politzer crise_psicologia cópia
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COLLECTION O J l'HOMME COMMUNISTE ••
J . DUCLOS et J. FRtVILLE: Henr i Bar busse, 7.2 pa-
ges • • • • • • • • • • • • • • • • • • •• • ••••••••••• 27 f ro
ARAGO N: Comme je vous en d onne l'Exemple (tex-
tes choisis de Jacques Decour), 48 pages.. 16 fr o
G. P t RILes Lendemains qui chantent, 64 pages30 fr o
U n grand Fran~als, Gabriel Peri, 128
pages •....•.....•.•................ ,. 90 f ro
M. C ACHI N : Science et Religion, 64 pages.. 21 fr o
R . GARAUDY: Le Communisme et la Morale, 128
pages. . • • . • . . . . . . • . . . . . .•. . . . • • • . • .. 50 fr o
R . GARAUDY: Le Communisme et la Renaissance
de la Cultur e f r an~aise, 64 pages.... 18 fr o
G. POUTlER: Revolution et CO'ntre~revolution au
XXe Siecle , 100 pages ••.......•..... 45 f ro
G. POUTlER : Le Ber gsontsme, une mystification- '
philosophlque, 11 2 pages 5Q f ro
P rlx 'J c r F r .
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G e o rg e s P O L IT Z E R
L A C R I S E
PSYCHOlOGIE
C O N T E M P O R A I N E
EDITIONS SOCIALES
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( ~>- , J _ __ _ _ __ ______ _ __ -'-·~"'_ bff '·"·!
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Principes elcmentaires de pbiloso phie (Edi ions sociales).
Le Ber gsonisme, une mystification philosophique (Edi-
tions sociales).
Revolution et contre-revoluti on au XX e Siecle: Repon-
.;se a « Or et Sang» de M. R osell ber g (Editions socia-
les) .
En pr e paration:
Georges POLITZER-
L A C R IS E
PSYCHOLOGIE
CONTEMPORAINE
194 7
EDITION s SaCIALES
64, Boulevard Auguste - Blanqui
PARIS - Xille
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Tous droits d e tr ad uction, d e r e production et d'lld a ptation r eser ves
Copyr ight by ( Ed itions lociales», Paris 19~7.
PREFACE
Jama ,is , sans doute, Ie titre de cette collection ne fut
aussi justifie qu'aujourd' hui ,. ou il indiqwe' exactement le sens et la portee de la Crise de la Psychologie con-temporaine de G·eorges Politzer. Jamais, en ertet, nousn'avons presenle ouvrage moins dogmatique, plus
« ouvert : 1 >
a la discussion comme .aux promesses et allX realisations. Et s'il en est ainsi, ce n'esl pas que Politzer ni les Editions sociales alent lJoulu ralre reuvre lapa-geuse et polemique gratuit e. C' est tout simplement quel'avenir de la psychologie est bel et bien un « pro-bleme » .. . Or, ce probleme , Politzer non seulement asu en saisir tout e ,l' acuit e , mais encore l' a pose en d estermes qui valaient la peine d'etre rappeles el offertsa la r erle: I )ion. C 'est dalls cett e mesure , et Gompt e tenud es modifications qu'a pport er ont a ses inalcations lesdiscus ,sions que nous souhait ons voir s'engager sur cetheme et les r ealisations (surt out les r ealisations I), que
nous aDons cru bon d e r eedlt er la contribut ion d ePolitzer au d enouement d e la crise d e la psychologie.
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Gutres « litt eratar es ~, (1 I ujourd J
hui ou. f hi:st.oir e a pr e-. , , d'elle-meme les positions , les zntentlOns et , f a
~I S :erit e > des attitudes, aujourd' hui ou il ne nous ~est e
plus que des textes, nous estimons que le~ d eux art lcles
de Politzer constituent, sclor; to~t e vralsemblance: unn' wt eriel d e choix pour la re f lexlOn sur les pro,blemesd e ia psychologie contem poraine, sur Ie prob.leme d e
la psychologie. , , LaCar,d e puis 1929, la situation , n' a pas , change ,' ' er -
psychologie est t oujour s une « sc zence » n;meure, metaine de s es f ondements comme de sa , meth~d e, de sonob jet comme d e son bill. Elle est tou]ours a. la rem,~r-
lie de quelque allt re d iscipline , que ce SOlt la ~e a-
~h ysiqlle ou la biologie; t oujour s, in(econd e" t ou~o~~;decevant e. Pour t out dire , aujourd hm com~e en /
1 l . ' est tou]' ours pas une « sc zence ». 0 ,la psyc 10 ogze n . II race
polilzer proposait alors une perspe~tlVe nouve .~ ga laquelle i f estimait pouv?ir enf m « f ond er ,» ~~
veritable science ps ychologlque. Pouvoz: ,s-nous 19n.od' t' ? pouvons-nous ne pas dllscuter ses zn 1-
ses .sllgges I ons. . s' certaines semblent ma:i' nt enant catI Ons - me m e z .',' .inexacles _ et en lir er de quoi, cet t e f OI ls, poser : se I I.ell-
scment les premieres pierres d ' une psychologle sc!en-
r ?i! i~ed :alltr es t ermes : de l' aventure ,bizQ1;re ?-e la Revue,d e s cholOdi'e concrete, if r este all]ourd hU l , dans leur
dill d cuxtJtext es. Toute petit e histoire, to~te an,ecdot e
~~~scs ~ pnr t, nous posons ia question: la dzsc~sslOn su~' hologie concr ete ne peut-eUe et ne dOlt-elle pas
une ps y( . ?s'engagcr sur ces deu x elud es d e Poizt zer .
Le seul fait de la publication de ces i ,ext ies in' diqlle'
que. Quant a nous, notre siege ,est f ait.Qu' il y ait, dans la posit ion d e G. Polit zer enuer s let
ps ychologie concrete d es theses a d epasser, nous enconvenons ' volQnt iers. Qu' i f soil indis pensable , urgent et imperieu x d e les d epasser , cela est cer t ain. Polilzer
lui-meme s'en rendalt compt e : et I e lect eur ver r a -c' est un des aspects les plus emouvants d e cett e entr e- pr ise - comment if « depassait '> consciemment et
lucidement, et dans I e sens I e pluS ' dialectique du mot, I e pr emier articlel dans Ie secon' d. Que cetie tache dede passement, d ' approfondissement dialeclique et d edecant ation soil a poursuivr e, c' est non seulemenl not r econviction , mais aussi et surtout notre desir - notrevolonte.
Or,. tous les psychologues qui voient dans I e rnate-rialisrne dialectique 1a source' de toute connaissallceauthentique et la condilion de toute realisation f econde
ne seront pas de trop pour mener a bien cette C2 ZlVrede creation scientifique qu'est la fondation d ' une psy--chologie digne d es espoirs que l' on place en elle. Nousles convions tous a apporter leur contr i bution a la dis-cussion et 9 Ia r ·ealisation d'une psychologie concr ete a
partir des etudes de Politzer que contient cette pIa-q uette.
11 est impossible en e ff et qu'echappe a ['att ention d ess pecialistes comme d es « amat eurs» l' interet d es t hesesessentielles d e Polit zer sur la question. Aussi bien,Polil zer lui-meme sClulignait-il de la fa<;on la plus cate-gor ique la necessit e primord iale d u travail collectif.
salis lequel toute t entat ive ps ychologique est vouee, par principe, a l' ,echec. Et lor sque Polil zer a f f irme que J 'ob jet d ie la nouvelle psychologie est le «drame hll-
• •
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main» , peul-on llli r eruser I e cr ed it de [' ins pirat ion du
mat erialisme d ialectique, alors que Marx aff irmait en
t C l' lnes non equivoques que « pour I'homme, Ia racine,.c'est l'homme lui-meme » ? Car Ia est l'essen. iel : le
]' C lour au concr et hllmain. La psychologie, dit Polit zer ~
17 .' esl ni unc d escription « r ealisle » (au sens e[ ymolo-
gique du lerme) d es « pensces »J d es « facuU es })d esincal' 11ecs, abst railes , j' ormelles , inlwmaines, 17 .i un
append ice d e la biulogie qui decl' irail e xclusivement les
couples stimulus - r e j' le xe en t ermes physiologiques,
done encore inhllmains; f a psychologie est ou d o ft
eir e la connaissancc d e !'homme et plus pr ecilsement
d e l'il1Llividl1, a vec t Ollles scs motivations socia J es , eco-
nomiqlles ei al1ssi biologiques. A uir ement dit " 10 ps y-
clwlogie doil com pr endr e que I e vr ai mat erialisme n'est
pas ce flli d es medecins, n'esl pas I e physiologisT l?e meca-
niste sim plisle , mais I e 11l' alerialisme total, le ma' ier ia-
U sme dialeetiql1e, cclui qui , en l'occw' ence, ne r econs-
tmil I Jas l' indiuidu scion d es schemas pr e f abriqlzes,mais qui I e r ·clrouvc, f e Z qll' i! est , dans sa ver it e. E st -ce
a dir e que toule la ps!/clwlogie spirilualist e - sous tOllS
ses masques, y comp!' !s I e nouveau masque exist entia-
lisle - soil a l' ejel f r sans r E gr et et sans r egar d en
<1r l'icr e ? C el' ll s, oui ! Est-ce a d ire que la ps ychologie
dU e d e « laboraloil' e » soil egalement a ent er r er?'
Gcr,es, non! Mais que sa I J f ace doive eir e d et erminee
/lOll p I llS a prior i, mois au j'U l' et a 1ni sure de ['elabo-
r at ion d e la ps ychologie concr et e eU e-meme , et pal' lef
j!r occs mcme d e ccU e elaboration, c'est ce que Politzer
cS i I ' me indislnnsable.
I,a pc(l' ole esl QI/X ps ychologues. Sur t ous les pointsql1' ind iqllc ov' c 1l11e ver ve e xt r aordinaire Politzer, et
plus J)l'(;r isr mcn. f sU;' le Icxt e d e l'enquete (r edigee po I "
Pol f tzer et p~bliee d a,ns I e premier llllmer o d e la R evued~ ps~cholog.e cone eL) que nOllS aVOns joint en ap pen-
d~ce, a. ce Lie plaque le , nOllS invit ons les inter esses a
r e f/ ~cllll' ••. et a liO:i.~ { air e T part d e leurs' cr itiques , sug-
gest IOns Oll J )]·.O j JOSZ . I Oll~.N ous nous pr o posons, en e ff et "
pour d onner a ~a SG / lI lIOn d e la cr ise d e la ps ychologiet Ollt SO I l , r elenllssenl L I l: et son maximum d e chances"
de publl;!!r ,dans UTI I ' ecueil qui f era suite a cette bro-
ch.llr e I e.'>r c p0 Ils. S Ii s plus aut orisees et les plus digne~d ' ll1lhet J • • . •
A.ins;, pOIl1' l' onl dl'c je ees, con[ormement au vreu d e
Pollaer et pour I e s:llll d e la ps ycho logie , Ies pr emieres
bases d'un « plan mUonnel d e travail colleclif ».
1. :\05 lrcteursCollection « Pr o!JlBlanqui, Paris.
rOllt
s », bien envoyer leurs re ponses a
Editions sociales, 64, boulevar d
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PSYCHOLOGIE MYTHOLOGIQUE
ET PSYCHOLOGIE SCIENTIFIQUE
L a- psychologie nouvelle , c'est-a-dire differ eute decelle qui est issue d es tentatives d e Ia fin d u d ernier siecle et des affirmations et negations qui se sont grou-
pees autour d'elles, €st, aujourd 'hui, sinon une r ealiteincontesta ble, du moins une as piration presque gene-
rale. En depit des ef forts que f ont chaque jour Ies' ; 1 ' " « conciliateurs » pour demontrer la suff isance de' l'edi-
flce c€ntr al d e Ia psychologie ·d 'hier d evant Ies exi-gences a ppor tees par Ie nouveau mouvement, la pr e-sente etud e par t d e l'af f irmation de cette insuf fisanceet d e Ia legitimite d e I'as pir ation a une psychologie nou-velle. Au milieu d es regr ets et d es hesitations d e la
plu part d es psychologues, elle pr ,end resolumentcomme point d e depart les tentatives psychologiq ues recentesqui cherchent a se d etacher de I'ins piration fondamen-tale d e cette psychologie qui, pendant si longtem ps, aeu les honneurs d e l'enseignement of ficiel.
L'unHe est certainement Ie besoin Ie plus urgent d iela psychologie. Mais la constitution d 'une science n'im- plique pas seulement la conception claire d e iSlesf on-
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d ements; elle ~mplique en meme t"mps l'elimination de I
la forme mythologique et d e In f or me prescientifiqllesous lesquelles toute science exisle r l'abord . Et puis-qu'une meme science ne peut et r e positive sous d eux,voire plusil'ur s f ormes, I'·eliminntion d es f ormes fauss'.'sou insufHsantes doit proced er it partir d'une attitude
unif iee.Si l'unif ication doit donc etr e l'nr ticle Ie plus f onda-mental d e son progr amme, la pr esente etude d oit avail',en llleme temps, In char ge d e ne pas laisser l' unit e
degener er en compr omis et d e simpji ~er In situation presente au point que d 'lIn cote sc trol1\'C 13 psychologiequi n'est abso]ument pas positive, d e l'autr e celle quiveut l'etre a bsolument. Telle est, -en ell ct, In dualitefondamentale qui tst a In base d e tOllks Ies sciences,au sens pr o pre cI1I 010t, et c'esl a part ir d 'elle seu [emen tqu'il leur a ete possible d e parveni r a cr ill' unite qu'ond·esir e tanl au jourd'hui pour la psychologie.
II est manif este que la confusion au sujet d e lacr it ique d e la pS !J r hologie classique et d e l'elabor ation
d es tondements d e In ps ychologie n()uvelle cst aujJ,ur -d'hui enCOr e plus grand e qu'elle ne r etait hier. Car bien que celte double enlr e prise ne pl/isse elre realisee
n i p ar d es indiuid/ls isoles, ni par d es t cndances pard -
culieres, ce ne s ont justl'ment que d es individus isoleset d es tendances par ticulieres qui en ont, jllsqu'ici,
Ia chClrge. ,.La vision des erreur s et la conce ption d es r er orn~es
a accomplir d uivent venir certainemcnt d ~s recherches positives c:lles-mcmes, qui sont ncccssairel11cnt parti-cuJier r,1, mais al1C l1ne recherche ! J or!if llliere, quelle q ue
soi t sa vnlcur positive, ne pellt ([bou / ir, a eUe sellle ,
ni a la vision integrale d es erreurs, ni a la conce ption
des r eformes d ans toute leur etendue. Isolees ks unesd es autres, Ies r ·echer ches par ticulie'r es amenent leur sr epr esentan~s a suppleeI' a l'approfondissf::ment d efini-tif de la cr itique qu'eHes apportent et des ref or mesq u'elJ,es impliquent par d,es compromis ou des cons-tructions theoriqnes q ui ne font a certains egard s qU'2
retarder les progres ver i ta bles. .)On voil aujour d'hui certaines tendances se contenter d'aff irmations d ogmatiques, au sens kantien du mot,sur les points memes s ur lesquels une autr e tend ancea soutenu une negation basee sur une critique systema-tique; d'autres r em placer par un compromis avec la
psychologie classique, ou une construction simplementnotion nelle, une reforme qui constitll!e l'objet essentiel,en meme temps que Ia raison d 'etre, d 'une autre ten-dance nouveHe; d 'autres, encore, faire fond sur la con-ce ption imparfaite d 'une critique, reforme theorique aumethodoIogique, alors qQ..edans une 'Ou pIusieurs autr es
ten dances on trouve la conception rigoureuse et defini-tive de la meme critique, idee ou method e. On les voit €nfin presque toutes chercher la psychologie nouvelleun peu n'impor le 011, comme si elle etait une sorte de pierr e philosophaJo, en oubliant qu'il existe des recher-ches qui ant apporte, non pas une simple amelior ationd e la psychologie classique, mais une inspiralion f on-damentaI'e entierement nouV'elle, du moins pour les- psychologues, et qui par ait~tre enfin c elIe d e Ia psy-chologie positive. ~•.,
S'il est il legitime et meme inutile d'ar r acher IesspcciaJistes a leurs r oecherches s peciales, cet etat d'es-
pr it- q ui perm~t aujourd'hui a tout psychologue d ed esigner Ie fa:t pr 2cisem"nt d ont i l s 'occu pe comme
par ticulier cment significatif, simplement parce que la
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confus~on q ui regne a u su jet du domain~ de Ia psy-ch?logle n~ permet pas de savoir avec precisi on cecr ,l1lest vr~lI~lent fond amental et ce qui ne I'est pas, n'al/e~ d e· d esIr a ble. II f audra s'habituer au contraire at Id ee que tout ce qu i conce' r ne les f ond emen[s d e la
psychologie .ne peut . etr e elabor e d e finitivement que
p~r I e t r?va zl collectlf , par ce qu'un systeme individueln 'est .touJours 9u'une constr uction arbitraire, et que IetravaIl collechf seul peut a boutir it ce « systeme »(lu'on a ppelle une sd ence.
La realisation de ce d ernier but ne pourra etre, bienentendu, que pr ogressive: lalenteur ou la rapidit.e d eLette progression d ependra d e J'altitud e d es differ entesten dances dont il s'agit d'or ganiser la collaboration, eton n e po~rra meme s'attaquer it l'essentiel que d ans lamesur e ou cela sera r endu possible par l'etat des necher -ches psych~logiques elles-memes. Cependant, la luttecontre certallles ha bitudes, ,essentiellement r esponsa bles.
d e l'anarchie d 'e la situation actuelle en psychologie, peut commencer d es mainlenant.
II s'agira tout d 'a bor d d'arracher a l'arbitr aire ind i-vid uel ou regional, les d ecisions conoernant Ia man:er everitable dont se pose actuellement Ie probleme d e la
psychologie.
La plupart des psychologues ont une tend ance i t se(:omporter comme s'i! ne d e pend ait que d"eux d e deci-
d er ce qui est admis et c~ qui est r emis en q uestion(~ans ]a psychologie d'hier, sans s'occu per d e la situa-tlOn telle q u'elle est .eff ectivement.
C'est pour quoi il convient d'or aaniser Ul1- € mise au point syst~matique d e ]a position ~ctuel!e du pr oblemc psychologIque, et d'examiner dans oe but to us Ies pro- blemes que posent Ies rappor ts d es ten9ances psycho-
logiques nouvelles les unes avec l es autreI'). Et commeiI y a encore d es psychologues qui cr oient q ue Ie nou-veau mouvement a remis ,en q uestion tout, sauf I'hypo-these d e' Ia vie inter ieure, il faud ra commencer par insister, tres par ticulier ement, sur Ia critique d e [O J d oc-trine de la vie int er ieur e, sous toutes s'es f ormes..
II s'agira, en meme temps, d e rom pre d es mainte-nant avec cette attitud e qui consiste it concentr er ]ar ,eflexion sur les f ondements d e la psychologie, autOl1r cl'un cer tain nombre d e themes et d e r echer ches tou-
jour s les memes, comme s'il etait impossible que Ie\ centr ie d e gr avite d e la psychologie puisse lui-meme se
d e placer.D'une fa90n gener ale, et d ans tous les problemes, In
q uestion est d e substituer aux decisions ind ividu·ell f s ,ou regionales , des d ecisions collectives; it la tradition ,Ia met hod e; aux idees r e<;ues, les Mees reflechi' es; c l,enf in, aux contingences d es orientations individuellr s
D[/ r egionales, h~ plan rationnel du tr avail collectif .
n semble, d u moins it pr emiere vue, quecle n'est pas d'un exces d e dogmatisme, mais d 'un exces d ecr itique que soutf r 'e aujourd'hui la psychologie. Ca r son histoir e d e puis cinq uante ans semMe essentiellc-
ment une succession d e critiques: critique d e la vieill c psychologie phi losophiqne par l'ecole dite scientifiq u('.critiq ue d e la psychologie « scientifique » par les suc-
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c~sse~l,rs de Wundt;, d 'un autre cote: critique d e Ia p, ~n:lCr e psycho logie, entier ement mecanist'e, des
I~r ~~:~~l;~ ~ par ~~e 1« p~ychoIo?~'c des el·em:mls > . ) s·~' _ 0: ' ,ynamls e , pUIS la Cr ItIque d e la ,( s cho-,J0/.Jle d es element,s» en gen'Tal2 A un a t - P 'Yt -vu
n ' , v, u re pO In d e
d , " ; ' el~co~e : c n,tlq~le d e, la psychologie qui 5e situ0 en
.,~ a e a « slgn.lficahon », par Ia psycholocr ie .~ .~n~talleo d ans I:s significations 3, et, surtout, ~riti~~~t'~ la, p"ychologle d e I'ame par la psy.choloaie d e la
C(~nSClCnce, ,e!, finalement, cr itiq ue d e Ia pst) choloaie
c!? la ~onscIence, par cette psychologie q ui nl~ conn~it~J:U~ ,m Ia conscIence, ni, d 'une f acon aenerale Ia vieInteneur e 4. • b ,
; Cc q,lli ~st plus, alors 9ue Ies philoso phes, comme aeLt L'eIbmz, ont tous raIson dan's' c'e " Jdtort J , " qu I s af f irment" (,ans cc qu Jls I Nent, Ies psychologu'.:',s semblent!(;ns aVOIl' t.?r l dans ce qu'ils af f irment et a voir r aison~,llllement dans ce qu'ils nl'ent Cal' 1 ' 1 est ':' 1" I ' , ' . lyraI q ue1 :1D",ncon d e la vlellle psych"loal'
n
I 'J. I '1 1 v b - P 11osop llque "stJ OL~, ,a psychologie scien,Hlque, nne condition vitale: jl:~jS J1 est vr ai aussi ,que ~a psychologie d e WUI)d tJ~,,(~t pas ,Ia pS,,Ychologle sClentifique veritable. Il 'est\: a,l C!LlleI atollllsme psychoJoaique n'est qu'u 'h .'1I'''S 1 1 c t ,,;:' n mYl.e,
" Cd S vr al aussl q ue Ie dynamisme tel qu'il a ete'
elabore par un Bergson, par exemple, n'est qu'un autr emy the; et de nouveau: il es·t vrai que la psychologiequi r este « en de<;a d es significations » ne peut attein-dr e I'homme, et qu'elle n'est pas, par consequenl, unevraie « psychologie »; mais il est vrai aussi qu'avecIes significations objectives nollS ne penetrons pas tr es
en avant dans Ia psychologie d e l'homme concr et. II estvrai, enfin, que l'ame e st a eliminer du nombr ,: d essujets dont une psychologie positive peut utilem<.nts'occuper , mais il est surtout et par d essus tout vrai.qu'il en est d e mef f i't: de la conscience, et, d'une fac;on,
generale, d e la vie interieur e.Ce n'est'd onc pas I'a bslence de cr itique qui f rap pe a
pr emier e vue chez Ies psychologues, car loin de I'avoir oubliee, c'est la sur tout qu'ils ont excelle, et ils ontmeme fait, a cet egar d , d es progr es remar q uabI,es. Nousassistons ,en effet aujourd 'hui a un second mouvemr ntautour des f ond ements d e la psychologie, et d'un mou-vement a I'autre nOllS constatons un a ppr of ond isscmcntverita ble d e Ia critique: a Ia critique d e la r orm~ nousvoyons succed er la critiqne du f ond .
En effet, Ies r e presentants du pr emier mouvcm-ent,issu d e Wundt, n'ont r e pr oche a Ia vieille psychologieque sa f orme, c'est-a-dir e Ie fa~t qu'e1J.e par lait d e I'am~et pratiq uait l'intros peclion ouverlement . Mais jamais,a aucun moment, ils n'ont song-e a soumcttr e a Ia cr i-,tique Ie f ond , c'esl-a-dir e les d emarches memes quicngendr ent, dans la vieille psychologie philosophiqu?,Ies intentions meta physiques et intr os pcctiv.es, en memetemps q ue leur appar eil nolionnel, et les mnteriallx sur lesq uels eUes portent: en supprimant leviellx s yst em?
de l'ame, ils n'ont pas songe a soumettr e a Ia cr itiq u('Ie s ysleme tout aussi vieux d es phenomenes d e l' a m . ' .
!, Bcr gson. par cxem pIe.:d , Par la Str llkt ur psychologie V '. '
pr cssion, SPR ANGER : Lebens f or ;" en~lI , au sUJet de -ceUe ex-
~' LSPHAZNG]'ER . et. la Geist eswissenschaf tliche Ps ychologie, c JC J auzonsme tel qu' jl cst icsu d \V. ,
n'cmploicr ons ce tcr me q ue dans ce~' ,e n,lson, NOLIS
bclHluior ist es que les psycholocrje b s ?S , :'\ous n a p pel,ler onsl~(. vie
Zintcl'ieur c ct sur line c~rt~tin~s~~~lc~u prti~~ Id eugatslcolll~d e-
s lmu us-r esponse , ema
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Et au Heu de dd nner une psychologie vraiment nou-velle, ils n'ont fait que resservir la meme chose sousune f orme differ ente. De meme, Ior sque avec Hotrd inget W. James commence la critiq ue d e l'association-nisme, on ne soumet i t la critique que la forme: on nechcrche pas i t a band onner cette psychologie dont Ie
pro bleme central consiste it trouver la manU~re dontles phenomenes psychiques sont lies les u ns aux autres,mais seulement la for me mecaniste de la conce ption decette r elation. Et lor sque Ber gson, par exemple, 'entr e-
pr end la critique de la psychologie ¢ classique » engener al, il ne cherche pas it a band onner cette attitud e,qui ne connait que d es pr oblemes f onctionnels, maisseulement l'intcnlion mecaniste, et tout ce q u'il veuten f ait, c'est l'edire en langage d ynamiste les ens'ei-gnements d e la psychologie classiq ue. Il en est d e memedes tentatives o bjeclivistes : fair e accomplir it la psy-chologie cette « revolution coper nicienne » qui con-
siste i t passer d e l'o bservation interieure it l'observa-tion externe ne signifie, pas pour Bechtherew, par ex'emple, que la psychologie ne s'occupera dor ,enavantq ue d es seules donnees de l'observation externe : toutse passe, en etret, comme si Bechther ew r e pr ochait sell-lement i t la psychologie d 'enoncer ses enseignementsen ter mes d 'intros pecti bn, car tout ce qu'il veut, c'estre prend r e les memes enseignements, la meme manier ed e voi r f' homme, pour les tradllir e en termes d eref lcxe.
Or , if ne s'agit plus de soumet t r e a f a cr it ique la forme que la psychologie classi ,que d onne a c ,es ensei-
gnement s, mats les d emarch<es memes qui f es engen-dl'ent.
II 1 '1Apr es une, cer taine ac~almi~ ~~~~:tesla::eell: ~s:r
pu s,embler a la ' plu p.ar t eSt ~r ;nchi l'eta pe prescien-.chologie avaH d ef in~tr,:eme~finitivement organisee entifiq ue et qu'elle etaIt d . au jourd'hui Ia question-« science », on a ,done rcpn~e Ies sychologues sontd es fondements. ~ est do~ q tr 'et. i~ r e proehent it la,mecontents d es resultats. n . e " onnu l' unit e et la-
I· 1 sique d ' avOlr mee . psycho ogle c as d ' .t cont ente de la combl-totalite d e la per S ' onn~; e / : r ed ehors d e la signif ica-
naison d 'el~ment s ~u: ~on x;ertences trop abst r ait es,
t ion; d'avolr organls
es. e es rob Lemes f onclionnels ,se rapportant uniqu~n:e.nt ad . p. possible d 'integrer et qu' il ,est tres dlfzczle , VOlr e zm
t II semble meme-
. ' II d e la per sonne , e c... .dans la vze ree e. Ie uel I'unanimite se SOlt
~~~~ Yet:~li~~ ~~is~~~t c:~r reiroches sont devenus it
1a fin d e ver ~ta bles. lieux c.omm~ns~ettete d e ees r epro~'-On pourralt cr01re a.ussl, v~ a aracter isee par les
ches, que Ia psycuologIC classl~~~t~llement blessee. It
err eur s e~ q uestion, est ass:: rescntants Ies plus avan-n'en est nen. Alors q ue les p lent d 'une revolution
. d eau mouvement par "Ic,es u nouv. . e demontr er contr e eux qu 1en psycbolog1e, on essal~i~e entr e la psychologie nou-n'y a pas du tout un ~ eration recedente. Le gr and velIe et cell~ d ,e. la
f ~en arq~r q ue les reprocbes
moyen conslste a alr e r em
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que !'on ad r es,se a la ~)sychologie d'hier pourr aient s'ya p plIquer , mms ·en faIt ne s'y a p pliquent pas car Usconcer nent une etape qu'elle a de ja depassee 1'. 0 I'reY,r oche.I'a?alyse elemen !air e ? Mais en fait Wunnd t ~
de ja soulJgne tItle .I~ pr 0d uit d e Ia synthese est dif f er .ent
d e ]a ~oml1le d es el~mc~ts et, r equiert une etud e a
par t 2.On IUI r e proclJe d a:'olr meconnu l'tmite et la totaiited e la personne ? l\1als on n'aura pas d e peine a mon-tr er. que ces questions ont toujour s fortement pr eoc-cu pe les p.sychologues d e Ia gener ation pr eced ente, qued es tentatIves comme celles d e Ber ason les 0 t ~
I . t t' f b n meme p ac:es ou ~ ail au centr .e d e leur s pr eoccupations.On r ~ pr oche a In Psyc~lol?gle ~lassique d 'avoir negligel~ POll1t d e vue d~ la signIf icatIOn? Mais on oublie q uec ,cst la psychologle classiq ue elle-meme qui a souIIr r ned ,e plus en plus J'impor lance du point d e vue bi~lo-glq llO, pos,ant ain si la nccessite d'etudier les f onctions
psyclJ~loglques au puint d e vue d e l'ad aptation, d onc
a~l 1?o~nt"cJe. ~ue (r l~nC cer tai,ne .te.leologie, se pIac;antaIDSl a IIntellcur d t in domall1'e slonif icatif ·Et f i" b' en In,
q.lll oser a I'duser ou x e xper iences , aux fameuses expe-nen.ces, psychologiques, valeur , ver ite et d ur ee?
,AJ nSI d onc les « conciIiateur s », veri ta bles r ef or-nustes d e la l?sychologie, d emontr ent tous Ies jomsPO~Il' ne ~as d Ir e plusieurs f ois par jour, que tout c;q UI est bl~n d ans la psychologie nouvelle a d .e jit etevou!u, pr evu et memo realise par la psychologieanclenne, et que Ie r e:,te n'est q u'exageration et radi-
calisme g.r atuit. Comment peut-on par ler alors d'unecou pur e entr e la psychologie d'hier et la psychologied 'au jourd 'hui? Et si cette cou pure n'existe pas, cesnegations precisement q ui ·f ont qu'on par le aujour d 'huicl'un nouveau 'illouvement' psychologiq ue perd 2nt !-eur sens, mais alor s pour quoi parler d e la psychologienouvelle?
lcienc,gre, ce sonl les auteurs d es cr itiques nOllv,ell eseux-memes q ui ont pre pare Ie travail d e ceux q ui veu-lent t'enter d 'en r ed uir .e la portee. II s-emble meme q u'ilsont oriente leur s. cr itiques d e telIe manier e qu'elless'Oient immediatement surmonta bles.
Des qu'il s'agH d ·e preciseI' la con damnation, on diraitque l'armur e scolastiq ue, tant critiquee, d e la psycho-logie d'hier f ait peur aux psychologues. La plupartsentent un tres gr and malaise d evant la psycllOlo yieexperimentale : ilss-entent bien qu'il y a 1 :\ q uelquedef ectuosite terrible, mais jJs ont peur , alors memequ'ils ne peuvent evoquer aucune raison precise, d er e jeter les r esultats d e tant d 'annees de la beur , d egui<;es
dans l'appar ence d'une si gr and e precision.La plupart ont alors r ecour s it un ar tif ice. Ils con-
centr ent la- critique d e la psychologie c1assique sur unseul de ses aspects et ils affirment ne vouloir q u'unerenovation par tielle. Ils r e pr ochent it la psychologied'avoir meconnu les st ructures et ils introduisent Ie
point de vue d :e la str ucture. On cr ait s'etr ,e mis it}'abr i de tout r e pr oche. Mais on a oubHe d e se d emand er si, ayant commence ab ovo par ].e point d e vue d e lastr uctur e, on eut pu a boutir it t ous les pr oblem-es aux-quels on a p plique maintenantce point d e vue, et ainsi,on a laiss,e echapper a la cr itiq ue tuut ce qui est im pli-
que par la maniere d ont la psychologie classiq ue f or-K 1. Voir un emploi d e cet argument chez BUHLER' Dier ise d er PsV chologie, p. 70 et suiv, .
. 2. Cf . Ia d ef cl1~c d e 'VUNDT d ans Sallpe Einfiihrung indie neuer e Psgchologie, 2" ed., Osterwieck , '1928.
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mule ces pr o blemes. II ser a alar s tr es facile a cdted ernier e d e pr etendI"e q u'il y a la, tout au plus, un
per fectionnement d e d etail qui ne vaut pas Ia peine'd J'etr e pr oclame dans d es termes si pro phetiq ues.
D'autr es sont encor e plus prud ents. lIs procedent par opposit ion. lIs evitent' purement et simplement de juger Ja psychologie classiq ue d ans ce qu'elle' est, et disentseulement qu'elle n'est pas tout ce qu'elle def rait etr e.Ils cr eent une nouvelle f orme d e la psychologie, resul-tant d e l'ap plication d 'un point d e vue q u'ils af firmentavoir Me etranger jusque Ia a Ia psychologie. Maisalor s pour queUe raison Ia psychologie classique d e-vr ait-elle se cr oir e vain cue ? Elle pourra au contr air c-r eveler triom phalement tel ou tel d e ses aspects q uecette cr itique, q ui consiste a la fuir plutot qu'a l'atta-q ueI', n'a evid emment pu atteind r e.
neccssair e, mais l'etude des elements est indis pensa ble;.Je behaviorisme est une 'gr and ,e' d ecouverte, mais lasignification du « behavior » n',est d onnee que par -l'intros pection; la psychologie com pr ehens,iv'e est unechose tres im por tante, mais nous d evons beaucoup aux« ex periences » d e la psychologie scientif ique, 'etc.
II est manif este qu'on joue iei sur les ter mes. On
(lira par exemple q u'il f aut pr endr e, d ans Ie behavio-r isme et dans l' Er .lebnispsychologie, ce qui est con-f or me aux faits. Mais it quels f aits? Aux faits psycho-logiques tels que les d efinit le behaviorisme, ou tels,q ue les definit,la psychologie intr ospective? Ces d efini;"'tions etant contr adietoir es, si je me place d ans l'uneou l'autre, l 'un d es d eux domaines tombera entier -e-ment,et il ser a im possible d e pr endr e a la fois d ansFun et dans l'autre ce qui est «conforme aux faits».Mais comme il semble qu'en matier e de recher ches
positives, l'a bsurdite ne tue pas, on se place a la f oisd ans les d eux d efinitions, ou plus exactement, selon la
necessite, tantOt dans l'une, tantot dans l'autre, et ainsion r ,econnait la valeur d'un fait au noTh. d 'un point d evue que va 'exclure tout a l'heur e celui au nom duquelon va reconnaitre la valeur d'un autr e fait. C'est ceq u'on appelle r endr e jus~ice' au x a pports positif s dechaque tendance.
En fait, aucun principe rationnel ne presid e a lamanihe dont les psychologues moyens veulent conser -ver au sein d e la psychologie nouvelle tel ou tel as pectde la psychologie classique. Bien plus, ils semblent pr o-ceder par intuition dgar d ent ce qui les a par ticulie-r ement im pressionnes. Mais, avec ces resultats q ui sont
peut-elr e vr ais, s'intr oduit d e nouveau Ie point d e vuequi les a engendr es, et la psychologie classique n'a plus
D'aiHeurs les « conciliateurs » peuvent montr er d 'autant plus facilement qu'il n'y a pas d'a bime entr e
la psychologie d'hier et celle d'au jourd'hui, qu'aucunn'a d ,efini clair ement Ie princi pe qui lui permet d 'exer -cer , 'envers la psychologie « scientifique », parexem-' pl.e, l'ind ulgence qu'il exer ce eff ectivement.
L'atlitude d es « psychologues moyens » est tr i~iS
r emar qua ble a cet egar d. Pris d ans la psychologit'classiq ue par leur f ormation prof essionnelle, mais 501-
Hcites au jourd'hui par les tentatives nouvelles, ils veu-lent prendre ce qui est vala bJ.e d ans chacun d es deuxmouvements.
Ce q ui est alor s vnl'iment curieux, c'est q u'ils croient pouvoir reellement pr oced er de ceUe manier e. lIs dis-ent
par exemple : Ie point d e vue d e la structur e est tres
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aucune r aison d e se croir e vaincue par cette psycho-logie qui s'a ppuie sur les memes d emarches q u'elle.
IJ n'y a qu'une seule ten d ance qui ait adopt e j us-q u'ici une atti tud e critique parf ait-ement claire et q uiail d onne, en meme temps qu'une formule neUe de sacon damnation d e la psychologic pr eced ente, un erit.e-rium clair pour juger d e ce qui est a r e jeter ou a con-
servt-:r. C'est Ie behaviorisme au sens propr e d u mot.C'cst pour 1a pr emier e f ois que l'elimination ou la con-servation d e tel o u tel r esultat ou theorie est arracheeau hasard d es ap pr eci ati ons individ uelles. Tout ce q uiim plique, d e quelque maniere q ue ce soit, I'hy pothesed f' la vie interieur e, ~t tant qu'il l'im plique,est a elt-
miner .
Seulement, on se place ici exclusivement au pointd e vue du r ealisme 1et 5i Ie cr1tere est clair , il manquede pr ecision. IJ se peut en efr et qu'en d ehors d u rea-lisme il y ait aussi un cer tain nombr e d e postulats q u'ilfaut soumettr ·e a Ja critique. Tel peut etre, par exem ple,
Ie cas du postulat classiqne d 'a pr es leq uel Ie f ait psg-chologique d oi l litr e une d onnee per ce ptive. Or , a cetegard , l es behavioristes ne font q ue s' o pposer pur e-ment et simplement aux partisans d e la vie interieure,sans soumettr e a lacritique Ie postulat lui-meme, etcomme il n'y a pas eu d e synthese, l'antagonisme ne
peut s'apai5er : il r cstc tou jours nne certaine com~u-naute d 'e plan entr e Ie bchaViiol"isme et ]'antibehavlO-
1. Politzcr ne d esigne par ce tel'me rien d 'autre que Ie pr oced e du s piritualisme, qui < l : r ealise » (au sens etymo-logiquc) les entites soi-disant constitutives de Ia « viein t erieur e » {J. K ).
r isme, ce qui fer a que l·es behavior istes se contenter onttrop souvent de simples traductions.
Tel est, d 'autre part , Ie cas, de l'hy pothese f ond ~-mentale qui, avec la negation du r ealisme de la VIeinterieure caract er ise tout Ie bchaviorisme: Ie beha-, .viorisme physiologiq ue en meme temps q ue Ie behavlO-risme non physiologiq ue, a savoir que c':est par une
cer taine inter pretation d u couple stimulus-r esponse.q u'on par viendra a une d efinition verita ble du fait psy-chologique. II est manifeste qu'il n'y a la q u'une com-
plaisanc e, en ver ite ass pz s,ervile, pour Ie point devue biologique, mais comme ce point de vue n'est p~setr anger a la psychologie d'hier ,celle-ci pour r a ne VOlr dans Ie behaviorisme au sens propre d u mot q u'unmauvais em p]oi d 'un bon principe et r eclamer ensuit~Ie retour a unemploi plus « sain ).', c'est-a-dir e a celmqui n'exclut pas la v ie interi·eur e.
On com prend maintenant pourquoi les critiques d on-11enten psychologie si peu I'im pr ession du d efi-nitif. Etant tant6t unilater ales, tant6t de pour vues d etout principe clairet coherent, la psycholo1?!e, a el~-miner leur echap pe t'Ou jours par un de c,es cotes et 1 1
y a t oujours dans les tendances nouvelles une fissure par laquelle la psychologie d 'hier se r eintrod uir a .d ansla psychologie d'aujour d 'hui. Et voila pourquol onretr ouve tou}our s d ans toutes ces ten d ances, sous unef or me ou sous une autr e, Ie vi'eux systeme d es pheno-
menes d e I'ame.Or , il se peut que les d emarches et les postulats de
la psychologie classiq ue ne soient pas ind e pendants.II se peut, notamment, que Ie realisme qni es t a la based u systeme classiq ue des phenomenes d e l'ame soi,tinse par a blement lie a d'antr es d emarches, n celles-la
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memes sur la negation desq uell €s est basee telle ou telle?es nou~elles tend ances. Le realisme e st peut-etr elDc.ompahb~e avec Ie point d e vue de la signification.~'Ia~s alo.rs II s-er a t~o p facile d e montrer d 'une psycho-logle qm veut ,ap~lIq u~r , tout en etant r ealiste, Ie pointele vue ,de, 13 sigmficatlOn, que l'innovation q u'elle pr e-tc~d r eal.lscr n'en ~st pas une, et que l'a ppJtication
qn -elle fal,t, d e c,e pomt ~e vue n"est pas, parce q u'ellen,e peut I etr e, mcom pahble avec ]a. psychologie clas-slq u,e. On pourr a doncmontrer q ue malgre l'elan on estr este sur place.
En d'autr es termes, on d oit donner entier ement r ai-son a c-eux q :li ne veulent pas ad mettre qu'il y ait entre],a _ PsychO;O?le nouveJIe :t Ia psychologie de Ia gene-IatlOn prec.ed en te, un ablme infr anchissa ble En dfetI ' • ,
,a presence dans la psychologie nouvelle d e Ia d emar-
?he la. plus f~n~amentale d e Ia psychologie classiq ue,3 savoll: Ie reallsm~, avec tout l·e r este qui y est lie, .
per met a ceUe d ermere de se r econnaitre dans Ie nou-
v €au mouv.ement. II serait meme ille01
itime etant d onnecelte continnite fond amentale, d e ~ar ler ' d'un a bimeentre les d eux psychologies.
.. Mai~ la ou le~. ¢ conciliateurs, » se tr ompent tout afaIt, c est lor squ lIs affirment qu'll n'y a pas de solution
d€ continnite entr e la psychologie d 'hier et ceIle d 'au-
jourd'hui, pa-rce q u'i! ne d oit pas y en avoir; parce qn'iln'y a pas lieu d 'o pposer a la psychologi:e qui a en
pend ant si longtemps les honneurs de l'enseignementof ficiel, une autr€ q ui en ser ait tofalement differ ent-e.
Par deux fois, en effet, les psychologues ont sentiq u'il y avait, dans la p~ychologie de leur generation,quelque chose aeliminer. Par deux fois, Us ont essay.e
la- c : liq uid ation :), e t ont t €nte d 'opposer a ce qu'ona ppelle commuIiement « psychologie », la psychologienouvelle, c'est-a-d ire celle- qui a liq uide ce q ui etait aliquid er.
Or , la pr emier e liquid ation etait insuffisante: telleest justement touie ]a. signification du mouvement con-tem po r ain. Mais les d ef enseur s d es evidenc€s classiq uesmontr ent sans gr an d es difficultes que la psychologie« nouvelle » n'a a pporte, sur aucun point fondamen-
tal, un changement vraiment essentiel. Ils montr €ntdonc en fait que la seconde liquidation est Russ1iinsuf -fisante que la premiere.
Nous sommes alorsen presence d€ deux interpr eta-tions possibles. On peut dire que Ie nouveau mouve-ment n'a pas reussi a creuser un abime entr e la psy-chologie d 'hier €t celle d 'aujourd'hui par ce qu'oil n'ya pas d 'a bime a er e user, attendu que Ie nouveau mou-vement n'a f ait qu'apporter quelques €xi,genc1es aux-que]]es la psychologi € d e la gt'meration preced ente peut
parfaite'ment suffire. Et on peut dire, all'. contr aiI"e, quel'impossi bilite ou se trouve lapsychologie nouvelle decr euser ra bime en qu €stion, loin de pr ouver la suffi-sance d e la psychologie ancienne aux exigences nou-velles, prouve en r~alite I'insuff isance des tentativ,es
con tem poraines.
e'est pour la d euxie'me interpretation que nous vou-
Ii1
1
I. I
~>.J
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lon~ o pte.r . Le sentiment d e l'insuffisanc·c d e la psycho-logle d 'hIe,r est pr esque general, et ce n'est pas parceque s:s .d ef ,enseur s r eussissent a montr er q u'on n'y a
pas pI atIque d e gr and s changements qu'elle nous parai-tra plus satisf aisante. En tout cas, avant d 'admettr e cel)( jstulat ~'apr es leqnel toute tentative d e reformer ]a'
p~~,chol?gIe, et d e dr esser en face d e la psychologie
d e ja :xIst~,nte une ps~chologie nouvelle, ne sauraita?outIr q u a d es pcrf ectIo.nne~~nts d e d etail, parce qu'iln y. a ,d ans la psychologIC d hler r ien d e fond amentala hqU.Id er, il. faudrait qu'on ait pu Ie verif ier sur unetentatIve vr aIment r adical·e. Or , il resulte pr ecisement
d e cet e~a~en r a pid e que nous avons f ait d es pr oced esd e la cn,tIq ue psychologique que toutes les tentativessont par lIeUes et fr agmentair es. Et ainsi Ie ar and ar au-
~eI~t d es « conci!iateurs » est une tautologi~. IIrevi~nta. d Ire en eITet : les r eformes partielles ne sont que d e.srefor mes partielles.
. La veritable conclusion qui est inscr ite d ans la, situa-tIon que n?~s venons de decrire est que I e secodd mou-vement cr ztlque n'a pas reussi lui non plus a liquid er ce qui et ait a liquid er.
La crise de la psychologie peut d onc &tre formuleede la maniere suivante.
Tout Ie mond e sent, d e puis cinq uante ans envir on:
que Ie moment est venu ou la psychologie d oit passer .d e l'etape prescienl\:if ique a l'etape scientifiq ue, et q u'ily a dans la psychologic un '« q uelque chose » quiempeche ce passage et qui est a eliminer. Mais p,er -sonne ne sait ind iquer avec precision la nature exaetede ce qui e-st a eJiminer,et dire comment il 'esr t: pos-sible d e reconnaitre si une idee ou un resultat sont,en psychologie, scientifiqnes' ou seulement prescienti-flques. Bien plus, chaque fois qu'on a essaye d e f or - .muler d es d efinitions fond amentales, elles se sont r eve-lees, a tres c'Our t'e echeance, comme r ad icalement insuf-fisantes: on a Itoujours di'r canstater que Ie f ond~ aIiquid er a sur veyua la liquidation,et qu'on a manqued ,e nouveau Ie « gr and passage ». Et voila pourquoi Ia
psychologie souffr e d'un exces d e cr itique : Ia period e.critique une fois 'ouv,erte ne peut pas s'achever, par ceque la ci'itique eSit inefficace .
Cette inefficacite de Ia critique ne peut s'expliquer par d es d ,eficiences individuelles. Ene nous r eve],e, au
contrair 'e, qu'nne evidence fondamentale a justemenl\:reussi a eC,happer a tout examen.
II faut se rendr .e compte, en 'effet, que Ia pensee f on-damentale qui a anime jusqu'ici le~ critiques d e la
psychologie, c'est que cette partie d e la phiilosophiequi, sous ]e nom d e « psychologie » ou d e « metaphy-·sique d e I'ame », a eu les honneurs de l'enseign,ementofficiel est Ia forme pr escientifique d e Ia psychologic
positivie. II devra donc y avoir toujour s, et quel quesoit l'ahime, cr euse par Ies method es, les attitud es d e-r echerches et Ies regultats entr e Ia psychologie pre-·scientifique et Ia psychologie positive, une ce.rtaine
oontinuite entr e Ies d eux: Ia continuite meme quiexiste entr e d eux moments d'une meme evolution.
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Telle <,st l'idee fond amental-e d e Wund t, et aussi d ela plu par t d es critiques nk ents. En ce q ui concerneces derniers, il est meme tres curieux de faire remar -·q uer que dans tout ce mouvement dont les mots d 'or d r esont struct ur e , unite et totaWe, on ait appliq ue ce
point d e vue n tout sauf a 1a ref orme d e 1a psycho-logie elle-meme. Le pro ced e courant d es tentatives nou-
velles consiste, en effet, a t irer l a conception de la psychologie nouvelle d e la psychologie classique eIle-meme, et c'est en ra pie9ant tant6t lici, tant6t la, la
psychologie classiq ue qu'on croit pouvoir arriver i t unerMor me q u'on veut de finit ive.
Mais il est possi ble que l'ir -ef ficacite d e la cr itiq u~nous r evele pr ecisement la· faussete d e ce- postulat, ctque la -r efor me en question implique un sacrifice beau-cou p plus grand que les critiques les plus avances ne]'ont pense.
1 1 est possi ble, en eifet, que la refor me do:iv,e con-
sister justement a Tompr e avec t out e la psychologietelle qu'elJe a He jusqu'ici. Qui sait? Si une science
psychologiqu·c est possi ble, il sc peut qll'il n'y alii,entr e elle et ce qu'on appelle communement (l: psycho"logic », pas meme celte continuitc qui existe encor eentr e la physiq ue mod er ne et celle d'Aristote.
Pour eclair cir la situation presente, il f aut remonter
a l'originc meme d e la psychologie pour nOilS demaR -del' s'il y a vraiment un ensem ble, d e f aits r eels justi-
f lant l'introduction d'une science nouvelle dans l'en-semble d es sciences q ui s'occu pent de l'homme. Seule-ment, oilf audra f air e totalement a bstraction d e la vi~ion
par ticuliere que nous pr opose de l'homme l(edlficecentr al de 1a psychologie.
Nous prenons en meme temps une autre precaution. Naus ne nous cr oyons pas du tout oblige d e chercher
une formule qui puisse convenir a la fois a l a psycho-logie humaine et a la psychologie animale. Quitte an'a bout-ir qu'a une eonce ption qui sera vala ble d el'homme seulement, nous vou]ons fair c a bstr action d oesa-nimaux, car en cherchant une formule de la psycho-logic qui puisse Gonvenir n la fois' a l'homme et auxanimaux, il f aut tr ouver un terrain commun pour lesdeux, -et on est entraine vcr s Ie point de vue biolo-giq uc. Or, ce point d e vue est de ja vicie par la psycho-logie cIassiq ue.
On peut d ir e encor e ~ue nous cherchons, nons aussi.comme 1'ont fait avantnollS tant d 'autr es, les donnees
immediates dont Ia psychologi·e doit partir . Mais ceq ue les auteurs auxquels on fait allusion a ppellent d esd onnees immed iat es im plique de ja toutes les demar -ches de la psychologie, la manier e dontelle eta blitloe plan d e son travail, pose et d elimite les pr o blemes.Or , q u'est-ce q ue c'est que ces d onnees « immedia-tes », comme celles d e Ber gson, qui impliquent Ies
pI:ocedes d e deux mille ans de tr avaux notionn-els ?Ce n'est d 'ailleurs pas d es donnees immediat es que
nons cherchons. Nous cher chons it savoir s'il y a d esf aits reds justif iant l'introduction d e la psychologie.Qu'ils soient consideres en 'Cux-memes mediats, ou
immed iats,- cela nous est tout a f ait indif f er ent; etDOUS ne voulons parler de l eur car actere « imme-
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diat » que l'elativement aux d emarches dB la psycho-logie.
Si nOllS nOllS plac;ons a ce point d £ vue, nous cons-taton.s qU,'il y a, a cOte d es faits comme la respiration,Ia d IgestIOn, la secr etion d es gland es, d'autr es faitscomme Ie mariage, les cr imes, l'exercice d 'un metier ,Ie travail au sens ind ustri-el du mot, etc. Nous consta-
tons q u'il y a, d 'ulle fac;on generale, a cote du plan d ela natur e un plan propr ement humain. « A cOte» estmeme tout , a fait inexact, car c'est sur Ie plan humainq ue nous VIvons d 'a bord , "2t il f aut f aire un ef fortspe-ci~l d',a bstr action pou.r degager la natur e, dans sa pur eteobJectIve, de son r evetenr ent humain.
Et, d e la meme maniere, « a cote» de la viebiolo-giqu ,e, il y a une vie pr o pr ement hllrnaine. C'.est cBttederniere qu'on a en vue quand on dit q ue la vzie est dllre mzx uns et f acile a ux autr es. « A cOte » est denouv-eau inexact, car c'est sous son as pect hurnain Que
notr eexp~rience immed iateet quotid ienne nons p~e-
sente la VIe. Nous nous sentons entoures de per sonneset non d e str uctures physico-chimiq ues, et ce n'est quegrace a .un ef fort d 'abstraetion, que je p uis voir d ansmes amIs par exemple, des collections de planches'C1'anatomie. Cette vie humaine constit ne (pour la desi-
:gne~ d ',un t~r me c.o~mod e dont nous ne retenons queIa SIgnIf icatIon sccmq lle) un drame 1.
1. Dans .sa Crit ~qlle .des f ondement s d e fa psychologie(l~28), Pohtzer prevenalt Ie Iecteur en 'ces termes: « qu'iI~Olt entendu une fois pour toutes que nous vouIons desi-gner par Ie ter me « d rame » un fait et que nous f aisonstotaIement a~str action d es resonances romantiques de cemot. Nous prlOns done Ie Iecteur d e s'ha bituer a cette ac-.ception simple du terme et d 'oublier sa signification « emou-vante » (p. 23, note 1). (J. K.). .
11 est incontestable que c'est dans 1£ drame que noll'S place d'abord notre experienc'e quotidienne. Les eve-nements q ui nous arriventsont d es evenements drama-tiq ues; nous jouons tel ou tel « role », etc. La visionque nous a-vons d e nous-memes est une vision ~d r ama-
-t ique : nous nous sayans avoh' et.e l'acteur ou Ie temoind ,e telles ou telles scenes ou actions; n'ous nous souve-nons d 'avoir f ait un voyage, d'avoir vu des gens se
batt re dans l a rue, d'avoir prononce un d iscours: Dra-matiques sont aus,si nos int entions : nous voulons nousma'rier, aller au c:inema, etc. Nous - pensons a no us-memes dans de s t ermes dramatiques ..
C'est sur Ie plan ~r amatiq ue q u'a li eu aussi Ie con-tact avec nos semblables. Un entr e preneur em baucheun ouvr ier; nous f aisons une partie d e tennis avec nosamis; etc. Dramatiq ue est aussi la comprehension q uenous aVOilS les uns des autres. On m'invite a pr endreIe the, j'acce pte ou je r efuse; q uelqu'un m'ex pose se s
opinions politiques, je Ie contredis violemment,' maisnous somrnes en d iscussion, vivons d ans d es signif ica-tions qui nons touchent d ans un sens ou d ans unautre, r nais a aucun moment nous tie quittons Ie pland u d r ame. '
C'est R ussi sur Ie plan dr amatique q ue nous nonsconnaissons d 'abor d les uns les autre5. Le cote drama-f iq ue est d'ailleurs Ie seul q ui nous interesse' d ans lavie q uotidienne :c'e q ue nous cherchons a savo,ir c'elStla maniere dont tel ou tel se compor te d ans une situa-tion determinee, et ce qu'il faut faire pour q u'il agissea'nne rna-nier e plutot que d'une aut re,. QU'est-ce q ue
nous. nous r acontons les uns des antIes ? M. de ... , je1une ,beau , int elligent et r iche" a e pouse Mlle ... vt e-me' , wide ,
, ' i} . & " . ; , ·~i
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inint eliigent e et paulJr e, Voila cc q ue nous cherchonsa comprendr e.
Bien que Ie dr ame constitue, en face d e Ia natur eu? r lomaine parf aitement original, cette or iginaIit~~ est pas celle d 'une sub stance pour 1aquelle il f aud raitmv:nter un etat civil metaphysique inedit. Le mar iagea, lIeu dan~ l'espace comme Ia digestionet Ia r es pir a-110n; d e .m~me, les crimes d Ies folies; d e meme, d 'une
f~90n. !5ener ale, la .vie dramatique. Par consequent,1 e~ pefl~nce d~·amatlq.ue elle-meme n'implique pas une pe ~ ce pt lO n SUI generzs , autre que Ia perception or di-
l1aJr e.II est incontesta ble qu'il y ait d ans Ie dr ame matiere
il t~ne,science or iginale. Celles d es sciences de 1a natul'{-;
q U,I.,5 occup~nt ~e l'horr :me. ct~dient, en eifet, ce quirest\;; une fOIS qu on a d e pomlle I'homme d e son carac-ir ,re dr amatiq ue. Mais la connex!ion d e tous les evene-
me.nts propr e~ent ~umains, les eta pes d e notre vie, leso b j'ets d e nos lI1tentlOns, l',ensemble d es choses tr es par -iiculier es qui se passent pour nous entr e Ia vie 'et Iamort, constituent un domaine nettement d elimite f aci-Jtmer ~t r econnaissa ble,et q ui ne se conf ond pas a~ec Ief onetlOnnement d es or ganes, et il est a Hud ier car i l
, . - ' I '~ y a aucunc !'aJson lie su pposeI' que cette r ,ealiteecha p pc par mIr acle a tont,e determinaNon. IIest, en
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etfet, a savcirpour q l1oi tel ind ividu a commis t el crimea tel moment, pourqnoi M. d e ..., jeune, beau, intelligentet riche a ePOllSe MIle..., vieille, iaide, inintelligente et
pauvre; pourquoi un ind ivid u est comme per secute par ]es accid ents, alors que d 'autr es se tir ent d e situations
beaucou p plus d ifficiles, etc.IIest manifeste aussi q ue les sciences dites « mo-
rales » comme l'histoir e, 1a sociologie ou l'economie politique, sont inca pa bles d e re pond r e a elles seules aces questions. Car si l'histoir e et la sociologie s.ont d essciences dramatiques, elles n'etudient que les gr and scadr es au milieu d esquels se deroul,ent les drames d echaque generation, et les gr ands _ themes dont ceux-cirepresentent les variations. Mais les evenements drama-tiques ont toujours un hic et mmc que ni l'histoir e niIa sociologie ne,saur aient expliquer. M. de .., n'aur ait pas e pou se MIle ... si d ans notre societe Ie mariage
n'existait pas i t titre d 'instilution, mais cette consta-tation n'atteint pas le dTame dans sa pr ecision indivi-duelle. Et, d e meme, l'economie politique nom, a p pr end
bien quelle,ssont les conditions economiques du crime,
pom'quoi dans une societe bourgeois,e il d oH y avoir necessair ement d es crimes, mais non pas pour q uoi t elind ividu a accompli precisement tf ! : .I crime.
Les sciences de la natur e n'etudiaht que la mise ellI>cCne mater ielle du df 'Q'J1le, les 'sciences « mor ales »
ne s'occupant que d e ses cadr es et d e ses motif s les plus g6neraux, il y a place pour une discipline qui etu-d ie Ie drame d ans son aetualite et dans sa particular ite
d eterminees.n semble d'ailleurs que cette discipline ne soit pas i t
inventer , du moins pasentier ement, puisque nous entr ouvons une premiere r ealisation dans une longue tr a-dition qui nousest bien f amilier e.
Des observations q ue nous pouvons r ,ecueillir dansnotr e ex perience dr amatiq ue, d es r egular ites que nouS
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pouvons y constater, chacun d e n'ous se constitue -eneff et une certaine « sagesse », plus ou mO'ins profonde,
plus ou moins vr aie. C'-est ce qu'on ap pelle la connais-sance pratiq ue d e l'homme, la prak lische lvlenscl~en-k enntnis. Elle se r a ppor te au dr ame et exclusivementau dr ame. Elle n'est pas un ens,embl,e de connais,sancesconcernant une autre realite que la natur e, donnee par une perce ption dif fer ente d e la per c,e ption ordinair e, et
q ui aurait Ie privilege d e penetr er dans une second enat~r -e. Elle n'est r ien d'autre qu'un certain appro-f ~nC1issement d e notre exper ience dramatique imme-diate. Les commer 9ants etablissent d es pr ix« ,en 95 »,I'homme experimente d it : « suis la femme, elle te fuit,f uis la f emme, elle te suit » . Ce pr oced e et cette affir -mation resultent d' ind uctions q ui ne de passent Ie d ramea allcun moment. Dc meme, la litteratur ,e et le theatr e.II ne s'agit, ni dans],e roman, ni dans Ie theatre, de
• fair e d es nk its eoncernant des processus sui gUler is
dont les ad em's sont d es per sonnages inconnus dansl'experience humaine; il s'agit, au contrair e, d e d ecou- ' per d ans l'ex perience commune un segment par ticllW~-
rement signif icatif, et d e pr esenter des hommes q ui vi-vent ,ct qui a'gissent.
Seulement, cette trad ition d ramatique n'est pasencor e une science. La connaissance pr atique d eI'homme presente tous Ies dMauts d e l',empirisme« pr imitif »; ses proced es ne sont pas organises; ellemanque de pI'ecision et est r em plie de pr e jug.es morauxet sociaux. n semble, de p lus, q ue d -e puis des siecleselle n'ai t fait aucun progres, ce q ui a f ,ait d ire q uel'homme est r este Ie meme. Quant a la Jitterature et autheatre, ils ont vecu a peu pres sur Ie meme f ond ou
se sont cont pntes de suivI'e l'evolution d e l'homme,
telle qu'eUe est determinee par les conditions sociale.set economiques, -en donnant toujours d es VISIOns,
plutot que des analyses: d e l'art justement, et nond e la science.
Le problem-e sembl-e alor s consister a f aire passer celte tradition d e la Iconnaissance empir ique de
I'homme, de l'etat d 'em pir isme a l',etat de s-cience positive.
C'est ici que nous renconttons la psychologie tellequ'elleest donnee histor iquement. C'est elle qui pr e-tend avoir accom pli Ie passage en q uestion. C'est la
psych.ologie, aff irment les psychologues, qui a eleve la pl' aktzsche M enscbenk enntnis au niveau d 'une science' ,car c'est elIe q ni a or ganise d 'une f a90n approf ond ienotre ex perience quotidienne conc'ernant I'homme,comme la physique nous a d onne l'a pprof ond issementmethod iqueet l'or ganisation scientifique d e notI'e expe-rience q uotidienne concernant la natur e.
Seulement nous ne sommes pas peusurpr is de cons-tater que la psychologie se rattache, malgre cr s affir-mations, a une inspir ation tout autre que celIe qui
nous a f ait concevoir la nec·essite d'une discipline~ouvelle ,au milieu d es sciences qui ,s'occupent d eIhomme.
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L'experience dont nous parle Ia ps ychologie est ('IT
ttf et tout autre que I'ex per ience dr amatique. Notr e e xperience d ramat ique etait Ia vi,e au sens
humain du mot; ses personnages 'etaient d es hommesaglssant d e telle ou te11e maniere, s'es 'scenes les pIns
p:Jr tielles im pliq uaient encore I'hommc d ans sa totalite.
L'ex perience que nous o ffr e la psychologie 'est cons-li\.uee par d es processus qui n'ont pas la forme d e nosactions quotid iennes. On nous d it en .eif et: d es repr e-
s'entahons se sont associees, d C's tendanees se sontr eveillees, d es instincts ont ete d eclenches. A Ia placed es evenements humaius nouS tr ouvons d es pr ocessusq ue l'on affir me avoir ,He decou pes dans une realiteslli gener is : la r ealit e spir it uelle; a la place d u d r amehnmain nous en trouvons un autre, joue par des per sonnages inconnus, et qui nc nous r essembl'ent pa's :
des re pr esentations, d es images, d es instincts.II naus est im possi ble d e nous r etrouver d ans les
recits f aits par la psychologie, car ce ne sont pas d esrecits d 'evenements humains. J e me suis le1ve c ,e malin
d e bonne heure pour ali p' fair e une promenad e au bois.
J' ai rencontr e I e gar d e champet r e qui m' a d it: I e boisde Vincennes a biql change d'aspect d e puis t rois ans.
Bient Ot ce ser a comme en plein Paris. Tout Ie mond '2 peut s'id ,entif ier avec ce r ecit. Mais les recits de la psychologic ne sont pas d es hist oir e' S . de pe!'son~es ,mais d es lIisloircs d e chases. Vnc r e pr esenta;i zon S est
tr ouvee hier en cont igu' ite avec une autr .e r e prese' nt a-t ion. E Ile est r evenue aujoU 1~d ' hui Ii la conscienc ,e et a ramene la second e avec eU e. Personne ne peut plus
s'identifier avec la scene qui s'est joue'e iei : les termesd u recit n'ont plus aucune signification humaine.
I-'ar contrE', la structure logiq ue de la demar che par
latl.uel1~ sont posees les notions et les r elations im pli-q ,ue~s d .ans ce ,~ecit~nt exaetement les memes que s'ils ,agissalt de n .Impor te quel phenomene d e la nature:d atomes, d 'e pler r es ou d e mor ceaux d e bois : c"e'st ceq ~e HUI~e a tr .es. bien saisi lor squ'i] a affirme que lesl'OISde 1 ~ssociatIon sont aux phenomenes mentaux cequ;e les 10IS d e l'attraction univer selle sont aux pheno-menes d e la nature.
~ous constatons, ~n d 'autr es termes, q ue la psycho-10gI €' met en par allele avec Ia natur e une second ena ,ture, constituee comme la premier e par d es pheno-
men~s ~t, d es p~oc'essus, imais sui gener is. A l'etud 'e del~, reallte phY?Iq.U~, e~ tant que r ealite, corr espond d etu~e d e .la r ea~Ite suz gener is, « en tant que telle », aIa ph~nomen~logle d e la natur e cor r es pond Ia phenome-nologle d e l'ame, a Ia physique d es phenomenes d e Ianatur e corr espond Ia physique d es r e presentations. Et
,tout comme .la ,physique mod er ne, la psychologien;o~er ne a d e bute, d le aussi, par Ie mecanisme pOUTs on~nter plus tar d vel'S Ie d ynamisme. A cote d ·e la physr .que, nous tr ouvo~s donc une second e ph ysique.
Ce.tte . s'~conde physIque' substitue a Ia multiplicite~es .1lldH'Idu~ humains singulier s qui jouent Ie dr ,ame,1ulll~eTs Ulllque d es pr ocessus s pir ituels comme Ia
physIq ue a su bslitue a Ia multiplicite d 'e~ d i'eux desnymphes ~.t des faunes, I'univer s uniq ue d e la matiere.A .l~ ~amere dont Ie dr ame est d ecoupe par Ia multi-
phcIte .d es personnages indivlduels et d es evenementsdran!alIqu~s, la psychologie a subslitue les gr and esm~mf ~slatlOns de la nature spirituelle: per Cie ptoion,~emolr e, volonte~ intelllgence, a l'etude d esquelles elle
,, _ ,~.consacreensmte comme la physique se consaerc a1 etude des grand es manifestations d e la nature: mOll-
,I
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Yement, chaleur , lumier -e, e}ectr icite. Et bien q ue 1'oncontinue a ad mettr e une per sonnalite par cor ps, cetteaf f ir mation change aussi peu ut str ucture d e aettes,econd e physique que les for mes d onnees aux 'o b j,etsmateri1els Ie,s lois d e la mecaniq ue: les per sonnalitesindividueUes sont a la natur e s pirituelle ce qu'une
montr e en or est a 1'01', un diamant au diamant, iamatiel'e chimiq ue individ ualisee au jeu d es atomes.
Quoi qu'on puisse penseI' d e la legitimite d e la def or -mation que la psychologie f ait subir au d rame, il cstincontesta ble q ue cette d eformation il11plique r utH.isa-
tion d e la tr ad ition animist e. Et Ie f ait q ue Wundt ailsu pprime }';f tl11ea peu d'importance pUisq ~'il n:a. passup pr ,il11e les phenomenes d e l' arn:e et Ie ph~n?melllSmesor tici aussi d 'une f aeon contmue du r eahsme : j'es
) , . .f ond ements d e la psychologie phenomeniste nonsr amenent, tout autant q ue ceux d e la metaphysique d ·el'ame, a la tr aditionanimiste d ont r elevent a la f ois
l'ame et la vie inter ieur e.II est a bsolument inutile d e soulev,er ici Ie probleme
d e I'or igine d e l'animisme. La seule chose. q ui nonsim por te, c'est q ue les cr oyances animistes concer ner:td'a bord aussi peu la connaissance d e I'homme tel qu'll
est concr etement q ue la connaissance positive de lanatur e. Leur ins piration est tout autre. Les f onction.sq ue joue la notion d 'ame sont ,es'SentieUement rell-
~ieuses et les pro blemes que la croyance en eUe inte-~'esse sont ceux qui s'e r a pportent a la vie en gener al,a. la mort, 3 l'or igine et a ia d estinee. .
. D'un autr e ~ote, et consid ,er ee en eIle-meme, l'expe-nence ,?r a~ahqu,e, comme nous I'avons indique plush~ut, n lm phq~e a aucun moment aucune croyance ani-
nuste, et ce qm est plus, la connaissance d e l'homme se passe f or t bien d e ia connaissance du systeme d es phe-nomenes d e l'ame.
Les psychologues 1'ont d 'ailleur s remar que eux--memes.
Mais il y a un peu plus : Ies recher ches les plus f e-con d es de la psychologie actuelle sont precisement celIesq ui sont independantes d e la tradition centr ale de la
ps~ch?logie ~la.ssique comme par exemple la psycho-~ogle md ustnelle. Chercher la manie:r e dont l'ecIairagemfluence Ie travail, n'implique aucune hypothese con-oernant Ia vie interieur e d e I'ouvrier . Et il en est dememe lor sque j'aff ir me que telle ou telle f or me donneeaux ,outils augmente ou diminue suivant cer taines pr o-
por tIons, Ie r end e-ment du t r avail.D'autr e par t, un Standhal ou un Dostolewsk ine S(}fit
pas d es psychologues grace a leur s' r echerches concer -nant les phenomenes d e l'ame. On peut dir e, aucontr aire, q ue les mauvais romans et I.es mauvaises
pieces d e theatr e sont ceux pr ecisement qui sont d irec-tement influences par Ie systeme en question. De toutef a~on, en lisant un roman, ouen assistant a une r >e pr e-sentation theatraIe, je ne d epasse pas Ie plan d es sicr ni-fications humaines. Or, comprendr e d es significati~nsImmaines ou fair e d es hy potheses sur les processus
internes n'est pas la meme chose, et ex pliquer unescene d r amatiq ue par une autr e scene dramatique, ou
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ex pliq uer Ie tOllt par les processus d e l'univers spir ituel,r e presentent d eux manier es d e pr oced er totalementdiff er entes.
Ainsi donc : au lieu d e tr ouver dans Ia psychologiesim plement une or ganisation super ieure de Ia connais-sance pr atique d e r homme nous sommes en presenc'ed e d eux tr ad i lions dif f ,er entes : I'une, ta tradition dl'U-
mati que r e pr esentee par Ia praktische MenS'chenkennt-nis, Ia Iitteratur e et Ie theatre, I'autr e la tradition ani-
misle. La pr emier e seule se r a p por te dir ectement audr ame, tanctis q ue c'est l'ame, et non pas l'homme, quiest au centr e de Ia second e.
Ces d eux tr aditions se sont croisees, a un momentdonne. II ser ait inter .essant d e savoir pour quoi.
II est tout d e suite clair q ue ce n'est pasla trad itiond r amatique q ui avait besoin d e Ia trad ition animiste.La meilleu r e pr euve, c'est que, malgre Ia d ominationctc 1 .1 tr adition animiste et tout en vivant, pendant d essieclcs. ecrasee par eIle, ]a t r adition d~amatique a pu
sc cOI~server d ans une purete r elative. La praklischeMenschenkennlnis est toujours d cmeuree ,en d ehor s d eIa psychologic of f icielle, malgre l'effort d es psychologuesqui, in'qulcts d e son efficacite, se sont dforces d'etablir 1 .1 f iliation en f aisant a pparaitr e la psychologie offi-cielle comme l'or ganisation scientifiq ue d e 1 .1 praktische
Menschcnkennlnis et, quant au au r oman et au theatr e,ce n'est que ]a. r echer che d 'un scientisme, toujours tres
peni ble, q u i a or iente ces temps d ernier s les litterateursvel'S 1 .1 psychologic.
Par contr e, Ia tr adition animisie avail besoin d e Iatr adition dr amalique. Toutes Ies tr ad itions metaphy,.
siq ues ont cherche a d e passer Ia f orme purement my tho-Iogique d ans laquelle eUes sont d ',a bor d a pparues, et
it s'imposer comme inter pretations ef f ectives du reel. Dem €nne, Ia trad ition animiste. Pour se d onner un as pect
positif, eUe fut 'obligee d e trans poser ,en termes animistesles d onnees de la connaissance pratique d e l'homme.£t gr aec it Ia liaison entr -e 1 .1 tr ,adition animiste et Iareligion, c'est 1 .1 trans position qui est venue, se placer au centr e d es occupations,et de cette manier e l'inter et
animiste s'est substitue entier ement a I'interet drama-tique. Cela a d'ailleurs ete par f ait,ement conf orme al'or ientation chretienne de' Ia pense'e occidentale it 1 .1 -
q ueUe Ia philosophie a fini par se rattacher entier ement.L'inter et d ramatiq ue est tout a fait etranger aux pre-occupations d'im mor talite et cte salut, a]ors qu,e celles-cisont au c'entr e d e j'interet animistle. Et, finaI.ement, toutecette disci pline, q ui a f ini par se d etacher, sous Ienom de psychologie, de Ia philoso phie, n'a consiste quedans un tr avail d e trans position, d e plus 'en plus syste-matique, d 'e plus en plus nuance, mais toujour s domine
par I'inter et animiste.
neut pu se trouver d 'ailleurs que ce d e placement d eJ'inter et dramatiq ue, vel'S j'in ter et animiste 'et. d 'nne~a?on generale, toute 1 .1 transposition, convinss1ent par-Jaltement a Ia psychologie scientifiq ue. L'animismeaurait pu jouel, en psychologie, Ie role d 'une gr and ehy pothese f econde.
Seulemen t, les artifices et Ies grandes hypothesesscientifiques, tout 'en par aissant d ef ormer Ies f aits telsq u'ils lSont dans I'exper ience immediate, ont pou~ ca-r acter istique essentielle de p ermettr e I'acq ui siti on d econnaissances nouvelles, et d e conduire les sciences,d 'une fayon generale, du mylhologique au r eel. II sem-
ble, au contr aire, que I 'animisme ait impose i t Ia - psy-chologie Ia dir ection o pposee.
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Tont d 'a bord, loin d 'ap porter a la connaissance pra-tiqU € d e l'homme d es connaissances nouvelles, c'-estd'elle que la trans position animiste a v,ecu en par asite.Les connQlissances e ff ecliues conc1ernant l'homme sonttoujours venues d e l'ex perie-nce dr amatique. La tradi-tion animiste ne r e pr esent-e, en ef f et, aucune connais-sance eff ective d e l' homme, puisqu'elle n"est q ue la
theorie d'une notion, un gr and schema d 'int-erpretationqui ne 1Il10ntr e pas comment on peut acquer ir desconnaissances nouvelles, m ais seulement comment ilest possible d e d onn €r une certaine f orme a celles q UJiviennent d'une tout autr € source.
En fait, la ps ychologie a vecu pend ant d es sieclesSur Ie meme fond s d e connaissances positives. Alorsque l €s travaux notionnels d e tr ans position 6'aff inentd e plus 'en plus, la M enschenkennt nis r este toujours aumeme poin t, puis q ue la question est de savoir seulementcomment il f aut tr ans poseI'. C'est ainsi que de puis Aris-lote jusq u'a Wundt, la psychologic n'a pas d ,ecouved
un seul f ait nouveau. Et quant ,a Wund t, quel est d one Ief ait nouveau qu'il a d ecouvert? On ne voit pas chez luiun seul f ait psychologique qui ne serait pas d 'une ma-nh~r e ou d'llne autre consigne dans Ie langage, ou connud eja par lcs philosophes d u moyen age. Et celui qu'ona ppelle vol on tiers Ie r eformateur d e la psychologie mo-d erne, Ber gson, a-toil a pporte un f ait psychologiquenouv €au digne de ce nom? II est facile a voir aucontr aire que, les questions d e tr ans position mises a
par t , il tr availle lui aussi sur Ie meme fonds d e connais-sances q ue ses pr edecesseurs.
C'est ce car acter e par asit € ,et antiheuristique d e latransposition qui f ait que Wundt et tant d 'autr es ontraM Ie gr and passage d e Ia psychologie pr escientifique
a la psychologie sci,entifique. Car c',est aux cadres et aux formuies d e la transposition qu'ils ont voulu ,donner une forme scientif ique sans s'inquieter du fait que lesconnaissances ef f ectiues qui sont ii, la base de la trans-
position sont encor e prescientifiques, parce que recueil-lies simplement a l'aide des pr oced ,es primi tifs d e la prak t ische M enschenk enntnis. Tel est, par exemple, Ie
cas de toutes les theories « scientifiques » du reve quicher chent a donner une inter pretation physico-chimiqueau non-sens d u reve alor s qu'un tres sim pl,e perf ,ection-nement d es pro ced es conventionnels d e Ia M enschen-k enntnis montr e q u'il 'ont un sens. -
Ge n'est pas tout. Comme nous l'avons dit plus haut,la transposition animiste im plique la substitution audr ame d e l'univer s d e l'ame et d e ses phenomenes, detoute une seconde natur e, et ,eUe a pour but d 'exprimer Ie drame dans les ter ines d e cette seconde natur 'e. Maisil n'y a d'abord ,entr ,e Ie plan humainet l'univers spi-rituel aucune r essemblance. 11 f audr a done inventer
d es procedes permettant d 'etablir un va et vient entreles deux et d e tr ansf or mer l,e d rame en natur e.Alors il f audra tr ansfotmer les euenement ' S dramati-
ques .en pr ocessus spir Nuels. Or, tout segment d r ama-tique- compor te, en plus d e sa mis'e -en scene materielle,une signification q ui lui donne sa valeur dr amatiq ue.C'est a ces significations d r amatiques q u.e s'aUaq ue la
psychologie pour les tr ,ansformer en processus 1.
1. n va de soi - et cette r emar que vaut pOur la suite -que Politzer, lorsqu'il cr itiq ue la trans position classiqueen « processus». n'a en vue 'que les processus « s pir ituels :.
- f or mes creuses et mecanistes inventees par la psychologie
classique - par o pposition aux processus '« humains ». IIn'est donc pas q uestion, pour lui, d e re j eter la notion d ia-
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lectique de « pr ocessus ) degagee par Ie materialisme d ia-lectique, puis,qu'on ver ra, au contraire, q ue c'est dans l'uti-
lisation zf itegrale de cette notion en psychologie q u'il placeses espoirs. Voir notarnment p. 100 et suiv. (J. K .).
tient ainsi, a la place de la multiplicHe dramati que , uneautre multiplicite, au sulet d e laq uelle seul l'e langag,eem prunte a 1a premier e natur e peut avoir un sens. Iin'est plus question d'un homme qui a tue un autr ehomme, mais de l'action d'une representation sur uneautr e representation; de relations mecaniques, d yna-miques, energetiques, economiq ues, etc.existant entr e
les phenomenes psychiq ues; d e leur enchainement, deleur fusion : les histoir 'es d e per sonnes sont r em placecs
par des histoir es d e choses.En .d 'autr es termes, l,e--r ,ealisme est force d e' fair e dis-
paraitre Ie dra111e ,en br isant lesensembles dr amatiques,et en posant les r ealisations en e11es-memeset pour eUes-memes. C'est cette d er nier e d emarche que nous a ppelonsl' abstrac N:on. NOlls disons qu'une psychologie qui r em-
plac,e les histoires d e per sonnes par des hist~i~es dechoses; qui sup pr ime l'homme et, a sa place, enge enacteurs des pr ocessus; qui quitte la multiplicite dr ama-tique d es individus et les r emplace par la multi- plicite
im personnelle d es phenomenes, est une psych' Ologze abs-trait e.
L'abstraction, impliquee par Ie realisme, im plique ason tour Ie formalisme.
AIors que l'experience dr amatique ra ppor te tout au plan humainet a l'individu dont Ia vie s'y d er ouIe,l',etud e realiste et abstraite, ne peut etudier que les« phenomenes psychiques ». Et on etudier a les pheno-men~s psychiq ues comme on a l'ha bitud e d 'etudi·er les phenomenes en g.ener al : par classes, car, n'est-ce pas,il n'y a d e scienoes q ue du general. A Ia cons'ider ati~nd ramatique des individus succed e la psychologle,
science d es notions de classc.Et ef fectivement : la psychologie classique, depuis
51
Tout un ensemble d e thl;Oremes f ond amenlHux d e laIJsychoJogie classiquc n'on! POUI' but que ct'assur ,cl' ]<1
tr ansfor mation d es significations en processus. J';el estIe cas d e la these d u par allelisme du langage et d e Ja
pensee :elle per met d e tr ansf ormer Qi priori Ia gr am-mair c en psychologic. Mais il en est encor e d e memcd u psycholoqisl11e. La psychologie n'est, en ef f et, q ue
la r epercussion sur Ia logique du f ait que les psycho-logues constituai ent la psychologie d e la pensee par latr ans position a priori d ,e la logique en pr oce,ssus s pi-l'itue]s, et ont cher che it legit imer ce procede par nnaxiome. Les ]ogiciens partisans d u psychologisme onti> te simplel1l~nt les victimes d e l'ar tifice des psycholognesq ui n'ont affirme que Ia logiql1'e Hait la psychologk d eIa pensee que ponr pouvoir chercher la psychologi,e d e]a pensee d ans la 10giq ue.
Le r calis,m~ impliq ue, a son tour, une autre d ,emar chc.La signification un, f ois realise'e est pos,ee commen'importe quelle 1'ealit6 : elle d evj,ent une cDnse. Par
)a meme, cUe sera arrachee all systeme d es r elationsdramatiques c,t plac ee sous Ie r egime d es relati.ons: phe-nomenales, teUes qu'elles s'ontemployees dans lessciences d e la natur e.
Le dr ame va Hinsi changer d e per sonnages. Alor s. queIe seul aeteur possible dans les ,exper iences dramatiq uesest l'individll singulier , Ia demarche realistle ,er ige enacteur s chacun d es proctuits d e Ia realisation. On ob-
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Wundt jusqu'a Ber gson incl 'SDn attention sur les or a d uSlv~ment, concentne toute
p'Sychiqnes : ~erce ptiobn ~ es c a~ses .d es phenomenesd 'un evenement dr am at/ ~~l~ges, emotIon, etc. ,En face
d :s pr eoccupations form~l1es ~ g~~lCho;olue~ln ont q uereve, d es images? d e ,ese 1'0 e d ans IeTel est Ie pro bIe~e t s esensatIons? des ,s·entiments?
Eile eIimine Ia signif~~tio~e ~~rfs~~oIogIe cl~ssiq ue.cae s'occupe pour ne 't' .IC Iere du faIt d ontd emar che qu'e HOUS aPI~:I~~~r leq t~/a r ?rme \ c'est ,ceueque tonte psychoIogie d ont Ie' I ma lsme. ~ous dlsons
par Ies notions d . 1 ,p an d e tr avaIl est fournie c asse tr adltionnell t .
pro bIemes a l'aide d ," es e qUI pos'e sest or melle. e ces notIOns est une ps ychologie
C'e,st a 1'aid e du reaIisme d l' b 'maIisme qu'a lieu la trans ' 't~ a str achan et d u f or -
5US spir itueIs. Voila pourq~~~\~O:std ~i ~~;~'\ endPr oces-sur la negation d'une de 'h 1 CI ee baser mentaire une psychoIo ' mal ~ e comme l'analyse eI.e-elementaire n'est pas a,gI
1 €vbralmen! nouvelle. L'ana1yse
t . a ase rneme de Ia t 'IOn; eIle ne f ait que tr 'II, ~ ransposI-aval el sur ses I,.sultatJs.
,Ce qui est tout de suite clair c'est ..[lOll ne representoe pas en t t . q ~e Ia transposl-
physique. On ne va ce~taineon~e~tS, une econo~ie meta-tr ansposition, du luxe mel!a h . pas~ e?, procetl.ant J?:lr
ph ysique. p YSlque a I eCOllOmliemeta-
Toute Ia tr ansl.)osition n'a pour resultat que Ie r atta-
chement d e I'experience dr amatique a une tradition qui:est incontestablement meta phy,sique. L'etude d e l'hommese tr ouve ainsi compliquee d e tous Ies problemes que
pose I'ame. Mais, d'autr ,e part, on peut parfaitement s' €n passer. Le drame ,est Ia. Pourquoi, afin de l'etudier, Ie briser d'abord en mille morceaux et b:a.tir ensuite UI1'e
tout autre mosa'iq ue ? A q uoi me sert de d ire, par exem-
pIe, apres avoir constate q ue je travaille mieux sur Q,u pa pier blanc que sur dll pa pier jaune, que j'eeris plusf acilement avec un por te- plume IOUI'dqu'avec un porte- plume leger, qu'il y a en moi je ne sals: queUe expe-,r ienc.e int,erne ou la facilite et la difficuUe sont ve'Cues,..c'Omme rien d 'autr e au monde n'est vecu ? A quoi ser -vira, a c.elui qUi voudr a, connaitr e ma fayon d e travail-leI', . d e « r evivr e sympathiqllement » ces faciHtes ,etces difficultes ? Mi,eux vaut s'occuper d es procedes qui
permettront d e depasser, au sujet du travail par ex,em- pI,e, ces generalites. C'est du mains metaphysique au plus metaphysiqlle que nous f ait passer tres inutil·e-
ment, Ia transposition.L'essenticl, d 'ailleur s, c'est que les realisations sont in-
concevables. Les senies r eaU les en effet sont, d 'une part •.Ia natur .e physique 'et, d 'autr e par t, Ie drame. C'est entr e·les deux qu.e veulent s,e glisser les reaUsations d ,e Ia psychologie. Mais entr e les d ·eux il n'y a pas d e place~ pour un drame q ui n'est pas un drame, paree qu'itveut etr e une natur e, et pour une nature qui n'est pas.
nne natur e, parce qu'eHe vent etre un dr ame.La transposition ne nous conduit du moins meta-
- physique au plus meta physique q ue pour nous f aire passer d u reel au mythologique. Elle conduit, en eff .et:
a une re presentation du d rame qui en fait d is paraitr cIa nealitk.
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· ~ous ahoutissons ainsi it d eu 'logle. Seulemenl, cette op 'C
xf or~es de 1a psycho-
-deux formes egalement var a~~~ IOn ~ est plus celle d ed e la Psychologie dont l'u s, ma1S de d eux for mes
La pr emiere 'est l'e'tud dn~ est vala b1e et l'autr e non, ) e zr ect e du d 'r ~n ;st que l'etude indil' lect e L' r ,ame? 1a second e
Ul-meme, par les pr oced es . 0 ~ne etudIe 1e dramek ennlnis; l'autr e el'ud ' or dlllalr cs d e la M enschen-d I -e une trans po 't'
es pr oced es qui d 'ap' 1" 0 SI IOn d u d r ame pClr , , res llltentlO ' ,
alllmc, SOnt adaptes it l' 't d n . pr emIer e qui 1estr ansposition et au '1' e u e d es r esultats d e cette
'd ' . ' mI leu d esque1 '~CCI, ent q ue peuvent se [f l;.o s ce n,-es,t que par
etudIel' le d r ame 1ui-mem~~ ~ss,-~ d es pr6cedes a ptes itCes d .eux· f ormes d e la . ,
exa~t~ment it L a meme ex ,ertsYChO]ogI,e s,e rapportentex perIences d onl chacunf en,~e" Car 1 .] n y a pas d euxune f orme vala ble d .e . hPOUl
~aIt donner naissanee it, " psyc 0100Ie I1' ,
e~ penence Justifianl l'intr od t " n Y a qu une seulen y a qU'uneexperience uc hlOn1d,e cette science, 11d r ame. psyc 0 ogIq ue, it savoir 1 €
Mais 1a premI'e're m 0 ,an1er e d . l' 't d '
' par l'inter et animiste q ' tee, u leI' est engendree,t . Ul es un znt er ' t ' t
e nOn un znler et scient ' / " e me aph ysique?OUS trouvons sa trans]) I ~tCJ.ue. A la place du dram~
a l'a'd d' OS1Ion ,en sylub 1 'I e un ensemble d ' . 0es ammistese pel sonnages a bstraits et for -
mels. Et alor s que Ie d r ame nous est plus proche q ueLou be cette symboIiq ue d oe phenomenes psychiques,
puisq ue nons Ie tl'ouvons d ans notr e ex perience quoti-(Henne, cette pr emiere for me d e la psychologie nousfait pa.ss,er , tout a fait inutilement, a trav,er s tout unsysteme d e proced es, d e postulats et d e notions qui,loin d e fair ·e f a-ire a l'elud e meme du dr ame Ie moindre
progr es, noient les r 'echer ches psychologiques dans last.er ilite d'un travail purement notionnel.
Or, justement, Ie symbolisme scientifique n'est pasengendr e par un inter et heter ogene a J'int~ret sci,enli-tique, et, contrair ement a la tr ans position, il precisect organise la r echer che en la rend ant plus adeq uate ason objet.
La psychologie scientif ique n-e pourr a. donc etr e queceUe qui retourne a l'exper ience psycho.logiq ue veri-ta ble qu'est Ie drame et qui aband onne les d emarch.esa l'aide d esq uelles opere la trans position.
Par contre, toute psychologie qui procede p~r trans- positi'on d 'une maniere ou d'un-e autre, et qui em ploied'une fayon consciente ou inc'Onsciente, avoue-e ou in-avouee, volontaire ou involontair e, les demar ches quenous avons enumer ,ees, est myth010gique d ans la mesur iCmeme ou telle les em ploie. Voila pourquoi on peut direq ue la psychologie d 'il y a v ingt-cinq ans est entie-rement mythologiq ue, et q ue toutes les tend anc,es nou-velles Ie sont partiellement.
Cepend ant, nons n'o btenons de c'eHe maniere qu'uneo pposition glo ba1e. Nous savons maintenant en q uoiconsiste Ie fonds mythologique que r enferme la psycho-
logic. Mais un autre probleme complex,e s'eleve.n ne suffit pas, en effel, pour qu'une disci pline d e-vienne une s cience. d'eliminer Ie fond s mythologiq ue
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qu'elle re~~c.r me. Car ~.ans une disci pline, imparf ai-tement posltrve, tou~e llm perf ection ne vient pas du
n:ythe. !l y a d es notIons, des constatations et d es theo-ne~ ~Ul ?e sont pas antiscientif iq ues, mais s.eulement~resclenhf i9ues. Apr ~~ avoir montre d'une f a90n gene-I ale ce ~qUl, en ma~Ier ·e de psychologie, n'est pas etne peut etr p d e la sCIence, et d oit etre re jete ahsolumenten ta?t que n:ythologique, il faudr a montr er mainte-
~a,nt a quels. sIgne~ o n ?o~rra r e~o~m(litr ,e ce qui peutet: e conser ve, maiS dOlt etr e pr ecIse, appr of ondi, enmeme t emp,' ) que Ie sens d e ceUe pr ecision et de ceta p pr o~ondissement. En d 'autr es termes, apres avoir o p pose l~ psy.chologie scientif iq ue a la psychologi'emythologIque, 11 f audra tr ouver qn principe qui per-n~ette d e l'op pos'er a la psychologie prescientifique.C est ce,tte d o~b.]e o p position qui, scule, pour r a p.er-mettr e a la cn1:!q ue d e prononcer un jugement clair sur la psychologle d u passe. '
Il est clair que Ie pr o bleme que nous rencontr ons iciest ce]~i d e l.' e xactitud e en m.atier e d e ps ych%gie. n~st. cl~Ir aUSSI q ue, tout comme au su jet d e ce qui esta IIqllld er , les d .eux mouvements critiq U9s n'ont ,a pportesur cette questJOl1 aucune clarte. TOllte la diff er ence
it cet eg~r d consiste d ans Ie fait que les r e presentantsd u pr emIer mOllvement voulaient inlf od uire en psycho-
logie aveuglement l'id eal d 'exactitud e d es sciences d ela nature, alor s que Ie s,econd mouvement veut rend re
justice a la « particularile » d es phenomenes psychi-ques. Mais comme on interpr e1:e c·ette particular ite d 'une1a90n realiste, on n'arrive meme pas a liber er la psy-chologie du pr emier ideal d 'exactitud e dont l'intr o-duction en psychologie n'a et.e r endue possible quegn1ce au I'IeaUsme. Sur ce point encor e, il y a, un,edif ficulte qui maintient la discussion constamment ou-verte : les uns croient que la seule exactitud e est celIetlue donnent l'a pp!ication des mathematiq ues et l'usagede l'appar eil ,ex perimental, les antr es demontr ent q uecela est impossible vu la s pecificit,e d u f ait psycho-logique. On s'accuse d 'un cOte d e scientisme , de l'autr ede litter ature, c·e qui, loin d'etr e faux, r ·epr esente laseule verite a laq uelle cette discussion soit parvenue.
La ·diff iculte en question consiste d ans Ie f ait q ue ceIl'est pas l'exactitude en general, mais une certaine exac-titud e qu'on a voulu introd uir e en psychologie. On n'a
pas cherche, en eif el, a formuler les conditions d eI'exactitud e de telle maniere q ue la d efinition soit inde-
pendante de tout contenu; on n'a eu en vue que l'exac-titude qui impJique d e ja un certain contenu, a savoiI"'Ie nom bre et la grandeur. On a oublie que l'exactitud emathematique ou mathematico-ex per imentale n'eStqu' une forme d e 1'exactitud e qui f ait, en gener al, d'unediscipline une science positive. Et on 1'a oublie parceque, f'n fait, ,etablir la f ormule d e cette exactitude engeneral pour la psychologie, impliquait une innovationrad icale alors que l a f ormule d e l'exactitud e superieur eetait de ja toute prete d ans les sciences de la nature.Une fois d e plus, des rMormateurs de la psychologie
ont applique Ie princi pe du moindre effort.
.,,~
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Quoi q ll'il en soiL, celte exacLitude, qui caracteriseles sciences positives en gener al, ne se conf ond pasavec I'a ppar ,eil mathcmatiq ue. CaT bien que ni la rigu€ur ni Ia rationalite n'y soient totales, On a de ja pu etend r el'ex pr ession d e « scienc·e exacte ») a Ia physique, et celanon pas exclusivement dans Ia mesur e ou elle impliqueles 'llathematiq ues. Mais on pent aller plus loin : unecertaillt~ exactitud e ·est pr o pr e a toutes les sciences
positiv,es. La physiologie comporte, elle aussi, une cer-Laine exactitud e, et cela non pas exclusivement a caused e l'intBrvention d es mathematiques, mail S a cause d eJa reduction systematiq ue d es f aits phys.iologiques ades phenomenes physico-chimiques. On peut meme dir eq ue Ies sciencelS pur ement descr i ptivBs comportent el lesaussi une cer taine exactitud e. Ma:is il est manif esteainsi que Ie car act ere Le pLus gener aL de l'Bxactitud er esid e ailleurs que dans l'usage d e l'a ppareil mathema-tiq l1e ou 'meme experimenta,l; une d isci pline peut seservir d e l'appareil matherpatico-ex per imental et nB pasde passer pour ceJa Ie plan du m:vthe : beaucoup d 'expe-
]' jences psychologiql1es, et Ia p'1ilparl d es applicationsd es mathematiquoCs f aites : : 1 la psychologie sont la pour Ie pr ouver.
Mais, d e meme que Ja distin~tion f ondamentale entr eIa mythologi,e et la sciBnce est q ue Ia science ·cherchea connaitre Ies f aits sur 'Ie plan d es f aits, l' e xacUt ud eest detinie par I'adeq uation d e la connaissance aux f aitsen question. Seule,l11cnt, c-ette ad equation n',est pas meta-
physi que, mais sim pIement empirique : ce n'e,sl q ue
l'adequation au ge'nre d e precision qui est pro pre itl'objBt.
C'est ainsj que des af fir mahons comme cellBs-ci
lout se meut; la nat ur e est un et er nel recommencemcnt;
La natur e est le theat r e d'une Luit e continuelle ent r e d es f or ces ennemies, sont delS affirmations inad .equates augenr e d e precision que compor te leur o b jet. II en. estde meme d e cette r etlexion couran.te : Ia grande 101 d e!a vie ,economiq ue, c'est l' ego' isme hunwin.i E lle n'est pas a bsolument fausse , mais Blle n'aLteint pas les f ormesde la vie economiq ue d ans leur pr eci,sion particulier B :
elle n'est pas une af fir mation dont les termes sont don-nes par ces f ormes elles-memes. En 'e£f et, la ViB econo-mique ne nons montr ,e pas l' homme en gener al; eUenous montre d es classes; elle ne nous montr e pasl' ego' is111 I e en generaL mais des int erets d e cl.( J I Sse; etq uant a l'egolsme d e classe, 'elle n-e nous Ie presente
pas sous la forme d'une passion psychologique, maissous la f or me d e banq ues, d e tr usts et d'Etats. L'af fi,'-mation prec,ed ente ne pourra d evenir unB loi econ:omi--que que lor oSqu' €lle s e sera ad a ptee ,a· l1Xformes precisesq ui sont propr ,es aux f aits auxquels eUe fa:it allusio~.
En d'autrBs ter mes, une d iscipline est science POSI-
tive lorsque son contenu est ad equataux formes memeiSd ans lesquelles se concr etis·ent les objets dont elle s'oc-cape. Le passage d ,e la periode pr escientifique a la
periode 'scientifique consiste justement dans Ie passagede l' fna(Uquatioll it cette adequation dont nous venonsde parler. L'evolution v,ers la forme mathematique elle~meme n'a ppar tient pas a ce passage meme : elle 1meiSt posterienre d u moins logiquement.
XII
II est facile a voir que IB dr ame possed e deux car ac-ter istiq ues fondamentales : ·ses ev,enements s'Ont singu-
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Hers ~ d ans l'es pacc ct d ans Ie t em ps »; ils ne sontconcevables que r appor tes a des ind i vidus cons,ider ESdans ,leur unite sjn~m1ier e. Un mar iaae 'a, lieu a tel
. ~ t >
end roit et a tel moment, entr e d eux ind tvidus singu-lier s; d e meme un cr ime au UIl voyag·e. D'une f a~ol'lgenerale, I e t ait ps ychologique est t ou jour s un segment d e la V ' ie d e l' indivi' du particulier. Tout autr e manier e
d e Ie consid er ,er . d etruit ,sa realite.Faisons a bstraction d u hic et nllnc d 'un mar iage :nous avons q uitte In psychologie pour Ie dr oit, l'his-toir e ou la sociologie. Pour concevoir seulement Iemar iage en tant que f ait psychologique, il f aut d es ind i-v'idus consid er es d a j;~s leur singular ite; d es f acui-les mentales, d es id ees, des pr ocessus ne se marient pas : d es q u'on r em place les individ us par d es crea-tions d e ce genr e, la realite du fait dr amatique d ispa-r ait instantanement. .
Pour qu'une: 'af firmation puisse seulement etre consi-d er ee comme a ppartenant a la psychologJ.e il f aut deja
qu'elle se rapporte au dr ame; il f aut q u'elle enonceque1que chose d e qlle1qll' un. C'est ainsi , par exemp1e,,que les 10is d e l'associaUon d es idees ne sont pas d esaffirmations d e psychologic. Si elles sont vr aies, eUesa. ppar tiennent a une autr e disC'ipline q ui est peut-etr ea inventer. Car Ies sujets d es jugements d ans lesquelseUe,s sont enonc,ees IV: sont pas d es hommes, mais d eliid ees, 'et les actions d ont il y est q u,estion ne peuvent
·etr e accomplics par 1es hommes, mais seulement par leiid ees.
Mais pour q u'une a ff ir mation d e psychologie puiss'eetr e consid er ee comme llne c' Onnaissance psychologique,'
il faut qu'clle puisseatteind r e les f aits d nlilnatiquesd ans leur singularite 'individ uelle. L'affirmation d'a pr es
laquelle Ies r cves result e_nt d ' U]1 d et ournement du reel
ne peut etre consid eree comme une connaissance psy-chologique par ce qu'elle n'attein:t pas Ie f ait dr ama-tique d ans sa singularite. Chaque reve a, en eff et, uncontenu particulier, mais la these en question ne donneau<~un moyen d e Ie sai.sir. II pe,r met seulement d e r ed ired 'une f ac;on pur ement a priori Ia meme chose d e tOllS
les reyes. Il en est d e meme d e toutes les constata:tionset d e toutes les theories psycho1ogiques q Ui, imp'liquentIef ormaJi,siIDe.
Le f ormalisme commence, en effet, par eliminer juste-ment Ia determination ind ividuelle des f 'aHs dramati-
, 'q ues. II ,ehmine Ie contenu par ticulier du. reve Iorsqu'ils'agit du reve, d e la pensee Ior squ'il s'agit de la pensee,Ie hic et nunc et la signification d ramatique de l'action,Iorsqu'il s'agit d e l'action. II est naturel alor ,s que toutes
,les af f irmations qui r elevent du formalisme soient inca- pables d'atteindr e Ie dr ame d ans la precision q ui luiest propre.
Les « totalites », de plus en plus ,souIignees par les psychologues, sont d'aiUeurs dans Ie meme cas. II en.est ainsi d 'a bord d e Ia totalite f oncbionnelle que certains psychologues, comme Ber g-son, par exeimple, ont in-ventee pour simuler une reforme de cette psychologieq ui se contente de la sim ple multipIicite d es f onctlions.On affirme que la muHiplicite d es fonctions n'est admiseque pour les besoins de l'analy,se; qu'en r ealite l'ind i-vidu est une totalite. Mais iI n'y a la qu'une precautionoratoir e, parce qu'en f ait, les pr o blemes f onctionnel~
demeur er ont tout d e meme au centr e, et la t'otalite r esteformelle, puis que 'l'homme est autr e chose que l'enche-
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vetr ement meme Ie plus com plique, Ia f usion memetotale d es f onctions mentales.
D'autres psychologues sont alles plus loin. IIs ontvouIu concevoir une totalite lSouveraine qui ne se con-f ond e ni avec la somme, ni avec la synthese, Il!i avecla f usion, ni avec l'enchevetr ement d es f onctions men-tales, mais q ui soit €lle-meme une str uctur e ind e pen-dante, une loi d 'ensemble, l'essence pour a!insi d ir ed e la personne. Mais Ie probIemee!st mal pose. II nes'agit pas, a cote d e l'etud e r .ealiste, a bstraite ·et for melled e l'homme, d e rend r e justice aussi it son unite, mais 'd el'etud ier d e tell € lSorte que la totalite soit partout pr e-sente d ans l'etud e"tIl ne s'agit pas, par 'exemple, d'e pui-ser tout ce que 1&psychologie classiq ue peut nous ap-
pr end r e sur les f onctions mentales et de ,souligner ensuite l a str ucture d 'ensemble, mais de commencer
par en onceI' Ie moindr e f ait d e tene manier e q u'il soitinconcevabIe sans la totalite d e l''individ u. En d 'autre&ter mes, Ia totalite d e l'individu ne doit pas etr e Ieterme et le cour onnement de la recherche, mais ,sonhy pothese initiale. II est inutile d e f a'ire d e la totaliteun theme special.
I1 f aut d'ailleurs f air e remar quer tout d e suite qu'auxdif ferents aspects du d rame corr es pond entdiff .er ·entsgenr es d e pr ecision.
L'o b jet pr o pr e d e Ia pS'YchoIogie, c'est I'ensembIe d esevenements singLlIiers qui se d er ouIent entr .e Ia nals- /'sance et l'a mor t. Mais ces evenements sont d e d euxsor tes, les uns libr es Ie,s autres st and al' dises. Loes unsappar aissent au cour s du d er onIement d e la vie ind i-
vld uelle, a Ia suite d e Telles ou telles d eter minations;
les autres doivent etre att eints par l'ind ividu et repr e-sentent Ies neoessites physiques, sociales ou economi-ques. Les uns im pliquent la vie d e I'individu tel q u'il'est, Ies autr es impliquent l'insertion d e l'ind ividu d ansun or dr e et des €xigences deter minees. C'est ainsi qu'unhomme jeune, beau, riche et intelligent peut e pouser ou ne pas e pouser nne f iUe Iaid e, pauvr eet ininteI-ligente. e et evenement apparaitr a ou n'ap par aitr a pasdans sa vie singulier e. L'evenement n'est pas stan-
dardise.Par contre, Ie travail r epresente pour la majeur -e par -
tie d e l'humanite une necessiteineluctable. Or, Ia for medu travail n'est pas, comme celIe d e la fixation erotiq ue,a bandonne'e au libre cours ,du d ·eter mini,sme individuel.Un cer tain 'tu.Jail par ticulier doit etre fourni, un r en-d ement obtenu : l'ind ividu d oit s'inserer d ans cettenecessite ou sera elimine. Ce qUi im por te ici, ce n'est
pas ce que: l'individu est en general, mais la presenceen Jui de' certaines ca pacHes, et l'o btention par Iui d 'un
certa'in rend ement.Alors que le,sevenements li bres supposent l'individ u
dans sa singularite determine'e, et ne se comprennentq ue par lui, pour les evenements stand ard ises ·l'indi-vidu n'est qu'un jeton, un Heu d e passage ou, plus exac-tement, un instrument. .
Ainsi s'intr oduit dans Ia psychologie une gr and e divi-sion: nOLlsavons, d'une par t, la psychologie ind 'ividueUeet, d e l'autr .e, la psychologie generale. Mais les deuxd oivent partir au meme titre d es evenemerits drama-tiques qui constituent leur objet, ,et se conformer augenr e d e precisr ion qui I.eur est propr e.
La consequence la plus importante de cette const'a:"
tation c'est Olle Ie plan d e tr avail d 'une psychologie~ ~ ,
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generale, qui emet la pretention d 'etre une science d oitetr e ~onn6 non pas par la conce ption a pr iori d e jene sa'IS queUes f acultes (ou f onctions) de l'ame mais
par l',analys'e d es evenements stand ardis,es d u 'draimetels qu'ils sont ef f ectivement. Au lieu d e d e buter par l'enumeration et la d ef inition d 'un ens,em ble de notionstrad itionnelles, il faut partir, au contra'ir e, d e l'ana-
lyse d es faits d r anutiques eux-memes : du tr avail telqu'il est d ans les usines et partout ou les hommes ~ontOCcu pes a, d es tr avaux d eter mines' d es metiers telsqu'ils s'exercent, etc. '
La Psychologie generale cour ante procede d'unetoute autr e manier e. Elle commence par montr er tr esr apid ement que, dans la vie psychologique, on constate!'reuvr e d'un ensem ble d e fonctions, et elle nous r es-ser tavec plus ou moins d e variations, l'essentiel de la listeclass.ique d es :t:acultes d e l'ame. Cela r ,esulte d e l'ana-lys'e, d it-on. Mais d e l'analyse de quoi? Cer tainement
pas d e ~'analyse dll dr ame t el q u'il a lieu ef fectivement,mais d '1.me conce ption tr es vague d e la vie psycholo-gique, con<;ue evid emment d e telle manier e que l'ana-lyse puissc en tir er en-suite l es f onctions tr aditionneUes :on n'a pas encor e vu un seul manuel d e psychologiegener ale de buter par une analyse pr ecise d es evene-ments stand ar d ises du dr ame, par l'analyse pred se' d esd iff er ents as pects, f acteur s, conditions du trav,ail du' . ,metIer , etc.
Et voici Ie pr emie,r moment pr escientifiqlle : la pSy-chologie gener ale courant e et ablit son plan I d e travail ,non pas d ' a pl' es [' anal yse d es f ait s t els qu' ils sont don-nes e ff ectivement , mais sur f a { oi d ' une tra:dit ion d qnt elle n' entl' e pl' end pas la verificat ion s ystematique.
Ce n'est pas des f aits que la psychologie generale
courante va aux notions et aux theor ies, mais inver s,e-ment. Ce n'est pas des evenements ~u, d r ame q ue l~s ,
psychologues vont, la exclusivement o~ I analyse d e:v~a~tles conduir e, mais ils par tent d e nohons et d e d ef m~-tions et alors c'est la « mer a boir e » : on ne salt pas ~u aIleI': 'on n'a aucune idee, d~ l'ete?d l~e et .d ·e 'la pr ecision des faits auxq uels la theone d olt is,a p pllq uer.
On ,etud i'e par exemple, la volonte. Mais on pr end auhasar d n,impor te q uoi, sUivantl'~d e.e qu'on. a ,dan~ l,atete : l'individ u, la societe, l'assocIatIon d es Id ees, ll;e-redite, les gland es a secretion interne. La «vol~nt~»
parait alors infiniment malleable, to,utes, les theon~ssem blent lui convenir , car etant donne q u on la con<,(Oltchaque f ois 'en vue d e la theorie.' e pe ne peut 'en ,e:xclur eaucune. Et comme on prend l'ld ee d e la volonte dansrail', r ien n'em peche d e la concevoir uniquement envue d e la theorie. Le nom br e d es recher ches ~t ?estheories estalors infini : jamais on ne saura ou I onen 'est exactement, et, en def initive, on r eme~tr a tor r -
jour s, et avec la meilleu~e foi d u mond ;, Ie ~eglementd es comptes aux per f echonnemen,ts ?e 1 . avemr:
Et voila Ie second moment pr esclenhfiq ue . les r e-cher ches d e Ia psychologie generale or dinair e sont desr echer ches ' errant es •. on n'a aucune id ee du plan qu'ellesdoivent suivr e, du signe auqueI on reconnaitr 'a Ie pro-
'gres ou l'achevement des r echerches, ,Allant des notions aux faits, et ne sachant par ~ons~-
quent ni ou aller , ni .o~ se ~e p?ser , l~ psychoIogle ge-ner ale courante ne .salt JamalS 51 elle hent Ie tout ou unfragment ,seulement. EHe pl'end alors Ie parti d'affirmer chaque f ois qu'elle tient Ie tout. C'oestou jour s par la con-
sid eration d e cas tres particulier s q u'ell€ veut .tout ap- pr end r e. Les recherches concer nant la perce ptIOn, par
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exem~le, se sont ~oncentr ees, jusqu'a ces d -ernier s temps,
autoUl du probleme ~e l~ per ce ption de s' o bjcts, uni-
quemen~ parc~ que, ~ ~ pres la conc-e ption classique, la
per ce ptI~n dOlt nous f aIr e connaitre Ie monde exter ieur.
Le probleme centr al consiste a savoir alors comment un
~omme en gener al pe1'<;Oit les objets en general. O r ~l n'~ a la p.eut-etr e qu'un cas tr es particuHer et tout
a f aIt abstralt. De quel droit ne va-t-on pas plus loin pour pousser l'a~aIyse jusq u'au moment ou Ie ¢ sujet
per .c ev an t » dev le~t un ol~vr ier et I'ob jet P'cr <;u « Ull
ouhI » ? II est claIr que c est a cause de I'a bstr actioll
e t du f or malisme q ui plac-ent la perception en gener al
au centr e d e I'interet.· 1'1ais si I'on voubit bien a ban-
~o~~er . ces ~eux d emarches, et aller ji j"squ'au bout, c'est
a-d ll e Jusqu au, drame, tou.te ]a maniere classique d e
poser les prob]emes perdralt pr esque tout d e sa sifTnifi-
cati~n. ~i l'o~ pous~e, p~r exe~ ple, I'analyse d e la t> p.er -
ce ptlOn Jusqu au pomt ou Ie sUJet percevant est l'ouvrier
et J'o':J jet per<;u 1'outil avec sa form-e determinee Ie
probleme initial d ont on est parti d evient sulJite~ent
insipid e, a la place du probleme d e la pcrce ption nous
trouvons, par exemple, Ie pr o bleme d e la psycholoaiedu tr avail. t>
Si nous appliquons cette manier e d e penser a l'en-
semble des pr o b.lemes d e la psychologie generaIe, noll'S
ver rons ,se s.ubstrtuer a Ia psychologie d e la perce ption,
de ~a memOlr e, d e Ia volonte, de l'af Tectivite, la psycho-
lOgiC du tr avail, du metier , d e l'a ppr entissage, etc.
Tel est Ie tr oisieme mnment prescienliiique dans la
psychoIogi'e gener ale courante. Elle consiste d ans Ie
fait q u>e ses r echer ches sont dcs r echer ches mulilces .:elles s'arr eten t avant d 'avoir pu alteindre les f aits
qu'elles concer nen t, d ans' la pr ecision meme q ui leur es t
propr e. Cela es t d 'a il le urs i nevita ble : Ie malheur d e
cette psychologie est justement que l'inachevement d e
Bes r echerches la r end insufiisante, alors que leur ache-
vement Ia r en dr ait inutile.
C'est ainsi q ue s'eclair e Ie veritable caract ere de ce
q u'il est convenu d'appeler psychologie scienti f ique.Le gr and der aut de la psychologie dite scientifique,
c'est qu'elle va, a la fois, trop loin et pas a,ssez loin. Elle
va trap loin dans la mise en scene de ses experiences,
mais pas assez loin d ans la maniere meme dont ses
ex periences sont con<;ues. C'est ainsi qu'on etudiera,
avec un luxe formid a ble d 'a ppar e. j]s et d e precautions,
le s ra pp?r ts entr e la per ce ption lumineuse et les mouve-
men~s, par exem ple. Jamais on n'est satisfait d es pre-
cauhons q u'on a priseset des ap par eils qu'on a em-
ployes; il n'y a qu'une chose d on ton s oi t a bsolument
satisf ait : c'est celle-Ia mcme q ui est a bsolument insuffi-
sante, a savoir la conception du f ait sur l,eq uel on
expedmente. On par t, en eff et, de l a per ception lumi-
neuse en general et du mouvement en general, on cher-
che ensuite un f ait representant d' « une manier e pr ivi-legiee » la '. perce ption lumineuse en gener al et ]e
n~ol~vementcn general, en meme temps que Ie probleme
general d e leur r elation. Mais l'experience est d e nouveau
mulilee. Car si la lumier e agit sur les hommes, c'est
dans des circonstances d eterminees, et ce avec q uai
elle entr e alaI'S -en r elation, ce ne sont pas d es' mouve-
ments en gen er al , m ni s d es actions humaines : mettr ·e 'en
relation la perc·e plion Iumineuse en gener al avec les
mouvements ~n general sera de nouveau l'reuvr e d e
l'a bstraction et d u formalisme, et ce qu''On ·ap pellera
Ie « cas pr iviIegle » ne sera peut-etr e q u'un c as tout afait par ticnlier dont, nonseulement on 'ignor e l,e role
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maniere o pposee it celle dont procedent d 'or dinair e les
zciences em piriq ues.Cer tes, la psychologie, com me toute science positive,
d 'oit aboutir it des generalites et, si 1'on veut, a des con-siderationssur des fonctions generales. Seulement, ('11edoH aboutir aux generalites, etencor 'e par voie de ge-neralisa,tion, mais non commencer par les .gener alitescamme Ie fait la psychologie «scientifiq ue». Pour pou-voir meme mainteilir les gener alites de cette d er niereteUes qu'elles s'ont aujour d 'hui, il f audr ait d 'a bor d voir si 1'analyse des faits eff ectif s, c'est-it -di re d es faits dra-matiques, n'a boutit pas a des generalites tout a f ait
diff er entes.D'autre part, la psychologie des evenements st and ar -
dises" par exem ple la psychologie d u travail, a, tres cer-tainement besoin d 'e connaissances empr untees a la phy-siologie. Mais ce n'est pas une r aison pour commencer par la physiologie : d ans ce 'cas, ce ser a, d e n ouv,e au, la~ mer a hoire». Car l'analyse des evenements drama-tiques peut seule montrer quelle est exactement 1'ai~eaue nons d emand ons a la physiologie. La psychologl'e~hysiologique veut, au contrair e et par ee q~'il lui r~ pu,-gne d e partir du drame, tr ancher la questIon a pr zorz, par d es hy potheses concernant les r appor ts entr e }esfaits de conscience et Ie systeme ner veux, hypothes'escommod es sans d oute, puisqu'eUes per mettent de,. cons-tr nir e a priori toute 1a «science, ~. O,n e~prunte al~r sa la physiologie ce d ont la pS1chol~gle n 3i,nul hesol~,mais on laisse d e cOte c e q m 5eralt eff ectIvement ne-ccssaire, et dans la mesur ,e ou l 'on ne se bor ne pas ,it61abor er d es metaphor 'es, on s'arrMe sim plement a ml-chemin, lci encore, la situation est r enversee : on n,e
volt en effet jamais que Ie d omaine d 'une science posr -
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verita ble dans Ie dr ame, r nalS qui ne s'y pr od nit pcut-etr e jamais.
II [aut, au contr air e, pousser l'ex perience jusqu' aubout, jusqu'au moment Oll on r etr ouve le dramc, ,et ana-lyser ensuite Ie fait tel q u'on Ie trouve, sous la f or me
particulier e iSOUSlaquelle il a lieu. On trouve, par exem- pIe, que d es ouvriers occupes a un travail determine
d ans un certain eclair age, produis,ent un ceTIt'ain r 'en-d ement. Un autre eclair ag.e augmente ou d iminue Ierend ement. Nous nous a percevons alors q ue nous som-mes Ioir i d u pr o bleme dont nous sommes par tis; noustr ouvons a la place du pr o bleme general d e la percep-hon et du mouvement, Ie probleme pr ,ecis et ef f 'ective-ment donne de l'eclair age et du r end ement d ans 1e tr a-vail. Tout Ie mond -e peut constater ici qu'il faut s'emettr e d es 'reiller es pOUT ne voir dans C'e d ernier f aitq ue, d 'une par t, « per ce ption» et, d'autre part, «mou-vement ».
Certes, on pourra r 'evenir d 'e ce pro bleme par ticuEer et d 'autres d u meme genre, au probleme general. Maisc'est par les premiers q u'il f and r a commencer : on
a boutira peu t-etr e a un pr o bleme general tout a fait dif-f er ent. En tout cas, si c'e,st en partan1 d e l'id e'e de per-ce ption '8t de l'idee d e mouvement q u'on veut r etl'ouver l'achevement des r echer ches 'et d es experiences, c'estd e nouveau, la «mer a hoir e» : on ne rempIac'e pas
l'ind uction par la synthese.La psychologie d ite scientif iq ue n'est donc pas - d u
moins ses illusions philoso phiques et ses mythologiesmis.es a par t -- f ausse. EUe 'est, par contre, pr escienti-f ique, Le car acter e prescientifique consiste ici, en r e-sume, dans Ie fait our la psychologie «scientifique» a
renvcr se la ~ lli te natur elle c t> es chos'es da proc.ed e d'une
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tive soit deJimite et q ue ses method es soie nt d efiniesen par tant d 'une d e ses sciences auxiliair es : on ne d e1i-mite pas, par exemple Ie doma,ine d e la physique en
partant d e la statistique. Car, sans l'a ppr ofond issementd es r echer ches physiq ues, personne n'aurait pu mon-tr er q ue la physiq ue aur ait un jour bes'oin d e 'la me-thone statistique .
. C'est justemcnt de ces r echerches q ui proced ent par
l'analyse ellective d u d rame, et notamment du dramestand ar dise, q ue la psychologie physiologique con-sti-tue l'etape prescientif ique. Mais entr e la physiologie
pur e et ]a psychologie d u drame standar dise, il n'y a pas de pl8ce pour une psychologie physio!ogique -quine s'occupc que d e f aits a d emi con<;us, d e meme qu'iln'y a pas d e place, a cote d e la physique, pour uneautr e physiq ue qui, en mecanique, n'etudierait q ue lachute d es pier r es, en chaleur que l'eau chaud e, et enelectr icite q ue les boules d e sur eau.
II serait d'ailleurs injuste d e d ir e q ue la psychologiegencr ale cour ante, la psychologie dite scientifiq ue e.t la
psychulogie physiologiq ue soient seules pr escientifi-q ues. Nous avons de ja d it qu'el]es sont surtout my tho-10giques, et nous n'af fir mons meme Ie car actere pre-scientlf iq ue q ue d e ceux d e leurs r esultats qui r enf er-ment une p8rt de ver ite. Mais prescientifiqu·es sont all'S-si les pr od uils d e la tr ad ition d r amatique : ]a littera-tur e, let b ea tre e t la pI ' aklisc he j l I enschenk ennlnis; cesont meme eux q ui r e presentcnt d ans leur ensem ble laver itahle psychologie pr escientif ique.
Le caract er e prcscientif iq ue pr 9vient iei d e l' inorga-
nisaiion d es pr oced es qui sontemployes, en memetemps que d -e l ' insuffisance de [' analyse dI 'amatique 1.
Comme nous J'avons dit plus baut, les - pr ()ced es em- ployes par les litterateurs et les «connaisseurs d 'hom-mes}) ne sont ·encore que ceux de l 'expericnc-e drama-tique cour ante. Or , ces proced es, suffisants pour lesexigences d e la vie en commun, sont insuffisants pour une connaissanee, au sens scientifique du mot. Ils nesont en 'eif et ni 'rationalises, ni sysiemalises. Ils ne sont
pas rati-onalises, parce qu'on n'en connait ni ]e fonc-tionnement exact, ni la portee determinee. On ne sait, par exemple, ee q ue donne exaetement la simple. o bser -/va'tion dramatique et ce qu'elle ne peut d onner. lIs nesont pas systematises puisqu'il n'est" question ni d ans laliHerature, ni dans la pr aklische M enschenk enntnis,
de denombr er exactement les procedes qui sont em- ployes et d 'en f aire ensuite un em ploi reflechi.
Voila pourq noi les donnees e'ff ectives d e l'observa-. tion sont conf ond ues a chaq ue instant avec les exigen-
C'CS morales, sociales au r eligieuses. C'est ce qui f~itaussi q u'on emploie d'une fa<;on irr eflechie certains pos-tulats q ui r epr esentent uue generalisation illegitime del'experience coura-nte. C'est ainsi qu'i] existe un ensem- ble d e r elations significatives aecessibles a tout Iemond e, immed iatement : ce sont les relations signif ica-tives les plus courantes, celles ou entrcnt d ' habitude' nos paroles et nos actions. La prak tische M enschen-
1. Nous ne nous oecupons pas de eette id ee d'a pres la-queIle la pr ak t ische M enschenk enntnis est pr eseientifique
paree qu'elle procede par « intuition ». Nous ne savons pasce qu'on entend par (l intuition : 1 > .
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1I
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I~ -y & _ J
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kenntnis gener alise, Elle cr oil que nos par oles et .nossignifications n'entr ent tOll jonr s que d ans les r -elatIons.sianificatives conventionnelles, et ,eUe interpr ete nos p~r oles et nos actions sur Ie plan d es significations' COl1-
vcntionnelles. Nous avons H . l un ver iita ble postulat; ceo'lui que nous avons appele Ie postulal de la signif ication
conventionnelle 1. II se tr ouve, dans cer taines circoIis-
lances, qu'une parole au une action signif ient tout autr echose que la significati on conventionnelle d ont cllessont, d 'or dinair e, les vehicules, et q u'eHes a,ient encor eune signif ication, alor s q ue sur Ie plan d es significationsconventionnellcs elJes ne par aiss'ent en avail' aucune,Tel est Ie cas d u r evc et d es symptomcs nevr otiquesd ont ]a connaissance necessite I'ex plor ation du champd es signif ications individuelles. Mais, justement, la pr all>
tisclle Nlenscl1enkenntnis, ad a ptee a l'interpretation d essignif ications conventionnelles, se montr e incapable
d 'ex plor er ce champ. .L'im per f ection cl,es pr oced es im plique natur ellement
l'insuffis·ance de l'analyse d r amatique. Certes, l'analysed r amatique elle-meme est pr es-ente et d ans la litter~tureet d ans la connaissance pratique d e l'homme, pmsqucc'-est a l'aid e d u d r ame qu'elles analysent Ie drame. MaiseUes r estent a la superf lcie, au Ii,eu d'all er vel'S leselements profond s du dr ame. EUes ex pliquent l'actionhumaine par d es f acteul"S gener aux : vanite, ambition,amour , gout d e la vie ou gout d e la mort, inter et, etc.,mais ces f act'curs sont em pruntes eux-memes a lasurface d e l'exper ience dramatique, et n'>{mrepresentent
pas _ une dissection veritable, comme c 'est Ie cas, par exemple, des ex plications psychanalytiques .
Par la meme, l'analyse d r amatique n'atteint pas la pr ecision meme du dr ame. Dostoiewsk i nous presente
. d es per sonnages q ui, nux moments impor iants d e leur vie, dMont systematiquement Ie bonheur qui se pr e par e
pour eux. Mais la precision ne va pas plus loin q ue
cette presentation mel11'e. Par contre, on ne voit pasla genese meme du gout du malheur a partir d e la viesinguW'r e d e l'ind ivid u particuHer dont il s'agit, commeon voit apres I'analyse que Ie r eve tel qu'il a Me r even'a pu l'etr e q ue par l'individ u meme d ont il est I e r eve.Et il en est d e meme d e la pl'aktische Menschenkenntni:s.
Gela c,st natur el : une mise en evidence rigour ,euS'e d udMerminisme ind ividuel, tel q lJ'il pr ocede point par
point, n'est possi ble. que grac,e a ces elements f ond a-men1taux du drame que ne possedent nii la litter atur e, nila pr aktisclle Menschenkennlnis, et auxquels eJl.es n-e
peuvent ,evid emment pas parvenir, leurs proced es
etant ce qu'ils sont. .
Pour plus d 'c simpIicite, nous voulons d esigner Ie'sd eux f ormes. fausses de la, psychologie par Ie termecommun de melapsychologie. Certes, I?expression estloin d 'etr e exacte. La psychologie mythologique seule se
trouve au dela du dr amc,la psychologie presci.entifiquesc tf'ouve plutOt en dec;a. Mais les occupations, pro-
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blemes et tr ad itions d es d eux doivent se trouver au-d eIlld e l'int er el d es psychoiogues, du moins d e ceux q uiveulent f air e d e la psychologi-e positive. .
Ainsi, d evient possible de d etlnir exaetement oe qUI,d ans l'opposition entr e la f orme sci-entif iquement f aus.se
et la f or me scien lifiquement vr aie d e la psycholog1e,
se tr ouve d'un cote Oll d e l'autr e. '.D'un cote, se trouve la meta psychologi.e. Celle-cl
com pr end : " . ,1. La melaps ychologie d e lame-substance, constltuee
par toutes Ies consid erations meta physiques concernant
l'ame'2. La me f aps ychologie de s p henomenes d e .l'd :ne ou
met a ps ychologie d e la vie int erieur e; ~onstl~~ee par toutes les con~ider ations concernant les elats dame , les pr oceSsus men!all X, les f ai ts d e conscience, leur nat:Ir ~,leur s pr o pr ieles, leur classif ication, et .~'une f a<;on gen.e-r ale la vie inf eriellr e, d e qu-elq ue manler e que cela SOlt.
3. La met a ps ychologie f onclionnelle. Elle ~om pr end
toutes les c onsid er ations concernant Ies f onet lO Ils men-
tales _ tOLll-es les considerations f onctionnelles ayanlt pour ' theme une Oll p]usieur s d es f onctions ment~lesd e la psychologie courante, et meme, ?'llne f a<;on gene-rale toutes les consid er ations f onctlOnn-elles dont Ie
the~1e n'est pas tir e d ir eetement ?e, l'analJ:se ,du ?rameindivid uel ou du d r ame stand ar dlse, et qm n aUelgnent
pas la pr ecision d u dr ame tel qu'il est d onne.4. La melaps ychologie de la perso' !' ne. Elle c:om pr end
toutes les theories concer nant Ie sUJet, Ie mO-I, la. per-
\Sonne, l'individ ll, qui ne partenl pas d e l'analyse d el'ind ividu singuJicr , et q ui sont inca pa bles d e mettr c
en r elief Ie determinisme ininterrompu du cont-enu par-ticulier d e la vie-~d e l'individu.
5 La meta ps ychologie de [' homme, constitue'e par toutes les theor ies concernant l'action et J.e compor -tement d e l'homme q ui n'ont pas pour base l'analysedr amatique et q ui n'a boutissent pas it la mise en evi-d ence d 'eU~men'ts dramatiq llcs situes au-d e,ssous d e lasurf ace d e l'experience dr amatique cour ante.
"
De toutes les par ties d e la psychologie f ausse, la:metaphysique d e l'ame est la s-eule d ont l'a ppartenancea la meta psychologie soit r econnue par la pr esque-unanimite d es psycholognes. Quant i t ses autres parties,elles beneficient encore dp pr estige de la psychologie
positive.II Im porte maintenant q ue tOLlte l'extension d e la
notion d e meta psychologie soit enfi n connue, et queIe discr ed it qui, d evant les· partisans d e la psychologie positive, fr a ppe aujonrd 'hui les par tisans de la meta-
physique d e l'ame, soitetendu aux partisans d es autres parties de ]a meta psychologie. Nous d isons clairemc nt :nous ne pouvons pas consid e rer comme d es psycho-logues scientif iques ceux q ui veulent nous a ppr end r eq uoi que ce soit sur d es proc-essus psychiques. Lesconsiderations sur la vie interieure peuvent plair e, maiselles ne r elmr ent que d u my the. Et, d e meme : nOlls ne'
pouvons pas d onner Ie titr e d e savants i t ceux qui, sous.J.e nom d e theorie d e la perce ption, theorie d e lavolonte, theor i-e de,s emotions, etc., eJaborent des romans plus ou mains r -eussis, plus ou moins plaisants. Car savant est celui qui sait q uelque chose ,sur ce qui existe,
.alor s que ces theories son t it la connaissance psycho-logique ce que les considerations sur la « cruaute d e
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ia natnr e» sont a la connaissance physique. 11 en &')triB meme d es theor ies d u moi. Car ces theories q ui
lisent : Ie « moi .est volonte :l>, Ie « moi est une~ynthese )), Ie « moi est une str uctur ,c » ne nous a p pren-uent rien car ce au su jet d e quoi nous voulons appren-dr e q uel~ue chos'e, ce sont les individus par ticulier~
q ui vivent des vies d eterminees d ans leurs contenu~.Et, d'autr e part, nous ne pouvons p;us nous conten.ter d 'af firmations vaaues cone-ernant les mobiles d e l'actloDhumaine. Nous bvoulons maintenant, en matier e d escience, dir e adieu aux litter ateuns et 'aux mor alistes,
et avec eux a la metapsychologie d e l'homme.
En ce qui C'oncer ne l'autre cote de l'o p positioz:, nousvoudrions dir e simplement qu'en face d e la metapsy-chologie se dr esse la psychologie. positive. M~is tro pgr and est Ie d esordr e actuel d e la, psycholog1e pour
((U'i! soit possi ble d e se passer, meme pour cette f or m €de la psychologi'e qui n'aspir e qu'a etr e posit ive, d'unedenomination s peciale. Nous voulons alors empr unter ]c nom a donner a 1a f orme vraie de la psychologie, aJa car acter istiql1e l.a plus fond amentale q ui constitue,entre elle 'et la meta psychologie, la dif f erence ver itabl~.
La meta psychologie ,est caracterisee par la t ran.s pos z-
lion du dr ame a l'aid e d u r p.alisme, d e l' abst ractzon , et
du formalisme. .Si nous voulons ex primer en une seule formule Ie
"ice r ad ical de la metapsychologie, nous devons d ir eque, par trois f ois,elle a trahi Ie concr et. A chacune d e
ses trois d emarches f ondamentales cor r espond , en eff el,une trahison particulier e.
Le J'ealisme aneantit la realite meme du faH drama-tique tel q n'il est d onne concret.em=nt; l' abstractionsu bstitue aux individus concr ets qui sont les su}ets dudr ame d 'autr es acteurs qui sont impersonnels; Ie f orma-lisme elimine In manier e pr eci,se d ont les faits d rama·tiq ues sont concretises pour ne r etenir q ue d es f or mesou Ia determination individuelle n'a plus aucune place.Ainsi, Ie monde d e la m&ta psychologie est abstr ait , ausens eminent du mot, puisqu'il n'est qu'un monde d e
processus e,t d e fonctions q ui planent tres haut au-d essusd e la determination individ uelle d u drame, etsont soumis a d es r elations qui n'ont aucun sens hu-main.
La psychologie positive q ui re jette ces demarchesretourne au concr et . Des r ealisat iom de la meta psycho-logie eUe revient aux r ealit es du dr ame; des [onctionset d es pr ocessus elle revien't aux ind ivz1d us tels qu'ilssont; d es notions d e classe elle revient aux f aits drama-tique.s d ans leur d ·etermination ind -ividuelle. Le depas-
sement d e Ia psychologie mythologique est d onc, en f ait,un r etour au concr et : Ia psychologie positive se carac-ter is·e en f ace d e la metapsychologie comme une psy-chologie concret e.
La psychologie concrete n'est donc pas une psycho-logie, ma-is la psychologie, avec touie l'intransigeanceet toute l'intolerance qu'implique une par eille af f irma-tion.
Nous d isons d onc :1. La, psychologie est la scieDce q ui a pour objet cet
ensemble de faits originaux que. nous a p pelons Iedr ame. Les f ails psychologiques sont les s,egments du
drame; Ie fait psychologiq ue Ie plus e1t'~mentair e doHetr e encor e un segment du d rame.
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2. Nous appelons mythologiqne cetie for me d e Ia psy-chologie qui trans pose Ie dr ame en · processus men-taux a l'aid c du realisme, d e l'~bstr aclion et d u f oro .
malisme,. et, d'une fa90n gE'merale, t~)Ute psychologieo u ces demarches sont presentcs en quelque maniel"e
q u£ cela soit.3. Nous appelons prescienlifique toute forme d e 1a
psychologie q ~i ne tire pas Ie plan d e ses r echerchese~ I'ensemble d e ses pro blemes, d e l'analyse eff ectivedu dr ame et dont les affirmations n'atleignent pas Iesf alls dr amaliq ues dans Ia pr ecision q ui leur est propre.
4. Nous ap pclons melapsyclwlogie I'ensemble d esr echer che,set theor ies d ·elimitees par les d ef initions
2; et 3.
Nous voulons faire abstr action iei d e Ia valeur posi- ~
tive de la conce ption de la psychologie concrete, pour ne consid erer que la manicr e d ont eUe permet d e met-tre d ans une IumicTe nouvelle Ies diff icultes et o pposi-tions qui constituent la crise actuelle d e Ia psychologie.Si Ia psychologie concrete est bien Ia psycholo'gie posi-tive, elle d oH a pporter , en ef f et, cette nouvelle visiond e.s problemes qu'on attendait d 'une conception vr ai-
ment posi tive d e la psychologie.Les dif f lcu1tes SOllSla f orme meme sous laq uelle eUes
existent aujourd 'hui nc saisissent pas I'essentiel, et cc
n'es! pas la situation verita ble que r e pr oduisent lest(>r m~s d es gr and es oppositions de la psychoiogie con-
temp?raine. La {aute, en eftet, est pOi'tout dans la tr ans-
posltIOn: ~t l'essentiel est chaqlle f Ois Ie r etollr all con-
cr et. VOl,la pO~l~quoi la psychologie concrete r e presenteIa synthese venta ble d es antilheses en question et estca pable de r esoudre la d ifficulte qui est a Ia base d echacune d'cntr e elles.. 1. La difficliJte qui est a Ia base d e l'opposition entr e
Ia ps.ucho.!~{]ie subjective et Ia psychologie ob jective estIa necessI.le pour Ia p sychologie d e s'occuper d e faitsa~ant IogIq uement la meme structure q ue Ies f aits d en Im por le q~lelle autrc. science. TIs doivent a p paraitr ed a.ns Ies memes condltions 'empir iques et r ester en
m~me. temps d e~ f~its originaux. Mais Ia psychologieo bJ~cll:e n~ salIsfalt p,as a la second e, la psychologiesU bJcctIve a Ia pr emIer e d es d eux cond itions et nil'une ni l'autre ne satisf ait aux d eux a Ia f ois, pa~ce q u.etoules I~s d eux cherchent Ie fait psychologique dans' Ia
perce ptIOn. La psychologie concr ete donne r aison aIa tendance o b j-ective d'avoir soutenu la necessite d ene pa~ donner a Ia psychologie un o bjet qui n'est pa,sac.cessl ble d ans les memes cond itions que ceux d es.sCIences ?e .I~ na~u,r e; a la tendanc€ .subjective d'avolr soutenu longmallte d es Jails psychologiques, mais eI;oed onne tor t aux. d eux a Ia f ois d 'avoir cherche I'objcl
d e .In psycl~o!og~e. d ans Ia simple per ce ption. Le drame,qm n r~t ill mtencur ni exter ieur, ne r esulte pas d 'une
perceptIOn.2. La d :.~flculte q ui .est a Ia base de l 'opposition entr oe
Ia natlll'W1SSenschaf/llche et la geisteswissenschaflliche
psychologie lest amenee par la necessite d 'intr oduir e
1. C'est-a-d .ir e la psychologie comme science « naturelle :.et comme SClence ¢ morale ». (J. K .)
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dans la psychologie les categor i.e,s fond amentales et les procedes d es sciences de la nature, tout en r estantf idelc au car actere humain des f aits psychologiquesqui n'est d onne que par l'aspect significatif du dramt'oMais la nalurwissenscha f tliche psychologie ne peut in-tr oduire en psychologie les ~ategories et les proced esde,s sciences d e la natur e sans fair e disparaitr e Ie carae-
tere humain des faits psychologiques, et la geiS ' leswis~senscha fLliche psychologie ne peut sauveI' ce car acter equ'en tr ansposant les f aits psychologiques sur un planou ils sont inaccessi bles aux categories et method ,esscicnlif iqlles. La psychologie concrete d onne r aison achacllne d e ces d eux ten dances d 'avoir soutenu l'exi-genc,e qui llli est pro pr e, mais d onne lor t aux d eux ala f ois d'avoir cherche l'o bjet d e la psychologie d ans1m mond e , l'un,e d ans Ie mon' d e d e ia natur e , l'autr ed ans Ie mond e d e [ 'esprit , au lieu d e le chercher dansIe drame. Car chacun de ces deux mond es ne peutr eslllter, en matier e d e psychologie, que d 'une cer taineabstr action appliquee au drame. Si on consent, au con-tl'air -e, a r enoncer a ces abstr actions, les cat.egor ies etles methodes des sciences d e la natur e d eviendr ont ap-
plicables en psychologie sans q ue Ie f ait psychologi-que per d e son caracter e humain, oct leur car act br e hu-main sera sauve gar d e, sans que la science psychologi-que devienne Ia science d e ['es prit objectif .
3. La dif ficulte qui est a Ia base d e la ps ycho Logieanal ytiqlle et d e la ps ychologie synthetique reside dansIa necessite de decomposer Ia totalite en ses elements,en meme temps, que d e r es pecter la totalite d e }'ind i-vid u, sans laquelle Ie dr ame est inconceva ble. Les r e pre-sentants d e l'analyse elementaire ont d one r aison d 'af -
fi.rmer que Ia psychologie d oit proced er, elle aussi, par
voie d e decomposition; Ies re presentants d e I'idee destr uctur e, d :e f or mer.t de totalite ont raison de se r efu-ser a laisser reduire la vie p,sychoIogique en une pous-sier e d'eIements, a partir d esqueis il est ensuite im pos-si ble de Ia r 'econstituer, mais Ies d eux ont tor t d e croir eq ue la method e analytique et Ia method e synthetiquedoivent etre a pp1iquees a Ia vie psychologiq ue telle
q u'elle 'est d ef inie par Ia psychologie courante, c'est-a-d ir e aux r esultats d e la trans position. L'6 bjet d e Ia psy-choIogie etant une fois d efini comme Ie dr ame, Ia tota-lite d e l'individu d evient l'hy pothese iniUaIeet fonda-mentaIe, sans Iaquelle aucun fait et au~une notion de
psychoIogie n'est conceva bIe, et l'anaIyse elementair ed evient non seulement possible, mais reellement f e-conde. La psychologie concr ete, tout en decomposantIe drame, va vel'S d es eIi~ments qui sont e,ux-memrs dr a-matiques, et impliquent Ia totalite de l'indiv-idu, aumeme titr e que Ie fait ou les faits qui sont decom po-
ses.4. La difficulte qui est a la base de l'opposition entre
]a psychologie inductive et Ia psychologie « pene-trant e» reside dans la necessite d 'aboutir a d es loisqui tout en ,etant generales soien,t Ies lois d e la vie psy-cholog-ique. Les partisans d e la psychologie inductiveant rai,son d e s'eff orcer d'employer l'induction, les par-tisans de Ia psycho'logie « penetr ante ~ onlt r aison denier la valeur psychologique des inductions d e la psy-chologie conr ante. Mais les d eux ont tort d e cr oire q uel'induction telle qu'elle a ete employee gener alement par cette d 'ernier e soit une induction au sens propredu mot. Car c'est aux resultats d e la trans position queIe psychologue classiq ue a pplique I'ind uction. Or, la
tr ans position detr uit Ie d rame; et les gener alites qu'on
croit tenir de l'induction uiennent en fait des de
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croit tenir d e l induction uiennent, en fait, des de-llla~c:1es d e la trans position, -et, en lout cas la tran _
!)O,sltlOn ayant ~Jimine Ie drame, les inductions effe~-[,~ecs, sur les resultats. d e In tr ans position ne peuventIc~f .Clmer all~un e~selgnement concernant Ie drame :vOIla. pourquOl ces mductions paraissent vides. Les in-c1uCllO?S p~r tant du drame l ui meme a boutissent ancontr aIl'e, ~ des generalites dramatiques appJic;ble8
au dr ame d OLI elles son1 tir t~es.Cett.e d emonstration d 'apres laq uelle la psychologieco~cr e~-e appor 'te partout, non pas Ie « juste milieu»n:alS l~ne synlhc:se ver ita ble, est loin d'etr e un exer ~~ice~lmplement ,s?olastiq ue. Les exigences' qui on~,,~out~ uux OpposItIons en question (')ont tr o p reelles1',our elr ~ fausses. Seulement, l'histo·ir e d e la psycholo-
¥?e, est la pour mo~tr e.r q ue telles qu'eHes se sont r ea-\',l,sees, ,elJes ,sont tr es msuffisantes. Elles d evront d oneer ,r e d c pas~ecs -et ce que nous voulions f aire d ans ]ad em~nstratlOn q ui pr ecede, ce n'est pas d onner une -solullon , d ~ pl:incipe a une antinomie pur ement theor i-que, ma?s ll1d lqu~r Ja direction d ans Jaq ueUe s.e tr ouveIn solutzon d e fa zt d e d if f icultes reelles.
. D'ailleurs, si la psychologie concrete reussit partou!a se poser comme synlhese , c'est que l-es antitheses d an8Irs oppositions a la psychoJogie scientifique ordinaireson t ~cs eXlgences d e lil psychologie concrete mais im-
parfalt-ement saisies. '
. L'originalit e ~ue reclament pour les faits psychol~g:que~ les partIsans de la psychologie introspective,11 est ]llstement que l'originalite du dr ame" d ont ils (lntmalgr e la tr an~P?sition, gar d e Ie s ouvenir , mais qu'ils.ne peuv,ent salS1r d ans sa nature veritable a cause
justement d e la tr ansposition. La geist eswi;senschat t -
liche psychologie rec1ame au f ond Ie l'etour .a~ drame,mais il est encore tr o p pres d e la trans posl11on pour n.e pas croir e a la necessi le d e gar antir l'applicationdu point d e vue de la signification 'en sous-entend ant lesf aits psychologiques par l' esprit. Le ~e pr oche d 'apreslequel la psychologie c1assique d etr Ult leiS formes t - " t
!,es str uctur es n'est q u'une protestation encore conf use
contr e la t ransposition en gener al qui car acterise lameta psycho logie, et l'affirmation d e la prima ute et dela souverainete d es formes et d es str uctures, n'estq u'une af firmation imparfaite de l 'exigence d'a pre.slaquelle tous les f aits et toutes les notions psycholo-giques doi vent etr e d es segments du ?ra~e ou se. rap-
porter it une action dramatiq u.e q ui lmpllque touJour sl'individ u consid ere as a whole. La ster ilite qu'onreproche a l'induction en' matiere d e psychologie n'esten f ait que son impuissance d e s'a p pliq uer au d rame.et l 'introduction de la « compreh.ension » ou de la
« : 'Penetration » a Ja place d e l'induction n'est q u'u~e
manier e detourn·ee d 'exiger de l'ind uction d e par tIr non pas' d es rcsultats d e la tr anspos'ltion d u dramr ,mais d u dr ame d ir ectem.ent.
D'ailleuf lS, la princi pale caracteristique de la psy-chologie concrete n 'est pas cette possibilite qu'elleoff r e d e depasser les antithes.es. de la psychologie ac-
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tu~lle, S i , iout en les d e passani, elle cr ail a inventer
d e toutes pieces on pour r ait s'en meticr ' a juste titr .e.:~u contr alr e; la psychologie concr ete, loin d 'etr e a;~venter d e toute,s pieces, est d e ja r ealisee en par Ue,~len. q;.e saI1,~, ~e~tC' consistaI~ceet coher ence que lal1qUJd aLlon d eJJnItIve d € la me'ta psycholoo'ie et Ia miseen r e1i~f ~e I'.inspir ation nouvelle, au no~ d e laqueHe
~:tte, lIq UJd ahon aur a ,ete o per ee, pour r 'ont, seules,f au blIr .
,..c~ ,q u~ nous a ppelons psychologi,c concr ete n'est en
re~J~te nen d '.autr e que cette inspiration nouvelle q uil:~'eslde CfIcctlv~men-L, a certaines recher ches, re pre-~t.ntant sur Ie plan Illeme d es r echer che,s positives une
r uptur e avec la totaJite d € la metapsychologie, 'en memetem ps qu'l1n r etour a la tr adition dramatiq ue.
,NO~lS n 'avons P?S, it inventer d e toutes pi eces l' orga-n~sa!lon d es procedes de f a jJrak lische M enschenk ennt-
filS. Il y a. un ,'0ertain .te~lps d e j,a q ue s'y consucre, par cxem ple, la psychologle Ind ustnelle.
Mais ce qui est a [air e, c'est d 'aider justement cesr echerches a pr endre 'nettement conscience d 'elles-me-?les. II f ~ut 1110ntrer q u'elles ne sont ni d es sciencesa par t, I1l d es par t ies speciaI,es d e Ia Psychologie cou-rante, c ar l es formes vrai,es d 'une r echer che scientif i-q ue ne peuvent laisser subsister a cote d 'elles Ies for -mes f ausses; . encor e ~oi~,s peuvent-.elles 'en r e pr esen-te, d es chapltres par tIcuher s. II f aut montr er , d 'autr e
P?r~, q ue Ia psychologie ind ustrielle, et d 'une fa~on-generaI€, :a psy~llOt,echniq ue, ne r e pr esentent pas 1aPsychof~gle, applzqllee. De quoi en eff s:t 'Serai'ent-el1esles UPI~hc~tIOns ? ~utan~ vaydrait dir e que Ia physiq ue
de De,scaJ tes est 1 a pplIcatIOn d€ Ia physique d 'Ar is-tote; que Ie r etour a ia f orme vraie d'une r echerche
scientifique ne peut etre q ue la partie a p pliquee d e la-f orme fau'sse de cette recherche.
Et il f aut montr 'er , d'une fa~on generale, que toutesces recher ches r e pr esentent justement l'a~an?~n d '~c€tte for me de la psychologi'e qui resulte ~e l'mteret ~?~-miste et un retour a Ia tr adition drama'tIque avec 1 eh-
mination d es pro cedes de l a tr ansposition. ,II f aut montrer q ue Ie realisme, l'a bstrachon et Ie
f ormalisme n'ont jamaiis jone aueun r ole dans les con-naissances q ue nous ont apportees les tendalwes'~n. q ues-tion, que chaque f ois meme qU'€l,les ont a,bouh a uned ,ecouverte ver ita ble, ce n'est qu en se d etour nant et
en se liberant d e ees demar ches. ,En d 'autres ter mes, ce sont eels' r ,echerches, re pr ~en-
tant Ie retour a la tradition dr amatique" qui dOl'~entetr e placees dor enavant au eentr e de~ p:eocc~ p.ahonstheoriques d es psycholo~ues, a bsor b.es JUSqu leI par I'edifie'e centr al d e Ia meta psychologle.
II est clair de tout ee qui preced e que la psyc~ologie'concrete ne saurait etre « r efutee » d';me f a9?n sImpl~-ment scolastique. Pour pouvoir .Ia refuter, II f~.ud;a~tmontr er q u'il n'y a paseu d e d ,e pIaeement d ~ Imter etdr amatique vel'S l'inter et animiste, que l'umvers d ~s
phenomenes psychiq ues ne necessite pas la ~ran~posl.tlon du d raine, et qu'il n'est pas l'eff et d es troIS dem~r -ches q ue nous avons d eer ites ou - si l'on a'd met l'exIs-
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tence d e la tr ansposition - que les demarches par les-quelles elle oper e sont legitimes, utiIes .et fecond es,etq u'eHcs nous donnent par consequent, du drame telqu'il est d ans sa precisiun, cette connaissance que nousattenclons de la psychologie d e puis qu'elle ,est au monde,
Sur tout, ct c' est par la qu'il f audra meme commen-
cer, on aur:l l 'o bligation d e montr er que les tend ances:auxq uelles nous avons fait allusion procedent par trans- position non pas dans leurs constructions theor iqucs,ce qui ne sign ifie r ien, sinon leur timidite vis-a-vis dela mda psycholl)gic, mais d ans leur marche au x decou-vert es ,
Cette obligntion nous sufnt, car il en r ,esulte que c'estsur Ie terr ain d es demar ches vraiment f onnamentalesde 1a psychologie que d oit se mouvoir Ie d e bat. Tonte
'critique, en 'elf et, q ui aura Ia pr etention d e por ter sur les f ondcments d e la psychologie, d evra se mouvoir auniveau d es demarches q ui presid ent a Ia manieTe dontla psychologie o btient ef f cctivement ses f aits, ses no-tions et se prononccr sur Ie nombre et la legitimitede ces d emarche,s. Et a ucune tentative ayant Ia pre-tention d e r esoudre la cr ise actuelle ne pour r a se pas-ser d 'une par eille cr iHque. Car, eUe seuJ.e, est ca pa blede d onner une definition claire et u'nivoque d e la psy-chologie qui, etant !ausse , est a eliminer , et d e ceIIe qui,
'etant prescienlifiqlle , est a depasser. C'est i t la clarteq u'ellcs sont capables d'ap porter sur ce point qu'on
'devra jtigcr toutes les pretentions a rMor mer la psy-'choIogie.
OU VA LA PSYCHO~OGIECONCRETE?
1 rO<:f ramme d e la « psycho-Les mots d 'or d re et e,: p 'u~ u'a pr esent, d eux reac-
logie concrete» ont ,suso~t~ ~an~e passive d 'une par t, la.,tions tres edifiantes: l~ r eSIS et e d 'autr e part. La pr~-course a la ps ycholog ze cone I ' 't' es "J ps plus acharnes
t' q ue les cn lqU ,-- , , 11mieTe nous mo~ r e , sont encor esolid alres d e e,
d e la ps~chologle c1assl~~~ooie c1assiq ue es per e,encore
la second e que Ia psyc t> han<:f eant d e Iangage. Lesune f ois, a se sauveI' en
t eCnt q ~e Ia volonle d e reno--
bl nous mon r • ' ,n- ,d eux ensem e cholooues, heaucou p mOl~S Slvution est, chez les psy ,0 .1'a pre's leurs d eclara-
't 1 crOlr e u , ,cer e qu'on pourrm e t r ,eIative a cer taines luDI-
'11 est puremen ' loretions, et qu e e , sont au fond d ma 0tes au sujet d esquelles ItlS d 'a'ceord' limiles q ue la
d ' ercr ences ous " d' , er toutes leurs IV Ole sau:-a\t e p,tSS ., · t· d s psycho ogues n 1
grand e mU]Of l e .e rir inslantanCQ.1cnt rt .qud ut la psychologIc ,en .moU
de la crise ~ et if. « r enu-
maintiennent la «solut~on ., uisa bles cl p ur ement, , l'etat d e t hemes, mep
vatlOn » a
academiques.
- ' ', ~;..~~~
- - - - - - - - ~
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• Notre d (;:o~r est 8Jor s d e r eveler la nature veritable~e c;s « l~mltes » : Mais, pour cela, il f aut s'ecart.ef .In l~cu du Jar gon technique d es psycholoCf ues et oublier ]e lll1tamar r c d es d is])utes entr e les tn bd ' d'
l' • ,.;' . ,,,,n ances Iver-gentes qUl, en r ealIte, se r essemblent toutes.
Elks se r ess'em blent toutes et elIes sont toules d' _ ~ord o, El~es sont toutes idealist es. On as,siste meme :~ _
J~u~r t ~Ul en psychologie a une fusion generale d ansJ Hleahsme. C'est tout Ie resuItat UU O'rand mouvement~ e p,sych.ologi.e positive d es tem ps d er~liers: une grandeJ,Iqu,ef achon idealiste. La p~ychologi'e theologico- berg-sOl1lel1l:e en Fr a~ce; la Ge zsteswissenschaftliche' Ps y-c ,~ol0fJ .le et Ia metaphysique idealiste d e la Leib-S ede-
E ,znhelten Allemagne. La psychanalvse, apr es la seces-
SIon ?e Jung et. d'Adler, taus Ies d 'eux plus id ea.Iistesq l1'C F.r eud , contmue a s'effriter, en a boutissant a destentatIves 'encor e plus id ealistes, comme celle d e Ra k
par ,e~e~~le. Le 0 behaviorisme rigour eux, d'insPir at~~ma~enal:s.e, est lllcapa bl.e d es Ie commencement de se
moaI~ltel1Ir d ans sa pr o pre ligne et d onne naissance auxd 1tfer entes f or mes du behaviorisme non physioloO'i uetout,es plus, ou moins fortement idealistes. On ~ji~aitalor s que c est un mea culpa gener al par mi les psy-ch0,l.o~ue~ et c'est a q .ui retournera avec Ie plus d 'eclata I Ideahsme. La mel1leure pr euve en 6st 1 ht h . 0 ' 0 a psyc 0-
eoc nlque qUl n aVaIt a bsolument aucun.e raison lech-
nl?ue pour devenir idealiste et q ui aurait toutes lesl:aISon.s p~u~ ~e pas l'etre, et qui, malgre ccla, estIemphe d Id eallsme d ans soes theories.
, ~e pcnda~~ I'iu: puissance d e la psychologie actuelle~l-est q ue .11mpms.sance scientifiq ue 'd e l'idealism e. LaP~ycho~o~Ie. « 'SCI-ence d e l'ame » peut se per mettr -ed etr e Id ealIste; eIle n'est q ~l'un eha pitr e d e la theo-
log,ie ·et un instrnment d e domination. 11 en est autre-ment d e la psycho1ogie, science tout court. EUe d olts'occuper d e f aHs verita bleset ne peut etre que mate-
r ialiste.H y a donc une cr is:e en psychologie. Mais elle -est
beaucoup plus si mpl e et beaucoup plus clair e q u'onIe pense. Elle consiste uniquement dans lie f ait que la psychologie est id ealisle alors qu' e1le d evrait etl' e mat e-r ialist e, ou, si 1'on aime mieux, que oe sont d es id ea-}istes quh voud raient f aire c£uvre d e materia.Jistes : la
psychologie ne saurait d evenir une science qu'en r .e-non<;ant a l'idealisme, alors q ue les psychologues actuelssoht incapa ble's d 'y renoncer. Et cette cris-e-Ia est bienreeHe, pour la psychologie sci-entifique elle-meme : Iestentatives les plus fecond es sont d 'or ientation materia-liste. Elles amenentef f .ecUvement la psychologie jus-q u'aux limites d e l'id ealisme, mais n'ayant pour toutc
base theor ,ique q ue ces for mes incom pletes du mater ia-lisme q ui ne sont plus aujourd'hui que Ies r 'Cfuges d ~l'id ealisme, celui-ci r epr .end toujours Ie d essuset r end ster iles les meilleures tentativles. II en est ains! natll-r ellement parce que Ie,s psychologues sont lies par leursor igines, comme par ' leurs tradition s, p ar tou te I,em'activite publique, pr ivee et pro f essionnelle a l'id eoiogie
bour geoise. Voila pom'q uoi ils n'a per <;oivent que. eesf ormes du materialisme qui etant in com pletes, sontofficiellement autoris.ees :' Ie materialisme d e la physio-logie ·et d e Ia med ecine; voila pourquoi aussi l'igno-rance d e Ia part d e,s psychologues d e Ia f orme com-
plete du materialisme devient pour eux une questiond e ~: tem perament». Et il nait ainsi une contradictionentre ce que Ia transfor mation de Ia psychologie en
science im pliqrze et ce q ue Ie « temper ament» d e phi- i
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pour la r enaissance, on saura dorenavant ce que celai ifi i i ifi i ' i
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losQphes bourgeois ou d e med ecins-faux-mater 1ialistesdes psychologues supporte. Le resultat est que la psy-chologic reste sur place.
La psychologic concrete est justement cette psycho-logie qui a bol i t toute trace d'idealisme en psychologie.Elle est la psychologie materialiste, ad optant ainsi Iaseule altitude qui soit capa ble d'assur er a Ia psycho-
logie un avenir scientifiq ue. Mais c'est au mater ialismecontempor ain qu'ellc se r attache, i t celui issu d e Marx'et d'Engels et qu'on designe sous Ie nom d e mat er ia-lisme diolect ique. C'est d'un materialisme complet q uela psychologie a besoin et Ie ma,terialisme dialectiqueest seul complet. C'esten partant d e Iui seul que Ia
psychologie sera capa ble d e d evenir une science.Les psychologues auxq uels nous nous sommes ad res-
ses. ont tres bien senti que telle·etait la base theor iq ued erniere d e la psychologie concrete 1. Et voila pourquoillOUS n'avons trouve en face d e· nous que la resistance passive d'lIne part et Ia course a la ps ychologie con-cret e d'autr e part. Comment, 'en effet, les idealistes pOllrraient-ils consentir a tr availler contre l'idealisme?E~ comment pourraient-ils ne pas tenter de capturer cette psychologie, ·ennemie d e I'idealisme, en Iui ten-dant Ies fi lets de l'idealisme, avant q ue Ie prestige d u« concret » "soit definitivement perdu pour eux ?
Mais en c·e q ui concerne Ie premier point: les lamen-tations snr Ia crise, les sermons sur I'unite, Ies vreux
1. Doe revue catholique (Et ud es)qualifie, eo rendantcompte d e Ia C ritique d es f ond ement s d e la psychologie.notr e' tentative de « bolchevik ». Les allusions contenuesdans l'article publie par PR I NZHOR N d ans Ie n° 1 d e la
Revue d e ps ychologic concr etesont egalement claires.
. signifie: on saura que ceia ne signif ie rien,' sinon: per isse Ia psychologie plutOt que I'idealisme. Et e n cequi concerne Ie second point, il est d e ja trop tard pour iendr e les filets, et la manreuvre de la course nousd onne precisement une occasion excellente de mon-trer exactement ou va la psychologie concrete, sansetre cette f ois, obliges d e nollS en tenir au langage
technique d e Ia psychologie.Et qui pourra se plaindre encore du manque d eclarle' de Ia situation en psychologie? D'un cote, S8
tr ouvent ceux qui 50nt avant tout Ies soutiens d'unor dre social et d e son id eologie, et qui ne consenlenta f aire de Ia science que d ans les limites d e eettederniere; de I'autr e, ceux qui' veulent faire d es r echer-ches scientifiques sans « Hmites » et surtout sans
r eiller es.
Si presque personne ne veut tra,vailler serieusementavec nollS, par contre tout Ie mond e voud rait benef icier du prestige qui s'attache a I'e pithete « concrete ». Ona, en 'effet, tres bien accueilli, notamment ,en France,!'id ee d'une « psychologie concrete ». II y a un peu plus d 'un an, la psychologie « concrete :l) etait, encor e,Ie der nier des sou cis des psychologucs fran<;aIs, tr op
occnpes a restaurer le spjritualisme et a conserver toute
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1a '~colastique pour pouvoir s'occupcr d ;:s faits psycho- doit beaucoup 1, « par tisan d e cette psychologie abs-
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loglq ues eux-memes. Depuis, les choses ont chancr e -etavec une r apid -ite que Ie progres n'a plus conn~ enF;"unce d e~uis la R evolu~io~. Et il n'e s'agit meme pasd.un progr es au sens ordmalre du mot : Ie progres qui'.'len! de s'accomplir est un proares avec eff et retr o-a~tif . A l,a suite de ja d e la pU bli~ation ou nous avonsdeve]oppe pour la premiere fois l'idee de la psycholo-
gi € concr ete 1il s'est passe un phenomene tr es emou-vant: les psychologues les plus a bstraits ont fait undramatique « r etour sur eux-memes »et ont d ecouverts~lbitement q ue, d epuis longtemps d e ja, ils etaient par-tIsans de la psychologie concrete. Les professeur s les
plus en vue d e la psychologie a bstraite ont decouver tqu'ils n'ont jamads connn la psycholo'gie a bstraite (cequi est une maniere d e reconnaitr e qu'i].s n-e savaient
pas ce qu'ils enseignaient). _ QL1ant a ceux qui n'ont pasf ait eux-memes cette d ecouverte, d'autr ,es se sont em- pr esses d e la fair e a leur sujet. De teUe sor te q ll'on peut dir e q u'j] n'y a pas aujour d 'hui en France un seul
psychologue qUi oser ait Se declarer ennemi de la psy-chologie concrete. Et a lire tontes les let t r cs q ue nousavons l"e0u-es, tout ce qu'on a dit et ecrit au su jet d ela « psychologie concrete », on dirait vr aiment queJa France n'a jamais produit depuis Ver cingetorix jus-q u'a M. Ber gson un seul psychologue « a bstr ait ».
« Je n'ai jamais ete », nous a ecrit M. BR UNSCHVICG, philosophe su btil, mais a q ui, parait-il, la psychologie
p , p p y gtraite du XIXesiecle dont VOllS par lez. :l)
M. LALANDE,Ie method ologiste bien connu d e laSorbonne, a qui la psycholog,ie doit egalement beau-coup, nous fait meme l'honneur d e rappe'l-er sesle~onsde ]a Sorbonne dans lesqueUe.s il avait par le d e Ja
psychologie'concr ete 2.
Et M. SPAIER nous ecrit : «D'accord avec vous sur Ie besoin d e partir du concr et et d e se toujours r e por -ter au concr et ». Et il a joute : « Pourquoi d 'ailleurs ne
pas mentionner que Lalande parle d e puis longtempsde la psychologie qui etudie Ie drame ? (Cf . Introduc-tion method ologique du tome pr du Traite d e Dumas.) }>
« Et pourquoi ne reconnaissez-vous pas q ue Delacroix part essentiellement du d r ame dans ses etud es sur Iavie r eligieuse, comme lorsqu'il analyse ('et il 1'a f aitmag,istr alement) les rapports vivants de la pensee et
du langage. ' >
Br ef : tout Ie mond e a ete concr et, tout le mond e est
concreto Tous les auteur s n'ont jamais parle q ue d nd rame. II n'y a jamais' eu au monde que la psychologieconcr ete. Tous les auteurs psychologiques lui ont con-sacr e d epuis toujours tous leurs travaux.
Cette course a la psychologie concrete est c ertaille-ment signif icative etnous pour rions nous contenter
L Au dire d eM. DWELSHAUWERS. Cf . la Psychologie fT (l1;-
l}aise contemporaine. NOlls vOlld r ions savoir q uoi I!2. Nous voud rions que M. Laland e exposiH, ici ou ailleur s.
la conce ption qu'il en ayaH abrs. NOlls ne nous en SOtl-
venons pas.
1. Critique d es f ondement s de la psychologie. Rieder, Pa-
r is , 1928.
d'enregistrcr notre succes par quelques cliches tradi
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d enr egistrcr notr e succes par quelques cliches tr ad i-tionnels q ui sont d e cir constance ici. « La . psycholo-gie concrete est un besoin d e notr e e poque. » « Eneexistait d e ja a l'etat latent chez nos « anciens ~.« Elle n'avait plus besoin que d e pr end re conscienced 'elle-meme. » « Nous avons eu l'bonneur d'expr imer notr e temps. » Nous pour r ions alaI's passer notre tempsd ans les congratulations d'usage: it f eliciter d e noll'S
avoir compris ceux qui ne nous attri buent q ue Iemcr ite de les avoir com pris. Nous pourr ions ainsi Iais-ser la psychologie concrete d evenir la tarte a la cremeet nous estimer tres heureux d'avoir ouvert au carr e-four philoso phique une patisser ie nouvelle.
Nous avons cepend ant d eux raisons ppur nous mon-tr er a la f ois moins nalf s et plus diff iciles. Nous som-mes d e ja edif ies sur la sincerite, en meme temps quesur Ie car acter e veritable, d e par eilles ad he,sions. Bt puis, nous sommes loin d 'avoir donne toutes les pr eci.sions au su jet d e l'orientation verita ble de ce que nousa ppelons psychologie concrete. Allssi n'avons-nous
vraimcnt pas ]e courage (ni sur tout l"envie) d 'accepter de cond uir e dans d es chemins, dont ils ne connaissent
pas la ver ita ble d ir ection, tous ceux q ui voudr aient pr of iter d e notr e equi page, d 'autant m oins q u'il setr ouve par mi eux d es per sonnes dignes d'une venera-tion beaucoup mieux com prise, et beaucoup plus pro-f ond ement sentie que la notr e. Nous avoil'S Ie senti-ment q ue ces pr ecisions une fois donnees, il y aura
beaucou p moins d e combats pour Ie titr e; que la cour sea la psychologie concrete marquer a un temps d 'ar rel,et que la tarte a la cr eme d eviendr a d e l'ar senic d ansla bouche d e ceux q ui ont voulu y gouter avec trap
d ,e pr ecipitation.
Nous avons assi,ste pendant cinquante ans au spec-tacle suivant : en f ait d e d oct r ine psychologiq ue, seuleexistait la systematisation t bealogico.scolastiqu~ d el'ame. < ~ Psycholoer ie » veut d ir e, n'est-ce pas, « SCIencede l'ame » . L'am~ est un instrument theologiq ue: s'iln'y avait jamais eu, pour conser v~r la notion d 'am~,que ceux qui, d'a pres les theologl'ens et leurs ser v~-teur s, ont une ame, il y a l ongtemps q u'elle ne serart
plus conservee; ceux q ui passent aujourd 'hui le.ur temps,il 'souffler les flammes s pirituelles ne souffler alent pll1~
que dans d es cend r es. quant ~u terI?e < : sc~ence ».' ilsignifie ici non pas sauozr " mais s~stemahsah?n r9ho~-nelle' ar r anerement « architectomque », vOllur e, ma-ture" toitur e~ llel' istiques, et tres souvent hyster ,iq ues,en particulier lorsqu'il 's'agH d e spiritualistes emuscomme M. BER GSON. La d ef inition d'apres laqu,elle la
psychologie cst une science de l'ame ,est un aveu q ui se
suf f it a lui-meme. .Mais vint l'er e d es sdences d e la na~ur e. La « SCIence
de l'ame » voulut d evenir un·e science d e la, nature ..Les theo]ogiens :revetir ent d es blouseis blanclhes - . e teacher ent saint Thomas d ans Jes cyl,indr es enregl.s-treurs. Puisq ue Ie temps en etait aux d eClar ations posi-tivistes ,et aux i nst allation s de la bor atoir es, pUlsque
.c'etaient « caleul et mesur e » qui etaient devenus Ie,s
mots de passe Ii la place de « s p-iritualite-liherte-im-
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p p pmor iaIite », l es theoJogiens se decider ent Ii envoyer d ans la bataille cette partie d e leur armee qu'on con-nut ensuite SOlIS Ie no m d e « psychologues ex perimen-f aux ;1), < . t scientifiques » , etc. Car il s'agi,ssait juste-ment , non de sauveI' la lettr e, mais d e sauveI' l'espr it .Et, contr air ement it cc q u'on pour r ait penser , t.eUe f utleur tact iq ue verita ble, 'et telle f ut aussi, pend ant les
derniers cinq uante ou soixante ans, la loi d 'evolutiond e la psychologi.e: changer la face pour sauveI' lachose. L'ha bit ne f ait pas Ie moine. Le :moine peutdone q uitter l'ha bit b run pour la blouse blanche etr ester moine q uand meme. Et puis que la « chose »
etait en d anger, que leur importait de changer d e
f ace? Ou plutot, il leur im portait ter riblement d e chan-ger d e face. lIs acce pteTent d one toutes les mi ses enscene. Se d eguiser en physiologistes ? On se deguiseraen physiologistes. Devenir d es gland es it secretioninter ne? On d eviend r a d es gland es a secretion inter ne.E! la, comme tou jours, les theologiens s'e montrer ent
beaucou p plus avertis q ue leurs instr uments, d octeursen med ecine ou es sciences : ils ont f ail~ tant d e succelSa toutes ces mascara d es de philosophes-med ecins et d econteurs- ph.ysiologistes, parce que justement ils necr oyaient pas Ii leur succes. v.er ita ble, et ~avaient tres
bien q u'ils pourraient s'of frir periodiquement, a l'a,id ed'autres instr uments, comme M. BERGSON,par exemple,Ie plaisir de denoncer publiquement I'impuissance deeeux q ui n'etaient ,im puissa,nts que par ce qu'ils s'etai.entmis a leur service.
Les gardiens d e la theologie d e l 'ame prir ent ai nsi11Ja bitude d e suivr e pas a pas les flucluations du mou-
vemen t p sychologique. Tout avait Btebon pour sauveI'
Ia theolog,ie de l'ame; tout sera bon aussi dans A l'avenir,et d 'autant p'lus q ue l'invention nom~elle par~ltr a pl~sadaptee aux gouts d e l'e poque. L'Eghse a touJour~ f aIt
pr euve d 'un sens par fait du commerce; eUel• a touJ ?Ur iSsu d o nne r a la pr esentation l'im por tance qUI co~vlent.EUe a done toujour s recherche, pour les pr odUIt~ ~e
sa vieille of f icine, la f orme· qui, a l',instant, sedmsaltIe public. A'"
C'est exacitement la meme taehque quI contmue en-vel's la ps'ychologie concrete. CeUe-ci one poit Mr e
qu'une no¥velle Mape, un nouveau t.erme d~ns la senede ja ancienne. Le concr et,' pens'ent-lIs, 'est a la mod e.II leur impor te done d'adopter l'e flaconnage, concret,
puisq ue c'est celui-ci qu'on semble desir~r aujourd'hui:On espeTe ardemment que notr 1e tenta;lve ~er~ a~ssl
peu efficace que les p:r :eced~ntes q~~nt a la, hqu~datlondefinitive d e la psychologle de I ame. Pour rIen aumond e on ne voudr ait d e nous comme fournisseur s
d e ' pr oduits. Mai:s. quant a l'emballage .et a 1.a Nr vraison,on est p r et a nous 'en fair e les conceSSlOnnaues.Et voila pourquoi tout Ie monde nous dit : d'accord
« sur lIe principe ». Mais quel principe! Car chacunvoudrait pour lui l'appellation « psychologie con·crete », parce que chacun voudr ai t p a~ait re ~e sauveur d e l'ancien tresor, et tous la voudra~~nt slmplement
pour la v ieille theologie de l'ame, paree que c'est eUequ'ils voudraient tous sauveI'. Tout ce que chacunambitionne c"est la reconnaissance seulement que dansce sauv,etage il a plus de mer Hes que les autr es.
Les uns, ceux justement qui fonl\: pr of ession d e fines,sesont simplement nalfs ou pires. C'est ainsi qu~ po~.r s,e justif ier M. BRUNSCHVICG, par exemple, nous d iit qu 11
a toujours ete par tisan de ... MAI NE DE BIRAN. E r t parce
tout ~e . mond~ nous aur ai! d i t d es ch as es a na logues, acondItIon qu on eut pu penseI' que l 'aq uat iqu e e st a
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que nous avons donne ]e « dr ar ne » pour o bjet it 1a psy-
chologie concrete, lV I . SPAIER nous dit: « Par exem plevous d ites nr pas savoir ce que pcut bien etre l'intui-
tion ), Mais ]'intuilion est «l'acte)) decisif u U DR AME
d e ]a f ee herche mystiq ue, philoso phique, scientif iquc
et al'lisbiq ue. » Et par la meme tout ]e mond e ,est
r ache,te : < ~ Ber gson part cer tainement d'un fait 4: d r a-
matiq uc » par excellence, quand il met l'intuition ala base d e sa doctrine, )) Et M. S paler d e nOilS r e pr o-
cher d 'ent-endre Ie concr et d'une fac;on tr op e tr oite,
car, justcment, Ie « concr et » d oit etre Ie nouvea~cad r e ou devra r ent1'er main tena nt t ou te la 6colastI-
q ue. Car « au fond d e tout d ra me, sans exce ption, on
tr ouve tou jour s des universaux : les « aeteurs ~ sontmus par d .es id ees, d es ten dances, d es sentiments, d e,s
« com plexes »), c'est-a-d ir e par d es univer sa ux . .. :),
c'est-il-dir e que nous allons continuer a fair e de la
psychologie cJassiq ue, mai's nous 1'a ppellerons dram~.
NOLlS allons maintenir toute ]a theorie d .e l'ame, malSnous l'appel1er ons concr ete. Voila tout.
L'id ee meme d 'Llne psychologie concr ete, a, d 'ailleurs,
iei peu U'importance. L'essentiel c'est qu'o~ .a, l'impr es~
sion qne Ie con'cr et est a la mod e. Et vOIla pourq ~ol
tout Ie monde d eClare etre d'accor d surle « pnn-
ci pe ». Natur ellemenL' puisque Ie « fond s » estpret
d e puis ]ongtemps -et doit justement demeurer immna-
ble. C'est toute la question. 5i, a la place de psycho-
loer ie concret e , n ous avions preconise la p sy chologie
aq~wlique , si a ]a place du drame,. c'est la voie lact,eeq ue nous aurions donne pour objet a la psychologle.
condItIon qu on eut pu penseI que l aq uat iqu e e st a
la mode.
. Et ~' . BR U~SCHVIc;G nous aurait ecrit : « .T'ai tou-
Jour s ete parh,sa~ ,~e: cet~e psycho]ogie aq uatiq ue dontvous par lez. AlllSI ~ al touJour s aime ... De bussy. ». Et on nous aura It rappele des c ours d e la Sorbonne
,d an,s lesq~els, au temps ou nous etions etudiants, on
ava<lt p,arle d e l a psychologie aquatique. De quo·i, en
effet, n a-t-o? pas parle dans les cour s a la Sorbonne IEl, M. SPAIER se serait exprime d ans ces ter mes :
~ D ac.cord avec v~us sur ]a necessite de yartir d e
I aquahqu~ ... V~.us ~I~es, par ~xen:ple: ,ne pas savolr c e~ue peut elr .e !~ntUlhon ? Ma'is l'mtUltl On n' es t-elle pas
1 «acte» lllltI~1 d.e cette voie ]actee que constituent
]a .re~herche sClenhfique, ph il osop hique, mystique etarhstIque. »
C'est au nom de l'aquatique 0t de ]a voi e laetee
q .u'on aura it vou lu sa uver alaI's ]a psycholDgie clas-
slque et, avec el le, la theologie d e l'ame.
Lorsqu'ils noilS disent d one qu'ils sont ~ d 'accord
sU,r Ie ~ri'ncipe, mai s qua nt a u . .. » ils nons signifient
tres clalfement leur s inten tio ns . Pa r ce qu'ils sont taus
d 'accord entr eeux, ils cr oient qu'aucun desaccord reel
n'es,t P?ssible. Pa.rce qu'ils so nt t ous l es serviteurs plus
ou. mo:ns .consclents et plus ou mains utiles d e la
theolo.gle, lIs n e con<;oivent pas qu'il puisse vraiment
y ~volr une psychologie qui n'en soit pas la servante.
Us voudralent nons dir e: Vous d evez etr e au f ond . d ' "vous auss~, accor ~ avec nous. AlaI's, n'aye z pa s l 'ai r
d uo contr air e. Ne f altes pas d es histoires. Aurea medio-c.r ztas. NOllS prenons vos declar ations pour un aver-
hssement q ui nous invite a changer d e langage. Nous
Ie f erons avec plaisir . Nous sommes habitues auxexploits ter minologiques, et d 'ailleurs cela noU!s r ajeu-nira Mais resions en Ia et n'eXagefleZ pas Contentez
iitr e, q ue psychologie positive' e,t psychologie concr ete.MMs' il etait d eja impossiMe, etant d onne' 'la situa-
i ll d l h l i d d i l
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nir a. Mais r esions-en Ia et n eXagef leZ pas. Contentez-vous du succes q u'on vous f era jusqu'au mom-enit oU; I orsque vous noms aur ez hien dMendu, c'est vous q UIser ez char ge d e tr aiter avec celui qui noUlS,d efendr a
encore mieux.Voila ce qu'ils veulent. Voila aussi Ie point ess,enti~
du debat. Mais il se tr ouve aussi que! l',Hernelle tr adI-
tion n'a plus stIr tout Ie monde une: prise ~bsolue. Nous croyons d 'un autr ,e cote que la psychologle nou-velle a mieux a f air e que sauveI' la theologiel et q ue .la psychologie concrCJte n',est pa~ simpl~ment d u papler d'em ballage pour la psychologle class1Ique.
tion actuelle d e la psychologie, d e re pr ,endr e sim ple-ment l'epithete « positive ». Tous les psychologues,q -uelle' que soit l'orientation d e leur tend ance, rec:Ia-ment pour eux }e benefice d e la positivite. Si les parti-
sans du vieux physiologisme croieut d etenir Ie mono- pole de la positivite, au nom d e leur s a ppar eils'd emesur e et moyennes d e statistique, I es ber gsoniens recla-
ment, eux aussi, une positivite « superieure » qui d evr aresult-er d e leurs convulsions intuitive!s. Et d e m~meque l'introduction d e l'a:l:tir aH d es la bor atoir es d e phy-siologie par ut r e presenter au sliec1e dernier une 'vic-toir e de la positivite, c'est comme une autr e victoired e la positivite qu'on celebr e' aujourd 'hui « la r econ-naissance du caracter e spe6fique » des faits psycho-logiques. Bref, si saint Thomas r eV'enait sur terre, il
ne manquer ait pas lui -non plus d'imposer sa psycho-logie au nom d e la positivite. La poslitivite en psycho-logie est d evenue une simple etiq uette conventionnelle;son sens fondamental s'est trouve complet'emcnt noye
d ans la dispute et d ans les r evend ications pour lafor me. II etait d onc absolument necessair e d 'oubHer toutes les nuances pour r evenir au dela d e toutes lestend a,nces a 1'acce ption la plus sim ple d e la positiviteet r a ppeler cequi, d ans toute cette bataille, avait MeoubHe, it savoir qu' une science positf :v' e doit s' .occu per de faits reels. II f allait alor s r eduir e toutes les op posi-tions qui se s'ont manif este'es d ans la bataille psycho-logique a l'op position la plus sim ple, it 1a ,seul,e oppo-
, sHion q ui soit verita blcment r eelle, a l'opposition entf lela psychologie q ui n'a pour objet qu'un mythe 'et cellequi a pour o bjets d es faHs reels. Tel est Ie pr emi1er sens
S'il y a une grande tradition it ~l~quelle la, psych~-logie concr ete se r attache, c'est vIsIblement !la. tr adI-tion mater ialiste. Elle veut etr e une psychologle sansvie interieure, et lorsqu'il s'agit de proc'essus, elle ner econnait en d ehor s des processus maltedels, aucuneautre sor ie d e « pr ocessus ». La cr itique sur laqueHe
elle. est basee a pour o bjectif la. demonstrat~on. d~ ~ar ac-ter e mythologique d e la doctrme d e la VIe. mteneur e,et ,Loute notre entr e pris'e tourne autour d es grand esambHions fondamentales du materialis:ID:e 'en 'Ps?,C?O-logie: psychologie concret e et pS?,ch.ologle mat erz.al ,.. zst esont, pour nous, d es expr essions eqmvalent,es au meme
d e l'opposition entre la psycho'iogie concrete et la psy-chologie nbstr aite. En introdui·sant l'expr ession « psy-
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chologic concr ete» nous voulions simplement inscPir een tete du pr ogr amme d e la psychologie In necessite la
plus ur gcnte : c·elle d e s'occuper d e r ealit es.On voH par la meme, soit dit en passant, ,qu'il ne
s'agit d e rien moins que de l'invention d'unc « psy-chologie nouvelle ». La psychologic concrete ,se rat-tache ir es sim pl·ement a Ia volonte d e ceux qui recla-
ment ou ont r eclame une psychologie qui puisse etr ,eune science et n on plus la projection sur Ie plan theo-Jogico-d ogmatique d e cc q ue Ie « pcu ple » r loit cr oir eaf in qu'un regime social puisse exisLer . Seulement, la
psychologie concrete pr ecise la volonte en q uestion sur le point Ie plus impor tant et Illi ind ique Ie moyen d e !Sa
r ealisation.
C'est dans Ie meme sens q ue nous aurions pu nonscon tenter de I 'expression « psychologie materialiste ».
Le fait est q ue nous nons en contenter ions volont,i.er s,6i la psychologie mater ialiste n'etait pas nne chose afaire piutOt q u'une chose faite. D'nn autr e cote, il ne
peut etr e quest ion d e renf orcer ce qu'on entend d'ordi·na,ire par mater ialismeen psychologie, c'est-a-d ire une
psychologic qui e st malerialisant e, mais non materia-liste en fait. E n face de I'bff ensive actuelle du spiri-tualisme 'Ct d e I'id ealisme en general, il ne s'agit pasde travailler pour une r enaissance de ce,s positionsincompletes qui ont p u bien servir, au moment d e leur naissance, d e moyens d'expression a l'int ention mate-rialiste, mnis qui ont ete, en fait, incapables d 'abat~r eIe s piritualisme et constituent aujourd 'hui ce materia,..lisme « d emonstr atif » au moyen duquel Ie spi:· itua-hsme montr 'e periodiquement son ,invincibilite. 11 s'agit
d e ces f ormes du mater ialisme qui n e r e presenterit plusque Ie complement of ficiel du s piritualisme, son com-
per e dans la comedie psychologique. Le materialisrnec'omplct et veritablement seientifique est autr !;; c poscq ue Ie maLerialisme innocent et nalvemellt f rond eur des
physio!ogi~te,s ,et d es lhed ecins. Sa realisation en I ,',y-chologle ImplIque un chancrement radical. d ans la
.,,, b
malller e meme dont les problemes f ond amentaux suntP?SeS et d ans Ie.s moyens qUi sont employes pour lesr esoud r e.
Comment pr oced e, en effet, Ie mater ialisme nad i.tionn·el en psychologie ? IIessaie d 'exprimer Ie « spir i-tuel >~ a,u moyen d e la matier e: Ie systeme nerveux;les vlsccr es; le s gland es a secretion interne' l 'orcr a-n isme con,sidere as a whole , sont iei Ies moyens 10es
plus .~lassl~ues. Or, ,aucune de ces tentaHves n'a puabOUtlr vralment: d es les pr emiers pas ielles ont eleo bligee,s d e tout conf ier aux perfectionnements f utursdes moyens d 'in vestigationscientifique et d e se con-
soleI' en ela~:>orant d es romans qui ne fontqlJe pr e par eI'Ie reto~ tnomphal d u spiI'itualisme, consolidant ains,iIe my the d'apres lcq uel Ia psychologie est ,spir itualist,eou n'est pa·s.
L~s. i~succes re petes d es psychologi es d'inspoir ationmatenallste proviennent d e l'insuffisance fondamentaled es moyens dont d ispose Ie materialisme '-d ont telless',inspi.rent. Le materialisme med ical , physiologiq ue ou
blOloglClue n'est encor e qu'une reaction negative en f ace~u spirit:lalisme; u,ne negation strictement calq uee sur 1 affirmatlOn: Ie vleux materialisme est coule sur Iemoule du spiritualisme. II accepte I a maniere dont
ceI.ui-?i d elimite l'objet d e la psychologic et pose, ses pr o blemes; repr enant Ie meme t'exte en nommant sim-
En proc edant ainsi nous avons a-ppris trois chos es :
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plement mati~re tout c,e .q~e I~ spiyitualisme no;r :.m.ec.s prit, il conserve Ie s plntuahsme c~n:me un, tlIgI-d air e. L'essentiel ici, c'est que Ie « s plntuel » el tOl~tIe systeme scolastiq ue d e l' « ame » sont. a,cce ptcs~omme une tache q ui engage d e toute f a90n a que]q uechose ne ser ait-ce qu'a une suppr ession avec pla9u'~
comn~emor alive d ans Ie systeme nerveux. C'est ~1~SIq ue. la psychologie est enf ermee dans ceUe oPP?slhon('Oll, jusq u'ici, il Iui a ete impossible d e so::tIr, car t'out ce qu'on a' cher che c'etait I'image ~'e,la t.!1ese~ansl'antithese, ce qui n'est· pas un proc~d ~ dlalectIqu,e.C'est l'opposition entr e Ia matiere ~: s plntuelle » ~t j~
,matier e « physiq ue », mais les formes. d e . pensee aa p pliquer a l'une ou a l'autre, et les. o b]echf ~ ~e~tentcommuns ': les spiritualistes et Ies Vieux mater ~ahst,elsn'ont qu'un seul dunique plan d e campagne, lIs ont
Ie meme « equi pement f ormel ». ..' pour reformer Ja, psychologie il faHalt ]ustement
s'aHaquer a cel equipement formel et detruire Ie pland e campagne en q uestion. 11 fallait, a la. pl,ace d~scr itiques mat erielles auxqu,elles ~ous a. ha bltue'S!a 11t-ter ature psychologique d es d er nlers cmq r :ante "ns etqni ne peuvent que r emplacer J.es affirmatIons p.ar d e~necrations et inversement, une critiq ue' formelle. qUis'attaq ue a Ia sour ce meme d e t?u,tes ces aff ir mah.onset negations. 11 f aUait donc conslderer t.out Ie syste~ed c l'ame sim plement comme un.e d oc~rme et en c~a-miner Ia str uctur e avant d e se lIvr er a une tr aductIo·n
ou a toute autre o per ation similair e. C'est ?~ que nousavons 'entr e pr is d e fair e, et comme une cntIque d e cegenr e n'existe pr esque pas" i: a bien f aUu nous. f ~r ger un a ppareil technique specIal que nous consld er ons
d'ailleurs comme neces·saire jusqu'a nouvel ord r e.
En pr oc.edant ainsi nous avons a- ppris trois chos,es :
, ~. QU~ le spi~itualisme oper e systematiquement a1ald .e d un certa~n nombre d e procedes qui servent af abnquer les phenomenes de l'ame;
2. QU~ c~.s l?r ocede'$ ne re presentent pas des for mesd ~ I,>e,nseemdispensables a la sim ple conception d e lar eahte, dont s'occupe' la psychologie, mais servent Ies
b~ts .d Ul~etr.ansl~osition qui s'inspir e d 'un interet q uin ,a :len a .vOIr ill av,ec les neces:sites d 'une notation engener al, ill avec la science'
~. Que Ie sp~r itua'lisme ~'est pas a surmonter par v~le de tr ad .ucho~, mais par l' elimination d es proce-des en questIon.
?? d 'autr es terines, nous appr enons, "grac'e a ceUecntIque f or melle, oU', s~ .ron ai~e mieux, nous a ppr e-nons avec plus d e pr eCIsIOn et, a cer tains ega,rds avecune pr ecision d efinitive; que la psychologie cla~siq uees! une mythologie caracterisee. Et nous a pprenons enmem~ temps, q~e. f ausse est aussi la position initiale~lu vle,u~ ~atenahsme. II 'est vain, 'en effet, d e chercher
a materl~hser un mythe, afin de Ie Isupprimer au nomde la SCle?Ce, alo:s. qu'il perd tout inter et scientifique~.ar la mIse en e:ldenc~ de son caracter ,e mytholo-olque. Seulement, d fallalt que cette mise en ,evid enceflit r eelle, i'l fallait ~ecrir e 'Ct nommer Ies proced esd ont nous avons parle, et comme leur caractere f ond a-n.1ental r esid e da.ns Ie ~ai~ que l'humain est systema-llq uemen~ abst razt d es, e,:enements humains, afin q u'ilSOlt possIble d e les redmr e en processus, nous avonsgrouJ?etous ces proced .es sou~ Ie nom commun d'abs-
~l' ~ctl.on. II est visible par la J?eme qu'il ne peut I.S'agir ICI.slmpleme:rt d ·e cette 'Oper ation elementair e que la
Ioglque classlque a ppelle « abstraction ». Or, on con-
f d l t iti d l' b t ti h
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f ond en general notre critique d e l'abstraetion psycho-logique avec la cr itiq ue d e 1'abstr aetion logique. Et c 'estainsi q u'on a pense nous pres,enter un ar gument mas-sue en disant q u'al1cune science, n'etant po,ssible sansabstraction, la psychologie concr ete d evra en user elleaussi, a moins de r enon cer a et r e une science et que,
' par consequent, elle est fausse d ans son essence.
Mais il n'y a la q u'un confus,ionnisme inter esse. Nom; par lons d'une a bstr action par ticulier e d ont nouS d on-nons Ia d ef inition. Notr e cr itique d e l'a bstraction n'est
pas formelle en general; elle n'est f ormelle q ue pa r r ap-
port i t . la psychologie, Au point d e vue d e la logiiq ue engener al el1e est d e ja d eter minee: il s'agit d e celtea bstraction, q ui ne voit que des proce,ssus mentaux la-ou vivent et agissent d es hommes; d e cerIe q ui, en f aced'une realite, a bandonne au nom d e la necessit p. d e sone x , pr ession Ie moment meme q ui la constitue. Et ainsi!'o bjection d ont nouS parlons ne pourra,it nous atteind r eq ue si nous entend iol1's par psychologie concr ete je ne·
cais q uelle folie d e l'immediat, et q ue si notr e ambi-tion etait sim plement d e partic,iper a 1a logomachie·fI,entimentale et hy pocrite contr e Ie'S conce pts en gene.·ral. Mais la psychologie concr ete n'est pas un nouv"auTomantisme; el1e n'est ennemie que ·d e I'a bstr actiontelle que nollS l'avons def inie et seulement d es con-'
ce pts mythol'ogiq ues de Ia psychologie s pir itualiste.Lorsque nous avons a p pele « psychologie a bstraite :\)',
)a psychologic issl1,e d e Ia theologie d e fame, et lor sq uenous Iui avons op pose la « psychologie concrete» nOllSaVailS d onc simplcment enonce les r esultats de Ia cri-tique telle qlle nOllS l'avions orif 'nlee. Cette critique
l'lait or ienlee non pas vel'S ]·(S theses, mais vel'S leur structur e, et c'est pour cC'la qu'elle a a bouti a l'o pposi· .
tio ', n qUI concer ne non les th' .d 'autr e, mais l'attitL d A eses ,soutenues de part et
1, , ,Ie meme q Ui les d
que o pposItion entre la s ,e,n?en r eo Alor s psycholog ie mater iall'sle tPllychol~gle spintualiste et la
" . . , e e qu elle 't'qu ICI" indiql1e seulement Ia con ,a :e e con9
ue jus-
sem ble d e q uestions I' tr ad ichon sur un en-, c asslq ue,s l'o p 't'
gl.e ahslr aite» « psycho' 1 ' ., . POSI iOn « psycholo-Ol1le conc 't ' ,ment vraiment d e' , 'f d b, re e» mdIque Ie mo-
.CISI e la dlS t A
q ue Ie point precis sur I, 1 pu e, en meme tem ps psychologie s pir itualiste eq~le 11 fat'tt attaquer touteIe moyen d e s'e·n d ' b que e qu'elle soit, ain si que
e arrasser , «Psychologic concrete» ~t '
liste » s ont d one b'e d « psychologle materia-• 1 n es synonyme A
q ue «psycholol1ie concr et . s au mem'1 titretive ». Nous vO~llions se Ie» et « psycho'logie posi-
e pithetes d e « positive» ~tem~n t rel?r ~n~re les d euxc.es psychologies qui les ont d e «matenallste» i t toutel~slm pl-ement et qui en d e' ,. corrompues en s'en par ant
t
' 1nier e analyse S ' .
men contcntees de r epel' au' ~ ,e sont slm ple-la mytholoaic de mat' , " sem du spIfltualisme et d e
I, b' cnnl1,sme et d e 't'"
vou IOns indiquer Ie chemin . , pOSl, IV'lte, Nous possession Ieaitime d ' d qUi r;rene vralment it une
~ e ces eux epithetes.
III
Notre intention etait 'us ".tere d e notr e entrepr ,ise J q U d ? 1 d ·e pr ,eciser Ie car ac-ment techniq ue q ue nou~:n epa~san~ Ie plan simple-
vons a o pte dans notr e pre-
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mier chapilr e pour montr er que notr e cr itiq u,e d.e l'ab5-traction et n otre campagne pou: la p ~ych010gle con-crete se rattachent, ou, s i l'on alme mleux, ve~lent s<erattacher au mouvement materialiste. Nous d evlons ceteclair cissemcnt supplemen tair e. Car tant. que nous
n'avons par Ie que d e l'oPposi~ior : «a?stralt-concr e\»,tant que nons n'avons pas indIque c1alr ement .le «1 ol-e
f onetionnel» d e la notion d e d r ame, on pouvmt .encore
cr oire 'l'orientation 'ideologique de la psychologIC con-crete passa blement ind eterminee. Les f ormu~e~. quenous avons em ployees jusqu'ici d onnent d es pr ecISIOns"
mais telles qu'elle,s sont, elles. ne, pe~:ent ~ngager qu:eceux q ui 'Sont sincer ement alllmes ~ mtent<lons te~h.lll-ques; elles permettent aux autres, a tout,e cette. }.~glOn
de corbeaux qui vient, aussit6t qU'a~ p~ralt une I.dee ~unne tcntativ'e, tour noyer au-d essus d eIle, d ese l~vr el aleurs sinistre,s jeux. C'est ains,i qu'on a voulu c~olre qu.e .
nous vculions, construir e un «nouveau» syste~e phl-losophiq ue ert partant d e l'idee d e 1~ psych~lo~le con-cr ete 1, un «nouveau system~ )), quon,. e~p~raIt na:~l-l'ellcment d evoir Ctr ,e une vana~te d e lidea.l~sme. M,-l.~Smaintenant que nous avons parle de 1a mallle\~ clont .a psychologie concr ete en~r e dans ~e chan;. p ~ I~f luence,du materialisme - en aJoutant meme q n 11 s a blt ~,e laforme moder nc d u mater ialisme - .tou~e ,ce~te »,gr ea bl~:nclctermination, pleine d e p~omes'S~s I.d eallstes ,e~oq~fait en o't;Dcral d 'unc. ten~atlVe sCle~!1fi.que Ie sl. bna~d'nne da~se d e confuslOnmsme et cle llt~erat~r e, clIS~c:lJ'alt comme par enchantement. On va meme e.tr e, malll-tenant, bien d e<;,u : beaucoup d e gens vont dIr e que 1a
1. Cf . par cxel~l plc GABHlEL MARCEL d ans Ia Nouvelle Re-
"me franr ;;aise.
psycho1ogie concrete est une tentative « bien moins, in-
ter essan te ' > qu'elle par ut •.'au premier abor d ;). EIleetait arrivee, en efIet, avec un certain piq uant de nou-:-eaute, it un moment et d ans un pays a u i l y avait,lllcontesta blement, l'attente d 'une agreable nouveaute
philoso?hico-?sycho1~gique . qui cleva;it in,augur er la p~~cha.me sals'O? phlloso phlque. Car, en d e pit d es vo-CIf er atIOns of f icielles autonr d e Ber cr son et d es honneursqiu lui fur ent r endus it l'occas.ion tld e son prix Nobel,on ",en est d e ja bien f atigue en France. Toutes les peta-rades reoentes n'ont mar que justement que son passaged e 1'« avant-gard e») d ans Ie garde-meuble national. Car il est incontesta ble q u'il n'amuse p'lus 1e public liUe-r aire, ni .les philosophes' qui flirtent avec lui pour
avo~r droit au maillot jaune de l'avant-garde. Le ber g-somsme sent par tr o p les soirees f ranc;aises d 'avant-guer r e, a10r s que maintenant c,e sont les bars am-eri-cains qui sont i t la mod e. Et puis Ia psychanalyse amontr e au public qu'on pouvait se passionnel' en psy-chologie pour d 'autres chases q ue 1a gelatine d e l'iu-tuition et Ie chewing-gum d 'e la duree. On aime: mieuxIe com plexe d 'CEdipe, les crod lsier es amniotiques q ueJes maigres :mythes sur «Ie moi qui se di'late», -et on'Cst plus excite it l'icl~e cl'etr e d etermine par Ies o bscur s,mais secrets et romanesques complexes que par lesinsipides necessites d e l'action. La sens,i bilite, $i'il vous
plait, 'cst devenue plus massive : Ia noyad e d es nuan-ces d ans les termes du langage sont d es histoires bonn,es
pour d ,es 'eunuques et qui ne sauraient se mesur er avecla brillantc e popee cl €s com plexes.
Alors, n'est-ce pas, on aur ait tr es bien a,ccueilli unesor te d e cocktail philoso phiq ue prepar e avec 1a psy-chanalyse et tout ce q ue la psychologie contemporaine
ncral , Vous dites, d 'une part, que psychologie concr ete~t psychologie positive s ont synonyme,s. C'esl encor ecomprehensible Mais vous' affirmez d'autre part l'eq ui-
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camportc d e cur iosites. Les bceuf s gras et insatiables«d e In pensee et de Ia plume» votaient d e j~ avec s~-tisf action d ans l'attente clu fourrage tout f r alS. 'Bt VOIr q ue maintenant Ia psychologic concret~ tend vers un.efln si banale ! Dc ja a In sui te d e certa111es de nos d e-clar ations et attitud es on exprime l'o pinion d'a pres Ia-
q ueUe, non contents d es avantages .q ue pourrait nous pr ocurer un d elicieux non-confor mlsme, nous voulonssacr ifier au «gOllt d e l'epoque». On va donc r egretter que Ia psychologie concrete - }olie comete dan~ Ieciel philoso phico-litterair e - «sombr e» d ans la . ba~nalite d'une aventure politique. Politique : c'est a111S1sans doute qu'on va enr egistr er l'or ientation mater ia-liste d e la psychologie concrete. Les. uns diront ~ue Ia psychologie concrete n'a pas pu, e.11enon ~lus, ech~ p- - per a la r egIe commune des. doctI:111es «9Ul Ies o bll~ea se placer so us la pr otection d une pUlssance mat~-ri p]]e : Eglise ou parti politique ». D'autres nous dl-
rant: «J] est infiniment regretta ble que vo m ayez sa-cr ific Ies surpr ises cl'une ,impulsion jeune et vigo~r e~sea l'cxccution mecanillue d 'un programme aux Ilmltes
ctroitcs 1. » .Tout cela n'est que fumees. Mais il y a d es P0111~S
sur lesquels il est utile d e s'e~p.liquer. L~ psycholo,gleconcrete est d ·orientation matcnallste ? dlra-t-on. C est
bon. 1\1ais qu'esl-ce que ce]a a a voir avec la. psych~-logie scientifiq ue, ou meme avec la psychologle en ge-
1. e'f,l prut-etr e cela q ue M. I:alat;d e a voulu dire 10r s-qu·i1 nous r erit. en f aisant allUSIOn a u.n passage ?c notn;
Critique d es [ondemen(s de la psycholog1e : « Je S~l1Snav.red e voir qu'un dc mes anciens elevcs, a~r ege ?e phl1os.o p~le,semhle pr end r e au ser ieux cette philoso phle d e r eunIOn
pu bliq ue. ~
comprehensible. Mais vous affirmez, d autr e part, l eq .ui-valence d es expr ,essions «psychologie concrete» et< psychologie materialiste», d onc la necessite pou r la
psychologie positoi ve d 'elre materialiste. Et alors cr lane va plus; ce n 'est plus Ia q ll'une position a priori ,un par ti pTis arbitraire, etc. « Ce sera la toujours uneq uestion de tem perament POUY les psychologues, cha-
cun pr is ind iv,idu pllement», nous d isaH recemment un psycho]ogue allemand en vue. Le fait est qu'on vou-d r ait bien, en face d e tout ce que nous avons d it, ser e poser sur l'une de ces d ertx solutions : q~e la - psy-ehologie concr ete soit positive sans etr e ma terialisteeu hien qu 'eHe ·soit materialiste sans etre positive. Car la positivite ctant une aff Rir e «publique» son carac-ter e public ferait d u mat6r ialisme ::lussi une necessite
puhlique, alors que, lust,ement, on voudr ait 'en f air ·eFaffa,lr e pr ivee d'une tentative individuelle. Mais lachose n'est pas si simple. Il se tr ouve justement q ue lascience ~ spirituelle par excellence», celle dont, en
desespoir d e cause, on espere pouvoir d emontrer a ladouzieme heure q u'eHe est une «science d e l'e,s pr it» 1,
sc trouve amenee au mater ialisme par ses pro p res con-ditions d e positivite et que Ie seu! terrain sur l.:.:q uel ilJui soit possible d'e pouser entin la ligne d'evolutionnormale d e toutes les s ciences est justement celui dumaterialisme.
Que la positivite amene 1a psychologie necessaire-
J:n~nt vel'S le materialisme resulte immediatement du1mt q ue la condition pr emiere de sa positivite cOIncideabsoJument avec ce qui a toujours ete l'objectif central
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a bsoJument avec ce qui a toujours ete l o bjectif centrald e l'effort materialiste en psychologie. Le matepialismea toujour s tendu en psychologi-e vel'S une psychologie
sans vie interieure. II etait par conseq uent o bliged 'annuler en q uelque sorte les «faits» s pirituels. Or,
bien qu'oil ne soit pas question ici d'une annulation d u
s pir ituel en faveur d e Ja matier e physique, 1a d emons-
tr ation d u caracte're mythologique d e la' vie interieur ere pr esente bien l'a boutissement d e cet eff ort. Mais alor sil n',est plus q uestion d e «,Jem per ament». Dne {,ais qu'ilest d emontre que la vie Tnterieur e est un mythe d onton p'eut r econsti/tuer I'edification progressive, en memetemps que connaitr e ses proced es d'alimentation, ilne peut plus etr e qucstlion pour une sci' ence d e s'enoccu per : unescience positive d oH s'occuper d 'uner ealite, mais non d e sa tr ans pos,ition Imythologique.£t on peut d ir e q ue, d ans la question d e la d efinitioncJu f ait psychologiq ue, Ie materialisme a entrevu, mcmed ans ses expressions les plus nalves, Ie pr emier pas qui
etait a franchir avant que 'la psychologie positive puisseentr eprend re q uoi q ue ce soit .
Que d evient alor s l'or ientation mat er ialist e d e lacritique d e, Ja. vie interieur e et q uels !Sont les liens posilifs q ui unissent la psychologi,e sans vie interieureau mater ialisme ? La r e ponse a ces questions nous per -mettr a de degager la forme d er nier e d e l'o ppositionque dans un Jangage technique nous avons exprimee
par Ie cou ple «abstrait-concret:l) et qui est celle de la psychologie ideaHste d 'une part et d e la psychologiematerialiste d'autre par t.
On a heaucoup parle ces temps d er nier s d e I'Ol'i,en-
tation id eologiq ue de la psycholog,ie. tEn constatantl~ fail!ite d e !a. psychologie d 'ins piration physiologico-
blOIoglC'o-expenmentale, on ,s'est d e nouveau pose Ie pr ohieme q ui consiste a sa,voir d e quel or dr 'e sont lescadr es I theoriques et les connaissances que supposetoutc recher che psychologique.
Or , la q uestion d e l'orientation id eologique d ela psychologie ne pent pas etr e abandonnee auhasard d es ,inspira,tions; encor e moins doit-eUe etr elivr ee simplement aux d i.ff erentes tentatives idealistes?ctuelle~ .. II faut une d etermination plus serieuse, et1 1 est eVId ent qu'une telle d etermination doit partir
d e la natur e meme d es f a,its dont la psychologie a 3.s'occuper. Le cas d e 1a psychologie est, a ce point d evue, exactement Ie meme que eelui des autr els sciences.La physiologie est d 'or ientation physico-chimique
par c~ que Ja. connaissance d u fait physiologiquer eqUlert la physique et la chimie. Mais c'est l'analyse'du fait psychologique lui-meme q ui montr e cette rela-t ion gener ale, en meme temps que les connaissanc €lS
physiques et chimiq ues par ticulier es q ui d oivent inter -venir d ans chaque cas.
I II en est d e meme en psychologie. Seulement, il faut pour cela une conce ption a bsolument clair e d u fait
i- . J
psychologique, ahsolument clair e et a bsolum'ent positive.Les determinations d'or ientatlon q ui partent d'unecon-cc ption conf use ou myLhologiq ue d u fait psychologiq u~
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ne peuvcnt engager la psychologie posiLive.Or, l"ob jd d e Ia psychologi'e est donne par l',ensem ble
d es f aits humains, consid eres d ans leur rappor t ave~l'ind ividu humain, c'est-a-dir e ,en tanlt q u'il.s constituentla uie d 'un homme et la uie d es hommes. Le mar iag-e
par exem p:e n 'est f ait psychologique qu'en tant qu'un
mariage, c'est-a-dir e accom pli dans d es cir constance$ particulier cs par d es individus sing-ullers. Or , leis even&-ments humains en eux-memes ont une structur e et s'on!soumis a un d eter minisme que Ie psychologue doltconnaitr e pour pouvoir ensuite consid er er les meme~evenemcht~ par ra ppor t a l'individri. Et il doit aller chercher cetL2 connaissance la ou eHe se trouve ef f ec-tiv"mcnt.
Pr e nons, par exemple, Ie travail. Le travail n'est fa.it psychoJogiq ue q u'en tant qu'il est r a pporte a I~ind i.-vi d u, autr ement c'cst un f ait economique. La psycho-Iogie tiu travail n'est possihle que sur Ie's bas·es d'une
connaissance exad e du tr avail en gener al, d e sa natuneconomiq u·e, d e son r ole et d e sa place dans I'actuellcor ganis~tion sociale. Mais ou se tr ouve' cettc connais-sanee ? II ser ait vain d e f air e ici des inve,stigations tr escompliq uees. Les cOhna,issances en question. se trouvenlchez J·eseconomistes, mais chez ceux-lil seulement qui
pC!lvcnt el11dier e t etudient t,{f ectivement Ies f aits eeo-nomiq ues sans la pr eoccupation d e justifier, voire demasq uer !'ordr e economiq ue aetueI, par consequent,d ans I'economie mur xiste. Que la psychologie du travail~;oit im possi ble sans les bases q ue peut lui f ournir l'.eco-nomie marxiste, la psychotechnique est la pour , Ie
.1~
prouver . Tant qu'il est que'stion seulement d 'accomplir pur ement et simplement Ies missions r e9ues d es gr annesindustries ,et d es grand es administrations, tout va a peu
pr es bien. Mais lor squ'il s'agit d e d egager d e toute )'8octi-vile psychotechnique les enseignements pro pr ement
psychologiques; Iorsque d e la confusion d es method es
et d es pro ced es il s'agilt d e s'elever au niveau d e l'ec:lair -cissd nent et d e Ia systematisation lheoriques, a)or s les
psychotechniciens tomben t d ans des reveries id ealistes.Les bases theoriques qui s onl nece'ssair es a la psycho-t.echnique sont d e jil pretes pourtant et bien consolid eesda ns )es r echerches du materialisme mar xiste. Mais les
psychotechniciens, tout en reconnaissant, ce qui estdeja significa-tif, la n ec·essite de la colla boration d 'unevt / eltanschauung , r event d 'une psychologie cultur ellevague, confuse et id ealiste, dont I 'id ee leur vient bien
p)us des cond itions d e )a nais'sance d e )a psycholcch-niq ue que d e I'analyse meme d es f aits d ont celle-ci
~ s'occupe.,Ce que nous venons d e dir e du travail peut etr e red it
•du crime. Le crime n'est un f ait psychoJogique q ued ans la mesur e oil en t ant q ue scene actuclle / d e )a viehumaine, il d oit etr e accompli effectivement par unindividu ou par d es individus. Mais son accompli,sse-ment actuel par un individu determine ou d es ind ividusdetermines n',est pas tout Ie crime. Par consequent, Ie
psychologue d oit etr e en possession d 'une connaissanceexad e du cr ime ind e pend amment d e son accompliosse-ment actue!. Ou est cette connaissance ? L'ana)yse du
, cr ime, f ai t economico-social, I'amenera d e nouveau al'economie marxiste, done an mal.~r ial jsme dialectique,d ont il a a bsolument besoin pour son tr avail particulier.
Nous ponvons en donn@r une pr euve tr es sim ple : Ia
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connaissar:ce du crime, comme de n'impor ie quel f ait,~s.ych,ologlque n'est ~ossibJe q ue gr ace a une conce ptionl, ~~ ~go~reuse du r ole d e la psychologie, d onc par uned eJlI~lltatlOn 'exacte d u d eter minisme individ uel dans
~eCr Ime, ce q ~~ ne : peut. €lir e.obtenu q ue pa'r la connais-.,ancc. d e J~ deter mmahon economiq ue du crime. Sans
(;el~, 11arr ~ve que la psychologie depasse son domaine,~l~lS en d epassant son d omaine clle d e passe aussi lesImts pro prement psychologiqu-es; elle ll'e por te plus,
p.ar cons~quent, sur Ie r ee ' l et est simplement mytholo-
glque~ pUl'sq~'ell~ est o bligee d ~ donner un roman psy-~~010t>lq~l?la ou. la, psycholog1e d 'evr ait Is,etaire pour e"o.ul,er 1 economle. Autr -ement d it, nne theor ie psycho-logl~ue n'est possi ble qu'enchassee dans la theorie eco-~lOmlq u~ du. crime. C'est a l'interieur du mecanisme
e~ononJl1~?e d u o crime -e~.10~s9'u'i'l commence, a etr e ques-IIOll d e 1insertIOn d e lmdlvl(lu dans ce mecanisme et
r ~our ~xp] i.Clner c,ette insertion qu'il pOuITa etre q uestiontiU
mecmusmc psychologiq ue du crime.'. Et ce.que nous avons dit d u tr avail et du crime peutc:u'e r e~lt de tous les f aits psYchologiq u-es. Les faits psy-ch?loglq ues nc sont en eif et q ue les f aits' humains en tant
, qlnls, Se r a pP?r tent a l'ind ivid u. La psychologie lexige
~I,O~C j~, connaJs~ance d e ~a .d ~termination q ui est propre"'. cU". f aIts humall1s, consld eres en eux-memes et ind e-
pe.ndamment d e l'individu. Celtte connaissance 'est neces-~;a~l..e pour pouvoir d elimiter ].e domaine d e la psycho-
iOt>leet poser convena blement les problemes, aussi bien
~!ue PO~ll' conns.ltre d ans ].e detail meme la dir ection,1a por te,e et ]es lirnites des r echerches et consider ations
psychologiqnes. En d'autre", termes, la psyclwlogie tout c:' llier c n'est possible qu' enchassee danS ' l'economic. Etc est pour ct'la q n'elle suppos,e tonIes les connaissances,'
1Hi
acquises par Ie materialisme dialectoique et d oit cons-, tamment s'appuyer sur elles. C'est done bien le mater ia...
lisme qui r e pr esente Ia ver ita ble b~.s.eideoIogique d e fa psychologie positive.Ilne f audra,it d'ailleur s pas cr oir e q ue Ies conse-
q uences d;une par eille or ientatioIJ d e la psychologie
concernent seu:Iement Ies ha bitudes bourgeoisies d es psych-ologue,s et de la psychologie, c'est-'il'-d iJ:1e,cettelimitation et cette unila,ter alile qui pr ov,iennent d u f aitque la psychologie classiq ue est un-e discipline nee desint.erets d e la classe dominante et cultivee par ses ser -l'liteurs. Ce n',est la, en ef f et, qn'un cote d e 'la question.II est certain que Ia hier archie d es probleme.s psycho-]ogiques, toute la per s pective actuelle d es r echer ches,leur sens, la manier e d ont eUes sont cond uites, sont plusou moins d ir ectement limites par d es inter ets de c1asse.C'est ainsi que les theses d e la psychologie n'ont He
jusqu'a nos jour s que des projections d e la morale bour .
geoise; que l'intr ospection n'e,st qu'une trans position< la'icise-e ~ d es meditations chr etiennes; que la psycho-logie de l'enf ant, par exemple,a ete constituee commes'U n'y avait au mond e q ue, des 'enfants bour geois 1. Et6'il est vrai que la psychologie a cherche a « s'enri-
1. II faut ra ppeler a cet egard -q ue la . psychologie de l'en-fant commence avec l'o bservation par les psychologues deleurs propres enf ants, c'est-a-d ir e avec d es obser vations,f aites par d es adultes bourgeois sur d es enf ants bour geois,et que lor sque, plus tard , on f ait d es o bser vations de masse
sur les enf ants, on pose d es pro blemes a bstraits q ui nesont me.me pas assez precis pour pouvoir compteI' avec ladiff.erence d es classes et d es situations economiq ues.
chiI' » par la , « methode c 'fiques d 'un intel·et extr ascientifique. Mais ce ne sont pas.,
h t d t ] l i d I
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chiI par la, method e c ~e cette methode concer nentO;r;ar ,e-e »,' Ies applicationstIonnels q ui i<5nor ent en f 't et,s problemes surtout f onc-
,t> m out c .au pomt d e vue Psycholoai ~ ~U1 peut, r esulter classes, aU-d cssus dl1quel Iao que d e I,antagonlsme d esf estement a I)laner II t 1?sychologie cherche mani-, . es vr al auss' 1
d cvenu un I)['o blcm h' 1 que e travail n'est
-.. . e psyc oloaIque ,. .n.oment ou Ia production " ~ q ,u a partIr duexploitation raticnaIisee d C~PI~,lI~te ava-It besoin d 'unelogic ne f ait que contin e m
d IVldu, et q ue Ia psycho-
] , , uer ans 1a p sy h t h .la carr 'ler -e qui avait tou jours 't' . c ,0 e? nlquetransf orme en Hne fa - e e Ia Slenne : a pr es avoir . t '. l1sse « na-ture » 1 .
e alent nccessair es pou' l' . es croyances qUI psychologie s 'est mise I: aI~s.ervIssement d es masses, la
, a reuvr e pOur d ' ,moyens per mettant I" ecouvnr les
'd . asservIsscment co I t d .VI U a la pr od uction 1 m p e e l'indi-
Bien entend u, nous ;ssister ons , .changements .ct de placements d esur t,ous c~s pomts auxvoq ue f orcement 1a lib' t' pel spectIve que pro-
era IOn d es r echerchcw- ' t'"., sClcn 1-
ces changements dont nous vou]ons parler, mais d -e Iamanier e dont Ia psychologieelle-meme es~ enchass·eed ans Ie d eterminisme economique d es faits humains,..car c'est sur ce point qu'il est" possibI,e d 'e comprendreen quoi Ia psychologie scient,ifique est positivement
materialiste.
De meme que I? necessite pour Ia psychologie d es'.a p puyer sur, Ie,s .d?nnees d e ~'economie marxiste ( pro-VIent d e Ia necesslte d e connaltrc exactementla str uc-tur e et Ie fonctionl1'ement de,s ·evenements huma,ins dontla . psychologie 'S'occupe, d e mcme son car acter e mate..·rialiste provient d -e ce que la d et er mination d es f aits' r,
ps ycllOlogiques eux-memes est une d eter mina' t ion eco-nomique. En d 'autr es tcnnes;]e deter minisme . psycho-Ioglque en Iui-meme n' es t pas un determinisme sou-verain : il n'agil et ne peut agir qu'it I'interieur et, pour ainsi d ir e, d ans Ie'S mailles du d eterminisme econo-·mique. Sa portee et ses Iimites son't donnees par Ia
por tee et les Iimites d e I'individu Iui-meme. La psycho-logi.e a d e l'importance tant que Ies evenements humainssont consid er es d ans leur s r a ppor ts avec I'individu, ellen'en a plus aucune lor squ'iI s'agit d es f aits humains,cux-memes. 11 peut etr e q uestion d 'une ps ychologiedu - travail dans Ia mesur e ou Ie travail est consid,er een rapport avec Ies individus.. Des qu'il rr' est plus.question d e I'insertion d es individus d ans Ie travail, Ietr avail cesse d 'etr 'e un probleme psychologique. Dememe, Ie mar iage est un f a,lt psychologiq ue dans- 'Iamr 's'Ur e ou il s'agit d 'cxpliquer pour quoi un individud etr rmine a e pouse un autre individ u d eter mine, mais pas plus loin. Et, ainsi, Ia psychologie d evra toujour s,s'-ad a pter it la, d etermination fond amentale d es, faits.
1. IJ f aut dire ici q ue 1,ont aUjoul'd 'hui _ duo n~~i~s fins :) de la psyehotechniqueq uelque peu change. Et cel d ~.n~ ,certains domaincs -de~x f acteul's : d'une part I a ~.IeClsement sous l'e lf et detanat lu!-meme, sous la ior~lePIJse en charge par Ie prole-d e cer taInes recher ches p h t e
h s~s centr ales syndicales
« assel'vir l'individ u a I sY,cdO ec. lllques d estinces nOn AIe cha d a p lO uctlOn » ma' . 1 . ' .
, m p e sa Il1eilleure re I' t' , IS a UI d esigner tatlOn nouvelle qu'a donne aa Isa IOn. D autr~ part, I'oI:ien-
bd e psychotechnicicns mal'xistc~a .i\sychotechlllfjue Ie tr avail~'eux cas, la psychotechni . este que, dans d e nom_
v.lr ~ d u capitalisme industl?i~f ~t encore d emeur ee au ser-
sln~stl:es en ctant f ourni ar L' un des exemples Ies pIu'sVOIr a ce su jet La Pense~ , n0 e8)\1e~~ o . u ( J . e \ { s . ses comperes.
118
d ont elle s'occupe, a savoir la determination de facteursqui sont ~ien materiels. 5i l'on veut une comparaison,on peut .dlr e. que la. psychologie 'est a l'economie ce que
d 'expression 'lor sq u',ellessont re·ellement illdependantes
de la conception d'es faits eux-memes Et d'un aut; e
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1.~ phYSI?logie s,eralt a la physique et ala chimie s'ilelmt vr alment possible d e reduir eentierement les faits
physiol.ogiques a d es processus physico-chimique,s, bref ,uue SCIence qui n"est q u'ulle cta pe dans l'e'tude com-
plete d e~ f aits dontelle s'occupe; une science consacree~ .d es faIts d ont elle est, a eUe s'eule, incapable d'e puiser
I etude. La psychologie ne detient donc nuUement Ie« secret )) des faits humains, simplement par ce que ce
« sec:et » n'est p~s d 'ordr e psychologique. Les f aitsh,ul?ams:ont soumIS a une determination qUi est ma-Len~~le, bl;n qU'elle ne soit pas s'implement celle de lamaher~. C es:t. pour , cela que nous disons que la psy-chol.o~Ie. pOSItIve n est possible q ue sur Ie ter rain dumatenallsme mod erne, tel qu'i} est issu d es r ,echerchesmar xistes.
II ser ait vain d e vouloir entreI', d 'ans l-es cad res d ecette etU?e, pr climinair e plutot qu'autr e chose, et « pr o-
gr ammahque », comme disent les Allemand s, dans l'ana-
lyse et surtout l'expose d ·e ces r echer ches. Nous voil.'lonsmettre seulement en evidence la relation a bsolumentintime qui unit la psychologie au marxisme du moment
q ue son objet 'ClSt, d'une f ayon, general'e, l'ensemble d esf ait~ humains r eels, consid cres seulement d u point de
~ue de son ~ctualite individ uelle. Les r echerches posi-tIves eUes-memes montr -eront d 'ailleur s plus concrete.
mc?t .cette r elati~n que des considerations generales.Mals II ne faudr alt pas, sous pretexte que ce q ue nous
voulons nous-memes est une psychologie concrete de- pr ecier la portee d e· ces demieres. Notr e intentio~ n'a
jamais ete d e nous formaliser , sur d e ,simples manieres
120
de la conce ption d es faits eux-memes. Et, dun aut;.ecOte il est incontestable que les psychologues, lor sq u IIest ~uestion des sciences auxiliair -es de la psychologie,voient surtout ]a, medecine, alors que, au pomt d e vuede l'orientation fondamentale d e 'la psychologie et d e
son organisation, c'est la ,signif ic~t~on d el'ec.o:ro:nie qui
est vr aiment f ondamentale. Et VOIlapour quoI II Importede montr er ici que lor squ'i! s'agit vr aiment d 'e,s fond e-
ments d e la psychologie, Ie verita ble « tact ps~cho1o-crique » floe peut etre acquis que grace it la, connalssance
d e s faits humai~s te1s qu'ils Isont, independamment d ela psychologie. C'est alors seulement que la psychologie pourra poser les pr o blemes d e r elle malller ie que la,solution ser a vraiment a sa por tee.
La question suivante concerne 'Ia manier :e meme do~tla determination materielle d e!s faits humams s'e tradmt
'au point de vue psychologique, ou, plus e~actement, lamanier e dont I e d eterminisme psychologlque est en-
chasse dans Ie determinisme materiel des faits humains.Tant,que la psychologie reste une imitation de la pb;y-
sique; la chose est tres simpJe. II existe ~n ,ensemb.lede ,relations qui regissent les proce·ssus en general ..Veut-on alors une psychologie materialiste ? On fer a agIr ~es,
processus sur des pr ocessus : des p::oDessus phySilO-logiques sur ' d es pr9cessus psychologlques. Des mou-vements moleculaires sur d es idees; d es gland es sur d es sentiments. Elt on fer a agir la matier e sur l'espritcomme en g'eneral les pr ocessus agissent sur d es pro-
" ,'1 tcessus : selon la loi d e la mecanique ou d e 1 e ec 1'0-
magnetique. Alors, la psychologieest mater ialiste par eeq ue Ie s pir ituel est deter mine, en tant que processus,.
par 'les processus d e la matiere 'et suivant les 10is d ece d er nier .
nisme psychologique sera celui q ui 5e manif~stera d ans,l'ensemble de ses reactions 'Ct non eelui qui va d'un processus it un autr e processus. Car il s'a,ait moins desavoir 'd e quelle maniere, d e terme -en te;me et point
P?i t l i d t i i it t j
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,Mais une f ois sor ti du mir age d es processus Ie pr o- bleme change d 'as pect tout a fait. Nous somme8 sur Ie plan d es f aits « d r amatiques » , la maniere d ont Iedeterminisme peut ag1r est tout autr e. Elle doit etr e
eUe-meme « dr amatique » et I a maniere dont l'econo-mique d etermine Ie psychologique et la manie~re dont le
second est enchasse d ans Ie pr emier est it la fois plus.lar ge et plus pr of ond e que Ie determinisme med ical deIa v1ei11epsychologie materialiste.
A vrai dir e, la psychologie a deja dp passe un pen,ee's temps d ernier s, l : : l simple conce ption de la deter-mination telle q ue In psychologie classiquc les connut,On consid ere moins, du moins en appnr ence, 'Ja deter-mination des processus d ans la vie lnterieur e ou celuid es processus d e la vie inter i-eure par ceux de l'orga-
nlsme que les Jeactions d 'ensemble d e l'ind ivid u enf ace d 'une situation, On pour r ait dir e q ue la conce ptiond u d eter minisme s' hllmanise. Alor s qu'autref ois l'idealscient1f ique d u d eterminisme ,en psychologie a ete tant6tI'enchainement associatif d es id e'es, tant6t Ie reflexe, i1s'agit maintenant d e' v:oir l'action d e l'individu ,entler
d ans ~lI1esituation auil f aut agir . Dans les details, ily a bIen entendll d es r etour s soit a la, conce ption pure-ment mecaniste (Ie pr emier id eal d u behavior ismC!) soitit la conce ption spiritualiste, Oa geist eswissenschat ' t liche, par exemple), mais on peut com pr endr e tout d ,e suite
q u~ ce,s f au/te,spr oviennent d e la confusion au ,sujet deso bJectIf s ver Ita bles d e la psychologi,e et d e l'ignor anced e ce que d evrait etr e, son orientation f ondamentale.
Car il est vrai qu'i] f aut r egard er aair l'individu dansles situations dans lesquelles il se t~ouve. Le determi-
122
par P?int un eclairage determine arrive it traver s jene sals quel enchevetrement d e facteurs bio-psYcho-.
physiologiq ues a augmenter Ie rend ement d u travailq~e d e. constater qu'il en esteffectivement ainsi. Ce quidetermme et ce q ui est d -eter mine d oit r ester enonce en1-er mes d 'hommes, d'actlons et de situations humaines.
, Si ~ett,e orientat,ion vel'S un conception « dr amatique ~c es~-a-d lr e humame ,du d etermini·sme en psychologie, .d evlen~ d e pl~s 'en pl~s sensible d ans les travaux psy_ ·chologlques r ecents, 1 1 est, par contr e, manif este que
]es, c,o~ce ptions et les pr ogrammes manquent encor e d 'e p~ecIslon, En efIet, le tout n'est pas d e consid erer l'ind i-·vldu as a whole et d 'examiner ses r eactions d ans lessituations donnees. II f aut encore consid er er l'ind ividu:q ~li e~t eff ectivement et l,es situations telles qu'eUels sonte.tr echveJ?ent. II f aut, en d 'autres termes, une conce p-tlon vralment concrete a la fois d ,e l'individu et d es.situations huma-ines. On remar que alor s tout de suite
que si la p.syc.hologie classique n'ignor e pa,s les « exa,mens,?e ~It,uahon » et si, eUe -essaie souve~t d e compr en~dr e 1mdlvldu en fonctlOn d e son «mIlieu» eUe sefai~ de ces situations et du milieu une conce pt'ion uni-laterale r et abstraite. Ses origines et Ison orientation
l'~menent a ne considerer que 'Ia situation « id eolo-glque » et « technologique » d e l'individu, et a consi-
d er e: ~e I?ilieu~ .lor ~qu'il ne s'agit pas d 'une sim pleconsId er ah~,i1 , blOl~gIque, uniquement aux d .eux pointsd e vue d e I Ideoiogle et d e la technologie, en neaJiaeant
par consequent la situat ion economique fondaI~e~tale.
,
,,,~ _I
Telles sont, par exempJe, les analyses d e l'ecole socio-logique d e Durkheim. Durkheim et ses disciplef .' ont beaucoup parle de la subord ination d e la psychologiea la, sociologie. Mais que signifie ceUe subordination "/
analyse, on va it }'aveuglette pousse par une vis a t ergo ,sans savoir exactement ou l'on en est..
De toute f a<;on, cette unilatceralite double ne vaul q uelor sq u'il est, entendu que l'organisation economique d oit
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, g q gIndependamment du f ait qu'il s'agit de oSubord onner Ja psychologie it une s'ociologie qui est offide'llementspir itualiste, il est seuk ment question de la determi-nation d es « repr esentations individuelles » par les~.repr esentations collectives», et q uant it ces dernier eiS,
10rsqu'eUe,s ne sont pas l'expr ession des exper iences d edelir es collectifs, tout au plus est-il question d e fair eintervenir les « forme,s sociales » d ont l'idee ne coin-cide nullement avec la structure, economique d e lasociete. Alors, pratiquement, il s'agit d e consid er er seu-Jement au milieu d e q uelles « re pr esentations collec-tives », d ans quelle « f or me sociale » nait et vit l'ind icvid u : l'accent est mis manifestement sur Ia situation
id eologique.
De l'autr e cote, on con'sidere Ja situation technolo-gique d e l'ind ividu : les r eactions qu'il doit a,cquerir ;Ie,s situations techniques auxquelles il doit s'ada pter .
L'abandon d u point d e vue simplement biologique (q uin'oppose l'ind ivid u qu'it la natur e)et l'intr oduction du point d e vue « !social » a r e presente deja un progr e'sr c'latif . Car il est vr ai que l'enfant doit appr end r e nonseulement a res pirer , a percevoir, a manger, it ma,r cher,mais aus,si it par ler , it saluer , it manier d es instrumentsd'usage cour ant, etc. Seulement, tout cela 'est encor 'etro p eI.ementaire et tres incer tain. Trop elementair e,car on inv ' ent e plutot d es exemples pour illustr er destheories au lieu d'analyser d es situations e ff ectives,. ettrop incer ta,in, car ne par tant pas justement d e ce'tte
r ester non seulement intangible, mais tellement intan-gible qu'il 'est meme inuti}e d e Ia connaitr e 'et qu'il faut
se contenter d es « restes ~ : d e Ia superstructure id eo-logique d'un cote, de Ia technologie de l'autre, vers les-queUes la psychologie est poussee el'le..:meme par d esinter t~ts extr ascientifiques
Or, toute Ia situation d ans laquelIe se: tr ouY'e l'individu pend ant toute sa vie, les :evenementset les possibilitesd'adion ,qu'il - r encontr e, Jes stimuli !auxquels il est
a ppele a r .eagir , etant, lanatur e nut e mise 'a par t, deter-minee par les conditions economiques, toute « analysede milieu » doH commencer justement par mettre' enevid ence cette d etermination. Et si nous par lons Ie lan-gage « stimulus-r esponse », Jl faut que' Ie psychologuesache d e queUe manier 'e les conditionseconomiq uesregl~nt les evenements auxquels l'individu devr a « r ea-gir '». Ce qui importe ici encore, ce n'est pas la meca-niq ue d e t'er Ine it terme et point par point d e la deter -mination telle q u'elle va « d e la perce ption au- mouve-ment » , mais Ie fait justement que l'individu doit s'adap-ter a d es cond ition~ qui sont reg-lees, par une loi quin'est nullement psychologique. Ce sont lesdetails d ecette ad aptatlion qu'il faut suivr e, et non pas rever d ud eclenchement d e je ne sais quelIe mecanique.
La pr ior ite ~e l'economique pour la psychologie estd'ailleurs visi ble tout de suite par Ie fait q ue la psycho-logie de l'individu lui-meme ne peut etre o btenue que
par un ensemble de r ecoupements.. Les reactions quisont ne peuvent etr e connues que dans la ~esur e ou eHes
s-e produisent. Or, celles qui se produi,sent sont relativesa~lX situations en face desquelles elles se sont pr o-duites. On aessaye d e montrer comment, chez 1'enfan1
prolelarien, Ie « complexe » dit d'inferiorHe se deve-l i t it ti Ji t Jt d l
du r eve par exempie. On voit c~mment (du moins ep
principe) I'activite ou I'inactivite cer e br al:s peuvent
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lo ppe avec une intensite particuJiere etaJt donne lasituation economique de Ia famille pf 'oletarienne, etcomment Ie complexe d'inferior ite d e la f emme nait desa conr l ition economique et de la 'situation socialo- juri-dique qui en decoule. Le complexe d'inferior ite est alor5- si nous faisons abstraction des r everies romanesque5
sur l'inferiorite des' organes - symptomatique d 'uneor ganisation sociale d eter minee et il ser ait vain d ele prend r e tel qu'il ,e'st pour une manif estation « ' eter -nelle ». II compor le cer tainement un enseign.ement quide passe sa pro pre forme, mais'cet enseignement ne peutetr ,e d egage q u'en f aisant a bstraction d e ce qui 'est deter -min.e par la situation d 'oll il resulte, et c'est la que le~recou pement,s r 1 pviennent necessair es. En d 'autr es ter-rues, ce que 1a psychologie ciassique consider 'e commeIe point de depart d e Ia psychologie, c'est-a-dir e laconnaissance de 1'individu, ne peut se tr ouver justementque tout a fait a Ia f in, tout comme la psychologie gene-
r ale fonctionnelle, que la psychologie consider e commectant Ia psychologie theor iqlie d ont ]a, psychotechniquen'est qu'une application, ne pourra etr e degagee que pr ecisement d e I'ensembie des r echerches psycho-techniq ues.
On peut nous poser ici une question. On voit tres bien comment, en dernier e analyse, Ie compIexe d 'infe-riorite, par exemple (sa r ealite et sa portee r eelle ne sont
pas en question ici), est determine economiquement.On voit encore beaucoup mieux par I'ancien mate-r iahsme quelle peut etf le une conception materialiste
p p ) peno'endr er Ie r ev,eet son c ontenu. On ne VOlt pas: par ~o~tr e, ce qu'une theorie du r eve pel.~t encor e ,a-:01: dematerialiste, si nous r enonyons a la fOIS au matenahsme physiologique et bio]ogique, c'est-a-,dir e, si no,us, n 'admet-tons pas que Ie cont ena du r eve est determme par des
pr ocessus cerebr aux. .II faut d ir e tout d e suite q u'il n'est pas questIOn dere jet,er arbitrair ement tout ce qu'il peut y. avoi:- d ansla vie psychologique d e d etermination P~Y".;IOIoglq l~e et
biologique. Que les conditions physio1oglqncs :t bl,olo-giques de I'individu sont pour la psyc,holo?Ie .d uneim por tance absolument capitaIe, il est ~TIeme.Il1utlle d edire que nous ne songeons. nullement. a Ie. me:. Seule-ment tii s'aait d e conceVOIr cette dcter mll1atlOn telle
, b , . t l'q u'elle est et ceia ne peut etr e obtenu qu ,en sUIvan .. ~na-lyse d r amatique au fur et a mesur e q~ elle aboutlt JUs-tement a la physiologie et a la biologle. Nous n'avonsmeme condamne Ie materia]isme medical qu'a cause d eson inintellicribilite et en tant qu'attitud e f ond amentaie 'etexclusive. D:;'autr e part, la question est 'abstrai~e. Nous. nevouJons pas dir e que Ie role d e Ia psych?,IogIe con~lstea r echercher (k .r :rier e' les f ai ts psychologlque,s ]a deter-mination economique. Nous d isons seulemen't que I'ana-'1ys~ complete d es faits psychoIogiques eff e~tif s revele-eetJted etermination. II faut d onc analyser Ies f aits psycho-loaiques tels qu'ils se presentent, par Ies method es q ui
pe~mettent d e Ies r egard er et de les examiner , mais aussi poursuivr e l'analyse jusqu'au bout et non pas f er mer Iesyeux ou bifur quer avant d 'etr e ar rive aussi loin qu'on pourr a. II ne f aut d onc, pas mettr e en psychologie Ievieux .materialisme et le nouveau sur Ie meme plan.
l~
1;..{"~-;j
Le vieux materialisme ava it l'habitud e d'inv1ent er pour chaque ordre de phenomenes un schema materiaJiste
dans nos ecrits anterieurs, a nne opposition plus precise:I'op position entre la, psychologie « a bstr aite » et lapsychologie « concrete ~ De cette derniere opposition
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chaque ord re de phenomenes un schema materiaJisteAi osi, ]a ~cle br ~ theor ie d u reveil partiel pour Ie r eve:
~J~1eJ?ar~l,He .attl~ud e .c~nvient bien a une methode qur i,LL faIt, s epmse Immedlatement parce qu'une f ois enon-cee, elle n'a plus ri-en a f air e. Mais ici i'l lS'agit d e toutautre cho?e. II n 'y a pas une « theor ie materialiste d u
reve, »: I! 'y a l 'etude dll r eve dans la psychologie qui estmatenahste. On analyse Ie r eve, on suit t aus Ies f aeteur squi interviennent d ~ns. sa naissance, d ans son develop-
pement et on les smt Jusqu'au bout. D'aHleurs, c'est Iecontenu d ~ reve q ui compte et les conf li1s qui Iuid onnent nalssance et q u i Ie d eterminent ,et, par lit meme,nous sommes re places tout d e suite d ans la « d eter mi-nation ordinair e d es cond itions humaines ». Et d e tontcfa90n, il ne s'agit pas d e jouer avec Ie materialisme' Iefair ,e inter venir ]a ou l'ec1air cissement d oit venir ' d e
J'e.tude enc.ore sim plement psychologique, il s'agit d ef mr e cette ·etud e 'et laisser parler ensuite Ie materialisme
Ii! ou il doH par l,er ef fectivement. C'est toute la diff e-rence en tre l'ancien mater ialismeet Ie nouveau. Le
pr emier materialise a tort et a traver s, pr e! a f air 'e pa:r ler Ie materialisme partout, pour Ie faire taire en-s~ite la pr~cisemen:t ou i1 d evrait par ler. Le s'econd etu-dIe }eis faIts d'une manier e vr aiment o bjective dauHeu d 'inventer d e toutes pieces une determinationmateriaJiste, abouf it a celle qui e xist ,e .eff ,e.ctivement .
V
De l'oppositio n v ague entre la psychologie «
classi-q ue » et ]a psycbo'logie « nouvelle» nous elions arrives,
psychologie « concrete . De cette d er niere opposition,dont nous avons expliq ue la necessite, i1 f aut cepend ant
parvenir a 1a f orme vraiment fo ndamentale d e cetteopposition qui est a la base d e la « crise» d e la psycho-Iogie : 1'opposition entre la psychologie idealisie et la psychologie maierialisle.
L'o ppositionentre la psychologie « classique »et'la psychologie « nouve'lle » ·est relative sim plementa u fait que d es tentatives plus ou m oins sincer es eet
plutOt moins que plus) sont faites pour se debarras.ser d 'une tr adition qui fut celIe d e la psychologie d e puissa naissance jusqu'au xxe siecle. L'o pposition entr e la p:sychologie « a bstraite » et la psychologie « COIICre.toe»est relative a la cr itique d e cette tradition telle que nous.I'avions entr e pr ise. En depit d e sa necessite et d e sonutilite techniques, elle a Ie defau t de trop iso ler la
psychologie, ses d efauts et les necessi tes d e sa recons-tr uction d oe la situation verita ble qu'ils expr iment.. II
est d on c n ecessaire d e soutendr e cette opposition par nne o pposition moins formelle et, au lieu de ne consi-d er -r r que ]'aspect proprement technique d e la « crise ;)d e la psychologie, voir dans cette crise un cas parti-culier au confli t entr e l'~d .ealisme et Ie mater ialisme.C'est ainsi seuIement que Ia cr itique des fond ements.d e la psychologie peut se mop voir elle-meme dans und omaine ahsolument r eel. Car d e meme qu'en philo-sophie, en psychologie aussi toutes Ies tentatives a p par-tiennent soit a l'idealisme, soit a u materialisme. Seule-ment, au lieu d e r oeconnaitre ce fait, la critique psycho-
logique actuelle se rMugie dans Ie maquis d es nuances
pour escamoter 1'0 pposiUon ver ita ble. Or , il f aut mettre
e\1 evid ence ceUe o pposition et c'est en par tant d 'ellcq n'il peut ctr e question ensuite d ,es o ppositions sim ple- qui n'a aUCllue l'ealite. Pour ne pas faire ce q ll'il faut,
t d f i b i S t t d'
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ment « techniques ». Nous avons essaye, d ans les l,ignes qui pr eced ent, d e
mettr e en evid ence la neces,site du materialisme pour
la psychologie, ce qui nous a amene a . parle~ souv~ntd e la psychologie id ea1iste. Nous voud nons dIr e mall1-
tenant quelques mots d e ce que no?s entend ons par
l'id ,ealisme, en matiere d e psychologle.11est clair que Ie signe Ie plus sur de l'id eali'sr me en
Dsychologie c'est Ie spiritualisme, ou, ICOmff i'~,~10~S~vons l'habit\ld ,e de Ie dir e, lie r ealisme d e' la VIe ~nte-r ieur e. Les d eux notions d e s piritualisme 'et d'id e~l~sme11'esont pas cepend ant ,sur Ie meme plan.' Le SpUltua-
lisme l'evele l'id ealisme qui J'engendr e. 11 f~u~ ~oncr cmonter du s pir ituaUsme aux demarches ideal1stc~ pour pouvoir ensuite r econnaitr e l'id ealisme par tout ou
i! se trouve.En der niere analyse, Ie s piritualisme consiste a cons-
tr uir e un monde imaginair e ,sur Ie mod e:e ~ 'e :.la natur e
physique - une second e nature. C'est la, eVld ~m:ment,une manreuvre tr els ha bile. II y aura une confusIOn per-
petuelle entre les d eux « natur es ». Ce qu'on dir a aura
cer tainement un sens" mais non au sujet d e ce dont onl'a affirrile : la' r ealite d e l'une d 'es deux « natur es »
masquer a l'irr .ealite d e l'autre. Onr egar d er a Ia pre-
mier e en paTlant d e la seco,nd .e., ,On substitue donc a la reahte q u on ne veut. 0 ' : ne I "
peut etudi'er, une realite imaginair e. eff a~an.t amSI d u 'd omaine de lS choses q ui existent, une ~ar tle lm porta~te
1 d evenir: c'est en cela q ue conslste Ie caracte.reeu ." 'd "t d ' les f aIt/aid ealiste du Splf ltuahsme. Au heu e u ler humains qui sont r eels, on invente un nouveau, mond e
~n pretend f air e beaucou p mieux. Sous pr etexte d 'uncetud e « verita ble » d u r .e'el, on l'escamote par d'ha biles pr e paratif s, afin q ue, au moment d e l'etud e, on ne setrouve plus q u'en face d'un r eve. La tr ans position d ontnous avons par le n'est jnstement den d 'autr e q ue cetescamotage systematise et erige en etiquette r igoureuse
et inconsd ente. Tout Ie cont'enu d e la psychologie 5etr ansforme ,ensuite en un ensemble de d eclar ations d e
principes, d'autant ~lll's pretentieuses, d'autant plus 'exa-g~rees, d'autant plus aud acieuses .et d'autant pIns pleinesd e pr omesses qu'il ne s'agit justement que de principessans aucun contenu d e r ,ealite effective : chaque, ,exa-
geration et chaque pr Olness'e ne revelant que I'endr oit. pr ecis oil 1'on a remplace la realite par Ie reve.
C'est ainsi q ue Ie ,spirituaUste raconte des histoir esformid a bles sur Ie sui generis. Mais si la psycho'logien'avait pas ,escamote la fealite humaine, Ie sui generisn'aurait jamais pu devenir Ie theme pref ere d e la psy-
chologie. Et si eUe s',etait contentee de la realite teHequ'elle s'offre dans l'exper ienc'e humaine.elle n'aur aiteu aucun he!soin d'inventer toute cette mythologieconcernant la nature du spirituel. Mais comme c'e sonttoujouf lS ceux qui viv-ent d'intentions q ui sont ohlicr esd
A 0
e paraltre les plus affaires autour d e raction, il fallaitaussi en psychologie, precisement parce. qu'il n'etait
pas question d'etudier une r ealite queUe qu'elle soit,d es declarations extr aor dinair es sur la natur e merveil-leuse de la r ealite - d e celle qui n'existe pas. II fallaitsouligner Ie :r ner veilleux d'une r ealite qui n'existe pas- pour oubJi.er et f air e ou blier celle qui existe.
Par la creation d e la vie inter ieur e on introduit ainsid ans Ie, d evenir d es choses humaines un immense tr Oll
par ou ils'en va sim plement dans Ie vide 'et dans Ieneant. L'action humaine vient du neant et retour ne dansI t lI i t d l i i t i ( ll i
tons tou,iour s dans Ie pays d es f antomes : il y a tou- jours autre chose que I'ensem ble d es bits humainsr eels - il Y a toujour s un rich qui doit soutendre un« quelque chose » ce sont toujours des fan tomes
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Ie neant : elIe vient d e la vie interieure ou (cellc-cin'existant pas) r ien ne se passe, et elle y retourne. Avecla vie inter ieur e, s'intr od uit dans la conce ption d es cho-ses humaines une possihilite d e les fair e ahoutir a un
point ou iI n'y a plus aucune place pour r ien d 'er rectif ~Les choses humaines s'expliquent par d es contes. d ef ees d'ou on a chass·e les fees. La vie interieure permetde sauter au moment ou quelque chose d evrait se passer .,sur une scene ou rien ne peut se passer. Voila pourqnoit ouie ps ychologie qui admet d ' une mani(~re au d'uneautr e la vie interieure est forcement ildealiste. Voil\a
pourquoi au~si toute psychologie idealist e admeUra [ou- jour s d ' une manif ~re au d'une autr e la vie interieure. .
A cote de Ia substitution brutale d 'une natur e Sl1l
generis a la r ealite humaine - a cote par consequent,du r ealisme brutal d e la vie interieure, tel que nousler encontr ons d ans les psychologies franchement et ou-vertement spir itualistes, nous tr ouvons des for mes plussu btiles de psychologie id ealiste. Mais la diffe~ence'consiste simplement dans Ie fait que tout en faisant provenir l'action humaine du neani et tout en l 'y f aisantaboutir Ie realisme d e la vie interieur<.;, est moins ac-,
, , .1
centue : l'id,ee d e « su bstance ~ -est r errwlacee par
d 'autres categories : ~ for me ~, « structur e », « r er -sonne : 1 > - placees avant et au-d essus des « pheno-menes » spir ituels, mais ce qui est essentiel dans l'hypo-these d e la vie interieur e, a savoir l'existence d unchamp de cours'es ou toutes les courses devi'ennentf anLomatiques, demeur e. Qu'on plac8 it la tete d eia psychologie l'id ee de forme, l'id ee d e structur e"l' idee de signification ou l'idee d e per sonne, nous r es-
« quelque chose » - ce sont tou jour s d es fan tomestrans par cnts d ans un es pace dia phane : Ie miracle d eschoses imaginaires qui d oivent produire des r esultat.sr eels.
En d 'autres termes, la car acter istique Ia plus fond a-mentale de l 'ideaIisme consiste, en psychologie aussi.dans la transmutatlon en nt :~antdes chases reelles , queUeq ue soit ensuite la natur 'e d e la transmutationet Iamanier e dont ce neant est « d ecr it l). Et nous a'!onseff cctivement, dans l'ensemble d es tendances psycho-Iogiques, toute Ia ser ie continue des nuances alJant duspiritualism-e -Ie plus grossier aux conce ptions les plusaeriennes du neant. Mais on se trouve toujours a unmoment 011 Ie d evenir n'est plus que d e la magi'e; oud isparait l'homme qui vit et qui agit, les choses qu'ilfait, les evenements dont il depend , pour ceder sa placeau r ien d'ou il d evra renaitr e avec tout ce q u'il faitet tout ce qu'il vit.
C'est d 'ailleurs contre cette· tr ansmutat.ion, contrecette disparition dans Ie neant, que Ies tend ances psy-<:hologiques d 'inspiration materialiste ont toujours pro-teste. Ce qu'elles n'ont jamais voulu admettr e, c'est quequclqwe chose, qui est 'e.t agit a la maniere pr ecisementdont sont et agissent les choses ord iIJ.uir es, devienne
~ par la continuation tres simple d e son etre et d e lSonaction, su bitement r ien. C'e:st ce qui se passe d ans" Iasensation. L'excitant provoque l'e~citation que suit Ia« sensation». Le pr ocessus est continu, ma,is la sensa-tion n'est, au nom d e tout ce q ui 'existe et agit, rien.La tr ansf ormation du mouvement en id ee, de l 'id ee en
mouvement; celle d es r evolutions viscerales en emo-tions; d es emotions ,en mimique - tout cela 'est tOll-.lour s a ppar u aux philos'o phes et psychologues d 'ins pi-ration material iste comme une transformation de quel-
ex pI,ication d er nier e d e quai que ce soit. Et, inverse..;
ment, Ie « pr e juge psychologique» constitue tou jour sun signe d'idealisme C'est ains1 que tout es res pedago-
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r ation mater ial.iste comme une transf ormation de q uelqne chose en neant et du neant, du sim ple rien, enq,lelque chose. lls ont cher che alors it gard er la« chose». Et voila pourquoi ils ont cherche toujour s etcherchent encore a r etr ouver d errie're Ie sentiment,1'idee, Ia volonte - la «chose:» r eeIle dont on est
p8rti, a s'avoir Ia matiere. Mais justement C'eHe premier ef or me du materia1isme ne re presente que la volante d e11 e pas ad mettr e 1a «transmutation». Et encore nnef ois, tant que Ia psychologie pose Ie probleme fond a-mental it la manier e classique : un corps « nu » en f aced e la natur e (mue », c'est la seule possibilite.
Avec cette maniere d e modifier Ie pr obleme psycho-logiq ue fondamental que nous' avons indiquee, Ie« reel » d e Ia psychologie n"est plus ]a matier e, mais1a r ealite humaine. L'expr ,ession manque peut-etr e d ec1arte acad emiq ue, mais il est inutile iCli, de compli-q ller les choses. Le mariage, Ie cr ime, Ie travail sont
des realites humaines : ce sont eIles, 'et l'e _ nsemble desf aits qui sont du meme ordre qui f 'e pr esenten~ Ie « reel»d e la psychologie : ce que nous avons a ppele Ie« drame ». Tant que la psychologie r este sur ce plan,
tant que chaque affirmation, description ou theor ie ser a p porte aux evol,utions 'eff ,ectives d 'un homme ou deshommes, nous r es tons d ans Ie domaine d es chose,g q uisont, normalement et eff eetivement. Les psychologiesid eaEst,es quittent cette realite pour a boutir au neant.
Seul, 1'id ealisme peut f air e sien Ie « pr e juge pstycho-Jogiq ue» - c'est-a-d ir e I'opinion d'a pr bs laquelle ilest d ans les moyens de 1a psychologie d e four nir - une
un signe d idealisme. C est ains1 que tout.es r es ped agogies q ui sont f ondees uniquement sur Ia psychologie -q ui attendent Ie changement uniquement d 'un miracleq Ui doit s'accomplir et d ans 1'« inMr ieur » sont id e'a-listes, puis que, en f in d e com pte, c'est Ie neant qu'ellesdonnent pour source a un ou plus'ieur s even:ements
r eels. II en est d e meme d e· la «connaissance deI'homme » en general. Dire que C'ette « connais'sance est
possible par Ies seuls moyens d e· ce q u'i] est convenud'appeler « psychologie» ou d ir e que Ie d ernier. motreste Ia ps'ychologie, c'est, vouloir , d e nouveau expli-quer Ie gruyere par ses tr OllS : Ie queIque chos!e par Ieneant. ' '
La ver ite est q ue ]a psychologie ne noll'S f ait et ne peut jamais nous f air e' connaitte aucun commenc.ement.Elle n'est pas au «commencement», eIle est «au mi-lieu». II n.'y a dans l'homme rien, aucun f ait aucunemanif estation d ont l'etud ,e puisse etr e faite d 'u~le f a90n
compU~te par Ia « psychologie », ou au sujet desquels la psy.chologie d oive dir e Ie d ernier mot. Ca'r tout ce quiarrIve a un homme est rigoureusement d etermine d ansl'ensemble des f aits vecus par luL Mais cet ensembledecou]e it son tour d'une structure .economiq ue. Ici, on
peut parf aitement par ler d 'une d eter mination en deta1il, point par point, et vouloir eriger l'ex plication « psy-chologi q ue» en ex plication d er nier e, ne serait-ce que
pour la conna,issance de l'homme, revele instantane-ment l'idealisme pour l'ensemb]e d es choses humaines.
Lorsque nous disons, en eITet, que Ie car actere fonda-mental d e Ia psychologie id ealiste est la transmutation
dans Ie neant, nons nOlls pla90ns sur Ie terr a'in du rea-
-Jisme d e Ia vie interieur e. La chose est simple; eUe paraitr a memc s ':mpliste : Ia vie intel'i2ur e n'etant d en,tout r ecours a elle n'ex prime que Ia volonte d 'escamo-
p'line qui s'occupe d es faits' q ui «d oivent ' > etre expli-q ues par d ,e simples significations et qui affir me just~ment q u'il exist e ef fcclivement d es f aits q ui s'ex pli-
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tel ' Ia r ,ealit'e. Mais faisons a bstr action du r ealisme memecomme systcme d e reference. Que r este-t-il alor s?R estent alors les id ees «' pur es », c'est-a-dir eles significations. C'est tout ce qu'il peut y avoir d'ef fectif d ans Ia psychologie or d inaire, si nom,. r e-
non<;ons a toute real ite, noumenale ou phenomcnale,du «s pir ituel » ). Car les «sentiments'> eux-memes n'ysont q ue d es significations ¢aveugles 1>, c'est-a-d il'e ar-tificidJcm211t posces sans leurs significati ons. En eff et,lorsq ue In psychologie classique dit qu'un homme agitd e telle mal1' jer e par ce q u'i l pense telle chose, et sinous f aisons abstr action d e tout real isme, rest e nne« signification » pur eet sim ple, ce q ue >l'ind ivid u a,« pense». Son act ion est ce pend ant .reelle, il a fait no nseulcment d es' «mouvemenls», mais encor e . j] a pr o-voq uc un e\·encmcnt humain qui a d es reper cussionsn~el1e s : il a accom pli un cr ime, par exemple. Et ainsi,
dans la psychologie ordinair e, l'action r eelle, l'evene-m('nt Ilumain, d ont ]a r ealite d epasse m eme l'individune s'explique que par une «signif ication» : e xpliquer
le;:; chases f(~ell(' s par d es signi f icat ions, telle est alaI'S,en dcrniere analyse, Ia car acter istique la plus fond a-mcntale d e la psychologie id ealiste.
Seulement, il resulte d e ce q ui preced e q ue la psy-chologie, tclle qu'ellc est d 'or d inair e, est une entr e pr iseesscnliellemenl ioealiste. Si nom,. f aisons a bstraction d ur ealisme, c'csl-a-d ir e d e I'etude d e Ia vie interieur equ'elle ne pe l lt p as faire ( puisq ue la vie inter ieur e n'est
pas une r enli!e) pour consid er er ce q u'elle f ait ef Tee-
tivcment, nous voyons q ue la psychologie est la d isci-
quent par ces d er nier es. Est f ait psychologiq ue alorsun f ait qn i s'e:ll ble avail' pour cause une sign if ication, et,Q;urtout, l'ex plication psychologiq lle est celle qui ex pli-que des chases par d es si yni{ications.
Or , c'est cela pr ecisement qui est im possi ble. Bien
entend u, tant que la psychologie choisit pour «f aits:)d es' ir r ealites, ccHe impossibilite n'ccl'ate pas. Et c'est pour qu'elle n'eclatc pas que la psychologic choisit, pr e-cisemcnt d es ir r eaJiles pour points d e d e par t. Mais desqu'elle consenl a partir d e choses r eel/ es, alor s elle doits',incliner d evant I'impossihilile en question. Des cho-ses r eelles ne s'expliq uent, en eff et , que par d es chasesr eelles. Et ainsi tout doit etre modifie : Ia c once ptiond u fait psycholngique, afin q ue Ja psychologic ne s 'oc-cupe que d e r ealiles; l'idee qu'on se fait d e l'ex plica-tion psychologique, afin que celle-ci d onne aux choses pour ex plication d 'aulrcs chases : toute l'ancienne con-
ce ption d 'une science psychologique, conc~ ption es-sentiellement id ealiste, dis par ait ainsi. C'est lout justes, j. 1'on peut, pour d es raisons d e commodile, conserver
pour d es' r echer ches entier ement. nOllvelles, ce nom
ancien.
IIy a d one, l'une en f ace d e l'autr e, deux c'onceptionsd e Ia psychol0gie : Ia premier e est celie qui croit q u'il
'existe d es realiles qui, en d er niere analyse, s'expliq uent
par des signif ications. C'est 1 : : 1 . psychologie id ealist e. La'ieconde nc veut expliquer les realites que par d'autres'realites. C'est la psychologie mater ialiste. La premier e
Nous savons fort bien qu'on nous 0ppos1er a de nou-,veau, -et avec plus de force, l'ar gument qu~on nous, adeja o p pose : faites donc ,ceUe psychoiogle cO,~~r e~eau materialiste dont vous parlez. Nous avons deja dit
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p y g p part du « pr e juge psychologique » , Ia second e ne con-nalt plus ce pr e juge. Elle decoupe les f aits psycholo-giq ues d ans I'ensemble ordinaire d es f aits' huma,ins,sans les escamoter pour y substituer une image tr ans- po see q ui imitc la natur e physique et explique ensuite
les f aits par d'autres faits! du meme genre. La premier eevoq ue comme pr incipe d er ni'er d'explication Ie neant- ou tout au plus de simples «significations»; l'ex- plication «d er niere» d e la psycholog,i,e materialisteest donnee par ccla meme qui determine les f aits hu-mains dont la psychologie n'etudie qu'un aspect.
Tout ce qui preced e peut par aitr e manquer enorme-ment de precision. II en est ainsi effectivement. Maisces choses ne se f ont pas d 'un seul coup et il nous im-
pOI'taH ici d 'indiquer ]a d irection verita' ble q ui seradorenavant celIe de notre activite. On pouvait croir eque nous voulions simplement enr oichir l'ar senal d es
nuances. Nous avons voulu montr er q ue nous1 conside-rons toutes les nuances dont v it Ie mouvement psycho-logique actnel comme mensonger es et improductives.Que Ia senle direction qui permettra enfin a la psy-chologie d e devenir 'quelqne chose se tronve d ans Iadire'ction d u mateTtialisme mod erue. Que, en d e pit d eI'inextr icable enchevHr ement des' tentatives et des ten- ,d ances, la psychologie materialiste ne- se trouveen pr e-sence que d'un s~ul adversaire unique : Ia psycholo-gie id ealiste. IIn'y a qU e sur ce point que l'oppositionexisteet tous Ies psychologues qui semblent' s'outenir des opinions si d iversesen a pparence, sont, encor e
une fois, prof ond ,emen t d 'accor d .
au materialiste dont vous parlez. Nous avons de ja dit plusieurs f bis que Ie mal n'est pas' d u .cOte d.es r ech~r ~ches d ont une par ti'e est en bonne VOle, il1alS du cotede la theorie, ou l'on ne tr ouv e, pr esq ue nulle par t ceq ui d evr ait etr e. La situation est d onc telle q ue no~scon&ider ons q ue pour l'instant il faut surtou t d e l a CrI-
tique, d ont l'idee risquerait, non d e se per d re, mais' d es'obscur cir , si avant meme qu'elle eut pu etre clair e-ment ex prime'e, elle eta it abandonnee pour d es r ec~er -ches de d etails qui viendr ont ce pendant eUes aUSSI, etconduites d ans l'es pr ,it de cet te psychologie dont nous"
parlons ici. '
APPENDICElances ces tem ps der niers, et dont aucun n'a reUSS'Ia',donner entier ement satisf acHon, montre bien que lasolution d u pr o bleme d es fond em-ents d e la psycholo-
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LAPSYCHOLOGIE GE NER ALE
ET LA PSYCHOTECH NIQUE
TEXTE DE L'ENQUETE
II ne vom,' a cer tainement pas echap pe qu'a pr es cin-iq uante ans de tentatives, la psychologie n'est pas en-cor e ar rivee aujourd'hui a se fair e nne idee claired e ses fond ements : a definir Ie f ait et la method e psy-chologiq ues d'une maniere q ui puisse etr e acce ptee par tous les psychologues. La caus'e de cette situation resid ecer tainement d ans Ie f ait que, d 'llne part, Ie corps d edoctr ine de la psychologie tr ad itionnelle, en particu-lier Ia d octr ine realiste d e Ia vie inter ieure, est in-capa ble d 'etre traite conformement a l'es pr it d es scien-ces positives, ctant d 'une origine tout autre q ue I'cx-
perience, et que, d'autre par t, d ans la plu par t d es ten-tatives, cette doctrine survit avec une tenacite .extr a-ord inaire, contrar iant les meilleurs eff or ts.
Voila pourquoi la preoccu pation la' plus importanted es tentatives les plus r ecentes est d e }iquid cr Ia psy-·chologie classiq ue, soit en r ompant resolument avecles notions traditionnelJes', soit en mettant en evid encela f aussete ou la sterilite de ses d emarches fondamen-
tales.Or, l'ex per ience d 'es programmes divers q ui furent
p p ygie ne saurait etre atteinte par des speculations pure-,ment theor iques, et que la seule manier e d e liq uid er les'conce ptions genantes consiste a d egager l'inspir ationf ond amentale d es recher ches psychologiq uesqui, pal'"leur orientation meme, s:e tr ouvent non seulement en
contact intime avec d es faits verita bles', m!is encor e na--turel1emcnt en d ehors d es pr o blemes et occupations tr a-ditio, pnelles d e la psychologie classique.
Tel est, en par ticulier, Ie cas d e la psychologie in-,d ustr ielle et, d'une f a90n gener ale, d e la psychotechni-que. Ges d isci plines sont, eneffet, tr es loin d e consti-tuer une applicat ion pure et simple d e la psycholoO'ieordinair e : par les f aits d ont elles s'occupent, par lesattitudes que ces derniers impliquent concretement,.la psychologie industriclle et la psychotechnique de-
passent'la definition clas'sique du fait psycholoO'ique ei. ~se sltuent ,en d ehors d es problemes d e la psychologie
trar litionnelle. II peut d onc etre d 'un inter et ca pita,) pour la solution d u pr o bleme d es f ond ements de la ps.)'chologie, de cher cher , contrair ement au point d evue classique q ui ne voil en elles qu'une application d ela psychologie generale, comment, au contrair oC~ on pourrait tir e I' de la psychologi£ .industr ielle et d e b ps"'chotechniq ue une ps ychologie generale concret edifferente par consequent de l'actuelle psychologie g.e..,nerale abstr aile qui, manif est.ement a tir e la divisiond e son tr.avail et s'es notions f ond amentales d 'ailleur s,q ue d e l'experience.
II est possible d e concevodr un£ psychologie q ui, tout
en elant or iginale, c'est-a-dire tout en n'em pruntant se .t';
donnees ni a la biologie, ni a la physiologie, ptmt ce- pend ant d ~meur er tout a fait etranger e, non seulementaux problemes traditionnels de la psychologie clas&i
la psychotechnique, la psycholog,ie generale q u'elles im- pliquent.
Tel est I e pr o bleme q ue nous nous permeUons d esoumettre a votre refl(~xion; en vous posant les deux
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aux pr oblemes tr aditionnels d e la psychologie clas&i-que, mais encor ,e, et d 'une f a90n tout a fait r adicale, Ii
la d octrine d e la vie interieur e s'ous toutes s-es f ormes.Seulement, pour o btenir ce resultat, la psychologie
en q uestion doit d efinir Ie f ait psychologique comme
un «s-egment d e l a v ie d e l'individu particulier ». Elleest donc essentiellement une « psychologie concrete:)q uise d esinter esse iIDeme d es p r o blemes fonctionneIs,s,i chers a la psychologie classiq ue.
II est ce pend ant incontesta ble q ue leIS pr o blemes fonc-tionnels ont, eux aussi , u n s ens concreto II s'agit seuIe-ment d e s'avoir comment ils pourraient etre a bord essans que leur etud e ser ve d e pr etexte soi t pour con-ser ver , soit pour r eintr oduir e Ie vieux stock metaphy-siq ue d e la psychologie classJque, par consequent :
10 Sans I e r ealisme d e Ia vie int erieur e;20 SallS les not ions tr ad itionnd les, qui d erivenl d e
Ia thl~ol' ie sco Iastique' d es !acultes de l'ame.01 -. il nous a semble qu e Ie point d e vue a'insi d eli-
mite est d e ja a l'r euvr e dans la psychologie ind ustr i-elleet d ans la psychotecQ.niq ue. Ces dis'Ciplines sont, 'eneif et, et si 1'on ,~eut bien les examiner sans id ees pre-'conc;ues, etranger es au r ealisme s pir itualiste, a tout c'e'qui est ¢vie interieure», et eUes sont tres s'ouvento bligees d e fair e table r ase d es' notions tr ad itionnelles.II serait donc d 'un interet vr aiment 'exc'e ptionnel d eremonter d es f a,its aux p:rincipes, pour voir q ueUe estla psychologie generale a laquel~e pour rait donner nais-sance une application integr ale et rigour eus\e d e ce
point d e vue; d e degageI', en partant uniquement d e.donnees ef fectives de la psychologie industrielle et de
soumettre a votre r ef l(~xion; en vous posant les d euxquestions suivantes: '10 En quel sens est-il possi ble d e d egager d es don-
nees actuelles d e la , psychologie ind ustrielle et d e la psycho techniq ue, une psychologiel generale positive,
c'est-a-d ire rigour eusement etranger e a la doctr ine d ela vie interiepr eet aux occupations abstraites\ d e Ia psychologie gener ale actuelle?
2° Quels peuvent etre Ies principes et les notions deIa psychologie gener ale a-insi con9ue .1
01 3 sont Ia deux questions qui se ramenent i t uneseule : comment peut -on concevoi' r aujourd ' hui W1C
psychologie generate qui ser ait vraiment et rigourell-sement tiree de [' e x per ience ?
Des. lect eurs que ~e~ ,quest ions interessent .d~ p .r ~s o~
de lom, et, plus pr eczsement , les lecteurs s peczalzses enla mat iere qU ivoud ront bien appor t er leur cont r ibu-t ion a l'enquete d e Polit zer que nous ouvrons aujow' -d ' hui a nouveau, pouI'I 'ont ad resser leu rs r e ponses" S OU S
la f orme qzz' ils jugeront bon d e leur donner, a :
COLLECTIO N «PROBLEMES~ E d itions sociales
64, boulevard Blanqui" PARIS (XIII")
Nous nous proposons, en e ff et, d 'edit er, d ans la.meme collection et comme suite a la Cris'e d ~ la psycho-logie contemporaine, un Recuoeil des reponses les plus
valable$ sur celte quest ion.
8/15/2019 Politzer Crise_psicologia Cópia
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CHAPITRE PREMIER. - Psychologie mythologique et
psychologie scientifique 1~
ApPE NDICE. - La psychologie generale et Ia psycho-
technique. Texte d e I'Enque1e 14G
ACHEVE f)'I~"IP RIMER LEIs .JUILLET 1941
SUR LES PRESSES DE
"L'IMPH1MEHJE lJE L·OHILLON'·
A PAR IS - XI'
1 et 3, HUE DES AHGUES
Depot leg:!1 : 2'·' trimestr e 19ft1
N' d'crlition '1'1
N' <i'impression '0. P L. St.51'J5