plan d'action urgences 2012 16

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1 PLAN D’ACTION ORGANISATION ET DEVELOPPEMENT DES SOINS MEDICAUX D’URGENCES PERIODE : 2012-2016 متنقلةت الجات و العلمستشفيا مديرية اDirection des Hôpitaux et des Soins Ambulatoires

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PLAN D’ACTION

ORGANISATION ET DEVELOPPEMENT DES SOINS MEDICAUX D’URGENCES

PERIODE : 2012-2016

مديرية المستشفيات و العالجات المتنقلة

Direction des Hôpitaux et des Soins Ambulatoires

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I) CONTEXTE DE L’URGENCE MEDICALE

Il est reconnu de par le monde que l’état des urgences est un indicateur du fonctionnement (ou de

dysfonctionnement) d’un système de santé. En effet, les urgences laissent transparaître la fragilité

du réseau de prise en charge que ce soit dans le cadre d’activités quotidiennes ou de situations

d’urgences majeures.

Au Maroc, comme partout ailleurs, la demande de soins urgents a pris une place prépondérante.

L'exigence de nos concitoyens porte à la fois sur la quantité et sur la qualité des prestations. Très

souvent c’est une attente légitime à laquelle il faut répondre chaque jour sans avoir

nécessairement les ressources et le temps pour s’y adapter.

Le réflexe voulant que la seule et unique solution à tous les problèmes réside dans l’injection

massive de fonds est révolu et une compréhension plus juste des enjeux réels devrait orienter

vers des mesures plus rationnelles des investissements nécessaires.

Aussi, malgré tous les efforts continuels qui sont mis en œuvre, les urgences médicales

connaissent aujourd'hui encore des difficultés de fonctionnement, que ce soit en amont, à

l’entrée ou en aval de la structure hospitalière d’accueil des urgences et ceci pour trois raisons

majeures :

le manque de coordination entre les acteurs de la prise en charge en amont (en préhospitalier),

l’insuffisance en organisation et en ressources humaines des services d'accueil des urgences ;

le manque de relais en aval dans les services hospitaliers. Le gouvernement de Sa Majesté a accordé à l’accès aux soins essentiels et notamment la

maternité et les urgences une place particulière dans son programme.

Les urgences médicales figures parmi les axes prioritaires de la politique du gouvernement. Cette

Afin de favoriser l’accès de tous aux prestations de services et de soins d’urgence répondant à un

besoin réel de proximité

II) ETAT DES LIEUX AU MAROC Sur les 142 hôpitaux publics, 118 (soit 85%) disposent de services d’urgences fonctionnels 24h/24 et 7j/7 durant toute l’année. La garde y est assurée par des médecins généralistes (sauf au niveau des Centres Hospitaliers Universitaires), assistés par des médecins spécialistes. Ils sont organisés en équipes assurant la permanence 24h/24 et 7j/7 durant toute l’année. Dans ces structures :

Plus de 4 millions de patient fréquentent annuellement les services d’urgences. Ce qui représente 65% des consultations ambulatoires hospitalières1, (4.070.736/ 6.303.098) ;

Plus de 70% sur les 4 millions sont des urgences ressenties (ressenties par le malade comme une urgence mais après examen médicale, la situation ne présente aucun danger) dites à tort « fausses urgences2 » ;

21% des hospitalisations émanent des services des urgences

8% des passages aux urgences se soldent par une hospitalisation.

1 Base de données de la Direction des Hôpitaux et des Soins Ambulatoires (2010)

2étude sur les urgences INAS.

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60% des utilisateurs des services des urgences proviennent des communes limitrophes de

l’hôpital. D’ou 40% de la population, n’accède pas à l’Urgence Médicale hospitalière ;

11% de la charge de la morbidité totale (mortalité et morbidité)3, sont constitués par les accidents et les traumatismes.

33,5 % des interventions chirurgicales majeures sont réalisées en urgence ;

20% environ du budget de l’hôpital alloués aux produits pharmaceutiques sont destinés aux services des urgences.

Plus de 98% des médecins spécialistes des hôpitaux sont impliqués et sollicités fréquemment dans la prise en charge des urgences.

Pour le parc ambulancier, 955 ambulances appartiennent au Ministère de la Santé, ce qui représente 45% du parc ambulancier national (2105 Ambulances publiques et privés). Une requête faite auprès du Ministère de l’Equipement et du Transport, a montré qu’au niveau du préhospitalier :

80% des décès4 dans les accidents de la circulation surviennent sur les lieux de l’accident et durant le transport des victimes vers l’hôpital.

Ces indicateurs montrent la pression que subissent les services des urgences au niveau des

hôpitaux. Ces services qui constituent pour la plupart des usagers un filet de sécurité garantissant

un égal accès aux soins pour résoudre un problème de santé aiguë qui ne revêt pas toujours un

caractère d'urgence.

La prise en charge des urgences dans les établissements hospitaliers constitue une priorité de

santé publique. Dans ce sens, plusieurs actions ont été développées à travers les différents

chantiers de réforme du système de santé menés par le Ministère de la santé, et ont permis

d’améliorer notamment les plateaux techniques de la majorité des hôpitaux y compris ceux des

services d’urgence. Néanmoins, malgré tous ces efforts, des faiblesses persistent encore et

nécessitent des actions de mise à niveau des structures de prise en charge des urgences médicales

préhospitalières et hospitalières.

III) PRINCIPES En matière d’urgence médicale, la définition des fonctions fondamentales de soins médicaux d’urgence s’est appuyée sur les principes de qualité des soins, de supervision, de subsidiarité, de coordination et d’organisation commune suivants :

1. Les unités prodiguant des soins médicaux d’urgence sont classées en fonction de leur niveau de technicité et de leur équipement.

2. Chaque niveau de soins est susceptible d’accueillir 3 catégories de patients. Ces derniers pouvant recourir pour :

des consultations non programmées (sans rendez-vous) à caractères urgent mais sans critères de gravité ;

des soins urgents ne mettant pas le pronostic vitale en jeu mais qui nécessite un traitement immédiat (dans les 6 heures)

3 Etude Héra sur cinq hôpitaux du royaume (1999-2000)

4Ministère Équipement et des Transports 2009)

4

des soins immédiats comportant un risque vital qui, après stabilisation ou selon la situation, seront transférés vers les Hôpitaux de référence.

3. Chaque niveau n'offre en son sein que les services qui font partie de ses compétences (principe de subsidiarité).

4. Chaque niveau possède un paquet d’activité et de prestations permettant d'optimiser la prise en charge du cas urgent.

5. Le service d’accueil des urgences, qui constitue la principale interface entre le préhospitalier et l’hospitalier, doit dorénavant être considéré comme service prioritaire et important au sein d’un hôpital.

6. Le fonctionnement des services des urgences et les procédures d’accès aux soins doivent être identiques dans tous les hôpitaux du Maroc. Seuls les types de pathologies différent entre hôpital régional et CHU (primaire, secondaires,…)

Cette stratégie des urgences médicales de proximité ne doit pas forcément se calquer sur le découpage administratif actuel. On doit prendre le plus grand soin des particularités géographiques, démographiques, d’accessibilité, d’épidémiologie, et sérier les priorités afin de concentrer les moyens. L’essentiel de cette démarche, c’est de pouvoir disposer « au bon

moment » des « bonnes personnes » ayant les « bonnes compétences ».

IV) OBJECTIFS

1. Général

Améliorer l’accessibilité et les conditions de prise en charge des patients en situation d’urgence médicale.

2. Spécifiques

o Réorganiser la filière des urgences médicales o Améliorer les conditions de prise en charge des patients en situation d’urgence médicale. o Améliorer la coordination entre l’ensemble des intervenants et la fonctionnalité de la

chaine de secours

V) AXES DE DEVELOPPEMENTS

1. Mise en place des unités de soins d’urgences médicales de proximité : o Opérationnalisation de 80 unités de soins d’urgences médicales de proximité : SUMP

Désignation des sites d’implantation

Recensement de moyens existants

Mise à niveau des sites retenus prioritaires et extension aux autres sites :

Aménagement des locaux des unités

Equipements des unités de soins UMP

Dotation en Médicaments et dispositifs médicaux

Formation des RH

Supervision et suivi des activités

2. Mise en place des filières de soins d’urgences médicaux : 3 niveaux a. Niveau 1 : Urgences Médicales de Proximité (UMP) (RSSB) (6 fonctions) :

F1 : Permanence 24/24h (Garde ou Astreinte) ; F2 : Diagnostic clinique des détresses vitales ;

5

F3 : Gestes et manœuvres de premier secours : massage cardiaque, aspiration/libération des voies aériennes supérieures, Oxygène, pose d’une perfusion, pose d’un garrot compressif, sonde vésicale, administration parentérale de médicaments vitaux (antalgique, sédatif, antispasmodique, antibiotique, etc.), suture de plaie simple, mise en condition de l’urgent pour son transfert à un niveau supérieur, contention provisoire et immobilisation de fractures par attelles (minerves, attelles);

F4 : Surveillance du patient (salle d’observation) ; F5 : Examen biologique de base :

Sanguin : 3 paramètres (Automate) : NFS, Glycémie, urée ; Urinaire : 3 paramètres (Bandelettes réactifs) albuminurie, glucosurie, acétonurie ;

F6 : Transfert simple 24/24.

b. Niveau 2 : Urgences Médico-Hospitalières de Base (UMHB) (CHP) (5 fonctions + 6) : F07 : Gestes de ressuscitation et de réanimation (F3 + Déchocage cardio-vasculaire,

sédation, intubation/ventillation, Sonde gastrique, monitorage) F08 : Examen complémentaire de Base : (F6 + Radio-standard, Echographie, ionogramme,

bactériologie, immunologie) ; F09 : Transfusion ; F10 : Hospitalisation ; F11 : Intervention chirurgicale (Bloc opératoire).

c. Niveau 3 : Urgence Médico-Hospitalières Complete (UMHC) (CHR/CHU) : (5 fonctions + 11) F12 : Fonction réanimation hospitalière polyvalente : prise en charge complète des

défaillances viscérales aiguës mettant directement en jeu le pronostic vital ; F13 : Examens complémentaires Complets : F9 + TDM/IRM, explorations fonctionnelles ou

invasives, virologie, etc. ; F14 : Transfert SMUR en plus de F7 ; F15 : Régulation des appels médicaux. F16 : Formation continue

Pour chaque niveau, les prestations, les compétences et les ressources ont été définis pour garantir une réponse aux demandes de la population pouvant être une prise en charge et/ou une orientation vers le niveau le plus adapté au cas.

d. Mise en place et organisation du Réseau Intégré de Soins d’Urgence Médicale (RISUM) o Elaboration et mise en œuvre de conventions de partenariat (intersectoriel et intrasectoriel) o Instauration, réglementation et protocolisation, des notions de tri et d'orientation aux

différents niveaux d'accès au RISUM o Elaboration de texte de loi organisant le fonctionnement du RISUM (traduction de la circulaire

en texte de loi) o Création du Comité National des Urgences Médicale (CNUM) comme organe intersectoriel

permanent, avec un rôle stratégique et qui sera mandaté pour assurer la planification des activités en relation avec les soins d’urgence à l’échelon du Royaume,

o Création de Comités Régionaux d’Urgence Médicale (CRUM) qui seront mandatés pour assumer la gestion du réseau ainsi que le suivi et l’évaluation de la mise en œuvre des SAMU au niveau régional.

o Elaboration et mise en œuvre de conventions de partenariat (intersectoriel et intrasectoriel) avec les partenaires actifs dans le domaine de l’urgence

o Elaboration d’une circulaire d’application conjointe entre les principaux acteurs impliqués (Ministère de l’Intérieur, Ministère de la Santé, Administration Chargée de la Défense Nationale) ;

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o Elaboration de procédures pour les interventions entre les principaux acteurs : diffusion de l’alerte, mobilisation/mutualisation coordonnée des moyens, orientation des patients vers la structure la plus adaptée, etc. ;

o Renforcement des compétences en matière d’interventions préhospitalières par l’instauration de sessions périodiques de formations communes des professionnels (santé et extra santé) impliqués dans les secours en cas d’accident de circulation (mêmes standards de formation) ;

3. Renforcement des Urgence Médico-Hospitalières Complète UMHC au niveau des :

a. SMUR : opérationnalisation de 15 SMUR rattachés à 8 SAMU fonctionnels et couvrant 13 Régions ;

b. Services de réanimations : Normalisation de l’accès aux services de recours en réanimation au niveau des CHR (structure, compétences, équipements, procédures) ;

c. Centre de Régulation des appels médicaux : Renforcement de la fonction Régulation Médicale des urgences ;

4. Développement des pôles d’urgences médicales spécialisées :

a. Filière de soins néonataux : mise en place d’unité régionale de néonatologie (CHR) d. Filière de prise en charge des cas de psychiatrique : normalisation de la prise en charge

des urgences psychiatrique au niveau des hôpitaux publics (CHP/CHR) ; e. Filière de soins des brûlures : développement d’unités régionales de prise en charge des

brûlés (CHR et CHU) ; f. Filière de soins des traumatismes : développement des Trauma Centers au niveau des

CHU ;

5. Disponibilité, accessibilité et traçabilité des médicaments et dispositifs médicaux vitaux au niveau des filières de soins urgences ; a. Diffusion régulière aux personnels des urgences la liste des médicaments et dispositifs

médicaux vitaux disponibles au niveau de la pharmacie hospitalière b. Dotation régulière de chaque équipe (chef d’équipe) en médicaments et dispositifs

médicaux vitaux c. Rationalisation et adaptation des Commandes aux activités du service des urgences d. Responsabilisation des médecins et des chefs d’équipes dans la gestion de l’utilisation

des médicaments et dispositifs médicaux vitaux e. Mise en place de procédures de gestion des médicaments pour améliorer la traçabilité

des consommations, (ordonnance nominative, etc.)

6. Développement du Système d’information et Encouragement de la recherche et de l’expertise en évaluation dans le domaine de la médecine d’urgence ;

a. Mise en place d’un système d’information, de communication et d’évaluation de la

performance du service des urgences en vue d’améliorer la coordination et la traçabilité de la prise en charge de patients, la gestion des flux de patients, le partage des informations, l’évaluation, etc.. Ce système devra permettre à chaque composante du réseau des urgences médicales, d’évaluer son activité :

Elaboration d’indicateurs et de tableaux de bord de suivi et d’évaluation ;

Développement et mise en place d’un outil de recueil systématique de données administratives, médicales et financières,

Elaboration et mise en place des supports nécessaires : registre, fiche journalière, fiche de liaison, bulletin, etc.

b. Formaliser, généraliser et partager le système d’information afin de connaître les moyens opérationnels disponibles sur un territoire donné (ROR)

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c. Instaurer une démarche d’évaluation des activités d’urgences médicales en vue de disposer de données permettant d’améliorer l’aide à la prise de décision médicale et politique. Elle vise également l’amélioration de la qualité et de la sécurité de la prise en charge des patients et participe à la veille et à l’alerte sanitaire.

d. Mise en place des supports de collecte de données pour la gestion et le suivi des activités du réseau

e. Mettre en place un Observatoire Régional des Urgences Médicale (ORUM) chargé de l’exploitation la base de données issues des systèmes d’information des urgences, de rendre compte de l’activité des structures d’urgence de la région, de rendre compte aux établissements de l’activité observée de leurs structures d’urgence et de répondre à des demandes spécifiques de la part du réseau.

7. Mise en place de mesures, protocoles et procédures de prise en charge des urgences

médicales

a. Elaborer et diffuser des protocoles et des procédures prés établis de soins d’urgence permettant d’assurer, pour tout patient la même qualité de prise en charge

8. Renforcement des effectifs et des compétences des ressources humaines exerçant dans les

filières de soins d’urgences médicaux ;

a. Redéploiement des ressources humaines conformément aux dispositions de la circulaire 1147 du 4 juillet 2011 (pôle SAU/SAMU/SMUR) ;

b. Affectation de médecins, infirmiers et techniciens ambulanciers pour renforcer les SAU/SAMU/SMUR fonctionnels et démarrer les nouveaux sites SAU/SAMU/SMUR.

c. Encadrement des médecins généralistes et du personnel infirmier au niveau du service des urgences par les médecins spécialistes hospitaliers (médecins expérimentés et qualifiés);

d. Instauration d’une formation de façon régulière et continue des professionnels de santé des hôpitaux publics en partenariat avec les Centres d’Enseignement aux Soins d’Urgence (CESU) au niveau des SAMU ;

e. Activer le développement des Centres d’Enseignement aux Soins d’Urgence (CESU) au niveau des SAMU ;

f. Définition des conditions de recrutement, d’affectation et de mutations prioritaires des ressources humaines pour répondre aux spécificités des activités d’urgences médicales ;

g. Appel à candidatures pour le choix de médecins motivés et prédisposés à participer aux activités de l’assistance médicale urgente pour exercer au niveau des Services des Urgences, des SAMU et des SMUR ;

h. Revoir la spécialité en médecine d’urgence et de catastrophe pour la rendre plus attractive (FB)

i. Mise en place d’une filière paramédicale de soins d’urgence et de soins intensifs j. Inclure le SAMU parmi les terrains de stages pour les Internes, les Résidents, les élèves

infirmiers et les Techniciens ambulanciers.

9. Mise en place et organisation du Réseau Intégré de Soins d’Urgence Médicale (RISUM);

a. Création du Comité National des Urgences Médicale (CNUM) comme organe intersectoriel permanent, avec un rôle stratégique et qui sera mandaté pour assurer la planification des activités en relation avec les soins d’urgence à l’échelon du Royaume,

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b. Création de Comités Régionaux d’Urgence Médicale (CRUM) qui seront mandatés pour assumer la gestion du réseau ainsi que le suivi et l’évaluation de la mise en œuvre des SAMU au niveau régional.

c. Instauration, réglementation et protocolisation, des notions de tri et d'orientation aux différents niveaux d'accès au RISUM

d. Institutionnalisation des dispositions de la circulaire (traduction de la circulaire en texte de loi)

e. Renforcement des composantes du RISUM en moyens de télécommunication f. Elaboration et mise en œuvre de conventions de partenariat (intersectoriel et

intrasectoriel) avec les partenaires actifs dans le domaine de l’urgence g. Elaboration d’une circulaire d’application conjointe entre les principaux acteurs

impliqués (Ministère de l’Intérieur, Ministère de la Santé, Administration Chargée de la Défense Nationale) ;

10. Promotion de la formation continue des professionnels de santé pour renforcer et

maintenir les compétences exigés par l’exercice de la médecine d’urgence. a. Renforcement des compétences en matière d’interventions préhospitalières par

l’instauration de sessions périodiques de formations communes des professionnels (santé et extra santé) impliqués dans les secours en cas d’accident de circulation (mêmes standards de formation) ;

Ces 10 actions proposées, peuvent être organisées selon la chaine de secours en trois niveaux

d’intervention :

En amont des structures d’accueil des urgences

Au niveau des structures des urgences

En aval des structures d’accueil des urgences

VI) INDICATEURS DE SUIVI ET D’EVALUATION 1. Pré-hospitalier

a. Nombre de SMUR fonctionnels. b. Nombre d’affaires traitées par la régulation régionale. c. Délai de réalisation des transports secondaires. d. Pourcentage de population couverte à moins de 30 minutes. e. Nombre de médecins correspondants de SAMU.

2. Intra hospitalier

a. Formalisation des réseaux. b. Délai d’attente aux urgences. c. Fonctionnement des commissions des admissions non programmées. d. Nombre de service disposant d’un infirmier organisant l’accueil et l’orientation. e. Admissions directes dans les services

3. Système d’information et télémédecine

a. Nombre de sites utilisant les installations de télémédecine. b. Nombre de télétransmission d’images réalisées par service d’urgence.

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URGENCES MEDICALES DE PROXIMITE (UMP) FONCTIONS FONDAMENTALES DE SOINS D’URGENCE MEDICALE

CONTEXTE Les services d’urgence hospitaliers font face depuis plusieurs années à une activité soutenue avec un accroissement des passages aux urgences d’années en années. En effet, la population recourt de plus en plus fréquemment aux services d’urgence hospitaliers. Le nombre de passages dans ces services à enregistré un accroissement de plus de 50% entre 2005 et 2010 : il est passé de 2,6 à 4,1 millions. Cette situation est paradoxal, car ces passages, le plus souvent, ne correspondent pas à une situation d’urgence vitale ou grave, puisque dans les trois quarts des cas environ, les patients reçoivent un traitement ambulatoire avec retour à domicile. Ces prestations de consultations non programmées pourraient être assurées au niveau des établissements de soins de santé de base qui constitue la première interface entre la population et le système de soins qui est organisé autour de 3 réseaux : Un réseau de soins de santé de base (RSSB), Un réseau hospitalier (RH) et un réseau des urgences médicales (RISUM). Partant de la réalité de notre contexte où il est peu probable que la population modifie son comportement et accepte d’utiliser en premier recours les centres de santé et pour éviter le recours non justifié des patients aux urgences, il faut que le système de soins médicaux d’urgence soit orienté vers la proximité avec une organisation intégré dans le système de santé, une complémentarité, une absence de chevauchement et une continuité entre les différents niveaux de soins (centres de santé et hôpitaux). Il faut également que son fonctionnement soit connu de la population. Cette organisation de soins médicaux d’urgence axée sur le principe de proximité, s’inspire de la stratégie d’amélioration des soins obstétricaux et néonataux d’urgence qui est basé sur la définition de fonctions fondamentales (SOUB et SOUC). Elle va permettre d’assurer une permanence de soins médicaux d’urgence de proximité visant à garantir une réponse aux demandes de la population pouvant être une prise en charge et/ou une orientation vers le niveau le plus adapté au cas. Les actions de soins d’urgences médicales de proximité porteront sur les différents niveaux des 3 réseaux. En matière d’urgence médicale, la définition des fonctions fondamentales de soins médicaux d’urgence s’est appuyée sur les principes de qualité des soins, de supervision, de subsidiarité, de coordination et d’organisation commune suivants :

7. Les unités prodiguant des soins médicaux d’urgence sont classées en fonction de leur niveau de technicité et de leur équipement.

8. Chaque niveau de soins est susceptible d’accueillir 3 catégories de patients. Ces dernier pouvant recourir pour :

des consultations non programmées (sans rendez-vous) à caractères urgent mais sans critères de gravité ;

des soins urgents ne mettant pas le pronostic vitale en jeu mais qui nécessite un traitement immédiat (dans les 6 heures)

des soins immédiats comportant un risque vital qui, après stabilisation ou selon la situation, seront transférés vers les Hôpitaux de référence.

9. Chaque niveau n'offre en son sein que les services qui font partie de ses compétences (principe de subsidiarité).

10. Chaque niveau possède un paquet d’activité et de prestations permettant d'optimiser la prise en charge du cas urgent.

Cette stratégie des urgences de proximité ne doit pas forcément se calquer sur le découpage administratif actuel. On doit prendre le plus grand soin des particularités démographiques, d’accessibilité, d’épidémiologie, et sérier les priorités afin de concentrer les moyens.

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A. LES FONCTIONS FONDAMENTALES DE SOINS D’URGENCE MEDICALE Elles ont été définies en fonction du niveau de l’offre de soins existante, de l’absence de structure

hospitalière, de la population desservie et de la distance avec l’hôpital de référence.

1. URGENCES MEDICALES de PROXIMITE (UMP)

Ce sont des soins d’urgences médicales prodigués dans les établissements de santé de base (CSCA et CSUA) implantées dans les chefs-lieux de centres urbains ou ruraux et distants des hôpitaux de référence. 7 fonctions sont préconisées à ce niveau (F1 à F7)

F1 : Permanence 24/24h (Garde ou Astreinte) ; F2 : Diagnostic clinique des détresses vitales ; F3 : Gestes et manœuvres de premier secours : massage cardiaque, aspiration/libération des

voies aériennes supérieures, Oxygène, pose d’une perfusion, pose d’un garrot compressif, sonde vésicale, administration parentérale de médicaments vitaux (antalgique, sédatif, antispasmodique, antibiotique, etc.), suture de plaie simple, mise en condition de l’urgent pour son transfert à un niveau supérieur ;

F4 : Contention provisoire et immobilisation de fractures par attelles (minerves, attelles) F5 : Surveillance du patient (salle d’observation) ; F6 : Examen biologique de base : 3 paramètres (Automate) : NFS, Glycémie, urée ;

3 paramètres (Bandelettes réactifs) albuminurie, glucosurie, acétonurie ; F7 : Transfert sanitaire simple 24/24.

2. URGENCES MEDICO-HOSPITALIERES de BASE (UMHB)

Ils sont prodigués au niveau des CHP (Hôpitaux Locaux, Hôpitaux Provinciaux et Préfectoraux). En

plus des fonctions UMP on trouve 5 autres fonctions à ce niveau (F8 à F12).

F8 : Gestes de ressuscitation et de réanimation (F3 + Déchocage cardio-vasculaire, sédation,

intubation/ventillation, Sonde gastrique, monitorage) F9 : Examen complémentaire de Base : (F6 + Echographie, ionogramme, bactériologie,

immunologie) ; F10 : Transfusion ; F11 : Hospitalisation ; F12 : Intervention chirurgicale (Bloc opératoire).

3. URGENCE MEDICO-HOSPITALIERE COMPLETE (UMHC)

Ils sont prodigués au niveau des CHR et CHU (Hôpitaux Régionaux et Centres Hospitaliers Universitaires). En plus des fonctions UMHB on trouve 4 autres fonctions à ce niveau (F13 à F16).

F13 : Fonction réanimation hospitalière polyvalente (prise en charge complète des défaillances viscérales aiguës mettant directement en jeu le pronostic vital) ;

F14 : Examens complémentaires Complets : (F11 + TDM/IRM, explorations fonctionnelles ou invasives, virologie, etc.) ;

F15 : Transfert SMUR en plus de F9 ; F16 : Régulation des appels médicaux.

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B. LES PRESTATIONS, RESSOURCES ET COMPETENCES

1. SOINS D’URGENCES MEDICAUX de PROXIMITE (SMUP)

Ce sont des prestations prodigués au niveau des structures de soins de base (CSCA et CSUA). Elles vont permettre d’assurer un accueil permanent (24/24) des cas d’urgence médicale et leur transfert éventuel vers l’hôpital de référence.

a. Prestations minimales d’urgence

Ces prestations regroupent :

Consultations médicales avec reconnaissance des signes de détresse vitale ; Gestes de premier secours permettant la prise en charge initiale des détresses vitales ;

Mise en condition de l’urgent pour son transfert à un niveau supérieur ;

Contention provisoire et immobilisation de fractures ;

Investigation élémentaire de diagnostic biologique ;

Suture de plaie simple.

b. Ressources matérielles

i. Equipement :

A ce niveau de petits moyens techniques sont nécessaires (voir annexe 1)

ii. Médicaments et dispositifs médicaux vitaux :

Voir liste des médicaments et dispositifs médicaux vitaux pour SMUP ;

iii. Moyens de Transfert :

Ambulance fourgon ou VTT type B (voir fiche ambulance type B) ;

Procédures de transferts ;

iv. Moyens de communication :

Téléphone fixe, portable et éventuellement Radiocommunication, (structure et Ambulance) ;

c. Ressources humaines requises

i. Effectif et profil

2 médecins au minimum ;

3 infirmiers au minimum ;

1 chauffeur au minimum ;

ii. Compétences et habilité requises

L’équipe (médecin et infirmier) du niveau SMUP doit être capable de :

Effectuer un examen clinique d’urgence élémentaire (médico-chirurgicale) ;

Réaliser des gestes de premier secours permettant la prise en charge initiale des détresses vitales ;

Réaliser des investigations élémentaires de diagnostic biologique ;

Poser une contention provisoire et immobiliser de fractures ;

Suturer une plaie simple ;

Mettre en condition l’urgent pour son transfert à un niveau supérieur ;

Organiser le transfert du patient vers un niveau supérieur ;

Connaissances obstétricales.

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2. SOINS D’URGENCE MEDICOHOSPITALIER DE BASE (UMHB)

Ils sont prodigués au niveau des CHP (Hôpitaux Locaux, Hôpitaux Provinciaux et Préfectoraux) dans lesquels s’exercent les disciplines de base : la médecine générale, la chirurgie générale, la pédiatrie et l’obstétrique avec une activité minimale pour les urgences et la réanimation. En plus des prestations des SMUP, ce sont les prestations qui vont permettre d’assurer un accueil permanent (24/24) et une prise en charge de base des cas d’urgence médicale et leur transfert éventuel vers l’hôpital de référence.

a. Prestations minimales d’urgence

Ces prestations regroupent :

Consultation médicale généraliste et spécialisée (Chirurgie et gynéco-obstétrique) 24/24 (garde ou astreinte) ;

L’urgence porte, médicale et chirurgicale ;

L’urgence obstétricale et pédiatrique ;

L’urgence néonatale ;

Déchocage cardio-vasculaire, surveillance ;

Détresse respiratoire, neurologique, thermique ;

Mise en condition et transfert.

b. Ressources matérielles

i. Equipement :

En plus des équipements du Niveau SMUP, des moyens plus importants sont nécessaires à ce niveau. (annexe 2)

ii. Médicaments et dispositifs médicaux :

Voir liste des médicaments et dispositifs médicaux pour SMUB ;

iii. Moyens de Transfert :

Ambulance fourgon ou VTT type B (voir fiche ambulance type B) ;

Procédures de transferts.

iv. Moyens de communication :

Téléphone fixe, portable et éventuellement Radiocommunication, (structure et Ambulance).

c. Compétences requises

i. Effectif et profil

5 médecins au minimum ;

9 infirmiers au minimum ;

2à 4 chauffeurs au minimum.

ii. Compétences et habilité requises

L’équipe (médecin et infirmier) du niveau SMUB doit être capable de :

Effectuer un examen clinique d’urgence (médico-chirurgicale) ;

Réaliser des gestes de ressuscitation et de réanimation (F3 + Déchocage cardio-vasculaire, sédation, intubation/ventillation, Sonde gastrique, monitorage) ;

Interpréter les résultats des examens complémentaires de Base : (F6 + Echographie, ionogramme, bactériologie, immunologie) ;

Poser une contention provisoire et immobiliser de fractures ;

Réaliser des transfusions ;

Réaliser des Intervention chirurgicale (Bloc opératoire) et des hospitalisations ;

Mise en condition et stabilisation des lésions ou des états de détresse en vue de leur transfert vers un niveau supérieur.

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3. SOINS D’URGENCE MEDICOHOSPITALIER COMPLET (SUMC) Ils sont prodigués au niveau des CHR et des CHU. Pour ce qui concerne le CHR sa position dans le réseau hospitalier lui confère les attributs pouvant lui permettre d’endiguer les malades et les urgents de toute sa région d’influence et de ne référer aux centres hospitaliers nationaux que les cas exceptionnels. A cet égard toutes les spécialités devraient y être représentées en capacités variables selon la pathologie de la région.

Concernant le CHU, c’est évidemment un palier beaucoup plus complexe. La présence de compétences médicales élevées et variées et l’existence au sein des CHU des services de référence et d’équipements lourds impliqueront toujours un effort particulier de ces établissements en matière de soins spécialisés en général et de soins urgents en particulier. Pour les deux niveaux la fonction régulation est assuré par le SAMU régional auquel sont rattachés sur le plan mobilisation les SMUR dont les ambulances sont de type A. Les CHU auront une responsabilité supplémentaire de formation globale en particulier pour l’adapter en ce qui concerne les chirurgiens et fondamentalement dans les domaines de l’oxyologie et de l’anesthésie réanimation.

A ce niveau il est possible également de développer la télémédecine comme fonction d’appui pour les SMUP.

C. INDICATEURS DES SOINS MEDICAUX D’URGENCES

1. INDICATEURS D’ACCESSIBILITE ET DE DISPONIBILITE

a. Répartition géographique des CSCA et CSCU dispensant des SMUP b. Nombre de CSCA et CSCU mettant en œuvre les 7 fonctions

2. INDICATEURS DE PERFORMANCE ET DE QUALITÉ

a. nombre de cas urgents pris en charge par le niveau SMUP b. nombre de cas urgents transférés à un niveau SMUB c. adéquation du diagnostic final avec le motif de transfert par le SMUP

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ANNEXE 1

Equipement médico-technique pour le UMP

Aspirateur mécanique ou électrique selon disponibilité d’électricité ;

Sondes d’aspiration, Sondes urinaires ;

Canules oropharyngées ;

Ballon de ventilation assisté (adultes et enfants) ;

Bouteilles d’oxygénation, ventilation spontanée avec humidificateur et manodétendeur

adapté ;

Défibrillateur semi-automatique ;

Boite de petite chirurgie, Kit de suture ;

Stéthoscope, appareil à tension ;

Automate ;

Scialytique mobile : 70.000 lux ;

Attelles de transport ;

Minerve (adulte et enfant) ;

Garrots Tourniquets ;

Potence ;

Chariot lit ;

Chaise roulante ;

Panier à sérum.

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ANNEXE 2

Equipement médico-technique pour le UMHB Table chauffante pour nouveau – né ;

Déchocage (SAUV voir liste annexe 3) ;

Ambiance thermique ;

Sources Oxygène et vide ;

Aspiration, air comprimé ;

Instrumentation d’usage ;

Table d’examen ;

Table gynécologique ;

Négatoscope ;

Equipement et matériel pour examen (ORL, ophtalmologie, abdomen) ;

Table chauffante pour examen enfant ;

Boite d’urologie, sonde urinaire ( taille 4 à 24 ) ;

Pansement, boite de suture (instrument adapté au nouveau - né ) ;

4 lits médicalisés ;

Table chauffante ;

Matelas chauffante, table chauffante ;

Masque transparent à coussin gonflable ;

laryngoscope avec lame ;

Mandrin, enfant, nourrisson ;

Canule ;

Sonde d’intubation 2, 5 à 5,5 ;

Jeu d’attelle 4, 6 ;

Tensiomètre (nourrisson, enfant, adulte) avec bande Velcro ;

Equipement bloc opératoire ;

Equipement gynéco- obstétrical.

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ANNEXE 3

Equipement médicotechniques pour le UMHB

- Minerve cervicale adulte à triple appui.

- Minerve cervicale pédiatrique à triple appui.

- Jeu de cinq attelles rigide.

- Brancard d'urgence en aluminium anodisé et inoxydable.

- Matelas d'immobilisation à dépression radiotransparent avec poignet.

- Couverture isothermique réutilisable.

- Tensiomètre mural à colonne de mercure.

- Tensiomètre de Vaquez Laubry classic avec sangles + stéthoscope séparé+ trousse.

- Boite rectangulaire en acier inoxydable 250X120X60 (intubation).

- Boite rectangulaire en acier inoxydable 220X120X60 (Instrument).

- Boite rectangulaire en acier inoxydable 200X100X60 (pansement).

- Tambour cylindrique 190X180.

- Tambour cylindrique 160X110.

- Laryngoscope d'urgence 5 lames.

- Mandrin avec curseur pour sonde d'intubation trachéale.

- Pince tire langue.

- Pince de Magill double courbure adulte en acier inoxydable.

- Pince de Magill double courbure enfant en acier inoxydable.

- Manche de bistouri numéro 4.

- Pince porte aiguille droit Mayo Hégar 14 cm.

- Pince de kocher avec griffe droite 15 cm.

- Pince de kocher avec griffe courbe 15 cm.

- Pince de kocher sans griffe droite 15 cm.

- Pince de kocher sans griffe courbe 15 cm.

- Pince Pean droite 14 cm.

- Pince Pean courbe 14 cm.

- Ciseau mousse droit inoxydable 16 cm les deux bouts arrondis.

- Ciseau courbe en acier inoxydable 14 cm.

- Pince à disséquer Adson sans griffes 16 cm.

- Pince à disséquer Adson avec griffes 16 cm.

- Pince hémostatique d'Halsted droit avec griffes 13 cm.

- Pince hémostatique d'Halsted droit sans griffes 13 cm.

- Pince hémostatique d'Halsted courbe avec griffes 13 cm.

- Pince hémostatique d'Halsted courbe sans griffes 13 cm.

- Pince à pansement 25 cm.

- Ciseaux universels Gesco.

- Aspirateur d'urgence et de transport.

- Nébuliseur (adulte et pédiatrique).

- Respirateur volumétrique mobile d'urgence et de transport.

- Pousse seringue électrique à 01 voie superposable.

- Moniteur multiparamétrique adulte et enfant.

- Electrocardiogramme 6 pistes.

- Défibrillateur semi-automatique.