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Villes et Pays d’art et d’histoire Besançon laissez-vous conter la place de la Révolution

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Laissez-vous conter la Place de la Révolution de Besançon !

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Page 1: Place de la Révolution

Villes et Pays d’art et d’histoire Besançon

laissez-vous conterla place de la Révolution

Page 2: Place de la Révolution

La place au cours des sièclesRécemment réaménagée, la place de la Révolution -ou place du marché- a de tout temps joué un rôle important dans la vie de la cité.

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Au XIe siècle, sous l’archiépiscopatd’Hugues 1er de Salins, le quartier marchand de Besançon s’organise de part et d’autre du pont Battant, seul point de traversée du Doubs.Boucheries et poissonneries s’y établissent à proximité de la rivière.Une unité économique est ainsi formée.Ce quartier du Bourg, devenu lieu de rassemblement et de transactionsconcrétise richesse et puissance de laville. La future place est limitée au nordpar l’hospice du Saint-Esprit apparu en1203. Ce lieu de rencontres et d’échangesn’est alors qu’un élargissement de larue des Boucheries, dénommée place du Puits-du-marché dès 1314.

En 1452, un incendie détruit ce quartierqui représentait un tiers des maisons dela ville : boucheries et poissonneriesdisparaissent. La reconstruction élargitles rues, aligne les façades embellies etunifiées par l’emploi de la pierre calcairelocale bleue et ocre. Le pavage apparaît àpartir de 1457. Au XVIe siècle, le marchéa lieu le mercredi et le samedi et ladimension des étals est réduite pourpouvoir accueillir de nouveaux commerçants. Au début du XVIIe siècle,le débouché du pont Battant par oùarrivent chariots et bétail impose lacréation d’une véritable place publique.Pour cela, la municipalité acquiert le verger de l’hôtel Gauthiot d’Anciersitué au n° 15 de la Grande-Rue, tandisque la maison du criminel BarthélémyLabourey est détruite, ce qui permetd’agrandir la place au sud en lui donnant sa forme triangulaire.

Par la conquête de la Franche-Comtéen 1674, Louis XIV fait de Besançonune capitale provinciale. La volontéroyale décide de grands travaux deconstruction et d’embellissements et les projets d’urbanisme sont nombreux.Le plan de la ville en est remanié mais levieux quartier du Bourg et ses abordsreste le centre commercial de la cité.De 1691 à 1695 débute l’édificationd’un majestueux alignement de façadesle long du Doubs, le quai Vauban. En1720, la construction du Grenier à Blémunicipal -actuel Conservatoire Nationalde Région- fournit un fond décoratif àla place, et l’ordonnance du quai, ducôté de la rivière, se poursuit. En 1735,la démolition de quelques maisonsvétustes, rue des Granges et rue deGlères (actuelle rue Gustave Courbet),agrandit encore la place. En 1776, leMagistrat municipal pense y établir le théâtre commandé à Claude-NicolasLedoux, mais le lieu, trop marchand et trop populaire n’est pas retenu parl’intendant Charles-André de Lacoré.

Une place est un espace libre entouréde constructions où convergent plusieurs accès. Elle peut marquer l’emplacement d’un monument important,d’un lieu de réunion ou d’une activitéspécifique. Elle n’est pas seulement undécor figé d’architecture : elle est un centre vivant où s’équilibrent en permanence préoccupations de création,d’aménagement et de conservation.

Vue cavalière de Besançon, par

Pierre d'Argent, 1575, détail.

Vue cavalière de

Besançon, anonyme,

vers 1720, détail.

Vue cavalière de Besançon,

reproduction du plan de

Maublanc, 1618, détail.

Page 3: Place de la Révolution

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En 1821, la reprise de la construction ducanal du Rhône au Rhin laisse espérer undéveloppement important du commercedes grains et Besançon ambitionne dedevenir le centre d’approvisionnement en blé pour tout l’Est de la France. La halle aux grains située à Battant nesuffit plus aux besoins et la Ville décidealors d’en édifier une nouvelle, place del’Abondance. L’immédiate proximité de larivière, la position centrale du lieu dans letissu urbain sont des atouts certains et l’oncompte sur la réalisation d’un bâtimentpublic d’importance pour structurerl’espace par sa monumentalité. La nouvelle halle, conçue par l’architectePierre Marnotte, dans un quadrilatère àdeux niveaux, construit la perspectiveentre la place et les actuels rempartsdérasés. En 1842, la Société des Amisdes Arts et de l’Industrie utilise l’étagepour une exposition et le succès de lamanifestation décide la Ville à y installerle musée. Les collections s’étendrontprogressivement pour finir par occuperà la fin du XIXe siècle la totalité de la halle qui devient le Musée desBeaux-Arts et d’Archéologie : la vocation culturelle de la place estnée. À l’arrière du musée, on construiten 1861 le marché couvert et de laseconde moitié du XIXe siècle à nosjours, l’activité de la place se stabilise.

En 1990, le ministère du Commerce etde l’Artisanat initie des opérations derevitalisation des centres villes. La Villede Besançon créée ainsi en 1991 lastructure de concertation « GrandCentre » qui réunit l’État, la Chambrede Commerce et d’Industrie du Doubs,la Chambre des métiers du Doubs etl’Union des commerçants. Après étudeset concertations, l’opération d’aménage-ment de l’îlot « Marché-Beaux-Arts »est lancée en janvier 1995. La place de la Révolution, élément fortde ce programme, est officiellementinaugurée le lundi 5 décembre 2005,après quatre ans de travaux.

L’évolution du nom de l’actuelle placede la Révolution est complexe. D’aborddénommée, du fait de l’activité qui s’ydéroulait, place du Puits-du-Marché,puis du Vieux-Marché, elle devient versle début du XVIIe siècle Place Neuve à la suite des aménagements menés par la Ville. Après l’exécution de BarthélemyLabourey en 1618, elle prend le nom de cecriminel. Devenue place de l’Abondance à la Révolution, elle est finalement baptisée en 1904 place de la Révolutionmais les bisontins persistent à l’appeleraujourd’hui encore place du Marché.

« La place Labourée

un jour de marché »,

carte postale.

Place de la Révolution,

vue aérienne.

© Agence 0927 Productions

Page 4: Place de la Révolution

L’eau et la place

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Au cours des siècles, alimenter la villeen eau se révèle une préoccupationconstante. Depuis le XVIe siècle, quatrefontaines se sont succédées sur laplace ; à leur destination première d’alimentation en eau s’est ajoutée une constante réflexion esthétique pour l’ornementation de ce lieu. En 1557, la place du marché est dotée d’une fontaine qui reçoit, en 1564, une effigiede pierre en forme de monstre marin,œuvre du sculpteur Claude Lullier. Elle est remplacée en 1743, aprèsl’agrandissement de la place, par unefontaine érigée en son centre, d’aprèsdes plans de Charles-François Longin,architecte-contrôleur de la Ville.Démolie à l’époque révolutionnaire, ellese distinguait par son bassin hexagonalaux armes de la ville, surmonté decygnes retenus par des enfants ailés,nichés dans une composition de plantesaquatiques en bronze.

Réparée, elle devient la fontaine actuelle.Elle a été déplacée pour être implantée aupoint le plus haut de la place, lors duréaménagement de cette dernière en 2005.

La troisième fontaine, datée de 1822,possédait une tête de lion cracheur d’eaudans une cuve de style antique, décoréed’un grand vase et de fleurs. La quatrièmedate de 1854. Réalisée par l’architecteAlphonse Delacroix, elle célèbre leretour des eaux d’Arcier dans la ville.Elle était surnommée « le compotier »,en raison de sa forme et de la vasqueimposante qui l’ornait et qui s’écroulaen 1860. Sur son soubassement, desplaques gravées rappellent l’événementque constitua le retour des eauxd’Arcier, le nom des artisans qui la réalisèrent ainsi que ceux desconseillers municipaux de l’époque.

« Place et fontaine

de la Révolution »,

carte postale.

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Dès les origines, et dans de nombreuxdomaines, les liens qui se tissent entrela rivière, la cité, et ses habitants sontimportants. Le Doubs n’a jamais jouéun grand rôle dans le transport deshommes et des marchandises - son débitn’est pas très important - mais au Ier siècle déjà, le géographe Strabon lementionne comme une rivière navigable.Lorsque les ponts n’existaient pas, desbacs permettaient de traverser la rivière.Au XIXe et jusqu’au début du XXe siècle,il sert au flottage des bois venus de lamontagne, qui gagnent ainsi les ports ;ainsi qu’au ravitaillement des habitantsen charbon, bois et céréales. Il a permisaux moulins de se développer : moulinsà grain, à papier, à fouler le drap. Il s’est attaché toute une série d’activitésutilisant la force du courant : travail du chanvre, de la laine, nettoyage ettannage du cuir. S’il a fait fonction depoubelle, permettant à la cité de rejetercommodément ses déchets, il accueilleaussi les barques lavandières, dont ladernière disparaît vers 1930.

Il entraîne toute une activité de loisirs :pêche, baignades, canotage et fêtesnautiques, promenades sur l’eau et lelong des chemins de halage ont animéla vie de la cité. Bien que la relationentre la ville et la rivière soit très forte,le contact direct n’existe presque pas,en raisons des fortifications érigées parVauban. La construction des rempartsa cependant intégré la préservation de quelques ports, nom donné àBesançon aux ruelles qui permettaientde descendre vers le Doubs.

Les quais,

le long du Doubs.

« Pont de Battant »,

lithographie de Ravignat,

milieu du XIXe siècle.

Page 6: Place de la Révolution

Les principaux bâtiments qui bordent la place

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eCet édifice fut construit de 1720 à1726, sur des plans de Jean-FrançoisCharron, professeur de mathématiques,pour remplacer un bâtiment de l’hôtelde ville qui abritait les réserves de bléde la cité, devenu exigu. Au début durègne de Louis XVI, le contrôleur général des finances Turgot le fit fermercar ce type d’établissement était uneentrave à la libre circulation des grainspréconisée par les économistes del’époque. Le grenier connaît alorsdiverses affectations : il accueille l’écoled’horlogerie de 1862 à 1932, puis celledes Beaux-Arts. L’ancien grenier à bléest aujourd’hui le ConservatoireNational de Région (musique, danse,art dramatique). Construction de styleRégence, dans le goût de l’époque, il présente une belle façade dontl’avant-corps est surmonté d’un frontontriangulaire qu’ornaient autrefois lesarmes de la ville. Les vantaux sculptésdu portail rappellent l’abondance quedevait faire régner le grenier, à uneépoque où l’on craignait les disettes :corbeilles de fleurs et de fruits, épis de blé, représentation de Pomone et Proserpine, déesses latines des fruitset jardins et de l’agriculture.

En 1694, l’abbé Jean-Baptiste Boisotlègue ses collections à l’abbaye de Saint-Vincent, à condition qu’elles soient misesà la disposition du public selon des jourset horaires réguliers. « Le plus ancienmusée de France » est né, un siècle avantle Louvre. L’inventaire, dressé en 1695,fait état de collections numismatiques,de centaines de livres et manuscrits et d’œuvres d’art. Une grande partieprovenait des prestigieuses collectionsayant appartenu à Nicolas de Granvelleet à son fils Antoine, hommes politiquesde la Renaissance, mécènes et grandsamateurs d’art. Cette collection privée,ouverte aux visiteurs dès la fin du XVIIe siècle puis devenue publique,s’installe rapidement à l’étage de l’édifice construit pour servir de halleaux grains et s’accroît régulièrementjusqu’à occuper la totalité des lieux.

Sur un projet de l’architecte PierreMarnotte, les travaux de la halle débutent en juillet 1834 mais les aléas de la construction suscitent de nombreuses difficultés, de telle sorte que le bâtiment ne s’achève qu’en 1842. Alphonse Delacroix, successeur de Marnotte, terminera les aménagements intérieurs. À la suitede la donation George et Adèle Besson,importante collection d’œuvres d’artistes du XXe siècle, le musée estréaménagé de 1964 à 1970 par LouisMiquel, qui a fait partie de l’atelierd’architecture de Le Corbusier et PierreJeanneret à Paris. Avec son célèbrecabinet de dessins, le musée est actuellement l’un des plus importantsde France, par le volume de ses collections, leur diversité et leur qualité, internationalement reconnus.

Halle [aux grains]

et place de l'Abondance,

lithographie, 1845.

« Le grenier de la ville »

dessin de Gaston Coindre, 1905.

Page 7: Place de la Révolution

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Ces bâtiments appartenaient à l’ordredes Hospitaliers du Saint-Esprit, installésà Besançon au début du XIIIe siècle.L’église est un édifice gothique du XIIIe siècle, augmentée d’une chapelle au XVe siècle et privée de son clocherpendant la Révolution. La nef unique,large et basse, voûtée sur croiséesd’ogives, semble remonter au deuxièmetiers du XIIIe siècle ainsi que le suggèrentl’ensemble du décor des chapiteaux etles moulurations. La tour qui se trouvedans la cour de l’ancien hospice a étéconstruite au XVe siècle par LambeletVernier, recteur du Saint-Esprit ; soncadran solaire est le plus ancien deBesançon. La galerie de bois sculpté, chefd’œuvre d’un artiste anonyme, possèdeun riche décor dont l’iconographie,encore influencée par le Moyen Âge(monstres et dragons), est un témoignageprécoce de l’introduction des formes de la Renaissance en Franche-Comté(angelots, guirlandes, vases, figures allégoriques et mythologiques). Durant leMoyen Âge, l’hospice accueille malades,vieillards, voyageurs, femmes enceinteset orphelins, sans distinction d’origine.

Il ne reçoit plus ensuite que les enfantsabandonnés, qu’il prend en charge jusqu’en 1797, date à laquelle il esttransféré à l’hôpital Saint-Jacques.Entre 1781 et 1783, les architectesbisontins Claude-Joseph-AlexandreBertrand, Charles-François Longin etClaude-Antoine Colombot projettentconcurremment la reconstruction et l’agrandissement de l’hospice duSaint-Esprit dans le goût néoclassique.Ces projets, coûteux, et qui auraientfait disparaître les éléments médiévaux,n’aboutirent pas. En 1841, l’architectebisontin Alphonse Delacroix réalise un portail néo-gothique qui prend laplace du vieux porche, tandis que lesaménagements intérieurs font disparaîtreun intéressant ensemble de fresques.Les bâtiments sont affectés à la communauté protestante de Besançondepuis 1842. Sur la rue Goudimel setrouvent ceux reconstruits au XVIIIe sièclepar les architectes Jean-Pierre Galezotet Jean-Charles Colombot.

Mont de Piété puis hôtel de Police jusqu’en 1985, ces bâtiments remaniésde l’hôpital du Saint-Esprit accueillentdésormais la présidence de l’universitéde Franche-Comté. Le portail quiouvre la cour sur la rue est orné d’uneallégorie sculptée, œuvre des sculpteursDevosge et Perrette, représentant lacharité sous les traits d’une mèreaccompagnée de ses enfants, rappelant lavocation première de cet établissement.Un extrait en latin du psaume 26 estgravé sur la base de la sculpture : Si mon père et ma mère m’abandonnent,Yahvé me recueillera.

Le portail du temple

du Saint-Esprit.

Les bâtiments

de la Présidence

de l'Université.

La galerie

de bois sculpté

de l'ancien hospice

du Saint-Esprit.

Page 8: Place de la Révolution

Laissez-vous conter Besançon, Ville d’art et d’histoire...

... en compagnie d’un guide-conférencier agréé par le ministère de la Culture

Le guide vous accueille. Il connaît toutes les facettes de Besançon

et vous donne des clefs de lecture pour comprendre l’échelle d’une

place, le développement de la ville au fil de ses quartiers. Le guide

est à votre écoute. N’hésitez pas à lui poser vos questions.

Le service animation du patrimoine (Ville de Besançon - Mission Patrimoine)

coordonne les initiatives de Besançon, Ville d’art et d’histoire.

Il propose toute l’année des animations pour les Bisontins

et pour les scolaires.

Si vous êtes en groupe

Besançon vous propose des visites toute l’année sur réservation.

Renseignements Réservations

Office de tourisme, place de la 1re

-Armée-Française, 25000 Besançon

tél. 3265 (0,34 euro la minute) - fax 03 81 80 58 30

Besançon appartient au réseau national des Villes et Pays d’art et d’histoire

Le ministère de la Culture et de la Communication, direction

de l’Architecture et du Patrimoine, attribue l’appellation Villes

et Pays d’art et d’histoire aux collectivités locales qui animent

leur patrimoine. Il garantit la compétence des guides-conférenciers

et des animateurs du patrimoine et la qualité de leurs actions.

Des vestiges antiques à l’architecture du XXe siècle, les villes

et pays mettent en scène le patrimoine dans sa diversité.

Aujourd’hui, un réseau de 96 villes et pays vous offre son

savoir-faire sur toute la France.

À proximité

Dole et Montbéliard bénéficient de l’appellation

« Villes et Pays d’art et d’histoire ».

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Document édité par la Ville de Besançon (Mission Patrimoine)

pour Vivre les villes 2006.

© Photos : G. Vieille, J.-P. Tupin, ville de Besançon – communication ;

Bibliothèques municipales de Besançon ; Musée des Beaux-Arts et

d’Archéologie de Besançon ; Agence 0927 Productions

Maquette : (d’après la charte graphique réalisée par LM Communiquer)

studio carabine, Besançon,