pouvoirs psychiques et réalisation spirituelle - m. coquet

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  • Michel Coquet

    POUVOIRS PSYCHIQUES

    &

    RALISATION SPIRITUELLE

  • Editions LOr du Temps

    Juin 1989

    ISBN N 2-904112-15-4

  • Table des matires

    Introduction Chapitre I Dfinition du mot Siddhi Les 5 techniques d'veil par Patanjali Psychisme infrieur Siddhis et ralisation spirituelle Siddhis d'un Avatar Les miracles Mirage et ralit L'Avatar Sathya Sai Baba La sexualit et les Siddhis

    Chapitre II Le secret de la matire Les atomes ultimes Les ions

    Chapitre III Le corps thrique Les quatre thers du plan thrique Le premier tat thrique Le deuxime tat thrique Le troisime tat thrique Le quatrime tat thrique

    Chapitre IV Le systme nerveux Le systme nerveux parasympathique

  • Le systme nerveux sympathique Le systme crbro-spinal Le cerveau Mental et cerveau Le pouvoir de la volont Les glandes et le cerveau Le centre alta-major Le mcanisme de l'me Les trois nadis majeurs

    Chapitre V Les cinq sens Les sept rayons Les cinq sens clans le contexte hindou Les grands Siddhis selon Patanjali Kundalini et chakras Siddhis de chacun des sept centres

    Chapitre VI Le sens et les Siddhis L'oue dans la tradition hindoue Le sens de l'oue Oue et plan astral - Clairaudience Oue et plan mental - Clairaudience suprieure Anecdotes Oue et plan bouddhique - Tlpathie Tlpathie mentale Techniques tlpathiques La prmonition Anecdotes L'oue sur le plan atmique - Batitude

    Chapitre VII Le toucher dans la tradition hindoue Le sens du toucher

  • Toucher et plan astral - Psychomtrie La radiesthsie Toucher et plan mental - Psychomtrie plantaire Anecdotes Toucher et plan bouddhique - La gurison Gurisseurs spirites Gurisons du Christ Le Matre Philippe de Lyon Padre Pio Sathya Sai Baba Toucher et plan atmique - Le service actif

    Chapitre VIII Le sens de la vue dans la tradition hindoue Le sens de la vue Le sens de la vue sur le plan astral - La voyance La vision thrique La vision astrale De la voyance la clairvoyance Vue et plan mental - La clairvoyance Archives akashiques Vue et plan bouddhique - La vision divine Anecdotes Vue et plan atmique - La ralisation

    Chapitre IX Le sens du got dans la tradition hindoue Le sens du got Got et plan astral - Imagination - Visualisation Les formes-penses Cration mentale de formes-penses Got et plan mental - Le discernement Got et plan bouddhique L'intuition Got et plan atmique - La perfection Les stigmates

  • Chapitre X L'odorat dans la tradition hindoue Le sens de l'odorat Le parfum Odorat et plan astral - Idalisme motionnel Odorat et plan mental - Discernement spirituel Odorat et plan bouddhique - Idalisme Odorat et plan atmique - Omniscience Omniscience (Brahma) Omniprsence (Vishnou) Omnipotence (Shiva)

    Chapitre XI Le rve La mdiumnit Le spiritisme L'aura Exprimentation du Dr. Kilner Anedoctes Sicldhi de la puissance Invulnrabilit corporelle Siddhi de la cessation de la faim Anecdotes Siddhi de la chaleur interne La souffrance et son abolition

    Chapitre XII Contrle et langage des animaux Le don de prophtie Le pouvoir de rsurrection La lvitation Les cinq pranas Anecdotes La siddhi de la stabilit Tlkinsie

  • Siddhi de la connaissance des mondes Siddhi de la connaissance du ciel et des toiles Contrle des lments de la nature Anecdotes

    Chapitre XIII Invisibilit Matrialisation de la nue Anecdotes Matrialisation Les quinze rgles Anecdotes Dmultiplication Dmatrialisation

    Chapitre XIV Transfert du principe conscient Anecdotes Le trongjug A-vesa Shankaracharya Thorie du Swarupa Ves'ha Tulku Anecdotes Projection psychique Conditions positives de la projection Techniques de projection La mayavirupa

    Conclusion Lexique

    Bibliographie

  • Introduction

    Cet essai que je livre au public est la continuit de quelques-

    uns de mes autres ouvrages o ont t expliqus le but de la vie

    et le moyen d'y parvenir. La gense de notre Terre, la vie

    dvique de la substance et autres enseignements ont dj t

    traits, et je n'y reviendrai pas. Pour la bonne comprhension

    du thme de cet ouvrage, un plan est ncessaire afin que le sujet

    trait ait toute sa raison d'tre.

    Parler des pouvoirs de l'homme est dlicat, car cela

    concerne sa partie vitale, sa conscience et sa ralit. Cela est

    aujourd'hui de plus en plus rpandu, mais souvent trs mal

    peru, le psychique et le spirituel se mlangeant sans vergogne.

    Du fait que ces pouvoirs sont mis en action par l'homme lui-

    mme, dans le dessein de contrler son environnement, y

    compris son propre organisme, il me semble ncessaire de faire

    un rcapitulatif sur la constitution de l'homme, sur ses capacits

    latentes, et sur la ncessit de raliser le Soi.

    Le sujet est complexe car la science sotrique a

    intentionnellement voil cette connaissance. De son ct, la

    science moderne commence peine s'y intresser. Je souhaite

    donc que ce travail serve de connaissance intermdiaire.

    J'aimerais galement ajouter que je m'efforcerai de

    dmontrer que les miracles n'existent pas, dans le sens religieux

    en tout cas. Il tait, me semble-t-il, impossible de traiter un

    thme de ce genre sans pousser un peu plus loin qu' l'ordinaire

    l'tude de la matire, puisque finalement c'est sur cette matire

    que s'exerce la puissance psychique.

  • Dans mon ouvrage antrieur sur la mort1, j'ai abord le sens

    de la vie, parl de la constitution humaine, de ses enveloppes ou

    tats de conscience, de l'antahkarana, du sutratma, des atomes

    permanents et de bien d'autres sujets encore qu'il serait bon de

    connatre afin d'avoir une plus claire comprhension du prsent

    ouvrage.

    En ce qui concerne le corps thrique et les chakras, ou

    centres psychiques et spirituels, le lecteur pourra se rapporter

    deux livres de l'auteur portant sur ces questions2. Il laura

    invitablement des rptitions, et certains propos resteront

    ardus. L'auteur s'en excuse, mais ce livre cherche certaines

    rponses, son but est d'apporter la lumire, et il fallait pour ce

    faire rester souple sans retirer l'essentiel de cette connaissance

    particulire des pouvoirs qui touchent les domaines les plus

    varis car ils sont l'expression mme de la vie humaine.

    1 Savoir Mourir, de l'auteur, Editions L'Or du Temps. 2 Les Chakras ou l'Anatomie Occulte de l'Homme, Les Chakras et l'initiation, Editions Dervy Livres.

  • CHAPITRE I

    DEFINITION DU MOT SIDDHI

    Lorsque l'on parle de pouvoir psy, on assimile ce mot au

    terme sanskrit qui s'y rapporte, "siddhi". Ce mot vient de la

    racine "sidh", qui signifie "atteindre". La siddhi (iddhi en pali)

    peut aussi vouloir dire accomplissement ou pouvoir des dieux,

    "aishvarya". Cela n'est pas sans importance car, comme les

    pouvoirs, les dieux sont d'une double nature, infrieure et sup-

    rieure. Il y a en effet deux espces de siddhis : un groupe qui

    relve des nergies psychiques et mentales infrieures ou

    grossires, et un second groupe qui est l'expression mme de la

    nature divine dans l'homme. Comme le dit Krishna, l'Avatar

    hindou :

    "Celui qui est engag dans l'accomplissement du yoga, qui a

    soumis ses sens et concentre son esprit en Moi (Krishna) est un

    des yogis que tous les siddhis sont prts servir". (Shrimad

    Bhagavat)

    L'intrt mme du sujet trait est contenu dans cette phrase.

    Cette diffrence entre siddhis infrieures et suprieures est

    fort bien connue dans les coles orientales. R. Tajima, moine et

    professeur l'universit Taisho de Tokyo3, a crit dans son

    3 R. Tajima appartenait, comme moine et responsable, l'cole japonaise de bouddhisme sotrique, le Shingon-shu. Cette voie de tantrisme de droite insiste tout particulirement sur la juste rcitation des mantrams pour parvenir la vacuit.

  • commentaire sur le Mahavairocana Sutra :

    "Le mot sanskrit siddhi (tib. dnos-grub) signifie "accomplissement

    des dsirs" : "manifester" la siddhi, c'est rendre visible cet

    accomplissement. Il y a deux sortes de dsirs : les dsirs

    mondains et les dsirs extra-mondains ; et par consquent deux

    sortes de siddhi : mondaine et extra-mondaine." 4

    Dans l'cole Shingon, on appelle la premire "siddhi

    caractrise" (us no shichiji), et la seconde "siddhi sans

    caractre particulier" (mus no shichiji). L'une agit de manire

    phnomnale, l'autre se rapporte la contemplation du coeur

    de la vrit au moyen de la syllabe "".

    Dans le bouddhisme sotrique Shingon, la lettre "a"

    signifie "le coeur de Bodhi" ; "a" signifie l'exercice des pratiques

    de Bodhi ; "am", l'obtention de la Bodhi ; "ah", l'entre en

    nirvana. Le Seigneur Christ a dit quelque chose de tout fait

    semblable :

    "Cherchez le royaume de Dieu, et tout le reste vous sera donn

    de surcrot".

    C'est l l'attitude de tous les authentiques initis et hauts

    disciples qui ne recherchent nullement l'acquisition des siddhis

    infrieures, mais s'efforcent de pntrer le coeur de la vrit et

    obtiennent les siddhis suprieures, car celles-ci sont de la

    nature mme de leur divinit.

    Les siddhis infrieures sont lies l'go, la personnalit

    4 Mahavairocana Sutra, R. Tajima, p. 118, Editions A. Maisonneuve.

  • transitoire, les siddhis suprieures sont lies l'me et l'esprit

    (atma)5. Nous traiterons en dtail ce thme qui est de fa plus

    extrme importance.

    L'utilisation des pouvoirs sur un mode infrieur ou

    suprieur sera simplement fonction du niveau d'volution

    atteint par l'individu. Ce que l'on nomme souvent psychique est

    un tat qui correspond la priode de la vie humaine o

    l'homme vit et agit au moyen de son plexus solaire. A ce stade,

    le jeu des forces est physico-thrico-astral. Tous les sorciers

    chamanes 6 du monde entier en font partie, ainsi que tous les

    voyants qui inondent aujourd'hui les journaux renfort de

    publicit (mensongre) et dont les tarifs dpassent toute

    concurrence. Si ces voyants ont une telle attitude, c'est juste-

    ment que leur sensibilit psychique se situe dans la zone

    infrieure de leur tre, le plexus solaire.

    Lorsqu'ils s'lvent, et que le mental prdomine sur

    l'motionnel, le jeu des forces se situe plus haut, au niveau du

    centre frontal (le centre ajna). Il s'agit l de la priode o

    l'aspirant devient disciple et cherche plus ou moins adroitement

    l'intgration de sa triple personnalit, ce qui a pour consquen-

    5 Ces deux catgories de siddhis correspondent deux branches bien distinctes des pratiques rattaches au bouddhisme Mahayana. L'une des deux branches, lie la cause, est appele "le vhicule des Paramitas", une grande partie de la pratique se passe dans l'effort envers la cause de ralisation bien avant qu'en soit ralis le fruit (c'est la voie suivie par de grands librs comme Sri Ramana Maharshi). Au Tibet, cette voie fut surtout celle des bonnets jaunes. La seconde branche fut appele "le vhicule du fruit", ou "vhicule tantrique", souvent expriment dans le laps de temps d'une seule vie et confrant les pouvoirs (siddhis) inhrents l'veil de la force de feu sacre ou kundalini grce laquelle la ralisation devient possible. Il n'y a pas d'lvation de cette force avant l'panouissement des chakras, et l'veil de ces centres amne invitablement l'veil des siddhis. Cette voie fut surtout suivie par les bouddhistes tibtains non rforms (bonnets rouges). 6 Chamane est un terme gnralement appliqu la religion primitive des peuples du Nord de l'Asie. Comme plusieurs auteurs l'ont soulign, il semblerait que ce nom vienne du mot sanskrit "sramana"ou du pali "samana".

  • ce la mise en activit de certaines zones inertes du cerveau et

    leur utilisation. On peut se rapporter ce qui a t dit sur les

    siddhis mondaines et extramondaines, car cette diffrence vient

    de ce que le mental, la cl de l'esclavage ou de la libration, est

    foncirement double dans sa nature. Il peut tre concret et

    infrieur, ou abstrait et suprieur, dterminant ainsi la qualit

    des siddhis et le niveau de conscience o elles se manifestent.

    Vient ensuite un moment o le disciple atteint l'tat d'initi.

    C'est la priode o le mental s'illumine de la nature de l'me. A

    ce stade, on peut parler de pouvoir spirituel et non seulement de

    pouvoir psychique et mental. Dans ce cas prcis, l'initi utilise

    toute la zone du cerveau situe autour de la glande pinale, car

    c'est l que tout homme spirituellement orient assume sa

    matrise sur ce qui n'est pas le Soi divin. Il est dit qu' partir de

    ce moment un homme peut sans risque apprendre dvelopper

    ses forces latentes et mme utiliser la gamme des siddhis dites

    infrieures.

    Nous expliquerons ultrieurement la nature relle des

    siddhis principales tous les niveaux de conscience o elles

    peuvent se manifester, mais ds prsent que le lecteur se

    mette bien en tte qu'aucun des mdiums de nos magazines ne

    possde les siddhis suprieures. En effet, tous les initis suivant

    la voie de la magie blanche ont, par leur comprhension des lois

    cosmiques plus que par des serments, le dsir profond de servir

    l'humanit sans grandir le pouvoir de leur go, et pour ce faire

    travaillent dans la plus absolue discrtion, pour ne pas dire le

    plus grand secret, sur ce qu'ils sont capables de faire pour le

    monde. Les dmonstrations publiques sont rarissimes lorsqu'il

    s'agit d'un adepte de la magie blanche.

  • Dans le cas contraire videmment, les dmonstrations ont

    pour but le gain ou la gloire. Nombreux sont les exemples

    cause desquels le mysticisme ou l'occultisme n'ont pu trouver

    place dans le monde des chercheurs scientifiques. On mlange

    trop souvent business et prestidigitation avec pouvoirs psy, et

    certains poussent le vice jusqu' prtendre que leur spectacle est

    accompli au moyen de leurs pouvoirs mentaux, sans aucun

    trucage. La prestidigitation est un art noble qui mrite son

    salaire, comme tout art, qu'il s'agisse de la danse, de la musique,

    de la peinture, mais lorsque l'on se sert des pouvoirs

    appartenant l'homme intrieur, le seul salaire autoris est

    celui de recevoir la joie de servir autrui. Tout manquement

    cette loi est invitablement pay d'une contribution karmique.

    La venue des facults psy soit provient d'un entranement

    yoguique particulier, soit merge comme consquence directe

  • d'une discipline spirituelle. Elle peut aussi avoir pour origine

    une vie antrieure consacre ce genre de dveloppement.

    Dans ce tableau nous avons une claire vision de ce qu'est un

    tre humain, avec ses diffrents tats de conscience. Dans la

    colonne de gauche (A), nous observons que le chercheur peut

    s'arrter diffrents degrs, s'y arrte et mme pendant ce

    temps s'alourdit d'un fardeau karmique. Il en est ainsi de tous

    ceux qui recherchent les pouvoirs psychiques que l'on trouve

    chacun des niveaux.

    Dans la colonne de droite (B), l'tre humain ne cherche

    qu'une seule chose, le royaume de Dieu, la ralisation. Pour

    cela, il prend la voie directe et se dtache de tout ce qui n'est pas

    Dieu. Telle est la voie prne par les matres aux disciples

    avancs sur le sentier.

    Dans ses Yoga Sutras, Patanjali numre cinq moyens de

    parvenir au dveloppement des siddhis, mais aucun moment

    ne les conseille. Ces cinq manires sont : de naissance, par les

    stupfiants (drogues), par les mantrams, par les tapas et par les

    samadhi.

    LES CINQ TECHNIQUES D'EVEIL PSYCHIQUE PAR PATANJALI

    Le premier moyen est le rveil des rsultats d'ascses

    accomplies dans des vies antrieures.

    Le second moyen est artificiel et trs rarement utilis par le

    mage blanc. Il est par contre l'arsenal type du sorcier, du

    ncromane et de tous les chamanes mdiumniques. On utilise

    ici le plus souvent des plantes paralysant certaines fonctions du

    cerveau ou excitant certains centres de ce mme cerveau. Les

    Aztques se servirent longtemps du peyotl, sorte de petit cactus

  • contenant de la mescaline et provoquant la transe, la vision

    astrale, l'hallucination astrale. Peuvent galement tre utiliss la

    coca, l'ayahuasca ou la psylocybe mexicana, et pour les

    prsages loluliuqui ainsi que l'iboga africain. Chaque pays a

    connu cette science, et chaque systme religieux l'a utilise. A

    un moindre degr, le christianisme se sert de l'encens. Toutes

    ces drogues, douces ou violentes, favorisent momentanment la

    paralysie de la conscience objective, avec pour rsultat la transe

    et donc le pouvoir d'enregistrer des impressions du plan astral,

    et le plus souvent des sous-plans infrieurs de ce plan. Les effets

    de cette action sur les cellules nerveuses du cerveau sont

    cependant excessivement nocifs, d'o la ncessit d'tre initi et

    prpar avant dtre capable d'utiliser ces drogues.

    La troisime mthode mentionne par Patanjali consiste

    utiliser la puissance des mantrams ou sons sacrs. Dans l'cole

    japonaise Shingon, cole de mantrams par excellence,

    l'utilisation des mantrams tient une grande importance, comme

    du reste dans toutes les coles bouddhistes influences par le

    Vajrayana. Dans l'un des chapitres du principal texte de cette

    cole, le Sutra de Mahavairocana, Vajradhara pose cette

    question :

    "Comment peut-on atteindre le fruit?"

    Et il est rpondu :

    "On obtient le fruit comme rsultat de la pratique des mantras." 7

    7 Etude sur le Mahavairocana Sutra, p117, R. Tajima, Editions A. Maisonneuve.

  • Il est dit encore que le fidle pratiquant les mantrams voit

    tous ses vux exaucs grce la triple puissance (san-riki) de

    ses propres mrites, de la conscration du Bouddha et du

    Dharmadhatu.

    Pour parvenir l'omniscience et la siddhi suprme, le

    pratiquant se voit expliquer le mandala des cinq lments et la

    manire d'identifier ces derniers son propre corps au moyen

    d'une formule mantrique incluant les bijas des cinq lments (a

    = terre, va = eau, ra = feu, ha = vent ou air, ka = ther). Nous

    verrons plus loin l'intrt de ces rapports, savoir, et cela est un

    lment d'investigation intressant, que les cinq lments se

    rapportent aux cinq sens et que les siddhis sont l'extension des

    cinq sens.

    Les sons intrieurs couts ou entonns peuvent tre utiles

    pour le dveloppement intrieur et spirituel, mais certains

    mantrams peuvent aussi assurer une certaine scurit au fidle

    sur le plan concret. L'hindouisme est la science la plus avance

    dans le domaine de l'Art mantrique. En voici quelques

    exemples:

    OM est le son divin lui-mme. Il peut tre utile pour

    se protger contre tout ce qui est un obstacle pour

    communier avec Dieu.

    HRIM permet d'tre matre des lment naturels.

    SHRIM permet d'obtenir la puissance matrielle.

    KRIM permet de parvenir la connaissance suprme

    au moyen du dtachement.

    STRIM permet de se librer des preuves et des

    souffrances.

    KHA a le pouvoir de tuer.

  • A partir de ces diffrents sons ont t construites des

    formules dans le but d'aider les disciples.

    Par exemple :

    Pour garder longtemps un corps jeune, rciter :

    "AUM! TRAYAMBAKAM YAJAMAHE SUGANDHIM

    PUSHTIVARDHA NAM URVARUKAMIVA BANDHANAN

    MRITYORMUKSHI YA MA MRITAL"

    Pour calmer les lments naturels, rciter :

    "AUM, SHANTE PRASHANTE SARVAKRODHOPASHANAM

    SVAHA"

    Pour immuniser son corps physique contre les attaques du feu,

    rciter :

    "AUM, NAMO AGNIRUPAYA MAMA SHARIRE

    STHAMBHANAM KURU KURU SVAHA"

    Enfin, dans un but lev et pour obtenir la libration de la mort,

    rciter le fameux "OM NAMO NARAYANA", ou mieux, le

    mantra GAYATRI.

    La quatrime mthode indique par Patanjali est celle des

    TAPAS, ou pratique des austrits. Cette mthode est rserve

    une certaine classe de disciples tels qu'on les trouve en Orient

    o la possibilit de renoncer au monde est plus largement

    accepte et pratique.

    Il existe, en dehors des asctes renonants (sannyasis), des

    sectes qui cherchent, par des austrits excessives, dvelopper

  • une puissante volont. Ces mthodes ont toujours t

    dconseilles, car elles sont extrmistes. Dans la Gita, Krishna

    s'lve contre ces austrits fanatiques et superstitieuses :

    "Les hommes qui accomplissent de svres austrits non

    ordonnes par les Ecritures, pleins de vanit et d'gosme,

    entrans par la force de leurs dsirs et de leurs passions, dnus

    d'intelligence, tourmentant les lments qui forment le corps et

    Me tourmentant Moi aussi, qui rside dans le corps intrieur,

    sache que ces hommes sont asouriques (dmoniaques) dans

    leurs intentions." (XVII-5, 6)

    Le samadhi est la chose suprme et unique qu'il faille

    constamment rechercher. Il existe un terme en troite relation

    avec le mot siddhi, c'est le terme VIBHOUTI qui signifie pouvoir

    de manifestation divine. C'est pour cette raison qu'Arjuna, bien

    que convaincu de la ralit du Seigneur Krishna, lui demande

    tout de mme de se manifester lui autrement que par son

    omniscience :

    "Dis-moi donc sans rserve tes divines manifestations, tes

    vibhoutis par lesquelles tu es, pntrant les mondes."

    Vibhouti signifie ici pouvoir inhrent la nature divine non

    diffrencie. Seul possde ce pouvoir suprme Dieu, lui-mme

    ou l'un de ses messagers (Purnavatar). Sri Ramana Maharshi a

    dit que :

    "Vibhouti se prsente vrai dire sous deux aspects : para-

    vibhouti et apara-vibhouti. Les cendres sacres appartiennent

  • la deuxime catgorie. Le para est ce qui reste une fois que toute

    la gangue a t brle par le fieu de la ralisation. Cest lEtre

    absolu."

    Sri Sathya Sai Baba, qui est un Avatar complet, dit que :

    "La vibhouti est le message silencieux qui voque le dtachement

    des choses de ce monde et le renoncement, et qui enseigne le

    tout premier pas dans la sadhana."

    Vibhouti est en tout premier lieu le symbole de la force

    suprme unique qui se rvle dans tous les objets des sens mais

    qui, non transcende, forme la grande illusion ou maya qui

    gare l'ignorant. Comme le dit Sri Aurobindo :

    "Il ne reconnat pas la divinit qui est au-dedans de lui-mme, et

    ne peut la voir dans les autres hommes. Et bien que le divin se

    manifeste en l'humain comme Avatar et Vibhouti, il reste aveugle

    et ignore ou mprise la divinit voile."

    Tout ce qui est crit ci-dessus montre bien qu'il existe une

    grande diffrence entre le pouvoir divin naturel d'un Avatar

    (vibhouti) et les pouvoirs acquis par l'adepte en cours

    d'volution (siddhis). Les grands raliss insistent surtout pour

    que le disciple recherche plus obtenir la ralisation spirituelle

    que les pouvoirs.

    PSYCHISME INFERIEUR

    Intressons-nous maintenant une phase du processus de

  • dveloppement psychique. Nous devons savoir que les pouvoirs

    infrieurs rsultent de la conscience de l'me animale dans

    l'tre humain, en rapport avec lanima mundi ou me du

    monde, aspect subjectif de toute forme dans les trois mondes et

    dans les quatre rgnes de la nature.

    Nous partageons avec l'animal ces mmes pouvoirs

    infrieurs, car ceux-ci sont instinctifs et inhrents au corps

    animal. Cependant, chez la plupart des tre humains, ils sont

    tombs en-dessous du seuil de conscience, y demeurant ignors

    et donc inutiliss. Pour quelques-uns nanmoins, ces pouvoirs

    se sont nouveau dvelopps, donnant par exemple le pouvoir

    de soulager la souffrance par le magntisme animal, ou encore

    celui de percevoir des clichs du monde astral, l'criture

    automatique, etc... La plupart de ces sensitifs se sont attachs

    ces facults car elles leur donnent une opportunit de s'affirmer

    par rapport eux-mmes et leur environnement. Pour d'autres,

    dont le sens moral est quelque peu mouss, c'est l'occasion de

    rehausser leur situation sociale et conomique.

    Les problmes rsultent souvent non pas du fait de la

    prsence de la siddhi infrieure, mais de l'intrt excessif que

    celle-ci suscite et donc de l'impossibilit pour les individus

    concerns de s'lever plus haut. En effet, la plupart de ces

    sensitifs de l'astral oprent au moyen du plexus solaire. Or, pour

    s'lever sur le plan mental et acqurir les facults de ce plan, il

    est impratif d'abandonner volontairement tout ce qui touche

    au domaine astral, afin d'agir cette fois par l'intermdiaire du

    centre frontal (ajna). Cette priode de transmutation engendre

    de nombreux conflits intrieurs et psychologiques.

    Le trouble vient de ce que les individus ne comprennent pas

    la science sotrique suprieure, n'tant, comme nous l'avons

  • dit, que des gens sensibles aux lourdes vibrations de l'astral. Ils

    ne sont pas encore mentaliss, mais en phase d'tre

    dsastraliss. La plupart des individus qui hantent les hpitaux

    psychiatriques appartiennent cette catgorie, et ils sont

    incapables de contrler ou comprendre la nature de leurs

    expriences.

    Afin d'tre le plus clair possible, disons que le psychisme

    infrieur provient de la force des chakras ou centres localiss

    sous le diaphragme. L'veil prmatur de l'un de ces centres

    peut crer des dsordres psychiques considrables. Il est donc

    ncessaire que la science des centres soit intgre la nouvelle

    psychologie de l'avenir. De nos jours, une grande partie des

    hommes (sensitifs) se trouvent en prsence d'un pouvoir

    infrieur sur lequel leur mental n'a aucune matrise. Tout ce

    qu'ils savent, c'est qu'ils voient ou entendent ce qui ne peut tre

    vu ou entendu par le commun des mortels. Leur difficult, en

    dehors de l'incomprhension de la socit, rside dans plusieurs

    facteurs, dont celui de vivre simultanment sur deux plans la

    fois, ce qui leur rend la vie encore plus complique, alors qu'il

    est dj si difficile de sortir du mirage du plan physique seul.

    L'une des causes de ces difficults, outre l'hyper-stimulation

    d'un centre infrieur, est l'existence d'une connexion lche entre

    le corps physique et le corps thrique, produisant ce que nous

    appelons la mdiumnit, qui va de la possession l'obsession

    temporaire ou permanente.

    La rencontre et la perception du monde astral a une ralit

    "relative". Beaucoup de voyants ou de mdiums sont sincres,

    mais il faut savoir que le monde astral est un monde de formes-

    penses et d'illusions, et qu'il est impossible de trouver une

    authentique connaissance dans ce plan, non pas qu'elle n'existe

  • pas, mais parce que l'on ne peut y exercer son pouvoir de

    discrimination, sauf pour ceux qui s'en, sont dfinitivement

    librs et qui peuvent tout moment venir y chercher une

    information sans en subir l'illusion.

    Il est dlicat et trs difficile d'aider ceux qui ont ce problme

    de polarisation dans le psychisme infrieur. Le Tibtain donne

    trois moyens pour parvenir s'chapper de l'influence astrale :

    "1. En cessant d'tre intress par la dmonstration de ces

    pouvoirs, en refusant de les utiliser plus longtemps et, ainsi de les

    amener dprir graduellement Cela conduit la fermeture du

    centre du plexus solaire (et par consquent de la porte ouverte

    sur les niveaux infrieurs du plan astral) et l'atrophie de la

    partie du mcanisme intrieur qui a rendu ces pouvoirs

    disponibles.

    2. Par le transfert de l'attention vers la vie mystique et vers

    l'expression d'une aspiration intense vers les ralits spirituelles.

    Cela fournit le nouvel intrt qui finalement devient dynamique,

    expulse les anciens intrts et ainsi tend loigner l'accent vital

    des niveaux infrieurs du plan astral et les diriger vers les

    niveaux suprieurs. Cela aussi prsuppose de la part du

    psychique une tendance l'orientation spirituelle.

    3. Par une tude mthodique de formation intellectuelle et de

    dveloppement mental qui, poursuivie suffisamment longtemps,

    rendrait automatiquement l'utilisation des pouvoirs infrieurs

    impossible car le cours de l'influx d'nergie se dirigera dans les

    centres situs au-dessus du diaphragme. Il est bien connu dans

    les milieux psychiques que la formation mentale provoque en

  • effet la fermeture du cycle psychique." 8

    Il est entirement faux de croire que le dveloppement des

    chakras, et paralllement de certaines facults, procure le

    bonheur et rsout les problmes. Il en est peut-tre ainsi pour le

    disciple devenu adepte accompli, mais il n'en est rien pour

    l'ensemble des aspirants du monde. La paix et la sant

    proviennent, en gnral, d'un dveloppement harmonieux de

    tous les centres et non du dveloppement exagr de quelques-

    uns.

    Les gens qui se sentent puissamment motionnels, sensitifs,

    sensibles mme, avec dans leur vie beaucoup de ractions

    passionnelles, peuvent tre convaincus que ces ractions sont

    fondamentalement astrales dans leur nature. De telles

    personnes ne devraient jamais chercher le dveloppement des

    facults psychiques, car la seule chose qu'elles gagneraient

    serait un contact avec le plan astral. On compte un grand

    nombre d'Occidentaux qui, par le biais d'ouvrages ou

    d'enseignements par correspondance, se sont exercs des

    pratiques occultes, notamment celle des respirations

    yoguiques (pranayam) ou postures (asanas) tire du Hatha

    Yoga, et ont perdu dfinitivement leur sant. Il faut reconnatre

    que les trois quarts des professeurs de yoga que l'on rencontre

    dans les instituts et autres centres d'animation, bien qu'tant de

    bonne volont, n'ont absolument pas les comptences d'un vri-

    table instructeur de Hatha Yoga. Par les pranayamas, l'aspirant

    peut facilement ouvrir la porte du monde astral.

    Si la porte du plan astral est ouverte du fait des activits des

    8 Trait sur les 7 rayons, vol. II, p. 538, A.A. Bailey, Editions Lucis.

  • vies prcdentes, le problme devient beaucoup plus difficile.

    Voici les conseils du Tibtain dans ce cas :

    " 1. Si la porte du plan astral a t ouverte du fait que certains

    exercices respiratoires ont t pratiqus, ainsi que certaines

    postures, et d'autres mthodes enseignes par des ducateurs

    ignorants de cette poque, je suggrerais les mesures

    prliminaires et ncessaires suivantes :

    a. Que l'intress arrte tous ces exercices et ces postures et

    vite tout contact avec l'ducateur. C'est l la premire mesure

    ncessaire.

    b. Qu'il vive une pleine vie d'activit physique, qui ne lui laisse

    pas de temps pour une existence introspective. S'il est plutt

    matrialiste, qu'il remplisse ses obligations commerciales,

    sociales ou d'affaires en y consacrant son intrt sur le plan

    physique et en remplissant ses responsabilits avec tout ce qu'il

    possde de pouvoir, ne se permettant aucune pense en arrire.

    c. Qu'il centre son attention sur les choses de la vie physique

    jusqu' ce que l'volution l'amne au stade de focalisation

    mentale et d'orientation spirituelle. Avant que cela ne puisse

    tre fait, la porte infrieure doit tre ferme. Qu'il matrise donc

    ses motions, car elles servent maintenir la porte entr'ouverte

    et elles facilitent les expriences astrales.

    d. Qu'il "apprenne travailler et penser avec l'pine dorsale et

    la tte et non avec le devant du corps", ainsi que peut tre

    traduite l'ancienne rgle. Cela veut dire que les psychiques

    ordinaires considrent les centres du plexus solaire et le centre

    laryng (les seuls au sujet desquels ils ont une certaine

    connaissance) comme se trouvant la partie antrieure et au

    centre du torse ou la partie antrieure de la gorge. Cela

  • transporte l'nergie vers le bas, par la route involutive et non pas

    vers le haut par la route volutive de la colonne vertbrale. Ceci

    est important.

    2. Si la porte du plan astral est ouverte du fait d'un droit

    hrditaire naturel, activit des vies prcdentes, et du fait que

    le flux des forces se centre normalement dans le plexus solaire,

    le problme devient encore beaucoup plus difficile. Il sera

    ncessaire d'acqurir les choses suivantes :

    a. Il faut faire comprendre la constitution thrique de l'homme

    et faire connatre la nature des centres de force, de faon que le

    psychisme aryen ait une information de base intelligente partir

    de laquelle il puisse travailler. Il faut faire l'effort de construire

    un corps sain.

    b. L'accent doit tre mis sur des buts plus levs et la ncessit

    d'une vie de service doit tre souligne. Je vous rappellerais que

    le service est une mthode scientifique par laquelle les forces

    veillant, stimulant et dirigeant le plexus solaire sont diriges

    vers le centre du coeur, provoquant ainsi la fermeture de la

    porte astrale et une dcentralisation des intrts du psychique.

    Cette dcentralisation est techniquement accomplie lorsque le

    plexus central n'est plus le facteur dominant et que les penses

    et les intrts de l'homme sont d'une nature diffrente.

    c. Une autre indication pratique pourrait tre utile ici Lorsque le

    psychique en est au stade aryen de dveloppement et n'en est

    plus simplement au stade atlanten, alors un grand bnfice

    peut tre tir de l'utilisation frquente de la couleur jaune. Il

    devrait s'entourer de cette couleur, car elle sert conserver dans

    la tte les nergies qui entrent ou prvenir quelles ne

    descendent pas plus bas que le diaphragme. Cela prive le plexus

    solaire d'un influx constant d'nergie et aide grandement

  • librer le psychique du plan astral. Je voudrais faire remarquer ici

    que le psychisme dont la conscience est atlantenne (et c'est le

    cas de la grande majorit) fonctionne normalement lorsqu'il

    dmontre des facults psychiques, bien que ce soit le long d'un

    arc de rtrogression, mais celui qui possde une conscience

    aryenne et qui fait preuve de ces pouvoirs constitue une

    anomalie.

    3. Lorsque le danger est d'une nature srieuse, qu'il provoque

    une grande tension nerveuse ou une dbilit excessive, les plus

    grandes prcautions doivent tre prises. Lorsqu' lieu un violent

    combat entre l'activit psychique ou lorsqu'il y a un puisement

    nerveux et la perte de l'emprise et de la matrise mentale, alors il

    est essentiel que parfois le psychique soit oblig de rester

    longtemps au lit et au repos, soumis un rgime alimentaire

    lger et qu'il soit exempt de tous contacts. Il peut mme tre

    ncessaire par moment de le priver de sa libert. Aujourd'hui, de

    nombreux cas semblables, luttant durement pour leur quilibre

    mental et cherchant fermer la porte astrale, sont considrs

    comme des cas de dmence, ou comme tant au bord de la folie.

    Leur triste sort est grandement aggrav par le manque de

    comprhension de leurs amis et par les mdecins et les

    psychologues consults. Leur trouble n'est pas mental mais

    entirement li au plexus solaire. C'est seulement lorsqu'on

    reconnatra cela que nous pourrons avoir une mthode

    approprie pour rsoudre les problmes poss par ces cas. Il est

    rare, en vrit, de rencontrer un psychologue qui soit prt

    admettre la possibilit de ces principes." 9

    9 Trait sur les 7 rayons, vol. II, p. 541-42, A.A. Bailey, Editions Lucis.

  • Dans le cas d'un tudiant avanc en occultisme, une

    mthode beaucoup plus spcifique peut tre applique. Elle

    consiste souvent dans un premier temps fermer les centres

    'responsables du trouble, puis ouvrir le centre suprieur

    correspondant, enfin transfrer la force de l'infrieur dans le

    suprieur. Lorsque le travail ncessite d'agir sur les chakras

    situs le long de l'pine dorsale, un instructeur trs comptent

    doit tre obligatoirement prsent pour distinguer les facults

    infrieures des suprieures. Il faut savoir que les premires sont

    faillibles, que l'lment temps y est prsent en son sens

    squentiel et que les effets sont limits. Lorsqu'il s'agit de

    facults suprieures, le doute n'apparat pas et elles sont en

    gnral infaillibles.

    Le plan astral, on ne le redira jamais assez, est un plan

    illusoire qui n'est pas sans danger pour l'aspirant curieux. Le

    Tibtain, avec la sagesse qui le caractrise, explique qu'il existe

    trois groupes de personnes qui utilisent les pouvoirs psychiques

    infrieurs, soit consciemment, soit inconsciemment :

    " 1. Ceux dont le stade volutif est assez bas pour permettre leur

    utilisation automatique.

    2. Ceux qui ont transport avec eux la capacit de voir et

    d'entendre sur les niveaux astraux ou de "pratiquer la magie",

    capacit provenant d'une autre vie, des temps atlantens. Ces

    pouvoirs leur sont naturels, mais ne sont en gnral ni compris ni

    dirigs par la connaissance et font gnralement de celui qui les

    possde une victime, ou bien le porte les exploiter.

    3. Le mystique sur le sentier de la vision qui (par l'amene de

    lnergie en provenance de l'me au moyen de la mditation et

    de l'aspiration) stimule le centre du plexus solaire ou le centre de

  • la gorge et ouvre ainsi une porte sur le plan astral.

    Dans tous les cas, c'est le plan astral qui est rvl. On peut

    dclarer ici que, l o il existe des couleurs, des formes et des

    phnomnes semblables ce que l'on peut trouver sur le plan

    physique, ou qui en constitue les rpliques, ce que l'on voit

    reprsente les "phnomnes de duplication" du plan astral.

    Lorsqu'il sagit de matrialisation de formes sur le plan physique,

    vous assistez l'activit conjugue du plan astral et du plan

    thrique. Vous n'avez pas les phnomnes du niveau mental et

    de celui de l'me. Gardez bien cela l'esprit. Le plan astral est,

    dans le temps, dans l'espace et en fait un tat dtre rel et en

    outre un monde de formes illusoires, cres par l'homme lui-

    mme et par son imagination cratrice. L'une des principales

    leons apprendre sur le Sentier de l'Etat du Disciple est

    d'apprendre distinguer ce qui est rel de ce qui est illusion." 10

    On peut juste titre tre troubl par la difficult faire

    preuve de discrimination quant l'tat spirituel d'un instructeur

    afin de voir s'il est un mage divin ou au contraire dmoniaque.

    En effet, le fait de manifester des pouvoirs, ou bien mme de les

    cacher, n'est absolument pas un critre de spiritualit.

    Si l'on prend l'exemple du Christ, on se rend compte qu'il a

    attir les foules ainsi que ses disciples au moyen de miracles.

    Cela a toujours t fait par les adeptes avancs et les Avatars,

    dans le but d'attirer Dieu les mes rebelles et matrialistes.

    Pour d'autres raisons qu'il ne nous appartient pas de juger,

    d'autres adeptes les ont jalousement camoufls.

    Il est assez commun de voir en Occident des disciples

    10 Trait sur les 7 rayons, vol. II, p. 522, A.A. Bailey, Editions Lucis.

  • instructeurs critiquer d'authentiques adeptes qui, pour des

    raisons qu'eux seuls connaissent, utilisent ouvertement leurs

    facults psychiques. Ces critiques manent videmment

    d'instructeurs, crivains ou orientalistes par simple jalousie du

    fait de leur incapacit en faire autant.

    Cependant, il faut garder la tte froide, et ne pas accorder

    une importance excessive aux siddhis, tout en admettant que

    celui qui les possde et en fait bon usage a le mrite d'avoir par

    le pass fait l'effort de les acqurir, et ce titre a droit notre

    respect.

    La complexit du sujet vient de ce que chacun des sept

    chakras a trois aspects ou trois notes particulires :

    1. Un aspect volont - sacrifice

    2. Un aspect amour - sagesse

    3. Un aspect intelligence active

    Un chakra peut n'avoir dvelopp qu'un seul de ces trois

    principes. Par exemple, un mystique pur qui cherche la

    ralisation de Soi aura, au cur de ses chakras, surtout veill le

    ou les ptales d'amour-sagesse. Un renonant qui a abandonn

    tout intrt pour le monde, qui considre le bien et le mal

    comme illusoire et qui atteint son but par la voie de la non-

    dualit et du vide dveloppera naturellement les ptales de la

    volont-sacrifice. D'un autre ct, les grands savants et mme

    les interprtes du mal peuvent accomplir des miracles et faire

    preuve de la mme capacit de crer et de transcender les

    facults normales de l'homme. Raspoutine en fut un parfait

    exemple. Les pouvoirs psychiques sont inhrents l'aspect

    crateur de la divinit (ptales de l'intelligence), Brahma, le

  • troisime (quelquefois le premier!) aspect de la triple divinit.

    Ces pouvoirs sont donc lis une comprhension intelligente de

    la matire et la facult du mental de dominer la substance.

    Ces pouvoirs sur le monde des phnomnes ne sont donc ni

    divins ni non-divins, et peuvent tre utiliss avec une facult

    gale par un fils de Dieu ou par un fils des tnbres. Ce dernier

    est facile reconnatre car il travaille peut-tre avec l'aspect

    volont, mais jamais avec l'aspect amour. Or il faut savoir que

    l'adepte des tnbres travaille toujours individuellement et que

    toute son uvre est sparatrice. L'amour, qui est principe de

    cohsion, ne peut tre utilis que par un mage blanc qui, lui,

    uvre toujours en formation de groupe. Son pouvoir essentiel

    est l'attraction non des individus mais des mes. Il est ais de

    savoir dans quelle catgorie se trouve un adepte, et cela rien

    qu' ses actions. On reconnat l'arbre ses fruits ; des qualits

    comme l'inclusivit, l'esprit de non-sparativit, le sens du

    sacrifice de ce qui est personnel au bien de l'ensemble, un total

    dtachement vis--vis de soi-mme, un complet dsintres-

    sement, une comprhension intuitive, un amour sans limite et

    nombre d'autres encore nous feront toujours dcouvrir un mage

    de lumire.

    Il existe quelques rares tres qui peuvent tre appels

    Avatar complet (Purnavatar). Il ne s'en manifeste jamais plus

    d'un la fois dans notre monde. Eux seuls possdent les

    pouvoirs des trois aspects de la divinit, celui de la volont, celui

    de l'amour et celui de l'intelligence. Cet Avatar est aujourd'hui

    rvl au monde sous l'apparence de Bhagavan Shri Sathya Sai

    Baba, et j'aurai l'occasion d'en reparler car il manifeste la

    plnitude des pouvoirs divins d'un Bouddha et d'un Christ

    runis.

  • SIDDHIS ET REALISATION SPIRITUELLE

    Patanjali crit ceci :

    "Les pouvoirs sont des obstacles la prise de conscience

    suprieure, mais s'utilisent en tant que pouvoirs magiques dans

    les mondes objectifs." (Livre HI-37)

    Ramakrishna dit galement :

    "De mme qu'on vite la boue, il faut viter les siddhis ou

    pouvoirs miraculeux. Ils viennent d'eux-mmes par la vertu des

    sadhanas et de samyama (matrise des sens). Mais l'homme qui

    fixe son esprit sur les siddhis ne pourra pas monter plus haut, il y

    restera embourb."

    Il s'agit l de l'opinion d'un trs grand ralis hindou. Mais

    cet tat d'esprit prvaut dans toutes les antiques traditions et

    dans toutes les autres religions sans exception. R. Tajima, par

    exemple, dans son commentaire sur le Mahavairocana Sutra,

    crit :

    "Les phnomnes miraculeux (irradiation, lvitation, etc...) qui se

    produisent, lors des pratiques tantriques, par l'effet des mantras

    et de la siddhi qui en rsulte, sont conditionns par ces mantras

    et cette siddhi, tout comme les phnomnes magiques sont

    conditionns par les indications et par les drogues que met en

    oeuvre le magicien ; ils n'ont donc point d'existence propre, de

    "nature" autonome, et le pratiquant ne doit point s'y attacher,

  • car ils ne sont que des "transformations" secondaires du pur

    bodhicitta originel, de la "nature primordiale". 11

    Cependant, il faut reconnatre que l'accs la conscience

    divine passe par la comprhension du monde phnomnal, et

    finalement sa matrise. R. Tajima crit encore ceci :

    "De mme que la bulle ne saurait se sparer ni tre spare de

    l'eau qui lui a donn naissance, de mme le pratiquant du

    Shingon qui arrive la siddhi ne se laisse pas entraner hors de

    soi-mme, il reste dans sa puret, l'cart des illusions, et les

    attractions vaines sont sans pouvoir sur son coeur." 12

    On aura compris que, selon l'opinion des raliss de ce

    monde, celui qui cherche la connaissance du Soi n'a rien faire

    avec les siddhis. Cependant, qu'il le veuille ou non, par son

    comportement vertueux et par sa discipline mentale, le disciple

    sur le sentier dveloppe en lui involontairement une ou

    plusieurs facults selon son karma et sa nature. Voici le

    comportement qu'il faut avoir et que prconise le Tibtain :

    "Le monde entre aujourd'hui dans une phase d'extrme

    sensibilit ; les disciples doivent se prparer l'aider. La

    conscience des gens ordinaires et mdiocres va se transfrer sur

    les niveaux de l'astralisme conscient ; le voile entre ce qui est vu

    et ce qui demeure invisible disparatra rapidement. Comment les

    11 Etude sur le Mahavairocana Sutra, R. Tajima, pp. 87-89, Editions A.

    Maisonneuve.

    12 Etude sur le Mahavairocana Sutra, R. Tajima, pp. 87-89, Editions A.

    Maisonneuve.

  • disciples pourraient-ils servir dans cette priode difficile, s'ils

    n'ont aucune exprience et ne peuvent interprter les divers

    aspects des phnomnes, et les distinguer les uns des autres?

    Comment pourraient-ils mettre les autres en garde et, au besoin,

    leur venir en aide, s'ils ont peur d'entrer dans des domaines de

    vie o rgne le psychisme infrieur? Je ne vous demande pas de

    cultiver les pouvoirs psychiques, mais je vous demande de vous

    tenir prts voir et entendre sur tous les niveaux de service, de

    savoir ce que vous voyez et entendez, et de l'interprter

    correctement, sans tre aveugls par le prjug ou la crainte. Le

    Sentier du Discipulat n'est pas un sentier facile, mais les compen-

    sations qu'il offre sont proportionnelles ; cette phase du

    discipulat inclut la comprhension de la sensibliti psychique. " 13

    Cela dit, il y a une tape, ou degr, o le disciple avanc peut

    sans risque dvelopper ces potentialits et apprendre les

    utiliser. Le degr o cela est permis et mme recommand dans

    le but de mieux servir l'humanit est celui de la troisime

    initiation, mieux connue dans la chrtient sous le terme de

    transfiguration. C'est seulement partir de ce haut degr de

    ralisation spirituelle, en ce qui concerne l'humanit et non la

    Hirarchie, que, sous la supervision de son instructeur, ses

    facults sont largies ainsi que sa capacit de travail et de

    service. Voici ce que disait Sri Ramana Maharshi propos des

    siddhis et du service :

    "Mme Rick-Hidding : Est-ce que la ralisation du Soi provoque

    13 Etat de Disciple dans le Nouvel Age, p. 844, vol. I, A.A. Bailey, Editions

    Lucis.

  • automatiquement la naissance de pouvoirs occultes (siddhis) ?

    M. Le Soi est ce qui vous est le plus intime, ternellement. Les

    pouvoirs occultes vous sont trangers. Ils n'ont rien voir avec le

    Soi. L'acquisition des pouvoirs exige des efforts parfois

    considrables. Le Soi nexige aucun effort.

    Les siddhis sont recherches par le mental, qui doit rester

    pleinement actif. Le Soi est ralis quand le mental est dtruit.

    Les pouvoirs occultes ne peuvent se manifester que si l'go est

    encore vivant. C'est lui qui vous fait prendre conscience des

    autres. Quand il a disparu il n'y a plus d'autres voir. Le Soi est

    au-del de l'go. Il est ralis lorsque l'go est compltement

    limin. L'limination de l'go fait que l'on ne voit plus les autres.

    Comment le problme d'autrui peut-il encore tre soulev et o

    rside l'utilit des pouvoirs occultes pour un tre ralis?

    La ralisation peut parfois tre accompagne de pouvoirs

    occultes. Si des individus se sont efforcs d'obtenir des pouvoirs

    avant d'tre raliss, ceux-ci peuvent se manifester aprs la

    ralisation. D'autres n'ont point voulu de pouvoirs occultes et se

    sont contents de rechercher simplement la ralisation. Ils ne

    manifestent aucun pouvoir. Les siddhis peuvent mme tre

    recherches et obtenues aprs la ralisation. Mais elles sont

    alors obtenues pour un but dfini, notamment le progrs

    spirituel des gens, comme dans le cas de Chudl.

    Le roi Sikhidhvaja tait un homme pieux. Il avait pour pouse

    Chudl. Ils reurent tous deux des instructions spirituelles

    donnes par un sage. Mais le roi, trs occup par le

    gouvernement de son royaume, n'avait point le temps de mettre

    en pratique son enseignement. La reine Chudl, par contre,

    pratiquait ses dvotions avec assiduit et obtint la ralisation. Par

    consquent, elle parut encore plus charmante qu'auparavant. Le

  • roi s'en tonna et lui en demanda la cause. Elle lui rpondit que

    tout son charme provenait du Soi et que le roi ne faisait que

    prendre conscience en elle du charme de sa propre ralisation.

    Le roi rtorqua qu'elle tait sotte. De grands asctes s'taient

    efforcs en vain d'obtenir, dans la solitude complte, la

    ralisation du Soi. Comment pouvait-elle oser prtendre la

    ralisation, alors qu'elle n'tait qu'une femme stupide, plonge

    dans les ncessits domestiques de l'existence familiale et les

    exigences de la vie sociale!

    Chudl ne s'offusqua point de la rprobation de son mari, car

    elle tait fermement tablie dans le Soi. Son seul dsir tait que

    son mari pt son tour raliser le Soi et tre heureux. Elle pensa

    que le meilleur moyen de le convaincre tait de dployer des

    pouvoirs extraordinaires (siddhis). Elle les obtint, mais elle ne les

    manifesta point sur-le-champ. La compagnie constante de sa

    femme avait rendu le roi indiffrent toutes choses. Il se mit

    dtester la vie mondaine et exprima son dsir de se retirer dans

    une fort pour se livrer des austrits. Il annona donc son

    pouse qu'il abandonnait le monde pour vivre en reclus dans la

    fort. Elle fut intrieurement ravie de connatre sa dcision mais

    n'en montra rien. Elle fit part au contraire de son dsarroi et

    reprocha au roi son manque de bont son gard. Le roi hsita,

    mais le dgot du monde tant le plus fort, il prfra s'loigner

    sans mme obtenir l'accord de sa femme. Une nuit, pendant que

    la reine dormait, il sortit de son palais et se retira dans la fort. Il

    se mit la recherche d'un endroit solitaire o il put pratiquer

    l'aise ses exercices de mditation. A son rveil, la reine dcouvrit,

    grce ses pouvoirs occultes, l'endroit o son mari s'tait retir.

    Elle se rjouit, en son for intrieur, de cette dcision. Elle appela

    les ministres et leur dit que le roi s'tait absent pour quelques

  • temps et que le royaume devait continuer tre gouvern

    comme auparavant. Elle-mme remplaa le roi et tint les rnes

    du gouvernement.

    Dix-huit ans passrent. Un jour elle sut que le roi tait prt pour

    la ralisation. Elle lui apparut, grce ses pouvoirs, dguise en

    Kumbh (une des pouses de Shiva). Il ralisa alors le Soi et

    retourna son palais pour gouverner son royaume avec la reine.

    La morale de cette histoire, c'est que l'acquisition des pouvoirs

    occultes est justifie lorsqu'une utilisation est effectue par des

    tres raliss pour assurer le progrs spirituel des gens. Mais les

    sages dtenteurs de tels pouvoirs n'en sont jamais victimes. Ils ne

    se font aucune illusion leur sujet." 14

    SIDDHIS D'UN AVATAR

    Si l'on cherche rellement prendre conscience de ce que

    sont les siddhis, on se rend compte qu'il ne s'agit que d'un

    pouvoir intrieur consistant matriser la matire, le temps,

    l'espace, la densit, etc... Celui qui transcende un tant soit peu

    certains aspects de la matire possde dj des siddhis, sans

    pour cela que celles-ci aient un caractre miraculeux. En fait,

    comme l'essence divine est immanente en chaque atome de

    matire, le miracle est continu et l'existence du monde en est un

    tmoignage constant. Si un homme veut avoir un ascendant sur

    cette matire, il doit simplement devenir esprit. Ainsi, plus on

    devient esprit, plus on a de pouvoir sur la matire. Et l'on

    comprendra donc que la siddhi n'est pas une acquisition, mais

    la mise en surface de notre propre nature divine. C'est la juste

    14 L'Enseignement de Ramana Maharshi, p. 504-505, Editions Albin Michel.

  • manire de comprendre pourquoi tous ceux qui ont atteint la

    ralisation possdent en eux la totalit des siddhis infrieures et

    suprieures.

    Cependant, en plus de ces facults, il en existe d'autres qui

    ne sont la prrogative que des Avatars. Je ne reviendrai pas sur

    cette doctrine15, mais il faut savoir qu'un Avatar a t rendu

    parfait autre part (!), et qu'il vient sur notre terre investi de la

    mission divine de faire rsonner une note encore inconnue de la

    conscience plantaire. L'Avatar peut trs bien projeter une

    image illusoire dans le but de prendre contact avec l'homme

    avanc. Il peut galement prendre le corps d'un libr. Il peut

    aussi adombrer plusieurs personnalits en mme temps,

    comme l'poque de Rama. Bien souvent, l'Avatar incarne un

    seul des trois grands principes de la divinit. Cela nous ramne

    l'Avatar Shri Sathya Sai Baba qui, exceptionnellement,

    possde le pouvoir de Shiva, de Vishnou, et de Brahma.

    On ne confondra donc surtout pas les siddhis utilises par

    un adepte et celles naturellement manifestes par un Avatar. En

    effet, du point de vue humain, l'adepte est encore perfectible,

    alors que l'Avatar ne l'est plus. L'Avatar Sathya Sai a sept

    pouvoirs qui sont uniques :

    SRSHTI, le pouvoir de crer,

    STHITHI, le pouvoir d'entretenir, de protger, de

    garder,

    LAYA, le pouvoir de dtruire,

    THIRODHANA, le pouvoir de faire disparatre les

    choses.

    15 La Doctrine des Avatars, de l'auteur, Editions L'Or du Temps.

  • Les trois dernires siddhis ne peuvent appartenir qu' un Avatar

    trs lev, ce sont :

    ANUGRAHA, la grce (qui peut tre de deux sortes),

    NAMA, le pouvoir d'tre prsent l o son nom est

    invoqu,

    VIBHOUTI, le pouvoir d'omnipotence.

    En tant que Pumavatar, ou Avatar complet16, il est considr

    comme une incarnation de Dattatreya (Shiva-Vishnou-

    Brahma). Il est volont et sacrifice (Shiv), il est amour-sagesse

    (Vishnou), il est intelligence et batitude (Brahma). Il manifeste

    ces trois aspects divins en trois incarnations, Shirdi Baba,

    Sathya Sai Baba et Prema Sai.

    Dans sa prsente incarnation, il possde le pouvoir inhrent

    chacune des trois personnes de la Trinit. Il est

    ICHCHASHAKTI, l'nergie qui veut ; il est KRIYASHAKTI,

    l'nergie qui agit et cre17; il est JNANASHAKTI, l'nergie qui

    sait. Sa conscience tant plantaire, il apparat dans le Soi de

    16 Le Christ fut une parfaite incarnation de l'amour divin, comme le Bouddha

    fut l'incarnation de la sagesse. Tous les deux incarnaient le principe du Fils

    de la Trinit. Sai Baba, lui, est l'incarnation non seulement du Fils, mais aussi

    du Pre et du Saint-Esprit.

    17 Les Upanishads disent qu'au commencement Brahman tait seul. Il pensa :

    "Je suis seul, je dois devenir multiple". Pour tous les brahmanes' cela signifie

    que la volont de Brahman fut suffisante pour crer. C'est de cette manire

    qu'il cra le monde hors de lui-mme. L'homme ralis devient Brahman

    (Brahmavid Brahma eva bhavati, disent galement les Upanishads). Par

    consquent, un homme qui a atteint la perfection peut crer tout ce qu'il

    souhaite. Il n'y a l rien d'trange ni d'anti-naturel.

  • tous ceux qui cherchent Dieu, quelle que soit la forme choisie

    par l'adorateur. Ainsi dans toutes les parties du monde, il

    apparat physiquement ou par vision en tant que Christ,

    Bouddha, Rama ou toute autre image adore par le fidle. Il

    apparut sous la forme de Shiva au temple de Khothanaghatta,

    en tant que Krishna au temple de Hampi Virupaksha. De ces

    pouvoirs illimits qu'il manifeste en pleine lumire depuis sa

    plus tendre enfance, il dit lui-mme ceci :

    "Il n'y a pas de pouvoir que j'ai acquis, il n'y a pas de pouvoir que

    j'utilise dans des cas spcifiques. Il s'agit de ma vritable nature."

    Sai Baba a dclar que sa mission tait d'tre

    SARVASTHARATHUDURGAANI (que tous franchissent les

    obstacles), SARVA BHADRAANI PASYANTHU (que tous ne

    voient que des choses favorables), SARVAH SAD-BUDDHI

    MAA PNOTHU (que tous acquirent une intelligence salutaire),

    SARVAH SARVATHRA NANDATHU (que tous soient emplis de

    joie en tous lieux).

    LES MIRACLES

    Le problme du miracle se pose puisque, mme en Inde, Sai

    Baba est appel l'homme aux miracles, ce qui n'est vrai que

    pour celui qui vit encore dans l'illusion de ce monde.

    Le miracle intervient au moment o les ples sont

    renverss, c'est-- dire lorsque l'esprit domine la matire au lieu

    du contraire comme cela se passe chez l'homme ordinaire. En

    voici un exemple trs simple : l'homme dans son tat de veille

    vit intensment dans son corps physique. Si son avant-bras

  • entre en contact avec du feu, il se brle et des symptmes appa-

    raissent, douleurs, ampoules, etc... Il s'agit l d'effets naturels

    provenant de lois reconnues par la science, car en appliquant les

    mmes causes on obtient toujours les mmes effets. Cependant,

    il peut exister des conditions, dans les tats de conscience

    diffrents (transes ou extases) o ces lois peuvent tre

    compltement dpasses. Cela arrive notamment lorsque

    l'esprit se libre et cette fois domine la matire. Cette

    modification ne peut bien sr tre impute l'esprit lui-mme,

    mais son interprte, le mental, et il est donc ais d'agir sur

    celui-ci au moyen de la suggestion hypnotique. Il a t prouv

    que, mis en tat d'hypnose, un sujet peut ressentir une brlure

    et en avoir tous les symptmes si, en approchant un simple

    crayon, on lui suggestionne qu'il s'agit d'une tige de fer chauffe

    blanc. Inversement, on peut toucher la peau du sujet avec une

    pice de mtal chauffe blanc sans qu'il y ait altration des

    tissus. Il s'agit l pour les scientifiques d'un miracle ou d'un

    phnomne dont on ignore les causes. Il faut donc admettre que

    les miracles n'existent en ralit que pour l'ignorant et, soyons

    modestes, nous le sommes tous plus ou moins, car moins

    d'tre clairvoyant, la simple vue d'un "miracle", il est

    impossible de dire s'il s'agit l d'une seule mais nanmoins

    puissante suggestion ou si le phnomne a t provoqu par des

    intermdiaires spirituels invisibles, comme par exemple dans le

    cas de la gurison du lpreux Naaman, et du dplacement de sa

    maladie Guhazi, le cupide serviteur du prophte. (2me livre

    des Rois - 5)

    Miracle vient d'un verbe latin signifiant "s'tonner". Un

    connaissant ne s'tonne jamais, et le Christ lui-mme a dit qu'il

    ne fallait pas s'tonner de ce qu'il accomplissait. On peut donc

  • dire qu'il enseignait que les miracles, ou actions non naturelles,

    n'existaient pas. Pour les religieux non initis aux arcanes, les

    phnomnes extraordinaires accomplis par le Christ ou par tout

    autre Avatar sont des signes qui prouvent l'authenticit du

    messager. Cela a toujours t ncessaire pour la masse humaine

    gnralement ignorante, matrialiste et incrdule. Sa

    conscience est endormie et ne voit en principe que l'vnement.

    Le connaisseur, lui, sait bien que Dieu vit en toute forme et que

    la beaut, l'intelligence et la vie sont en elles-mmes un

    perptuel et authentique miracle. Il ne s'tonne donc pas du

    pouvoir qu'ont certains hommes divins, et se contente de les

    imiter, de les respecter et de les aimer. Cela est tellement vrai

    que c'est l'vangile de Jean, le plus sotrique, qui parle le

    moins des miracles accomplis par Jsus-Christ, et c'est aussi

    l'opinion du patriarche Athnagoras qui dit :

    "Pour celui qui sait regarder, tout est miracle."

    Le miracle est toujours peru deux niveaux, objectif et

    subjectif. Le miracle objectif, dans son aspect phnomnal et

    marginal, s'adresse aux sens et au mental. Il tend veiller

    l'intrt endormi, briser la tendance matrialiste en veillant

    la foi en une force suprme. Mais dans une telle dmonstration,

    les adeptes et Avatars le savaient mieux que quiconque, seule

    une petite partie d'hommes peuvent tre ainsi sauvs. Les

    autres doutent sans cesse, et sont plutt curieux du phnomne

    qu'intresss par sa cause. A ceux-l les miracles furent refuss

    par le Christ (par exemple aux Pharisiens qui exigeaient de lui

    un signe du ciel).

    Dans son aspect subjectif, visible uniquement par le sens de

  • l'me, un miracle est un signe, une indication, un enseignement

    que chaque initi se doit d'interprter.

    Certains peut-tre croient que les nombreux miracles

    accomplis par Sai Baba risquent d'entraver son dveloppement

    spirituel. Ils l'assimilent un tre en voie de ralisation, ce qu'il

    n'est pas puisqu'il est aussi parfait aujourd'hui qu'il l'tait sa

    naissance, et que n'ayant jamais eu de guru, n'ayant jamais pri

    ni mdit pour atteindre un tat ou un autre, il est ador dans le

    monde entier par les plus grands sadhus, pandits, yogis,

    hommes de science, artistes, etc... comme tant la perfection

    mme, c'est--dire l'incarnation de tous les accomplissements

    ou siddhis. Qui peut se permettre de juger une conscience

    divine incarne?

    En ce qui concerne le fait qu'un Avatar se proclame Dieu, il

    faut admettre que, vu de l'autre ct du voile, un Avatar a ce

    droit, car il ressent son identit de nature avec le Dieu absolu, et

    aussi parce qu' notre humanit il apparat comme celui qui

    s'est approch le plus prs des mystres. Cependant, Dieu,

    mme incarn dans un peuple particulier travers un messager,

    reste le Dieu unique et absolu, et il n'agit, quoi qu'on en dise,

    jamais individuellement comme cela a t crit dans l'Ancien

    Testament. Il n'y a jamais eu un Dieu pour Isral, pas plus qu'il

    n'y eut un Dieu pour les Egyptiens. La ralit est qu'il n'existe

    que des hommes perfectionns jusqu' devenir capables de

    recevoir des directives divines de leur propre Soi divin ou

    d'tres plus avancs appartenant de plus hautes hirarchies.

    Lorsque l'on dit que Mose avait un Dieu plus puissant que les

    Egyptiens, on veut dire que les mages (tous n'taient pas dans

    ce cas!) d'Egypte avaient perdu le contact avec la source

    d'inspiration primordiale que l'on pourrait appeler ici la

  • Hirarchie plantaire, alors que Mose et les prophtes en

    taient des membres reconnus, avec le pouvoir d'utiliser cette

    puissance hirarchique au profit d'une cause humaine.

    Dieu n'a jamais t dans un camp plutt que dans un autre.

    Il se trouve dans le cur de celui qui accomplit sa volont. On

    s'tonne souvent de ce qui se passa jadis l'poque de Mose,

    allguant que les commentateurs ont srement amplifi les

    vnements qui touchrent Mose et son peuple. Il y a peut-tre

    un peu de vrai, mais il faut savoir que la puissance d'une Hi-

    rarchie de Matres uvrant travers Mose tait capable de

    grandes choses, qu'un Avatar lui seul peut accomplir. On a

    ainsi mis en doute la nue qui empchait les Egyptiens

    d'avancer. A notre poque, Sai Baba a plusieurs fois matrialis

    un arc-en-ciel en plein dsert, et l'un d'eux tait mme vertical,

    tout cela dans le but de redonner la foi des incroyants.

    Certains disent que le passage de la Mer Rouge a t rendu

    possible grce l'action des vents et des mares. La chose serait

    possible dans un sens mais plus difficile croire aprs puisque

    sitt le peuple pass, le vent changea de direction ce qui fut fatal

    aux Egyptiens. Sai Baba, au moment de participer la

    clbration de son anniversaire, assura que le typhon qui arri-

    vait dans la direction de l'ashram, et qui avait dj fait des

    ravages n'atteindrait pas l'ashram et il en fut ainsi. Jeune

    adolescent, il fit remonter les eaux de la rivire qui tait sortie

    de son lit et avait inond le village. Bref, si cela tait ncessaire,

    on trouverait aisment dans les actions quotidiennes de Sai

    Baba la plupart des miracles mentionns dans notre Bible du

    dbut de la fin.

    Tout brahmane instruit sait interprter l'injonction vdique:

    "ADABD-HANI VARUNASYA VRATANI" (Rig Veda 1-24-10),

  • "les lois de Dieu ne peuvent tre violes". Un homme ralis n'a

    plus d'go ou de volont propre. Par consquent, il ne peut

    contrecarrer sa propre nature qui est la loi divine en action dans

    son tre essentiel. Seul l'go peut, par dsir ou ignorance, violer

    la loi divine et engendrer des effets karmiques ngatifs. Plus que

    tout autre, un Avatar suit rigoureusement les lois cosmiques

    puisqu'il en est le reprsentant sur terre. Ainsi, les milliers de

    matrialisations obtenues par Sathya Sai Baba n'ont qu'un seul

    but, celui d'aider les fidles dans leurs preuves quotidiennes, et

    finalement leur apprendre se dtacher de tout ce qui forme ce

    monde impermanent et donc illusoire.

    L'homme en priode d'volution met dans la lumire de son

    intellect un certain nombre de lois. Il acquiert de cette manire

    une comprhension relative des lois qui gouvernent ce monde.

    C'est ce degr de connaissance intellectuelle qui dtermine dans

    l'individu sa vision ou comprhension. Et c'est partir de cette

    vision qu'il dtermine sa croyance et sa foi, et qu'il spare le

    monde en deux :

    Ce qu'il croit tre vrai, partir de son exprience personnelle

    ou de sa conviction intrieure,

    Ce qu'il croit ne pas l'tre.

    Le miracle se situe pour cet individu au-del de sa vision et

    de sa comprhension du monde. Le problme est qu'au fur et

    mesure qu'il volue et exprimente, l'homme largit sa vision, et

    alors on peut se poser la question : o se situe le miracle? 18

    18 "Les miracles font partie du monde spirituel. Le plus grand de tous est un

    miracle moral : l'absence de pch en Jsus. On a dit avec raison que

  • L'Avatar lui-mme rpond :

    " Les manifestations divines de Sai sont appeles "chamatkaara".

    Tout fidle devrait tenter d'en interprter le sens et de

    comprendre leur raison d'tre. Un phnomne de ce genre

    attire, et c'est l une qualit divine, base sur la force de l'atma

    (l'me). Comment utiliser cette qualit? Seulement pour le

    "samskaara", c'est--dire dans le but de transformer la nature

    humaine en nature divine. Le "chamatkaara" est donc un

    instrument propre transmuter la nature intrinsque de

    l'homme, qui est divine, mais seulement en puissance.

    Ce "samskaara" constitue la base de "paropkaara" ou service

    rendu autrui sans trace d'go, et sacrifice de soi-mme en vue

    d'aider les autres membres de la socit.

    La pratique de "parapkaara" vous portera naturellement vers le

    but final : ce "sakshatkaara" ou "self-ralisation". Donc, le seul et

    unique but du miracle est de vous conduire la ralit ultime.

    Pour cela, les quatre tapes sont les sivantes : "chamatkaara",

    "samskaara", "paropkaara" et "sakshatkaara". Vous saurez que

    les miracles ne sont pas une vulgaire exhibition mais qu'ils sont

    en fait des manifestations de la puissance divine, et qu'ils ont un

    propos non moins divin, qui ne peut en aucun cas faire de mal

    qui que ce soit". 19

    l'lment miraculeux de l'Ancien Testament est cette rvlation de Dieu faite

    par lui-mme. Les hommes voient confusment travers un miroir assombri,

    mais le miroir s'claire peu peu chaque fois qu'un prophte, partant du

    point d'arrive de son prdcesseur, y ajoute les dcouvertes spirituelles de sa

    propre exprience." (Prophtie et Divination, Editions Payot, 1941)

    19 L'Aube d'une Ere Nouvelle, p. 31, Antonio et Sylvie Craxi, Editoriale

    Personna, diffusion L'Or du Temps.

  • Autre part, il dit encore ceci :

    "Tous ces faits miraculeux n'ont qu'un seul but, celui de rveiller

    la divinit qui est immanente en chaque homme ; mais la plus

    grande des siddhis reste "prema", l'amour suprme envers toute

    la cration... cet amour parfait, la plus grande des siddhis qui

    soit, et dont tout homme est dot, est le seul instrument dont

    Dieu se serve pour crer tout ce qui existe."

    MIRAGE ET REALITE

    L'homme est pourvu de gaines (Koshas), de vhicule ou de

    diffrents corps plus subtils que le corps grossier. La conscience

    vit et agit travers eux, plus le corps est grossier et proche du

    plan physique, plus la conscience est endormie, lourde et peu

    spirituelle. Il faut donc que le penseur apprenne transcender

    chacune des enveloppes avant de pouvoir se reconnatre et se

    fondre dans l'absolu. Une siddhi n'est que le pouvoir de ce

    penseur de contrler, de matriser et d'agir sur ou par ces

    enveloppes, et de s'en servir comme moyen de perception sur le

    plan auquel cette enveloppe correspond.

    Le danger est que chaque plan correspond un tat de

    conscience, et que cet tat de conscience attire l'individu, lui

    faisant oublier l'essentiel, le plan divin. Tout l'enseignement des

    sages est bas sur la ncessit de s'veiller la ralit, sans pour

    cela s'arrter chacun des plans. Se librer de la maya, du

    mirage et de l'illusion, telle est la dmarche essentielle pour

    raliser Dieu instantanment. Le Tibtain a expliqu la nature

    de ces trois voiles :

  • "Le Problme de l'illusion repose dans le fait que c'est une

    activit de l'me ; c'est le rsultat de l'aspect mental de toutes les

    mes en manifestation. C'est l'me qui ne parvient pas voir

    avec clart jusqu'au moment o elle apprend dverser la

    lumire de l'me dans le mental et le cerveau.

    Le Problme du Mirage se rencontre lorsque l'illusion mentale

    est intensifie par le dsir. Ce que les thosophes appellent

    "Kamamanas" produit le mirage. C'est l'illusion sur le plan astral.

    Le problme de Maya est en ralit le mme que celui qui

    prcde, auquel s'ajoute l'activit intense se produisant lorsque

    le mirage et l'illusion se ralisent sur les niveaux thriques. C'est

    cette pagaille (oui, c'est bien le terme que je veux employer)

    dans laquelle la majorit des tres humains semblent toujours

    vivre. En consquence :

    1.Lillusion est d'abord une caractristique mentale,

    particulire l'attitude d'esprit des gens plus intellectuels

    qu'motifs. Ils ont surmont le mirage tel qu'on le comprend

    gnralement. C'est d'une mauvaise conception des ides et des

    formes-penses dont ils sont coupables, et galement de fausses

    interprtations.

    2. Le Mirage est de caractre astral, et, en cette poque, il

    est bien plus puissant que l'illusion, tant donn l'norme

    majorit de gens qui fonctionnent toujours astralement

    3. La Maya est de caractre vital ; c'est une qualit de force.

    C'est essentiellement l'nergie de l'tre humain se mettant en

    activit sous l'influence subjective de l'illusion mentale, ou de

    mirage astral ou des deux combins." 20

    20 Trait sur les 7 rayons, vol. II, p. 435-36, A.A. Bailey, Editions Lucis.

  • Tout au cours de cet essai, je prendrai plusieurs exemples de

    siddhis attribues des saints, des adeptes et des matres.

    Ceux que j'emprunterai l'Avatar Sai Baba ne sont pas mettre

    dans la mme catgorie, car l'Avatar possde la totalit de tout

    ce qui est contenu dans ce livre, la diffrence prs que l'Avatar

    ne se sert jamais (ou en tout cas trs rarement) d'in-

    termdiaires. Je vais maintenant vous donner quelques

    exemples de sa grandeur, et ensuite nous poursuivrons notre

    tude.

    L'AVATAR SATHYA SAI BABA

    Sai Baba a rencontr de trs grands saints et yogis indiens,

    et partout il fut considr comme un Avatar.

    Exceptionnellement accueilli par Sri Ramana Maharshi, Sri

    Aurobindo et de nombreux autres librs, Sai Baba n'en reste

    pas moins toujours identique lui-mme. Simple, rayonnant de

    splendeur, plein d'amour et puissant dans sa matrise des

    vnements, Sai Baba se refuse faire de la publicit autour de

    son image. Il l'a dit et redit maintes et maintes fois. Les tres

    saints qui vivent en Inde savent bien que Sai Baba est l

    davantage pour inspirer le Soi de chaque homme que pour avoir

    des disciples.

    Et sa volont a t respecte, une exception prs peut-tre,

    celle d'Aurobindo, le 24 novembre 1926, le lendemain de la

    naissance de Sai Baba. Ce jour l, tous les rsidents de l'ashram

    furent rassembls pour le darshan, tous mditrent environ

    quarante cinq minutes, Aurobindo considra qu'il avait atteint

    ce jour en tat de perfection spirituelle, puis il dclara

  • solennellement la congrgation :

    "Aujourd'hui le divin est descendu sur la terre".

    Cela ne semble pas une concidence, car Aurobindo a

    galement mentionn :

    "Le 24 novembre 1926 a eu lieu la descente de Krishna dans un

    corps physique... Un pouvoir infaillible guidera la pense, dans

    les curs terrestres brille le feu immortel ; mme les multitudes

    entendront la voix".

    De nombreux autres siddhas ou yogis reconnurent sa

    grandeur, tels Muktananda ou Shivananda.

    En 1957, la Divine Life Society organisa sa convention qui

    devait avoir lieu Venkatagiri. Cette convention allait tre d'une

    grande importance dans la mission de rpandre le dharma, car

    Sai Baba fut invit la prsider. Etaient prsents des moines

    aussi distingus que Sadananda21, Satchidananda,

    Atmaswarupananda et Srinivasananda. Dans la foule immense,

    quelques savants taient plutt venus pour le provoquer, mais

    son discours fut ressenti par tous comme une grande

    bndiction, alliant l'humour et l'rudition avec la simplicit et

    la beaut du verbe. Swami Sadananda parla mme de

    communication avec Dieu. Un clbre pandit (savant) parla

    ensuite. Cet homme s'tait rendu fort clbre par son

    exceptionnelle rudition en matire de philosophie vdantiste

    21 Auteur rput, qui l'on doit le Sanmarga Deepam, le Maha Shakti et des

    oeuvres comme des commentaires sur les yoga-sutras de Patanjali.

  • (on lui doit la traduction en Tlugu des Upanishads, des

    Brahmas Sutras et de la Bhagavad Gita). Il avoua tre venu pour

    dfier Sai Baba, mais qu'il en repartait difi.

    Sai Baba est vraiment un pre cleste, l'aise dans tous les

    milieux, connaissant le pass, le prsent et l'avenir de chacun, il

    soigne, conseille, rconforte. Il est la libert incarne, qu'il se

    trouve avec des pauvres, des riches, des savants ou des sadhus.

    Swami Satchidananda rvla qu'aussitt qu'il put parler en

    priv Sai Baba, ce dernier voqua une rare vision qu'eut le

    swami plus de trente-sept ans auparavant. Il lui conseilla de se

    retirer et de poursuivre sa sadhana, lui assurant qu'il

    s'occuperait personnellement de sa scurit et de ses besoins. Le

    swami fut trs touch et surpris de l'omniscience de Sai Baba

    l'gard de son exprience spirituelle.

    Lorsque Sai Baba s'en alla en direction de Kanyakumari

    aprs la convention, il fut accompagn par Sadananda et

    Satchidananda. Sur le sable de la plage, ils eurent la surprise de

    voir se matrialiser sous les pas de Sai Baba des grains de

    sphatika. Les fidles les ramassrent, il y en avait 84, mais Sai

    Baba leur dit qu'il y en avait 108. On recompta, et l'on trouva

    effectivement 108. Le japamala (chapelet) fut form et Sai Baba

    en fit prsent Sadananda.

    Swami Sivananda, de Rishikesh, ayant t inform de la

    grandeur spirituelle de Sai Baba, l'invita venir Rishikesh et

    lui rserva en effet un accueil trs chaleureux. Dans son

    discours, Sai Baba dclara que "bha" signifiait cration, "ga"

    protection, et "va" changement ou transformation. Bhagavan,

    dclara-t-il, est capable de faire ces trois choses. Pour le plaisir

    de tous les fidles runis, il matrialisa d'un geste de la main

    une magnifique guirlande de 108 rudrakshas. Puis il produisit

  • de la vibhouti qu'il appliqua lui- mme sur le front du sage. A

    cette poque, la sant de swami Sivananda tait trs fragile, et

    pendant leurs entretiens privs Sai Baba lui matrialisa des

    fruits et de la vibhouti en guise de mdicaments. Rapidement,

    Sivananda retrouva sa pleine sant. Une autre fois, Sai Baba prit

    de l'eau du Gange dans ses mains et la transforma en nectar

    qu'il donna Sivananda en guise de remde. Sur le chemin du

    retour vers son ashram de Puttaparthi, Sai Baba fit arrter

    l'autocar peu aprs le dpart et se dirigea sans hsiter (alors

    qu'il n'tait jamais venu dans cette rgion) vers un endroit qui

    se trouvait prs du Gange et avait pour nom Visishta Guha.

    C'tait une grotte clbre. Sai Baba semblait en connatre

    l'occupant ; il s'agissait de swami Purushothamananda, disciple

    de Brahmananda de l'ordre de Ramakrishna, qui fut initi au

    sanyas par Mahapurushji, un autre disciple direct de Sri

    Ramakrishna. Ce vieil ascte avait vcu l pendant plus de

    trente ans et avait dj plus de soixante dix ans. Aussi

    incroyable que cela paraisse, les fidles, qui avaient suivi Sai

    Baba, se rendirent compte que le vieux sage tait debout

    l'entre de sa grotte, attendant joyeusement la venue de

    l'Avatar. Sai Baba lui parla avec omniscience, lui rappelant ses

    premiers et difficiles jours d'ascse au milieu des cobras et des

    lopards. Sai Baba revint le lendemain, en dpit d'un ciel

    orageux prt fondre en averse. L'anxit des fidles fut

    cependant rapidement disperse, au mme titre que les nuages

    qui se dispersrent par sa grce. Les fidles qui taient dans la

    grotte l'entendirent chanter des bhajans, notamment "Sri

    Raghuvara Sugana Laya", que swami Kaliknanda, alors pr-

    sent, avait toujours eu le dsir d'entendre. Sai Baba matrialisa

    quelques friandises et, avec des instructions, les donna l'ascte

  • pour le gurir de maux d'estomac qui le faisaient souffrir. Il lui

    matrialisa galement un chapelet. Mais le plus important

    arriva lorsque Sai Baba invita tout le monde sortir de la grotte

    et resta seul avec le vieux sage. Sri Subbaramiah, prsident de la

    Divine Life Society, tait assis prs de l'entre de la grotte, et

    voici ce qu'il vit :

    "Baba mit sa tte sur les genoux de Swami Purushothamananda

    et s'tendit! Tout coup, son corps tout entier baigna dans une

    divine lumire. Sa tte et son visage m'apparurent augmenter

    beaucoup en volume. Des rayons de splendeur manaient de son

    visage. Je fus submerg d'une inexplicable joie. Il tait environ dix

    heures du soir".

    Plus tard, lorsqu'on lui demanda de divulguer la vision, Baba nous

    informa que c'tait une vision de Jyothir-Padmanabha Quelle

    compassion! Quel bienfait incommensurable! Swami

    Purushothamananda mourut la nuit du Shivarathri en 1961,

    pendant le Lingodbhava Muhurtham." 22

    Lorsqu'ils quittrent la grotte, Sai Baba, comme cela lui

    arrivait cette poque, s'tendit et abandonna son corps. Plus

    tard, il expliqua qu'il avait sauv un grand yogi, et il envoya les

    curieux voir Subrahmanyam qui, dit-il, connaissait toute

    l'histoire. On rechercha cet individu qui faisait partie du groupe.

    Alors, Sai Baba lui demanda ce qu'il avait vu ce soir l

    Vasishta Guha. Surpris, celui-ci demanda tout de suite pardon

    d'avoir omis d'informer Sai Baba de ce qu'il avait vu : il avait

    aperu un corps flottant sur le Gange, mais croyant qu'il

    22 Sathyam, Sivam, Sundaram, p. 112-113, vol. I.

  • s'agissait d'un mauvais prsage, il n'avait pas mentionn

    l'vnement pour prserver l'atmosphre sacre de la grotte.

    "Baba rit et dit qu'il ne s'agissait pas d'un cadavre du tout, bien

    que le yogi concern fut suffisamment mort aux conditions

    extrieures pour ne pas se rendre compte de sa situation. Son

    corps avait t port par le courant. Il semble qu'il tait assis sur

    un rocher prs de la rivire, perdu en dhyana. Le courant avait

    sap la terre sous le rocher, et le rocher avait bascul, le jetant

    dans le fleuve. "Au dbut, ce fut comme un rve pour lui" dit

    Baba. Plus tard, lorsquil s'aperut qu'il tait emport par le

    Gange, il commena prier le Seigneur. Baba entendit son appel.

    II ramena doucement le "cadavre" flottant sur la rive, quelques

    kilomtres au-dessus de Sivanandanagar o se trouvait une

    ferme qui pourrait lui donner chaleur et rconfort!" 23

    Je tenais prciser tout cela pour montrer qu'en quelques

    jours Sai Baba peut manifester toute la gamme des siddhis que

    nous tudions. Et cela se reproduit chaque jour de sa vie.

    Le Seigneur Bouddha avait de grandes siddhis lui aussi, et il

    n'hsitait pas s'en servir (il foudroya un lphant qui le

    chargeait par exemple). Lui, comme le Christ ou Sai Baba,

    pouvait faire cela, mais il n'apprciait absolument pas les

    dmonstrations des siddhis :

    "On trouve dans la Kullavagqa, V. 8-1, l'histoire de la coupe en

    bois de santal du Setthi de Rajagaha. Il avait fait ciseler une

    coupe dans un bloc de bois de santal, puis l'ayant attache en

    23 Sathyam, Sivam, Sundaram, p. 113, vol.1.

  • haut d'une perche de plusieurs bambous, il dclara qu'il en ferait

    prsent celui des Sramanas ou des Brahmanes qui pourrait

    s'lever en l'air pour la dtacher. Un clbre moine nomm

    Pinadala Bharadvaga accepta le dfi, s'leva en l'air et rapporta la

    coupe aprs "avoir fait trois fois en l'air le tour de Rajagaha". Les

    nombreux assistants l'acclamrent et lui rendirent hommage ; le

    bruit en tant venu aux oreilles de Bouddha, celui-ci runit ses

    disciples et blma Pindala. "Ceci est mal propos, dit-il, contraire

    aux rgles, malsant, indigne d'un Sramana, inconvenant et ne

    doit pas se faire... Comme une femme qui se montre pour une

    misrable pice de monnaie, vous avez montr au public les

    qualits surhumaines de votre pouvoir miraculeux (Iddhi) pour

    gagner une malheureuse coupe de bois. Cela ne produit pas la

    conversion des inconvertis ni l'avancement des convertis ; mais

    plutt cela empche les inconvertis de se convertir et cela fait

    retourner les convertis en arrire." Il prescrivit ensuite cette loi

    imprative : O Bikkus, vous ne devez pas montrer devant les

    laques le pouvoir surhumain de l'Iddhi (Vide, Sacred Books of the

    East, voL H, p. 79)" (21)

    Le Colonel Olcott, citant le docteur Rajendralla Mitra dans

    une note sur les pouvoirs psychiques, crit :

    "Tout le monde ne comprend pas que les pouvoirs psychiques

    dvelopps qui s'tendent aux degrs sublimes de la vue, de

    l'oue, du toucher, de l'odorat, du got et de l'intuition

    (prophtique, rtrospective ou actuelle) se rapportent

    l'individualit nouvelle, comme les cinq sens ordinaires la

    personnalit physique."

  • C'est ce que nous dmontrerons dans les pages qui vont

    suivre24 afin de pouvoir clairement comprendre que les pouvoirs

    psychiques ne doivent jamais tre recherchs comme but

    puisqu'ils ne sont, rappelons-le, que des consquences de notre

    volution et de notre ralisation.

    LA SEXUALITE ET LES SIDDHIS

    Il existe un grand nombre de moyens pour dvelopper les

    siddhis. La concentration en est le tout premier. Elle peut se

    pratiquer par la fixation du regard (trtaka), l'un des six

    exercices du hatha-yoga. Certains asctes semblent donner la

    primeur la sexualit et, considrant toutes les dviations que

    cela a pu engendrer, je tiens en dire quelques mots.

    La sexualit est de nos jours un grand problme non encore

    rsolu dans sa totalit. Ce problme dlicat, seuls le temps, la

    comprhension et l'volution des mentalits parviendront le

    rsoudre. Les auteurs occidentaux et quelques orientaux ont

    abondamment crit sur ce sujet, beaucoup d'erreurs, peu de

    vrits ont merg. Il est de bon augure d'affirmer que

    l'panouissement de l'homme et de la femme passe par l'acte

    sexuel. C'est l faire acte de parti pris et mettre volontairement

    24 Il y a cinq sens connus plus deux, le mental et l'intuition. Il y a donc cinq

    sens sur cinq plans de manifestation, bien qu'un Avatar, lui, possde la

    totalit des sept sens sur les cinq plans. "Chacun des sept plans fondamentaux

    (ou couches) de l'espace - en considrant bien entendu ce dernier comme un

    tout, comme l'espace pur, selon la dfinition de Locke et non comme notre

    espace fini - a sa propre objectivit et sa propre subjectivit, son propre

    espace et son propre temps, et est caractris par son propre type de

    conscience, et son propre ensemble de sens. " (La Cl de la Thosophie,

    H.P.B., p. 104)

  • de ct les problmes (maladies sexuellement transmissibles,

    entre autres) qui en dcoulent, incontestablement plus

    nombreux et durables que les instants de plaisir que le sexe

    procure. On lit souvent que la sexualit peut apporter beaucoup

    la spiritualit. Et l on confond