précieuses tourbières avec la collaboration de louis-marie asselin, pierre cadorette, bertrand...
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Précieuses tourbières
Avec la collaboration de Louis-Marie Asselin, Pierre Cadorette, Bertrand Ducharme,
Marcel Gaudreault, Lise Lachance, Pierre J.H. Richard, Comité pour la conservation des tourbières de Lévis,
Société de conservation et de mise en valeur de la Grande plée Bleue
Photo © Fleurbec/Gisèle Lamoureux
Par Fleurbec / Gisèle Lamoureux
Une tourbière?Milieu humide particulier:
– décomposition extrêmement lente des débris végétaux et animaux
– cette lenteur entraîne l’accumulation de débris à divers stades de décomposition
– accumulation pendant des milliers d’années
Cette accumulation forme de la tourbe (au sens de mousse de tourbe —peat moss—, non pas au sens de plaques de gazon enroulées)
Photo © Fleurbec/Gisèle Lamoureux
Une tourbière?Se forme sous climat froid et humide
• Donc plus fréquentes et étendues dans le nord du Québec (zones boréale et subarctique, parti-culièrement à la latitude de la baie de James)
• Accumulation lente 1 cm = 100 ans, moyenne mondiale
• Très variable, exemple dans le sud du Québec: 1 cm = 20 ans, en surface (premier mètre) 1 cm = 140 ans (50 cm suivants, même tourbière)
• Parfois accumulation de 10 m de tourbePhoto © Fleurbec/Gisèle Lamoureux
Une tourbière?
Il existe 2 grands types de tourbières
• Ombrotrophe (ou bog). De ombros: pluie, alimentée uniquement par les précipitations
• Minérotrophe (ou fen). Alimentée par les précipitations et par l’eau qui circule en provenance des terres voisines (eau plus riche en minéraux)
Photo © Fleurbec/Gisèle Lamoureux
Une tourbière?
• Formées après la déglaciation qui eut lieu il y a 12 000 ans à Québec - Lévis, où l’entourbement remonte à entre 10 000 et 7000 ans
• Provient de l’accumulation de tourbe dans une dépression mal drainée
• Provient aussi, mais moins souvent, du comblement d’un lac
Photo © Fleurbec/Gisèle Lamoureux
Une tourbière?Autrefois:
• Répulsion, crainte, terrain inutilisable et malsain = tendance à remblayer
• Dévalorisation: «ce n’est qu’une swamp» (un endroit mouillé où on risque de s’enfoncer)
Photo © Fleurbec/Gisèle Lamoureux
Une tourbière?Aujourd’hui:
• On reconnaît leur valeur
• Et les immenses services qu’elles rendent
Photo © Fleurbec/Gisèle Lamoureux
Les milieux humides : quelques
chiffres• 70 % des milieux humides — marais,
marécages, tourbières — sont disparus dans les régions habitées du Canada
• Devraient normalement constituer 10 % d’un bassin versant
• Mais ne couvrent que 2,9 % de Chaudière-Appalaches
• À Lévis: pertes les plus importantes dans Chaudière-Appalaches Photo © Constance Lamoureux
Estimer la valeur des écosystèmes
Le coût d’un développement
• tient compte de la valeur marchande du terrain (montant pour l’acquérir)
• ne tient pas compte de la valeur
– des écosystèmes détruits (capital nature) – des services rendus gratuitement par les
écosystèmes et perdus lorsqu’ils sont détruits
Photo © Fleurbec/Gisèle Lamoureux
Estimer la valeur des écosystèmes
• Car les écosystèmes rendent des services qu’il faut remplacer, advenant leur perte
• Une nouvelle science prend de l’ampleur : l’économie écologique
– Combien valent les services rendus par les écosystèmes?
– Combien vaut la biosphère?
Photo © Fleurbec/Gisèle Lamoureux
Estimer la valeur des écosystèmes
En 1997, 13 économistes et écologistes de réputation internationale
• évaluent 17 services rendus par les écosystèmes
• en dollars US par hectare par an (valeur 1994), donc les services rendus sur une base annuelle
• résumé dans un tableau à la fin du diaporamaPhoto © Fleurbec/Gisèle Lamoureux
Estimer la valeur des écosystèmes
En dollars canadiens, valeur de 2007• Ces $US furent convertis en $Can
(taux de 1,40; Banque du Canada, 1994)
• Puis ces valeurs 1994 furent actualisées en valeurs 2007 (13 ans, au taux moyen d’inflation pour la période de 2 %)
• Dans ce diaporama, la valeur des services rendus est en $Can (valeur 2007) par hectare par année, alors que le tableau à la fin du diaporama est en $US de 1994
Voici quelques valeurs extraites de ce tableauPhoto © Fleurbec/Gisèle Lamoureux
Tourbières
1. Premières pour 5 des 17 services
2. Deuxièmes pour le total (35 483 $/ha/an), devancées seulement par les estuaires (41 376 $)
Voyons 5 fonctions importantes, dont les 4 donnant le plus de valeur
Photo © Fleurbec/Gisèle Lamoureux
Tourbières: 5 fonctions importantes
13 773 $
Réserve d’eau
13 120 $
Stabilité (résistance aux fluctuations ou conditions extrêmes de l’environnement)
3 006 $ Traitement des déchets, de la pollution, détoxification
480 $ Régulation des gaz (puits de carbone)
3 191 $ Intérêt culturel et scientifiquePhoto © Fleurbec/Gisèle Lamoureux
• Tourbières (1er rang)13 773
$• Milieux humides en général
6 886 $
• Lacs et rivières 3 836 $
• Forêts en général 5 $
• Forêts tropicales 14 $
1. Valeur comme réserve d’eau
($ Can / hectare / année)Comparaison des écosystèmes
Photo © Fleurbec/Gisèle Lamoureux
1. Valeur comme réserve d’eau
• Tourbières valent 3,6 fois les lacs et rivières
• Exemple: tourbière ombrotrophe Pointe-Lévis (13 ha), qui serait détruite par Rabaska,
– égale un lac de près de 0,5 km2 (13 X 3,6 = 47 ha)
– moins polluée qu’un lac au même endroit (milieu agricole): l’eau d’une tourbière ombrotrophe vient entièrement des précipitations
Photo © Fleurbec/Gisèle Lamoureux
2. Stabilité : 13 120 $
(fonction tampon, 1er rang)
La structure de la végétation leur permet de résister aux fluctuations de l’environnement et aux conditions extrêmes
– Tempêtes, verglas, inondations, sécheresses, froids intenses ou grandes chaleurs ne les affectent pratiquement pas
– Par exemple : ce sont des éponges qui absorbent les pluies abondantes ou l’eau de la fonte des neiges, et qui relâchent ensuite l’eau peu à peu
Photo © Fleurbec/Gisèle Lamoureux
2. Stabilité : 13 120 $
(fonction tampon, 1er rang)
On attribue souvent l’augmentation des inondations à la déforestation
– Pourtant, l’effet tampon des forêts en général vaut 4 $
– Imaginez l’effet de la perte d’une tourbière, dont l’effet tampon vaut 13 120 $
Photo © Fleurbec/Gisèle Lamoureux
3. Traitement des déchets et contrôle de la
pollution : 3 006 $Fonction importante des milieux humides. Les marais intertidaux (12 134 $) dépassent les tourbières (3 006 $), bonnes deuxièmes devant les lacs et rivières (1 205 $)
• Récupérer les nutriments (phosphore et azote)
• Filtrer, décomposer, intercepter et emprisonner les substances toxiques
• Valeur des tourbières = 2,5 fois celle des lacs et rivières
Photo © Fleurbec/Gisèle Lamoureux
4. Régulation des gaz: 480 $
(1er rang)Régulation des gaz atmosphériques;
par exemple, l’équilibre entre CO2 et
O2
• Puits de carbone important: carbone captif dans la tourbe non décomposée
• La décomposition libère du carbone sous forme de gaz à effet de serre — gaz carbonique: CO2 et méthane (gaz naturel): CH4 Photo © Fleurbec/Gisèle Lamoureux
4. Régulation des gaz: 480 $
(1er rang)Régulation des gaz atmosphériques (suite)
Lévis doit choisir: conserver un puits de carbone (tourbière Pointe-Lévis) ou Rabaska qui est
• un producteur de gaz à effet de serre —
regazéification du gaz liquide: équivaut à 40 000 autos par année
• un importateur de méthane — par année: alimentation de 5 centrales comme le Suroît; équivaut, en gaz à effet de serre, à 3,2 millions d’automobiles
–traversée de l’Atlantique de ce gaz, par bateau: génère CO2 Photo © Fleurbec/Gisèle Lamoureux
5. Intérêt culturel et scientifique 3191 $
(1er rang)
Un exemple: des archives à la dérive
• Certains débris végétaux et animaux s’y accumulent sans se décomposer, pendant des millénaires (exemple: pollens)
• Témoigne de l’histoire locale et régionale — chaque tourbière est une archive unique!
Photo © Fleurbec/Gisèle Lamoureux
L’analyse des débris permet de reconstituer:
– l’histoire du climat– l’évolution des écosystèmes– l’histoire des luttes entre espèces– l’histoire des civilisations– …
Un exemple d’intérêt culturel et scientifique: des
archives à la dérive
Photo © Fleurbec/Gisèle Lamoureux
Histoire d’une lutte entre espèces, dans de la tourbe âgée de 5 540 ans
La présence de peu de pollen de la pruche,
• associée à des restes de l’arpenteuse de la pruche (un insecte)
• et à des aiguilles de pruche rongées,
• a permis de conclure à une infestation majeure, ayant mis en danger la survie de la pruche
Photo © Fleurbec/Gisèle Lamoureux
Un exemple d’intérêt culturel et scientifique: des
archives à la dérive
Histoire des civilisations
• En Europe, des tourbières ont conservé des cadavres de personnes mortes depuis plusieurs centaines d’années
• L’étude de ces cadavres a livré quantité de détails sur le mode de vie à l’époque où ces personnes vivaient
Photo © Fleurbec/Gisèle Lamoureux
Un exemple d’intérêt culturel et scientifique: des
archives à la dérive
Mais ces archives disparaissent:
• 70 % des tourbières du sud du Québec sont déjà détruites ou très perturbées
• Une disparition d’archives s’apparentant à l’incendie de la bibliothèque d’Alexandrie en 48 av. J.-C. … un désastre pour l’humanité
Photo © Fleurbec/Gisèle Lamoureux
Un exemple d’intérêt culturel et scientifique: des
archives à la dérive
Estimer la valeur écosystémique d’une tourbière
Deux exemples, à Lévis
• Tourbière Pointe-Lévis
• Tourbière Grande plée Bleue
Deux tourbières aux destins bien différents!
Photo © Jean Cazes
Tourbière ombrotrophePointe-Lévis
Tourbière Pointe-Lévis
Projet Rabaska: perte totale prévue de cette tourbière de 13 ha
Photo © Jean Cazes
Rabaska la détruitRabaska ne peut éviter cette perte, à cause de l’exiguïté du site et de nombreuses contraintes:
• Distances sécuritaires entre ses installations et entre celles-ci et 3 lignes électriques de 735 kV, l’autoroute 20, la limite de Beaumont, les résidences …
• Faiblesses dans le roc (failles, schistes verticaux…)
• Atténuation visuelle des réservoirs
Mais combien vaut cette tourbière?
Valeur écosystémique de la
tourbière Pointe-LévisValeur des services rendus (selon la
valeur moyenne des tourbières)
• Tourbières: exceptionnelles en soi. Rares au monde: 0,3 % de l’ensemble de la superficie des biomes
• Les services rendus valent, en 2007, 35 483 $Can / hectare / an (peut être considéré comme l’intérêt réel rapporté annuellement par le capital-nature)
• En comparaison, les terres cultivées valent 167 $ et la plus ordinaire des tourbières a une valeur écosystémique 212 fois plus élevée!
Photo © Fleurbec/Gisèle Lamoureux
Valeur écosystémique de la
tourbière Pointe-LévisValeur des services rendus (suite)
Comparaison avec Rabaska
• En 2011, début éventuel de Rabaska, ce 35 483 $ vaudra 39 167 $ (taux d’inflation tendanciel de 2,5 %)
• Cette valeur de départ des services de la tourbière, est presque 3 fois la valeur moyenne des taxes que verserait annuellement Rabaska à Lévis, pendant 50 ans (13 791 $: valeur annuelle moyenne actualisée à l’hectare)
Photo © Fleurbec/Gisèle Lamoureux
Valeur écosystémique de la
tourbière Pointe-LévisValeur du capital-nature (tourbière de 13 ha)
• La tourbière rapporte en valeur réelle 35 483 $ / ha / an (année de base 2007) et ce, pour une durée indéterminée.
• Au taux d’intérêt réel de 2 %, le capital requis vaut donc, en 2007:
35 483 $ X 100/2 = 1,774 millions $ / ha
• Le capital-nature est ainsi estimé à 1,774 millions $ X 13 ha = 23,1 millions $
Photo © Fleurbec/Gisèle Lamoureux
Valeur écosystémique de la
tourbière Pointe-LévisValeur du capital-nature (suite)
• La valeur actualisée totale des revenus fiscaux promis par Rabaska fut estimée à 186 millions sur 50 ans, soit 689 500 $ / ha
• C’est presque 3 fois moins que la valeur-capital / ha (au début de Rabaska) de la tourbière qui serait détruite (1,958 millions $ / ha, valeur en 2011)
Photo © Fleurbec/Gisèle Lamoureux
Valeur écosystémique de la
tourbière Pointe-LévisAu service de la vie depuis des
millénaires
• Sa formation remonterait à entre 10 000 et 7000 ans
• Les services qu’elle a rendus pendant tout ce temps sont inestimables
• Et chose certaine, elle continuerait à rendre ces services pendant bien plus longtemps que la durée de vie prévue pour Rabaska… à condition de ne pas la détruire!
Photo © Fleurbec/Gisèle Lamoureux
Valeur écosystémique de la
tourbière Pointe-LévisLa dernière
• Sans compter que la tourbière Pointe-Lévis est la dernière tourbière ombrotrophe entièrement située dans le bassin versant auquel elle se rattache
• Ceci lui confère un intérêt additionnel, d’après les critères du Ministère de l’Environnement du Québec (MDDEP)
Photo © Fleurbec/Gisèle Lamoureux
Sur cette carte de Lévis, les tourbières ombrotrophes sont représentées en brun
Tourbière Pointe-Lévis
Grande plée Bleue
Détruire la tourbière Pointe-
Lévis• Rabaska ne peut ni éviter, ni minimiser l’impact
environnemental
• Le gazoduc reliant Rabaska au réseau, passerait dans 4 autres tourbières de Lévis, un non-sens environnemental
• Une tourbière, ça ne se remplace pas, personne ne peut en créer de nouvelles
• Sur le plan écosystémique, le projet est destructeur. Il ne convient pas au site et le promoteur doit s’installer ailleurs, dans des écosystèmes de moindre valeur
Photo © Fleurbec/Gisèle Lamoureux
Faire rouler l’économie, créer
des emplois
Oui, détruire des tourbières rapporte
– aux promoteurs, entrepreneurs, employés – à ceux qui extraient et vendent la tourbe
(peat moss, pour le jardinage)– à ceux qui cultivent les atocas…
Photo © Fleurbec/Benoît Roberge
Faire rouler l’économie, créer
des emploisCe qui rapporte encore plus aux promoteurs? Les conséquences de la destruction d’une tourbière
• Car il faut remplacer les services qu’elle rendait gratuitement, sans qu’on s’en rende compte
• Il faudra payer pour remplacer ces services perdus (réserve d’eau, filtration et dépollution, puits de carbone, …)
Photo © Fleurbec/Benoît Roberge
La Grande plée Bleue
Lévis compte plusieurs tourbières, dont l’exceptionnelle Grande plée Bleue
Photo © Société de la Grande plée Bleue
La Grande plée Bleue
Remarquable par
– l’abondance des mares (plus de 650)– sa grande étendue: 15 km2
– sa situation en milieu péri-urbain– sa préservation à l’état naturel (ou presque)– la présence de 4 plantes menacées ou vulnérables,
protégées par la loi… et d’une fourmi très rare– le fait qu’elle est l’une des deux dernières
tourbières ombrotrophes naturelles de cette envergure dans les basses terres du Saint-Laurent, les autres disparaissant sous l’exploitation
Photo © Constance Lamoureux
La Grande plée Bleue
Quelle est sa valeur écosystémique ?(basée sur les mêmes valeurs que pour la tourbière Pointe-Lévis en 2007)
• Capital-nature: 1,774 millions $ X 1 500 ha = 2,7 milliards $
• Services par année: 35 483 $ X 1 500 ha = 53 millions $
Photo © Constance Lamoureux
Conserver la tourbière Grande
plée BleueDepuis près de 20 ans (1989), la Société de conservation et de mise en valeur de la Grande plée Bleue réclame sa protection
• Le Gouvernement québécois, en 2005, annonce enfin son projet de réserve intégrale (plus haut statut de protection)
• Rendons hommage à la patience, et à la persévérance des visionnaires de cette société Photo © Constance Lamoureux
Détruire ou conserver une
tourbièreUne association de citoyens pour la protection du patrimoine naturel peut faire la différence…
• En favorisant l’échange de connaissances sur les êtres et les processus naturels, elle développe la conscience environnementale
• Le groupe partage et alimente aussi l’amour de la Vie, de la Terre, de l’Univers
• Et décuple la force des pressions auprès des décideurs! Photo © Constance Lamoureux
Joignez-vous aux excursionsde la
Société de conservation et de mise en valeur de la Grande plée Bleue
418-833-7113www.grandepleebleue.ca
Photo © Benoît Bouffard
Sources des photosChaque photo est protégée par la Loi sur le droit d’auteur. Toutes illustrent des tourbières du Québec.
Les photographes consentent à ce que ce diaporama soit reproduit le plus possible… sans toutefois que des images en soient extraites à d’autres fins. Merci de votre compréhension.
Photos: © Fleurbec / Gisèle Lamoureux, Fleurbec / Benoît Roberge, Benoît Bouffard, Jean Cazes, Constance Lamoureux, Société de conservation de la Grande plée Bleue
Le diaporama se trouve sur les sites www.fleurbec.com appellevis.org www.grandepleebleue.ca
Photo © Fleurbec/Gisèle Lamoureux
• Voir celles du mémoire présenté au BAPE-Rabaska:http://www.bape.gouv.qc.ca/sections/mandats/rabaska/documents/DM521.pdf
• Le tableau qui suit, fut essentiel pour ce diaporama; il est extrait deCostanza R. et al. 1997. The value of the world’s ecosystem services and natural capital. Nature vol. 387: 253-260 (15 may 1997)
et peut être consulté en ligne:http://www.uvm.edu/giee/research/publications/Nature_Paper.pdf
Photo © Fleurbec/Gisèle Lamoureux
Références
Tableau 1. Summary of average global value of annual ecosystem services
Ecosystem services (1994 US$ ha-1 yr -1)
Biome
Area (ha x 106)
1 Gaz
regulation
2 Climate
regulation
3
regulation
4 Water
5 Water supply
6 Erosion control
7 Soil
formation
8 Nutrient cycling
9 Waste
10 Pollina-
tion
11 Biologi-
cal control
12 Habitat/ refugia
13 Food
production
14 Raw
materials
15 16 Recrea-
tion
17 Cultural
Total Value
per ha ($ha-1 yr-1)
Total Global flow
value ($yr -1x 109)
Marine
36,302
577
20,949
Open ocean
33,200
38
118
5
15
0
76
252
8,381
Coastal
3,102
88
3,677
38
8
93
4
82
62
4,052
12,568
Estuaries
180
567
21,100
78
131
521
25
381
29
22,832
4,110 Seagrass/ algae beds
200
19,002
2
19,004
3,801
Coral reefs
62
2,750
58
5
7
220
27
3,008
1
6,075
375
Shell
2,660
1,431
39
68
2
70
1,610
4,283
Terrestrial
15,323
804
12,319
Forest
4,855
141
2
2
3
96
10
361
87
2
43
138
16
66
2
969
4,706
Tropic al
1,900
223
5
6
8
245
10
922
87
32
315
41
112
2
2,007
3,813 Temperate/ boreal
2,955
88
0
10
87
4
50
25
36
2
302
894
Grass/ rangelands
3,898
7
0
3
29
1
87
25
23
67
0
2
232
906
Wetlands
330
133
4,539
15
3,800
4,177
304
256
106
574
881
14,785
4,879
mangroves
165
1,839
6,696
169
466
162
658
9,990
1,648
Swamps/ floodplains
165
265
7,240
30
7,600
1,659
439
47
49
491
1,761
19,580
3,231
Lakes/Rivers
200
5,445
2,117
665
41
230
8,498
1,700
Desert
1,925
Tundra
743
I ce/rock
1,640
Cropland
1,400
14
24
54
92
128
Urban
332
Total
51,625
1,341
684
1,779
1,115
1,692
576
53
17,075
2,277
117
417
124
1,386
721
79
815
3,015
33,268
Numb e rs in t he bod y of t he table a re in $ h a - 1 yr - 1. Row a nd co lum n to t a ls a re in $ y r - 1 x 10 9, co lum n t o ta ls a re th e s u m of t he prod u ct s of t h e p er ha se rvice s in th e t ab le a n d t he a rea of ea ch b iom e, no t th e s u m of th e p e r h a s ervices t h em s e lves. Sh a ded ce ll ind icat e s e rv ices th a t do not oc cur o r a re know to be neg ligib le. Op e n ce lls in d icat e la ck of ava ilab le inf o rm a t ion.
Taleau tiré de : Costa n za, R. , Ralph d’Arge, Rudolf de Groot, Stephen Farber, Monica Grasso, Bruce Hann o n, Karin Limb u rg, Shahid Naeem, Robert V. O’Neill, Jose Paruelo, Robert G. Raskin, Paul Sutton & Marjan van den Belt. 1997. The value of the world’s ecosystem servic e s and natural capital. Na t ure volume 387: 253 -2 60 (15 may 1997 ) .
Photo © Fleurbec/Francis Boudreau
Pour mieux connaître les tourbières, des plantes insectivores et d’autres merveilles
végétales qui les habitent, consulter
Plantes sauvages des lacs, rivières et tourbières par Fleurbec, auteur et éditeur
Gisèle Lamoureux
Disponibles dans
toutes les librairies
ou par la poste à
www.fleurbec.com
Botaniste-écologiste, docteur ès sciences
coordonnatrice de FleurbecMembre de l’Ordre du Canada
et de l’Ordre national du Québec