planète barbare chapitre 16

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Magnetic Vortex is talking about human hospitals.

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Page 1: Planète Barbare chapitre 16
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15) LES HOPITAUX HUMAINS

Ce sont généralement de grands bâtiments froids, à l’architecture hyper fonctionnelle.

Heureusement, en Occident, des commerces s’installent souvent dans le hall d’entrée, ce qui

leur donne malgré tout un peu une ambiance de fête. A l’intérieur, tous les murs sont peints

généralement en blanc. « Par mesure de propreté », prétendent les humains et à ce niveau, ils

n’ont pas tord. Pourtant, les hôpitaux humains accueillent souvent de multiples germes,

bactéries, virus, etc. Néanmoins, si les revêtements des murs étaient peints en rose clair ou en

bleu couleur ciel, ces bâtiments seraient bien plus accueillants et malgré tout aussi propres.

L’impression générale est souvent la monotonie. Les chambres ne contiennent que le mobilier

strictement nécessaire : un ou deux lits, entourés de tubes. De loin, ces pièces ressemblent à

des chambres de torture. Aucune affiche ou peinture ne viennent d’habitude les agrémenter.

Les infirmières, souvent trop peu nombreuses, courent dans tous les sens. Elles sont

généralement épuisées et donc irritables. Les spécialistes sont quasiment invisibles. Tels des

demi-dieux, ils se rendent quelques minutes par jour auprès de leurs malades et leur science

est supposée telle qu’il paraît que c’est suffisant pour les guérir. Ils sont souvent entourés

d’une cour d’infirmières et d’assistants, surtout dans les hôpitaux universitaires. Les malades

n’ont que peu droit à la parole. L’éminent professeur étale leurs problèmes médicaux à la

cantonade comme s’ils dissertaient du fonctionnement d’un vieux moteur. Avant et après cette

visite exceptionnelle, les patients restent oisifs, à attendre le prochain passage du médecin. Si

ce dernier se trompe, ils ne sont généralement pas mis au courant. Et même si c’était le cas,

les poursuites judiciaires en ce domaine aboutissent rarement. Dans le meilleur des cas, les

chambres des malades sont équipées d’une boîte à images nommée télévision. Bref, ils

s’ennuient mais n’osent pas réclamer, de peur de s’attirer les foudres des infirmières,

totalement débordées. Evidemment, je vous décris ici les hôpitaux occidentaux ordinaires. Les

humains nantis disposent généralement d’infrastructures nettement plus accueillantes mais

celles-ci sont très onéreuses et réservées à une élite. Quant aux hôpitaux du tiers monde, c’est

l’horreur absolue. Ils manquent de matériel, de médecins et d’infirmières. Les bâtiments sont

sales, vétustes et pas assez grands. Les baignoires et les douches, quand elles existent, sont

rouillées. Souvent, la famille du malade doit lui procurer sa nourriture. Mais souvent, les

malades n’ont pas de quoi payer ces hôpitaux, aussi ne s’y rendent-ils même pas.

Je me suis posé de nombreuses questions face à l’impersonnalité de ces centres. Les humains

réagissent comme s’il s’agissait de réparer des automates et non de soigner des êtres vivants,

animés de sentiments et de désirs. Or, le fait d’être hospitalisé fragilise à la fois les patients et

leurs familles et je n’aborde pas encore ici le cas des décès. Les familles et les malades

devraient être entourés de plus d’attention, dans un environnement beau et accueillant. Nos

savants Centauriens n’ignorent pas, depuis longtemps, que de nombreuses maladies sont dues

à un mal être psychique. Un individu sous l’emprise d’un grand chagrin sera plus facilement

sujet à un cancer ou à une autre maladie. Leur remonter le moral nous semble, à nous

Centaures, aussi important que de soigner les manifestations externes de leurs problèmes

existentiels. Les humains, quant à eux, semblent croire que celui qui souffre en est vaguement

responsable, peut-être parce qu’il aurait offensé l’une de leurs terribles divinités. Je ne vois

pas d’autre explication à l’inhumanité de leurs centres hospitaliers.

NOTE DE L’AUTEUR

Les Centaures possèdent de nombreux centres de santé, dont la vocation est presque

exclusivement préventive car les maladies réelles sont rares dans le système stellaire de Véga.

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Ces centres disposent d’équipes nombreuses et multi fonctionnelles, créées sur le modèle de

la famille centaurienne. Les locaux sont entièrement décorés. Les murs, notamment, sont

peints de grandes fresques murales, représentants la nature présente dans les planètes du

système stellaire de Véga. Les piscines tropicales sont courantes dans de tels centres, ainsi

que les saunas. Les Centaures pensent, en effet, que l’effort physique est généralement bon

même pour une personne malade. Les chambres sont particulièrement soignées et

accueillantes.

Dès qu’un Centaure se sent déprimé, il peut demander à être reçu dans un tel centre. Souvent,

un ou plusieurs amis l’accompagnent. Il y rencontre l’équivalent d’un médecin qui l’ausculte.

Le patient reste alors libre de voyager comme il le veut dans le centre. S’il le désire, il peut

parler avec des membres de l’équipe psychologique qui cherche une réponse à ses problèmes

existentiels et autres. Mange-t-il convenablement, est-il stressé ou confronté à un grand

chagrin ? De toute façon, dans de tels centres, on trouve l’équivalent de nos bibliothèques,

restaurants et cinémas. Le tout est gratuit, le but étant de maintenant le moral des Centaures

au beau fixe.

Certains Centaures se spécialisent dans tel ou tel domaine. Mais ils considèrent que plus un

individu maîtrise une discipline, plus il doit rendre à la société ce qu’il a reçu et se mettre à

son service. La science qu’il a reçue, il se fait un devoir de la redistribuer à d’autres. Aussi les

médecins Centaures sont-ils particulièrement proches de leurs patients et font-ils preuve de

beaucoup d’empathie.

Les Centaures n’utilisent que rarement des médicaments tels que nous l’entendons car ils

trouvent que ces derniers sont trop nocifs. Ils leur préfèrent des techniques plus douces telles

que l’homéopathie, les massages, la diététique, etc. Mais, surtout, ils soignent les individus

globalement ; c’est-à-dire aussi bien son corps que son esprit et surtout son âme.