit que la production

pétrolière américaine atteindrait son pic entre 1965 et 1970. Ce qui a vrai-

ment été le cas en 1971.

Toutefois, M. Hubbert n’a pas réussi à reporter avec le même succès ses

prévisions sur la production mondiale de pétrole. S’appuyant sur son

modèle, il prédit une production maximale à l’échelle mondiale, entre 1995

et 2000. Le géologue, Collin Campbell, a même prédit le «peak oil» pour

1989, 1997, 2004 et récemment pour 2010. Le manque de fiabilité de ces

prévisions montre clairement que la théorie du peak oil est un modèle sim-

Allons-nous bientôt manquer de pétrole?

Moyen-Orient

Amérique latine

Afrique

Pays émergents

Autres pays de l’OCDE

OCDE et Amérique du Nord

milliards de barils

800

1000

1200

600

400

200

0

1980 1985 1990 1995 2000 2003

Evolution des réserves confirmées de pétrole de 1980 à 2003

plifié, qui ne tient pas suffisamment compte des conditions cadres com-

plexes, géologiques, économiques, techniques et politiques du monde réel.

En fait, des prix élevés du pétrole ne sont pas un signe de la fin prochaine

des réserves, mais résultent d’un obstacle dans les capacités de production

et de traitement du pétrole – impasse qui provient aussi de la croissance

économique fulgurante en Asie.

Se fondant sur sa théorie «peak oil», M.K. Hubbert, géologue, a essayé de prédire le pic de la production pétrolière

Source: IEA,Resources toReserves

2928

Extraction devant Sakhaline, l’une des îles de Russie située dans le Pacifique Nord, où lamer reste gelée durant 6 mois de l’année. Source: Shell Photographic Services

Futurs défis

Une chose est incontestable: le pétrole n’est pas une ressource inépui-

sable; sa formation prend des millions d’années. Tôt ou tard d’autres éner-

gies remplaceront le pétrole. Un changement de structure de cette ampleur

ne peut jamais se faire en quelques années ou décennies. C’est pourquoi,

toutes les prévisions énergétiques s’accordent à dire que les énergies

fossiles, pétrole, gaz naturel et charbon détermineront aussi le mix énergé-

tique dans 50 ans. Pourtant, de gros défis techniques et logistiques atten-

dent l’industrie pétrolière.

Techniques d'extraction améliorées

Le monde regorge suffisamment de pétrole pour assurer l’approvisionne-

ment énergétique de l’homme, aussi à plus long terme. De nouveaux

gisements sont découverts, mais avant tout les techniques d’extraction se

perfectionnent, ce qui permet d’extraire davantage de pétrole des puits

existants. Dans de nombreux champs pétrolifères, le taux d’extraction ne

dépasse guère aujourd’hui 5 à 10%. Dans certains gisements en Norvège,

des méthodes d’extraction modernes permettent, en revanche, d’obtenir

un taux de rendement de 50%.

Pétrole en mer profonde, régions arctiques et grands fonds marins

Grâce à des prix élevés du pétrole, l’exploitation de nouveaux gisements

devient rentable. Des projets ajournés depuis longtemps se réalisent et

l’on procède à des investissements supplémentaires. Cependant, pour une

grande part des gisements pétrolifères encore inexploités, l’extraction sera

plus difficile et plus coûteuse que celle des réserves exploitées jusqu’ici.

Des quantités gigantesques de pétrole reposent, par exemple, dans les

grands fonds. Déjà aujourd’hui, notamment en Afrique de l’Ouest, au Brésil

et dans le golfe du Mexique, le pétrole est pompé, d’une profondeur allant

jusqu’à 3000 mètres. Les forages modernes en mer profonde sont effectués

par des navires dirigés avec précision par GPS.

Des gisements importants, quasiment inexploités jusqu’ici, se trouvent en

Arctique. Températures extrêmes, permagel et régions inaccessibles ren-

dent cependant l’extraction du pétrole extrêmement difficile.

Les couches profondes sous la croûte terrestre constituent encore une

3130

zone inexplorée jusqu’ici. On ne sait pas encore si des couches de sédi-

ments situées en grande profondeur recèlent vraiment du pétrole. A cette

fin, des forages d’essai ont déjà été effectués jusqu’à 12 000 mètres de

profondeur.

Pétrole non traditionnel

Les réserves non traditionnelles de pétrole joueront aussi un rôle de plus

en plus important. Elles constituent actuellement le plus grand défi. Il

s’agit de trouver des techniques permettant d’exploiter ces ressources en

utilisant beaucoup moins d’énergie. Le pétrole apportera incontestable-

ment, aussi au cours de prochaines décennies, une contribution importante

à l’approvisionnement global en énergie.

En tant qu’association de l’industrie pétrolière de Suisse, l’Union Pétrolière

(UP) fournit des informations à toute question sur le transport, le raffinage

et l’utilisation de produits pétroliers.

Des exemplaires supplémentaires de cette brochure, des brochures sur

d’autres thèmes, ainsi que la liste des publications sont disponibles auprès

de l’Union Pétrolière.

Editeur

Union Pétrolière, Löwenstrasse 25, 8001 Zurich

Tél. 044 218 50 10, Fax 044 218 50 11, [email protected], www.erdoel.ch

1e édition 2007

Copyright

L’utilisation du contenu de cette brochure est autorisée avec mention

expresse de la source.

Sources

Les données figurant dans cette brochure proviennent des sources

suivantes: Agence internationale de l’énergie (AIE), Oil & Gas Journal,

BP Statistical Review of World Energy, Esso Oeldorado, Office fédéral

de l’énergie (OFE), Conseil suisse de l’énergie

Le monde du pétrole – série depublications de l’Union Pétrolière

La mise en œuvrede nouvelles tech-nologies permetl’exploration etl’extraction du pé-trole, aussi dansdes régions éloi-gnées et par desconditions climati-ques difficiles oudans de très grandsfonds marins. Iciun plongeur sousla coque d’un brise-glace dans l’Arcti-que.

32

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